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MEMO fINAL

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0

.MINISTERE DE LA FEMME, DE LA BURKINA FASO


SOLIDARITE NATIONALE, DE LA Unité- Progrès- Justice
FAMILLE ET DE L’ACTION
HUMANITAIRE
=========
SECRETARIAT GENERAL
=========
INSTITUT NATIONAL DE FORMATION
EN TRAVAIL SOCIAL
=========
ECOLE DES CADRES SUPERIEURS EN
TRAVAIL SOCIAL

MEMOIRE DE FIN DE CYCLE


POUR L’OBTENTION DE DIPLOME D’ETAT DE
CONSEILLER D’EDUCATION FEMININE

TITRE :

Analyse des obstacles à l’entrepreneuriat


des femmes rurales de la province du
Passoré : cas des communes de
Pilimpikou et de Samba

Présenté par Sous la direction de


OUEDRAOGO Claude Madame YANOGO/OUEDRAOGO
Pauline
Conseillère d’Education Féminine

Septembre 2019
OUEDRAOGO CLAUDE, MEMOIRE DE FIN DE CYCLE, 0
i

SOMMAIRE

SOMMAIRE........................................................................................................................ i
RESUME ........................................................................................................................... ii
SIGLES ET ABREVITIONS .......................................................................................... iii
LISTE DES FIGURES ..................................................................................................... v
LISTE DES GRAPHIQUES ............................................................................................vi
LISTE DES TABLEAUX ................................................................................................vii
DEDICACE...................................................................................................................... viii
REMERCIEMENTS .........................................................................................................ix
INTRODUCTION .............................................................................................................. 1
CHAPITRE I : CADRE THEORIQUE DE L’ETUDE................................................... 6
I.1. PROBLEMATIQUE ......................................................................................... 7
I.2. OBJECTIFS DE LA RECHERCHE ............................................................. 14
I.3. REVUE DE LITTERATURE ......................................................................... 14
I.4. HYPOTHESES DE RECHERCHE .............................................................. 22
I.5. IDENTIFICATION DES VARIABLES ......................................................... 22
I.6. CLARIFICATION CONCEPTUELLE .......................................................... 26
CHAPITRE II : CADRE METHODOLOGIQUE DE L’ETUDE ................................ 30
II.1. UNIVERS DE LA RECHERCHE ................................................................. 31
II.2. STRATEGIE DE LA RECHERCHE ............................................................ 47
II.3. LES LIMITES ET LES DIFFICULTES DE LA RECHERCHE ................ 50
CHAPITRE III : ............................................................................................................... 52
PRESENTATION, ANALYSE ET INTERPRETATION DES RESULTATS ......... 52
III.1. PRESENTATION ET ANALYSE DES RESULTATS DE L’ENQUETE 53
III.2. INTERPRETATION DES RESULTATS. .................................................... 72
III.3. SUGGESTIONS ............................................................................................. 76
CONCLUSION................................................................................................................ 79
BIBLIOGRAPHIE ........................................................................................................... 81
ANNEXES ......................................................................................................................... a

OUEDRAOGO CLAUDE, MEMOIRE DE FIN DE CYCLE, I


ii

RESUME

AUTEUR ANNEE NOMBRE DE PAGE


OUEDRAOGO Claude 2019 83
TYPE DE DOCUMENT : Mémoire de fin de cycle
TITRE : Analyse des obstacles à l’entrepreneuriat des femmes rurales de
la province du Passoré : cas des communes de Pilimpikou et de Samba
L’entrepreneuriat féminin en milieu rural connait un faible niveau de
développement. Les obstacles auxquels les femmes font face dans leur
parcours entrepreneurial justifient ce faible niveau. C’est pour déceler les
obstacles à l’entrepreneuriat des femmes rurales, que nous avons opté
d’investiguer sur ce thème. Pour y arriver, nous nous sommes posés des
questions, fixés des objectifs et avons émis des hypothèses. Les
hypothèses ont servi de guide dans l’élaboration de nos outils de
recherche. Ainsi, nous avons élaboré deux outils de recherche en
l’occurrence un questionnaire et un guide d’entretien. Le questionnaire a
été adressé à un échantillon de femmes constitué sur la base de deux
méthodes à savoir la méthode non probabiliste et la méthode par quota.
Quant au guide d’entretien il a été administré aux personnes ressources
des différentes structures intervenant dans le domaine de
l’entrepreneuriat.
Les résultats, obtenus à l’aide des outils, ont été dépouillés avec le logiciel
Sphinx, analysés et interprétés.
Il ressort de cette étude que les obstacles à l’entrepreneuriat des femmes
rurales sont d’ordre éducationnel, financier, et socioculturel. Nous
sommes convaincus que notre liste d’obstacles à l’entrepreneuriat des
femmes rurales n’est pas exhaustive mais elle permet d’avoir une idée
des souffrances des femmes rurales dans la sphère entrepreneuriale.
Nous avons adressé des suggestions dont la prise en compte viendra
soulager la femme rurale dans le domaine de l’ entrepreneuriat.

MOTS CLES : obstacle ; femme rurale, entrepreneuriat.

OUEDRAOGO Claude, mémoire de fin de cycle, ECSTS 2019


iii

SIGLES ET ABREVITIONS

CEFORE : Centre de Formalisation des Entreprises


CSLP : Cadre Stratégique de Lutte contre la Pauvreté

CNUCED : Conférence des Nations Unis sur le Commerce et


le Développement
DPFSNFAH : Direction Provinciale de la Femme, de la solidarité
Nationale ,de la Famille et de l’Action Humanitaire
DPJEJ : Direction Provinciale de la Jeunesse et de
l’Entrepreneuriat des Jeunes
DN : Direction de la Nutrition
EDS : Enquête Démographique et de Santé
EMD : Enquête +Multidimensionnelle
FAAGRA : Fonds d'Appui aux Activités Génératrices de
Revenus des Femmes Agricultrices
FAARF : Fonds d'Appui aux Activités Génératrices de
Revenus des Femmes
FAIJ Fonds d’Appui aux Initiatives des Jeunes
FAPE : Fonds d’Appui à la Promotion de l’Emploi
FASI : Fonds d’Appui au Secteur Informel
FIT : Front Intertropical
FODEL : Fonds de Développement de l’Elevage
AIDAS : Alliance Internationale pour le Développement et la
Solidarité en Afrique
INSD : Institut Nationale de la Statistique et de la
Démographie
MEBF : Maison de l’Entreprise du Burkina Faso
ONG : Organisation Non Gouvernementale
PIB : Produit Intérieur Brut
PNDES : Plan National de Développement Economique et
social
PCD : Plan communal de Développement
RCPB : Réseau des Caisses Populaires du Burkina Faso

OUEDRAOGO Claude, mémoire de fin de cycle, ECSTS 2019


iv

PNG : Politique National Genre


RGPH : Recensement Général de la population et de
l’habitat
SEMUS : Solidarité Entraide Mutuelle au sahel
SNPEF : Stratégie Nationale de la Promotion de
l’Entrepreneuriat Féminin

OUEDRAOGO Claude, mémoire de fin de cycle, ECSTS 2019


v

LISTE DES FIGURES

Figure 1 : Carte de situation de la Commune de Pilimpikou. .................. 38


Figure 2 : Carte administrative de la commune....................................... 39
Figure 3 : Situation de la commune de Samba dans la province ............ 42
Figure 4 : Commune de Samba .............................................................. 44

OUEDRAOGO Claude, mémoire de fin de cycle, ECSTS 2019


vi

LISTE DES GRAPHIQUES

Graphique 1: Répartition des enquêtées par niveau d’instruction ......... 53


Graphique 2: Répartition des enquêtées par possibilité de constituer une
épargne suffisante pour entreprendre. ..................................................... 55
Graphique 3 : De l’accès à l’aide financière de l’entourage ................... 56
Graphique 4: De l’accès aux financements des structures .................... 57
Graphique 5 : Possibilité d’épargner et financement reçu ...................... 58
Graphique 6: De la formation reçue en entrepreneuriat ........................ 59
Graphique 7: Connaissances pratiques en entrepreneuriat ................... 61
Graphique 8: Victime de préjugés .......................................................... 64
Graphique 9 : De la liberté d’entreprendre ............................................ 65
Graphique 10 : De l’influence des tâches domestiques sur les activités
économiques des femmes ....................................................................... 66
Graphique 11: Répartition des enquêtées par possibilité d’ accès à la
terre. ........................................................................................................ 67
Graphique 12: Surface agricole exploitée par les femmes. .................... 68

OUEDRAOGO Claude, mémoire de fin de cycle, ECSTS 2019


vii

LISTE DES TABLEAUX

Tableau 1 :Emploi du temps des femmes en nombre d’heures moyen par


jour selon les différentes saisons. ............................................................ 18
Tableau 2 : Construction des variables .................................................. 24
Tableau 3 : Récapitulation de l’échantillon .............................................. 46
Tableau 4 : Répartition des enquêtées par âge...................................... 53
Tableau 5: Répartition des enquêtées selon le types d’activité exercée 54
Tableau 6: Possibilité d’épargner et soutien financier ............................. 57
Tableau 7: Niveau d’instruction et formation en entrepreneuriat ............. 60
Tableau 8: Formations professionnelles reçues ...................................... 60
Tableau 9: Charges familiales supportées par les femmes ..................... 62
Tableau 10: Les charges familiales croisées........................................... 63

OUEDRAOGO Claude, mémoire de fin de cycle, ECSTS 2019


viii

DEDICACE

Nous dédions ce mémoire à notre chère mère et à notre


défunt père.

OUEDRAOGO Claude, mémoire de fin de cycle, ECSTS 2019


ix

REMERCIEMENTS

A l’issue de ce travail de recherche, nous avons réalisé que ce présent


mémoire n’a pu voir le jour que grâce au concours et au soutien
permanent d’un grand nombre de personnes.

En premier lieu, nous tenons à remercier notre directrice de mémoire


Madame YANOGO/OUEDRAOGO Pauline qui a accepté de diriger
cette recherche. Ses orientations, ses conseils nous ont permis de
faire évoluer notre réflexion de base vers une recherche aboutie.
Je ne saurais assez remercier l’ensemble du personnel de
l’administration de l’école des Cadre Supérieur en Travail Social pour
leur disponibilité et leurs encouragements tout au long de ces deux
dernières années.
Je souhaiterais exprimer ma gratitude aux chargés de cours qui n’ont
ménagé aucun effort pour nous livrer un enseignement de qualité.
J’adresse aussi mes remerciements aux femmes et à toutes les
personnes ressources qui ont participé à cette recherche.
Le soutien indéfectible de mes amis m’a permis de ne pas m’écarter
dans les moments difficiles de l’objectif fixé. Mes remerciements à
ZANGO Ousmane, RAMDE Amadou, RAMDE Bouriema, GUISSOU
Clément, BAYILI Kilma, KABORE Kassoum, YAMEOGO Jean-
Baptiste, …
Une pensée particulière à ma petite famille (GUISSOU Antoinette,
OUEDRAOGO Ivanov et OUEDRAOGO Zady Jean-Yves) pour son
soutien sans relâche, sa patience, et son enthousiasme pour mon
travail. Merci pour tout.
Enfin, je tiens à remercier toute ma famille, mes parents, mes sœurs,
mes frères, qui ont été d’un réel soutien.

OUEDRAOGO Claude, mémoire de fin de cycle, ECSTS 2019


1

INTRODUCTION

Dans ce contexte marqué par la montée du chômage et la réduction


d’année en année du nombre de postes à pourvoir dans la fonction
publique, l’entrepreneuriat apparait comme une solution au manque
d’emploi. L’entrepreneuriat semble être de nos jours la panacée. En effet,
trouver de l’emploi à tous ces jeunes actifs est un casse-tête chinois pour
les Etats. La solution miracle repose sur l’auto emploi donc de
l’entrepreneuriat. Ainsi, promouvoir l’entrepreneuriat c’est favoriser à
terme la réduction du chômage, la croissance économique, la paix sociale
et la stabilité politique. Dans sa métaphore « main invisible » Adams Smith
insistait sur la nécessité de laisser les entrepreneurs poursuivre leurs
intérêts personnels car ils contribuent du même coup à l’atteinte de
l’intérêt général.
L’entrepreneuriat, dans une économie de marché, se révèle être le
premier vecteur de développement. Dans son rapport 2018 sur les pays
pauvres de la planète, la Conférence des Nations Unis sur le Commerce
et le Développement (CNUCED)1 souligne d’abord que rien ne vaut une
entreprise à fort potentiel pour générer des emplois et créer de la valeur à
long terme. Elle souligne ensuite que l’entrepreneuriat soutient la
croissance et le développement économique via les innovations sur le
marché. Enfin, la CNUCED établit une relation étroite entre
l’entrepreneuriat, d’une part, et la croissance et le développement
économiques, de l’autre. L’exemple des pays qui se sont développés en
prônant l’initiative privée à travers le libéralisme économique interpelle
plus d’un.

Conscients de l’importance de l’entrepreneuriat dans le développement


économique et social, les pays du monde, en particulier les pays en
développement se sont engagés dans la promotion de l’entrepreneuriat
avec pour espoir de réduire le chômage, booster la croissance
économique et favoriser la cohésion sociale. Au Burkina Faso plusieurs

1
Rapport du forum mondial sur l’investissement dans le monde

OUEDRAOGO CLAUDE, MEMOIRE DE FIN DE CYCLE, 1


2

mesures et stratégies ont été prises pour assainir le climat des affaires et
pour promouvoir l’entrepreneuriat des jeunes en général et des femmes
en particulier.
Dans cette recherche de la croissance économique, de la cohésion
sociale et de la réduction du chômage, toutes les couches de la population
sans distinction de sexe sont sollicitées. Dorénavant les femmes peuvent
créer et gérer en toute liberté une entreprise comme le garantit la
constitution burkinabé de 1991 en son article 16.
Selon Christine Lagarde directrice générale du FMI « Avoir plus de
femmes dans l’économie d’un pays est un gage de croissance ». Ainsi
l’entrepreneuriat féminin devient capital pour soutenir non seulement la
croissance économique des pays en développement mais aussi
pour réduire le chômage. De nos jours plusieurs études, menées sur le
rôle des femmes dans l’économie confirment l’importance de
l’entrepreneuriat féminin dans la balance économique et son impact sur le
bien être des familles souligne le Ministère en charge de la femme dans la
Stratégie Nationale de la Promotion de l’Entrepreneuriat Féminin
(SNPEF).
L’entrepreneuriat est resté pendant longtemps et quasi exclusivement
l’affaire des hommes confinant ainsi les femmes dans la sphère
domestique. C’est donc le rôle reproductif2qui était dévolu à la femme et
qui continue de l’être dans certaines contrées principalement en milieu
rural. Dans les sociétés africaines la femme était « la bonne à tout faire ».
Elle ne travaille pas pour elle-même mais pour une famille qui ne
reconnait pas toujours ses efforts. Evoluant plus dans le secteur informel,
les femmes occupent plus de 60% des activités de production. Leur
contribution dans l’économie rurale et urbaine est indéniable avec une
participation avoisinant 70% dans la formation du PIB3 burkinabè. En effet
les femmes ont toujours travaillé ou mené des activés dans l’ombre.

2
Rôle reproductif : comprend la responsabilité de mettre au monde et d’élever les enfants
ainsi que les tâches domestiques
3
news.ouaga.com publication du mercredi 6mars 2013

OUEDRAOGO Claude, mémoire de fin de cycle, ECSTS 2019


3

Cependant, elles constituent la frange de la population la plus pauvre.


Cela pourrait s’expliquer d’une part, par la non valorisation à sa juste
valeur de leurs activités. D’autre part, par le fait que la production féminine
est en majorité non marchande et destinée à la consommation familiale.
De nos jours, les femmes s’intéressent de plus en plus à l’entrepreneuriat
pour améliorer leurs conditions de vie et réduire leur dépendance vis-à-vis
des hommes. Des progrès sont certes enregistrés dans le domaine de
l’entrepreneuriat féminin mais force est de reconnaitre que les femmes
rencontrent des difficultés spécifiques qui limitent leurs actions dans la
sphère entrepreneuriale. Le niveau de l’entrepreneuriat féminin demeure
faible (16,91% en 2009, 17,11% en 2010 et 21% en 2015)4. Il est encore
plus faible en milieu rural qu’en milieu urbain malgré l’adoption de la loi
N°0342009/AN5qui assure un accès équitable aux terres rurales pour
l’ensemble des acteurs ruraux sans discrimination aucune. En effet, en
milieu rural, les ‘’lois coutumières’’ en matière du foncier sont plus
respectées que celles de la constitution.
Au Burkina Faso, la volonté affichée du gouvernement de faire de
l’autonomisation économique de la femme une réalité a fait de
l’entrepreneuriat féminin l’une de ses priorités. Cette volonté étatique est
consignée dans le Plan National de Développement Economique et social
(PNDES). Ainsi, l’Etat burkinabé à travers le Ministère en charge de la
Femme a adopté une stratégie nationale de promotion de l’entrepreneuriat
féminin (SNPEF)6 dont objectif général est de contribuer à
l’autonomisation économique de la femme. La SNPEF ambitionne un
entrepreneuriat féminin dynamique, compétitif, diversifié, et contribuant à
la réduction de la pauvreté des populations à l’horizon 2025. Et ce, en
améliorant le cadre institutionnel et juridique de promotion de
l’entrepreneuriat féminin, l’accès et le contrôle des femmes et des filles

4
Données duCefore : centre de formalisation des entreprises
5
Loi portant régime foncier rural, adoptée le 16 juin 2009
6
Décret n°2015-1010/PRES-TRANS/PM/MPFJ/MEF du 21 août 2015 portant adoption de la
Stratégie nationale de la promotion de l’entreprenariat féminin.

OUEDRAOGO Claude, mémoire de fin de cycle, ECSTS 2019


4

aux moyens de production (ressources naturelles, financières,


technologiques, infrastructures et équipements), en renforçant davantage
les capacités techniques des femmes et des filles entrepreneures et en
développant des opportunités pour l’emploi et l’auto emploi des femmes et
des jeunes filles. Outre les stratégies définies pour promouvoir
l’entrepreneuriat féminin, des fonds nationaux existent parallèlement pour
soutenir et encourager les jeunes et les femmes dans l’entrepreneuriat.
Ce sont entre autre le fonds d’appui aux activités rémunératrices de
revenu des femmes (FAARF)7 le fonds d’appui au secteur Informel (FASI),
le fonds d’appui à la promotion de l’emploi (FAPE), le fonds national
d’appui aux travailleurs déflatés et retraités (FONA-DR), le fonds de
développement de l’élevage (FODEL), le fonds d’appui à la formation
professionnelle et à l’apprentissage (FAFPA), etc.
En dépit des efforts consentis par l’Etat et des progrès accomplis, les
femmes ne disposent pas encore des mêmes chances que les hommes
pour tirer profit de nombreuses opportunités offertes notamment celles
liées à l’accès aux ressources stratégiques que sont l’éducation et la
formation, l’accès aux instances de décision, à la terre et au crédit8. En
milieu rural, le constat est encore plus alarmant d’autant plus que les
femmes croupissent toujours sous le poids des considérations
socioculturelles, des multiples corvées et de la pauvreté. Majoritaires en
nombre, les femmes sont toujours sous représentées dans la quasi-totalité
des secteurs de la vie économique, politique et sociale.
Le choix du thème de ce mémoire : « Analyse des obstacles à
l’entrepreneuriat des femmes rurales de la province du Passoré : cas
des communes de Pilimpikou et de Samba » est loin d’être superflu. En
effet, il vient à point nommé du fait que la promotion de l’égalité entre les
sexes et l’entrepreneuriat féminin occupent une place très importante
dans le Plan National de développement économique et social (PNDES)
axe 2.

