219297fo PDF
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d’être
un homme
Recueil de textes
piparé sous la dàrectàonde
Jeanne Hersch
Unesco
Publié en 1968
par l’Organisation des Nations Unies pour l’éducation,
la science et la culture, place de Fontenay, Paris-Te
Imprimé par Casterman, Tournai (Belgique)
.
vie, ou du moins de le tenter. Il fut toujours - il est
encore - des multitudes d’hommes, de femmes, d’enfants
à qui on est parvenu, par la misère, la terreur ou le
mensonge, à faire oublier leur dignité native, ou qui ont
renoncé à l’effort de faire reconnaître cette dignité par
autrui. Ceux-là se taisent. Les victimes qui se plaignent et
qu’on entend jouissent déjà d’un sort meilleur.
Il importe donc d’avertir le lecteur qu’au revers de la
lumière oh il va entrer, il doit projeter en esprit cette
masse de ténèbres. C’est l’ombre portCe de l’histoire,
qu’aucune lueur n’éclaire. C’est le fardeau que trame le
progrès; aucun Clan ne le soulève. C’est le poids des crimes
auxquels nous devons nos privilèges, et dont aucune
générosité ne pourra tout à fait absoudre fût-ce notre
innocence; car en étant bénéficiaires, nous en sommes
objectivement complices.
De ces privilèges le plus insigne est de pouvoir penser
avec une certaine objectivite la notion même de droits
de l’homme universels.
- -- --~-_---.-_.. -- -.
Table des matières
L’homme 19
Autrui
Solidarité
Valeur de toute vie. Respect et protection de la personne humaine
La femme et l’enfant
Soi : l’individu responsable, la personne irrkductible
Le pouvoir 85
Sources du pouvoir : dt!l&gation ou violence
Vertus et devoirs du souverain
Le souverain, ses intermkdiaires et le droit à la justice
Libertt! individuelle
&oge du peuple
Libertk civile, r6publique, dt!mocratie
Quelques droits particuliers
Justice, impartialité
Dt!mocratie, principes et institutions
Égalité sociale
Propriktk
Travail
Justice sociale
Abus, intJgalitk, exploitation
Les victimes, leurs plaintes
Grève, programmes, lois sociales
Egalitk et justùe
,%,Droits politiques et conditions konomiques
UniversalitC 501
Bibliographie 561
;<. ., -^.,-_.
Leçon de chant aux oiseaux 404
Bois sutdois, fin XV~ - XVI~ siècle. Bibliothèque nationale, Paris.
(N. Bouvier.)
Prison 461
Gravure russe, fin XVIII~ siècle. Bibliothèque nationale, Paris. (Ségalat.)
« Le pauvre honteux »
Dessin aquarelle, Venise, fin XVI~ siècle. Bibliothèque nationale,
Paris. (N. Bouvier.)
Protection 336
Bronze du Dahomey. Musée d’ethnographie, Genève. (N. Bouvier.)
Clémence 336
L’empereur Djahangir. Miniature mogole, XVII~ siècle.
Bibliothèque nationale, Paris. (N. Bouvier.)
--.----..--- ._...
Autrui
21
L’homme
22
Autrui
Malik Ibn Anas Il est defendu à un musulman de verser son sang sinon
jurisconsulte
vue siéclepour la défense de la justice et de verser le sang d’autrui
Syrie sinon pour la defense de la justice. 9
23
Amour de Dieu Celui qui dit qu’il est dans la lumière, et qui hait son
et amour frère, est encore dans les ténèbres. Celui qui aime son
du prochain frère demeure dans la lumière, et aucune occasion de
chute n’est en lui. Mais celui qui hait son frère est dans
les ténèbres, il marche dans les ténèbres, et il ne sait
où il va, parce que les ténèbres ont aveuglé ses yeux [. ..]
Si quelqu’un dit : « J’aime Dieu », et qu’il haïsse son
frère, c’est un menteur; car celui qui n’aime pas son frère
qu’il voit, comment peut-il aimer Dieu qu’il ne voit pas?
Nouveau Testament
Saint Jean Et nous avons de lui ce commandement : que celui qui
Première épître, II aime Dieu aime aussi son frère. 13
Droits et devoirs La véritable source des droits est le devoir. Si nous nous
acquittons tous de nos devoirs, le respect de nos droits
sera facile à obtenir. Si, négligeant nos devoirs, nous
revendiquons nos droits, ils nous échapperont. Tels des
Mahâtma Gandhi feux follets, plus nous les poursuivrons, plus ils s’éloigneront
1869-1948 de nous. 14
Absolu moral Même s’ils ont entre les mains le nectar des Devata, ils
ne le gardent pas, si exquis soit-il, pour le boire seuls
(mais le partagent avec autrui). Ils ne connaissent pas la
haine. Ils poursuivent sans trêve (et sans crainte) les
grandes tâches que d’autres ont eu peur d’entreprendre.
S’il s’agit de faire le bien, ils sont prêts à risquer leur vie.
S’il s’agit de faire le mal, rien au monde ne les y décidera.
Ils ne sont jamais las. Tant qu’il existe des hommes d’une
Epoque sangam telle valeur, qui luttent non pour atteindre des buts
II~ s. av.J.-C.-
ne s. apr.J.-C. égoïstes, mais pour le bien d’autrui, le monde existera
Traduit du tamil lui aussi. 16
24
Autrui
Lien absolu 0 maître des plaines salines, où la vaste mer est couleur
de saphir, où la molène au riche pollen a des epines
Kunmthokaï pointues comme les dents de l’écureuil, même quand nous
Époque sangam aurons quitté cette vie pour renaître dans une autre
ne s. av. J.-C. -
ne s. apr.J.-C. existence, vous devrez être mon ~POUX,je devrai être
Traduit du tamil votre tendre épouse. 17
25
L’homme
L’ingratitude pire Même pour les méchants qui ont coupé les mamelles des
que la violence vaches, pour ceux qui ont tué les enfants dans le ventre
des femmes parees de riches bijoux, pour ceux qui ont
commis des crimes contre leurs propres parents, il y a
un espoir de salut. Mais, même si le monde se trouvait
bouleverse de fond en comble, il ne saurait y avoir de
Purananooru salut pour les ingrats qui oublient le bien qu’on leur a
II~ s. av. J.-C. -
ne s. apr.J.-C. fait. Ainsi est-il dit dans les Sâstra, ô époux de la belle
Traduit du tamil reine parée de joyaux. 23
26
Autrui
Maftrise de soi Celui qui à la fois se voit dans tous les êtres et voit tous
Manusmriti, XII les êtres en lui-même, et qui (en quelque sorte) se sacrifie
II~ s. av. J.-C. - lui-même parvient à la maîtrise de soi.
ver s. apr.J.-C. 30
Traduit du sanscrit
28
Solidarité
Solidàrité
Digniti d’autrui 11m’a toujours semblé très mystérieux qu’un homme puisse
Mahâtma Gandhi se sentir honoré par l’humiliation de ses semblables. 38
1869-1948
29
---
L’homme
Dakours sur
I’amour universel
30
Solidarité
Sans principe Si l’on vit sans principe humain, on n’est plus qu’ordure
humain et cendres. 42
Tradition nahuad
Mexique
32
Solidaritk
Ghérositi dans Hâtim Ibn ‘Abdallah, de la tribu des Tayy, était un homme
la dtftresse généreux et brave, toujours victorieux. Lorsqu’il combattait
il sortait du combat vainqueur, lorsqu’il faisait du butin
il l’abandonnait aux autres, lorsqu’on lui demandait
quelque chose il le donnait, lorsqu’il tirait a l’arc il l’em-
portait, lorsqu’il courait avec les autres il arrivait le
premier, lorsqu’il faisait un prisonnier il le rehkhait,
lorsqu’il Ctait riche il dépensait pour les autres tout son
bien. On raconte que, pendant le mois sacre, il sortit
à la recherche de quelque chose dont il avait besoin, et
quand il fut dans la terre des Banou Anaza, un prisonnier
de ceux-ci lui cria : « 0 Abou Saffana (c’est-d-dire : père
de Saffana; Sa$ana btait le nom de la jllette de Hâtim), les liens
et les poux me devorent ! - Malheur à toi, repondit
Hâtim, je ne suis pas au milieu des miens, et je n’ai rien
avec moi! Tu m’as bien gêné en m’interpellant ainsi,
et cependant on ne peut pas te laisser là. » Puis il débattit
de sa rançon avec les Anaza, et il le leur racheta, le laissant
aller aussitôt et restant lui-même garrotté à sa place
jusqu’à ce qu’on vînt avec le prix de sa rançon, qu’il versa
à ceux qui l’avaient capturé.
Sa femme Mâwiya raconte qu’une année de disette
avait frappe leur tribu, emportant toute espèce de betail.
« Nous passâmes, dit-elle, une nuit dans la faim la plus
penible. Alors Hâtim prit [notre fils] Adi, et moi-même
[notre fille] Saffana, et nous nous appliquâmes à les
33
L’homme
UN BÊTA
34
Solidarité
35
L’homme
36
Solidaritk
37
L’homme
Proverbe peulh Les hommes sont deux mains sales. L’une ne se lave que
Afi-ique noire par l’autre. 50
39
L’homme
40
Valeur de toute vie
Respect et protection de la personne humaine
Humanité virtuelle On ne peut parler des droits de l’homme sans parler des
devoirs de l’homme; les uns se rapportent aux autres,
et pour les deux ensemble, nous cherchons un mot.
Il en va de même de la dignité humaine et de l’amour
des hommes. Le genre humain, tel qu’il est aujourd’hui
et sera sans doute longtemps encore, ne possède pour sa
plus grande part aucune dignité et mérite plus de com-
passion que de vénération, mais il doit être Clevé à la
hauteur de la vraie nature de l’espèce, de ce qui fait sa
valeur et sa dignité [. . .]
4’
.--
L’homme
42
Valeur de toute vie - Respect et protection de la personne humaine
Générosité Celui qui aime les enfants de son semblable aimera sûre-
ment ses propres enfants.
La question de savoir si la tribu doit traiter une autre tribu avec
tolkrance peut être soulevée à l’assemblke. Si les avis semblent
partagks, les partisans de la tolkrance peuvent citer le proverbe
pour plaider la cause de l’indulgence.
Certains peuvent élever de vives objections si des membres
d’une autre tribu viennent chasser dans les forêts qui appartiennent
43
L’homme
Valeur de tout Le malfaiteur détruit tout ce qui est jeune et feint d’ignorer
ce qui vit l’avenir.
Tous ces coqs qui chantent, hier encore étaient des œufs.
Celle qui a mis au monde un monstre est obligée de
l’allaiter.
11 n’y a pas lieu de traiter celui-ci comme un enfant
et celui-là comme un dechet.
L’estropié vaut mieux qu’un mort.
Arrose toutes les plantes, car tu ne sais laquelle portera
des fruits avant les autres.
Afligés 11 faut d’abord consoler les affligés avant de partager
Proverbes leurs joies. 75
du Burundi
44
Valeur de toute vie - Respect et protection de la personne humaine
45
L’homme
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Valeur de toute vie - Respect et protection de la personne humaine
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Valeur de toute vie - Respect et protection de la personne humaine
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L’homme
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Valeur de toute vie - Resfiect et protection de la personne humaine
5’
L’homme
Égale dignité Au vieux on n’a pas retiré son âme; au jeune on ne l’a
des vieillard-s pas mise sous scellés.
et desjeunes gens,
Le jeune travaille de ses mains, le vieux de sa tête.
des riches
et des pauvres Même dans la Horde les vieux sont respectes.
(La Horde, c’est-à-dire chez les Tatars-Mongols : souvenir du
joug mongol.)
Proverbes russes N’offense pas le gueux, le gueux aussi a une âme. 83
53
--
L’homme
La femme et Z’enfant
54
La femme et I’enfant
55
L’homme
56
La femme et I>enfant
LA CHANSON DE LA MAL-MARIÉE
DESTIN DE FEMME
57
L’homme
huit ans. S’il la quitte pour aller faire des études et s’ins-
truire, elle devra l’attendre pendant six ans. S’il la quitte
pour gagner de l’argent, en faisant du commerce ou en
naviguant, elle devra l’attendre pendant dix ans. S’il la
quitte uniquement pour trouver une [nouvelle] épouse,
elle devra l’attendre pendant trois ans. Mais si le mari
n’envoie pas d’argent à sa femme, elle aura le droit
d’épouser un autre homme. Si un mari quitte sa femme
pour voyager, pour se rendre dans un pays lointain, elle
devra l’attendre pendant quatre ans; s’il n’est pas de
Code Kutkaçâstra
xwe siècle retour au bout de quatre ans, elle aura le droit de prendre
Java un autre époux. zoz
Livre de sagesse
Égypte ancienne Ne montre pas que ta femme [t’a] offense. Renvoie-la
l$oque ptolémaïque décemment et laisse-la emporter ses biens avec elle. zo4
59
L’homme
Femmes et enfants Aux femmes et aux enfants des condamnes aux travaux
de condamnés forces à vie ou à la déportation et à la reclusion [. ..]
on donnera la liberte, s’ils le désirent, de vivre dans lest
domaines de leur dot; si une de ces épouses veut se remarier,
avec la permission du Synode on lui en donnera libertt;
et pour son entretien et celui de ses enfants on lui donnera
D&ret du
25 mai 1753 la portion legale des biens meubles et immeubles de
Russie son mari. 1’3
60
La femme et l’enfant
Mahâtma Gandhi tous sesdroits en renonçant aux prétendus droits que j’avais
I 86g- I 948 sur elle en tant que mari. zz6
Les droits des On ne peut attirer les masses à la politique, sans y faire
f emmes participer les femmes [. . .] L’ouvrière et la paysanne sont
non seulement asservies par le capital, mais, premièrement,
même dans les plus democratiques des républiques bour-
geoises, elles ne jouissent pas de droits civiques, car la loi
ne leur accorde pas l’egalité avec les hommes ; deuxième-
ment - c’est là le plus important - elles vivent toujours
dans « l’esclavage domestique », étant écrastes par le
travail le plus mesquin, le plus grossier, le plus dur, le
61
L’homme
Les femmes Une societé qui se contente de voir un seul des sexes qui
dans la société la composent s’adapter aux conditions modernes se con-
moderne damne par là à rester plongee plus qu’à moitit dans la
faiblesse. Un peuple, s’il dtsire le progrès et la civilisation,
doit comprendre cette vérité et en tirer les consequences.
Le mtpris où nous avons tenu nos femmes, voilà la cause
de la faillite de notre type social. La vie nous est diver-
sement mesurée par le destin, mais vivre c’est être actif.
Et si seule une partie des membres d’un corps social est
active, tandis que l’autre demeure inerte, le corps social
en est paralysé. Veut-on qu’un corps social travaille et
réussisse dans la vie? Il lui faut remplir les conditions
requises et mettre toutes les chances de son côté. Si donc
notre socitté a besoin de science et de technique, il faut
qu’hommes et femmes Ies acquièrent dans la même mesure.
Qui ne sait que la division du travail domine la vie, comme
elle règne dans tous les domaines? Dans cette division
géntrale du travail, les femmes doivent s’acquitter des
tâches qui leur Cchoient, mais ces tâches comprennent la
participation à l’activité génerale indispensable à la pros-
périté et au bonheur communs.
Kemal Pacha Ataturk
Les travaux domestiques ne constituent que le moindre
‘923 et le moins important des devoirs de la femme. z2z
62
La femme et l’enfant
63
L’homme
Que me sont
YamanouC Okura
vx@ siècle L’argent, l’or et les bijoux?
Japon Nul trésor n’est plus precieux que les enfants! ‘25
64
La femme et renfant
Droits de l’enfant Un enfant de moins de dix ans qui ne sait pas distinguer le
Code Kutkraçâstra bien du mal et qui commet une faute ne doit pas être puni
xw siécle, Java par les autorités. 126
-----__---. .-.- -
L’homme
L’Assistant explique :
Écoute bien, petit frère. L’Homme du ciel, c’est notre
Grand Seigneur. Tu as entendu ce que t’a dit ton grand-
père : Clève tes mains vers Lui, adresse ta prière à 1’Homme
du ciel. Il est notre appui, lui le Très Grand. Nos ancêtres,
qui nous engendrèrent, ils ne l’égalaient pas.
Quand ils se donnaient du mal pour nous, qu’ils nous
engendraient et nous prenaient sur leurs genoux, celui
qui les aidait à bien nous tenir sur leurs genoux, c’était lui,
1’Appui. Il les aidait bien et ils l’en remerciaient.
Vois-tu, petit frère, quand 1’Homme du ciel envoya
Rasio, Ljangemi ne savait pas où celui-ci était né. Il ne
connaissait pas celui qui le protégeait, il ne savait pas qui
avait tue pour lui la chèvre afin de le proteger.
Il l’avait cueilli plof! comme tu cueilles un fruit sur
l’arbre. Quand Ljangemi fut au bout de son étonnement,
il dit : « Hé, c’est 1’Homme du ciel qui me donne un
enfant. » Et il étendit les mains, apporta une chèvre,
et en fit l’offrande pour la bienvenue de son enfant. Et
il l’accueillit bien et fit de lui son fils. Et ce fut lui qui lui
dit les moyens de racheter les souillures et qui servent à
racheter les enfants, il lui nomma l’herbe yôro-ôro et en
plus l’herbe ipasa. Et il lui dit : « C’est avec cela, chez nous,
que l’on doit faire l’aspersion d’eau lustrale pour racheter
les enfants. » Et ils s’en réjouirent beaucoup.
Et là, chez Ljangemi, il (Rasio) a envoyé des enfants
aussi nombreux que des abeilles. Et ils accrurent le clan
de Ljangemi (les Maleki) et le firent devenir puissant.
Il (Rasio) fut le plus grand Entasseur (très riche). Ljangemi
mangeait sa nourriture assis (sans avoir besoin de se donner
du mal pour l’obtenir) depuis que l’Homme du ciel lui avait
fait cette bienfaisante visite et donne ce fils Rasio.
Et il l’aima davantage, entre toute sa maisonnée, que
ceux qu’il avait engendrés lui-même.
Tu vois, petit frère, depuis cejour-là, chez nous à Moschi,
tout enfant qui avait besoin de secours a été bien accueilli.
Et toi aussi, agis de même. Si un enfant vient à toi, ne
le repousse pas, mets-le avec les tiens! S’il appartient à
quelqu’un d’autre et qu’il s’egare et vienne chez toi,
accueille-le comme il faut. Si arrive celui auquel il appar-
tient, qu’il te remercie bien et te donne le prix du sau-
vetage, pour l’avoir préservé d’être devoré par le leopard.
Telle est chez nous la tradition, apportée par celui qui
fut envoyé du ciel et vint chez Ljangemi.
Depuis lors les gens ont ouvert leur esprit et ont dit :
« Les enfants des gens viennent du ciel et sont tenus en
estime. »
66
Soi : l’individu responsable, la personne irréductible
67
L’homme
Indépendance LE CHCfNR
invention Strophe 1
responsabilité
Il est bien des merveilles en ce monde, il n’en est pas de
des hommes
plus grande que l’homme. Il est l’être qui sait traverser
les flots gris à l’heure où souffle le vent du Sud, et ses
orages,
Et qui va son chemin au creux des hautes vagues qui
lui ouvrent l’abîme. Il est l’être qui tourmente la déesse
auguste entre toutes, la Terre,
La Terre éternelle et infatigable, avec ses charrues qui
vont sans rCpit la sillonnant chaque année, celui qui la
fait labourer par les produits de ses cavales.
Antistrophe 1
Oiseaux étourdis, animaux sauvages, poissons peuplant
les mers, tous, il les enserre et les prend
Dans les mailles de ses filets, l’homme à l’esprit inge-
nieux. Par ses engins, il est le maître
Des bêtes indomptées qui courent par les monts, et,
le moment venu, il ploiera sous le joug enveloppant leur
col, et le cheval à l’épaisse crinière, et l’infatigable taureau
des montagnes.
Strophe II
Parole, pensée prompte comme le vent, aspirations d’où
naissent les cités, tout cela, il se l’est enseigné à lui-même,
aussi bien qu’il a su, en se faisant un gîte,
Échapper aux traits du gel et de la pluie, cruels à ceux
qui n’ont d’autre toit que le ciel. Bien armé contre tout,
il n’est désarmé contre rien
De ce que lui peut offrir l’avenir. Contre la mort seule,
il n’aura jamais de charme permettant de lui échapper,
bien qu’il ait dejà su, contre les maladies les plus opiniâtres,
imaginer plus d’un remède.
Antistrophe II
Mais ainsi, maître d’un savoir dont les ingénieuses
ressources dépassent toute espérance, il peut prendre
ensuite la route du mal tout comme du bien.
Qu’il se fasse donc, ce savoir, une part aux lois de sa
ville et à la justice des dieux à laquelle il a juré foi; il
montera alors très haut dans sa cité; tandis qu’il s’exclut
de cette cité, du jour où il laisse le crime
Le contaminer par bravade. Ah! qu’il n’ait plus de
Sophocle
ve s. av. J.-C. place alors à mon foyer, ni parmi mes amis, si c’est ainsi
Antigone qu’il se conduit! 130
68
Soi : l’individu responsable, la personne irrtfductible
Proverbe alun
Ghana La bienfaisance de l’homme dépend de l’homme. 135
69
_ --_- -
L’homme
70
Soi : l’individu responsable, la personne irrkductible
Chaque homme est libre de ses actes, car, parmi tous les
Yehuda Levai
fils de Bezalel êtres, seuls les animaux doivent être soumis à l’autorite
151s1609, Prague d’un maître. C’est là un axiome capital. 139
7’
L’homme
73
L’homme
74
Soi : l’individu resbonsable, la Personne irréductible
75
L’homme
76
Soi : l’individu responsable, la personne irrt?ductible
77
L’homme
78
Soi : l’individu responsable, la personne irréductible
79
__. _. _._.----
L’homme
80
Soi : l’individu responsable, la personne intfductible
81
L’homme
82
Soi : l’individu responsable, la personne irrkductible
Ghalib, XIX~ siècle Comme il est malaisé de rendre les choses simples!
