Toujours Nul Et Toujours Vain
Toujours Nul Et Toujours Vain
Toujours Nul Et Toujours Vain
EN MARS 2006, j’ai publié * “Absolument Nul et Entiè- langue anglaise, The Angelus, sous le titre “Pourquoi le
rement Vain,” 1 une étude de 14.000 mots qui examine nouveau rite de consécration épiscopale est valide.” 2
la validité du nouveau Rite de la Consécration épisco- Mon propre article visait les principaux arguments
pale promulgué en 1968 par Paul VI. Comme annoncé du P. Pierre-Marie. Traduit à son tour en Français, il
par le titre de cet article, je concluais à l’invalidité de ce fut largement diffusé en France, grâce aux soins de
nouveau rite. Rore Sanctifica, un groupe de traditionalistes européens
Plusieurs raisons m’ont conduit à rédiger cet arti- qui se sont consacrés à de sérieuses recherches théolo-
cle : Un nombre considérable de Messes latines tradi- giques sur le nouveau rite de consécration épiscopale,
tionnelles “approuvées” sont à présent célébrées sous et qui avaient déjà publié une vaste somme d’études et
les auspices de diocèses ou d’organisations telles que la de documents rares qui en démontraient l’invalidité. 3
Fraternité St. Pierre ou l’Institut du Christ-Roi, par des J’ai par la suite fourni un résumé de mon article en
prêtres qui doivent leurs ordinations à des évêques deux pages à l’intention des fidèles (également traduit
consacrés dans ce nouveau rite. Si ces évêques et diffusé en France) sous le titre “Pourquoi les nou-
n’étaient pas véritablement évêques, les prêtres qu’ils veaux évêques ne sont pas de véritables évêques.” 4 J’ai
ont ordonnés ne sont pas prêtres, et les fidèles qui as- également accepté de donner deux entretiens sur le
sistent aux messes de ces derniers n’adorent ni ne re- sujet sur une radio française, et j’ai personnellement
çoivent que du pain. adressé des copies de mon article aux membres fran-
En outre, depuis l’élection de Benoît XVI au con- cophones de la FSSPX désignés pour participer au
clave d’avril 2005, la Fraternité Sacerdotale St. Pie X Chapitre général de juillet 2006.
(FSSPX) est entrée en négociations avec le Vatican en Quelques critiques sont parues en réponse à mon
vue de sa réintégration au sein de l’Eglise Conciliaire. article. Néanmoins, à la date où j’écris (Décembre
En raison des doutes de nombreux traditionalistes sur 2006), seuls trois auteurs ont soulevé des objections
la validité des rites sacramentels post-Vatican II, et, que je crois nécessaire de réfuter ici :
bien sûr, parce que Benoît XVI a été lui-même consacré • Fr. Ansgar Santogrossi OSB. Fr. Ansgar, un frère
évêque dans ce nouveau rite, les supérieurs de la Bénédictin de l’Abbaye du Mount Angel en Oregon,
FSSPX ont pressé le frère Dominicain de leur mou- diplômé de l’Institut Catholique (Paris), enseignant en
vance Pierre-Marie de Kergorlay OP de fournir un arti- philosophie et théologie au séminaire diocésain de
cle démontrant que le nouveau rite de consécration Cuernavaca au Mexique. Son commentaire fut d’abord
épiscopale était valide. publié dans Objections, 5 une revue française éditée par
L’étude du P. Pierre-Marie fut d’abord publiée à l’Abbé Guillaume de Tanoüarn, un ancien membre de
l’automne 2005 dans la revue trimestrielle des Domini- la FSSPX qui officie à présent au sein d’un groupe In-
cains traditionalistes Le Sel de la Terre. La FSSPX la fit
promptement traduire et imprimer dans sa revue de
—1—
dult en France. Une seconde version parut par la suite au sein du Rite traditionnel de la Consécration Episco-
dans la revue traditionaliste U.S. The Remnant. 6 pale, exprime de manière univoque (a) le pouvoir
• P. Pierre-Marie OP. La réponse du P. Pierre-Marie d’Ordre que reçoit un évêque et (b) la grâce du Saint
est parue sous la forme d’une courte “Note,” publiée Esprit.
dans Le Sel de la Terre. 7 Elle a été par la suite rattachée
(avec deux autre brèves “Notes”) dans un reprint de B. Application au nouveau Rite
son article original. 8 En 1968 Paul VI a remplacé en totalité à la fois la
• Abbé Alvaro Calderon. L’abbé Calderon enseigne Préface consécratoire et la forme sacramentelle essen-
la théologie au séminaire de la FSSPX en Argentine. Sa tielle désignée par Pie XII. Dans la nouvelle Préface
réponse a elle aussi été publiée dans Le Sel de la Terre, 9 (désormais appelée “Prière Consécratoire”) Paul VI a
puis dans The Angelus. 10 désigné les mots suivants comme en constituant la
Le débat sur la validité du nouveau rite de la Con- forme sacramentelle essentielle, 11 et par conséquent
sécration épiscopale est centré sur sa forme sacra- requis pour la validité du sacrement :
mentelle essentielle — les paroles, au sein d’un rite “Et à présent répands sur cet élu cette force qui est de
sacramentel, nécessaires et suffisantes pour produire Toi, l’Esprit qui fait les chefs, que Tu as donné à ton Fils
les effets du sacrement. bien aimé, Jésus-Christ, l’Esprit qu’Il a Lui-même donné aux
Avant d’en venir aux objections des Fr. Ansgar, P. saints apôtres, qui ont fondé l’Eglise en tous lieux pour
Pierre-Marie et Abbé Calderon, je veux souligner quel- constituer Ton temple à la gloire incessante et à la louange
ques points décisifs de ma démonstration. de Ton nom.”
Aussi, dans “Absolument Nul et Entièrement Vain,”
I. Ma Démonstration Résumée ai-je appliqué à ce qui précède les principes de la sec-
tion A en posant cinq questions simples et en y répon-
A. Principes régissant la Validité. dant. Je rappellerai ici les deux questions qui figurent
A l’inverse de bien d’autres domaines de la théolo- les plus directement dans les réponses des Fr. Ansgar,
gie, les principes que la théologie morale applique P. Pierre-Marie et Abbé Calderon :
pour déterminer la validité des formes sacramentelles
sont très simples et très aisés à comprendre. Voici les 1. Un Rite Oriental ? La nouvelle forme a-t-elle été em-
seuls qui nous concernent ici : ployée dans un Rite Catholique Oriental en tant que forme
(1) En tout rite sacramentel, il existe une forme sa- sacramentelle pour conférer l’épiscopat ?
cramentelle essentielle qui produit les effets du sacre- J’ai posé cette question car, tout au long de son
ment. Lorsqu’un changement de signification subs- article, le P. Pierre-Marie invoquait de manière répétée
tantiel est introduit dans la forme sacramentelle essen- — j’ai compté une douzaine de fois au moins — des
tielle par la corruption ou l’omission de mots essen- prières de Rites orientaux pour preuve irréfutable de la
tiels, le sacrement devient invalide (= il ne “marche” validité de la forme de Paul VI.
plus : il ne produit plus les effets sacramentels). Et, se référant aux Rites Copte et Maronite en par-
(2) Des formes sacramentelles approuvées à ticulier, le P. Pierre-Marie écrivait : “L’utilisation de cette
l’usage des Rites Orientaux de l’Eglise Catholique dif- forme qui est en usage dans deux rites orientaux certaine-
férent parfois dans leurs formulations des formes du ment valides, garantit sa validité.” 12
Rite Latin. Néanmoins elles demeurent les mêmes en Il était relativement simple de réfuter cette préten-
substance, et sont valides. tion. Tout ce qui me restait à faire fut de consulter des
(3) En 1947 Pie XII a déclaré que la forme pour les ouvrages qui identifiaient les formes sacramentelles
Saints Ordres (i.e., pour le diaconat, la prêtrise et des Rites Orientaux (tels de Sacramentis de Cappello ou
l’épiscopat) devait de manière univoque (= non ambi- le premier tome des Ritus Orientalium de Denzinger),
guë) signifier les effets sacramentels — le pouvoir d’en tirer les textes que les auteurs présentaient comme
d’Ordre et la grâce du Saint Esprit. les formes Copte et Maronite de la consécration épis-
(4) Pour conférer l’épiscopat, Pie XII a désigné copale, et de comparer celles-ci avec la forme de Paul
comme forme sacramentelle essentielle une phrase qui, VI.
Voici ce que j’ai découvert :
6. “Une réfutation de la ‘Preuve’ sédévacantiste de l’invalidité des nouveaux (a) Longueur. Les formes Copte et Maronite con-
rites d’ordination” Remnant, 15 Septembre 2006, 11–12. sistent en de longues Préfaces (respectivement 340 et
7. 57 (Eté 2006).
