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FISCAL
Encadré par :
Réalisé par :
Année universitaire :
2019- 2020
AVERTISSEMENT
2
Remerciement
Toute mes gratitudes à mes parents sans qui rien n’aurait été possible, mes plus
vifs remerciements s’adressent aussi à tout le corps professoral et administratif de la
faculté des sciences juridiques économiques et sociales Mohammedia pour le travail
énorme qu’ils effectuent pour nous créer les conditions les plus favorables pour le
déroulement de notre formation.
SOMMAIRE
3
ABRÉVIATIONS
INTRODUCTION
BIBLIOGRAPHIE
TABLE D’ABRÉVIATIONS
4
BRR : BRIGADE DE RECHERCHES & RECOUPEMENTS
CA : CHIFFRE D’AFFAIRES
CGI : CODE GENERAL DES IMPOTS
CGNC : CODE GENERAL DE LA NORMALISATION COMPTABLE
CLT : COMMISSION LOCAL DE TAXTATION
CNRF : COMMISSION NATIONALE DE RECOURS FISCAL
DG : DIRECTION GENERALE
DF : DIRECTION FINANCIERE
DGI : DIRECTION GENERALE DES IMPOTS
D D : DEPOT DE DECLARATION
E M : ERREUR MATERIELLE
IR : IMPOT SUR LE REVENU
IS : IMPOT SUR LES SOCIETES
LF : LOI DE FINNACE
NTIC : NOUVELLE TECHNOLOGIE D’INFORMATION ET DE COMMUNICATION
U.E : UNION EUROPEENNE
TVA : TAXE SUR LA VALEUR AJOUTEE
VA : VALEUR AJOUTEE
5
Introduction
6
La construction d’un état démocratique moderne est un processus dans lequel le
Maroc est engagé depuis de nombreuses années, et qui connaît une accélération forte avec
l’adoption du nouveau texte constitutionnel de 2011, ainsi les changements géopolitiques
que connait le Maroc.
Dans ce cadre, l’instauration d’une politique fiscale juste et équitable constitue une
condition majeure. Cette question est de fait abordée dans le texte fondateur à travers les
articles 39 et 75, marquant de façon claire le principe de l’égalité devant l’impôt, et
attribuant aux représentants de la Nation au sein du Parlement, la compétence générale en
matière fiscale, par le biais du vote de la loi de finances. 1
Par ailleurs et dès 1995, le Maroc a fait le choix d’une économie ouverte, avec une
volonté d’ancrage à l’économie mondiale, et a entrepris de vastes chantiers de
modernisation et de démantèlement douanier à travers une politique ambitieuse
d’ouverture à l’international, appuyée par les accords de libre-échange avec de nombreux
pays et zones économiques importantes.
Aujourd’hui, les droits de douane ayant été fortement réduits, l’impôt constitue
l’essentiel des recettes de l’Etat. 2
La fiscalité présente ainsi un intérêt majeur, d’abord pour les finances publiques, qui
jouent un rôle capital dans l’ordre économique et social du pays, et permettent à l’Etat de
faire face notamment aux dépenses de fonctionnement et d’investissement nécessaires à la
mise en œuvre et le financement des services publics.3
1
Le système fiscal marocain : développement économique et cohésion sociale, , p. 15
2
Noureddine Bensouda, analyse de la décision fiscal au Maroc, édition Editif, 2008, p.404.
3
Trotobas (L) droit fiscal, Paris, Dalloz, 8é édition, 1996, p.143.
7
L’impôt est aussi important pour le Citoyen, il constitue un lien entre ce dernier et
l’Etat, dans la mesure où il y est soumis comme contribuable et il bénéficie en retour, des
services publics financés par l’impôt. Dans toute action, dans tout acte, dans toute activité
économique et sociale, l’impôt justifie l’utilisation d’un service financé totalement ou
partiellement par l’Etat. Ainsi, le citoyen est aussi intéressé par les recettes et les bases sur
lesquelles elles sont assises que leur utilisation dans le cadre de différentes dépenses de
l’Etat. 4
Généralement, l’impôt peut être perçu comme l’outil principale de financement des
charges étatiques ; c'est un versement obligatoire et sans contrepartie aux administrations
publiques. Il sert principalement à financer les dépenses publiques et peut constituer
également un moyen de régulation de l’activité économique. En effet, le triomphe de
l’idéologie libérale exige l’acceptation de l’impôt, sous un système fiscal de
responsabilités, dit un système fiscal déclaratif dont lequel le Maroc s’est inscrit.
Le système fiscal marocain, dans sa pratique, est basé sur le principe de déclaration,
la plupart des impôts supposent une initiative de déclaration de la part des assujettis (IS,
TVA, Droits d’Enregistrements etc.). D’autres impôts, plus simples à cerner à la base, sont
plutôt prélevés à la source (IR sur les salaires, prélèvements sur les placements financiers),
sur une base également déclarative par les organismes responsables des prélèvements
(Employeurs, Banques etc.).
Le système fiscal marocain est très largement utilisé par l’autorité gouvernementale
comme levier économique d’incitation, soit à l’investissement de façon générale (charte de
l’investissement de 1995), ou à l’investissement plus particulièrement dans tel ou tel
secteur (logement économique, offshoring etc..).
4
Bouvier (M), Introduction au droit fiscal général et à la théorie de l’impôt, Paris, LGDJ, 2001, 4éme édition,
p.101.
5
Dictionnaire fiscal, groupe Revue Fiduciaire, 2000, p.241.
8
Ce régime comportant par la force des choses des risques d’erreurs et d’omissions, ne
peut limiter les tentatives de fraude, sans parler des divergences d’interprétation devant la
diversité des situations nées de l’application des dispositions fiscales.6
C’est la raison pour laquelle, le législateur a doté l’Administration fiscale d’un droit
de contrôle de ces déclarations. Le contrôle fiscal est donc la contrepartie logique et
objective du régime déclaratif.
• Droit de contrôle ;
• Droit de constatation ;
• Droit de communication ;
• Droit de préemption ;
le contrôle fiscal est donc la contrepartie d'un système déclaratif qui permet à
l’administration fiscale d’une part de vérifier les déclarations, actes et opérations, et
d’autre part d’assujettir l’impôt à tout contribuable qui s’est partiellement ou entièrement
soustrait, en vue de réparer les omissions, insuffisances et inexactitudes constatées dans
l’assiette ou le recouvrement des impôts et taxes.
Dans le deuxième livre du CGI un titre premier intitulé "le contrôle de l’impôt",
englobe 38 articles, qui ne définissent pas le contrôle fiscal mais encadrent les moyens
juridiques du contrôle fiscal, détenus par l’administration générale des impôts (D.G.I).
6
Lambert (M), contrôle fiscal : droit et pratiques, Paris, P.U.F, 2 é édition, 1998, p.14.
9
Comme l’impôt, le contrôle fiscal contribue à la réalisation des missions
économiques, financières, sociales et même politiques, de sorte que ses enjeux connaissent
une grande diversité que nous pouvons les limiter à trois objectifs majeurs :
- Le troisième est consacré aux garanties attribuées aux contribuables face aux
prérogatives de l’administration.
Donc suite à la nature du système déclaratif et afin de valider les résultats déclaratifs
où la plupart des impôts sont établis d’après les indications figurant dans les déclarations
souscrites par les sociétés ou les entreprises individuelles , et même pour les personnes
physiques ; les déclarations fiscales nécessitent en contrepartie un contrôle d'après lequel
l’administration fiscale en fait recours en vue de vérifier la véracité de ces déclarations
souscrites ,et ce , à travers le biais des procédures de contrôle fiscal.7
C’est dans ce contexte qu’on va voir à travers ce thème les différentes démarches et
les procédures en matière du contrôle fiscal, à savoir ses modalités et ses implications.
Lorsque l’on parle des procédures de contrôle fiscal, on fait rappel à deux acteurs
principaux, à savoir l’administration et le contribuable. A ce niveau les règles de jeu "se
résument dans la définition des garanties de l’un et de l’encadrement des pouvoirs de
l’autre".9
7
le C.G.I, institué par l’art. 5 de la loi de finances n°43-06 pour l’année budgétaire 2007, et l’un des principaux
réformes tendant à l’amélioration de l’impôt au Maroc, grâce à son codification dans un seul texte de tous les
dispositions relatives à l’assiette au recouvrement et aux procédures fiscales en matière d’IS, d’IR, de TVA, D.E,
D.T et T.S.A.V.A.
8
Il est noter ici que l’administration est dans le nouveau régime « le sujet actif », elle se voit attribuer par la loi «
des droits ou des pouvoirs déterminées ». Quant au contribuable « sujet passif », la loi lui impose « des obligations
déterminées »
Baylac, le formalisme en droit fiscal, Paris, L’Harmattant, 2002, p. 68.
9
Leroy (M), le contrôle fiscal une approche cognitive de la décision administratives, Paris, l’Harmattan, 1998,
p.288.
On parle des taxes locales confiée aux collectivités territoriales et qui sont au nombre de 17 taxes. Ainsi, on néglige
dans ce travail les impôts et les taxes entrant dans la gestion de la direction de douane notamment la TVA à
10
En d’autres termes notre problématique se penche sur " la recherche de la situation
actuelle des procédures de contrôle fiscal en droit marocain, en analysant les textes de la
loi qui régit le contrôle fiscal. Ainsi, chercher les implications et la réalité de son
application sur le paradoxe des garanties du contribuable face aux pouvoirs de
l'administration fiscale". En vue de fournir une image complète concrétisant où l’Etat
marocain s’est arrivée dans ses démarches de contrôle fiscal.
-Comment la loi encadre les pouvoirs de la D.G.I et comment elle définit les garanties
des contribuables ?
-Quels sont les outils juridiques ou les pouvoirs détenus par la D.G.I encadrant
l’exercice du contrôle fiscal ?
-Comment la loi adapte-elle les outils du contrôle fiscal devant la diversité des impôts
et des personnes vérifiés ?
-Quelles sont les modalités d’après lesquelles la DGI contrôle effectivement l’impôt ?
-De plus, quelles sont les garanties des contribuables face aux pouvoirs de contrôle et
de rectification ?
-Quelle est la structure administrative adoptée par la D.G.I pour assurer le contrôle
fiscal ?
-Et en ce qui concerne les recettes fiscales, jusqu’à quel point le contrôle fiscal
constitue un levier économique et quelle est son efficacité dans la lutte contre
l’indiscipline fiscale ?
l’importation.
L’administration fiscale Marocaine se compose de quatre administrations : la Direction Générale des Impôts, les
collectivités territoriales, la Direction de la Douane et des impôts indirectes, la Trésorerie Générale du Royaume.
11
L’analyse du droit et le questionnement de la pratique, exige, comme souligne
Salamon, "de partir de la règle abstraite pour arriver à une conclusion en passant par des
situations concrètes à réagir". 10
Ainsi, afin de répondre à notre problématique, nous allons faire recours à la méthode
analytique qui consiste à aller du droit au fait et du fait au droit, puis on va procéder à une
décortication analytique des procédures de contrôle fiscale et ce, à travers les textes de lois
qui en régissent, et bien encore une lecture des statistiques qui mènent vers des constats
décrivant la réalité du contrôle par rapport à sa finalité au regard de ses moyens.