7
Fonds exclusivement destinés aux femmes.

8
Ministère en charge de la femme et du genre dans la SNPEF

OUEDRAOGO Claude, mémoire de fin de cycle, ECSTS 2019


5

Il répond aussi à un souci de faire part des difficultés auxquelles les


femmes vivant en milieu rural sont confrontées et de proposer des
solutions pour soulager leurs peines.
Par ailleurs, en tant que futur conseiller d’éducation féminine, il nous
incombe de faire une recherche sur l’un des défis majeurs du Ministère en
charge de la femme, en l’occurrence l’entrepreneuriat féminin afin
d’apporter notre contribution au développement de ce secteur et partant
de là l’autonomisation économique de la femme.
La présente étude se structure en trois chapitres :
• Chapitre I : Cadre théorique ;
• Chapitre II : Cadre méthodologique ;
• Chapitre III : Présentation, analyse et interprétation des résultats.

OUEDRAOGO Claude, mémoire de fin de cycle, ECSTS 2019


6

CHAPITRE I : CADRE THEORIQUE DE L’ETUDE

Dans ce chapitre il s’agira essentiellement pour nous de poser clairement


la problématique de recherche, de décrire les différentes recherches sur le
sujet, de définir les objectifs et les hypothèses de recherche et d’élucider
certains concepts clés de notre domaine d’étude.

OUEDRAOGO Claude, mémoire de fin de cycle, ECSTS 2019


7

I.1. PROBLEMATIQUE
La division sexuelle du travail a longtemps confiné les femmes dans la
sphère domestique leur ôtant ainsi toute initiative entrepreneuriale. En
effet c’était à elles que revenaient les tâches ménagères, l’éducation des
enfants et les corvées de toutes sortes. C’est en un mot le rôle reproductif
que la société, dominée par les hommes, a attribué à la femme et qui
s’apparente, pour certains, comme inhérent à la nature de cette dernière.
La société a rendu, par la division du travail, les femmes dépendantes et
incapables. Il n’était pas rare d’entendre que les femmes ne doivent pas
ou ne peuvent pas faire telle ou telle chose. Les religions aussi, révélées
que traditionnelles dans le souci de préserver l’unité de la famille et
d’éviter les dérives éventuelles que pourraient engendrer la libre
entreprise de la femme, ne l’ont pas toujours permis d’exercer librement
d’autres activités en dehors de celles qui lui sont dévolues. Il revenait à
l’homme chef de ménage de travailler et d’apporter le nécessaire à la
survie de la famille privant ainsi la femme de toute initiative privée qui
aurait pu la rendre économiquement autonome.
Aimant s’appuyer sur quelques mauvais exemples de comportement de
femmes entrepreneures, des hommes continuent de nos jours à priver
leurs femmes de leur liberté d’entreprendre. Pourtant la constitution
burkinabè de 1991 garantit la liberté d’entreprendre à tous les citoyens
sans distinction de sexe ni de race, mais Des considérations
socioculturelles limitent toujours les femmes dans leur volonté
d’entreprendre.
Les femmes ainsi formatées par la société ont non seulement accusé un
retard dans la prise de conscience de leur situation économique et
sociale, mais peinent toujours à combler l’écart entre elles et les hommes,
surtout en matière de prise de décision, de création d’entreprises et
d’autonomie financière. A titre d’illustration, en 2010 en Allemagne 33%
des sociétés, et petites entreprises avaient pour chef une femme. En
France ce taux était de 30%9, en Angleterre 34% (Geneviève. Bel,2010)10,

9
EUROSTAT 2010 : contribution de la femme dans l’économie
10
L’entrepreneuriat au féminin

OUEDRAOGO Claude, mémoire de fin de cycle, ECSTS 2019


8

aux Etats Unis, selon les statistiques publiées par le center for women’s
Business Richerch (CWBR 2005) 47% des entreprises étaient créées par
des femmes. Si dans les pays développés l’écart de création d’entreprises
se réduit considérablement entre hommes et femmes, en Afrique,
particulièrement au Burkina Faso, les taux de 16,91% en 2009, 17,11% en
201011et 21% en 201512 même s’ils connaissent une lente progression
restent en dessous des attentes. Ces proportions traduisent implicitement
les difficultés auxquelles les femmes sont confrontées dans la mise en
œuvre de leurs entreprises.
Pour Sow,1992 la femme du fait des stéréotypes est souvent perçue
comme mère, épouse… et est cantonnée à des activités domestiques et
de reproduction. Cela prive les femmes de leur esprit d’initiative et les fait
dépendre, dans les sociétés africaines, des hommes (Simien et Diouf,
2013)13.
L’entrepreneuriat féminin reconnu officiellement pour la première fois en
1975, lors de la conférence des nations unies tarde à remonter la pente
nonobstant les actions entreprises par l’Etat et ses partenaires et eu égard
au nombre de femmes plus important que celui des hommes.
Au Burkina Faso, Les femmes représentent environ 51,7% de la
population totale selon le RGPH 2006 et 52,1% de la population active.
Cependant elles représentent la frange de la population la plus pauvre.
La plupart des femmes évoluent dans l’informel et principalement dans le
secteur de l’agriculture. Elles occupent 60%14 des activités de production.
La timidité de l’entrepreneuriat féminin est évocateurs des problèmes que
les femmes rencontrent dans la sphère entrepreneuriale. Le caractère
informel de l’entrepreneuriat féminin traduit implicitement les contraintes
liées à l’accès au financement, à la formation professionnelle et la

11
Données du CEFORE : centre de formalisation des entreprises
12
www.bf.und.org : page consultée le 12mai 2015
13
ENTREPRENEURIAT FÉMININ AU SÉNÉGAL : vers un modèle entrepreneurial de ‘’nécessité’

dans les pays en développement.


14
SNPEF

OUEDRAOGO Claude, mémoire de fin de cycle, ECSTS 2019


9

difficulté de concilier activités professionnelles et activités domestiques.


Selon Benjamin BADIA et al, il existe des tensions permanentes
auxquelles doivent faire face les femmes qui tentent de mener de front
projets familiaux et création d’entreprise. Ces tensions incitent les femmes
à un réajustement permanent de leurs priorités qui s’exercent souvent au
détriment de la sphère professionnelle et du projet entrepreneurial.
Les femmes travaillent énormément mais leur travail n’est pas valorisé, ni
rémunéré, ni apprécié à sa juste valeur. En guise d’illustration, on qualifie
les femmes ménagères de femmes qui « ne font rien » ou de femmes qui
« ne travaillent pas ». Qualifiées de femmes qui ne font rien, ce sont elles,
pourtant, qui par leur travail, nourrissent et contribuent au bien être des
familles. Dans les sociétés africaines les femmes ont toujours joué un rôle
prépondérant dans la stabilité de la famille et le développement
économique (Bertran,2006)
Les femmes en général et les femmes rurales en particulier ne disposent
pas librement des fruits de leurs efforts. Dotées et mariées les femmes
rurales peuvent être considérées comme des « employées » ou des
« esclaves » au service de leurs maris et de leurs familles. Elles travaillent
pour la satisfaction des hommes au détriment de leur propre
épanouissement. Nombreuses sont les femmes qui ne peuvent pas
entreprendre librement sans subir les différentes formes de violences en
particulier celles économiques. Ainsi sous le poids des inégalités de genre
les femmes rurales entreprennent peu et évoluent notamment dans
l’informel. Scolarisées deux fois moins que les hommes, analphabètes à
plus de 70%15 peu formées aux métiers, discriminées dans l’emploi,
limitées aux fonctions subalternes et domestiques, croupissant sous le
poids des traditions et des religions, entourées de loi de protection sans
réelle application, elles se trouvent ainsi limitées malgré leur audace à
devenir des femmes chefs d’entreprise.
Les femmes ont connu les pires formes de discrimination. Considérée
comme étrangère par les sociétés africaines, la femme n’a pas connu au
même titre que l’homme les avantages de l’éducation et de la formation

15
INSD : enquête multisectorielle continue 2014 (alphabétisation et scolarisation)

OUEDRAOGO Claude, mémoire de fin de cycle, ECSTS 2019


10

professionnelle. Ainsi tout investissement en capitale humain était destiné


au garçon au détriment de la fille. Cette dernière étant considérée comme
une étrangère de part et d’autre de ces deux familles.
Au Burkina Faso, La femmes vivant en milieu rural en générale et dans les
communes de Pilimpikou et de Samba en particulier, occupe encore une
place de second rang au sein de la société. Son statut particulier lui
confère des tâches spécifiques principalement domestiques (soins des
enfants, ménage, approvisionnement en eau, etc.).16 Par ailleurs, elle
participe à la construction de l’économie de son groupe d’appartenance à
travers des activités de production que sont les travaux champêtres, le
petit commerce et l’élevage. Si ces nombreuses tâches accroissent la
responsabilité de la femme dans la société, elles cachent
malheureusement des inégalités de genre qui freinent son émancipation.
La situation de la femme dans ces communes se caractérise par sa
difficulté d’accès à la terre et à la prise de décision, son faible taux de
scolarisation et son analphabétisme malgré les nombreuses reformes
économiques et sociales entreprises ces dernières années au plan
national en sa faveur. En effet, en depit de la loi No 034-2009/AN portant
regime foncier rurale qui promeut l’acces équitable à la terre sans
distinction de sexe ,de religion, d’apartenance politique et ehnique, le
mode d’accès à la terre diffère toujours selon que l’on soit autochtone,
étranger ou femme. Le statut traditionnel de la femme ne lui confère
aucun droit foncier. Toutefois, elle peut accéder à la terre par
l’intermédiaire de son mari sans pour autant prétendre à la posséder ou à
la contrôler. Les femmes se retrouvent ainsi confronter à d’innombrables
obstacles dans la mise en place de leur business.
Outre les inégalités de genre, les femmes disposent de peu de ressources
pour investir. En fait n’arrivant pas à constituer une épargne suffisante
pour entreprendre, les femmes se trouvent limiter quand leur entourage ne
leur apporte pas les ressources nécessaires.

1612
plans de développement communale des communes de Pilimpikou et de Samba : situation de

la femme

OUEDRAOGO Claude, mémoire de fin de cycle, ECSTS 2019


11

En milieu rural, selon l’INSD (2015) l’absence de garanties est la


principale contrainte d’accès au financement. Les institutions financières
qui devraient être un relais dans le financement de projets de femmes,
sont non seulement rares en milieu rural, mais leur réclament aussi des
garanties que la plupart des femmes n’en disposent pas. Aussi les
femmes ne maitrisent pas les conditions d’accès aux crédits et n’ont pas
toujours l’information sur les opportunités de financement.
A la faveur des politiques de développements entreprises depuis les
années 1987 pour permettre aux femmes de combler leur retard et de
participer activement à l’essor du développement économique et social du
pays, les femmes burkinabè se sont peu à peu intéressées à
l’entrepreneuriat. Le discours du président Thomas SANKARA, « La
libération de la femme : une exigence du future » à l’occasion du 8 mars
1987, avait jeté les bases de l’émancipation de la femme. Ce discours qui
se voulait défenseur des droits de la femme a aussi réveillé les
consciences quant à leur participation effective dans toutes les sphères de
la vie économique et sociale. Mais l’enthousiasme suscité par le leader de
la révolution est vite retombé avec la fin de la révolution. Il a fallu attendre
en 2009, à la faveur des critiques du Cadre Stratégique de Lutte contre la
Pauvreté (CSLP) qui ne prenait pas en compte de façon explicite le
principe d’égalité des sexes, pour que le gouvernement adopte la Politique
Nationale Genre (PNG).
La dimension genre n’a pas été prise à bras le corps avant 2009 par les
politiques. Conséquence, les inégalités de genre ont toujours la peau dure
au Burkina Faso et entravent fortement les initiatives entrepreneuriales
des femmes. Selon AMOUSSOU (2010) la non prise en compte de façon
structurelle de la dimension genre dans les politiques et programmes de
développement conduit à une non efficience de ceux-ci. Ainsi le retard
accusé dans la prise en compte de la dimension genre a fortement
défavorisé les femmes dans le domaine de l’entrepreneuriat.
Il ressort de l’étude « l’état des lieux sur l’entrepreneuriat féminin »
réalisée par la Chambre du commerce et de l’industrie du Burkina, que les
femmes exercent généralement dans l’informel. Sur 100 entreprises

OUEDRAOGO Claude, mémoire de fin de cycle, ECSTS 2019


12

formelles créées, moins de 10 ont pour chef d’entreprises une femme.


Que le portrait-robot qui se dégage du top 100 des femmes chefs
d’entreprise formelle présente des femmes en majorité instruites. 74% de
ces entreprises sont dans le commerce, 9% dans l’industrie et 17% pour
les services. La répartition géographique de ces femmes chefs
d’entreprise montre une forte concentration des femmes dans la région du
Centre avec 79% et 17 % dans les Hauts-Bassins. Cela traduit la faible
participation des femmes rurales à la création d’entreprises formelles et
montre du même coup l’importance de l’éducation dans la réussite des
femmes citadines chefs d’entreprise. Les femmes rurales sont moins
entreprenantes que leurs consœurs citadines ou du moins opèrent plus
dans l’informel.
Dans le souci de réduire les inégalités de genre, de favoriser la
participation des femmes au développement économique et social et de
booster la croissance économique, les gouvernements qui se sont
succédés depuis 2009 ont pris des mesures et adopté des stratégies.
Ainsi l'Etat et le secteur privé ont contribué au renforcement du pouvoir
des femmes à travers des actions suivantes :
la création et le renforcement du Fonds d'appui aux activités
génératrices de revenus des femmes (FAARF) ;
la construction d'infrastructures socio-économiques telles que les
maisons de la femme et les centres de promotion féminine ;
le développement de fonds nationaux (FAIJ, FASI, FAPE, FBDES,
etc.) ;
l'action du Réseau des Caisses populaires du Burkina Faso (RCPB)
les guichets de microfinances et des banques commerciales (Coris
Bank,IB Bank, BOA,CODEC, MUFDEB, COPEC Galor etc.) ;
la mise en place de Programme d'accompagnement des projets de
jeunes et de femmes à fort potentiel de croissance ( par la Maison de
l’entreprise du Burkina et autres structures) ;
la construction de Centres de formation professionnelle des jeunes
filles ;
l'acquisition de technologies au profit des femmes.

OUEDRAOGO Claude, mémoire de fin de cycle, ECSTS 2019


13

A côté de ces actions qui ont énormément contribué à booster l'action des
femmes en matière d'entrepreneuriat, s'ajoute le regroupement des
femmes en associations ou en réseaux. Toujours dans l’esprit d’outiller les
femmes, des programmes d'alphabétisation, de formations sur les
techniques de gestion, de développement de la culture d'entreprise, de
développement de l'esprit d'entreprise, de la sensibilisation et de
l'information ont été initiés pour les femmes. Mais malheureusement ces
efforts restent insuffisants et ne bénéficient pas toujours aux femmes
rurales majoritaires en nombre. A Pilimpikou et à Samba les femmes
supportent des charges financières importantes liées à la santé et à
l’éducation des enfants (frais de scolarité et fournitures). Ces charges
épuisent leurs ressources et les maintiennent dans la pauvreté. En effet
les femmes de ces communes se retrouvent souvent seules à supporter
les charges familiales. Elles font souvent le choix d’investir sur l’éducation
et les soins de leurs enfants que d’investir dans leur entreprise.
Conséquence elles entreprennent moins et demeurent dans le cercle
vicieux de la pauvreté.
Malgré les efforts consentis par le gouvernement et ses partenaires, les
Femmes en générale et les femmes rurales en particulier sont toujours
confrontées à des difficultés. L’entrepreneuriat comporte d’énormes
difficultés pour qui veut entreprendre. Outre ces difficultés, les femmes
rencontrent des obstacles spécifiques qui les empêchent de s’insérer dans
la dynamique entrepreneuriale.
La présente étude s’attardera sur « l’analyse des obstacles à
l’entrepreneuriat des femmes rurales de la province du Passoré : cas
des communes rurales de Pilimpikou et de Samba ». Il s’agira pour
nous, dans cette étude de répondre à la question principale suivante :
Quelles sont les obstacles à l’entrepreneuriat des femmes rurales des
communes de Pilimpikou et de Samba ?
De cette question principale découlent trois questions secondaires :

OUEDRAOGO Claude, mémoire de fin de cycle, ECSTS 2019


14

La faible accessibilité des femmes des communes rurales de Pilimpikou et


de Samba au financement de leurs activités ne constitue-t- elle pas un
frein à leur entrepreneuriat ?

Le faible niveau d’éducation ne désavantage-t-il pas les femmes des


communes rurales de Pilimpikou et de Samba dans la sphère
entrepreneuriale ?

L’environnement socioculturel dans lequel les femmes des communes


rurale de Pilimpikou et de Samba évoluent ne limite-t-il pas leurs actions
en matière d’entrepreneuriat ?

I.2. OBJECTIFS DE LA RECHERCHE


I.2.1 Objectif général
L’objectif général assigné à cette étude est de déceler les obstacles à
l’entrepreneuriat des femmes des communes rurales de Pilimpikou et de
Samba.

I.2.2 Objectifs spécifiques


Évaluer l’influence de l’accès au financement par les femmes sur le
niveau de l’entrepreneuriat féminin dans les communes rurales de
Pilimpikou et de Samba.
Analyser le degré d’implication du niveau d’éducation des femmes des
communes rurales de Pilimpikou et de Samba sur le niveau de
l’entrepreneuriat féminin.
Appréhender les contraintes de l’environnement socioculturel qui
limitent les actions des femmes des communes rurales de Pilimpikou
et de Samba dans l’entrepreneuriat.

