Réaction Fluide Solide Consommable A
Réaction Fluide Solide Consommable A
Réaction Fluide Solide Consommable A
(Partie A)
Introduction :
Dans un milieu réactionnel polyphasique, il y’a échange de matière et de chaleur d’une
phase à l’autre ce qui fait apparaitre des résistances de transfert aux interfaces et au sein
même des phases, ces résistances modifient souvent le court de la réaction chimique.
La modélisation de ce type de réacteur doit tenir compte de la compétition entre la cinétique
physique et la cinétique chimique ainsi que le mode de mise en contact des phases.
Dans le présent chapitre, nous allons nous intéresser aux réactions entre fluide et un solide
qui se transforme pour donner des produits solides ou fluides. De très nombreuses opérations
industrielles dans le domaine préparatif ou énergétique mettent en jeu des réactions de
consommation de particules solides : grillage des minerais, combustion et liquéfaction du
charbon, conversion de la biomasse, gazéification, lixiviation, métallurgie, décarbonatation,
lavage et dissolution de cristaux, traitements de surface…. C’est ce qui explique que de très
nombreux modèles de consommation de particules ont été proposés.
Dans les réacteurs à solide consommable, un réactif solide est consommé en présence d'un
réactif disponible en phase fluide (liquide ou gazeuse). Le ou les produit(s) de réaction
peuvent être fluides et/ou solides.
On s'intéressera à la réaction type suivante, qui permet de représenter la diversité des
exemples précédents :
𝐴𝐴𝑓𝑓𝑓𝑓𝑓𝑓𝑓𝑓𝑓𝑓𝑓𝑓 + 𝑏𝑏𝐵𝐵𝑠𝑠𝑠𝑠𝑠𝑠𝑠𝑠𝑠𝑠𝑠𝑠 → 𝑝𝑝𝑝𝑝𝑝𝑝𝑝𝑝𝑝𝑝𝑝𝑝𝑝𝑝𝑝𝑝
Cette réaction est d'ordre par rapport au fluide réactif. Les produits de réaction peuvent être
solides et/ou gazeux.
III.1. Réactions à solide consommable
Il existe plusieurs modèles de transformation des grains :
Pour les grains non poreux :
Modèle à cœur rétrécissant (le produit de réaction solide forme des cendres
adhérentes poreuses autour du coeur de grain qui n'a pas encore réagit)
Modèle du grain rétrécissant (il n'y a pas de produit de réaction solide, donc pas de
cendres adhérentes)
Figure III.5. Selon le modèle à noyau rétrécissant, la réaction se déroule sur un front étroit
qui se déplace dans la particule solide. Le réactif est complètement converti lorsque le front
passe.
En découpant et en examinant la section transversale des particules solides partiellement
réagies, nous trouvons généralement un matériau solide n'ayant pas réagi entouré d'une
couche de cendres. La limite de ce noyau n'ayant pas réagi n'est pas toujours aussi clairement
définie que le modèle le représente; néanmoins, des preuves provenant d'une grande variété
de situations indiquent que, dans la plupart des cas, le modèle à noyau rétrécissant se
rapproche plus des particules réelles que le modèle de conversion progressive. Les
observations concernant la combustion de charbon, de bois, de briquettes et de journaux bien
emballés favorisent également le modèle à noyau rétrécissant.
III.3. Etude du modèle à cœur rétrécissant :
On suppose que les particules ont une forme sphérique de rayon initial𝑅𝑅0 . Au fur et à mesure
que la réaction entre A et B progresse, un front de réaction pénètre à l’intérieur du grain et
laisse derrière lui une couche de produit solide. On suppose que toutes les réactions solide-
fluide passent par les cinq étapes suivantes :
1. Approche du fluide réactif de la surface extérieure du grain solide ;
2. Diffusion du fluide réactif à l'intérieur de la couche poreuse de cendres ;
3. Réaction chimique du réactif fluide avec le solide (il s'agit souvent d'une réaction de
surface impliquant un mécanisme d'adsorption/désorption ;
4. Diffusion du produit fluide (lorsqu'il existe) à travers les cendres poreuses vers la
surface externe du grain ;
5. Dispersion du produit fluide (lorsqu'il existe) dans la phase fluide.
Les deux dernières étapes n'ont d'importance que dans le cas où la réaction est équilibrée.
Nous n'envisagerons ici que des réactions irréversibles.
−𝜌𝜌 𝐵𝐵 𝑟𝑟 𝑡𝑡
𝑅𝑅 2
∫𝑅𝑅 𝑟𝑟 2 𝑑𝑑𝑑𝑑 = 𝑏𝑏 𝑘𝑘𝑔𝑔 𝐶𝐶𝐴𝐴𝐴𝐴 ∫0 𝑑𝑑𝑑𝑑
𝜌𝜌 𝑅𝑅 𝑟𝑟 3
𝑡𝑡 = 3𝑏𝑏𝑘𝑘𝐵𝐵 𝐶𝐶 �1 − �𝑅𝑅 � �
𝑔𝑔 𝐴𝐴𝐴𝐴
On définit 𝜏𝜏𝑒𝑒𝑒𝑒𝑒𝑒 le taux de transfert extérieur, c’est le temps nécessaire pour que le solide se
consomme totalement
𝜌𝜌 𝑅𝑅 𝑡𝑡 𝑟𝑟 3
𝜏𝜏𝑒𝑒𝑒𝑒𝑒𝑒 = 3𝑏𝑏𝑘𝑘𝐵𝐵 𝐶𝐶 => 𝜏𝜏 = 1 − �𝑅𝑅 �
𝑔𝑔 𝐴𝐴𝐴𝐴 𝑒𝑒𝑒𝑒𝑒𝑒
III.3.1. Réaction contrôlée par la diffusion interne (diffusion dans les cendres) :
Le réactif A et la limite du noyau se déplacent vers l'intérieur vers le centre de la particule.