Une première partie, comme titre de rappel, sera consacrée à mettre en évidence les
modalités du contrôle fiscal et par conséquent expliquer les pouvoirs attribués par la loi à
la D.G.I en vue de contrôler les contribuables, c'est-à-dire qu'on va traiter les outils et les
mécanismes juridiques permettant d’exercer un contrôle fiscal, et ce, en vue de mesurer
son efficacité.
Une deuxième partie met en évidence les implications des modalités du contrôle
fiscal. A ce niveau, on va analyser les mesures de rectifications des bases imposables, et
les garanties des contribuables face aux pouvoirs de contrôle, en vue de déterminer les
vices de procédure et d’examiner la réalité du contrôle fiscal sur la lumière d’un arsenal
jurisprudentiel.
Salamon (J.A), la construction juridique du fait en droit international public, in archives de philosophies du droit,
10
12
Première partie
LE CADRE JURIDIQUE ET ORGANISATIONNEL DE
CONTROLE FISCAL
13
Section I- Le contexte légal de contrô le fiscal :
1- Types et motifs de contrôle :
Afin de valider les résultats déclaratifs où la plupart des impôts sont établis d’après
les indications figurant dans les déclarations souscrites par les sociétés ou les entreprises
individuelles ; la véracité des déclarations est mise en doute et peut être sensée « Présumés
inexactes » ! dans toutes les sphères s’y rattachant à ce domaine (service des impôts :
culture Fiscale au Maroc) il y a lieu donc la possibilité à l’administration fiscale de vérifier
la véracité de ces déclarations souscrites.
3- Vérifier la bonne application des textes fiscaux par les particuliers et les
entreprises ;
11
Examen d’une écriture dont on doute et contre laquelle il y a inscription de faux, pour savoir si elle est vraie ou
fausse. Ce dit aussi de l’éclaircissement de la vérité sur plusieurs faits. Dictionnaire universel François et latin,
tome premier, THA-Z, Volume 7, livre numérique Google, p. 728.
Un groupe d’étude de l’American Accounting Association définit la comptabilité comme étant « le processus par
lequel l’information économique est identifiée, mesurée et communiquée aux utilisateurs dans le but de leur
permettre de formuler des décisions et des jugements éclairés.
14
Durant chaque exercice, l’administration fiscale procède au lancement, à l’échelle
nationale ou régionale, de campagnes de vérification ciblant un secteur d’activité ou une
profession en particulier.
A titre d’exemple, ces dernières années ont été marquées par la vérification des
professions libérales, des cliniques, des promoteurs immobiliers, etc…
(ii) Dépôt tardif des déclarations fiscales
(iv) Déficits chroniques
Depuis 2017, l’administration fiscale a tendance à cibler les entreprises déclarant
depuis plusieurs exercices des déficits chroniques importants sans pour autant cesser
d’activité. En effet, le maintien en activité d’un business a priori en perte continue suscite
les soupçons de l’administration quant à l’existence de ventes au noir ou de planification
fiscale agressive.
15
Le recoupement entre les différentes déclarations des contribuables peut donner lieu à
des discordances qui font l’objet d’investigations par les inspecteurs des impôts et qui
peuvent faire l'objet d’un contrôle sur pièces. A titre d’exemple, l’administration fiscale
procède de manière systématique et automatisée à des tests de cohérence de la TVA ou à
des rapprochements entre données comptables du contribuable et les données de certaines
déclarations telle que celle des rémunérations versées à des tiers ou celle des traitements et
Salaires (communément reconnue comme « déclaration 9421 »).12
(vii) Ratios incohérents
(ix) Délation
La délation d’une tierce personne (ancien employé, concurrent, etc…) n’entraîne pas
systématiquement un contrôle fiscal mais si les informations communiquées par le délateur
peuvent être facilement corroborées par des éléments probants, cela peut déclencher une
vérification fiscale.
(x) Echange d’information avec desadministrations fiscales d’autres pays
12
Voir garanties et droit de contribuables, deuxième partie, première chapitre, section 2.
Article 7 de la loi de finances n° 43-10 pour l’année budgétaire 2011.
13
HAMMOU LAAFOU, Le contrôle fiscal au Maroc : cadre légal et rôle de l’expert comptable, op.cit, p. 32.
16
Ce facteur devrait prendre de plus en plus d’importance dans les années qui viennent
et devrait surtout impacter les filiales de multinationales et notamment celles dont le
chiffre d’affaires consolidé mondial est supérieur à 750 Millions d’euros.
A ce niveau le contrôle des déclarations s’exerce sous deux formes différentes mais
complémentaires (bureau et sur place) selon l’objectif recherché.
-De se faire présenter les factures, les livres comptables, les registres et les documents
professionnels se rapportant à des opérations ayant donné ou devant donner lieu à
facturation et procéder à la constatation matérielle des éléments physiques de
l’exploitation pour rechercher les manquements aux obligations prévues par la législation
et la réglementation en vigueur (art.210 : Code Général des Impôts)
Plusieurs types de contrôle peuvent être effectués par l’administration fiscale dont les
principaux sont les suivants :
14
Pour les sociétés en liquidation le lieu de conservation des documents comptables da la société en liquidation.
Pour les personnes physiques non-résidents le domicile fiscal élu.
17
Si les justifications fournies par le contribuable sont suffisantes ou que celui-ci
procède spontanément à une déclaration rectificative en vue de palier aux anomalies
relevées, l’inspecteur clôt le dossier ;
Il a pour objet de s’assurer que les contribuables ont bien déposé leurs déclarations. Il
permet à l’administration :
Il est exercé par l’inspecteur des impôts chargé du secteur dans lequel se trouve le
siège social ou le principal établissement du contribuable. L’administration a le droit de
procéder à une taxation d’office sur la base des éléments dont elle dispose, dans le cas où
le contribuable ne dépose pas ou ne complète pas sa déclaration dans les délais.15
2. Le contrôle sur place
2- Vérification de Comptabilité :
15
C’est le chiffre d’affaires déclaré au compte de produits et charges, correspond au montant des ventes de biens et
de services, réalisées par l’entreprise avec des tiers dans l’exercice de son activité professionnelle courante, nettes
des réductions commerciales.
16
HAMMOU LAAFOU, Le contrôle fiscal au Maroc : cadre légal et rôle de l’expert comptable, po.cit, p. 38.
18
La vérification de comptabilité se définit comme l’ensemble des opérations qui ont
pour objet d’examiner sur place la comptabilité d’une entreprise et de la confronter aux
normes du CGNC et du Code Général des Impôts (C.G.I).de l’exactitude des déclarations
souscrites. Elle constitue un moyen dont dispose l’administration pour veiller au respect de
la législation en vigueur et de voir si la situation réelle du contribuable est bien cohérente
avec les revenus qu’il déclare. Elle porte sur toutes les déclarations souscrites concernant
tous les impôts dans la limite du délai de prescription (4 ans en général : Prescription
Quadriennale).
19
3- Droit de Constatation :
Par exception de ce qui vient d’être dit, le vérificateur ou l’inspecteur d’assiette peut
intervenir à l’improviste dans l’entreprise, c’est ce que l’on appelle le droit de constatation
(art.210 du C.G.I). Ce contrôle inopiné s’exerce immédiatement après remise d’un avis de
constatation par les agents assermentés de l’administration fiscale qui sont commissionnés
pour procéder à ce genre de constat. Remarque : Signalons que cette procédure toute
récente est prévue par la loi de finance 2006 mais qui reste presque inapplicable à ce jour
(par manque d’effectif).
- Demander aux contribuables la présentation des factures, ainsi que les livres,
les registres et les documents professionnels se rapportant à des opérations
ayant donné lieu ou devant donner lieu à une facturation ;
- Procéder à la constatation des éléments physiques d’exploitation : s’assurer de
l’existence effective des immeubles, machines et toutes autres immobilisations
matérielles, ainsi l’état du stock ... ;
En effet, le pouvoir de constatation peut être mis en œuvre auprès de tous les
contribuables relevant de l’I.S ou de l’I.R selon le régime du R.N.S ou R.N.R, pour
rechercher les manquements aux obligations prévues par la législation et la
réglementation en vigueur.
20
Peut être menée par les agents assermentés de l’administration ayant au moins le
grade d’inspecteur adjoint et qui sont commissionnés220 pour procéder au contrôle fiscal.
L’inspecteur des impôts doit motiver sa décision et obtenir l’autorisation de sa
hiérarchie.20
Le droit de constatation s’exerce dans tous les locaux du contribuable concerné
magasins, ateliers, usines, dépôts, bureaux (…) ou peut s’étendre aux locaux où les
documents Comptables sont habituellement traités et conservés, bureau d’un comptable,
fiduciaire, représentant de contribuable. La durée de constatation sur place est fixée au
maximum huit (8) jours ouvrables à compter de la date de remise de l’avis de constatation
et durant les heures d’activité professionnelle propres à l’entreprise concernée par le droit
de constatation.
20
Article 212-I- 6 alinéa du C.G.I Maroc.
Article 212-II-1 alinéa du C.G.I Maroc.
21
pouvoirs d’investigations de l’administration malgré son caractère du contrôle sur place.
Cependant, les constatations qui en découlent peuvent être opposées aux contribuables
dans le cadre d’un contrôle fiscal sur place.
En réalité et dans la mesure où le contribuable s'oppose au droit de constatation, soit
par le refus de présentation des documents dans la tenue est obligatoire, soit le refus
d’accès aux locaux professionnels, le contribuable encourt une amende de 2000 DH,
majorée d’une astreinte de 100 DH par jour de retard dans la limite de 1000 DH.
22
SectionII- Moyens de contrô le :
La vérification de comptabilité est organisée à deux niveaux : central et
régional.
Le service central a pour mission : la programmation et l’orientation des
vérifications
- le suivi des travaux effectués par les vérificateurs nationaux.
- Les services régionaux des vérifications s’occupent de l’exécution de
l’opération du contrôle sur place.
- Les services d’assiette s’occupent des contrôles des sociétés en cession
ou cessation d’activité dont le chiffre d’affaires est inférieur ou égal à 3.000.000
MAD.
1- Attribution de l’Administration Centrale :
21
Notes circulaires N° 717, D.G.I. MAROC, op.cit, p. 203.
Notes circulaires N° 717, D.G.I. MAROC, op.cit, p. 204.
22
REMI MOUZAN, Le contrôle fiscal des sociétés, Editions LITEC, 1990, p.9.
23
Elle est constituée de trois services qui s’occupent de la vérification des
dossiers à l’échelle nationale. Ces services sont constitués de brigades.
L’affectation des dossiers à ces brigades se fait selon l’importance du
chiffre d’affaires réalisé.
Une tentative de restriction des brigades nationales s’est faite ces
dernières années par le biais de la création des brigades des grandes entreprises
au niveau de certaines directions régionales (Casablanca). L’objectif escompté
est de parvenir à toucher le plus grand nombre possible des grandes entreprises
dans la limite du délai de prescription.23
2- Organisation des services extérieurs :
23
L’administration à la possibilité de réparer les insuffisances, erreurs et omissions constatées dans
lecalcul de l’impôt à l’intérieur d’un délai nommé « délais de reprise ». Ce délai est appelé en droit
fiscal délai de reprise et en droit commun « prescription ».