I.3. REVUE DE LITTERATURE

Assumpta MUNDEKE17dans son mémoire de fin de cycle note que


l'entrepreneuriat est l'autre moyen de réduire le chômage au niveau

17
L’ENTREPRENEURIAT FEMININ ( www.memoireonline.com ). Page consultée le 26 juin 2019

OUEDRAOGO Claude, mémoire de fin de cycle, ECSTS 2019


15

macroéconomique. Que les contraintes relatives à la formation des


sociétés et à la création d'entreprises de manière formelle sont des freins
à la promotion de l'esprit d'entreprise et d'initiative. La création d'activités
tout comme la création d'entreprises ne sont pas évidentes, car l'esprit
d'entreprise repose toujours sur la conjonction d'un environnement
institutionnel favorable, de programmes publics bien conçus et de facteurs
culturels propices. Les contraintes peuvent être de plusieurs ordres dont
les principales s'expriment tel qu'il suit : les contraintes administratives, les
contraintes financières, les contraintes fiscales, les contraintes culturelles.
Pour l’auteur les femmes se trouvent confrontées à des nombreux
obstacles relatifs au lancement de leurs activités économiques. Il s'agit
principalement des obstacles d'ordre psychologique, socioculturel,
professionnel, infrastructurel, juridique et même des obstacles liés au
niveau d'instruction des femmes.
les obstacles d'ordre psychologique : en effet, il arrive que les femmes
manquent de confiance en elles ou même qu'elles aient une image
négative d'elles. Ce facteur psychologique n'est pas à négliger en ce
qui concerne la femme.
les obstacles socioculturels : au plan socioculturel, des préjugés
défavorables à l'égard des femmes obstruent leurs activités. Cet
ascendant culturel expliquerait aussi la restriction concernant le choix
du secteur d'activité des femmes. A cela, l'on peut ajouter le niveau
d'instruction des femmes qui généralement est bas. L'éducation de la
jeune fille est empreinte de préjugés. Cet état de choses réduit
considérablement les chances des filles et des femmes de suivre une
formation professionnelle.
les obstacles d'ordre infrastructurel. S'agissant des obstacles
infrastructurels, l'accès au crédit, à la technologie, aux services d'appui
et à l'information est difficile pour les femmes. Les structures
d'encadrement existantes semblent très insuffisantes pour
l'encadrement de la masse féminine. Il faut aussi signaler ici que le
système des transports et des communications est très limité.

OUEDRAOGO Claude, mémoire de fin de cycle, ECSTS 2019


16

l'absence d'un environnement incitatif. Les interventions destinées à


promouvoir l'entrepreneuriat féminin n'obtiennent pas de résultats
satisfaisants car l'environnement économique n'est pas propice. Il
s'agit particulièrement des politiques générales de développement, des
politiques fiscales et monétaires et de la législation.
les politiques : Les politiques générales de développement, les
politiques fiscales et monétaires sont importantes lorsqu'il s'agit de
développer l'entrepreneuriat féminin. Les microentreprises croupissent
sous le poids de la fiscalité, ce qui décourage généralement les
femmes.
la législation : Les règlements et procédures administratifs qui
conduisent à l'enregistrement au registre du commerce représentent
un goulot d’étranglement pour les jeunes entreprises.
les institutions : Les représentations des organisations fournissent des
services financiers très faibles. Cet état des choses réduit
considérablement les capacités des femmes du fait de la rareté des
capitaux.

SIMIEN et DIOUF18, dans leur étude qui avait pour objectif de faire des
recherches et de proposer un modèle de l’entrepreneuriat féminin de
nécessité dans les pays en développement en précisant d’une part le
profil des femmes entrepreneures et les caractéristiques des entreprises
créées ou reprises et d’autre part en discutant des motivations, attitudes,
difficultés rencontrées et de l’encadrement institutionnel montrent à partir
d’une enquête utilisant une démarche quantitative, que les femmes
entrepreneures ayant généralement plus de la trentaine d’années, n’ont
pas souvent un niveau de scolarisation élevé et les activités dans
lesquelles elles s’orientent sont souvent de faible ampleur et permettent
généralement de subvenir juste aux besoins de la famille. Cet
entrepreneuriat de nécessité est caractéristique de l’entrepreneuriat
féminin dans les pays en développement ayant de faible revenu. Ce qui

18
ENTREPRENEURIAT FÉMININ AU SÉNÉGAL : vers un modèle entrepreneurial de ‘’nécessité’’

OUEDRAOGO Claude, mémoire de fin de cycle, ECSTS 2019


17

les motive souvent c’est de subvenir aux besoins de la famille tout en


étant des « mères » et des « épouses » au sens où la société le
comprend. Avoir une affaire leurs permet d’être indépendantes et offre la
possibilité de gérer leur emploi de temps. Leur étude précise aussi le rôle
de l’entourage familial qui occupe une place prépondérante dans l’acte
d’entreprendre. Il est difficile de concevoir la création d’entreprise sans la
famille. Ainsi, le mari peut jouer un rôle encourageant (lorsqu’il soutient la
femme et est impliqué) ou décourageant (lorsqu’il n’est pas en phase avec
ce que veut faire la femme).

Le Ministère en charge de la femme à travers son document, Stratégie


Nationale de la Promotion de l’Entrepreneuriat Féminin (SNPEF), tout en
listant les forces de l’entreprenariat féminin a relevé ses faiblesses qui
sont entre autres :
Le faible niveau d’instruction et alphabétisation des femmes ;
La difficulté de concilier la vie professionnelle et la vie famille
La faible représentativité des femmes dans les structures de formation
technique et professionnelle
La complexité des procédures d’octroi de crédit
La faiblesse du dispositif d’accompagnement du secteur
La faiblesse des financements accordés par les fonds
La pauvreté persistante des femmes ;
Leur faible maitrise des mécanismes de crédit
Les stéréotypes et les préjugés qui entraves l’orientation des femmes
vers certaines activités ;
La faible couverture du territoire nationale par les structure de
financement etc.

Marion ROOKHUIZEN19 1986, dans son œuvre met en exergue les


conditions de vie de la femme rurale en général et celle de Rana en

19
FEMMES DE RANA (LES BESOINS ET LES POSSIBILITÉS DES FEMMES D’UN VILLAGE MOSSI AU
BURKINAFASO) 19

OUEDRAOGO Claude, mémoire de fin de cycle, ECSTS 2019


18

particulier. Dans son enquête elle découvre que les femmes doivent tout
demander à leur mari et qu’elles ont moins de possibilités que les
hommes. A ce propos les femmes enquêtées affirment d’abord que les
filles de Rana ne vont pas à l’école alors que les garçons y vont. Ensuite
que leur mobilité est beaucoup plus réduite que celle des hommes. Enfin
elles constatent que les hommes, parce qu’ils peuvent se déplacer selon
leur bon vouloir, peuvent entreprendre beaucoup plus que les femmes
pour faire face aux circonstances difficiles. Par ailleurs l’emploi du temps
des femmes dressées par l’auteur laisse entrevoir des femmes rurales
exécutant des tâches quotidiennes particulièrement lourdes. Les taches
reproductives occupent la quasi-totalité du temps des femmes, leur
laissant ainsi que peu de temps pour entreprendre. L’emploi du temps des
femmes rurales de Rana ci-dessous illustre bien les activités des femmes
au cours de la journée.

Tableau 1 :Emploi du temps des femmes en nombre d’heures moyen par


jour selon les différentes saisons.
Activité Temps que les femmes consacrent
Saison agricole Saison sèche
Travail agricole 6 heures -
Soin aux enfants et aux travaux 7 heures 8,5 heures
ménagers, visite au marché incluse
Ramassage des noix de karité et 1,5 heures -
conservation
Autres activités économiques 1,5heures 1,5 heures
Cérémonies, activités de - 3 heures
construction
Nombre total moyen d’heures par 16 heures 13 heures
jour
Début de la journée de travail 5h./matin 6h./matin
Fin de la journée de travail 9h./soir 7h./soir

Cécile KABORE, aborde, dans son mémoire de fin de cycle, la


problématique de la place et de la responsabilité de la femme dans
l’économie de la haute volta actuel Burkina Faso. Elle dépeint les facteurs
limitant les efforts des femmes rurales dans leur volonté d’entreprendre et

OUEDRAOGO Claude, mémoire de fin de cycle, ECSTS 2019


19

de participer au développement économique de la Haute-Volta. Elle note


d’abord que les différentes corvées occupent beaucoup plus le temps des
femmes rurales au détriment du temps consacré aux activités
économiques. Ensuite elle souligne une différence de statut entre l’homme
et la femme dont celui de la femme se retrouve moins reluisant que celui
des hommes. Enfin elle note, que de l’avis des femmes enquêtées dans
plusieurs villages, qu’il n’existe pas de lien entre le travail des femmes et
la modernisation de l’agriculture. En effet cela sous-entend que les
femmes continuent d’utiliser des outils rudimentaires dans les
exploitations agricoles. Par ailleurs les femmes estiment qu’il existe un
fossé entre elles et leurs maris en matière d’alphabétisation et de
formations techniques modernes.

Madame PODA née BARRO A Chantale20, tout en faisant cas de


l’organisation du groupement féminin de Bogoya, souligne du même coup
les problèmes rencontrés par les groupements villageois. Les difficultés
évoquées par l’auteur sont notamment :
le manque de moyens matériels et financiers ;
l’insuffisance de formation et d’éducation coopérative,
l’inexistence et la non maîtrise des techniques de gestions ;
Un manque de planification des activités et de leur suivi
l’introduction de nouvelles techniques non adaptées aux réalités du
milieu rural.
Pour l’auteur, ces difficultés concourent à freiner l’évolution et la promotion
des groupements féminins.

Françoise PUGET, dans son ouvrage Femmes peules du Burkina


(stratégies féminine et développement rural) ne manque pas de souligner
les difficultés auxquelles les femmes rencontrent quotidiennement dans
leur vie de femmes. En ces termes, elle constate que les villageoises ne

20
Femme et organisations paysannes de Développement au Burkina Faso ( ETUDE DE CAS DU
GROUPEMENT FEMININ DE BOGOYA )

OUEDRAOGO Claude, mémoire de fin de cycle, ECSTS 2019


20

peuvent pas en aucun cas infléchir le politique ou le foncier. Elles ont donc
des marges de manœuvre assez limitées pour leurs permettre de
participer efficacement au développent de leur localité et de leur bien-être.
Elle souligne que dans la répartition des terres pour l’agriculture les
hommes occupent les terres fertiles et confient les terres argileuses,
moins fertiles, aux femmes. Dans le domaine économique les femmes
interviennent en tant qu’aides dans l’exploitation pour la culture et pour
l’élevage. Mais pas en tant qu’entrepreneures libre de ses mouvements.
Pour PUGET les considérations de genre rythment la vie des femmes
peulhs dans leur localité. L’analyse de l’auteur s’attarde sur la question du
genre et son implication dans le développement rural. Défavorisée dans la
répartition des tâches et des conduites à tenir, les femmes doivent lutter
pour s’insérer dans le tissu économique et sociale. Les interventions dans
la région doivent donc tenir compte du genre pour une meilleure
participation des femmes au développement socioéconomique.

Benjamin BADIA et al.21après avoir réalisé une étude qualitative auprès


de de créatrices d’entreprise dans l’agglomération de Nancy sur les freins
et obstacles à l’entrepreneuriat féminin aboutissent à la conclusion que
d’une part les femmes ont des multiples motivations de création
d’entreprise qui sont entre autres le désir de réalisation professionnelle et
personnelle, le souhait de s’affranchir d’un cadre d’emploi salarié jugé peu
gratifiant et difficilement compatible avec une vie de famille
épanouissante. D’autre part les chercheurs soulignent les tensions
permanentes auxquelles doivent faire face les femmes qui tentent de
mener de front projets familiaux et création d’entreprise. Ces tensions
incitent les femmes à un réajustement permanent de leurs priorités qui
s’exercent souvent au détriment de la sphère professionnelle et du projet
entrepreneurial, découvrent-ils. Ils expliquent par ailleurs que les projets
personnels du conjoint, la naissance et l’éducation des enfants sont autant

21
Les freins et obstacles à l’entrepreneuriat féminin ; Etude qualitative auprès de créatrices
d’entreprise dans l’agglomération de Nancy. Avec Florence Brunet et Pauline Kertudo.
https://fr.linkedin.com > benjamin

OUEDRAOGO Claude, mémoire de fin de cycle, ECSTS 2019


21

de facteurs susceptibles de venir ébranler le projet entrepreneurial des


femmes.
Farida BOUGHANEM22, a évoqué trois facteurs de blocage de
l’entrepreneuriat féminin dans son mémoire. Ces facteurs de blocage sont
notamment l’environnement socioéconomique, la psychologie de la
femme et l’absence de culture entrepreneuriale.
Concernant l’environnement socioéconomique, elle réalise que la
ségrégation et les inégalités sont des aspects qui minent l’environnement
socioculturel dans lequel les femmes sont les premières victimes. Il
souligne que c’est un environnement dans lequel l’accès au crédit et à
l’éduction ne sont pas toujours une garantie pour les femmes.
De la psychologie des femmes, l’auteur estime que les structures
auxquelles obéissent les femmes font qu’elles se montrent soumises et
s’en remettent souvent à leurs parents et plus tard à leur mari. Qu’en
outre, la notion d’individualité est quasi inexistante. Et de ce fait, les
femmes ont des vertus socioculturelles qui vont souvent à l’encontre de la
vie extérieure, et en particulier à l’entrepreneuriat.
A propos de l’absence de culture entrepreneuriale, il explique que les
parents envoyaient les enfants à l’école pour qu’ils deviennent des
fonctionnaires ou des employés plus tard que de devenir des créateurs
d’entreprise. La culture entrepreneuriale n’a pas été pris en compte par
système éducatif. Conséquence la plupart des femmes et même les
hommes n’ont pas la culture entrepreneuriale.
Jogette Ngono ABENGMONI23, dans son mémoire est arrivée à la
conclusion que l’absence de moyens financiers et matériels limite
considérablement l’insertion des femmes dans le tissu économique. A cela
s’ajoute l’ignorance des femmes et le manque de formation adéquate. En

22
L’entrepreneuriat féminin est son accompagnement : Cas de l’accompagnement par l’ANSEJ des
femmes entrepreneures de la wilaya de Tizi-Ouzou (www.memoireonline.com ). Page consultée le
26 juin 2019

Entrepreneuriat féminin et participation des femmes au développement socioéconomique.


23

(www.memoireonline.com ). Page consultée le 26 juin 2019

OUEDRAOGO Claude, mémoire de fin de cycle, ECSTS 2019


22

effet, elle constate que le faible niveau des femmes les limite dans la
recherche des financements et dans la gestion de leur entreprise. Pour
une meilleure participation des femmes au développement
socioéconomique elle propose la prise en compte des formations
professionnelles et l’allègement des procédures d’accès au crédit.

I.4. HYPOTHESES DE RECHERCHE


L’hypothèse est une réponse provisoire à une question posée avant toute
forme d’investigation. Dans le cadre de cette étude nous avons dégager
une hypothèse principale et trois hypothèses secondaires.

I.4.1- hypothèse principale


Des facteurs d’ordre éducationnel, socioculturel et financier constituent les
obstacles à l’entrepreneuriat des femmes des communes rurales de
Pilimpikou et de Samba.

I.4.2- hypothèses secondaires


Le faible accès des femmes des communes rurales de Pilimpikou et de
Samba au financement est un frein à la concrétisation de leurs
initiatives entrepreneuriales.
Le faible niveau d’éducation des femmes des communes rurales de
Pilimpikou et de Samba constitue un handicap majeur pour elles dans
la sphère entrepreneuriale.
L’environnement socioculturel limite les actions des femmes des
communes rurales de Pilimpikou et de Samba dans le domaine de
l’entrepreneuriat.

I.5. IDENTIFICATION DES VARIABLES


L’objet de notre étude est d’appréhender les obstacles à l’entrepreneuriat
des femmes rurales des communes de Pilimpikou et Samba. Il convient
d’identifier les variables. Ainsi nous avons identifié une variable
dépendante ou expliquée et trois variables explicatives ou indépendantes.

OUEDRAOGO Claude, mémoire de fin de cycle, ECSTS 2019


23

I.5.1 Variable expliquée

Le faible niveau de l’entrepreneuriat des femmes en milieu rural.

I.5.2 Variables explicatives


le faible accès au financement des femmes rurales ;
le faible niveau d’ éducation des femmes rurales ;
les contraintes de l’environnement socioculturel dans lequel les
femmes évoluent.

OUEDRAOGO Claude, mémoire de fin de cycle, ECSTS 2019


24

Tableau 2 : Construction des variables


OBJECTIFS HYPOTHESES VARIABLES
OBJECTIF GENERAL HYPOTHESES PRINCIPALE VARIABLE EXPLIQUEE
L’objectif général assigné à cette Des facteurs d’ordre éducationnel, Le faible niveau de
étude est de déceler les obstacles à socioculturel et financier constituent l’entrepreneuriat des femmes en
l’entrepreneuriat des femmes des les obstacles à l’entrepreneuriat des milieu rural.
communes rurales de Pilimpikou et femmes des communes rurales de
de Samba. Pilimpikou et de Samba.

OBJECTIF SPECIFIQUE N°1 HYPOTHESE SECONDAIRE N° 1 VARIABLE EXPLICATIVE N°1


Évaluer l’influence de l’accès au Le faible accès des femmes des le faible accès au financement
financement par les femmes sur le communes rurales de Pilimpikou et des femmes rurales
niveau de l’entrepreneuriat féminin de Samba au financement est un
dans les communes rurales de frein à la concrétisation de leurs
Pilimpikou et de Samba. initiatives entrepreneuriales.

OUEDRAOGO CLAUDE, MEMOIRE DE FIN DE CYCLE, 24


25

OBJECTIFSPECIFIQUE N°2 HYPOTHESE SECONDAIRE N° 2 VARIABLE EXPLICATIVE N°2


Analyser le degré d’implication du Le faible niveau d’éducation des le faible niveau d’éducation des
niveau d’éducation des femmes des femmes des communes rurales de femmes rurales
communes rurales de Pilimpikou et Pilimpikou et de Samba constitue un
de Samba sur le niveau de handicap majeur pour elles dans la
l’entrepreneuriat féminin. sphère entrepreneuriale.

OBJECTIF SPECIFIQUE N°3 HYPOTHESE SECONDAIRE N° 3 VARIABLE EXPLICATIVEN°3


Appréhender les contraintes de L’environnement socioculturel limite Les contraintes de
l’environnement socioculturel qui les actions des femmes des l’environnement socioculturel
limitent les actions des femmes des communes rurales de Pilimpikou et dans lequel les femmes
communes rurales de Pilimpikou et de Samba dans le domaine de évoluent.
de Samba dans l’entrepreneuriat. l’entrepreneuriat.

OUEDRAOGO Claude, mémoire de fin de cycle, ECSTS 2019


26

I.6. CLARIFICATION CONCEPTUELLE

Entrepreneuriat : Le mot entrepreneuriat vient du mot entrepreneur. Il


fait l'objet de plusieurs définitions.
- Pour Joseph Schumpeter (1950), un entrepreneur est une personne
qui veut et qui est capable de transformer une idée ou une invention en
une innovation réussie. L’entrepreneuriat conduit à une « destruction
créative » dans les marchés et les secteurs de l’économie.
- Pour VERSTRAETE et FAYOLLE l’entrepreneuriat est une initiative
portée par un individu (ou plusieurs individus s’associant pour l’
occasion) construisant ou saisissant une occasion d’ affaire (du moins
ce qui est apprécié ou évalué comme tel), dont le profit n’est pas
forcement d’ordre pécuniaire, par l’impulsion d’ une organisation
pouvant faire naitre une ou plusieurs entités, et créant de la valeur
nouvelle ( plus forte dans le cas d’ une innovation) pour les parties
prenante auxquelles le projet s’adresse .
- Pour K. KNIGHT et P. DRUCKER, l'entrepreneuriat consiste à prendre
des risques. L'entrepreneur est une personne qui est prête à mettre en
jeu sa carrière et sa sécurité financière pour mettre en œuvre une idée,
à mettre son temps et son capital dans une entreprise risquée.
- Dans le cadre de ce présent mémoire, l’entrepreneuriat est l’ensemble
des activités qui concourent à la formation d’une entreprise formelle on
non et à la production de nouveaux biens ou services marchands ou
non.

