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UNIVERSITÉ DE LIMOGES

ÉCOLE DOCTORALE Sciences et Ingénierie pour l’information,


Mathématiques
FACULTÉ DES SCIENCES ET TECHNIQUES

Année : 2012 Thèse N°19-2012

Thèse
pour obtenir le grade de

DOCTEUR DE L’UNIVERSITÉ DE LIMOGES


Discipline : Électronique des Hautes Fréquences, Photonique et Systèmes

présentée et soutenue par

Adeline DÉCHANSIAUD
le 29 juin 2012

Conception, modélisation et
caractérisation de cellules de puissance
innovantes en technologie MMIC pour des
applications spatiales

Thèse dirigée par Raymond QUÉRÉ et Raphaël SOMMET

JURY :

Jean-Louis CAZAUX Ingénieur Thales Alénia-Space Rapporteur


Eric KERHERVÉ Professeur, Université de Bordeaux 1 Rapporteur
Stéphane BILA Chargé de recherche CNRS, Université de Limoges Examinateur
Diane BOUW Ingénieur UMS Examinateur
Michel CAMPOVECCHIO Professeur, Université de Limoges Examinateur
François DEBORGIES Ingénieur ESA Examinateur
Jean-Michel NEBUS Professeur, Université de Limoges Examinateur
Raymond QUÉRÉ Professeur, Université de Limoges Examinateur
Raphaël SOMMET Chargé de recherche CNRS, Université de Limoges Invité
Marc CAMIADE Ingénieur UMS Invité
Christophe CHANG Ingénieur UMS Invité
“La théorie, c’est quand on sait tout et que rien ne fonctionne. La pratique, c’est quand
tout fonctionne et que personne ne sait pourquoi”

Einstein

A mes parents et à tous ceux qui me sont chers.


Remerciements

Ces travaux de thèse se sont déroulés au sein du laboratoire de recherche XLIM, site de
Brive la Gaillarde, en collaboration avec la fonderie UMS et l’Agence Spatiale Européenne.
Je remercie Monsieur Dominique Cros pour m’avoir permis de réaliser ces travaux dans
le laboratoire XLIM. Je tiens également à remercier Monsieur Raymond Quéré, Professeur
à l’Université de Limoges pour la confiance qu’il m’a témoigné en acceptant de m’accueillir
dans l’équipe Circuits, Composants, Signaux et Systèmes qu’il dirige et pour avoir
supervisé mes travaux en tant que directeur de thèse. Avec l’aide de Monsieur Raphaël
Sommet, chargé de recherche au CNRS, qui a co-encadré ces travaux, ils ont su faire preuve
d’une patience sans limite et d’une grande disponibilité. Je leur exprime également ma
profonde reconnaissance pour leurs précieux conseils et leurs encouragements durant ces
trois années de thèse.
Une partie de ce travail a été réalisé au sein de l’équipe Conception d’UMS. Je remercie
Monsieur Marc Camiade de m’avoir accueilli au sein de cette équipe afin de réaliser mes
recherches. J’exprime mes sincères remerciements à Mademoiselle Diane Bouw et Monsieur
Christophe Chang, Ingénieurs à UMS, pour avoir accepté d’encadrer ces travaux au sein
de cette même société. Je leur témoigne toute ma reconnaissance pour leurs qualités
humaines, techniques et pour l’aide qu’ils ont pu m’apporter.
Ma reconnaissance va également à Monsieur François Deborgies, Ingénieur ESA, pour
avoir suivit ces travaux durant ces trois années.

Que Monsieur Jean-Louis Cazaux, Ingénieur Thales Alenia-Space, ainsi que Monsieur
Eric Kerhervé, Professeur à l’Université de Bordeaux 1, trouvent ici l’expression de ma
considération, ainsi que mes remerciements sincères pour avoir accepté de rapporter ce
travail.

Je témoigne ma reconnaissance à Messieurs Michel Campovecchio et Jean-Michel


Nebus, Professeur à l’Université de Limoges, ainsi qu’à Monsieur Stéphane Bila, Chargé de
Recherche au CNRS pour avoir accepté de prendre part à ce jury en tant qu’examinateurs.

Je souhaite également remercier tout particulièrement Messieurs Tibault Reveyrand,


Sylvain Laurent, Jean Pierre Teyssier et Olivier Jardel, pour leur patience et pour l’aide
qu’ils m’ont apporté durant les périodes de mesures.
6

Mes remerciements vont également à tout le personnel compétant et convivial d’UMS


avec qui j’ai pu collaborer : Charles, Mehdi, Pascal, Mickaël, Daniel, Estelle, Francis,
Abderahim, José, Sébastien, Guillaume M...
Je souhaite aussi saluer tous mes camarades thésards (ou ancien thésards) de Brive, de
Paris ou de Limoges : Jad, Hamzeh, Florent, Julie, Guillaume C, Alain, Jérome, Wilfried,
Ludovic... pour leur soutien durant ces trois années autant au niveau professionnel que
personnel. Avec une pensée particulière pour ceux qui m’ont supporté plusieurs jours voire
plusieurs semaines chez eux afin de pouvoir avancer mes travaux de thèse sur les sites de
Limoges et d’Orsay, et dont l’aide m’a été précieuse. Je souhaite bon courage à Khaled
pour la fin de ces travaux.
Un grand merci à Hélène et Marie-Claude pour leur assistance et leur gentillesse.
Merci également à tout le personnel de l’IUT de Brive pour leur accueil chaleureux
et leur bonne humeur. Un petit clin d’oeil à Didier, le roi de l’informatique, qui a sauvé
plusieurs fois mon travail ainsi qu’à Valérie et Danielle pour nos conversations de la plus
haute importance ! J’ai également une pensée particulière pour Philippe à qui je souhaite
un bon rétablissement.

Pour finir je souhaite remercier mes parents et mes amies de toujours pour leur soutien
et pour leurs encouragements même dans les moments les plus difficiles.
7
Table des matières

Table des matières

Cellules de puissance MMIC pour l’amplification bande Ku Page 1


Table des matières

Table des matières . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 1

Table des figures . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 5

Liste des tableaux . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 12

Introduction générale . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 15

Chapitre 1 : Amplification de puissance pour les


terminaux terrestres de communication spatiale 19
1.1 Introduction . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 21
1.2 Généralités sur les applications spatiales . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 21
1.2.1 La navigation par satellite . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 22
1.2.2 L’observation de la Terre . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 24
1.3 Les communications par satellite : la technologie VSAT . . . . . . . . . . . 27
1.3.1 Le segment spatial : description d’un satellite . . . . . . . . . . . . 28
1.3.1.1 Plateforme . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 29
1.3.1.2 Charge utile . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 30
1.3.2 Les terminaux terrestres . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 32
1.3.2.1 Bandes de fréquences utilisées . . . . . . . . . . . . . . . . 32
1.3.2.2 Principe de la technologie VSAT . . . . . . . . . . . . . . 34
1.4 Amplificateur de puissance bande Ku . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 38
1.4.1 Etat de l’art des amplificateurs MMIC bande Ku . . . . . . . . . . 38
1.4.2 Cahier des charges . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 41
1.4.3 Choix de la technologie . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 42
1.4.4 Différentes solutions étudiées pour augmenter la densité de puissance 46
1.4.4.1 Amplificateur de puissance bande Ku réalisé avec des
transistors distribués . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 47
1.4.4.2 Nouvelles topologies de transistor ≪ tête-bêche ≫ . . . . . . 51
1.5 Conclusion . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 55

Chapitre 2 : Conception, modélisation et


caractérisation d’une cellule cascode intégrée
en technologie MMIC . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 57
2.1 Introduction . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 59
2.2 Principe du montage cascode : Etat de l’art . . . . . . . . . . . . . . . . . 59
2.2.1 Description . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 59
2.2.2 Polarisation . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 62
2.2.3 Comportement fort signal . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 65
2.2.4 Revue de cellules cascodes utilisées . . . . . . . . . . . . . . . . . . 66
2.2.5 Mise en oeuvre d’une cellule cascode intégrée . . . . . . . . . . . . . 67
2.3 Outils d’analyses et de mesures . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 67
2.3.1 Modélisation électromagnétique . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 67
2.3.2 Simulation thermique . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 70
2.3.2.1 Les différents effets thermiques . . . . . . . . . . . . . . . 70
2.3.2.2 Le simulateur ANSYS . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 72
2.3.2.3 Définition de la résistance thermique . . . . . . . . . . . . 74

Cellules de puissance MMIC pour l’amplification bande Ku Page 2


Table des matières

2.3.3 Méthode d’analyse de stabilité pour des dispositifs microondes


linéaires . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 75
2.3.3.1 Le facteur de Rollet . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 75
2.3.3.2 Cercles de stabilité . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 79
2.3.3.3 Gain maximal . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 81
2.3.4 Bancs de mesure . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 82
2.4 Conception de la cellule cascode intégrée . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 84
2.4.1 Choix de la technologie . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 84
2.4.1.1 Modélisation petit signal . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 86
2.4.1.2 Modélisation non linéaire . . . . . . . . . . . . . . . . . . 89
2.4.1.3 Optimisation du modèle proportionnel . . . . . . . . . . . 92
2.4.2 Layout des différentes topologies . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 94
2.4.3 Modélisation distribuée . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 100
2.4.3.1 Modélisation distribuée du cascode intégré . . . . . . . . . 100
2.4.4 Stabilité linéaire de la cellule cascode . . . . . . . . . . . . . . . . . 101
2.4.4.1 Facteur de Rollet . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 101
2.4.4.2 Cercles de stabilité . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 102
2.4.5 Analyse thermique . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 103
2.4.5.1 Calcul de la résistance thermique . . . . . . . . . . . . . . 103
2.4.5.2 Couplage thermique . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 107
2.5 Validation de la conception . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 109
2.5.1 Validation en régime petit signal . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 111
2.5.2 Validation du modèle par des mesures Load Pull à 12 GHz . . . . . 113
2.5.3 Choix de la topologie entre les quatre versions de cellule cascode . . 115
2.5.4 Bilan des résultats obtenus . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 117
2.6 Tentatives d’amélioration de la PAE . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 118
2.6.1 Ajout d’une inductance La . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 119
2.6.2 Ajout d’une capacité drain source sur le transistor GC . . . . . . . 120
2.6.3 Cascode piloté . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 123
2.6.4 Cascode autopolarisé . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 125
2.6.5 Cascode avec des transistors de taille différente . . . . . . . . . . . 127
2.6.6 Bilan . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 128
2.7 Conclusion . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 128

Chapitre 3 : Conception et caractérisation d’un


amplificateur de puissance MMIC à cellules
cascodes intégrées pour la bande Ku . . . . . . . . . 131
3.1 Introduction . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 133
3.2 Détermination de la topologie de l’amplificateur . . . . . . . . . . . . . . . 133
3.2.1 Détermination du nombre de transistors de l’étage de sortie . . . . 134
3.2.2 Détermination du nombre d’étages . . . . . . . . . . . . . . . . . . 135
3.3 Méthodologie de conception de l’amplificateur . . . . . . . . . . . . . . . . 137
3.3.1 Simulations load pull de la cellule cascode intégrée . . . . . . . . . . 137
3.3.2 Conception du combineur de sortie . . . . . . . . . . . . . . . . . . 138
3.3.2.1 Topologie du combineur de sortie . . . . . . . . . . . . . . 138
3.3.2.2 Optimisation du combineur de sortie . . . . . . . . . . . . 139
3.3.2.3 Vérification de l’optimisation du combineur en fort signal . 140

Cellules de puissance MMIC pour l’amplification bande Ku Page 3


Table des matières

3.3.3 Conception de l’inter-étage . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 142


3.3.4 Conception du combineur d’entrée . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 144
3.3.5 Points importants de la conception . . . . . . . . . . . . . . . . . . 147
3.3.5.1 Impédances d’entrée et de sortie . . . . . . . . . . . . . . . 147
3.3.5.2 Cycles de charge . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 149
3.3.5.3 Performances électriques de chaque étage . . . . . . . . . . 150
3.3.6 Stabilité de l’amplificateur cascode . . . . . . . . . . . . . . . . . . 151
3.3.6.1 Facteur de Rollet et cercles de stabilité . . . . . . . . . . . 151
3.3.7 Stabilité non linéaire des circuits microondes . . . . . . . . . . . . . 152
3.3.7.1 Utilisation de l’outil STAN . . . . . . . . . . . . . . . . . 152
3.3.7.2 Visualisation des modes d’oscillations . . . . . . . . . . . . 155
3.3.7.3 Résolutions de certains types d’instabilité . . . . . . . . . 156
3.3.7.4 Application à l’amplificateur cascode . . . . . . . . . . . . 158
3.4 Dispersion technologique . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 160
3.5 Linéarité de l’amplificateur . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 161
3.5.1 Différentes méthodes d’obtention de la linéarité . . . . . . . . . . . 161
3.5.1.1 Carrier to Intermodulation Ratio (C/I) . . . . . . . . . . . 161
3.5.1.2 Le point d’interception d’ordre 3 (IP3) . . . . . . . . . . . 162
3.5.2 Linéarité du HPA cascode intégré . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 163
3.6 Résultats de mesures de l’amplificateur . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 164
3.6.1 Mesures CW . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 166
3.6.2 Mesures pulsées . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 169
3.6.3 Bilan des mesures . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 170
3.7 Conclusion . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 171

Conclusion Générale . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 173

Bibliographie . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 178

Annexes . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 188
Nomenclature . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 188
Publications et communications relatives à ce travail . . . . . . . . . . . . . . . 189

Cellules de puissance MMIC pour l’amplification bande Ku Page 4


Table des figures

Table des figures

Cellules de puissance MMIC pour l’amplification bande Ku Page 5


Table des figures

1.1 Image d’un satellite de positionnement. . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 22


1.2 Constellation de satellites de navigation. . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 23
1.3 Détermination de la position d’un récepteur. . . . . . . . . . . . . . . . . . 24
1.4 Principe d’observation des images terrestre. . . . . . . . . . . . . . . . . . 25
1.5 Orbite géostationnaire. . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 26
1.6 Le cyclone Elena est une image de la NASA obtenue avec un satellite
géostationnaire. L’image des mines de cuivre du Chili (Los Pelambres) est
obtenue par le satellite FORMOSAT-2 d’Astrium qui est un satellite à
orbite basse. . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 26
1.7 Eléments de base d’un système de communication par satellites. . . . . . . 27
1.8 Plateforme d’un satellite. . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 29
1.9 Schéma simplifié d’une charge utile de télécommunications. . . . . . . . . . 31
1.10 Topologie en étoile. . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 35
1.11 Topologie maillée. . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 35
1.12 Schéma d’un terminal VSAT. . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 37
1.13 Structure d’un transistor HEMT comparé à la structure d’un transistor
pHEMT. . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 44
1.14 Structure géométrique d’un transistor de puissance pHEMT. . . . . . . . . 45
1.15 Diagramme d’énergie de la double hétérojonction d’un pHEMT de puissance. 46
1.16 Dessin d’un transistor 12x125 µm à topologie parallèle. . . . . . . . . . . . 47
1.17 Dessin d’un transistor ≪ fishbone ≫. . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 47
1.18 Dessin de l’amplificateur de puissance ≪ tête-bêche ≫ et dessin de la cellule
de puissance utilisée. . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 48
1.19 Comparaison des mesures en puissance (gain et puissance de sortie) sur
plaque et des simulations de 12 à 16 GHz de l’amplificateur @ Id=1.1A et
V d=8V (pointillés : mesures et traits continus : simulations). . . . . . . . . 50
1.20 Comparaison des mesures et des simulations de paramètres [S] de 2 à 30
GHz de la cellule ≪ tête-bêche ≫ @ ID =320mA et VD =8V (cercles : mesures
et traits continus : simulations). . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 51
1.21 Layout des nouvelles topologies de ≪ tête bêche ≫ conçues. . . . . . . . . . 52
1.22 Effets de distribution sur la cellule ≪ tête-bêche ≫ de référence. . . . . . . . 53
1.23 Gain maximum disponible de la version 4 du fishbone pour une bande de
fréquence de 0.5 GHz à 30 GHz. . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 54
1.24 Gain maximum disponible de la version 2 et 3 du fishbone pour une bande
de fréquence de 0.5 GHz à 30 GHz comparé à un transistor TP de même
développement. . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 55
2.1 Schéma du montage cascode. . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 60
2.2 Modèle petit signal simplifié d’un transistor à topologie parallèle. . . . . . 60
2.3 Schéma linéaire simplifié du montage cascode. . . . . . . . . . . . . . . . . 60
2.4 Comparaison de l’impédance de sortie, du gain maximum disponible, du
S21 et de l’isolation entrée-sortie d’une cellule cascode et d’un transistor à
TP de même développement. . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 62
2.5 Schéma d’une cellule cascode. . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 62
2.6 Schéma du principe de polarisation d’une cellule cascode à deux transistors
identiques. . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 63
2.7 Auto-polarisation d’une cellule cascode. . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 64
2.8 Tensions de polarisation appliquées à chaque transistor constituant le cascode. 65

Cellules de puissance MMIC pour l’amplification bande Ku Page 6


Table des figures

2.9 Ajout de la capacité Ca1 . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 65


2.10 Pont diviseur de tension réalisé par la capacité Ca1 . . . . . . . . . . . . . . 66
2.11 Exemple d’un pont à air. . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 68
2.12 Exemple de discrétisation appliquée à la modélisation d’un transistor. . . . 73
2.13 Couches physiques du transistor et lieu de la zone de dissipation de la chaleur. 74
2.14 Représentation d’un système 2 ports chargé sur son impédance de charge
ZL et son impédance de source ZS . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 76
2.15 Représentation de deux cas de stabilité conditionnelle lorsque |S11 | < 1. . . 80
2.16 Représentation de deux cas de stabilité conditionnelle lorsque |S11 | > 1. . . 80
2.17 Courbe typique du gain maximum disponible pour une bande de fréquence
de 0.5 à 30 GHz. . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 81
2.18 Architecture simple d’un banc Load Pull passif. . . . . . . . . . . . . . . . 82
2.19 Représentation des charges disponibles sur l’abaque de Smith en Load Pull
passif pour deux fréquences différentes. . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 83
2.20 Source et Load Pull basé sur la boucle active. . . . . . . . . . . . . . . . . 83
2.21 Transistor PPH25X de développement 12x100 µm. . . . . . . . . . . . . . . 86
2.22 Schéma du modèle linéaire du transistor. . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 87
2.23 Comparaison mesures (croix) modèle (trait) des paramètres S11 , S22 , S21
et S12 au point de polarisation Vds=8V, Ids=160mA, en fonction de la
fréquence de 0.5 à 30 GHz pour une transistor 12×100 µm. . . . . . . . . . 89
2.24 Structure du modèle non linéaire. . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 90
2.25 Comparaison mesure/modèle des paramètres [S] pour un point de
polarisation Vd=8V et Id=100mA et pour le modèle NL du transistor
8x100 µm (cercles : mesures, lignes continues : simulations). . . . . . . . . 91
2.26 Comparaison mesure/modèle des paramètres [S] pour un point de
polarisation Vd=8V et Id=180mA et pour le modèle NL du transistor
12x125 µm (cercles : mesures, lignes continues : simulations). . . . . . . . . 92
2.27 Caractéristiques de puissance mesurées et modélisées (gain, puissance de
sortie et PAE) en fonction de la puissance d’entrée, pour l’impédance
optimale, pour deux tailles de transistor (cercles : mesures, lignes continues :
simulations) à leur point de polarisation respectif. . . . . . . . . . . . . . . 92
2.28 Schéma de simulation du transistor distribué PPH25X de développement
12x125 µm. . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 93
2.29 Comparaison mesure/modèle distribué du transistor 12x125 µm des
paramètres [S] pour un point de polarisation Vd=8V et Id=180mA
(cercles : mesures, lignes continues : simulations). . . . . . . . . . . . . . . 94
2.30 Comparaison mesure/modèle distribué du transistor 12x125 µm des
caractéristiques de puissance (gain, puissance de sortie, PAE) pour un point
de polarisation Vd=8V et Id=180mA (cercles : mesures, lignes continues :
simulations). . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 94
2.31 Layout de la version 1 . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 97
2.32 Layout de la version 2 . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 97
2.33 Layout de la version 3 . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 98
2.34 Layout de la version 4 . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 98
2.35 Modélisation distribuée du cascode intégré. . . . . . . . . . . . . . . . . . . 101
2.36 Facteur de Rollet K et |∆| de la matrice [S] dans la bande de fréquence 0.5
à 30 GHz pour la cellule cascode intégrée 2x12x100 µm. . . . . . . . . . . . 102

Cellules de puissance MMIC pour l’amplification bande Ku Page 7


Table des figures

2.37 Cercles de stabilité en sortie de la cellule cascode intégrée et |S22| de 0.5 à


30 GHz, pour un point de fonctionnement proche du point de repos. . . . 102
2.38 Cercles de stabilité en entrée de la cellule cascode intégrée et |S11| de 0.5
à 30 GHz, pour un point de fonctionnement proche du point de repos. . . . 103
2.39 Layout du cascode intégré. . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 104
2.40 Structure 3D de la cellule cascode intégrée lors de la simulation avec ANSYS.105
2.41 Zone de dissipation de la chaleur au sein du transistor. . . . . . . . . . . . 105
2.42 Répartition de la chaleur dans la structure cascode, Tsocle=0˚C. . . . . . . 106
2.43 Equivalence électrique/thermique de la cellule cascode intégrée. . . . . . . 107
2.44 Vue en coupe de la géométrie de la version 2 et de la version 3. . . . . . . . 109
2.45 Photo de la cellule cascode intégrée. . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 110
2.46 Photographie du banc de mesures des paramètres [S]. . . . . . . . . . . . . 111
2.47 Système d’alimentation du dispositif cascode (a), le même dispositif mais
avec la présence d’une antenne afin de détecter une oscillation (b). . . . . . 111
2.48 Comparaison mesures/modèle des paramètres [S] pour le point de
polarisation V dd = 16V et Id = 160mA (points : mesures, lignes continues :
simulations). . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 112
2.49 Comparaison des mesures d’un cascode et du modèle d’un transistor
SC de même développement de grille, des paramètres [S] pour le point
de polarisation V dd = 16V et Id = 160mA (cercles : mesures, lignes
continues : simulations). . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 113
2.50 Photographie du banc de mesures Load Pull (a), zoom sur le dispositif sous
test (b). . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 114
2.51 Load pull réalisé à la sortie de la cellule de puissance à 12 GHz (a) et
impédances de sources obtenues pour ces différentes mesures LP (b). . . . . 115
2.52 Caractéristiques de puissance mesurées et modélisées(Gain, puissance de
sortie, PAE) en fonction de la puissance d’entrée, pour l’impédance
optimale à 12 GHz (points : mesures, lignes continues : simulations). . . . . 115
2.53 Rappel du dessin de la cellule cascode intégrée. . . . . . . . . . . . . . . . 116
2.54 Cycles de charges de chacun des transistors d’une cellule élémentaire du
cascode intégré de développement 2x12x100 µm (cercles : transistor SC,
lignes continues : transistor GC). . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 118
2.55 Impédance de charge de chacun des transistors de la cellule de puissance
élémentaire comparé à l’impédance optimale de ce transistor. . . . . . . . . 118
2.56 Ajout d’une inductance de liaison entre les deux transistors . . . . . . . . . 119
2.57 Impact de la variation de l’inductance La de 0 à 500 pF sur la PAE. . . . . 119
2.58 Ajout d’une capacité Ca2 . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 120
2.59 Cellule cascode incluant Ca1 et Ca2 . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 120
2.60 Schéma simplifié d’une cellule cascode incluant Ca1 et Ca2 . . . . . . . . . . 121
2.61 Schéma simplifié du transistor GC d’une cellule cascode de base incluant
Ca1 et Ca2 . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 121
2.62 Variation de l’erreur entre l’impédance de charge optimale d’un transistor
SC et celle du premier transistor de la cellule cascode en fonction de Ca2
et pour différentes valeurs de Ca1 . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 122
2.63 Facteur de Rollet de la cellule cascode de base optimisée, avec Ca2 , pour
une bande de fréquence de 0.5 à 30 GHz. . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 123
2.64 Schéma du montage cascode ≪ Driven ≫. . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 124

Cellules de puissance MMIC pour l’amplification bande Ku Page 8


Table des figures

2.65 Impédances de charge vues par chacun des transistors pour la cellule
cascode de base (a) et pour une cellule cascode ≪ driven ≫ (b) comparée à
l’impédance optimale d’un transistor à TP. . . . . . . . . . . . . . . . . . . 124
2.66 Facteur de Rollet de déterminant de la matrice des paramètres [S] de la
cellule cascode ≪ driven ≫ de 0.5 à 30 GHz . . . . . . . . . . . . . . . . . . 125
2.67 Schéma du montage cascode ≪ self biased ≫. . . . . . . . . . . . . . . . . . 125
2.68 Circuit linéaire simplifié de la topologie ≪ self biased ≫ sur le transistor GC. 126
2.69 Partie réelle et imaginaire de l’impédance de sortie vue par le premier
transistor en fonction des valeurs de Gf et Bf . . . . . . . . . . . . . . . . 127
2.70 Cascode de base avec deux transistors en cascade de développement de
grille différent. . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 127
2.71 Comparaison des différentes solutions d’amélioration du rendement. . . . . 128
3.1 Schéma de principe du montage amplificateur cascode. . . . . . . . . . . . 136
3.2 Simulation load pull de la cellule cascode intégrée 2x12x100 µm. . . . . . . 137
3.3 Topologie du combineur de sortie. . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 138
3.4 Principe d’optimisation du combineur de sortie. . . . . . . . . . . . . . . . 139
3.5 Paramètres [S] du combineur de sortie sur la bande de fréquence 10-18 GHz.140
3.6 Principe de vérification des charges Zl . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 140
3.7 Impédances de sortie de chacune des cellules cascodes sur la bande de
fréquence 12-16 GHz (trait continu). Comparaison avec l’impédance de
charge optimale moyenne d’une cellule cascode sur cette même bande de
fréquence (point). . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 141
3.8 Pertes en puissance du combineur de sortie de 12 à 16 GHz. . . . . . . . . 142
3.9 Topologie du réseau d’adaptation inter-étage. . . . . . . . . . . . . . . . . 143
3.10 Principe d’optimisation de l’inter-étage. . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 143
3.11 Pertes d’adaptation inter-étage en fonction de la fréquence (12-16GHz) et
de la puissance d’entrée (trait plein : bas niveau, trait pointillé : fonction
de Pin). . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 144
3.12 Topologie du combineur d’entrée. . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 145
3.13 Pertes en puissance du réseau d’adaptation en entrée en fonction de la
fréquence (12-16 GHz) et de la puissance d’entrée Pin (trait plein : bas
niveau, traits pointillés : en fonction de Pin). . . . . . . . . . . . . . . . . . 146
3.14 Dessin global de l’amplificateur. . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 146
3.15 Parties réelles et imaginaires des impédances d’entrée des cellules cascodes
intégrées de chaque étage, à toutes les fréquences (12-16 GHz) et en fonction
de la puissance d’entrée Pin. . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 148
3.16 Parties réelles et imaginaires des impédances de sortie des cellules cascodes
intégrées de chaque étage, à toutes les fréquences (12-16 GHz) et en fonction
de la puissance d’entrée Pin. . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 148
3.17 Cycles de charge de chaque étage en fonction de la fréquence pour une
puissance d’entrée Pin=10 dBm. . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 149
3.18 Simulation des performances en puissance (puissance de sortie, gain
en puissance et puissance dissipée) des deux cellules cascodes intégrées
appartenant chacune à l’étage 1 et à l’étage 2 en fonction de Pin, de 12 à
16 GHz par pas de 0.5 GHz. . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 150
3.19 Facteur de Rollet et module du déterminant de la matrice des paramètres
[S] pour une fréquence de 0.5 à 30 GHz. . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 151

Cellules de puissance MMIC pour l’amplification bande Ku Page 9


Table des figures

3.20 Cercles d’instabilités des charges d’entrée et de sortie de la cellule cascode


intégrée pour une fréquence allant de 12 à 16 GHz. . . . . . . . . . . . . . 152
3.21 Organigramme représentant le principe de l’outils STAN. . . . . . . . . . . 153
3.22 Schéma général du circuit électrique avec une source de courant petit signal
de perturbation en parallèle à un nœud arbitraire du circuit n. . . . . . . . 154
3.23 Représentation des pôles et zéros d’un système deux ports instable. . . . . 155
3.24 Schéma électrique simplifié d’une division de fréquence. . . . . . . . . . . . 156
3.25 Solutions pour assurer la stabilité de l’amplificateur. . . . . . . . . . . . . . 157
3.26 Schéma de principe de l’analyse de stabilité non linéaire du premier étage. 158
3.27 Schéma de principe de l’analyse de stabilité non linéaire du dernier étage. . 159
3.28 Parties réelle et imaginaire de l’impédance de chaque perturbateur du
dernier étage (mode impair) en fonction de la fréquence F reqomeg (0.5 à
30GHz par pas de 100 MHz), de Fpompe (12 à 16GHz par pas de 0.5GHz)
et en fonction de P inpompe . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 159
3.29 Diagramme de pôles et de zéros obtenus dans les conditions de
fonctionnement : Vdd=16V, Fpompe = 12GHz et P inpompe =11dBm. Ces
diagrammes illustrent les données extraites pour une perturbation sur
une bande de fréquence autour de 10 GHz pour la 1ère cellule cascode
≪ intégrée ≫ du dernier étage (a) et pour la 2nde cellule de puissance de ce

même étage (b). Les croix représentent les pôles et les cercles les zéros. . . 160
3.30 Résultats de la dispersion technologique sur les paramètres [S] et le facteur
de Rollet K en fonction de la fréquence (10 à 18 GHz) pour 100 itérations. 161
3.31 Génération des signaux parasites après amplification. . . . . . . . . . . . . 162
3.32 Point d’interception d’ordre 3. . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 163
3.33 IP3 en fonction de la puissance de sortie Pout et pour une fréquence de 12
à 16 GHz par pas de 1 GHz. . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 164
3.34 C/I en fonction de la puissance de sortie Pout et pour une fréquence de 12
à 16 GHz par pas de 1 GHz. . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 164
3.35 Photographie de l’amplificateur à cellules cascode intégrées. . . . . . . . . . 165
3.36 Cartes à pointes utilisées pour la polarisation de l’amplificateur. . . . . . . 165
3.37 Mesures CW des paramètres S21 , S11 et S22 pour une fréquence allant de
10 à 18 GHz (mesures : cercles, simulations : traits continus). . . . . . . . . 166
3.38 Comparaison mesures CW/simulations en puissance (Gain, Puissance de
sortie, PAE) pour trois fréquences (12, 14 et 16 GHz) avec Pin=-10dBm à
12dBm (mesures : cercles, simulations : traits continus). . . . . . . . . . . . 168
3.39 Mesures pulsées en puissance (Gain, Puissance de sortie, PAE) en fonction
de la fréquence, pour Pin=10 dBm et ceci pour 10 puces. . . . . . . . . . . 169

Cellules de puissance MMIC pour l’amplification bande Ku Page 10


Table des figures

Cellules de puissance MMIC pour l’amplification bande Ku Page 11


Liste des tableaux

Liste des tableaux

Cellules de puissance MMIC pour l’amplification bande Ku Page 12


Liste des tableaux

1.1 Bandes de fréquences définis par l’UIT. . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 32


1.2 Bandes de fréquences utilisées pour la technique de communication VSAT. 33
1.3 Etat de l’art des amplificateurs MMIC bande Ku. . . . . . . . . . . . . . . 39
1.4 Cahier des charges fournis par UMS. . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 41
1.5 Comparaison des dimensions des deux amplificateurs STARK et ≪ tête-
bêche ≫. . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 49
1.6 Comparaison des facteurs de forme des deux cellules de puissance utilisées
dans l’amplificateur STARK et ≪ tête-bêche ≫. . . . . . . . . . . . . . . . . 49
2.1 Equivalence des grandeurs électriques et thermiques. . . . . . . . . . . . . 74
2.2 Stabilité du dispositif en fonction du facteur K. . . . . . . . . . . . . . . . 78
2.3 Vue d’ensemble des performances des filières PHEMT d’UMS. . . . . . . . 85
2.4 Valeurs des paramètres extrinsèques du modèle petit signal d’un transistor
(12×100 µm) extrait de 0.5GHz à 30GHz au point de polarisation : VDS =
8V , IDS = 160mA. . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 88
2.5 Valeurs des paramètres intrinsèques du modèle petit signal d’un transistor
(12×100 µm) extrait de 0.5GHz à 30GHz au point de polarisation : VDS =
8V , IDS = 160mA. . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 89
2.6 Dimension verticale et facteur de forme de chaque topologie de
cascode comparée à celle d’un transistor à topologie parallèle de même
développement de grille. . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 99
2.7 Comparaison des valeurs des résistances thermiques entre une cellule
cascode et un transistor source commune de même développement de grille. 106
2.8 Valeur des paramètres de la matrice [Z]. . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 107
2.9 Valeur de la résistance thermique du transistor SC, du transistor GC et
résistance thermique caractérisant le coulage entre les deux transistors. . . 108
2.10 Séquence de polarisation de la cellule cascode. . . . . . . . . . . . . . . . . 110
2.11 Performances électriques comparées entre le cascode intégré (version 3) et
un transistor à TP de même développement de grille (2.4 mm) . . . . . . . 117
3.1 Spécifications de l’amplificateur à réaliser. . . . . . . . . . . . . . . . . . . 134
3.2 Puissance de sortie de la cellule cascode intégrée entre 12 et 16 GHz @
Pin=21dBm. . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 134
3.3 Estimation du bilan des pertes du gain entre 12 à 16 GHz. . . . . . . . . . 136
3.4 Dispersion technologique imposée sur la technologie GaAs. . . . . . . . . . 160
3.5 Comparaison des performances de l’amplificateur cascode par rapport aux
spécifications exigées. . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 170
3.6 Nouvel état de l’art. . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 170

Cellules de puissance MMIC pour l’amplification bande Ku Page 13


Liste des tableaux

Cellules de puissance MMIC pour l’amplification bande Ku Page 14


Introduction générale

Introduction générale

Cellules de puissance MMIC pour l’amplification bande Ku Page 15


Introduction générale

Cellules de puissance MMIC pour l’amplification bande Ku Page 16


Introduction générale

La concurrence et les conditions exigeantes de développement des applications spatiales


conduisent à une importante demande dans le domaine des amplificateurs de puissance
performants et à faibles coûts. Les fondeurs, ingénieurs et universitaires doivent alors
rivaliser d’ingéniosité pour proposer des solutions innovantes qui feront de leur choix
technologique la solution de demain. Si l’attrait autour des nouveaux matériaux de type
GaN reste très important depuis quelques années, les solutions GaAs, qui ont fait leurs
preuves sont regardées avec intérêt par une industrie du spatial où le maı̂tre mot reste
surtout la fiabilité. Une solution naturelle afin d’augmenter la compacité des amplificateurs
de puissance consiste donc à réduire la surface de ≪ la cellule de puissance unitaire ≫ tout
en conservant les performances initiales.

Le projet MILEA financé par la fonderie United Monolithic Semiconductors (UMS)


et par l’Agence Spatiale Européenne (ESA), a été réalisé en 2007. Il consistait à diminuer
la taille des circuits grâce à l’utilisation d’une cellule de puissance unitaire basée sur une
topologie de transistor distribué appelée ≪ fishbone ≫.

D’autres alternatives à la topologie de transistor classique ont été étudiées, notamment


la cellule cascode qui est très attractive pour réduire la surface de l’élément de puissance
unitaire et par conséquent la surface du circuit. En effet, elle est plus compacte qu’un
transistor à topologie parallèle de même développement de grille et elle présente un gain
en puissance plus important. De plus, l’effet Miller est réduit naturellement et elle permet
d’élargir la bande de fréquence de fonctionnement. Son adaptation en sortie est facilitée
puisque son impédance de sortie est doublée par rapport à une topologie parallèle.

Ce manuscrit se décline en trois parties :

Le premier chapitre propose une présentation générale des différentes applications


spatiales avec une explication plus détaillée en ce qui concerne les communications
par satellites. Ces dernières sont composées d’un segment spatial, un satellite, et d’un
segment sol, les dispositifs de terminaux terrestres. Une attention particulière est portée
aux circuits électroniques constituants ces terminaux notamment aux circuits réalisant
l’amplification de puissance puisqu’ils constituent le coeur des travaux de cette thèse. Un
état de l’art des amplificateurs de puissance compacts MMIC dans la bande 12-18 GHz
en technologie GaAs est proposé. Dans ce même chapitre nous présenterons une étude
réalisée en amont par une collaboration entre UMS et l’ESA. Elle consiste à utiliser une
autre alternative que la classique topologie parallèle des transistors, afin de réduire les
dimensions de l’amplificateur de puissance.

Le deuxième chapitre présente le développement de la nouvelle cellule de puissance


que nous avons conçue, basée sur la topologie cascode. Cette dernière sera appelée

Cellules de puissance MMIC pour l’amplification bande Ku Page 17


Chapitre 1 : Amplification de puissance pour les terminaux terrestres de communication
spatiale
≪ cellule cascode intégrée ≫. Dans un premier temps, une présentation générale du
principe de la cellule cascode est abordé. Les circuits conçus atteignant un niveau de
compacité important peuvent entraı̂ner des couplages électromagnétiques ou thermiques
ou encore l’instabilité du dispositif. Une description des différents outils permettant la
caractérisation complète de la cellule de puissance sera alors détaillée. En deuxième partie
de ce chapitre, nous présenterons les diverses conceptions de cellules cascodes que nous
avons réalisées. Notre choix final s’effectuera en fonction des divers critères de la cellule, sa
compacité, ses performances électriques et sa sensibilité aux oscillations. Pour terminer,
nous présenterons également quelques résultats concernant des solutions alternatives à la
cellule cascode.

Le troisième et dernier chapitre porte sur la conception d’un amplificateur MMIC


dans la bande 12-16 GHz, réalisé grâce à l’utilisation de la cellule cascode intégrée. Nous
exposerons dans un premier temps, de manière détaillée, la démarche de conception utilisée
ainsi que les points clés à analyser lors de cette étape. Des résultats très encourageants,
présentant notamment une réduction de 40 % de la surface du nouvel amplificateur par
rapport au circuit initial seront dévoilés. Cet ensemble de travaux permet désormais à nos
partenaires industriels de proposer une solution GaAs concurrentielle et performante.

Cellules de puissance MMIC pour l’amplification bande Ku Page 18


Chapitre 1 : Amplification de puissance pour les terminaux terrestres de communication
spatiale

Chapitre 1 :

Amplification de puissance pour les


terminaux terrestres de
communication spatiale

Cellules de puissance MMIC pour l’amplification bande Ku Page 19


Chapitre 1 : Amplification de puissance pour les terminaux terrestres de communication
spatiale

Cellules de puissance MMIC pour l’amplification bande Ku Page 20


Chapitre 1 : Amplification de puissance pour les terminaux terrestres de communication
spatiale
1.1 Introduction

La compacité des systèmes dans le domaine des télécommunications spatiales est un


enjeu capital. La technique de communication VSAT (Very Small Aperture Terminal)
est très utilisée pour la transmission de données, de vidéos ou la transmission vocale par
satellite. Dans les stations de bases utilisées pour ces transmissions VSAT, l’amplificateur
de puissance joue un rôle prépondérant. Il fournit la puissance nécessaire permettant
d’envoyer les signaux vers le satellite. Les coûts de fabrication de ce type de dispositif
sont élevés, c’est pourquoi afin d’augmenter leur rentabilité, chaque élément doit être
étudié avec soin. Les dispositifs d’amplification de puissance sont alors réalisés avec une
technologie intégrée. De nouvelles recherches menées conjointement par la fonderie United
Monolithic Semiconductors (UMS) ainsi que par l’Agence Spatiale Européenne (ESA)
s’orientent vers de nouvelles structures de plus en plus compactes. L’objectif du travail
de recherche présenté dans ce manuscrit consiste à réaliser un amplificateur de puissance
MMIC (Monolithic Microwave Integrated Circuit) bande Ku (12-18 GHz) sur substrat
GaAs présentant une grande compacité, notamment par rapport aux études déjà menées
par UMS et l’ESA.

La première partie de ce chapitre débute par une présentation globale des domaines
d’application des satellites artificiels avec une explication plus détaillée en ce qui concerne
les communications par satellites et en particulier la technologie VSAT. Ce type de
communication nécessite la présence d’un segment spatial (satellite) et d’un segment
sol (terminaux terrestres). Après une brève description des différentes fonctions qui
composent le satellite, nous étudierons les terminaux terrestres VSAT au sein desquels
nous mesurerons l’importance de la place réservée à l’amplification de puissance. Un
état de l’art des amplificateurs de puissance MMIC bande Ku considérés comme les plus
compacts actuellement sera effectué et nous examinerons les différentes technologies qui
peuvent être utilisées pour concevoir ce type d’amplificateur.

Comme mentionné précédemment, ce travail s’appuie sur une étude menée au sein de
la société UMS au cours de laquelle un amplificateur de puissance bande Ku a été réalisé.
La compacité du circuit a pu être améliorée grâce à l’utilisation d’une cellule de puissance
basée sur une distribution du transistor. Au cours de cette thèse, plusieurs versions de ce
type de cellule ont été réalisées et mesurées, elles seront étudiées dans la dernière partie
de ce chapitre.

1.2 Généralités sur les applications spatiales


[1], [2], [3] et [4]

Cellules de puissance MMIC pour l’amplification bande Ku Page 21


Chapitre 1 : Amplification de puissance pour les terminaux terrestres de communication
spatiale
De nombreuses applications utilisant le domaine spatial interviennent dans notre vie de
tous les jours, comme par exemple, regarder la télévision, utiliser un système de navigation,
se renseigner sur les conditions météorologiques et bien d’autres. Elles sont regroupées en
trois catégories dont les deux premières sont présentées dans cette partie :
– La navigation par satellite.
– L’observation de la Terre.
– Les communications par satellite, qui seront développées plus en détail dans un
paragraphe suivant.

1.2.1 La navigation par satellite


[5]
Les satellites de positionnement (Figure 1.1) permettent de se situer en tout point du
globe et de son environnement spatial à tout instant et quelles que soient les conditions
météorologiques.

Figure 1.1 – Image d’un satellite de positionnement.