24
1) l’utilisation des ratios de rentabilité et de structure qui permettent à
l’administration de se rapprocher le plus de la réalité de l’entreprise par leur
confrontation aux moyennes calculées par secteur d’Activité.
2) l’exploitation des recoupements en possession des services des impôts
lorsque ceux-ci indiquent l’existence d’une dissimulation de factures d’achat ou
de vente.
Les moyens informatiques seront d’une grande utilité dans cette
opération et constitueront un moyen indéniable pour éviter l’arbitraire puisque
toutes les déclarations des Contribuables seront bien saisies à savoir :
- Achats
- Ventes
- Stocks.
D’une manière générale, les entreprises à vérifier sont sélectionnées à
partir les éléments suivants :
Résultats déficitaires continus ;
Entreprises n’ayant fait jamais l’objet de vérification ;
Crédits de TVA continus ;
Baisse continue du chiffre d’affaires ou du résultat ;
Inadéquation entre le chiffre d’affaires déclaré à l’impôt sur les sociétés
ou l’impôt sur le revenu et les encaissements déclarés en matière de taxe sur la
valeur ajoutée ;
Marge commerciale négative (Marge Brute) et même Nette
– Vérification hors programme
Le contrôle peut concerner également les dossiers hors programme qui
feront l’objet d’un traitement analogue à ceux contenus dans le programme
annuel.24
24
Le déficit d’un exercice comptable peut être déduit du bénéfice de l’exercice comptable suivant.
Article 12 du C.G.I Maroc.
25
Les dossiers hors programme sont proposés à la suite d’un événement
nouveau de nature soit à entraîner la cessation d’activité, ou à une fusion.
Ainsi sont obligatoirement soumis à vérification, les dossiers des
contribuables ayant cessé leur activité, décès, faillite, liquidation judiciaire ou
départ du Maroc, afin d’épargner les deniers de l’état.
Les contribuables ayant réalisé une transformation de leur unité ou la
fusion avec d’autres sociétés sont soumis au contrôle du fait qu’une telle
entreprise entraîne la disparition de l’unité absorbée qui s’analyse sur le plan
fiscal comme une liquidation au profit de l’entreprise absorbante (quelquefois il
y a des dérogations) qui encouragent la transformation d’entreprises
individuelles en société (L.F 2008 ;2009 & 2010).
D’autres dossiers pourront faire l’objet de vérification hors programme,
c’est le cas de dénonciation formulées à l’encontre de contribuables ou lorsque
l’administration possède des recoupements.25
Malgré des avancées, les garanties conférées par la loi restent limitées,
encore plus en pratique. Les experts suggèrent un rééquilibrage entre les droits
et obligations du contribuable et le pouvoir de contrôle de l’administration. État
de droit fiscal reste largement perfectible (qui reste à perfectionner). Si
l’administration doit légitimement lutter contre la fraude et l’évasion fiscale, il
faudrait réajuster les dysfonctionnements liés à ce contrôle.
HAMMOU LAAFOU, Le contrôle fiscal au Maroc : cadre légal et rôle de l’expert comptable,
25
26
Par exemple, la garantie qui permet au contribuable d’être à l’abri d’une
vérification inopinée est, aujourd’hui, écartée par l’instauration d’un « droit de
constatation ».
Celui-ci concerne l’ensemble des impôts alors qu’il est strictement limité
à la TVA dans les pays de l’union européenne.
De plus, aucune périodicité n’est fixée par la loi pour l’exercice du droit
de constatation.
Ce qui sous-entend que le contribuable peut faire l’objet de ce droit à la
discrétion de l’administration fiscale, autant de fois qu’elle le souhaite.
• Par ailleurs, les critères de programmation des contrôles font l’objet de
critiques de la part des entreprises qui ont le sentiment que le fisc s’oriente vers
les entreprises les plus structurées.
Remarque :
Lors d’une réunion avec la chambre de commerce Le Directeur Général
des impôts assume pour ce point de vue « l’Approche adoptée au Maroc est de
concentrer les vérifications des comptabilités sur un nombre limité des sociétés
au regard de l’enjeu qu’elles représentent pour le Trésor », justifié Mr
Noureddine Bensouda
-Une entreprise peut faire l’objet de plusieurs contrôles, concernant les
mêmes impôts et exercices.
Pire encore, une procédure de vérification, même frappée de nullité, peut
être reprise par l’administration, dans les délais de prescription, sans dépasser,
cependant, les montants notifiés.
Même si une taxation d’office ne permet pas de clôturer définitivement
ce contrôle, puisque l’entreprise peut faire l’objet d’une procédure
contradictoire, si des éléments nouveaux apparaissent.
27
Au-delà d’une délimitation formelle des travaux de programmation ainsi
que d’une détermination des critères de programmation ci-dessus, cette mission
reste opaque selon certains vérificateurs.26
Ces derniers disposent d’une faible marge de manœuvre pour proposer
des contrôles suite à leur confrontation sur le terrain à un besoin très prononcé
de provoquer d’autres contrôles qui ont un impact direct sur l’efficacité de leur
intervention initiale.
D’autre part, chaque année les services d’assiette sont invités à fournir des
fiches de proposition de vérification. A cet égard, le service de programmation
demeure assez discret sur ce sujet.
Si la confrontation entre le nombre de fiches produites et le nombre de
contrôles réalisés permet de déterminer le taux de sélectivité de la DGI, elle ne
permet pas, par contre, de connaître les vrais critères adoptés pour enclencher
une vérification ni même de mesurer l’efficacité du processus de sélection en
question.
D’ailleurs, parfois, on assiste à une programmation de contribuables qui
ne présentent pas de risque fiscal significatif par rapport aux autres
contribuables dont l’enjeu fiscal est de taille, qui étaient proposés au départ à la
vérification mais qui ne sont pas retenus dans le programme définitif ni de
l’exercice de la proposition ni dans celui qui suit :
Donc on peut s’interroger sur les méthodes employées par
l’administration fiscale pour proposer une vérification ou mieux encore une
vérification ciblée dont le risque fiscal est bien étudié. ?
2- Absence de base de données et inexactitude des recoupements demandés :
28
C’est pour cela que la DGI a chargé un service à part entière de cette
mission :
C’est le service des recoupements et enquêtes fiscales. En effet, ce
service est chargé de la constitution d'une base de données qui gère les casiers
fiscaux des contribuables, à partir des informations recueillis du circuit interne
de l'administration ou auprès des tiers.
Il est à remarquer que cette description de la tâche au service des
recoupements et enquêtes fiscales reste très théorique car en réalité, les
inspecteurs qui font partie de ce service se contentent de recueillir des
informations fiscales à partir du circuit interne de l'administration. Leur
intervention manque de pertinence et surtout d’initiative. La base de données
qu’ils sont censés constituer n’est guère exploitée comme il se doit, faute de
motivation et d’ingéniosité des équipes qui composent ce service. Il est à
signaler à ce sujet que l’affectation à ce service est perçue pour la plupart
comme une sanction tellement que les conditions de travail dans ce service sont
déprimantes. Ce qui favorise le climat de démotivation qui y règne et qui porte
une grande atteinte à leur rendement.27
Les vérificateurs pour leur part, reprochent souvent aux inspecteurs du
service des recoupements et enquêtes fiscales, l’inefficacité de leur
collaboration. Ils doutent même de l’existence d’une vraie base de données
centralisant les renseignements fiscaux nécessaires à leur mission de
vérification.
Leur doute n’est pas sans être fondé, il est justifié par des réponses
évasives a leur demande de la part des brigades de recoupements qui, des fois,
ne parviennent au vérificateur que vers la fin de la vérification. Ce qui interpelle
une interrogation sur la disponibilité de ces renseignements chez ce service. !
27
Etre munis d’un ordre de mission spécifique sous forme d’avis de constatation, indiquant le nom de l’agent de
l’administration, la nature de la mission, la date d’intervention, le contribuable concerné et son identifiant fiscal.
Le droit de constatation n’est pas une mitraillette, Noureddine Bensouda, directeur de
l’administration général des impôts Maroc, journal l’Economiste, Edition N°2445 du 18/01/2007.
29
Selon le principe qu’aucune information n’est disponible, le processus
d’investigation n’est entamé que suite à une réclamation de la part des services
de vérifications fiscales.28
C’est ainsi pour dire que faute de recevoir les renseignements nécessaires
en temps opportun, les vérificateurs se voient contraints de faire des
investigations et recherches sur le terrain. Ils approchent eux-mêmes certains
clients et fournisseurs du contribuable vérifié afin de collecter des informations
externes aux déclarations du contribuable et les confronter à ces dernières.
( mais à condition d’avoir l’autorisation du service central)
Dans ces conditions, l’action du service de recoupements et d’enquêtes
appelle fortement la critique du service des vérifications fiscales dont la mission
est encore alourdie par sa substitution à un travail d’enquêtes dont il n’est pas le
responsable.
Cette substitution non seulement entrave le rendement du service des
vérifications mais aussi contribue à la déconcentration de son énergie
professionnelle.
3- Recours limité des vérificateurs aux études monographiques sectorielles
En ce qui concerne les personnes morales : soit à l’associé principal, au représentant légal, aux
28
30
Faut-il s’interroger sur la raison de cette réticence des vérificateurs à
l’utilisation des outils monographiques mis à leur disposition ?
Il est à préciser que le service des monographies est localisé au niveau
central de la DGI.29
L’éloignement des services extérieurs de vérifications peut expliquer le
non-recours systématique des brigades régionales de vérification à ce service
pour solliciter ses études monographiques ?
Nonobstant, les nouvelles technologies de communication réduisent
sensiblement les distances, une connexion en réseau permet la circulation de
tout type d’informations.
D’où, si le facteur spatial n’est pas un handicap pour l’accès aux études
monographiques en question, il devra certainement exister d’autres facteurs
explicatifs de cette réticence. !
Le non-recours de tous les vérificateurs aux études monographiques pour
les besoins de vérification, peut être expliqué soit par la non-pertinence d’eux-
mêmes soit par l’inconscience des vérificateurs de la valeur ajoutée que pourrait
leur apporter la bonne exploitation de cet outil de travail qui est à leur service.
En tout état de cause, le service des monographies doit déployer beaucoup
d’efforts pour actualiser en permanence ses données et considérer tous les
facteurs socio-économiques dans ses études afin de gagner en pertinence. Quant
aux vérificateurs, ils ne doivent guère sous-estimer l’intérêt de recourir à des
normes sectorielles pour les besoins de comparaison de l’activité de sa cible de
vérification.30
31
Sur le terrain proprement économique, le contrôle fiscal recouvre des
enjeux de première importance.
Il est, en effet, une condition substantielle d’une saine concurrence entre
les entreprises.
Un entrepreneur accomplissant régulièrement ses obligations fiscales se
verra pénalisé si son concurrent recourt à la fraude ou à la dissimulation fiscale
pour baisser ses prix.
Nul doute que le contrôle fiscal généralisé à tous, est le souhait de tous les
« contribuables fiscalement responsables » si on emprunte la terminologie «
d’entreprise socialement responsable » (RSE) pour la transposer au contexte
fiscal.
