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Education Au Maroc

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Education au Maroc

Introduction

L’éducation est reconnue comme ayant un rôle fondamental dans le développement socio-
économique et culturel des pays et dans l’amélioration des conditions de vie des populations
et de leur réceptivité aux changements. Son importance s’est accrue en tant que levier
puissant pour la construction de la société du savoir et de la technologie.

Faisant de l’éducation une priorité nationale, le Maroc a mené d’importantes réformes


destinées à faire de l’école un puissant moyen de développement du pays. Ces réformes
ambitieuses, nonobstant les contraintes auxquelles elles se sont confrontées, ont réussi à
atteindre certains objectifs, notamment, la généralisation de l’accès à l’enseignement
primaire et l’élargissement de la couverture de l’enseignement secondaire collégial et
qualifiant.

Pour accompagner ces réformes, le Maroc consacre une part importante de ses ressources
budgétaires au secteur de l’éducation (5,2% du PIB et 20% des dépenses totales de l’État en
moyenne annuelle entre 2009 et 2019). . Il se classe, ainsi, au rang des pays dont les
dépenses de l’éducation demeurent les plus élevées parmi les pays à revenu comparable.

Malgré ces efforts, les performances scolaires des élèves marocains demeurent
insuffisantes, comme il ressort des résultats obtenus au niveau de certains tests
internationaux à l’instar de TIMSS (Trends in International Mathematics and Sciences
Study) et de PIRL (Progress In International Reading Literacy Study). Une telle situation
soulève des interrogations quant à l’efficience des dépenses publiques allouées au système
éducatif national et la capacité de ce système à en faire le meilleur usage pour traduire en
des termes concrets les objectifs quantitatifs et qualitatifs qu’il s’est assignés .
1. les causes profondes de l’échec du système éducatif marocain/piste d’amélioration

Le recrutement des enseignants par anti-sélection

Les experts en éducation sont unanimes à penser que "le niveau d’un système éducatif ne peut pas
dépasser le niveau de ses enseignants.

Les pays les plus performants dans le monde en matière d’enseignement sont ceux qui parviennent à
attirer les meilleurs étudiants de leur génération vers les métiers de l’enseignement tout en leur
offrant une formation d’excellence. En Corée, au Japon ou à Singapour, les  enseignants sont
sélectionnés parmi les meilleurs 10% au baccalauréat.

A l’encontre des meilleures pratiques internationales, le Maroc se distingue par un phénomène


d’anti-sélection : les métiers de l’enseignement attirent des étudiants majoritairement faibles,
dépourvus d’alternatives par ailleurs, et qui deviennent enseignants par défaut.

Parmi les enseignants nouvellement recrutés avec le statut de "contractuel", plus de 60% n’ont pas
obtenu de mention au baccalauréat, et environ 75% ont redoublé au moins une fois avant d’obtenir
leur licence universitaire. 

Cette faiblesse académique retentit inévitablement sur leurs compétences professionnelles.


L’enquête IPSE 1conduite par l’ONDH  en 2017 a révélé que la grande majorité des enseignants du
primaire ne justifiait pas des compétences de base pour s’acquitter convenablement de leur mission.
A titre d’exemple, parmi les enseignants de français évalués, 0% ont atteint un seuil de compétence
élevé.

Mieux recruter et former les enseignent

La priorité absolue de la réforme éducative doit être de rehausser le profil académique et


professionnel des nouvelles recrues qui intègrent annuellement l’éducation nationale. Un objectif
ambitieux consisterait à exiger une moyenne minimale au baccalauréat permettant de sélectionner
des candidats parmi les meilleurs 30% de chaque promotion. 

Comme le Maroc compte environ 200 000 bacheliers chaque année, le vivier de recrutement
représenterait environ 60 000 personnes. Et tout l’enjeu de la nouvelle politique de recrutement
serait d’attirer "un tiers des meilleurs" vers les métiers de l’enseignement (soit 20 000 sur les 60 000).

Le système actuel de rémunération et de promotion n’est toutefois pas adapté pour relever ce défi
(5 000 DH à l’entrée, 6 500 DH après 10 ans, et 10 000 DH en fin de carrière).  Une refonte complète
s’avère nécessaire pour renforcer l’attractivité de la profession notamment en revalorisant les
salaires à l’entrée, en accordant des primes d’éloignement et des logements de fonction aux
enseignants affectés dans des régions reculées, tout en ouvrant des perspectives de carrière
enthousiasmantes pour les plus performants.

C’est à ces conditions que les étudiants les plus talentueux choisiront d’embrasser une carrière dans
l’enseignement au détriment d’autres alternatives.   

1
 Indicateurs de Prestation de Services en Education

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