8. Sont-ils évêques? Le nouveau rituel de consécration épiscopale est-il valide?
(Avrillé, France : Editions du Sel 2006), 75–6. 11. Pontificalis Romani Recognitio, 18 June 1968, AAS 60 (1968), 372, 373: “de-
9. “La Validité du rite de consécration épiscopale,” 58 (Automne 2006) 213-6. clarare quaenam in ritu ad naturam rei pertinere dicenda sunt,” “quorum haec
10. “La Validité du rite de consécration épiscopale : Réponses aux Objections,” ad naturam rei pertinent, atque adeo ut actus valeat exiguntur.”
Angelus (Novembre 2006), 42–4. 12. “Why the New Rite…” (Jan 2005), 10.
—2—
370 mots environ); à la différence du Rite Romain, en orientaux certainement valides, garantit sa validité.” — j’ai
chacune d’elles aucune phrase particulière n’est dési- alors examiné le nouveau rite en utilisant d’autres
gnée comme sa forme sacramentelle essentielle. principes que la théologie morale applique pour établir
La nouvelle Prière Consécratoire de Paul VI com- la validité des formes sacramentelles.
porte 212 mots dans sa totalité; le passage que Paul VI
a désigné comme sa forme sacramentelle essentielle 2. Les Effets Sacramentels. La nouvelle forme sacra-
comporte 42 mots. mentelle signifie-t-elle de manière univoque les effets sacra-
Aussi, la simple comparaison de la longueur de ces mentels— le pouvoir d’Ordre (l’épiscopat) et la grâce du
textes orientaux avec le texte de Paul VI démontrait- Saint Esprit ?
elle déjà par elle-même que l’affirmation du P. Pierre- Ces deux éléments mentionnés sont ceux qui ont
Marie était fausse. été spécifiés par Pie XII (voir I.A.3, ci-dessus), et la
forme doit les signifier tous les deux.
(b) La Forme Copte. La Prière Consécratoire de
C’est ici que la discussion concerne la signification
Paul VI contient nombre de phrases qui se trouvent
de l’Esprit-qui-fait-les-chefs (Spiritus principalis en Latin,
dans la forme Copte. Elle omet, cependant, trois phra-
ou son équivalent Grec, hegemonikon pneuma) dans la
ses de la forme Copte qui énumèrent trois pouvoirs
nouvelle forme sacramentelle essentielle. Que signifie
sacramentels spécifiques considérés comme propres à
cette expression ?
l’ordre épiscopal seul : “constituer un clergé selon Son
commandement pour la prêtrise… établir de nouveaux (a) Le Saint Esprit ? A partir du contexte, Spiritus
temples de prière, et consacrer des autels.” 13 principalis apparaît signifier, simplement, le Saint Es-
Cette omission est significative, car le débat sur la prit. Spiritum comporte la majuscule dans le texte ori-
validité de la forme sacramentelle essentielle de Paul ginal latin, indiquant la Troisième Personne de la Trini-
VI tourne autour de la question de savoir si celle-ci té, et le pronom relatif quem (signifiant ici une per-
exprime comme il convient le pouvoir d’Ordre qu’elle sonne) est utilisé à la place du quam (qui renverrait à
doit conférer — i.e., l’épiscopat. un autre antécédent dans la forme : virtus, i.e. force).
Cependant la grâce du Saint Esprit ne représente
(c) La Forme Maronite. La Prière Consécratoire de
qu’un seul des éléments requis.
Paul VI n’a rien en commun avec la prière que Denzi-
ger présente comme la forme Maronite de la consécra- (b) Le Pouvoir d’Ordre ? Pour être valide, la
tion épiscopale. 14 Elle a quelques rares phrases en com- forme essentielle doit aussi de manière univoque (non
mun avec une prière qui suit — mais sans en faire par- ambiguë) signifier le pouvoir d’Ordre (potestas Ordi-
tie — la forme Maronite. 15 nis) — dans ce cas, l’épiscopat.
En revanche, la Prière Consécratoire de Paul VI res- Le seul terme de la forme qui serait susceptible
semble, étroitement à une autre prière Maronite — une éventuellement de le signifier est encore Spiritus prin-
prière qui se trouve dans le Rite de Consécration d’un cipalis. Ce terme signifie-t-il de manière univoque le
Patriarche Maronite. 16 Bien sûr, le P. Pierre-Marie en pouvoir d’Ordre conféré à un évêque lors de sa consé-
reproduit largement le texte à l’appui de ses arguments cration ?
en faveur de la validité du nouveau rite. • Dictionnaires latins et grecs explicitent l’adjectif
Cependant, cette prière n’est nullement une forme principalis/hegemonikon ainsi, respectivement, “Existant
sacramentelle destine à conférer l’épiscopat. Elle n’est à l’origine, fondamental, primordial… premier en im-
tout simplement qu’une prière d’intronisation, car le portance ou en considération, chef… qui convient aux
Patriarche Maronite est déjà évêque lorsqu’il est mis en guides et aux princes,” 17 également “qui appartient à
place. un chef de file, dirigeant, gouvernant” ou “indiquant la
direction.” 18
(d) Résumé. Ayant réfuté l’affirmation factuelle
• Il existe un substantif connexe, hegemonia, qui
principale du P. Pierre-Marie et sa conclusion —
signifie généralement “autorité, commandement,” et
“L’utilisation de cette forme qui est en usage dans deux rites
qui renvoie dans un sens secondaire à “règne, charge
d’un supérieur : épiscopal… du domaine d’un supé-
13. Traduction dans O.H.E. KHS-Burmester, Ordination Rites of the Coptic
Church (Le Caire : 1985), 110–1.
14. H. Denzinger, Ritus Orientalium, Coptorum, Syrorum et Armenorum (Würz-
burg: Stahel 1863), ci-après “RO,” identifie ces textes en RO 1:141. Voir RO
2:23–24 pour les textes eux-mêmes. Ils sont divisés en deux sections. Selon la 17. P. Glare, Oxford Latin Dictionary (Oxford: Clarendon 1994). De même : A.
rubrique qui figure en note de bas de page, l’évêque consécrateur maintient Forcellini, Lexicon Totius Latinitatis (Padoue : 1940); A. Souter, Glossary of Later
son imposition de la main au long de la partie qui suit l’interjection de Latin to 600 AD (Oxford : Clarendon 1949); C. Lewis & C. Short, A New Latin
l’Archidiacre. Dictionary (New York: 1907).
15. RO 2:198. “Spiritum…Sanctum, illum principalem.” “expellat omnia 18. G. Lampe, A Patristic Greek Lexicon (Oxford : Clarendon 2000). F. Gingrich
ligamina.” & F. Danker, A Greek-English Lexicon of the New Testament and Other Early Chris-
16. RO 2:220. tian Literature (Chicago : University Press 1957).
—3—
rieur de couvent… et, partant, du domaine d’autorité • Selon les principes généraux énoncés (I.a), un
de l’évêque, diocèse.” 19 changement substantiel dans une forme sacramentelle
Mais, même pris en ce sens, ce terme ne connote essentielle rend invalide un sacrement.
nullement le pouvoir d’Ordre (potestas Ordinis, i.e. • Une consécration épiscopale conférée avec la
pouvoir “sacramentel”) que possède un évêque, mais forme sacramentelle essentielle promulguée par Paul
simplement sa juridiction (potestas jurisdictionis, i.e. VI, est invalide.
pouvoir d’établir des “règles”), tout spécialement Ce sont là mes principaux arguments et conclu-
parce qu’une des définitions concerne le supérieur sions. Passons à présent aux objections.
d’un monastère.