Typiquement, un système de navigation nécessite une constellation de satellites (Figure


1.2), des stations terrestres et un récepteur. Plusieurs systèmes de navigations ont été
déployés mais le plus connu reste le GPS (Global Position System). Il a été développé
par les Etats-Unis en 1973, dans un premier temps pour des applications militaires. Les
premiers satellites ont été lancés en 1978 et le système fut opérationnel en 1994. Il permet
l’accès à la notion de positionnement dans les trois dimensions de l’espace [6]. La version
russe de ce système se nomme GLONASS (GLObal NAvigation Satellite System), le
premier lancement a eu lieu en 1982. Au niveau européen, le système EGNOS (European
Geostationary Navigation Overlay Service) est entré en service en 2009. Il constitue un
complément du système GPS. En effet, il permet d’obtenir une meilleure précision du

Cellules de puissance MMIC pour l’amplification bande Ku Page 22


Chapitre 1 : Amplification de puissance pour les terminaux terrestres de communication
spatiale
positionnement et de pallier aux limitations de ce dernier et de GLONASS sur la zone
européenne [7]. Il ouvre la voie au système GALILEO qui va permettre de doter l’Europe
de son propre système de navigation mondial, complètement indépendant des américains
[8]. GALILEO va émettre des signaux compatibles avec les autres systèmes mondiaux
existants (GPS et GLONASS). Il possède également une vaste infrastructure terrestre
à travers le monde. Deux satellites ont été lancés en octobre 2011 et deux autres seront
lancés durant l’été 2012. Le déploiement du réseau complet aura lieu vers 2020. Ce système
de navigation sera constitué d’une constellation de 30 satellites (27 actifs et 3 en réserve)
en orbite à moyenne altitude MEOs (Medium Earth Orbits) qui se situe à environ 20000
km.
Ces orbites sont généralement utilisées pour tous les systèmes de navigations car :
– Elles sont stables, leur position est alors facilement prévisible.
– Elles se déplacent lentement, elles peuvent donc être observées durant plusieurs
heures.
– Elles sont placées de telle sorte que quatre satellites soient visibles continuellement
en tout point de la surface de la terre.

Figure 1.2 – Constellation de satellites de navigation.

Ce type de satellite émet des signaux en bande L (1-2 GHz).


Le principe de la mesure d’une position précise d’un récepteur repose sur la durée de
propagation des signaux radioélectriques par au moins trois satellites [9]. Le récepteur
détermine la distance de chacun des satellites en mesurant le temps que met le signal
pour aller du récepteur au satellite. La figure 1.3 présente le principe de détermination de
la position d’un récepteur. La distance mesurée de deux satellites, permet de déterminer
que l’endroit où se situe le récepteur est un cercle correspondant à l’intersection des

Cellules de puissance MMIC pour l’amplification bande Ku Page 23


Chapitre 1 : Amplification de puissance pour les terminaux terrestres de communication
spatiale
deux sphères. La mesure d’un troisième satellite permet de réduire le champs à deux
points qui correspondent à l’intersection du cercle avec cette troisième sphère. La position
du récepteur se limite alors à deux points de l’espace dont un qui peut être facilement
éliminé du fait de sa position aberrante. Un quatrième satellite est nécessaire pour la
synchronisation des horloges de celui-ci et du récepteur. Il permet également d’éliminer
les points les plus aberrants. En général, plus le nombre de satellites utilisés est important,
meilleure sera la précision sur la position du récepteur.

Figure 1.3 – Détermination de la position d’un récepteur.

1.2.2 L’observation de la Terre


[10], [11]
Les images obtenues par les satellites d’observation de la Terre permettent de surveiller
l’état global de notre environnement, de gérer nos ressources et de suivre les catastrophes
naturelles. Comme ces satellites restent en place durant une longue période, nous pouvons
observer les changements environnementaux dans le temps comme par exemple les
variations du niveau de la mer ou encore la baisse de la couche d’ozone due à la pollution
atmosphérique. Dans le long terme, nous pourrons connaitre l’impact humain sur le
changement climatique grâce à ces satellites.

Le principe de fonctionnement des satellites d’observation de la Terre repose sur la


détection et la mesure par leurs capteurs du flux de rayonnement électromagnétique en
provenance de la zone observée (Figure 1.4). Plus la longueur d’onde de l’objet observé
est courte, plus sa température va être élevée.

Cellules de puissance MMIC pour l’amplification bande Ku Page 24


Chapitre 1 : Amplification de puissance pour les terminaux terrestres de communication
spatiale

Figure 1.4 – Principe d’observation des images terrestre.

Chaque objet étudié (plante, surface terrestre ou océanique) émet ou réfléchit un


rayonnement à différentes longueurs d’onde et à différentes intensités selon sa composition
chimique. Il faut alors plusieurs types de capteurs afin de pouvoir étudier chaque
phénomène.
Deux types de capteurs existent : les capteurs passifs et les capteurs actifs.
En ce qui concerne les capteurs passifs, le signal est reçu par un système optique, il
correspond à l’énergie réfléchie à travers plusieurs longueurs d’onde incluant la lumière
visible et l’infrarouge. Ce signal est envoyé sur des détecteurs puis transformé en
signal électrique. Plus la résolution spectrale est grande plus elle permet d’avoir une
caractérisation précise de la composition des objets observés.
Pour le capteur actif, c’est un système radar qui émet un signal pulsé vers la Terre et
qui enregistre le signal réfléchi vers l’espace. Ces instruments mesurent la rugosité de la
surface et ont l’avantage de passer à travers les nuages et l’obscurité. En combinant les
différentes images d’un même lieu, une échelle très précise de la Terre peut être obtenue.

Les satellites d’observation de la Terre peuvent être classés en deux catégories.


Les satellites dits géostationnaires qui se situent sur des orbites très hautes (36000 km)
sont visibles par environ 40 % de la surface terrestre en permanence (Figure 1.5). En effet,
le satellite apparait immobile dans le ciel lorsqu’il se trouve sur cette orbite. Le temps mis
par le satellite pour parcourir le périmètre du cercle, qui représente la trajectoire de l’orbite
géostationnaire, est égal à la période de révolution de la Terre. De plus, cette orbite tourne
dans le même sens que notre planète. Un envoi de données fréquent permet de suivre un
évènement à évolution rapide comme des phénomènes météorologiques (Figure 1.6 a). Une

Cellules de puissance MMIC pour l’amplification bande Ku Page 25


Chapitre 1 : Amplification de puissance pour les terminaux terrestres de communication
spatiale
seule station au sol est nécessaire pour la maintenance du satellite. Les régions polaires
ne sont pas visibles et la résolution au sol reste mauvaise [12].

Satellite géostationnaire

Sens de la rotation
de la Terre

Figure 1.5 – Orbite géostationnaire.

Le deuxième type de satellite se situe sur des orbites basses, appelées LEO pour ≪ Low
Earth Orbit ≫ (600 km). Il permet d’avoir une couverture globale et une bonne résolution
au sol (Figure 1.6 b). Cependant, l’observation continue d’un point de la surface terrestre
est impossible. Ce problème peut néanmoins être résolu en utilisant un grand nombre de
satellites. Un nombre important de stations au sol reste alors nécessaire pour la gestion
de ceux-ci.

a) Cyclone Elena b) Los Pelambres

Figure 1.6 – Le cyclone Elena est une image de la NASA obtenue avec un satellite
géostationnaire. L’image des mines de cuivre du Chili (Los Pelambres) est obtenue par le
satellite FORMOSAT-2 d’Astrium qui est un satellite à orbite basse.

Les bandes de fréquence de fonctionnement pour ces deux types de satellites peuvent
aller de la bande L (1-2 GHz) à la bande X (8-12 GHz). La définition de ces bandes sera
réalisée en détail dans un paragraphe suivant.

Cellules de puissance MMIC pour l’amplification bande Ku Page 26


Chapitre 1 : Amplification de puissance pour les terminaux terrestres de communication
spatiale
1.3 Les communications par satellite : la technologie
VSAT
[13], [14], [15], [16]
Les services de transmission de données peuvent être réalisés au travers de réseaux
totalement terrestres (câbles) ou principalement grâce à des réseaux particuliers appelés
VSAT, combinant un segment spatial et un segment sol. Par conséquent, la suite de ce
chapitre portera sur les services de communication de données par satellites utilisant ces
systèmes VSAT.

Les communications par satellite sont apparues très tôt avec le lancement du premier
satellite de télécommunications russes, Souptnik en 1957. Suivi par les Etats-Unis avec le
lancement de Score en 1958, il restera 34 jours en activité. L’ESA développe des satellites
de télécommunication depuis 1968, et c’est dix ans plus tard que le premier satellite (OTS-
2 : Orbital Test Satellite) est lancé. Ce type de communication est devenue incontournable
pour la transmission de données, la téléphonie ou encore la TV diffusion.

Le principe de ces communications est présenté figure 1.7. Elles nécessitent la présence
d’un segment spatial et d’un segment sol comprenant les terminaux terrestres d’émission
et de réception.

Segment
Spatial
Satellite
Répéteur
Antenne de Antenne de
réception transmission

Liaison
Liaison descendante
montante
Station terrestre de réception

Amplificateur Convertisseur
Démodulateur Décodeur
faible bruit BF

Données de
sortie
Amplificateur de Convertisseur
HF Modulateur Encodeur
puissance (HPA) Données
d’entrée
Station terrestre de transmission

Figure 1.7 – Eléments de base d’un système de communication par satellites.

Les terminaux terrestres fournissent l’accès au spatial en transmettant et recevant les

Cellules de puissance MMIC pour l’amplification bande Ku Page 27


Chapitre 1 : Amplification de puissance pour les terminaux terrestres de communication
spatiale
données d’un satellite à un autre ou vers une autre station terrestre. Ces derniers, et en
particulier le système VSAT sera détaillé puisque le sujet de cette thèse repose sur le
circuit amplificateur présent dans ce dispositif.
Le segment spatial quant à lui, comprend un ou plusieurs satellites au sein desquels
est présent un répéteur qui est l’élément clé du satellite puisqu’il permet la réception et
l’émission de signaux.

Les premiers systèmes de communication par satellites étaient conçus pour fonctionner
en mode passif. Les signaux émis par les stations terrestres étaient réfléchis dans toutes les
directions de l’espace mais leur capacité restait limitée et des émetteurs puissants ainsi que
des grandes antennes paraboliques au sol étaient nécessaires pour récupérer l’information.
De plus, les signaux étant diffusés dans toutes les directions de l’espace ils pouvaient donc
être reçus dans n’importe quelle partie du monde.
De nos jours, ces communications fonctionnent de manière active. Les satellites
reçoivent des signaux modulés (en fréquence ou en amplitude) d’une station terrestre,
les amplifient, puis les transmettent à une fréquence différente vers une autre station.
Ce principe de fonctionnement sera expliqué plus en détails dans le paragraphe suivant.
Chaque signal est caractérisé par sa bande de fréquence et sa largeur de bande. Plus la
largeur est grande, plus le débit d’information est important. Au 21eme siècle, grâce à
l’utilisation de fréquences élevées et de satellites de plus en plus performants, plus de 100
millions d’Européens regardent la télévision par transmission satellite.

Il existe plusieurs sortes de satellites de télécommunication avec des caractéristiques


qui varient selon les applications visées. Un principe fondamental dans ce genre de satellite
est le type d’orbite sur lequel il se situe. Dans le domaine des télécommunications celle la
plus utilisée est l’orbite géostationnaire.
Comme pour les satellites d’observation de la Terre, le deuxième type d’orbite
utilisée est l’orbite basse. Plusieurs de ces systèmes ont été déployés pour fournir
des communications aux terminaux mobiles. Afin de garantir un service continu, une
constellation de 10 satellites doit être déployée. Ils sont plus ou moins répartis autour du
globe. Les satellites présents sur cette orbite sont un réel avantage pour les communications
mobiles, leur faible altitude diminue le retard due au signal transmis et réduit la puissance
nécessaire pour établir des communications.

1.3.1 Le segment spatial : description d’un satellite


[17], [18], [19]
Un satellite est un objet qui doit remplir des fonctions spécifiques dans un
environnement spatial. Son architecture résulte des objectifs définis par la mission et

Cellules de puissance MMIC pour l’amplification bande Ku Page 28


Chapitre 1 : Amplification de puissance pour les terminaux terrestres de communication
spatiale
des contraintes particulières liées à son évolution dans l’espace. Tout satellite comporte
essentiellement une charge utile, constituée par les instruments de la mission et une plate-
forme de service comportant tout ce qui est nécessaire pour assurer le bon fonctionnement
des instruments pendant la durée de vie prévue.

1.3.1.1 Plateforme

La plateforme (Figure 1.8) comprend des équipements de mesure, de communication,


de commande, de servitude et de gestion. Elle peut englober une ou plusieurs charges
utiles. Elle n’est pas spécifique à un satellite mais dépend fortement de l’altitude à laquelle
elle se trouve.

Antenne TTC
Antenne de communication
(côté Terre)
Senseur Terre
Senseur Soleil
Antenne de communication
(côté Ouest)

Charge utile

Panneaux solaire

Antenne de communication
Plate- (côté Est)
forme

Figure 1.8 – Plateforme d’un satellite.

La plateforme assure tout d’abord le rôle de contrôle thermique en maintenant les


équipements de télécommunications dans une plage de températures de 10˚C à 50˚C
pendant toute la durée de vie du satellite, la température externe du satellite allant de
−120˚C à l’ombre de la Terre, et de +150˚C lorsqu’il se trouve en plein soleil. Elle permet
alors la protection de tous les équipements du satellite contre les dommages causés par
l’environnement spatial.

Les panneaux solaires, assurent l’apport d’énergie nécessaire pour le fonctionnement


du satellite. Ils sont constitués de cellules photovoltaı̈ques qui transforment l’énergie des
photons reçus du soleil en énergie électrique. Cette énergie peut être stockée dans des

Cellules de puissance MMIC pour l’amplification bande Ku Page 29


Chapitre 1 : Amplification de puissance pour les terminaux terrestres de communication
spatiale
batteries afin de répondre aux besoins lorsque le satellite n’est plus éclairé. Elle peut
également être utilisée pour faire face à des phases de consommation importante.

Le satellite est aussi équipé de moyens de propulsions afin qu’instruments et antennes


conservent une orientation bien précise dans l’espace. La performance de ce contrôle
d’altitude dépend de l’utilisation du satellite. S’il est utilisé pour des observations
scientifiques, il aura besoin d’un système de contrôle d’une plus grande précision que
pour un satellite de télécommunication.

Les équipements de poursuite, de télémesure et de télécommande permettent de relayer


les informations entre la Terre et le satellite.

1.3.1.2 Charge utile

La charge utile d’un satellite représente l’ensemble des équipements permettant au


satellite de réaliser la fonction pour laquelle il a été fabriqué.

L’objectif de la charge utile d’un satellite de télécommunication est de relayer des


signaux radioélectriques entre différents points de la surface terrestre ou entre satellites,
en vue d’assurer une mission donnée (télévision, téléphonie, transmission de données...)
pendant une durée de vie donnée. Elle représente 30 % de la masse totale du satellite.

Ces objectifs sont d’autant plus difficiles à atteindre puisque la charge utile est limitée
par trois contraintes :
– La masse imposée par le lanceur et le véhicule.
– La puissance disponible pour le système d’alimentation de la charge utile.
– L’impossibilité d’intervenir à bord du satellite pour effectuer la maintenance des
équipements et garantir sa durée de vie.

Une charge utile de satellite est principalement constituée d’antennes de réception et


d’émission reliées entre elles par un répéteur.

– Le sous système antenne

L’antenne d’émission permet de faire en sorte que la puissance surfacique soit reçue
au sol à l’intérieur d’une ou plusieurs zones géographiques aux contours répondant à des
besoins bien précis. Aucune énergie ne doit être dispersée à l’extérieur des zones choisies,
cette énergie étant soit inutilisée si elle arrive sur un océan ou dans le désert soit gênante
pour d’autres systèmes de télécommunications.
L’antenne de réception quant à elle doit recevoir les signaux émis de la Terre et ne
doit capter aucun signal parasite.

Cellules de puissance MMIC pour l’amplification bande Ku Page 30


Chapitre 1 : Amplification de puissance pour les terminaux terrestres de communication
spatiale
– Le sous système répéteur

Un module d’émission/réception d’un répéteur embarqué sur la charge utile d’un


satellite est présenté figure 1.9.

I O
Antenne de M M Antenne
LNA
réception U U d’émission
X X
Filtre de réception Oscillateur Filtre d’émission
passe bande local passe bas

Amplificateurs HPA
+
CAMP (Channel Amplifier)

Figure 1.9 – Schéma simplifié d’une charge utile de télécommunications.

Cet exemple illustre l’importance du rôle de la fonction amplification dans la chaı̂ne


d’émission/réception d’un satellite. Ce système se compose principalement de deux
antennes, des filtres de réception et d’émission, des multiplexeurs d’entrée (IMUX : Input
Multiplexer) et de sortie (OMUX : Output Multiplexer), d’amplificateurs de puissance
parallélisés HPA (High Power Amplifier), d’un amplificateur faible bruit LNA (Low Noise
Amplifier).

Le répéteur assure généralement les fonctionnalités suivantes :

• Réception du signal incident large bande, d’où la présence d’un filtre large bande
situé juste après l’antenne de réception. Ce filtre coupe le bruit qui est en dehors de la
bande ainsi que le signal émis par l’antenne d’émission, ce qui évite la saturation du LNA.
En fait, il sélectionne le signal à traiter.

• Translation de fréquence, afin que le futur signal transmis ne puisse pas brouiller le
signal incident.

• Les multiplexeurs d’entrée (IMUX) et de sortie (OMUX) sont constitués d’un


ensemble de filtres très sélectifs, à bande étroite (canaux d’une dizaine de MHz), dans
laquelle l’ondulation est faible et le temps de propagation de groupe possède une
caractéristique la plus plate possible.
L’IMUX permet de séparer la bande de réception en plusieurs canaux avant de
l’amplifier ce qui permet de contrôler l’intermodulation. Cette amplification s’effectue
grâce à un HPA qui fournit au signal une puissance élevée afin d’être reçu au sol dans de
bonnes conditions.

Cellules de puissance MMIC pour l’amplification bande Ku Page 31


Chapitre 1 : Amplification de puissance pour les terminaux terrestres de communication
spatiale
L’OMUX, quant à lui, est situé après l’amplificateur de puissance, à l’extrémité des
différents canaux afin d’éliminer les fréquences parasites crées par ce dernier. Il permet
de combiner les canaux amplifiés.

• Le filtre passe-bas, situé juste avant l’antenne d’émission, a pour but d’éliminer les
harmoniques et surtout d’atténuer les parasites dans la bande de réception afin d’éviter
les interférences. Il doit supporter des fortes puissances.

Le niveau de puissance reçu à l’entrée du répéteur est de l’ordre de 100 pW à 1nW


alors que le niveau de puissance émis en sortie est de l’ordre de 100 W par canal. Une
amplification à l’intérieur du répéteur est donc considérable.

1.3.2 Les terminaux terrestres


1.3.2.1 Bandes de fréquences utilisées

[14], [18], [20]


Le choix des fréquences tient compte de la nature des applications, des besoins en
largeur de bande, des conditions de propagation, des infrastructures existantes et des
équipements nécessaires au sol. La bande de fréquence est imposée par une règlementation
spécifique mise en place par l’UIT (Union Internationale des Télécommunications). Elle
définit les bandes de fréquences qui doivent être utilisées pour les communications par
satellites ainsi que la position orbitale en fonction du type de service proposé et doit être
coordonnée entre les opérateurs afin d’éviter d’éventuelles interférences (table 1.1). Plus la
fréquence est grande, par exemple pour la bande Ka, plus la largeur de la bande passante
est importante. Contrairement à la bande L où la largeur de bande sera plus étroite et
très disputée entre utilisateurs.

Fréquences (GHz)
Bandes Liaison Liaison Applications
descendante montante
L autour de 1.55 autour de 1.65 Service Mobile par Satellite (SMS)
S 2.17-2.52 autour de 2 et 2.68 SMS : recherche et exploitation spatiale
C 3.4-4.2 5.7-7.1 Service Fixe par Satellite (SFS)
X 7.25-7.75 7.9-8.4 SFS : applications militaires et météorologique
Ku 10.7-12.75 12.75-14.8 SFS et Service de Radiodiffusion par Satellite (SRS)
Ka 17.3-21.2 27-31 SFS, SRS et services multimédia

Table 1.1 – Bandes de fréquences définis par l’UIT.

La liaison montante ou ≪ uplink ≫ désigne le trajet parcouru par le signal entre une
station située sur Terre et un satellite. La liaison descendante ou ≪ downlink ≫ correspond
à la liaison de communication dans le trajet inverse, c’est-à-dire du satellite vers la Terre.
Les plages de fréquences des deux liaisons sont différentes afin d’éviter les interférences

Cellules de puissance MMIC pour l’amplification bande Ku Page 32


Chapitre 1 : Amplification de puissance pour les terminaux terrestres de communication
spatiale
entre ces deux signaux. Ceux captés par le satellite sont généralement réémis sur une
fréquence plus basse car il est plus facile, à bord, d’émettre à une fréquence plus faible.
Le changement de fréquence entre les antennes de réception et d’émission est assuré par
le répéteur.

La table 1.2 montre le comparatif entre les bandes de fréquences utilisées pour la
technique de communication VSAT [21].

Bande
Bandes Avantages Inconvénients
passante
Peu affecté Interférences
C 500 MHz par la pluie terrestre
Fiabilité Encombrée
Disponible Absorption
Ku 500 MHz
Petite antenne par la pluie
Large bande Absorption
Ka 2000 MHz passante par la pluie et coût
Petite antenne des équipements

Table 1.2 – Bandes de fréquences utilisées pour la technique de communication VSAT.

Il existe également une répartition géographique en trois régions :


– La région 1 qui correspond à l’Europe, l’Afrique, le Moyen-Orient et la Russie.
– La région 2 correspondant à l’Asie et l’Océanie.
– La région 3 correspondant à l’Amérique.

La bande de fréquence la plus utilisée de nos jours reste la bande Ku, notamment pour
la TV diffusion. Elle peut supporter la transmission de signaux venant de petites antennes
contrairement à la bande C. N’étant pas encore totalement encombrée, elle est surtout
utilisée pour les SFS et exclusivement pour les SRS. Son désavantage est qu’elle est très
sensible aux pluies qui absorbent les signaux ce qui provoque une inutilisation de cette
bande de fréquence dans les régions asiatiques du sud est. Par contre elle est peu sensible
aux parasites urbains et est donc préconisée pour l’utilisation des systèmes VSAT.

La bande Ka est la moins saturée à ce jour. Elle permet l’utilisation d’antennes encore
plus petites, les USAT (Ultra Small Aperture Terminal). Cette bande est surtout utilisée
par les terminaux mobiles de type GSM. Le développement de la bande Ka est de plus en
plus important notamment à cause de la demande croissante de l’élargissement en bande
passante dans les applications spatiales et de la capacité limitée en fréquence de la bande
Ku. Cependant, dans le domaine des applications VSAT, la bande de fréquence Ku reste
privilégiée et notre étude s’appliquera à cette bande de fréquence.

Cellules de puissance MMIC pour l’amplification bande Ku Page 33


Chapitre 1 : Amplification de puissance pour les terminaux terrestres de communication
spatiale
1.3.2.2 Principe de la technologie VSAT

[22], [23], [24]


La croissance rapide des applications multimédias de masse implique de fournir des
équipements à des coûts les plus faibles possibles. Les stations terrestres VSAT reçoivent et
envoient des signaux aux satellites ou à d’autres stations terrestres par le biais de satellites
en utilisant des antennes paraboliques de diamètres 0.6 à 3.5 m placées à l’extérieur et
pointant vers le satellite.

Le premier système VSAT commercial a été réalisé en bande C, à 6 GHz, afin


d’effectuer des communications dans les pays équatoriaux. La bande Ku a été utilisée
en 1985 gràce à la mise en commun des recherches de Schlumberg Oilfield et de la société
Hughes Aerospace afin de fournir un réseau de télécommunications portables.

L’appellation VSAT correspond à la fois au support, qui permet à travers une parabole
de taille réduite de se connecter en direct à un satellite pour avoir une connexion
permanente, et à la liaison elle même. En général, ces stations sont utilisées en bande Ku ou
en bande C. La bande C est principalement utilisée pour l’Asie, l’Afrique et l’Amérique
latine, elle nécessite une antenne de diamètre important (2 à 3m) alors que la bande
Ku est utilisée en Europe et en Amérique du Nord et nécessite un diamètre d’antenne
réduit (autour de 0.9m). Il est nécessaire que les terminaux VSAT soient dans la zone de
couverture du satellite pour pouvoir bénéficier de la connectivité.

Les plus grands types d’architectures de réseaux utilisés dans les opérations VSAT
sont les suivants :

– L’architecture en étoiles (Figure 1.10).


Elle consiste en l’utilisation d’un site central (HUB) afin de transporter les données
reçues et transmises de chaque terminal à travers un satellite. Le HUB est le point le
plus important du réseau. Il est placé à un noeud d’un réseau en étoile qui concentre
et distribue les communications de données. De part son importance, sa structure est
conséquente et très coûteuse. Il possède une antenne de 5 à 7 mètres de diamètre et il
gère tous les accès à la bande passante. Les stations VSAT permettent de connecter un
ensemble de ressources au réseau. Dans la mesure où tout est géré par le HUB, les points
distants ne prennent aucune décision sur le réseau ce qui a permis de réaliser des matériels
relativement petits et surtout peu coûteux. Une station VSAT reste chère mais n’est pas
un investissement important par rapport aux HUB et l’implantation d’un nouveau point
dans ce système ne demande quasiment aucune modification du réseau existant. Ainsi une
nouvelle station peut être implantée en quelques heures et ne nécessite pas de gros moyens.
Si un dysfonctionnement apparait dans le point central de ce dispositif cela entrainera une

Cellules de puissance MMIC pour l’amplification bande Ku Page 34


Chapitre 1 : Amplification de puissance pour les terminaux terrestres de communication
spatiale
perturbation du réseau entier et aucune donnée ne pourra être transmise, ce qui représente
son principal défaut. Cette architecture est la plus utilisée pour les systèmes VSAT.

Figure 1.10 – Topologie en étoile.

– L’architecture maillée (figure 1.11).


Dans cette architecture, chaque terminal VSAT transfère des données à d’autres
terminaux via un satellite ce qui minimise les besoins d’une station centrale. L’antenne
utilisée sera de taille importante.

Figure 1.11 – Topologie maillée.

– L’architecture mixte
Cette dernière correspond à une combinaison entre les deux topologies présentées
précédemment. Les réseaux VSAT sont connectés en une topologie multi-étoiles, avec
chaque étoile connectée à une topologie maillée. Ce qui diminue le coût du réseau et allège
la quantité de données qui doivent être relayées par le site central de liaison montante
d’une étoile ou d’un réseau multi-étoiles.

Au départ la technique de communication VSAT était prévue pour mettre en place


des réseaux de données. Mais depuis son apparition, des améliorations ont été apportées
au système et les constructeurs ont réussi à augmenter considérablement le nombre

Cellules de puissance MMIC pour l’amplification bande Ku Page 35


Chapitre 1 : Amplification de puissance pour les terminaux terrestres de communication
spatiale
d’applications possible. Il n’est plus seulement un réseau de données mais il peut également
être un réseau téléphonique ou un réseau de diffusion vidéo ou de voix par exemple.
Ces différentes applications peuvent fonctionner en même temps ce qui accroı̂t encore la
modularité du système.

Un des nombreux avantages du système VSAT est de pouvoir connecter jusqu’à 10000
points du réseau simultanément. Il permet aux grands groupes de mettre en place un
intranet global totalement privé sur plusieurs continents sans avoir à traiter avec les
opérateurs de chacun des pays dans lequel le groupe est implanté. L’évolutivité est aussi
un des gros avantages de ce système. En effet, connecter un nouveau point, ne demande
pas de gros moyens techniques et financiers. Ce système permet également d’installer une
station sur une unité mobile. Une fois que le modem VSAT est configuré, il faut juste
pointer l’antenne dans la bonne direction. Comme cela a déjà été expliqué, l’architecture
la plus utilisée pour les systèmes VSAT est l’architecture en étoile. Le HUB étant le point
central de tout le réseau, il en assure la gestion complète. Ceci permet donc de gérer et
superviser l’ensemble du réseau d’un seul et même point. Dans la mesure où toutes les
connexions sont du même type, on se retrouve avec un réseau homogène. Le fait d’utiliser
un satellite géostationnaire permet d’avoir une large couverture (en moyenne presque
un hémisphère). Ceci rend possible la création d’un réseau intranet global à une échelle
intercontinentale très rapidement.

Le principal inconvénient du VSAT est son prix. En effet, le HUB impose un


investissement de base important. Cette barrière financière limite l’accès à la technologie.
La couverture d’un satellite géostationnaire à quelques exceptions près est fixe. Ceci
veut dire que si une zone où un point non couvert par ce satellite doit être connecté
prochainement, elle ne le sera jamais avec ce satellite.

Comme le montre la figure 1.12, le terminal VSAT est constitué de deux modules, un
module externe (en anglais outdoor unit, ODU) et un module interne (en anglais indoor
unit, IDU).

– L’unité externe (ODU)


L’unité externe est réalisée par une antenne parabolique et des équipements
électroniques radiofréquences. La taille de l’antenne est de l’ordre de 0.6 à 3m de diamètre,
elle varie en fonction du débit et de la bande de fréquence utilisée. Cette antenne
parabolique transmet ou reçoit la puissance fournie par le satellite.
Le transmetteur radiofréquence inclut un amplificateur faible bruit conçu pour
minimiser le bruit ajouté au signal par le 1er étage du convertisseur de fréquence. Il
est très important car la performance de cet étage détermine les performances en bruit

Cellules de puissance MMIC pour l’amplification bande Ku Page 36


Chapitre 1 : Amplification de puissance pour les terminaux terrestres de communication
spatiale
du convertisseur total. La température de bruit est le paramètre utilisé pour décrire les
performances du LNA.

MMIC 2
Amp FI AGC Mixer RF buffer Filtre
HPA

IF
Power
LO buffer Det
MMIC 1
LLM RF Tx
ADC
LO
COAX
INDOOR OSC
MUX
UNIT IF CONTROL
DAC

IF buffer Rx Mixer Rx Filter Rx LNA

RF Rx

OUTDOOR
OSC
UNIT

Figure 1.12 – Schéma d’un terminal VSAT.

Il inclut également un convertisseur basses fréquences, des convertisseurs hautes


fréquences et des amplificateurs de puissance. Comme nous l’avons vu précédemment,
un système VSAT est coûteux. Le module externe constituant la partie la plus chère du
VSAT, il est alors essentiel d’intégrer plusieurs fonctions afin de réduire au maximum les
coûts de fabrication. C’est pourquoi deux dispositifs de ce système vont être réalisés de
manière complètement intégrés à partir de la technologie MMIC.
Tout d’abord le système multifonctions faible niveau (LLM, en anglais Low Level
Multifunctions), qui consiste à convertir un signal en bande L ou S, vers les bandes
Ku ou Ka en assurant à la fois un fort gain et un niveau de puissance suffisant. Le
deuxième élément qui va être réalisé en technologie MMIC est le HPA pour l’étage de
sortie. Il occupe une place importante au sein de ce système puisqu’il permet d’amplifier
le signal reçu afin de le transmettre, via une antenne, au satellite. Sans cette amplification
de puissance, le signal ne pourrait pas être transmis. Il doit fournir une puissance de
sortie de 2W avec un gain linéaire de 24 dB pour la bande Ku ou Ka selon l’application
visée. Le fait d’avoir un gain important évite l’utilisation de ≪ driver ≫ ce qui permet de
réduire les coûts. Le rôle important qu’occupe l’amplificateur de puissance au sein de ce
système de télécommunications, entraine un grand nombre de recherche afin d’augmenter,
notamment, sa compacité et par conséquent diminuer son coût de fabrication [25], [26].
C’est ce qui fera l’objet des deux chapitres suivants de ce manuscrit.

– Le module interne (IDU)

Cellules de puissance MMIC pour l’amplification bande Ku Page 37


Chapitre 1 : Amplification de puissance pour les terminaux terrestres de communication
spatiale
L’unité interne, quant à elle, est reliée à l’ODU par un simple câble coaxial à faibles
pertes (60m). Il réalise l’interface avec l’équipement de l’utilisateur final en transformant
le signal reçu afin qu’il soit exploitable par un ordinateur.

1.4 Amplificateur de puissance bande Ku


1.4.1 Etat de l’art des amplificateurs MMIC bande Ku
Nous avons vu dans le paragraphe précédent l’importance qu’occupe l’amplification
de puissance au sein de l’unité ODU de la technologie VSAT. Les coûts de ce dispositif
étant élevés, il est nécessaire d’intégrer le plus possible de composants et en particulier
l’amplificateur de puissance utilisé dans cette unité, afin de réduire son prix. C’est ce
dispositif réalisé en technologie MMIC pour la bande Ku qui fera l’étude de cette thèse.
Le but affiché consiste à augmenter la compacité du circuit afin de réduire au maximum les
coûts de l’unité ODU. Une présentation des principaux résultats d’amplificateurs MMIC
bande Ku les plus compacts est rassemblée dans la table 1.3. Ils sont comparés au dernier
amplificateur 2W dénommé STARK réalisé par la fonderie UMS dans cette bande de
fréquence.

Cellules de puissance MMIC pour l’amplification bande Ku Page 38


Cellules de puissance MMIC pour l’amplification bande Ku

spatiale
Chapitre 1 : Amplification de puissance pour les terminaux terrestres de communication
Affiliation Technologie Topologie Poutsat Gain PAE Bande de Vd Dimensions Densité de DPN Date et
des (dBm) linéaire (%) fréquence (V) (mm2 ) puissance (mW/mm2 ) Ref
auteurs (dB) (GHz) (mW/mm2 )
0.25µm pHEMT (2.02x1.38)mm
Triquint 3 étages 34 (maxi) 26 29 12.5-17 7.5 716 5.679 2009 [27]
GaAs 2.79
0.25µm pHEMT (2.87x3.91)mm
Triquint 3 étages 39 22 22 13.5-15.5 9 709 2.151 2004 [28]
GaAs 11.21
Mimix 0.15µm pHEMT (1.4x1.1)mm
2 étages 29 20 - 13.75-14.5 5 515 0.547 2006 [29]
broadband GaAs 1.54
UMS 0.25µm pHEMT (3.28x1.87)mm
3 étages 34 29 25 12.5-15.5 8 409 2.538 2009 [30]
(Stark) GaAs 6.13
University pHEMT (3.64x2.35)mm
2 étages 38.1 10.5 24.6 13.6-14.2 8 760 0.344 2007 [31]
of Taı̈wan GaAs 8.554
Fraunhofer 0.25µm dual (2.75x2.25)mm
1 étage 34 (maxi) 10 (maxi) - 14-18 30 403 - 2011 [32]
IAF gate HEMT GaN 6.19
Research Institute 0.25µm (0.6x0.64)mm
2 étages 24.45 15 29.1 14 VC =4 726 - 2010 [33]
Korea BiCMOS SiGe 0.38

Table 1.3 – Etat de l’art des amplificateurs MMIC bande Ku.


Page 39
Chapitre 1 : Amplification de puissance pour les terminaux terrestres de communication
spatiale
Les performances qui nous intéressent le plus dans cet état de l’art sont le gain et
la puissance de sortie mais également la bande de fréquence ainsi que la compacité des
dispositifs. C’est pourquoi une densité de puissance normalisée (DPN), dont la formule
est décrite équation 1.1, a été calculée. Elle permet de prendre en compte tous les critères
définis précédemment, et ainsi de réaliser une meilleure comparaison.

DP N = Gain(dB).BPrel .DP (1.1)

Avec BPrel = ∆F
FC
la bande passante relative, FC étant la fréquence centrale de la
bande et DP la densité de puissance surfacique en mW.mm−2 .

A l’heure actuelle, l’amplificateur MMIC bande Ku possédant une densité de puissance


surfacique la plus élevée avec 6.5W de puissance de sortie est réalisé par l’université de
Taı̈wan [31]. Cependant, la largeur de la bande de fréquence est faible (600 MHz) et le gain
linéaire n’est que de 10.5dB, ce qui implique une valeur de densité de puissance relative
assez faible comparée aux autres circuits.

Le dispositif qui présente les meilleures performances est l’amplificateur commercialisé


par Triquint [27] puisqu’il possède à la fois un gain élevé (26dB), une densité de puissance
surfacique importante (716 mW/mm2 ) et la bande de fréquence la plus large (12.5-17
GHz).

Nous pouvons observer que la quasi totalité des amplificateurs de puissances présentés
dans cet état de l’art sont réalisés sur substrat GaAs [27], [28], [29], [30].

Un amplificateur MMIC sur substrat GaN dans la bande Ku a été réalisé par l’institut
Fraunhofer [32]. Sa densité de puissance surfacique est de 403mW/mm2 , elle est plus
élevée que celle présentée par l’amplificateur conçu par UMS. Son principal inconvénient
est de présenter un gain linéaire faible (10dB maximum sur toute la bande de fréquence).
De plus, la PAE n’étant pas précisée nous pouvons supposer, vu son faible gain, qu’elle
doit être peu élevée.

L’amplificateur SiGe réalisé par l’institut de recherche de Corée [33] présente une très
bonne densité de puissance surfacique (726mW/mm2 ), meilleure que les dispositifs réalisés
par Triquint. Mais la puissance délivrée en sortie du circuit reste très faible, 0.28W, ceci
est caractéristique de la technologie SiGe utilisée pour des bandes de fréquences telles que
la bande Ku. Les résultats ne sont donnés qu’à 14 GHz.

Le dernier amplificateur réalisé par UMS [30] pour des applications VSAT possède un
gain linéaire élevé de 27 dB, et une PAE de 22% dans la bande de fréquence de 13.75-14.5
GHz. Contrairement aux autres amplificateurs dont les caractéristiques sont détaillées

Cellules de puissance MMIC pour l’amplification bande Ku Page 40


Chapitre 1 : Amplification de puissance pour les terminaux terrestres de communication
spatiale
dans l’état de l’art, il possède une densité de puissance surfacique faible de 326mW/mm2 .
L’un des principaux but de cette thèse va consister à augmenter cette densité de puissance
surfacique, afin de pouvoir concurrencer les amplificateurs de puissance présentés dans
l’état de l’art, tout en gardant le fort niveau de gain nécessaire pour l’intégration de
ce dispositif dans l’unité externe du VSAT sans avoir à ajouter de ≪ driver ≫, ce qui
augmenterait les coûts de fabrication.

1.4.2 Cahier des charges


Nous avons présenté, en amont, les principales performances électriques à respecter
lors de la conception d’un amplificateur de puissance destiné à un système VSAT bande
Ku. Plus précisément nous avons observé que le gain linéaire doit être de 24 dB pour éviter
l’utilisation d’un driver, et que la puissance de sortie nécessaire doit être de 2W. D’autres
spécifications, qui n’ont pas été abordées jusqu’à présent, sont également à respecter (table
1.4), comme la linéarité de l’amplificateur qui devra être vérifiée, ou encore les variations
du gain et de la puissance de sortie en fonction de la fréquence et de la température, ceci
pour une fréquence allant de 13.75 à 14.5 GHz.

M inimum T ypique M aximum


Bande de fréquence (GHz) 13.75 14.5
Gain linéaire (dB) 24
Puissance de sortie (dBm) @ Pin=+10dBm 33.5
Point d’interception d’ordre 3 (IP3, dBm) 40
Figure de bruit (dB) 5
Variation Gain linéaire ±2
en fonction de la T˚ (dB)
Variation Gain linéaire ±0.5
en fonction de Freq (dB)
Variation Pout ±0.5
en fonction de Freq (dB)
Variation Pout ±1
en fonction de la T˚ (dB)
S11 (dB) -15
S22 (dB) -10
Stabilité Inconditionnellement stable
Tension de drain (V) 8
Tension de grille (V) -0.5
Courant de drain (A) 1
Courant de grille (mA) 15
PAE (%) @ Pin=10dBm 25

Table 1.4 – Cahier des charges fournis par UMS.

Cellules de puissance MMIC pour l’amplification bande Ku Page 41


Chapitre 1 : Amplification de puissance pour les terminaux terrestres de communication
spatiale
1.4.3 Choix de la technologie
Afin d’être le moins coûteux possible, les systèmes VSAT doivent disposer de
dispositifs, et plus particulièrement d’amplificateurs de puissance, les plus compacts
possibles. Or, lors de l’étude de l’état de l’art, nous avons pu observer que le HPA
STARK conçu par UMS possède une densité de puissance surfacique inférieure à celle qui
peut être réalisé aujourd’hui. C’est pourquoi il est impératif d’augmenter sa densité de
puissance surfacique et donc de diminuer sa surface tout en respectant le cahier des charges
imposé par la technique de communication VSAT. Le fait d’augmenter la compacité de
l’amplificateur implique la création de cellules de puissances innovantes, véritable défi et
piste pour l’avenir. C’est ce qui fera le sujet du chapitre suivant.

La première étape de ce travail est de choisir la technologie adéquate, qui permet à


la fois de respecter les performances exigées dans le cahier des charges et qui permet de
diminuer la surface du circuit.

Dans le domaine des applications électroniques, le Silicium reste incontestablement le


plus utilisé. Mais la montée en puissance et en fréquence a permis le développement de
composants de puissances pHEMT (Pseudomorphic High Electron Mobility Transistor) ou
HBT (Heterojunction Bipolar Transistor) GaAs ainsi que plus récemment HEMT (High
Electron Mobility Transistor) GaN. Ce dernier a propulsé la technologie à des records de
puissance jusque là jamais atteints.
Néanmoins, le GaAs reste la technologie la plus appropriée pour concevoir
l’amplificateur bande Ku aujourd’hui. C’est une technologie mature, qui présente peu
d’évolution récente et qui reste la plus utilisée dans le domaine des applications spatiales.
De plus la conception de nouvelles cellules de puissances peut entrainer de nombreux
problèmes tels que des effets de distribution, des couplages électromagnétiques ou
thermiques ou encore des oscillations. C’est pourquoi l’utilisation de la filière GaAs nous
permettra de nous affranchir des problèmes de pièges ou autres que pourraient ajouter
l’utilisation d’autres matériaux comme le GaN. Dans un premier temps, ce subtrat sera
utilisé et si les nouvelles cellules de puissance s’avèrent performantes elles pourront très
bien être adaptées à une filière plus innovante telle que le GaN afin d’en améliorer encore
les performances.

L’utilisation du GaAs comme matériau semi-conducteur implique que l’on peut réaliser
deux types de transistors. Le transistor bipolaire à hétérojonction et le transistor à effet
de champ (FET). Le premier à l’avantage d’être un transistor rapide, qui possède une
bonne linéarité et un fort rendement [34], de plus, grâce à sa topologie verticale il est
très compact [35]. Il atteint des densités de puissance importantes, de l’ordre de 5 W/mm
de développement de grille. La fréquence de fonctionnement et la tension de claquage

Cellules de puissance MMIC pour l’amplification bande Ku Page 42


Chapitre 1 : Amplification de puissance pour les terminaux terrestres de communication
spatiale
sont liées à l’épaisseur des couches. Des tensions de claquage de l’ordre de 100V pour une
fréquence de transition FT de 1.16 GHz et pour une fréquence d’oscillation maximale Fmax
de 3GHz sont obtenues [36]. Dès que l’on monte en fréquence les tensions de claquage
diminuent tout comme la puissance délivrée en sortie. Il possède l’avantage d’avoir un
bruit basse fréquence très faible. Les HBTs sont donc des transistors idéaux pour réaliser
des oscillateurs faible bruit. Dans le domaine de la puissance ils ont montré leur intérêt
pour des bandes basses (L,S,C et même X) mais pas en ce qui concerne la bande Ku et
les applications VSAT [37], [38], [39], [40], [41].