Inde
Traduit de l’urdu
L’homme lui-même trouve difficile d’être un homme. z4g
Décision La vie est regie par une multitude de forces. Tout serait
très simple si l’on pouvait décider du cours de ses actions
en vertu d’un principe général unique dont l’application
serait à tout moment si évidente qu’elle n’exigerait même
Mahâtma Gandhi pas un instant de réflexion. Mais je ne me rappelle aucun
1869-1948 acte dont il eût été aussi facile de décider. z5z
L)HObfbf~
84
Le potivoir
Sources du pouvoir :
délégation ou violence
Source du pouvoir : Le peuple élira, en plus des dix commissaires déjà existants,
l’c!lection vingt autres choisis parmi les citoyens âges de plus de
quarante ans. Ceux-ci, aprés avoir jure de rediger les
propositions qu’ils jugeront les meilleures pour l)État,
Aristote rédigeront des propositions pour le salut de l’État; tout
Constitution
d’Athènes autre citoyen aura aussi le droit de faire une proposition
IV~ s. av. J.-C. afin que l’on prenne la meilleure de toutes. 155
Élections dans Celui qui doit être à la tête de tous (les croyants) doit
l’Église mkdihale être Clu par tous (les croyants). 156
Saint Lton
ve siècle, pape
89
Le pouvoir
Le mandat Ils sont tenus d’élire celui qu’en conscience ils croient le
impkratif est plus capable, ou qu’ils estiment l’être vraisemblablement
interdit le plus. 164
Nova Collectio de
l’ordre des Chartreux
1582
Innocent III, pape Ce qui concerne tout le monde, doit être débattu et
IIg8-r216 approuvé par tous. 165
Élection du Voici donc comme ils font le choix de leur général. Après
général s’être assemblés, tous les vieux Cosaques qui ont crédit
parmi eux donnent chacun leur voix à celui qu’ils croient
Beauplan, France
Description
être le plus capable, et à la pluralité des voix il est
d’Ukraine, 1660 nommé. 168
90
Vertus et devoirs du souverain
Mesures prises Je n’ai pas fait de mal à la fille du pauvre. Je n’ai pas
lors d>unefamine opprimé la veuve. Je n’ai pas brimé le paysan. Je n’ai
dans PÉgypte pas maltraité le berger.
ancienne Il n’y a pas un chef d’équipe dont j’aie pris les hommes
pour les employer. Il n’y a pas eu un pauvre autour de
moi. Il n’y a pas eu un affamé de mon temps.
Quand vinrent les années de famine, je me suis levé,
et j’ai laboure tous les champs du nome de l’Oryx, des
frontières du sud à celles de nord. J’ai fait en sorte que ses
habitants fissent des provisions pour survivre et que nul
ne souffrît de la faim. J’ai donné à la veuve comme à celle
Inscrintion de la
tombe d’Âmenemhat qui avait un mari. Je n’ai pas plus favorise l’adulte que
chef du nome d’Owx l’adolescent par mes dons.
XIIe dynastie Puis, lorsque revinrent les grandes crues du Nil, et qu’en
dtbut
du II~ millénaire abondance réapparurent les moissons et toutes choses,
av. J.-C. je n’ai pas réclamé les arriérés du domaine. 171
Au-delà de toute Kien-wou alla voir le fou Tsie-Yu qui lui demanda :
contrainte, la « Que vous a dit Te-Tchong-che ?
recherchepar - Il m’a appris, dit Kien-wou, que le prince édicte
chacun de sa les principes de la vie sociale et de la morale, les règles
perfection propre de la conduite et l’apprtciation des choses. Ses sujets
n’osant pas lui desobtir se transforment sous l’influence
de sa politique.
- C’est, dit le fou Tsie-Yu, une façon de tromper
les hommes. Vouloir gouverner ainsi, c’est comme vouloir
creuser un canal dans la mer et faire porter une montagne
par un moustique. Le saint régit-il les hommes du dehors?
Il s’amende d’abord lui-même et son influence se répand
ensuite. Il n’affermit que sa propre capacité. D’ailleurs,
l’oiseau vole très haut afin d’éviter l’attaque du filet et
de la flèche ; le mulot se loge profondément sous la colline
Tcbouang Tseu
UP s. av. J.-C. de peur d’être enfume et déterré. Ignores-tu la sagesse
Chine de ces petites bêtes ? » 172
Devoir des supé- Que les superieurs se gardent bien d’enchaîner les âmes
rieurs de ne pas de leurs sujets par des principes d’obéissance, sous peine
abuserdeleursdroits de faute grave, lorsqu’ils n’y seront pas forcés par la
Constitution des nécessité. 173
Frères mineurs
capucins, 1536
91
Le pouvoir
Devoirs du roi Quand un prince relâche son autorite, trahissant son nom
et sa gloire,
S’il vient soudain à perdre ses richesses, il se couvre de
honte.
Toi-même, ô grand roi, tu devrais instruire ton peuple
dans la voie du bien,
Si tu ne veux pas que ton royaume et ta substance ne
deviennent la proie de tes serviteurs malhonnêtes.
Fais en sorte, ô roi, de ne jamais nuire à ton peuple en
l’induisant en erreur,
Si tu ne veux les voir tous, hommes et femmes, sombrer
dans un océan d’infortunes.
Quand un roi est liber6 de toute crainte, et que son but
est le plaisir des sens,
S’il vient à perdre sesrichesses et tout ce qui lui appartient,
il se couvre de honte.
Parmi les grands de la terre, nous distinguons cinq
pouvoirs;
Celui des armes est assurtment au dernier rang;
Vient ensuite, dit-on, celui de la richesse, ô puissant
seigneur ;
Au troisième rang je nommerai, ô roi, le pouvoir du
discernement ;
En renommee, le pouvoir de la caste est sûrement
quatrième ;
A chacun, l’homme avise voudra sans doute prétendre,
Jatakas De tous ces pouvoirs, le meilleur est celui que l’on nomme
(Les naissances) savoir,
Traduit du pali Car il donne à l’homme la sagesseet le succès. 174
Le roi doit veiller sur les biens des vieillards et des mineurs,
des aveugles et des pauvres.
... ... ...
Le royaume du souverain dans les possessions duquel une
personne souffre de la faim même après avoir accompli
ses ttudes subit un échec [...]
Vertus et devoirs du souverain
93
Le pouvoir
École confuc4enne Ne fais pas à tes inférieurs ce que tu n’aimes pas que tes
La grande ttude
ve s. av. J.-C. supérieurs te fassent. 185
94
Vertus et devoirs du souverain
La voie Si les lois sont faites après avoir été discutées [. . .] les affaires
du Souverain seront bien conduites. Dans les cas prévus par la loi, la
Sun Tseu loi sera appliquée; dans les cas non prévus par la loi, les
me s. av. J.-C. difficultés seront résolues par analogie.
Chine 187
Le roi doit La maîtrise des sens qui conduit à l’étude des sciences et
se dominer à la discipline doit être obtenue par le renoncement à
la luxure, à la colère, à l’avidité, à l’orgueil, à l’arrogance
et à l’exultation excessive [. . .]
Par conséquent, il devra vaincre les sens en se debar-
rassant du groupe des six ennemis (c’est-à-dire la luxure,
la colère, l’avidité, etc.), cultiver son intelligence par la
frequentation des aînés [. . .], obtenir le progrès et la stabilité
par l’effort, faire en sorte que le peuple s’acquitte de ses
devoirs en s’acquittant lui-même des siens, développer
Kautilîya- la discipline par l’enseignement des sciences, se rendre
Arthasâstra, 1
IV~ s. av. J.-C.
populaire en assurant le bien-être matCrie et adopter
Traduit du sanscrit l’attitude correcte en faisant ce qui est profitable. r8g
Le contrat du roi Vainya fut le premier homme désigné comme roi. A cette occasion,
avec le peuple il conclut avec les dieux et les sages qui reprksentaient le peuple
le contrat suivant :
« Quelle que soit la tâche en rapport avec mes obligations
politiques que vous m’enjoigniez d’accomplir, en verité,
je l’accomplirai. N’ayez aucun doute là-dessus. » Alors
les dieux et aussi les grands sages lui dirent : « Quels
95
Le premier devoir du Un roi qui, sans protéger ses sujets, perçoit sur eux le
roi est de protkger tribut, l’impôt, les droits de péage, une fraction [de leurs
ses sujets revenus] et des amendes va tout droit en enfer. 196
Manusmriti, VIII
II~ s. av. J.-C. -
Pr s. apr.J.-C.
Traduit du sanscrit
96
Vertus et devoirs du souverain
Bonheur des sujèts C’est dans le bonheur de ses sujets que réside le bonheur
bonheur du roi du roi et le bien pour lui se trouve dans le bien de sessujets.
Kautilfya- Non pas ce qui lui est cher, mais ce qui est cher à sessujets,
Arthasgstra, 1 voilà quel est pour lui le bien.
IV~ s. av. J.-C. 197
Traduit du sanscrit
La pater& du roi Tous les hommes sont mes enfants. De même que je souhaite
Edit d*Asoka voir mes enfants jouir de tout le bien et de tout le bonheur
as% 1 du monde, je le souhaite aussi pour tous les hommes. 198
III~ .s. av. J.-C.
Traduit du pracrit
Le roi doit protéger ses sujets qui sont exploités par ses
fonctionnaires, notamment par les Kâyasthas (les commis).
Ce n’est que s’ils sont ainsi dtlivrés de la crainte suscitee
*s’$$$~$$~ par les fonctionnaires qu’ils peuvent être consideres vrai-
Traduit du sanscrit ment comme les sujets du roi. 199
97
Le pouvoir
98
Vertus et devoirs du souverain
99
-.__- .
Le pouvoir
Avertissements Sachez que les dynasties déclinent parce que les sujets
aux souverains sont négliges et laisses sans travail déterminé ou tâche
précise. Si le chômage s’etend, les gens se mettent à
réfléchir, à penser aux choses essentielles. Ces choses sont
alors examinées sous des angles differents et diverses
Attribué au roi écoles se forment, ce qui cause une inimitié et une haine
sassanide Ardachk Ier
me siècle mutuelles, tandis que tous sont unanimes à detester leur
PerSe souverain. 207
L.t gouvernement Comme ces rois, et cela est très remarquable, comman-
desplus sages et le daient à de si grandes provinces et régnaient sur des terres
bien-être du peuple si vastes et dans une région si âpre, hérissée de montagnes
et de promontoires neigeux ou couverte de sable desséche,
100
Vertus et devoirs du souverain
101
Le pouvoir
Clkmence Une grande bataille eut lieu entre lui et l’iman Admad,
et le Seigneur Très-Haut (BCni soit son nom!) orna de la
victoire le roi Claudios (sur lui la Paix!). Et l’iman Ahmad
mourut de la main d’un des serviteurs du roi. Et ils tuèrent
de nombreux soldats de l’armée des Turcomans et des
gens du pays de Saad-ed-Din. Et quant aux survivants,
une moitié s’enfuit par la route de la mer avec la femme de
I’imam Ahmad et l’autre moiti6 se saisit de Muhammad,
le fils de l’imam Ahmad, et le remit entre les mains du roi
honoré Claudios, et eux-mêmes déposèrent leur soumission
à ses pieds.
Mais lui Ctait clément et mistricordieux, et ne rendait
pas le mal pour le mal dont on était coupable envers lui,
mais faisait le bien comme un bienfaiteur. Et lorsqu’au
jour indique en tête de ce récit, beaucoup de gens qui lui
102
Vertus et devoirs du souverain
Sanctions pour abus Le cacique qui tuait un Indien de ses sujets sans autori-
de pouvoir sation de 1’Inca Ctait châtié publiquement, à coups de
chez les Incas pierre, dans le dos (ce qui était nommé la peine de la
pierre, et était très infamant), à moins que l’Indien n’ait
gravement désobei au cacique; et si après avoir été repris
et châtie ledit cacique rtcidivait, il en mourait; et quand,
Bemabt Cobo par suite de petitions et d’intercessions, cette peine n’etait
Historia del Nuevo
Mundo pas executée, I’Inca le privait de sa charge et la donnait
1653 à un autre. 221
104
Le souverain, ses interm4diaires et le droit h la justice
Garantie dans L’inca avait, par une loi, institue des poids et mesures
les poids et mesures dans tous ses royaumes afin que nul ne fût lésé ou
BartolomC trompé. 225
de las Casas
‘474-1566
Antiguas geutes del
Perti
106
Le souverain, ses intermkdiaires et le droit à la justice
107
Le pouvoir
108
h souverain, ses intermhdiaires et le droit d la justice
l?galitJ d’acch Celui qui a remis entre les mains d’un homme si peu que
d la fonction ce soit des affaires des musulmans, tout en sachant qu’un
publique autre en était plus digne, celui-là a offense Dieu, son
Hadith Prophète et la communaute des fidéles. 232
(Dits du Prophéte)
Le pouvoir
Ordonnance de I8og :
Le Roi fera prtvaloir et servira la justice et la vérité; il
s’opposera à l’iniquid et à l’injustice et il les prohibera.
Il ne privera ni ne laissera priver quiconque de la vie,
de l’honneur, de la liberté ou du bien-être, sans un
jugement et une condamnation en règle. Il ne privera
ni ne laissera priver quiconque de ses biens meubles ou
immobiliers sans un jugement en bonne et due forme,
conformément aux dispositions des lois et ordonnances
suedoises. Il ne troublera ni ne permettra que soit troublée
la paix de quiconque dans son foyer. Il ne déportera
personne d’un lieu à un autre. Il n’exercera ni ne laissera
exercer aucune pression sur la conscience de quiconque;
il veillera tout au contraire à ce que chacun puisse pratiquer
librement sa religion à condition de ne pas troubler
l’ordre public ou provoquer le scandale. Le Roi fera
Suéde juger tout accusé par le tribunal compétent. 234
110
Limites du pouvoir
Contre l’arbitraire du prince ou de l’État
“5
,_-_.- -- ~-..--
Limites du pouvoir
116
Contre l’arbitraire du prince ou de l’État
“7
Limites du pouvoir
Contre la crainte La crainte vous garantit mal une longue vie, tandis que
la bienveillance vous assure d’une fidélité qui ne cesse
pas. A qui tient ses sujets sous son autorité grâce à une
oppression violente, il faut sans doute employer des moyens
cruels, comme le maître doit le faire envers ses serviteurs
s’il ne peut les tenir autrement; mais dans une cité libre,
il n’est rien de plus fou que de prendre des mesures pour
se faire craindre : on peut bien ruiner les lois à prix d’argent
et intimider la liberté, des jugements muets, des suffrages
anonymes sur une charge à pourvoir les font pourtant
parfois ressurgir. La liberté, quand on la fait cesser, attaque
le pouvoir avec plus d’âpreté que si on la maintient.
Embrassons donc le parti qui est d’accès très facile, et
qui ne sert pas seulement à la conservation de notre vie,
mais à celle de notre richesse et de notre pouvoir : loin
de nous faire craindre, gardons l’amour de tous; et ainsi
nous obtiendrons très facilement ce que nous voudron.
dans nos affaires privtes et dans notre vie publiques
CiCQoII
106-43av. J.-C. Quand on veut se faire craindre, on doit soi-même éprouver
Traité des devoirs la crainte de ceux qui nous craignent. 241
Contre la haine Il vaut mieux périr que haïr et craindre; il vaut mieux
et la crainte périr deux fois que se faire haïr et redouter; telle devra
Nietzsche être un jour la suprême maxime de toute societé organide
Le voyageur politiquement.
et son ombre, 1880 242
118
Contre l’arbitraire du prince ou de 1’Ihat
La loi au-dessus Il faut que le peuple combatte pour sa loi comme pour
du pouvoir ses murailles. 247
Hbraclite d’Éphése
VI~ s. av. J.-C.
Je ne prononcerai pas contre ceux qui demeurent dans le
pays un bannissement contraire aux lois Ctablies et aux
décrets du peuple athénien et du Conseil; je ne le ferai
pas moi-même et empêcherai tout autre de le faire.
. . . Je ne recevrai pas de présents [...] ni moi ni un
autre pour nous, homme ou femme à ma connaissance,
sans simulation ou manœuvre quelconque. J’ecouterai
I’accusateur et l’accusé avec la même impartialité et je
Serment des hbliastes ferai porter mon vote sur l’objet précis de ma poursuite.
dans Discours Je le jure par Zeus, Poseidon, Déméter. Si je me parjure,
contre Timocrate
de DCmosthène que je périsse moi et ma maison; si je suis fidèle à mon
Vers 353 av. J.-C. serment, puisse-je prospérer. 248 1
120
La loi au-dessus ou au-dessous du pouvoir
A.F.Modxzewski Il convient donc que la loi domine et sur les rois et sur
Pologne tout magistrat, afin qu’ils s’en remparent contre les
De republica
emendanda passions de l’âme, qu’ils s’en fassent une règle pour se
'551 gouverner eux-mêmes et pour gouverner leurs peuples. 25’
121
Limites du pouvoir
Siun Tseu Les lois et l’ordre ne sont que les instruments du gouver-
me s. av. J.-C.
Chine nement, ils ne sont pas la source de la pureté ou de
Biographie de l’impureté de ce gouvernement. 255
Tong Tchong Chou
122
Soumission conditionnelle, conscienceirréductible
123
Limites du pouvoir
Contre Le mot droit, de même que le mot loi, a deux sens, un sens
le droit naturel, propre et un sens mttaphorique. Le droit proprement dit
l’exigence lkgale est la créature de la loi proprement dite : les lois réelles
donnent naissance aux droits réels. Le droit naturel est
la créature de la loi naturelle : c’est une métaphore qui
dérive son origine d’une autre métaphore.
Ce qu’il y a de naturel dans l’homme, ce sont des moyens,
des facultés : mais appeler ces moyens, ces facultes, des
droits naturels, c’est encore mettre le langage en opposition
avec lui-même : car les droits sont établis pour assurer
l’exercice des moyens et des facultés. Le droit est la
garantie, la faculté est la chose garantie. Comment peut-
on s’entendre avec un langage qui confond sous le même
terme deux choses aussi distinctes? Où en serait la nomen-
clature des arts si l’on donnait au métier qui sert à faire
un ouvrage le même nom qu’à l’ouvrage même ?
Le droit réel est toujours employe dans un sens légal,
le droit naturel est souvent employé dans un sens anti-
légal. Quand on dit, par exemple, que la loi ne peut
pas aller contre le droit naturel, on emploie le mot droit
dans un sens supérieur à la loi : on reconnaît un droit
qui attaque la loi, qui la renverse et l’annule.
Dans ce sens antilégal, le mot droit est le plus grand
ennemi de la raison et le plus terrible destructeur des
gouvernements.
On ne peut plus raisonner avec des fanatiques armes
d’un droit naturel, que chacun entend comme il lui plaît,
applique comme il lui convient, dont il ne peut rien céder,
rien retrancher, qui est inflexible en même temps qu’inin-
telligible, qui est consacré à ses yeux comme un dogme,
et dont on ne peut s’ecarter sans crime. Au lieu d’examiner
les lois par leurs effets, au lieu de les juger comme bonnes
ou comme mauvaises, ils les considèrent par leur rapport
124
Soumission conditionnelle, conscienceirrkductible
125
Limites du pouvoir
Déposition Chez les Dominicains, il est prkvu qu’à mi-temps de son mandat,
du Supérieur le Supkrieur, local ou provincial, riunira ceux qui l>ont Au.
ecclésiastique Dans ce conseil, on procédera à un scrutin secret pour
Règle déterminer si le Provincial doit être maintenu en fonction
des Dominicains ou renvoye. 262
art. 469, 1283
126
Soumission conditionnelle, conscienceirrt?ductible
Limites Il n’y a d’autre volante que celle d’un seul Dieu qui
de l’obéissance soit perpetuelle et immuable, règle de toute justice. C’est
aux princes donc lui seul auquel nous sommes tenus d’obéir sans aucune
exception. Et quant à l’obeissance due aux princes, s’ils
étaient toujours la bouche de Dieu pour commander, il
faudrait aussi dire sans exception qu’on leur devrait obéir
tout ainsi qu’à Dieu : mais n’advenant le contraire que
trop souvent, cette condition y doit être apposee, pourvu
qu’ils ne commandent choses irreligieuses ou iniques.
J’appelle commandements irreligieux ceux par lesquels
il est commande. de faire ce que la première Table de
Thbdore de Bèze
la Loi de Dieu défend, ou dtfendu de faire ce qu’elle
France commande. J’appelle commandements iniques ceux aux-
Du droit quels on ne peut obeir sans faire ou omettre ce que chacun
des magistrats
sur leurs sujets doit à son prochain, selon sa vocation, soit publique, soit
1581 particulière. 269
127
Limites du pouvoir
128
Soumission conditionnelle, conscienceirréductible
130
Soumission conditionnelle, conscienceirréductible
132
Révolte légitime, devoir d’insurrection
Le Coran
Ceux qui sont opprimes ont le droit de se battre et Dieu
Al-Hadj, 39 peut leur accorder leur victoire. 281
Hadith
Nulle creature ne doit obeissance dans la désobéissance au
(Dits du Prophète) Créateur. 282
‘33
Limites du pouvoir
‘34
Rt%olte légitime, devoir d’insurrection
‘35
Limites du pouvoir
‘37
Limites du pouvoir
138
Rkvolte ltfgitime, devoir d’insurrection
‘39
Limites du mouvoir
140
Rholte Ugitime, devoir d’insurrection
141
Limites du Douvoir
142
Liberté civile
Liberté individuelle
‘45
Liberte civile
OISEAUX EN CAGE
146
Libertk individuelle
‘47
.-.-
Liberté civile
148
Liberté individuelle
149
&oge du peuple
150
,??logedu peuple
Tht!s& parle :
Pour un peuple, il n’est rien de pire qu’un tyran. Sous ce
régime, pas de lois faites pour tous. Un seul homme
gouverne, et la loi c’est sa chose. Donc plus d’égalité,
tandis que sous l’empire des lois écrites, pauvre et riche
ont mêmes droits. Le faible peut rtpondre à l’insulte du
fort, et le petit, s’il a raison, vaincre le grand. Quant à
la liberté, elle est dans ces paroles : « Qui veut, qui peut
donner un avis sage à sa patrie? » Lors, à son gré, chacun
peut briller ou se taire. Peut-on imaginer plus belle
égalité ?