• J’ai entrepris une brève enquête à partir d’autres II. Fr. Ansgar Santogrossi OSB
sources, et découvert ainsi une douzaine de sens pos-
sibles pour Spiritus principalis : esprit existant dès FRERE ANSGAR présente aux lecteurs un court résumé
l’origine, esprit dirigeant/guidant, un esprit parfait de mes arguments, déclarant vouloir ramasser “d’une
semblable à celui du Roi David, esprit généreux ou manière quelque peu directe nombre d’aspects de la
noble, Dieu le Père, Dieu le Saint Esprit, un effet ex- question négligés par l’Abbé Cekada.” Après quoi
terne divin, un esprit surnaturel de rectitude/retenue, ajoute-t-il, “l’erreur fondamentale de l’abbé Cekada —
bonne disposition, qualités possédées par un Abbé et la validité de la formule d’ordination épiscopale de
Copte (douceur, amour, patience, aménité), vertus Paul VI— deviendront évidentes.” 20
propres à un Métropolite Copte (connaissance divine L’argumentation de Fr. Ansgar s’articule en deux
reçue de l’Eglise). parties :
• L’expression Spiritus principalis, donc, n’est nul- D’abord, il tente de neutraliser le principe général
lement univoque, expression qui n’aurait qu’un seul (voir I.A.3 plus haut) selon lequel la forme essentielle
sens, ainsi que Pie XII l’a requis. Mais bien plutôt, cette destinée à conférer un Ordre Sacré doit, de manière
expression est ambiguë — capable de signifier bien des univoque, exprimer le pouvoir de l’Ordre conféré.
choses, qualités et personnes différentes. Puis, ayant ainsi réduit la norme requise pour la
• De surcroît parmi tous ces sens, nous ne trou- validité à ce qu’il appelle “un champ de significations
vons pas le pouvoir d’Ordre (potestas Ordinis). implicites,” 21 Fr. Ansgar soutient que Spiritus principa-
L’expression Spiritus principalis ne connote, pas même lis dans le nouveau Rite de Consécration Episcopale,
de manière ambiguë, le Sacrement des Saints Ordres, en “implicitement, mais réellement et sans ambiguïté, signi-
aucun de ses sens, et moins encore dans le sens de la fierait bien le pouvoir d’Ordre épiscopal.” 22
plénitude de la prêtrise qui constitue l’Ordre épiscopal.
(c) Lequel est-ce ? Ainsi, bien que la forme sa- A. Des Formules “Ambiguës” de Pie XII
cramentelle destinée à conférer les Saints Ordres soit Fr. Ansgar s’emploie à démontrer que les formes
censée signifier deux effets sacramentels, Spiritus prin- sacramentelles essentielles prescrites dans Sacramentum
cipalis n’en signifie qu’un seul — selon le contexte du Ordinis par Pie XII — oui, Pie XII — seraient ambiguës,
nouveau rite, le Saint Esprit probablement. et donc invalides selon la norme que j’ai appliquée à la
Mais Spiritus principalis ne signifie même pas de forme de Paul VI.
manière ambiguë l’autre effet, le pouvoir d’Ordre.
Si l’on voulait prétendre néanmoins que tel serait 1. Trente. D’emblée, Fr. Ansgar s’efforce d’en appe-
bien le sens de Spiritus principalis, alors l’autre élément ler au Concile de Trente à l’appui d’une équivalence
requis, le Saint Esprit, serait absent de la forme. prétendue entre épiscopat et l’Esprit-qui-fait-les-chefs —
Dans les deux cas, les conséquences sont les mê- Spiritus principalis en Latin.
mes : la forme ne signifie pas l’un des deux effets “La première chose que le Concile de Trente ensei-
qu’elle est censée signifier. gne à propos des évêques (Décret sur le Sacrement de
l’Ordre, chapitre 4),” dit le Fr. Ansgar, “c’est qu’ils sont
(d) Conclusions. L’analyse qui précède du terme principalement membres de la hiérarchie, établie par le
Spiritus principalis m’a conduit aux conclusions suivan- Saint Esprit pour régner sur l’Eglise.” 23
tes :
• Du fait que l’un des éléments requis n’est pas
présent, la forme de Paul VI constitue un changement
substantiel dans la forme sacramentelle essentielle des-
tinée à conférer l’Ordre de l’épiscopat. 20. “Réfutation,” 11.
21. La théorie en étant, on le suppose : “Si nous le développons, elles apparaî-
tront …”
22. “Réfutation,” 12.
19. Lampe, 599. 23. “Réfutation,” 11.
—4—
A partir de là, on s’attendrait naturellement à une pression que le Père Hürth déclare exprimer de ma-
citation de ce Décret pour y trouver le mot latin princi- nière univoque (non-ambiguë) l’ordre reçu :
palis, comme dans Spiritus principalis. “Par ces mots le pouvoir d’Ordre de la prêtrise est
Mais non, Fr. Ansgar a utilisé une traduction an- exprimé de manière univoque [univoce], en même
glaise ; là où sa traduction emploie “principalement,” temps que la grâce correspondante du Saint Esprit. Car
l’original latin use du terme praecipue — similaire en ce qui est nommément conféré est la dignité sacerdo-
certains de ses sens 24 à principalis, mais non pas le terme tale, l’‘office du second rang’ (par opposition à l’office
même sur lequel nous discutons. du premier rang, lequel est l’épiscopat).” 28
Il n’est pas vrai non plus que “la première chose”
4. Episcopat. Et pour finir, appliquant la même mé-
que le Décret enseigne à propos des évêques soit qu’ils
thode à la forme que Pie XII a prescrite pour consécra-
sont “établis par le Saint Esprit pour régner.” Le Décret
tion épiscopale, Fr. Ansgar prétend : “Mais là encore,
commence par enseigner au Chapitre I qu’ils sont suc-
‘plénitude de votre ministère’ n’indique pas en soi que
cesseurs des Apôtres dans le sacerdoce avec le pouvoir
cette plénitude ministérielle serait spécifiquement diffé-
d’administrer les sacrements. 25
rente du ministère n’appartenant pas à la prêtrise que
2. Diaconat. Le mot “ministère,” relève le Fr. Ansgar, l’ordonné a reçu autrefois lorsqu’il a été ordonné dia-
est utilisé dans les formes de Pie XII à la fois pour le cre.” 29
diaconat et pour l’épiscopat. Comment, demande le Fr. Or le Père Hürth fournit l’explication de ces termes
Ansgar, l’abbé Cekada sait-il que la formule de la employés par les théologiens qui ont confirmé pour
consécration épiscopale “constitue bien un évêque et forme essentielle le passage que Pie XII a finalement
non un archidiacre ”? adopté pour tel :
Et bien, l’abbé Cekada le sait, car le Père Francis “Les paroles qui suffisent pleinement pour que le
Hürth SJ, l’un des théologiens qui a rédigé Sacramen- pouvoir et la grâce soit signifiés se trouvent dans la
tum Ordinis pour Pie XII, a expliqué exactement ce que Préface consécratoire, dont les mots essentiels sont
signifiait le mot “ministère” dans la forme destinée à ceux par lesquels sont exprimés la ‘plénitude ou totali-
l’ordination diaconale : té’ du ministère sacerdotal et la ‘parure de toute
“Personne ne peut douter que le mot “ministère” gloire’.” 30
est utilisé dans cette phrase selon le sens plein et tech- Ainsi, à moins d’être un tenant de l’étrange théorie
nique correspondant au terme grec diaconia (‘diaconii’), critique en vogue qui dénie à l’auteur toute compré-
duquel l’ensemble de cet Ordre tire son nom de ‘dia- hension “privilégiée” sur la signification de ses pro-
conat’.” 26 pres écrits, les explications du Père Hürth sur le com-
ment et le pourquoi les termes utilisés dans les formes
3. Prêtrise. Passant à la formule traditionnelle utili-
de Pie XII sont bien univoques, devraient suffire à ruiner
sée pour l’ordination à la prêtrise, le Fr. Ansgar pré-
la théorie du “champ des significations implicites ” du
tend : “Le mot grec ‘presbyter’, racine de son dérivé
Fr. Ansgar, qui soutient qu’ils ne le seraient pas en fait.
presbyteratus employé dans la forme essentielle de
l’ordination, signifie ‘ancien’ et non ‘quelqu’un qui
sacrifie’ (sacerdos).” Ceci, également, selon les normes
B. “Significations Implicites Non-équivoques”
de l’abbé Cekada, serait ambigü. 27 En seconde partie de son article, le Fr. Ansgar
Il existe deux problèmes à l’encontre de cette af- s’emploie à démontrer que Spiritus principalis dans le
firmation : nouveau Rite de Consécration épiscopale, “implicite-
(a) Les mots grecs originaux ne sont pas pertinents. ment, mais réellement et de manière non-équivoque,
La forme sacramentelle est rédigée en latin ecclésiasti- signifierait bien le pouvoir d’ordre épiscopal.” 31
que, pour lequel le terme presbyter renvoie exclusive- Voici quelques unes des preuves que le Fr. Ansgar
ment à quelqu’un qui possède l’ordre sacerdotal infé- apporte à l’appui de cette prétention : 32
rieur à celui d’un évêque. • Quiconque aurait reçu “un caractère spirituel du
(b) Et en tout cas, le Fr. Ansgar a laissé passer une premier ordre, ou caractère qui est principalis, devien-
autre expression dans la forme de Pie XII — une ex- drait la source principale de l’Esprit dans l’Eglise. En
d’autres termes, il serait l’episkopos.”
• L’expression Spiritus principalis suffirait parce
24. Par ex.., d’une manière spéciale au cas particulier, particulièrement, plus qu’elle serait “propre à l’épiscopat.”
qu’en tout autre exemple, à un degré supérieur aux autres.
