Directeur de thse
Professeur lUniversit de la Manouba- Tunisie
Prsident du Jury
Professeur lUniversit de la Manouba- Tunisie
Directeur de thse
Professeur au CNAM Paris- France
Rapporteur
Professeur lUniversit Galatasaray- Turquie
Rapporteur
Professeur lUniversit de la Manouba- Tunisie
REMERCIMENTS
Mes principaux remerciements sadressent mes directeurs de thse, Le
Professeur Wafa KHLIF et Le Professeur Yvon PESQUEUX, en leur qualit
de directeur de recherche pour mavoir assist et orient tout au long de cette
thse. Je les remercie galement pour leurs conseils clairs et leurs
recommandations qui mont t dun apport trs prcieux.
Je manifeste galement toute ma gratitude tous les membres du jury pour la
faveur quils ont accorde en acceptant dvaluer ce travail.
Cette thse naurait pu aboutir sans la collaboration des dirigeants et
actionnaires familiaux des entreprises familiales sollicites. Ils ont su
maccorder leur temps pour me recevoir et rpondre mon questionnaire.
Quils trouvent lexpression toute ma gratitude pour lintrt quils ont port
mon travail.
Sur le plan personnel, mes plus profonds remerciements vont ma mre
Ratiba et mon pre Mohamed, pour leur amour incomparable et imbattable
sont su sans cesse me transmettre et pour les nombreux sacrifices consentis
pour mon succs. Jadresse un spcial remerciement mon poux Yassine qui
tait toujours prsent, patient et comprhensif, et ce, malgr les tats dme
quune thse peut plus ou moins favoriser au fil du temps.
Mes remerciements doivent aller aussi mon frre Zied, sa femme fatma et
mon beau frre Anis, qui ont laiss leurs empreintes dans la ralisation de ce
travail.
Enfin, je suis particulirement reconnaissante Lilia, la nourrisse de mes
petits jumeaux Mahdi et Chahd, pour avoir sans cesse les entourer damour et
de bienveillance. Je la remercie vivement pour son rle indispensable.
Sommaire
Sommaire......................................................................................................................................1
INTRODUCTION GENERALE
Introduction gnrale
Tiss M., (2007), Entreprise et dirigeant, viter la confusion des genres , Le Manager, n 131.
Par exemple le sminaire 2008 les bonnes pratiques en gestion : entre gouvernance et comptitivit
organis par lIACE. Egalement, le colloque international 2009 Succession, transmission et gouvernance de
lentreprise familiale , organis par lIHET et lATSG en coopration avec lambassade de France Tunis.
3
La codification des bonnes pratiques au sein de lentreprise tunisienne est faite par lIACE (lInstitut Arabe
des Chefs dEntreprises) en collaboration avec le CIPE (Center for International Private Enterprise)
4
Le CTGE est fruit dune troite collaboration entre lIACE et CIPE. Ce centre a pour mission dencourager
et permettre aux chefs dentreprises, aux administrateurs et aux hauts cadres des entreprises publiques et
prives tunisiennes dapporter une valeur ajoute leurs organisations et dadopter les pratiques les plus
avances en matire de gouvernance dentreprise.
2
Introduction gnrale
constatation de plusieurs auteurs (Cromie et al., 1995). En Tunisie, 77 entreprises parmi les
deux cents premires (soit prs de 40%) listes dans le dossier (1997)2, sont des entreprises
familiales. Dans 31 dentre elles, la famille dtient la majorit absolue du capital. Gallo et
Estap (1994), Allouche et Amann (2000) fournissent galement diverses autres
statistiques montrant limportance des entreprises familiales et leur poids conomique et
social.
Non seulement ces entreprises forgent le principal tissu conomique mondial mais elles
sont galement dominantes sur le plan de la performance conomique, financire ou
boursire. En analysant les rsultats (en chiffre daffaires) des 32 premiers groupes
tunisiens selon le classement de 20063, on constate que la majorit est des groupes
Introduction gnrale
familiaux, on cite par exemple : le groupe Mabrouk de la famille Ali Mabrouk, le groupe
TTS de la famille Aziz Miled, etc.
Limportance conomique de ces entreprises conjugue la supriorit de leurs
performances invite des recherches scientifiques qui contribuent la comprhension de
leurs spcificits et des structures du gouvernement de lentreprise en leur sein.
Il est patent que la plupart des tudes et des recherches relatives au champ de lentreprise
familiale est dorigine anglo-saxonne et que plusieurs aspects restent encore tudier pour
une large comprhension de ce type dentreprise, notamment de point de vue du
gouvernement de lentreprise (Neubauer et Lank, 1998 ; Melin et Nordqvist, 2000).
Lansberg (1999)1 a rclam que la plupart des entreprises familiales sont sous- gouvernes,
et que la gouvernance des entreprises familiales devrait
traiter simultanment la
Introduction gnrale
Cette dfinition met en exergue le fait que lentreprise familiale possde une structure
complexe de parties prenantes (stackeholders) o les membres de la famille, de la direction
gnrale et du conseil dadministration sont impliqus. Les membres de la famille qui sont
souvent les propritaires, jouent des rles multiples dans la direction et la gouvernance de
la firme. Ce qui implique lide de linfluence ou du contrle de la famille sur lentreprise
sous deux formes : la proprit et la direction (Neubeaur et Lank, 1998). Lorsque la famille
est implique dans le contrle de lentreprise, on peut supposer quil y a transfert des
objectifs et des valeurs du domaine de la famille vers le domaine de lentreprise et vice
versa (Lansberg, 1983). Par consquent, le comportement de ce type dorganisation peut
montrer quelques particularits significatives du fait que les relations entre les stakeholders
et la famille sont bases essentiellement sur des rapports familiaux (Cabrera et Santana,
2004). Comme rsultat, certaines de ces particularits peuvent se prsenter dans le
fonctionnement des mcanismes du gouvernement dentreprise, entre autre le conseil
dadministration.
Lanalyse de la littrature relative la recherche sur le conseil dadministration dans les
entreprises familiales montre que de nombreuses tudes se sont focalises sur lanalyse de
la relation entre lefficacit de cet organe et la performance de lentreprise. Malgr le
nombre de ces tudes, la relation demeure encore floue et non stabilise (Anderson et
Reeb, 2004). Le manque de rsultats concluants peut tre expliqu comme suit :
la majorit des tudes applique les propositions de la thorie de lagence aux
entreprises familiales, sans prendre en considration leurs particularits.
peu dtudes relient lefficacit du conseil dadministration aux facteurs qui
distinguent les diffrents caractres de lentreprise familiale.
Il est clair quon ne peut pas parler dune unique faon de gouvernance pouvant convenir
pareillement toutes les entits organisationnelles htrognes. Le fait de ne pas
considrer explicitement les diffrents caractres des entreprises familiales, en abordant la
question de gouvernement dentreprise, est problmatique (Corbetta et al., 2004). La cause
est que les cultures de la famille et de lentreprise faonnant les systmes de gouvernance,
entre autre les conseils dadministration, diffrent largement travers les frontires
gographiques, aussi bien travers le temps et les stades du cycle de vie de lentreprise
(Astrachan et al., 2002).
Introduction gnrale
Dans cette perspective, notre rflexion est fonde sur linterrogation suivante : Quels sont
les dterminants de la performance des conseils dadministration dans le cadre particulier
des entreprises familiales?
Notre rflexion porte sur un aspect de lefficacit du conseil dadministration : celui de la
composition du conseil. En effet, ltude de cet aspect permet dvaluer :
lhabilet des administrateurs dexercer le contrle sur les managers dans lordre de
protger les intrts des actionnaires (Kosnik, 1990) ;
Ainsi, pour ce qui est des recherches qui ont examin lefficacit
du conseil
Introduction gnrale
Handler (1994) constatent un manque de thorie intgre qui permet de mieux comprendre
les relations complexes et fluctuantes au cours du temps entre les entrepreneurs et leurs
familles. Litz (1997) souligne les erreurs commises par certains chercheurs en termes de
ngligence des facteurs familiaux qui caractrisent les entreprises familiales. Davis et
Harveston (1998, p. 31) et Dyer (2003, p. 401) avancent que linvestigation sur la
connexion entre la famille et lentreprise familiale est toujours ses dbuts.
De ce fait, la classification traditionnelle (conseil interne/conseil externe)1 savre
insuffisante dans le cadre des entreprises familiales. Nous intgrerons dans cette recherche
une autre catgorie de conseil celle du conseil familial , sajoutant la classification de
conseils internes- externes (Voordeckers et al., 2007). Nous voulons examiner lefficacit
du conseil dadministration, tout en associant sa composition aux facteurs qui
conditionnent le choix des entreprises familiales dans ladoption soit dun conseil familial,
interne ou externe.
De ce qui prcde, linsuffisance des recherches existantes se conjugue au manque et au
besoin de recherche sur les conseils dadministration en termes de facteurs lis aux
caractres familiaux, explicatifs de leur efficacit dans les entreprises familiales. Il
nexiste, notre connaissance, que deux tudes sur les entreprises familiales, qui se sont
intresses au composant familial comme dterminant de la composition du conseil
dadministration. La premire celle de Jaskiewicz et Klein (2007), sest concentre sur
limpact de lalignement des objectifs des propritaires et des managers sur la composition
et la taille du conseil dadministration. La deuxime tude de Voordeckers et al., (2007)
examine les dterminants de la composition du conseil dadministration relatifs aux
caractristiques de la famille (nombre de gnration implique, nombre des membres
familiaux actifs) et celles du prsident gnral (niveau dducation, dualit).
Ainsi, Dyer (2003) prne plus de recherches et de modles thoriques sur lefficacit du
conseil dadministration. Ils dtectent un manque de recherche sur limpact significatif de
certaines variables (dont les variables organisationnelles, cycle de vie par exemple) sur
lefficacit du conseil dadministration (Wortman, 1994, p. 21).
Un conseil est interne lorsquil contient au moins un administrateur non familial, mais ayant une affiliation
directe ou indirecte lentreprise (managers, avocats, ). Un conseil est externe contient au moins un
administrateur externe indpendant de la famille et de lentreprise (Voordeckers et al., 2007).
11
Introduction gnrale
Cest dans ce cadre que sinscrit notre problmatique, dont lobjectif est didentifier les
dterminants thoriques et empiriques de la littrature permettant dexpliquer lefficacit
du conseil dadministration dans les entreprises familiales tunisiennes.
