Verification Et Etalonnage PDF
Verification Et Etalonnage PDF
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VERIFICATION ET ETALONNAGE,
QUE DOIT-ON SAVOIR ?
Groupe de Projet :
Marine ESCUILLIE, Collège Français de Métrologie
Relecteurs :
Michèle DESENFANT, Laboratoire national de métrologie et d’essais
François HENNEBELLE, Université de Bourgogne
Marc PRIEL, Laboratoire national de métrologie et d’essais
Avertissement :
Ce document est en libre accès sur le site du Collège Français de Métrologie (www.cfmetrologie.com).
Il ne doit pas être modifié. Il peut être repris dans son intégralité ou partiellement mais dans tous les
cas la source doit être citée sous la forme : « Vérification et étalonnage : que doit-on savoir ? – Fascicule
d’information du Collège Français de Métrologie – Paris – 2016 ».
Il ne peut ni être vendu ni cédé ni faire l’objet d’aucun commerce. Avant d’être traduit l’autorisation
du CFM est requise. Le copyright est la propriété du Collège Français de Métrologie. Le CFM décline
toute responsabilité sur l’application des méthodes présentées dans ce fascicule d’information.
De nombreuses décisions se fondent sur les résultats de mesure. Il est donc indispensable de fournir à
tout utilisateur une information sur sa qualité et sa fiabilité.
Un équipement de mesure génère des erreurs potentielles, il convient que ces erreurs ne dépassent pas
des valeurs limites admissibles appelées classiquement EMT (Erreurs Maximales Tolérées) ou MPE
(Maximal Permissive Errors), cf. §2.1.
L’étalonnage et/ou la vérification sont un des critères permettant d’assurer la qualité de la mesure.
L’entreprise doit aussi répondre à des exigences normatives qui imposent la surveillance de la mesure
afin de répondre aux mieux aux besoins des clients tel que l’énonce le chap 9.1.1 de la norme NF EN ISO
9001 : 2015.
3.2 Explication
La traçabilité métrologique est un des concepts les plus importants pour les utilisateurs de résultats de
mesure, car mesurer c’est comparer, et pour comparer, il faut une référence fiable, stable, connue de
tous. La traçabilité métrologique est sous entendue dans tous les processus de mesure. Mesurer revient
à comparer une grandeur inconnue à une grandeur de même nature mais connue, prise comme
référence.
La mesure permet d’effectuer un contrôle qui permet la déclaration de conformité. Pour garantir
cette mesure il faut qu’elle soit raccordée aux grandeurs primaires : c’est la traçabilité qui permet la
maîtrise de la mesure et permet d’avoir confiance aux résultats, comme le montre le schéma ci-
dessous.
La traçabilité et les contrôles font que, de nos jours, personne ou presque ne remet en cause le poids
d’une boîte alimentaire ou le volume de carburant délivré à la pompe.
Et pourtant, dans certains autres cas, la traçabilité n’est pas facile à réaliser….
1 Le Système international d’unités(SI) 8ème édition 2006 : Bureau international des poids et mesures
Exemple :
Prenons l’exemple de la mesure de température avec 2 thermomètres, à savoir :
- un premier thermomètre, appelé thermomètre étalon, qui fournit une moyenne de mesures
à 37°C. Ce résultat présente une incertitude de …. °C conformément au CE d’étalonnage.
- un second thermomètre de travail, appelé « indicateur » (fig. ci-dessous) donne une
température moyenne de 37.2°C. Le thermomètre de travail présente donc une erreur de
justesse, c’est-à-dire une erreur de l’indicateur de 0.2°C. L’incertitude de ce thermomètre est
évidemment supérieure à l’incertitude du thermomètre de référence et doit être
correctement estimée. On suppose ici que l’incertitude élargie de ce thermomètre de travail
est de 0.05°C.
Remarque : En utilisation, il faudra appliquer une correction de -0.2°C au thermomètre de travail pour
corriger le biais de ce thermomètre s’il est utilisé à 37°C. En effet, rappelons un principe de base en
métrologie : « Celui qui commet une erreur, qui le sait et qui ne la corrige pas en commet une
seconde ».
Etalon Indicateur
- 0,05 °C + 0,05 °C
Mais la question que l’on peut se poser, c’est « que se passe-t-il si on utilise alors le thermomètre de
travail à une température autre que 37°C ? ». La réponse à cette question correspond au concept
d’étalonnage.
4.2 Explication
La seule première étape dans la définition est souvent perçue, à tort, comme étant l'étalonnage. Cette
première étape constitue en réalité la définition de la précédente édition du VIM [1] du terme
étalonnage.