Le principe du FET est apparu très tôt, en 1925, puisqu’un brevet a été déposé
par J.E Lilenfield [42], mais aucune exploitation industrielle n’a été effectué. Ce n’est
qu’après la seconde guerre mondiale, en 1952, que le transistor à effet de champ fût
≪ redécouvert ≫ grâce à W.Schokley [43]. Contrairement au transistor bipolaire, où les

deux types de porteurs interviennent dans le fonctionnement (électrons et trous), le


FET est un composant semi-conducteur unipolaire. Les meilleurs porteurs permettant
le fonctionnement des transistors sont les électrons qui sont plus mobiles que les trous. Le
principe du FET consiste à contrôler le courant dans un barreau semi-conducteur à l’aide
de deux tensions. C’est à dire moduler la conductivité de la zone drain-source à l’aide
de champ électrique. Afin d’améliorer les performances de ces transistors, des progrès
ont été réalisés dans l’élaboration de ces matériaux, notamment en créant une nouvelle
génération de transistor dit à hétérojonction. En effet, les laboratoires Thomson-CSF
et Fujitsu présentent un FET basé sur une hétérostructure AlGaAs/GaAs [44] [45]. Ce
nouveau transistor est appelé HEMT. Cette filière est adaptée en maille. Elle représente
le cas le plus favorable puisque tous les matériaux épitaxiés sont en accord de maille sur le
substrat. Le paramètre cristallin est alors identique pour tous les matériaux. La structure
du HEMT est constituée d’une couche mince de AlGaAs dopée N, qui est un matériau
avec un gap électronique plus large, entre l’électrode métallique et la couche active GaAs
non dopée qui constitue le canal et qui est un matériau à plus faible gap (Figure 1.13
a). La couche AlGaAs comprend une région dopée qui fournit les électrons au canal et
une région non dopée appelée espaceur ou ≪ spacer ≫ qui sert à isoler les électrons du
canal, des charges ionisées. La différence d’affinité entre les matériaux AlGaAs et GaAs
implique que les électrons libérés par les donneurs situés dans le AlGaAs se fixent dans
la bande de conduction de GaAs au niveau de l’hétérojonction GaAs/AlGaAs. Dans le
GaAs non dopé les électrons ont une forte mobilité, et ceux présents à l’interface GaAs-
AlGaAs constituent un gaz d’électrons à deux dimensions [46]. Ce gaz d’électrons est plus
ou moins large suivant la tension appliquée sur la grille. La conductance du canal est alors
commandée par la grille.

Cellules de puissance MMIC pour l’amplification bande Ku Page 43


Chapitre 1 : Amplification de puissance pour les terminaux terrestres de communication
spatiale
Grille
Source Drain

Grille
GaAs N+ GaAs N+

AlGaAs dopé ND
AlGaAS

Spacer AlGaAs non dopé Spacer

Canal GaAs non dopé Gaz d’électrons


Gaz d’électons
bidimensionnel GaAs
Substrat GaAs non intentionnellement dopé
(NID)

EF EC
a) Structure d’un transistor HEMT
Grille
Source Drain

Grille
GaAs N+ GaAs N+

AlGaAs
non intentionnellement dopé AlGaAS

Spacer AlGaAs non dopé Spacer

Canal InGaAs non dopé InGaAs Gaz d’électrons


Gaz d’électons
bidimensionnel

Substrat GaAs non intentionnellement dopé


(NID) GaAs

EF EC

b) Structure d’un transistor pHEMT

Figure 1.13 – Structure d’un transistor HEMT comparé à la structure d’un transistor
pHEMT.

L’incorporation de l’Indium au sein du matériau GaAs (InGaAs) permet d’obtenir


un plus faible gap afin de satisfaire les besoins de montée en fréquences. L’InGaAs est
intégré entre les couche AlGaAs et GaAs de la structure du HEMT. La différence de gap
entre l’AlGaAs et l’InGaAs étant plus importante que celle entre le AlGaAs et le GaAs,
le puit de potentiel créé entre ces deux matériaux se trouve augmenté. Ce qui permet une
plus grande mobilité des électrons sous l’action d’un fort champ électrique. Un courant
plus élevé sera alors disponible. Ce type de transistor est appelé pHEMT (Figure 1.13
b). Il correspond à la filière pseudomorphique dont, contrairement à la filière adaptée,
les matériaux épitaxiés ont des paramètres cristallins différents mais pas trop éloignés.
Lors de la croissance d’une couche de matériau désadapté en maille sur un matériau plus
épais, le matériau épitaxié tend à prendre le paramètre de maille du matériau le plus épais
dans le plan de la croissance, entraı̂nant ainsi une déformation tétragonale de sa maille.
Le matériau étant contraint, ce désaccord de maille ne peut être supporté que pour une

Cellules de puissance MMIC pour l’amplification bande Ku Page 44


Chapitre 1 : Amplification de puissance pour les terminaux terrestres de communication
spatiale
couche épitaxiée relativement mince (plusieurs dizaine de nanomètres pour la plupart des
matériaux). Au delà de cette épaisseur critique la contrainte se relaxe en formant des
dislocations rendant le matériau inutilisable pour le transport électronique.

Des modifications permettant de limiter les phénomènes parasites ont été apportées
au transistor pHEMT GaAs (Figure 1.14). Elles sont connues et communes pour tous ces
types de transistors [47].

Source Grille Drain


Contact ohmique
GaAs Cap N++
GaAs charge screen layer N- AlAs etch stop 1 et 2
GaAs Schottky layer

AlGaAs barrier

InGaAs chanel Al0.26GaAs spacer 1 et 2

AlGaAs backside barrier

Power buffer

GaAs substrate

Figure 1.14 – Structure géométrique d’un transistor de puissance pHEMT.

La couche fortement dopée N++ située sous les contacts ohmiques permet d’éviter
l’apparition d’une diode Schottky parasite et ainsi diminuer les résistances séries parasites,
responsables de la chute du gain.

La grille est en forme de champignon ou en ≪ T ≫. Afin d’avoir une fréquence de


coupure élevée il est nécessaire d’avoir simultanément une résistance d’accès la plus faible
possible, ceci est réalisable grâce à une longueur de grille élevée, et un temps de transit
des électrons vers la grille le plus court possible. Or pour diminuer le temps de transit il
faut au contraire des longueurs de grille faible. C’est pourquoi la forme en champignon de
cette grille est un bon compromis puisqu’elle permet de réaliser en même temps ces deux
conditions.

Le double plan de dopage est obtenu grâce à la double hétérojonction (Figure 1.15).
Cela conduit à deux puits de potentiels, ou un puit de potentiel plus large, qui permet
d’augmenter la densité de courant pour une même tension de claquage. On observe alors
une puissance plus importante en sortie.

Cellules de puissance MMIC pour l’amplification bande Ku Page 45


Chapitre 1 : Amplification de puissance pour les terminaux terrestres de communication
spatiale

Grille

Barrière
AlGaAS

Spacer 1

Canal Gaz d’électrons


InGaAs

Spacer 2

Barrière arrière
AlGaAs

Tampon

EV EF EC

Figure 1.15 – Diagramme d’énergie de la double hétérojonction d’un pHEMT de


puissance.

1.4.4 Différentes solutions étudiées pour augmenter la densité


de puissance
Actuellement, l’architecture classique de cellule de puissance utilisée dans les
amplificateurs est un transistor comportant plusieurs doigts de grille en parallèle
(topologie parallèle, TP) dont un exemple est présenté figure 1.16. Il a pour avantage
d’être connu au sein de la fonderie UMS. Le nombre de doigts de grille en parallèle
s’ajuste selon le gain et la puissance de sortie voulue. Cependant, pour des nombres de
doigts élevés et des largeurs de grille courtes son facteur de forme, défini par le rapport
de la dimension verticale sur la dimension horizontale, est dégradé. Prenons l’exemple
d’un transistor à 12 doigts de grille de largeur 125 µm dont la dimension verticale est
égale à 441.5 µm et dont la dimension horizontale vaut 211 µm. Son facteur de forme
est alors équivalent à 411.5/211 = 1.95. L’utilisation d’un transistor avec un nombre de
doigts important aura alors une dimension ≪ y ≫ élevée qui aura un fort impact sur celle
de l’amplificateur réalisé avec ce type de technologie. Il est alors plus difficile d’obtenir un
amplificateur compact.
Pour remédier à cela, des cellules de puissance basées sur la topologie distribuée ont
été développées et utilisées lors de la conception d’un amplificateur de puissance bande
Ku destiné aux systèmes VSAT.

Cellules de puissance MMIC pour l’amplification bande Ku Page 46


Chapitre 1 : Amplification de puissance pour les terminaux terrestres de communication
spatiale

411.5 µm

211 µm

Figure 1.16 – Dessin d’un transistor 12x125 µm à topologie parallèle.

1.4.4.1 Amplificateur de puissance bande Ku réalisé avec des transistors


distribués

La conception d’un amplificateur de puissance bande Ku réalisé avec des transistors


distribués date de 2007 [48], elle a été réalisée par la fonderie UMS en collaboration avec
l’ESA. Le but de ce projet, était de créer un amplificateur de puissance MMIC PHEMT
bande Ku plus compact afin de concurrencer les amplificateurs de puissance présentés
dans l’état de l’art. Afin de réaliser cette contrainte, une cellule de puissance basée sur le
principe du transistor distribué a été conçue.

L’idée de départ de cette conception était de s’inspirer de la topologie ≪ fishbone ≫


[49] montrée figure 1.17.

Figure 1.17 – Dessin d’un transistor ≪ fishbone ≫.

Cette architecture consiste à distribuer les doigts de base (ou de grille) de part et
d’autre d’un ruban principal. La mise en évidence des phénomènes distribués dans ces
transistors dit ≪ fishbone ≫ a été réalisé pour des transistors HBT GaAs, cette structure

Cellules de puissance MMIC pour l’amplification bande Ku Page 47


Chapitre 1 : Amplification de puissance pour les terminaux terrestres de communication
spatiale
a été développée dans [50]. Il a été montré que plus le nombre de doigts combinés est
important, plus le gain en puissance diminue. Ceci est dû au problème de propagation et
de combinaison en phase des signaux provenant de chaque doigt. Un modèle très précis
de ce type de topologie doit être réalisé afin de prendre en compte tous les phénomènes
électromagnétique, thermique et électrique.

L’amplificateur conçu par UMS a été réalisé afin de respecter le cahier des charges
présenté précédemment. C’est un amplificateur trois étages dont l’étage intermédiaire et
l’étage de sortie possèdent des cellules de puissance distribuées non plus basées sur une
distribution des grilles de part et d’autre d’un même ruban mais basée sur une distribution
de drain (Figure 1.18). Ces cellules que l’on appellera ≪ tête-bêche ≫ sont inspirées du
transistor ≪ fishbone ≫ puisque les doigts de grille sont distribués horizontalement au
lieu d’être distribués verticalement par rapport à l’axe de propagation entrée/sortie. La
principale différence observée est que ces doigts ne proviennent pas du même bus de
grille. En fait cette structure équivaut à deux transistors que l’on aurait mis en parallèle
et auxquels nous aurions fait subir une rotation de 90˚. Les deux transistors utilisés dans
cette cellule de puissance sont des pHEMTs GaAs de développement de grille 1.2 mm,
c’est à dire qu’ils possèdent chacun 12 doigts de grille de 100 µm de largeur. Les courants
de drain de chaque transistor vont alors s’additionner ce qui va entrainer une puissance de
sortie deux fois plus grande que celle d’un des deux transistors, ou encore une puissance de
sortie équivalente à un transistor à topologie parallèle de même développement de grille.
C’est à dire un transistor de 24 doigts de largeur de grille 100 µm.

Cellule « tête-bêche»

710 µm
2.45 mm

2.43 mm

Figure 1.18 – Dessin de l’amplificateur de puissance ≪ tête-bêche ≫ et dessin de la cellule


de puissance utilisée.

Avec ce nouvel amplificateur nous pouvons observer une légère diminution de la surface
de la puce (3%) par rapport à l’amplificateur précédent STARK. L’avantage le plus

Cellules de puissance MMIC pour l’amplification bande Ku Page 48


Chapitre 1 : Amplification de puissance pour les terminaux terrestres de communication
spatiale
important que l’on peut tirer de cette conception est la valeur du facteur de forme de
l’amplificateur obtenue qui est égale à 1. Si nous calculons celui de l’amplificateur STARK,
présenté dans l’état de l’art, nous trouvons un facteur de forme égale à 1.75 (table 1.5).

Ampli (STARK) Ampli (≪ tête-bêche ≫)


Surface(mm2 ) 6.1336 5.9535
Dimensions (mm) (3.28x1.87) (2.45x2.43)
Densité de puissance (mW/mm2 ) 326 346
Facteur de forme 1.75 1

Table 1.5 – Comparaison des dimensions des deux amplificateurs STARK et ≪ tête-
bêche ≫.

Cette diminution du facteur de forme de l’amplificateur est due au fait que la cellule
de puissance utilisée possède également un facteur de forme proche de 1. En effet, les
cellules ≪ tête-bêche ≫ utilisées lors de cette conception possèdent un développement de
grille total de 2.4 mm. Si nous comparons le facteur de forme de cette cellule à celui
d’un transistor à topologie parallèle de même développement de grille, nous obtenons les
résultats suivants :
Topologie parallèle Cellule (≪ tête-bêche ≫)
Facteur de forme 4.36 1.39

Table 1.6 – Comparaison des facteurs de forme des deux cellules de puissance utilisées
dans l’amplificateur STARK et ≪ tête-bêche ≫.

D’un point de vue électrique nous observons une légère augmentation de la densité de
puissance (6%).

La conception de l’amplificateur a été réalisée de manière à respecter les performances


exigées dans le cahier des charges.

Des mesures de paramètres [S] et des mesures en puissance directement sur plaque ont
été effectuées. Les impédances d’entrée et de sortie sont fixées à 50 Ω et la polarisation
de grille (V g = −0.4V ) est une impulsion de 25 µs avec un rapport cyclique de 10 %. La
polarisation de drain est V d = 8V et Id = 1.1A. La figure 1.19 présente une comparaison
entre les mesures et les simulations du gain bas niveau et de la puissance de sortie. Nous
observons que le gain linéaire est sous estimé lors des simulations, en effet, la différence
entre le gain mesuré et simulé est de 8 dB dans le pire cas à 12 GHz et de 6 dB dans
la bande de fréquence 13.75-14.5 GHz. De plus, la variation du gain dans la bande de
fréquence 12-16 GHz est importante puisqu’il passe de 34 dB à 12 GHz pour atteindre 26
dB à 16 GHz.
En ce qui concerne la puissance de sortie c’est le contraire, elle a été surestimée lors
des simulations. En effet, lors des mesures, les spécifications exigées ne sont obtenues que

Cellules de puissance MMIC pour l’amplification bande Ku Page 49


Chapitre 1 : Amplification de puissance pour les terminaux terrestres de communication
spatiale
pour la bande de fréquence 12-13.5 GHz, puis la Pout diminue pour atteindre, dans le
pire des cas 27 dBm à 16 GHz.
Les simulations linéaires et non linéaires ne sont donc pas en accord avec les mesures
réalisées.

36 36
34
34
32
Gain_BN (dB)

Pout (dBm)
30 32
28
26 30

24
28
22
20 26
12.0 12.5 13.0 13.5 14.0 14.5 15.0 15.5 16.0 12.0 12.5 13.0 13.5 14.0 14.5 15.0 15.5 16.0
Frequence (GHz) Frequence (GHz)

Figure 1.19 – Comparaison des mesures en puissance (gain et puissance de sortie) sur
plaque et des simulations de 12 à 16 GHz de l’amplificateur @ Id=1.1A et V d=8V
(pointillés : mesures et traits continus : simulations).

Afin de comprendre ces résultats une étude approfondie de la cellule de puissance a


été réalisée par UMS.
Dans un premier temps des mesures de paramètres [S] ont été effectuées sur ces
transistors distribués. Des différences notables entre le modèle des cellules de puissance
utilisé lors des simulations et les mesures ont été observées, en particulier sur les
coefficients de réflexion d’entrée et de sortie (Figure 1.20). Ceci implique que le modèle
utilisé lors de la conception de l’amplificateur, qui ne prend pas en compte tous les effets
du transistor distribué ainsi que tous les couplages électromagnétiques, est insuffisant.
Des modifications sur la modélisation de cette cellule de puissance ont été apportées
par UMS. Tout d’abord, le modèle du transistor utilisé a été mis à jour. Ensuite, toutes
les parties passives, comprenant les bus de grille et de drain de chacun des transistors,
ont été simulées avec ADS-Momentum afin de prendre en compte tous les couplages
électromagnétiques entre ces lignes. Les éléments localisés passifs tels que les résistances
ou les capacités ont été remplacés par leur modèle distribué et ont également été simulés
avec ADS-Momentum afin d’obtenir un modèle de la cellule ≪ tête-bêche ≫ le plus fidèle de
la réalité possible. De plus, une distribution de cette structure, détaillée dans le paragraphe
suivant a été réalisée.
Cette technique permet d’avoir des simulations se rapprochant des mesures effectuées
sur la cellule ≪ tête-bêche ≫ mais elle n’explique pas les grandes différences observées entre
les mesures et les simulations sur l’amplificateur.

Cellules de puissance MMIC pour l’amplification bande Ku Page 50


Chapitre 1 : Amplification de puissance pour les terminaux terrestres de communication
spatiale
20
15
10
5
S21 (dB)

S22
S11
-5
-10
-15
-20
2 4 6 8 10 12 14 16 18 20 22 24 26 28 30
Frequence (GHz)
freq (2.000GHz to 30.00GHz) freq (2.000GHz to 30.00GHz)
100
50
0
S21 (phase)

-50
-100

S12
-0.05
-0.04
-0.03
-0.02
-0.01
0.00
0.01
0.02
0.03
0.04
0.05
-150
-200
-250
-300
2 4 6 8 10 12 14 16 18 20 22 24 26 28 30
Frequence (GHz)
freq (2.000GHz to 30.00GHz)

Figure 1.20 – Comparaison des mesures et des simulations de paramètres [S] de 2 à


30 GHz de la cellule ≪ tête-bêche ≫ @ ID =320mA et VD =8V (cercles : mesures et traits
continus : simulations).

Le problème posé dans la réalisation de cet amplificateur provient de l’utilisation


d’une cellule élémentaire où les transistors sont face à face. Nous avons observé que
les résultats de simulations ne sont pas cohérents avec les résultats de mesure. Afin
d’obtenir une meilleure concordance avec les mesures nous avons réalisé des simulations
électromagnétiques des structures passives et utilisé un modèle distribué. Les résultats,
restent cependant encore différents des mesures.
Par conséquent, il apparait que des effets ne sont pas encore complètement maı̂trisés
lors de la modélisation de la cellule, comme notamment le problème de recombinaison
des signaux. La priorité de nos travaux étant au final la réalisation d’un amplificateur
fonctionnel, nous n’avons pas poursuivi dans la modélisation de ce transistor.

1.4.4.2 Nouvelles topologies de transistor ≪ tête-bêche ≫

De nouvelles versions de transistors ≪ tête-bêche ≫ ont été réalisées au cours de cette


thèse (Figure 1.21). Elles sont beaucoup plus compactes que la première version réalisée
en 2007 qui nous servira de référence dans la suite de cette partie. L’alimentation du
transistor ne se fait plus au centre du bus mais à son extrémité ce qui devrait augmenter
le déphasage entre les signaux à l’entrée du dispositif. Nous observons le même problème
en sortie, les deux bus de drain ne font plus qu’un et la sortie du bus se situe à une de
ses extrémités. Les signaux récupérés à la sortie de ces transistors ont de fortes chances

Cellules de puissance MMIC pour l’amplification bande Ku Page 51


Chapitre 1 : Amplification de puissance pour les terminaux terrestres de communication
spatiale
d’être déphasés et de ne pas se combiner en phase. En effet, la nature distribuée ne permet
pas l’adaptation simultanée en puissance de chaque doigt de grille. Si nous considérons
qu’un doigt de grille représente un transistor, alors plusieurs transistors en parallèles sont
nécessaires pour représenter la structure totale du fishbone. Ainsi ces transistors sont plus
ou moins adaptés et incapables de fournir une puissance maximale correspondant à leur
point de polarisation.

C=0.957 pF

C= 0.702 pF

710 µm 503 µm
R=12 Ω R=12 Ω

C= 0.702 pF

C=0.957 pF

a) « Tête-bêche » de référence b) « Tête-bêche » version 2

C=1.04 pF

R=5 Ω
500 µm
471.5 µm
R=12 Ω

C=0.827 pF
R=5 Ω

C=1.04 pF

c) « Tête-bêche » version 3 d) « Tête-bêche » version 4

Figure 1.21 – Layout des nouvelles topologies de ≪ tête bêche ≫ conçues.

La version 2 est la plus proche de la version initiale au niveau du dessin de la structure.


En effet, les principaux changements résident dans le fait que les chemins d’accès ont
été raccourcis, les chemins de polarisation de grille et de drain arrivant maintenant aux
extrémités des bus de grille et respectivement de drain. De plus, la mise en commun
des bus de drain pour ne faire plus qu’un entraine également une augmentation de la
compacité de la structure. Cette version est alors plus compacte que la version initiale
avec une dimension verticale de 503 µm (rappelons que la version initiale possède une
dimension verticale de 710 µm).

Cellules de puissance MMIC pour l’amplification bande Ku Page 52


Chapitre 1 : Amplification de puissance pour les terminaux terrestres de communication
spatiale
La version 3, quant à elle, est identique à la version 2 en ce qui concerne les chemins
d’accès du transistor. Par contre, les trous métallisés des sources ont été mis à l’extérieur
de la structure du transistor distribué. Ceci permet de rapprocher au plus près les doigts
de grille et par conséquent d’avoir un gain de place important. La dimension verticale de
cette cellule de puissance étant de 500 µm.

Pour terminer, la version 4 est celle qui a subit le plus de changements au niveau de
son dessin par rapport au fishbone initial. En effet, les trous métallisés présents dans les
sources du transistor distribué initial ont été supprimés et mis à l’extérieur de la structure.
Leur nombre a été réduit puisqu’un trou métallisé peut servir pour plusieurs doigts. Ceci
permet d’approcher les doigts de grille au maximum, d’où une structure très compacte.
De plus, comme pour les versions 2 et 3, les chemins d’accès de grille et et de drain sont à
l’extrémité des bus. La taille verticale du fishbone était de 710 µm pour la version initiale
alors qu’avec la version 4 elle est de 471.5 µm.

La modélisation de chacune des cellules ≪ tête-bêche ≫ a été réalisée en prenant en


compte, au mieux, tous les effets de distribution présents dans ce type de transistor (figure
1.22). En effet, les transistors à 12 doigts de grille ont été remplacés par 6 transistors
en parallèle à 2 doigts de grille de même développement. De plus, tous les dispositifs
passifs tels que les lignes, les résistances et les capacités ont été simulés avec un logiciel
électromagnétique Momentum.

Transistor 1 Transistor 6

Axe de
symétrie

Figure 1.22 – Effets de distribution sur la cellule ≪ tête-bêche ≫ de référence.

Afin de comparer ces différentes versions, des mesures sur puce de paramètres [S]

Cellules de puissance MMIC pour l’amplification bande Ku Page 53


Chapitre 1 : Amplification de puissance pour les terminaux terrestres de communication
spatiale
ont été réalisées pour chacune des trois nouvelles topologies ≪ tête-bêche ≫. Ce sont des
mesures CW (c’est à dire que la polarisation est une tension continue), de 0.5 à 30 GHz
pour un point de polarisation identique pour les trois versions, Vd=8V et Id=320mA. Le
critère le plus critique pour ce type de structure étant le gain, nous allons nous intéresser
au paramètre ≪ MaxGain ≫. Ce dernier correspond au gain maximum disponible que peut
fournir le dispositif. L’aspect théorique sera exposé en détail dans le chapitre suivant.

La figure 1.23 montre le gain maximum disponible de la version 4 sur une bande de
fréquence de 0.5 à 30 GHz. La fréquence de transition FT du gain (voir chapitre 2), est
de 800 MHz. Ce qui signifie qu’à partir de cette fréquence il y aura une chute du gain
pour arriver à un gain nul à 14.2 GHz. Avec cette version, le gain maximum disponible
que peut fournir la cellule devient nul au milieu de la bande de fréquence étudiée. Cette
version n’est donc pas utilisable dans la conception d’un amplificateur de puissance 2W,
à fort gain en bande Ku.

30
FT=800 MHz
Le gain maximum
20
MaxGain (dB)

disponible
devient nul
10

-10
1E9 1E10 3E10
1.42E10
Frequence (GHz)

Figure 1.23 – Gain maximum disponible de la version 4 du fishbone pour une bande de
fréquence de 0.5 GHz à 30 GHz.

Les mesures du gain maximum disponible pour les versions 2 et 3 on été comparées à
celle d’un transistor à topologie parallèle (TP) de même développement de grille que le
transistor distribué. Cette comparaison permet de savoir si ces structures, qui possèdent
l’avantage d’être très compactes par rapport à un transistor à TP de même développement
de grille, possèdent les mêmes performances qu’un transistor classique. La figure 1.24
montre que pour les deux versions de ≪ tête bêche ≫ ainsi que le transistor TP de même
développement de grille, le niveau du gain en début de bande est identique. Cependant,
la fréquence de transition est deux fois plus petite pour le ≪ tête bêche ≫ que pour un
transistor classique ce qui entraine une chute du gain importante pour les deux ≪ tête
bêche ≫ à partir de 5 GHz. Par exemple, à 14 GHz le gain du transistor à topologie

Cellules de puissance MMIC pour l’amplification bande Ku Page 54


Chapitre 1 : Amplification de puissance pour les terminaux terrestres de communication
spatiale
parallèle est de 11 dB alors que celui du transistor ≪ tête-bêche ≫ est de 8 dB. Même
si cette nouvelle cellule de puissance est plus compacte, ses performances en gain sont
divisées par deux. Dans le cadre d’une conception d’un amplificateur destiné aux systèmes
VSAT, il est nécessaire de fournir 24 dB de gain. Cela signifie qu’il faudra trois étages
avec ce type de cellules pour atteindre le gain voulu. Cet inconvénient aura un impact
non négligeable sur la compacité et le coût du dispositif. Il est préférable de ne pas utiliser
ces types de transistors pour concevoir l’amplificateur de puissance.

30
FT=6.7 GHz
FT=11.5 GHz
MaxGain (dB)

20

10 FT=5.2 GHz

Transistor TP Risque
0 x x x « Tête-bêche» version 2 d’oscillation
« Tête-bêche» version 3
-10
1E9 1E10 3E10
Frequence (GHz)

Figure 1.24 – Gain maximum disponible de la version 2 et 3 du fishbone pour une bande
de fréquence de 0.5 GHz à 30 GHz comparé à un transistor TP de même développement.

La cellule de puissance dite ≪ tête-bêche ≫ n’apparait pas être une solution adéquate
pour diminuer la compacité d’un amplificateur. En effet, les problèmes de distribution
le long de la cellule diminue les performances attendues, notamment le gain. Il devient
nécessaire de proposer une nouvelle cellule de puissance. Celle ci devra être compacte,
présenter un gain important et des performances en puissance identiques à un transistor
TP de même développement de grille. La cellule cascode, comme nous le verrons par la
suite, peut s’avérer être un bon candidat.

1.5 Conclusion
Au cours de ce chapitre, nous avons souligné l’importance des télécommunications par
satellites, et notamment l’intérêt de disposer des techniques de communication VSAT.
Au sein de ce dispositif, l’amplification de puissance joue un rôle prépondérant dans
la transmission des informations vers le satellite. Les terminaux VSAT étant onéreux, il
est nécessaire d’intégrer le plus de fonctions possibles et en particulier l’amplificateur de

Cellules de puissance MMIC pour l’amplification bande Ku Page 55


Chapitre 1 : Amplification de puissance pour les terminaux terrestres de communication
spatiale
puissance. La recherche de circuits de plus en plus compacts et présentant donc une densité
de puissance élevée est un enjeu majeur. L’étude de l’état de l’art des amplificateurs
de puissances MMIC compacts réalisés en bande Ku à ce jour, a permis de mettre en
évidence la nécessité pour UMS et l’ESA de concevoir un amplificateur compact de
nouvelle génération afin d’être concurrentiel et de répondre à un marché exigeant.

La filière GaAs étant moins chère et plus fiable que les nouvelles filières GaN, elle reste
incontournable dans ce domaine d’application et s’affirme alors comme la plus adaptée
pour concevoir des nouvelles cellules de puissances innovantes.

Une étude préliminaire effectuée par la fonderie UMS a permis de réaliser un


amplificateur de puissance MMIC bande Ku dont le facteur de forme est proche de 1,
basé sur la conception de cellules de puissance appelées ≪ tête-bêche ≫. Une attention
toute particulière a été portée sur ces nouveaux dispositifs. Les résultats de mesures de cet
amplificateur ne correspondent pas aux spécifications attendues. En effet, au delà des effets
de distribution de cette structure ≪ tête-bêche ≫, le gain limité de cette cellule requiert
l’utilisation de trois étages afin de répondre au cahier des charges de l’amplificateur
utilisé dans les dispositifs VSAT en bande Ku. Ceci va à l’encontre d’un accroissement
de la compacité du circuit. C’est pourquoi de nouvelles cellules de puissances vont être
proposées. Elles seront décrites dans le chapitre suivant.

Cellules de puissance MMIC pour l’amplification bande Ku Page 56


Chapitre 2 : Conception d’une cellule cascode intégrée en technologie MMIC

Chapitre 2 :

Conception, modélisation et
caractérisation d’une cellule cascode
intégrée en technologie MMIC

Cellules de puissance MMIC pour l’amplification bande Ku Page 57


Chapitre 2 : Conception d’une cellule cascode intégrée en technologie MMIC

Cellules de puissance MMIC pour l’amplification bande Ku Page 58


Chapitre 2 : Conception d’une cellule cascode intégrée en technologie MMIC

2.1 Introduction
Dans la partie précédente, nous avons montré qu’il est nécessaire de créer de nouvelles
cellules de puissance afin d’obtenir des amplificateurs les plus compacts possible. La
technologie PHEMT GaAs s’est présentée comme étant la filière la plus appropriée pour
la création de ces nouvelles cellules.

Dans cette partie, une étude théorique de la cellule cascode de base est proposée afin
de démontrer les avantages de l’utilisation de cette architecture. Dans le cadre de ces
travaux, plusieurs cellules de puissance basées sur la topologie cascode ont été conçues.
Ce sont des cellules réalisées sur technologie PHEMT GaAs de la fonderie UMS (process
PPH25X) et fonctionnant en bande Ku. Ces structures étant complexes, une modélisation
précise avec une meilleure prise en compte des effets distribués dans le transistor a été
réalisée. De plus, afin d’avoir un modèle le plus précis possible, une étude thermique et
électromagnétique ainsi qu’une étude de stabilité seront effectuées.

Une description détaillée de chaque topologie conçue sera réalisée. Les différents
critères pertinent de comparaison seront la sensibilité aux oscillations, la précision des
modèles électrique, électromagnétique et thermique. Le choix final de la topologie de
cascode se portera sur la version la plus compacte, la moins sensible aux oscillations
et la plus performante. Son modèle sera validé dans le domaine linéaire et non linéaire
permettant son utilisation pour la conception d’un amplificateur qui sera décrit dans le
chapitre 3.

2.2 Principe du montage cascode : Etat de l’art


[49], [51], [52]
La topologie cascode a été inventée afin de compenser l’effet Miller dans les
amplificateurs triodes [53]. Avec l’invention du transistor son application a évolué, elle
présente des avantages et des inconvénients qui vont être décrits dans ce paragraphe.

2.2.1 Description
Le montage cascode est réalisé par la mise en cascade de deux transistors identiques
(Figure 2.1). Le premier est en configuration source commune (SC) et le second en
configuration grille commune (GC). Ces deux transistors sont donc traversés par le même
courant Ids1 =Ids2 =Ids et la tension de drain totale V dd de la cellule est la somme des
tensions de drain V ds1 et V ds2 de chaque transistor.

Cellules de puissance MMIC pour l’amplification bande Ku Page 59


Chapitre 2 : Conception d’une cellule cascode intégrée en technologie MMIC

Ids1=Ids2 Vds2
D1 S2 D2
Vdd
GC
Vg1
G1 Vds1 Vgs2
SC
G2
S1
Vgs1
Vg2

Figure 2.1 – Schéma du montage cascode.

Nous rappelons les paramètres Y trans12 et Y trans22 d’un transistor à topologie


parallèle, calculés à l’aide du schéma d’un modèle linéaire simplifié présenté figure 2.2.

Cgd
Grille Drain

Cgs

Gm.Vgs Gd Cds

Ri

Source

Figure 2.2 – Modèle petit signal simplifié d’un transistor à topologie parallèle.

Y trans12 = −jωCgd (2.1)

Y trans22 = gd + jω(Cgd + Cds) (2.2)

D’après le modèle linéaire simplifié du montage cascode présenté figure 2.3, nous
effectuons les mêmes calculs :
gm.Vgs2

Igs1 Cgd1 Idd


D1 S2 Rds2
G1 D2
Cds2
Vgs1 Cgs1 gm.Vgs1 Rds1 Cds1 Cgs2 Vgs2 Cgd2
Vdd
Vds1 Vds2
S1 G2

Figure 2.3 – Schéma linéaire simplifié du montage cascode.

Cellules de puissance MMIC pour l’amplification bande Ku Page 60


Chapitre 2 : Conception d’une cellule cascode intégrée en technologie MMIC

−jωCgd1 .(gd + jωCds2 )


Y casc12 = (2.3)
2gd + gm + jω(Cgd1 + Cgs2 + Cds1 + Cds2 )

Y casc22 = jωCgd2 + (gd + jω(Cgd1 + Cds1 + Cgs2 )) (2.4)


gd + jωCds2
×
2gd + gm + jω(Cgd1 + Cgs2 + Cds1 + Cds2 )

On pose :

gm
µ= (2.5)
gd

Dans le cas d’un transistor PHEMT de développement de grille 12x100 µm, la valeur
idéale de µ vaut 46.6.

On obtient alors pour le cascode les équations suivantes :

−jωCgd Y trans12
Y casc12 ≈ ≈ (2.6)
2+µ µ+2

gd + jω(Cgd + Cds) Y trans22


Y casc22 ≈ ≈ (2.7)
µ+2 µ+2

La résistance de sortie se trouve alors augmentée du facteur (µ+2) et cet effet persiste
même en hautes fréquences. Ceci permet de remédier à un inconvénient majeur des
transistors à effet de champ à longueur de grille courtes qui est de présenter des impédances
de sorties faibles et difficilement adaptable sur 50 Ω. De plus, l’isolation entrée-sortie
se retrouve améliorée puisque l’admittance Y12 est diminuée d’un facteur (µ+2), ce qui
signifie que l’effet Miller est réduit.

Les principaux avantages de la cellule cascode sont les suivants :


– Amélioration de l’isolation entrée/sortie.
– Augmentation de l’impédance de sortie.
– Augmentation du gain en puissance.

La figure 2.4 montre les caractéristiques électriques d’une cellule cascode constituée
de deux transistors PHEMT de 12 doigts de grille de développement 100 µm comparées
aux performances d’un transistor seul à topologie parallèle (TP) de même développement
de grille (24 doigts de grille de développement 100 µm).

Cellules de puissance MMIC pour l’amplification bande Ku Page 61


Chapitre 2 : Conception d’une cellule cascode intégrée en technologie MMIC

30 40
35
20
30

MaxGain (dB)
Cascode
S21 (dB)

10 Cascode
25
0 TP 20
15
TP
-10
10
-20 5
0 5 10 15 20 25 30 0 5 10 15 20 25 30
Frequences (GHz) Frequence (GHz)
300 -30
-32 TP
250
-34
Z22 (Ohms)

200

S12 (dB)
-36 Cascode
150 -38
Cascode -40
100
-42
50 TP -44
0 -46
0 5 10 15 20 25 30 0 5 10 15 20 25 30
Frequence (GHz) Frequence (GHz)

Figure 2.4 – Comparaison de l’impédance de sortie, du gain maximum disponible, du


S21 et de l’isolation entrée-sortie d’une cellule cascode et d’un transistor à TP de même
développement.

2.2.2 Polarisation
La polarisation de la cellule cascode est une étape délicate. En effet, la polarisation
de drain du transistor SC (V ds1 ) va dépendre de la polarisation appliquée sur la grille du
transistor GC (V g2 ). La figure 2.5 présente les différents courants et tensions présents au
sein du dispositif cascode. Trois polarisations sont fixées par des générateurs extérieurs au
circuit tels que V g1 qui est imposée sur la grille transistor SC, V g2 et V dd qui sont
appliquées respectivement sur la grille et le drain du transistor GC. Les valeurs des
tensions V gs1 , V gs2 , V ds1 et V ds2 vont être déduites des valeurs imposées par ces trois
générateurs.

Ids1=Ids2 Vds2 Ids2


Vdd
Vg1 Vgs2
Vds1
Vgs1
Vg2

Figure 2.5 – Schéma d’une cellule cascode.

Cellules de puissance MMIC pour l’amplification bande Ku Page 62


Chapitre 2 : Conception d’une cellule cascode intégrée en technologie MMIC

La figure 2.6 montre le principe de la polarisation de la cellule cascode. La tension V g1


que l’on applique sur la grille du premier transistor est directement égale à la polarisation
V gs1 puisque le transistor est en source commune. Il va imposer le courant Ids1 du premier
transistor qui va se conduire comme un générateur de courant idéal et imposer le courant
de la cellule cascode, Ids1 =Ids2 . Comme les deux transistors sont identiques, traversés par
le même courant de drain et que V g2 implique le fait que l’on soit en régime de saturation,
alors la tension V gs2 va être égale à celle du premier transistor V gs1 . La tension de drain
du transistor SC, V ds1 , va alors être imposée par la tension V g2 , et s’ajuste suivant :

V g2 = V ds1 + V gs2 (2.8)

V gs2 étant une tension négative.


Comme les deux transistors sont de développement identique il vont fonctionner au
même point de polarisation. C’est pourquoi nous imposons la valeur de la tension de drain
V dd de telle sorte que V ds1 =V ds2 .

V dd = V ds1 + V ds2 = 2.V ds1 (2.9)

Ids1 Ids2

Ids1 Ids2=Ids1

VD
Vg1=Vgs1 0 Vg2 Vds1 Vdd

Vgs2 Vds2

Figure 2.6 – Schéma du principe de polarisation d’une cellule cascode à deux transistors
identiques.

L’inconvénient principal de ce schéma de montage réside dans la présence de trois


générateurs de tension extérieurs au dispositif sous test (DST). Pour remédier à ce
problème on peut utiliser le principe d’auto-polarisation pour la grille du transistor GC
(Figure 2.7).

Cellules de puissance MMIC pour l’amplification bande Ku Page 63


Chapitre 2 : Conception d’une cellule cascode intégrée en technologie MMIC

Vdd

Ids1=Ids2 Vds2 Ids2

Vg1 Vgs2 R1
Vds1 Vg2
Vgs1
R2 C
Auto-
polarisation

Figure 2.7 – Auto-polarisation d’une cellule cascode.

Si nous ne tenons pas compte de la capacité C et compte tenu de l’absence de courant


de grille, les résistances R1 et R2 crééent un pont diviseur de tension entre V dd et V g2
de la façon suivante :

R2
V g2 = .V dd (2.10)
R1 + R2

V dd est connue et nous rappelons que V g2 = V ds1 + V gs2 .


Or V gs2 = V gs1 et V gs1 est la tension appliquée sur la grille de premier transistor
(V g1 ), elle est donc connue. De plus, V ds1 = V 2dd . Nous avons alors l’équation suivante :

V dd
V g2 = + V gs1 (2.11)
2
Afin de respecter cette équation il est nécessaire d’avoir deux valeurs de résistances
différentes. Par exemple si nous prenons R2 = 100Ω, alors nous devrons prendre R1 =
110.5Ω. L’étape de polarisation de la cellule cascode est délicate. C’est pourquoi une
capacité C en parallèle avec R2 peut être ajoutée lors de ce processus selon l’équation
2.12 . Elle permet de retarder la polarisation de grille du transistor GC, par rapport à la
polarisation de drain V dd, ce qui évite d’endommager le dispositif.

R1.R2
τ= .C (2.12)
R1 + R2

Afin de vérifier le principe d’auto-polarisation nous avons réalisé une simulation


transitoire appliquée sur le montage cascode de base. Ce type de simulation permet
une analyse temporelle du dispositif. Nous imposons les valeurs des deux générateurs de
tension présents dans cette simulation, au point de polarisation de la cellule V dd = 16V et
V g1 = −0.4V . La figure 2.8 montre les valeurs des tensions de grille et de drain obtenues
pour chaque transistor constituant le cascode après un temps τ =5µs. Dans ces conditions

Cellules de puissance MMIC pour l’amplification bande Ku Page 64


Chapitre 2 : Conception d’une cellule cascode intégrée en technologie MMIC

la valeur de la capacité C à insérer dans le circuit vaut 95.5 nF. Nous observons que les
deux transistors constituant la cellule sont bien polarisés au même point de polarisation
V gs1 = V gs2 = −0.4V et V ds1 = V ds2 = 8V .

-390 0.2

0.0
-395
Vgs1 (mV)

Vgs2 (V)
-0.2
-400
-0.4
-405
-0.6

-410 -0.8
0 1 2 3 4 5 6 7 8 9 10 0 1 2 3 4 5 6 7 8 9 10
Temps (µs) Temps (µs)

8 16
14
12
Vds1 et Vds2 (V)
6 Vds2
10
Vg2 (V)

8
4
6
4 Vds1
2 2
0
0 -2
0 1 2 3 4 5 6 7 8 9 10 0 1 2 3 4 5 6 7 8 9 10
Temps (µs) Temps (µs)

Figure 2.8 – Tensions de polarisation appliquées à chaque transistor constituant le


cascode.

2.2.3 Comportement fort signal


Le montage ≪ simple ≫ du cascode avec seulement deux transistors en cascade ne
permet pas un fonctionnement optimal en puissance. En effet, la variation de la tension
de drain V ds1 va directement être appliquée en négatif sur la grille du transistor GC ce
qui peut provoquer la destruction de ce dernier. Une capacité Ca1 est alors ajoutée en
série sur la grille du second transistor (Figure 2.9). Elle va permettre la création d’un
pont diviseur de tension avec la capacité Cgs (Figure 2.10).

D1 S2 D2

G1
G2
S1

Ca1

Figure 2.9 – Ajout de la capacité Ca1 .

Cellules de puissance MMIC pour l’amplification bande Ku Page 65


Chapitre 2 : Conception d’une cellule cascode intégrée en technologie MMIC

Vgs2 Cgs
Vds1
Ca1

Figure 2.10 – Pont diviseur de tension réalisé par la capacité Ca1 .

