A030107
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Résumé :
L’étude sur les inondations en Algérie établie par l’Agence Nationale des Ressources Hydrauliques (ANRH)
montre que le pays est confronté au phénomène de crues et inondations très destructives en particulier dans les régions
arides et semi-arides.
Les crues des cours d’eau de ces zones sont moins connues. Elles sont caractérisées par leur subite apparition
et leur caractère brutal. Ces crues apparaissent suite à des pluies intenses et de courte durée (pluies d’averse et
d’orages). La durée de la crue est de l’ordre de quelques minutes à quelques heures. Les dégâts humains et matériels
causés par ces crues ont été toujours très élevés.
L’objectif de l’étude est de proposer pour ces zones une méthodologie de calcul des crues pour les cours d’eau
non jaugées.
Mots clés : crue, bassin versant, débit spécifique, coefficient de variation, aride
1. Introduction
La zone d’étude englobe trois grands bassins versants des zones semi-aride et aride du Sud
Est de l’Algérie. Il s’agit des bassins de Chott Melhrir - 06 (68751 km2), des hauts plateaux
Constantinois - 07 (9578 km2) et d’El Hodna – bassin 05 (25843 km2). Les oueds de ces zones sont
à écoulement endoréiques (les oueds se jettent dans des dépressions fermées) et à régime quasi-
temporaire. Les dégâts humains et matériels causés par ces crues ont été toujours très élevés [1,2,
3].
Les études de protection contre les inondations ou les études de dimensionnement des
ouvrages hydrauliques (évacuateur de crue, bassin d’orage, etc.) nécessitent la donnée de la crues
qui est souvent inconnue dans plusieurs endroit en particulier aux niveaux des oueds non jaugés de
ces zones [4]. Cela rend la tâche très difficile aux planificateurs et aux aménagistes exerçant dans le
domaine des études hydraulique.
L’objectif de cette étude et de proposer une méthodologie de détermination de la crue en
absence de données de mesure dans les zones semi-aride et aride du Sud Est de l’Algérie.
2. Matériels et Méthodes
Les données des débits maximaux instantanés de crues proviennent des fichiers de l’Agence
nationales des ressources hydriques (ANRH). Ces débits sont enregistrés aux niveaux des 15
stations hydrométriques réparties uniformément sur toute la surface des trois bassins versants. La
durée d’observation varie de 15 à 39 ans (tableau 1).
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Etude des crues des bassins versants arides et semi-arides de l’Algérie : Bassins, d’El Honda, de Chott Melghir et des Hauts plateaux (Bassins : 05-
06-07)
BOUTOUTAOU D., BELAGOUNE F. et SAGGAÏ S .
Surface Nombre
du bassin Période d’années
Code station Oued
versant d’observation réellement
Nom de la station S, (Km2 ) Années observées
05 11 01 Sidi Ouadah Soubella 176 1972-2005 33
05 03 01 Ain El Hadjel El Ham 2661 1964-1994 29
05 09 01 Medjez Ksob 1331 1972-1993 21
05 05 01 Rocad Sud El Ham 5600 1951-1993 35
05 08 01 Ced Fegues Lougmane 334 1954-1995 35
06 12 01 El Kantra El Hai 1170 1967-1995 28
06 23 08 Ain Babouche Chéria 785 1974-1999 24
06 13 01 Djemorah Djemorah 595 1975-1995 18
06 18 11 Mellegu Ktefessouda 2098 1975-1997 15
06 15 02 M'Chounech El Abiod 1050 1970-1994 24
07 04 04 Morri Morri 24.5 1970-2005 34
07 05 01 Chemorah Chemorah 765 1968-1994 26
07 04 03 Reboa Reboa 296 1969-2005 35
07 04 01 Timgad Gue Soultez 194 1968-2005 35
07 07 02 Foum El Gueiss Gueiss 144 1968-2004 35
Un fichier a été créé identifiant tous les débits max. (date de la crue ainsi que sa valeur en
m3/s).
Après avoir constitué des rangs statistiques des débits max instantanés, un ajustement aux
lois théoriques a été effectué pour déterminer les quantiles de ces mêmes débits. Le meilleur
ajustement est donné par la loi lognormale [5]. Pour illustration, nous présentons dans la figure 1
un exemple d’ajustement à la loi lognormale des débit max de Oued K’Sob à la station Madjez.
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Le tableau 2 regroupe les valeurs d'ajustement des débits max., les paramètres statistiques
d'ajustement à savoir le débit max instantané moyen annuel ( Q ), l’écart type ( σ ) et le coefficient
de variation ( CV ).
