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Calcul Scientifique
Maher Moakher
Ecole Polytechnique de Tunisie
Avril, 2020
Introduction EDP et leur classification Conditions aux limites Discrétisation des EDP
Introduction
De nombreux problèmes sont gouvernés par des équations aux dérivées
partielles (EDP).
Physique : équation des ondes, équation de la chaleur, équation de
Schrödinger
Définition
Une équation aux dérivées partielles (EDP) est une relation faisant
intervenir :
xi , . . . , xn (variables indépendantes)
une fonction u : Ω ⊂ Rn → R (variable dépendante)
u = u(x1 , . . . , xn )
∂u 2 ∂2u
∂i u := , ∂ij u := , . . ., 1 ≤ i, j ≤ n (dérivées partielles)
∂xi ∂xi ∂xj
Cette relation s’écrit généralement sous la forme
2 2 2 2
F(x1 , . . . xn , u, ∂1 u, . . . , ∂n u, ∂11 u, . . . , ∂nn u, ∂12 u, . . . , ∂n−1,n u, . . .) = 0.
Ordre et linéarité
Une EDP non linéaire est dite quasi-linéaire si elle est linéaire par
rapport aux dérivées partielles d’ordre le plus élevé.
Introduction EDP et leur classification Conditions aux limites Discrétisation des EDP
Exemples
Plan du cours
Plan de la Séance
EDP hyperboliques
EDP paraboliques
EDP elliptiques
Cette méthode peut aussi être adaptée au cas des EDP linéaires du
premier ordre à plus de deux variables indépendantes.
Introduction EDP et leur classification Conditions aux limites Discrétisation des EDP
Courbes paramétrées
Nous allons rappeler brièvement la notion de courbe paramétrée dans le
plan.
Dans ce cas, le vecteur γ 0 (s) = (x0 (s), y0 (s)) est un vecteur tangent à la
courbe C au point (x(s), y(s)).
Introduction EDP et leur classification Conditions aux limites Discrétisation des EDP
Courbes caractéristiques
dx dy
= a(x, y), = b(x, y),
ds ds
où I est un intervalle de R.
Remarque
Ces courbes peuvent être données sous forme non paramétrique
dy b(x, y)
= .
dx a(x, y)
Introduction EDP et leur classification Conditions aux limites Discrétisation des EDP
Courbes caractéristiques
Puisque (a(x, y), b(x, y)) 6= (0, 0), il y aura une ligne de flux passant par
chaque point de R2 .
Introduction EDP et leur classification Conditions aux limites Discrétisation des EDP
Courbes caractéristiques
Exemple
Nous allons illustrer la méthode des caractéristiques pour l’EDP linéaire
d’ordre un et à coefficients constants
∂u ∂u
− − (x − y)u = 0. (4)
∂t ∂x
t(s) = s + t0 , x(s) = −s + x0 .
Exemple
Le long de ces droites, (4) devient l’EDO linéaire
dũ
= (2s + t0 − x0 )ũ(s),
ds
dont la solution est obtenue par séparation des variables
2 +s(t
0 −x0 )
ũ(s) = ũ0 es .
On pourra choisir t0 = 0 et la valeur initiale u˜0 peut être donnée par une
courbe de valeurs initiales : ũ0 = f (x0 ) avec f une fonction arbitraire.
u(t, x) = f (t + x)e−tx .
Introduction EDP et leur classification Conditions aux limites Discrétisation des EDP
ϕ : Ω → Ω̃
(x, y) 7→ ϕ(x, y) = (ξ(x, y), η(x, y)),
J(x, y) = ξx ηy − ξy ηx ,
η=1
η=0
η = −1
ξ=1
ξ=0
ξ = −1
ux = vξ ξx + vη ηx ,
u y = v ξ ξy + v η η y ,
EDP hyperbolique
EDPs hyperboliques
Définition
On dit que l’EDP (5) est hyperbolique dans un domaine D si b2 − ac > 0 pour
tout (x, y) ∈ D.
EDP hyperbolique
EDPs hyperboliques
où
D E F G
D̃ = −
, Ẽ = − , F̃ = − , G̃ = .