Pour avoir un fonctionnement optimal, les deux transistors doivent être polarisés au
même point de fonctionnement. Par conséquent, V gs1 =V gs2 . Si on applique l’équation
du pont diviseur de tension, nous obtenons :

−Ca1
V gs2 = .V ds1 (2.13)
Ca1 + Cgs

−Cgs.V gs2
Ca1 = (2.14)
V gs2 + V ds1

Cgs.∆V gs2
Ca1 = (2.15)
∆V gs2 + ∆V ds1

La résolution de ces équations permet d’obtenir une valeur approchée de la capacité


Ca1 . Il est alors nécessaire d’avoir recours à des processus d’optimisations (numériques)
autour des valeurs initiales de Ca1 déduites des expressions précédentes au travers de la
valeur de Cgs. Les valeurs V gs2 et V ds1 étant déduites des caractéristiques statiques. La
procédure d’optimisation est alors basée sur l’optimisation des cycles de charge des deux
transistors de la cellule cascode. En effet, comme nous l’avons indiqué précédemment,
l’optimisation en puissance passe par le fonctionnement identique des deux composants et
par conséquent par l’obtention de cycles de charge identiques. Pour cela, il est important
également de déterminer l’impédance de charge optimale du montage cascode considéré.

2.2.4 Revue de cellules cascodes utilisées


La cellule cascode est principalement utilisée en technologie CMOS [54], [55].
Notamment pour obtenir des circuits à fortes linéarités [56], [57]. Elle est également
utilisée, toujours avec cette technologie, pour concevoir des LNA large bande très compacts
[58], [59] ainsi que des amplificateurs de puissance large bande en hautes fréquences, de
l’ordre de 100 GHz [60], [61], [62]. Ce type de topologie est peu présent dans la conception
d’amplificateurs de puissance HEMT [63] ou PHEMT [64]. Depuis quelques années, il
connait un regain d’intérêt, en particulier pour les circuits sur substrat GaN [65], [66],
[32], [67], [68]. En effet, le gain élevé que présente ces cellules permet une montée en

Cellules de puissance MMIC pour l’amplification bande Ku Page 66


Chapitre 2 : Conception d’une cellule cascode intégrée en technologie MMIC

fréquence. De plus, les cellules cascodes proposent une véritable alternative au topologie
de cellules existantes.

2.2.5 Mise en oeuvre d’une cellule cascode intégrée


Les cellules cascodes possèdent des propriétés intéressantes en terme de gain, de niveau
de polarisation de drain et par conséquent de niveau d’impédance de sortie. Pour préserver
ces propriétés le dessin de la cellule cascode doit être le plus compact possible. En effet, cet
avantage aura de plus, une conséquence bénéfique sur la surface finale de l’amplificateur.
Cependant, cette compacité augmente très sensiblement les phénomènes de couplages
électromagnétiques et par là même les risques d’instabilité. De plus, il faudra être
attentif au comportement thermique de l’ensemble et vérifier que la dissipation thermique
n’engendre pas de températures de canal trop élevées ou d’emballement thermique.
Cela ne peut se faire sans une maı̂trise complète des outils de simulation, performants
et sans une vérification systématique des différentes étapes de la conception par des
mesures de paramètres [S] et des mesures grand signal.
Avant de poursuivre il nous faut donc présenter les différents outils mis en oeuvre au
cours de ce travail.

2.3 Outils d’analyses et de mesures


2.3.1 Modélisation électromagnétique
[69], [70], [71]
La modélisation ElectroMagnétique (EM) est une étape importante lors de la
conception de circuit. En effet, elle permet de représenter au mieux la topologie réelle de
l’amplificateur conçu. Les circuits étant de plus en plus compacts, les dispositifs passifs
tels que les capacités, les résistances ou les inductances vont être modélisés avec un logiciel
électromagnétique. Ceci permet de prendre en compte les couplages entre ces dispositifs
et le reste du circuit. En effet, l’utilisation d’un modèle électrique, est parfois insuffisante,
ce qui implique qu’une dégradation des performances du dispositif pourra être observée
lors des mesures alors qu’elle n’a pas été prévue lors de la conception. La proximité des
lignes lorsque l’on cherche à rendre compacte une structure implique également qu’un
couplage électromagnétique peut se créer et dégrader les performances du circuit. Cette
étape, dans la modélisation de cellule de puissance ou dans la conception d’amplificateur
est très importante afin d’avoir des performances électriques au plus proches des résultats
de mesures que l’on pourrait avoir.

Afin de réaliser ces simulations EM, nous avons utilisé le logiciel ADS-Momentum. Il

Cellules de puissance MMIC pour l’amplification bande Ku Page 67


Chapitre 2 : Conception d’une cellule cascode intégrée en technologie MMIC

est basé sur une technique de discrétisation numérique appelée la méthode des moments.
Elle a été introduite par Roger F Harrington en 1967 [72]. Elle utilise la résolution des
équations de Maxwell pour des structures planaires déposées sur un substrat homogène.
Les simulateurs basés sur cette méthode sont appelés des simulateurs ≪ 2.5D ≫. En effet,
la discrétisation est effectuée seulement sur les surfaces conductrices et non pas sur le
substrat. Cette technique convient donc particulièrement à des structures planaires mais
lorsque des structures complexes 3D sont utilisées elle montre rapidement ses limites. En
effet, la présence d’éléments rompant l’homogénéité du substrat nécessite de réaliser un
modèle le plus proche possible de la structure afin de prendre en compte au mieux tous
les éléments du système.

Afin d’effectuer cette modélisation plusieurs étapes sont nécessaires :

– Réalisation du layout de la structure :

Tout d’abord le dessin de la structure doit être réalisé en 2 dimensions mais en


considérant toutes les couches nécessaires à cette étude. La figure 2.11 présente l’exemple
d’un pont à air. La figure de gauche (figure 2.11 a) montre le layout du pont dessiné
sous ADS-Momentum, le dessin s’effectue toujours en vue de dessus et seules les couches
métalliques sont dessinées, alors que la figure de droite (figure 2.11 b) présente le schéma
en coupe de ce pont que l’on doit définir sous ADS-Momentum.

Ligne métallique AIR Ligne_pont


AIR_pont
Via Via Via
Ligne Ligne
SUBSTRAT: GaAs
Ligne pont

Via

Ligne métallique
GND: plan de masse
a) Vue de dessus b) Vue en coupe

Figure 2.11 – Exemple d’un pont à air.

– Définition du substrat :

Afin de prendre en considération toutes les couches du dispositif simulé, il est nécessaire
de les définir de la façon la plus précise possible. Le circuit est décrit par son substrat,
défini grâce à la connaissance de sa permittivité et de sa perméabilité relative, ainsi que son
épaisseur. Puis nous définissons les différentes couches qui le composent, grâce notamment

Cellules de puissance MMIC pour l’amplification bande Ku Page 68


Chapitre 2 : Conception d’une cellule cascode intégrée en technologie MMIC

à la valeur de leur conductivité électrique (elles peuvent également être considérées comme
conducteur parfait) et à leur épaisseur. De plus, des vias peuvent être insérés dans la
structure, soit pour représenter un trou métallique reliant une ligne à la masse ou encore
pour réaliser un pont à air comme dans la figure 2.11.
Le calcul du substrat peut être réalisé dès cette étape, puisque seule la connaissance
des couches de la structure est nécessaire pour effectuer ce calcul. Si plusieurs géométries
de structures sont différentes mais qu’elles possèdent le même substrat, alors il n’est pas
nécessaire de refaire ce calcul. Le substrat précédent est simplement rechargé dans la
simulation.

– Définition des ports :

Afin d’effectuer le calcul de paramètres [S], des ports d’excitation doivent être ajoutés
à la structure. Deux types de ports sont utilisés. Les ports ≪ single mode ≫, sont les
ports par défaut. Ce sont des ports calibrés afin d’annuler les effets de bord des lignes
de transmission. Ils se comportent comme si le signal était amené par une ligne. Ils sont
toujours placés à la frontière des lignes.
Les ports ≪ internal ≫, ne sont pas des ports calibrés et sont également appelés ports
à excitation directe puisque l’excitation est apportée en un point. Des éléments localisés
passifs ou actifs peuvent être connectés sur ces ports. Ils se trouvent soit à la frontière des
lignes de transmission soit à l’intérieur de ces surfaces.

– Le maillage :

Le maillage s’effectue seulement sur les surfaces planaires métalliques par des motifs
rectangulaires ou triangulaires. Il est flexible et peut facilement être modifié par
l’utilisateur. La densité de maillage va avoir un rôle important dans la précision et le temps
de calcul. Plus le maillage est dense plus la précision de la simulation sera importante,
mais les calculs seront plus longs, il faut alors faire un compromis entre le temps de calcul
et la précision des résultats.

– Calcul des paramètres [S] :

Un élément clé lors du calcul des paramètres [S] destiné à fournir des solutions
rapides et très précises en utilisant un minimum de ressources informatiques est la
fréquence d’échantillonnage adaptative (AFS : Adaptative Frequency Sampling). Lors de
la simulation sur une large bande de fréquences, le suréchantillonnage et l’interpolation
linéaire peuvent être utilisés pour obtenir des courbes de paramètres [S] lissées. Le
suréchantillonnage implique cependant l’utilisation d’une énorme quantité de ressources.
ADS-Momentum permet à l’utilisateur de bénéficier d’un schéma d’interpolation

Cellules de puissance MMIC pour l’amplification bande Ku Page 69


Chapitre 2 : Conception d’une cellule cascode intégrée en technologie MMIC

intelligent basée sur une réduction des techniques de modélisation. L’algorithme de


la fréquence d’échantillonnage adaptative sélectionne automatiquement les échantillons
de fréquences et interpole les données. Cette fonction permet de modéliser de façon
très précise la réponse de la structure la plus dense où les paramètres [S] évoluent de
manière significative. Il minimise le nombre total d’échantillons nécessaires et maximise les
informations fournies par chaque nouvel échantillon. En fait, tous les types de structures
peuvent profiter de ce module. Il réduit le temps de calcul nécessaire pour simuler des
larges bandes de fréquences.

2.3.2 Simulation thermique


2.3.2.1 Les différents effets thermiques

Dans un milieu où un gradient de température est observé, il y a en fait un transfert


de chaleur. Selon le premier principe de la thermodynamique, le sens du flux est dirigé de
la température la plus élevée vers la plus basse. On distingue trois types de transfert.

– La conduction

Le phénomène de conduction se situe à l’échelle atomique ou moléculaire au sein


d’un gaz, un liquide ou un solide. C’est le seul transfert de chaleur qui s’effectue au sein
d’un solide. Le phénomène de conduction de la chaleur est dû à la non-uniformité de
la température qui produit un transfert d’énergie thermique d’un point à un autre du
système mais sans transport macroscopique de la matière.

Dans le cas des solides, le transfert d’énergie s’effectue via les électrons libres dans
les matériaux métalliques, ou sous la forme d’une énergie mécanique par la vibration du
réseau cristallin. La loi de Fourier est définie de la façon suivante :

Le flux de chaleur q (mesuré en W.m−2 ) traversant perpendiculairement une surface


unitaire est proportionnel au gradient de température dans la direction de la normale de
la surface et de signe opposé.

q = −K.∇T (2.16)

Le terme ∇T représente le gradient de température dans la direction normale à


la surface unitaire. Le terme K représente la conductivité thermique du matériau en
W.K −1 .m−1 .

En régime dynamique, nous obtenons l’équation suivante :

∂T
ρ.Cp . = ∇(K∇(T )) + g(x, y, z, t) (2.17)
∂t

Cellules de puissance MMIC pour l’amplification bande Ku Page 70


Chapitre 2 : Conception d’une cellule cascode intégrée en technologie MMIC

Cp représente la chaleur spécifique et s’exprime en J.kg −1 .K −1 , ρ est la masse


volumique du matériau en kg.m−3 et g(x,y,z,t) représente la densité volumique de
puissance générée par les sources placées à l’intérieur du volume en W.m−3 .

Pour que le problème soit complètement posé, il faut ajouter à cette équation de
diffusion de la chaleur des conditions aux limites et des conditions initiales. Les conditions
aux limites peuvent être de trois types :
• La condition de Dirichlet : on impose une température constante sur une surface
(fond de puce pour les dispositifs électroniques par exemple).
• La condition de Neumann : on impose un flux de puissance sur une surface, si le flux
imposé est nul, on a une condition de paroi adiabatique.
• La condition de Cauchy : Le flux s’exprime en fonction de la différence de température
T de paroi et une température de référence.

– La convection

Le transfert de chaleur par convection se situe au niveau des particules, c’est à dire à
l’échelle macroscopique. Il s’effectue entre un solide et un fluide, l’énergie étant transmise
par le mouvement du fluide. On distingue deux types de convections, la convection forcée
qui est une mise en mouvement du fluide par un moyen mécanique et la convection
naturelle qui est une mise en mouvement du fluide sous l’action de la gravité (poussée
d’Archimède).
Dans le cas d’une interface solide/fluide, la quantité de chaleur évacuée par convection
est proportionnelle à l’aire S de l’interface et à la différence de température ∆T = Ts − Tf
.
Ce transfert d’énergie obéit à la loi de Newton :

q
= h.∆T (2.18)
S

q
S
représente le flux thermique échangé par unité de temps et de surface en W.m−2 .
h représente le coefficient d’échange en W.m−2 .K −1 , en convection naturelle, la valeur
du coefficient d’échange varie de 5 à 30 W.m−2 .K −1 . ∆T représente la différence de
température entre les deux phases en K.

– Le rayonnement

Tous les corps, quelque soit leur état, émettent un rayonnement de nature
électromagnétique. D’un point de vue phénoménologique, le transfert par rayonnement
se traduit par un échange de chaleur entre deux corps séparés par un milieu n’autorisant
aucun échange par conduction ou par convection.

Cellules de puissance MMIC pour l’amplification bande Ku Page 71


Chapitre 2 : Conception d’une cellule cascode intégrée en technologie MMIC

Ce phénomène obéit à la théorie de la mécanique quantique, le transfert de chaleur


présente la dualité onde-corpuscule et s’effectue par un phénomène électromagnétique.
Ainsi, on peut considérer soit l’aspect corpusculaire du rayonnement, et donc supposer
un déplacement d’un paquet de photons, soit son aspect ondulatoire sous la forme d’une
onde électromagnétique.

Le concept de corps noir est introduit afin de décrire les caractéristiques radiatives
des corps réels, il permet de servir de référence par rapport à d’autres surfaces réelles. Le
corps noir est une surface idéale qui absorbe tous les rayonnements incidents dans toutes
les directions et pour toutes les longueurs d’onde. De plus, pour une température donnée
et une longueur d’onde donnée, aucune surface ne peut émettre plus d’énergie qu’un corps
noir. Ce dernier, diffuse de l’énergie dans toutes les directions.
L’énergie émise par un corps noir obéit à la loi de Stephan-Boltzmann :

E = σ.T 4 (2.19)

Avec σ = 5.67 × 10−8 W.m−2 .K −4 la constante de Stephan-Boltzmann et T la


température absolue en Kelvin.

La plupart des solides ne se comportent pas comme des corps noirs. Ils n’absorbent
pas tous les rayonnent incidents et ils réfléchissent une partie de ce qu’ils ont absorbé en
plus de leur propre rayonnement. On définit alors l’émissivité ǫ comme le rapport entre
l’énergie émise par une surface réelle et celle émise par la surface d’un corps noir. Le flux
d’énergie vaut alors :

E = σ.ǫ.T 4 (2.20)

Dans le cas des circuits électroniques, l’évacuation de la chaleur générée au sein des
composants, vers la face arrière, s’effectue principalement par conduction, mais aussi par
convection et rayonnement sur les parties supérieures ou latérales.

2.3.2.2 Le simulateur ANSYS

Le simulateur ANSYS permet de résoudre l’équation de Fourier d’une structure


donnée. La méthode utilisée est celle des Eléments Finis (EF) [73]. Cette méthode permet
de prendre en compte des géométries complexes et l’utilisation de nombreux matériaux.
Les différentes conditions aux limites de ce module permettent de tenir compte des
transferts de chaleur par convection ou rayonnement s’ils existent [74].
La figure 2.12 montre une structure 3D discrétisée en éléments finis. Les divers
parallélépipèdes en pyramides représentent les éléments finis. Les sommets des polyèdres

Cellules de puissance MMIC pour l’amplification bande Ku Page 72


Chapitre 2 : Conception d’une cellule cascode intégrée en technologie MMIC

constituent les nœuds. Le choix des éléments finis dépend surtout de la géométrie mais
également des grandeurs que l’on souhaite observer, par exemple en cas de simulation
couplée (thermo-mécanique).

Elément fini

Nœud d’un
élément fini

Figure 2.12 – Exemple de discrétisation appliquée à la modélisation d’un transistor.

La démarche d’utilisation de ce simulateur commence par la définition de la géométrie.


Des géométries 2D ou 3D peuvent être modélisées, il est alors nécessaire de connaitre les
données physiques de chaque structure.
La récupération des données géométriques se fait grâce aux layouts fournis par la
fonderie. Pour les couches formées par plusieurs matériaux, telles que le contact ohmique,
une moyenne de leur conductivité thermique est réalisée au prorata des matériaux
constituant la couche. Cette approche reste réaliste si les couches des matériaux ne sont
pas trop fines.

La zone de dissipation de chaleur doit être déterminée en rapport avec la cartographie


de champ et de courant circulant dans le transistor [75]. Dans notre cas, elle est représentée
par un canal situé entre la grille et le drain du transistor (figure 2.13).

Le type de buffer qui est utilisé dans le transistor PPH25X est de l’AlGaAs. Sa séquence
est 15 x (AlGaAs 18.5nm/GaAs 1.5nm) plus une couche de 300 nm de GaAs en partant
du haut vers le bas. Les dimensions des couches étant très faibles, nous ne pouvons pas
effectuer une simple moyenne des différentes conductivités thermiques. Nous avons donc
utilisé des résultats issus de la littérature [76], [77], [78] sur les super-réseaux de matériaux.
La conductivité thermique du buffer est inférieure à la conductivité thermique respective
des matériaux utilisés. Cette conductivité dépend très fortement des phénomènes de
dispersion existant aux interfaces entre les couches du super réseau, et donc de l’état
de surface.

Cellules de puissance MMIC pour l’amplification bande Ku Page 73


Chapitre 2 : Conception d’une cellule cascode intégrée en technologie MMIC

Grille

GaAs Cap N++


N-
Schottky

AlGaAs barrier

spacer
InGaAs chanel
spacer

AlGaAs backside barrier

Power buffer Zone de dissipation


de chaleur

GaAs substrate

Figure 2.13 – Couches physiques du transistor et lieu de la zone de dissipation de la


chaleur.

Une recherche des symétries permet de diminuer les temps de calcul. Une simplification
de la structure est appliquée en tenant comptes des diverses conductivités thermiques
et des épaisseurs relatives des différentes couches. Eventuellement ces conductivités
thermiques peuvent avoir des variations non linéaire en fonction de la température.
Les transistors faisant intervenir des variations de dimensions importantes, le maillage
est une étape primordiale et longue. C’est elle qui va imposer le temps de calcul, mais
c’est elle aussi qui impose la précision dans les résultats, d’où son importance capitale.
C’est pour cela qu’elle reste délicate et coûteuse en temps de développement.

2.3.2.3 Définition de la résistance thermique

Dans les circuits électroniques, le transfert de chaleur généré au sein des composants
(essentiellement vers la face arrière) s’effectue principalement par conduction. On définit
la résistance thermique, Rth, par analogie avec la résistance électrique (table 2.1).

Grandeurs électriques Grandeurs thermique


Tension V (V) Température T (˚C)
Courant I (A) Chaleur P (W)
Résistance R (Ω) Résistance Rth (˚C/W)

Table 2.1 – Equivalence des grandeurs électriques et thermiques.

On a alors :

V = R.I (2.21)

Cellules de puissance MMIC pour l’amplification bande Ku Page 74


Chapitre 2 : Conception d’une cellule cascode intégrée en technologie MMIC

∆T = Rth.P (2.22)

où P est la puissance dissipée en Watts.

Cette équation de la chaleur ≪ simplifiée ≫ nous donne accès à la température du


composant. Rth est de façon générale une grandeur non linéaire en fonction de la
température [79]. Dans notre étude nous la considérons indépendante de la température
pour faciliter la modélisation du phénomène.

2.3.3 Méthode d’analyse de stabilité pour des dispositifs


microondes linéaires
[80]
Il arrive fréquemment qu’un système amplificateur se mette à osciller lorsqu’il présente
un fort gain. Dans ce cas, le système ne fonctionne plus en régime linéaire et ce
comportement peut entrainer sa destruction. Eviter le phénomène d’oscillation est un
point clé lors de la conception de circuits, en particulier en technologie MMIC, car le
réglage ultérieur est impossible. Des méthodes connues permettent de remédier à ces
problèmes d’oscillation avant la phase de fabrication.

2.3.3.1 Le facteur de Rollet

Il existe deux types de stabilité linéaire pour un système deux ports. La première
est la stabilité inconditionnelle, le système deux ports est stable quelque soit les charges
présentées à son entrée ou à sa sortie. La deuxième est la stabilité conditionnelle, il existe
une ou plusieurs combinaisons de charges de l’abaque de Smith qui feront osciller le circuit.
Ces deux types de stabilités linéaires seront déduits des valeurs du facteur K défini par
Rollet en 1962 [81]. Ce facteur est défini en fonction de ses paramètres [S], [Y], [G], [H]
et s’exprime par l’équation suivante :

2.Re (γ11 ) .Re (γ22 ) − Re (γ12 .γ21 )


K= (2.23)
|γ21 .γ12 |

où γij représente les éléments (i,j) d’une des matrices des paramètres [S], [Y], [G] ou
[H].

Le critère de stabilité peut être défini en fonction d’un paramètre µ comme montré
dans [82]. Le paramètre µ en plus d’évaluer le critère de stabilité permet d’estimer son
degré d’instabilité potentielle car il peut s’interpréter géométriquement comme la distance
minimale entre l’origine de l’abaque de Smith unitaire et la région d’instabilité. Cependant,

Cellules de puissance MMIC pour l’amplification bande Ku Page 75


Chapitre 2 : Conception d’une cellule cascode intégrée en technologie MMIC

ce paramètre n’a jamais supplanté le facteur K qui reste la méthode la plus utilisée par
les concepteurs de circuits microondes.

L’équation 2.23 peut s’écrire en fonction des paramètres [S] en suivant [83]. En effet,
on peut déduire de façon intuitive un critère de stabilité à l’entrée, qui sera fonction de
sa charge de sortie, en considérant |ΓIN | module du coefficient de réflexion ramené par la
charge à l’entrée du dispositif. Si |ΓIN | > 1 cela signifie que la puissance à la sortie du
dispositif est supérieure à celle de l’entrée, on peut alors en déduire qu’en l’absence de
puissance entrante il existera tout de même une puissance sortante, ce qui signifie que le
système sera en train d’osciller.
Le problème de stabilité d’un quadripôle est donc lié à sa ≪ non unidirectionalité ≫,
c’est à dire aux dispositifs qui possèdent un gain très élevé. Il est donc important d’avoir
une bonne adaptation en gain tout en ayant un système stable. Pour des quadripôles non
unidirectionnels, les adaptations idéales en entrée et en sortie ne sont plus S11 ∗
et S22


cause de la rétroaction apportée par S12 . La figure 2.14 représente un quadripôle linéaire
deux ports auquel nous appliquons une étude de stabilité.

a1 b2

ZS
[S] ZL

ΓS ΓIN b1 a2 ΓOUT ΓL

Figure 2.14 – Représentation d’un système 2 ports chargé sur son impédance de charge
ZL et son impédance de source ZS .

Grâce aux ondes de puissance en entrée, a1 b1 , et aux ondes de puissance en sortie,


a2 b2 , nous obtenons les équations du coefficient de réflexion à l’entrée du dispositif ΓIN
lorsqu’il est chargé sur ΓL et du coefficient de réflexion en sortie ΓOU T lorsqu’il est chargé
sur son impédance de source ΓS .

ΓL .S21 .S12
ΓIN = S11 + (2.24)
1 − ΓL .S22

ΓS .S21 .S12
ΓOU T = S22 + (2.25)
1 − ΓS .S11

Il est évident que la meilleure adaptation serait obtenue pour :

ΓS = Γ∗IN (2.26)

Cellules de puissance MMIC pour l’amplification bande Ku Page 76


Chapitre 2 : Conception d’une cellule cascode intégrée en technologie MMIC

ΓL = Γ∗OU T (2.27)

Après quelques calculs assez lourds, cette condition se résoud et devient :


q
B1 ± B12 − 4 |C1 |2
ΓS = (2.28)
2C1

B1 = 1 + |S11 |2 − |S22 |2 − |∆|2 (2.29)


C1 = S11 − ∆S22 (2.30)

q
B2 ± B22 − 4 |C2 |2
ΓL = (2.31)
2C2

B2 = 1 + |S22 |2 − |S11 |2 − |∆|2 (2.32)


C2 = S22 − ∆S11 (2.33)

où ∆ = S11 S22 − S12 S21 est le déterminant de la matrice [S].

En travaillant les équations précédentes nous obtenons :

B12 − 4 |C1 |2 = B22 − 4 |C2 |2 = 4 K 2 − 1 |S12 .S21 |2



(2.34)

avec

1 + |∆|2 − |S11 |2 − |S22 |2


K= (2.35)
2 |S12 | |S21 |
où K est un nombre réel.

Selon la valeur que va prendre le facteur de Rollet K, nous allons pouvoir définir si
le dispositif linéaire est stable ou non. La table suivante indique comment adapter le
transistor en fonction du facteur K.

– Si |K| = 1 :

Nous avons B12 = 4 |C1 |2 et B22 = 4 |C2 |2 . Si nous reportons ces égalités dans le calcul
des coefficients ΓS et ΓL , nous obtenons |ΓS | = |ΓL | = 1. Il est alors impossible d’adapter
simultanément l’entrée et la sortie. Le dispositif oscille.

Cellules de puissance MMIC pour l’amplification bande Ku Page 77


Chapitre 2 : Conception d’une cellule cascode intégrée en technologie MMIC

Pas d’adaptation |ΓL | =


|K| = 1
possible du transistor |ΓS | = 1
Transistor Tous les lieux de
|∆| < 1 inconditionnellement |ΓL | |ΓS |
stable assurent la stabilité
K>1
Transistor Il existe au moins
|K| > 1
|∆| > 1 conditionnellement un couple de |ΓL | |ΓS |
stable qui assure la stabilité
Aucune adaptation
K < −1
possible du transistor
Transistor Il existe au moins
|K| < 1 conditionnellement un couple de |ΓL | |ΓS |
stable qui assure la stabilité

Table 2.2 – Stabilité du dispositif en fonction du facteur K.

– Si |K| > 1, nous avons deux possibilités :

• K > 1 : il faut alors également regarder le déterminant de la matrice [S] afin de


savoir si le dispositif est inconditionnellement ou conditionnellement stable.
⇒ Si |∆ < 1| le dispositif est inconditionnellement stable. C’est le cas le plus favorable
car le système deux ports sera stable quelque soit l’impédance présentée en entrée et en
sortie de celui-ci. Ces conditions sont des conditions nécessaires mais pas suffisantes pour
qu’un dispositif amplificateur soit inconditionnellement stable. Une autre condition est
nécessaire, il faut que les pôles d’un système deux ports chargé par des terminaisons
idéales soient dans le demi-plan à gauche du plan complexe. Cette condition additionnelle
est connue comme la condition de Rollet [84].
Si le facteur de Rollet reste incontournable dans le monde de la conception de circuits,
la condition de Rollet quant à elle est très peu utilisée. Ceci conduit normalement à des
conclusions erronées car le circuit peut avoir des boucles de rétroaction internes qui sont
imperceptibles depuis les accès du réseau deux ports [85]. C’est pourquoi, lors de l’étude
de circuit composé de plusieurs transistors, une étude de stabilité non linéaire doit être
réalisée en plus d’une étude sur le facteur de Rollet, afin de détecter ces potentielles
instabilités. Cette étude sera décrite dans le chapitre suivant.
⇒ Si |∆ > 1|, la stabilité est conditionnelle. C’est à dire qu’il existe au moins un couple
de charges entrée-sortie qui permette d’avoir un système amplificateur stable. Le circuit
reste adaptable simultanément.
• K < −1, dans ce cas aucune adaptation n’est possible simultanément ce qui conduit
à un dispositif instable.

– Si |K| < 1,

Cellules de puissance MMIC pour l’amplification bande Ku Page 78


Chapitre 2 : Conception d’une cellule cascode intégrée en technologie MMIC

Le circuit amplificateur est conditionnellement stable. Il existe alors au moins un couple


de charges d’entrée et de sortie qui assure la stabilité du dispositif. Mais avec l’étude seule
du facteur de Rollet nous ne pouvons pas définir le lieu de cette (ou ces) charge(s). C’est
pourquoi dans le cas de la stabilité conditionnelle il est nécessaire de tracer les cercles de
stabilité pour trouver des compromis graphiques entre les zones de stabilité et les zones
des charges entrée-sortie qui permettent l’adaptation.

2.3.3.2 Cercles de stabilité

Pour qu’un système amplificateur chargé par un coefficient de réflexion ΓL soit stable,
il faut que |ΓIN | < 1 lors du choix de ΓL . En pratique nous considérons toujours des
charges passives ΓL < 1, par conséquent nous pouvons utiliser l’abaque de Smith.

Nous allons chercher, dans le plan de ΓL , la courbe réalisant la condition |ΓIN | = 1.


Elle forme un cercle qui correspond à la limite de stabilité. Elle est définie par l’équation
suivante :

ΓL S21 S12
S11 + =1 (2.36)
1 − ΓL S22

C’est l’équation d’un cercle de centre C et de rayon R donné par :


∗ ∗
¯ = (S22 − ∆S11 )
OC (2.37)
|S22 |2 − |∆|2

|S12 | |S21 |
R= (2.38)
|S22 |2 − |∆|2

Le cercle de stabilité en entrée (input stability circle) est également appelé le cercle
d’instabilité des charges (load instability circle). Ce cercle délimite deux zones, une zone où
|ΓIN | < 1, qui correspond à une zone de stabilité et une autre où |ΓIN | > 1 qui correspond
à une zone d’instabilité. Afin de déterminer quelle zone de l’abaque correspond à ces
différentes conditions, il est pratique de regarder le cas particulier du centre de l’abaque
pour lequel ΓL = 0 ou encore ΓIN = S11 .

Deux cas se présentent :

• |S11 | < 1, alors le centre de l’abaque appartient à la zone stable. Si le centre de


l’abaque de Smith se situe à l’extérieur des cercles délimitant la zone de stabilité (figure
2.15 a), alors le lieu des charges de sortie qui provoqueront l’instabilité du dispositif se
situe à l’intérieur de ces cercles. La zone des charges assurant la stabilité se situe donc hors
des cercles. Alors que si le centre de l’abaque se trouve à l’intérieur des cercles de stabilité

Cellules de puissance MMIC pour l’amplification bande Ku Page 79


Chapitre 2 : Conception d’une cellule cascode intégrée en technologie MMIC

d’entrée (figure 2.15 b) cela signifie que la zone des charges de sortie pour lesquelles le
système est stable en entrée se situe à l’intérieur des cercles.

Zone instable
in
nstable Cercles délimitant
la zone de ZZone
one sstable
tab
ble
stabilité

ΓL=0 ΓL=0
ZZone
one sta
stable
able
Si |S11|<1
Zone iinstable
nstable

a) b)

Figure 2.15 – Représentation de deux cas de stabilité conditionnelle lorsque |S11 | < 1.

• |S11 | > 1, alors le centre de l’abaque de Smith appartient à la zone d’instabilité. Ce


qui signifie que si les cercles de stabilité n’englobent pas le centre de l’abaque de Smith
(figure 2.16 a), la zone de stabilité se situe à l’intérieur de ces cercles. Et toutes les charges
de sortie se trouvant dans ces cercles assureront la stabilité du système deux ports. Alors
que si les cercles de stabilité entourent la charge 50Ω (figure 2.16 b), la zone d’instabilité
se situera à l’intérieur de ces cercles. Par conséquent toutes les charges se sortie se situant
à l’intérieur de ces cercles provoqueront l’instabilité en entrée du dispositif.

Zone
one sstable
table Cercles délimitant
la zone de Zone
one iinstable
Zo nstaable
stabilité

ΓL=0 ΓL=0

ZZone
one ins
instable
stab
ble Si |S11|>1
Zone sstable
table

a) b)

Figure 2.16 – Représentation de deux cas de stabilité conditionnelle lorsque |S11 | > 1.

Ces cercles de stabilité définissent le comportement en entrée en fonction de la charge


de sortie. Par la même démarche, nous pouvons définir le comportement en sortie en
fonction de la charge en entrée. Le problème est identique et sa solution s’obtient en
renversant les indices 1 et 2 dans les équations précédentes. Ce cercle concernera un

Cellules de puissance MMIC pour l’amplification bande Ku Page 80


Chapitre 2 : Conception d’une cellule cascode intégrée en technologie MMIC

quadripôle susceptible d’osciller en sortie si le coefficient de réflexion en entrée est mal


choisi.

2.3.3.3 Gain maximal

Le gain disponible maximal (Maximum Available Gain : MAG) correspond à la zone


de stabilité inconditionnelle c’est à dire lorsque le facteur de Rollet K > 1. Il est défini
par l’équation suivante :



S21
M AG =
. K − K 2 − 1 (2.39)
S12

Dans le cas d’une stabilité conditionnelle, c’est à dire lorsqu’un dispositif est instable
pour au moins un couple de charges entrée-sortie, et qui se traduit par |K| < 1.
Nous définissons le gain stable maximum (Maximum Stable Gain : MSG) par l’équation
suivante :

S21
M SG = (2.40)
S12

En général le gain maximum que l’on peut fournir à un dispositif amplificateur se


présente sous la forme de deux régions, le MSG puis le MAG. La figure 2.17 représente une
courbe typique que l’on peut trouver pour le gain maximum disponible. Les deux zones de
gain MSG/MAG sont alors délimitées par la fréquence de transition FT . Nous observons
que le MSG est la zone qui présente un gain plus élevé, ce qui justifie quelle corresponde à
une stabilité conditionnelle. Tandis que le MAG correspond à une zone où le gain diminue
de façon abrupte, c’est pourquoi cela correspond à une stabilité inconditionnelle.

30

25
MaxGain (dB)

20
MAG=>|K|>1
15
MSG=>|K|<1
10

5
0 5 10 15 20 25 30
Frequence (GHz)

Figure 2.17 – Courbe typique du gain maximum disponible pour une bande de fréquence
de 0.5 à 30 GHz.

Cellules de puissance MMIC pour l’amplification bande Ku Page 81


Chapitre 2 : Conception d’une cellule cascode intégrée en technologie MMIC

2.3.4 Bancs de mesure

– Le banc de paramètres [S]

La mesure de paramètres [S] permet de valider les modèles petit signaux des transistors
ou des cellules de puissance utilisés lors des simulations. Ces mesures sont réalisées à
l’aide d’un analyseur de réseau vectoriel (VNA, Vector Non linear Analyser) de la marque
Anritsu.

– Le banc load pull

Le principe du banc load pull est d’effectuer un balayage des impédances de charge
d’entrée et de sortie sur l’abaque de Smith du transistor. Ces acquisitions permettent de
mesurer la puissance de sortie en fonction de la puissance d’entrée appliquée au composant.
Il est ainsi possible de trouver la meilleure adaptation entrée-sortie permettant d’obtenir
un maximum de rendement en puissance ajoutée (Power Added Efficiency : PAE), de
Pout, de Gain ou un compromis entre ces trois caractéristiques selon l’application visée.

La figure 2.18 présente le banc load pull que nous avons utilisé lors des mesures durant
cette thèse. Il comporte une partie RF qui est constituée d’un tuner d’entrée et de sortie
afin de faire varier les impédances de charge en entrée et en sortie du dispositif. Dans
notre cas, nous ne ferons varier que l’impédance de sortie.

Analyseur de Réseaux
Vectoriels Nonlinéaires
CH1 CH2 CH3 CH4
Signal CW

f0

Att Att Attenuateurs Att Att


Tuner f0 MPT-Tuner f0-2f0-3f0
TOP a1 a2
DUT 50Ω
b1 b2
Step Coupleur Coupleur
atténuateur 50Ω bi-directionnel bi-directionnel

Figure 2.18 – Architecture simple d’un banc Load Pull passif.

Ce banc est dit de type passif, car les impédances présentées en sortie du transistor
sont synthétisées grâce à un tuner mécanique. Un tuner est un élément passif qui permet
de positionner horizontalement et verticalement des plongeurs qui modifient l’impédance
ramenée à son entrée. Ce dispositif passif, est limité sur l’abaque de Smith à un cercle de
diamètre strictement inférieur à 1 délimitant le domaine des impédances présentables
par l’ensemble tuner et éléments passifs le reliant à la sortie du transistor (figure

Cellules de puissance MMIC pour l’amplification bande Ku Page 82


Chapitre 2 : Conception d’une cellule cascode intégrée en technologie MMIC

2.19). Il convient très bien pour des mesures de puissances d’un dispositif présentant
une impédance de sortie élevée. Malheureusement plus la fréquence de fonctionnement
augmente, plus l’impédance de sortie nécessaire à l’adaptation du transistor est petite
c’est à dire plus elle se rapproche des extrémités de l’abaque de Smith.

Impédances de charges
disponibles en load pull Zone restreinte des impédances de
passif à 2 GHz charges disponibles à 18 GHz en
load pull passif

Figure 2.19 – Représentation des charges disponibles sur l’abaque de Smith en Load Pull
passif pour deux fréquences différentes.

Afin de résoudre ce problème une autre technique a été élaborée, elle est appelée
load-pull actif. Le principe est résumé sur la figure 2.20. Il s’agit d’injecter à la sortie du
transistor un signal à la fréquence nominale de fonctionnement, pour simuler une onde a2
qui serait renvoyée par une impédance donnée. Avec cette technique, des coefficients de
réflexion à la sortie du composant égaux, voire supérieurs à 1, peuvent être créés. Pour des
transistors très désadaptés, ayant des impédances de sortie inférieures à quelques Ohms
par exemple, cette méthode permet d’atteindre ces impédances là où les bancs passifs en
seraient incapables. Il s’agit d’une technique très utile pour la conception d’amplificateurs.
Son principal point faible est d’être particulièrement difficile à maı̂triser.

Analyseur de Réseaux
Vectoriels Nonlinéaires
CH1 CH2 CH3 CH4
Signal CW

F0

Att Att Att Att

TOP a1 a2
DUT
b1 b2
Step Coupleurs
atténuateur 50Ω bi-directionnel
Boucle active

Boucle active

Figure 2.20 – Source et Load Pull basé sur la boucle active.

Cellules de puissance MMIC pour l’amplification bande Ku Page 83


Chapitre 2 : Conception d’une cellule cascode intégrée en technologie MMIC

Les ondes de puissances sont récupérées via des coupleurs au plus proche du dispositif
sous test grâce à un analyseur de réseau vectoriel non linéaire (NVNA) [86], [87]. Pour les
bancs de Limoges et de Brive nous utilisons un analyseur de réseau grand signal (Large
Signal Network Analysor : LSNA). Le LSNA est un récepteur qui mesure les quatre
ondes de puissance a1 , b1 , a2 et b2 . Il fournit des informations d’amplitude et de phase
pour une fréquence définie et un certain nombre de ses harmoniques, contrairement à un
analyseur de réseau vectoriel (ARV) qui explore toute une bande de fréquence. Il permet
la reconstruction des tensions et courants dans les plans définis lors du calibrage. Sa
fréquence maximale de fonctionnement est de 18 GHz. Elle est limitée par la connectique
à l’intérieur du LSNA. Cela signifie que si l’on veut étudier un signal à 3 harmoniques, sa
fréquence fondamentale ne peut pas dépasser 6 GHz. Des mesures temporelles sont alors
réalisées. Nous avons donc accès à grand nombre d’informations tels que la puissance de
sortie mais aussi la puissance à l’entrée du DST, les coefficients de réflexions en entrée et
en sortie du dispositif, le gain et la PAE. Il permet l’acquisition de l’amplitude absolue et
de la phase relative à une onde prise en référence pour une fréquence fondamentale donnée
et les fréquences harmoniques accessibles dans sa bande de fréquence de fonctionnement.
La partie DC est constituée de générateurs qui peuvent être éventuellement pulsés, ce qui
n’est pas notre cas.

L’étalonnage de ce banc est particulier puisqu’il nécessite un étalonnage dans le plan


des pointes, de type SOLT ou LRRM, comme pour un ARV classique, mais également
d’un étalonnage en puissance à l’aide d’un wattmètre sur un port auxiliaire afin de réaliser
la correction en amplitude absolue de toutes les ondes à toutes les fréquences considérées.
Un étalonnage en phase avec la diode SRD est également réalisé afin de prendre en compte
les relations de phase entre l’onde incidente à la fréquence fondamentale et les ondes à
toutes les autres fréquences [88], [89].

2.4 Conception de la cellule cascode intégrée


2.4.1 Choix de la technologie
Dans le chapitre 1, nous avons démontré que le transistor PHEMT GaAs était
le meilleur candidat pour concevoir des nouvelles cellules de puissance. UMS propose
différentes filières technologiques pour ce type de transistor que nous présentons dans la
table 2.3 [90]. Cinq filières sont proposées dont deux que l’on peut éliminer puisqu’elles
possèdent une densité de puissance et une tension de claquage faibles. Leur utilisation est
réservée à des applications faible bruit. De plus, nous voulons concevoir un amplificateur
compact présentant 2 W de puissance de sortie dans la bande de fréquence 12 à 16 GHz.

Cellules de puissance MMIC pour l’amplification bande Ku Page 84


Chapitre 2 : Conception d’une cellule cascode intégrée en technologie MMIC

La filière P P H25X semble alors être le meilleur compromis puisqu’elle possède la plus
forte densité de puissance, ce qui permettra d’avoir un dispositif compact.
PH25 PH15 PPH25 PPH25X PPH15 PPH15X
Process
Faible bruit Faible bruit Puissance Forte puissance Puissance Forte puissance
Densité de
250 300 700 900 600 750
puissance (mW/mm)
Longueur de
0.25 0.15 0.25 0.25 0.15 0.15
grille (µm)
Ids (Gm max)
200 220 200 170 300 350
(mA/mm)
Tension de
>6 > 4,5 > 12 > 18 >8 > 12
claquage (V)
Fréquence de
90 110 50 45 75 65
coupure (GHz)

Table 2.3 – Vue d’ensemble des performances des filières PHEMT d’UMS.

Le dessin du transistor PPH25X est présenté figure 2.21, il est caractérisé par la
présence de trous métallisés (vias holes) dans chacune des sources. Ces trous métallisés
assurent un fort gain et une bonne stabilité thermique. De plus, ils fournissent un aspect
distribué au transistor ce qui nous permettra de réaliser plusieurs versions de topologies
de cascode et notamment des cellules avec des composants passifs intégrés à l’intérieur du
modèle des transistors. Cette technologie utilise des capacités MIM (Metal Isolant Metal).
Cette filière permet également de réaliser des ponts à air, dont on se servira par la suite.

Cellules de puissance MMIC pour l’amplification bande Ku Page 85


Chapitre 2 : Conception d’une cellule cascode intégrée en technologie MMIC

a) Vue de dessus

Source Drain Source Drain Source

b) Vue en coupe

Figure 2.21 – Transistor PPH25X de développement 12x100 µm.