De plus, dans les pays oh le peuple gouverne, il se plaft
à voir croître une ardente jeunesse. Un tyran hait cela :
les meilleurs citoyens, ceux dont il croit qu’ils pensent,
il les abat, craignant sans cessepour son trône. Que peut-il
donc rester de force à la patrie, lorsque, comme en un
champ que le printemps fleurit, on y vient moissonner
l’épi de la vaillance ? A quoi bon pour nos fils amasser
des richesses, si nos efforts ne font qu’enrichir le tyran;
à quoi bon Clever a nos foyers de chastes vierges, si c’est
pourvoir aux plaisirs d’un despote, si c’est nous préparer
Euripide
ve s. av. J.-C. des larmes? Que je meure si je dois voir ainsi déflorer mes
Suppliantes enfants ! 310
‘5’
Liberté civile
152
Éloge du peuple
u Jusqu’a
son grand-père »
Caprices
Goya
Wagne
1803
Liberté civile
‘54
Libertk civile, république, démocratie
DE LA LIBERTÉ DU CITOYEN
155
Liberté civile
LA FÊTE DE LA LIBERTÉ
156
Liberté civile, république, démocratie
157
Libertt civile
‘59
Liberté civile
160
Libertt! civile, r&ublique, dhocratie
161
Liberté civile
162
Liberté civile, ré’ublique, dkmocratie
163
v
,_-_ _ .“_ ..---~- -.
.----
Liberté civile
164
Liberté civile, re’publique, dimocratie
.-
Liberté civile
‘67
Liberté civile
168
Libertt? civile, rt’publique, dkmocratie
1%
Liberte civile
170
Quelques droits particuliers
Sur le droit Nulle prison m’a receu, non pas seulement pour m’y
de circuler promener. L’imagination m’en rend la veue, mesme du
librement dehors, desplaisante. Je suis si affady après la liberte,
que qui me deffenderoit l’accez de quelque coin des
Indes, j’en vivroys aucunement plus mal à mon aise.
Et tant que je trouveray terre ou air ouvert ailleurs, je
ne croupiray en lieu où il me faille cacher. Mon Dieu!
que mal pourroy-je souffrir la condition où je vois tant
de gens, clouez à un quartier de ce royaume, prives de
l’entrée des villes principales et des courts et de l’usage
des chemins publics, pour avoir querellé nos loix ! Si celles
que je sers me menassoient seulement le bout du doigt,
je m’en irois incontinent en trouver d’autres, où que ce
fut. Toute ma petite prudence, en ces guerres civiles où
Montaigne
. nous sommes, s’employe à ce qu’elles n’interrompent ma
I!-,so~ liberté d’aller et venir. 334
Liberté civile
Libre circulation Topa Inga Yupanqui fit publier par tout son empire
des commer-ants que quiconque desirait être marchand pourrait aller
chez les Incas librement par toute la terre sans que personne puisse
MigUCl l’empêcher, sous peine de sanction grave, et il ordonna
Cabello Balboa que des foires et des marches fussent tenus dans chaque
xvP sikle
Espagne
province. 335
Indiens parqués La terre est mère de tous et tous devraient avoir sur elle
des droits égaux. C’est espérer que les fleuves puissent
couler à contre-courant que de croire qu’un homme qui
est né libre puisse être heureux lorsqu’on le parque et
qu’on lui ôte la liberte d’aller où bon lui semble. Si l’on
parque un Indien sur un territoire étroit et qu’on l’oblige
à y rester, il ne sera pas heureux et ne pourra connaftre
chef indien Ne%:::
x& siécle ni developpement, ni prospérite. Quand je songe à nos
Am&ique du Nord conditions de vie, je me sens le cœur lourd. 336
Inviolabilit6 8 vous qui avez cru, n’entrez pas dans une maison qui
des domiciles n’est pas la vôtre que vous n’y soyez accueillis par ses
habitants, qu’alors vous saluerez : cela vous sera reconnu,
puissiez-vous vous en souvenir. Si vous n’y trouvez âme
qui vive, alors n’entrez pas avant qu’on ne vous le per-
Le Coran mette; et si l’on vous dit : « Revenez! », revenez, cela vous
An-Nur, 27-28 sera compté, car Dieu voit tout ce que vous faites. 338
Droit kgal de tous Vous qui croyez, trouvez votre force dans l’équité et
à la justice temoignez pour Dieu quand cela serait contre vous-
Le Coran mêmes, contre votre père et votre mère et contre ceux
An-Nissa’, I 35 qui vous sont les plus proches. 340
172
Quelques droits fiarticuliers
Ceux qui vous ont précedé ont péri parce qu’ils laissaient
impuni le puissant qui commettait un vol et qu’ils punis-
saient le faible qui commettait un vol. Je le jure par Celui
Haditb qui tient mon âme dans sa main : Si Fatima, la fille de
(Dits du Prophète) Mohammad, commettait un vol, je lui couperais la main!
341
173
Liberte civile
Justice, impartialité
‘74
Justùe, impartial&!
Justice immanente MACBETH. Si, la chose faite, tout Ctait fait, alors il serait
bon qu’elle fût vite faite. Si cet assassinat pouvait entraver
ses constquences et atteindre, avec son terme, le succès;
si rien que ce coup à donner pouvait en être la substance
et la fin dernière ici-bas, ne fût-ce qu’ici-bas, sur ce banc
de sable du temps, nous risquerions la vie à venir. Mais
dans des cas comme celui-ci nous sommes toujours juges
dès ici-bas; nous ne faisons qu’enseigner de sanglantes
Shakespeare leçons qui, une fois apprises, reviennent frapper le prtcep-
Macbeth
acte 1, scène vn
teur; l’impartiale justice prtsente à nos propres lèvres le
1606 contenu de la coupe par nous empoisonnée. 353
‘75
Libertt civile
176
Justice, im~artialittf
‘77
Liberté civile
Justice rapide Lorsqu’il a pris place sur son siège dans l’assemblée, le
et strùte roi ne doit pas laisser attendre longtemps à la porte ceux
qui dbirent lui soumettre leurs plaintes. Car un roi peu
accessible sera incité par son entourage à agir en sens
Kautilîya- contraire de ce qu’il convient de faire et de ne pas faire.
Arthasâstra, 1
IV~ s. av. J.-C. Alors, il aura peut-être à affronter une révolte du peuple
Traduit du sanscrit où il risquera d’être vaincu par l’ennemi. 363
Restitution Le roi doit récupérer les biens dérobés par les voleurs
et les restituer intégralement à leurs propriCtaires, quel
Visnusmriti, III
xve-ve s. apr.J.-C. que soit leur rang social. S’il ne peut les rtcupCrer, il
Traduit du sanscrit doit dCdommager les victimes sur son propre trCsor. 364
178
Justice, impartialitd
Droit d’appel J’ordonne qu’il en soit d&ormais ainsi : Aux hommes qui
ont dejà été frappés d’une peine, qui sont en prison ou
condamnés à mort, j’ordonne qu’il soit accorde trois jours
de dtlai ltgal pour que [pendant ce temps] leurs proches
puissent solliciter leur grâce ou, en vue de leur épargner,
Édit d’Asoka à la fin, des souffrances [spirituelles], faire des offrandes
Pilier, IV
III%~’ s. av. J.-C. et observer desjeûnes qui leur soient profitables dans l’autre
Traduit du pracrit monde. 370
179
Liberté civile
180
Justice, impartialitt!
Les castes « On peut dire, Seigneur, que l’on n’entend partout qu’une
et le droit seule affirmation : “ Seuls les brahmanes forment la
meilleure caste, toutes les autres castes sont inf&ieures;
seuls les brahmanes sont de teint clair, tous ceux des
autres castes ont le teint foncé; seuls les brahmanes sont
purs, les autrès ne le sont pas; les brahmanes sont les
fils de Brahma, ils sont nCs de sa bouche, nts de Brahma,
ont été formes par Brahma, sont les héritiers de Brahma! ”
Que pensez-vous de ceci, Seigneur? Si un noble
pCnétrait par effraction dans une maison, commettait
un pillage ou un vol, tendait une embuscade ou se rendait
coupable d’adultère, et si les hommes qui l’ont capturé
l’amenaient devant vous en disant : “ Voici, MajestC,
le voleur qui vous nuit, dites le châtiment qu’il faut lui
infliger. ” Que lui feriez-vous?
- Mon bon Kaccana, nous devrions le tuer ou le
ruiner ou le bannir ou le traiter à notre gré. Pourquoi?
Parce que le nom de “ noble ” qu’il portait jadis a main-
tenant disparu et qu’il est considéré seulement comme
un “ voleur “.
- Que pensez-vous de ceci, Seigneur? Si un brahmane,
un marchand ou un travailleur entrait par effraction dans
une maison.. . que lui feriez-vous ?
- Mon bon Kaccana, nous devrions le tuer.. . il est
considéré seulement comme un “ voleur “.
- Qu’en pensez-vous, Seigneur? S’il en est ainsi, ces
quatre castes sont-elles exactement les mêmes ou non?
ou... quel est votre avis?
- En verité, s’il en est ainsi, ces quatre castes sont
Majjhima Nikaya, Il exactement les mêmes, je ne vois aucune différence entre
Texte pali elles à cet égard. » 372
181
Liberte civile
182
Justice, imfiartialit4
183
Liberté civile
Rtfpession Des lois et châtiments avec quoi les Incas gouvernaient leur royaume
& la vtnalitk
N’ayant pas d’alphabet, les Indiens n’avaient pas de lois
ch-e2les
tcrites, mais ils conservaient par tradition celles qu’avaient
fonctionnaires
établies leurs rois, avec les us et observances qui y étaient
attachés. Je formulerai comme suit celles qui étaient les
principales et dont ils avaient le plus souvenance :
Si un gouverneur, par corruption ou affection, n’obser-
vait pas la justice ou dissimulait quelque chose, 1’Inca
lui-même le châtiait en le privant de son caciquat et de
Bemabe cobo sa charge et en le rendant inapte à pouvoir en tenir
Historia
del Nuevo Mundo d’autres; et si l’injustice portait sur une matière grave,
1653 il le faisait tuer. 379
186
Justice, impartialit4
188
Justice, impartial&
189
Liberté civile
Proverbe Tout ce qui n’est pas la justice envers les autres, la justice
zerma-sonrai
Afrique noire vaut mieux que lui. 390
Pas de dktention Dans les petites villes beaucoup de nobles amènent leurs
arbitraire domestiques et leurs paysans pour les faire mettre sous
les verroux. Et c’est pourquoi il faut, dans les villes comme
dans les administrations, avoir des registres de détenus
et ordonner que, sans billet transcrit dans le registre,
PosoSkov
aucun detenu ne soit retenu dans l’administration ou en
Russie prison. Et si, lors de l’inspection, on decouvre un individu
Traité non inscrit au registre, celui qui l’a fait arrêter sans billet
de la pauvreté
et de la richesse devra être stvérement puni afin qu’à l’avenir on n’agisse
1724 plus de la sorte. 392
Justice malgré Si un soldat déserteur a étC repris et s’il dit qu’il a dCsertC
la hikrarchie pour fuir les mauvais traitements de son officier, il con-
militaire viendra de faire une enquête. Et si les mauvais traitements
sont prouvés, il faudra châtier l’officier, et tenir le soldat
Ibid. exempt de la marque au fer rouge. 393
190
jhtùe, impartial&4
‘9’
Liberté civile
‘92
Justice, impartialité -
‘93
Liberté civile
‘94
Démocratie, principes et institutions
Des partis Votre serviteur sait que, depuis les anciens temps, on discute
de la valeur des partis. Il faut esperer du moins qu’un
monarque saura distinguer entre les partis des hommes de
qualité et ceux des hommes vulgaires. En gtnéral, les
hommes de qualité forment entre eux des partis parce qu’ils
ont des principes communs, tandis que les hommes
vulgaires s’associent avec leurs semblables parce qu’ils en
tirent mutuellement profit. Cela est tout à fait naturel.
Mais votre serviteur soutiendrait qu’en fait les hommes
vulgaires n’ont pas de parti et que seuls les hommes de
qualité sont capables d’en former. Pourquoi cela? Les
hommes vulgaires aiment le profit et convoitent les biens
‘95
Liberté civile
197
Liberté civile
Convocation Toutes les fois qu’il y aura dans le monastère quelque affaire
de l’dssembltfe importante à décider, 1’AbbC convoquera toute la com-
munauté et exposera lui-même ce dont il s’agit. Après
avoir recueilli l’avis des frères, il délibtrera à part soi et
fera ensuite ce qu’il aura juge le plus utile.
Ce qui nous fait dire qu’il faut consulter tous les frères,
c’est que souvent Dieu révèle à un plus jeune ce qui est
meilleur.
Bection Que soit institue [abbe] celui que, soit toute la Com-
de l’abbd munautt, unanime dans la crainte de Dieu, soit la partie,
par la Communauté si réduite soit-elle, de la Communauté qui est de meilleur
conseil, aura tlu.
ue celui qui sera ordonné abbe] soit élu en raison de
RZgle [’
de saint Benoît sa façon de vivre et de la sagesse de son enseignement,
529 même s’il est le dernier de la communaute. 4’0
198
Démocratie, principes et institutions
‘99
Liberté civile
200
Dimocratie, p&zcipes et institutions
PRhbmULE
ARTICLRPRRMIRR
201
Liberte civile
202
Démocratie, principes et institutions
XII
203
Liberte civile
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Démocratie, principes et institutions
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Liberté civile
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Ddmocratie, principes et institutions
207
Liberté civile
208
Démocratie, princifies et institutions
Irréductibilité Nous sommes une nation rebelle. Toute notre histoire est
trahison; notre sang était impur dès avant notre naissance;
nos croyances c’est l’infidélité à notre Église maternelle,
Theodore Parkcr notre constitution, la trahison de notre patrie. Qu’importe.
1810-1860
Lors même que tous ceux qui gouvernent le monde nous
appel6
« The Great enjoindraient de trahir l’homme, et nous en donneraient
American Preacher » l’exemple, ne cédons jamais. 423
210
Démocratie, principes et institutions
« Séparés mais En r8g6, le juge John Marshall Harlan exprime à ses collègues
égaux » ? du Tribunal son dtfsaccord sur le problkme des races.
En ce qui concerne les droits civils, communs à tous les
citoyens, mon avis est que la Constitution des États-Unis
d’Amérique ne permet pas à une autorité publique quel-
conque de distinguer la race de ceux qui sont admis
211
Liberté civile
Vérité prrc?~~~~>71~?:~QIBçn~~5~7~=k~~rtn~ p
;:
Proverbe amharique
Éthiopie La verge de la vtrité a beau mincir, elle ne se brise pas. 429
Proverbe turc Devant une parole de vérité, même les torrents s’arrêtent.
430
Chercher la vkrittf Qu’ils s’opposent les uns aux autres, je n’ai rien contre.
La vie C’est ainsi que le vrai et le juste se découvrent le mieux [...]
de l’archipr&tre Chamaillez-vous tant que vous voudrez : je ne vous en
Awakum
par lui-m&me fais pas reproche. La seule condition est que, d’une
xv@ siMe conscience pure et droite, vous cherchiez la véritt. 432
Russie
Jean de Muller
1752-1809
Le fruit le plus beau de la liberte est le pouvoir d’être vrai.
Suisse La liberté, le vrai, sont là où règnent la paix et la justice.
433
215
V&ite et liberte
Proverbe russe La force ne reside pas dans la force, mais dans la vérité. 438
216
Pensf!eet exfiression
217
Vérité et liberté
218
Pensée et expression
2x9
Vérité et liberté
220
Pende et expression
221
V&ite et libertt
222
Penséeet exbression
223
V&ite et liberté
Pour la dkfense Je ne nie pas qu’il soit du plus grand interêt pour l’Église
des livres et la République de surveiller d’un regard vigilant la
conduite des livres comme celle des hommes, et ensuite
de les dttenir, emprisonner et punir avec la plus grande
rigueur, comme des malfaiteurs. Car les livres ne sont pas
choses absolument mortes; ils ont en eux un principe de
vie aussi actif que l’âme dont ils sont issus; et même, ils
conservent, comme en un flacon, l’efficace et l’essence
les plus pures du cerveau vivant dont ils sont issus. Je
sais qu’ils sont aussi pleins de vie et aussi vigoureusement
224
Pensée et exjwession
226
Pensée et expression
Censure morale Il faudrait aussi supprimer toutes les occasions et tous les
instruments de corruption de l’âme humaine, à savoir :
I. les peintures et dessins indécents qui se trouvent
dans les livres ou ailleurs, il faut s’assurer qu’ils ne pourront
tomber sous les yeux de personne;
2. les chansons profanes, sensuelles et lascives;
3. les kits imaginaires (comme l’histoire d’Amadis ou
celle de Mélusine) et tous les ouvrages immoraux, car ce
sont eux qui répandent l’athtisme;
4. les debits de boissons, tavernes et cabarets, qui ne
Jean Amos devraient être toltrts sous aucun pretexte.
Comenius 5. Il faudrait de même débarrasser la société de tous
écrivain tch&que
xv& siècle
les usuriers, spéculateurs, et autres parasites et vampires
De rerum du même genre; et il convient de montrer encore moins
humanarum d’indulgence à l’egard des joueurs, astrologues, jongleurs,
emendatione
consultatio comediens, danseurs de corde et autres charlatans et
catholica aigrefins qui vivent aux dépens d’autrui. 447
227
Vérité et liberté
228
- Penséeet expression
230
Pens!e et expression
--.
Vérité et liberté
Homme LE MARQUIS
ou sujet Je ne puis être
Le serviteur dkn roi.
(L.e Roi le regarde avec surprise)
Moi ! tromper l’acheteur ?
Non, non! Que d’un emploi vous m’accordiez l’honneur,
Vous me permettriez les seuls faits qui, d’avance,
Auraient été pesés, mais dans votre balance;
Vous me demanderiez, aux conseils, mon avis,
Mon courage et mon bras contre vos ennemis,
Rien de plus. Il faudrait, pour regler ma conduite,
Voir ce qu’aux yeux du trône elle aurait de mtrite,
Et non point la grandeur ou bien l’utilité
D’un acte que j’aurais, moi libre, exécuté.
Mais, pour moi, la vertu tient son prix d’elle-même.
*. . . . . . . .
J’aime l’humanité, mais, où commande un roi,
Sire, je suis contraint de n’aimer plus que moi.
LE ROI
J’applaudis le premier au feu qui vous anime ;
Vous montrez pour le bien un zèle légitime;
Mais, quand on veut le faire, au sage, au citoyen,
Pour atteindre le but qu’importe le moyen?
Cherchez dans mes États le poste où satisfaire
De si nobles penchants.
LE MARQUIS
Tout y serait contraire.
LE ROI
Comment !
LE MARQUIS
Serait-ce bien le bonheur des humains
Que Votre Majestt? confierait à mes mains?
Serait-ce le bonheur que pour l’homme rtclame
L’amour pur dont pour lui je sens brûler mon âme?
Du bonheur que je veux un monarque aurait peur.
La politique a fait un tout autre bonheur;
Pour le donner, le trône est assez riche encore;
Au cœur de ses sujets il a su faire tclore
Des penchants tout nouveaux, qui les rendent heureux
De la félicité qu’on fabrique pour eux;
Puis, comme une monnaie, il fait, à son empreinte,
La seule vérité dont il souffre l’atteinte,
Et toute vérité qui porte un autre coin,
Il la traite d’erreur et la rejette au loin.
Mais l’intérêt du trône, à moi peut-il suffire?
Pensée et expression
233
Vérité et liberte
234
Pende et expression
235
V&ite et libertt?
LEUR FORCE
CONTRE LA CENSURE
236
Pensée et expression -~-
-
237
Vérité et liberté
239
V&ite et liberté
MAIAKOVSKI COMMENCE
La tolérance et la-foi
240
La tolt?ranceet la foi
V&it6 et diversitt? La verité est une; les sages en donnent des définitions
Rigv& différentes. 473
Traduit du sanscrit
Unitt! par-delt Une est donc la religion et la vénération [pour Dieu] chez
les rites tous les hommes doues d’esprit, et elle est le fondement
Nicolas de Cuse [commun] de toute la diversité des rites. 476
Allemagne
De pace seu
concordantia
fidei, 1454
V&ite et liberté
243
V&ite et liberté
244
La tolkrance et la-foi
245
Vérité et liberté
246
La tolkrance et la foi
247
248
La tolhance et la foi
Proverbe russe C’est toujours le même Dieu, chez nous et chez eux. 493
249
Vérité et liberté
« Dieu seul sait » 0 toi qui me blâmes en disant que je ne fais pas mes
prières rituelles, je les fais. Mais que je le fasse ou non,
cela regarde Dieu seul, lui seul en sait quelque chose.
Personne d’autre que Dieu ne sait qui est mecréant,
et qui est croyant. Mes prières serviront à quelque chose
si Lui m’accorde son indulgence.