25. De Sacramento Ordinis 1, DZ 957: “atque apostolis eorumque successoribus
in sacerdotio potestatem traditam consecrandi, offerendi et ministrandi corpus 28. “Commentarius,” 20. His emphasis.
et sanguinem ejus, necnon et peccata dimmitendi et retinendi.” 29. Réfutation,12.
26. F. Hürth, “Commentarius ad Cons. Apostolicam Sacramentum Ordinis,” 30. “Commentarius, 30: “‘summa seu totalitas’ ministerii sacerdotalis.”
Periodica 37 (1948), 26. 31. “Réfutation,” 12.
27. “Réfutation,” 11. 32. Elles se trouvent toutes dans “Réfutation,” 12.
—5—
• Il ne devrait y avoir “aucune raisons de douter n’était nullement contenu parmi ces significations, aussi
de la validité dès qu’un prélat aurait l’intention mani- ne peut-on pas non plus la qualifier d’“implicite.”
feste ‘d’ordonner un évêque’ — il utilise un livre qui (4) La théologie dogmatique, comme la théologie
dénomme le rite ‘ordination d’un évêque’ — et utilise morale et le Droit canon considèrent le pouvoir d’Ordre
les expressions […] Spiritum principalem.” (d’administrer les sacrements) et le pouvoir de juridic-
• Spiritus principalis suffirait, parce que “le pouvoir tion (de commander) comme séparés et distincts. L’un
épiscopal de sanctification n’aurait nul besoin d’être n’accompagne automatiquement, ni n’implique,
signifié séparément,” car il serait “principal.” l’autre.
• “L’évêque s’apparente en premier lieu à la signi- Les raisonnements du Fr. Ansgar effacent cette
fication en usage de ‘Spiritum principalem,” puisque distinction en impliquant que le pouvoir sacramentel
toutes les autres charges dans l’Eglise “sont sous la que reçoit un évêque serait en quelque manière conte-
supervision de l’évêque.” nu dans son pouvoir de “commandement”.
En réponse : Il devrait donc être évident que le Fr. Ansgar a été
(1) En lisant de près ce qui précède, vous noterez incapable de présenter une défense de Spiritus principa-
que le Fr. Ansgar ne fait rien de plus que de reprendre lis basée sur quelque principe discernable que ce soit
le même raisonnement circulaire sous différents mo- de la théologie Catholique traditionnelle.
des : l’Esprit-qui-fait-les-chefs/Spiritus principalis suffit à
exprimer l’épiscopat, car il suffit à exprimer III.P. Pierre-Marie OP
l’épiscopat.
(2) En particulier, le Fr. Ansgar ne cite aucune au- Les objections du P. PIERRE-MARIE à “Absolument Nul”
torité à l’appui de sa notion selon laquelle une forme tiennent sur deux courtes pages. A une exception près,
sacramentelle dont la signification ne serait qu’“impli- celles-ci ne visent pas la substance de mon argumenta-
cite”, suffirait pour administrer validement un sacre- tion contre la validité du nouveau rite. Je commencerai
ment. par répondre à ses objections les moins importantes.
En réalité, la théologie sacramentelle traditionnelle
enseigne l’inverse. Si quelqu’un administre un bap- A. Objections Périphériques.
tême en disant “Je te baptise au nom de Dieu,” ses pa- 1. Dispute sur un Texte. Le P. Pierre-Marie prétend
roles impliquent le Père, le Fils et le Saint Esprit, mais la que j’aurais dénaturé la critique de Dom Emmanuel
forme est considérée comme invalide. Lanne d’un texte sur lequel le P. Pierre-Marie s’est ap-
(3) Les arguments de Fr. Ansgar constituent un puyé. 35
exemple classique de la manière moderniste post- Plutôt que d’argumenter sur le sujet (la citation
Vatican II de “théologiser.” Il ne définit pas les termes apparaît en appendice), je fais simplement observer
ni n’énonce clairement ses principes, et son langage que dans la même phrase j’ai cité un autre spécialiste
demeure étrange et fuyant. qui, lui aussi, avertit que le texte en question “devait
Sa prétention selon laquelle Spiritus principalis, de être manié avec précautions.” 36
manière non ambiguë, signifierait implicitement le
pouvoir d’ordre conféré à un évêque, est aisée à réfu- 2. Le Pouvoir d’Ordonner. Le P. Pierre-Marie laisse
ter, au prix néanmoins de définir simplement ses ter- entendre que je soutiendrais que la forme destinée à la
mes à sa place. consécration épiscopale doive mentionner explicite-
(a) “Univoque” signifie “ce qui n’a qu’un seul ment le pouvoir d’ordonner des prêtres pour être va-
sens.” 33 Dans mon article original, j’ai démontré que lide.
l’expression Spiritus principalis n’avait pas qu’un seul C’est faux. Je ne soutiens pas cela, ni ne l’ai dit
sens, mais au moins une douzaine. On ne peut donc la nulle part dans mon article.
qualifier de “non-ambiguë.”
3. Fonder des Eglises = Ordonner ? Le P. Pierre-
(b) “Implicite” signifie “tout ce qui est contenu
Marie prétend que la phrase dans la forme de Paul VI
dans quelque chose d’autre,” 34 de sorte que si
qui mentionne le “pouvoir donné aux Apôtres d’établir
l’affirmation du Fr. Ansgar était vraie, on trouverait
des églises… implique nécessairement celui
parmi les sens de Spiritus principalis quelque chose
d’ordonner des prêtres.” 37
comme “le pouvoir d’ordre de l’épiscopat ”. Mais j’ai
également démontré dans “Absolument Nul,” que cela 35. Ce texte étant la traduction latine dans RO proposée pour le Rite Copte de
Consécration Episcopale.
36. Paul Bradshaw, Ordination Rites of the Ancient Churches of East and West
33. Lewis & Short, univocus. (New York: Pueblo 1990), 8.
34. A. Michel, “Explicite et Implicite,” DTC 5:1868. “Est explicite tout ce qui 37. Sont-ils évêques? 75. “En effet il est affirmé que le pouvoir reçu est celui du
est admis ou proposé expressément; est implicite tout ce qui est contenu dans souverain sacerdoce, qu’il est le pouvoir donné aux Apôtres pour fonder les
autre chose.” églises (ce qui implique nécessairement celui d’ordonner des prêtres), etc.
—6—
C’est faux, pour au moins deux raisons : 7. Approuvé par Ottaviani. Le P. Pierre-Marie af-
(a) Les Apôtres ont fondé des églises par le seul firme que j’aurais “évité” la question de l’approbation
fait qu’ils étaient investis d’une juridiction extraordi- supposée de la forme de Paul VI par Alfredo Cardinal
naire pour agir ainsi. 38 Le théologien Dorsch précise en Ottaviani.
l’espèce que ce pouvoir n’est pas communiqué aux évê- Et bien, elle ne m’est jamais venue à l’esprit, car
ques : “toutes les fonctions qui sont propres aux Apô- dès 1968 le Cardinal Ottaviani avait laissé passer un tas
tres ne sont pas également propres aux évêques — par de choses.
exemple, le pouvoir d’établir des églises nouvelles.” 39 Mais, puisque le P. Pierre-Marie pense que ce point
(b) Etablir des “églises” (diocèses, dans la termino- serait important : Ottaviani était aveugle à l’époque,
logie moderne) est un exercice du pouvoir de juridic- son secrétaire a été suspecté d’avoir déformé le conte-
tion, et non pas du pouvoir d’ordre, tel qu’ordonner des nu d’au moins un document que le Cardinal a signé, 43
prêtres. Ce pouvoir juridictionnel est propre au Pontife et en tout cas, Ottaviani vint par la suite à la télévision
Romain seul. 40 Italienne pour faire l’éloge des réformes liturgiques,
laquelle approbation (je le présume) le P. Pierre-Marie
4. Nombre de Mots. Le P. Pierre-Marie sous-entend
rejetterait.
également que j’aurais pris le nombre de mots d’une
forme sacramentelle pour une espèce d’indicateur de
validité.
B. La Consécration du Patriarche Maronite.
C’est faux. J’ai comparé le décompte des mots des Le P. Pierre-Marie s’efforce de réfuter un seul point
formes des Rites Orientaux avec celui de la forme de essentiel dans mon argumentation. Dans son article
Paul VI, car le P. Pierre-Marie prétendait que cette der- original, il avait avancé la prière pour la Consécration
nière serait “en usage dans deux Rites Orientaux cer- du Patriarche Maronite comme preuve de la validité
tainement valides.” Comment son affirmation pour- du nouveau rite. J’avais fait observer qu’il ne s’agissait
rait-elle être vraie si même le nombre des mots n’était là que d’une pure prière d’investiture, et non pas d’une
pas le même ? prière sacramentelle pour consacrer un évêque.