Entrepreneuriat féminin : Tous comme l’entrepreneuriat,


l’entrepreneuriat féminin fait l’objet de plusieurs définitions. Il est l’une
des particularités de l’entrepreneuriat en général.
- Selon Belcourt et al. L’entrepreneure est cette femme qui recherche
l’épanouissement personnel, l’autonomie financière et la maitrise de
son existence grâce au lancement et à la gestion de sa propre
entreprise

OUEDRAOGO CLAUDE, MEMOIRE DE FIN DE CYCLE, 26


27

- Selon Paturel, 2006 l’entrepreneure est une personne physique qui


vient dans une situation d’inactivité de chômage ou de salarié et qui ne
dépend pas d’un employeur, qui seule ou en équipe, crée une nouvelle
entreprise indépendante, en assumant les responsabilités
managériales et les risques qui sont liés à la production de richesse
envisagée
- Pour Lavoir,1988 décrit l’entrepreneure, qu’il a aussi appelé
propriétaire-chef d’entreprise, propriétaire d’entreprise ou encore
femme chef d’entreprise, comme « une femme qui seule ou avec des
partenaires a fondé, acheté ou accepté en héritage une entreprise, qui
en assume les risques et les responsabilités financières,
administratives et sociales et qui participe à sa gestion courante.
Dans le cadre de ce présent mémoire, l’entrepreneuriat féminin est
l’ensemble des activités menées par une ou plusieurs femmes qui
concourent à la formation de son (leur) propre entreprise formelle on non
et à la production de nouveaux biens ou services marchands ou non.

Obstacles : l’obstacle vient du mot latin « obstaculum » qui veut dire


« se tenir avant ». Selon le dictionnaire Académie française, (1986), le
mot obstacle est défini comme « ce qui arrête ou ralentit le passage,
ce qui empêche d’avancer » Dans le cadre de cette étude, le mot
obstacle peut être défini comme ce qui entrave, freine ou empêche les
femmes dans la création et la gestion de leur entreprise.

Education : l’éducation est étymologiquement « guider hors de », c’est-


à-dire développer, faire produire. Il signifie maintenant plus
couramment l’apprentissage et le développement des facultés
intellectuelles et physique, les moyens et les résultats de cette activité
de développement. Selon le dictionnaire Le Petit Larousse l’éducation
est la formation de quelqu’un dans tel ou tel domaine d’activité. C’est
l’ensemble des connaissances intellectuelles, culturelles, morales
acquises dans ce domaine par quelqu’un ou par un groupe.

OUEDRAOGO Claude, mémoire de fin de cycle, ECSTS 2019


28

Environnement socioculturel : L’environnement socioculturel dans le


cadre de la présente étude c’est l’ensemble des règles et pratiques
relatives à la culture et des construits sociaux qui caractérisent un
milieu et qui est susceptible d’influencer les comportements, les
croyances les attitudes des individus de ce milieu.

Genre : Selon le dictionnaire Le Petit Larousse, le genre est une


dimension identitaire, historique, culturelle et symbolique de
l’appartenance biologique au sexe masculin ou féminin. Selon
LELOUP et RYCKMANS24 le genre c’est l’ensemble des
différenciations (activités, rôles, pouvoirs) entre les hommes et les
femmes, produites par la société dans laquelle ils et elles vivent. Dans
ce présent mémoire il est sous-entendu comme l’ensemble des
construits sociaux basés sur l’appartenance au sexe masculin ou
féminin.

Rôle reproductif : Le rôle reproductif comprend la responsabilité de


mettre au monde et d’élever les enfants ainsi que les tâches
domestiques entreprises par les femmes.

Commune rurale : L’article 27 du Code Général des Collectivités


Territoriales du Burkina Faso définit la commune rurale comme « un
regroupement de villages qui a une population d’au moins cinq mille
habitants et dont les activités économiques permettent de générer des
ressources budgétaires propres annuelles d’au moins cinq millions
(5 000 000) de francs CFA 25». c’est donc une localité ayant au moins
cinq mille (5000) habitants et un budget annuel d’au moins cinq
millions (5.000.000)26 CFA.

24
Le rôle de la femme dans le développement (www.globenet.org) page consultée le 15 juin
25Loi n°055-2004/AN du 21 décembre 2004 modifiée par la loi n°065-2009/AN du 21
décembre 2009
26
Critères pour l’érection d’une localité en commune ( www.labropresse.net) page consultée le 27
juin

OUEDRAOGO Claude, mémoire de fin de cycle, ECSTS 2019


29

Financement : le financement est l’opération qui consiste, à consentir


des ressources monétaires, pour celui qui est financé, à se procurer
des ressources monétaires nécessaires à la réalisation d’un projet
(« levé de fondé »)27
Dans le cadre de cette étude, le financement désigne l’ensemble des
ressources propres ou empruntées destinées à supporter les dépenses
nécessaires, à la création et au fonctionnement de l’entreprise. Il agit des
financements non-remboursables (fonds propres, capital social, dons,
subventions) ou remboursables (emprunt avec ou sans intérêts).

27
Https//fr.wikipédia.org (financement). Page consultée le 11 août

OUEDRAOGO Claude, mémoire de fin de cycle, ECSTS 2019


30

CHAPITRE II : CADRE METHODOLOGIQUE DE


L’ETUDE

Le cadre méthodologique est le lieu pour nous d’orienter ou de


circonscrire notre étude. Il s’articulera autour des points suivants :
• L’univers de la recherche
• La stratégie de recherche
• Les difficultés rencontrées

OUEDRAOGO Claude, mémoire de fin de cycle, ECSTS 2019


31

II.1. UNIVERS DE LA RECHERCHE

Les communes rurales de Pilimpikou et de samba de la province du


Passoré, région Nord du Burkina Faso, constituent notre univers de
recherche. Le choix de ces deux communes a été motivé par plusieurs
raisons. D’une part le milieu rural connait un retard de développement par
rapport au milieu urbain. D’autres part les communes de Pilimpikou et de
Samba sont deux communes voisines ayant pratiquement les mêmes
caractéristiques socio-économiques. Par ailleurs pour avoir enquêté les
femmes de Pilimpikou et de Samba sur la nutrition des jeunes enfants
pour le compte de la SEMUS et de la DN nous avons une maitrise parfaite
de notre univers de recherche. Nous ne saurions faire cas des
caractéristiques de notre univers de recherche sans au préalable décrire
les généralités sur le Burkina Faso et sur la province du Passoré espaces
dans lesquels se trouvent les communes de Samba et de Pilimpikou.

II.1.1 Cadre de l’étude


II.1.1.1 Généralités sur le Burkina Faso
Situation géographique

Le Burkina Faso est un pays de l’Afrique de l’ouest situé dans la boucle du


Niger avec les coordonnées géographiques suivantes : 9°20’ et 15°5’ de
latitude Nord, 2°20’ de longitude Est et 5°30’ de longitude Ouest. Il couvre
une superficie de 274 000 km2 28. Le Burkina Faso est un pays sans littoral
limité au Sud par la Côte d’Ivoire, le Ghana, le Togo et le Benin ; au Nord
et à l’Ouest par le Mali et à l’Est par le Niger.

Aspects physiques du Burkina Faso

Le Burkina Faso est caractérisé par trois zones climatiques. La zone


sahélienne délimitée au sud par l’isohyète 600 mm, représente environ
25% de la superficie du pays. Située dans la partie nord du pays, c’est la
zone la plus sèche avec parfois moins de deux mois de pluie par an. La

28
www.insd.bf/géographie du Burkina Faso. Page consultée le 24/05/2019

OUEDRAOGO Claude, mémoire de fin de cycle, ECSTS 2019


32

zone soudano sahélienne ou nord soudanienne comprise entre l’isohyète


600mm et 900mn occupe le milieu du pays et constitue la zone climatique
la plus vaste avec environ 50% du territoire burkinabé. Cette zone
bénéficie de 4 à 5 mois de pluie par an. La zone soudanienne ou sud-
soudanienne est la zone la plus humide. Elle se situe entre l’isohyète
900mm et 1200mm et occupe la partie sud du pays. Le climat du Burkina
Faso se caractérise aussi par l’alternance de deux types de temps (une
saison sèche et une saison humide) liés au déplacement du FIT29. La
saison sèche se caractérise par un vent sec appelé harmattan chargé de
poussière. La saison humide est dominée par des pluies et par la
mousson (vent humide provenant du golfe de Guinée).

La végétation du Burkina Faso est liée aux trois zones climatiques. Ainsi
le couvert végétal dans la zone sahélienne est de type steppe arbustive à
épineux et à graminées. Cette zone se caractérise par la rareté des
arbres. La zone soudano sahélienne est la zone par excellence de tous
les types de savanes mais dominée par des savanes arbustives et
arborée.la zone sud soudanienne présente une végétation
essentiellement dominée par des savanes boisées et des forêts claires.

Le relief du Burkina est dominé par une immense pénéplaine qui occupe
les trois quarts du pays. C’est donc un pays plat dans son ensemble. La
partie du pays la plus accidentée et la plus élevée est le sud-ouest. On y
rencontre de nombreuses falaises et la plupart des points les plus élevés.
L’altitude moyenne du pays ne dépasse pas 400m. le mont Ténakourou,
le plus élevé culmine à 747 mètres.

Les principaux cours d’eau du pays sont le Mouhoun, le Nakambé, le


Nazinon, le Niger et la Comoé. C’est cours d’eau se rattachent à trois
bassins hydrographiques (les bassins de la volta, de Niger et du Comoé).
Les terres représentent 99% de la superficie du Burkina Faso contre 1%
d’eau.

29
www.burkina-faso.ca/ climat-du-burkina. Page consultée le 19/05/2019

OUEDRAOGO Claude, mémoire de fin de cycle, ECSTS 2019


33

Aspects sociodémographiques

La population du Burkina Faso était estimée à quatorze millions dix-sept


mille deux cent soixante-deux (14 017 262) habitants selon le RGPH2006.
Le taux accroissement annuel de la population est de 3,1%. L’INSD
201030estimait la population en 2015 à 18 450 494 habitants et la banque
mondiale l’estimait à 19,19 millions en 2017. Si l’on considère le même
taux d’accroissement naturel (3,1%), la population pourrait être estimée à
20 846 150 habitants d’ici fin 2019. La population burkinabè se caractérise
par sa jeunesse. La structure par sexe donne une nette domination
numérique des femmes sur les hommes avec 51 ,7% de la population
totale contre 48,3% d’hommes. Dans la population actives, la différence
numérique entre femmes et hommes est encore plus importante avec
55% de femmes et 45% d’hommes.

La densité de la population était de 74,8 habitants aux kilomètre carré en


2018 et l’espérance de vie de 60,36 ans en 2016 selon la banque
mondiale.

Le français est la langue officiellement parlée au Burkina Faso. Les


principales langues nationales parlées sont le mooré, le fulfuldé et le
dioula.

Aspects administratives

Le Burkina Faso est subdivisé en 45 provinces regroupées dans 13


régions. Chaque province se subdivise en plusieurs départements. La
région, la province et le département sont respectivement dirigés par un
gouverneur, un haut-commissaire et un préfet. Avec l’avènement de la
décentralisation et l’adoption de la loi 055-2004/AN31 portant Code général
des Collectivités territoriales qui a consacré la communalisation intégrale
du territoire, le Burkina Faso est subdivisé en 351 communes dont 302

30
INSD : annuaire statistique national 2010

3117
Loi portant code générale des collectivités locales adoptée le 21 décembre 2004 et modifiée le
21 mai 2015 puis remplacée par la loi n° 016-2015/CNT

OUEDRAOGO Claude, mémoire de fin de cycle, ECSTS 2019


34

communes rurales, 49 communes urbaines (dont 2 à statut particulier :


Ouagadougou et Bobo-Dioulasso) et 13 régions collectivités territoriales.
Les communes et les entités de la déconcentration coexistent sur le
même espace.

Aspects sanitaires

Au Burkina Faso, la situation sanitaire même si elle connait une


amélioration n’est pas satisfaisante. La couverture sanitaire demeure
insuffisante au regard des besoins en santé des populations. Les grands
centres de santé sont principalement le centre hospitalier universitaire
Yalgado Ouédraogo de Ouagadougou et le centre hospitalier universitaire
Souro Sanou de Bobo-Dioulasso. Peu équipés les centres de santé
burkinabè ne répondent pas toujours aux attentes des populations en
matière de soins. Ainsi pour des soins plus poussés des burkinabés sont
obligés de se rendre à l’extérieur du pays. Le niveau de la mortalité
générale (11,8%o) reste encore élevé même s’il est en baisse. Le taux de
mortalité infantile est passé 65% selon EDS32 2010 à 42,68 selon
EMD332015.

Aspects économiques

L’économie du Burkina Faso repose essentiellement sur le secteur


primaire. En 2017 Il occupait toujours plus 80% de la population active, ce
secteur dominé par l’agriculture (14,3% du PIB) et l’élevage (10,3% du
PIB) a contribué à hauteur de 27,8%34 à la formation du PIB. Ce secteur
qui est la base de tout développement n’a pas connu de modernisation
conséquente.

L’agriculture toujours pratiquée avec des outils rudimentaires, est aussi


sujette aux aléas climatiques. Le secteur secondaire représentait 21,4% à
la formation du PIB en 2017. Ce secteur se caractérise par les activités

3218
EDS : www santé.gov.bf rapport d’enquête. Page consultée 26/05/2019
3319
EMD : idem
34
https://www.afdb.org : perspectives économiques en Afrique. Page consultée le 09/06/ 2019

OUEDRAOGO Claude, mémoire de fin de cycle, ECSTS 2019


35

d’extraction minière, de bâtiments et travaux publics et de l’égrenage de


coton. L’activité minière a connu une augmentation de 21,4%, celle des
bâtiments et travaux publics 8,3% et l’égrenage du coton 34,6%. Le
secteur tertiaire dominé par les activités de commerce a contribué à
hauteur de 50,7% en 2017. Le taux de croissance économique était de
6,7% en 2017 et le taux d’inflation à 0.2%.20 L’impact des investissements
structurants réalisés dans le cadre du PNDES (2016-2020) pourrait
dynamiser davantage l’économie du Burkina Faso.

II.1.1.2 Généralités sur la province du Passoré


La situation géographique

La province du Passoré est l’une des quatre provinces de la région du


Nord. Elle est délimitée au sud par la province du Kourwéogo, à l’Ouest
par les provinces du Boulkiemdé, du Sanguié et du Nayala, au Nord par la
Province du Zandoma et au Nord-Est par les provinces du Bam et
Sanmatenga. Yako le chef-lieu de la province est situé à 109 kilomètre de
la capitale Ouagadougou.

Aspects physiques de la province

La province du Passoré se situe dans la zone soudano sahélienne. Elle


est soumise aux caractéristiques climatiques de sa zone climatique
marquée par une longue saison sèche et une courte saison humide de 3 à
4 mois de pluie. Située à la limite Nord du birrimien, la province présente
de nombreuses collines birrimiennes. A l’image du pays, la province du
Passoré est plane dans son ensemble même si quelques élévations sont
constatées notamment dans les communes de Pilimpikou et de Samba.
Le point culminant de la province est le pic de Komkoulibo avec 630m
d’altitude. La province ne possède pas de réseau hydraulique permanent.
On enregistre quelques retenus d’eau artificiel dont le plus important est le
barrage de Kanazoé et quelques bas-fonds.

La végétation de la province est marquée par la couverture presqu’entière


par la savane arbustive. Située dans la zone de transition entre le
domaine soudanien et sahélien, la province est recouverte aussi de

OUEDRAOGO Claude, mémoire de fin de cycle, ECSTS 2019


36

savanes arborées et de savanes herbacées. On rencontre par ailleurs


deux forêts classées : celle de Niouma et celle de Toéssé. La province du
Passoré est dominée par des sols de classe II et IV. Il s’agit notamment
des sols sesquioxydes de fer et des hydromorphes à gley ou pseudo
gley35

Aspects démographiques de la province

Au recensement général de la population et de l’habitat en 2006, la


population de la province a été estimée à 320.450 habitants. Tout comme
le pays, on constate dans la province, un déséquilibre numérique entre les
hommes et les femmes marqué par un nombre de femmes légèrement
plus élevé que celui des hommes soit 172.557 femmes et 147.893
hommes36. La densité de la population est de 83 habitants par kilomètre
carré. La population de la province du Passoré se caractérise aussi par sa
jeunesse 48% ont moins de 15 ans et 60% ont moins de 20ans. La
population active est estimée à 44% de la population totale et légèrement
dominées par les femmes. Comme on le constat le nombre de femmes est
plus élevé que celui des hommes tant dans la population totale que dans
la population active. Elles méritent donc un regard particulier sur sa
situation.

Le taux brut de scolarisation au post primaire est de 38,3% ; celui du


secondaire 10,4%37. Le taux de fréquentation des formations sanitaires
par la population est de l’ordre de 53,7% 38

Aspects économiques de la province du Passoré

L’agriculture et l’élevage demeurent les principales activités économiques


de la province. Mais de plus en plus avec l’apparition des sites aurifères,
l’orpaillage est devenu une activité importante dans la province. Il occupe

35 PCD / Pilimpikou
36site web : www.insd.bf : synthèse de l’activité économique ,INSD 2015. Page consultée le
9/06/2019
37
Annuaire sanitaire
38 Annuaire statique

OUEDRAOGO Claude, mémoire de fin de cycle, ECSTS 2019


37

la frange jeune de la population. L’activité d’orpaillage apporte un plus à


l’économie de la province. Cependant il est l’une des principales causes
des déperditions scolaires actuelles dans la province. C’est donc une
menace pour l’éduction des enfants si rien n’est fait pour encadrer cette
activité. Province carrefour, le commerce se développe peu à peu et
occupe de plus en plus la population urbaine. La pêche, du fait de
l’insuffisance de retenue d’eau dans la province, est peu développée.
L’activé de pêche se déroule principalement dans le barrage de Kanazoé
situé à une vingtaine de kilomètres Yako.

II.1.1.3 Généralités sur la commune de Pilimpikou


Situation géographique

La commune de Pilimpikou est une commune rurale relevant de la


province du Passoré. Le chef-lieu de la Commune (Pilimpikou) est distant
de 35 Km de Yako (chef-lieu de la province). La commune est limitée : au
nord par la commune de Yako, à l’Est par la commune de Arbollé, au Sud
par la commune de Nanoro (province du Boulkiemdé) et à l’Ouest par la
commune de Samba. La carte suivante donne la situation de la commune
par rapport à la province et à la Région du Nord

OUEDRAOGO Claude, mémoire de fin de cycle, ECSTS 2019


38

Figure 1: Carte de situation de la Commune de Pilimpikou.