Les fondements de la religion, de la foi, sont la droiture
Ymus Emm
XI@ siècle et la vérité; si tu ne les possèdes pas, avec quels mattriaux
Turquie prétends-tu construire ta foi ? 497
250
La tolérance et la foi
251
V&ite et liberté
252
La tolh-ance et la foi
SUR LATOLÉRANCE
ARTICLE « PERSÉCUTER »
253
Vérité et liberte
254
La tolhance et la fôi
DE LA TOLÉRANCE UNIVERSELLE
255
Vérité et liberté
256
La tolhance et la. foi
257
Vérité et liberté
258
La tolkrance et la foi
259
Vérité et liberte
261
V&ite et liberté
Option Qui n’est pas avec nous, est contre nous. Ceux qui croient
Aolutionnaire se tenir en dehors de l’histoire se trompent. En admettant
même que jadis cela ait étC possible, aujourd’hui de tels
gens ne peuvent plus exister. Personne n’a besoin d’eux.
Tous, sans exception, sont entraînés dans le tourbillon [. . .]
Vous dites que je simplifie trop la vie? Et que cette simpli-
fication menace la culture [...] Mais il faut montrer aux
masses russes des choses très simples qui leur soient
accessibles. Les Soviets, le communisme, voilà qui est
simple [. . .] L’union des intellectuels avec les ouvriers?
Ce serait une bonne chose. Dites-leur donc de venir à nous.
D’après vous, ils servent très sincèrement l’ideal de la
justice? Alors? Pourquoi ne viennent-ils pas se joindre
à nous? C’est nous qui avons assume la tâche immense
de mettre le peuple debout, de dire au monde toute la
V. 1. Lbnine vérité sur la vie; nous montrons aux peuples la voie qui
citt par
Maxime Gorki mène tout droit vers la dignité humaine, qui permet de
1920 sortir de l’esclavage, de la misère et de l’humiliation. 513
262
La tolkrance et la foi
263
V&ite et liberté
264
Droits sociaux
dgalité sociale
267
Droits sociaux
268
$galité sociale
Unit6 des castes Que penses-tu de ceci, Assalâyana ? Supposons qu’un roi
assemble cent hommes d’origines diverses et leur dise :
« Approchez! Que ceux qui sont issus d’une famille de
nobles, de prêtres ou de rois apportent du bois de teck,
de sa1 ou d’un arbre odoriférant, de santal ou de lotus,
qu’ils allument un feu et lui fassent produire de la chaleur!
Approchez, vous aussi; que ceux qui viennent d’une
famille méprisée, d’une famille de piégeurs, de vanniers,
de charrons ou de balayeurs, apportent un bout de bois
d’une mangeoire à chien, d’une auge à cochon ou d’un
baquet de teinturier, ou encore des brindilles sèches d’un
buisson de ricin, qu’ils allument un feu et lui fassent
produire de la chaleur. »
Qu’en penses-tu, Assalâyana? Si quelqu’un - qu’il soit
d’une famille de nobles ou de prêtres ou de rois, et que Ie
269
-.
Droits sociaux
270
Égalitt! sociale
Simone Weil tout être humain, parce que le respect est dQ à l’être humain
France
L’enracinement comme tel et n’a pas de degrés. 532
x942-‘943
Joken Nishikawa Apres tout, il n’y a pas de raison fondamentale qui puisse
1648-1724
nous imposer une distinction de rang parmi les
M&!I%: hommes. 534
d’un bourgeois
Ce que doit être Aimer tous ses fréres également, sinon ceux que [l’on]
l’abbé aura jugés meilleurs dans l’œuvre de bien et le devoir
d’obéissance. Ne pas mettre celui qui est né libre au-dessus
de celui qui Ctait esclave avant son entrée en religion,
à moins d’un motif raisonnable; si pourtant l’abbé le
croit devoir faire en vertu d’une exigence de justice, qu’il
fasse ce qui lui semble bon; sinon, que chacun reste où
il est, puisque, esclaves ou libres, tous, nous ne sommes
qu’un en Christ, et, sous un seul Seigneur, nous portons
le joug d’un seul service. Car, auprb de Dieu, nul ne se
271
Droits sociaux
272
Éaalitt! sociale
273
Droits sociaux
Les vrais critères Ce n’est pas la naissance qui fait le brahmane ou le non-
brahmane :
On le devient par la vie et la conduite.
C’est leur vie qui fait les paysans, les marchands et les
serfs;
C’est elle qui fait les voleurs, les soldats, les prêtres et les
rois.
Ainsi, le sage voit la cause qui explique l’issue de l’existence,
Ainsi, il discerne ce qui a prtcéde, et ce qui suivra.
Chaque homme a le sort qu’appelle son passé,
Sutta Nipâta Comme le char suit le chemin tracé par la route.
(Les formules)
Inde du Sud et Ceylan C’est le renoncement, la vie sainte et la maîtrise de soi
Traduit du pali Qui font le vrai brahmane. 543
274
halité sociale
Épée et arm,
impuissantes
la mort
Chodoviecki
xvme siècle
Allemagne
275
276
É.ealité sociale
elle qui donne plus à celui qui est grand, moins à celui
qui est moindre. »
« La Justice, conclut Platon, n’est pas autre chose que
l’egalite établie entre les choses intgales, conformement
à leur nature. » Et cette dtfinition me semble admirable.
La justice, l’égalité consistent à maintenir la proportion
entre la nature et la sociéte et, par consequent, à ne tolérer
dans la socitté d’autres inégalités que celles qui sont
l’expression des inégalites naturelles.
Rien n’est plus clair, que n’ai-je connu ce texte? [. . .]
J’ai toujours considéré que l’égalite était le respect exact de
la variété et, par conséquent, de l’inégalitt naturelle.
Les formules de l’egalité sont, non pas « Tous à la toise »
ou « Tous dans le même sac », mais « Chacun à sa place »
et « A chacun son dû ».
Ce concept de l’tgalité est pleinement révolutionnaire.
Pour que la socittt fût équitable, c’est-à-dire respectant
la première distribution supposée juste, il faudrait qu’après
le départ d’une proportion entre les choses inégales, les
inégalitts individuelles fussent intégralement et indéfi-
niment transmissibles de génération en génération. La
société serait alors « Cgale », bien que clichée en castes.
Mais les diversitts individuelles ne sont pas hereditaires,
tandis que les preférences ou avantages sociaux, attachés
aux supériorites personnelles, continuent à se transmettre
sous des formes multiples. Éliminer de la société toutes les
inégalites qui n’expriment pas les inégalités individuelles,
c’est proprement la revolution. J’ai répet bien souvent,
en ce sens, que la révolution pouvait tenir en deux lois,
une loi sur l’heritage, une loi sur l’tducation. Une loi
sur l’héritage, pour faire « partir » à tgalité chacun des
individus qui composent une génération. Une loi sur
l’tducation, ou plutôt sur l’affectation sociale, pour trier,
classer, cultiver l’infinie variété des temperaments « in&
gaux », et pour rétablir l’tgalité en affectant chaque
individu à la tâche sociale que sa vocation naturelle lui
destine.
. .. .. . . ..
La fraternité, de quelque façon qu’on l’entende, n’est pas
prtalable à l’égalité. Elle en résulte. Il n’y a de fraternité
possible qu’entre des hommes libres et égaux. Liberté
et Cgalité (c’est-à-dire Justice) d’abord. La fraternite vient
ensuite, comme une constquence.
D’où vient la feinte obscurité, c’est-à-dire le miroite-
ment? De la même confusion entre le Social et le Politique,
que j’ai signalée avec tant d’insistance à propos du concept
de révolution. Il faut distinguer entre l’égalitt sociale et
l’égalité politique comme entre révolution politique et
277
Droits sociaux
278
Égalité sociale
279
Propriété
280
Proprit?té
281
Droits sociaux
282
Propriété
233
Droits sociaux
284
Prob-iété
285
Droits sociaux
286
Proin-i&é
Raison d’être Si l’homme à l’état de nature est aussi libre qu’on l’a
desgouvernements dit, s’il est le maître absolu de sa personne et de ses biens,
s’il est l’égal des plus gran-ds et s’il n’est assujetti à personne,
pourquoi renoncera-t-il à cette liberté, abandonnera-t-il
cet empire et se soumettra-t-il à la domination et à
l’autorite d’un autre pouvoir? La réponse est évidente :
bien que l’homme ait un tel droit à I’ttat de nature, la
jouissance de ce droit est très incertaine et toujours exposée
aux empittements d’autres hommes; car, si tous sont aussi
souverains que lui, si tout homme est son égal et si la
plupart des hommes ne respectent pas strictement I’équitC
et la justice, la jouissance des biens qu’ils possèdent dans
cet état est très peu sûre et mal assuree. C’est pourquoi
il est dipost à quitter une condition qui, quoique libre,
est pleine de craintes et de dangers continuels, et ce n’est
pas sans raison qu’il cherche à s’associer avec d’autres
qui sont dejà unis, ou qui ont l’intention de s’unir, pour
la préservation mutuelle de leur vie, de leur liberté et
de leurs biens - ce que je designe par le terme gtnéral
de propriété - et qu’il soit tout prêt à le faire.
Par consequent, le but principal que les hommes ont
en vue lorsqu’ils s’unissent en république et se soumettent
à un gouvernement est de préserver leur propriété; cette
protection est loin d’être assurée dans l’état de nature.
. . . Le pouvoir suprême ne peut enlever à aucun homme
une partie de sa propriete sans son consentement : ttant
donné, en effet, que la prtservation de la proprieté est
le but du gouvernement et que c’est à cette fin que les
hommes se groupent en soc&&, cela suppose et exige
necessairement que les hommes possèdent des biens; sinon,
il faut supposer qu’ils perdent, en se groupant en socitté,
ce qui les a incités à s’unir, absurditt? trop grossière pour
pouvoir être soutenue par quiconque.
. . . Chaque homme naft avec un double droit : première-
ment, le droit à la liberté de sa personne, sur laquelle
John Locke aucun autre homme n’a de pouvoir et dont la libre
Angleterre disposition lui appartient; deuxièmement, le droit d’heriter
Second essai sur
le gouvernement civil avec ses frères des biens de son père, avant tout autre
1690 homme. 566
287
Droits sociaux
Dieu La terre n’a pas Cte créée par le tsar, mais par Dieu. Dieu
et la propriktkprivke l’a donnée au premier homme ou à tout le genre humain
a2 la terre pour qu’ils en usent en commun. C’est par la mCchancetC
des hommes que l’ordre Ctabli par Dieu a ttC changé
et qu’aujourd’hui la terre appartient aux seigneurs et
que tous les autres ne la voient qu’à travers eux [. . .]
Discours de
Il est interdit de couper une branche sèche! Le seigneur
paysans molokanes dira : « Elle est à moi! » [. . .] Est-ce pour les seigneurs
(secte religieuse seulement que Dieu a fait la terre, les prés, les bois et les
en Russie)
fïxéverslafin rivières? Si tout cela a Cte crCé pour tous les hommes,
du XIX~ si&cle quand donc Dieu en a-t-il fait cadeau aux seigneurs? 568
2%
Droits sociaux
Dignité Celui qui, ayant du riz sous les yeux, veut s’en procurer
par le travail tout de suite est semblable au voleur et à la bête. On
doit s’en procurer, pour être digne d’être un homme,
après en avoir semC les grains. Celui qui, ayant les biens
et les richesses sous les yeux, veut se les procurer tout de
Sontoku Nmomiya suite est semblable au voleur et à la bête. On doit se les
x787-1856
Japon
procurer, pour être digne d’être un homme, après avoir
Leçons de la nature travaille. 574
290
Travail
291
Droits sociaux
Impôts Les bons rois, comme les nuages, ne reçoivent que pour
Kâlidâsa donner. 581
Raghuvamsa, IV
IV~ s. apr. J.-C.
Traduit du sanscrit
BhEsma dit au roi Yudhisthira :
J’espère que les cuit ivateurs, qui portent en réalité le jour
Mahâbhârata, XII (c’est-à-dire le fardeau) des’ rois et assurent aussi la subsis-
II~ s. av. J.-C. -
le* s. apr.J.-C.
tance des autres hommes ne quittent pas ton royaume,
Traduit du sanscrit Ctant excessivement opprimés. 582
Exemption Une personne qui connaît bien les écritures devrait être
d’impôts exemptée de l’impôt; de même, les femmes de tout rang
social; les garçons qui ne présentent pas encore les signes
de l’adolescence; ceux qui vivent chez leur maître afin
d’étudier; ceux qui font pénitence par dévotion au
Dharma; une personne de la classe la plus humble qui
Apastamba- a pour tâche de laver les pieds de son maître; les aveugles,
Dharmasûtra, II
450-350 av. J.-C. les muets, les sourds et les malades; les ascètes auxquels
Traduit du sanscrit les écritures interdisent d’accepter de l’argent. 584
Impôts modérés Le roi doit extraire des impôts de son royaume comme on
retire le miel d’un gâteau de miel, mais il ne doit pas
Mahâbhârata, XII deranger les abeilles. Il doit [en quelque sorte] traire la
II~ s. av. J.-C. -
ver s. apr.J.-C. vache en tenant compte des besoins du veau et ne pas
Traduit du sanscrit presser les pis trop fort. 585
Travail
294
Travail
Travail des enfants La mine vomit ses forçats et le puits ses esclaves : des
dans les mines troupes de jeunes gens des deux sexes, hélas! bien que
ni leurs vêtements ni leur langage n’indiquent la diffé-
rence; les filles sont vêtues comme des hommes; et des
blasphèmes qui feraient frémir des hommes souillent leurs
lèvres qui ne devraient prononcer jamais que des paroles
de douceur et d’amour. Et cependant ce seront là, quelques-
unes le sont déjà, des méres d’Angleterre. Mais comment
s’etonner de la hideuse grossiéreté de leur langage quand
on songe à la sauvage rudesse de leur vie? Nues jusqu’a la
ceinture, les jambes toujours couvertes d’un pantalon de
toile retenu par une chaîne de fer, qui se rattache à une
ceinture de cuivre, ces jeunes filles anglaises sont con-
damnées à passer douze et quelquefois seize heures par
jour à pousser, traîner, diriger de lourds fardeaux à travers
des chemins souterrains, sombres, bourbeux et d’une
pente rapide. Ces circonstances paraissent avoir échappe
à l’attention de la société formée pour l’abolition de
l’esclavage des négres ; ses dignes membres paraissent avoir
aussi ignore les cruelles souffrances des petits trappers
(enfants chargt?s d’ouvrir et de fermer les trappes). ce qui est
d’autant plus singulier, que plusieurs d’entre eux emploient
eux-mêmes les malheureux enfants.
Voyez-les aussi sortir des entrailles de la terre. Ce sont
des enfants de quatre à cinq ans, plusieurs sont de petites
filles encore jolies, délicates et timides; des fonctions de
la plus grande importance leur sont confiees et les obligent
Enfants à entrer les premiers dans la mine, pour n’en ressortir
au travail que les derniers. Leur travail n’est pas trop rude, il est
dans la boyaux vrai, ce leur serait chose impossible, mais il s’accomplit
d’une mine
de houille
Droits sociaux
Droit aux soins En outre, vous veillerez à ce que dans chaque reparti-
miento soit crCé un hôpital où des soins seront donnés
à tous les Indiens ddmunis de ressources qui habitent là
du gouverneur ou sont de passage, et à ce que le fonctionnement de cet
du Ptrou
aux corregidors hôpital et le traitement des Indiens soient assures dans des
1565 conditions aussi satisfaisantes que possible. 591
296
Travail
297
Droits sociaux
Sieste
Bois colorit
Strasbourg
15’5
Droits sociaux
Justice sociale
300
“.<
.Tustice sociale
30’
Droits sociaux
302
Justice sociale
303
Droits sociaux
» Les parents sont l’est, les maîtres sont le sud, les femmes
et les enfants sont l’ouest, les amis et les compagnons le
nord, les serviteurs et les travailleurs le nadir, les maîtres
de religion et les brahmanes le zénith.
» L’enfant doit servir ses parents, qui sont l’est, de cinq
manières : autrefois, nourri par eux, je vais maintenant
subvenir à leurs besoins; je vais accomplir les devoirs
qui leur incombent; je vais maintenir la lignée et la
tradition de ma famille; je me rendrai digne de mon
héritage.
» Ainsi servis par leur enfant, les parents, qui sont l’est,
montrent de cinq manières leur amour pour lui : ils
l’éloignent du vice, l’exhortent à la vertu, lui donnent
une profession, lui font faire un bon mariage, et, le
moment venu, lui transmettent son héritage.
» C’est ainsi qu’il protège l’est et veille à sa securité.
» Les Clèves doivent servir leurs maîtres, qui sont le
sud, de cinq manières : ils se lèvent (pour les saluer),
se mettent à leurs ordres, apprennent avec zèle, leur
rendent service et écoutent leur enseignement avec
attention.
» Ainsi servis par leurs Clèves, les maîtres, qui sont le
sud, les aiment de cinq manières : ils leur enseignent ce
qu’ils doivent savoir, leur apprennent à retenir ce qui doit
demeurer, leur font connaître les secrets de tous les arts,
disent du bien d’eux à leurs amis et compagnons et
garantissent partout leur sécurité.
» C’est ainsi qu’il protège le sud et veille à sa sécurité.
» L’époux doit servir son épouse, qui est l’ouest, de
cinq manières : il lui témoigne respect, courtoisie et
fidélité, il lui donne de l’autorité et lui offre de quoi
se parer.
» Ainsi servie par son époux, l’épouse, qui est l’ouest,
l’aime de cinq manières : elle s’aquitte bien de ses devoirs,
elle donne l’hospitalité aux gens des deux familles, elle
lui demeure fidèle, veille sur les biens qu’il apporte et
fait preuve en tout de competence et de zèle.
» C’est ainsi qu’il protège l’ouest et veille à sa sécurité.
» Le membre d’un clan doit servir sesamis et sesfamiliers,
qui sont le nord, de cinq maniéres : il leur témoigne
générosité, courtoisie et bienveillance, il les traite comme
il se traite lui-même et il est fidèle à la parole donnée.
» Ainsi servis par lui, ses amis et ses familiers, qui sont
le nord, l’aiment de cinq manières : ils le protègent
lorsqu’il relâche sa vigilance et en ce cas, ils veillent sur
ses biens; ils lui offrent refuge en cas de danger, ne l’aban-
donnent pas dans les épreuves et sont pleins d’attention
envers sa famille.
304
.j%stice sociale
305
Droits sociaux
La stabilitt! sociale Quant à croire que la misère du peuple soit une garantie
repose de sûreté et de paix, l’expérience prouve assez que c’est
sur la pros@ité la plus grande des erreurs. Où y a-t-il plus de bagarres
du peuple que parmi les mendiants? Qui est le plus empressé à
bouleverser l’état de choses existant, sinon celui qui est
mecontent de son lot? Qui s’élance plus temérairement
dans la voie de la révolution que celui qui n’a rien à perdre
et qui espère gagner au changement? Un roi qui serait
méprise et haï de son peuple au point de ne pouvoir tenir
ses sujets en respect que par des rigueurs, des extorsions,
des confiscations, un roi qui les réduirait à mendier, mieux
vaudrait pour lui abdiquer tout d’un coup que d’user
de procédés qui lui gardent peut-être la couronne, mais
Thomas More qui lui enlèvent sa grandeur, car la dignité royale consiste
Angleterre
Utopia à régner sur des gens prospères et heureux, non sur des
1516 mendiants. 612
Il nous faut Vois-tu, mon enfant, un voisin, il faut cultiver son amitié.
cultiver Si tu as peu de choses à manger, donnes-en au voisin;
l’amitit! des voisins si tu as beaucoup, donne-lui-en aussi! Par exemple, tu
es chez toi et tu pars travailler. En ton absence les petits
enfants allument du feu dans la maison, et vlouf! voilà
ta maison qui brûle! Mais si tu as cultivé l’amitit de ton
voisin et que les enfants crient : hou lala! alors il accourt
bien vite, et si le feu n’est pas encore trop grand, il puise
de l’eau et la verse sur la maison. Si elle est déjà complè-
tement en flammes, il s’enveloppe d’une peau, detache
Tradition orale
chagga
le bétail et le pousse dehors. Et s’il trouve de l’aide, il
Tanzanie sauvera encore beaucoup de choses. 613
306
Justice sociale
307
Droits sociaux
Proverbe akan Qui mange seul son miel fait souffrir son estomac. 616
Ghana
303
7ustice sociale
La liberté [Il faut] organiser la société de telle sorte que tout individu,
de tous homme ou femme, venant à la vie, trouve des moyens
par I’égalité à peu près égaux pour le développement de ses différentes
facultes et pour leur utilisation par son travail. La solution
complète de ce problème sera sans doute l’œuvre des
siècles. Mais l’histoire l’a pose et nous ne saurions desor-
mais en faire abstraction sans nous condamner nous-mêmes
à une impuissance complète.
Pour être libre, j’ai besoin de me voir entouré et reconnu
comme tel par des hommes libres. La liberté de tous
- loin d’être une limite de la mienne, comme le prétendent
les individualistes - en est au contraire la confirmation,
la realisation et l’extension infinie. Vouloir la liberté et la
dignité humaine de tous les hommes, voir et sentir ma
liberté confirmée, sanctionnée, infiniment étendue par
l’assentiment de tout le monde - voilà le bonheur, le
paradis humain sur terre.
Faites que tous les besoins deviennent réellement soli-
daires, que les intérêts matériels et sociaux de chacun
deviennent conformes aux devoirs humains de chacun.
Et, pour cela, il n’y a qu’un seul moyen : détruisez toutes
les institutions de l’inégalité; fondez l’égalid Cconomique
Bakounine et sociale de tous, et sur cette base s’élèvera la liberté,
1814476 la moralité, l’humanité solidaire de tout le monde. 622
310
Justice sociale
313
Droits sociaux
3’4
Abus, hdgalités, exploitation
3’5
Droits sociaux
Proverbe khmer Les poissons mangent les fourmis à la montée des eaux;
Cambodge les fourmis mangent les poissons à la décrue. 631
Pauvres Celui qui se rassasie pendant que son voisin a faim n’est
Hadith pas un bon musulman. 632
(Dits du Prophéte)
Talmud
Celui qui humilie publiquement son voisin, c’est comme
Baba Met& s’il versait le sang. 634
EN REGARDANT LA MOISSON
3’6
.-_.-.