La seconde étape consiste, pour le prestataire d'étalonnage, à fournir une relation qui permet de
déterminer la température supposée être vraie à partir de la température lue sur l’instrument, par
exemple :
Tvraie = A.Tlue+B
Avec :
Tvraie la température supposée être vraie
Tlue la température lue sur l’instrument
A et B étant les coefficients de la droite d’étalonnage de l’instrument dans ce cas.
Une telle relation permet de travailler entre 2 points d’étalonnage et de connaître, par exemple, la
température supposée être vraie pour une température lue de 20 °C.
Remarque :
Par contre, il convient de faire attention à la relation choisie, qui doit corresponde physiquement au
processus. Dans le cas d’un thermomètre, supposer une droite d’étalonnage est réaliste. Néanmoins,
ceci n’est pas forcément le cas pour tous les processus. A titre d’exemple, si vous remplissez une cuve
de section elliptique placée horizontalement et que vous souhaitez réaliser la courbe d’étalonnage du
processus qui consiste à mesurer la hauteur de liquide en fonction du volume contenu, il faut réaliser
une interpolation de degré 5 et limiter l’étalonnage à une plage définie entre un volume minimum
mesurable et un volume maximum mesurable. En effet, la sensibilité des mesures sur le fond et le haut
de cuve conduit à des incertitudes importantes sur les extrémités.
Pour en savoir plus : ouvrage « Application du nouveau concept d’étalonnage du VIM 3 » [3]
sur www.cfmetrologie.com
La détermination de cette relation n’est cependant pas aisée. Aussi, le CFM met à disposition,
gratuitement, un logiciel de modélisation des résultats d'étalonnage telle qu'attendu dans la nouvelle
définition de l'étalonnage publiée en 2008. Au format Excel, ce logiciel peut s'interfacer facilement avec
les outils usuellement employés.
Le LNE met aussi à disposition un logiciel gratuitement, un logiciel dédié à la fonction étalonnage.
Pour en savoir plus : https://www.lne.fr/fr/logiciels/Regpoly/logiciel-etalonnage-regpoly.asp
2. Le programme d'étalonnage est-il cohérent vis à vis de l'utilisation faite de cet instrument de
mesure ?
Il appartient donc aux laboratoires, organismes ou entreprises de séparer les instruments de mesure
ayant une influence sur le résultat des processus de mesure de ceux ayant un impact direct ou indirect.
Pour cela, il convient de se reporter aux exigences relatives aux incertitudes de mesure permettant de
justifier le fait qu'ils n'ont pas d'influence significative au regard des spécifications de la méthode
d'étalonnage, d'essais, de mesure ou du produit.
Il appartiendra donc aux utilisateurs de définir les gammes de mesures utilisées, les incertitudes
nécessaires à la conformité ainsi que les intervalles nécessaires à la conservation de cette conformité
dans le temps.
C'est l'exercice le plus difficile pour les utilisateurs, car souvent ils utilisent les appareils de mesure
dont ils disposent où qu'ils ont acquis sans réaliser cette analyse, qui sans aucun doute est bien une
analyse de la valeur du processus de mesure.
La réponse à apporter est celle qui répond à la question "De quoi ai-je besoin ?" Le résultat de cette
interrogation permet de réaliser de nombreuses économies en matière d'étalonnage (de traçabilité ou
raccordement) au système International d'unités SI.
3. Le dernier étalonnage réalisé est-il traçable aux unités du système international d'unité ?
4. Les "preuves" de cette traçabilité sont-elles acceptables par tel ou tel donneur d'ordre ?
6. Les programmes d'étalonnage sont-ils optimisés par rapport à mes besoins (nombre de
points, type de points, intervalles...) ?
Exemple : Soit une étuve dont la température attendue doit être de 37 °C ± 0,5 °C (EMT de 0.5°C). La
question posée est donc : « Est-elle conforme ou non conforme » ?
La température de l'enceinte est alors vérifiée avec un thermomètre préalablement étalonné, ayant
une incertitude de 0,05 °C. On pourrait introduire la capabilité de l’instrument par rapport à la
tolérance de l’enceinte. La valeur lue sur le thermomètre est : 37,2 °C.
V mesurée : 37,2 °C
- 0,05 °C + 0,05 °C
5.2 Explication
Il s’agit de s’assurer de la conformité des résultats d’étalonnage au regard de son besoin usuellement
exprimé sous le nom d’erreur maximale tolérée (EMT).
Pour s’assurer de la conformité à l’EMT, il convient de vérifier que la somme de la valeur absolue de
l’erreur de mesure et de l’incertitude d’étalonnage est inférieure à l’erreur maximale tolérée.
