Algeria
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IBE/2012/CP/WDE/AE
Données mondiales de l’éducation. 7e édition, 2010/11
Algérie
Version révisée, mai 2012.
Chaque établissement éducatif est doté d’un Conseil d’éducation. Il s’agit des
commissions consultatives constituées des membres de la communauté éducative pour
participer au fonctionnement de l’établissement. Le conseil d’orientation et de
fonctionnement émet son avis particulièrement sur : le projet de budget de
l’établissement ; le compte financier du fonctionnement de l’établissement ; les
projets d’extension, réaménagement et d’équipement d’établissement. Les
établissements disposent aussi d’un conseil de classe, un conseil d’admission et
d’orientation, un conseil de discipline et un conseil de coordination.
Les écoles primaires sont créées (ou supprimées) par arrêté et se trouvent sous
la tutelle administrative et pédagogique du MEN. La construction des écoles
primaires, leur équipement, leur entretien, leur gardiennage et leur sécurité sont à la
charge de la commune. L’école primaire est dirigée par un directeur. La création et la
suppression de collèges et de lycées interviennent par décret.
Note: Depuis 2003-04 l’enseignement fondamental comprend l’enseignement primaire, d’une durée de
cinq ans, et l’enseignement moyen, d’une durée de quatre ans.
Enseignement préprimaire
Enseignement primaire
Enseignement secondaire
Enseignement supérieur
La durée officielle de l’année scolaire est de 36 semaines, tandis que les élèves
ont généralement 30 semaines de cours durant l’année. L’article 31 de la loi
d’orientation de 2008 précise que l’année scolaire compte au moins 32 semaines de
travail pour les élèves, réparties sur des périodes séparées par des vacances scolaires
déterminées annuellement par le ministre chargé de l’éducation nationale. A partir de
la rentrée scolaire 2011-12, l’horaire hebdomadaire dans le cycle primaire varie entre
21 heures (première et deuxième années), 22h30 en troisième année et 24 heures pour
les classes de quatrième et cinquième années. Le volume horaire est de 28 séances de
45 minutes obligatoires, réparties du dimanche au jeudi de 8h à 11h15 et de 13h à
14h30. Les séances à partir de 14h30 ainsi que celles du mardi après-midi sont
réservées à des activités périscolaires non obligatoires.
Le processus éducatif
La Commission nationale de réforme du système éducatif a été installée le 13 mai
2000 par le Président de la République et l’Assemblée nationale populaire a voté la
réforme du système éducatif en juillet 2002. La refonte des programmes et des
manuels scolaires a été initiée en 2002. La Commission nationale des programmes a
été chargée d’élaborer un document référentiel méthodologique, outil de travail des
élaborateurs et de valider les projets de programmes avant leur présentation au
ministre chargé de l’éducation. Les Groupes spécialisés de discipline s’inspirant du
document référentiel méthodologique, ont élaboré des projets de programmes pour les
soumettre à la validation de la Commission nationale des programmes. La
Commission d’homologation des manuels et autres outils didactiques a évalué le livre
scolaire ainsi que tout moyen didactique parascolaire avant de le mettre en circulation
dans les établissements scolaires. Sur le plan pédagogique, le référentiel
méthodologique général met l’élève au centre des relations éducatives. Il considère
l’élève comme un élément actif dans la classe, et non pas un élément passif qui ne fait
que recevoir, apprendre et réciter. L’approche par les compétences (APC), dérivée du
constructivisme, se base sur la logique de l’apprentissage centré sur l’activité et les
réactions de l’élève face aux situations-problèmes. L’essentiel n’est pas uniquement
de donner des connaissances, mais aussi, et surtout, d’utiliser ses capacités dans des
situations quotidiennes qui s’appliquent à sa vie et l’aident à apprendre par lui-même.
Cette approche se démarque essentiellement par son caractère d’intégration et par sa
capacité de créer une passerelle entre la connaissance d’une part, et les compétences
et les comportements d’autre part. La programmation et la mise en place des
programmes ont commencé simultanément par la première année primaire et la
première année moyenne dès septembre 2003, pour arriver en fin de cycle à la mise en
place de la quatrième année moyenne en septembre 2006 et de la cinquième année
primaire en septembre 2007. (MEN et UNESCO, 2005 et 2006).