2B 2B 2B 2B
En utilisant les coordonnées X = ξ + η et Y = ξ − η, et la nouvelle
variable dépendante V définie par V(X, Y) = v(ξ, η), l’EDP (7) se
transforme sous la forme canonique
où
D̂ = D̃ + Ẽ, Ê = D̃ − Ẽ, F̂ = F̃, Ĝ = G̃.
Introduction EDP et leur classification Conditions aux limites Discrétisation des EDP
EDP parabolique
EDPs paraboliques
Définition
On dit que l’EDP (5) est parabolique dans un domaine D si b2 − ac = 0
pour tout (x, y) ∈ D.
EDP parabolique
EDPs paraboliques
où
D E F G
D̃ = − , Ẽ = − , F̃ = − , G̃ = .
A A A A
Introduction EDP et leur classification Conditions aux limites Discrétisation des EDP
EDP elliptique
EDPs elliptiques
Définition
On dit que l’EDP (5) est elliptique dans un domaine D si b2 − ac < 0 pour tout
(x, y) ∈ D.
EDP elliptique
EDPs elliptiques
Les parties réelles et imaginaires de cette dernière équation donnent
bηx + cηy aηx + bηy
ξx = √ , ξy = − √ . (10)
ac − b 2 ac − b2
Par élimination de ξ on obtient l’équation de Beltrami,
aηx + bηy bηx + cηy
√ + √ = 0.
ac − b2 x ac − b2 y
En général, la résolution de l’équation de Beltrami n’est pas plus simple que la
résolution du sysème (10). Cependant, il est possible de construire la solution de
(10) en trouvant les courbes caractéristiques dans le plan complèxe définies par
√
dy b − i ac − b2
= .
dx a
Avec ce choix de système de coordonnées, l’EDP (5) se réduit à
EDP elliptique
Considérons la transformation
ξ cos θ sin θ x
= ,
η − sin θ cos θ y
EDP elliptique
EDP elliptique
où
EDP elliptique
Pour avoir une forme simple de l’EDP, on cherche θ tel que B = 0, c-à-d
a−c
(c − a) cos θ sin θ + b(cos2 θ − sin2 θ) = 0 ⇔ sin 2θ = b cos 2θ.
2
Donc
π kπ
+ , k∈Z si a = c,
4 2
θ= (14)
1 2b kπ
arctan
+ , k ∈ Z si a 6= c.
2 a−c 2
Introduction EDP et leur classification Conditions aux limites Discrétisation des EDP
EDP elliptique
EDPs hyperboliques
Dans le cas où (12) est hyperbolique c-à-d b2 − ac > 0, et pour θ donnée
par (14) on a B = 0 et A et C sont de signes contraires.
EDP elliptique
EDPs paraboliques
Dans le cas où (12) est parabolique c-à-d b2 − ac = 0, et pour θ donnée
par (14) on a B = 0 et ou bien A = 0 ou C = 0.
EDP elliptique
EDPs elliptiques
Dans le cas où (12) est elliptique c-à-d b2 − ac < 0, et pour θ donnée par
(14) on a B = 0 et A et C sont de même signe.
∂Ω
n
Les autres types de conditions aux limites sont des analogues, aux
dimensions supérieures, des conditions que nous imposons à une EDO
aux deux extrémités de l’intervalle.
Chaque classe d’EDP nécessite des conditions aux limites du bon type
afin d’avoir une solution unique.
i) Les EDPs elliptiques nécessitent des conditions aux limites de
Dirichlet ou de Neumann sur la frontière entourant la région
d’intérêt.
ii) Les EDPs hyperboliques nécessitent des conditions aux limites de
Cauchy sur une surface ouverte.
iii) Les EDPs paraboliques nécessitent des conditions aux limites de
Dirichlet ou Neumann sur une surface.
Introduction EDP et leur classification Conditions aux limites Discrétisation des EDP
Plan de la Séance
Introduction
Maillage
Introduction
Résoudre un problème d’une EDP d’ordre p dans un domaine
Ω ⊂ Rn revient à trouver une fonction u : Ω → R de classe C p qui
vérifie l’EDP et les conditions aux limites sur la frontière ∂Ω. On
remarque que la solution appartient à un espace de dimension
infinie.