2.4.1.1 Modélisation petit signal

Le schéma équivalent petit signal est constitué de deux parties distinctes, les éléments
extrinsèques qui correspondent aux éléments parasites des accès du transistor et les
éléments intrinsèques (figure 2.22).

Cellules de puissance MMIC pour l’amplification bande Ku Page 86


Chapitre 2 : Conception d’une cellule cascode intégrée en technologie MMIC

Lg Rg Cgd Rd Ld

Cgm Cgs Cdm

Gm.Vgs.e-jωτ Gd Cds

Ri

Transistor intrinsèque
Rs

Csm
Ls

Figure 2.22 – Schéma du modèle linéaire du transistor.

– Les éléments intrinsèques :

Les éléments intrinsèques au transistor varient en fonction de la polarisation.


La transconductance Gm correspond au contrôle du courant dans le canal par la
tension de grille, on lui associe un retard τ . La conductance Gd traduit les effets d’injection
des électrons dans le canal sous l’influence d’une tension V gs constante. Ces deux
paramètres traduisent l’effet fondamental du transistor en fonctionnement petit signal :

∂Ids
Gm = (2.41)
∂V gs V ds

∂Ids
Gd = (2.42)
∂V ds V gs
Ri représente la résistance du canal côté grille alors que la capacité Cds représente la
capacité drain source interne au composant. Les variations des charges accumulées sous la
grille sous l’effet des tensions V gs et V gd sont modélisées respectivement par les capacités
Cgs et Cgd telles que :

∂Qg
Cgs = (2.43)
∂V gs V gd

∂Qg
Cgd = (2.44)
∂V gd V gs

– Les éléments extrinsèques :

Cellules de puissance MMIC pour l’amplification bande Ku Page 87


Chapitre 2 : Conception d’une cellule cascode intégrée en technologie MMIC

Les éléments extrinsèques quant à eux sont indépendants du point de polarisation


choisi.
Lg et Cgm ainsi que Ld et Cdm symbolisent les éléments équivalents respectivement à
la métallisation de grille et de drain. Rg équivaut à la métallisation de grille qui correspond
au contact Schottky. Rd et Rs représentent les résistances parasites dues aux contacts
ohmiques et aux zones conductrices inactives du canal entre les métallisations de drain
et de source et la limite de la zone déserte. Ls et Csm représentent l’inductance et la
capacité associées aux vias holes des sources.

Afin d’extraire le modèle petit signal, une mesure de paramètres [S] proche du point
de repos est nécessaire. Un algorithme de calcul créé au sein du laboratoire associé à
une procédure d’optimisation permet de rechercher les valeurs des éléments extrinsèques
jusqu’à ce que tous les paramètres intrinsèques soient indépendants de la fréquence [91],
[92]. Ce dernier basé sur la méthode du recuit simulé permet de s’affranchir des problèmes
de minimum locaux qui pourraient être néfaste à la recherche de la solution optimale.
Une comparaison pour chaque fréquence étudiée est systématiquement effectuée entre le
modèle petit signal calculé par l’algorithme et les mesures de paramètres [S]. Le but de
cet algorithme étant de minimiser l’écart entre le modèle et la mesure.

Des paramètres [S] ont été réalisés sur tout le réseau I(V) pulsé du transistor, par
conséquent il a pu être montré que les éléments Cgs, Cgd, Gm et Gd sont non linéaires,
alors que la résistance Ri, la capacité Cds et le retard τ sont considérés comme constants
même s’ils varient légèrement avec la polarisation. Cette approximation simplifie le modèle
sans changement notable du comportement de celui-ci à fort niveau.

Dans les tables 2.4 et 2.5, nous présentons les valeurs des paramètres extrinsèques
et intrinsèques d’un transistor pHEMT de développement de grille 12x100 µm puisque
c’est ce transistor qui sera utilisé lors de la conception des nouvelles cellules de puissance.
Les paramètres de ce modèle ont été extraits pour un point du réseau I(V) proche du
point de polarisation visé. Les paramètres extrinsèques étant indépendants du point de
polarisation ils seront conservés lors de la réalisation du modèle non linéaire.

Paramètres extrinsèques
Rg (Ω) Lg (pH) Cgm (f F ) Rd (Ω) Ld (pH) Cdm (f F ) Rs (Ω) Ls (pH) Csm (f F )
1.083 28.925 37.754 0.521 24.453 63.436 0.521 2.847 67.086

Table 2.4 – Valeurs des paramètres extrinsèques du modèle petit signal d’un transistor
(12×100 µm) extrait de 0.5GHz à 30GHz au point de polarisation : VDS = 8V , IDS =
160mA.

Cellules de puissance MMIC pour l’amplification bande Ku Page 88


Chapitre 2 : Conception d’une cellule cascode intégrée en technologie MMIC

Paramètres intrinsèques
Cgs (pF ) Cgd (pF ) Cds (pF ) gm(mS) gd(S) τ (ps) Ri (Ω)
2.548 0.095 206.8 446 0.01 4.420 0.338

Table 2.5 – Valeurs des paramètres intrinsèques du modèle petit signal d’un transistor
(12×100 µm) extrait de 0.5GHz à 30GHz au point de polarisation : VDS = 8V , IDS =
160mA.

La comparaison, qui montre une bonne concordance, entre les paramètres [S] mesurés
et ceux issus du modèle petit signal d’un transistor 12×100 µm au point de polarisation
Vd=8V et Id=160mA est présentée figure 2.23.

30
25
20
S21 (dB)

15
S11

S22
10
5
0
-5
-10
0 5 10 15 20 25 30
Frequence (GHz)
freq (500.0MHz to 30.00GHz) freq (500.0MHz to 30.00GHz)
150

100
S21 (phase)

50
S12

0
-0.04

-0.03

-0.02

-0.01

0.00

0.01

0.02

0.03

0.04
-50

-100
0 5 10 15 20 25 30
Frequence (GHz)

freq (500.0MHz to 30.00GHz)

Figure 2.23 – Comparaison mesures (croix) modèle (trait) des paramètres S11 , S22 , S21
et S12 au point de polarisation Vds=8V, Ids=160mA, en fonction de la fréquence de 0.5
à 30 GHz pour une transistor 12×100 µm.

2.4.1.2 Modélisation non linéaire

Le modèle non linéaire (NL) du transistor PHEMT est celui de la bibliothèque UMS
(figure 2.24). La source de courant de drain commandée par les tensions V ds et V gs
est l’élément principal de la modélisation fort signal. Elle est basée sur le modèle de
Tajima mais ses équations ont été modifiées afin de correspondre au mieux aux mesures
réalisées. Les diodes d’entrée Idgs et Idgd représentent les générateurs de courant non
linéaires permettant de représenter le courant positif de grille mesuré pour les fortes
valeurs positives des tensions V gs et V gd.

Les phénomènes d’avalanches sont modélisés, ils permettent de limiter l’excursion de


la tension de drain V ds. Deux types d’avalanche sont représentés :

Cellules de puissance MMIC pour l’amplification bande Ku Page 89


Chapitre 2 : Conception d’une cellule cascode intégrée en technologie MMIC

– L’avalanche standard drain-grille.


Lorsque le transistor est pincé et soumis à un champ électrique de drain important,
un courant circulant du drain vers la grille apparait. Il augmente exponentiellement avec
le champ électrique. Dans ce cas, la totalité du courant négatif mesuré sur la grille se
retrouve en positif sur le drain et aucun courant ne circule du drain vers la source.

– L’avalanche due à l’ionisation par impact.


Ce type d’avalanche apparait pour les tensions V gs relativement élevées lorsque le
transistor est soumis à un fort champ de drain. Celui-ci provoque une ionisation par
impact, c’est à dire l’accélération des électrons accumulés dans le canal. Les conséquences
sur les caractéristiques I(V) de ce phénomène sont l’augmentation du courant de sortie
Ids et l’apparition d’un courant négatif sur la grille. La modélisation de ce comportement
s’effectue par l’ajout de deux générateurs. Le premier Iav − ionds est placé entre le drain
et la source et le second Iav − iondg entre le drain et la grille pour modéliser la partie du
courant de trous qui part vers la grille.

Iav_iongd

Iavgd

Lg Rg Cgd Rd Ld

Cgm Cgs Cdm


IDgd
IDgs Ids Iav_iongd Gd Cds

Ri

Transistor intrinsèque
Rs

Csm
Ls

Figure 2.24 – Structure du modèle non linéaire.

Afin d’obtenir les capacités non linéaires Cgs(V gs) et Cgd(V gd), un cycle de charge
idéal est tracé sur les mesures du réseau I(V), il doit être représentatif d’un fonctionnement
en puissance du transistor. Seuls les paramètres [S] le long de ce cycle sont utilisés,
les éléments capacitifs intrinsèques sont extraits, pour chaque point de polarisation
correspondant à ce cycle de charge, avec l’algorithme présenté dans le paragraphe
précédent.

Cellules de puissance MMIC pour l’amplification bande Ku Page 90


Chapitre 2 : Conception d’une cellule cascode intégrée en technologie MMIC

Une loi d’échelle sur les différents paramètres extrinsèques et intrinsèques du transistor
permet d’adapter la dimension de ce dernier sans effectuer de nouveau une modélisation
complète [47]. Une comparaison des mesures de paramètres [S] et du modèle non linéaire
du transistor pour deux tailles de transistor différentes est présentée figure 2.25 et figure
2.26. Les deux transistors testés ont un développement de grille de 8x100 µm et 12x125
µm. Une mesure load pull à 12 GHz sur leur impédance de charge optimale permet de
valider le modèle proportionnel ou ≪ scalable ≫ non linéaire (figure 2.27). Cette loi d’échelle
sera utilisée lors de la modélisation de la cellule de puissance cascode.

30
20
S21

S21 et S12(dB)
10
0
-10
-20 S12
-30
-40
S11 et S22

2 4 6 8 10 12 14 16 18 20 22 24 26 28 30
S11
Frequence (GHz)

120
S22
100
S21 et S12 (phase)

80 S21
60
40
20 S12
freq (2.000GHz to 30.00GHz)
0
-20
-40
2 4 6 8 10 12 14 16 18 20 22 24 26 28 30
Frequence (GHz)

Figure 2.25 – Comparaison mesure/modèle des paramètres [S] pour un point de


polarisation Vd=8V et Id=100mA et pour le modèle NL du transistor 8x100 µm (cercles :
mesures, lignes continues : simulations).

Cellules de puissance MMIC pour l’amplification bande Ku Page 91


Chapitre 2 : Conception d’une cellule cascode intégrée en technologie MMIC

30
20
S21

S21 et S12 (dB)


10
0
-10
-20 S12
-30
-40
S11 et S22

2 4 6 8 10 12 14 16 18 20 22 24 26 28 30
Frequence (GHz)
S22 150

S21 et S12 (phase)


100
S21
S11
50
S12
freq (500.0MHz to 30.00GHz) 0

-50
2 4 6 8 10 12 14 16 18 20 22 24 26 28 30
Frequence (GHz)

Figure 2.26 – Comparaison mesure/modèle des paramètres [S] pour un point de


polarisation Vd=8V et Id=180mA et pour le modèle NL du transistor 12x125 µm (cercles :
mesures, lignes continues : simulations).

60 60 60 60
Transistor 8x100 µm Transistor 12x125 µm
50 Zload=18.3+j25.7 50 50 50
Gain(dB), Pout(dBm)
Gain(dB), Pout(dBm)

Zload=13.3+j17.4
40 40 40 40

PAE(%)
PAE(%)

30 30 30 30

20 20 20 20

10 10 10 10

0 0 0 0
-6 -4 -2 0 2 4 6 8 10 12 14 16 18 20 -15 -10 -5 0 5 10 15 20 25
Pin (dBm) Pin (dBm)

Figure 2.27 – Caractéristiques de puissance mesurées et modélisées (gain, puissance de


sortie et PAE) en fonction de la puissance d’entrée, pour l’impédance optimale, pour
deux tailles de transistor (cercles : mesures, lignes continues : simulations) à leur point de
polarisation respectif.

2.4.1.3 Optimisation du modèle proportionnel

Afin de s’approcher au maximum du modèle de transistor à 2 doigts de grille utilisé


lors de la modélisation distribuée du cascode intégré, nous distribuons un transistor de
développement de grille 12x125 µm. Les transistors utilisés lors de la conception des
cellules cascodes sont des 12x100 µm, mais lors de cette étape nous ne disposions pas de
transistor de cette taille pour effectuer des mesures. Nous utilisons alors la loi d’échelle
puisque le transistor est dit ≪ scalable ≫. Le transistor à 12 doigts de grille va alors

Cellules de puissance MMIC pour l’amplification bande Ku Page 92


Chapitre 2 : Conception d’une cellule cascode intégrée en technologie MMIC

être remplacé par 6 transistors à 2 doigts de grille en parallèle. Les bus de grille et de
drain sont simulés sous Momentum, ce qui implique que le modèle à 2 doigts de grille
ne contiendra pas les effets de ces bus. La différence du nombre de doigts entre les deux
modèles (distribué à 2 doigts de grille et non distribué à 12 doigts de grille) est importante.
Malgré la loi d’échelle, une mise à jour de certains paramètres du modèle 2 doigts a dû être
réalisée. La figure 2.28 montre le schéma du transistor distribué que nous avons simulé.

Modèle à 2 doigts
de grille

Bus de grille Bus de drain


2x125 µm

2x125 µm

2x125 µm

2x125 µm

2x125 µm

2x125 µm

Figure 2.28 – Schéma de simulation du transistor distribué PPH25X de développement


12x125 µm.

Les paramètres [S] de ce modèle distribué optimisé comparés aux mesures d’un
transistor de même développement montrent une bonne concordance (figure 2.29).
La vérification du modèle non linéaire du transistor distribué est réalisé grâce une
comparaison entre la simulation load pull et la mesure à 12 GHz (figure 2.30). Lors de
cette mesure le transistor est chargé sur une impédance de charge proche de l’optimale
Zload = 13.3 + j17.4 (TOS=1.9).
Le modèle du transistor 2x125 µm qui a servi à la distribution du transistor est alors
validé et peut être utilisé pour la modélisation de la cellule cascode.

Cellules de puissance MMIC pour l’amplification bande Ku Page 93


Chapitre 2 : Conception d’une cellule cascode intégrée en technologie MMIC

20

10
S21

S21 et S12 (dB)


0

-10

-20
S12
-30

-40

S11 et S22
2 4 6 8 10 12 14 16 18 20 22 24 26 28 30
Frequence (GHz) S11

100 S22
80
S21 et S12 (phase)

60
40 S21
20
S12
0
-20 freq (2.000GHz to 30.00GHz)
-40
-60
2 4 6 8 10 12 14 16 18 20 22 24 26 28 30
Frequence (GHz)

Figure 2.29 – Comparaison mesure/modèle distribué du transistor 12x125 µm des


paramètres [S] pour un point de polarisation Vd=8V et Id=180mA (cercles : mesures,
lignes continues : simulations).

35 60
Transistor distribué 12x125 µm
Gain (dB) et Pout (dBm)

30 Zload=13.3+j17.4 => TOS=1.9 50


25
40
20 PAE (%)
30
15
20
10
5 10
0 0
-10 -5 0 5 10 15 20 25
Pin (dBm)

Figure 2.30 – Comparaison mesure/modèle distribué du transistor 12x125 µm des


caractéristiques de puissance (gain, puissance de sortie, PAE) pour un point de
polarisation Vd=8V et Id=180mA (cercles : mesures, lignes continues : simulations).

2.4.2 Layout des différentes topologies


Les transistors utilisés dans l’amplificateur STARK sont des PHEMT GaAs réalisés
grâce à la technologie PPH25X d’UMS, présentée dans le paragraphe précédent. Afin de
pouvoir comparer les performances électriques des transistors utilisés dans l’amplificateur
STARK et celles des nouvelles cellules de puissance que nous avons conçues, nous décidons
d’associer deux transistors de même développement de grille que ceux utilisés dans
l’amplificateur. Par conséquent, la cellule cascode est composée de deux transistors de

Cellules de puissance MMIC pour l’amplification bande Ku Page 94


Chapitre 2 : Conception d’une cellule cascode intégrée en technologie MMIC

même développement de grille 12x100 µm. Ce qui donne un développement de grille


total de 2.4 mm. Le but de la conception de ces nouvelles cellules de puissance est de
diminuer la dimension ≪ y ≫ de ces structures. En effet, dans un système VSAT, nous
avons vu que les dispositifs amplificateurs doivent être de plus en plus compacts afin de
réduire les coûts. C’est pourquoi, une cellule de puissance possédant un facteur de forme
proche de 1 (rapport entre la dimension verticale et la dimension horizontale) réalisera
un amplificateur le plus compact possible.

Pour les quatre versions conçues nous avons dû faire des modifications au sein même de
la topologie du transistor utilisé. En effet, dans le transistor source commune du dispositif
cascode, nous avons supprimé le bus de drain afin que la connexion entre le drain de ce
transistor et la source du second s’effectue de la façon le plus directe possible. Pour que
cette connexion soit réalisable il a fallu inverser les pads de drain et de source du transistor
GC mais également supprimer les trous métallisés présents au sein de ce transistor. Ces
quatre versions se révèlent plus compactes qu’un transistor source commune de même
développement de grille.

Nous pouvons distinguer deux types de versions. Tout d’abord celles qui incluent
la version 1 et 2 (figure 2.31 et figure 2.32), puisque dans ces deux cas les transistors
constituant le cascode sont les plus proches possibles, et les éléments assurant le
fonctionnement fort signal sont à l’extérieur des transistors et ajoutés sur la dimension
verticale de celui-ci. L’autre type de version inclut les versions 3 et 4 (figure 2.33 et figure
2.34), puisque les éléments capacitifs et résistifs sont cette fois-ci distribués le long des
transistors constituant la cellule cascode. Ce qui donne un aspect intégré à ces deux types
de versions, en particulier pour la version 3 puisque les éléments passifs sont distribués
entre des paires de doigts de grille. La valeur de capacité Ca1 a tout d’abord été calculée
de manière théorique grâce à l’équation 2.15, puis sa valeur a été optimisée afin d’avoir
les meilleures performances électriques possibles. Une résistance Rstab a été ajoutée en
série avec Ca1 afin d’avoir un compromis entre performances et stabilité du système. Ces
différentes valeurs ont tout d’abord été optimisées sur une cellule cascode de base, puis
elles ont subit une nouvelle optimisation lors de l’utilisation d’un modèle complet de la
cellule cascode.

Dans la version 1 (figure 2.31), les transistors constituant le dispositif cascode sont les
plus proches possibles. Le drain du transistor SC est directement connecté à la source du
transistor GC par un pont passant au dessus du bus de grille de ce dernier. La valeur totale
de la capacité Ca1tot est de 0.52pF et celle de la résistance de stabilité totale Rstabtot est
de 3.5Ω. Ces deux composants passifs sont distribués en deux éléments de part et d’autre
du bus de grille du second transistor. Chaque capacité Ca1 vaut alors la moitié de la valeur

Cellules de puissance MMIC pour l’amplification bande Ku Page 95


Chapitre 2 : Conception d’une cellule cascode intégrée en technologie MMIC

de Ca1tot globale et chaque résistance Rstab vaut le double de la valeur de la résistance


de stabilité totale Rstabtot . La dimension verticale ≪ y ≫ de cette structure est de 550 µm
et son facteur de forme (FF) vaut 1.59.

La version 2 (figure 2.32) possède, elle aussi, des transistors les plus proches possible.
La connexion entre les deux transistors est directe et s’effectue sans la présence de ponts
car le bus de grille du second transistor a été déplacé du même côté que son bus de drain.
Par contre, le drain du transistor GC est relié à son bus par un pont passant au dessus
de son bus de grille. La valeur de la capacité Ca1tot est la même que pour la première
version, alors que la résistance de stabilité totale Rstabtot est augmentée puisqu’elle vaut
maintenant 7.5 Ω. Cette augmentation de Rstabtot afin de stabiliser le dispositif laisse
penser que cette version sera plus sensible aux oscillations. Elle est de même dimension
verticale et possède le même FF que la version 1.

La version 3 (figure 2.33) est différente de celles présentées précédemment puisque


la capacité Ca1tot et la résistance de stabilité Rstabtot vont être distribuées, le long du
bus de grille du transistor GC, entre les deux transistors constituant le cascode. Cette
distribution des éléments passifs donne un aspect ≪ intégré ≫ à cette structure. C’est
pourquoi nous lui avons donné le nom de ≪ cellule cascode intégrée ≫. Elle est réalisée
grâce à la présence des trous métallisés présents dans chaque source du transistor source
commune, qui vont effectuer la mise à la masse de la capacité Ca1 . Nous aurons alors cinq
capacités Ca1 en parallèle de valeur chacune 0.105 pF et également cinq résistances Rstab
en parallèle de valeur 15 Ω chacune qui seront intégrées entre les deux transistors. Les
valeurs de capacités à réaliser sont inférieures à celles imposées par les règles de dessin,
la technologie sera alors très sensible et la valeur de cette capacité peut varier selon les
circuits réalisés. Deux capacités en série de valeur double à celle de Ca1 seront alors
intégrées afin d’avoir un transistor reproductible dont les valeurs des éléments capacitifs
ne varient pas pour chaque puce. Ceci nous donne des valeurs totales, telles que Ca1tot =
0.525pF et Rstabtot = 3Ω. Nous remarquons que la résistance Rstabtot ajoutée pour
stabiliser le dispositif est faible. Nous pouvons alors supposer que cette version sera plus
stable que celles présentées précédemment. De plus, c’est la plus compacte verticalement,
puisque sa dimension vaut 412.5 µm et son FF vaut 0.91.

Cellules de puissance MMIC pour l’amplification bande Ku Page 96


Chapitre 2 : Conception d’une cellule cascode intégrée en technologie MMIC

345 µm

Rstab Ca1

S1 D2

D1 S2

550 µm

Pont

Figure 2.31 – Layout de la version 1

350 µm

Rstab Ca1

S1 D2

D1 S2

550 µm

Pont

Figure 2.32 – Layout de la version 2

Cellules de puissance MMIC pour l’amplification bande Ku Page 97


Chapitre 2 : Conception d’une cellule cascode intégrée en technologie MMIC

452 µm

Rstab Ca1
S1 D2

D1 S2

412.5 µm

Pont

Figure 2.33 – Layout de la version 3

433 µm

S1 D2 Ca1 over
via
D1 S2
Rstab
413.5 µm

Pont

Figure 2.34 – Layout de la version 4

Cellules de puissance MMIC pour l’amplification bande Ku Page 98


Chapitre 2 : Conception d’une cellule cascode intégrée en technologie MMIC

La dernière version est la plus ≪ risquée ≫ (figure 2.34). En effet, tout comme la version
2 nous déplaçons le bus de grille du second transistor vers la sortie du dispositif et tout
comme la version 3, nous allons distribuer verticalement le long de ce bus de grille la
capacité Ca1tot = 0.51pF et la résistance Rstabtot = 4Ω. Or puisque le bus de grille se
situe en sortie, nous allons devoir distribuer les éléments passifs entre ce bus et le bus de
drain du second transistor. Ce qui implique la présence d’une ligne de longueur importante
pour relier le drain à son bus en sortie. De plus, l’utilisation des trous métallisés présents
dans le premier transistor est alors impossible. Ceci implique l’utilisation de capacités
MIM dites ≪ over via ≫. Ce sont des capacités qui sont directement mise à la masse
grâce à la présence d’un trou métallisé. La technologie de ces capacités est très sensible,
surtout lorsque la distribution de ces éléments implique la réalisation de valeurs très
petites (Ca1 = 0.085pF ) inférieures à la limite imposée par les règles de dessin (0.2pF).
Nous ne pouvons pas être certain de la valeur réelle qu’aura cette capacité, une fois la
fabrication effectuée, elle sera très sensible à la technologie. Cette version est également
très compacte puisque sa dimension verticale est de 413.5 µm et son F F = 0.95.

Un bilan des dimensions verticales et des facteurs de forme de chaque version de cellule
cascode est présenté dans la table 2.6. Une comparaison est réalisée avec un transistor à
TP de même développement de grille (2.4 mm). Pour les versions 1 et 2, une diminution
de 30% est observée sur la dimension ≪ y ≫. Pour les versions 3 et 4, c’est une diminution
encore plus importante, 48%, qui est réalisée. Les cellules cascodes conçues et notamment
celles dont les éléments passifs sont intégrés au sein des transistors sont donc les plus
compactes puisque leur dimension ≪ y ≫ a diminué. Comme le transistor et le cascode
possèdent le même développement de grille, nous devrions avoir les mêmes performances
pour ces deux dispositifs, d’où des performances par unité de surface plus importantes
pour la cellule cascode. Ce qui est un atout pour concevoir un amplificateur plus compact.

Topologies PPH25X Version 1 Version 2 Version 3 Version 4


Dimension (µm) 790 550 550 412.5 413.5
Facteur de forme 4.36 1.59 1.57 0.91 0.95

Table 2.6 – Dimension verticale et facteur de forme de chaque topologie de cascode


comparée à celle d’un transistor à topologie parallèle de même développement de grille.

Dans la suite de ce chapitre seule la cellule cascode intégrée (version 3) sera expliquée
car c’est la version qui nous a servi lors de la conception de l’amplificateur. Nous verrons
pourquoi à la fin de ce chapitre grâce à un bilan réalisé sur ces quatre versions.

Cellules de puissance MMIC pour l’amplification bande Ku Page 99


Chapitre 2 : Conception d’une cellule cascode intégrée en technologie MMIC

2.4.3 Modélisation distribuée


Toutes les versions de cellules cascodes présentées dans le paragraphe précédent
possèdent une distribution des éléments passifs le long du bus de grille du transistor
grille commune. C’est pourquoi l’utilisation d’un modèle distribué de cette cellule est
nécessaire afin d’effectuer une modélisation de la structure la plus précise possible.

2.4.3.1 Modélisation distribuée du cascode intégré

Nous appliquons la même démarche que celle utilisée pour modéliser le transistor
distribué. Dans le modèle de la cellule cascode, les deux transistors 12x100 µm sont
alors remplacés par six transistors en parallèle de développement de grille 2x100 µm. La
première étape de la modélisation consiste alors à optimiser le modèle du transistor à 2
doigts de grille (voir le paragraphe 2.4.1.3).
Toutes les parties passives telles que les bus de grille, de drain, les ponts ont été simulées
avec ADS-Momentum. Les deux transistors constituant la cellule cascode étant proche,
cette simulation permet de prendre en compte tous les couplages électromagnétiques qu’il
pourrait y avoir entre les deux transistors. Lors de cette modélisation les capacités et
les résistances ont été également été simulées avec ADS-Momentum afin de prendre en
compte la proximité de ces éléments par rapport aux interconnexions entre les transistors.
La figure 2.35 montre le principe de la modélisation de la structure. En fait, nous
pouvons considérer que cette cellule de puissance est composée de plusieurs cellules
élémentaires en parallèle. Chaque brique de base étant une cellule cascode constituée de
transistors en cascade de deux doigts de grille et de même largeur de grille 100 µm. Une
capacité Ca1 intégrée sur le bus de grille du transistor GC permet le fonctionnement fort
signal de la cellule et une résistance Rstab assure sa stabilité. Cette cellule élémentaire
constitue la brique de base de la cellule de puissance. En effet, selon les performances
désirées, le nombre de cellules élémentaires mises en parallèles peut être ajusté.

Cellules de puissance MMIC pour l’amplification bande Ku Page 100


Chapitre 2 : Conception d’une cellule cascode intégrée en technologie MMIC

Brique de base

Via
Rstab Ca1

Via
Rstab Ca1
GC
SC

Via
Rstab Ca1
Axe de symétrie

Figure 2.35 – Modélisation distribuée du cascode intégré.

2.4.4 Stabilité linéaire de la cellule cascode


Comme la cellule cascode présente un gain très élevé, elle est susceptible d’osciller.
C’est pourquoi une étude complète, en linéaire doit être réalisée avant le lancement de
cette cellule en fabrication.

2.4.4.1 Facteur de Rollet

Une analyse de la stabilité linéaire de la cellule cascode intégrée a été réalisée. Le


facteur de Rollet ainsi que le module du déterminant de la matrice des paramètres [S]
est montré figure 2.36. Le déterminant |∆| est inférieur à 1 sur toute la bande 0.5 à 30
GHz et K est supérieur à 1 à partir de 8.5 GHz ce qui signifie que le cascode intégré
est inconditionnellement stable dans la bande de fréquence étudiée qui est 12-16 GHz.
Cependant, en début de bande la valeur de K est très proche de 1 et elle est comprise
entre 0 et 1 en dessous de 8.5 GHz. Afin d’être sûr que le système assure une stabilité
conditionnelle pour ces fréquences, il faut observer le lieu des charges présentés en entrée
et sortie qui permettent d’assurer cette stabilité sur une large bande de fréquence (0.5-
30 GHz). En effet, la stabilité est étudiée sur une large bande car une oscillation peut
apparaı̂tre à une fréquence hors de la bande d’étude et peut conduire à la destruction du
dispositif.

Cellules de puissance MMIC pour l’amplification bande Ku Page 101


Chapitre 2 : Conception d’une cellule cascode intégrée en technologie MMIC

3.5 0.9
3.0 K>1 0.8
2.5 0.7
2.0
0.6

Delta
1.5

|Δ|
0.5
K
1.0
0.4
0.5
0.0 0.3
-0.5 0.2
-1.0 0.1
0 5 10 15 20 25 30
Frequence (GHz)

Figure 2.36 – Facteur de Rollet K et |∆| de la matrice [S] dans la bande de fréquence
0.5 à 30 GHz pour la cellule cascode intégrée 2x12x100 µm.

2.4.4.2 Cercles de stabilité

La figure 2.37 montre les cercles de stabilité en sortie, c’est à dire le lieu des charges
d’entrée sur l’abaque de Smith qui permettrons d’assurer la stabilité du système. Nous
remarquons qu’en entrée |S22| < 1 sur toute la bande de fréquence. Le centre de l’abaque
de Smith correspond alors à une zone stable. Or aucun cercle n’entoure ce point particulier,
donc les charges d’entrée assurant la stabilité en sortie du dispositif se trouvent hors des
cercles. Il faut alors faire en sorte que pour chaque fréquence le dispositif ne voit pas les
charges présentes à l’intérieur des cercles de la fréquence correspondante.

Cercles de stabilité en sortie = cercles d’instabilité des impédances de source


Cercles d instabilité des charges en entree

1.00

0.95

0.90
|S22|

30GHz 0.5GHz 0.85

0.80

0.75

0.70
0 5 10 15 20 25 30
Frequence (GHz)

indep(S_StabCircle1) (0.000 to 51.000)


Figure 2.37 – Cercles de stabilité en sortie de la cellule cascode intégrée et |S22| de 0.5
à 30 GHz, pour un point de fonctionnement proche du point de repos.

La figure 2.38 présente le lieu des charges de sortie qui permettent d’assurer la stabilité
à l’entrée. Deux cas sont présents dans cette étude :

Cellules de puissance MMIC pour l’amplification bande Ku Page 102


Chapitre 2 : Conception d’une cellule cascode intégrée en technologie MMIC

– |S11| < 1 pour des fréquences supérieures à 1.5 GHz.


Nous appliquons la même démarche que pour l’étude du lieu de stabilité des charges en
entrée. On en déduit que pour ces fréquences le centre de l’abaque de Smith est stable. Or il
n’est entouré par aucun cercle d’instabilité de charges de sortie donc les zones des charges
de sortie qui assurent la stabilité sont hors des cercles. Pour des fréquences inférieures à
4GHz, cette zone est très restreinte.

Cercles de stabilité en entrée = cercles d’instabilité des impédances de charge


8.5GHz
Cercles d instabilite des charges en sortie

1.08
1.06
|S11|<1 => centre de l’abaque stable
1.04
1.02
|S11| 1.00
0.98
0.96
0.94
0.92
0.90
0.5GHz 0 5 10 15 20 25 30
Frequence (GHz)

indep(L_StabCircle1) (0.000 to 51.000)


Figure 2.38 – Cercles de stabilité en entrée de la cellule cascode intégrée et |S11| de 0.5
à 30 GHz, pour un point de fonctionnement proche du point de repos.

– |S11| > 1 pour des fréquences inférieures à 1.5 GHz.


Ceci signifie que le dispositif a de fortes chances d’être instable, puisque le signal réfléchi
est plus important que celui transmis. Comme le système est sensible aux oscillations
en basses fréquences, des capacités de découplage seront ajoutées lors des mesures afin
d’assurer la stabilité du système.

2.4.5 Analyse thermique


Les deux transistors du cascode intégré étant très proches il est nécessaire d’effectuer
une analyse thermique, afin d’évaluer l’auto-échauffement de chaque transistor ainsi que
le couplage thermique qui pourrait exister.

2.4.5.1 Calcul de la résistance thermique

Dans un premier temps, une étude de la géométrie à partir du layout de la structure


a été réalisée. Un axe de symétrie est observé (figure 2.39). Comme deux transistors sont
connectés entre eux, la structure dessinée sous ANSYS sera obligatoire tridimensionnelle
afin de prendre en compte les effets de couplages entre les deux transistors.

Cellules de puissance MMIC pour l’amplification bande Ku Page 103


Chapitre 2 : Conception d’une cellule cascode intégrée en technologie MMIC

Axe de symétrie

Figure 2.39 – Layout du cascode intégré.

Une vue de la modélisation 3D de la cellule cascode est présentée figure 2.40. Nous
pouvons observer que la géométrie est simplifiée puisque les bus de drain ne sont pas
modélisés. En effet, étant assez éloignés ils n’auront pas d’impact prépondérant au niveau
de l’étude thermique.
Nous considérons qu’une cellule cascode dissipe 2W de puissance. Or nous savons que
la zone de dissipation de chaleur se situe dans un canal se trouvant entre la grille et le
drain du transistor (figure 2.41). Il va alors être de même largeur que la largeur de grille
du transistor c’est à dire dans notre cas 100 µm. Nous devons alors appliquer, au sein du
canal, la densité de puissance (DP) suivante :

P diss = N.S.w.DP (2.45)

Avec N , le nombre de doigts de grille, S la surface du canal en µm2 et w la largeur


des doigts de grille.
Nous trouvons une densité de puissance DP = 0.278W/µm−2 . Sur les 12 canaux
présents dans la simulation nous allons appliquer cette densité de puissance. De plus,
comme la simulation est considérée comme linéaire nous appliquons une température de
socle T socle de 0˚C afin d’avoir directement la température maximale de la structure.

Cellules de puissance MMIC pour l’amplification bande Ku Page 104


Chapitre 2 : Conception d’une cellule cascode intégrée en technologie MMIC

Transistor grille commune

Transistor source commune

Pont entre Drain1


Bus de grille
et Source2

Figure 2.40 – Structure 3D de la cellule cascode intégrée lors de la simulation avec


ANSYS.
Grille

GaAs Cap N++


N-
Schottky

AlGaAs barrier

spacer
InGaAs chanel
spacer

AlGaAs backside barrier

Power buffer Zone de dissipation


de chaleur

GaAs substrate

Figure 2.41 – Zone de dissipation de la chaleur au sein du transistor.

Cellules de puissance MMIC pour l’amplification bande Ku Page 105


Chapitre 2 : Conception d’une cellule cascode intégrée en technologie MMIC

La figure 2.42 montre la répartition de la chaleur au sein du transistor source commune.


Pour chaque transistor, le point le plus chaud se situe au centre de la structure. Ceci est dû
au fait que le doigt central subit un échauffement qui lui est propre ainsi que l’échauffement
des doigts qui l’environnent. La température maximale de la structure se situe sur le doigt
central du transistor GC, avec T maxGC = 53.8˚C. Elle est légèrement supérieure à la
température maximale du transistor SC, T maxSC = 48.1˚C. Cette différence s’explique
par le fait que le transistor SC possède des trous métallisés au sein de chacune de ses
sources, ce qui permet une meilleure évacuation de la chaleur. Le transistor GC n’en
possédant pas il présente alors une température plus élevée.

Figure 2.42 – Répartition de la chaleur dans la structure cascode, Tsocle=0˚C.

A partir de cette température maximale trouvée nous allons extraire la résistance


thermique Rth avec la formule suivante :

∆T
Rth = (2.46)
P diss
La table 2.7 présente la valeur de la résistance thermique pour la cellule cascode
intégrée, de développement de grille 2.4mm, comparée à celle d’un transistor source
commune de même développement de grille. Une différence de 5.5˚C/W est observée
entre ces deux valeurs, la résistance thermique de la cellule cascode étant la plus faible.

Cascode intégré Topologie parallèle


Rth (˚C/W ) 27 32.5

Table 2.7 – Comparaison des valeurs des résistances thermiques entre une cellule cascode
et un transistor source commune de même développement de grille.

Cellules de puissance MMIC pour l’amplification bande Ku Page 106


Chapitre 2 : Conception d’une cellule cascode intégrée en technologie MMIC

2.4.5.2 Couplage thermique

Les deux transistors étant proches et reliés par un pont passant au dessus du bus de
grille du second transistor, un couplage thermique risque de se présenter. En fait, nous
cherchons le modèle électrothermique de la cellule cascode. Afin d’étudier les différents
couplage thermiques possible entre les transistors de la cellule cascode, nous remplaçons
chacun des transistors par les résistances thermiques Rth1 pour le transistor SC et Rth2
pour le transistor GC. Le couplage entre les deux est modélisé par une troisième résistance
thermique Rth12 (figure 2.43).

P1 Rth12 P2
Rth12 Rth2

Rth1 T1 Rth1 Rth2 T2

Figure 2.43 – Equivalence électrique/thermique de la cellule cascode intégrée.

On dispose alors du système suivant que l’on cherche à résoudre :


! ! !
T1 Z11 Z12 P1
= . (2.47)
T2 Z21 Z22 P2

Comme la structure est représentée comme un dipôle passif lors de cette étude, alors
elle va avoir pour propriété d’être réciproque. Par conséquent Z12 = Z21 . Les valeurs des
paramètres [Z] sont trouvés grâce à différentes simulations ANSYS.
En effet, afin de trouver les paramètres Z11 et Z12 nous alimentons tous les doigts du
transistors source commune. Les doigts du second transistor sont éteints et nous calculons
l’élévation de température du canal pour les deux transistors. Ceci nous donne alors l’auto-
échauffement du premier transistor ainsi que l’influence qu’il va avoir sur le second. Nous
faisons la même démarche pour trouver Z22 et Z21 (nous rappelons que Z12 = Z21 il n’est
donc pas nécessaire de calculer Z21 ), mais cette fois-ci tous les doigts du transistor grille
commune sont alimentés et tous les doigts du premier transistor sont éteints. Les valeurs
de [Z] sont récapitulés dans la table 2.8.

Z11 Z12 =Z21 Z22


47.8 ˚C 1˚C 53.5˚C

Table 2.8 – Valeur des paramètres de la matrice [Z].

Maintenant que nous avons les valeurs des paramètres de la matrice [Z], il ne reste
plus qu’à exprimer cette matrice en fonction des résistances thermiques Rth1 Rth2 Rth12
grâce au circuit thermique équivalent. Nous obtenons alors :

Cellules de puissance MMIC pour l’amplification bande Ku Page 107


Chapitre 2 : Conception d’une cellule cascode intégrée en technologie MMIC

Z22 .Z11
Rth12 = − Z21 (2.48)
Z21
2
Z22 .Z11 − Z21
Rth1 = (2.49)
Z22 − Z21
2
Z22 .Z11 − Z21
Rth2 = (2.50)
Z11 − Z21
Un résumé des résultats obtenus est présenté dans la table 2.9. Les valeurs des
résistances thermiques de chacun des transistors sont très proches, et la résistance
correspondant au couplage entre les deux transistors possède une valeur très importante.
Cela signifie que le couplage thermique est faible au sein de cette structure.

Rth11 Rth12 =Rth21 Rth22


48.6 ˚C/W 2840 ˚C/W 53.5 ˚C/W

Table 2.9 – Valeur de la résistance thermique du transistor SC, du transistor GC et


résistance thermique caractérisant le coulage entre les deux transistors.

Nous avons fait cette simulation pour toutes les versions de cascode. La seule différence
dans la structure géométrique 3D simulée sous ANSYS pour les quatre versions est la
distance entre les deux transistors et par conséquent la longueur du pont qui les relie.
Nous avons alors rapproché les deux transistors afin de correspondre aux versions 1 et
2 qui sont les versions où la proximité des deux transistors est grande. La figure 2.44
présente la cellule cascode en coupe selon l’axe de symétrie pour la version 3, c’est à dire
le cascode intégré et pour la version 2 qui est la version la plus critique au niveau du
couplage thermique puisque, c’est pour cette architecture que les deux transistors sont les
plus proches.
Après avoir effectué la même démarche que celle décrite précédemment, nous trouvons
une résistance de couplage Rth12 = 416˚C/W . Ce qui signifie que même pour des versions
de cascodes où les transistors sont très proches, les deux transistors constituant la cellule
de puissance sont quasiment indépendants au niveau de leur fonctionnement thermique.
Ce n’est donc pas un critère primordial qui nous permettra de choisir entre les différentes
versions.

Cellules de puissance MMIC pour l’amplification bande Ku Page 108


Chapitre 2 : Conception d’une cellule cascode intégrée en technologie MMIC

Version3: cascode intégré

Distance entre les deux transistors = 162.5 µm

Rapprochement des
transistors

Version2

Distance entre les deux transistors = 32 µm

Figure 2.44 – Vue en coupe de la géométrie de la version 2 et de la version 3.

2.5 Validation de la conception


Dans un paragraphe précédent, nous avons expliqué le principe de polarisation d’une
cellule cascode. Comme nous n’avons pas intégré de pont diviseur de tension au sein du
layout de la cellule, il faut trois générateurs de tension extérieurs afin de pouvoir polariser
le cascode intégré dont la photo est présentée figure 2.45. La grille du transistor GC
est polarisée de part et d’autre de son bus de grille afin que la structure cascode soit
symétrique. Cela évite d’avoir des problèmes de combinaison de signaux déphasés, et par
conséquent une dégradation des performances électriques. Cette polarisation s’effectue
grâce à des pointes DC.

Cellules de puissance MMIC pour l’amplification bande Ku Page 109


Chapitre 2 : Conception d’une cellule cascode intégrée en technologie MMIC

Pointes DC
=> polar Vg2

Pointes RF Pointes RF
=> signal RF => signal RF
+ polar DC + polar DC
Vg1 Vdd

Pointes DC
=> polar Vg2

Figure 2.45 – Photo de la cellule cascode intégrée.

Afin d’éviter tout phénomène de claquage, la polarisation doit être réalisée selon une
séquence bien définie qui est présentée dans la table 2.10. Tout d’abord nous procédons
comme pour un transistor SC. La cellule cascode est pincée, la tension V g1 est égale la
tension de pincement du cascode intégré. Puis, dans un premier temps la tension V dd est
augmenté légèrement (4V), même si le cascode est en régime pincé et qu’il n’y a pas de
courant circulant dans la cellule. Ensuite la tension V g2 est à son tour augmentée (2V).
Et cette séquence est reproduite jusqu’à avoir le V dd voulu (16V) et le V g2 désiré (8V).
Puis le transistor est ≪ dépincé ≫ petit à petit, tout en ajustant à chaque fois V g2 pour
que les deux transistors soient polarisés au même point.