• dispenser une éducation en harmonie avec les droits de l’enfant et les droits de
l’homme et développer une culture démocratique en faisant acquérir aux
élèves les principes du débat et du dialogue, de l’acceptation de l’avis de la
majorité et en les amenant à rejeter la discrimination et la violence et à
privilégier le dialogue ;
• faire prendre conscience aux jeunes générations de l’importance du travail en
tant que facteur déterminant pour mener une vie digne et décente et pour
accéder à l’autonomie, et surtout en tant que richesse pérenne à même de
suppléer à l’épuisement des ressources naturelles et de garantir le
développement durable du pays ;
• préparer les élèves à la vie en société en les initiant aux règles du savoir-vivre
ensemble et en leur faisant prendre conscience du caractère indissociable de la
liberté et de la responsabilité ;
• former des citoyens capables d’initiative, de créativité et d’adaptation et en
mesure d’assumer leurs responsabilités dans la conduite de leur vie
personnelle, civique et professionnelle.
L’enseignement préprimaire
Le rôle des jardins d’enfants, établis par les collectivités locales, les
entreprises, les organismes et les administrations publiques, est beaucoup plus social
qu’éducatif. La possibilité de créer des établissements préscolaires est donnée aux
collectivités locales, aux organisations de masse et aux entreprises économiques du
secteur public. L’ordonnance n° 05-07 du 23 août 2005 autorise la création
d’établissement privé d’éducation à tous les niveaux, y compris l’enseignement
préscolaire.
Pour ce qui est du préscolaire communal, le document Guide sur les structures
préscolaires communales a permis de préciser les normes d’organisation matérielle,
administrative et pédagogique de ces espaces. Le programme n’y est pas donné
cependant la responsabilité de sa conception incombe à la directrice qui, en plus de sa
responsabilité de la gestion administrative, est chargée de l’animation de
l’établissement ainsi que de la coordination des groupes et surtout de préparer,
analyser et arrêter les programmes spécifiques des différents groupes selon les âges.
Chaque jardin, conçoit, élabore et exécute son programme qui reste fortement lié aux
principes de base à respecter dans la définition de ses objectifs. Des initiatives sont,
néanmoins, prises dans certaines communes pour arrêter un programme uniforme, au
niveau de leurs structures locales. Le programme est exprimé dans l’ensemble à
• d’acquérir des compétences qui les rendent aptes à apprendre tout au long de
leur vie ;
• de renforcer leur identité en harmonie avec les valeurs et traditions sociales,
spirituelles et éthiques issues de l’héritage culturel commun ;
• de s’imprégner des valeurs de la citoyenneté et des exigences de la vie en
société ;
• d’apprendre à observer, analyser, raisonner, résoudre des problèmes ; de
comprendre le monde vivant et inerte, ainsi que les processus technologiques
de fabrication et de production ;
• de développer leur sensibilité et d’aiguiser leur sens esthétique, leur curiosité,
leur imagination, leur créativité et leur esprit critique ;
• de s’initier aux nouvelles technologies de l’information et de la
communication et à leurs application élémentaires ;
• de favoriser l’épanouissement harmonieux de leur corps et de développer leurs
capacités physiques et manuelles ;
• d’encourager l’esprit d’initiative, le goût de l’effort, la persévérance et
l’endurance ;
• d’avoir une ouverture sur les civilisations et les cultures étrangères, d’accepter
les différences et de coexister pacifiquement avec les autres peuples ; et
• de poursuivre des études ou des formations ultérieures. (Article 45).
Langue arabe 14 12 12 10 10
Tamazight – – – (3) (3)
Français – 3 3 3 3
Education islamique 1,5 1 1 1 1
Education civique 1 1 1 1 1
Histoire – – – 1 1
Géographie – – – 1 1
Mathématiques 5 5 5 5 5
Education scientifique et 2 2 2 2 2
technologique
Education musicale 1 1 1 1 1
Education plastique 1 1 1 1 1
Education physique 1,5 1 1 1 1
Langue arabe 5 5 5 5
Tamazight (3) (3) (3) (3)
Français 3 3 3 3
Anglais 3 3 3 3
Education islamique 1 1 1 1
Education civique 1 1 1 1
Histoire 1 1 1 1
Géographie 1 1 1 1
Mathématiques 5 5 5 5
Sciences de la nature et de la vie 2 2 2 2
Sciences physiques, technologie et 3 3 3 3
communication
Education musicale 1 1 1 1
Education plastique 1 1 1 1
Education physique et sportive 2 2 2 2
Total hebdomadaire 29 29 29 29
Source: MEN, 2004. A noter qu’à partir de la rentrée 2006-07 les horaires hebdomadaires ont été
réaménagée.