Source : BNDT 2002/PCD Pilimpikou 2009-2014 Découpage administratif

Selon le PCD de la commune, le territoire communal de Pilimpikou couvre


une superficie de 320 km2. Pilimpikou, le chef-lieu de la commune, est
accessible à partir de Yako par la route départementale RD76 (jusqu’à
Kabo) et la route départementale RD82. La commune compte huit (08)
villages qui sont : Dana, Kona, Lantaga, Nibiella, Rakounga, Sandia,
Silmiougou et Pilimpikou le chef-lieu de la commune. La carte ci-après
matérialise le découpage administratif de la Commune.

OUEDRAOGO Claude, mémoire de fin de cycle, ECSTS 2019


39

Figure 2: Carte administrative de la commune

Source PCD Pilimpikou

Présentation du milieu physique

Le relief de Pilimpikou est constitué d’une pénéplaine parsemée de


collines dont certaines culminent à 500m. C’est un relief façonné par
l’érosion dont les traces sont partout visibles dans la commune.
L’exploitation de la carte géologique de la commune de Pilimpikou met en
exergue l’appartenance de son sol au socle précambrien ante-birrimien
(96,5% du territoire). La commune de Pilimpikou se retrouve dans la zone
climatique soudano sahélienne. Elle bénéficie donc des mêmes conditions
climatiques décrites ci-dessus pour ce qui concerne cette zone climatique.
L’essentiel du réseau hydrographique de la commune appartient au
bassin du Mouhoun inférieur. Il est constitué de petites rivières dont le
plus important (Vranso) ne sert que de limite partielle au Sud-est de la
commune avec la commune de Nanoro. On note aussi quelques cours
d’eau ou rivières naturelles comme lantaga baongo, Itaore baongo,

OUEDRAOGO Claude, mémoire de fin de cycle, ECSTS 2019


40

Sandia kossoko, Koulwoko, etc. Dans l’ensemble, ces cours d’eau sont
temporaires et ne drainent l’eau que durant la saison hivernale.
L'existence des bas-fonds conduit à l'isolement d'un certain nombre de
localités de la commune en saison hivernale. En effet, certaines pistes
sont impraticables en saison des pluies.

Aspects démographiques et culturels

Selon le recensement général de la population et de l’habitat (RGPH) de


2006, la population de la commune de Pilimpikou est estimée à 17 306
habitants dont 7 797 hommes et 9 509 femmes. La répartition par sexe
nous donne un taux de 54,94% de femmes contre 45,05% d’hommes.
Cette population est composée majoritairement de femmes et de jeunes.
Du point de vue ethnique, la commune de Pilimpikou est essentiellement
constituée de Mossis (plus de 90%) et de peulhs vivant dans des rapports
de complémentarité et d’échanges mutuels. Trois (03) principales
confessions religieuses sont rencontrées dans la commune. Il s’agit par
ordre d’importance des Religions dites traditionnelles, du Christianisme
(catholiques, protestants) et de l’Islam.

Les fêtes coutumières telle que « Rãnpaalse, Tiise, Sigmdãam, Zouré »


célébrées respectivement en Février, Octobre et Mai animent la vie
cultuelle de la commune. Au-delà de ces fêtes coutumières célébrées
dans l’ensemble de la commune, plusieurs autres pratiques à caractères
culturelles sont également célébrées dans les villages en fonction des
spécificités. La commune fait face à deux types de mouvements
migratoires (internes et externes) pouvant s’expliquer par plusieurs
raisons socioéconomiques. Les mouvements internes concernent
l’immigration et l’exode rural. L’immigration est favorisée par l’existence de
sites aurifères dans la commune (villages de Kona et Pilimpikou). Par
contre, l’exode rural intéresse surtout les jeunes. Sa durée n’excède
généralement pas 03 à 05 mois et reste essentiellement lié à la recherche
de bien-être social. L’émigration (mouvement externe) de longue durée
ou définitive est en baisse. Elle est surtout causée par la pauvreté et la
faible productivité des sols.

OUEDRAOGO Claude, mémoire de fin de cycle, ECSTS 2019


41

Organisation sociale et politique

Du point de vue traditionnel, l’organisation sociopolitique dans la


commune est celle de la société moaga. Elle se caractérise par la
centralisation de l'autorité politique. Le pouvoir traditionnel est assuré par
des chefs de village et des chefs de terre assistés de notables. Les chefs
de villages assurent la gouvernance politique, administrative et judiciaire
tandis que les chefs de terres s’occupent du pouvoir coutumier et des
questions relatives au foncier. Ils officient dans les villages en tant que
prêtres socialement reconnus et investis de cette fonction. La famille
constitue la cellule de base de l'organisation sociale et la société est
constituée de lignages patrilinéaires. Chaque lignage a, à sa tête, un chef
qui est généralement l’aîné du groupe. Il est chargé de la gestion des
affaires spécifiques au lignage (patriarche) et plus spécifiquement du
capital foncier.

Sur le plan politico administratif, le préfet est le premier représentant de


l’autorité de l’Etat au niveau départemental. A ce titre, il a en charge la
gestion du pouvoir administratif. Mais la mise en œuvre de la
communalisation intégrale consacre la gestion des affaires locales au
conseil municipal placé sous l’autorité du Maire, président du conseil
municipal. Ce conseil est appuyé par les conseils villageois de
développement (CVD) mis en place dans tous les villages.

Aspects économique

L’exploitation agricole et l’élevage demeurent les activités économiques


principales des habitants de la commune de Pilimpikou. Le secteur du
commerce reste moins développé ainsi que l’exploitation des ressources
minières et le secteur de l’artisanat. L’activité de pêche est peu pratiquée
du fait du manque de plan et de cours d’eau permanent.

II.1.1.4 Généralités sur la commune de Samba


Situation géographique

La commune de Samba est l’une des neuf communes de la province du


Passoré. Elle est composée de 27 villages dont Samba (le chef-lieu). Le

OUEDRAOGO Claude, mémoire de fin de cycle, ECSTS 2019


42

chef-lieu de la commune est situé sur la route nationale n° 13 entre Yako


et Koudougou (à 53km de Koudougou et à 45km de Yako). La commune
couvre une superficie de 400 km² et est limitée par la commune rurale de
Pilimpikou à l’Est, les communes rurales de Kordié et de Didyr (Province
du Sanguié), au sud-ouest, la commune rurale de La-Todin et celle
urbaine de Yako au Nord.

Figure 3: Situation de la commune de Samba dans la province

Source : PCD 2009

Le milieu physique

Le relief est accidenté dans sa partie Est, Nord-Est et constitue une limite
naturelle entre Samba et Pilimpikou (commune de Pilimpikou). Le reste de
l’espace communal est une plaine qui s’incline en pente douce vers le
Sud-Ouest.

Le climat est de type soudano sahélien caractérisé par deux saisons bien
tranchées : sèche d’octobre à mai, humide de juin à septembre. Les

OUEDRAOGO Claude, mémoire de fin de cycle, ECSTS 2019


43

hauteurs d’eau tombée chaque année varient entre 500 et 800 mm


comme le montrent

L’historique

Le village de Samba était occupé par des Ninissis selon les informations
recueillies sur place et selon le PCD. Selon les mêmes sources, le village
de de samba a été conquis par un certain NaabaTêngué-Zondé qui
résidait auparavant à Yama Guio un village situé à l’Ouest de la
commune. Après la conquête de samba ; le village a été rebaptisé
« Namanégué » du nom du canton (territoire du chef). NaabaTêngué-
Zondé, qui voulait résider au centre de son royaume, a quitté le village de
Yama Guio jugé excentré, pour s’installer à « Namanégué » situé au
centre du canton. Ce déplacement du « centre du pouvoir » n’a pas plu
aux habitants de Yama Guio, qui ont estimé qu’il a bafoué la chefferie ; ce
qui se traduit en langue moré par « Samba » d’où le nom actuel de la
localité qui est devenue le chef-lieu de département et de la commune.

Les faits marquants de la commune :

1958 guerres tribales (entre patronyme) au sein du village ;

1960 : ouverture du poste administratif ;

1974 : famine ;

1996 : épidémie de méningite ;

2005 : famine.

Samba a été érigé en poste administratif en 1960 par le Décret


n°196/M/PV/APA du 13 mai 1960. Il a été par la suite érigé en cercle par
Décret n° 462/PRES/IS/DI du 4 octobre 1964. Suite aux évènements du 3
janvier 1966, il a été ramené à l’état de subdivision le 21 mars 1966.

Après la réorganisation du territoire en 1974, la terminologie


arrondissement remplaça celle de subdivision. Il fut ensuite érigé en sous-
préfecture par le Décret n° 79-163/PRES/PS/IS/DGI/DCP du 27 avril
1979.

OUEDRAOGO Claude, mémoire de fin de cycle, ECSTS 2019


44

Au départ, le département de Samba regroupait les anciens cantons de


Samba (12 villages), de Dakolla (13 villages) et de Batono (8 villages), soit
un total de 33 villages. Mais avec l’érection de Pilimpikou en département
et la réorganisation administrative au niveau de la province, le
département a perdu une dizaine de villages et n’en comptait que 17.
Aujourd’hui Avec l’érection de quelques secteurs en village, la commune
compte 27 villages, le village de samba y compris.

Figure 4: Commune de Samba

Source : PCD/Samba

Aspects démographiques

Selon les résultats du dernier recensement (2006), la population totale de


la commune était de 35 705 habitants dont 16098 hommes et 19 607

OUEDRAOGO Claude, mémoire de fin de cycle, ECSTS 2019


45

femmes représentant respectivement 45% et 55% de la population. La


commune de Samba, tout comme les autres communes de la province du
Passoré, a pratiquement les mêmes caractéristiques
sociodémographiques que celle de la province.

Aspects économiques

L’agriculture est la principale activité de la commune. Elle est basée sur


les cultures céréalières (sorgho, mil, maïs) et les cultures de rente (niébé,
sésame, arachide). A une très petite échelle, les cultures de contre saison
sont pratiquées (choux, tomate, aubergine, piment). Sujette aux aléas
climatiques et à la baisse de la fertilité des sols, les faibles rendements
caractérisent l’agriculture dans la commune.

L’élevage demeure une activité complémentaire à l’agriculture. Il est


pratiqué selon le mode traditionnel (extensif). Tout comme au niveau de
l’agriculture, les revenus de l’élevage sont difficilement quantifiables.

Les autres activités économiques regroupent le petit commerce,


l’artisanat, la transformation des produits locaux. L’activité artisanale
touche les domaines de la teinture, du tissage, de la poterie, de la forge,
de la vannerie. Les activités de transformation et de commercialisation
des produits locaux sont pratiquées en général par les femmes et
constituent une source génératrice de revenus. Il s’agit essentiellement de
la transformation des amendes de karité en beurre de karité, des graines
de néré en ‘’soumbala’’ et de la fabrication de la bière de mil.

II.1.2 Population de l’étude


II.1.2.1 Population cible

La question de l’entrepreneuriat féminin engage plusieurs acteurs. Ainsi


pour mieux appréhender la situation entrepreneuriale de la femme rurale,
notre population cible est constituée tout d’abord par l’ensemble des
femmes vivant dans les communes de Pilimpikou et de Samba
entrepreneures ou non. Ensuite par l’ensemble des associations et ONG,
opérant dans la province et dans les deux communes, dont leurs
domaines d’intervention prennent en compte la situation socioéconomique

OUEDRAOGO Claude, mémoire de fin de cycle, ECSTS 2019


46

de la femme vivant en milieu rural. En fin par l’ensemble des structures de


financement accompagnant les femmes dans la réalisation de leur projet.
Par ailleurs l’ensemble des personnes ressources regroupant les leaders
d’opinion, les agents du Ministère en charge de Femme et celui du
Ministère en charge de la Jeunesse et de l’Emploi constituent aussi une
composante de notre publique cible.

II.1.2.2 Taille de l’échantillon et technique d’échantillonnage


II.1.2.2.1 Taille de l’échantillon

Ne pouvant pas interroger toute la population cible par faute de temps et


de moyens, nous avons constitué un échantillon représentatif de ladite
population. L’échantillon a une taille de 61 individus. Il se décompose
comme suit : 50 femmes dont 25 femmes dans la commune de Pilimpikou
et 25 dans la commune de Samba ; 2 responsables des structures de
financement de projets de femmes ; 2 responsables des associations et
Organisation Non Gouvernemental ; 2 responsables des Comités
Villageoises de développement (CVD) et 2 responsables du ministère en
charges de la femme et du ministère en charge de la jeunesse et de
l’emploi. Le tableau ci-dessous résume la répartition des personnes
interrogées par profile.

Tableau 3 : Récapitulation de l’échantillon

Population étudiée Taille Pourcentage Outils

Femmes 50 86,20% Questionnaire

Structure de financement 2 3,45% Guide d’entretien

Associations/ ONG 2 3,45% Guide d’entretien

CVD 2 3,45% Guide d’entretien

Structures étatiques 2 3,45% Guide d’entretien

Total 58 100% -

II.1.2.2.2 Technique d’échantillonnage

Pour le choix des personnes pour constituer notre échantillon, nous avons
fait recours aux techniques d’échantillonnage non probabiliste. C’est-à-

OUEDRAOGO Claude, mémoire de fin de cycle, ECSTS 2019


47

dire des techniques qui ne font pas appel à des calculs de probabilité et
qui ne donnent pas les mêmes chances aux individus de la population
d’être choisis. Ainsi nous nous sommes inspirés de deux techniques non
probabilistes à savoir : l’échantillonnage raisonné et l’échantillonnage par
quotas.
L’échantillonnage par quotas a permis de retenir dans l’échantillon 25
femmes par commune et par profile (entrepreneures ou non et dans le
formel ou non). A cela s’ajoute les critères d’âge. L’âge minimum retenu
est de 20 ans et l’âge maximum est de 50 ans pour l’ensemble des
femmes.
L’échantillonnage raisonné a orienté notre choix sur les personnes
ressources pouvant éclairer au mieux notre lanterne sur la question de
l’entrepreneuriat des femmes rurales bien entendu en s’intéressant aux
structures privées et étatiques œuvrant dans le domaine de
l’entrepreneuriat féminin. L’expérience des agents des structures dans le
domaine de l’entrepreneuriat féminin a aussi été un critère de choix.

II.2. STRATEGIE DE LA RECHERCHE


II.2.1. Les techniques de collecte de données
Phase exploratoire
Dès le stage de la première année dans la Direction provinciale de la
femme, de la solidarité nationale, de la famille et de l’action humanitaire
du Passoré, nous avons entrepris des démarches pour comprendre
d’abord l’échec des femmes dans l’utilisation des fonds qui leur sont
accordés pour créer des AGR. Ensuite l’autonomisation économique de la
femme tant souhaitée peine avoir le jour, nous avons cherché à
comprendre pourquoi la plupart des femmes ne trouvent pas encore le
bout du tunnel. Enfin nous avons cherché à comprendre le rôle du
ministère en charge de la promotion de la femme et du genre dans
l’accompagnement des femmes dans l’entrepreneuriat. Ainsi nous avons
eu des entretiens exploratoires avec des personnes ressources. Ces
entretiens nous ont non seulement permis de ficeler le thème de cette
étude mais aussi nous ont permis de récolter des données nécessaires

OUEDRAOGO Claude, mémoire de fin de cycle, ECSTS 2019


48

qui ont contribué à la réalisation de cette présente étude. La recherche


documentaire est la deuxième technique qui a guidé nos pas dans la
collecte des données.

Recherche documentaire
Après la phase exploratoire et la validation de notre sujet de recherche, la
recherche documentaire s’est imposée. A travers la revue de littérature
nous avons pu faire une analyse critique des écrits de nos prédécesseurs
sur le sujet de l’entrepreneuriat féminin. Pour y arriver nous avons
consulté des sites web, des ouvrages, des mémoires, des rapports et
autres sources ayant abordé des sujets similaires. Les recherches des
uns et des autres autour de la question nous ont non seulement permis de
mieux cerner notre sujet de recherche mais nous ont aussi conforté dans
notre prise de position sur la question.

Enquête terrain
L’enquête terrain a été utilisé pour l’obtention des informations
nécessaires à la validation de nos hypothèses de recherche. Il s’agissait
concrètement d’administrer le questionnaire, conçu à cet effet, aux
femmes et les guides d’entretien aux responsables de structures et aux
personnes ressources.

II.2.2- les outils de collecte de données


Pour cette étude nous avons retenu deux outils de collecte de données
qui sont : le questionnaire et le guide d’entretien.
Le questionnaire
Le questionnaire un outil permettant de collecter des données d’ordre
quantitatif. Nous avons ainsi conçu un questionnaire en rapport avec nos
hypothèses de recherche. Il est adressé uniquement aux femmes, notre
publique cible mère.
Le guide d’entretien
Raimond QUIVI et Luc Van CHAMPENHOUDT,1988, disaient à propos de
l’entretien que c’est un « véritable échange au cours duquel l’interlocuteur

OUEDRAOGO Claude, mémoire de fin de cycle, ECSTS 2019


49

du chercheur exprime ses perceptions d’un évènement ou d’une situation,


ses interprétations et ses expériences tandis que par ces questions
ouvertes, le chercheur facilite cette expression, évite qu’elle s’éloigne des
objectifs de la recherche et permet à son vis-à-vis d’accéder à un degré
minimum d’authenticité et de profondeur ». L’entretien permet donc de
collecter des données qualitatives en lien avec le sujet, les objectifs et les
hypothèses de recherche. Dans cette étude des guides d’entretien ont été
conçus et adressés aux personnes ressources de notre population
d’étude.
II.2.3. La collecte des données
L’élaboration des outils
L’élaboration des outils est un préalable à la collecte des données. Ainsi
nous avons conçu un questionnaire en rapport avec l’entrepreneuriat des
femmes rurales et de nos hypothèses de recherche. Elaboré en langue
française le questionnaire a été traduit en langue moré à l’aide d’amis et
de parents pour l’adapter aux femmes en majorité mossi et pour éviter les
erreurs de traduction sur le terrain par les enquêteurs. Des guides
d’entretien ont été aussi élaborés pour collecter les informations aux
personnes ressources.
Le pré-test
Pour s’assurer de la justesse des questions élaborées et des points
d’entretien et leur rapport avec les hypothèses de recherche, nous
sommes passé après l’élaboration des outils à un prétest. Le pré-test a
permis de revoir certaines questions qui n’offraient pas toutes les
possibilités de réponse et d’en ajouter d’autres. Le pré-test est donc une
simulation de la réalité du terrain et de la pertinence des outils de collecte
de données.
Collectes des données sur le terrain
La collecte des données s’est faite en administrant le questionnaire aux
femmes et le guide d’entretien aux personnes ressources sur le terrain.
Avec une équipe d’enquêteurs aguerris nous avons rejoint les femmes
dans leur localité respective pour récolter les informations indispensables
à la validation ou l’infirmation de nos hypothèses de recherche. Auprès

OUEDRAOGO Claude, mémoire de fin de cycle, ECSTS 2019


50

des personnes ressources, le guide d’entretien a permis de recueillir des


informations justes et rentrant dans le cadre de notre étude.