-.-, .,.
Abus, inégalitk, exploitation
317
Droits sociaux
319
Droits sociaux
320
Abus, inkgalàtls, exfiloitation
321
Droits sociaux
Mi&e TIBORC
despaysans Les fiers MCraniens montent à loisir
de fringants chevaux : hier un balzan,
un gris aujourd’hui, demain un aubére;
nous, si nous voulons que pousse le grain
nous devons bâter femmes et marmaille.
Pour eux les baffrées n’ont jamais de fin.
Leur corps serait-il dans ses moindres plis
pourvu d’estomac ? C’est presque à le croire.
De nos cheminées ont fui les cigognes
car nous consommons même les déchets.
De nos beaux lopins ils font sans vergogne
leur terrain de chasse et nous en refusent
à jamais l’accès. Ah! malheur à nous
si pour la joie d’une femme malade
ou d’un pauvre gosse atteint de variole
quelque pigeonneau tombe sous nos coups;
Vite au pilori nous sommes cloués.
Le voleur de mille et mille personnes
juge le voleur par nécessité
d’un modeste sou.
B~NK
Vrai que tout cela!
TIBORC
11n’est de lieu saint, monastère, église,
d’où ne monte un air guilleret de flûte.
La musique va si loin et si fort
que les pèlerins dansent au-dehors.
Ah ! si seulement d’un manteau decent
322
Abus, im!galitt?s, exploitation
323
Droits sociaux
L’ÉMIGRÉ
LA MORT DE L’ÉBfIGti
324
..I.L_ I..
Abus, idgalittfs, exploitation
LE SEIGNEUR ET LE PAUVRE
325
- Droits sociaux
LE NOIR
326
Abus, intfgalith, exploitation
327
Droits sociaux
328
Abus, idgalitt?s, exfiloitation
LE MINEUR
329
Droits sociaux
330
Abus, idgalités, exploitation
La mère Elle leur parla encore de ce qui était nouveau pour elle
et lui semblait d’une importance inappréciable. Elle leur
raconta sa pauvre existence pleine d’humiliation et de
souffrance résignée [...] Nicolas et Sophie l’écoutaient,
en silence, attentivement; ils étaient écrasés par le sens
profond de cette histoire d’un être humain que l’on avait
traité comme une bête et qui, pendant longtemps, n’avait
pas compris l’injustice de sa situation, n’avait pas murmure.
Il leur semblait que des milliers de vies parlaient par la
bouche de la mère; tout était banal et terne dans cette
existence - mais il y avait sur terre une quantite innom-
Maxime Gorki brable de gens qui menaient ce genre de vie [. ..] Ainsi,
Russie
La mtre s’elargissant sans cesse sous leurs yeux, *l’histoire de la
Igo6 mère prenait l’importance d’un symbole. 658
331
Les victimes, leurs plaintes
LE VIN ET L’EAU
332
Les uictinus, leurs plaintes
L>ÉPOUSE RÉPUDIÉE
333
Droits sociaux
334
Les uictimes, leurs plaintes
E&met
qui ont faim, la joie éternelle à ceux qui souffrent. Si tous
Sermon sur les droits, si toutes les grâces, si tous les privilèges de
l’éminente dignité l’Évangile sont aux pauvres de J&us-Christ, ô riches! que
des pauvres
dans l’Église vous reste-t-il, et quelle part aurez-vous dans son
16x-i royaume ? 665
335
Droits sociaux
336
” . . . ““,*1 ..I,.*
r ..-
Les victimes, leurs plaintes
337
Droits sociaux
Acheter du pain,
Commander de la bière,
Q ue n’aurions-nous
En travaillant !
Mais nous sommes pauvres.
Vendredi vient,
Jour de festin,
Piètre pitance que l’eau froide
Et le gruau à la sauce aigre!
Nous mangerons du poisson,
De l’anguille du Danube.
Oh, quel délice !
Oh, quel régal!
Le lendemain,
Reprenons le travail.
Dimanche, non,
Point de labeur et point d’effort.
Asseyons-nous,
Les mistreux.
Le vent cuira
Le déjeuner
Et le dfner.
Le brouillard blanc
Garnit notre écuelle,
La nuit nous apporte
des viandes en rêves,
Chacun mangera.
Mais si les plats
Ne sont pas bons,
Les cuisiniers
Chanson
populaire tch*que
Récolteront
xrve siécle Ce qu’ils méritent! 676
CHANSON DE BALADIZ
338
Les victimes, leurs plaintes
339
Droits sociaux
340
Les victimes, leurs blaintes
341
--_
Droits sociaux
342
Les victimes, leurs plaintes
343
Droits sociaux
344
Les victimes, leurs glaintes
345
Droits sociaux
- Et toi?
- Je ne peux pas savoir comment j’étais, vénCré maître.
Moi, je ne peux pas savoir ce que je vaux.
- Bon. Continue.
- Alors, ensuite, notre grand patron saint François a
parlé et il a dit : “De tous les anges, le plus beau, qu’il
vienne. Et que cet ange incomparable soit accompagne
d’un autre ange, un petit, qui soit aussi le plus beau.
Que le petit apporte une coupe d’or pleine du miel le
plus transparent.”
- Et alors? », interrogea le proprietaire.
Les serviteurs indiens tcoutaient; ils ecoutaient le petit
homme avec toute leur attention mais ils étaient inquiets.
« Ma&re, à peine notre grand patron saint François
eut donné cet ordre qu’apparut un ange, brillant, aussi
haut que le soleil. Il s’approcha de notre grand patron,
en marchant lentement. Derrière lui venait un autre ange,
un petit, beau, qui faisait une douce lumière, comme celle
que produisent les fleurs. Il tenait dans ses mains une
coupe d’or.
- Et alors? demanda encore une fois le maître.
- “Grand ange, ordonna saint François, recouvre ce
gentilhomme du miel qui est dans la coupe d’or; que tes
mains se fassent @gères comme des plumes en passant
sur son corps.” Alors, l’ange de haute taille, prenant le
miel dans ses mains, a recouvert tout ton corps, de la tête
aux pieds; et tu t’es redressé, tout seul; sur la splendeur
du ciel, ton corps, rayonnant de lumière, se détachait,
comme si tu avais été en or, transparent.
- C’est ainsi que cela devait être », dit le maître, puis
il ajouta :
« Et toi?
- Tandis que tu brillais dans le ciel, notre grand patron
saint François ordonna : “Que de tous les anges du ciel
vienne le plus mal loti, le plus ordinaire. Que cet ange
apporte un bidon d’essence tout rempli d’excrements
humains.”
- Et alors?
- Alors un vieil ange décrépit, aux pieds tcailleux, qui
n’avait même pas la force de tenir ses ailes en place, se
présenta devant notre saint patron; il arriva bien fatigué,
les ailes tombantes, un grand bidon dans les mains.
“Allons, vieux, commanda notre saint patron à ce mal-
heureux ange, enduis le corps de ce petit homme des
excréments qui se trouvent dans ton bidon; recouvre-le
tout entier, n’importe comment, comme tu pourras. En
vitesse.” Alors, de ses mains noueuses, le vieil ange,
sortant les excréments du bidon, m’en barbouilla tout le
346
Les victimes, leurs plaintes
347
Droits sociaux
SUR LA MISÈRE
348
Les victimes, leurs plaintes
Lt7 sileme Nous ne voyons pas et n’entendons pas ceux qui souffrent
des victimes et tout ce qui est effrayant dans la vie se déroule quelque
part dans les coulisses. Tout est calme, paisible, et seules
protestent les muettes statistiques : tant d’hommes devenus
fous, tant de seaux de vodka bus, tant d’enfants morts
de faim... Et cet ordre des choses est apparemment
nécessaire; apparemment l’homme heureux ne se sent
bien que parce que les malheureux portent leur fardeau
en silence; sans ce silence, le bonheur serait impossible.
C’est une hypnose générale.
349
Droits sociaux
Parler pour ceux Dans la religion, les cinq meilleures choses sont la fidélité,
qui ne parlent pas la générosité, la vertu, la diligence et l’intercession.
Le plus fidèle est celui qui fait aux créatures d’ohrmazd
ce qui leur est le plus profitable.
Le plus généreux est celui qui donne un présent à
quelqu’un dont il n’attend rien en retour dans ce monde,
pas même sa gratitude ni sa faveur.
Le plus vertueux est celui qui lutte contre les démons
spirituels, quels qu’ils soient, et qui, en particulier, reste
fermé à ces cinq démons : la convoitise, l’envie, la luxure,
la colère et l’infamie.
Le plus diligent est celui qui execute ce qu’il a entrepris,
de telle sorte qu’il a toujours l’intime certitude que, dût-il
mourir à l’instant même, il n’aurait rien à changer à ce
qu’il a fait.
Le meilleur intercesseur est celui qui parle au nom
d’une personne incapable de parler et d’exprimer ses
DCnkart plaintes et doleances personnelles. Il ne parle qu’au nom
xxe siécle de son âme, des pauvres et des affligés, et des six élements
Perse terrestres. 687
Une grkve Année 29, IIe mois de la saison P&et, jour 10. Ce jour-là,
duz les ouvriers franchissant l’enceinte de la Nécropole, les ouvriers de
d’une nhofole de l’équipe dirent : « Nous avons faim, dix-huit jours de ce
l’ancienne Esgypte mois se sont dejà C~oulés. » Et ils s’assirent derrière le
temple de Menkhepere. Passèrent le scribe de la Tombe
secrète (?), les deux chefs des ouvriers, les deux délégués
et les deux officiers de police. Ils les apostrophèrent, disant :
« Rentrez ! » Mais eux, avec force serments, dirent :
« Venez, vous! Nous avons affaire au pharaon. » Ils
passèrent le jour à cet endroit, et la nuit dans la NCcropole.
Le scribe de la natte Hednakht et les pères divins de
350
Gr?ue, programmes, lois sociales
35’
Droits sociaux
Justice sociale Car la loi est fidèle temoignage de Dieu, quand elle a
par la loi pour fin d’aider et de défendre les simples et pauvres
Statuts ruraux gens. 692
Communauté des
hommes, Castel10
del Piano, 1571, Italie
Les origines de la Rkpublique à Rome : mesures politiques
prises par Publicola après la chute des Tarquins en faveur du
peuple.
Il permit à qui le voulait de prétendre au consulat et de
briguer cette charge; mais avant de se donner un collègue,
comme il ne savait pas ce qu’il en adviendrait et craignait
qu’il ne lui fît opposition par jalousie ou par ignorance,
il profita de ce qu’il était seul au pouvoir pour prendre
les mesures politiques les plus belles et les plus importantes.
Il commença par compléter le sénat, qui avait été réduit
à un petit nombre par les cruautés des Tarquins d’abord,
puis par la bataille qui venait d’être livrée. On dit qu’il
inscrivit ainsi cent soixante-quatre nouveaux sénateurs.
Ensuite il Cdicta plusieurs lois, dont une, en particulier,
augmenta beaucoup la puissance populaire : c’est celle
qui donnait à un accusé le droit d’en appeler des consuls
au peuple. Une autre loi prononçait la peine de mort
contre ceux qui se seraient emparés d’une charge sans y
avoir été appelés par le peuple. Il en fit une troisième qui
fut un soulagement pour les pauvres, déchargeant les
Plutarque
45/50 - 125 apr.J.-C. plébéiens de tout impôt, ce qui les rendit tous plus disposés
Vie de Publicola à la pratique des métiers. 693
352
Grève, programmes, lois sociales
353
“_
Droits sociaux
354
Grève, programmes, lois sociales
355
Droits sociaux
Nos principes
Pour la reforme de la Patrie !
Brasov, 12124 mai 1848
I. Suppression de la corvee et de toute autre prestation
de travail due par les paysans à leurs propriétaires.
2. Suppression des corvées au profit du prince, des pres-
tations de travaux pour la construction des routes,
et de toutes prestations non retribuées au profit du
pouvoir.
3. Octroi aux paysans du droit à la propriété terrienne,
sans aucune contrepartie.
4. Abolition de tous les privilèges, et, par conséquent,
repartition équitable des charges de l’fitat dans le
peuple tout entier, accès équitable du peuple à tous
les droits politiques et civils.
Programme 5. Reconnaissance des principes de liberté, d’égalité et
rCvolutionnaire
de 1848 de fraternité, dans toute leur signification, comme
en Moldavie fondement des institutions du pays.
rtdigt w
Co&ke Negri
6. Union de la Moldavie et de la Valachie en un seul État
et Aleco Russe roumain indépendant. 705
356
Grève, programmes, lois sociales
357
Droits sociaux
Reyorme agraire On doit aussi faire disparaître toutes les grandes propriétés
qui ont plus de deux lieues de terres labourables parce
que l’agriculture ne peut se développer que si de nom-
breuses personnes s’emploient séparément à faire fructifier
une .petite parcelle qu’ils peuvent entretenir par leur seul
travail; cela n’est pas possible lorsqu’un particulier seul
possède une immense terre inculte, tenant sous sa depen-
dance des milliers d’hommes, journaliers ou esclaves, qu’il
JostlMarfa fait travailler de force, alors même qu’ils peuvent le faire
Morelos
17654315 Ctant propriétaires d’un petit terrain, librement, pour leur
Mexique profit et celui du peuple. 708
358
Grève, programmes, lois sociales
359
La liberté concrète
Egalité et justice
363
La libertt concrète
364
Égalité et justice
Justice et liberté La liberte qui n’est pas fondée sur la justice est un mot vide
Stanislaw Staszic qui ne recouvre que des illusions. Ce sont les plus grands
I 7554826, Pologne tyrans du genre humain qui ont poussé les plus hauts cris
Le genre
humain à la gloire de la liberte. 714
365
La liberte concrète
Critique des droits Avant tout, constatons le fait que les droits de I’homme,
de l’homme skparé les « droits de l’homme »* distincts des « droits du citoyen »*,
de la communautk ne sont rien d’autre que les droits du membre de la soc&%
366
Egalitt! et justice
367
La liberte concrète
368
Droits politiques et conditions honomiques
Droits politiques
et conditions économiques
Rôle du St@age Au lieu de decider une fois tous les trois ou six ans quel
universel membre de la classe dirigeante va « representer » et fouler
aux pieds le peuple au Parlement, le peuple, constitue
en communes, devrait se servir du suffrage universel de
la même manière que tout autre employeur, en quête
d’ouvriers, de surveillants et de comptables pour son affaire,
se sert de son suffrage personnel. Et c’est un fait bien connu
que les sociétés, comme les individus, savent generalement
mettre chacun à sa place et, s’ils font une fois une erreur,
ils savent la redresser promptement. D’autre part, rien ne
KarlMarX pouvait être plus étranger à l’esprit de la Commune que
La guerre civile
en France de remplacer le suffrage universel par une investiture
187x hiérarchique. 719
3%
La liberté concrète
370
Droits politiques et conditions économiques
37’
La liberté concrète
372
Droits politiques et conditions économiques
Le « self- Kautsky :
government »
La discipline du prolétariat n’est pas la discipline militaire;
des producteurs
elle n’est pas l’obéissance passive à une institution établie
Thèses de Kautsky
d’en haut; c’est la discipline démocratique, la soumission
et de Lénine
volontaire à une direction élue et aux résolutions de la
majorite des compagnons. Pour que cette discipline demo-
cratique ait une action dans la fabrique, il faut que le
travail y soit organisé démocratiquement, que la fabrique
démocratique ait remplacé la fabrique autocratique
d’aujourd’hui. Il va de soi qu’un régime socialiste n’aura
rien de plus pressé que d’organiser démocratiquement la
production. Mais si le prolétariat victorieux n’avait pas
de prime abord cette intention, il y serait amené par la
nécessité d’assurer la continuité de la production. On ne
maintiendra dans le travail la discipline qui y est indis-
pensable qu’en introduisant la discipline syndicale dans
le processus de la production.
Tout cela ne pourra pas se faire partout de la même
manière : chaque industrie a son caractère propre, qui
est une indication pour l’organisation de ses ouvriers.
Il y a, par exemple, des exploitations qui ne peuvent pas
se passer d’une organisation bureaucratique, tels les chemins
de fer. Voici quelle pourrait être dans ce cas l’organisation
dtmocratique : les ouvriers éliraient des délégués qui
formeraient une sorte de Parlement ayant pour mission
de régler le travail et de surveiller l’administration bureau-
cratique. D’autres exploitations peuvent être confiées aux
syndicats; d’autres, enfin, peuvent être laissées aux mains
des corporations. Il y a donc dans les industries une très
grande varieté dans l’organisation démocratique, et nous
La révolution
sociale ne pouvons pas espérer voir adopter pour toutes un seul
1902 et même modèle. 726
Lénine :
En ce qui concerne l’organisation nécessaire soi-disant
« bureaucratique », les chemins de fer ne se distinguent
absolument en rien de toutes les entreprises de la grande
374
..,” ._.I..<_
Droits politiques et conditions économiques
375
La liberté concrète
376
Droits politiques et conditions Economiques
HYMNE AU JUGE
377
La liberté concrète
373
Éducation, science
culture
Savoir et culture
La vocation
du savoir Considérez la race dont vous êtes,
Dante créée non pas pour vivre comme brutes
1265-1321 mais pour suivre vertu et connaissance.
Divine comtdie 73’
Enfer
Pas de supkioritd Tel doit donc être le chrétien qu’il ne se glorifie pas
d’un homme au-dessus des autres hommes. Dieu t’a donné en effet
sur un autre d’être au-dessus des bêtes [. . .] C’est là un don naturel :
Makre et disciple toujours tu seras supérieur à la bête. Mais si tu prétends
être supérieur 21un autre homme, tu lui porteras envie
quand tu le verras ton égal. Tu dois vouloir que tous les
hommes soient tes égaux, et, si tu l’emportes sur quelqu’un
Éducation, science, culture
Contre l’orgueil
du savoir
382
Savoir et culture
333
Éducation, science, culture
384
Savoir et culture
385
Instruction pour tous; le maître
336
Instruction pour tous; le maftre
337
L’tcole pour tous Nous n’avons aujourd’hui dans
notre capitale qu’une école, spé-
cialement destinée aux nobles et
aux riches, et pas d’écoles pour
le peuple. C’est à cause de cela
que les enfants du peuple ne
savent où aller pour s’instruire et
que les Ctudiants, pleins d’ardeur
et de curiosité, venant de loin, se
fatiguent de cet aller-retour in-
cessant. Je fonde cet institut et
ie ferai instruire tous les enfants.
Kûkai
Règlements
de l’Institut
Shugei Shuchi In
fondé en 828
à Kyoto, Japon
Réponse d ceux Il y a des hommes (je sais qu’il en existe) qui diront :
qui craignent qu’arrivera-t-il quand tous les hommes seront devenus
I>imtruction sages? L’érudit et l’érudition se rencontreront-ils partout?
pour le peuple Les conditions seront-elles confondues? N’importe qui
enseignera-t-il autrui n’importe quand, ou jugera-t-il les
religions et les systèmes du gouvernement? Voici ce que je
leur répondrai : Les fondements d’un État ou d’une religion
dont la sécurité repose sur l’ignorance et la servitude de
ses sujets ou de ses adeptes sont ntcessairement fragiles.
Une religion authentique et un véritable système de
gouvernement (comme nous en souhaitons au monde
entier) sont des réalités lumineuses et leur sécurité a son
origine dans la lumière, non dans l’obscurité. Il convient
de preciser que nous ne demandons pas que tous les
. . .’
Instruction pour tous; le mahe
d’un tableau tgalité dans l’industrie, et dès lors dans les fortunes; et
historique 1’CgalitC des fortunes contribue necessairement à celle de
ded pro& l’instruction, tandis que l’egalite entre les peuples, comme
de l’esprit
humain celle qui s’établit pour chacun, ont encore l’une sur
1798 l’autre une influence mutuelle. 750
389
Projet de machine
perme ,ttant de lire
Pli sieurs livres
A la fois
xvW siècle
Italie
HOMMAGE A GUTENBERG
390
Instruction pour tous; le maître
Acck des femmes Proclamation des t?lhes du &t!e Blanka Teleki après la rholution
aux t?tudes de mars 1848 :
39’
Éducation, science, culture
Certains des plus sages entre les sages d’Israe1 Ctaient aussi
menuisiers, tireurs d’eau, et malgré cela ils trouvaient le
temps d’étudier la Thora jour et nuit.
392
Instruction pour tous; le maltre
Moïse recevant
les tables de la Loi
xv0 siècle
Allemagne
L.e ma£tre doit J’ai dejà, à plusieurs reprises, formule le vœu que cette
se faire aim8r douce nature puisse se rencontrer chez le maître d’école :
plut& que craindre si je l’ai fait, ce n’est pas par hasard ni sans quelque raison,
et je veux maintenant expliquer pourquoi il faut, à mon
avis, pour élever et instruire convenablement un enfant,
se faire aimer plutôt que craindre, agir par la douceur
plutôt que par la violence [.. .]