Les intrts de la recherche sur les conseils dadministration dans les entreprises familiales
reposent sur plusieurs constats tant sur le plan de la particularit thorique et
mthodologique de la recherche que sur le plan de la ncessit dtudes empiriques et de
contributions managriales qui rendent compte de la spcificit de la gouvernance des
entreprises familiales tunisiennes. Lide sous-jacente ces intrts dnote que les conseils
dadministration sont des lments capitaux pour la comprhension des facettes
actuellement peu explores de la gouvernance des entreprises familiales. Une meilleure
connaissance de cette dernire passe par ltude des dterminants de lefficacit du conseil
dadministration.
Dans le cadre de notre recherche, trois principales catgories de conseil (familial, interne,
externe) spcifient la composition du conseil dadministration dans les entreprises
familiales. Il importe alors de comprendre comment la composition de cet organe peut-elle
tre influence. Afin dapporter des lments de rponse, labsence de thorie spcifique
sur le conseil dadministration des entreprises familiales peut tre relaye par les
contributions thoriques dautres disciplines sur le sujet. Des tudes manant des thories
du champ de lconomie, de la finance, de la sociologie, comme la thorie du capital
social, qui sintressent lefficacit du conseil dadministration et proposent des
explications probantes. Lintrt thorique rside alors dans le croisement de thories et de
concepts de plusieurs disciplines pour tudier les facteurs explicatifs susceptibles
dinfluencer lefficacit du conseil dadministration dans les entreprises familiales.
12
Introduction gnrale
13
Introduction gnrale
Tableau 1 : Modalits dutilisation des rfrentiels thoriques pour ltude de la gouvernance des
entreprises familiales
Thories
Approche de base
Thorie de lagence
Thorie de lintendance
Pilotage
de
la
gestion
dans
laccomplissement des missions et des
objectifs de lentreprise.
Lintrt empirique et managrial savre double. Dans un premier lieu, cette recherche
reprsente une contribution la connaissance des entreprises familiales tunisiennes pour
les chercheurs. Ltude empirique rpond aux besoins recenss dans la littrature, dune
part en testant un modle de lefficacit du conseil dadministration labor sous la double
perspective de la gouvernance contractuelle et relationnelle, et dautre part, en choisissant
le terrain peu creus des entreprises familiales en Tunisie.
Cette recherche participe, galement, une meilleure comprhension des composantes
psychologiques et organisationnelles qui rgissent de la gouvernance des entreprises
familiales. Elle propose lidentification des principaux facteurs explicatifs de lefficacit
du conseil dadministration dans les entreprises familiales. Elle permet de constituer une
base de rflexion sur une typologie des conseils dadministration dans les entreprises
familiales.
14
Introduction gnrale
Dans un deuxime lieu, cet intrt se traduit par la proposition dune modlisation ou
dune grille de lecture dynamique destine aux dirigeants de lentreprise familiale et aux
actionnaires familiaux. Cette modlisation permet ces acteurs de reconnatre les facteurs
cls qui expliquent lefficacit du conseil dadministration.
Afin de tester limpact des facteurs lis aux spcificits de lentreprise familiale sur
lefficacit du conseil dadministration, nous avons organis notre travail de recherche en 4
chapitres fondamentaux :
Dans le premier chapitre, nous analysons le conseil dadministration dans les entreprises
familiales sous langle de la thorie de lagence. Aprs avoir prsent les caractristiques
de la gouvernance des entreprises familiales en gnral, et celles du conseil
dadministration en particulier, nous avons constat que la thorie de lagence prsente une
myopie dans ltude de lefficacit du conseil dadministration dans ce type dentreprises.
Le deuxime chapitre offre loccasion de prciser les causes de cette myopie. Il propose un
cadre danalyse plus largi prenant en compte lapproche sociale et ceci travers la thorie
de lintendance et la thorie du capital social. La combinaison des perspectives
relationnelle et contractuelle de la gouvernance a permis didentifier les dterminants
significatifs de lefficacit du conseil dadministration. Le troisime chapitre est consacr
au cadre mthodologique de la recherche. Nous prcisons les hypothses soumises la
validation ainsi que le modle thorique. Le test de ces hypothses fait lobjet du quatrime
et dernier chapitre, dans lequel nous prsentons les entreprises familiales tunisiennes objet
danalyse. Les principaux rsultats sont enfin, prsents, analyss et discuts.
15
CHAPITRE 1
Analyse du conseil dadministration dans les entreprises
familiales : Myopie de la thorie de lagence
Introduction
Mme si la gouvernance comporte plusieurs autres lments, la question est le plus souvent
ramene aux modalits de fonctionnement du conseil dadministration. Dans ce cadre, la
thorie de lagence, lapproche dominante, octroie au conseil dadministration une
importance vitale dans la gouvernance des grandes entreprises cotes et la prservation de
leur performance. La majorit des travaux, fondements thoriques financiers cherche
tracer une configuration unique et idale cet organe central de lentreprise. Son rle a
trop souvent t cantonn au contrle et la surveillance, un rle primordial pour
lapproche financire de la gouvernance (Charreaux, 2000) afin de rduire les risques de
dviance managriale (Karoui et Khlif, 2007). Mais ces dveloppements concernent plus
prcisment le champ de la grande entreprise cote. En effet, une littrature abondante
principalement normative et descriptive, analysant lefficacit du conseil, traite de faon
universelle ses rles (Carter et Lorsch, 2004)1. La domination des thses de la thorie de
lagence, et en particulier celle relative lindpendance du conseil dadministration,
prsente une myopie dans lanalyse de la gouvernance de lentreprise familiale. Ce type
dorganisation prsente des caractristiques particulires du fait de linteraction des deux
sphres distinctes : la famille et lentreprise ; ce qui rend spcifique son systme de
gouvernance, entre autre : son conseil dadministration.
Ainsi, les tudes portant sur lefficacit du conseil dadministration, dans son rle de
contrle, dans les entreprises familiales ont t valides essentiellement dans les pays
dvelopps. Il reste que dans les pays en voie de dveloppement sa reconnaissance n'a
jusqu' nos jours connu que quelques manifestations. La Tunisie constitue un de ces pays
dans lesquels les entreprises familiales dominent le tissu conomique. De ce fait, la prise
de conscience croissante de limportance de la bonne gouvernance dentreprise est
concrtise par la publication dun code2 de bonne gouvernance des entreprises tunisiennes
en 2008 dont un chapitre est consacr aux entreprises familiales.
Lobjet de ce chapitre est double. Dune part, il consiste en une caractrisation de la
gouvernance de lentreprise familiale et lexposition des caractristiques de son conseil
dadministration, en spcifiant le contexte tunisien. Dautre part, il consiste en la
17
18
19
formelle. Dupuis (1994)1 reconnat que le manque dune dfinition consensuelle sur
lentreprise familiale rend difficile les tudes comparatives et constitue un vritable
dilemme mthodologique.
Dry et al. (1993) constatent que lentreprise familiale connat peu prs autant de
dfinitions que de chercheurs. Il en sort des ambiguts dans les dfinitions admises, un
manque de certitude caractrisant la dfinition de lentreprise familiale (Handler, 1989),
une absence de consensus au sein de la communaut scientifique (Fox et al., 1996 ;
Hugron, 1998, Astrachan et al., 2002, Klein et al., 2005) et un manque de clart de la
dfinition de lentreprise familiale crant un manque de crdibilit du champ dtude de
lentreprise familiale et ouvrant la voie aux critiques des acadmiciens et des
professionnels de lentreprise (Habbershon et Williams, 1999).
Les premires tentatives de consolidation des dfinitions existantes sur lentreprise
familiale remontent Handler (1989) qui identifie quatre lments de dfinition
principaux : le degr dimplication des membres de la famille dans la proprit et le
management, linterdpendance des sous- systmes, la transmission entre les gnrations et
les conditions multiples.
Ltude de 27 dfinitions de lentreprise familiale par Dry e al. (1993) fait ressortir une
large varit. Elles vont de la dfinition trs restrictive de Lyman (1988)2, o la proprit
de lentreprise doit-tre exclusivement familiale, celle de Dreux (1990)3, qui fait de la
seule influence familiale sur la direction de lentreprise le critre qualifiant une entreprise
familiale.
Chua et al., (1999) tablissent une classification des dfinitions des principaux auteurs de
250 articles sur lentreprise familiale. Allouche et Amann (1998, 2000) se penchent
galement sur la question en retenant des critres semblables, prsents ci-aprs, et en
dressant un tat de lart des dfinitions de lentreprise familiale.
-
la succession de gnrations;
20
Catry et Buff (1996, p 27) constatent, quant eux, lexistence de trois critres rassemblant
les entreprises familiales dans une dfinition commune :
-
Par ailleurs, partir dune revue de la littrature, Neubaur et Lank (1998) dressent une liste
plus complte des critres pris en compte dans les dfinitions de lentreprise familiale :
-
le fait que les descendants directs du fondateur aient le contrle de proprit et/ou
de gestion ;
Pour leur part, Westhead et al., (2002) retiennent cinq catgories de critres :
-
21
22
Dfinitions
Channon (1971)15
Rosenblatt
(1985)16
et
al.
Ward (1987)17
Handler (1989)
Daily et Dollinger et
(1992)
il doit sagir de personnes (deux au moins) possdant le mme nom qui sont
impliqus dans le management ou dans le conseil dadministration et sont lies
au propritaire qui travaille dans lentreprise.
Une entreprise familiale se dfinit par le type des liens familiaux mis en uvre
dans lentreprise et par le degr dengagement de la famille ou des parents dans
lentreprise selon les trois critres : proprit contrle, direction, travail.
quand plus de 50% du capital est entre les mains dune famille et que certains
des membres de la famille sont activement impliqus dans le conseil
dadministration ou dans le management de lentreprise.
Une entreprise dtenue et dirige par un membre ou plus dun mnage de deux
individus ou plus, relis par le sang, le mariage ou ladoption.
15
23
description dtaille de la dfinition de lentreprise familiale qui sera tudie doit tre
labore.
Selon Chua et al., (1999), toute recherche sur lentreprise familiale doit se fonder sur une
dfinition thorique et sur une dfinition oprationnelle. La dfinition thorique distingue
une entit, un objet ou le phnomne dun autre en se basant sur le fondement conceptuel
selon lequel lentit, lobjet ou le phnomne est diffrent et la raison pour laquelle cette
diffrence est importante. La dfinition oprationnelle, quant elle, identifie les
caractristiques observables et mesurables qui diffrencient lentit, lobjet et le
phnomne des autres (Chua et al., 1999).