II.2.2. Le dépouillement des données


A l’aide du logiciel sphinx, les données recueillies auprès des femmes ont
été traitées plus facilement. Le logiciel nous a permis non seulement de
gagner en temps mais nous a aussi facilité l’analyse et l’interprétation des
données. Les informations obtenues auprès des personnes ressources
ont fait l’objet d’un traitement personnel pour servir de repère dans notre
analyse.

II.3. LES LIMITES ET LES DIFFICULTES DE LA RECHERCHE


II.3.1. Les limites de la recherche
Les limites de notre étude se situent à trois niveaux :
La première limite de notre étude réside dans la taille de l’échantillon.
L’échantillon peut ne pas être très représentatif de la population de l’étude
vu sa taille. La généralisation donc des données recueillis à l’ensemble de
la population serais trop oser.
La deuxième limite se situe au niveau du nombre de facteurs qui se trouve
limiter. Le nombre de facteurs limités ne permet pas à l’étude de prendre
en compte les autres facteurs qui pourraient influencer négativement
l’entrepreneuriat des femmes vivant en milieu rural.
La troisième limite est l’existence probable de biais dans la collecte des
données. Les données recueillies peuvent être entachées d’erreurs dans
la mesure où les femmes, pour la plupart d’entre elles, se seraient
réservées du fait de certaines valeurs socioculturelles.
II.3.2. Les difficultés de la recherche
Toute recherche scientifique ne peut être menée à terme sans rencontrer
la moindre difficulté. Les difficultés que nous avons rencontrées lors de
cette présente étude sont principalement : les difficultés liées à la
recherche documentaire, les difficultés émanant de la collecte des
données et les difficultés financières.

OUEDRAOGO Claude, mémoire de fin de cycle, ECSTS 2019


51

Les difficultés liées à la recherche documentaire furent les premières


difficultés que nous avons rencontrées. En effet les rares bibliothèques de
la place n’offrent pas de documents qui traitent du sujet, nous obligeant
ainsi à se rendre à Ouagadougou chaque deux semaines pour la
recherche des documents. La monographie de la province du Passoré n’a
pas été actualisée depuis 1996 et les PCD des communes de Pilimpikou
et de Samba ne l’ont été que depuis 2006. L’obtention de données
récentes n’a été possible avec ces documents.
Les difficultés émanant de la collecte des données ont été une entorse au
bon déroulement de l’étude en ce sens que nous avons enregistré des
pertes de temps liées à la disponibilité des enquêtés et des personnes
ressources. En plus, la traduction du questionnaire en langue moré et son
administration n’a pas été du tout aisée vu les dialectes de la langue
moré.

OUEDRAOGO Claude, mémoire de fin de cycle, ECSTS 2019


52

CHAPITRE III :
PRESENTATION, ANALYSE ET
INTERPRETATION DES RESULTATS

L’enquête terrain réalisée auprès des femmes, a permis de collecter des


données nécessaires à la validation ou à l’infirmation de nos hypothèses
de recherche. Ce chapitre livre la présentation, l’analyse et l’interprétation
de ces résultats. Grace au logiciel sphinx les résultats de l’enquête terrain
ont été dépouillées et se présentent comme suit.

OUEDRAOGO Claude, mémoire de fin de cycle, ECSTS 2019


53

III.1. PRESENTATION ET ANALYSE DES RESULTATS DE L’ENQUETE


III.1.1. Caractéristiques générales des enquêtées

Tableau 4 : Répartition des enquêtées par âge


Age [ 20 ; 30 [ [ 30 ; 40 [ [ 40 ; 50 [ Total
Effectifs 08 23 19 50
Fréquences 16% 46% 38% 100%

Source : enquête terrain, juin 2019

L’observation du tableau ci-dessus montre que 84% des femmes


enquêtées ont un âge supérieur à 30 ans. A cet âge les responsabilités de
l’autre moitié du ciel sont multiples et entachées de difficultés. L’âge
moyen calculé en utilisant le centre des classes d’âge est de 37,2 ans.
Elle est de 38 si le calcul se fait sans tenir compte des classes d’âge. Les
femmes ne vivent pas les mêmes réalités selon qu’elles soient jeunes ou
âgées. Les femmes seraient plus confrontées aux difficultés quand elles
sont jeunes et quand elles ont des enfants en bas âge ou à charge.

Graphique 1: Répartition des enquêtées par niveau d’instruction

6,00% 0,00%
18,00%

4,00%

72,00%

Aucun Alphabétisé Primaire Secondaire Superieur


Source : enquête terrain, juin 2019

OUEDRAOGO Claude, mémoire de fin de cycle, ECSTS 2019


54

Le graphique ci-dessus donne la répartition des femmes enquêtées selon


le niveau d’instruction. De l’observation de ces secteurs, on note que 72%
des femmes n’ont pas été instruites. Seul 18% d’entre elles ont le niveau
primaire et 6% le secondaire. Elles ne sont que 4% à être alphabétisées.
Ces proportions expliquent de façon implicite et en partie les échecs des
femmes dans la sphère entrepreneuriale. Quand on sait que le faible
niveau d’instruction constitue un handicap pour qui veut entreprendre.
Le faible niveau d’instruction des femmes des communes rurales de
Pilimpikou et Samba laisse entrevoir des difficultés auxquelles elles font
face quotidiennement dans le domaine de l’entrepreneuriat.
L’entrepreneuriat comporte des défis que tout entrepreneur doit relever
mais le faible niveau d’instruction de la femme ne lui permet pas de
relever ces défis. Les femmes sont au four et au moulin dans l’espoir de
réussir la mise en œuvre de leurs activités économiques. Mais sans un
niveau d’instruction acceptable, leurs efforts resteraient vains.

Tableau 5: Répartition des enquêtées selon le types d’activité exercée


Activité Effectifs Fréquences
Aucune 0 0,0%
Agriculture 45 90%
Elevage 5 10%
Commerce 36 72%
Autres 5 10%
Total 50
Source : enquête terrain, juin 2019

A la lecture du tableau, on constate que les femmes enquêtées ne se


contentent pas d’une seule activité au cours de l’année. Cependant
l’activité principale demeure l’agriculture. Elle occupe 90% des femmes.
72% des femmes enquêtées font le commerce (petit commerce)
parallèlement à l’agriculture. L’élevage est pratiqué pas 10% des
enquêtées et les autres activités (couture, artisanat…) occupent
également 10% des femmes agricultrices. La combinaison de plusieurs

OUEDRAOGO Claude, mémoire de fin de cycle, ECSTS 2019


55

domaines d’activités par une seule femme réside dans la précarité de leur
travail. Aucun domaine d’activité ne peut garantir un revenu acceptable
aux femmes. L’agriculture pratiquée par la majorité est sujette aux aléas
climatiques, à la pauvreté des sols et la précarité liée à la conservation
des sols.
Le commerce exercé par les femmes est moins développé certainement
par manque de moyens financiers. Les difficultés liées aux financements
ne leur permettent pas d’assoir leur commerce comme elles le voudraient.

III.1.2. Du domaine du financement.


Le domaine de financement est un domaine dans lequel les femmes
éprouvent beaucoup de difficultés pour avoir les moyens nécessaires pour
entreprendre. Les données regroupées dans les tableaux et graphiques
ci-dessous recueillies auprès des femmes illustrent bien ces difficultés.

Graphique 2: Répartition des enquêtées par possibilité de constituer une


épargne suffisante pour entreprendre.

impossible 72,00%

possible 28,00%

0,00% 20,00% 40,00% 60,00% 80,00%

Source : enquête terrain, juin 2019


Le graphique ci-dessus nous renseigne que 72% des femmes enquêtées
n’ont pas la possibilité de constituer une épargne suffisante pour
entreprendre. Cela signifie que 72% des femmes sont incapables de
s’autofinancer. L’épargne, selon la théorie néoclassique détermine le
niveau de l’investissement. Ainsi toute investissement ou tout

OUEDRAOGO Claude, mémoire de fin de cycle, ECSTS 2019


56

réinvestissement dépend du niveau d’épargne. L’incapacité des femmes à


constituer une épargne explique d’une part le faible niveau de
l’entrepreneuriat féminin et d’autres part, elle traduit le faible niveau de
rentabilité des entreprises des femmes et le niveau élevé de leurs
charges. Les femmes rencontrent des difficultés liées au financement de
leur projet entrepreneurial du fait probablement de leur incapacité à
constituer une épargne conséquente pour s’autofinancer.

Graphique 3 : De l’accès à l’aide financière de l’entourage

6%

oui
non

94%

Source : enquête terrain, juin 2019

En se référant au graphique ci-dessus on constate que 94% des femmes


interrogées ont répondu non à la question de savoir si elles bénéficiaient
d’une aide financière de leur entourage. Ainsi 94% des femmes luttent
seules dans le domaine de l’entrepreneuriat sans aucune aide financière
de leur entourage. En croisant les données des graphiques 2 et 4, on
constate que 72% des femmes (cf. tableau 6 ci-dessous) n’ont pas une
aide financière de leur entourage et la possibilité de s’autofinancer.
Conséquence de ces deux réalités, l’entrepreneuriat féminin penne à se
développer dans les communes rurales de Pilimpikou et de Samba. Ces
proportions laissent entrevoir les difficultés auxquelles les femmes sont
confrontées dans la sphère entrepreneuriale.

OUEDRAOGO Claude, mémoire de fin de cycle, ECSTS 2019


57

Tableau 6: Possibilité d’épargner et soutien financier

Soutien financier de l’entourage Oui Non Total


Possibilité d’épargner
Possible 4,00% 24,00% 28,00%
Impossible 2,00% 70,00% 72,00%
Total 6 ,00% 94,00% 100%
Source : enquête terrain, juin 2019

Graphique 4: De l’accès aux financements des structures

100,00%
90,00%
80,00%
70,00%
60,00%
50,00% 94,00%
40,00%
30,00%
20,00%
10,00% 6,00%
0,00%
OUI NON

Source : enquête terrain, juin 2019

L’histogramme ci-dessus regroupe les enquêtées par accès au


financement. Ce sont 94% des femmes qui n’ont pas accès au
financement. En croisant les données du graphique 2 et 4, on constate
que 60% des femmes n’ont pas la possibilité d’épargner et n’ont pas
accès au financement des structures (cf. graphique 5). Cette proportion
élevée est la preuve que les femmes rencontrent d’énormes difficultés
liées à l’accès au financement. La méconnaissance des structures de
financements et les différentes procédures limitent l’accès des femmes au
financement. Aussi, le faible niveau d’éducation des femmes, le manque

OUEDRAOGO Claude, mémoire de fin de cycle, ECSTS 2019


58

de garantie et d’informations ne jouent pas en faveur des femmes quand il


s’agit de recherches de financement. En plus, ces structures ne sont pas
assez décentralisées, rendant leur accès difficile à la population résidant
en milieu rural. A titre illustratif, notre enquête a révélé que la caisse
populaire est la seule structure présente à Samba et les crédits que cette
structure octroie sont de petites tailles. Il n’existe aucune institution de
microfinance à Pilimpikou. Ce qui ne favorise pas le développement des
entreprises des femmes de ces communes. Le caractère informel et la
faible rentabilité des entreprises des femmes ne motivent pas les autres
structures de financement dans l’accompagnement de leur projet.

Graphique 5 : Possibilité d’épargner et financement reçu

60,00%
60,00%

50,00%

40,00%

30,00% 18,00%

20,00% 12,00%
10,00%

10,00%

0,00%
Oui Non

Possible Impossible

Source : enquête terrain, juin 2019

OUEDRAOGO Claude, mémoire de fin de cycle, ECSTS 2019


59

III.1.3. De la connaissance en entrepreneuriat

Graphique 6: De la formation reçue en entrepreneuriat

80,00%
70,00%
60,00%
50,00% 80,00%
40,00%
30,00%
20,00% 20,00%
10,00%
0,00%
OUI NON
Source : enquête terrain, juin 2019
A la lecture de ce graphique on constate que la majorité des femmes
enquêtées (80%) n’a pas reçu de formation en entrepreneuriat. Les
formations en entrepreneuriat portent généralement sur les compétences
techniques nécessaires à la création, à la gestion et au développement
d’une entreprise. C’est donc 80% des femmes qui manquent de ces
compétences nécessaires. En se référant au tableau n° 7 ci-dessous on
se rend compte que les femmes qui n’ont aucun niveau d’instruction et qui
n’ont pas reçu de formation en entrepreneuriat représentent 58% des
femmes interrogées. Le domaine de l’entrepreneuriat à ses exigences
pour qui veut entreprendre. Malheureusement la majorité des femmes
ignorent ces exigences et naviguent à vue dans ce domaine.
Conséquence, les entreprises créées par les femmes ne prospèrent pas
et restent toujours à l’état embryonnaire.
Le manque de formation en entrepreneuriat est aussi la conséquence du
tâtonnement et de l’échec de la majorité des femmes dans la sphère

OUEDRAOGO Claude, mémoire de fin de cycle, ECSTS 2019


60

entrepreneuriale. Les difficultés qui minent l’entrepreneuriat des femmes


vivants en milieu rural est sans doute le manque de compétences et de
connaissent en entrepreneuriat.

Tableau 7: Niveau d’instruction et formation en entrepreneuriat

Formation en entrepreneuriat Oui Non Total


Niveau d’instruction
Aucun 14,00% 58,00% 72,00%
Alphabétisée 0,00% 4,00% 4,00%
Primaire 6 ,00% 12% 18,00%
Secondaire 0,00% 6,00% 6,00%
Supérieur 0,00% 0,00% 0 ;00%
Total 20 ,00% 80,00% 100%
Source : enquête terrain, juin 2019
Le tableau n°7 laisse percevoir les difficultés liées à l’éducation que les
femmes ont cumulativement dans le domaine de l’entrepreneuriat.

Tableau 8: Formations professionnelles reçues

Nombre de formations professionnelles Effectif Fréquences


Aucune 34 68,00%
Une 14 28,00%
Deux 2 4,00%
Trois 0 0,00%
Quatre et plus 0 0,00%
TOTAL 50 100%
Source : enquête terrain, juin 2019

A la question de savoir le nombre de formation professionnelle reçue par


les femmes enquêtées, nous avons obtenu les réponses contenues dans
le tableau ci-dessus. Seule 32% des femmes ont reçu au moins une
formation professionnelle. La grande majorité des femmes (68%) n’a reçu
aucune formation professionnelle. La formation professionnelle est le
processus d’apprentissage qui permet à un individu d’acquérir le savoir, le

OUEDRAOGO Claude, mémoire de fin de cycle, ECSTS 2019


61

savoir-faire et le savoir-être (aptitude et capacité) nécessaire à l’exercice


d’un métier ou d’une activité professionnelle. La formation professionnelle
est un préalable dans le domaine de l’entrepreneuriat. Les femmes vivant
en milieu rural notamment celles des communes de Pilimpikou et de
Samba manquent de formation professionnelle. Le manque de centres de
formation, le contingentement du nombre de places destinées aux
femmes lors des formations, les distances, l’inadaptation des formations
aux besoins des femmes et les coûts de déplacement empêchent les
femmes d’avoir accès à la formation. Et cela est une entorse au
développement de leur entreprise nonobstant leur engagement à devenir
de véritable femmes chefs d’entreprise. L’antériorité de la formation
professionnelle sur la création des entreprises n’est pas à négliger
d’autant que la plupart des entreprises féminines échouent dès leur
création. La plupart des femmes éprouvent d’énormes difficultés à assoir
leur entreprise par manque de formation professionnelle.

Graphique 7: Connaissances pratiques en entrepreneuriat

TITRE DU GRAPHIQUE
70,00%

30,00%

0,00%

Aucune Recherche de Montage de


financement proget
Source : enquête terrain, juin 2019

OUEDRAOGO Claude, mémoire de fin de cycle, ECSTS 2019


62

Le diagramme ci-dessus regroupe les femmes enquêtées par niveau de


connaissance en entrepreneuriat. L’observation de ce graphique donne
les détails suivants : la plupart des femmes (70%) n’ont aucune
connaissance pratique en entrepreneuriat. C’est-à-dire que 70% des
femmes ne savent pas faire des recherches de financement et de
montage de projet. Seul 30% d’entre elles estiment savoir faire des
démarches auprès de la caisse pour l’accès au financement. Toutes les
femmes interrogées sont incapables de monter ou de disposer d’un projet
bancable.
L’impossibilité des femmes à disposer d’un projet bancable constitue un
obstacle à la recherche des financements auprès des institutions
financières. De plus les institutions financières n’octroient de crédits
qu’aux projet bien conçus et viables. Or les femmes vivant en milieu rural
ne disposent pas souvent de plans d’affaires bancables. Les coûts de
montage de projet sont élevés et pour bénéficier de ce service, les
femmes doivent se rendre au chef-lieu de la province. Ainsi elles sont
nombreuses à abandonner l’idée de projet du fait de l’analphabétisme, de
l’indisponibilité de structure d’accompagnement pour le montage de plan
d’affaires ou de la cherté de ces services.

III.1.4. De l’environnement socioculturel


Nous avons voulu savoir l’influence de l’environnement socioculturel sur
l’entrepreneuriat des femmes des communes rurales de Pilimpikou et de
Samba. L’enquête menée auprès des femmes donne les résultats
consignés dans les tableaux et représentés par les graphiques ci-
dessous :
Tableau 9: Charges familiales supportées par les femmes

Type de charges familiales Nombre Fréquence


Aucune 1 2,00%
Sanitaire 23 46,00%
Scolarité 43 86,00%
Alimentaire 40 80,00%
Total

OUEDRAOGO Claude, mémoire de fin de cycle, ECSTS 2019


63

Source : enquête terrain, juin 2019

A la lecture du tableau ci-dessus, on constate que 46% des femmes


supportent des charges sanitaires, 86% d’entre elles supportent des
charges scolaires. Elles sont 80% à supporter des charges liées à
l’alimentation de leur famille. Seule une femme affirme n’avoir aucune
charge. En croisant ces données on remarque d’une part que 36% des
femmes supportent à la fois des charges de santé, alimentaire et scolaire.
D’autre part elles sont 68% à supporter à la fois des charges liées à la
scolarité des enfants et des charges liées à l’alimentation de leur famille
respective (cf. tableau 8) Les énormes charges supportées par les
femmes épuisent leurs ressources. Les femmes veulent développer leur
entreprise mais les différentes charges qu’elles supportent les en
empêchent. Obligées de prioriser ces charges, les femmes sont démunies
face aux exigences de l’entrepreneuriat.

Tableau 10: Charges familiales croisées.