Je suis pleinement d’accord avec tous les bons maîtres
sur les objectifs à atteindre : donner aux enfants une solide
instruction et leur faire acquérir les meilleures manières;
remedier comme il convient à tous leurs défauts; deraciner
chacun de leurs vices; mais, en ce qui concerne les moyens
à employer pour arriver à.ces fins, mon avis diffère quelque
peu du leur. Il y a en effet beaucoup de maîtres à l’esprit
si obtus (j’en ai rencontre certains et en connais beaucoup
d’autres par ouï-dire) que, quand ils ont affaire à un
élève peu doue, ils le brisent au lieu de l’assouplir, l’abru-
tissent au lieu de l’améliorer. Et il arrive aussi qu’un maître
soit d’autant plus porte a battre sesélèves qu’un Cvénement
quelconque l’a mis de mauvaise humeur; alors qu’il
devrait être puni de sa bêtise, il prend plaisir à frapper tel
ou tel tcolier, et cela sans motif rtel, sans que cet Ccolier
ait rien fait pour mériter d’être battu. Il s’agit là, direz-
vous, de maftres stupides et il y en a peu. Que ces maftres
393
Éducation, science, culture
394
Instruction pour tous; le mattre
395
Éducation, science, culture
L’éducation est tout L’homme primitif n’est par nature ni bon ni mauvais;
il est tout bonnement un automate, dont le ressort
peut être mis en mouvement par l’exemple,- l’education et
JosC Bonifacio la bonte. Si Caton avait vu le jour au milieu des satrapes
de Audrada
Notes pour
de la Perse, il serait mort méconnu, parmi la foule des
« Civilisation vils esclaves. Si Newton Ctait né parmi les Indiens guaranis,
des Indiens sauvages il n’aurait rien été d’autre qu’un bipède qui serait né
de l’Empire
du Br&il R pauvre; mais un Guarani tlevé par Newton aurait peut-
1823 être occupé sa place. 766
396
Instruction pour tous; le maître
Apastamba- C’est lui (le maftre) qui lui [donne] naissance (d l’enfant)
DharmasQtra, 1 au point de vue de l’instruction. C’est la meilleure nais-
v%ve s. av. J.-C.
Traduit sance. La mère et le père ne donnent naissance qu’à son
du sanscrit corps. 773
398
Le savoir et la nourriture; le savoir et la mtfdecine; joie, poésie, liberté
399
----_.- .
Éducation, science, culture
400
Le savoir et la nourriture; le savoir et la médecine; joie, poésie, liberté
40’
Éducation, science, culture
L’obligation Un médecin qui ignore les vertus des plantes, ou qui les
du savoir sachant de quelques-unes n’étudie point à les apprendre
Blas Valera de toutes, ne sait rien tout à fait, ou du moins fort peu de
Cité par Garcilaso chose. 11 faut donc que, pour meriter la qualité qu’il se
de la Vega
début X~II~ siècle donne, il ait connaissance de toutes les herbes, ou nuisibles
Pérou ou profitables. 782
.
D&it médical Un homme qui prtpare des potions sans être versé dans la
et valeur int?gale medecine ou la pratique des charmes, qui ignore tout des
de la vie humaine symptômes des maladies et qui cependant réclame de
l’argent au malade, doit être traité comme un voleur;
c’est un menteur. S’il prescrit une potion à un serviteur
et si celui-ci ne guérit pas et finit par mourir, l’amende
sera fixée à 4 600. S’il prescrit une potion à un homme
[important] et si cet homme ne guérit pas et meurt,
Code l’amende sera de IO ooo. S’il prescrit une potion à un
Kut&raç$stra
xl+ siècle brahmane et si le brahmane ne guérit pas et meurt,
Java l’amende sera de 20 ooo. 783
402
Le savoir et la nourriture; le savoir et la médecine; joie, poésie, liberté
403
Éducation, science, culture
Leçon de chant
aux oiseaux
Fin XV~ siècle
Suède
LA VOCATION DU POÈTE
Discours prononctf pour Je 84e anniversaire de la mort de Pouchkine
405
Éducation, science, culture
406
407
40%
Le savoir et la nourriture; le savoir et la médecine; joie, poésie, liberté
409
Servitude et violence
.- . ..._ -..----..--
L’esclavage contraire à la nature humaine
L)homme La force, c’est ce qui fait de quiconque lui est soumis une
et la force chose. Quand elle s’exerce jusqu’au bout, elle fait de
l’homme une chose au sens le plus littéral, car elle en fait
un cadavre. Il y avait quelqu’un, et, un instant plus tard,
il n’y a plus personne [. . .]
Du pouvoir de transformer un homme en chose en le
faisant mourir procède un autre pouvoir, et bien autrement
prodigieux, celui de faire une chose d’un homme qui
reste vivant. Il est vivant, il a une âme; il est pourtant
une chose. Être bien étrange qu’une chose qui a une âme;
étrange état pour l’âme. Qui dira combien il lui faut à
tout instant, pour s’y conformer, se tordre et se plier sur
elle-même? Elle n’est pas faite pour habiter une chose;
quand elle y est contrainte, il n’est plus rien en elle qui
ne souffre violence [. . .]
Ainsi la violence écrase ceux qu’elle touche. Elle finit
par apparaître extérieure à celui qui la manie comme à
celui qui la souffre; alors naît l’idée d’un destin sous
lequel les bourreaux et les victimes sont pareillement
innocents, les vainqueurs et les vaincus frères dans la
même misère. Le vaincu est une cause de malheur pour le
vainqueur comme le vainqueur pour le vaincu [. . .]
Il faut, pour respecter la vie en autrui quand on a dû
se mutiler soi-même de toute aspiration à vivre, un effort
de générosité à briser le cœur [. . .] Faute de cette géné-
rosité, le soldat vainqueur est comme un fltau de la nature;
possédé par la guerre, il est autant que l’esclave, bien que
d’une manière tout autre, devenu une chose, et les paroles
sont sans pouvoir sur lui comme sur la matière. L’un et
l’autre, au contact de la matière, en subissent l’effet infail-
lible, qui est de rendre ceux qu’elle touche ou muets ou
sourds [. . .]
Telle est la nature de la force. Le pouvoir qu’elle possède
de transformer les hommes en choses est double et s’exerce
de deux côtés; elle pttrifie différemment, mais également,
les âmes de ceux qui la subissent et de ceux qui la
manient [. . .]
Quoi qu’il en soit, ce poème [l’Iliade] est une chose
miraculeuse. L’amertume y porte sur la seule juste cause
d’amertume, la subordination de l’âme humaine à la force,
c’est-à-dire, en fin de compte, à la matière. Cette subor-
dination est la même chez tous les mortels, quoique l’âme
la porte diversement selon le degré de vertu. Nul dans
l’Iliade n’y est soustrait, de même que nul n’y est soustrait
4’3
Servitude et violence
414
L’esclavage contraire à la nature humaine
4’5
Servitude et violence
Limites L’auteur rencontre, pendant son voyage, un vieil ami juge, qui
de la soumission lui raconte l’histoire suivante :
au droit Un homme de basse origine s’ttant tlevé au rang d’assesseur, devient
le maître de plusieurs centaines de paysans, qu’il exploite et tyrannise.
L’un de ses deux fils prépare le rapt et le viol d’une jeune paysanne
le jour même de ses noces. Une rkvolte des paysans éclate contre
les maîtres, et le père et les deux fils sont tu&.
Malgré toutes les pressions et les menaces de la classe des seigneurs,
le narrateur, qui doit juger les paysans devenus meurtriers, plaide
ainsi leur cause :
416
L’esclavage contraire à la nature humaine
4’7
Servitude et violence
Esclavage et exploitation
math-e et esclave
Bible hébraïque DIEU. Les enfants d’Israël sont mes serfs à moi,
Ltitique, 25
et le Talmud commente :
Talmud
Keduchin, 22 . . . mais pas des serfs pour des serfs. 804
418
Esclavage et exploitation.; maftre et esclave
4’9
Rachat L+T pape intervient auprès d’un kvêque pour la lib&t&on des
prisonniers de guerre rkduits en esclavage par les Lombards
Grtgoire le Grand Qu’il faille s’occuper du rachat des prisonniers, c’est ce
pape, vie siècle
Registrum que nous enseigne très clairement la sanction et des saints
epistularum canons et des lois du monde. 809
420
Esclavage et exploitation; ma£tre et esclave
422
Esclavage et exploitation; maitre et esclave
sera la plus neuve que vous ayez jamais ouïe, la plus âpre
et la plus dure que vous ayez jamais pense ouïr [. . .] Cette
voix vous dit que vous êtes tous en état de pecht mortel,
et que dans cet état vous vivez et mourez à cause de la
cruauté et de la tyrannie dont vous usez à l’égard de ce
peuple innocent. Dites, de quel droit et selon quelle justice
tenez-vous ces Indiens dans une si cruelle et horrible
servitude? Par quelle autorité avez-vous livré des guerres
aussi détestables à ces gens, qui vivaient tranquillement et
pacifiquement dans leurs maisons et leurs terres? [. . .]
Comment pouvez-vous les maintenir ainsi dans l’oppression
et l’épuisement, sans leur donner à manger ni soigner leurs
maladies, qui sont dues aux travaux excessifs dont vous les
accablez et dont ils se meurent entre vos mains? Ou
plut&, c’est vous qui les tuez pour les depouillér et vous
emparer chaque jour de leur or. Quel soin prenez-vous
de leur instruction? [. . .] Ces gens-là, ne sont-ils pas des
hommes? N’ont-ils pas des âmes douées de raison?
N’êtes-vous pas tenus de les aimer comme vous-mêmes ? [. . .]
Soyez sûrs que, dans l’état où vous vous trouvez, vous ne
Anton de Montesiuca
Sermon
pouvez pas plus vous sauver que les Maures ou les Turcs,
I~XOOU15II qui n’ont pas, et ne veulent pas, la foi en Jésus-Christ. 818
Droit de contracter Notre volonte est que les Indiens et les Indiennes soient,
librement mariage comme ils doivent l’être, entièrement libres de se marier
avec qui ils désirent, tant avec des Indiens qu’avec des
naturels des royaumes qui nous appartiennent ou avec
Décret promulgué
des Espagnols nés aux Indes, et qu’on n’y mette nul
nar Ferdinand V empêchement. Et Nous interdisons qu’aucun de nos
et la reine Jeanne ordres passés ou des ordres qui seront donnés en notre
en 1514
ainsi que par nom puisse empêcher ou empêche les mariages entre
PhilippeU en 1556 Indiennes ou Indiens et Espagnols ou Espagnoles. 819
423
Servitude et violence
424
Hommes libres Tous ces Indiens qui vivent dans ce que l’on nomme des
« repartimientos » sont des hommes libres et sui juris,
en vertu tant du droit naturel, quad omnes homines fait
liberos, que des déclarations apostoliques faites par Paul III
en 1537, et par d’autres SOUVerainS pontifes Cpi Ont affiIT&
que tous ces Indiens sont des personnes libres avant d’avoir
reçu le baptême, et à plus forte raison après l’avoir reçu,
qu’ils ne peuvent être privés de leur liberte et qu’ils doivent
au contraire en jouir au même titre que les Espagnols
et tous les hommes libres dans toutes les nations chrétiennes.
425
Servitude et violence
Contre 11 est Ccrit dans les Épîtres : Toute la loi est contenue dans
le servage cette parole : Tu aimeras ton prochain comme toi-
même [...] Or nous retenons chez nous des serviteurs du
Christ. Le Christ appelle tous les hommes frères; or chez
nous il est des serfs, les uns fugitifs restitués, les autres par
Mathieu Bdkin
attribution, les autres par acte d’asservissement absolu.
hobereau:condamné Pour moi, je remercie mon Dieu : tout ce que j’avais
comme hérétique comme actes d’asservissement, je les ai déchirés, et les
et enfermé A vie
à Volokolansk e;:;iz
hommes que je garde, c’est de leur plein gré : qui se trouve
bien reste, les autres s’en vont oil ils veulent. 825
426
Esclavage et exploitation; maftre et esclave
Passion de l’or Ils offrirent aux Espagnols des oriflammes d’or, des
oriflammes de plumes de quetzal et des colliers d’or.
Devant ces présents leurs visages s’illuminent, leur joie est
immense, les Espagnols sont aux anges. Comme des singes
ils prennent l’or à pleine main, et le plaisir les renverse. Un
sang nouveau coule en leurs veines et leur embrase le cœur.
Une soif inaltérable, assurément, les étreint. Enfles par
le désir, cette faim les dévore. Comme des porcs affamés
ils convoitent cet or.
Et ils saisissent les oriflammes d’or avec avidité, les
agitent de droite et de gauche, examinent une face, puis
Sahagun l’autre. Ils se conduisent en barbares; tout ce qu’ils
xvP siècle
Mexique profèrent est barbare. 827
L-es intrus Par la seule folie des temps, par la seule folie des prêtres,
apportent est entrée en nous la tristesse, est entré en nous le « chris-
le malheur tianisme ». Oui, les « Très Chrétiens » sont venus avec le
vrai Dieu; alors commença pour nous le temps de la misère,
le temps de 1’ « aumône », source de nos haines secrètes,
le temps des combats avec des armes à feu, le temps des
rixes, le temps des spoliations, le temps de l’esclavage
pour dettes, le temps de la mort pour dettes, le temps des
luttes perpétuelles, le temps de la souffrance.
Avant la venue Il leur était mesuré, le temps où ils pouvaient contempler
des Blancs la grille des étoiles; là veillaient sur eux les dieux, qui
les regardaient de leur prison d’étoiles. Alors, tout était
bon, et ils furent abattus.
Ii y avait en eux de la sagesse. Ils ne connaissaient pas
le péché. Ils n’avaient pas de sainte dévotion. Ils vivaient
en bonne sante. Ils ne connaissaient pas la maladie, ils
ne souffraient pas des membres, ils ne connaissaient pas
les fièvres, ils ne connaissaient pas la variole, ils ne con-
naissaient pas les fluxions, ils ne connaissaient pas la
douleur des entrailles, ils ne connaissaient pas la con-
somption. Alors, ils se portaient bien.
Quand les Blancs Il n’en fut] pas de même quand les Blancs arrivèrent.
vinrent Ils leur apprirent la peur et vinrent fletrir leurs fleurs.
Pour que vive leur fleur, ils saccagèrent et piétinèrent
la fleur des autres.
Ils n’avaient ni grande connaissance, ni langue sacrée,
ni Savoir divin, ces représentants des Dieux qui arrivèrent
ici. Châtrer le soleil! voilà ce qu’ont fait les étrangers!
Et ici, perdus dans ce peuple, sont restés les fils de leurs
Chilâm Balam fils, qui ont subi son amertume.
de Chumayel
Livre sacrt des Ma$ss Esclaves sont les paroles, esclaves les arbres, esclaves les
Ankique centrale pierres, esclaves les hommes, quand ils viennent ! 828
427
Servitude et violence
428
Esclavage et exploitation; mahe et esclave
Justification Mais ce droit [de propriété] est moins dtveloppé chez eux
de I’exploitation que dans les autres pays; il n’est donc pas nécessaire, pour
Domingo Muriel les en priver, de trouver des raisons aussi graves que pour
j&uite espagnol l’enlever aux autres peuples; en effet ils jugent leur vie
professeur
à l’Univer& et leur liberté, comme d’ailleurs la vie et la liberté d’autrui,
de Cordoba chose de peu d’importance. 832
del Tucumhn
AcFth * 79 1
429
Servitude et violence
4
430
Esclavage et exploitation; maEtre et esclave
43’
Servitude et violence
43’
_.
Esclavage et exjloitation; maftre et esclave
433
-
Servitude et violence
434
hkclavage et exploitation; mattre et esclave
435
Servitude et violence
436
Esclavage et exploitation; maCtreet esclave
437
Servitude et violence
LE NOIR :
438
Esclavage et exploitation; maftre et esclave
439
Servitude et violence
440
Esclavage et exploitation; maftre et esclave
Dbisàon ~ESCLAVE :
Obeir, c’est partager le pouvoir de son maftre.
UN AFFRANCHI :
Quelle merveille de se sentir un de Nous.
UN DICTATEUR :
Karel Capek Je leur ai ravi la libertc! mais en retour
&rivain tchéque
r8go-1938 Je leur ai donne confiance en eux-mêmes. 850
L’homme contre Mieux valent la prison et les fers qu’une liberté d’esclave.
l’esclavage 851
Julius Gregr
ecrivain tch6que
I8y-x8g6
441
Servitude et violence
La patience Parmi les vertus les plus admirables et les plus rares des
des o@Gntfs Indiens, je citerai la patience, pour deux motifs principaux :
en premier lieu parce qu’ils vivent dans la misère et sont
accables de durs travaux, et en second lieu parce qu’elle
est très profonde et très intense et qu’ils n’émettent jamais
le moindre soupir, gémissement ou plainte [. . .]
En effet, quels que soient le nombre et la gravité des
maux qu’on leur fait subir, il est bien rare que, mus par
la colère ou la fureur, ils cherchent a se venger ou à
442
Obbressàonet libtfration: soumission et rt?volte
Lib&ation Quand tous les désirs qui habitent dans le cœur de l’homme
intf!rieure sont kart&, le mortel devient immortel et [même] il
Katha-Upanishads, II accède au Brahman [c’est-à-dire à l’état de délivrance].
ve s. av. J.-C.
Traduit du sanscrit 856
Quel que soit le plaisir que la chair procure dans ce monde
Mahâbhârata, XII et quel que soit le grand plaisir que l’on goate dans le ciel,
II~ s. av.J.-C.-
xer s. apr.J.-C. l’un et l’autre ne valent pas la seizième partie du plaisir
Traduit du sanscrit qui résulte de la suppression de tout désir. 857
443
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Servitude et violence
GRATIS
447
. --
Le droit contre la force
R.2gn-ede la force, Que se passe-t-il quand la force fait loi? La repense est
mantfeste simple : logiquement, les grands attaquent les petits, les
forts dépouillent les faibles, la majorité maltraite la
minorité, les rusés trompent les simples, les nobles méprisent
&ole de Mo-Tseu
Ve s. av. J.-C. les plebéiens, les riches dédaignent les pauvres et les
Chine jeunes raillent les vieux. 868
449
- -
Le droit contre la force
450
Le droit contre la force et l’arbitraire
45’
Le droit contre la force
Droits d’autrui Porter atteinte aux droits d’autrui pour faire triompher
Proverbe akan les siens, c’est aller à la déception. 875
Ghana
452
.~-” -_I^“_-.--“..“.___IX-.-. ...” - -“” ^...” . . I _. __” .- 11.-1-4--,1” --_._ l...” _ _-.
D&on&ations, dz$mation, prison, torture, peine de mort, violence, vengeance
453
--. --- -
Le droit contre la force -
« NEMINEM CAPTIVABIMUS »
454
Dhwnciations, dayamation, prison, torture, peine de mort, violence, vengeance
Contre la prison C’est une dangereuse invention que celle des gehenes,
et la torture et semble que ce soit plustost un essay de patience que
de veritt. Et celuy qui les peut souffrir cache la verité,
et celuy qui ne les peut souffrir. Car pourquoy la douleur
me fera elle plustost confesser ce qui en est, qu’elle ne me
forcera de dire ce qui n’est pas? Et, au rebours, si celuy
qui n’a pas fait ce dequoy on l’accuse, est assez patient
pour supporter ces tourments, pourquoy ne le sera celuy
qui l’a fait, un si beau guerdon que de la vie luy estant
proposé? Je pense que le fondement de cette invention
est appuyé sur la consideration de l’effort de la conscience.
Car, au coupable, il semble qu’elle aide à la torture
pour luy faire confesser sa faute, et qu’elle l’affoiblisse;
et, de l’autre part, qu’elle fortifie l’innocent contre la
torture. Pour dire vray, c’est un moyen plein d’incertitude
et de danger.
Que ne diroit on, que ne feroit on pour fuyr à si griefires
douleurs? [...] D’ou i‘1 ad vient que celuy que le juge a
gehenné pour ne le faire mourir innocent, il le face mourir
et innocent et gehenné. Mille et mille en ont chargé leur
teste de fautes confessions.
Mais tant y a que c’est, dict on, le moins mal que
l’humaine foiblesse aye peu inventer.
Bien inhumainement pourtant et bien inutilement,
à mon advis! Plusieurs nations, moins barbares en cela
que la grecque et la romaine qui les en appellent, estiment
horrible et cruel de tourmenter et desrompre un homme
de la faute duquel vous estes encore en doubte. Que
peut il mais de vostre ignorance? Etes-vous pas injustes,
qui, pour ne le tuer sans occasion, luy faites pis que le
tuer? Qu’il soit ainsi : voyez combien de fois il ayme
mieux mourir sans raison que de passer par cette infor-
Montaigne
ESSaiS mation plus penible que le supplice et qui souvent, par
1580-1588 son asprete, devance le supplice, et l’execute. 884 .
LE PRISONNIER
455
Le droit contre la force
456
457
Le droit contre la force
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D.4wnciations, dxamation, prison, torture, peine de mort, violence, vengeance
459
Le droit contre la force
ARTICLE HOMME
460
Dknonciations, di$mation, pràson, torture, peine de mort, violence, vengeance
Prison
xvma siécle
Russie
461
Le droit contre la force
DE LA MORT
462
Dbonciations, daxamation, ption, torture, peine de mort, violence, vengeance
LE VERDICT
Loi contre les actes Si un individu attaque une personne avec une hache ou
de violence un couteau, et si cette personne est gravement blessée,
l’agresseur doit verser une indemnité à la victime, pour
l’achat des médicaments, jusqu’à la guérison totale. En
463
Le droit contre la force
464
Contre la guerre; le droit jusque dans la guerre
L.aibonne vengeame
Contre la guerre
le droit jusque dans la guerre
R&ablissement Puis je dis : Ce que vous faites n’est pas bien. Ne devriez-
a%la paix vous pas marcher dans la crainte de notre Dieu, pour
n’être pas insultts par les nations nos ennemies? Moi
aussi, et mes frères et mes serviteurs, nous leur avons
465
Le droit contre la force
466
Contre la guerre; le droit jusque dans la guerre
467
Le droit contre la force
Lois de la guerre Il y a les lois de la guerre, qu’il ne faut pas garder moins
religieusement que celles de la paix. Lors même qu’on est
en guerre, il reste un certain droit des gens qui est le fonds
Ftnelon de l’humanite même : c’est un lien sacre et inviolable
1651-1715 entre les peuples, que nulle guerre ne peut rompre. 920
L+Tdroit desgens Sitôt que les hommes sont en société, ils perdent le senti-
ment de leur faiblesse; l’égalité qui était entre eux cesse,
et l’état de guerre commence.