En réplique, le P. Pierre-Marie renvoie les lecteurs
5. Incorrect vis-à-vis de Dom Botte ? Le P. Pierre- à une “Note” plus ancienne avec le commentaire sui-
Marie soutient que je n’aurais pas correctement rap- vant : “L’abbé Cekada affirme sans preuve la non-
porté l’affirmation de Dom Bernard Botte (auteur de la sacramentalité de la Prière d’Ordination du Patriarche
nouvelle Prière Consécratoire pour la Consécration Maronite. Dans notre précédente ‘Note,’ nous avons
épiscopale, selon laquelle on pourrait omettre Spiritus expliqué notre position sur ce point.” 44
principalis sans affecter la validité du nouveau rite. Le lecteur attentif s’arrêtera pour noter l’hypothèse
C’est faux. Le point discuté à ce propos dans mon ici cachée : Bien que le P. Pierre-Marie ait mis en avant
article concernait la signification de Spiritus principalis la prière de Consécration du Patriarche Maronite
dans la forme sacramentelle essentielle. Le fait que comme Pièce à conviction A pour la validité du nou-
Dom Botte lui déniait son importance en 1969 (avant veau rite, il ne serait lui-même nullement obligé de prouver
qu’il n’y ait eu débat à ce sujet) prouve que sa défense qu’il s’agirait bien là d’une prière sacramentelle pour
ultérieure et l’ “explication” qu’il en a fournie en 1974 41 conférer la consécration épiscopale. Au contraire, ce
(après l’ouverture de ce débat) n’était qu’un cynique serait à l’abbé Cekada et aux autres que reviendrait
paquet de mensonges. l’obligation de prouver qu’il ne s’agit pas d’une prière
6. Indéfectibilité de l’Eglise. Le P. Pierre-Marie sou- sacramentelle.
tient que j’aurais éludé cette question. A toutes fins utiles, nous rappelons ici cette précé-
C’est faux. J’en traite en section X.B de mon arti- dente Note, où le P. Pierre-Marie argumente comme il
cle. 42 suit sa position : 45
• Le choix d’un Patriarche parmi des clercs qui
38. See J. Abbo & J. Hannon, The Sacred Canons 2ème ed. rev., (St. Louis: sont déjà évêques serait “relativement récent,” car “il
Herder 1960) 1:354–5. était admis que l’on devait éviter de déplacer un évê-
39. A. Dorsch. De Ecclesia Christi (Innsbrück: Rauch 1928), 290. “Non omnes ii
actus conveniunt episcopis, qui apostolis, e.g., fundare novas ecclesias etc.”
que de son siège épiscopal, même pour créer un pa-
40. Voir Canon 215.1. “Unius supremae ecclesiasticae potestatis est… dioce-
ses… erigere.”
41. B. Botte, “’Spiritus Principalis’ Formule de l’Ordination Épiscopale,” Bulle Cum ex Apostolatus) nous enseignent qu’il est bien sûr possible pour un
Notitiae 10 (1974), 410–1. pape de faillir et de perdre son autorité. Pour les citations, voir A. Cekada,
42. Si selon les normes établies par Pie XII, le nouveau rite est invalide, la Traditionalists, Infallibility and the Pope (West Chester OH : 1995-2006).
conclusion qui doit en être tirée n’est pas que l’Eglise aurait failli, mais bien 43. Son secrétaire, Mgr. Gilberto Agustoni, était un liturgiste moderniste et un
plutôt que Paul VI en quelque manière aurait failli dans la Foi et perdu son collaborateur de Bugnini. Pour les détails, voir A. Cekada, “Contexte de
autorité. Alors que la Foi nous dit qu’il est impossible pour l’Eglise de faillir, la l’Intervention,” The Ottaviani Intervention, (Rockford IL : TAN 1992), 8–10
théologie dogmatique, le Droit canon ainsi que des déclarations d’au moins 44. Sont-ils évêques ? 75.
deux papes (Innocent III dans ses Sermons de Couronnement et Paul IV dans sa 45. Sont-ils évêques ? 70–1.
—7—
triarche.” Auparavant, c’était un clerc de la cité pa- Les sources subséquentes datent de 1296, 1311,
triarcale qui n’était pas évêque, qui aurait été choisi. 1495, et de 1683 (une reconstitution), et leur histoire et
• Une cérémonie spéciale aurait été créée “pour interrelations sont extrêmement complexes.
consacrer le Patriarche … en tant qu’évêque de sa cité
4. Témoignage en sens contraire. Le témoignage
patriarcale et pour l’investir dans son office.” Par la
d’Irmia Al-Amchiti, le Patriarche Maronite du 13ème
suite, quand seuls les clercs qui étaient déjà évêques,
siècle qui est associé à la première édition du Pontifical
ont été choisis pour devenir des patriarches, “cette cé-
Maronite (1215), de surcroît, semble bien démolir la
rémonie aurait été perdue, ou à tout le moins aurait
prétention du P. Pierre-Marie, selon laquelle la prati-
perdu son pouvoir consécratoire.”
que du choix d’un Patriarche parmi des clercs qui
• La prière pour la Consécration du Patriarche Ma-
étaient déjà évêques, serait “relativement récente.”
ronite est “pratiquement la même” que celle pour
Ce Patriarche a écrit de sa propre main qu’il avait
consacrer un évêque. La différence principale réside
été consacré évêque, et qu’il avait servi en tant que mé-
dans la prière consécratoire. Dans le cas du Patriarche,
tropolite pendant quatre ans, avant de devenir Patriar-
la prière habituelle de la consécration épiscopale est
che en 1209. 47 A moins que nous ne devions compren-
remplacée par “la prière de Clément.”
dre que 1209 serait “relativement récent”?
• Cette prière “n’a plus aujourd’hui de pouvoir
consécratoire lorsque récitée sur un candidat qui est 5. Rite Syrien. Le Rite Syrien, qui est lié au Rite Ma-
déjà évêque.” Mais cette prière “jadis possédait [ce ronite et découle de la même source, emploie égale-
pouvoir], quand elle était récitée sur un candidat qui ment la Prière de Clément que le P. Pierre-Marie men-
n’était pas évêque.” tionne. Mais cette fois-ci encore, cette prière n’est pas
Au premier abord cet argument pourrait sembler utilisée pour consacrer évêque, mais exclusivement pour
plausible. Mais il s’effondre instantanément dès que l’intronisation du Patriarche.
l’on en examine les détails. La langue originelle (Syriaque) emploie même
deux termes séparés pour bien distinguer le rite sacra-
1. Vagues Spéculations. Chaque articulation fac-
mentel destiné à la consécration d’un évêque, du rite
tuelle dans l’argumentation ci-dessus n’est rien de plus
non-sacramentel destiné à la consécration d’un patriar-
qu’une généralisation globale. Le P. Pierre-Marie ne
che. Le premier rite est appelé une “imposition des
nous fournit nullement (et de fait, il ne le pourrait pro-
mains,” tandis que le second est désigné par un terme
bablement pas) d’informations spécifiques à propos de
qui signifie “confier une charge ou investir quelqu’un
ses affirmations factuelles — la chronologie, l’identité
d’une charge.” 48
des clercs impliqués, quels sont les textes qui ont “per-
Un liturgiste Syrien explique : “Dans le premier cas
du leur pouvoir consécratoire,” qui a déterminé que
[consécration épiscopale], l’ordinand reçoit un cha-
cela s’est produit, où trouve-t-on des preuves qu’une
risme différent de celui qu’il possède déjà … Dans le
“cérémonie a été perdue,” etc.
second, le Patriarche ne reçoit pas un charisme diffé-
2. Pas de Citations. Le P. Pierre-Marie ne cite aucu- rent de celui qu’il a reçu au moment où il a été créé
nes sources d’aucune sorte — théologiens, historiens, évêque.” 49
liturgistes, etc. — à l’appui de ses affirmations larges et
6. Un Argument qui s’auto-détruit. Dans le dernier
indéterminées. Nous pouvons dès lors présumer qu’il
point de son argumentation, le P. Pierre-Marie sous-
les avance sans autre autorité que la sienne propre, et
entend que le même texte Maronite pourrait au-
par suite les rejeter comme gratuites.
jourd‘hui servir à deux fins — soit en tant que prière
3. Problèmes avec les Manuscrits. Il demeure en non-sacramentelle dans le Rite Maronite pour introniser
tout cas hautement improbable que le P. Pierre-Marie Patriarche un évêque, soit en tant que prière sacramen-
soit jamais en mesure d’identifier avec certitude le telle dans le Rite Latin pour sacrer évêque un prêtre.
texte exact qu’il soutient avoir “perdu son pouvoir
consécratoire.” Un expert de l’histoire du Pontifical 47. Cité dans Merhej. “Mar Boutros, patriarche des Maronites… m’a ordonné
de ses mains sacrées et m’a érigé Métropolite.… Les quatre années passées…
Maronite relève : ils ont fait un tirage au sort où j’ai été choisi.”