Dans la ligne des recommandations de Westhead et al. (2002, p. 28), laccent sera mis la
clart et la justification des critres retenus dans la dfinition de lentreprise familiale afin
de faciliter les tudes comparatives sur les entreprises familiales dans dautres contextes
culturels, industriels ou rgionaux . La dfinition retenue dans la prsente recherche
distingue conceptuellement les entreprises familiales des entreprises non familiales en se
focalisant sur limplication de la famille dans lentreprise, qui est la composante principale
dune dfinition de la famille.
partir de la revue des dfinitions bases sur limplication familiale dans laffaire, la
dfinition thorique de lentreprise familiale au cours de cette recherche la considre
comme, une entreprise distingue par limplication de la famille dans lentreprise
influenant18 la marche de lentreprise travers lexercice des liens de parent, des postes
de management et/ou contrle, des droits de proprit sur le capital19 par au moins deux
membres de la famille20 .
La dfinition oprationnelle de lentreprise familiale merge de la dfinition thorique. En
effet, la dfinition thorique de cette recherche suggre plusieurs dimensions quil sagit
doprationnaliser. On sinscrit dans la ligne des observations de Allouche et Amann
(2002, 2003) qui prsentent certaines interrogations par rapport auxquelles il convient de
se situer dans llaboration de la dfinition oprationnelle.
18
La conception de linfluence familiale est emprunte Davis (1983, p. 47) selon qui elle sexerce
travers la structure de proprit ou parfois la participation des membres de la famille dans le management .
19
Ces trois critres sont emprunts Davis et Tagiuri (1982).
20
La spcification dun nombre minimum de deux membres de la famille reflte limplication familiale dans
lentreprise. Elle est emprunte Beehr et al., (1997), Davis et Tagiuri (1982), Ward (1987)
24
Dans un premier lieu, ils soulvent la question relative aux bornes de la famille. Cela
tmoigne de la ncessit dune conception restrictive de la famille impliquant les parents et
les descendants, soit dune conception extensive impliquant des allis par exemple. La
prsente recherche dfinit les bornes de la famille en termes de membres lis par les liens
familiaux et exclut tous les membres externes la famille. Par rfrence la littrature, on
constate que trs peu dauteurs se sont attards dfinir les membres familiaux . Dans
leur tude sur les entreprises familiales, Riordan et Riordan (1993) dfinissent un
membre de la famille comme tant une pouse, un enfant, un parent, un grand-pre, un
frre ou une sur, une nice, un neveu, une tante ou un oncle, et tout autre individu qui
partage actuellement le mnage . tant donn que la prsente tude porte sur les
entreprises familiales toutes tailles confondues, le partage du mme mnage ne sera pas
intgr dans la dfinition.
Afin de prciser les caractristiques des membres de la famille qui sont les acteurs-cls du
systme, on propose dajouter les attributs actifs ou non actif aux membres de la
famille pour reflter leur implication ou non dans lentreprise.
En outre, le nombre de membres de la famille requis afin de confrer une entreprise la
dnomination dentreprise familiale doit tre dtermin. Cette question constitue un
dilemme pour les chercheurs. Certains se contentent de la prsence dun seul membre de la
famille reprsent par le propritaire dirigeant et dont linfluence familiale pourrait se
traduire par des changes dinformations sur la situation de lentreprise avec son pouse ou
autres membres de la famille dans le foyer familial. Cette recherche nintgre pas cette
perspective dans sa conception de lentreprise familiale. Linfluence familiale sur
lentreprise devrait, en effet, se manifester galement par des actes concrets en termes
dexercice de postes de management ou en termes dexercice des droits de vote pour les
prises de dcisions cruciales lentreprise. En ce sens, plusieurs auteurs considrent que
les membres de la famille qui ne sont pas propritaires ou dirigeants manquent dinfluence
relationnelle et de pouvoir (McClendon et Kadis, 2004)21 et ne sont pas considrs comme
impliqus dans lentreprise (Dyer, 2003). Pour certains auteurs, une entreprise est dite
familiale ds lors que plus dun membre de la famille ou au moins deux de la famille
affectent les dcisions de lentreprise travers lactionnariat et/ou travers des postes de
management (Davis et Tagiuri, 1982). Pour dautres, la prsence de plusieurs gnrations
21
25
actives dans lentreprise est ncessaire pour considrer une entreprise comme familiale
(Brockhaus, 2004, p.172).
Malgr lintrt de la prise en compte du nombre de gnrations, la deuxime approche
sera adopte dans cette recherche suite au manque dinformations prcises a priori sur le
nombre de gnrations oprant dans les entreprises familiales.
Concernant la notion de contrle de capital , il sagit de dterminer le seuil de dtention
prpondrante du capital du groupe dactionnaires familiaux qui lui permet dexercer un
pouvoir effectif et une influence significative sur les dcisions de gestion de lentreprise.
En effet, selon Allouche et Amann (2000), le critre de dtention du capital par la famille
semble prdominant dans les dfinitions actuelles de lentreprise familiale. Cependant, les
pourcentages spcifis du capital varient largement selon les chercheurs, allant de 5%
(Channon, 1971) plus de 50% (Cromie et al ., 1995).
Dans le cadre lgal tunisien, la lgislation sur la notion du contrle dune socit nest pas
transparente. En pratique, la rglementation tunisienne en vigueur (code des socits
commerciales) exige ce que lassemble gnrale statue la majorit des voix des
actionnaires reprsents, laquelle majorit dpend de la nature de la dcision et du quorum
requis. Pour les dcisions relatives la gestion et sur premire convocation, ce quorum est
dau moins le tiers des actions donnant droit au vote. A dfaut de quorum, une deuxime
assemble est tenue la suite dune deuxime convocation et les dcisions seront prises
sans aucun quorum ne soit requis. Pour les dcisions relatives la modification des
dispositions des statuts (article 291), la libration du capital social (article 295), la
rpartition des bnfices (article 288), aux augmentations du capital (article 300), le
quorum requis est dau moins la moiti du capital sur premire invitation et le tiers du
capital sur deuxime convocation.
Dans la ligne de Shabou (2003), nous admettons lhypothse de 100% des actions
donnant droit au vote, lactionnaire naura automatiquement le contrle majoritaire qui sil
dtient plus que 50% du capital quel que soit la nature des dcisions prendre.
Ladoption de ce seuil permet doprationnaliser lun des critres de dfinitions dune
entreprise familiale en tant que le contrle direct ou indirect dau moins de 50% du capital
au moins deux membres dune mme famille. Il est prciser que ce pourcentage doit
reprsenter un contrle majoritaire tel quaucun autre actionnaire ou groupe dactionnaires
ne dtienne (nt) un pourcentage de capital suprieur.
26
Compte tenu de ce qui prcde, sont prsents dans le tableau suivant les critres
oprationnels qui correspondent aux critres de la dfinition thorique adopte dans cette
recherche.
Tableau 3 : Critres de dfinition thorique et oprationnelle de lentreprise familiale
Critres de la dfinition thorique
de
lentreprise familiale.
Limplication peut tre indirecte si un membre de la famille ou plus est dirigeant- propritaire ou
administrateur-propritaire dune socit qui contrle lentreprise (holding, socit). Se rfrer Westhead et
Cowling (1998) et Astrachan et al. (2002) concernant les composantes de limplication familiale.
23
Cit dans Labaki (2007).
27
28
Actionnariat
Famille
Entreprise
1.1.2.2. Confiance
Selon plusieurs auteurs (Chami, 1997 ; Allouche et Amann, 1998), le concept de confiance
pourrait fournir une explication possible de la supriorit des entreprises familiales en
terme de performance. Cette dernire provient de la prennit naturelle des relations entre
les membres de la famille, sans risque de conflits entre le principal et lagent. Pour
Allouche et Amann (1998), la confiance agit trois niveaux dans lentreprise familiale :
-
24
29
Par ailleurs, selon Chami (1997), le fondateur considre son entreprise comme un actif
transfrer ses descendants plutt que comme une richesse consommer durant son
existence.
La qualit des relations entre les membres dune famille soude, une culture plus
clairement dfinie, une information mieux partage et de meilleure qualit, la prsence
dune perspective long terme, sont autant dlments qui peuvent galement influencer
favorablement la performance de lentreprise familiale, par le biais de dcisions
dinvestissement optimales et dune utilisation plus efficiente des avoirs qui accroissent par
ailleurs la confiance des fournisseurs et partenaires financiers (Anderson et Reeb, 2003).
Ceci peut alors se traduire pour la firme par un cot des capitaux moins lev.
1.1.2.4. Familiarisme
Les travaux mobilisant lapproche par les ressources et les comptences montrent que le
rseau dinteractions entre famille, activits productives et membres de la famille, peut
gnrer des ressources stratgiques elles-mmes sources davantages concurrentiels
(Habbershon et Williams, 1999 ; Habbershon et al., 2003 ; Arrgle et al., 2004 ; Chrisman
et al., 2005).
La prise en compte de limbrication famille/entreprise dvoile lorigine de ressources
relationnelles accumules qui se transforment en un avantage concurrentiel. En effet, selon
Habbershon et Williams (1999), la question de la spcificit des performances des
entreprises familiales revient tudier en quoi les processus organisationnels spcifiques
une entreprise familiale peuvent correspondre des ressources ou comptences
valorisables, rares, non imitables et difficilement substituables par des entreprises
concurrentes (y compris familiales) et ainsi, comprendre les sources de leurs avantages.
Ainsi, ces auteurs introduisent le concept de familiness qui correspond aux ressources
uniques que possde une entreprise suite aux systmes dinteractions entre la famille, les
membres de la famille et lactivit . En effet, une grande partie des avantages des firmes
familiales provient de processus organisationnels originaux, hrits de laspect familial de
lentreprise.
30
Entreprise
Individus
Famille
familiness
31
32
33
encourager limplication du plus grand nombre des membres de la famille dans des
activits telles que des programmes de formation commerciale, la dfinition et la
mise en place des rgles du jeu familiales explicitant le rle et le comportement
appropri des diffrents acteurs, lorganisation dvnements festifs, la rdaction de
lhistoire de la famille et de lentreprise ;
La plupart des tudes sintressent la composition de lorgane plutt qu son fonctionnement en interne
(Dalton et al., 1998, cits par Montemerlo et al., 2004, p. 297).
34
explicative de la gouvernance familiale est relativement plus difficile saisir dans les
socits familiales cotes. Les tudes rendent compte principalement de la composition des
organes de contrle. Une slection des tudes quantitatives publies sur la relation
gouvernance familiale- performance sera expose ainsi que les constats qui en dcoulent.
Gubitta et Gianecchini (2002) proposent une taxonomie des diffrents types de modles de
gouvernance dans les PME familiales. En se basant sur le niveau douverture (la
composition de la structure de gouvernance) et le niveau dextension (du processus de
prise de dcision), les auteurs aboutissent quatre modles de gouvernance : rigide,
familiale, managriale et flexible. Lanalyse des donnes indique une relation faible entre
le modle de gouvernance adopt et la performance organisationnelle1
Gnan et Montermerlo (2001)2 sintressent limpact de la structure de proprit et de la
gouvernance sur la performance de lentreprise. Leur recherche porte sur les relations entre
la proprit de lentreprise familiale, la stratgie, la structure et le fonctionnement des
systmes de gouvernance et la performance de lentreprise. Leurs rsultats montrent quen
prsence de partenaires externes, dalliances stratgiques et de nombreux membres de la
famille la direction de lentreprise, les systmes de gouvernance exhibent une
performance plus leve en termes de fonctionnement et defficacit des corps de
gouvernance existants. Toutefois, lorsque ces entreprises croissent, elles exhibent des
performances plus faibles.