A part quelques cas particuliers du domaine Ω et de l’EDP, on ne
peut pas obtenir la solution sous forme explicite.
On a donc recours à des méthodes numériques pour obtenir une
approximation de la solution.
Parmis ces méthodes, on cite : la méthodes des différences finies, la
méthode des éléments finis et la méthode des volumes finis.
Toutes ces méthodes consistent à discrétiser le domaine Ω et l’EDP
et de résoudre le problème discrétisé. La solution du problème
discrétisé appartient à un espace de dimension finie.
Introduction EDP et leur classification Conditions aux limites Discrétisation des EDP
|f 00 (ξ)|
E1P = h ≤ Ch.
2
=⇒ Approximation d’ordre 1.
Introduction EDP et leur classification Conditions aux limites Discrétisation des EDP
|f 00 (ξ)|
E1R = h ≤ Ch.
2
=⇒ Approximation d’ordre 1.
Introduction EDP et leur classification Conditions aux limites Discrétisation des EDP
|f 000 (ξ)| 2
E2C = h ≤ Ch2 .
6
=⇒ Approximation d’ordre 2.
Introduction EDP et leur classification Conditions aux limites Discrétisation des EDP
Réduction du pas
Introduction EDP et leur classification Conditions aux limites Discrétisation des EDP
f (x + h) − 2f (x) + f (x − h)
f 00 (x) ≈ D2h f (x) := .
h2
L’erreur dans l’utilisation de cette approximation est
|f (4) (ξ)| 2
E4 = h ≤ Ch2 .
24
=⇒ Approximation d’ordre 2.
Remarque
On a
− − +
D2h = D+
h Dh = Dh Dh .
Introduction EDP et leur classification Conditions aux limites Discrétisation des EDP
Maillage
On utilise un maillage régulier (grille) de pas d’espace ∆x et de pas de
temps ∆t. Les noeuds de ce maillage sont les points de coordonnées :
(xj , tn ), où xj = j∆x, j ∈ Z, et tn = n∆t, n ∈ N.
( xj , t n )
∆t
x
∆x
Introduction EDP et leur classification Conditions aux limites Discrétisation des EDP
Discrétisation de l’EDP
Notation
Par la suite, on prend v0j = u0 (xj ) pour tout j ∈ Z et on note par vnj une
valeur approchée de u(xj , tn ) pour tous j ∈ Z et n ∈ N∗ .
∂u n
vn+1
j − vnj ∂u vnj+1 − vnj
(xj , t ) ≈ et (xj , tn ) ≈ .
∂t ∆t ∂x ∆x
On obtient alors le schéma numérique :
vn+1
j − vnj vnj+1 − vnj
+c = 0,
∆t ∆x
ou encore
vn+1
j = vnj − c ∆x
∆t n
(vj+1 − vnj ). (16)
Introduction EDP et leur classification Conditions aux limites Discrétisation des EDP
Schémas numériques
D’autres schémas numériques peuvent être envisagés :
On peut approcher la dérivée partielle par rapport à x par la
différence finie centrée :
∂u n
vnj+1 − vnj−1
(xj , t ) ≈ .
∂x 2∆x
On obtient alors :
vn+1
j = vnj − c 2∆x
∆t
(vnj+1 − vnj−1 ). (17)
On pourra aussi utiliser la différence finie décentrée à gauche pour
approcher la dérivée partielle par rapport à t :
∂u vnj − vn−1
j
(xj , tn ) ≈ .
∂t ∆t
Quite à un faire décalage d’indices n − 1 → n et n → n + 1, on a :
vn+1
j
∆t n+1
= vnj − c ∆x (vj+1 − vn+1
j ). (18)
Introduction EDP et leur classification Conditions aux limites Discrétisation des EDP
vn+1
j = vn−1
j
∆t n
− c ∆x (vj+1 − vnj−1 ). (19)
Définition
Le schéma numérique (S) est dit consistant avec l’EDP qu’il approxime
si
lim εnj (∆x, ∆t) = 0.
∆x→0,∆t→0
Si l’on a εnj (∆x, ∆t) = O(∆tp + ∆xq ), on dit que le schéma est d’ordre
p en temps et d’ordre q en espace.