La loi de répartition lognormale (Galton) des débits max fréquentiels ou de période de retour
T est retenue comme modèle et elle est présentée par la formule suivante :
Q
exp ªu ln CV + 1 º
( )
2
QT =
«¬ »¼ (1)
2
CV + 1
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Q S + 90
Pagliaro : q= = ( Q en m3/s et S en km2) (4)
S 2900
L’extrapolation de ces modèles vers les régions arides et semi-arides de l’Algérie confirme
la décroissance du débit spécifique maximum avec la diminution de l’aire du bassin versant
(Figure 2).
0,7
Débit maximum spécifique
0,6
0,5
q m3/s
0,4
0,3
0,2
0,1
0
0 1000 2000 3000 4000 5000 6000
Surface du bassin v ersant,(S+1) km2
La corrélation entre ces deux caractéristiques hydrologiques est très forte, elle est traduite
par un coefficient de corrélation R = 0.93. La relation donnant la valeur du débit spécifique
maximum en fonction de la surface du bassin versant pour les zones arides et semi-aride de
l’Algérie est la suivante :
25.92
qmax =
(S +1)0,78 (5)
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Ou :
qmax – moyen annuel des débits spécifiques maximaux instantané en m3/s.km2
S – surface du bassin versant en km2.
1,4 40
35
cooefficient de variation Cv
1,2
30
Cv/qmax
1
25
20
0,8
15
0,6
10
0,4 5
0
0,2
1 2 3 4
1 2 3 4
CV
Figure 3 : Relation rentre CV et log( S + 1) et log( S + 1)
Figure 4. Relation entre
qmax
En incluant le débit maximum spécifique comme deuxième argument dans l’analyse, on a
pu augmenter le coefficient de corrélation entre le coefficient de variation CV et les deux autres
paramètres (le débit spécifique maxima qmax et la surface du bassin versant S ) jusqu’à R = 0.94.
Les points d’observation s’alignent bien autour de la courbe d’ajustement comme le montre la
figure 4. Cette corrélation est traduite par une simple relation de type exponentiel suivante :
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3. Résultat et discussions
Les analyses et résultats obtenus plus haut permettent de proposer une formule de calcul des
débits de crues maximaux instantanés fréquentiels des cours d’eau non jaugés des zones semi-arides
et arides de l’Algérie. Cette formule est basée sur la distribution lognormale, distribution
généralisée pour toutes ces régions et incluant les principaux paramètres (surface du bassin versant
et débit spécifique maximum) intervenant dans la genèse de crues :
qmax S
exp ª«u ln CV + 1 º»
( )
2
QT = (7)
2
CV + 1 ¬ ¼
La valeur de qmax en m3/s.km2 est déterminée par la relation (5), celle de CV par la relation (6),
donnée ci dessus. La valeur de la surface du bassin versant S en km2 est déterminée par planimétrie
de la carte topographique tandis que la valeur de la variable réduite de Gauss u et choisie en
fonction de la période de retour T :
Le choix de la période de retour T pour la comparaison entre les valeurs des débits
maximaux instantanés de crues mesurées et calculées par la formule (7) est basé sur la longueur des
séries d’observation. Pour les longueurs d’observation situées entre 10 et 15 ans, la comparaison est
établie pour T = 10 ans, entre 15 et 36 ans, pour T = 20 ans. Cette comparaison est donnée dans le
tableau 3 ci-après.
Nous tenons à préciser que vu la variation très élevés des débits de pointe, (de quelques
dizaines à quelques milliers de m3) d’ailleurs ce qui caractérise les cours d’eau des zones arides et
semi-arides de l’Algérie, en hydrologie, l’écart entre 20 – 25% sur la moyenne d’un échantillon de
débit de pointe est admissible [12]. La relation établie peut être retenue pour le calcul des crues.
4. Conclusion
La valeur de la crue qui est une donnée indispensable pour la calcul et le dimensionnement
des ouvrages hydrauliques, reste souvent inconnue dans les régions arides et semi-arides de
l’Algérie et ce, par manque de données de mesure et / ou absence de méthodologie de calcul
appropriée à ces zones. L’analyse de quelques paramètres (moyen annuel des débits maximaux
spécifiques qmax , la surface du bassin versant S et le coefficient de variation CV ) intervenants dans
la genèse de crue des cours d’eau, associée à quelques considérations théoriques (loi de distribution
théorique lognormale généralisée dans tous l’espace des régions arides et semi-arides), permettait la
mise au point d’un modèle de calcul des débit de crues pour les cours d’eau non jaugés de ces
zones. Son utilisation nécessite la connaissance uniquement de la surface du bassin versant S . La
valeur de cette dernière est déterminée par planimétrie du contour du bassin sur une carte
topographique. La méthode fourni des résultats satisfaisants et elle est considérée comme fiable à
des fins d’étude hydrologique en absence de données de mesure.
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(2007).
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moyens des rivières de la méditerranée ; In International Social Academy of Ecological Safety and
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[4] BOUTOUTAOU D. et SMATI A. ; Méthode de calcul des débits de crues en Algérie
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