Mais pour les systèmes Solide/Gaz, le retrait du cœur est plus lent que le débit de A vers le
cœur rétrécis par un facteur d'environ 1000, qui est à peu près le rapport des densités de
solide au gaz. Pour cette raison, il est raisonnable pour nous de supposer, en considérant le
gradient de concentration de A dans la couche de cendres à tout moment, que le noyau est
stationnaire. Pour les systèmes S/G, l'utilisation de l'hypothèse d'état stationnaire permet une
grande simplification dans les mathématiques qui suivent.
Ainsi, la vitesse de réaction de A à tout instant est donnée par sa vitesse de diffusion à la
surface de réaction, ou
𝑑𝑑𝑁𝑁𝐴𝐴 𝑑𝑑𝐶𝐶𝐴𝐴
− = 4𝜋𝜋𝑟𝑟 2 𝐷𝐷𝑒𝑒 = 𝑐𝑐𝑐𝑐𝑐𝑐𝑐𝑐
𝑑𝑑𝑑𝑑 𝑑𝑑𝑑𝑑
𝑑𝑑𝑁𝑁𝐴𝐴 𝑟𝑟 𝑑𝑑𝑑𝑑 𝐶𝐶 =0
− ∫𝑅𝑅 𝑟𝑟 2
= 4𝜋𝜋𝐷𝐷𝑒𝑒 ∫𝐶𝐶 𝐴𝐴=𝐶𝐶 𝑑𝑑 𝐶𝐶𝐴𝐴
𝑑𝑑𝑑𝑑 𝐴𝐴 𝐴𝐴𝐴𝐴
𝑑𝑑𝑁𝑁𝐴𝐴 1 1
− (𝑟𝑟 − 𝑅𝑅 ) = 4𝜋𝜋𝐷𝐷𝑒𝑒 𝐶𝐶𝐴𝐴
𝑑𝑑𝑑𝑑
𝑟𝑟 1 1 𝑡𝑡
−𝜌𝜌𝐵𝐵 ∫𝑟𝑟=𝑅𝑅 �𝑟𝑟 − 𝑅𝑅 � 𝑟𝑟 2 𝑑𝑑𝑑𝑑 = 𝑏𝑏𝐷𝐷𝑒𝑒 𝐶𝐶𝐴𝐴 ∫0 𝑑𝑑𝑑𝑑
𝜌𝜌 𝑅𝑅 2 𝑟𝑟 𝑟𝑟 𝜌𝜌 𝑅𝑅 2
𝑡𝑡 = 6𝑏𝑏𝐷𝐷𝐵𝐵 �1 − 3(𝑅𝑅 )2 + 2(𝑅𝑅 )3 � avec 𝜏𝜏𝑑𝑑 = 6𝑏𝑏𝐷𝐷𝐵𝐵
𝑒𝑒 𝐶𝐶𝐴𝐴 𝑒𝑒 𝐶𝐶𝐴𝐴
𝑡𝑡 𝑟𝑟 𝑟𝑟
𝜏𝜏 𝑑𝑑
= 1 − 3(𝑅𝑅 )2 + 2(𝑅𝑅 )3
𝑡𝑡
𝜏𝜏 𝑑𝑑
= 1 − 3(1 − 𝑋𝑋𝐵𝐵 )2/3 + 2(1 − 𝑋𝑋𝐵𝐵 ) régime des cendres
𝜌𝜌 𝑅𝑅
𝑜𝑜𝑜𝑜 𝑝𝑝𝑝𝑝𝑝𝑝𝑝𝑝 𝜏𝜏𝐶𝐶 = 𝑏𝑏𝑏𝑏𝐵𝐵𝐶𝐶
𝐴𝐴𝐴𝐴
𝑡𝑡 𝑟𝑟
𝜏𝜏 𝑐𝑐
= 1 − �𝑅𝑅 � = 1 − (1 − 𝑋𝑋𝐵𝐵 )1/3 Régime chimique
3𝜌𝜌
𝜏𝜏𝑅𝑅 = 𝑏𝑏 𝑘𝑘𝐶𝐶𝐵𝐵
𝐴𝐴𝐴𝐴
Si au contraire on suppose que le rayon de la particule reste constante mais que le solide
s'appauvrit progressivement en espèce B (c'est-à-dire que 𝜌𝜌𝐵𝐵 décroît), on retrouve une
conversion linéaire en fonction du temps avec une consommation totale en un temps fini :
𝜌𝜌
𝑡𝑡0 = 𝑏𝑏 𝑘𝑘𝐶𝐶𝐵𝐵 0 .
𝐴𝐴𝐴𝐴