Charges Aucune Sanitaire Scolarité Alimentaire Total
Familiales

Charges
familiales
Aucune 2,00% 0,00% 0,00% 0,00% 2,00%
Sanitaire 0,00% 46,00% 46,00% 36,00%
Scolarité 0,00% 46,00% 86,00% 68,00%
Alimentaire 0,00% 36,00% 68,00% 80,00%
Total 2,00%

OUEDRAOGO Claude, mémoire de fin de cycle, ECSTS 2019


64

Graphique 8: Victime de préjugés

OUI 10,00%

90,00%

NON

Source : enquête terrain, juin 2019

A la question de savoir si les femmes sont victimes de préjugés en matière


d’entrepreneuriat, 90% d’entre elles ont répondu négativement contre 10%
de réponses affirmatives. Globalement dans les communes rurales de
Pilimpikou et de Samba les femmes ne sont pas victimes de préjugés en
matière d’entrepreneuriat. De l’avis des femmes interrogées, les
nombreuses charges qu’elles supportent accroissent leurs responsabilités
au sein des familles. De ce fait, en matière d’entrepreneuriat elles sont
pas victimes de préjugées. Contrairement à ce que nous pensions, les
femmes en milieu rural ont le soutien, ne serait-ce que moral, de leur
entourage dans le domaine de l’entrepreneuriat. Les préjugés ne sont
donc pas un aspect qui bloquerait les femmes dans le domaine de
l’entrepreneuriat.

OUEDRAOGO Claude, mémoire de fin de cycle, ECSTS 2019


65

Graphique 9 : De la liberté d’entreprendre

90,00%
80,00%
70,00%
60,00%
50,00% 90,00%
40,00%
30,00%
8,00%
20,00% 2,00%
10,00%
0,00%
Aucune liberté Liberté limité liberté limité9

Source : enquête terrain, juin 2019


De la liberté d’entreprendre, les femmes enquêtées répondent à 90%
qu’elles sont totalement libres contre 8% qui estiment avoir une liberté
limitée. Elles sont 2% à estimer n’avoir pas de liberté pour entreprendre.
Ces proportions montrent qu’en milieu rural les mentalités ont beaucoup
évolué en faveur de l’entrepreneuriat féminin. Selon les enquêtées leurs
conjoints n’ont pas le choix que de leur accorder la liberté dans le
domaine de l’entrepreneuriat puisqu’ils n’arrivent à assumer toutes leurs
responsabilités. L’enquêtée VALEAN Lalledègme disait à ce propos que
« s’il n’a rien pour te donner, il ne peut pas t’empêcher de chercher ». Du
fait de la pauvreté des conjoints, les femmes disposent de leur liberté
dans le domaine de l’entrepreneuriat. Pour illustrer cela, lors des « 48
heures d’opportunités d’affaires et de financement des femmes
entrepreneures » organisée par le MFSNFAH, madame Adja Maimounata
VELEGDA du groupe VELGDA dans son témoignage sur son parcours
entrepreneurial a fait savoir que « je rends grâce à Dieu car j’ai commencé
en milieu rural toute petite avec la vente de beignet et mon mari m’a
toujours soutenu. J’ai privilégié le dialogue et malgré que maintenant j’ai

OUEDRAOGO Claude, mémoire de fin de cycle, ECSTS 2019


66

grandi avec un chiffre d’affaire de prêt de 27 milliards de FCFA il n’y a pas


de problème avec mon mari ».

Graphique 10 : De l’influence des tâches domestiques sur les activités


économiques des femmes

80,00%
70,00%
78,00%
60,00%
50,00%
40,00% 22,00%
30,00%
20,00% 0,00%
10,00%
0,00%
Influence Aucune Influence
négative influence positive
Série1 78,00% 22,00% 0,00%
Source : enquête terrain, juin 2019

A la lecture du graphique ci-dessus on constate que les tâches


domestiques ont une influence négative sur les activités économiques de
la plupart des femmes (78%). Les femmes travaillent généralement en
temps partiel du fait des tâches domestiques et familiales. En milieu
rurale la question de la répartition des tâches domestiques entre homme
et femme n’est pas à l’ordre du jour. Les femmes sont les seules à
supporter toutes les tâches domestiques. Les travaux domestiques et
familiaux croient avec l’augmentation du nombre d’enfants à charges. De
l’avis des femmes, ces différentes tâches occupent une grande partie de
leur temps. Dans leur étude sur les freins et obstacles à
l’entrepreneuriat féminin, Benjamin BADIA et al disaient que « les
projets personnels du conjoint, la naissance et l’éducation des enfants
sont autant de facteurs susceptibles de venir ébranler le projet
entrepreneurial des femmes ». Ainsi elles sont nombreuses à abandonner

OUEDRAOGO Claude, mémoire de fin de cycle, ECSTS 2019


67

le domaine de l’entrepreneuriat quand les tâches domestiques et


familiales deviennent importants.

Graphique 11: Répartition des enquêtées par possibilité d’ accès à la


terre.

NON
4%

OUI
96%

OUI NON
Source : enquête terrain, juin 2019

A la lecture du graphique ci-dessus on se rend compte que la quasi-


totalité (96%) des femmes ont accès à la terre. Elles sont 4% à estimer
n’avoir pas accès à la terre. Les femmes ont certes accès à la terre mais,
les surfaces qui leur sont réservées sont insuffisantes et pauvres. 76%
des femmes estiment qu’elles ne disposent pas suffisamment de terre
pour travailler (cf. tableau ci-dessous) contre 20% qui attestent disposer
de surfaces cultivables suffisantes. Les femmes ne possèdent pas de
terres, les terres leurs sont prêtées où louées. Dans ces conditions,
entreprendre dans le domaine de l’agriculture reste quasiment impossible
pour les femmes vivant dans les communes de Pilimpikou et de Samba.
Pour avoir accès aux grandes surfaces, les femmes doivent déboucher
une grosse somme. Ainsi elles se contentent des petites surfaces du fait
de leurs maigres ressources financières.

OUEDRAOGO Claude, mémoire de fin de cycle, ECSTS 2019


68

Graphique 12: Surface agricole exploitée par les femmes.

INSUFFISANTE
76,00%

SUFFISANTE
20,00%

NON APPLICABLE 4,00%

0,00% 20,00% 40,00% 60,00% 80,00%

Source : enquête terrain, juin 2019

En milieu rural, l’accès à la terre en lui-même ne constitue pas un


problème pour les femmes. Les femmes ont toujours eu à chaque saison
un lopin de terre pour cultiver. C’est l’exclusion des femmes à l’accès à la
propriété foncière qui constitue un blocage à l’entrepreneuriat des femmes
dans le domaine agricole. Les femmes font face à un statut précaire au
regard du droit coutumier qui ne leur reconnait pas le droit d’être
propriétaires des terres qu’elles cultivent. Sans revenus pour accéder à de
grandes parcelles dont le prix est trop élevé du certainement à la
spéculation foncière de ces dernières années, les femmes se résignent à
devenir des agro-business man.
Après avoir épuisé les questions, nous avons permis aux femmes de
s’exprimer sur les difficultés qu’elles rencontrent dans le domaine de
l’entrepreneuriat. La plupart évoquent le manque de financement comme
la première difficulté qui limite leurs actions en matière d’entrepreneuriat
suivi des charges financières liées aux dépenses en santé, en scolarité et

OUEDRAOGO Claude, mémoire de fin de cycle, ECSTS 2019


69

en alimentation des enfants. Elles déplorent aussi l’insuffisance des


formations professionnelles et en entrepreneuriat dans leurs communes.
III.1.5. Présentation des résultats des entretiens avec les personnes
ressources
Les données issues des entretiens avec les responsables des
CVD
Les présidents des CVD avec qui nous nous sommes entretenus, ont été
unanimes sur la question du foncier. La terre ne peut pas être la propriété
d’une femme, néanmoins elles sont toujours eu un lopin de terre pour
cultiver. Selon le président du conseil villageois de développent de
Pilimpikou, il n’y a pas que les femmes qui ont des soucis de sécurisation
foncière, il y a aussi des hommes qui ne sont pas propriétaires des terres
qu’ils utilisent. Les terres sont susceptibles de changer de main chaque
saison selon la volonté du propriétaire terrien. Dans ces conditions les
femmes se limitent aux lopins de terre qui leur sont provisoirement
attribués. L’accès à titre provisoire des portions de terre ne motive pas les
femmes à aménager ces portions puisque toute portion ayant fait de bon
rendement peut faire l’objet de retrait la saison suivante par le propriétaire.
Les CVD reconnaissent l’apport tant important des femmes dans les
foyers. Mais la prise de décision dans les familles revient toujours aux
hommes. Ainsi la femme joue toujours un rôle de second plan dans les
communes de Pilimpikou et de Samba.
De la liberté d’entreprendre, les CVD confirment les propos de la majorité
des femmes selon lesquels elles disposent de leur liberté dans le domaine
de l’entrepreneuriat. Avoir l’autorisation des conjoints pour entreprendre
ne constitue plus un obstacle pour la majorité des femmes (90% d’entre
elles) dans ces communes rurales. Les efforts de sensibilisation du
ministère en change de la promotion de la femme, des ONG et
associations auraient contribuer à l’atteinte de ces résultats.
Pour ce qui concerne le financement, les responsables des CVD ont
reconnu que la majorité des femmes éprouvent des difficultés pour y
accéder. Ils ont souligné que la volonté entrepreneuriale des femmes
s’effrite vite face au manque de financement.

OUEDRAOGO Claude, mémoire de fin de cycle, ECSTS 2019


70

Les données issues des entretiens avec les membres des


associations.
Les membres d’associations avec qui nous avons eu des entretiens ont
souligné que l’accès aux financements demeure une problématique pour
la plupart des acteurs du monde entrepreneurial sans distinction de sexe.
Selon eux les femmes ont plus de soucis que les hommes vu le caractère
informel de leurs entreprises.
Monsieur Moctar Bougma39 de l’association SEMUS disait que « les
formations au profit des femmes sont certes insuffisantes mais leur
analphabétisme n’est pas de nature à favoriser leur maitrise de certains
modules ».
Au niveau de l’accès à la terre, les interviewés ont fait savoir que les
terres attribuées aux femmes sont de petites tailles et pour la plupart des
terres dégradées. De plus les femmes passent plus de temps dans le
champ familial que dans leur propre champ. De ce fait elles ne peuvent
pas exploiter de grandes surfaces. Le temps consacré à leur propre
champ est inférieur à trois heures par jour selon Blaise YAMEOGO de
l’association AIDAS. Dans ces conditions, il est difficile pour les femmes
d’exploiter de grandes superficies.
Des tâches domestiques, les interviewés ont relativisés. Pour eux les
tâches domestiques constituent un blocage à l’entrepreneuriat en fonction
des saisons. Pendant la saison hivernale, les femmes sont plus occupées
par les travaux champêtres. Après cette saison, elles sont relativement
libres pour entreprendre.
De ce qui précède une bonne organisation des femmes et une bonne
planification de leurs activés résoudraient le problème de temps lié aux
tâches domestiques.

39
Coordonnateur du projet « bâtir la résilience des communautés vulnérables »

OUEDRAOGO Claude, mémoire de fin de cycle, ECSTS 2019


71

Les données issues des entretiens avec les responsables des


structures étatiques.
L’entretien avec les responsables des structures s’est fait autour des
points suivants :
Au niveau de l’accès financement, les responsables des structures
étatiques reconnaissent que malgré les efforts de l’Etat, le niveau de
financement reste faible pour satisfaire l’ensemble des projets des
femmes. Selon madame BORO40 , c’est plus de 90% des demandes de
financement qui ne trouvent pas de satisfaction. Pour Monsieur
OUEDRAOGO41 les bénéficiaires des fonds de financement des projets
des jeunes par le ministère de la jeunesse et de la promotion de
l’entrepreneuriat sont notamment les hommes et les femmes vivant en
milieu urbain. Les femmes vivant en milieu rural pour la plupart d’entre
elles, ne disposent non seulement pas des informations à temps mais ne
savent pas comment si prendre pour postuler à l’offre de financement. Il
n’a pas manqué de relever également les cas de violences économiques
contre les femmes. Selon les interviewés la maitrise des conditions et des
procédures d’accès aux crédits restent difficiles pour les femmes rurales
eu égard à leur faible niveau d’éducation. Les femmes font généralement
recours aux services de tierces personnes pour postuler à l’offre de
financement.
Des capacités des femmes à entreprendre, les interviewés pensent
qu’elles sont limitées du fait de leur bas niveau d’éducation et le manque
de formations professionnelles et en entrepreneuriat. Mais sur ce point
madame BORO relativise, pour elles les capacités des femmes sont
limitées mais celles-ci peuvent bien entreprendre dans des domaines qui
ne nécessitent pas de niveau d’étude élevé pourvu qu’elles aient les
financements et qu’elles soient encadrées.
De l’influence de l’entourage sur les activités économiques de la femme,
les responsables de ces structures attestent que des femmes sont

40
Chef de service de l’autonomisation de la femme à la DPFSNFAH du Passoré
41
Directeur provincial de la jeunesse, de la promotion de l’entrepreneuriat du Passoré.

OUEDRAOGO Claude, mémoire de fin de cycle, ECSTS 2019


72

toujours victimes de violences économiques même si les chiffres


manquent pour le justifier. Ils disent néanmoins que les femmes
bénéficient de plus en plus de libertés dans le domaine de
l’entrepreneuriat grâce aux multiples actions du ministère en charge de la
promotion de la femme. Cette remarque vient confirmer les propos des
femmes qui ont attesté à 90 % qu’elles bénéficient d’une large liberté dans
le domaine de l’entrepreneuriat.

Les données issues des entretiens avec les responsables des


structures de financement
Cet entretien s’est principalement déroulé au tour de la question du
financement. En milieu rural les banques sont méconnues. Les femmes
opèrent avec la Caisse populaire. Nous avons donc réalisé nos entretiens
avec les responsables de la Caisse populaire.
Les interviewés ont reconnu que les crédits ne sont pas octroyés à toutes
les femmes qui en font la demande. Ils soulignent d’une part que le
manque de garantie constitue un blocage à l’accès aux crédits pour la
majorité des femmes. Les crédits sont plus accordés aux groupements de
femmes qu’aux individuels. Ainsi, seule une garantie peut encourager la
Caisse à octroyer un crédit aux femmes qui évoluent individuellement.
D’autre part la rentabilité de certains projets de femmes suscite des
doutes. Dans ces conditions les détentrices de ces projets ne peuvent pas
avoir accès au crédit. Les responsables de la caisse confirment ainsi que
l’accès au financement reste difficile pour la plupart des femmes rurales.

III.2. INTERPRETATION DES RESULTATS.


Les données recueillies l’ont été sur la base de nos hypothèses
secondaires suivantes :
Le faible accès des femmes des communes rurales de Pilimpikou et de
Samba au financement est un frein à la concrétisation de leurs
initiatives entrepreneuriales.

OUEDRAOGO Claude, mémoire de fin de cycle, ECSTS 2019


73

Le faible niveau d’éducation des femmes des communes rurales de


Pilimpikou et de Samba constitue un handicap majeur pour elles dans
la sphère entrepreneuriale.
L’environnement socioculturel limite les actions des femmes des
communes rurales de Pilimpikou et de Samba dans le domaine de
l’entrepreneuriat.
La confrontation de ces hypothèses avec les résultats du terrain nous
permettra d’en tirer des conclusions.

III.2.1. Interprétation relative à l’hypothèse secondaire 1 selon


laquelle le faible accès des femmes des communes rurales de
Pilimpikou et de Samba au financement est un frein à la
concrétisation de leurs initiatives entrepreneuriales

Le financement étant la base de toute réalisation de projet, nous avons


voulu savoir si les femmes ont accès aux ressources financières pour
entreprendre ou pour renforcer leur entreprise. Les données obtenues sur
le terrain montrent d’une part que 72% des femmes ne peuvent pas
s’autofinancer par défaut d’épargne conséquente (graphique 2). D’autre
part le graphique 3 indique que 94% des femmes ne peuvent pas compter
sur le soutien financier de leur entourage pour mener une activité
économique. Par ailleurs, comme le témoigne le graphique 4, 94% des
femmes n’ont pas accès au financement des structures. En dépit des
efforts consentis par l’Etat et ses partenaires pour soutenir
l’entrepreneuriat féminin, la majorité des femmes n’ont toujours pas accès
au financement. Comme nous l’avons souligné plus haut, les ressources
financières sont indispensables à la réalisation d’une entreprise. Les
femmes manquent de ressources financières pour entreprendre. Ainsi
l’hypothèse secondaire 1 selon laquelle le faible accès des femmes des
communes rurales de Pilimpikou et de Samba au financement est un frein
à la concrétisation de leurs initiatives entrepreneuriales est validée.

OUEDRAOGO Claude, mémoire de fin de cycle, ECSTS 2019


74

III.2.2. Interprétation relative à l’hypothèse secondaire 2 selon


laquelle le faible niveau d’éducation des femmes des
communes rurales de Pilimpikou et de Samba constitue un
handicap majeur pour elles dans la sphère entrepreneuriale.
A partir des résultats du terrain, nous avons constaté d’abord que 72%
des femmes n’ont pas eu la chance d’être alphabétisées (cf. graphique 1).
Ensuite celles qui n’ont jamais été formées en entrepreneuriat
représentent, comme l’indique le graphique 6, 80% des femmes. Enfin le
tableau 8 montre que 68% des femmes n’ont pas suivi une formation
professionnelle. Par ailleurs elles sont 70% des femmes à ne pas avoir de
connaissances en montage de projet et en recherche de financement.
Les formations permettent de renforcer les capacités des femmes dans le
domaine de l’entrepreneuriat. Sans ces formations, elle tâtonnent et sont
exposées aux risques d’échec. De plus, les formations permettent
l’ouverture de l’esprit d’entreprise. Selon le CEDEFOP42, les étudiants qui
bénéficient, durant leur scolarité, d’une action de sensibilisation à
l’entrepreneuriat, ont plus de probabilité de créer, plus tard, leur société
que le reste de la population. Ainsi par manque d’esprit entrepreneurial,
de nombreuses femmes ne créent pas d’entreprises.
Certaines formations en entrepreneuriat nécessitent un minimum
d’instruction, pourtant la plupart (72%) des femmes enquêtées n’ont aucun
niveau d’instruction. En somme, l’hypothèse secondaire 2 selon laquelle le
faible niveau d’éducation constitue un handicap majeur à l’entrepreneuriat
des femmes des communes rurales de Pilimpikou et Samba est validée.