Chaque societe particulière vient à sentir sa force : ce
qui produit un état de guerre de nation à nation. Les
particuliers dans chaque socitté commencent à sentir leur
force; ils cherchent à tourner en leur faveur les principaux
avantages de cette société : ce qui fait entre eux un état
de guerre.
Ces deux sortes d’état de guerre font établir les lois parmi
les hommes. ConsidCrb comme habitants d’une si grande
planète, qu’il est nécessaire qu’il y ait diffikents peuples,
ils ont des lois dans le rapport que ces peuples ont entre
eux : et c’est le droit des gens. ConsidCrb comme vivant
dans une sociéte qui doit être maintenue, ils ont des lois
dans le rapport qu’ont ceux qui gouvernent avec ceux
qui sont gouvernés : et c’est le droit politique. Ils en ont
encore dans le rapport que tous les citoyens ont entre
eux : et c’est le droit civil.
Le droit des gens est naturellement fondé sur ce principe,
que les diverses nations doivent se faire dans la paix le
plus de bien, et dans la guerre le moins de mal qu’il est
possible, sans nuire à leurs vtritables interêts.
L’objet de la guerre, c’est la victoire; celui de la victoire,
la conquête; celui de la conquête, la conservation. De ce
principe et du precedent doivent dtriver toutes les lois
qui forment le droit des gens.
Toutes les nations ont un droit des gens; et les Iroquois
mêmes, qui mangent leurs prisonniers, en ont un. Ils
Montesquieu envoient et reçoivent des ambassades; ils connaissent des
De l’esprit
des lois droits de la guerre et de la paix : le mal est que ce droit
1746 des gens n’est pas fondé sur les vrais principes. 921
469
Le droit contre la force
Création de la Croix-Rouge
Il y a donc là un appel à adresser, une supplique à présenter
aux hommes de tout pays et de tout rang, aux puissants
de ce monde comme aux plus modestes artisans, puisque
tous peuvent, d’une manière ou d’une autre, chacun dans
sa sphère et selon ses forces, concourir en quelque mesure
à cette bonne œuvre. Un appel de ce genre s’adresse
aux dames comme aux hommes, à la princesse assise
sur les marches d’un trône comme à l’humble servante
orpheline et dévouée, ou à la pauvre veuve isolée sur la
terre, et qui desire consacrer sesdernières forces au soulage-
ment des souffrances de son prochain ; il s’adresse au
général ou au marechal-de-camp, comme au philanthrope
et à l’écrivain qui peut, du fond de son cabinet, developper
avec talent, par ses publications, une question embrassant
l’humanité entière, et, dans un sens plus restreint, chaque
peuple, chaque contrte, chaque famille même, puisque
nul ne peut se dire à l’abri des chances de la guerre.
. . . Il est d’autant plus important de se mettre d’accord
et d’adopter d’avance des mesures que, lors d’un com-
mencement d’hostilites, les belligérants sont déjà mal
disposés les uns envers les autres, et ne traitent plus les
questions qu’au point de vue unique de leurs res-
sortissants [.. .]
Enfin, à une époque où l’on parle tant de progrès
et de civilisation, et puisque les guerres ne peuvent être
toujours Cvitées, n’est-il pas urgent d’insister pour que l’on
cherche à en prevenir, ou tout au moins à en adoucir
Henri Dunant les horreurs, non seulement sur les champs de batailles,
Suisse mais aussi et surtout dans les hôpitaux, pendant ces
Un souvenir
de Solferino semaines si longues et si douloureuses pour de malheureux
1662 blessés? 922
470
Contre la guerre; le droit jusque dans la guerre
47’
Le droit contre la force
Art. 6
Les militaires blessésou malades seront recueillis et soignés,
à quelque nation qu’ils appartiennent.
Les commandants en chef auront la faculté de remettre
immédiatement aux avant-postes ennemis les militaires
ennemis blesséspendant le combat, lorsque les circonstances
le permettront et du consentement des deux parties.
Seront renvoyés dans leurs pays ceux qui, après guérison,
seront reconnus incapables de servir.
Les autres pourront être également renvoyés, B condition
de ne pas reprendre les armes pendant la durée de la
guerre.
Les tvacuations, avec le personnel qui les dirige, seront
couvertes par une neutralité absolue.
Art. 7
Un drapeau distinctif et uniforme sera adopté pour les
hôpitaux, les ambulances et les Cvacuations. Il devra être,
en toute circonstance, accompagne du drapeau national.
Un brassard sera également admis pour le personnel
neutralise!, mais la delivrance en sera laissée à l’autorité
militaire.
Le drapeau et le brassard porteront croix rouge sur fond
blanc.
Art. 8
Les dkails d’exécution de la prbente convention seront
réglés par les commandants en chef des armees belli-
gerantes, d’après les instructions de leurs gouvernements
respectifs, et conformément aux principes généraux tnonces
dans cette convention.
Art. g
Les Hautes Puissances contractantes sont convenues de
communiquer la présente convention aux gouvernements
qui n’ont pu envoyer des plénipotentiaires à la Conference
internationale de Genève, en les invitant à y accéder;
le protocole est, à cet effet, laissé ouvert.
Art. IO
La presente convention sera ratifiée, et les ratifications
en seront echangées à Berne, dans l’espace de quatre mois,
ou plus tôt si faire se peut.
En foi de quoi, les pltnipotentiaires respectifs l’ont
convention signée et y ont apposé le cachet de leurs armes.
instituant
la Croix-Rouge Fait à Genève, le vingt-deuxième jour du mois d’août
internationale de l’an mil huit cent soixante-quatre. 923
472
_ .“_. )--.“M-, _ _” “_ .” *
Contre la guerre; le droit jusque dans la guerre
473
Le droit contre la force
Albert Camus dont vous aimiez serrer la main, nous avons du faire taire
France notre passion de l’amitié. 925
LA CITADELLE DE KAO-YEOU
Citadelle de Kao-yeou;
Qu’il est long ton rempart!
Sur le rempart on a seme du blé, à son pied plante des
mûriers.
Autrefois tu étais plus solide que le fer;
Tu es devenue champ qu’on laboure et qu’on plante.
Mon unique souhait est que, pour mille et dix mille ans,
Tout l’horizon des quatre mers soit pour nous la
frontière !
Kie Hi-sse.u
Qu’ombreux sont les mûriers,
Vastes les champs de blé.. .
’ ’ 74&‘m2 Qu’il n’y ait plus jamais ni rempart ni fossé! 926
474
Identité nationale
et indépendance
--
&galité entre les nations et les peuples
droit de chacun à l’existence
477
Identité nationale et indeoendance
Dignité Tous les êtres humains sont des hommes : tous possèdent
humaine entendement et volonte, les cinq sens extérieurs et les
quatre sens intérieurs, et sont poussés à les satisfaire; tous
aiment le bien, jouissent du bon et du beau, rtprouvent
et abhorrent le mal.
Bartolomé Il n’y a pas et il ne peut y avoir de nation, si féroce,
de las Casas si dtpravte qu’elle soit, qui ne puisse être convertie à
Historia
de las Indias toutes les vertus politiques et à toute l’humanitt de l’homme
‘547 domestique, politique et raisonnable. 929
Proverbe turc Chaque pays est [pour ses habitants] aussi sacre que les
cité au XVe siècle autres. 930
473
Egalité entre les nations et les peuples, droit de chacun à l’existence
479
Identité nationale et indépendance
BERTHA
Mais, Madame,
De ce peuple toujours j’ai voulu le bonheur.
11 aurait dans l’Autriche un puissant protecteur,
Et, libre désormais de toute inquiétude...
BERTHA
BERTHA
Schiller
Guillaume Tell S’il en était ainsi, je serais plus certaine
acte III, sc6ne n D’assurer mon bonheur. - Combien ai-je à souffrir
1804 En voyant dans celui que je voudrais chérir
Traduit par
Thbdore Braun Un homme meprisé, qui mérite de l’être! 933
1
Oh, tu es pour l’Europe, sérieuse nation juive,
Un monument, brisé quelque part en Orient,
Dont les dtbris en tous lieux dispersés
Portent chacun l’éternel hieroglyphe!
L’homme du Nord, dans ses bois de sapins,
Quand il t’a rencontree, ne peut que pressentir
Le solaire reflet de ta patrie qui, dans l’azur,
Comme Moïse dans les eaux du Nil,
A baigné; et il dit : « Grand celui qui fut porté si haut
Et s’écroula; et comme vous, se tait. »
II
Nous, fils du Nord, à la crinière fauve,
Nous, nuages neigeux d’une neigeuse histoire,
Sans passer par la lettre, et sans quitter la terre,
Voyons directement les hauts-lieux du ciel :
Comme les fils d’Agar, de par le fait du sol,
Et les fils de Sarah, de par la grâce de nos pères,
Avant les autres, et tout differemment,
Nous vous avons reconnus; et non par fatigue;
Lorsque le noble a partagé ses armes
Avec vous - il y mit la Croix qui ne ment pas.
III
L’histoire apparemment n’est qu’un dtsordre,
Mais en fait elle est force immense et harmonie.
Car c’est comme un contrat
Qu’un archange là-haut tient en sa garde.
Et voilà : aux pavés de Varsovie, le Juif
Monte d’un même cœur que le Polonais,
Cyprian Kamil - Alors que les nations terrestres les plus riches
Non&l Lui offraient de ces croix, non dont on agonise
Pologne
Traduit Mais dont on s’enrichit, il a prCférC
par Y. Bonnefoy Frapper du bras désarmé de David. 937
Traditions menacéesou dktruites
Perte d’identité C’est un crime contre la raison que de detruire les dieux
que l’on adore, jamais cela ne s’est fait par la volonté
Bartolomé des fidèles. Il n’est personne pour consentir à abandonner
Historia
de Las Casas de plein gré le Dieu véneré depuis toujours, ou rejeter les
de las Indias croyances qui l’ont impregné dès le sein maternel et que
‘547 ses ancêtres ont vénérées. 940
433
Identité nationale et indépendance
484
Traditions menaceesou dktruites
Respect des hommes Refusez-vous absolument à semer dans leurs territoires les
et peuples d@rents germes d’aucun parti, espagnol, français, turc, persan ou
et de leurs usages autre [. . .] Ne mettez aucun zèle, n’avancez aucun argu-
ment pour convaincre les peuples de changer leurs rites,
leurs coutumes et leurs mœurs, à moins qu’ils ne soient
tvidemment contraires à la religion et à la morale. Il est
absurde de transporter chez les Chinois la France,
l’Espagne, l’Italie ou quelque autre pays d’Europe.
N’introduisez pas chez eux nos pays, mais la foi [. . .]
Il est pour ainsi dire inscrit dans la nature des hommes
d’aimer, de mettre au-dessus de tout au monde les tra-
ditions de leur pays et ce pays lui-même. Aussi n’y a-t-il
pas de plus puissante cause d’éloignement et de haine
que d’apporter des changements aux coutumes propres
Instruction a l’usage à une nation [. . .] Que sera-ce si, les ayant abrogees, vous
des vica&s
apostoliques
cherchez à mettre à la place les mœurs de votre pays,
en partance pour les introduites du dehors? Ne mettez donc jamais en parallèle
royaumes chinois les usages de ces peuples avec ceux de l’Europe. Bien
du Tonkin
et du Cambodge au contraire, empressez-vous de vous y habituer. Admirez
1659 et louez tout ce qui mérite louange. 944
----
Identité nationale et independance
Une langue unique Entre les principaux règlements que firent les Incas, et
lie les fmples qu’ils inventèrent pour le bon gouvernement de leur
empire, je trouve fort remarquable le soin qu’ils eurent
que tous leurs sujets apprissent la langue de la Cour, qui
est celle qu’ils appellent aujourd’hui le langage général,
établissant pour cet effet des professeurs exprès tires du
nombre des Incas privilégiés. Il est nécessaire de savoir
à ce propos que les Incas avaient une autre langue parti-
culière, qu’ils parlaient entre eux, et que les autres Indiens
n’entendaient pas, et même qu’il ne leur était pas permis
d’apprendre, parce qu’ils tenaient ce langage pour
divin. Mais depuis l’on m’a écrit du Pérou que l’usage
de cette langue est entièrement perdu, à cause de la
révolution qui s’est faite dans cet empire. Il y avait deux
principales raisons qui obligeaient ces rois à faire apprendre
cette langue générale à leurs sujets. La première est qu’il
n’etait pas possible qu’ils eussent ce nombre de
truchements, ou d’interprètes, qu’il leur fallait avoir
nécessairement pour répondre à une si grande diversité
de langues et de nations, qui étaient dans l’étendue de
leur empire. Voilà pourquoi les Incas voulaient que leurs
sujets s’entendissent entre eux, et qu’ils parlassent bouche
à bouche et non par un tiers, afin que leurs affaires en
allassent mieux. Ajoutons qu’une seule parole qu’ils
oyaient dire à leur prince les consolait beaucoup mieux
que toutes celles qui leur pouvaient être dites par ses
truchements ou par ses ministres. La seconde raison était
[le désir] que les nations étrangères qui se trahissaient et
qui se faisaient une cruelle guerre parce qu’elles ne
s’entendaient pas, communiquassent [entre elles] à l’avenir,
et qu’ayant moyen de parler ensemble elles s’entre-
aimassent, se dépouillant de cette humeur brutale et
farouche qui les faisait vivre en mauvaise intelligence.
Cependant, par cette invention judicieuse, les Incas
apprivoisèrent et unirent d’une amitié très étroite un si
grand nombre de peuples, tous différents en coutumes,
en mœurs et en idolâtrie, que c’était une merveille de voir
comme quoi les ayant assujettis à leur empire, ils vivaient
entre eux comme frères, à cause qu’ils savaient parler
un même langage. Cela fit aussi que les habitants de
plusieurs provinces, qui ne relevaient point de la domi-
nation des Incas, se rangèrent néanmoins à leur imitation,
et par l’exemple de leurs sujets, apprirent depuis la langue
Garcilaso de la Vega géntkale de Cuzco. Ce qui leur réussit si bien qu’au lieu
(I’Inca)
Commentaire royal d’ennemis qu’ils étaient auparavant, ils vtcurent à l’avenir
1608 OU1609 dans une parfaite alliance. 946
Tradition-s menackesOUdétruites
---.. _
Identité nationale et indépendance
488
Traditions menacéesou détruites
489
Identité nationale et indépendance
490
Traditions menacéesou dhuites
49’
Identité nationale et independance
492
Traditions menacéesou détruites
493
Identité nationale et indépendance
494
Arbitrage et droit des gens
495
Identité nationale et indépendance
496
Arbitra.ce et droit des gens
Serment de 1291
Zurich
1548
497
Identité nationale et indépendance
498
Arbitrage et droit des gens
Droit des genr Tous les peuples policés sont régis en partie par le droit
commun à tous les hommes, et en partie par un droit qui
leur est propre. Car lorsqu’une nation se donne des lois
particulières, leur assemblage forme un droit qui est propre
à cette nation : c’est ce qu’on appelle le droit civil. Mais
Institutions de droit le droit que les lumières de la raison ont Ctabli chez tous
de Gaïus
150 apr.J.-C. les hommes est observé également partout et on l’appelle
Rome droit des gens parce qu’il oblige toutes les nations. 961
499
Identité nationale et indépendance
5oo
Universalité
-- _~.. - _-_.--~i-
L’homme, origine et condition communes
503
Universalité
Saint Thomas Tous les hommes sont comme un seul homme dans la
d’Aquin
1225-1274
mesure où ils se rencontrent dans la nature qu’ils ont
Somme théologique reçue des premiers parents. 969
504
L’homme, origine et condition communes
Vierge
de misbicorde
protdgeant
l’humanitt
Dessin allemand
xv0 siècle
505
Universalité
Dignitk naturelle Quand l’kriture dit « Dieu créa l’homme », par l’indéter-
de tout homme mination de cette formule, elle dtsigne toute l’humanité.
En effet, dans cette création Adam n’est pas nommé,
comme l’histoire le fait dans la suite : le nom donné à
l’homme créé n’est pas « un tel » ou « un tel », mais celui
de l’homme universel. Donc, par la désignation universelle
de la nature, nous sommes amenés à supposer quelque
chose comme ceci : par la prescience et par la puissance
divine, c’est toute l’humanite qui, dans cette première
institution, est embrassée.
En effet, nécessairement, rien n’est indéterminé pour
Dieu dans les êtres qui tiennent de lui leur origine, mais
chacun a sa limite et sa mesure, circonscrites par la
sagessede son Auteur. De même que tel homme en parti-
culier est delimite par la grandeur de son corps et que
son existence est mesuree par la grandeur repondant
exactement à la surface de son corps, de même, je pense,
l’ensemble de I’humanitt est tenu comme dans un seul
corps, grâce à la « puissance presciente » que Dieu a sur
toutes choses. C’est ce que veut dire I’Écriture, lorsqu’elle
dit que « Dieu créa l’homme et le fit à l’image de Dieu ».
Car ce n’est pas dans une partie de la nature que se
trouve l’image, pas plus que la beauté ne rtside dans une
qualité particulière d’un être, mais c’est sur toute la race
que s’etend également cette propriété de l’image. La preuve,
c’est que l’esprit habite semblablement chez tous et que
tous peuvent exercer leur pensée, leurs décisions ou ces
autres activites par lesquelles la nature divine est repré-
sentée chez celui qui est à son image. II n’y a pas de
différence entre l’homme qui est apparu lors du premier
établissement du monde et celui qui naîtra lors de I’achève-
ment du tout : tous portent également l’image divine.
C’est pourquoi un seul homme a servi à désigner
l’ensemble, parce que pour la puissance de Dieu, il n’y
506
L’homme, origine et condition communes
Les Gentils qui se rangent parmi les justes sont des prêtres
de Dieu. J’en prends le ciel et la terre à témoin : chacun
- Juif ou Gentil, homme ou femme, serviteur ou ser-
Midrash vante - peut agir de telle façon que l’Esprit Divin se
Yalkout posera sur lui. 975
Unité des hommes Vous tous, qui avez&t baptisés en Christ, vous avez
dans le Christ revêtu Christ. Il n’y a plus ni Juif ni Grec, il n’y a plus
Nouveau Testament ni esclave ni libre, il n’y a plus ni homme ni femme;’
Saint Paul car tous vous êtes un en Jésus-Christ.
Epître 976
aux:Galates, III
507
Universalité
Guillaume d’Occam Tous les humains forment un seul corps et une seule
vers x300- I 349
Angleterre communauté. 978
Celui-ci est des nôtres, ou [celui-là] n’en est pas. Tel est
Subhâsita-
Ratnabhgndggka le point de vue des esprits Ctroits. Les grandes âmes, au
Traduit du sanscrit contraire, ont en vérité la terre entiére pour famille. 981
Tradition de Tout pays est mon pays, tout homme est mon frère. 982
l’époque sangam
Traduit du tamil
Si Dieu avait dressé les hommes les uns contre les autres,
ils se seraient écroulés, les monastères, les églises, les
Le Coran mosquees, et ces lieux de prières où le nom de Dieu est
Al-Hadj, 40 si souvent invoqué! 984
Proverbe roumain Tous les hommes sont faits de la même pâte. 988
Mahâbhârata, XII Tous les êtres desirent naître en tant qu’hommes, toujours
II~ s. av. J.-C. -
P s. apr.J.-C. et partout. 993
Traduit du sanscrit
509
Universalité
Proverbe turc Un peuple n’est pas différent d’un autre, sinon par ses
cite au xv= siècle mœurs et coutumes. 998
510
-.llY--_l- _
L’homme, origine et condition communes
L’homme est plus dur que le fer, plus solide que la pierre,
et plus fragile que la rose.
Les animaux [se reconnaissent] en se flairant, les hommes
Proverbes turcs [s’entendent] en Cchangeant des paroles. 999
Thhdose Kosoj Tous les hommes sont une même chose devant Dieu :
serf devenu moine
coIIdamn6 et Tatars et Germains et les autres peuples [. . .] Si quel-
pour h&c%ie qu’un est doué comme nous de raison, il est en esprit
en 1554 notre frère ou notre enfant. IOOI
Russie
513
Universalité
5’4
L’homme, origine et condition communes
515
Fraternité
5’6
Fraternité
mes lèvres les mains de l’homme qui m’a tué mes enfants. »
Il dit, et chez Achille il fait naître un désir de pleurer
sur son père. Il prend la main du vieux et doucement
P&arte. Tous les deux se souviennent : l’un pleure longue-
ment sur Hector meurtrier, tapi aux pieds d’Achille;
Achille cependant pleure sur son père, sur Patrocle aussi
par moments; et leurs plaintes s’élèvent à travers la
demeure. Mais le moment vient où le divin Achille a
satisfait son besoin de sanglot; le dtsir en quitte son cœur
et ses membres à la fois. Brusquement de son siège il se
lève, il prend la main du vieillard, il le met debout : il
s’apitoie sur ce front blanc, sur cette barbe blanche. Puis,
prenant la parole, il dit ces mots ailés :
« Malheureux, que de peines auras-tu endurtes dans
ton cœur! Comment donc as-tu osé venir, seul, aux nefs
acheennes, pour m’affronter, moi, l’homme qui t’a tue
tant de si vaillants fils? Vraiment ton cœur est de fer.
Allons viens! prends place sur un siége; laissons dormir
nos douleurs dans nos âmes, quel que soit notre
chagrin [. ..] »
Achille fait parer et restituer le cadavre d’Hector, il s’occupe ensuite
à faire rendre à Priam les devoirs dus CIun hbte : il lui prépare son
repas.
