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PREMIÈRE ASSISE THÉORIQUE

GLOSSAIRE DES PRINCIPAUX TERMES UTILISÉS


EN LINGUISTIQUE ÉNONCIATIVE
Teodora CRISTEA

 actant on désigne par le terme « actants de l’énonciation » les partenaires discursifs, qui
(de l’énonciation) peuvent jouer différents rôles: LOCUTEUR, ALLOCUTAIRE, DELOCUTE. Les
actants font partie du DISPOSITIF ENONCIATIF extra-verbal; ils s’opposent aux
actants de l’ENONCE, qui constituent le dispositif intra-verbal et dont quelques-uns
peuvent représenter des actants de l’énonciation.

 acte énonciatif catégorie fondamentale en linguistique énonciative, l’acte énonciatif est défini comme
l’ensemble des OPERATIONS métalinguistiques sous-jacentes à toute production
d’un ENONCE (ou d’un texte) par un ENONCIATEUR dans une SITUATION
ENONCIATIVE déterminée. L’acte énonciatif est repéré par rapport à la situation
énonciative dépendant d’un LOCUTEUR et d’un REPERE.

 allocutaire ce terme désigne un sujet participant à l’acte de communication considéré dans son
double statut de RECEPTEUR et de répondant à un ENONCE produit. C’est l’un des
rôles du DISPOSITIF énonciatif extra-verbal. L’allocutaire ou DESTINATAIRE
direct du message peut être singulier ou pluriel, nominal ou anonyme, réel ou fictif.
Les lieux d’inscription linguistique de l’allocutaire sont: les marques de la deuxième
personne (qui peut englober aussi le DELOCUTE: toi et lui=vous ), les appellatifs
vocatifs, les impératifs. La présence de l’allocutaire se fait sentir dans toute la
structuration de l’ENONCE, qui est construit de telle manière qu’il agisse sur celui
auquel il s’adresse. Parmi d’autres lieux d’inscription de l’allocutaire on peut
mentionner aussi le degré d’explicitation des informations énoncées, le choix de
l’appareil stratégique, le contenu de l’ENONCE.

 allocution la situation d’allocution se définit par le nombre et le statut des partenaires discursifs.
L’acte d’allocution est l’acte par lequel le LOCUTEUR s’adresse à un
ALLOCUTAIRE.

 assertion l’assertion est un type de communication institué entre co-énonciateurs qui consiste à
faire dépendre l’ENONCE du verbe locutoire fondamental dire: (Je te dis que) p.
L’assertion est aussi un acte évaluatif de jugement.

 cadre les éléments constitutifs du cadre énonciatif sont: les protagonistes du discours, les
énonciatif circonstances spatio-temporelles, les conditions générales de la production/ réception
du message (canal, contexte socio-historique, contraintes de l’UNIVERS DU
DISCOURS). La linguistique énonciative étudie les rapports qui s’instaurent entre
l’ENONCE et le cadre énonciatif dans lequel il s’enracine. Dans le discours rapporté
il existe deux cadres énonciatifs imbriqués.

 déictique les déictiques sont les unités linguistiques dont le fonctionnement (sélection et
interprétation) implique une prise en considération du rôle des ACTANTS de
l’ENONCE, de l’espace-temps du LOCUTEUR et éventuellement de celui de
l’ALLOCUTAIRE (v. aussi REPERE). Ces éléments sont encore désignés par les

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PREMIÈRE ASSISE THÉORIQUE

termes de «présentatifs» (parce qu’ils s’accompagnent quelquefois d’une opération


d’ostention), ou d’«embrayeurs» (qui embraient le message sur la situation
énonciative), ou encore de «signes indiciels». Les déictiques réfèrent à leur propre
INSTANCE énonciative et forment un sous-ensemble d’unités énonciatives. Les
déictiques se laissent diviser en plusieurs catégories suivant leur fonction
communicative:
 la source énonciative (les pronoms des première et deuxième personnes, les
possessifs des personnes du dialogue, les appellatifs du type papa, maman, tonton,
etc., ainsi que des termes dont le sens ne se précise que par référence au sujet
énonciateur: mon frère, ma sœur, etc);
 le temps de l’ENONCIATION (des substituts adverbiaux tels que maintenant,
aujourd’hui, hier, avant-hier, demain, après-demain, ce soir, le présent des verbes,
etc.);
 le lieu de l’énonciation (des substituts spatiaux tels que ici, là-bas, etc.)