32
CHAPITRE II : CHRONOGRAPHIE DE CONTROLE
FISCAL
A l'égard du chronographe de contrôle fiscal, il convient de clarifier les étapes
dont le déroulement aura lieu :
Obligations des entreprises non-résidentes : les entreprises dont le siège est situé à l’étranger et qui
31
ont au Maroc une activité permanente doivent tenir, au lieu principal établissement au Maroc, la
comptabilité de l’ensemble de leurs opérations effectuées au Maroc, conformément à la législation en
vigueur.
Une comptabilité est régulière quand elle est conforme aux principes règles énoncés : loi n°9-88
32
relatives aux obligations comptables, C.G.N.C et les plans spécifiques à certains secteurs.
33
Un tableau récapitulatif des différentes données relatives à l’évolution
des comptes du bilan et du Compte des produits et charges (C.P.C) au cours des
exercices vérifiés (calcul des ratios) ;
Un tableau des états comparatifs du bilan (ECB) et les états comparatifs
des C.P.C.
(EVOLUTION DES COMPTES).
Reconstitution d’un état des encaissements déclarés par le contribuable
au cours des mêmes exercices en matière de taxe sur la valeur ajoutée.
Ces états permettent une analyse dynamique des différents comptes du
bilan et une comparaison des différentes déclarations déposées par le
contribuable. Ils donnent un aperçu intéressant et précieux sur l’évolution de
l’activité du contribuable (son chiffre d’affaires, ses charges et ses résultats
fiscaux) et permettent d’établir les ratios nécessaires pour porter un jugement
préalable sur sa situation financière et l’état de santé de son affaire. Par
conséquent le vérificateur peut tirer des conclusions souvent pertinentes et des
renseignements fructueux sur la marche de la société et son style de gestion.
Lorsque cette comparaison aboutit à relever certaines discordances. Ces
notes sont susceptibles de lui fournir de nouveaux champs d’investigation. Il lui
est donc conseillé de demander au contribuable ou à son représentant légal des
éclaircissements susceptibles de lui fournir les raisons de ces discordances
(Exemple : marge de bénéfice en dents de Scie : variable) , marge brute non
conforme à la profession etc…..
-L’examen des correspondances est d’une utilité extrêmement importante.
Il donne une idée sur la sincérité de la société et son respect des
dispositions fiscales.
Parmi ces correspondances figurent éventuellement les anciennes
notifications fiscales et les réponses de la société déjà soumise à la vérification.
Elles permettent à l’inspecteur vérificateur de :
Chercher si la société a répété les mêmes erreurs ou omissions ;
34
Améliorer la méthode utilisée afin de ne pas procéder à la rectification
des bases déclarées en cas où sa comptabilité était réputée non probante (rejet).
2- Recherches et investigations (Sur Place) :
33
« Registre dans le quel toute écriture affecte au moins deux comptes dont l’un est débité et l’autre est
crédité d’une somme identique » Article2 de la loi n° 9-88 relatives aux obligations comptables des
commerçants. Et « qui enregistre de façon chronologique toutes les opérations effectuées par
l’entreprise et c’est pourquoi il est considéré comme la mémoire de l’entreprise. Ce livre est coté et
paraphé par la juge du tribunal compétent et doit être tenu sans blanc ni altération d’aucune sorte. Les
erreurs doivent être rectifiées par des écritures spéciales telles que la contre-passation des écritures »
Notes circulaires N° 717, D.G.I. MAROC, op.cit, p. 20.
35
dans le siège social de la société, tous les livres et documents comptables ainsi
que les pièces justificatives conformément aux dispositions de la loi en vigueur.
Sur cette lettre se trouve également indiqué le nom et le prénom de
l’inspecteur chargé du contrôle et la date de la première intervention.
L’avis de vérification comporte aussi : le grade et la qualité de la
personne qui envoie cette lettre l’adresse administrative et le numéro de
téléphone ; le nom et le prénom de la société ou sa raison sociale et l’adresse de
son principal établissement ou de son siège social.
Le report de la date de vérification n’est pas envisagé par la loi,
l’appréciation de l’administration peut faire l’objet d’un refus ou d’une
acceptation.
Il y a lieu de noter que l’opération de vérification ne peut commencer
qu’à l’expiration du délai minimum de quinze (15) jours suivant la date de
notification de l’avis de vérification. (16 ème jour).
Lorsque le délai minimum de (15) jours n’est pas respecté, la procédure
de vérification est frappée de nullité.
L’administration peut reprendre la vérification pour les exercices non
prescrits par l’envoi d’un nouvel avis de vérification au contribuable.
Néanmoins, une dérogation à ce principe est prévue par les dispositions
du quatrième alinéa de l’article 232 du C.G.I. 34dans les trois cas suivants :
En matière de l’I.S. ou d’I.R., le droit de réparer peut s’étendre aux
quatre derniers exercices prescrits lorsque des déficits afférents à des exercices
comptables prescrits ont été imputés sur les résultats d’un exercice ou d’une
période non prescrite ;
En cas de cessation d’activité suivie d’une liquidation prolongée : le droit
de contrôle peut concerner toute la période de liquidation, sans que la
prescription puisse être opposée à l’administration ;
34
L’article 232 du C.G.I.
36
En matière de T.V.A., lorsqu’un contribuable dispose au début de la
première année non atteinte par la prescription d’un crédit de taxe
l’administration est en droit de vérifier l’exactitude de ce crédit, en vérifiant les
quatre derniers exercices prescrits.
N.B : Cette vérification ne peut aboutir qu’à la réduction ou l’annulation
dudit crédit, et ne peut en aucun aboutir à son augmentation ou à un
redressement de la taxe.
4- Lieu de vérification :
37
5- Délai de vérification de Comptabilité :
« la balance est un document comptable qui présente la liste de tous les comptes utilisés au niveau du
journal et du grand livre, elle permet de vérifier que le report des écritures du journal dans le grand
livre a été effectué sans erreurs et que les différentes opérations ont été enregistrées dans les comptes
conformément à la règle de double partie » Mohamed Zeamari, Initiation pratique à la comptabilité
général Marocaine 5 ème édition, éditions Maghrébines, 2004, p. 65.
36
Notes circulaires N° 717, D.G.I. MAROC, op.cit, p. 190.
38
2- Investigations : Examen des livres et documents comptables :
- La loi stipule que tous les documents comptables détenus par la société
doivent être tenus conformément aux prescriptions légales en vigueur. Le
manque de certains d’entre eux peut conduire l’inspecteur à écarter la
comptabilité présentée.
Ces documents sont :
Les livres légaux : il s’agit du livre journal et du livre d’inventaire : Côtés
et paraphés ;
Les inventaires détaillés de stock ;
Les pièces justificatives de dépenses et de recettes ;
Les originaux de factures d’achats et les doubles des factures de ventes ;
Les relevés bancaires ;
Les journaux auxiliaires ;
Le grand livre et la balance avant et après inventaire.
Remarque :
L’inspecteur est tenu de s’assurer que les livres existent et qu’ils sont
côtés et paraphés par le tribunal compétent dont relève la société dès le début de
son activité.
Ces documents comptables doivent être tenus chronologiquement sans
blancs ni altérations d’aucune sorte.
Le service de comptabilité doit faire fournir les explications en détails sur
système de comptabilisation et les procédés utilisés par l’entreprise pour la
réalisation de son exploitation (MANUEL DE PROCEDURES).
Le travail de l’inspecteur consiste à examiner les examiner les écritures
portées sur ces livres et de les comparer avec celles passées dans la
comptabilité. Aucune discordance, ni incohérence n’est admise.
La comptabilité des grands et des très grandes associations (ASBL et AISBL), Fernand Maillard,
EDIPRO, 2013, page 28
39
D’autres documents à la disposition de l’entreprise peuvent être demandés
par l’inspecteur, il s’agit :
Des correspondances administratives et commerciales ; du livre de paie ;
du manuel de procédures comptables : CA à 10.000.000,00 dirhams hors taxes ;
du rapport du commissaire aux comptes au cas échéant.
Ces documents constituent la base de l’établissement de la déclaration de
la société autrement dit du bilan, du compte de produits et de charges et des
états d’information comptable (ETIC).37
Une attention particulière doit être portée aux : Procès-Verbaux
d’assemblées générales et du conseil d’administration (cession d’actions,
contacts avec des tiers, mutation de fonds de commerce, vente de brevet) ;
Les feuilles de présence (pour contrôler les cessions d’actions) ;
Les rapports du commissaire aux comptes au cas échéant.
Ce premier examen permet au vérificateur d’avoir une première
appréciation sur le degré de conformité de la société aux prescriptions de la loi
surtout comptable.
Il est intéressant dans la mesure où il peut avoir des informations
précieuses sur certains aspects de l’activité de la société et la manière de tenir sa
comptabilité.
L’analyse des comptes du bilan est instructive, elle débouche dans la
plupart des cas à des réintégrations au titre des amortissements, des intérêts des
comptes courants débiteurs ou des prêts à plus ou moins d’un an (I.S ou I.R
selon le cas), de la Taxe Professionnelle ou la taxe Communale si certaines
immobilisations ne sont pas déclarées.
L’examen du compte des produits et charges offre un outil de travail plus
intéressant car il conduit souvent à déceler des anomalies et effectuer des
réintégrations substantielles.38
40
La vérification de comptabilité concerne tous les impôts et taxes qu’ils
soient déclaratifs (IS, I.R., TVA) ou non déclaratifs (taxe urbaine, taxe d’édilité,
Taxe
Professionnelle).
A titre d’exemple, le contrôle des salaires distribués par l’entreprise est
extrêmement utile et ce pour deux raisons au moins. Il permet :
De voir que les salaires distribués évoluent normalement et s’adaptent
aux fonctions exercées par chacun des intervenants dans l’activité de
l’entreprise ;
De s’assurer que l’I.R prélevé à la source sur les salaires distribués est
bien versé au trésor dans les délais prescrits par la loi.
Remarque :
En cas de vol, d’incendie ou de perte de documents comptables, la société
est tenue d’en informer l’inspecteur des impôts directs et taxes assimilées du
lieu de son siège social ou de son principal établissement.
La loi exige que l’information du service d’assiette se fait par lettre
recommandée avec accusé de réception, dans les quinze jours suivant la date à
laquelle il a constaté ladite perte. A défaut de ceci, l’absence de ces documents
non motivée entraîne le rejet de la comptabilité.
Il y a lieu rappeler que l’obligation de conserver les documents
comptables pendant dix (10) ans est prévue également par les dispositions de
l’article 22 de la loi n° 9-88 relative aux obligations comptables des
commerçants.39
41
Les sociétés sont tenues de conserver l’ensemble des documents
comptables nécessaires au contrôle fiscal, conformément aux dispositions du
premier alinéa de l’article 211 du C.G.I40., notamment :
Le livre journal ;
Les journaux et livres auxiliaires ou divisionnaires ;
Le grand livre ;
Le livre d’inventaire ;
Les inventaires détaillés (des stocks et des produits en cours etc.) ;
Les fichiers des clients et fournisseurs (grands livres auxiliaires clients et
fournisseurs) ;
Les balances du début et de fin d’exercice.