V g1 V g2 Vdd
Tension (V) -2 0 0
Tension (V) -2 0 4
Tension (V) -2 2 4
Tension (V) -2 2 8
Tension (V) -2 4 8
Tension (V) -2 4 12
Tension (V) -2 6 12
Tension (V) -2 6 16
Tension (V) -2 8 16
Tension (V) -1 8 16
Tension (V) -0.4 7.6 16

Table 2.10 – Séquence de polarisation de la cellule cascode.

Cellules de puissance MMIC pour l’amplification bande Ku Page 110


Chapitre 2 : Conception d’une cellule cascode intégrée en technologie MMIC

2.5.1 Validation en régime petit signal


Des mesures de paramètres [S] en CW, ont été réalisées sur les quatre versions de la
cellule cascode mais seuls les résultats de la version 3 seront présentés. La figure 2.46
montre le banc de mesure que nous avons utilisé ainsi que les pointes RF et les pointes
DC permettant la polarisation et l’injection du signal RF au composant.

a) b)

Figure 2.46 – Photographie du banc de mesures des paramètres [S].

La figure 2.47 présente un zoom sur le dispositif sous test. Les dispositifs cascodes
étant très compacts, le posé des pointes est délicat. Pour certaines mesures une ≪ antenne ≫
reliée à un analyseur de spectre est ajoutée afin de détecter d’éventuelles raies d’oscillation.

Antenne permettant
la détection
d’une oscillation

a) b)

Figure 2.47 – Système d’alimentation du dispositif cascode (a), le même dispositif mais
avec la présence d’une antenne afin de détecter une oscillation (b).

Cellules de puissance MMIC pour l’amplification bande Ku Page 111


Chapitre 2 : Conception d’une cellule cascode intégrée en technologie MMIC

La première vérification du modèle distribué de la cellule cascode intégrée consiste à


simuler les paramètres [S] au point de polarisation de repos V dd = 16V et Ids = 160mA,
de 0.5 à 30 GHz. La figure 2.48 montre une bonne concordance entre les paramètres [S]
mesurés et simulés.
30 200 40
20 30
100

dB (MaxGain)
Phase (S21)
dB (S21)

10 20
0
0 10
-10 -100
0
-20 -200 -10
0 5 10 15 20 25 30 0 5 10 15 20 25 30 0 5 10 15 20 25 30
Frequence (GHz) Frequence (GHz) Frequence (GHz)

-30 150

-35 100

S12 (phase)
S12 (dB)

-40 50

-45 0

-50 -50

-55 -100
0 5 10 15 20 25 30 0 5 10 15 20 25 30
Frequence (GHz) Frequence (GHz)
S11

S22

freq (500.0MHz to 30.00GHz) freq (500.0MHz to 30.00GHz)

Figure 2.48 – Comparaison mesures/modèle des paramètres [S] pour le point de


polarisation V dd = 16V et Id = 160mA (points : mesures, lignes continues : simulations).

Afin de vérifier que la cellule cascode conçue possède toujours les mêmes avantages
qu’une cellule cascode théorique, nous comparons la mesure de paramètres [S] du cascode
intégré (version 3) avec la simulation d’un transistor de même développement de grille
(2.4mm). Nous prenons les résultats de simulation car nous n’avons pas de transistors de
développement de grille 24x100 µm à disposition. La figure 2.49 montre que le cascode
intégré conçu garde les avantages que peut avoir une cellule cascode de base idéale (Gain
plus élevé, impédance de sortie plus importante et meilleure isolation) même si toutefois,
une dégradation du gain est observée à partir de 20 GHz. Le gain du cascode devenant
inférieur à celui d’un transistor à topologie parallèle. Cette fréquence étant hors de la
bande d’étude cela n’a pas de conséquences sur les performances de la cellule cascode
intégrée.

Cellules de puissance MMIC pour l’amplification bande Ku Page 112


Chapitre 2 : Conception d’une cellule cascode intégrée en technologie MMIC

40

30

MaxGain (dB)
20

10

-10
0 5 10 15 20 25 30
Frequence (GHz)

250 -30

200 -35
|Z22| (Ohms)

S12 (dB)
150 -40

100 -45

50 -50

0 -55
0 5 10 15 20 25 30 0 5 10 15 20 25 30
Frequence (GHz) Frequence (GHz)

Figure 2.49 – Comparaison des mesures d’un cascode et du modèle d’un transistor SC de
même développement de grille, des paramètres [S] pour le point de polarisation V dd = 16V
et Id = 160mA (cercles : mesures, lignes continues : simulations).

2.5.2 Validation du modèle par des mesures Load Pull à 12 GHz


Plusieurs mesures load pull ont été réalisées pour les quatre cellules cascodes pour une
bande de fréquence allant de 10 à 18 GHz par pas de 2 GHz. Le banc load pull utilisé est
présenté figure 2.50. Il fonctionne en mode passif et seule une recherche d’impédance de
charge optimale en sortie, grâce à un tuner mécanique placé à la sortie du dispositif, va
être réalisée. Le LSNA ne sera pas utilisé en temporel car les harmoniques des fréquences
étudiées seraient trop élevées.
Seules les mesures à 12 GHz sont présentées. En effet, nous avons vu que le banc
≪ load pull ≫ passif, ne permet pas de synthétiser des faibles impédances, or, plus la

fréquence augmente plus l’impédance de charge optimale diminue. C’est pourquoi pour
des fréquences supérieures à 12 GHz, nous n’avons pas pu atteindre les impédances de
charge voulues. Les mesures à ces fréquences ont été réalisées avec des TOS de 2 ou 3. Le
modèle ayant été réalisé pour fonctionner sur son impédance de charge optimale, nous ne
pouvons pas effectuer une validation du modèle distribué pour ces fréquences.
Lors de ces mesures, le TOP (Tube à Ondes Progressives) a été utilisé afin d’amplifier
le signal d’entrée. Il possède une bande passante allant de 6 à 18 GHz. Lorsque nous
l’utilisons à une fréquence et en particulier en limite de bande, nous avons également du

Cellules de puissance MMIC pour l’amplification bande Ku Page 113


Chapitre 2 : Conception d’une cellule cascode intégrée en technologie MMIC

signal aux fréquences voisines qui viennent s’ajouter à la fréquence d’étude. Si on voulait
améliorer la qualité des mesures il faudrait placer des filtres pour chacune des fréquences
d’étude.

Zoom sur le dispositif

a) b)

Figure 2.50 – Photographie du banc de mesures Load Pull (a), zoom sur le dispositif
sous test (b).

Tout d’abord une recherche d’impédance optimale a été effectuée. Comme des
simulations load pull ont été réalisées en amont sur la topologie du cascode intégré, la
zone des impédances de charges optimales de la cellule cascode est connue. C’est un gain
de temps, car nous n’avons pas besoin de balayer toute l’abaque de Smith à la recherche
de cette impédance. Les impédances de charges balayées et les impédances d’entrée qui en
découlent sont montrées figure 2.51. Elle sont superposées aux cercles de stabilité d’entrée
et de sortie, mais à 12 GHz le cascode est inconditionnellement stable, les cercles se situent
donc en dehors de l’abaque de Smith ce qui implique que n’importe quelle charge en entrée
et en sortie assure la stabilité. L’impédance d’entrée est celle que voit le cascode à son
entrée lorsqu’il est chargé sur son impédance de charge optimale.
Seule la comparaison mesure load pull, modèle distribué à 12GHz chargé sur son
impédance optimale Zload = 14.54 + j21.66 est montrée figure 2.52. Les mesures ont été
réalisées en CW et au point de repos V dd = 16V et Ids = 160mA. Elles montrent une
bonne concordance avec le modèle distribué de la cellule cascode. Ce qui valide le modèle
non linéaire distribué de cette cellule.

Cellules de puissance MMIC pour l’amplification bande Ku Page 114


Chapitre 2 : Conception d’une cellule cascode intégrée en technologie MMIC
Load-Pull Zin

Zload_opt=14.54+j21.66
Zin=2.6+j1.4
Zout

Zin
FILE (1.000 to 11.000) INDEX (1.000 to 29.000)

a) b)

Figure 2.51 – Load pull réalisé à la sortie de la cellule de puissance à 12 GHz (a) et
impédances de sources obtenues pour ces différentes mesures LP (b).
35 18
30 17
Pout (dBm)

25 16
Gain (dB)

20 15
15 14
10 13

5 12
-10 -5 0 5 10 15 20 -10 -5 0 5 10 15 20
Pin (dBm) Pin (dBm)

40

30
PAE (%)

20

10

0
-10 -5 0 5 10 15 20
Pin (dBm)

Figure 2.52 – Caractéristiques de puissance mesurées et modélisées(Gain, puissance de


sortie, PAE) en fonction de la puissance d’entrée, pour l’impédance optimale à 12 GHz
(points : mesures, lignes continues : simulations).

2.5.3 Choix de la topologie entre les quatre versions de cellule


cascode
Quatre versions de cellule cascode ont été conçues, modélisées et mesurées. Pour les
quatre cellules nous avons pu observer qu’il y a un couplage thermique faible entre les
deux transistors. Le critère thermique ne permet pas de faire un choix de cellule. De plus,
lors de mesures nous avons observé qu’elles présentent toutes les mêmes performances
électriques.

Cellules de puissance MMIC pour l’amplification bande Ku Page 115


Chapitre 2 : Conception d’une cellule cascode intégrée en technologie MMIC

Cependant, lors de la campagne de mesures en puissances, nous avons constaté que


les versions 2 et 4 semblent être plus sensibles aux oscillations. En effet, ces deux versions
ont nécessité des changements important dans la topologie classique du transistor. Pour
la version 2, le bus de grille du second transistor a été déplacé à la sortie de la structure
et se retrouve très proche du bus de drain de ce dernier. Ceci pourrait expliquer la
sensibilité plus importante aux oscillations pour cette structure, observée lors des mesures.
La version 4, quant à elle, en plus d’avoir subit les même modifications que la version 2
possède des capacités sur via de très faibles valeurs (0.085 pF), inférieures à la limite
imposée par la technologie. Ceci implique que cette architecture sera la plus sensible
aux riques d’oscillation lors des mesures. Afin de ne prendre aucun risque lors de la
conception de l’amplificateur, nous n’utiliserons pas ces deux versions de cellules cascodes.
Il reste alors les versions 1 et 3. Puisqu’elles ont les mêmes performances électriques, que
leur modèle distribué est précis et qu’elles assurent une stabilité inconditionnelle aux
fréquences d’étude, le critère de choix va se porter sur la dimension ≪ y ≫ des cellules
cascodes. La version cascode intégré possède une dimension ≪ y ≫ la plus petite, 412.5 µm
pour la version intégrée et 550 µm pour la version 1. C’est alors la cellule cascode intégrée
qui permettra d’avoir un amplificateur le plus compact possible. Le dessin de cette cellule
cascode est rappelé figure 2.53. De plus, par rapport aux autres versions, elle possède un
aspect plus innovant puisque les éléments capacitifs et résistifs sont intégrés à l’intérieur
du transistor.

Rstab Ca1
S1 D2

D1 S2
412.5 µm

Pont

Figure 2.53 – Rappel du dessin de la cellule cascode intégrée.

Cellules de puissance MMIC pour l’amplification bande Ku Page 116


Chapitre 2 : Conception d’une cellule cascode intégrée en technologie MMIC

2.5.4 Bilan des résultats obtenus


Un récapitulatif des performances électriques du cascode intégré comparées à celle
d’un transistor avec le même développement de grille (24x100 µm) est présenté dans la
table 2.11. Les principaux avantages avec l’utilisation de la cellule cascode réside dans le
fait que sa dimension verticale est diminuée quasiment de moitié puisqu’une diminution de
48 % est observée et il possède un facteur de forme proche de 1 (0.95), d’où une structure
très compacte. De plus, la valeur de l’impédance de sortie est double par rapport à un
transistor à topologie parallèle. Cela permettra une adaptation plus facile en sortie lors
de la conception de l’amplificateur. Un autre point positif repose sur l’amélioration du
gain linéaire qui est supérieur de près de 2 dB par rapport à celui d’un transistor seul.

Dimension FF Zload P outsat Gainlin P AEmax


y (µm) (Ω) (dBm) (dB) (%)
TP 790 4.36 7.1+j8.9 32.2 14.8 56.2
Cascode
412.5 0.91 14.5+j21.7 31.6 16.5 39.1
intégré

Table 2.11 – Performances électriques comparées entre le cascode intégré (version 3) et


un transistor à TP de même développement de grille (2.4 mm)

Les points critiques sont que la puissance de sortie de la cellule cascode intégrée est
inférieure (de l’ordre de 0.6 dB) à celle d’un transistor classique à TP. La PAE quant à
elle, subit une perte de 17 points. C’est une perte très importante et nous allons chercher
à expliquer.
Pour cela nous allons étudier les cycles de charges aux bornes de chaque transistor
d’une cellule élémentaire du cascode intégré. La figure 2.54 montre les cycles de charge
du transistor SC et GC d’une cellule élémentaire à 2 doigts de grille de largeur 100 µm
constituant le cascode intégré. Nous observons que le cycle du second transistor est bien
optimisé alors que le cycle de charge du premier est beaucoup plus ouvert. Ce qui signifie
que le premier transistor n’est pas adapté sur son impédance de charge optimale.
En effet, si nous comparons les charges de sortie observées par chacun des transistors
de la cellule élémentaire avec l’impédance optimale de charge du transistor 2x100 µm
(Γlopt−2×100µm ), nous observons, d’après la figure 2.55, que l’impédance de charge du
transistor SC (ΓL1 ) est beaucoup plus éloignée de l’impédance optimale de charge du
transistor 2x100 µm que l’impédance de charge du transistor GC (ΓL2 ). Ce qui confirme
que le transistor SC n’est pas correctement adapté et c’est ce qui provoque une dégradation
de la PAE et une plus faible puissance de sortie observée.

Cellules de puissance MMIC pour l’amplification bande Ku Page 117


Chapitre 2 : Conception d’une cellule cascode intégrée en technologie MMIC

0.12

0.10

0.08

Ids_int (A)
0.06

0.04

0.02

0.00
0 2 4 6 8 10 12 14 16 18 20
Vds_int (V)

Figure 2.54 – Cycles de charges de chacun des transistors d’une cellule élémentaire du
cascode intégré de développement 2x12x100 µm (cercles : transistor SC, lignes continues :
transistor GC).

ΓL2
2x100 µm Γlopt_2x100µm
Gama_Load

ΓL1 ΓL2 ΓL1

2x100 µm

Pavs (0.000 to 26.000)

Figure 2.55 – Impédance de charge de chacun des transistors de la cellule de puissance


élémentaire comparé à l’impédance optimale de ce transistor.

2.6 Tentatives d’amélioration de la PAE


Dans le paragraphe précédent nous avons pu constater que la topologie cascode possède
de nombreux avantages par rapport à un transistor seul de même développement de grille.
En particulier, elle présente un gain et une impédance de sortie plus élevés ainsi qu’une
compacité beaucoup plus importante. Cependant, la PAE est un point critique qu’il faut
optimiser. En effet, une différence de 17 points entre la PAE du cascode intégré et du
transistor SC équivalent a été observée.
Afin de simplifier l’étude, toutes les méthodes d’optimisation que nous avons mises en
œuvre sur une cellule cascode de base constituée de deux transistors de développement
de grille 12x100 µm et non pas sur le modèle distribué de la cellule cascode intégrée.

Cellules de puissance MMIC pour l’amplification bande Ku Page 118


Chapitre 2 : Conception d’une cellule cascode intégrée en technologie MMIC

2.6.1 Ajout d’une inductance La


Afin de réaliser l’adaptation de la charge de sortie du transistor SC sur son impédance
de charge optimale, une inductance a été ajoutée entre le drain du transistor SC et la
source du transistor GC (figure 2.56). De plus, l’addition d’une inductance de liaison
entre les deux FETs en plus de la capacité Ca1 aide à l’daptation du premier transistor
mais contribue également à l’amélioration de l’isolation entrée/sortie du montage cascode.

La
D1 S2 D2

G1
G2
S1
Ca1

Figure 2.56 – Ajout d’une inductance de liaison entre les deux transistors

Un processus d’optimisation en puissance, au cours duquel nous avons fait varier la


valeur de l’inductance de liaison La entre 0 et 500pF a été réalisé. La figure 2.57 présente
l’évolution du rendement en puissance en fonction de la valeur de La et de la puissance
d’entrée à 12 GHz, lorsque la cellule cascode est chargée sur son impédance optimale.
Pour une valeur d’inductance de 100 pF, la PAE se retrouve augmentée de 6 points par
rapport à une cellule cascode de base. Mais cette optimisation n’est valable que pour une
seule fréquence. Il faudrait pouvoir changer la valeur de cette inductance pour chacune
des fréquences de la bande d’étude. C’est pourquoi pour une fréquence différente de 12
GHz, les performances électriques ne sont pas améliorées par rapport à une cellule cascode
de base.

60
La=100 pH
50 La=50 pH
La=0 pH
40 La=300 pH
La=500 pH
PAE

30
20
10
0
-10 -5 0 5 10 15 20
Pin_dBm

Figure 2.57 – Impact de la variation de l’inductance La de 0 à 500 pF sur la PAE.

Cellules de puissance MMIC pour l’amplification bande Ku Page 119


Chapitre 2 : Conception d’une cellule cascode intégrée en technologie MMIC

2.6.2 Ajout d’une capacité drain source sur le transistor GC


Une autre méthode peut être employée afin d’avoir les deux transistors adaptés sur
leur charge optimale, une capacité Ca2 est ajoutée entre la source et le drain du transistor
grille commune (Figure 2.58). Elle permettrait l’adaptation du premier transistor sur sa
charge optimale à condition que sa valeur soit égale à :

Cgs .Ca1
Ca2 = (2.51)
Cgs + Ca1

Ca2

D1 S2 D2

G1 Vgs2
Vds1
G2 Vdd
S1
Ca1

Figure 2.58 – Ajout d’une capacité Ca2

La plupart du temps, cette capacité n’est pas intégrée dans le circuit à cause de sa très
faible valeur (inférieure à 0.2 pF). Par contre, comme le montre la Figure 2.59, elle permet
de simplifier l’étude analytique du montage cascode et de mieux comprendre l’intérêt de
ce dernier.
Le schéma équivalent optimisé en puissance est montré Figure 2.60. Le cascode possède
alors une impédance de sortie deux fois plus importantes que le transistor à topologie
parallèle. Il résulte que sous des conditions de charges optimales la tension de sortie va
être doublée. Ceci implique que la puissance de sortie du cascode P scasc sera deux fois
plus grande que celle du transistor à TP P sT P .

gm.Vgs2 Rds2 Cds2 Ca2


Vds2

Vdd
Cgs2 Vgs2
gm.Vgs1 Rds1 Cds1
Vgs1 Cgs1 Vds1 Ca1

Figure 2.59 – Cellule cascode incluant Ca1 et Ca2 .

Cellules de puissance MMIC pour l’amplification bande Ku Page 120


Chapitre 2 : Conception d’une cellule cascode intégrée en technologie MMIC

Igs1 Ids1=Ids2

Vgs1 Cgs1 gm.(Vgs1+Vgs2)/2 2Z Vds1+Vds2

Figure 2.60 – Schéma simplifié d’une cellule cascode incluant Ca1 et Ca2 .

1 Vgs1 + Vgs2 Vds1 + Vds2


P scasc = .Re[(Vds1 + Vds2 )gm.( + )] (2.52)
2 2 2Z

avec Vgs1 =Vgs2 =Vgs et Vds1 =Vds2 =Vds d’où


  
1 Vds
P scasc = .Re 2.Vds gm.Vgs + (2.53)
2 Z
  
1 Vds
P scasc = 2. .Re Vds gm.Vgs + = 2.P sT P (2.54)
2 Z

Une étude sous SCILAB a été réalisée afin de trouver la valeur de Ca2 qui permettrait
d’optimiser les deux transistors, et en particulier le transistor SC. Afin de réaliser cette
étude, un modèle de transistor cascode simplifié a été utilisé (figure 2.61).

Ca2

I1 I2

Gm.Vgs
V2
Vgs Cgs Cgd Zopt

Ig2
V1
Ca1

Zstab
Vg2
Rstab

Figure 2.61 – Schéma simplifié du transistor GC d’une cellule cascode de base incluant
Ca1 et Ca2 .

Cellules de puissance MMIC pour l’amplification bande Ku Page 121


Chapitre 2 : Conception d’une cellule cascode intégrée en technologie MMIC

Les équations du fonctionnement de ce circuit simplifié sont les suivantes :

I1 = −j.Ca2 .ω.(V2 − V1 ) − Gm.V gs − j.Cgs.ω.V gs (2.55)

I2 = j.Ca2 .ω.(V2 − V1 ) + Gm.V gs + j.Cgd.ω.(V2 − V g2 ) (2.56)

Ig2 = −j.Cgs.ω.V gs + j.Cgd.ω.(V2 − V g2 ) (2.57)

V2 = −Zopt.I2 (2.58)

La résolution de ces équations sous SCLIAB permet d’obtenir l’impédance VI11 qui
correspond à l’impédance de charge vue par le transistor SC du dispositif cascode. Un
processus d’optimisation est réalisé en faisant varier la capacité Ca2 pour différentes
valeurs de Ca1 . Nous allons comparer les impédances de charge obtenues par cet
algorithme à l’impédance de charge optimale que devrait voir le transistor SC pour être
le mieux adapté possible.
Les résultats obtenus sont présentés figure 2.62. Il existe donc bien des combinaisons
de Ca1 et de Ca2 qui permettent d’avoir une impédances de charge du transistor SC
proche de la valeur optimale. En particulier pour des valeurs de Ca1 de l’ordre du pF
et des valeurs de Ca2 plutôt faibles (de l’ordre de 0.1 pF). Une optimisation de ces
valeurs est réalisée sous ADS. Les meilleures performances électriques sont obtenues pour
Ca1 = 0.59pF , Ca2 = 0.12pF et Zload = 10.5 + j23.5 avec une PAE atteignant 50.4 %
soit une augmentation de 5 points par rapport à une cellule cascode de base.

Erreur [Re(Zlopt-Zl1)] (Ω) Erreur [Im(Zlopt-Zl1)] (Ω)

1.2
1.2 0.11
0.11

0.09
0.10
1
1.0

0.10
0.09

0.8
0.8
Ca1
0.08
0.08 Ca1
0.6
0.6

0.07
0.07

0.4
0.4
0.06
0.06

0.2
0.2
0.05
0.05

0
0.0 0.04
0.04
0.0e+000
0 5.0e-013
1 e-12
1.0e-012 1.5e-012 e-12 2.5e-012
2.0e-012
2 e-12 3.5e-012
3.0e-012
3 e-12
4.0e-012
4 0 1 e-12 2 e-12 3 e-12 4 e-12
Ca2 (F) 0.0e+000 5.0e-013 1.0e-012 1.5e-012 2.0e-012 2.5e-012 3.0e-012 3.5e-012 4.0e-012
Ca2 (F)

Figure 2.62 – Variation de l’erreur entre l’impédance de charge optimale d’un transistor
SC et celle du premier transistor de la cellule cascode en fonction de Ca2 et pour différentes
valeurs de Ca1 .

Augmenter les performances électriques d’un dispositif cascode n’est pas ce qui pose

Cellules de puissance MMIC pour l’amplification bande Ku Page 122


Chapitre 2 : Conception d’une cellule cascode intégrée en technologie MMIC

problème, mais augmenter ses performances tout en assurant la stabilité du système est
un véritable challenge. C’est pourquoi une étude de stabilité linéaire a été réalisée. La
figure 2.63 présente le facteur de Rollet K pour une bande de fréquence de 0.5 à 30 GHz.
Nous observons que K < −1 à partir de 7.5 GHz. Cela signifie que la cellule est instable
à partir de cette fréquence et notamment pour la bande de fréquence étudiée qui est la
bande Ku.

1 0.8

0 K<-1 0.6

0.4
-1 0.2

Delta
K

-2 0.0

-0.2
-3
-0.4

-4 -0.6
0 2 4 6 8 10 12 14 16 18 20 22 24 26 28 30
Frequence (GHz)

Figure 2.63 – Facteur de Rollet de la cellule cascode de base optimisée, avec Ca2 , pour
une bande de fréquence de 0.5 à 30 GHz.

Une résistance de stabilité Rstab est alors ajoutée à la structure. Une nouvelle
optimisation sur les valeurs de capacités Ca1 et Ca2 , sur Zload et sur Rstab a été réalisée
sous ADS afin de proposer un compromis entre stabilité et performances électriques.
Mais les performances électriques obtenues tout en gardant la stabilité du système sont
équivalentes à celles d’une cellule cascode de base.

2.6.3 Cascode piloté


Dans la littérature, un autre type de cellule cascode pilotée dit ≪ driven ≫ a été étudié
[93]. Nous nous sommes inspirés de cette publication afin d’essayer une autre topologie
de cellule qui permettrait d’optimiser le premier transistor sur son impédance de charge
optimale. Une résistance Rb en série avec une capacité Cb est ajouté entre la grille du
transistor SC et la grille du transistor GC de la cellule cascode (figure 2.64).
Une optimisation de ces deux paramètres ainsi que de la valeur de la capacité Ca1
et de l’impédance de charge optimale en sortie de la cellule a été réalisé sous ADS. Les
valeurs trouvées qui permettent d’avoir les meilleures performances électriques sont les
suivantes : Ca1 = 0.6pF , Cb = 0.1pF , Rb = 10Ω et Zload = 15.3 + j27.4. La figure 2.65
présente les impédances de charge de chacun des transistors de la cellule cascode pilotée
comparées à l’impédance de charge optimale d’un transistor à TP.

Cellules de puissance MMIC pour l’amplification bande Ku Page 123


Chapitre 2 : Conception d’une cellule cascode intégrée en technologie MMIC

Vgs1 Vdd

GC
RF
SC

Vg2

Rb Cb

Ca1

Figure 2.64 – Schéma du montage cascode ≪ Driven ≫.

Les impédances de charge optimales vu par chacun des transistors pour une cellule
cascode de base sont également rappelées dans cette figure. Nous observons que pour le
cascode piloté, l’impédance de charge optimale du transistor SC (ΓL1 ) se rapproche de
l’impédance de charge optimale d’un transistor seul de même développement de grille
(Γlopt ), sans pour autant éloigner celle vue par le transistor GC (ΓL2 ). Ceci conduit à une
amélioration des performances électriques et en particulier de la PAE qui est maintenant
de 52%, soit une augmentation de 7 points par rapport à une cellule cascode de base.

ΓL1 ΓL2
Γlopt_12x100µm
Γlopt_12x100µm
Gama_Load
Gama_Load

ΓL2 ΓL1

Pavs (0.000 to 26.000) Pavs (5.000 to 30.000)


a) b)

Figure 2.65 – Impédances de charge vues par chacun des transistors pour la cellule
cascode de base (a) et pour une cellule cascode ≪ driven ≫ (b) comparée à l’impédance
optimale d’un transistor à TP.

Une analyse de stabilité linéaire a été réalisée sur cette cellule. La figure 2.66 présente
le facteur de Rollet K pour une bande de fréquence de 0.5 à 30 GHz. K < −1 à partir de
12GHz, ce qui signifie que le cascode piloté est instable pour des fréquences à partir de 12
GHz. Tout comme la topologie précédente, une résistance de stabilité Rstab a été ajoutée

Cellules de puissance MMIC pour l’amplification bande Ku Page 124


Chapitre 2 : Conception d’une cellule cascode intégrée en technologie MMIC

afin d’obtenir, grâce à un nouveau processus d’optimisation sur tous les paramètres, un
compromis entre la stabilité et les performances électriques. Les performances obtenues
sont là encore de l’ordre de celle de la cellule cascode de base.

1.0 1.2
1.0
0.5 K<-1
0.8
0.0
0.6
-0.5 0.4

Delta
K

-1.0 0.2
0.0
-1.5
-0.2
-2.0 -0.4
-2.5 -0.6
0 2 4 6 8 10 12 14 16 18 20 22 24 26 28 30
Frequence (GHz)

Figure 2.66 – Facteur de Rollet de déterminant de la matrice des paramètres [S] de la


cellule cascode ≪ driven ≫ de 0.5 à 30 GHz

2.6.4 Cascode autopolarisé


Une autre architecture de la cellule cascode a également été développé dans la
littérature. Il s’agit du cascode autopolarisé (self-bias) [94], [95]. Nous n’avons pas utilisé
exactement cette topologie mais nous nous en sommes inspirés. En effet, une capacité Cf
en série avec une résistance Rf a cette fois ci été ajoutée entre la grille et le drain du
transistor GC (figure 2.67).

Vdd

GC
Vgs1
SC
Cf Rf

Vg2
Ca1

Figure 2.67 – Schéma du montage cascode ≪ self biased ≫.

Afin de trouver une combinaison correcte de ces deux paramètres qui permettrait
d’optimiser les performances électriques de la cellule cascode, nous allons chercher pour
quelles valeurs de Rf et Cf , l’impédance de charge du transistor SC de la cellule cascode
est proche de l’impédance de charge optimale, grâce à une routine réalisée sous SCILAB.
Le principe de cette étude consiste à étudier le schéma du circuit simplifié présenté
figure 2.68.

Cellules de puissance MMIC pour l’amplification bande Ku Page 125


Chapitre 2 : Conception d’une cellule cascode intégrée en technologie MMIC

V2-V1

Cds

I1 I2

Gm.Vgs
Vgs Cgs
V2
R+jX
Cf Rf
V1
Cgd
V2-V1-Vgs Gf+Bf
Ca1 V1+Vgs

Figure 2.68 – Circuit linéaire simplifié de la topologie ≪ self biased ≫ sur le transistor
GC.

Les équations suivantes décrivent le régime linéaire de ce circuit :

I1 + j.ω.Cds.(V2 − V1 ) + Gm.V gs + j.Cgs.ω.V gs = 0 (2.59)

I2 − j.ω.Cds.(V2 − V1 ) − Gm.V gs − (Gf + jBf )(V2 − V1 − V gs) = 0 (2.60)

− j.Cgs.ω.V gs + (Gf + jBf )(V2 − V1 − V gs) − j.ω.Ca1 .(V 1 + V gs) = 0 (2.61)

V2 + j(R + jX) = 0 (2.62)

avec

ω 2 .Rf.Cf 2
Gf = (2.63)
1 + (Rf.Cf.ω)2

Cf.ω
Bf = (2.64)
1 + (Rf.Cf.ω)2

Le programme SCILAB va résoudre ces équations afin de calculer l’impédance de


charge du transistor SC ( VI11 ). Les résultats obtenus sont présentés figure 2.69. Il existe
une combinaison de Gf et Bf qui permet à l’impédance de charge de sortie du premier

Cellules de puissance MMIC pour l’amplification bande Ku Page 126


Chapitre 2 : Conception d’une cellule cascode intégrée en technologie MMIC

transistor d’être équivalente à l’impédance de charge de sortie optimale pour un transistor


de même développement de grille. Le problème est que cette combinaison a lieu pour des
valeurs de Gf très faibles voir négatives ce qui n’est évidemment pas réalisable.

Re(Zl1) Im(Zl1)
35
35
15
15

30
30 Gf=0.01 Gf=0.0001
10
10

25
25

55
20
20

00
15
15

-5-5
10
10
Gf=0.01
55 Gf=0.0001 -10
-10

0-0.020
0
-0.015 -0.010 -0.005 0.000 0.005 0.010 0.015
Bf
0.020
-15
-15 Bf
-0.02 -0.01 0 0.01 0.02 -0.02
-0.020 -0.015
-0.01
-0.010 -0.005
0
0.000 0.005
0.01
0.010 0.015
0.02
0.020

Figure 2.69 – Partie réelle et imaginaire de l’impédance de sortie vue par le premier
transistor en fonction des valeurs de Gf et Bf .

2.6.5 Cascode avec des transistors de taille différente


Nous avons également tenté d’associer deux transistors de taille différente, mais avec
un développement total de grille identique à ce qui a été fait précédemment afin de pouvoir
effectuer des comparaisons au niveau des performances électriques.
La première configuration consiste à mettre un transistor SC de développement de
grille 12x75 µm en cascade avec un transistor GC de développement 12x125 µm. L’inverse
a également été réalisé. Pour chaque topologie, une optimisation des paramètres Ca1 ,
Rstab et Zload a été tentée afin d’avoir les meilleures performances électriques tout en
ayant un dispositif stable. Les performances électriques obtenues sont du même ordre
voire dégradées par rapport à une cellule cascode de base composée de deux transistors
de même développement de grille.

12x125 µm
D1 S2 D2

G1
G2
12x75 µm S1

Ca1

Figure 2.70 – Cascode de base avec deux transistors en cascade de développement de


grille différent.

Cellules de puissance MMIC pour l’amplification bande Ku Page 127


Chapitre 2 : Conception d’une cellule cascode intégrée en technologie MMIC

2.6.6 Bilan
Nous avons présenté un certain nombre de tentatives afin d’augmenter les performances
électriques de la cellule cascode de base et par conséquent de la cellule cascode intégrée.
Les performances électriques atteintes sont améliorées puisque une PAE de 53 % est
atteinte. Seule la version avec des transistors de taille différente présente des performances
électriques dégradées.
La figure 2.71 présente un bilan de toutes les versions testées au niveau de
l’amélioration de la PAE et de la stabilité linéaire.

Amélioration
Stabilité Réalisation
de la PAE

Cascode+La

Cascode+Ca2

Cascode driven

Cascode self bias

SC: 12x75 µm
GC: 12x125 µm
SC: 12x125 µm
GC: 12x75 µm

Figure 2.71 – Comparaison des différentes solutions d’amélioration du rendement.

Des compromis ont été réalisés afin de rendre ces différentes topologies stables tout en
gardant de meilleures performances, mais une fois la stabilité assurée, les performances
sont dégradées de telles sorte que la cellule cascode de base, avec des transistors identiques
de même développement de grille reste la cellule la plus performante. C’est pourquoi par
la suite nous continuons les travaux de cette thèse avec ce type de topologie et notamment
avec la cellule cascode intégrée qui a été conçue et dont le modèle distribué a été validé.

2.7 Conclusion
Dans ce chapitre, nous avons tout d’abord décrit la théorie et les avantages de
l’utilisation de la cellule cascode de base. Nous avons ensuite effectué une description
de chaque outil permettant la modélisation précise de la cellule de puissance. En effet, la
topologie cascode étant complexe et très compacte, il est nécessaire de réaliser une étude

Cellules de puissance MMIC pour l’amplification bande Ku Page 128


Chapitre 2 : Conception d’une cellule cascode intégrée en technologie MMIC

électromagnétique et thermique complète. De plus, la particularité du dispositif cascode


étant de présenter un fort gain linéaire, il est sensible aux oscillations. Une étude théorique
a permis de présenter les différentes techniques d’analyse de la stabilité.

Nous avons conçu plusieurs cellules cascodes bande Ku sur substrat GaAs à partir des
données communiquées par UMS. Lors de la description du travail réalisé, nous pouvons
nous rendre compte que des difficultés ont été rencontrées afin d’optimiser la PAE de
la cellule cascode. En effet, les performances électriques ainsi que la compacité de la
structure sont plus avantageuses si l’on fait abstraction du niveau de la PAE. Après
plusieurs essais d’architectures nous avons observé qu’il est relativement facile d’améliorer
cette performance. Le véritable problème réside dans le compromis entre les performances
électriques et la stabilité.

Finalement, la cellule cascode la plus performante reste la cellule cascode de base.


Notre choix pour la suite doit être réalisé en fonction de la stabilité électrique et thermique,
des performances RF et surtout de la compacité de la structure. La cellule cascode intégrée
puisqu’elle est la plus stable et la plus compacte, grâce à l’intégration de ces éléments
passifs entre ces doigts de grille, est utilisée pour la conception de l’amplificateur de
puissance MMIC bande Ku décrit dans le chapitre suivant.

Cellules de puissance MMIC pour l’amplification bande Ku Page 129


Chapitre 2 : Conception d’une cellule cascode intégrée en technologie MMIC

Cellules de puissance MMIC pour l’amplification bande Ku Page 130


Chapitre 3 : Conception et caractérisation d’un amplificateur de puissance à cellules
cascodes intégrées pour la bande Ku

Chapitre 3 :

Conception et caractérisation d’un


amplificateur de puissance MMIC à
cellules cascodes intégrées pour la
bande Ku

Cellules de puissance MMIC pour l’amplification bande Ku Page 131


Chapitre 3 : Conception et caractérisation d’un amplificateur de puissance à cellules
cascodes intégrées pour la bande Ku

Cellules de puissance MMIC pour l’amplification bande Ku Page 132


Chapitre 3 : Conception et caractérisation d’un amplificateur de puissance à cellules
cascodes intégrées pour la bande Ku
3.1 Introduction
Dans le chapitre 2, nous avons développé une cellule de puissance innovante très
compacte. Cette cellule, appelée cascode intégré, permet de diminuer la dimension
verticale ≪ y ≫ du dispositif de 48% par rapport à un transistor à topologie parallèle
(TP) de même développement de grille et par conséquent de diminuer son facteur de
forme. Or, nous avons vu que les dispositifs utilisés dans les systèmes VSAT doivent être
le plus compact possible afin de réduire leur coût. C’est pourquoi cette cellule de puissance
est un atout puisque qu’elle va permettre de diminuer la surface du circuit.
Un amplificateur de puissance a alors été conçu avec ces nouvelles cellules cascodes
intégrées au cours de ces travaux de thèse. Il s’agit d’un amplificateur MMIC sur la
technologie PPH25X d’UMS fonctionnant dans la bande 12.5-15.5 GHz. Ce circuit a été
réalisé afin de concurrencer les amplificateurs présents dans l’état de l’art.
L’utilisation de cette nouvelle cellule de puissance va offrir une application plus large
bande qu’un transistor à topologie parallèle. Cependant la structure étant très compacte,
elle va être sensible aux oscillations, d’où une attention particulière portée sur l’analyse
de stabilité.
Nous présenterons dans un premier temps l’architecture envisagée de l’amplificateur,
puis nous détaillerons les points clés d’une conception et enfin nous présenterons les
mesures réalisées sur cet amplificateur.
Une conclusion sur l’ensemble des résultats obtenus ainsi qu’une comparaison avec
l’état de l’art sera réalisée.

3.2 Détermination de la topologie de l’amplificateur


Un amplificateur de puissance est caractérisé entre autre par son gain et sa puissance
de sortie. Dans cette partie, nous allons déterminer le nombre de transistors nécessaire au
sein de l’étage de sortie afin d’avoir la puissance de sortie voulue et le nombre d’étages
qu’il faut pour respecter les spécifications requises au niveau du gain.

Le tableau 3.1 rappelle les principales spécifications exigées lors de la conception de


l’amplificateur de puissance sur la bande de fréquence 13.75 à 14.5 GHz.
Le but de cette nouvelle conception est de réaliser un amplificateur assurant les
performances demandées dans le cahier des charges tout en diminuant son encombrement.
Grâce à l’utilisation de la cellule cascode intégrée en remplacement du transistor à
topologie parallèle, la surface du circuit pourra être réduite. Ceci aura pour conséquence
d’avoir une densité de puissance surfacique plus grande, c’est un atout non négligeable
dans le domaine des télécommunications VSAT. De plus, l’utilisation de cette cellule de

Cellules de puissance MMIC pour l’amplification bande Ku Page 133


Chapitre 3 : Conception et caractérisation d’un amplificateur de puissance à cellules
cascodes intégrées pour la bande Ku
puissance permet d’élargir la bande de fréquence par rapport à l’utilisation d’un transistor
à TP.
HPA Performances
PHEMT GaAs requises
Gain linéaire 24 dB
Pout @
33.5 dBm
Pin=10 dBm
Point d’interception
40 dBm
d’ordre 3 (IP3)
Stabilité inconditionnelle
Courant de
15 mA
grille max
PAE @
25 %
Pin=10 dBm

Table 3.1 – Spécifications de l’amplificateur à réaliser.

3.2.1 Détermination du nombre de transistors de l’étage de


sortie
Le nombre de transistors ou de cellules de puissance mis en parallèle au sein de l’étage
de sortie détermine la puissance totale que va fournir l’amplificateur. Dans la table 3.2
nous rappelons la puissance de sortie saturée (c’est à dire pour une puissance d’entrée Pin
de 21 dBm) délivrée par une cellule cascode intégrée dans la bande de fréquence 12-16
GHz.
Fréquence
12 13 14 15 16
(GHz)
Pout
32.5 32.2 32 31.8 31.5
(dBm)

Table 3.2 – Puissance de sortie de la cellule cascode intégrée entre 12 et 16 GHz @


Pin=21dBm.

Afin de déterminer le nombre de cellules cascodes utilisées au sein du dernier étage


de l’amplificateur, nous nous plaçons dans le pire cas, c’est à dire à la fréquence la plus
haute de la bande étudiée, soit 16 GHz. C’est à cette fréquence que la puissance délivrée
par le dispositif cascode est la plus faible, soit 31.5 dBm. Selon les spécifications requises,
33.5 dBm de Pout est attendue en sortie de l’amplificateur de puissance.

Considérons deux topologies cascodes en parallèle, nous obtenons alors P out =


31.5dBm + 3dB(2cellules) = 34.5dBm de puissance de sortie. Les pertes du combineur
peuvent varier selon la bande de fréquence étudiée et la technologie utilisée. Dans notre cas
elles sont estimées à 0.5 dB. La puissance de sortie intégrant les pertes est alors Pout=34

Cellules de puissance MMIC pour l’amplification bande Ku Page 134


Chapitre 3 : Conception et caractérisation d’un amplificateur de puissance à cellules
cascodes intégrées pour la bande Ku
dBm, ce qui laisse une marge assez faible, de 0.5 dB, pour parer à d’autres pertes qui
pourraient s’ajouter lors de la conception.

Comme le nombre de cellules de puissance fonctionne par paire afin d’assurer une
recombinaison symétrique des signaux en sortie, il faudrait alors quatre dispositifs
cascodes en parallèle afin de pouvoir assurer, de façon certaine, les 33.5 dBm de puissance
de sortie exigée. Ceci conduirait à une puissance de sortie équivalente à :

P out = 31.5dBm + 6dB(4cellules) − 1dB(pertes − combineur) = 36.5dBm (3.1)

En prenant quatre cellules cascodes en parallèle sur le dernier étage, l’amplificateur


atteindrait une puissance de sortie de 36.5 dBm. Cette fois-ci la marge par rapport aux
spécifications demandées serait de 3 dB. Or, le critère principal à respecter lors de cette
conception est de minimiser au maximum la surface de l’amplificateur. De plus, les calculs
effectués ont été réalisés en bord de bande haute, c’est à dire à la fréquence où la puissance
de sortie est la plus faible. Ce qui laisse penser qu’en milieu de bande et en particulier
pour des fréquences entre 13.75 et 14.5 GHz, il y aura une puissance de sortie plus élevée.
L’étage de sortie restera alors constitué de deux cellules cascodes en parallèle. Nous nous
contenterons d’une marge plus faible.