“Malheureusement, nous manquons de documents Pour une longue étude fouillée sur le sujet et particulièrement éclairante des
qui pourraient fournir des informations sur le Pontifi- questions pertinentes d’histoire et de manuscrits, voir Rore Sanctifica, “Notitia
III, De Ordinatione Patriarchae,” 12 Juin 2006.
cal Maronite au cours des époques plus anciennes. Ce 48. G. Khouris-Sarkis, “Le Sacre des Evêques dans l’Église Syrienne : Intro-
n’est qu’à partir du 13ème siècle que nous commençons duction,” L’Orient Syrien 8 (1963), 140-1, 156-7. “Mais le pontifical… fait une
distinction entre la consécration conférée aux évêques et celle qui est conférée
à en trouver qui soient fiables et authentiques.” 46 au patriarche… et c’est pour cela que le pontifical appelle cette consécration
‘syom’îdo d-Episqûfé,’ imposition des mains aux évêques. Le terme utilisé
dans le titre de la cérémonie pour le Patriarche, “’Mettasºrhonûto,’ est l’action
46. Michael Rajji, cité dans Joseph Merhej, Jalons pour l’Histoire du Pontificale de confier une charge à quelqu’un, de l’en investir.”
Maronite, thèse de doctorat, (Paris : Institut Catholique 1975). 13. 49. Khouris-Sarkis, 140-1.
—8—
Il n’est peut-être pas venu à l’esprit du P. Pierre- • Pour ce qui est du nouveau rite : C’est Paul VI
Marie que, dès lors, une telle prière ne saurait être lui-même qui a identifié les paroles “formelles-
considérée comme univoque (non-ambiguë); en tant que effectives” qui “appartiennent à l’essence du rite.” 53
forme sacramentelle destinée à conférer les Saints Or- Comme ces paroles doivent nécessairement conte-
dres, celle-ci doit par conséquent être tenue pour inva- nir tout ce qui est requis — par définition elles sont à la
lide. (Voir plus haut : I.A.3, 4) fois nécessaires et suffisantes — ici encore, il n’est nul
En somme, le P. Pierre-Marie n’a fourni aucune besoin de consulter l’ensemble de la Prière Consécra-
preuve démontrant que la prière Maronite pour la con- toire de Paul VI avant d’établir une comparaison. 54
sécration d’un patriarche serait sacramentelle. Il ne sau-
2. Une Statistique Omise ? L’abbé Calderon déclare
rait donc invoquer celle-ci pour preuve de la validité
que je n’aurais pas relevé que la majorité des 340 mots
du nouveau rite de consécration épiscopale.
de la préface Copte apparaissent dans le reste de la
nouvelle Prière Consécratoire. 55
IV. Ab. Alvaro Calderon FSSPX L’abbé Calderon s’est tout simplement trompé. J’ai
déclaré explicitement que, “la Préface de Paul VI en-
DANS SON ARTICLE ORIGINAL, le P. Pierre-Marie avait
châssant la nouvelle forme, contient nombre de phra-
avancé un autre texte de Rite Oriental, le Rite Copte de
ses qui se trouvent dans la forme Copte.” 56
la Consécration Episcopale, pour preuve de la validité
du rite post-Vatican II. Dans “Absolument Nul,” j’ai fait 3. Une Concession et une Erreur. L’abbé Calderon
observer que la phrase que Paul VI avait désignée énonce l’affirmation suivante : “La phrase probable-
comme forme sacramentelle essentielle n’était pas iden- ment ‘formelle-effective‘ du rite Copte (laquelle cor-
tique à la forme réelle Copte. Les objections de l’abbé respond à la phrase tenue pour telle dans le nouveau
Calderon à mon article visent cette question en particu- rite) est plus courte que celle du nouveau rite ; et par
lier. conséquent elle est également, sinon plus, ambiguë.” 57
Plus loin dans l’article, l’abbé Calderon affirme que
A. Forme Copte vs. Forme de Paul VI. les “paroles formelles de la préface sont, en général,
1. Une Comparaison Fallacieuse ? L’abbé Calde- plutôt ambiguës et générales, même dans le rite Ro-
ron soutient que ma comparaison entre l’entière Pré- main traditionnel,” et que les “Romains” auraient été
face Copte et ce qu’il appelle la phrase “formelle- “conscients de l’ambiguïté des formules.” 58
effective” du rite de Paul VI serait fallacieuse et incor- Deux choses sont ahurissantes dans ces déclara-
recte. tions :
Pour qu’une comparaison soit correcte, dit-il, il • L’abbé Calderon déclare explicitement que la
serait nécessaire, soit (a) d’identifier la phrase “for- nouvelle forme sacramentelle essentielle est “ambi-
melle-effective” de la Préface Copte et de la comparer guë.” Il concède donc que cette nouvelle forme n’est
avec la phrase “formelle-effective” désignée par Paul nullement univoque — non-ambiguë — ainsi que l’a
VI, soit (b) de comparer l’ensemble de la Préface Copte requis Pie XII.
avec l’ensemble de la Prière Consécratoire de Paul VI • Mais ce faisant, l’abbé Calderon a ainsi postulé
qui enchâsse sa phrase “formelle-effective”. 50 l’équivalent théologique d’un cercle carré. Aucune
En réponse : forme sacramentelle, par définition, ne saurait être
• Pour ce qui est du Rite Copte : Le Synode Copte “ambiguë,”, car dès lors elle ne signifierait pas.
de 1898 a identifié la forme de la consécration épisco-
pale : “La forme est la prière même que l’évêque con- B. Contexte de la Nouvelle Forme.
sécrateur récite en imposant les mains sur L’abbé Calderon voudrait nous amener à recher-
l’ordinand,” 51 et le Pape Léon XIII a approuvé les actes cher dans le contexte de la nouvelle forme l’assurance
de ce Synode. 52 de sa validité. Il déclare :
On aurait peine à regarder au-delà de ce que le
Pape Léon XIII lui-même a approuvé pour phrase
53. Pontificalis Romani Recognitio, 372, 373 : “quaenam in ritu ad naturam rei
“formelle-effective”. pertinere dicenda sunt,” “ad naturam rei pertinent, atque adeo ut actus valeat
exiguntur.”
54. Les rubriques du nouveau rite, en outre, prescrivent que les évêques qui
“co-consacrent” — et qui donc en théorie confèrent eux aussi le sacrement —
ne récitent simplement que la formule essentielle seule, plutôt que l’ensemble de
50. “Validité,” 213–4; “Validité…Réponses,” 42-3. la Prière Consécratoire. Voir Paul VI, De Ordinatione Episcopi, Presbyterorum et
51. Cité par F. Cappello, De Sacramentis (Rome : Marietti 1951) 4:732. “In Diaconorum, ed. typ. alt. (Rome: Polyglot 1990), nos. 16, 25.
collatione trium ordinum majorum… forma est ipsa oratio quam ordinans 55. “Validité,” 214; “Validité…Réponses,” 43.
recitat, dum manus ordinando imponit.” 56. “Absolument Nul,” 5.
52. Epistola Synodales Vestrae Litterae, 25 Avril 1899, Leonis XIII P.M. Acta 18 57. “Validité,” 214; “Validité…Réponses,” 43.
(1899), 43–4. 58. “Validité,” 215; “Validité…Réponses,” 44.
—9—
“Ce contexte est très ample, car il ne saurait être que ce soit, encore moins dans le sens de la plénitude
réduit à la seule Préface; c’est le rite complet qui doit de la prêtrise qui constitue l’Ordre épiscopal.
être pris en considération.” Privée de ce sens, la forme sacramentelle essen-
Partant d’une citation de Léon XIII qui dénonce le tielle du rite Paul VI est invalide de ce fait même, car
retrait des rites des ordinations Anglicanes de toute l’un des deux éléments nécessaires prescrits par Pie XII
idée de consécration et de sacrifice, l’abbé Calderon fait défaut. Un “Contexte,” quelque soit son “ampli-
extrapole le principe suivant : si dans le reste du rite tude,” ne saurait “spécifier” un terme qui est totale-
“consécration et sacrifice avaient été impliqués,” le rite ment absent.
aurait eu de la “cohérence.” 59 Pour résumer une fois encore le problème : Le dé-
En réponse : bat sur la validité du nouveau rite de consécration
• L’abbé Calderon ne cite aucune autorité à l’appui épiscopale est centré sur sa forme sacramentelle es-
de son principe, à propos d’une “implication” qui pro- sentielle — les paroles nécessaires et suffisantes dans
duirait de la “cohérence” — quelque puisse être le sens un rite sacramentel pour produire les effets du sacre-
de ces termes nébuleux. ment.
