Pneumopathie 8
Pneumopathie 8
Pneumopathie 8
1 . 2 - Épidémiologie
1 . 2 . 1 - Prévalence
Les pneumonies aiguës représentent une cause majeure de mortalité chez les enfants âgés
de moins de 5 ans dans les pays en voie de développement.
- Bactéries :
avant tout :
Streptococcus pneumoniae (pneumocoque) : fréquent à tout âge,
Mycoplasma pneumoniae (mycoplasme) : principalement après 3 ans ;
plus rarement :
Staphylococcus aureus : pleuropneumopathie bulleuse du nourrisson et pneumonie
nécrosante possiblement reliées à la leucocidine de Panton et Valentine,
Streptocoque bêta-hémolytique du groupe A : tableau clinique volontiers sévère,
Haemophilus influenzae b : exceptionnellement en cause depuis la généralisation de la
vaccination anti-Haemophilus influenzae b.
Des co-infections (virus + bactérie ; pneumocoque + mycoplasme) sont parfois observées.
1 . 3 - Physiopathologie
Elles sont protégées contre les infections bactériennes et virales par divers systèmes de
défense mécanique (filtration de l’air inspiré par le nez, réflexes d’expulsion, protection
mucociliaire) et immunophagocytaire (macrophages alvéolaires, PNN, immunoglobulines,
cytokines).
Elle doit donc être prescrite lorsque les signes d’orientation clinique sont présents.
2 . 1 . 2 - Confirmation radiographique
La pneumonie se traduit par une opacité. Il est important de préciser son caractère
systématisé ou non, la présence en son sein d’un éventuel bronchogramme aérien (qui
permet d’en affirmer la nature alvéolaire), son éventuel caractère rétractile ou expansif (qui
fera redouter un autre diagnostic), l’association à des complications (épanchement, abcès), et
sa localisation.
Comme dans toute pathologie aiguë, la gravité potentielle est liée à 3 facteurs :
le terrain de l’enfant ;
la sévérité clinique ;
les capacités de surveillance de l’entourage.
Le tableau 31.1 présente les critères retenus par les recommandations de l’Afssaps (2005).
Tableau 31.1 Critères de gravité d’une pneumonie aiguë
Terrain
– Drépanocytose, immunosuppression
Sévérité clinique
Environnement
Fièvre ++ +++ +
État général
conservé
État général conservé AEG
Signes Éruption, érythème
Diarrhée Tableau pseudo-appendiculaire
associés polymorphe
Éruptions, myalgies Signes pseudo-méningés
Myalgies
Conjonctivite
Tolérance
Bonne Mauvaise Souvent bonne
clinique
Sd inflammatoire Sd inflammatoire
Biologie Sd inflammatoire franc
absent ou modéré modéré
La porte d’entrée est avant tout respiratoire, parfois par voie hématogène à point de départ
cutané. En cas d’allaitement au sein, un abcès mammaire doit être recherché.
Il existe fréquemment des signes de détresse respiratoire et des signes généraux marqués
témoignant souvent d’un sepsis sévère (tachycardie, TRC allongé). Les signes digestifs
peuvent être au premier plan notamment chez le jeune nourrisson avec un météorisme
abdominal « pseudo-occlusif ».
Examens biologiques
Le bilan inflammatoire (NFS, CRP ou PCT) peut orienter vers la responsabilité d’un
pyogène dans la pneumopathie, La répétition de ce bilan au cours de l’évolution peut être
intéressante pour juger de l’efficacité thérapeutique.
Examens microbiologiques
En cas de pneumonie aiguë :
o hémoculture : systématique (diagnostic de certitude mais sensibilité < 10 %) ;
En cas d’épanchement pleural :
o ponction pleurale avec culture : systématique ;
o recherche d’antigène pneumococcique sur liquide pleural : excellentes VPN
et VPP ; confirmation possible par PCR pneumocoque lorsque la culture reste négative ;
o PCR d’ADNr 16 s sur liquide pleural, augmentant la sensibilité de la culture
pour une identification bactérienne (à faire si culture négative) ;
2 . 6 - Complications :
2 . 6 . 1 - Épanchement pleural
2 . 6 . 2 - Abcès
2 . 6 . 3 - Pneumatocèle
Il témoigne également d’une nécrose tissulaire induite par l’infection, suivie d’un effet de «
soufflage », aboutissant à un aspect de bulle à paroi fine, dont la disparition spontanée en
plusieurs semaines est quasi constante. Elles peuvent être multiples.
En cas d’allergie aux pénicillines (diagnostic à porter avec prudence) sans contre-indication
aux céphalosporines, il peut être prescrit une C3G injectable (céfotaxime, ceftriaxone).
Chez un enfant sans terrain à risque, une bithérapie n’est pas indiquée d’emblée.
Lorsque le tableau n’est pas franc, il faut toujours privilégier l’amoxicilline, le pneumocoque
restant le germe le plus redouté.
En cas de pneumonie aiguë chez un enfant drépanocytaire, il peut être prescrit une
bithérapie : amoxicilline et macrolide. L’antibiothérapie peut être modifiée par une C3G
injectable dans les formes sévères.
En cas de pleurésie purulente, une antibiothérapie intraveineuse forte dose est débutée,
couvrant pneumocoque, staphylocoque doré et streptocoque A.