Introduction EDP et leur classification Conditions aux limites Discrétisation des EDP
Consistance : exemple
Soit u(x, t) la solution (régulière) de l’équation de transport
∂u ∂u
+c = 0.
∂t ∂x
Soit le schéma vn+1
j
∆t
= vnj − c 2∆x (vnj+1 − vnj−1 ), qu’on peut récrire sous la
forme
vn+1
j − vnj vnj+1 − vnj−1
+c = 0.
∆t 2∆x
On a
∂u un+1
j − unj ∂u unj+1 − unj−1
(xj , tn ) = +O(∆t), et (xj , tn ) = +O(∆x2 ).
∂t ∆t ∂x 2∆x
Donc l’erreur de troncature est
∂u ∂u
εnj (∆x, ∆t) = (xj , tn )+O(∆t)+c (xj , tn )+O(∆x2 ) = O(∆t+∆x2 ),
∂t ∂x
et par conséquent, ce schéma est consistant avec l’EDP et il est d’ordre 1
en temps et d’ordre 2 en espace.
Introduction EDP et leur classification Conditions aux limites Discrétisation des EDP
Stabilité du schéma
Pour définir la stabilité d’un schéma, pour tout n ∈ N on construit, par
interpolation linéaire à partir des (vnj )j∈Z , la fonction vnh (x) :
X
vnh (x) = vnj φj (x),
j∈Z
où h := ∆x, xj = jh et
0 si x 6∈ [xj−1 , xj+1 ],
x − x
j−1
φj (x) = si x ∈ [xj−1 , xj ],
h
x −x
j+1
si x ∈ [xj , xj+1 ].
h
On note que vnh (x) appartient à l’espace des fonctions affines par
morceaux :
n o
Vh := vh ∈ C 0 (R, R) | vh |[xj ,xj+1 ] ∈ P1 , ∀j ∈ Z .
Introduction EDP et leur classification Conditions aux limites Discrétisation des EDP
Stabilité du schéma
Pour tout réel p > 1, on définit les espaces
( )
X
lp := (vk )k∈Z | |vk |p < +∞ ,
k∈Z
Z
p
L (R) := v:R→R| p
|v(x)| dx < +∞ , Lhp := Vh ∩ Lp (R).
R
On peut vérifier que, ∀p > 1, on a
(vnj )j∈Z ∈ lp ⇔ vnh ∈ Lhp ,
et
1/p
X
h |vnj |p = kvnh kLp (R) ,
j∈Z
où Z 1/p
kvnh kLp (R) := |vnh (x)|p dx .
R
Introduction EDP et leur classification Conditions aux limites Discrétisation des EDP
et
sup |vnj | = kvnh kL∞ (R) ,
j∈Z
où
kvnh kL∞ (R) := sup ess |v(x)|.
x∈R
Introduction EDP et leur classification Conditions aux limites Discrétisation des EDP
Stabilité – Définitions
Définition (Stabilité L∞ )
On dit qu’un schéma est L∞ -stable si ∀T > 0 et n ∈ N t.q. tn ≤ T, il
existe une constante C(T) > 0 indépendante de ∆x, ∆t et n t.q. :
sup |v0j | < +∞ =⇒ sup |vnj | ≤ C(T) sup |v0j |.
j∈Z j∈Z j∈Z
Ce qui est équivalent à :
kv0h |L∞ (R) < +∞ =⇒ kvnh kL∞ (R) ≤ C(T)kv0h |L∞ (R) .
Définition (Stabilité Lp )
On dit qu’un schéma est Lp -stable si ∀T > 0 et n ∈ N t.q. tn ≤ T, il
existe une constante C(T) > 0 indépendante de ∆x, ∆t et n t.q. :
X X 1/p X 1/p
|v0j |p < +∞ =⇒ h |vnj |p ≤ C(T) h |v0j |p .
j∈Z j∈Z j∈Z
Ce qui est équivalent à :
kv0h |Lp (R) < +∞ =⇒ kvnh kLp (R) ≤ C(T)kv0h |Lp (R) .
Introduction EDP et leur classification Conditions aux limites Discrétisation des EDP