Ltude de Mustakallio et al., (2002) sur les relations entre la gouvernance et la
performance des entreprises familiales aboutit la conclusion suivant laquelle la
gouvernance des entreprises familiales influence la qualit de la prise de dcision
stratgique qui, son tour, influence la performance3 des entreprises tudies.
Malgr le nombre limit des tudes dans ce domaine et lutilisation dindicateurs de
performance relativement diffrents, il est possible de constater globalement une tendance
vers une meilleure performance des entreprises dont la structure de gouvernance est
familiale (Pieper, 2004).
35
36
tre li, directement ou indirectement, une entit ayant des liens commerciaux,
financiers ou professionnels significatifs avec lentreprise, lune des entreprises du
groupe ou avec lun des actionnaires contrleurs ;
tre li une entit qui reoit des dons, subventions ou fonds significatifs
quelconques de lentreprise ;
37
rapide et aussi large que possible pour profiter de la richesse et de la diversit des
comptences et des expriences des membres qui le composent ;
dquilibrer la composition du conseil dadministration. ce titre, les
administrateurs devraient tre dges, dexpriences, de profils et dexpertises
respectifs diffrents. Leur prsence dans le conseil devrait tre une richesse pour
lentreprise.
38
des
recherches sur le conseil dadministration ont t mene et qui peuvent faire lobjet dun
ordre chronologique : Zahra et Pearce (1989), Pettigrew (1992), Johnson et al., (1996),
Forbes et Milliken (1999), et Huse (2000). Il est remarquable quaucune de ces revues tait
spcifiquement adresse la gouvernance des entreprises familiales.
Zahra et Pearce (1989) analysaient les conseils dadministration partir de quatre
perspectives thoriques incluant, la perspective lgale institutionnelle, la dpendance
envers les ressources, lhgmonie managriale et la thorie de lagence. A partir de ces
perspectives, les auteurs ont dcrit comment les diffrents rles du conseil
dadministration, comme le rle du contrle et celui de service, sont lis la stratgie et
la performance de la firme. Ils ont identifi, galement, un nombre des facteurs de
contingence (exp, la taille de la firme) et les attributs de cet organe (exp, composition) qui
influencent son efficacit.
Pettigrew (1992) a fait une synthse des tudes passes sur le conseil dadministration se
rapportant sur les divers problmes thoriques, mthodologiques et pratiques. En
particulier, il a incit de faire plus de recherches sur le fonctionnement du conseil, en plus
dobserver les attributs comme la composition.
Johnson et al. (1996) ont analys les recherches passes par la classification responsabilits
des administrateurs en, trois rles : contrle, service et dpendance envers les ressources.
Ils ont conclut que la recherche sur le conseil dadministration nest pas capable de
produire des rsultats unifis.
Forbes et Milliken (1999) se sont concentrs plus sur les processus du conseil et se sont
interrogs sur limpact de ces processus sur lefficacit du conseil en terme de son
accomplissement des tches de contrle et de service. Ces auteurs ont dvelopp un
modle prenant en considration la capacit cognitive contribuant lefficacit du conseil.
Ils ont reconnu, galement, que la gouvernance des petites entreprises est distincte de celle
des grandes entreprises.
39
Le seul travail de revue de la littrature qui sest concentr sur le conseil dadministration
des petites et moyennes entreprises est celui de Huse (2000). Une littrature spcifique au
conseil dadministration des entreprises familiales est limite.
1
2
40
Dans ce cadre, des tudes empiriques ont confirm cette supposition. On peut citer ltude
comparative des rles du conseil dadministration au sein de trois catgories dentreprises
franaises cotes (managriales, contrles et familiales), mene par Charreaux et PitolBelin, 1990). Ces auteurs ont trouv que le conseil des entreprises familiales est domin
par les dirigeants qui sont les principaux actionnaires et que le contrle est de faible
intensit cause de la confusion proprit- dcision.
Rcemment, dans le contexte norvgien, Randoy et Goel (2003) ont remarqu que les
entreprises familiales ont moins besoin de contrle. Ils ont tudi leffet de deux variables
de discipline lies au conseil dadministration (la prsence des dtenteurs de blocs de
contrle et des investisseurs trangers) sur la performance des deux groupes dentreprises :
des entreprises familiales et des entreprises non familiales. Une relation ngative est
dgage au niveau du premier groupe alors quune relation positive pour le deuxime
groupe. Randoy et Goel (2003) ont conclut que les entreprises familiales nont pas besoin
dinvestir dans les mcanismes de contrle du fait quelles prsentent des cots dagence
rduit et que le leadership familial constitue un substitut de tels mcanismes.
Cependant, Schulze et al., (2001) ont un autre point de vue. Ils stipulent que les entreprises
familiales ne sont pas compltement exclues des problmes dagence. En consquence, des
cots dagence dus linefficience des marchs et les problmes de self control
(Lubatkin et al., 2006) et de comportement altruiste du dirigeant.
41
Egalement, Corbetta et Tomaselli (1996) ont trouv, partir dune enqute internationale
relative six pays dans le monde (Espagne, Portugal, Italie, Brsil, Argentine et EtatsUnis) ayant pour objectif la comprhension du rle et du fonctionnement du conseil
dadministration, dans le contexte italien, que lintrt de cet organe est principalement
centr sur des variables stratgiques tel que lapprobation des dcisions stratgiques et la
discussion des aspects importants de limplication dans de nouveaux produits, de nouveaux
marchs et de nouveaux investissements.
Pour le cas de la France, Charreaux et Pitol- Belin (1990) ont dgag que les entreprises
familiales considrent, plus que les autres types dentreprises (contrles et managriales),
le conseil comme un organe de rflexion aidant la prparation des dcisions et comme
une source dinformations privilgies.
Il est donc remarquable que le rle stratgique du conseil dadministration des entreprises
familiales est important.
A ct de ses rles classiques, le conseil dadministration des entreprises familiales semble
jouer un rle de mdiateur entre la famille et lentreprise. Dans ce cadre, Bertrand et al.,
(2004) ont montr que la structure du systme de gouvernance dune entreprise
(particulirement, la nomination des administrateurs), est utilise comme un moyen de
rduction des conflits entre les membres de la famille. Pour Beckhard et Dyer (1983), le
conseil dadministration constitue le lien entre lentreprise et la famille. Ainsi, on peut
conclure que, vu leur responsabilit sociale, les administrateurs membres de la famille
propritaire deviennent plus impliqus dans lentreprise et dans la matrialisation des
dcisions de la famille propritaire.
Le tableau suivant rcapitule les tudes sur les entreprises familiales en identifiant les
principaux rsultats.
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43
44
les recherches sur les entreprises familiales ne sont pas unanimes sur la ncessit de
ladoption dun administrateur externe.
Danco et Jonovic (1981)1 suggrent que les conseils forms uniquement des internes
chouent jouer leurs rles parce que dans de tels cas leur contribution se limiter
approuver les dcisions prises par le dirigeant. Pour cette raison, ces auteurs plaident en
faveur dun conseil compos en partie dadministrateurs externes dans le but damliorer la
stratgie de lentreprise. Ils considrent que leur prsence dans le conseil des entreprises
familiales est trs utile du fait quils sont capables dassister la direction par les conseils.
Egalement, Aldref (1988) a montr que le conseil de lentreprise familiale doit tre
externe. Pour lui, les membres de la famille propritaire sont incapables de percevoir les
limites de leurs comportements, la prsence des administrateurs externes est donc
ncessaire pour limiter les actions pouvant nuire lentreprise.
Ward (1991) a donn une image plus comprhensible sur le rle du conseil
dadministration des entreprises familiales. Il a montr la valeur du conseil par linfluence
des externes dans les multiples rles, en sadressant aux problmes de lentreprise et aux
besoins et intrts des membres familiaux (propritaires). Cet auteur considre que la
meilleure utilisation du conseil rside dans la nomination des administrateurs externes.
De leur part, Schwartz et Barnes (1991) ont conclu dans leur recherche que les membres
externes peuvent amliorer la qualit du processus de la prise de dcision. Selon eux, la
relation entre le dirigeant et ladministrateur, membres de la mme famille empche la
deuxime dexercer un contrle effectif sur le premier. Ces auteurs ont prtendu que, pour
obtenir des avantageuses contributions des membres externes, trois conditions doivent tre
remplies : un besoin honnte pour ladoption dun conseil externe, un vrai processus de
slection des membres externes, et une probabilit ralisable sur la contribution que les
membres externes peuvent fournir.
Ce mme point de vue est prsent par Hoy et Verser (1994) qui stipulent que les membres
de la famille, surtout ceux impliqus dans la gestion de lentreprise, peuvent manquer
dobjectivit dans leur processus de prise de dcisions du fait quils ont un attachement
motionnel lentreprise. Pour cela, ces auteurs considrent que les entreprises familiales
45
ont besoin de nommer dans leurs conseils des membres externes dans le but dobtenir des
conseils plus varis et plus objectifs.
Pareillement, Johannisson et Huse (2000) ont soulign limportance du processus de
slection des membres externes. Ils ont propos que les aspects entrepreneurial, managrial
et familial doivent tre pris en considration dans le processus de slection.
La reprsentation des membres externes dans le conseil est susceptible de changer durant
les diffrentes phases de cycle de vie de la firme. En effet, comme lentreprise croit et la
proprit disperse, le nombre des membres externes est susceptible daugmenter (Gersick
et al., 1997).
Dyer (1988) affirme que linclusion des managers professionnels dans le conseil
dadministration peut tre un bon chemin pour gagner leurs inputs et pour les faire
apprendre la manire dont la famille se comporte vis--vis laffaire. De plus, selon la
perspective des parties prenantes, linclusion des managers professionnels peut tre un
chemin pour que les intrts des stackholders soient directement reprsents dans les
dcisions stratgiques (Luoma et Goodstein 1999) dans les entreprises familiales.