 deixis la deixis est un mode particulier d’actualisation des domaines spatial, temporel,
personnel par rapport à la SITUATION ENONCIATIVE. Le terme de deixis est
polysémique: il désigne à la fois l’acte de référence à l’espace-temps de
l’ENONCIATION et l’ensemble des marques qui font référence à la situation: les
DEICTIQUES (pronoms personnels, démonstratifs, adverbes de lieu, et de temps,
système des temps verbaux, etc. ). On distingue trois types essentiels de deixis:
personnelle, spatiale, temporelle, les coordonnées déictiques fondamentales étant moi-
ici-maintenant. A ces types viennent s’ajouter encore deux catégories dont l’existence
n’est reconnue que par certains linguistes: la deixis notionnelle (B. POTTIER) et la
deixis sociale (CH. J. FILLMORE).La deixis spatio-temporelle est étroitement liée au
système des pronoms personnels et constitue le système des REPERES énonciatifs.

 délocuté ce terme désigne le non participant à la relation d’ALLOCUTION. Le non participant


est représentable par un pronom de la troisième personne qui, à la différence des
déictiques, a besoin de recevoir un contenu référentiel précis de détermination
cotextuelle.

 destinataire (v. aussi ALLOCUTAIRE, ENONCIATAIRE). Dans la sémantique énonciative de O.


Ducrot, l’ALLOCUTAIRE est distinct du DESTINATAIRE, qui désigne la personne
à laquelle l’acte illocutionnaire est censé s’adresser.

 destinateur dans la théorie de la communication, ce terme est synonyme d’EMETTEUR et


désigne la personne qui produit un ENONCE en conformité avec les règles du code
et de la mise en discours.

 dispositif ce terme désigne l’ensemble d’éléments extra- et intra-verbaux déterminés par les
énonciatif coordonnées énonciatives. On distingue un dispositif énonciatif extra-verbal constitué
par la SITUATION D’ALLOCUTION, les caractéristiques des partenaires discursifs
(ACTANTS), les conditions concrètes de la communication, et un dispositif
énonciatif intra-verbal constitué par les ACTANTS de l’ENONCE, le verbe et les
différents types de REPERES.

 distance ce concept permet d’appréhender le rapport que le SUJET ENONCIATIF veut établir
entre lui et son ENONCE. Si la distance est minimale, le sujet d’énonciation tend à
s’identifier au SUJET DE L’ENONCE, ce qui se manifeste par la présence explicite
de marqueurs spécifiques; c’est la caractéristique essentielle des discours
autobiographiques. Par contre, si la distance est maximale, le sujet d’énonciation tend
à devenir un sujet universaliste, à s’identifier à d’autres sujets et le discours acquiert
un caractère généralisant et objectivant; c’est le cas du discours didactique.

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 emetteur (v. aussi LOCUTEUR< DESTINATEUR< ENONCIATEUR) Ce terme désigne celui


(ou instance qui produit un énoncé (ou un texte), la source énonciative. Tout comme le
émettrice). RECEPTEUR, il se caractérise par des compétences linguistiques et paralinguistiques,
idéologiques, culturelles, ainsi que par des déterminations psychiques. Tout émetteur
est son propre récepteur, comme tout récepteur est un émetteur en puissance.

 énoncé le terme d’«énoncé » est, comme la plupart des termes d’une discipline qui est en
train de se constituer, surchargé de significations qui, souvent, varient avec
l’orientation théorique et avec les étapes de développement de la théorie. Le sens du
terme « énoncé » se délimite par une triple série d’oppositions:
• Enoncé/vs/ énonciation
Dans une première étape, « énoncé » s’opposait à ENONCIATION comme le terme
« produit » s’oppose à « production », le fabriqué à la fabrication. « L’énonciation
désigne, par opposition à l’énoncé, l’acte de production linguistique et non le résultat
de cette production. » (B. POTTIER, 1973). Peu à peu, le sens du terme se précise:
l’énoncé apparaît ainsi comme le résultat d’un ensemble d’OPERATIONS
énonciatives et prédicatives. Dans une théorie énonciative intégrante comme celle de
A. CULIOLI et de J.P. DESCLES, l’énoncé est conçu comme une unité composée par
un schéma de LEXIS qui est repéré par rapport à une SITUATION énonciative qui
dépend d’un LOCUTEUR et d’un REPERE temporel;
• Enoncé/vs/ phrase
L’énoncé n’est pas du même domaine que la phrase , qui est une unité analysée,
abstraite, au moyen de laquelle le linguiste rend compte des relations
distributionnelles. Les énoncés sont des « échantillons de parole » (J. LYONS, 1970)
La phrase apparaît donc comme une entité théorique, un ensemble d’unités combinées
selon les règles de la syntaxe, prises hors de toute situation de discours; ce que produit
le locuteur, ce qu’entend un auditeur ce n’est pas une phrase, mais un énoncé
particulier d’une phrase (O. DUCROT, 1980);
• Enoncé /vs/ texte
Pour certains linguistes, l’énoncé est une unité transphrastique: « toute partie du
discours, tenue par une seule personne, avant et après laquelle il y a silence de la part
de cette personne ». (Z.S.HARRIS). Ce terme est donc synonyme de ce que l’on
désigne aujourd’hui par le terme “intervention”. Il ne correspond donc pas
obligatoirement à la phrase, il peut même être constitué de plusieurs phrases ou d’une
phrase asyntaxique (phrase incomplète, tronquée, inorganisée). Pour d’autres
linguistes, l’énoncé est un « segment discursif élémentaire » (J.S. ANSCOMBRE, O.
DUCROT, 1978). Deux axes se trouvent ainsi impliqués dans la polysémie du mot
« énoncé »: l’axe langue/parole et l’axe du rang (dimension de l’unité envisagée).
Voici quelques unes des définitions proposées pour le terme « énoncé »:

Orientation Enoncé
J. LYONS échantillon de parole
B. POTTIER produit de l’énonciation
Z.S. HARRIS partie de discours tenue par une seule personne
J.S. ANSCOMBRE segment discursif élémentaire
O. DUCROT
A. CULIOLI résultat d’un ensemble d’opérations énonciatives et prédicatives; unité composée d’un
J.P.DESCLES schéma de lexis, repéré par rapport à une situation énonciative, à un locuteur, à un
repère temporel et à un événement auquel l’énoncé réfère

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 énonciataire c’est un architrait sémantique caractéristique des unités linguistiques marquant


l’inscription de l’un des PARAMETRES énonciatifs: protagonistes, circonstances
spatio-temporelles, conditions de la production / réception du message.

 énonciateur (v. aussi SUJET D’ENONCIATION). A la source de toute ENONCIATION il y a


l’énonciateur, celui qui produit l’ENONCE. Tous les événements auxquels réfère
l’énoncé sont repérés par rapport à cette source énonciative qu’est l’énonciateur.

 énonciatif v. ACTE ~ , DISPOSITIF ~, FAIT ~ , PARAMETRE ~

 énonciation le sens du terme « énonciation » s’est constitué par des délimitations successives.
Dans un premier temps, l’énonciation était définie comme un acte de parole
individuel, considéré dans sa singularité, comme une prise en charge par le SUJET des
virtualités de la langue. C’est la « mise en fonctionnement de la langue par un acte
individuel d’utilisation ».( E. BENVENISTE, 1970). Cette définition procède d’une
conception qui rejette l’analyse du discours, en ne faisant aucune place à la dimension
sociale de l’activité langagière. Avec l’extension du domaine de la linguistique
énonciative, une nouvelle optique s’impose et l’énonciation est conçue comme une
structure non linguistique qui sous-tend la communication. L’objet de la recherche
devient ainsi le rapport institué entre les instances sociales et l’activité langagière.
L’énonciation est opposée à l’ENONCE comme la production s’oppose au produit,
mais ces deux termes artificiellement opposés pour autant que l’acte de production ne
peut être appréhendé qu’à travers le produit, se rapprochent considérablement. (C.
KERBRAT- ORECCHIONI, 1980). Enonciation et énoncé représentent le même
objet considéré sous deux angles différents: l’énonciation comme objet événement et
l’énoncé comme objet fabriqué dans lequel le SUJET s’inscrit à tout moment, en
inscrivant en même temps l’ENONCIATAIRE dans ce qu’il dit, puisque dès qu’il
commence à parler il implante l’autre devant lui. L’énonciation est définie alors
comme le surgissement du sujet dans son énoncé et elle peut être saisie à travers les
traces (lieux d’inscription de la subjectivité) qu’elle laisse dans l’énoncé.

 énonciative v. INSTANCE ~ , OPERATION~

 fait énonciatif (v. aussi ENONCIATEME, SUBJECTIVEME). Les faits énonciatifs sont
les traces linguistiques de la présence du LOCUTEUR dans son ENONCE, les lieux
d’inscription de la subjectivité dans le langage. Parmi les faits énonciatifs on peut
retenir la DEIXIS, la MODALITE, les relations intersubjectives de toutes sortes.

 instance (v. EMETTEUR). C’est la source énonciative.