5’7
-
Universalité
Ouvert à toutes Mon idée maîtresse véritable, celle qui me possède entière-
les ZnjPuences ment depuis que je suis compositeur, c’est celle de la
fraternid des peuples, de leur fraternité envers et contre
toute guerre, tout conflit. Voilà l’idée que, dans la mesure
où mes forces me le permettent, j’essaie de servir par mes
B&la Bart6k œuvres. C’est pourquoi je ne me refuse à aucune influence,
Hongrie
Lettre A Octavian Beu qu’elle soit de source slovaque, roumaine, arabe, ou autre.
‘931 Pourvu que cette source soit pure, fraîche et saine. 1018
51% .
Fraternité
519
Universalité
520
Fraternité!
Non parce que Socrates l’a dict, mais parce qu’en verité
c’est mon humeur, et à l’aventure non sans quelque excez,
j’estime tous les hommes mes compatriotes, et embrasse
un Polonois comme un François, postposant cette lyaison
nationale à l’universelle et commune [...] Nature nous a
mis au monde libres et desliez; nous nous emprisonnons
en certains destroits; comme les Roys de Perse, qui s’obli-
geoient à ne boire jamais autre eau que celle du fleuve
de Choaspez, renonçoyent par sottise à leur droit d’usage
en toutes les autres eaux, et assechoient pour leur regard
tout le reste du monde [. . .] Les Stoïciens disent bien,
qu’il y a si grande colligance et relation entre les sages que
celuy qui disne en France repaist son compagnon en
Aegypte; et qui estend seulement son doigt, où que ce
Montaigne
Essais soit, tous les sages qui sont sur la terre habitable en sentent
15&4583 ayde. 1025
521
--
Universalité
Lois Tous les pays ont des lois, mais il n’y a pas de loi qui
Kouang-tseu assure l’application des lois. 1029
IV~-me s. av. J.-C.
Chine
Solidaritk Le monde tout entier est travail; tous les êtres créés
du travail sont des compagnons de travail. Nul ne peut aimer autrui
sans être penétre de cette conviction : « S’il y avait un
D@nkart
xxe siècle seul homme de moins dans le monde, je ne pourrais pas
Perse accomplir mon travail. » 1032
523
Universalité
Jean Amos on désire fréquenter les malades, si, étant sage ou bon
Comenius ou heureux, on désire frequenter les sots, les méchants,
écrivain tchèque
XVII~ siècle les pauvres; on ne peut les Cviter si l’on desire être intègre,
L.a pampaedie sage, bon et heureux, à l’exclusion des autres. ‘034
Proverbe somali Tout homme a un livre précieux suspendu à son cou. 1035
InttW d’un Etat Puisqu’un État n’est qu’une partie du monde entier,
intfHt aé la puisque, encore davantage, une province Ch&ienne n’est
chrétienté qu’une partie de toute la Republique, j’estime que même
si une guerre est utile à une province, ou à un Etat, mais
que d’autre part elle est au detriment du monde ou de la
Chrétienté, alors la guerre est par cela même injuste. Si
par exemple une guerre de l’Espagne contre la France
Ctait entreprise par des motifs justes, et qu’elle fût sous
d’autres rapports utile au royaume d’Espagne, mais que,
Francisco de Vitoria toutefois, elle fût menee avec un préjudice plus grand et
Espagne aux risques de la Chretientt (si par exemple les Turcs
Relectiones
theologicae occupent, sur ces entrefaites, les provinces des Chrétiens)
1526 alors il faudrait s’abstenir de telle guerre. 1036
Intérêt particulier Si je savais une chose utile a ma nation qui fût ruineuse
fntf?rêt universel à une autre, je ne la proposerais pas à mon prince, parce
que je suis homme avant d’être Français, (ou bien) parce
Montesquieu
que suis nécessairement homme, et que je ne suis Français
-g-r755
Mes pensks que par hasard. ‘037
Le bien Je ne suis pas de ceux qui sont fanatisés par leur pays
gknkral ou encore par une nation particulière; mais je vais pour
le service du genre humain tout entier; car je considère
le Ciel comme la Patrie et tous les hommes de bonne
volonté comme les concitoyens cn ce Ciel; et j’aime mieux
Leibniz accomplir beaucoup de bien parmi les Russes que peu
AIlemagne
Lettre a Pierre Ier
parmi les Allemands et autres Européens [...] Car mon
16 janvier 1716 inclination et mon goût vont au bien général. 1038
524
Fraternité
525
Universalité
LE SOCIALISME
526
Sources et fins
Absolu moral, droit naturel
Droit naturel Il importe à ce sujet, pensent les Stoïciens, que l’on sache
bien que c’est la nature qui fait que les enfants sont aimés
des parents; c’est le point initial d’où procède la socitté
universelle du genre humain que nous décrivons : la forme
et les membres du corps doivent d’abord le faire com-
prendre; ils temoignent par eux-mêmes que c’est la nature
qui a eu le souci de la procreation. Mais il serait contra-
dictoire qu’elle eût voulu la procréation et qu’elle eQt
négligé de faire des êtres procrCCs un objet d’affection;
chez les bêtes elles-memes, on peut remarquer cette action
de la nature, et quand nous songeons au travail d’enfante-
tement et d’tducation des jeunes, c’est la voix même de la
nature que nous croyons entendre. Autant il est clair que
529
Sources et fins
530
Absolu moral, droit naturel
53’
Sources et fins
532
Absolu moral, droit naturel
Hugo Grotius
Naturel : car 1’Auteur de la Nature a voulu que chaque
Hollande personne en particulier fût foible par elle-même, & dans
Le droit l’indigence de plusieurs choses nécessaires pour vivre com-
de la guerre
et de la paix modement, afin que nous fussions tous portes avec plus
1624 d’ardeur à entretenir la SociétC. 1049
533
Sources et fins
Communication par
pigeons voyage&
en Syrie
Allemagne
xv8 siècle
534
Recours à Dieu, d la nature
Accomplissement La véritable fin de l’homme, celle que lui assigne non pas
de soi son inclination changeante, mais la raison immuable,
c’est le développement le plus haut et le mieux propor-
tionné de ses forces en un tout. La liberté est la condition
première et indispensable de ce développement. Cependant,
outre la liberté, l’épanouissement des forces de l’homme
exige encore une autre chose, étroitement liée, il est vrai,
à la notion de liberté : la diversité des situations. L’homme
le plus libre et le plus independant progresse moins s’il
est plongé dans des situations uniformes. Certes, cette
diversite, d’une part, est toujours constquence de la liberté,
et d’autre part il existe aussi une sorte d’asservissement
qui, au lieu de limiter l’homme, donne à ce qui l’environne
toutes les formes possibles, ce qui revient à peu près au
même. Cependant, pour plus de clarté, il est prtferable
de distinguer. L’homme ne peut faire agir à la fois qu’une
seule de ses forces, ou plut&, son être tout entier ne
s’attache à la fois qu’à une seule activité. L’homme semble
donc voué à l’unite d’action puisque son Cnergie s’affaiblit
dès qu’il entreprend plusieurs choses. Il échappe toutefois
à cette limitation dès l’instant où il tend à unir les forces
isolees, souvent exercees séparement, à faire agir simultanb
ment, à tous les stades de sa vie, l’étincelle presque éteinte
et celle qui n’est pas encore pleinement embrasée, et à
multiplier non pas les choses sur lesquelles il agit, mais, en
les combinant, les forces qu’il met en œuvre [. . .] Quiconque
veut agir sur les hommes ne doit jamais perdre de vue
l’originalité personnelle de la force et de la formation.
De même que cette originalité procède de la liberté d’action
et de la diversité de celui qui agit, de même elle est à la
source de l’une et de l’autre. Même la nature inerte, qui
va de son pas toujours régulier en suivant des lois
immuables, paraît plus personnalisée aux yeux d’un
homme dont l’originalité s’est pleinement développée. Il
Wilhelm se transpose en elle et on peut donc dire, en somme, que
von Humboldt
1767-1835
chacun trouve autant de plénitude et de beauté hors de
Allemagne lui-même qu’il en porte dans son cœur. zogz
Au-&& de toute Le Tao est le fond secret et commun a tous les êtres,
justice terrestre le trésor des hommes bons,
le fond secret et le refuge de ceux qui ne le sont pas.
Par de belles paroles, on peut acheter des hommes;
535
Sources et fins
536
Recours h Dieu, à la nature
537
Sources et fins
533
Recours d Dieu, à la nature
Saint Thomas Le droit divin qui est fondé sur la grâce ne supprime pas
d’Aquin
xme siècle
le droit humain, lequel découle de la raison naturelle.
Somme théologique 1065
539
Sources et fins
Tout homme Tous les êtres qui ont part à une realité commune tendent
est 12 à se ressembler. Tout être de terre tend vers la terre, tout
à tout autre homme liquide s’écoule, tout être aerien fait de même : ils ne
peuvent en être empêches que par violence. Le feu monte,
à cause du feu élementaire; la matière terrestre est disposée
à s’allumer à un feu quelconque : pour peu qu’elle soit
sèche, elle est inflammable, parce qu’elle est moins
mélangee à ce qui s’opposerait à son inflammation. Donc
tous les êtres qui ont part à une nature intellectuelle
commune tendent tout autant, et même davantage, à se
ressembler. Car plus un être est Clevé, plus il est dispose
à se mêler et à se confondre avec les êtres qui lui sont
apparentes. De fait, déjà chez les bêtes on trouve des
essaims, des troupeaux, des élevages de jeunes, des amours;
car déjà ici il y a des âmes, et on trouve une union qui
va croissant avec leur superiorité, telle qu’il n’y en a pas
dans les végttaux, ni dans les pierres ou le bois. Mais chez
les êtres raisonnables, l’on voit des gouvernements, des
ami&-%, des familles, des societes, et, dans la guerre, des
traités et des armistices. Chez les êtres encore supérieurs,
il y a entre eux une sorte d’unité, même quand ils sont
séparés dans l’espace, par exemple chez les astres. Ainsi
l’ascension vers la suptriorité peut créer une sympathie
même entre des êtres séparés. Vois donc ce qui arrive
maintenant : seuls les êtres intelligents ne se souviennent
plus de ce qui les attache les uns aux autres, et de
leur accord; chez eux seuls on ne voit plus de conver-
gence. Pourtant, bien qu’ils se fuient, ils restent enfermés
Marc Aurèle ensemble; car la nature est forte. Tu verras ce que je
empereur veux dire en observant bien : de fait, il serait plus facile
de 161 a 180
apr. J.-C., Rome de trouver de la terre qui ne touche à aucune terre qu’un
Pensées homme séparé de l’homme. x066
540
La justice dans le passk : l’âge d’or
541
Sources et fins
542
La justice dans le passé : l’âge d’or
543
.I_.-.---~-- -. --
Sources et fins
544
La justice dans le passt! : l’âge d>or
545
Sources et fins
Sermon SUT Voyant la foule, J&us monta sur la montagne; et, après
la montagne qu’il se fut assis, ses disciples s’approchèrent de lui. Puis
ayant ouvert la bouche, il les enseigna, et dit :
546
La justice promise : dans un autre monde, dans une autre vie
La loi Quand les païens, qui n’ont point la loi, font naturel-
de la conscience lement ce que prescrit la loi, ils sont, eux qui n’ont point
la loi, une loi pour eux-mêmes; ils montrent que l’œuvre
de la loi est tcrite dans leurs cœurs, leur conscience en
rendant témoignage, et leurs pensées s’accusant ou se
Nouveau Testament defendant tour à tour. C’est ce qui paraftra au jour où,
Saint Paul
Épître selon mon Évangile, Dieu jugera par Jésus-Christ les
aux Romains, II actions secrètes des hommes. 1075
547
Sources et fins
La Maie hi&archie Bon Gotama, voici ce que disent les brahmanes : « Seuls
dèrri.2re I’autre les brahmanes forment la meilleure caste, toutes les autres
castes sont infërieures; seuls les brahmanes sont de teint
clair, tous les autres ont le teint fond; seuls les brahmanes
sont purs, les non-brahmanes ne le sont pas; seuls les
brahmanes sont les propres fils de Brahma, sont n6s de
sa bouche, nés de Brahma, ont été formés par Brahma, sont
les héritiers de Brahma. » Que dit le bon Gotama de cela?
Mais, Assalâyana, chacun sait que les femmes brahmanes
épouses de brahmanes ont leurs saisons, qu’elles conçoivent,
qu’elles enfantent et qu’elles allaitent. Et pourtant, ces
brahmanes, nés de la femme comme tous les humains,
parlent ainsi : « Seuls les brahmanes forment la meilleure
caste [. . .] sont les héritiers de Brahma. » [. . .] Que penses-tu
de ceci, Assalâyana? Si un noble massacrait des crtatures,
prenait ce qui n’a pas été donné, jouissait indGment des
plaisirs des sens, mentait, rCpandait des calomnies, parlait
avec duretC, colportait des commCrages, était envieux,
avait l’esprit malveillant et des idCes fausses - serait-il
Ie seul, au moment oti Ie corps se désintègre après la mort,
à gravir la triste voie vers la borne néfaste, vers la chute,
vers l’enfer Niraya, lui et non pas le brahmane? Ni le
marchand ? Et si un travailleur massacrait des créatures [. . .]
avait [...] des idCes fausses - au moment oh le corps se
désintègre après la mort, gravirait-il la triste voie [. . .]
vers l’enfer Niraya, lui et non pas le brahmane?
Ce n’est pas ainsi, bon Gotoma. Si un noble massacrait
des créatures, prenait ce qui n’a pas été donné [. ..] au
moment où le corps se dtsintègre après la mort, il gravirait
la triste voie [...] vers l’enfer Niraya. Et il en serait de
même pour le brahmane, bon Gotama, pour le marchand,
pour le travailleur, bon Gotama, s’ils massacraient des
548
La justice promise : dans un autre monde, dans une autre vàe
Rang de l’homme Même un Ksatriya, Vasettha, qui a mené une vie mauvaise
lors Sune corporellement (c’est-d-dire par ses actes), qui a mene une
renaissance vie mauvaise en paroles, qui a ment une vie mauvaise
en pensee, qui a une conception fausse [de la vie] renaftra
à la misère, à la perdition et à la ruine aprés la décom-
position du corps au moment de la mort, par suite des
actes qu’il aura accomplis à cause de sa conception fausse
[de la vie]. Même un Brahmane... Même un Vaisya...
Même un Sûdra... Même un Sramana...
549
Sources et fins
550
La justice promise : dans un autre monde, dans une autre vie
55’
Sources et fins
Justice plus tard De même que le monde terrestre n’est pas fait pour ceux
qui sont depourvus de richesses, de même l’autre monde
n’est pas fait pour ceux qui sont dépourvus de bonté.
552
La justice dans ce monde-ci
Proverbe kazakh La lune et le soleil, tous les êtres en ont leur part égale.
Io8g
553
Sources et fins
Raison commune Si la pensée nous est commune, la raison qui fait de nous
des êtres raisonnables nous est aussi commune; et s’il
en est ainsi, la raison qui ordonne ce qui est à faire ou
non, nous est commune; par conséquent, la loi aussi
est commune; s’il en est ainsi, nous sommes des citoyens;
donc, nous avons part à un gouvernement, et par const-
quent le monde est comme une cité, car à quel autre
gouvernement commun pourrait-on dire que tout le
genre humain a part ? Mais c’est de cette cité commune
que nous viennent la pensée, la raison et la loi; sinon d’où
viendraient-elles? Car de même que l’elément terrestre
qui est en moi vient de la terre, que l’humidité vient
d’un autre Clément, que mon souffle a une certaine source,
Marc Aurele que la chaleur et l’élement igné qui sont en moi ont
empereur leur origine particulière (car rien ne vient de rien et
de 161 St rfla
apr.J.-C., Rome rien ne retourne au néant), de même la pensée vient,
Pensées elle aussi de quelque part. 1093
L’équitk au-delà Nous voyons dans les contrats et autres transactions qui
de la loi se font chaque jour entre les hommes que, pour la ruine
totale de certains, l’application stricte de la loi permet
de faire beaucoup de choses que l’équité et I’interpretation
honnête interdisent. Non que la loi soit injuste : elle est
imparfaite; non que I’équitC soit opposée à la loi : elle
lui est supérieure, car elle engage la conscience de l’homme
à l’égard de choses qui échappent à la loi. Quelqu’un
dira-t-il que la vertu de l’équité en matière privée est
opposée et contraire à la loi, au silence de laquelle elle
supplée dans toute affaire privée de cet ordre? L’équité
en matière publique n’est pas non plus contraire à la loi
qui régit les affaires publiques, bien que l’une autorise,
dans des circonstances particulières, ce que l’autre interdit
d’ordinaire conformément aux règles gCnérales de la
justice. Car toutes bonnes lois ne sont que l’expression
de la juste raison qui, selon la volonté de Dieu, doit
guider le monde; et il est impossible que le juste s’oppose
au juste : il s’ensuit nécessairement que les principes
Richard Hooker
et les règles de la justice, si général que puisse être leur
Angleterre Cnoncé, ne prévoient pas moins effectivement que s’ils
Les lois la stipulaient expressément, une exception dans tous
de la politique
ecclésiastique les cas particuliers où leur application littérale pourrait
‘594 porter un préjudice quelconque à l’équite. 1094
Tous les hommes Mais de toutes les idées qui font l’entretien des doctes,
sont nés la plus importante, certes, est celle qui nous fait clairement
pour la justice connaître que nous sommes nés pour la justice, et que le
554
La justice dans ce monde-ci
555
Sources et fins
556
La justice dans ce monde-n’
557
Sources et fins
L’homme laissé Tâche délicate, façon de marcher sur la pointe des pieds
à sa seule liberté sur une poutre vermoulue qui sert de passerelle, ne rien
avoir sous les pieds; de ses pieds tasser ce qui sera la
poutre sur laquelle on marchera; ne marcher sur rien
d’autre que sur son propre reflet aperçu sous ses pieds
Kafka dans l’eau; de ses pieds maintenir le monde, ne crisper
Tchkoslovaquie
1883-1924 les poings que levés en l’air pour pouvoir surmonter
Journal cet effort. 1102
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- sonraï (Afrique). 512 538
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- telugu (Inde - île Maurice). 525
- tchèque. 218
- turcs. Cites par Güvahi (XVI~ siècle), dans : Pendr&e [Livre des Conseils]. 132
Cités par Mahmud de Kashgar (xre siecle, Turkestan oriental). 666, 863, 904
Cités dans un recueil du XV~ siècle. 86, 102, 213, 667, 864,93%998
Cités dans un recueil du XIX~ siècle. 214, 43% 668, 753, 905s 999
- turkmènes. Cites dans : Berkeliev, Nakillar ve atalarsoti. Asgabat, Académie des sciences
de la République de Turkménie, 1959. 87, 673,906
- vietnamiens. 93>98,3r3,5r6, 6x9, 758, !a*> 1067
- yombe (Congo). Dans : L. Bittremieux, La société secrète des Bakhimba au Mayombe.
Acad. royale des sciences d’outre-mer, Mémoires, coll. in-8, vol. 5, 3. Bruxelles,
‘935. 835
- zerma-sonraï (Afrique). 388,390, 1008
PROVISIONS d’Oxford, (1258, Angleterre). Cf. Sources of English constitutional history, p. 143-
‘45. 405
RAPPORT(S) de l’assemblée de théologiens et de juristes (1512, Burgos, Espagne). Cité dans :
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Mexico, Millares, 1951, p. 456-457. 561,577
- sur la protection des personnes par l’ombudsman (1848 et 1887, Suéde). 399
IIÉCITS. Voir Fables.
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Staatschriften des Spateren Mittelalten, t. VI. 86,6 - 88, g; 276, I 3 - 278, I I. $92, 7gg
RÈGLES ET CONSTITUTIONS RELIGIEUSES
Régie de saint Benoît (529). 410, 44’2 536
- de saint François d’Assise (1223). Chap. x. 264
- de l’ordre des dominicains (1283). Art. 469, 5 III; art. 544. 262, 266
Constitution des Frères mineurs capucins (1536). Art. 127. ‘73
- de l’ordre des chartreux. .Nova Collectio (1582). 164
- de l’ordre des carmes chausses (1636-1637). Chap. XII, I. 265
Constitutions de la SociétC de Jésus (1556). Q III, chap. 1, 23. 267
Épitomé [résumé des constitutions] (1688). Art. 785, 5 et 6; art. 22, 311; art. 471.
263, 4093 442
Cf. notamment P. de Chastenay. Les constitutions des Jésuites, Paris, Aubier, 1941.
4099 442
Statuts de l’ordre des prémontrés (1503). Art. 7, $ I. 407
R~LIJTION du parti bolchevique dans le domaine des belles-lettres ( 1924, URSS). 469
R&OL~TIONS du Kentucky et de la Virginie (1 798, États-Unis). 4x8
RESTITIJTION du capitaine Diego de Agüero (23 mars 1560, Lima). Cité dans : G. Lohmann
Villena, La restitucio’n par conquistadores y encomenderos : un aspecto de la in&dencia lascasiana
en el Peru, p. 59-60. Séville, Estudios Lascasianos, 1966. 563
SERMENT des Htliastes, conservé dans le Discours contre Timocrate de DCmosthène (env. 353
av. J.-C., Grèce ant.). Dans: N. d’Andria, La démocratie athéBienne, son origine, son évolution
et sa constitution déjnitive au siècle de Péri&s. Paris, Montchrestien, 1935. 248, 40’
STATUTS ruraux de la Communauté des hommes de Castel10 del Piano (1571, Italie).
Preambule et chap. II, rem. 5a, p. 135. Fondo statuti rurali, Arch. nat. de Sienne.
692, 762
TEXTE. Voir Traditions.
TRADITION(S)
Adage latin, cité dans : Cicéron, De O@is, 1, 10, 33. 369
Tradition akan (Ghana). Dans : Kofi Antubam, Ghana’s heritage of culture. Leipzig,
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- somali. Dheg-Dheer, la femme cannibale à la longue oreille. 79
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- de Zurich (Ier mai 1351, Suisse). Trad. française, M. Bitchy et B. Semperlt. Dans :
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