En outre l’article 211 du C.G.I. précité prévoit l’obligation de
conservation de tout autre document comptable prévu par la législation ou la
réglementation en vigueur (code de commerce, loi comptable, lois sur les
sociétés, code du travail,) notamment :
Les rapports de commissaires aux comptes
Le registre et les procès-verbaux des assemblées générales (ordinaires ou
extraordinaires) ;
Les rapports des vérifications externes d’audit effectuées dans
l’entreprise par des experts ou spécialistes ;
Le livre et les fiches de paie sur support papier ou support informatique.
B - Documents comptables spécifiques à certaines professions :
40
l’article 211du C.G.I
42
Il y a lieu de rappeler qu’il existe des documents prévus par la
réglementation relative aux plans comptables spécifiques à certaines branches
d’activité et sont également concernés par l’obligation de conservation. (expl :
Médecins)41
3- Technique de Contrôle :
41
En cas d’opérations exonérées de la TVA ainsi que les opérations bénéficiant du régime suspensif, la
mention de la taxe est remplacée par l’indication de l’exonération, article 91, 92, 94 du CGI
Une facture est une note détaillée des marchandises vendues qui en indique le prix, tandis que la
mémoire est un état des sommes dues au titre d’une prestation de services.
42
On entend tout écrit dressé par une personne physique ou morale pour constater les conditions de
vente.
43
Les erreurs répétées constituent un élément de preuve justifiant le
caractère non probant de la comptabilité présentée.
L’inspecteur vérificateur procède à rapprocher les soldes des différents
comptes d’année
(N-1) avec les à nouveaux de l’année (N) afin de s’assurer que les reports
effectués sont faits d’une manière fidèle.
Dans le cas où la vérification concerne une société très importante, le
contrôle arithmétique ne peut être utilisé d’une manière systématique.
L ‘inspecteur vérificateur procède alors à un contrôle partiel concernant
un nombre limité de comptes (Sondage).
5- Le pointage :
43
l’article 146 du C.G.I.
44
leurs articles en l’état autrement dit les commerçant grossistes, les importateurs
et les commerçants détaillants qui ont opté pour le régime du bénéfice réel.
L’inspecteur procède à ce contrôle : soit systématiquement lorsque
l’entreprise vérifiée est de petite taille ou lorsque les articles revendus en l’état
sont peu nombreux ;
Soit partiellement lorsque le contribuable revend en l’état en ensemble
d’articles de petite valeur ou lorsqu’ils sont très variés. Dans ce cas, il procède à
un contrôle par sondage en se basant sur les articles les plus importants. Le
choix de l’échantillon est laissé à l’appréciation du vérificateur.44
7- Contrôle matière :
44
Voir le paragraphe pouvoir d’appréciation de l’administration.
Notes circulaires N° 717, D.G.I. MAROC, op.cit, p. 205.
C.G.N.C MAROC, p. 13.
45
Les résultats obtenus peuvent permettre un rapprochement significatif de
réalité.
Toutefois ils offrent un champ fertile pour Les critiques à la suite de la
faiblesse de
« Garantie de fiabilité » de ces méthodes qui reposent le plus souvent sur
des approximations et des moyennes. Mais il s’agit quand même de
présomptions appréciables.
8- Contrôle des déductions en matière de T.V.A
46
sommes figurant ou crédit des relevés bancaires avec les écritures passées en
comptabilité.
46
Décrit en termes de produits et charges les composantes du résultat final de l’exercice
Fait apparaitre, en fin de l’exercice comptable, des soldes intermédiaires de gestion très utiles pour
l’analyse économique et financière de l’entreprise tels que la valeur ajoutée, la marge brute, l’excédent
brut d’exploitation…
47
L’absence de pièces justificatives privant la comptabilité de toute valeur
probante ;
La non-comptabilisation d’opérations effectuées par la société ;
La comptabilisation d’opérations fictives.
Remarque :
Il y a lieu de préciser que la comptabilité présentée par la société ne peut
être rejetée que si elle est entachée d’une ou plusieurs des irrégularités
énumérées ci-dessus. Cette liste limitative prévue par le législateur a donc
restreint le pouvoir d’appréciation de l’administration qui ne peut plus écarter la
comptabilité arbitrairement.
Toutefois, l’inspecteur vérificateur ne doit pas se limiter à citer seules
irrégularités graves constatées énumérées par la loi fiscale, il ne lui est pas
interdit de les appuyer, le cas échéant des infractions commises par l’assujetti en
matière de droit comptable ou commercial.47
2- Rejet de comptabilité :
47
Traduit au cours de l’exercice sous forme d’emplois et ressources la situation financière de
l’entreprise.
48
En cas de rejet de la comptabilité, le chiffre d’affaires peut être
reconstitué par plusieurs méthodes. Ces méthodes sont :
La méthode des coefficients réglementaires ;
La méthode du contrôle quantitatif ;
La méthode du contrôle matière ;
La méthode de la reconstitution selon certains éléments de l’entreprise
tels que L’électricité, main d’œuvre, achats de force motrice ; Marge Brute :
Ventes - Achats Revendus.
états.
C.G.N.C, tome 1, p. 18.
49
Lacunes dues à l’incompréhension dispositions légales (absence
d’inventaire, absence de pièces justificatives pour certaines opérations ;
Erreurs de comptabilisation involontaires ;
Irrégularités mineures.
4- Conséquences de la vérification :
Les services des vérifications sont structurés en une division nationale des
vérifications au niveau central de la DGI et des brigades régionales de
vérification organisées par zone géographique (ville), dont la composition type
Ce principe exige que les entreprises établissent leurs états de synthèse dans l’hypothèse d’une
49
50
est un directeur régional de la vérification, un chef de service qui coiffe à peu
près 3 brigades et un chef de brigade qui encadre en moyenne 5 vérificateurs.
Au total, le corps des vérificateurs regroupe environ 294 (jusqu'à 2011),
vérificateurs dont plus d’une centaine (120) se trouvent sur Casablanca. Ce
déséquilibre est expliqué par la forte concentration du tissu industriel et
commercial dans la capitale économique du pays.
Malheureusement, on ne dispose pas de statistiques, détaillées par
direction, liées au nombre de vérifications fiscales annuelles pour juger de la
performance de ces équipes.
Cette absence d’informations concerne également les moyens humains
mis en œuvre par la
DGI pour les besoins des vérifications fiscales ainsi que la répartition des
effectifs sur le territoire national. Ce qui rend difficile la mesure de l’efficacité
des structures mises en place par la DGI pour le contrôle de l’impôt.
Certes, pour accompagner la croissance des créations des sociétés, la DGI
renforce de plus en plus l’effectif de ses équipes de vérification, cependant, le
nombre actuel des vérificateurs demeure largement en deçà du minimum exigé
pour marquer une présence du contrôle fiscal dans le milieu des entreprises. Ces
dernières, dans leur majorité, n’ont jamais eu l’occasion de connaître un
contrôle fiscal, ne serait-ce qu’une fois dans leur existence professionnelle. Ce
qui laisse beaucoup de marge de manœuvre à la fraude fiscale.50
6- Absence d’outils techniques performants au service d’un réel audit fiscal externe
50
Notes circulaires N° 717, D.G.I. MAROC, op.cit, p.209.
51
Afin de bien assimiler l’importance des outils techniques pour mener à
bien la vérification fiscale, il est opportun de rappeler la description de ces
étapes.
Etude préliminaire du dossier fiscal de la société vérifiée
En attendant que les 16 jours, qui séparent la date de réception de l’avis
de vérification par le contribuable et celle du début du contrôle sur place,
s’écoulent, le vérificateur se consacre à l’examen sur pièces du dossier fiscal de
l’entreprise. Cette étude porte sur :
Identification de l’entreprise : à travers la consultation d’un certain
nombre de renseignements généraux de la société, à savoir :
Raison sociale, adresse du siège social, adresse des différents
établissements, ou succursales, point de ventes, etc ;
Nature d’occupation des locaux de la société (location ou propriété de
l’entreprise) ;
Activité de l’entreprise : Commerciale, industrielle, prestation deservices,
profession libérale. Importance de l’activité : détaillant, grossiste, sous-traitant.
Statut fiscal de l’entreprise : entreprise individuelle, société.
Statut juridique : personne physique, société anonyme, société à
responsabilité limitée…
Identification des principaux actionnaires
Identification des actionnaires exerçant une fonction de direction de
l’entreprise ou exerçant une autre fonction au sein de l’entreprise (déclaration
des salaires)
Identification du cabinet comptable chargé du suivi de la tenue de la
comptabilité (déclaration des honoraires) ;
Identification du ou des cabinets d’expertise comptable procédant au
contrôle périodique de la comptabilité ou au contrôle de gestion externe ;
Identification du ou des commissaires aux comptes ;
Régime fiscal particulier ou conventionnel adopté ;
52
Avantages fiscaux accordés à l’entreprise s’il y en a.
Il est à remarquer qu’il s’agit là d’une simple collecte d’informations de la
part du vérificateur. Ce dernier ne dispose pas d’outil technique particulier lui
permettant de saisir ces premières données et d’attendre le résultat de leur
traitement pour repérer les premiers indices à approfondir.
Examen des correspondances :
Les correspondances archivées dans le dossier de l’entreprise peuvent
contenir des informations utiles pour la compréhension par le vérificateur du
rapport liant l’entreprise à l’administration fiscale. Ces informations peuvent
être : réclamation contentieuse, demande de solution, lettre d’information ayant
trait aux questions d’ordre comptable, demande de remboursement en matière
d’impôt sur les sociétés (I.S.), d’impôt sur les revenus salariaux (I.R.), de la
Taxe sur la Valeur ajoutée (T.V.A.), retenue à la source au titre des différents
impôts et taxes, lettre d’information portant sur des évènements exceptionnels,
destruction de stock périmé, incendie ou dégâts liés à des intempéries,
(inondation, dégâts naturels), etc.
Examen des rapports des vérifications précédentes :
Le vérificateur doit accorder aux rapports des vérifications antérieures
une attention minutieuse notamment en ce qui concerne les irrégularités de
forme et/ou de fonds relevées par les autres vérificateurs
Cette base de données est un outil de travail très important pour la
performance du contrôle fiscal car elle évite au vérificateur de perdre son temps
à collecter des informations éparpillées entre les différents services concernés.
Etude financière préalable à la vérification :
Elle porte, principalement sur une appréciation dynamique de l’évolution
dans le temps, de l’activité de l’entreprise à travers l’étude critique des
performances économiques et financières de l’entreprise liées aux chiffre
d’affaires (C.A.) :
53
Production, consommation marge brute, valeur ajoutée (V.A.), résultats
financiers, courant et fiscal.
Sur le plan financier, l’analyse portera sur les états de synthèse de la
période soumise au contrôle fiscal.51
Il est à noter que les vérificateurs ne disposent d’aucun logiciel
performant pour les besoins de l’analyse financière qu’ils doivent effectuer. Une
question s’impose dans ce contexte, comment la DGI peut-elle aspirer à un
niveau de performance très élevé si les vérificateurs continuent à calculer
manuellement des ratios, à utiliser des feuilles de note mais surtout à élaborer
leurs propres outils de travail ?
7- Logistique rudimentaire de travail et faiblesse de la motivation
matérielle des vérificateurs
51
L’image fidèle n’est pas un principe comptable supplémentaire mais c’est le résultat de l’application
des 7 principes comptables.