3.2.2 Détermination du nombre d’étages


Le gain de l’amplificateur est caractérisé par son nombre d’étages. Dans un premier
temps, le travail consiste à déterminer quel type de cellules de puissance (transistor ou
cascode) nous allons utiliser et le nombre d’étages qui vont composer l’amplificateur.
Comme le but de cette nouvelle conception est d’avoir un circuit le plus compact possible,
nous imposons le fait qu’il sera constitué de deux étages. Il faut alors déterminer si
l’utilisation d’un transistor à topologie parallèle est suffisante afin de réaliser le premier
étage ou si nous optons là aussi pour une structure cascode intégrée.

Ainsi, deux conditions doivent être remplies :


- Le dispositif choisi doit avoir un gain suffisamment important afin que le gain total
de l’amplificateur respecte celui exigé dans les spécifications, soit 24 dB.
- Il doit fournir assez de puissance pour que le dernier étage puisse atteindre les 33.5
dBm de puissance de sortie exigée. En effet, les spécifications requises en puissance sont
données pour une puissance d’entrée de l’amplificateur égale à 10 dBm. Il faut alors que
le dispositif inséré au sein du premier étage ait, pour une puissance d’entrée de 10 dBm,
une puissance de sortie qui permet aux cascodes intégrés du dernier étage d’atteindre les

Cellules de puissance MMIC pour l’amplification bande Ku Page 135


Chapitre 3 : Conception et caractérisation d’un amplificateur de puissance à cellules
cascodes intégrées pour la bande Ku
33.5 dBm demandées. Dans le paragraphe précédent, nous avons vu que cette condition
est respectée si la cellule cascode de l’étage de sortie possède une puissance d’entrée de
21 dBm. Il faut alors que le dispositif ajouté sur le premier étage possède une puissance
de sortie de 21 dBm pour une puissance d’entrée de 10 dBm.
Après des simulations load pull effectuées sur plusieurs transistors de développements
de grille différents et sur la cellule cascode intégrée, nous décidons d’utiliser une topologie
cascode de même développement de grille que celle utilisée pour l’étage de sortie.

Comme pour la détermination de la puissance totale de sortie de l’amplificateur, nous


nous plaçons dans le cas le plus défavorable, là où le gain en puissance est le plus faible.
La table 3.3 récapitule la démarche d’obtention du gain de l’amplificateur. La fréquence
d’étude est 16 GHz, puisque c’est à cette fréquence qu’on a le gain le plus faible. Le gain
linéaire maximal de la cellule cascode intégrée est de 13.5 dB, cette valeur est multipliée
par 2 puisque deux étages sont considérés. Ce qui donne un gain linéaire de 27 dB. On
soustrait à ce gain les différentes pertes dues aux combineurs d’entrée et de sortie ainsi
qu’à l’inter-étage. On en déduit alors un gain linéaire total de l’amplificateur de 22.5 dB,
valeur inférieure à la spécification limite du cahier des charges.

Gain Max Pertes Pertes Gain


2 Pertes
Load Pull à étages d’insertions inter-étages combineur linéaire
16 GHz en entrée de sortie total
13.5 dB 27 dB 2 dB 2 dB 0.5 dB 22.5 dB

Table 3.3 – Estimation du bilan des pertes du gain entre 12 à 16 GHz.

Pour augmenter les performances en gain à 16 GHz, il faudrait ajouter un troisième


étage. Or, rappelons que le but de cette nouvelle conception d’amplificateur est de
diminuer au maximum sa surface. L’essentiel étant d’avoir un amplificateur compact,
fonctionnel et mesurable il sera alors composé de deux étages. C’est pourquoi il présentera
un gain plus faible que celui exigé par le cahier des charges.

La figure 3.1 présente le schéma de principe du circuit qui va être conçu.

T1

T1
Combineur
2x12x100 µm de sortie
Entrée Inter-étage
50 Ω
T2
50 Ω
2x12x100 µm

2x12x100 µm

Figure 3.1 – Schéma de principe du montage amplificateur cascode.

Cellules de puissance MMIC pour l’amplification bande Ku Page 136


Chapitre 3 : Conception et caractérisation d’un amplificateur de puissance à cellules
cascodes intégrées pour la bande Ku
3.3 Méthodologie de conception de l’amplificateur
Dans cette partie, nous allons décrire les différentes étapes de la conception d’un
amplificateur bande Ku réalisé à partir des nouvelles cellules de puissance cascodes dont
la conception et la validation du modèle ont été démontrées dans le chapitre précédent.
Nous rappelons que ces cellules cascodes intégrées ont été réalisées sur substrat GaAs,
avec la technologie PPH25X d’UMS.

3.3.1 Simulations load pull de la cellule cascode intégrée


Le principe d’une simulation load pull est de faire varier les impédances d’entrée et
de sortie du dispositif afin d’atteindre les performances électriques souhaitées, ces zones
d’impédances étant balayées sur l’abaque de Smith. Dans notre cas, seule une variation des
impédances de sortie à la fréquence fondamentale f0 est réalisée afin d’avoir un maximum
de PAE. Les impédances de charge des fréquences harmoniques sont fixées sur 50 Ω, tout
comme l’impédance de source. La figure 3.2 présente les impédances de charges pour un
fonctionnement optimal en PAE de la cellule cascode ≪ intégrée ≫ de développement de
grille 2x12x100 µm en fonction de la fréquence.
18

16

14
Re (Zl)

12

10

6
18 GHz 10 GHz
10 11 12 13 14 15 16 17 18
Gamma_Zl

Frequence (GHz)

26
25
24
23
Im (Zl)

22
21
20 Frequence (10.000 to 18.000)
19
18
17
10 11 12 13 14 15 16 17 18
Frequence (GHz)

Figure 3.2 – Simulation load pull de la cellule cascode intégrée 2x12x100 µm.

La partie réelle de l’impédance de charge varie de 14 à 8 Ω pour la bande de fréquence


12 à 16 GHz. Il va alors falloir concevoir un combineur de sortie permettant de transformer
la charge 50 Ω sur chaque impédance de charge (en partie réelle et imaginaire) pour
chacune des fréquences étudiées.

Cellules de puissance MMIC pour l’amplification bande Ku Page 137


Chapitre 3 : Conception et caractérisation d’un amplificateur de puissance à cellules
cascodes intégrées pour la bande Ku
3.3.2 Conception du combineur de sortie
3.3.2.1 Topologie du combineur de sortie

La réalisation du combineur de sortie est une étape importante de la conception de


l’amplificateur. Son rôle est de transformer la charge 50 Ω sur les impédances de charge
optimales des cellules cascode pour chaque fréquence de la bande étudiée. Afin d’avoir un
circuit le plus compact possible, nous imposons la distance entre les deux cellules cascodes
de l’étage de sortie. Elle doit être la plus courte possible afin de minimiser la dimension
≪ y ≫ de l’amplificateur. La figure 3.3 présente la topologie du combineur de sortie réalisé.

Polarisation Vdd1

Cascode 1
Capacité
de liaison

OUT

Cascode 2
Réseau
Pad RF
capacitif
d’adaptation

Polarisation Vdd2

Figure 3.3 – Topologie du combineur de sortie.

Ce combineur comprend les accès de sortie de chacune des deux cellules cascodes de
l’étage de sortie, leur polarisation de drain ainsi que l’accès RF de sortie du circuit. La
polarisation de drain s’effectue de part et d’autre du combineur pour deux raisons. Tout
d’abord, chacune des deux polarisations de drain fournit le courant de drain Ids d’une
cellule cascode intégrée, ce qui permet d’avoir des largeurs de lignes plus petites. En
effet, si une seule polarisation de drain était présente, elle devrait fournir le courant des
deux topologies cascodes, soit la somme des courants de chacune des cellules. Ids étant
multiplié par deux, des lignes de transmission plus larges devraient être utilisées, d’où
une structure moins compacte. Mais la principale raison de cette double polarisation de
drain est qu’elle permet d’éviter tout problème de dissymétrie lors de la polarisation des
cascodes. En effet, cela pourrait nuire au bon fonctionnement du système en entrainant
une dégradation des performances électriques.

Le combineur dispose d’un seul réseau capacitif d’adaptation et est principalement

Cellules de puissance MMIC pour l’amplification bande Ku Page 138


Chapitre 3 : Conception et caractérisation d’un amplificateur de puissance à cellules
cascodes intégrées pour la bande Ku
constitué de lignes. Ceci s’explique par le fait que la transformation d’impédance est certes
importante mais les impédances à transformer ne sont pas dépendantes fréquentiellement
l’une de l’autre. Il est également composé d’une capacité dite ≪ de liaison ≫ qui permet
d’éviter la fuite du courant DC vers l’extérieur. Les deux capacités présentes dans ce
dessin sont très proches l’une de l’autre, de plus, le combineur est assez compact, c’est
pourquoi toutes les lignes et les dispositifs passifs seront simulés avec ADS-Momentum
afin de prendre en compte tous les couplages éventuels et les effets parasites des capacités.

L’optimisation du combineur de sortie est très importante puisque les performances


en puissance et la PAE du circuit lui sont directement liées.

3.3.2.2 Optimisation du combineur de sortie

L’optimisation du réseau d’adaptation en sortie s’effectue selon le schéma présenté


figure 3.4. Le combineur est chargé sur 50 Ω en sortie. On se place dans le cas d’une
adaptation en puissance, les cellules cascodes sont alors remplacées par le conjugué de
leur impédance de charge optimale qu’elle devrait présenter. Ceci est effectué pour chaque
fréquence de la bande 10-18 GHz. La charge en entrée du combineur est donc le conjugué
de l’impédance de charge optimale de la cellule cascode intégrée divisé par deux puisque
les deux voies de sortie sont reliées entre elles. L’optimisation s’effectue sur une bande de
fréquence élargie par rapport à la bande d’étude afin d’avoir une marge d’erreur lors de
la réalisation du combineur.

Zload*
Combineur
de sortie
Zload * Zload*
50 Ω
2

Figure 3.4 – Principe d’optimisation du combineur de sortie.

Cette optimisation est réalisée à partir de simulations de paramètres [S]. Le but étant
d’adapter l’entrée et la sortie afin d’obtenir de faibles pertes de transmission (S21 proche
de 0dB) en fonction de la fréquence et un faible coefficient de réflexion à l’entrée (S11 <
−10dB). La figure 3.5 montre les résultats obtenus après optimisation de la structure.
Les résultats sont satisfaisants puisque les pertes en transmission sont inférieures à 0.5 dB
entre 12 et 16 GHz, et les coefficients de réflexion en entrée et en sortie sont inférieurs à -10
dB. Les pertes obtenues dépendent de la technologie des transistors utilisés et également
de la largeur de la bande de fréquence d’étude. En bande étroite, des pertes de l’ordre

Cellules de puissance MMIC pour l’amplification bande Ku Page 139


Chapitre 3 : Conception et caractérisation d’un amplificateur de puissance à cellules
cascodes intégrées pour la bande Ku
de 0.2 dB peuvent être atteintes avec la technologie PPH25X. Plus la bande de fréquence
d’étude est large, plus il est difficile d’atteindre des faibles pertes de transmission, il faut
alors faire des compromis et homogénéiser les pertes sur toute la bande.

0.0 0
-0.5
-10

S11 et S22 (dB)


-1.0
S22
S21 (dB)

-1.5 -20
-2.0
-2.5 -30
-3.0
S11 -40
-3.5
-4.0 -50
10 11 12 13 14 15 16 17 18
Frequence (GHz)

Figure 3.5 – Paramètres [S] du combineur de sortie sur la bande de fréquence 10-18 GHz.

3.3.2.3 Vérification de l’optimisation du combineur en fort signal

La simulation de paramètres [S] possède un inconvénient majeur qui est que l’on ne
peut pas analyser les impédances de charges vues par chacune des deux cellules cascodes
afin de vérifier que l’adaptation en sortie est correcte. De plus, avec une simulation fort
signal, les pertes en puissance du combineur vont pouvoir être calculées. La démarche
d’analyse est présentée figure 3.6. Le combineur est chargé sur 50 Ω en sortie et connecté
aux deux cellules cascodes en entrée. Ces dernières étant connectées à leur entrée par
leur impédance de source divisée par deux puisque les entrées des deux cascodes sont
combinées.
Vdd

Cellule cascode n°1

Zl1
Combineur
de sortie Port 2
50 Ω
Port 1
Zin
2
Zl2
Vg1
Cellule cascode n°2

Figure 3.6 – Principe de vérification des charges Zl .

Cellules de puissance MMIC pour l’amplification bande Ku Page 140


Chapitre 3 : Conception et caractérisation d’un amplificateur de puissance à cellules
cascodes intégrées pour la bande Ku
A l’entrée et à la sortie du réseau d’adaptation de sortie, des sondes de tension et de
courant sont ajoutées afin de calculer les impédance de charge de chacune des cellules
de puissance et les puissances de sortie du dispositif avant et après le combineur. Les
impédances de charges vues par chacune des cellules cascodes (Zl1 et Zl2 ) pour chaque
fréquence d’étude sont comparées à la valeur moyenne de l’impédance de charge optimale
obtenue lors des simulations load pull (figure 3.7). L’adaptation en sortie est correcte
puisque les charges vues en sortie par les cascodes correspondent à leurs charges optimales.
Le combineur étant un système passif il n’y a pas de variation des impédances de charge
en fonction de la puissance d’entrée.
Gamma_Zl_BN

RFfreq (12.000 to 16.000)


Figure 3.7 – Impédances de sortie de chacune des cellules cascodes sur la bande de
fréquence 12-16 GHz (trait continu). Comparaison avec l’impédance de charge optimale
moyenne d’une cellule cascode sur cette même bande de fréquence (point).

Une vérification supplémentaire est réalisée grâce au calcul des pertes en puissance
du combineur pour une bande de fréquence de 12 à 16 GHz (figure 3.8). Pour les mêmes
raisons évoquées lors de l’étude des impédances de charges, les pertes du combineur sont
invariantes en fonction de la puissance d’entrée. Les résultats obtenus sont satisfaisants
puisque sur toute la bande de fréquence les pertes d’adaptation en sortie sont inférieures à
0.5 dB, ce qui correspond à l’estimation de départ, et les pertes en puissance du combineur
ne varient pas en fonction de la puissance d’entrée.
Une attention particulière doit être apportée aux impédances d’entrée et de sortie des
dispositifs actifs. En effet, pour assurer la stabilité du système, les parties réelles de ces
charges doivent être positives.

Cellules de puissance MMIC pour l’amplification bande Ku Page 141


Chapitre 3 : Conception et caractérisation d’un amplificateur de puissance à cellules
cascodes intégrées pour la bande Ku
0.0

Pertes_comb (dB)
-0.2

-0.4

-0.6

-0.8

-1.0
12.0 12.5 13.0 13.5 14.0 14.5 15.0 15.5 16.0
Frequence (GHz)

Figure 3.8 – Pertes en puissance du combineur de sortie de 12 à 16 GHz.

3.3.3 Conception de l’inter-étage


Le réseau d’adaptation inter-étage doit transformer l’impédance d’entrée des cellules
de puissance du dernier étage sur l’impédance de sortie de la cellule de puissance du
premier étage et ceci pour chaque fréquence de la bande étudiée. A 12 GHz par exemple,
l’impédance d’entrée d’une cellule cascode est Zin = 3.7 + j4.4 et son impédance de
sortie est Zload = 13.7 + j23.4. Cette opération est délicate, tout d’abord à cause de la
transformation d’impédance importante à réaliser, et surtout du fait que contrairement
aux réseaux d’adaptation entrée-sortie, ces deux impédances sont fréquentiellement
dépendantes. La topologie de l’inter-étage est alors plus complexe et nécessite plus de
réseaux d’adaptation en Té (ligne-capacité-ligne) que le combineur de sortie.

L’architecture utilisée lors de cette conception est présentée figure 3.9. On distingue
trois réseaux capacitifs d’adaptation, alors qu’un seul était présent pour le combineur de
sortie. Une capacité de liaison est également présente afin que la polarisation de drain
du premier étage n’arrive pas directement sur les grilles des cellules cascodes du dernier
étage ce qui les détruiraient. Des filtres (résistance et capacité en parallèles) sont également
présents sur les grilles des cascodes du second étage. Leur utilité sera expliquée dans le
paragraphe sur l’étude de la stabilité de l’amplificateur. En plus de contenir les accès de
sortie du dispositif cascode du premier étage et ceux d’entrée du dernier étage, l’inter-
étage est également composé des accès de polarisation des grilles du dernier étage et du
drain du premier étage. Les lignes de drain sont plus larges que les lignes de grille afin de
laisser passer plus de courant.

Le principe d’optimisation est le même que pour la combineur de sortie (figure 3.10).
Le combineur de sortie est chargé sur 50 Ω et l’inter-étage est chargé sur les conjugués
des impédances de charges optimales de la cellule cascode intégrée du premier étage et
ceci pour chacune des fréquences de la bande d’étude.

Cellules de puissance MMIC pour l’amplification bande Ku Page 142


Chapitre 3 : Conception et caractérisation d’un amplificateur de puissance à cellules
cascodes intégrées pour la bande Ku
Polarisation Vg1 de la
cellule cascode 1 de l’étage 2

Réseau capacitif
d’adaptation

Cascode 1
Réseau de étage 2
Cascode stabilisation
étage 1
Capacité de
liaison

Réseau de
stabilisation
Cascode 2
étage 2

Polarisation Vg1 de la
cellule cascode 2 de l’étage 2
Polarisation Vdd de la
cellule cascode de l’étage 1

Figure 3.9 – Topologie du réseau d’adaptation inter-étage.


Vdd

Cellule cascode n°1

Zin1 Zl1
Combineur
de sortie Port 2
Inter-étage
50 Ω
Port 1
Zload*

Zl2
Zin2
Cellule cascode n°2

Figure 3.10 – Principe d’optimisation de l’inter-étage.

Tout d’abord une optimisation réalisée grâce à la simulation de paramètres [S] est
effectuée afin d’obtenir un coefficient de réflexion en entrée et sortie faible (de l’ordre de
-15 dB) et un coefficient de transmission S21 le plus plat possible.
Une fois cette optimisation réalisée, une optimisation non linéaire est effectuée.
L’impédance Zload∗ est alors remplacée par le dispositif cascode, fermé en entrée par son
impédance d’entrée optimale Zin. Toutes les performances électriques (gain, puissance de
sortie et PAE) sont vérifiées pour chaque étage, sur toute la bande de fréquence étudiée
pour une variation de puissance d’entrée allant de -10 à 15 dBm. De plus, les impédances
d’entrée et de sortie de chaque dispositif cascode du circuit sont comparées aux impédances

Cellules de puissance MMIC pour l’amplification bande Ku Page 143


Chapitre 3 : Conception et caractérisation d’un amplificateur de puissance à cellules
cascodes intégrées pour la bande Ku
optimales obtenues lors des simulations load pull, afin de vérifier l’adaptation entrée-
sortie de chaque cellule. Une évolution des impédances en fonction de la fréquence et de
la puissance d’entrée est également étudiée afin de vérifier qu’il n’y a pas d’oscillation
(voir le paragraphe sur la stabilité). Une nouvelle optimisation sur les caractéristiques en
puissance ou sur les impédances d’entrée-sortie peut être réalisée si les caractéristiques
obtenues ne sont pas optimales.
Afin de caractériser ce réseau d’adaptation inter-étage, un calcul de ses pertes en
puissance a été réalisé. Les résultats sont présentés figure 3.11. Les résultats obtenus sont
satisfaisants puisqu’elles varient de 1.5 dB à 2.5 dB alors que les pertes estimées étaient de
2dB. En général pour les fréquences en fin de bande, les pertes sont inférieures à celles en
début de bande afin de compenser la décroissance naturelle du gain lorsque la fréquence
augmente. Nous pouvons observer que ce n’est pas le cas pour notre inter-étage. Cela
signifie que le gain de l’amplificateur ne serait pas plat sur toute la bande de fréquence,
nous pourrions alors avoir un gain plus faible en fin de bande qu’en début de bande. Les
délais de lancement en fabrication ont contraint le temps consacré à la conception. Une
reprise de conception permettrait certainement d’améliorer les réseaux d’adaptation.

0.0
-0.5
Pertes_inter (dB)

-1.0
-1.5
-2.0
-2.5
-3.0
-3.5
-4.0
12.0 12.5 13.0 13.5 14.0 14.5 15.0 15.5 16.0
Frequence(GHz)

Figure 3.11 – Pertes d’adaptation inter-étage en fonction de la fréquence (12-16GHz) et


de la puissance d’entrée (trait plein : bas niveau, trait pointillé : fonction de Pin).

La conception de l’inter-étage est importante car c’est elle qui va imposer la planéité
du gain sur la bande de fréquence voulue.

3.3.4 Conception du combineur d’entrée


Le combineur d’entrée permet de transformer 50 Ω en impédance d’entrée de la cellule
cascode qui est de l’ordre de 3 Ω. Le rapport de transformation est important mais il
ne varie quasiment pas en fonction de la fréquence. La figure 3.12 présente l’architecture
retenue pour ce réseau d’adaptation. Tout comme le réseau d’adaptation inter-étage il
nécessite de nombreux réseaux capacitifs d’adaptation. De plus, un filtre RC est ajouté

Cellules de puissance MMIC pour l’amplification bande Ku Page 144


Chapitre 3 : Conception et caractérisation d’un amplificateur de puissance à cellules
cascodes intégrées pour la bande Ku
sur la grille de la cellule cascode afin de supprimer les oscillations à f2O . Une inductance
est présente afin de diminuer les longueurs de lignes utilisées et d’avoir un design plus
compact.

Polarisation Vg1

Cascode
étage 1
Réseaux d’adaptation
capacitif

Réseau de
stabilisation

IN

Capacité de liaison

Pad RF

Figure 3.12 – Topologie du combineur d’entrée.

L’optimisation du réseau d’adaptation en entrée peut être réalisée en totalité grâce


aux résultats de simulation des paramètres [S]. Le but étant d’avoir un gain le plus élevé
possible, d’améliorer sa forme sur toute la bande de fréquence d’étude et surtout de
minimiser les pertes du coefficient de réflexion en entrée du dispositif. Son optimisation
est réalisée une fois que l’architecture de l’inter-étage et du combineur de sortie est figée.
Les performances électriques sont vérifiées ainsi que toutes les impédances d’entrée et de
sortie de chaque cellule cascode, pour chaque étage, pour toutes les fréquences étudiées et
pour une variation de la puissance d’entrée. La figure 3.13 présente les pertes en puissance
du combineur d’entrée, elles sont de l’ordre de celles qui avaient été estimées au début de
la conception (2dB). Elles sont minimisées pour les hautes fréquences de la bande d’étude.

La conception de l’amplificateur se voulant la plus compacte possible, les trois réseaux


d’adaptation entrée-sortie et inter-étage possèdent des lignes et des éléments passifs
proches les uns des autres. C’est pourquoi tous les dispositifs passifs tels que les lignes
microrubans, les capacités, les résistances et les inductances ont été simulées avec le
logiciel ADS-Momentum. Les effets de couplage seront alors pris en compte afin d’avoir
un ≪ design ≫ le plus proche possible de la réalité.

Cellules de puissance MMIC pour l’amplification bande Ku Page 145


Chapitre 3 : Conception et caractérisation d’un amplificateur de puissance à cellules
cascodes intégrées pour la bande Ku
0
-1

Pertes_entree (dB)
-2
-3
-4
-5
-6
-7
12.0 12.5 13.0 13.5 14.0 14.5 15.0 15.5 16.0
Frequence (GHz)

Figure 3.13 – Pertes en puissance du réseau d’adaptation en entrée en fonction de la


fréquence (12-16 GHz) et de la puissance d’entrée Pin (trait plein : bas niveau, traits
pointillés : en fonction de Pin).

Le dessin de l’amplificateur est alors achevé, il ne reste plus qu’à ajouter les circuits
de polarisation ainsi que les plots permettant la polarisation sous pointes. La figure 3.14
présente le dessin ( ≪ layout ≫ ) du circuit global que l’on appellera dans la suite du
manuscrit ≪ amplificateur cascode ≫. La surface de ce circuit (3.84 mm2 ) a été diminué
de 40 % par rapport à l’amplificateur initial STARK (6.13 mm2 ).

3280 µm

STARK

1870 µm

1460 µm

CASCODE

2630 µm

Figure 3.14 – Dessin global de l’amplificateur.

Cellules de puissance MMIC pour l’amplification bande Ku Page 146


Chapitre 3 : Conception et caractérisation d’un amplificateur de puissance à cellules
cascodes intégrées pour la bande Ku
3.3.5 Points importants de la conception
Afin de vérifier chaque étape de la conception, il est important de regarder les
impédances d’entrée-sortie de chaque cellule cascode pour chaque étage, leur cycle de
charge ainsi que leurs performances électriques en entrée et en sortie.
Dans cette partie, les résultats obtenus seront montrés pour une des deux cellules de
puissance de l’étage de sortie. En effet, l’amplificateur étant presque symétrique, les deux
cellules possèdent alors des performances en puissance identiques.

3.3.5.1 Impédances d’entrée et de sortie

A chaque conception d’un réseau d’adaptation, entrée, sortie ou inter-étage, les


impédances d’entrée et de sortie de chacune des cellules cascode intégrées doivent être
analysées en fonction de la fréquence et en fonction de la puissance d’entrée. Cette
analyse permet d’avoir une première approche de la stabilité de l’amplificateur. En effet,
les impédances doivent être à partie réelle positive et ne doivent pas beaucoup varier
avec la puissance d’entrée. Si un saut de variation est observée à une fréquence alors ceci
signifie qu’il y a un risque d’oscillation. Ce type d’oscillation apparait lorsque l’on a un
phénomène de rétro-action important dans les transistors.

La figure 3.15 et la figure 3.16 présentent respectivement les parties réelles et


imaginaires des impédances d’entrée et de sortie de la cellule cascode de l’étage 1 et
d’une des deux cellules cascodes de l’étage 2 en fonction de la fréquence d’étude pour
une variation de la puissance d’entrée de -10 à 15 dBm. Nous pouvons remarquer que
les impédances d’entrée et de sortie de chaque étage sont à partie réelle positive et
qu’elles varient peu avec la puissance d’entrée. Cette étude est une étape nécessaire à une
première approche de la détection d’une oscillation mais n’est pas une étape suffisante
pour confirmer la stabilité de l’amplificateur. C’est pourquoi une étude détaillée de la
stabilité sera réalisée dans un paragraphe suivant.

Cellules de puissance MMIC pour l’amplification bande Ku Page 147


Chapitre 3 : Conception et caractérisation d’un amplificateur de puissance à cellules
cascodes intégrées pour la bande Ku

Etage 1 Etage 2
4.0 3.2
RFfreq=14.000
RFfreq=16.000
RFfreq=13.500
3.0 RFfreq=14.500
RFfreq=15.500
RFfreq=15.000
RFfreq=13.000
3.5
real(Zin11) (Ω)

real(Zin21) (Ω)
2.8 RFfreq=12.500

3.0 RFfreq=16.000 2.6


2.5 RFfreq=14.000
RFfreq=14.500 2.4 RFfreq=12.000
RFfreq=15.500
RFfreq=13.500
RFfreq=15.000
2.2
2.0
RFfreq=13.000 2.0
1.5 1.8
RFfreq=12.500
RFfreq=12.000
1.0 1.6
-10 -5 0 5 10 15 -10 -5 0 5 10 15
Pin (dBm) Pin (dBm)

-1.0 -2
-1.5
imag(Zin_11) (Ω)

-3

imag(Zin21) (Ω)
-2.0
RFf req=16.000 -4
-2.5 RFf req=15.500
RFf req=13.500
RFf
RFf req=14.000
req=15.000 -5
-3.0 RFf req=14.500
RFf req=13.000

-3.5 -6 RFfreq=12.000
RFfreq=16.000

-4.0 RFf req=12.500 -7 RFfreq=12.500


RFfreq=15.500
RFfreq=15.000
RFfreq=14.500
RFfreq=14.000
-4.5 RFf req=12.000
-8
RFfreq=13.000
RFfreq=13.500

-10 -5 0 5 10 15 -10 -5 0 5 10 15
Pin (dBm) Pin (dBm)

Figure 3.15 – Parties réelles et imaginaires des impédances d’entrée des cellules cascodes
intégrées de chaque étage, à toutes les fréquences (12-16 GHz) et en fonction de la
puissance d’entrée Pin.

Etage 1 Etage 2
10 RFfreq=14.500 13
RFfreq=15.000
RFfreq=15.500
RFfreq=14.500
RFfreq=16.000
9 RFfreq=15.000
12
RFfreq=14.000
real(Zout11) (Ω)

real(Zout21) (Ω)

RFfreq=13.500
8 RFfreq=14.000 RFfreq=13.000
11
7 RFfreq=15.500 RFfreq=12.500
10
6
RFfreq=16.000
RFfreq=13.500 RFfreq=12.000
9
5
4 RFfreq=13.000 8
RFfreq=12.500
3 RFfreq=12.000 7
-10 -5 0 5 10 15 -10 -5 0 5 10 15
Pin (dBm) Pin (dBm)

28 24.0
imag(Zout21) (Ω)

26 23.5
imag(Zout11) (Ω)

RFfreq=14.000
RFfreq=16.000
24 RFfreq=13.500
RFfreq=14.500
RFfreq=16.000 23.0 RFfreq=15.500
RFfreq=13.000 RFfreq=14.000
RFfreq=13.500
RFfreq=15.000
22 RFfreq=14.500
RFfreq=13.000
RFfreq=15.500
RFfreq=15.000
RFfreq=12.500
22.5
RFfreq=12.500
20
RFfreq=12.000 RFfreq=12.000
22.0
18

16 21.5
-10 -5 0 5 10 15 -10 -5 0 5 10 15
Pin (dBm) Pin (dBm)

Figure 3.16 – Parties réelles et imaginaires des impédances de sortie des cellules cascodes
intégrées de chaque étage, à toutes les fréquences (12-16 GHz) et en fonction de la
puissance d’entrée Pin.

Cellules de puissance MMIC pour l’amplification bande Ku Page 148


Chapitre 3 : Conception et caractérisation d’un amplificateur de puissance à cellules
cascodes intégrées pour la bande Ku
3.3.5.2 Cycles de charge

Les quatre graphiques de la figure 3.17 présentent les cycles de charge de chacun
des transistors constituant la cellule cascode et ceci pour chacun des deux étages. Deux
observations découlent de cette étude. Tout d’abord si nous comparons les cycles par
rapport à l’étage dans lequel se situe le dispositif cascode. On remarque que les cycles
du premier étage n’ont pas une excursion sur tout le réseau I(V). En effet, le premier
étage permet d’avoir un gain plat contrairement à l’étage de sortie qui lui est optimisé
en puissance. Maintenant nous comparons les cycles de charge de chacun des transistors
composant la cellule de puissance. Comme lors de l’étude de la cellule cascode, les cycles
du transistor SC sont beaucoup plus ouverts que ceux du transistor GC. Cela signifie que
les transistors GC sont mieux adaptés que les transistors SC. Or, nous avons observé dans
le chapitre précédent, que la désadaptation du transistor SC entraine une dégradation de
la PAE de la cellule cascode par rapport à un transistor à topologie parallèle de même
développement de grille. Ce qui laisse penser que la PAE de l’amplificateur sera plus
modeste que celle de l’amplificateur STARK réalisé initialement.

Etage 1
0.12 0.12
Transistor SC Transistor GC
0.10 0.10

0.08 0.08
Ids (A)

Ids (A)

0.06 0.06

0.04 0.04

0.02 0.02

0.00 0.00
0 2 4 6 8 10 12 14 16 18 20 0 2 4 6 8 10 12 14 16 18 20
Vds (V) Vds (V)

Etage 2
0.12 0.12
Transistor
Etage SC
2 : 1ers transistors EtageTransistor GC
2 : 2nds transistors
0.10 0.10
0.08 0.08
Ids (A)

Ids (A)

0.06 0.06
0.04 0.04
0.02 0.02
0.00 0.00
0 2 4 6 8 10 12 14 16 18 20 0 2 4 6 8 10 12 14 16 18 20
Vds (V) Vds (V)

Figure 3.17 – Cycles de charge de chaque étage en fonction de la fréquence pour une
puissance d’entrée Pin=10 dBm.

Cellules de puissance MMIC pour l’amplification bande Ku Page 149


Chapitre 3 : Conception et caractérisation d’un amplificateur de puissance à cellules
cascodes intégrées pour la bande Ku
3.3.5.3 Performances électriques de chaque étage

Une vérification des performances électriques de chaque cellule cascode de


l’amplificateur est réalisée. En effet, comme la bande de fréquence est assez large (12-
16GHz), les cellules cascodes peuvent être chargées par des impédances très différentes
et dont certaines peuvent être éloignées de l’impédance optimale. La figure 3.18 montre
le bilan de puissance de chaque étage. La puissance dissipée des cellules cascodes varie
peu entre les deux étages (2.5 W pour le premier étage et 3 W pour chacun des cascodes
du second étage), elle sera plus importante pour le dernier étage en fort niveau. Or, dans
le deuxième chapitre, nous avons calculé la résistance thermique d’une cellule cascode,
Rth = 27˚C/W . Nous pouvons alors déduire qu’une puissance dissipée de 3W correspond
à une élévation de température de 80 ˚C par rapport à la température de socle.

Etage 1 Etage 2

1.0 2.0
1.8
0.8 1.6
1.4
Pout11 (W)

Pout21 (W)

0.6 1.2
1.0
0.4 0.8
0.6
0.2 0.4
0.2
0.0 0.0
-10 -5 0 5 10 15 -10 -5 0 5 10 15
Pin (dBm) Pin (dBm)

18 20

18
16
16
Gain11 (dB)

Gain21 (dB)

14
14
12

12 10
8
10 6
-10 -5 0 5 10 15 -10 -5 0 5 10 15
Pin (dBm) Pin (dBm)

2.8 3.4
3.2
2.6
3.0
Pdiss11 (W)

Pdiss21 (W)

2.4 2.8
2.6
2.2 2.4
2.2
2.0
2.0
1.8 1.8
-10 -5 0 5 10 15 -10 -5 0 5 10 15
Pin (dBm) Pin (dBm)

Figure 3.18 – Simulation des performances en puissance (puissance de sortie, gain en


puissance et puissance dissipée) des deux cellules cascodes intégrées appartenant chacune
à l’étage 1 et à l’étage 2 en fonction de Pin, de 12 à 16 GHz par pas de 0.5 GHz.

Cellules de puissance MMIC pour l’amplification bande Ku Page 150


Chapitre 3 : Conception et caractérisation d’un amplificateur de puissance à cellules
cascodes intégrées pour la bande Ku
3.3.6 Stabilité de l’amplificateur cascode
3.3.6.1 Facteur de Rollet et cercles de stabilité

Tout d’abord, la figure 3.19 présente le facteur de Rollet et le déterminant ∆ de


la matrice des paramètres [S]. Tout comme pour la cellule cascode intégrée, l’analyse
est réalisée sur une large bande de fréquence (0.5 à 30 GHz). K est supérieur à 1 et
|∆| < 1 pour toute cette large bande, excepté à 2 GHz où |∆| > 1. L’amplificateur est
inconditionnellement stable de 0.5 à 30 GHz excepté autour de 2 GHz où une stabilité
conditionnelle apparaı̂t. Une oscillation peut alors être détectée mais elle pourra être
facilement maı̂trisée lors des mesures grâce à l’ajout de capacités proche de la polarisation.

1E3 1.2

1.0 Δ>1
1E2 0.8
Delta
Δ
0.6
K

1E1 0.4

0.2

1 0.0
0 5 10 15 20 25 30 0 5 10 15 20 25 30
Frequence (GHz) 2 GHz Frequence (GHz)

Figure 3.19 – Facteur de Rollet et module du déterminant de la matrice des paramètres


[S] pour une fréquence de 0.5 à 30 GHz.

Nous avons observé dans la partie précédente la variation des impédances d’entrée et
de sortie des cellules cascodes de chaque étage en fonction de la puissance d’entrée et pour
chaque fréquence de la bande étudiée. Ceci nous a donné une première approche de la
stabilité du circuit puisque qu’aucune anomalie n’a été observée lors de cette étude. Pour
chaque fréquence la variation des impédances est homogène en fonction de la puissance
d’entrée. Afin de compléter cette étude, il faut vérifier que les impédances ne se situent
pas dans un cercle d’instabilité. La figure 3.20 présente les cercles d’instabilité des charges
en entrée et en sortie des cellules cascodes pour la bande de fréquence 12-16 GHz et pour
chaque étage. Puisque K > 1, les cercles en entrée et en sortie se situent hors de l’abaque
de Smith. Le système sera donc stable quelle que soit la valeur des impédances présentées
au dispositif.

Nous avons vu dans le chapitre précédent que le facteur de Rollet ne permet pas
de détecter des oscillations internes au circuit. Cependant, la compacité du circuit et la
présence de trois dispositifs actifs, implique que des boucles internes peuvent se former.
C’est pourquoi une analyse de stabilité non linéaire est nécessaire.

Cellules de puissance MMIC pour l’amplification bande Ku Page 151


Chapitre 3 : Conception et caractérisation d’un amplificateur de puissance à cellules
cascodes intégrées pour la bande Ku

Etage 1

16 GHz

GammaS_11
12 GHz

GammaL_11
Abaque de Smith Abaque de Smith
RFpower (-10.000 to 15.000) RFpower (-10.000 to 15.000)

Etage 2

12 GHz
GammaL_21 16 GHz
GammaS_21

Abaque de Smith
Abaque de Smith
RFpower (-10.000 to 15.000) RFpower (-10.000 to 15.000)

Figure 3.20 – Cercles d’instabilités des charges d’entrée et de sortie de la cellule cascode
intégrée pour une fréquence allant de 12 à 16 GHz.

3.3.7 Stabilité non linéaire des circuits microondes


Les amplificateurs de puissance sont généralement constitués de plusieurs étages. La
présence de plusieurs transistors peut entraı̂ner la création de boucles intrinsèques, ce
qui peut provoquer des oscillations. L’analyse de stabilité par l’étude du facteur de
Rollet K étant une analyse globale du dispositif, elle ne permet pas de détecter des
boucles d’oscillations internes [96]. Une analyse de stabilité non linéaire dans les systèmes
amplificateurs doit être réalisée.

Cette étude prend en compte le comportement de l’amplificateur à toutes les


fréquences, généralement comprises dans une large bande de 0.5 à 30 GHz, et pour une
puissance donnée. Cela permet d’identifier des oscillations à un certain niveau de puissance
et pas à un autre, on parle d’oscillations paramétriques. Dans ce manuscrit, l’analyse de
la stabilité non linéaire repose sur l’identification pôle-zéro [97], [98], [99], [100], [101].

3.3.7.1 Utilisation de l’outil STAN

STAN a été développé par l’université de Bilbao en collaboration avec le Centre


National d’Etudes Spatiales (CNES) [102]. Cette routine a été réalisée sous SCILAB. Elle

Cellules de puissance MMIC pour l’amplification bande Ku Page 152


Chapitre 3 : Conception et caractérisation d’un amplificateur de puissance à cellules
cascodes intégrées pour la bande Ku
est basée sur l’identification des pôles et des zéros qui contiennent l’information relative
à la stabilité du circuit linéarisé autour de son point de fonctionnement. Cette analyse
consiste à obtenir une fonction de transfert associée à la linéarisation du circuit autour
de ses conditions de polarisation ou de fort signal. La figure 3.21 présente l’organigramme
de l’obtention de cette fonction de transfert.

Simulation du
circuit sous ADS

Outils CAO des circuits

Réponse fréquentielle V p (w S )
H 0 ( jw S ) =
du circuit linéarisé I p (w S )

Identification de systèmes

Fonction de transfert
Õ (s - z )
i =1
i
H 0 ( s) = N
associée
Õ (s - p )
i =1
i

Figure 3.21 – Organigramme représentant le principe de l’outils STAN.

Cette méthode d’analyse est constituée de deux étapes. Tout d’abord, l’obtention de
la réponse fréquentielle simulée du circuit préalablement linéarisé autour de son point de
repos et pour une bande de fréquence donnée. Puis l’application ultérieure des techniques
d’identification numérique à la réponse fréquentielle afin d’obtenir la fonction de transfert.

– Obtention de la réponse fréquentielle.


Elle nécessite l’ajout d’un générateur de perturbation dans un nœud du circuit souhaité
et a pour particularité de ne pas modifier le régime d’excitation principal. Généralement
une source de courant sinusoı̈dale petit signal en parallèle avec le circuit est ajoutée afin
d’obtenir la réponse fréquentielle (figure 3.22). Ce générateur peut également être un
générateur de tension en série avec le reste du circuit. Le balayage de la fréquence de la
source de perturbation ne doit pas coı̈ncider exactement avec la fréquence fondamentale
du signal de pompe, ou un de ses harmoniques.

Cellules de puissance MMIC pour l’amplification bande Ku Page 153


Chapitre 3 : Conception et caractérisation d’un amplificateur de puissance à cellules
cascodes intégrées pour la bande Ku

Nœud n
50Ω
(f0,Pin)
(Ip,ωS)
Vp

Figure 3.22 – Schéma général du circuit électrique avec une source de courant petit
signal de perturbation en parallèle à un nœud arbitraire du circuit n.

Le signal de sortie choisi est Vp (jω) généré dans le nœud d’insertion de la source
de courant [103]. En effet, la réponse fréquentielle du système linéarisé est l’impédance
Zp (jω) vue par la source de courant de perturbation de tout le circuit au nœud n :

V p(ωS )
Zp (jωS ) = (3.2)
Ip(ωS )
Une fois cette réponse fréquentielle obtenue, elle est injectée dans STAN afin d’obtenir
la fonction de transfert correspondante Zp (s). Les résultats d’analyse de stabilité seront
seulement valables dans la bande de fréquence analysée. De plus, lors de cette analyse,
une variation des paramètres du signal d’entrée tels que la fréquence f0 et la puissance
Pin est éventuellement réalisable.

– Obtention de la fonction de transfert.


La deuxième étape de l’analyse consiste à obtenir la fonction de transfert Zp (s),
à partir de la réponse fréquentielle obtenue précédemment. L’utilisation de technique
d’identification de système permet d’obtenir le quotient de polynôme suivant :

ΠM
i=1 (s − zi )
Zp (s) = N (3.3)
Πi=1 (s − pi )
avec zi les zéros et pi les pôles de la fonction de transfert. Cette étape est réalisée par
l’outils STAN.

L’information sur la stabilité réside dans le dénominateur de cette fonction de transfert.


La présence de pôles à partie réelle positive indique la présence d’une instabilité dans
l’analyse de l’état établi du circuit (figure 3.23). Si une paire de pôles complexes conjugués
avec une partie réelle positive est trouvée alors le début d’une oscillation à la fréquence
donnée par la partie imaginaire des pôles sera observée.

