Economie Monétaire Et Techniques Bancaires: Ecole Nationale de Commerce Et de Gestion Casablanca
Economie Monétaire Et Techniques Bancaires: Ecole Nationale de Commerce Et de Gestion Casablanca
Economie Monétaire Et Techniques Bancaires: Ecole Nationale de Commerce Et de Gestion Casablanca
Casablanca
Economie Monétaire
et Techniques Bancaires
Semestre 3
II – L’approche keynésienne
À travers cette équation, Fisher montre que la monnaie intervient dans les échanges,
puisqu’elle exprime la valeur des marchandises. Dans cette logique, la monnaie
n’est qu’un intermédiaire des échanges.
Pr. Mohammed KEHEL 6
Trois hypothèses sont généralement émises :
La vitesse de circulation (V) de la monnaie est constante à court terme (nombre
de fois qu’une unité monétaire est utilisée dans les transactions au cours d’une
période donnée. Elle dépend en fait des habitudes de paiements des agents
économiques pendant une période et de l’évolution des modes de paiement).
Le volume de transactions (T) durant une période est constant à court terme et
dépend du produit réel (Y) et donc de la production. Plein emploi des facteurs de
production (capital et travail) : (le niveau de transaction est exogène, car fixé dans
la sphère réelle « marché »).
La masse monétaire (M) est une variable indépendante des autres variables, car
les autorités monétaires maîtrisant parfaitement la masse monétaire.
En privilégiant les composantes monétaires, l’équation d’I. Fisher devient :
P = (V/T) M (relation linéaire entre P et M)
Et puisque (V/T) constant donc P et M sont proportionnels. Toute variation de M
entraîne une variation proportionnelle de P. Selon Fisher, une hausse de la quantité
de monnaie ne peut se traduire, à long terme, que par une hausse proportionnelle
des prix. Pr. Mohammed KEHEL 7
Exemple :
Soit une économie qui produit par exemple un seul bien (Blé).
Au cours d’une année, 1000 Kg de blé sont vendus : T = 1 000
Le prix d’1 kg de blé est de 3 DH : P = 3 DH
La valeur totale des transactions : PT = 3 x 1 000 = 3 000 DH par année
Si on suppose que la masse monétaire est égale à 1 500 DH (M = 1 500 DH), on
peut en déduire la vitesse de circulation de la monnaie (V)
M x V = P x T => V = (P x T)/M = 3000/1500 = 2 fois/an.
Pour qu’une valeur annuelle de transactions de 3 000 DH puisse se réaliser chaque
année, il faut que chaque dirham (1 DH) soit utilisé dans les transactions en moyenne
2 fois par an (c-à-d 1 DH doit changer en moyenne 2 fois de propriétaire).
II – L’approche keynésienne
Le motif de transaction
Le motif de précaution
Le motif de spéculation
Pr. Mohammed KEHEL 16
2.1.1 Le motif de transaction :
Afin d’effectuer des transactions courantes (biens et services), les agents
économiques ont besoin de constituer une encaisse monétaire.
Ce motif résulte du fait que les recettes et les dépenses des agents économiques ne
sont pas synchronisées. Si c’était le contraire, les agents économiques n’auront pas
besoin de détenir de la monnaie afin de financer les transactions.
Le volume des transactions à effectuer dépend du revenu de l’agent. Plus le revenu
est élevé, plus le volume des transactions à effectuer est élevé, et plus la demande
d’encaisses monétaires pour assurer ce volume de transaction est élevée.
C/c : La demande de monnaie pour motif de transaction est une fonction croissante
du revenu. (Accord entre Keynes et les classiques)
Rendement • Rendement de la
nul monnaie est nul
Possibilité pour
• Titre
une Préférence
financier
des placements
(obligations)
rentables
Modifications des
Influence sur
comportements
Monnaie peut l’activité
réels des agents
économique
(entrepreneurs)
Exemple :
Pour mieux expliquer ce modèle, considérons le cas d’un agent économique qui
reçoit un revenu de 1000 € au début de chaque période (par exemple le mois),
qu’on notera Y, qu’il dépense régulièrement durant le même mois pour réaliser des
transactions.
1000 €
Mois
Au début du mois, il dispose de 1000 €, mais à la fin, ses encaisses sont nulles. Son
encaisse monétaire moyenne au cours du mois est de 500 € [= (1000 + 0)/2].
Cette situation se renouvelle chaque mois, l’encaisse monétaire moyenne durant
l’année est de 500 €. La vitesse de circulation V=PY/M = 12000/500 = 24.
Pr. Mohammed KEHEL
Revenu nominal annuel PY = 12000 € et encaisse monétaire moyenne annuel = 500 € 32
Soit
Y : le revenu,
b : le coût de courtage
n : le nombre d’opérations de conversions dans le mois.
i : le taux d’intérêt mensuel qui est le coût d’opportunité des encaisses monétaires.
Dans ce 1er cas :
Au début du mois, l’encaisse monétaire est Y. Cette encaisse diminue
progressivement pour tomber à 0 à la fin du mois.
Encaisse monétaire moyenne = Y/2
Coût d’opportunité moyen = iY/2
pas de coût de courtage
500 €
Mois
Dans la réalité, les achats et les ventes de titres impliquent des coûts de transaction:
commissions de conversions à payer et des déplacements à la banque à effectuer. Ces
frais augmentent quand les encaisses monétaires diminuent même si les intérêts
perçus seront élevés.
L’agent économique doit faire un arbitrage entre détenir plus (ou moins) de titres
et moins (ou plus) d’argent liquide, en tenant compte : des intérêts perçus et des
coûts des transactions supportés.
Si, au cours d’une période, les taux d’intérêt sont élevés, la rentabilité de la
détention des titres est relativement forte comparée à ces coûts : l’agent
économique détient plus de titre que de monnaie liquide.
Si, au cours d’une période, les taux d’intérêt sont bas, la rentabilité de la détention
des titres est relativement faible comparée à ces coûts : l’agent économique détient
moins de titre que de monnaie liquide.
II – L’approche keynésienne
L’approche monétariste est basée sur un raisonnement à court terme et long terme.
C’est un courant de pensée ultra-libéral conduit par Milton Friedman (Economiste
américain du XXe siècle : 1912-2006).
Patrimoine
L’agent économique à travers son choix
de la structure de son patrimoine va
Actif chercher à maximiser l’utilité que ce
Actif réel
monétaire
patrimoine lui procure en termes réels
c-à-d le pouvoir d’achat.
Pr. Mohammed KEHEL 41
Cadre d’analyse de Friedman
À travers sa célèbre théorie de la demande de monnaie, Milton Friedman a
essayé, à l’instar de ses prédécesseurs, de comprendre et d’analyser la raison
pour laquelle un agent économique détiendra-t-il de la monnaie. Sa théorie est
une amélioration de la théorie de Keynes.
L’analyse de Friedman considère la demande de monnaie comme un résultat d’un
choix d’actifs composant le patrimoine (monnaie, titres, action et actif réel). Il
va utiliser la théorie générale de la demande d’un actif.
Selon cette théorie, la demande de monnaie devrait être une fonction des
ressources disponibles des individus (leur richesse) et des rendements anticipés
des autres actifs comparés à celui de la monnaie.
En accord avec Keynes, Friedman met l’accent sur la valeur désirée des encaisses
réelles c-à-d le pouvoir d’achat que l’agent économique souhaite détenir sous
forme monétaire.