De son cot, Lansberg (1999) suggre quil faut avoir une composition quilibre de
membres internes et externes dans le conseil pour garantir que tous les avis pertinents sont
signals. Les membres internes peuvent inclure les membres familiaux et managers non
familiaux. Cependant, cet auteur stipule que la majorit des administrateurs doivent tre
externes de la firme et de la famille, au moins dans grandes entreprises familiales. Ceci est
justifi par le fait de protger les intrts des actionnaires minoritaires tant donn que les
administrateurs membres de la famille (propritaire) vont protger les intrts des
actionnaires majoritaires et peuvent par consquent soutenir les actions lsant les
actionnaires minoritaires.
Il est donc clair que les tenants de ladoption des administrateurs externes dans le conseil
dadministration des entreprises familiales sappuient sur le fait que les administrateurs
externes apportent des nouvelles perspectives pour lentreprise, surveillent et protgent
lentreprise et agissent comme des arbitres (Tomaselli, 1994).
Bien que la valeur des administrateurs externes est largement admise, ils restent une
ressource sous utilise dans le conseil des entreprises familiales (Brunninge et Nordqvist,
2001; Corbetta et Tomaselli, 1996).
46
Cependant, dautres auteurs sont sceptiques de la valeur des membres externes. Ils ont
dcel des aspects ngatifs linclusion de ce type dadministrateurs au conseil.
Ford (1988 ; 1989) a critiqu les recommandations normatives selon lesquelles les
administrateurs externes doivent tre prsents dans les entreprises proprit prive.
Lamlioration du management interne peut, dans certains cas, tre plus avantageux
lentreprise que ladoption dun conseil externe. Sur la base des enqutes et des interviews,
Ford a conclu que les administrateurs externes semblent avoir une faible valeur cause de
leur manque de connaissances spcifiques de la firme et leur indisponibilit.
Jonovic (1989) a prtendu que le conseil externe classique noffre pas une meilleure
structure de gouvernance pour la majorit des entreprises familiales. Alors que les
membres externes peuvent fournir des opinions dexpert indpendant, les membres
internes peuvent fournir une profonde comprhension de la culture familiale. En effet, pour
lui, dans ce type dentreprises, ce nest pas une question de comptence des
administrateurs, mais encore de matrise des objectifs et des valeurs de la famille.
47
48
moment. Le prsident du conseil ne peut pas cumuler plus de trois mandats de prsident de
conseil de socits anonymes ayant leur sige social sur le territoire tunisien (article 209
du CSC).
Le prsident du conseil nest pas considr comme commerant. Par consquent, en cas de
faillite, il nest pas soumis aux dchances attaches par la loi la faillite sauf sil est
immisc dans la gestion directe de la socit (article 216 du CSC).
Daprs larticle 216 du CSC, le prsident du conseil dadministration propose lordre du
jour du conseil, le convoque, prside ses runions et veille la ralisation des opinions
arrtes par le conseil.
Statut et pouvoir du prsident gnral
Le prsident gnral est nomm par le conseil dadministration pour une dure dtermine.
Il doit tre une personne physique et il peut tre rvocable, tout moment, par le conseil
dadministration.
Aqcv Le directeur gnral est considr comme commerant pour lapplication
des dispositions du code de socits commerciales. Il sensuit que les personnes qui nont
pas le droit dexercer le commerce ne peuvent pas assurer les fonctions de directeur
gnral (article 217 du CSC).
Le directeur gnral assure sous sa responsabilit la direction gnrale de la socit, et ce
sous rserve des pouvoirs que la loi attribue expressment aux assembles dactionnaires,
au conseil dadministration et au prsident du conseil dadministration.
49
pour agir en toute circonstance au nom de la socit et ce dans les limites de lobjet social
(article 211 du CSC).
On peut conclure daprs ce qui a t prsent dans cette section, que le lgislateur tunisien
a essay de dterminer certaines caractristiques du conseil dadministration. Il sest
intress, galement les fonctions dvolues cet organe.
2.3.3.1. La rmunration
Les administrateurs ont une rmunration fixe annuellement titre de jetons de prsence
(article 204 du CSC). Cependant, le conseil dadministration peut allouer des
rmunrations exceptionnelles pour les missions ou mandats confis aux membres du
conseil dadministrations (article 205 du CSC).
Il est important de signaler que selon larticle 206 du CSC, les administrateurs ne peuvent
recevoir de la socit aucune rmunration autre que celles nonces.
De plus, le conseil dadministration opte pour la fixation de la rmunration du prsident
directeur gnral (article 208 du CSC) ainsi que celles des directeurs adjoints nomms
sous proposition du prsident du conseil dadministration (article 212 du CSC).
2.3.3.2. La rvocation
Selon larticle 219 du CSC, les fonctions dadministrateurs prennent fin par :
- Larrive du terme de la dure de sa dsignation ;
- La survenance dun vnement personnel lempchant dexercer ses fonctions ;
50
51
52
Unit danalyse
Hypothses
humaines
Hypothses
organisationnelles
Hypothses
informationnelles
Problmes de
contrats
- des relations au sein desquelles le principal et lagent ont des objectifs et des
Domaine du
prfrences au risque partiellement diffrents
problme
Source : adapt de Eisenhardt (1989, p. 59)
lagence fait rfrence la prsence dune structure de proprit contrle par une famille.
En ce sens, les relations familiales se trouvent rduites une notion de contrle et de
direction familiale de lentreprise. Pour lagence, les relations familiales se traduisent donc
par limplication familiale dans lentreprise familiale suppose immunise contre les
problmes ou les cots dagence.
En effet, sous lgide du cadre thorique de lagence, les entreprises familiales sont
perues comme les formes dorganisations les plus efficientes (Dalton et Daily., 1992)
voire un cas de rfrence de cots dagence nuls (Ang et al., 2000). Il y a lieu donc de
sinterroger sur les raisons de la supriorit des entreprises familiales par rapport aux
autres formes dorganisation, via lintensit des cots dagence, en la prsence dune
structure de proprit et de direction familiale.
Les intrts des dirigeants propritaires et des dirigeants non familiaux sont diffrents.
Alors que les actionnaires sont des maximisateurs de richesse, les dirigeants cherchent
maximiser leur propre fonction dutilit qui intgre principalement la rmunration, le
pouvoir, la scurit et le statut (Williamson, 1964)1. Ils prfrent poursuivre des objectifs
en termes de croissance associs des bnfices issus de lapprciation de la valeur
actionnariale. Ils sont indiffrents au niveau du risque li aux investissements car ils
peuvent diminuer ce risque en diversifiant leur portefeuille. Pour leur part, les propritaires
qui dirigent leur propre entreprise dfinissent sa valeur en termes dutilit et sont preneurs
de risque. Si le capital du propritaire dirigeant est cd des actionnaires externes, la
thorie de lagence prdit que les incitations du propritaire dirigeant changent et que la
valeur de la firme se dcline en consquence. Les propritaires internes supportent
seulement une fraction du cot des bnfices quils reoivent et ont donc des incitations
agir dune manire opportuniste et prendre des dcisions qui permettent de promouvoir
leurs propres intrts au dtriment de ceux des actionnaires externes (Jensen et Meckling,
1976 ; Fama et Jensen ; 1983). Ainsi, la dispersion de lactionnariat cre des problmes
dagence et pousse les dirigeants internes prfrer la consommation sur linvestissement
et ne pas saligner sur les intrts des actionnaires externes (Schulze et al., 2003a, p.
179).
54
Etant donnes les pertes engendres par les conflits dintrts qui mergent entre les parties
impliques, Jensen et Meckling (1976) supposent que ces parties elles- mmes ont une
incitation pousse pour la minimisation des cots dagence.
En explorant ces questions dans le cadre dune entreprise familiale, les chercheurs stipulent
que les cots dagence nont pas lieu dexister ou sont insignifiants puisque les dirigeants
et les actionnaires sont supposs avoir les mmes intrts et que la proprit et le
management ne sont pas spars (Jensen et Meckling, 1976 ; Fama et Jensen, 1983, Ang et
al., 2000).
Suite aux incitations procures par la structure de proprit partage, le pourcentage de
capital dtenu par les dirigeants est li positivement la valeur de la firme et sa
performance (McConaughy et Phillips, 1999, p. 123). Selon Jensen et Meckling, (1976),
plus grande est la part du capital du dirigeant, plus son utilit tend tre aligne celle des
actionnaires, et moins les cots dagence sont levs. De mme, Williamson (1981) prcise
que lorsque la structure de proprit est concentre, le conflit devrait disparatre.
Dautres chercheurs adoptent galement ces points de vue. Glinier (1996) considre que
les cots dagence dans lentreprise familiale sont nuls du fait de la concentration de
lactionnariat et de lexercice du pouvoir entre les mains dune mme personne, ce qui
confre lorganisation un avantage comptitif certain. Pour Allouche et Amann (1998), la
performance nat de la prennit naturelle des relations entre les membres de la famille
sans risque de conflit entre principal et agent. Etant donn la particularit des rapports
familiaux, les mcanismes formels classiques sont neutraliss pour rduire les cots
dagence (Allouche et Amann, 2003, p. 116). Selon Hirigoyen (2002, p.20) en rduisant
lasymtrie
dinformation,
les
liens
familiaux
rendent
improbable
lhypothse
56
Affaires
*Sans motion
*Bienveillance
*Efficacit ou disparition
*Le partage
*Rationalit
*Confiance
*Dure de vie de ses membres
Source : Whiteside et Brown, (1991)2
1
2
57
peut utiliser le contrle du conseil dadministration dans lexpropriation des intrts des
minoritaires dans les entreprises familiales.
Cependant, les rsultats trouvs par Klein et al., (2005) dans le contexte canadien, ne
confirment pas cette thse. Ces chercheurs ont dgag une relation ngative entre
lindpendance du conseil dadministration et la performance de lentreprise familiale. Ils
concluent que les entreprises familiales sont pnalises du fait quelles ont un conseil
indpendant de la direction. Ceci est expliqu par lexistence des rseaux de
communication entre les administrateurs membre de la famille et le reste de la famille,
chose qui facilite la circulation des informations et aligne les intrts au sein de
lentreprise. Ce mme rsultat est trouv par Anderson et Reeb (2004) pour les entreprises
familiales amricaines.
Ces rsultats mitigs ont incit les chercheurs approfondir les analyses et y apporter des
explications.
Mustakallio et al., (2002) montrent que la gouvernance des entreprises familiales prsente
une structure complexe suite la dualit des objectifs : conomiques et non conomiques
(Danes et al.,1999)1. Les entreprises familiales se caractrisent par des objectifs de double
nature qui varient selon leur cycle de vie suite la co-existence des besoins de la famille et
des besoins de lentreprise (Gersick et al., 1997). Ces constats induisent une rflexion sur
les paramtres prendre en considration de manire apprhender la performance des
entreprises familiales. Celle-ci est effectivement multidimensionnelle et lutilisation
dindicateurs financiers ne suffit pas reflter lensemble des avantages dits non
pcuniaires (Demsetz et Lehn, 1985) qui constituent pourtant une variable importante des
entreprises familiales (Burkart et al., 2003). En effet, les chercheurs ont rcemment mis en
vidence limportance de la prise en compte des facteurs familiaux psychologiques pour
lexplication de la performance de ces entreprises (Steir et al., 2004 ; Dyer, 2006).