Remarque : Il est à noter que la correction est la valeur opposée de l’erreur de mesure (voir définitions
§1.1 et §1.2). Si les EMT fournisseurs tiennent déjà compte de ces incertitudes et que le laboratoire
n‘a pas demandé des spécifications autres, elles ne sont pas reprises une deuxième fois (double
peine) : par conséquent, le prestataire ne compare que l’erreur à l’EMT. Il est donc important pour le
laboratoire de bien préciser son besoin.
Certains font la distinction entre l'étalonnage qui est du domaine de la connaissance (on connaît
certaines caractéristiques de l'instrument) et la vérification qui est du domaine de la confiance (on sait
que l'instrument à une erreur plus faible qu'une valeur définie a priori). Un étalonnage conduit à
l'émission d'un certificat d'étalonnage, et la vérification à l'émission d'un constat de vérification. Le
lecteur pourra également consulter le fascicule de documentation FD X07-013 Métrologie dans
l'entreprise - Critères de choix entre vérification et étalonnage, utilisation et conservation des résultats
de mesure [4].
L'étalonnage ne donne pas lieu à une décision de conformité, seule la vérification permet un jugement,
une décision.
Etalonnage
Vérification
Non conforme
Repérage de
Mise au rebut Etiquetage
vérification
Tous les instruments de mesure dérivent dans le temps, c’est un phénomène bien connu. Un
instrument de mesure « juste » aujourd’hui ne le sera peut-être pas demain parce qu’il aura dérivé !
Les causes de dérive sont multiples et variées (origine mécanique : chocs et vibrations, l’usure,
l’oxydation, le vieillissement, les conditions d’utilisation…).
Pour illustrer cette notion de dérive, voici un exemple. Les constructeurs de multimètres numériques
indiquent en général 3 niveaux d’exactitude : sur une durée de 24 heures, de 3 mois et de 12 mois.
Ceci signifie que si l’utilisateur veut la meilleure exactitude avec ce multimètre il doit le ré-étalonner,
et vraisemblablement l’ajuster toutes les 24 heures. Par contre, si une exactitude moyenne lui suffit
un réétalonnage annuel sera suffisant. Dans cet exemple, la dérive systématique a été prise en compte
dès la conception de l’instrument et l’utilisateur est averti.
Pour maîtriser la dérive, les utilisateurs mettent en place un système de vérification et/ou d’étalonnage
périodique. Pour étalonner ou vérifier un instrument de mesure, on le compare à un étalon
« raccordé » aux étalons nationaux. Les méthodes de rattachement sont pratiquées couramment dans
l’industrie et les laboratoires. Mais avec quelle périodicité ?
Historiquement la périodicité d’étalonnage est de 12 mois dans la métrologie légale. Les périodicités
dans le monde industriel sont très souvent calquées sur la métrologie légale… Mais 12 mois
représentent uniquement le temps que la Terre met pour faire le tour du Soleil.
C’est pour cela que des industriels ont étudié la dérive des instruments à l’aide de différents outils tel
que les cartes de contrôle. Deux méthodes ont ensuite été créées pour optimiser les périodicités
d’étalonnage : la méthode OPPERET [8] et la FD X 07 014 [9]. Ces méthodes permettent d’ajuster et
d’optimiser les coûts d’étalonnages en fonction de la criticité et de l’utilisation de l’instrument de
mesure.
ETALONNAGE VERIFICATION
CONNAISSANCE CONFIANCE
9. CONCLUSIONS
Les laboratoires d’essais et les praticiens de la mesure ont désormais à leur disposition un ensemble
d’éléments leur permettant de réaliser au mieux leurs étalonnages et/ou vérifications.
En métrologie le plus important est toujours la définition de son besoin, en termes d’étalonnage et/ou
de vérification, cela permet de faire de la « juste métrologie » ni plus ni moins. La fonction métrologie
est un atout pour produire mieux du premier coup.
[1] VIM 3, JCGM 200, « Vocabulaire international de métrologie – Concept fondamentaux et généraux
et termes associés », 2012
[2] NF EN ISO 9001 « Système de management de la qualité – Exigences », 2015
[3] Guide technique du CFM « Application du nouveau concept d’étalonnage du VIM3 », 2013
[4] FD X 07-013, « Métrologie - Métrologie dans l'entreprise – Critères de choix entre vérification et
étalonnage, utilisation et conservation des résultats de mesure. », 1996
[5] Guide technique du CFM « Métrologie à usage des laboratoires de Biologie Médicale », 2015
[6] Guide technique du CFM « Mise en place de la Métrologie dans les Laboratoires de Biologie
Médicale », 2016
[7] Guide technique du CFM « Traçabilité Métrologie : exemples de cas difficiles », 2014
[8] Guide technique du CFM « La méthode OPPERET », 2005
[9] FD X 07014, « Métrologie, optimisation des intervalles de confirmation métrologique des
équipements mesure », 2006