• L’abbé Calderon, cependant, n’en est même pas Dans le nouveau rite de consécration épiscopale,
parvenu au point où il puisse tirer du contexte un ar- cette forme n’exprime pas de manière univoque le pou-
gument. Il n’a nullement démontré que la nouvelle voir d’Ordre. Selon les principes généraux de la théo-
forme — même de manière équivoque — contiendrait logie morale sacramentelle, il manque donc des élé-
bien les deux éléments que Pie XII a requis dans les ments essentiels requis pour une forme des Saints Or-
formes sacramentelles des Saints Ordres : le pouvoir dres, et par conséquent ce rite est invalide — il ne peut
d’Ordre et la grâce du Saint Esprit. conférer l’épiscopat.
Par conséquent, les évêques consacrés avec ce
L’INCAPACITE que le P. Pierre-Marie et l’abbé Calderon nouveau rite sont dépourvus des pouvoirs sacramen-
ont montrée à établir que la nouvelle forme “est en tels des véritables évêques, les prêtres ordonnés par de
usage dans deux rites Orientaux certainement valides” tels évêques sont eux-mêmes dépourvus des pouvoirs
nous renvoie directement à l’expression l’Esprit-qui- sacramentels des véritables prêtres, les sacrements
fait-les-chefs (Spiritus principalis). Que signifie-t-elle réel- qu‘ils administrent, et qui dépendent de leur caractère
lement ? sacerdotal, sont invalides, et les fidèles qui assistent à
Le Fr. Ansgar a été incapable de construire une leurs messes n’adorent ni ne reçoivent que du pain.
réponse basée sur quelque principe reconnaissable que Du pain…seulement…
ce soit de la théologie Catholique traditionnelle. Le P. 9 Janvier 2007
Pierre-Marie et l’Abbé Calderon n’ont même pas cher-
ché à le faire.
Mais la réponse à cette question, ainsi que je l’ai
démontré dans “Absolument Nul,” est que Spiritus
principalis n’a pas, en fait, de signification précise. Cette
expression peut signifier l’une au moins parmi une
douzaine de choses différentes.
Parmi celles-ci se trouve le Saint Esprit, et c’est
probablement ce qu’elle signifie dans le contexte de la
nouvelle forme. Et de fait, avant que la controverse sur
le sujet ne se fut déclenchée, l’auteur principal du nou-
veau rite, Dom Botte, faisait simplement référence au
passage contenant Spiritus principalis sous l’expression
“l’invocation du Saint Esprit.” 60
Mais parmi les nombreux sens de l’expression, on
ne trouve pas le pouvoir d’Ordre (potestas Ordinis).
Le Spiritus principalis ne connote même pas de manière
ambiguë le Sacrement des Saints Ordres en aucun sens
59. “Validité,” 215 : “si dans le reste du rite il était question de consécration
et sacrifice….”; “Validité…Réponses,” 44.
60. “L’Ordination de l’Évêque,” La Maison-Dieu 97 (1969). 122, 123.
“L’invocation du Saint-Esprit”; “on a désigné une partie de la formule, celle
qui contient l’invocation à l’Esprit Saint, comme partie essentielle.
— 10 —
Bibliographie
— 11 —
ARTICLES & ETUDES cées par Vatican I et Pie IX. (Echange de Absolutely Null and Utterly Void. Le
de l’Abbé CEKADA courriels : Mars 2001) Rite de Consécration Episcopale de 1968 est
invalide. Les conséquences : Benoît XVI et le
DROIT CANON Was Fr. Feeney’s Excommunication reste de sa hiérarchie moderniste ne sont pas
Doubtful ? (Sacerdotium 14, Printemps réellement des évêques, et des ordinations
Canon Law and Common Sense. 1995)
Réfute les accusations selon lesquelles les conférées au sein des organisations de
traditionalistes seraient “hors la loi.” Dé- l’“Indult” sont invalides. Examen des critè-
NOUVELLE MESSE
montre également qu’une application trop res de validité, des formules des Rites Orien-
Did Paul VI ‘Illegally Promulgate’ the taux, des anciens textes Chrétiens, premiers
littérale du Code (à la manière des “Seuls-à-
Novus Ordo ? The Remnant, la FSSPX et doutes sur la validité, “Spiritus principalis”
la-maison”) éliminerait la réception de tous
d’innombrable groupes traditionalistes ont vs. “plénitude du sacerdoce,” changement
les sacrements hormis le baptême en danger
prétendu que Paul VI n’aurait pas suivi les substantiel, arguments tirés du contexte,
de mort. (Sacerdotium 7, Printemps 1993)
procédures légales correctes pour abolir approbation pontificale. Réponse aux arti-
Is Rejecting the Pius XII Liturgical l’ancienne Messe et pour promulguer la cles de la FSSPX/Angelus du P. Pierre-
Reforms “Illegal” ? Pourquoi les princi- Nouvelle Messe. L’abbé Cekada tord le cou Marie op en faveur de la validité. Bibliogra-
pes généraux de la loi de l’Eglise nous auto- à ce mythe et en explicite les conséquences. phie étendue. Une étude monumentale.
risent à rejeter les changements liturgiques (SGG Newsletter 49, Février 2000). (Internet 25 Mars 2006)
pré-Vatican II qui ont été l’oeuvre
The Ottavianni Intervention : Its En- Traditional Priests, Legitimate Sac-
d’Annibale Bugnini, le moderniste qui est
during Value. Histoire documentée et raments. La loi divine oblige les prêtres
allé jusqu’à inventer le Novus Ordo. (Inter-
analyse du “Bref Examen Critique du Novus traditionalistes à administrer les sacrements,
net, 27 Avril 2006)
Ordo Missae” que le Cardinal Ottavianni a et à légitimer leur apostolat. Les lois de
The Pius XII Reforms : More on the soumis à Paul VI. Préface à la traduction de l’Eglise qui, en d’autres circonstances,
"Legal" Issue. La stabilité et l’intention 1992 de l’abbé Cekada. (Sacerdotium 14, Prin- l’interdiraient, ne s’appliquent pas en raison
du législateur. Principes et précédents temps 1995) de l’apostasie de la hiérarchie post-Vatican
s’appliquant au Novus Ordo dans les ré- II. (Monographie, Juillet 2003)
The Ottaviani Intervention : Short
formes de Pie XII. Indéfectibilité. Etes-vous
Critical Study of the New Order of Untrained and Un-Tridentine : Holy
du parti du "pape-passé-au-crible" à la ma-
nière de la FSSPX ? Désobéissez-vous à
the Mass. Cardinaux Ottaviani, Bacci, & Orders and the Canonically Unfit. Le
Théologiens Romains. Traduction anglaise problème du clergé traditionaliste non for-
l’autorité légitime ? Le principe du "Dernier
finale de l’abbé Cekada de la critique de mé. (1) Critères canoniques pour déterminer
véritable pape" est impossible à appliquer
1969 de la Nouvelle Messe, critique à la- l’aptitude à l’ordination à la prêtrise. (2) Le
de manière cohérente. (Internet, 11 Juillet
quelle s’est ralliée la résistance traditiona- péché de conférer les Saint Ordres à des
2006)
liste. (TAN Books, 1992) personnes non formées. (3) Les Ordres
Russia and the Leonine Prayers. Les conférés à ces personnes non formées ne
The Problems with the Prayers of bénéficient pas de la présomption de validi-
prières après la Messe basse et Fatima. Ori-
gines et finalité de ces prières. La Prière à St.
the Modern Mass. Les nouvelles oraisons té. (4) Les personnes non formées ne peu-
sapent la doctrine Catholique. Un best-seller vent pas exercer leurs ordres. (5) Objections
Michel est-elle liée à une vision ? Les enne-
international. (TAN 1991) et réfutations. Une étude canonique ma-
mis de l’Eglise en ont-ils supprimé une ver-
sion “prophétique” ? La loi de l’Eglise et Welcome to the Traditional Latin jeure. (Monographie, 2003)
l’obligation de réciter les Prières Léonines. Mass. Traditionnelle vs. nouvelle Messe.
Substitution d’autres prières. (Sacerdotium 5,
The Validity of Ordination Conferred
Une revue complète de toutes les questions. with One Hand. Mgr. Lefebvre a-t-il
Automne 1992) A coup sûr la meilleure introduction dispo-
conféré une ordination douteuse ? Un exa-
nible à l’intention des néophytes. (Brochure.
FEENEYISME men documenté de la question à la lumière
Révisée 2006.)