Cellules de puissance MMIC pour l’amplification bande Ku Page 154


Chapitre 3 : Conception et caractérisation d’un amplificateur de puissance à cellules
cascodes intégrées pour la bande Ku
20
15
10

Im (GHz)
5
0
-5
Pôles complexes
conjugués à partie
-10
réelle positive
-15
-20
18 -7 -6 -5 -4 -3 -2 -1 0 1
Re (GHz)

Figure 3.23 – Représentation des pôles et zéros d’un système deux ports instable.

Des précautions doivent être prises lors de cette étude. En effet, l’information sur
la stabilité peut être obtenue en tout nœud du circuit. Cependant, les zéros de chaque
fonction de transfert peuvent être différents selon le nœud d’analyse [104] d’où la présence
éventuelle d’un phénomène de compensation pôles et zéros [105]. Ceci est dû à la
diminution de l’observation d’une partie de la dynamique du circuit qui peut créer de
graves problèmes lors de l’analyse de stabilité. En effet, la quasi-compensation pôle-zéro
implique que la résonance instable est faible et par conséquent, elle peut rester cachée
par le reste de la dynamique du circuit. Il faut alors un pas d’analyse très étroit afin de
détecter l’oscillation. Selon le nœud choisi, nous aurons une stabilité avec une sensibilité
différente. C’est pourquoi il est nécessaire de la réaliser en plusieurs nœuds du circuit.

3.3.7.2 Visualisation des modes d’oscillations

Dans un premier temps, l’outils STAN a permis de détecter les lieux du circuit
sensibles aux oscillations. La technique d’analyse de stabilité décrite dans le paragraphe
précédent, utilise une seule source de perturbation. Cette configuration excite tous les
modes d’oscillation mais ils ne peuvent pas être distingués. C’est pourtant la connaissance
de ces modes d’instabilité qui va permettre de stabiliser le circuit. En effet, prenons un
circuit simple (figure 3.24). Si une source de courant petit signal est connectée au nœud A
et que l’on détecte une oscillation, il est alors impossible de déduire le mode d’oscillation
détecté. C’est pourquoi une source de courant petit signal est placée en chaque nœud des
transistors en parallèle A et B. Une première simulation est réalisée en plaçant les deux
sources de courant en phase. Si une oscillation est détectée elle sera alors en mode pair, et
elle pourra également être détectée en tout nœud du circuit. Une deuxième simulation est
réalisée en plaçant les deux générateurs en opposition de phase. L’oscillation qui apparait
sera révélatrice d’un mode impair. Elle n’est pas détectable au point C. En résumé si les
deux transistors oscillent en phase, on parle alors de mode d’oscillation pair tandis que

Cellules de puissance MMIC pour l’amplification bande Ku Page 155


Chapitre 3 : Conception et caractérisation d’un amplificateur de puissance à cellules
cascodes intégrées pour la bande Ku
s’ils oscillent en opposition de phase, on parle de mode impair. C’est la détermination de
ces modes qui permet de proposer des solutions afin de stabiliser le circuit.

A
RL
C

B
RL
(f0,Pin)

Figure 3.24 – Schéma électrique simplifié d’une division de fréquence.

Lors de cette étude seules les impédances Zp aux bornes de chaque source de courant
petit signal vont être observées afin de détecter le mode d’oscillation. Le critère de stabilité
est défini de la façon suivante :

– Un dispositif est stable si Re(Zp ) > 0


– Un dispositif oscille si Re(Zp ) ≤ 0 et si Im(Zp ) = 0 avec Im(Zp ) fonction croissante
passant par zéro.

Ce principe peut s’appliquer à un amplificateur multi-étages avec de nombreux


transistors en parallèle [106]. Comme nous venons de le voir, une oscillation en mode
impair n’est pas détectable en tout nœud du circuit. Dès lors, il devient indispensable de
bien placer la source de perturbation, et de procéder à plusieurs simulations dans différents
nœuds pour identifier le type d’instabilité détectée. Afin d’en détecter un maximum, la
source de perturbation est alors incorporée au plus près de l’élément actif, en général sur
la grille du transistor là où le signal subira l’amplification.

3.3.7.3 Résolutions de certains types d’instabilité

Afin de diminuer le risque d’oscillation, des précautions sont prises lors de la conception
du circuit figure 3.25.

Cellules de puissance MMIC pour l’amplification bande Ku Page 156


Chapitre 3 : Conception et caractérisation d’un amplificateur de puissance à cellules
cascodes intégrées pour la bande Ku
Circuit de
Pont résistif
stabilisation

Filtres
RC

Pont résistif
Circuit de Circuit de
stabilisation stabilisation

Figure 3.25 – Solutions pour assurer la stabilité de l’amplificateur.

Tout d’abord, des filtres, constitués d’une résistance en parallèle avec une capacité,
sont placés sur les entrées des cellules cascodes, au plus proche de la polarisation de
grille. Pour l’étage de sortie, la capacité est de 1.3 pF et la résistance de 38 Ω, alors
que pour l’étage d’entrée nous avons C = 0.4pF et R = 70Ω. Ce sont des filtres passe-
haut qui permettent de supprimer les oscillations aux fréquences multiples de la fréquence
fondamentale d’étude, f20 ou 3f20 . Ils aident également à l’optimisation de l’adaptation de
l’étage d’entrée et l’inter-étage sur lesquels ils sont ajoutés.

Ensuite, des résistances d’équilibrage, sont insérées en série entre les deux bus de grille
de chacune des cellules cascode en parallèle sur l’étage de sortie, et ceci pour chacun des
transistors constituant le dispositif cascode. C’est à dire entre le bus de grille du transistor
SC et celui du transistor GC. Leur efficacité apparait à fort niveau de puissance d’entrée.
Elles évitent d’avoir des boucles internes entre chaque cellule cascode de l’étage de sortie.

Les oscillations basses fréquences sont normalement associées aux circuits de


polarisation [107], [108]. Afin de les éliminer, une résistance en série avec une capacité
à la masse sont placées sur les polarisations de drain et au plus proche des pointes.

Des ponts de résistances sont également ajoutées sur les polarisations de grille
du transistor SC de la cellule cascode. Ils permettent de doubler la valeur de la
polarisation de cette grille qui est assez faible (V g1 = −0.4V ). En effet, pour une
faible valeur de tension de polarisation de grille, la moindre variation de cette tension
peut entrainer un dysfonctionnement du circuit et par conséquent une dégradation des

Cellules de puissance MMIC pour l’amplification bande Ku Page 157


Chapitre 3 : Conception et caractérisation d’un amplificateur de puissance à cellules
cascodes intégrées pour la bande Ku
performances électriques ou dans le cas extrême, une destruction du circuit. L’architecture
de l’amplificateur étant très compact, une analyse détaillée de la stabilité a été réalisée.

3.3.7.4 Application à l’amplificateur cascode

L’analyse de la stabilité non linéaire par la méthode utilisant la routine STAN est
longue puisque tous les nœuds du circuit doivent être testés. Et ceci pour toutes les
fréquences de la bande étudiée, en fonction de la puissance d’entrée et aussi en fonction de
la fréquence du perturbateur ajouté au circuit. De plus, les modes d’oscillations ne sont pas
déterminés par cette méthode. C’est pourquoi, lors de la conception d’un amplificateur,
le concepteur commence par la détection des modes d’oscillation pouvant exister dans le
circuit.
Tous les modes de fonctionnement sont alors analysés. Tout d’abord, un générateur de
courant de perturbation est inséré en parallèle sur la grille du transistor SC du cascode
intégré qui se situe sur le premier étage (figure 3.26). Cet étage étant constitué d’une seule
cellule de puissance, le mode d’oscillation détecté sera un mode pair.

Générateur de
perturbation

Inter- Combineur
Entrée étage de sortie Port 2
Port 1 Ip 50 Ω
Vp
50 Ω
Fpompe
Pinpompe

Figure 3.26 – Schéma de principe de l’analyse de stabilité non linéaire du premier étage.

Puis, deux générateurs de courant de perturbation sont insérés en parallèle sur chacun
des accès de grille des cellules cascodes du dernier étage (figure 3.27). Deux mode de
fonctionnement peuvent être alors déterminés, le mode pair si les deux perturbateurs
sont en phases et le mode impair s’ils sont en opposition de phase. Ces simulations sont
réalisées en fonction de la fréquence de pompe Fpompe , de la puissance d’entrée P inpompe
et de la fréquence de générateur de perturbation F reqomeg . Ces simulations sont assez
longues, pouvant durer plusieurs heures, puisque plusieurs configurations sont étudiées
simultanément.
La figure 3.28 montre que les impédances vues aux bornes du générateur de
perturbation sont à parties réelles positives quelque soit la fréquence de pompe, la
puissance d’entrée ou encore la fréquence du perturbateur. Dans ce cas le HPA est stable,

Cellules de puissance MMIC pour l’amplification bande Ku Page 158


Chapitre 3 : Conception et caractérisation d’un amplificateur de puissance à cellules
cascodes intégrées pour la bande Ku
mais il présente un risque d’oscillation pour une fréquence du générateur de perturbation
autour de 10 GHz.
Générateurs de
perturbation

N1

Ip1
Vp1
Inter- Combineur
Entrée étage de sortie Port 2
Port 1 50 Ω
50 Ω N2
Fpompe Ip2
Pinpompe Vp2

Figure 3.27 – Schéma de principe de l’analyse de stabilité non linéaire du dernier étage.

20 20
18 18
16 16
14 14
12 12
Re (Zp1)

Re(Zp2)

10 10
8 8
6 6
4 4
2 2
0 0
0.0 5.0E9 1.0E10 1.5E10 2.0E10 2.5E10 3.0E10 0.0 5.0E9 1.0E10 1.5E10 2.0E10 2.5E10 3.0E10
Freq_omeg (Hz) Freq_omeg (Hz)
Risque d’oscillation
10 10

5 5

0 0
Im(ZP1)

Im(Zp2)

-5 -5

-10 -10

-15 -15

-20 -20
0.0 5.0E9 1.0E10 1.5E10 2.0E10 2.5E10 3.0E10 0.0 5.0E9 1.0E10 1.5E10 2.0E10 2.5E10 3.0E10
Freq_omeg (Hz) Freq_omeg (Hz)

Figure 3.28 – Parties réelle et imaginaire de l’impédance de chaque perturbateur du


dernier étage (mode impair) en fonction de la fréquence F reqomeg (0.5 à 30GHz par pas
de 100 MHz), de Fpompe (12 à 16GHz par pas de 0.5GHz) et en fonction de P inpompe .

Lorsqu’un risque d’oscillation est détecté, il faut alors noter sur quel nœud du circuit il
est apparu, pour quelle fréquence et quelle puissance d’entrée de la pompe et pour quelle
fréquence du générateur de perturbation. Puis une nouvelle simulation est réalisée, avec
un seul générateur de perturbation et autour des conditions où le risque d’oscillation a
été détecté. Ceci permet un gain de temps par rapport à l’utilisation direct de STAN.
La réponse fréquentielle est alors calculée par ADS, et peut être insérée dans STAN
afin d’identifier les pôles et les zéros de la fonction de transfert calculée afin de détecter

Cellules de puissance MMIC pour l’amplification bande Ku Page 159


Chapitre 3 : Conception et caractérisation d’un amplificateur de puissance à cellules
cascodes intégrées pour la bande Ku
une éventuelle instabilité. La figure 3.29 montre les pôles et les zéros correspondant à la
simulation de l’amplificateur à une fréquence de pompe de 12 GHz, une variation de la
puissance d’entrée de -5 à 15 dBm et une fréquence du perturbateur autour de 10 GHz.
Nous pouvons observer que l’amplificateur est stable puisque qu’il ne présente pas de
pair de pôles complexes à partie réelles positives. Lors de cette étude tous les cas ont été
examinés, et aucune instabilité n’a été détectée.
Freq (GHz) Freq (GHz)

20 20
Parties imaginaires pôles/zéros

Parties imaginaires pôles/zéros


15 N1 15 N2
10 10
5 5
0 0
-5 -5
-10 -10
-15 -15
-20 -20
15 -1.0 -0.8 -0.6 -0.4 -0.2 0.0 0.2 0.4 0.6 0.8 151.0 -1.0 -0.8 -0.6 -0.4 -0.2 0.0 0.2
Parties réelles pôles/zéros
Parties réelles pôles/zéros
a) b)

Figure 3.29 – Diagramme de pôles et de zéros obtenus dans les conditions de


fonctionnement : Vdd=16V, Fpompe = 12GHz et P inpompe =11dBm. Ces diagrammes
illustrent les données extraites pour une perturbation sur une bande de fréquence autour
de 10 GHz pour la 1ère cellule cascode ≪ intégrée ≫ du dernier étage (a) et pour la 2nde
cellule de puissance de ce même étage (b). Les croix représentent les pôles et les cercles
les zéros.

3.4 Dispersion technologique


Dans cette partie, nous allons étudier l’impact des variations technologiques sur les
performances de l’amplificateur. Les variations imposées sont résumées dans la table ci-
dessous :
Inductance L ±5%
Inductance R ± 20 %
Résistance TaN ± 13 %
Densité de capacité ± 12 %
Epaisseur du substrat ± 10 %
Tension de pincement Vp ± 0.05
Courant dIdss ± 15 %

Table 3.4 – Dispersion technologique imposée sur la technologie GaAs.

La figure 3.30 illustre l’influence de la dispersion technologique sur le coefficient de


transmission S21 , sur les coefficients de réflexion en entrée et en sortie S11 et S22 ainsi que
sur le facteur de Rollet K. Ces simulations ont été effectuées pour 100 itérations et pour
une température ambiante de 25 ˚C.

Cellules de puissance MMIC pour l’amplification bande Ku Page 160


Chapitre 3 : Conception et caractérisation d’un amplificateur de puissance à cellules
cascodes intégrées pour la bande Ku
35 35
30 S21 30 S21
S21, S11 et S22 (dB)

S21, S11 et S22 (dB)


25 25
20 20
15 15
10 10
5 S22
0 5
-5 0
-5 S22
-10
-15 -10
-20 -15
-25 S11 -20 S11
-30 -25
0 5 10 15 20 25 30 10 12 14 16 18
Frequence (GHz) Frequence (GHz)

1E3

1E2
K

1E1

1
10 11 12 13 14 15 16 17 18
Frequence (GHz)

Figure 3.30 – Résultats de la dispersion technologique sur les paramètres [S] et le facteur
de Rollet K en fonction de la fréquence (10 à 18 GHz) pour 100 itérations.

La dispersion technologique provoque une variation maximale de 8 dB sur le gain dans


la bande de fréquence d’étude 12-16 GHz. Le pire cas de la fréquence de coupure haute à
16 GHz correspond à un gain de 18 dB. De plus, le facteur de Rollet K reste strictement
supérieur à 1 pour toute la bande de fréquence étudiée.

Cette dispersion peut également être effectués pour des éléments actifs du modèle du
transistor, comme les capacités Cgs, Cgd et Cds ou le retard τ imposé à la source de
courant du transistor ou encore sur leurs paramètres extrinsèques.

3.5 Linéarité de l’amplificateur


3.5.1 Différentes méthodes d’obtention de la linéarité
3.5.1.1 Carrier to Intermodulation Ratio (C/I)

A l’entrée du dispositif actif, un signal comportant deux fréquences proches F1 et


F2 , séparées par un écart fréquentiel ∆F de 1 à 100 MHz, est inséré. Si le système est
non linéaire, des fréquences non désirables, en plus des fréquences harmoniques vont être
créées. Le spectre de sortie comprend un grand nombre de raies dont les fréquences sont
alors : F = m.F1 ± n.F2 . Les fréquences issues du battement entre les fréquences F1 et F2
sont appelées produit d’intermodulation d’ordre (n+m). Les produits d’intermodulation

Cellules de puissance MMIC pour l’amplification bande Ku Page 161


Chapitre 3 : Conception et caractérisation d’un amplificateur de puissance à cellules
cascodes intégrées pour la bande Ku
d’ordre impair sont en général les plus gênants car ils se retrouvent dans la bande de
fonctionnement très proches des signaux utiles et ne peuvent donc pas être filtrés. Comme
l’amplitude des produits d’intermodulation décroı̂t lorsque l’ordre d’intermodulation
augmente, les produits d’intermodulation d’ordre 3 sont donc les plus critiques. Nous nous
limiterons donc à cet ordre dans notre cas puisque ce sont les distorsions prépondérantes.
La figure 3.31 illustre le principe de la mesure C/I qui est le rapport entre la puissance
du signal fondamental sur la puissance du signal d’intermodulation d’ordre 3.

C/I C/I f2+f1


gauche droit
NL

f1 f2 f2-f1 f1 f2 3f13f2
2f1-f2 2f2-f1 2f1 2f2

Signaux fondamentaux Signaux d’intermodulation d’ordre 3


Signaux d’intermodulation d’ordre 2 Harmoniques d’ordre 2 et 3

Figure 3.31 – Génération des signaux parasites après amplification.

3.5.1.2 Le point d’interception d’ordre 3 (IP3)

Le principe est le même que pour l’étude du rapport C/I. En effet, deux signaux
dont les fréquences F1 et F2 sont séparées par un écart fréquentiel ∆F faible (entre 1
MHz à 100 MHz) sont injectés dans le système amplificateur. Tout comme le montre
le figure 3.31 des signaux parasites sont générés autour des fréquences fondamentales,
ce sont des produits d’intermodulation d’ordre 3. La figure 3.32 résume le principe de
calcul du point d’interception d’ordre 3 (IP3). Il correspond au point pour lequel la
puissance de sortie à la fréquence fondamentale serait identique à la puissance de sortie
de l’intermodulation d’ordre 3 en régime linéaire. Ce point est obtenu par extrapolation
des deux courbes de puissance de sortie de ces deux signaux. Plus l’IP3 est élevé plus les
produits d’intermodulation sont faibles et donc meilleure est la linéarité (la spécification
exigée étant ici de 40 dBm).
La détermination expérimentale de l’IP3 repose sur la mesure de la puissance du
signal utile et de celle du produit d’intermodulation d’ordre 3 en fonctionnement 2 tons
bas niveau. Il suffit alors de mesurer le C/I à un point de puissance d’entrée Pin et
d’extrapoler la valeur de la puissance d’entrée P I(n) in au point d’interception d’ordre 3.

C/I
IP 3(dBm) = P out(dBm) + (3.4)
2

Cellules de puissance MMIC pour l’amplification bande Ku Page 162


Chapitre 3 : Conception et caractérisation d’un amplificateur de puissance à cellules
cascodes intégrées pour la bande Ku
Pout (dBm)

PI(n)out IP3

Fondamental
f0 Signal d’intermodulation
d’ordre 3 (2f2-f1)

1
Pin (dBm)

3 PI(n)in
C/I (dB)

Figure 3.32 – Point d’interception d’ordre 3.

Pour une détermination correcte de l’IP3, il est important que la mesure du C/I se
fasse à faible niveau de puissance d’entrée mais suffisant pour réaliser une mesure précise
du niveau de la puissance du signal d’intermodulation d’ordre 3 qui serait autrement trop
faible.

3.5.2 Linéarité du HPA cascode intégré


Pour l’étude de la linéarité de l’amplificateur, nous allons appliquer les deux méthodes
présentées précédemment. En fait, elles consistent à injecter un signal bi-porteuse à
l’entrée du circuit. Ce signal deux tons est éloigné du signal qui sera injecté dans la
réalité mais cela permet d’avoir une première approche sur la linéarité du dispositif.

Deux signaux de fréquences proches de la fréquence fondamentale que l’on veut étudier
sont injectés dans le système amplificateur. Ces deux signaux sont séparés par un intervalle
de fréquence, ≪ Fspacing ≫ qui aura pour valeur 1, 10 et 100 MHz. L’étude est réalisée
pour chaque fréquence de la bande d’étude (par pas de 1 GHz) en fonction de la puissance
d’entrée et ceci pour chaque valeur de ≪ Fspacing ≫ entre les deux tons en entrée.
La figure 3.33 présente l’IP3 de l’amplificateur en fonction de la puissance de sortie,
pour chaque fréquence de la bande d’étude et pour un F spacing = 10M Hz. L’IP3 atteint
une valeur de 35 dBm en régime linéaire. Cette valeur ne respecte pas le cahier des charges
imposé par la technologie VSAT. L’augmentation de l’IP3 lorsque la puissance de sortie
augmente est dûe à l’extrapolation de la courbe de puissance du signal fondamental et
celle du signal d’intermodulation d’ordre 3 lorsque les zones de compression sont atteintes.

Cellules de puissance MMIC pour l’amplification bande Ku Page 163


Chapitre 3 : Conception et caractérisation d’un amplificateur de puissance à cellules
cascodes intégrées pour la bande Ku
Ceci n’apporte aucune information sur la linéarité du dispositif.

46
H
44
Freq 12 à 16 GHz

IP3 (dBm) (H)


42
Fspacing=10MHz
40
38
36
34
32
12 14 16 18 20 22 24 26 28 30 32 34
Pout (dBm)

Figure 3.33 – IP3 en fonction de la puissance de sortie Pout et pour une fréquence de
12 à 16 GHz par pas de 1 GHz.

L’IP3 étant un facteur présentant la linéarité en bas niveau nous avons également
évalué le rapport C/I afin d’avoir une idée de la linéarité du dispositif dans les zones
de compression, c’est à dire dans la zone de fonctionnement du système. Ce rapport est
présenté au sein de la figure 3.34, pour chacune des fréquences de la bande d’étude et pour
≪ Fspacing ≫ cette fois-ci égale à 100 MHz. La linéarité de l’amplificateur est satisfaisante

puisque que pour un faible niveau de puissance nous avons un rapport C/I de l’ordre de
50 dBc et à fort niveau de l’ordre de 15 dBc.

55
H

45 Freq 12 à 16 GHz
Fspacing=100MHz
C/I (dBc) (H)

35

25

15

5
12.0

14.0

16.0

18.0

20.0

22.0

24.0

26.0

28.0

30.0

32.0

34.0

Pout (dBm)

Figure 3.34 – C/I en fonction de la puissance de sortie Pout et pour une fréquence de
12 à 16 GHz par pas de 1 GHz.

3.6 Résultats de mesures de l’amplificateur


La figure 3.35 présente la photographie de l’amplificateur conçu.

Cellules de puissance MMIC pour l’amplification bande Ku Page 164


Chapitre 3 : Conception et caractérisation d’un amplificateur de puissance à cellules
cascodes intégrées pour la bande Ku

Figure 3.35 – Photographie de l’amplificateur à cellules cascode intégrées.

Nous pouvons observer qu’il possède un nombre important de plots DC, huit côté
nord et six côté sud. Afin de réaliser des mesures sur ces circuits, une carte à pointes DC
a été conçue par la fonderie UMS (figure 3.36). Des capacités de découplages de 10 nF
ont été ajoutées sur chaque aiguille afin d’isoler le circuit des perturbations extérieures.
De plus, lors des premières mesures une oscillation basse fréquence a été détectée entre
300 et 400 MHz. Des capacités de 22 pF ainsi que des résistances de 10 Ω ont alors été
insérées en parallèle sur les pointes DC de la polarisation de drain afin d’éliminer cette
oscillation. De plus, des ponts résistifs sont ajoutés sur les pointes de polarisation de grille
afin d’éviter toutes les perturbations extérieures pouvant venir des appareils de mesure et
pouvant entrainer un couplage entre les pointes et l’extérieur.

Carte à pointes nord

Pointes
Pointes RF OUT
RF IN
Carte à pointes sud

Figure 3.36 – Cartes à pointes utilisées pour la polarisation de l’amplificateur.

Cellules de puissance MMIC pour l’amplification bande Ku Page 165


Chapitre 3 : Conception et caractérisation d’un amplificateur de puissance à cellules
cascodes intégrées pour la bande Ku
3.6.1 Mesures CW
Des puces ont été prélevées puis reportées sur support cuivre. Des mesures de
paramètres [S] en CW ont été réalisées sur ces puces pour une fréquence variant de 0.5
à 30 GHz et pour une polarisation V dd=16 V et Ids=490 mA. La figure 3.37 montre
la comparaison mesures/simulations des paramètres [S] de l’amplificateur pour la bande
de fréquence étudiée légèrement élargie (10 à 18 GHz). Une bonne concordance entre
les mesures et les simulations permettent de valider le modèle de l’amplificateur. Nous
pouvons observer que le gain est de 23.7 dB minimum sur la bande de fréquence 12.5 à
15.5 GHz, soit 0.3 dB de moins que les spécifications requises. Le coefficient de réflexion
en entrée est inférieur à -8 dB sur la bande 10.5 à 16 GHz. Le coefficient de réflexion
en sortie, est assez élevé, il varie de -2 à -8dB. Il correspond à l’impédance optimale à
présenter au dernier étage afin d’avoir un maximum de PAE. L’amplificateur risque d’être
sensible aux oscillations, il faut être très prudent lors des mesures et s’assurer que l’on
présente bien 50 Ω en entrée afin de ne pas provoquer d’oscillations à la sortie.

30 0
-5
25
-10
S11 (dB)

-15
S21 (dB)

20
-20
15 -25
-30
10
-35
5 -40
10 11 12 13 14 15 16 17 18 10 11 12 13 14 15 16 17 18
Frequence (GHz) Frequence (GHz)

-2
S22 (dB)

-4

-6

-8

-10
10 11 12 13 14 15 16 17 18
Frequence (GHz)

Figure 3.37 – Mesures CW des paramètres S21 , S11 et S22 pour une fréquence allant de
10 à 18 GHz (mesures : cercles, simulations : traits continus).

Cellules de puissance MMIC pour l’amplification bande Ku Page 166


Chapitre 3 : Conception et caractérisation d’un amplificateur de puissance à cellules
cascodes intégrées pour la bande Ku
Des mesures CW en puissance ont également été réalisées, pour chacune des fréquences
de la bande d’étude et pour un sweep de puissance d’entrée allant du bas niveau à 12
dBm et pour une polarisation V dd=16 V et Ids=490 mA. Le principe de ces mesures en
puissance est le même que pour les mesures load pull réalisées sur les cascodes intégrés,
sauf que les impédances d’entrée et de sortie ne varient pas et sont fixées sur 50 Ω. La
figure 3.38 montre le gain, la puissance de sortie et la PAE pour trois fréquences de cette
bande, 12, 14 et 16 GHz.

Les simulations sont proches des mesures réalisées à 12 GHz, et la concordance entre
les mesures et les simulations est légèrement dégradé à 14 et 16 GHz.

Cellules de puissance MMIC pour l’amplification bande Ku Page 167


Chapitre 3 : Conception et caractérisation d’un amplificateur de puissance à cellules
cascodes intégrées pour la bande Ku

40 30

35
12GHz
25

Gain (dB) et Pout (dBm)


30
20

PAE (%)
25
15
20
10
15

10 5

5 0
-12 -10 -8 -6 -4 -2 0 2 4 6 8 10 12 14
Pin (dBm)

40 30
14GHz
35 25
Gain (dB) et Pout (dBm)

30
20

PAE (%)
25
15
20
10
15

10 5

5 0
-12 -10 -8 -6 -4 -2 0 2 4 6 8 10 12 14
Pin (dBm)

35 25

30
16GHz
20
Gain (dB) et Pout (dBm)

25
15
PAE (%)

20
10
15

5
10

5 0
-12 -10 -8 -6 -4 -2 0 2 4 6 8 10 12 14
Pin (dBm)

Figure 3.38 – Comparaison mesures CW/simulations en puissance (Gain, Puissance


de sortie, PAE) pour trois fréquences (12, 14 et 16 GHz) avec Pin=-10dBm à 12dBm
(mesures : cercles, simulations : traits continus).

Cellules de puissance MMIC pour l’amplification bande Ku Page 168


Chapitre 3 : Conception et caractérisation d’un amplificateur de puissance à cellules
cascodes intégrées pour la bande Ku
3.6.2 Mesures pulsées
Des mesures en puissance ont également été réalisées sur wafer. Lors de ces mesures les
polarisations de drain sont pulsées. La durée des impulsions est de 25 µs avec un rapport
cyclique de 10 %. Ces mesures permettent d’obtenir les performances en puissance sans
prendre en compte les effets thermiques. Les drains sont polarisés à 16 V et le courant de
l’amplificateur à 490 mA.
La figure 3.39 présente les performances électriques en puissance en fonction de la
fréquence pour 10 puces réparties sur le wafer. Le gain de l’amplificateur est de 26 dB
minimum à 13.5 GHz ce qui est supérieur aux spécifications demandées (24 dB), de plus
33.6 dBm de puissance de sortie est atteinte pour toute la bande de fréquence 12.5-15.5
GHz ainsi que 25 % de PAE en moyenne.

32 35

30
34
Pout (dBm)
Gain (dB)

28
33
26

32
24

22 31
12.0 12.5 13.0 13.5 14.0 14.5 15.0 15.5 16.0 12.0 12.5 13.0 13.5 14.0 14.5 15.0 15.5 16.0
Frequence (GHz) Frequence (GHz)

30

25
PAE (%)

20

15
12.0 12.5 13.0 13.5 14.0 14.5 15.0 15.5 16.0
Frequence (GHz)

Figure 3.39 – Mesures pulsées en puissance (Gain, Puissance de sortie, PAE) en fonction
de la fréquence, pour Pin=10 dBm et ceci pour 10 puces.

Un avantage, très important, de ce nouvel amplificateur cascode est que sa surface se


trouve diminuée de 40 % par rapport à STARK.

Cellules de puissance MMIC pour l’amplification bande Ku Page 169


Chapitre 3 : Conception et caractérisation d’un amplificateur de puissance à cellules
cascodes intégrées pour la bande Ku
3.6.3 Bilan des mesures
Un premier bilan des performances électriques de l’amplificateur cascode est réalisé
table 3.5 en comparant les résultats de mesures obtenus (CW et pulsés) avec les
spécifications exigées par la technologie VSAT sur la bande 13.75 14.5 GHz. Les
performances mesurées en CW se retrouve dégradées par rapport aux spécifications exigées
mais reste conforme par rapport aux simulations réalisées. Cependant, nous observons une
différence importante (de 5 dB) entre le gain de l’amplificateur mesuré en CW et celui
mesuré en pulsé. Une partie de cet écart peut être expliqué par les effets thermiques mais
pas la totalité.

Spécifications Mesures CW Mesures pulsées


Pout (dBm) 33.5 33.2 33.7
Gain (dB) 24 22 27
PAE (%) 25 22 26

Table 3.5 – Comparaison des performances de l’amplificateur cascode par rapport aux
spécifications exigées.

Un bilan des performances électriques de l’amplificateur cascode, comparé à STARK


ainsi qu’à l’état de l’art est présenté dans la table 3.6. Afin de prendre en compte toutes
les performances les plus importantes pour réaliser des systèmes VSAT, une densité
de puissance normalisée a été calculée. Elle tient compte du gain linéaire, de la bande
passante, de la puissance de sortie et de la surface du circuit. Cette nouvelle conception
permet alors de concurrencer tous les autres amplificateurs présents dans cet état de l’art
à l’exception de celui de Triquint qui reste le plus performant à l’heure actuelle.

Nous rappelons que :

DP N = Gain(dB).BPrel .DP (3.5)

Bande passante Densité de


Gain (dB) DPN
relative puissance (mW/mm2 )
Taiwan 10.5 0.043 760 0.344
Triquint 26 0.305 716 5.679
Mimix 20 0.053 515 0.547
Stark 29 0.214 409 2.538
Cascode 28 0.214 596 3.571

Table 3.6 – Nouvel état de l’art.

Avec cette nouvelle conception, nous avons pu augmenter le critère qui faisait défaut
à l’amplificateur STARK, sa densité de puissance surfacique.

Cellules de puissance MMIC pour l’amplification bande Ku Page 170


Chapitre 3 : Conception et caractérisation d’un amplificateur de puissance à cellules
cascodes intégrées pour la bande Ku
3.7 Conclusion
Nous avons présenté dans ce chapitre, la conception et la réalisation d’un amplificateur
de puissance bande Ku en technologie MMIC et utilisant des cellules cascodes intégrées
réalisées avec des transistors pHEMT GaAs.
Ces nouvelles cellules de puissance ont permis de réaliser un amplificateur plus
compact, dont la surface a diminué de 40 % par rapport à l’amplificateur initial et avec
des performances quasi-identiques à ce dernier, d’où une densité de puissance surfacique
plus importante. De plus, les performances électriques obtenues sont très correctes compte
tenue du temps de conception dont nous avons bénéficié. En effet, le gain est supérieur aux
spécifications demandées (24 dB) puisqu’il est maintenant de 28 dB pour cet amplificateur.
La puissance de sortie est, quant à elle, légèrement supérieure à celle attendue c’est à dire
33.6 dBm de 12.5 à 15.5 GHz et la PAE est identique puisqu’en moyenne 25 % de PAE
est obtenu sur toute la bande.
Les performances très encourageantes ainsi que la compacité de la structure permettent
de montrer l’intérêt des cellules cascodes intégrées pour des applications d’amplification
de puissance en bande Ku. Les perspectives seraient d’étendre le domaine d’application
à la bande Ka. De plus, une réalisation de ces cellules de puissance sur technologie GaN
et en particulier sur l’InAlN/GaN pourrait être envisagée, notamment pour permettre la
montée en fréquence de ces transistors.

Cellules de puissance MMIC pour l’amplification bande Ku Page 171


Chapitre 3 : Conception et caractérisation d’un amplificateur de puissance à cellules
cascodes intégrées pour la bande Ku

Cellules de puissance MMIC pour l’amplification bande Ku Page 172


Conclusion Générale

Conclusion générale

Cellules de puissance MMIC pour l’amplification bande Ku Page 173


Conclusion Générale

Cellules de puissance MMIC pour l’amplification bande Ku Page 174


Conclusion Générale

Cette thèse reflète le résultat d’un travail collaboratif entre une fonderie, la société
United Monolithic Semiconductor, un utilisateur, l’Agence Spatiale Européenne et le
laboratoire XLIM de l’université de Limoges.
La thématique concerne les circuits dédiés à l’amplification de puissance lors de
communications spatiales, en se concentrant tout particulièrement sur les terminaux
terrestres VSAT. Les contraintes économiques et technologiques font que la recherche
de nouvelles architectures d’amplificateurs de puissance autour de nouvelles cellules de
puissance reste un défi permanent. Dans ce travail, nous ne nous sommes pas intéressés à
de nouveaux matériaux de type GaN pour relever ce challenge, mais nous avons effectué
un travail de fond afin de savoir comment améliorer les performances d’une technologie
existante à base de GaAs en proposant une modification des cellules unitaires composant
les dispositifs de puissance.

Une première étude avait été menée par l’ESA et UMS en 2007. Elle consistait à utiliser
une cellule de puissance dont le facteur de forme était proche de 1, ce qui impliquait que la
surface totale du circuit était réduite. Malheureusement, une analyse minutieuse doublée
d’une réalisation de ces dispositifs ont démontré que de nombreux phénomènes n’étaient
pas maı̂trisés, avec notamment un gain en puissance très élevé et une puissance de sortie
sur-évaluée lors des simulations. C’est pourquoi l’intérêt des acteurs de ce projet s’est
porté sur un autre type de cellule de puissance, la cellule cascode.

La cellule cascode est principalement utilisée en technologie CMOS pour la montée en


fréquence des circuits, car elle a l’avantage de posséder un gain élevé. Cependant, nous
observons actuellement un regain d’intérêt de cette topologie, notamment dans l’utilisation
des filières de composants récentes telles que les HEMTs réalisés à partir de nitrure de
gallium. Nous avons alors conçu une nouvelle cellule de puissance basée sur la topologie du
cascode et appelée ”cellule cascode intégrée”. Elle possède l’avantage d’être très compacte
puisque tous les éléments passifs localisés, nécessaires au bon fonctionnement de la cellule,
ont été intégrés au dessin du transistor. Les questions de couplages électromagnétiques
et thermiques ainsi que les problèmes éventuels d’instabilité ont été abordés, grâce à des
études multi-physiques poussées réalisées avec des outils de simulation que nous avons
présentés. Cette conception nous a permis de réduire la surface de la cellule de 48 % par
rapport à un transistor à topologie parallèle de même développement de grille. Elle a
toutefois montré des limitations en terme de rendement en puissance ajoutée.

Suite au développement de notre nouvelle cellule de puissance, nous avons présenté la


conception et la réalisation d’un amplificateur de puissance de deux étages fonctionnant
dans la bande 12.5-15.5 GHz, utilisant les cellules cascode intégrées sur substrat GaAs,
de 2.4 mm de développement de grille total. Cette réalisation est destinée à montrer les

Cellules de puissance MMIC pour l’amplification bande Ku Page 175


Conclusion Générale

potentialités de la nouvelle cellule de puissance conçue. Grâce à elle, la surface du circuit


a été diminuée de 40 % et une densité de puissance surfacique de 573 mW/mm2 avec
un gain associé de 24 dB a été atteint. Ces performances sont proches de l’état de l’art
même si les performances électriques et la compacité du circuit réalisé par Triquint restent
meilleures. Il est également nécessaire de préciser que la conception de l’amplificateur a été
contrainte à un délai court et que les performances électriques auraient pu être améliorées
avec un temps de conception plus long.

Malgré une amélioration de la modélisation distribuée au niveau des cellules cascodes,


des différences entre les mesures CW, pulsées et les simulations de l’amplificateur restent
inexpliquées. L’objectif de cette thèse était avant tout d’avoir un dispositif réalisable et
mesurable, une modélisation plus précise des structures cascodes ainsi qu’une nouvelle
conception permettrait d’avoir de meilleures performances électriques. Les résultats
obtenus sont tout de même très encourageants. Une des perspectives de ce travail
consistera donc à utiliser ce type de cellules cascodes intégrées sur des filières plus récentes
de type GaN, afin de monter en fréquence et de gagner en densité de puissance. Une autre
perspective intéressante pourrait être la réalisation d’un amplificateur cascode en bande
Ka.

Cellules de puissance MMIC pour l’amplification bande Ku Page 176


Conclusion Générale

Cellules de puissance MMIC pour l’amplification bande Ku Page 177


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Cellules de puissance MMIC pour l’amplification bande Ku Page 186


Annexes

Annexes

Cellules de puissance MMIC pour l’amplification bande Ku Page 187


Annexes

Nomenclature

2DEG 2 Dimension Electron Gas.


ADC Analog to Digital Converter.
ARV (VNA) Analyseur de Réseaux Vectoriels.
Vectorial Network Analyser.
ARV N (NVNA) Analyseur de Réseaux Vectoriels Non-linéaires.
Non-Linear Vectorial Network Analyser.
CW Continuous Waveform.
DC (CC) Direct Current.
Courant Continu.
DST (DUT) Dispositif Sous Test.
Device Under Test.
HEM T (THME) High Electron Mobility Transistor.
Transitor à Haute Mobilité Électronique.
LDM OS Lateraly Diffused Oxyde Semiconductor.
LSN A Large Signal Network Analyser.
M BE Molecular Beam Epitaxy.
M ESF ET Metal Semiconductor Field Effect Transistor.
M M IC Monolithic Microwave Integrated Circuit.
M OV P E MetalOrganic Vapour Phase Epitaxy.
P AE (RPA) Power Added Efficiency.
Rendement en Puissance Ajouté.
pHEM T Pseudomorphic High Electron Mobility Transistor.
T EC (FET) Transistor à Effet de Champ.
Field Effect Transistor.
T BH (HBT) Transistor Bipolaire à Hétérojonction.
Heterojunction Bipolar Transistor.

Cellules de puissance MMIC pour l’amplification bande Ku Page 188


Annexes

Publications et communications relatives à ce travail

[1] A. Déchansiaud, R. Sommet, T. Reveyrand, D. Bouw, C. Chang, M. Camiade,


R. Quéré, F. Deborgies, “New compact power cells for Ku-Band applications”,The
International Workshop on Integrated Nonlinear Microwave and Millimetre-wave
Circuits, Vienna 2011.
[2] A. Déchansiaud, R. Sommet, T. Reveyrand, D. Bouw, C. Chang, M. Camiade,
R. Quéré, F. Deborgies, “Nouvelles cellules de puissance compactes pour des
applications bande Ku en technologie MMIC”,Journée Nationale Micro-ondes, Brest
2011.
[3] A. Déchansiaud, R. Sommet, D. Bouw, C. Chang, M. Camiade, R. Quéré, F. Deborgies
“Design of an integrated cascode power cell for compact Ku band power amplifier”,
Microwave Technologies and Techniques Workshop ESA, Noordwijk, 2012.
[4] A. Déchansiaud, R. Sommet, T. Reveyrand, D. Bouw, C. Chang, M. Camiade,
R. Quéré, F. Deborgies “Design of an Integrated Cascode Cell for Compact Ku-
Band Power Amplifiers”, The European Microwave Integrated Circuits Conference,
Amsterdam 2012.

Cellules de puissance MMIC pour l’amplification bande Ku Page 189


Conception, modélisation et caractérisation de cellules de puissance
innovantes en technologie MMIC pour des applications spatiales

Résumé : Ce document montre comment améliorer la compacité des amplificateurs


de puissance en bande Ku utilisés dans les systèmes VSAT en proposant une nouvelle
topologie de cellule de puissance élémentaire appelée ≪ cascode intégré ≫. La cellule
active est constituée de deux transistors MMIC fabriqués avec la technologie PHEMT
GaAs de la filière UMS PPH25X. Les sources du premier transistor possèdent des
vias holes qui assurent un gain élevé et une bonne stabilité thermique. De plus, ils
permettent une approche distribuée pour la modélisation de la cellule (intégration
de composants entre les doigts de grilles) et imposent une parfaite symétrie à la
structure. Le nombre de cellules élémentaires peut être ajusté afin de pouvoir délivrer
la puissance totale désirée. Le facteur de forme du cascode intégré est de 1 alors que le
facteur de forme du transistor correspondant (même développement de grille) est de 4.
Cette cellule a été caractérisée et son modèle validé. Elle a permis la conception d’un
amplificateur MMIC délivrant 2W en bande Ku avec des performances proche de l’état
de l’art. Une réduction de la surface totale de l’amplificateur d’environ 40 % a été atteinte.

Mots clés : pHEMT, GaAs, MMIC, amplificateur de puissance, bande Ku,


caractérisation, conception, modélisation, température, montage cascode.

Design, Modeling and Characterization of MMIC new power cells for


Space-Borne Applications

Abstract : This report deals with the reduction of Ku-band power amplifiers area
used in VSAT equipments. Therefore, a new unitary power cell called ≪ Integrated
cascode ≫ has been designed. This new cell is composed of two MMIC GaAs transistors
of the UMS PPH25X foundry. The sources of the first transistor exhibit via holes.
These via holes ensure a high gain and a good thermal stability. Moreover, a distributed
approach can be adopted (components integration between gate fingers). They also allow
a perfect symmetry of the structure. The number of unitary cell can be adjusted in order
to deliver the global power expected. The shape factor of the integrated cascode is equal
to 1 whereas the shape factor of a single transistor with the same gate development is
equal to 4. This cell has been measured and its model has been validated. The integrated
cascode has been used to design a 2W MMIC Ku-band amplifier. The amplifier area is
decreased of 40 %.

Keywords : pHEMT, GaAs, MMIC, power amplifier, Ku-band, characterization,


design, modeling, temperature, cascode cell.

XLIM - UMR CNRS no 6172


123, avenue Albert Thomas - 87060 LIMOGES CEDEX

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