Comme le soulignent Aronoff et Ward (1995), tant que les actionnaires familiaux reoivent
de la communication, de lducation et le sens des intrts et des valeurs partags au
travers du conseil, ils nexigent pas de performance financire importante. Linfluence
familiale se manifeste surtout par la valorisation de critres non pcuniaires et la mise en
place de stratgies de long terme. Alors que, selon la thorie de lagence, les
administrateurs externes sont des reprsentants emblmatiques des affaires et leur
1
59
schma mental (Wirtz 2002) est surtout orient sur le caractre pcuniaire des dcisions.
Or les deux systmes reprsents par la famille et lentreprise risquent dentrer en
opposition. Dans cette optique, Lane et al., (2006) expriment linsuffisance de la thorie de
lagence expliquer lintrt de la prsence des administrateurs externes dans les
entreprises familiales.
De ce qui prcde, le consensus sur la relation entre la prsence des administrateurs
externes, uj de lefficacit du conseil comme organe de contrle, et la performance de
lentreprise napparat pas clairement. Cela rejoint lobservation de Klein et al., (2007) sur
labsence de consensus sur la relation entre la performance et les caractristiques du
conseil dadministration. Corbetta et Salvato (2004) prcisent que la plupart des chercheurs
convergent vers lutilisation normative des propositions de la thorie de lagence, pour
lexplication de cette relation, sans prendre en considration les particularits des
entreprises familiales.
Miller et Le Berton-Miller (2005, pp. 14-15) dressent un tableau comparatif des tudes
menes sur la performance financire des entreprises familiales et non familiales dans le
monde. Ils remarquent nettement que les entreprises familiales surperforment les
entreprises non familiales quels que soient les indicateurs de performance et la dfinition
de lentreprise familiale retenus. Ils expliquent cela par le fait que les entreprises familiales
performantes sont des entreprises dotes de caractristiques particulires qui leurs ont
permis de se renforcer suite leur confrontation et dpassements des dfis de survie
spcifiques, de nature familiales, qui nexistent pas dans les entreprises non familiales.
Pour rcapituler, les recherches thoriques et empiriques tendent considrer la prsence
des administrateurs externes dans le conseil comme un facteur explicatif de sa performance
ou de celle de lentreprise quil administre. Il est important de signaler toutefois que
seulement la question de lexistence de systmes de contrle dans les entreprises familiales
a t aborde sans pour autant insister sur le caractre social de ces systmes ni largir la
vision de ces tudes vers une dynamique de ces systmes dans le temps. Vient sajouter
cela, une ralit mal explique et parfois contradictoire de la relation entre la performance
et la prsence des administrateurs externes la lumire de la thorie de lagence.
60
Conclusion
Ce chapitre a t consacr un tat de lart permettant dorganiser les recherches menes
sur le thme de la gouvernance dans les entreprises familiales. De nombreuses rflexions
thoriques et empiriques ont t mises en vidence.
Principalement, il apparat que comme toute autre type dorganisation, lentreprise
familiale possde des caractristiques distinctives. Ceci est reflt dans son systme de
gouvernance qui se voit particulier.
Selon la thorie de lagence, le conseil dadministration, organe de contrle, est considr
comme le mcanisme interne de gouvernance le plus important. Le recours aux
propositions de cette perspective pour expliquer la relation entre lefficacit du conseil
dadministration et la performance des entreprises familiales savre insuffisant ; d
labsence de consensus sur cette relation. Ce qui conclut la myopie de la thorie de
lagence quant lapplication de ses affirmations et ses suggestions ltude du conseil
dadministration dans lentreprise familiale sans lexamen des caractres distinctifs de ce
type dorganisations.
De ce fait, il convient, en premier lieu, dexposer les constats critiques relatifs aux lacunes
et aux limites du cadre thorique et empirique de lagence appliqu la gouvernance des
entreprises familiales et de prsenter les thories et les recherches complmentaires
permettant de les pallier. En deuxime lieu, il est ncessaire de sinterroger sur les facteurs
lis aux spcificits des entreprises familiales pouvant expliquer lefficacit de leur conseil
dadministration. Le cadre de lintendance et du capital social, fera lobjet du chapitre 2,
offre une perspective originale et enrichissante pour une telle analyse.
61
CHAPITRE 2
Vers un cadre plus largi de lanalyse du conseil
dadministration dans les entreprises familiales
Introduction
A la lumire de la thorie de lagence, les entreprises familiales sont considres comme
privilgies par rapport aux autres entreprises en termes de cots dagence. Toutefois, cette
thorie est base sur des lacunes conceptuelles et thoriques importantes. Elle a t
rcemment utilise pour soutenir des hypothses opposes celles quelle prne. En effet,
contrairement ce quelle avance, la famille napparat pas comme un groupe monolithique
avec des intrts continuellement convergents. Les entreprises familiales ne sont pas un
groupe homogne dorganisations (Corbetta et Salvato, 2004, p. 360) ni toutes identiques au
regard de leurs caractristiques organisationnelles et comportementales (Sharma et al., 1997).
Ces observations mettent en doute limmunit des entreprises familiales contre les problmes
dagence, voire contre lhypothse sous-jacente de relations familiales harmonieuses prne
par la finance organisationnelle. Les liens familiaux voluent au cours du temps et affectent
de ce fait la structure de la gouvernance de lentreprise, entre autre lefficacit du conseil
dadministration. La dimension sociale des mcanismes du gouvernement de lentreprise a t
insuffisamment dveloppe par cette thorie au profit de limportance voue aux mcanismes
contractuels. Ainsi, la dimension familiale, caractristique de lentreprise familiale, a t
ignore par cette perspective contractuelle de la gouvernance.
Le prsent chapitre thorique cherche combler lensemble de ces insuffisances. Sur la base
des apports des thories relationnelles1 de la gouvernance notamment lintendance et le
capital social, nous prsentons une autre approche de lefficacit du conseil dadministration
dans les entreprises familiales. Lidentification des facteurs caractristiques de lentreprise
familiale susceptibles daffecter la composition du conseil dadministration constitue une
tape supplmentaire vers une meilleure comprhension de lefficacit de cet organe. Nos
prsentons, une grille retraant une synthse de ces facteurs-cls.
Se sont les thories qui prennent en compte le caractre social et relationnel des mcanismes de gouvernance.
63
64
simplifier les relations de la famille impliqus dans lentreprise (Schulze et al., 2002, p. 247 ;
Arrgle et al., 2004, p. 16).
Selon Pollak (1985, p. 594), les conomistes tendent concevoir la famille comme une
unit harmonieuse et considrer le conflit et les discordes comme des aberrations peu
crdibles pour lanalyse conomique 1. Cette observation sapplique aux thoriciens
traditionnels de lagence qui supposent que lentreprise familiale se caractrise par des cots
dagence insignifiants tout en se basant sur lide selon laquelle la famille agit comme une
unit statique et cohsive. Si cette hypothse est probablement raisonnable pour la premire
gnration, elle lest nettement moins dans les gnrations suivantes, comme le souligne
Astrachan (2003). Dans ce sens, cette thorie a ignor dans leur analyse lvolution des
relations familiales et du cycle de vie au cours du temps.
Plusieurs auteurs soulignent limportance de la prise en compte du caractre dynamique de
lentreprise familiale travers son volution dans le temps (cycle de vie, liens familleentreprise) (Vilaseca, 2002 ; Astrachan, 2003).
La littrature managriale sur les entreprises familiales met en vidence des diffrences qui
peuvent surgir au sein de la famille et des conflits des rles qui peuvent conduire des
comportements allant lencontre des meilleurs intrts de lentreprise (McConaughy et al.,
1997, p. 3).
A partir dtudes de cas, Kets de Vries (1993) analyse la faon dont les conflits
psychologiques au sein de la famille peuvent engendrer des cots dus la rivalit fraternelle
ou encore un comportement autocratique et au npotisme, ce qui compense les avantages
induits par des cots de surveillance ou de contrle supposs tre moins levs dans les
entreprises familiales. La prsence de npotisme ou encore les difficults de remplacement
des membres de la famille inefficaces (Handler et Kram, 1988) tmoignent galement des
possibilits dmergence de cots dagence lorsque les actions de lentreprise ne vont pas
dans le mme sens que celle des intentions des propritaires ou lorsque des dpenses sont
encourues pour sassurer de lalignement des intrts de lentreprise avec ceux des
actionnaires familiaux.
Selon Hugron (1998), lentreprise familiale volue et prend des configurations diffrentes
selon lge de lentreprise et le nombre de membres de la famille impliqus. Il propose, en
La version originale: Economists have tended to view the family as a harmonious unit and to regard conflict
and discord as unit and to regard conflict and discord as aberrations of little relevance for economic analysis.
65
effet, trois types diffrents pour lesquels les prescriptions ne sont pas identiques. Dans la
configuration simple, la famille et lentreprise sont jeunes. De ce fait, les modes de
gouvernance sont simples. Lentreprise recherche ladaptation son environnement et
dveloppe son avantage concurrentiel. Elle est donc sensible aux ressources et aux
perspectives de croissance. La seconde configuration se caractrise par le clan familial .
Plusieurs gnrations cohabitent et la question de lquilibre familial se pose davantage.
Lentreprise et la famille entrent dans des problmatiques financires notamment pour
maintenir le contrle familial. La troisime configuration est celle de la dynastie familiale .
Le nombre de membres de la famille saccrot et les liens sont de plus en plus faibles entre
eux. Lenjeu est alors de conserver le caractre familial de lentreprise tout en structurant le
systme entreprise/famille. Dans ce cas, le conseil dadministration, form principalement par
des administrateurs externes, peut jouer un rle double soit en permettant le renforcement de
lquilibre famille/entreprise, soit au contraire en laissant prvaloir des dynamiques
managriales loignes de la famille. Lievens (2006) explique que lors du premier stade de
cycle de vie, celui du fondateur o lentreprise familiale est dtenue par un actionnaire
principal, le conseil dadministration est constitu souvent de membres de la famille
partageant les mmes points de vue. Les intrts patrimoniaux concident avec ceux de
lactionnaire principal (dont tout le patrimoine est souvent concentr dans lentreprise
familiale) de sorte que la protection de ces intrts ne constitue pas la proccupation du
conseil dadministration. Toutefois, lorsque lentreprise passe au stade de partenariat fraternel
ou de consortium
66
67
Eisenhardt (1989, pp. 71- 72) reconnat que la thorie de lagence propose une vision partielle
du monde qui ignore une partie de la complexit des organisations. Il recommande de
lutiliser en complment dautres thories notamment pour ltude des problmes relatifs la
structure cooprative et aux efforts coopratifs. Lentreprise familiale, tant un exemple
dorganisation complexe o sentremlent plusieurs sous-systmes, il convient davoir recours
dautres thories en empruntant certains de leurs concepts ou postulats pour complter les
explications proposes sur lincidence des relations familiales dans les entreprises familiales.