Baptism of Desire and Theological de la théologie morale, de l’histoire, des rites
Principles. Le grand problème à propos PASTORALE Orientaux, des canonistes, et de la pratique
de la position Feeneyite : Un rejet du magis- pontificale. (Brochure, Nov. 2000)
Fighting Scrupulosity. Bref résumé
tère ordinaire universel et des principes pour combattre cette délicate affliction. (Fas- Why the New Bishops are Not True
fondamentaux à partir desquels doivent être cicule, 1985.) Bishops. En Mars 2006 l’abbé Cekada a
tranchées les questions par la théologie Ca- publié "Absolutely Null and Utterly Void,"
tholique. Avec une carte qui analyse Natural Family Planning : On Recent
une longue étude démontrant que le Novus
l’enseignement de 25 théologiens sur le Condemnations of NFP. Un prêtre, Ordo de 1968 du Rite de Consécration Epis-
baptême de désir et le baptême du sang. professeur de séminaire répond aux “ex-
copale est invalide. Cet article est un résumé
(Notes de conférence : Juillet 2000) perts” laïcs qui condamne la NFP comme un
en deux pages de cette étude originale. Pho-
péché. Résumé des principes généraux,
Baptism of Desire : An Exchange. tocopier et diffuser ! (SGG Newsletter, Oc-
conditions requises et gravité des obliga-
Débat suscité par l’article précédent de tobre 2006)
tions. (Fascicule, Sept. 1998)
l’abbé Cekada, “Baptême de Désir et Princi- SEDEVACANTISME
pes Théologiques.” Réfutation des objec- Sunday Obligation: How to Reassure
tions : Le rejet des enseignements est-il un Newcomers. (Sacerdotium 14, Printemps The Bellarmine Resistance Quote:
péché mortel ? Différentes catégories théo- 1995) Another Traditionalist Myth. Analyse
logiques ? Qu’en est-il de l’“Unanimité” ? Le d’un passage de l’oeuvre de St. Robert Bel-
Père Feeney était-il “théologien” ? Comment Why Do Good Priests Leave Bad larmin sur la question de la ‘résistance’ au
sont définis les baptême de désir et baptême Impressions ? Ne pas écarter les néophy- pape, sur lequel des traditionalistes se mé-
de sang ? Cela contredirait-il le Concile de tes de la Messe traditionnelle. (Sacerdotium prennent depuis des décennies. (St. Ger-
Trente ? L’erreur fondamentale du Fee- 11, Printemps 1994). trude the Great Newsletter, Octobre 2004.)
neyisme : Le rejet des règles de la Foi énon- SACREMENTS Benedict XVI’s Ecumenical One-
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World Church. Que pouvons-nous faire Traditionalists, Infallibility and the The Great Excommunicator. Les règles
avec Ratzinger ? Considérations préliminai- Pope. Comment peut-on réconcilier le mal de communion de Mgr. Clarence Kelly divi-
res sur ses actes et déclarations passées, ses de la Nouvelle Messe et les erreurs de Vati- sent des familles catholiques traditionnelles
enseignements et leurs conséquences. (Ser- can II avec l’infaillibilité et le devoir et violent le droit canon. (Fascicule, Octobre
mon, Cincinnati, 24 Avril 2005) d’obéissance que les Catholiques doivent au 2002)
Successeur de St. Pierre ? Un ouvrage clair
Did Bellarmine Condemn Sedeva- et concis, rédigé pour les néophytes du
Home Alone ? L’article qui a imposé cette
cantism ? Comment la FSSPX, The Rem- expression. Les tenants de la pratique
mouvement traditionnel, qui explique en
nant, et d’autres font usage d’une citation “Seuls-à-la-maison” sont des traditionalistes
quoi le rejet de Vatican II, de la Nouvelle
tirée de son contexte. (Sacerdotium 12, Eté qui soutiennent que toutes les chapelles
Messe, et des erreurs doctrinales de Paul VI
1994) traditionnelles seraient illicites et néfastes.
et de ses successeurs ne constituent nulle-
(Fascicule, Février 1993)
Frankenchurch : A Letter to the Edi- ment une “désobéissance au Pape.” Cita-
tor. En dépit des prétentions de Christo- tions des théologiens sur la possibilité d’un Letter to Ten-Year-Olds Who Just
pher Ferrara, de la FSSPX, etc., si vous pape hérétique. La nouvelle édition inclut Want to Be Confirmed. Un Supérieur de
croyez que Paul VI était un véritable pape, des éléments sur Benoît XVI et apporte des District de la FSSPX exige des confirmands
Vatican II est obligatoire. Et vous ne pouvez réponses aux objections habituelles à qu’ils signent un long serment contre l’abbé
invoquer Vincent de Lérins pour traiter le l’encontre du sédévacantisme. Environ Cekada et d’autres. (Fascicule, Mars 1990)
magistère comme l’équivalent doctrinal 25.000 exemplaires diffusés de par le monde.
d’une circulaire paroissiale. (Internet, Jan L’argument en faveur du sédévacantisme Light on the OSJ. L’Ordre de St. Jean
2006) auquel la FSSPX n’a jamais pris le risque de prétend qu’il serait celui des ‘véritables’
répondre ! (Brochure 1995, 2006) Chevaliers de Malte, et administre des cha-
Have I Rejected the Pope? Lettre à The pelles où est célébrée la Messe tradition-
Remnant expliquant brièvement comment se FRATERNITE ST. PIE X nelle. Un examen de ses prétentions histori-
pose la question du pape. (Letter, May 1992) Bp. Williamson's Mentevacantist ques douteuses et de ses connexions oecu-
Error. Ratzinger est-il un hérétique ? méniques. (Roman Catholic, Décembre 1981)
Is Sedevacantism ‘Pope-Sifting’? "Non," déclare Mgr. Williamson de la
Réfutation systématique de la critique du FSSPX, "il a simplement un esprit dérangé..." Bishop Mendez and the 1990 SSPV
sédévacantisme par les apologistes de la Pourtant : (1) Cette "maladie" — foi sans Ordinations. Des compte-rendus contra-
FSSPX. (Sacerdotium 16, Printemps 1996) certitude — prouve que Ratzinger est un dictoires de la part des participants condui-
hérétique. (2) Le moderniste Ratzinger est sent à une conclusion troublante. (Internet,
An Objection to Sedevacantism : Septembre 2006)
Paul VI as ‘Patriarch of the West.’ condamné comme hérétique par son propre
Réfutation d’une critique du sédévacantisme serment. (3) Un pape devenu fou perd son Mt. St. Michael & CMRI : Brief Over-
par les apologistes de la FSSPX.. (Sacer- office. (4) Mgr. Williamson confond le péché
view. Quelles qu’aient pu être les difficultés
dotium 16, Printemps 1996) d’hérésie (sans avertissements nécessaires !)
passées de ce groupe, il est faux de préten-
avec le crime d’hérésie. Et... un mot sur la
dre que ses membres seraient des “schisma-
Resisting the Pope, Sedevacantism mentalité de "ligne de parti " de la FSSPX.
tiques” ou des “Vieux Catholiques.” (Fasci-
and Frankenchurch. Une brève défense (Internet, Septembre 2006)
cule, Octobre 1993)
du sédévacantisme. Peut-on reconnaître un
pape pour véritable pape et lui ‘résister’ en The Legal Status of SSPX and Its (Janvier 2007)
même temps ? La nature de l’hérésie de la Former Members. A quel type
‘Frankenchurch’ de Ratzinger qui nie un d’organisation répond la Fraternité St. Pie X
article de Foi : Je crois en une seule Eglise. selon les principes du Droit canon ? Consti-
(Remnant, Novembre 2005) tue-t-elle réellement quelque chose
d’apparenté à un ordre religieux ? Les prê-
Sedevacantism and Mr. Ferrara’s tres qui la quittent deviennent-ils des "pé-
Free Information Packet : Pour une infor-
Cardboard Pope. Réfutation systémati- cheurs publics " ? Réponse à un commen-
mation gratuite sur la Messe Latine tradi-
que d’une attaque largement diffusée contre taire de l’abbé Peter Scott, recteur de sémi-
tionnnelle, contacter SVP : St. Gertrude the
le sédévacantisme. Parmi les thèmes discu- naire de la FSSPX. (Internet, Août 2006)
Great Roman Catholic Church, 4900 Rialto
tés : ‘absurdité’, église morte, longue va-
THUC, MGR. Road, West Chester OH 45069, 513.645.4212,
cance du Siège Apostolique, des successeurs
www.sgg.org
perpétuels, juger le Siège Suprême, hérésie Pius XII, Excommunication, and Tra-
manifeste, doctrines niées, actes hérétiques, ditional Catholic Bishops. Il est erroné
le pape en procès, présomptions de culpabi- de soutenir qu’un décret de 1951 et une
lité, les cas de Jean XXII et d’Honorius, cita- encyclique de 1958 de Pie XII excommuniant
tions sur le droit-de-résister-au-pape, Bulle des évêques de Chine communiste,
de Paul IV sur un pape hérétique. (Internet, s’appliqueraient aux évêques traditionnels
Août 2005) de notre temps. Introduction et textes.
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