A partir des documents de base (factures…) on extrait des informations concernant l’activité de
l’entreprise. Ensuite ils sont traités chronologiquement dans des documents comptables appropriés
(journal, grand-livre…), avant d’être inscrites en fin d’exercice dans des états de synthèse bilan, CPC,
ESG, TF.
54
C’est pour faire face à des charges supplémentaires inhérentes à l’exercice
de la fonction de vérification qu’a été inventée une prime dite « de fonction »
mais cette prime s’est vite trouvée soumise à l’appréciation des supérieurs
hiérarchiques qui l’ont liée à une notation selon le rendement, ce qui réduit
sensiblement son montant initial. En conséquence, elle s’est vite retrouvée
détournée de son objectif de départ, à savoir la satisfaction des besoins de la
vérification afin que la frustration des vérificateurs cède la place à leur
épanouissement et surtout pour que ces derniers se concentrent mieux sur leur
travail au lieu de se soucier de petits détails matériels.
8- Faiblesse de la Motivation Matérielle des vérificateurs
55
La DGI a recouru à un cabinet externe pour la description de certains
emplois dans ses services. C’est ainsi que la finalité de la mission du
vérificateur a été délimitée dans la vérification de la comptabilité des entreprises
et des déclarations fiscales en vue d’assurer l’équité fiscale et la lutte contre les
comportements frauduleux.
Quant aux missions dont les vérificateurs sont investis, elles se résument
dans :
Assurer la vérification de la comptabilité des entreprises et examiner la
Situation fiscale d’ensemble des personnes physiques
Gérer les recours devant les commissions d’arbitrage et le contentieux
juridictionnel et administratif
Assurer l’émission des impôts.
Dans le but de réaliser les missions en question, il est exigé du
vérificateur d’avoir de bonnes connaissances en comptabilité, en fiscalité et en
gestion financière, en plus d’une maîtrise des langues française et arabe ainsi
qu’un bon savoir-faire d’analyse et de négociation.
Quant aux qualités personnelles requises, elles ont été classées comme
suit :
Capacité d’écoute et de communication ;
Rigueur et méthode ;
Autonomie ;
Capacité de synthèse
Diplomatie ;
Maîtrise de soi ;
Négociation ;
Esprit de curiosité ;
Intégrité ;
56
.Il est à reconnaître que la compétence technique est essentielle,
cependant, le métier de vérificateur requiert des qualités personnelles
indispensables à l’exercice de sa fonction.53
Lesquelles qualités passent en priorité avant même les compétences
techniques. Il s’agit principalement de l’intégrité et de l’honnêteté du
vérificateur. Si ce paramètre a été classé spontanément en dernier lieu dans la
liste des qualités personnelles établie par la DGI, à mon avis, c’est un critère qui
doit devancer tous les autres en raison de la sensibilité de la fonction de
vérification exercée.
En effet, un vérificateur a beau maîtriser la technicité de sa fonction, si
l’intégrité lui fait défaut, il est définitivement déclaré non valable pour exercer
la fonction en question, car la nature de sa fonction l’expose à toutes sortes de
tentation, à laquelle il ne saurait résister.
Par conséquent, céder à la tentation porterait forcément grand préjudice
aussi bien à l’image de l’administration fiscale qu’à la performance du contrôle
fiscal. C’est ainsi que la DGI est appelée à doter cet aspect de l’intérêt qu’il
mérite et même recourir à toutes les méthodes nécessaires pour vérifier
l’intégrité et le bon sens des candidats au poste de vérificateur. Un simple
entretien par un non spécialiste du recrutement ne pourrait donner ses fruits à cet
égard.
Il est à noter, cependant, que la DGI a réalisé une avancée, en formalisant
les conditions d’accès aux services de vérification, avancée qu’il faudrait
renforcer par un intérêt non négligeable aux valeurs morales des futurs
vérificateurs.
Il est à signaler qu’auparavant, les affectations aux services des
vérifications ne se basaient sur aucun critère de choix objectif, permettant de
garantir l'opportunité de sélection.
53
Le contrôle fiscal informatisé : comment s’y préparer, cahier n°20, l’académie des sciences et
techniques financières, article publié www.lacademie.info, page 15.
57
Néanmoins pour une fonction aussi importante, pour laquelle l’aspect
humain est très précieux, on se demande jusqu’à quel point le profil du bon
vérificateur peut être déterminé à partir seulement d’épreuves techniques écrite
et orale, sans aucun test psychotechnique approfondi ou enquête sur la bonne
conduite des candidats.
D’après ce nouveau procédé, les inspecteurs vérificateurs des impôts sont
sélectionnés parmi le personnel de la DGI. Ils doivent être classés au moins au
grade d'inspecteur adjoint et être dotés d'un important niveau des connaissances
en matière du droit et techniques fiscales, la comptabilité des sociétés et droit
commercial, maîtrise de l'outil informatique.
10- Défaut de communication et de méthodologie du suivi des
vérifications (absence de référentiel)
« On doit conserver non seulement les fichiers contenant les livres, mais aussi les programmes et les
54
systèmes qui permettent de les lire durant cette période de conservation. Chaque état comptable doit
pouvoir être présenté et réimprimé pendant la période de conservation minimale ». Erik De Lembre.
Michel Vander Linden. Stéphane Mercier. Christophe Vanhee, Principes de comptabilisation, Edition
Kluwer 2007, p.333.
58
décrite ci-dessus. Il est vrai que, théoriquement, cette division est chargée de
l'encadrement du corps opérationnel, la coordination et l'harmonisation des
méthodes de travail.
Cependant, dans la pratique, les services de vérifications décentralisés ne
reçoivent pas d’encadrement particulier et pour la plupart d’entre eux ils
méconnaissent cette mission attribuée à la division en question. Quant à la
coordination et l’harmonisation des méthodes de travail, elle demeure
l’attribution des chefs de brigades et chefs de services de vérifications, quoiqu’il
soit parfois difficile d’harmoniser les méthodes de travail en question qui sont le
plus souvent le fruit de l’effort de chaque vérificateur pris isolément.
Par ailleurs, la mission de suivi des recours ne débouche sur aucun
partage ou communication des conclusions aux services de vérifications afin
d’animer des discussions autour de l’amélioration des vérifications suite au suivi
qui en était fait.55
Dans ce contexte, s’agit-il d’un désengagement de la division du suivi et
des recours de ses missions de base au profit d’une prise en charge des services
de vérification par eux-mêmes ou encore d’un manque de communication entre
services, un manque de communication qui pénalise conséquemment la
performance de la mission du contrôle fiscal ?
Il est à noter que les vérificateurs ont un long chemin à parcourir pour
atteindre le niveau de performance qui leur est exigé. Leurs efforts sont appelés
à doubler, leur esprit d’initiative et leur ingéniosité à s’éveiller. En conclusion,
ils doivent être à la hauteur des attentes, et de la direction, et des contribuables.
Par exemple le principe comptable d’irréversibilité suppose l’impossibilité de supprimer une écriture
55
une fois qu’elle a été passée en comptabilité. Il s’agit, pratiquement, de proscrire toute fonction
permettant, pour quelle que raison que ce soit, d’annuler une écriture.
Muriel Caronne, L’infirmière libérale et son organisation comptable, Edition La MARRE. France. P.
55.
59
Seulement, on ne peut livrer les vérificateurs au fruit de leur imagination sans se
soucier des moyens à mettre en œuvre pour leur accompagnement.
La DGI ne peut se désengager de la responsabilité de leur assurer un
encadrement et un accompagnement adéquat au niveau de performance exigé.
Dans le même ordre d’idées, il est à signaler que certains vérificateurs
s’accordent à déclarer que leur implication dans l’élaboration de la stratégie du
contrôle fiscal est quasi absente,
Ils ont exprimé un souhait insistant de les intégrer dans toutes les
discussions concernant les objectifs à atteindre et les moyens à mettre à leur
disposition par la DGI pour l’accomplissement de ces objectifs.
Leur forte connaissance des contraintes du terrain ne peut être ignorée
dans le développement des axes stratégiques à adopter pour une meilleure
performance du contrôle fiscal. Leur implication est d’autant plus utile pour
l’accompagnement et le suivi de leur action en aval, cela les responsabilisera
davantage pour donner le meilleur d’eux-mêmes et se féliciter de
l’accomplissement d’objectifs tracés initialement.
En outre, l’accompagnement des vérificateurs s’avère indispensable pour
le dépassement immédiat des entraves qui peuvent surgir en cours de la
réalisation de la vérification.56
Parallèlement à ce qui a été cité ci-dessus, l’accompagnement des
vérificateurs se matérialise également par la formation continue. En effet, les
vérificateurs ne peuvent se contenter de leur formation de base pour faire face à
un contexte économique et financier en perpétuelle évolution. Les tables rondes
et débats organisés par la DGI favorisent un espace de discussion intéressant
mais ils doivent être appuyés de formations dispensées dans un cadre
institutionnel permettant l’acquisition de nouvelles connaissances et de
techniques modernes indispensables à l’actualisation de leurs notions initiales.
56
Dernier alinéa de l’article 211 du C.G.I MAROC.
Article 23, loi n°9-88 relative aux obligations comptables des commerçants.
60
En conséquence, l’évolution du contrôle fiscal et l’amélioration de sa
performance dans le temps, ne sont possibles que grâce à la conjugaison des
efforts déployés par l’administration fiscale au niveau de la formation et de la
mise à niveau de ses cadres.
On doit distinguer 3 cas : celle de compétence liée (Le contenu de la décision administrative est alors
57
prédéterminé par la loi, qui définit certains éléments de fait nécessaires à la prise de décision). Un
pouvoir discrétionnaire (toutes les fois qu’une autorité agit librement, sans que la conduite à tenirlui
soit dictée à l’avance par une règle de droit. L. MICHOUD, études discrétionnaires, revue général de
d’administration, 1914, p.5) et notre cas, un pouvoir d’appréciation où la décision
del’administration est subordonnée à des éléments de faits, qu’elle doit elle-même appréciée.
R. BONNARD, le pouvoir discrétionnaire des autorités administratives et le recours pour excès du pouvoir,
RDP, 1923, page 5.
61
DEUXIEME PARTIE
LES IMPLICATIONS DE CONTROLE FISCAL &
GARANTIES DU CONTRIBUABLE
Lorsque la comptabilité présente des irrégularités ; ceci peut donner lieu soit :
62
SECTION I : Procédure normale de redressement
Cette notification doit contenir les motifs qui ont amené l’inspecteur
vérificateur à procéder au rejet de la comptabilité ou cas échéant, la nature des
anomalies constatées et le montant des réintégrations opérées.
63
Les articles de la loi autorisant l’administration à procéder à la rectification
;
La notification n’est pas considérée comme ayant été reçue par la société à
la date indiquée sur la lettre de notification, mais la date qui déclenche le délai
de 30 jours :
Celle qui figure à l’accusé de réception si la lettre est reçue par la société
par poste ;
64
Elle doit exprimer son accord sur la nouvelle base notifiée ou son
désaccord total ou partiel sur les chefs des redressements proposés.
Remarque :
2° / La société ne répond pas dans le délai d’un mois prévu par la loi : dans
ce cas l’imposition est établie sur les bases notifiées qui ne pourront plus être
contestées par la société dans le cadre de cette procédure.