émettrice

 instance (ou instance du discours). C’est l’acte de parole par lequel le SUJET énonciateur
énonciative actualise les virtualités de la langue en parole. Dans le discours rapporté on opère avec
deux instances énonciatives: l’instance passée et la dernière instance énonciative
(instance présente).

 instance v. RECEPTEUR
réceptrice

 lexis dans la théorie énonciative de A. CULIOLI et de J.P. DESCLES, la lexis est un


schéma relationnel élémentaire pris comme axiome, un modèle abstrait de la structure
prédicative minimale, antérieure aux OPERATIONS ENONCIATIVES. Elle est
définie comme le contenu d’une proposition non assertée sur laquelle porteront
diverses opérations et à laquelle est associée une famille d’énoncés. Ce schéma vide

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est instancié, c’est-à-dire rempli par des éléments lexicaux, qui seront ensuite soumis à
des opérations de quantification, de qualification et d’assignation de temps-aspect-
modalité.

 linguistique après une linguistique de la pensée (ou du JE) et une linguistique de la communication
énonciative (ou du JE et du TU conçue comme un tête à tête idéal), la linguistique de l’énonciation
(ou de se donne comme principal objectif l’analyse de la production et de la compréhension
l’énonciation) d’un ENONCE produit par un ENONCIATEUR face à un ENONCIATAIRE dans
une situation déterminée. (J.P.DESCLES, 1974) L’énonciation a été longtemps exclue
des préoccupations des linguistes en vertu du postulat de l’immanence du fait
linguistique. Elle s’est constituée comme une discipline ayant son propre objet de
recherche, son propre métalangage et une problématique spécifique à partir des années
soixante. Dans un article programmatique publié dans la revue Langages en 1970,
« L‘appareil formel de l’énonciation », E. BENVENISTE a tracé une frontière entre
l’emploi des formes de la langue et l’emploi de la langue. Les développements
ultérieurs de la théorie de l’énonciation ont mis en évidence certaines limites des
principes formulés par E. BENVENISTE, en premier lieu le fait que la linguistique
énonciative y est conçue comme une sorte de prolongement de la linguistique de la
langue et que l’énonciation apparaît comme un épiphénomène qui intervient d’une
manière plus ou moins facultative. Les deux orientations majeures qui ont marqué
l’évolution des études énonciatives se distinguent entre elles par l’extension accordée
à l’objet de la recherche: l’inscription du sujet ou bien l’inscription de la situation dans
toute sa complexité. Dans le premier cas, on parle de linguistique énonciative
restreinte, le trait sémantique pertinent étant le SUBJECTIVEME; dans le second, de
linguistique énonciative étendue, le trait pertinent étant l’ENONCIATEME (C.
KERBRAT-ORECCHIONI, 1980). En prenant en compte les ACTANTS, la
SITUATION, les circonstances spatio-temporelles de la production, les contraintes de
l’UNIVERS DU DISCOURS, cette linguistique débouche sur l’analyse du discours.
D’autres développements linguistiques se donnent pour objet la sémantique
énonciative (O. DUCROT) ou la syntaxe énonciative dans une vision intégrante,
conçue comme un système pragmatico-syntaxique qui exclut le lexique et les
déterminations affectives et sociales des participants discursifs (A. CULIOLI).

 locuteur (v. DESTINATEUR, EMETTEUR, ENONCIATEUR). Dans certaines orientations


théoriques, le locuteur est défini comme l’ENONCIATEUR de la dernière
INSTANCE ENONCIATIVE.Dans un énoncé à la première personne et au présent de
l’indicatif: Je dis, il y a identification du locuteur et de l’énonciateur, tandis que dans
un énoncé rapporté Pierre a dit qu’il ne pourrait pas venir, il y a distinction entre le
locuteur (source implicite: Je dis que) et l’énonciateur Pierre, source explicite d’un
ACTE d’énonciation passé.

 modalisation la modalisation est une catégorie énonciative qui désigne la prise en charge critique de
son ENONCE par son propre ENONCIATEUR. La modalisation implique aussi
l’explicitation des relations intersubjectives (modalités d’énonciation). On peut
distinguer cinq fonctions modales: expliciter le rapport entre l’assertion et la réalité
asserté, expliciter l’attitude de l’énonciateur à l’égard du fait ( événement, état de
choses) évoqué par l’énoncé, expliciter les relations interpersonnelles et
transactionnelles de l’énonciateur avec le(s) ENONCIATAIRE(S), expliciter l’attitude
de l’énonciateur à l’égard de la hiérarchie informationnelle des éléments constitutifs
de l’énoncé (mise en topicalisation).

 modalité c’est la manifestation linguistique des opérations de MODALISATION.