Chua et al., (2003, p. 336) proposent le recours aux sciences sociales pour acclrer les
dveloppements thoriques sur lentreprise familiale car bon nombre de concepts ncessaires
ltude de ces entreprises ont dj t analyss par les chercheurs appartenant des
disciplines comme la finance, la sociologie et la stratgie. Selon Finkelstein et DAveni
(1994), la combinaison de la thorie de lagence avec dautres cadres thoriques issus de la
sociologie et la psychologie pourra conduire des nouvelles implications pour la recherche
organisationnelle.
De ce qui prcde, on choisit de puiser dans la thorie de lintendance et du capital social pour
largir la perspective danalyse de la gouvernance des entreprises familiales.
Une autre limite de la finance organisationnelle fait rfrence la ngligence dune variablecl de lanalyse qui est la famille, spcifique aux entreprises familiales.
68
conduire des rsultats incomplets et ambigus (Voordeckers et al., 2007). Dyer et Handler
(1994) constatent un manque de thorie intgre qui permet de mieux comprendre les
relations complexes et fluctuantes au cours du temps entre les entrepreneurs et leurs familles.
Litz (1997) souligne les erreurs commises par certains chercheurs en termes de ngligence des
facteurs familiaux qui caractrisent les entreprises familiales. Davis et Harveston (1998, p. 31)
et Dyer (2003, p. 401) remarquent que linvestigation sur la connexion entre la famille et
lentreprise familiale est toujours ses dbuts.
Pourtant, limportance de la dimension familiale a t mise en vidence par plusieurs
chercheurs qui ont contribu progressivement lclairage de la facette de la performance de
lentreprise familiale (comme Jacquemin et De Ghellinck, 1980 ; McConaughy et al., 1998 ;
Daily et Near, 2000 ; Zahra, 2003 ; Lee, 2004 ; Jaskiewicz et al., 2005 ; Westhead et
Howorth, 2006 ; Naldi et al., 2007)1. Leurs recherches toutefois limites puisquelles se
contentent danalyser certains aspects restreints de la dimension familiale. Par exemple
Chaganti et Damanpour (1991) se focalise sur le pourcentage du capital dtenu par la famille,
McConaughy et al. (1998) se limitent au fait que lentreprise soit dirige par le fondateur ou
lun des descendants du fondateur, Schulze et al., (2001) la prsence de deux ou plus dun
membre de la famille ayant le mme nom de famille. Beaucoup dinterrogations demeurent
encore en suspens. De plus aucune de ces tudes ne sest intresse ltude de linfluence de
la dimension familiale sur la gouvernance de lentreprise familiale. Ceci est surprenant, du fait
que ce type dentreprise se voit particulier par sa dimension familiale qui peut se reflter sur
son systme de gouvernance ; et par consquent
dadministration.
Au regard des insuffisances constates, le recours lchelle de F- PEC (dveloppe et
valide par Klein et al., (2005)) savre ncessaire dans lanalyse de lentreprise familiale.
Cette chelle tient compte de toutes les facettes de la dimension familiale, entre autre le degr
de limplication et de linfluence de la famille sur laffaire. De ce fait, il convient dintgrer
ces rcents dveloppements dans ltude de lefficacit du conseil dadministration.
Dans ce qui suit, des analyses complmentaires seront proposes permettant de dpasser le
cadre rducteur de la finance organisationnelle pour ltude de lefficacit du conseil
dadministration. Une extension des pistes danalyse est propose travers les dernires
avances de recherche afin de tenter de remdier aux limites de cette thorie qui reprsente la
69
lefficacit du conseil dadministration sous un angle statique tout en sous- estimant le rle de
la dimension familiale.
Dune part, et comme le prconisent bon nombre de chercheurs (Gubitta et Gianecchini 2002 ;
Jaskiewicz et Klein, 2007 ; Pieper et al., 2008), la thorie de lintendance sera utilise pour
apporter des clairages complmentaires sur lefficacit du conseil dadministration.
Dautre part, seront prsents les derniers travaux thoriques proposant de pallier le manque
de la finance organisationnelle, travers la prise en compte des dimensions sociales offertes
par la thorie de lintendance et du capital social.
71
Thorie de lintendance
agents
intendants
Approche de la gouvernance
conomique
sociologique et psychologique
Comportement humain
individualiste
collectiviste
opportuniste
digne de confiance
propre objectif
objectifs du principal
divergents
convergents
aversion au risque
propension au risque
contrle
confiance
intrinsque
extrinsque
Identification
engagement faible
engagement fort
Pouvoir
institutionnel
personnel
Philosophie de la gestion
oriente contrle
oriente implication
Vision
court terme
long terme
Objectifs
amlioration de la
Diffrences culturelles
individualisme
Managers
Mcanismes contextuels
forte distance
hirarchique
performance
collectivisme
faible distance hirarchique
Globalement, on remarque que lintendance semble tre le cadre analytique le mieux adapt
la comprhension des spcificits de ce type dorganisation, vu lamalgame des rles, des
fonctions et des espaces de dcision. Elle serait une situation habituelle chez les entreprises
familiales o les buts non conomiques seraient plus prgnants (Zahra, 2003). En effet,
Sharma et al., (1997) remarquent qu cause de limplication de la famille, les buts et les
objectifs poursuivis par lentreprise familiale sont diffrents de lobjectif de maximisation de
72
la valeur de la firme consacr dans les entreprises managriales. Les buts poursuivis par les
entreprises familiales sont la fois financiers et non financiers (Tagiuri et Davis, 1996). En
outre, ils peuvent changer en fonction de linteraction entre les besoins de la famille et de
lentreprise (Davis et Tagiuri, 1989).
Dans lentreprise familiale, ce comportement prend naissance dans l'altruisme parental qui est
cens limiter l'intrt personnel. Deux conceptions de ce concept saffrontent. Ce caractre a
t souvent conu, dans une acception conomique, comme une fonction d'utilit dans
laquelle le bien-tre des individus est positivement li au bien-tre des autres. Aussi,
laltruisme du dirigeant-propritaire se manifeste t-il par le lien existant entre son bien tre, en
tant que chef de famille, et celui des autres membres de sa famille (Schulze et al., 2001). Pour
Salvato (2002), contrairement cette vision " goste " reliant lintrt de lacteur celui des
autres, laltruisme est une proccupation et une dvotion non intresse donc sans lattente de
bnfices personnels. Il encourage galement les membres de la famille tre prvenants les
uns vis--vis des autres et s'occuper les uns des autres en temps de besoin, de raliser des
sacrifices (Schulze et al., 2001). Laltruisme permet de concilier les objectifs divergents cest-dire datteindre les objectifs de la famille tout en assurant le dveloppement de lentreprise
(Zahra, 2003).
Coopration
Thorie de lagence
Prescriptions
Thorie de lintendance
Discipline
Service
Contrle
Administrateurs externes
Non dualit
Structure du conseil
Conseil
Administrateurs internes
Dualit
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74
75
Granovetter (1992)1 distingue deux types dencastrement des relations sociales affectant
laction conomique. Dune part, lencastrement structurel fait rfrence aux proprits des
rseaux sociaux pris dans leur ensemble, et dautre part, lencastrement relationnel concerne
les relations dyadiques entre les acteurs. Par extension de cette distinction, Nahapiet et
Ghoshal (1998) ont propos une classification de diverses formes du capital social. Trois
dimensions du capital social sont identifies :
-
la dimension relationnelle reprsentant la qualit des relations que les acteurs ont
dveloppes entre eux ( travers leur histoire, les sentiments dobligation, de
confiance, de normes et de sanctions, didentit et didentification). Cette dimension
permet dexpliquer linstauration de la confiance entre les acteurs, la facilitation des
changes dinformations de qualit et lapport de soutien social.
A ce stade, il convient de sinterroger sur la faon dont le capital social a t mobilis dans le
cadre de lentreprise familiale.
1
2
76
77
La notion de capital familial dans les entreprises familiales est relativement rcente et a
t initialement introduite par Karakoulaki (2002)1.
Selon Karakoulaki (2002), le capital familial est lensemble des relations, rseaux, alliances,
partenariats, et autres facteurs non-conomiques au sein de la famille, qui affectent les
activits entrepreneuriales de la famille et dfinissent le cadre de ses actions conomiques.
Hoffman et al., (2006) proposent une thorie du capital familial dans les entreprises
familiales. Ils considrent le capital familial comme un nouveau concept dont les racines
remontent au capital social, et cherchent mettre en vidence en quoi il peut reprsenter un
avantage comptitif pour lentreprise familiale. Ils expliquent que les liens de la structure
sociale des familles sont diffrents de ceux qui existent dans les entreprises non familiales.
Les liens familiaux sont plus forts, plus intenses et plus durables.
Arrgle et al., (2002) proposent de dsigner le capital social de lentreprise familiale par
capital social familial et en distinguent deux types potentiels :
-
le capital social familial strict construit au sein dun rseau compos uniquement de
membres de la famille.
le capital social familial large susceptible dmerger au sein dun rseau compos de
la famille et des partenaires externes, non- membres de la famille.
Nous nous retenons le deuxime type puisque nous intressons aux administrateurs familiaux
et aux administrateurs non familiaux.
Dans ce qui suit, sera expos lapport de la thorie du capital social la comprhension de
lefficacit du conseil dadministration vu sous langle de la gouvernance relationnelle.
1
2
78
permet une conomie supplmentaire de cots. Dans ce cadre, on sinterroge sur lefficacit
du conseil dadministration dans les entreprises familiales.
La mobilisation des dveloppements de la thorie du capital social comme cadre conceptuel
permet dintroduire une perspective dynamique, processuelle et itrative de cration de
connaissances collectives entre les administrateurs et la famille dirigeante. Lenjeu nest pas
dentrer dans le dbat entre administrateurs internes et administrateurs externes, car comme le
notent Sundaramurthy et Lewis (2003), dans les entreprises familiales, les administrateurs
internes sont indniablement une source de connaissance spcifique, dengagement dans la
firme et de renforcement de contrle. Ainsi, les apports conceptuels de la thorie du capital
social seront avancs pour comprendre lefficacit du conseil dadministration des entreprises
familiales en termes de sa composition.