correspondance. En ce qui concerne les élèves qui rencontrent des difficultés dans les
matières essentielles, ils peuvent bénéficier des cours de rattrapage.
Quel que soit le niveau d’études considéré, les taux de redoublement sont
élevés, en particulier à partir de la sixième année d’enseignement fondamental, année
charnière entre les deux premiers cycles et le début du troisième cycle (appelé
auparavant premier cycle de l’enseignement secondaire). Cela met en évidence que la
notion de sélection est demeurée très forte au niveau des mentalités, même si la
généralisation de l’école fondamentale consistait à permettre aux enfants de
poursuivre un cursus scolaire de neuf ans au lieu de six comme par le passé.
L’enseignement secondaire
D’une durée de trois ans, l’enseignement secondaire post-obligatoire dispensé dans les
lycées est organisé en filières générales, technologiques et techniques reliées entre
elles par un système de passerelles permettant des réorientations en cours de scolarité.
L’enseignement secondaire peut être organisé en troncs communs en première année
(lettres, sciences, technologie) et en filières à compter de la deuxième année. La fin
des études de l’enseignement secondaire est sanctionnée par le baccalauréat de
l’enseignement secondaire pour les filières de l’enseignement secondaire général et
technologique et par le baccalauréat de technicien pour les filières de l’enseignement
secondaire technique (électronique, chimie, fabrication mécanique…). Les élèves
admis au baccalauréat et au baccalauréat de technicien peuvent postuler à la poursuite
d’études et de formations supérieures. Les élèves non admis au baccalauréat et au
baccalauréat de technicien ont la possibilité soit de postuler à la formation continue ou
à la formation professionnelle, soit de rejoindre la vie active.
choix et les aptitudes des élèves ; et de préparer les élèves à la poursuite d’études ou
de formations supérieures.
Mathématiques 5 5 6 7 4 4
Sciences physiques 3+2 3+2 3+2 4+2 – –
Sciences naturelles 3+2 3+2 2 2 – –
Langue arabe 3 3 3 3 3 3
Philosophie – 3 – 3 – 3
Histoire/géographie 3 2 3 2 4 4
Sciences islamiques 2 – 2 – 2 –
Langue étrangère 1 3 3 3 3 3 3
Langue étrangère 2 3 3 3 3 3 3
Dessin ou musique 2 – 2 – – –
Education physique et sports 2 2 2 2 2 2
Droit – – – – 2 2
Economie – – – – 2 2
Mathématiques appliquées – – – – 3 2
Comptabilité – – – – 5 5
Informatique – – – – 1 1
Une chance supplémentaire est accordée aux élèves de la troisième année qui
ont échouée deux fois au baccalauréat. A cet effet, des classes dites « spéciales » sont
ouvertes dans les lycées. Ces classes ne dispensent aux élèves que les matières
essentielles dans chaque profil, leur volume horaire étant de 19 heures. Dans ce même
cadre, des cours de soutien sont dispensés aux élèves inscrits au baccalauréat. Ces
cours sont donnés quotidiennement dans les classes des lycées, le soir, après le
déroulement normal des heures de cours.
secondaire. On constate que les taux de redoublement sont plus élevés chez les
garçons que chez les filles à tous les niveaux d’enseignement. Historiquement, le taux
de réussite au baccalauréat se situe aux alentours de 20 à 30%. Néanmoins, en 2003-
04, il ressortait à environ 44%, soit nettement au-dessus de la tendance ; et en 2004-
05, il est légèrement retombé à environ 40%. En raison du faible taux de réussite à
l’examen du baccalauréat, le taux de redoublement est extrêmement élevé à la
dernière année du secondaire, oscillant entre 38 et 46% pendant la dernière décennie.