Dans ce cas, l’inspecteur est tenu de lui dresser une deuxième lettre de
notification pour lui émettre ses observations sur les remarques et pièces
justificatives produites.
65
examen approfondi des observations émises et des pièces justificatives produites
répondre dans un délai de 2 mois (60 Jours). !
2ème cas : l’inspecteur trouve non fondé une partie ou la totalité des
remarques émises par la société. Il est tenu de répondre à ses observations dans
le délai prescrit (60 jours) en invitant le contribuable à formuler son acceptation
ou en cas la contestation à demander le pourvoi devant la commission locale de
taxation dans les Trente jours (30) qui suivent la date de réception de la 2ème
lettre de notification.
66
- La deuxième situation correspond à l’acceptation par la société de
l’ensemble des redressements notifiés. Dans ce cas la procédure est terminée.
Dans le cas où la société n’a pas répondu ou a répondu hors délai, les
impositions sont établies et ne pourront être constatées que par le moyen d’une
réclamation devant les impôts (Contentieux).
En matière d’impôt sur les sociétés, l’impôt sur le revenu et la taxe sur la
valeur ajoutée, la procédure accélérée est mise en œuvre en cas de rectification :
58
l’article 119 du C.G.I
67
A l’issue du contrôle fiscal effectué conformément aux dispositions de
l’article 212 du C.G.I, la procédure accélérée définie à l’article 221 dudit code
est engagée selon les phases suivantes 59:
L’inspecteur établit les impositions sur les bases notifiées selon les formes
prévues à l’article 219 du code précité à la société dans la deuxième lettre de
notification précitée.
68
Il convient de préciser que le recours devant la C.L.T. et la C.N.R.F. et, le
cas échéant, devant le tribunal compétent s’exerce dans les conditions fixées par
l’article 220 du C.G.I.60
- Défaut de déclaration :
B) - Déclaration incomplète :
60
l’article 221 du C.G.I
61
L’article 229 du C.G.I
69
lesquels manquent les renseignements nécessaires pour l’assiette, le
recouvrement de l’impôt ou la liquidation des droits. 62
MAJORATIONS :
62
L’article 228 du C.G.I
70
En privilégiant la contrainte financière, la politique de l'administration
fiscale a tendance de plus en plus à rechercher un rendement statistique du
contrôle fiscal.
Pour cela, elle admet, voire encourage, l'aboutissement des dossiers à des
accords à l'amiable dont le fond est la négociation. L'évolution des dossiers
réglés à l'amiable en nombre et en valeurs n'a cessé de croître ces dernières
années.
Face à cela, il est impératif de prévoir ce que pourra dissimuler cette option
de travail, notamment toutes les éventuelles formes de dérives alimentées par un
contexte favorable, à savoir l'ampleur de la fraude au Maroc et l'importance des
sommes mises en jeu et où, malheureusement, l'intégrité n'est pas une devise
précieuse.
71
L’administration fiscale, consciente des effets négatifs de la turbulence de
l’environnement, marqué par l’économie informelle, sur l’efficacité du contrôle
fiscal, a proposé, dans le cadre des différentes lois de finances, plusieurs
mesures de nature à neutraliser progressivement et à atténuer l’impact de cette
turbulence. Certaines de ces mesures dépassent le cadre purement fiscal et
s’identifient davantage à la réglementation économique (réglementation des
ventes en tournées, obligation d’affichage du N° d’article de l’impôt des
patentes, obligation du paiement par chèque pour les transactions entre
commerçants ou assujettis, obligation de paiement par chèque entre société «
barrée non endossable ».
72
Il peut émaner également des agents de l’administration fiscale qui
recourent à l’abus de pouvoirs, à la menace et au chantage exercés sur les
contribuables les moins avertis et ce, dans le seul but de chercher un
complément de salaire via la corruption.
I- Principes fondamentaux :
1 - Présomption de sincérité
73
Les procédures de rectification des bases d’imposition sont des procédures
contradictoires qui garantissent aux contribuables le droit de défense durant
toutes les phases de contrôle fiscal.
Les contribuables ont le droit de faire appel à un conseil de leur choix pour
les assister lors des opérations de vérification. Ils disposent de la garantie de
choisir librement aussi bien le titre que l’effectif des personnes pouvant remplir
ce rôle d’assistance.
74
Les postes ou opérations à vérifier en cas de contrôle ponctuel ;
Les entreprises ayant des liens de dépendance directe ou indirecte avec des
entreprises situées hors du Maroc, doivent mettre à la disposition de
l'administration fiscale la documentation permettant de justifier leur politique de
prix de transfert, visée à l'article 214-III-A du C.G.I, à la date de début de
l'opération de vérification de la comptabilité.
6 – Droit de communication
77
sauf autorisation expresse du contribuable et à condition de lui délivrer un
récépissé détaillé desdits livres et pièces.
Les délais de trois (3) et six (6) mois ne tiennent pas compte des
suspensions de la vérification pour défaut de présentation des documents
comptables obligatoires ou refus de se soumettre au contrôle.
Les bénéfices ont été transférés par une entreprise disposant de liens
de dépendances avec d’autres entreprises ;
78
L’importance de certaines dépenses engagées ou supportées à
l’étranger par les entreprises étrangères ayant une activité
permanente au Maroc n’apparaît pas justifiée.
79
de rectification prévue à l’article 220 ou la procédure accélérée prévue à l’article
221 du C.G.I.
80
L’administration ne peut procéder au contrôle des écritures se rapportant à
une période couverte par la prescription. Néanmoins, une dérogation à ce
principe est prévue dans les quatre (4) cas suivants :
Dans tous les cas, cette vérification ne peut aboutir qu’à la réduction ou à
l’annulation des crédits ou déficits précités et ne peut engendrer un complément
d’impôt ou de taxe au titre de la période prescrite.
81
La deuxième lettre de notification ;
Les nouvelles bases arrêtées en matière d’impôt sur les sociétés et d’impôt
sur le revenu, les montants des droits complémentaires arrêtés en matière de
T.V.A, la base retenue en matière de droits d’enregistrement, de droits de timbre
(sur déclaration) et de taxe sur les contrats d’assurances, ainsi que les droits
complémentaires résultant de la base précitée doivent être notifiés par
l’administration au contribuable, dans les formes prévues à l’article 219 du
C.G.I, durant les trois (3) mois qui suivent la date de clôture des travaux de
vérification. Ladite date de clôture est celle portée à la connaissance du
contribuable par la lettre d’information, prévue par les dispositions de l’article
212-I du C.G.I. La lettre de notification des redressements doit être motivée et
doit comporter l'assignation au contribuable d'un délai de réponse de trente (30)
jours suivant la date de réception de ladite lettre pour faire parvenir à
l’inspecteur son acceptation ou ses observations détaillées et motivées par nature
de redressement et par période d’imposition. Cette lettre a pour effet
d’interrompre la prescription et de fixer les limites d'imposition établie suite à un
contrôle fiscal à celle résultant des bases fixées dans cette première lettre de
notification.
82
redressements. A défaut de réponse ou en cas de réponse hors délai, les droits
complémentaires sont émis par voie de rôle, état de produits ou ordre de
recettes, sans préjudice de l’application des sanctions prévues par le C.G.I.
Il est à noter que les cas de nullités précités et visés aux articles 220-VIII et
221-IV ne peuvent être soulevés pour la première fois devant la C.L.T. ou la
C.N.R.F.
83
cession totale ou partielle des actifs corporels ou incorporels de
l’entreprise, cessation totale ou partielle d’activité, cessation
temporaire d’activité, redressement ou liquidation judiciaire ou
transformation de la forme juridique d'une entreprise entrainant, soit
son exclusion du domaine de l’impôt sur les sociétés ou de l’impôt
sur le revenu, soit la création d’une personne morale nouvelle ;
Un délai maximum de trois (3) mois est fixé pour la communication par
l’administration des requêtes et documents relatifs aux actes de la procédure
84
contradictoire à la C.L.T, à compter de la date de notification à l’administration
du pourvoi du contribuable devant ladite commission.
85
Relatifs à l’examen de l’ensemble de la situation fiscale des
contribuables prévu à l’article 216 du C.G.I, quel que soit le chiffre
d’affaires déclaré ;
Pour lesquels les C.L.T n’ont pas pris de décision dans le délai de
douze (12) mois.
Le délai fixé à la C.N.R.F pour statuer est de douze (12) mois à partir de la
date de la réception de la requête et des documents transmis par l’administration.
86
Toutefois, lorsque le contribuable donne son accord partiel sur les bases
notifiées par l’administration ou ne fait pas d’observations sur les chefs de
redressements de l’administration, la base retenue pour l’établissement de
l’impôt est celle résultant de l’accord partiel ou des chefs de redressements
précités. Les décisions des sous commissions doivent être détaillées et motivées.
Accord partiel ou total conclu par écrit entre les parties au cours de
la procédure de rectification ;
87
IX- Droits et obligations en cas de procédure judiciaire suite à la rectification
des bases d’imposition
Les décisions des C.L.T ou celles de la C.N.R.F et celles portant
reconnaissance desdites commissions de leur incompétence, peuvent être
contestées par l’administration et le contribuable, par voie judiciaire, dans le
délai de soixante (60) jours suivant la date de notification des décisions desdites
commissions, que celles-ci portent sur des questions de droit ou de fait.
Le recours par voie judiciaire ne peut être intenté en même temps que le
recours devant les commissions locales de taxation devant la commission
nationale de recours fiscal.
Cet accord doit être concrétisé par un écrit signé par les deux parties et
comportant :
L'accord écrit doit être établi en double exemplaire dont l'un est remis au
contribuable contre décharge ou lui est adressé, éventuellement; par courrier
recommandé. Chaque accord doit etre accompagné de la lettre de désistement de
la part de l'intéressé de tout recours actuel ou éventuel devant les commissions ;
l'administration ou le tribunal compétent; ainsi que de toute demande en
restitution concernant les chefs de redressement.
88
même article précise les compétences, la composition et le fonctionnement de
ces commissions.
Les C.L.T. statuent sur les litiges qui leur sont soumis et doivent se déclarer
incompétentes sur les questions qu’elles estiment porter sur l’interprétation des
dispositions législatives ou réglementaires. Ces commissions connaissent les
réclamations formulées par le contribuable sous forme de requêtes. Il s’ensuit que
la continuité de la procédure contradictoire après la deuxième lettre de
notification, est subordonnée à la condition que le contribuable ait exprimé d’une
manière expresse dans sa deuxième réponse, sa décision de porter le litige devant
la commission locale de son lieu d’imposition. Les compétences dévolues à ces
commissions sont des compétences territoriales et d’attribution.63
André Locussol, Comprendre la crise et l’actualité économique 2000 définitions sous forme de mini-
63
89
Lorsque le contribuable, du fait de sa propre défaillance, a fait l’objet d’ une
taxation pour défaut de réponse dans le délai légal à la première où à la deuxième
notification ; Lorsque le contribuable répond, dans le délai à la deuxième lettre de
notification, mais ne demande pas expressément le pourvoi devant la C.L.T.