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 opération les opérations énonciatives de quantification, de qualification, d’assignation des


énonciative. catégories de temps- aspect – modalité forment avec les opérations prédicatives un
ensemble qui se trouve à la base de la production de l’ENONCE.

 paramètres les paramètres propres à l’énonciation sont les SUJETS ENONCIATEURS, la


énonciatifs SITUATION ENONCIATIVE, dont la source est l’ENONCIATEUR, les REPERES
spatio-temporels de l’ENONCIATION, l’événement auquel réfère l’ENONCE.

 récepteur (ou instance réceptrice) (v.aussi ALLOCUTAIRE, DESTINATAIRE,


ENONCIATAIRE). On appelle récepteur celui qui reçoit et interprète un message. Le
récepteur se caractérise par un ensemble de compétences linguistiques et
paralinguistiques (mimo-gestuelles), idéologiques, culturelles (encyclopédiques), ainsi
que par des déterminations psychiques. L’instance réceptrice connaît plusieurs
distinctions suivant que le récepteur est un destinataire visé ou non, prévu ou non par
le LOCUTEUR (C. KERBRAT-ORECCHIONI, 1980):

Récepteur

Allocutaire Non allocutaire

Récepteur visé prévu par L non prévu par L


Destinataire auditeur récepteurs
destinataire additionnels
indirect (aléatoires)
(témoin)

Une autre distinction est fondée sur la capacité du récepteur de répondre ou sur sa présence / absence
physique dans la situation de communication:

Contiguïté spatiale présence absence

Participation verbale
Loquent + +
Echange oral quotidien conversation téléphonique
Non loquent + +
Conférence magistrale communication écrite
 repère tout ENONCE se constitue à partir d’une SITUATION D’ENONCIATION qui
énonciatif comporte parmi ses catégories constitutives des repères spatio-temporels
d’énonciation ( le hic et nunc de l’énonciation).
 situation tout ENONCE est structuré par référence à une situation déterminée créée par
d’énonciation l’ENONCIATEUR au moment où il parle. L’EMETTEUR et le RECEPTEUR font
partie intégrante de la situation énonciative qui intègre aussi une partie du référent.
Dans la théorie pragmatico-syntaxique de A. CULIOLI et de J.P. DESCLES, la
situation est une variable d’énonciation. On y distingue trois types de situations: Sit0 –
origine énonciative; Sit1 – situation de locution; Sit2 – situation événementielle:
(Je dis) Paul a dit qu’il t’avait écrit
Sit0 Sit1 Sit2
 subjectivème les subjectivèmes constituent une sous-catégorie d’ENONCIATEMES qui désignent le
trait sémantique caractéristique des faits subjectifs, le surgissement (l’émergence) du
SUJET dans son ENONCE. Il existe plusieurs catégories de subjectivèmes: affectifs,
évaluatifs, modalisateurs, axiologiques.

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 sujet (v. aussi ENONCIATEUR, LOCUTEUR). Le sujet d’énonciation est à la source de


d’énonciation toute ENONCIATION. C’est une des composantes du DISPOSITIF énonciatif extra-
verbal, s’opposant ainsi au sujet de l’énoncé, qui fait partie du dispositif énonciatif
intra-verbal. Dans les énoncés à la première personne, il y a coïncidence entre le sujet
d’énonciation et le sujet d’énoncé.

 tension ce concept exprime la relation qui s’établit entre le SUJET ENONCIATEUR et le


RECEPTEUR par l’intermédiaire du discours. Le discours tendu essaie d’agir sur le
DESTINATAIRE.

 transparence / ce concept bipolaire évoque la présence ou l’effacement du SUJET ENONCIATEUR


opacité par rapport à son ENONCE et au RECEPTEUR. Si le discours est transparent, le
récepteur s’identifie au sujet énonciateur – source du message – et il prend en compte
l’énoncé; c’est le propre du discours didactique, des sentences, des proverbes, etc. A la
différence du discours transparent (d’opacité minimale), le discours opaque implique
un récepteur qui se substitue au sujet d’énonciation:il exige de la part du récepteur
d’assumer sa propre subjectivité; c’est le cas du discours lyrique.

 univers l’univers du discours intègre la situation de communication et les contraintes de genre


du discours (stylistico-thématiques). L’ENONCIATION est créatrice d’un univers de discours.

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