42
Centre européen pour le développement de la formation professionnelle
(hhps://journals.openedition.og : page consultée le 30/07/2019)

OUEDRAOGO Claude, mémoire de fin de cycle, ECSTS 2019


75

III.2.3. Interprétation relative à l’hypothèse secondaire 3 selon


laquelle l’environnement socioculturel limite les actions des
femmes des communes rurales de Pilimpikou et de Samba
dans le domaine de l’entrepreneuriat.
Le milieu rural devient de plus en plus favorable à l’entrepreneuriat des
femmes comme l’attestent les graphiques 8, 9 et 11. Les préjugés qui
pouvaient constituer un blocage à l’entrepreneuriat des femmes, n’existent
quasiment pas à Pilimpikou et Samba. Les femmes nous confient à 90%
d’entre elles, qu’elles ne sont pas victimes de préjugés en matière
d’entrepreneuriat. Au contraire elles ont l’encouragement de leurs
conjoints. De la liberté d’entreprendre, les femmes bénéficient d’une large
liberté en matière d’entrepreneuriat. Elles sont 90% à affirmer qu’elles
disposent de leur liberté dans le domaine de l’entrepreneuriat (cf.
graphique 9). De l’accès à la terre, les femmes répondent à 90% qu’elles
ont accès à la terre (cf. graphique 11). Les différentes actions et mesures
prises par le gouvernement et les appuis des associations et des ONG
auraient contribués à l’atteinte de ces résultats.
L’environnement socioculturel s’est certes métamorphosé en faveur de
l’entrepreneuriat féminin mais des zones d’ombre subsistent. Les tâches
domestiques et les obligations familiales occupent une partie du temps
des femmes. Cela réduit leurs marges de manœuvre dans le domaine de
l’entrepreneuriat. Même si les femmes attestent qu’elles sont totalement
libres, ces différentes tâches réduisent leur liberté dans le domaine de
l’entrepreneuriat. Elles reconnaissent d’ailleurs à 78% (cf. graphique 10)
que les tâches domestiques à une influence négative sur leurs activités
économiques.
Les femmes ont certes accès à la terre mais l’accès est limité du fait de la
taille des parcelles qui leurs sont octroyées. Le graphique12 montre
qu’elles sont 76% à reconnaitre que les surfaces qu’elles exploitent sont
insuffisantes.
Les femmes supportent cumulativement des charges de santé, de
scolarité et d’alimentation qui épuisent leurs ressources destinées aux
renforcement de leur entreprise. Le tableau 10 illustre bien cela. Les

OUEDRAOGO Claude, mémoire de fin de cycle, ECSTS 2019


76

différentes charges constituent un blocage à l’entrepreneuriat des


femmes.
Au regard de ce qui précède, l’hypothèse secondaire 3 selon laquelle
l’environnement socioculturel limite les actions des femmes des
communes rurales de Pilimpikou et de Samba dans le domaine de
l’entrepreneuriat est en partie validée.

La validation de nos trois hypothèses secondaires nous amène à conclure


que notre l’hypothèse principale selon laquelle des facteurs d’ordre
éducationnel, socioculturel et financier constituent les obstacles à
l’entrepreneuriat des femmes des communes rurales de Pilimpikou et de
Samba est confirmée.

III.3. SUGGESTIONS
L’entrepreneuriat féminin étant un gage de développement économique et
social, des actions doivent être prises pour permettre aux femmes vivant
en milieu rural d’entreprendre des activités, d’être économiquement
autonomes et d’être actrices de développement de leur localité et du pays
tout entier.

III.3.1. Suggestions à l’endroit du Gouvernement


Poursuivre les activités de sensibiliser des populations surtout les
hommes sur la problématique de l’autonomisation économique de la
femme. Ces activités de sensibilisation vont permettre de lutter
davantage contre les violences économiques et les préjugés dont sont
victimes les femmes.
Renforcer les structures déconcentrées en ressources financières,
matérielles et humaines suffisantes. Cette action permettra aux
structures déconcentrées d’accompagner les femmes dans la mise en
œuvre de leur projet entrepreneurial.
Intensifier les formations au profit des femmes, particulièrement aux
bénéficiaires de crédits. Ces formations vont permettre d’accroitre les
capacités des femmes dans la gestion du crédit accordé et dans la

OUEDRAOGO Claude, mémoire de fin de cycle, ECSTS 2019


77

gestion de leur entreprise et vont minimiser du même coup les échecs


de réalisation de projets.
Proposer aux femmes des projets adaptés à leur milieu et à leur
niveau d’instruction. Cette mesure va résoudre le manque d’initiative
des femmes dans le domaine de l’entrepreneuriat.
Encourager les meilleures entrepreneures en milieu rural. Ces
encouragements vont motiver les autres femmes à mieux s’investir.
Tenir compte du genre et des femmes vivant en milieu rural dans la
sélection des dossiers pour le financement. Cette mesure va améliorer
l’accès des femmes au financement particulièrement les femmes vivant
en milieu rural.
Reprendre les programmes d’alphabétisation adaptés en milieu rural
pour les adultes notamment pour les femmes. Cette mesure va
rehausser le niveau d’instruction des adultes en général et les femmes
en particulier.
Insérer dans les programmes scolaires des modules d’ouverture
d’esprit d’entreprise chez les jeunes en général et les jeunes filles en
particulier. Ces modules vont développer l’esprit d’entreprise chez les
jeunes et les prédisposer à l’auto emploi plus tard.

III.3.2. Suggestions à l’endroit des structures de financements


Financer davantage les microprojets des femmes vivant en milieu
rural. Cela va palier les problèmes d’accès au financement.
Augmenter le montant des crédits accordés au femmes. Cette
mesure va minimiser les risques d’échecs liés à l’insuffisance de
crédits accordés.
Etre plus proche du monde rural en particulier en leur offrant des
crédits adaptés à leurs besoins.

III.3.3. Suggestions à l’endroit des femmes.


Unir leurs forces pour relever les défis qui s’imposent à elles. Cela
va leur permettre de résister aux chocs endogènes.

OUEDRAOGO Claude, mémoire de fin de cycle, ECSTS 2019


78

Envisager l’épargne collectives pour pallier le manque de


financement.
Créer en groupe des unités de production. Cela va permettre le
partage d’informations et d’expériences entre elles et favoriser leur
accès au financement.
Montrer à l’entourage qu’elles sont des femmes capables et qu’elles
peuvent participer au développement de leur localité pourvu qu’elles
aient le soutien et les encouragements et pourvu qu’on leur fasse
confiance.

OUEDRAOGO Claude, mémoire de fin de cycle, ECSTS 2019


79

CONCLUSION

L’objectif de cette recherche était de déceler les obstacles à


l’entrepreneuriat des femmes des communes rurales de Pilimpikou et de
Samba afin d’envisager des suggestions et des recommandations pour
soutenir l’entrepreneuriat des femmes.
Notre étude a révélé que les obstacles à l’entrepreneuriat des femmes se
situent à plusieurs niveaux. Au premier niveau se trouve la question du
financement qui reste toujours problématique pour les femmes malgré les
efforts consentis par l’Etat et les structures non étatiques pour faciliter leur
accès au financement. En milieu rural, la faible représentativité des
structures de financement et les conditions d’accès au financement,
difficiles à remplir par les femmes, constituent de véritables freins à
l’entrepreneuriat des femmes. Les difficultés à monter des dossiers
crédibles et les garanties demandées constituent les conditions qui
limitent les femmes à l’accès au financement. Du fait de la pauvreté et les
différentes charges qu’elles supportent, les femmes n’ont pas aussi la
possibilité de constituer une épargne conséquente pour s’autofinancer. Ce
sont donc des entreprises de femmes qui ne voient le jour par défaut de
financement.
L’enquête et les entretiens démontrent qu’au-delà de la question du
financement, c’est le faible niveau d’éducation des femmes qui constitue
un blocage à l’entrepreneuriat des femmes vivant en milieu rural. Les
femmes ont un faible niveau d’instruction mais pas seulement. Elles ne
bénéficient pas des avantages des formations professionnelles ni des
formations en entrepreneuriat qui auraient pu compenser leur faible
niveau d’instruction dans le domaine de l’entrepreneuriat. Il ressort des
entretiens que l’analphabétisme limite les femmes à plusieurs niveaux.
D’abord elles sont réticentes à faire recours aux financements des
structures car elles ne comprennent pas les tenants et les aboutissants
des crédits des structures de financement. Ensuite les femmes ne

OUEDRAOGO Claude, mémoire de fin de cycle, ECSTS 2019


80

disposent pas des informations réelles et à temps liées au domaine de


l’entrepreneuriat eu égard à leur niveau d’instruction. Enfin leur faible
niveau d’instruction ne leur donne par assez de possibilités dans le choix
des domaines d’activités économiques. Elles se contentent à mener des
activités ne demandant pas assez de qualifications.
Outre les aspects éducationnels, l’environnement socioculturel dans
lequel les femmes de Pilimpikou et de Samba baignent comporte des
contraintes qui défavorisent leur entrepreneuriat. Les représentations
sociales liées à la place de la femme ne lui laissent pas assez de marges
pour lui permettre de devenir de véritable entrepreneure. Les résultats de
l’enquête montrent par ailleurs que les différentes charges financières
supportées par les femmes, l’accès limité à la terre constituent des
obstacles à l’entrepreneuriat des femmes rurales. Même si les femmes
avouent lors de l’enquête disposer de leur liberté dans le domaine de
l’entrepreneuriat, il convient de relativiser quand on sait que les tâches
domestiques et familiales sont des obligations qu’elles doivent remplir
avant de s’intéresser à leurs propres activités économiques.
Au regard des obstacles qui minent le parcours des femmes dans le
domaine de l’entrepreneuriat, il convient de les accompagner, si nous
voulons que les femmes vivant en milieu rural deviennent financièrement
automnes et des actrices du développement économique et social. Cela
implique de porter un regard global sur la situation de la femme vivant en
milieu rural afin de lui apporter un soutien à la hauteur de ses attentes.
Une prise en compte de façon structurelle de la dimension genre dans les
politiques et programmes de développement pourrait d’une part réduire
les inégalités de genre, les stéréotypes et des préjugés. D’autre part une
bonne approche dans le milieu rural permettra d’atteindre les résultats
escomptés sans opposer les deux sexes.
Par cette recherche nous avons voulu apporter notre modeste
contribution, au développement de l’entrepreneuriat des femmes rurales.
Nous espérons également que d’autre recherches viendront compléter
nos insuffisances.

OUEDRAOGO Claude, mémoire de fin de cycle, ECSTS 2019


81

BIBLIOGRAPHIE

OUVRAGES GENERAUX

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possibilités des femmes d’un village mossi au Burkina Faso ; Leiden :
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OUVRAGES SPECIFIQUES

INSD ; Enquête multisectorielle continue 2014 (alphabétisation et


scolarisation)
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(PCD) 2014-2018 de la communale de Pilimpikou ; PNGT Phase II, 2013,
67p.
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2007
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féminin (SNPEF) ; Ouagadougou, 67p
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Monographie de la province du Passoré
INSD ; Annuaire sanitaire,2015
INSD ; Annuaire statique 2010

MEMOIRES

MUNDEKE Assumpta L’ENTREPRENEURIAT FEMININ, RDC


2010 ;85p

OUEDRAOGO Claude, mémoire de fin de cycle, ECSTS 2019


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accompagnement : Cas de l’accompagnement par l’ANSEJ des femmes
entrepreneures de la wilaya de Tizi-Ouzou, Tunisie ; 2012p
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vers un modèle entrepreneurial de ‘’nécessité’ dans les pays en
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Développement au Burkina Faso (ETUDE DE CAS DU GROUPEMENT
FEMININ DE BOGOYA), 71p
ABENGMON Josette Ngono, Entrepreneuriat féminin et participation
des femmes au développement socioéconomique. Juillet 2008 ,96p
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INSD ; Enquête Démographique et de Santé (EDS), 2010

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juin 2009
AN ; Loi portant code générale des collectivités locales adoptée le 21
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016-2015/CNT

INTERNET
news.ouaga.com publication du mercredi 6mars 2013
EUROSTAT2010 : contribution de la femme dans l’économie
www.bf.und.org : page consultée le 12mai 2015
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l’entrepreneuriat féminin ; Etude qualitative auprès de créatrices
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www.burkina-faso.ca/climat-du-burkina.Page consultée le 19/05/2019
https://www.afdb.org : perspectives économiques en Afrique. Page
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www.insd.bf : synthèse de l’activité économique, INSD 2015. Page
consultée le 9/06/2019
hhps://journals.openedition.og : Centre européen pour le
développement de la formation professionnelle, page consultée le
30/07/2019)

OUEDRAOGO Claude, mémoire de fin de cycle, ECSTS 2019


a

ANNEXES

OUEDRAOGO CLAUDE, MEMOIRE DE FIN DE CYCLE, A


b

Annexe 1 : Questionnaire adressé aux femmes

Nous travaillons sur une étude portant sur l’entrepreneuriat des femmes
vivants en milieu rural. Nous voudrions vous poser quelques questions.
Toutes les informations que nous allons recueillir resteront confidentielles.
La participation à ce questionnaire n’est pas obligatoire. Nous espérons
cependant que vous accepterez participer à cette étude. Avez-vous des
questions ou des préoccupations particulières ?

I. Caractéristiques générales de l’enquêtées


1. Age / __ / __ /
2. Situation matrimoniale.
Mariée Union libre Célibataire
3. Confession religieuse
Animiste Catholique Protestante Musulmane
4. Niveau d’instruction
Aucun Alphabétisée primaire
secondaire supérieur autre (à préciser)
5. Activités menées
Aucune Agriculture Elevage
Commerce Autre ( à préciser)
II. Domaine du financement
6. Avez-vous la possibilité de constituer une épargne conséquente
pour entreprendre ?
Possible Impossible
7. Pouvez-vous bénéficier d’un soutien financier de votre entourage
pour entreprendre ?
Oui Non
8. Si oui par qui ?
Conjoint Parents Belle famille
Autre (à préciser)

OUEDRAOGO Claude, mémoire de fin de cycle, ECSTS 2019


c

9. Quelles sont les structures de financement que vous


connaissez ?
Aucune Caisse Populaire Association /ONG
Banque Structures étatiques Autre ( à préciser)
10. Avez-vous déjà reçu un financement de la part d’une structure ?
Oui Non
11. Si oui, par quelle(s) structure(s) ?
Caisse Populaire Association /ONG
Banque Structures étatiques
Autre ( à préciser) ………………………………………………………………
III. Connaissances en entrepreneuriat.
12.Avez-vous reçu une formation en entrepreneuriat ?
Oui Non
13.Quelles connaissances pratiques en entrepreneuriat avez-vous ?
Aucune montage de projet
recherche de financement Autre (à préciser)………………
………………………………………………………………………………………
14. Avez-vous reçu des formations professionnelles.
Aucun Au moins une
IV. Environnement socioculturel.
15.Quelles sont les charges financières que vous supportez dans la
famille.
Aucune Sanitaire Scolarité Alimentaire
Autre (à préciser) : ……………………………………………………………….
16. Etres vous victime de préjugés en matière d’entrepreneuriat ?
Oui Non
17. Quelle appréciation faites-vous de votre liberté d’entreprendre ?
Aucune liberté Liberté limitée liberté totale
18. Quelle appréciation faites-vous de l’influence des tâches
domestiques sur vos activés économiques ?
Aucune influence Influence négative

OUEDRAOGO Claude, mémoire de fin de cycle, ECSTS 2019


d

Influence positive
19. Avez-vous accès à la terre ?
Oui Non
20. Si oui, quelle appréciation faites-vous de la surface que vous
exploitez ?
Suffisante Insuffisante
21. Nous avons épuisé notre questionnaire, avez-vous quelque
chose d’autre à ajouter ?
………………………………………………………………………………………
………………………………………………………………………………………
………………………………………………………………………………………
………………………………………………………………………………………

Merci pour votre disponibilité.

OUEDRAOGO Claude, mémoire de fin de cycle, ECSTS 2019


e

Annexe 2 : Guide d’entretien adressé aux structures de financement

Dans le cadre de l’élaboration de notre mémoire de fin de cycle pour


l’obtention du diplôme d’Etat des conseillers d’éducation féminine, nous
avons opté d’investiguer sur ce thème : « Analyse des obstacles à
l’entrepreneuriat des femmes rurales de la province du Passoré : cas des
communes de Pilimpikou et Samba ». Convaincu que vous pouvez nous
apporter votre contribution, nous voudrions nous entretenir avec vous sur
les points suivants :

I. Caractéristiques de l’interviewé

Nom et prénom : ----------------------------------------------------------------------------

Structure : ------------------------------------------------------------------------------------

Profession : ----------------------------------------------------------------------------------

II. Points d’entretien

1) Rôle dans de la structure l’accompagnement des femmes dans la


réalisation de leur projet.

Octroi de crédits.

Appui conseil

Formation

2) Conditions d’accès aux crédits

3) Solvabilité des femmes

4) Risque lié à l’octroi de crédits aux femmes.

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Annexe 3 : Guide d’entretien adressé aux associations/ONG

Dans le cadre de l’élaboration de notre mémoire de fin de cycle pour


l’obtention du diplôme d’Etat des conseillers d’éducation féminine, nous
avons opté d’investiguer sur ce thème : « Analyse des obstacles à
l’entrepreneuriat des femmes rurales de la province du Passoré : cas
des communes de Pilimpikou et Samba ». Convaincu que vous pouvez
nous apporter des informations nécessaires à la réalisation de ce
mémoire, nous voudrions nous entretenir avec vous sur les points
suivants :

I. Caractéristiques de l’interviewé

Nom et prénom : ----------------------------------------------------------------------------

Structure : ------------------------------------------------------------------------------------

Profession : ----------------------------------------------------------------------------------

II. Points d’entretien

1) Rôle de la structure dans l’accompagnement des femmes à réalisation


de leur projet.

Appui financier

Appui conseil/ sensibilisation

Formation

2) Aptitudes des femmes rurales à entreprendre (appréciation)

Connaissances en entrepreneuriat des femmes

Niveau d’éducation/ Formations professionnels

Ressources financières

3) Environnement social

Compatibilité entre tâches ménagères et entrepreneuriat

Influence de l’entourage sur l’entrepreneuriat des femmes rurales.

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Le nombre d’enfant à charge et son influence sur l’entrepreneuriat


des femmes rurale.

Accès à la terre

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Annexe 4 : Guide d’entretien adressé aux leaders d’opinions

Dans le cadre de l’élaboration de notre mémoire de fin de cycle pour


l’obtention du diplôme d’Etat des conseillers d’éducation féminine, nous
avons opté d’investiguer sur ce thème : « Analyse des obstacles à
l’entrepreneuriat des femmes rurales de la province du Passoré : cas
des communes de Pilimpikou et Samba ». Convaincu que vous pouvez
nous apporter des informations nécessaires à la réalisation de ce
mémoire, nous voudrions nous entretenir avec vous sur les points
suivants :

I. Caractéristiques de l’interviewé

Nom et prénom : ----------------------------------------------------------------------------

Structure : ------------------------------------------------------------------------------------

Profession : ----------------------------------------------------------------------------------

II. Points d’entretien

1) Place de la place dans la commune

2) Accès de la femme à la terre

3) Liberté d’entreprendre

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Annexe 5 : Guide d’entretien adressé aux structures étatiques.

Dans le cadre de l’élaboration de notre mémoire de fin de cycle pour


l’obtention du diplôme d’Etat des conseillers d’éducation féminine, nous
avons opté d’investiguer sur ce thème : « Analyse des obstacles à
l’entrepreneuriat des femmes rurales de la province du Passoré : cas
des communes de Pilimpikou et Samba ». Convaincu que vous pouvez
nous apporter des informations nécessaires à la réalisation de ce
mémoire, nous voudrions nous entretenir avec vous sur les points
suivants :

I. Caractéristiques de l’interviewé

Nom et prénom : ----------------------------------------------------------------------------

Structure : ------------------------------------------------------------------------------------

Emploi : ---------------------------------------------------------------------------------------

Fonction : -------------------------------------------------------------------------------------

II. Points d’entretien

1) Niveau de financement des projets des femmes

2) Maitrise des conditions d’accès aux crédits par les femmes rurales

3) Appréciations des capacités des femmes à entreprendre.

4) Influence de l’entourage sur les activités économiques de la femme

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