Beaucoup d’élèves reprennent cette année plusieurs fois. Le nombre d’élèves qui
redoublent la dernière année du secondaire a doublé au cours des quinze dernières
années. » (Ibid.).
Il y a lieu de signaler que dans les années 1975 à 1979, le Ministère de l’éducation
nationale avait installé un noyau d’évaluation pédagogique qui a pu concevoir,
élaborer et réaliser des épreuves d’évaluation standardisées capables d’estimer le
niveau de pertinence des programmes, la qualité de l’apprentissage et les compétences
qu’ils développaient chez les élèves. Ces travaux (et d’autres encore) avaient permis
de constater l’existence de variations considérables au niveau des wilayas en matière
de résultats de l’apprentissage. (MEN, 2000).
Selon la Banque mondiale, « compte tenu de l’insuffisance des données sur les
résultats scolaires, il est difficile de mesurer le niveau d’instruction des élèves par
rapport aux objectifs des programmes d’études, ou de comparer leurs performances à
celles des élèves d’autres pays. En 2002-03, des élèves algériens de la huitième année
d’étude ont subi des tests de mathématiques et de sciences dans le cadre de la
deuxième étude sur le suivi des acquis de l’apprentissage (Monitoring of Learning
Achievement – MLA 2), permettant d’établir des comparaisons avec d’autres pays. Ils
Le personnel enseignant
La croissance considérable et rapide du corps enseignant, dont les effectifs sont passés
de 22.000 en septembre 1962 à 322.500 en septembre 1997, s’est accompagnée de
graves distorsions au plan quantitatif. Ceci a été dû essentiellement : au recours au
recrutement direct sans formation appropriée préalable ; à la mise en œuvre de
formations rapides, intensives et de courte durée avec à la base des recrutements à des
niveaux inférieurs au niveau requis ; à la perversion des finalités de la formation en
cours d’emploi qui , loin d’assurer une véritable amélioration des qualifications et un
perfectionnement des compétences, a été transformée en moyen de promotion
administrative.
Les candidats recrutés dans les corps et grades régis par ce statut particulier
sont nommés en qualité de stagiaire par arrêté ou décision, selon le cas, de l’autorité
investie du pouvoir de nomination. Ils sont astreints à l’accomplissement d’un stage
probatoire d’une durée d’une année. Les enseignants recrutés par voie de concours,
sont tenus durant le stage probatoire de suivre une formation pédagogique
préparatoire. Les enseignants issus des établissements de formation spécialisée ainsi
que ceux recrutés par voie de concours subissent, au cours de la période de stage un
examen de titularisation comportant des épreuves pratiques et orales. Les adjoints de
l’éducation, les attachés de laboratoire, les conseillers de l’orientation et de la
guidance scolaire et professionnelle, les intendants et les sous-intendants sont soumis,
au cours de la période de stage, à une inspection de titularisation effectuée par une
commission.
leurs activités dans les lycées et assurent un service hebdomadaire de 18 heures. Les
professeurs agrégés exercent leurs activités dans les lycées, notamment dans les
classes d’examen et les classes spécialisées ; ils assurent un service d’enseignement
hebdomadaire de 15 heures.
Pour les instructeurs (un corps en voie d’extinction) il s’agit d’une formation
afin de permettre à ceux qui sont encore en exercice d’être intégrés dans le corps des
instituteurs. Les cours de formation par correspondance sont assurés par l’Office
national d’enseignement et de la formation à distance (ONEFD, ex Centre national de
l’enseignement généralisé—CNEG). Le programme a pour objet de renforcer le
niveau de culture de base et de combler principalement les déficits dans les langues
fondamentaux (langue arabe et calcul pour les arabophones, langue française pour les
francophones) et dans la culture générale liée aux activités de l’école, la didactique
des disciplines et la psychologie de l’enfant.
Références
Banque mondiale. République algérienne démocratique et populaire. A la recherche
d’un investissement public de qualité. Une revue des dépenses publiques. Volume I :
texte principal. Washington DC, août 2007.
Ministère de l’éducation nationale. Education pour Tous : bilan à l’an 2000. Rapport
de la République d’Algérie. Alger, 2000.
La liste actualisée des liens peut être consultée sur le site du Bureau international
d'éducation de l'UNESCO : http://www.ibe.unesco.org/links.htm