Un magistrat, président ;
Le chef du service local des impôts ou son représentant qui tient le rôle
de secrétaire rapporteur ;
3- Fonctionnement de la C.L.T :
90
d’éclairer les membres de la commission sur la nature du litige et l’importance
réelle de son activité. S’il y a utilité, la commission locale peut demander à
l’administration de procéder à un supplément d’instruction. Mais en aucun cas,
ce nouvel examen ne peut se solder par de nouvelles rectifications. C’est ainsi
que la commission ne peut :65
Statuer sur des points litigieux autres que ceux qui lui ont été soumis par
le contribuable dans sa requête.
91
l’expiration de ce délai, la C.L.T. n’a pas pris de décision, l’inspecteur
compétent informe le contribuable dans les formes prévues à l’article 219
du C.G.I., de l’expiration de ce délai et de son droit de saisir la C.N.R.F.
dans un délai de soixante (60) jours à compter de la réception de l’avis
d’information et lui indique l’adresse exacte de cette commission. A
défaut de présentation, par le contribuable, du recours devant la C.N.R.F.
dans le délai de soixante (60) jours l’inspecteur établit les droits
complémentaires d’après les bases arrêtées dans la deuxième notification.
Ces impositions ne peuvent être contestées que dans les conditions
prévues à l’article 242 du C.G.I.(Contentieux).
Les décisions de la commission locale ainsi que les litiges pour lesquels le
contribuable n’a pas formulé sa demande de comparaître devant la commission
locale dans sa composition restreinte dans le délai de trente (30) jours comme
prévu au Code du paragraphe II de l’article 225 du C.G.I. sont susceptibles de
66
Article 29 du C.G.I Maroc : Evaluation des dépenses des contribuables lors de l’examen de
l’ensemble de la situation fiscale
92
recours devant la C.N.R.F. Ce recours peut être exercé par chacune des deux
parties adverses dans les conditions de forme et de délai.
Les rectifications de droit sur lesquelles elle s’est déclarée incompétente sont
immédiatement établis. L’administration conserve le droit de recours devant la
C.N.R.F pour : La partie rejetée des redressements par la C.L.T ;
Cette commission, qui siège à Rabat, est placée sous l’autorité directe du
premier Ministre. Les compétences, la composition, et le fonctionnement de
ladite commission sont prévus par le dit article 226 du C.G.I.
4- Compétence de la C.N.R.F :
La C.N.R.F. Statue sur les litiges dont elle est saisie dès lors que les recours
sont exercés dans les conditions de forme et de délai prévues aux articles
220,221 et 227 du C.G.I.
En effet, une rectification jugée par la C.L.T. comme étant une question de
droit peut être considère par la C.N.R.F. comme étant une question de fait
relevant de sa compétence et au sujet de laquelle elle peut statuer, sous réserve
du recours de l’une ou de l’autre des deux parties devant les juridictions
compétentes. 67
5- Composition de la C.N.R.F :
Le fisc marocain
67
se donne des moyens de contrôler, article publié dans http :
http://mizania.forumdediscussions.com, Forum de consommateur et de contribuable Franco-Marocain.
Notes circulaires N° 717, D.G.I. MAROC, op.cit, p. 220.
Le foyer permanant d’habitation du contribuable relatif à la taxe d’habitation.
Toute habitation non qualifiée du principale et non destiné à la location ou à la vente.
C'est-à-dire fixé à l’avance, un taux constant.
94
maritimes, et ce, avant le 31 octobre de l’année précédant celle au cours de
laquelle les membres désignés sont appelés à siéger au sein de la commission
nationale. En cas de retard ou d’empêchement dans la désignation des nouveaux
représentants, le mandat des représentants sortants est prorogé de six mois (6) au
maximum.
6- Fonctionnement de la C.N.R.F :
68
Notes circulaires N° 717, D.G.I. MAROC, op.cit, p. 267.
95
En cas de partage égal de voix, celle du président est toujours
prépondérante. Les décisions des sous-commissions doivent être détaillées
et motivées et sont notifiées aux parties par le magistrat assurant le
fonctionnement de la commission, dans les formes prévues à l’article 219
du C.G.I. dans les six (6) mois qui suivent la date de la décision en
application du sixième alinéa du III de l’article 226 précité ;
96
La Jurisprudence marocaine a fortement matérialisé les garanties du
contribuable par le biais d'un certain nombre d'arrêts, Citons entre
autre :
L’ESFP ne concerne que les personnes physiques, quelle que soit leur nationalité, qui ont leur
69
domicile fiscale en France ou/et qui sont domiciliées fiscalement hors de France mais ont des
obligations au titre de l’impôt sur le revenu.
Article L12 du LPF France.
97
Section III : Constats, critiques et Suggestion
98
CNRF, ce qui correspond à une perte de temps et de ressources importantes pour
les sociétés (témoignages).
- La plupart des praticiens conseillent de négocier un accord amiable en
amont avec l’administration fiscale. Lourdeur, est donc le maître mot pour désigner
ces procédures adossées au recours fiscal : déjà que la phase devant la CNRF peut
durer 12 mois et qu’elle fait la suite à une phase devant les CLT tout aussi longue,
il faudra ensuite se faire aux lourdeurs de l’appareil judiciaire, « c’est à se
demander si le recours à la CLT ou à la CNRF est toujours pertinent ». !
Principalement le manque d’expertise de certains fonctionnaires, ce qui ne laisse
pas d’autres choix pour le contribuable que d’opter pour le recours devant le
tribunal administratif. Pour éviter ces désagréments, de nombreux contribuables
préfèrent recourir à une procédure à l’amiable. « La procédure devant la CNRF et
les tribunaux implique des coûts importants et peut prendre un temps fou. En tout
état de cause, voilà pourquoi tant l’administration que les personnes imposables
préfèrent trouver un arrangement et mettre fin au contentieux ».71
3- Les mesures prises par la DGI pour faire face aux conséquences du
COVID19 :
Vous trouverez ci-dessous le détail des mesures fiscales prises en faveur des
entreprises.
référentiel des prix immobiliers d’ici juin 2013, Amine Mernissi, Marance, publié le vendredi 15
février 2013.
Consiste dans le fait de porter dans l’acte un prix, une indemnité ou une soulte, inférieurs à ceux
réellement convenus.
Par exemple une donation déguisant d’une vente, un marché de travaux dissimulant une mutation
d’immeuble.
99
Toutefois, la publication au bulletin officiel du Décret-loi n° 2.20.292 du 24
mars 2020 portant promulgation de dispositions relatives à "l'état d'urgence
sanitaire" a semé certains doutes quant au champ d'application exact de son article
6, celui-ci disposant que tous les délais prévus par les textes législatifs et
réglementaires en vigueur sont suspendus jusqu'au lendemain de la levée de l'état
d'urgence sanitaire (jusqu'au 20 avril 2020, sauf prorogation).
Ces mesures, qui ne concernent finalement que l'IS, ont pour objectif de
soulager les entreprises à deux niveaux : sur le plan administratif, avec le report de
dépôt de la liasse fiscale au titre de l'exercice 2019, et sur le plan financier
(trésorerie) avec le report du paiement du complément d'IS 2019 et du 1er acompte
provisionnel d'IS relatif à l'exercice en cours[1].
Par ailleurs, ce report d'échéance ne s'applique pas aux impôts pour lesquels
les entreprises n'agissent qu'en tant que collecteur d'impôt, y compris la TVA,
l'impôt sur le revenu retenu à la source sur les salaires, ainsi que la retenue à la
source effectuée au titre du versement de dividendes, d'intérêts ou de
rémunérations à des personnes non-résidentes et les droits de timbre72.
Gérard Cornu, Vocabulaire juridique, Association Henri Capitant, Paris, Editions Presses
72
100
S'agissant des entreprises dont le CA était supérieur à 20 millions de dirhams
(hors taxes) au cours de l'exercice 2018, celles-ci :
Seuls les ATD dont l’exécution était programmée à partir du 18 mars 2020
sont concernés par la suspension jusqu’au 30 juin 2020 ;
Seuls les contrôles fiscaux qui étaient programmés à partir du 18 mars 2020
sont concernés par la suspension jusqu’au 30 juin 2020.
Concernant les contrôles fiscaux, les avis de vérification de comptabilité qui
devaient être envoyés à compter du 18 mars 2020 sont reportés au moins jusqu'au
30 juin 2020. A défaut de communication à ce sujet, toutes les procédures de
contrôle fiscal en cours poursuivent la procédure conformément aux modalités et
délais prévus par le CGI.
Les personnes physiques visées ci-dessus sont celles exerçant une activité
professionnelle et tenant une comptabilité. Les particuliers (par exemple les
salariés) effectuant un don à titre privé ne pourront pas déduire ceux-ci dans le
cadre de la déclaration d'impôt sur le revenu global.
101
102
CONCLUSION
103
modernisation de son système fiscal dans sa globalité sur la base d’une culture de
service très prononcée, accompagnée d’un certain nombre d’aménagements
favorisant la protection des contribuables à travers de meilleures garanties de leurs
droits. Certes, le système fiscal marocain a connu des aspects de modernisation.
Mais il pourra devenir encore plus moderne si la DGI arrive à combler les lacunes
du passé, car la réforme fiscale instituée par la loi cadre de 1984, n’est qu’un
premier épisode de la série de réformes timides qui s’en est suivie au moment où
notre système fiscal a vraiment besoin d’une réforme courageuse et de grande
portée eu égard à d’autres pays.
Amélioration de la gouvernance ;
BIBLIOGRAPHIE
Webographie :
https://juricaf.org/recherche/+fiscal+maroc/facet_pays%3AMaroc
https://www.Tax.gov
104
https://genitax.ma/app#/cgi?id=419&titre=CGI
https://www.finances.gov.ma
https://leconomiste.com/article/1043043-ces-warnings-qui-declenchent-un-
controle-fiscal
https://www.genitax.ma
L’ECONOMISTE
LA VIE ECONOMIQUE
Jurisprudences
105
106
107
108
Table des matières
Remerciement.................................................................................................................................................3
Introduction...........................................................................................................6
CHAPITRE 1 : LES MODALITES LEGALES DE CONTROLE FISCAL........................14
Section I- Le contexte légal de contrôle fiscal :...................................................14
Section II - Moyens de contrôle :........................................................................23
Section III : Constats, Critiques et Suggestions :.................................................26
CHAPITRE 2 : CHRONOGRAPHIE DE CONTROLE FISCAL...................................33
Section I : Préparation de Contrôle Fiscal :.........................................................33
Section II : Mise en œuvre de contrôle fiscal :....................................................38
Section III : Examen des irrégularités et des défaillances...................................47
LES IMPLICATIONS DE CONTROLE FISCAL & GARANTIES DU CONTRIBUABLE....62
CHAPITRE 1 : LES PROCEDURES DE REDRESSEMENT.......................................63
SECTION I : Procédure normale de redressement..............................................63
Section II : Procédure de taxation d’office :........................................................69
Section III : Constats, Critiques et suggestions....................................................71
CHAPITRE 2 : LES GARANTIES DU CONTRIBUABLE...........................................73
Section I : Les Garanties légales et procédurales du contribuable.....................73
Section II : La matérialisation du recours administratif et judiciaire..................88
Section III : Constats, critiques et Suggestions....................................................97
CONCLUSION.....................................................................................................102
BIBLIOGRAPHIE..................................................................................................104
109