Plutt que de percevoir la prsence dadministrateurs externes comme un mcanisme de
gouvernance destin rduire les dfaillances en termes de conflits dintrts ou de ressources
potentiellement existantes dans les entreprises familiales, il apparat prfrable de se
concentrer sur lavantage organisationnel dvelopp par ces entreprises et la faon dont les
administrateurs internes peuvent renforcer le contrle. En effet, Rouby (2008) montre que les
liens personnels fonds sur lappartenance une mme communaut jouent un rle
dterminant en faveur du contrle. Ces liens, porteurs de confiance et renvoyant
lidentification une mme communaut (la famille), permettent lvolution des cadres de
reprsentation et de comportement des administrateurs. Ils facilitent la rhabilitation du jeu
des mcanismes incitatifs et participent renforcer le contrle. A partir de sa lecture sous
langle de la thorie du capital social, tre interne ou li par un lien social (familial) lquipe
managriale ne signifie pas ncessairement tre dfaillant en termes de contrle, bien au
contraire.
Les entreprises familiales sont diffrentes des entreprises non familiales car elles sont le
rsultat de lengagement dune famille par la proprit du capital, le management et la culture
(Allouche et Amann, 2000). Impliquer les administrateurs internes suppose de ne pas remettre
en cause les facteurs de performance de ces entreprises. La thorie du capital social permet
dapporter un regard intressant sur lorigine de la spcificit de lavantage dvelopp par ces
entreprises et les enjeux de son renforcement dans lintgration des administrateurs internes.
Larticulation autour de la famille constitue loriginalit de la gouvernance des entreprises
familiales (Lank et Neubaur, 1998). Dans ce contexte, la thorie du capital social apporte un
79
clairage trs pertinent pour montrer que la famille, rseau social premier (Bourdieu, 1986),
est une source davantage concurrentiel, le familiness (Chua et al., 2003, Habbershon et
Williams, 1999) susceptible dexpliquer leur performance
suprieure. Habbershon et
Williams, (1999) le dfinissent partir des interactions individuelles entre les membres de la
famille, la famille dans son ensemble et son entreprise. Elles conduisent des synergies
systmiques. Pour ces auteurs, lentreprise familiale institutionnalise des ressources, des
capacits et des visions uniques dans la poursuite de motivations pcuniaires et non
communes . La famille permet laccumulation du capital et la transmission entre les
gnrations, elle influence lallocation des ressources au sein de lentreprise et de la famille.
Les partenaires familiaux communiquent en tant que parents et collgues (Hirigoyen, 2002),
ce qui conduit une communication informelle et complexe. Ces valeurs et rgles communes
et transmises permettent aux individus dentretenir leur socit . Elles sont spcifiques
chaque entreprise familiale.
Pour tre dynamique et adaptatif, le capital social dvelopp par la famille devrait permettre
lchange et poser les bases de cration de nouvelles connaissances. Il en de mme pour
ladministrateur interne possdant les capacits dassimiler les codes, les valeurs et le langage
partags par la famille incrmente le processus de cration de valeur. Les administrateurs
internes tant un symbole de renforcement des codes communs, leur intgration dans une
dmarche stratgique doit saccompagner dun processus dchange et de partage pour crer
un capital commun. En fonction des relations quils entretiennent avec lquipe managriale,
associes une confiance leve, ces administrateurs sengagent ainsi assister activement
les dirigeants dans la dfinition de leur stratgie. Il sagit donc, partir des mcanismes
labors dans le capital social familial, dchanger et de combiner des connaissances entre
lquipe managriale et membres internes du conseil dadministration, qui vont modifier et
incrmenter le processus pour les rendre exploitables dans le cadre de projet de lentreprise
familiale. Ces connaissances deviendront leur tour collective. Ladministrateur interne
devient un acteur de la cration de connaissance. Wirtz (2002) note que les approches pour la
gouvernance fondes sur le contrle et le management des ressources et des comptences
sont habilitantes et contraignantes . Les modes de gouvernance, dont le conseil
dadministration fait partie, doivent permettre dintgrer les schmas mentaux diffrents par
une dynamique permanente dajustement destine crer les conditions et les processus de la
80
81
conseil familial, interne ou externe : les variables de type organisationnel, les variables lies
la famille et les variables lies au capital social.
82
al., 1997, p 22-24). Chacun des trois- systmes de lentreprise influence les autres soussystmes tout en disposant dun modle de dveloppement indpendant qui montre son
fonctionnement selon une squence de cycles.
Schma 4: Le modle trois dimensions de lvolution de lentreprise familiale
Maturit
Axe de lentreprise
Expansion/
Formalisation
Dmarrage
Jeune
familiale
en affaire
Entrer
dans
laffaire
Travailler
ensemble
Passer le
flambeau
Le fondateur
Axe de la famille
Le Partenariat
Fraternel
Axe de lactionnariat
La Confdration des
Cousins
Au cours du cycle de vie, la structure de lautorit et du pouvoir des relations familiales est
affecte par lenchevtrement de la sphre de lactionnariat, de la famille et de lentreprise.
Au fur et mesure que lentreprise grandit, de nouvelles formes de problmes et de dfis
mergent. Ce qui entrane des changements dans la structure de la gouvernance, entre autre le
conseil dadministration. Zahra et Pearce (1989) montrent que le niveau de cycle de vie est
un facteur de contingence principal influenant les attributs du conseil. En effet, le rle (Hoy
et Verser, 1994) ainsi que la composition (Dyer, 1986) peuvent changer au mme temps que
la firme entre dans un nouveau stade de dveloppement.
1
83
Au fur et mesure que les exigences de la firme changent au cours du temps, linteraction
entre le conseil et le management changent galement. Ainsi que la composition du conseil est
probable dvoluer travers les stades avec la firme (Dyer, 1986).
Il convient donc de retracer les enjeux des relations familiales au fur et mesure de
lvolution du cycle de vie et den faire le rapprochement avec lintensit de la divergence des
intrts, pour mettre en vidence limpact sur lefficacit du conseil dadministration
apprhende par sa composition.
Les familles sont, en effet, organises gnralement selon une hirarchie base sur les
relations parents-enfants. Lorsque les enfants grandissent, les parents cherchent contrler
leur vie afin de leur assurer la scurit et le dveloppement (Blondel et al., 2001, p. 6). Or,
le rle parental demeure, comme faisant partie de la structure de la famille, mme aprs la
maturit des enfants et latteinte de lge adulte. Ces derniers resteront perus comme des
enfants tant que leurs parents sont encore vivants (Blondel et al., 2001, p.6). Etant donn
lenchevtrement du systme de la famille et de lentreprise, cette relation dautorit ou de
pouvoir sera transpose dans le cadre de lentreprise familiale. McClendon et Kadis (2004)1
observent que les ressources sont frquemment distribues de faon ingale dans lentreprise
et que leur contrle est dtenu entre les mains dun nombre limit de membres voire dune
seule personne. Au cours des premiers stades de dveloppement de lentreprise, il est
remarquer que le pre dtient une autorit presque totale qui est exerce aussi bien sous le rle
de pre que celui de chef dentreprise. On peut dduire, ainsi, que la nomination des
administrateurs se fait sous le contrle du pre (chef dentreprise), en favorisant les membres
de la famille. A ce stade, lentreprise familiale na pas besoin dun conseil qui performe le
rle du contrle tel que prconis par la thorie de lagence.
Lorsque le second stade de cycle de vie approche, de nouveaux patterns transactionnels
mergent et influencent la structure de pouvoir entre le pre et ses enfants. Ces derniers
cherchent apporter une contribution nouvelle lentreprise et, en ce sens, une grande
influence sur son management. Pour les jeunes gnrations, cette tape de lvolution de la
relation parents-enfants vers une relation de famille dadultes rend plus difficiles la
ngociation de leurs nouveaux rles et lobtention dune lgitimit pour exprimer librement
leurs ides et leurs aspirations. Davis (1983, p. 52) observe que les enfants font souvent face
de nombreuses difficults pour se dvelopper en tant que managers et en tant quadultes. Ils
cherchent obtenir laccord de leur pre, qui a gnralement du mal accorder plus de marge
1
84
par peur de perdre lui-mme le contrle et concourir sa propre perte. Davis (1983) dcrit les
relations entre le pre et lenfant ce stade comme tant souffrantes. Il estime quelles
conduisent lchec du fils cause du manque de soutien du pre. Si la situation entre la
recherche de lindpendance par les enfants et la recherche de maintien du contrle par les
parents persiste, le conflit potentiel devient presque invitable (Pollak, 1985, p. 587). Ces
comportements ont des implications ngatives sur le ct motionnel et politique des liens
entre le pre- fondateur et le fils (Dunn, 1999).
McClendon et Kadis (2004) expliquent que lorsque les membres de la famille refusent
dchanger les ressources de faon galitaire ou de transmettre le contrle, labus de pouvoir
peut affecter et infecter aussi bien la famille que lentreprise. Blondel et al., (2001) en dduit
une perte dintrt et de participation de la part de la jeune gnration cause dun
sentiment dinjustice perue . Les consquences se soldent par la perte dune nergie non
ngligeable de la part de la jeune gnration ou par la vente de lentreprise.
En outre, lorsque lentreprise familiale atteint le stade de consortium de cousins, le nombre de
membres de la famille qui ne sont pas actifs augmente relativement (Neubaur et al., 1998).
Les membres de la famille non actifs ont souvent des perspectives diffrentes de ceux qui
travaillent dans lentreprise (Ward et Arnoff, 1994). De ce fait les cots dagence relatifs aux
divergences dintrts tendent augmenter. Le degr de sparation entre le management et la
proprit joue galement un rle dans la dtermination de limportance de ces cots dagence.
Alors que ces cots sont presque inexistants dans le premier cycle de vie (Schulze et al.,
2002), ils peuvent augmenter jusqu un niveau avoisinant ceux des entreprises non familiales
au cours du second et troisime stade de vie (Corbetta et Salvato, 2004a). Les tudes de cas
menes par Kets De Vries (1993, p.66) lamnent conclure que les conflits peuvent devenir
extrmement complexes dans les entreprises familiales qui ont survcu pendant un certain
nombre de gnrations et qui sont gres par des grandes familles. Il constate que le maintien
dune unit familiale cohsive devient de plus en plus difficile au fur et mesure que les
gnrations se dispersent.
La littrature montre que les actionnaires non familiaux sont gnralement moins attachs
lentreprise et sintressent plus aux retours financiers que les membres de la famille actifs
(Gersick et al., 1997 ; Vilaseca, 2002). Les familles tant plus largies, le sens de lobligation
dun membre familial nest plus bas motionnellement et le soutien des objectifs de la
famille tend perdre son sens et devenir moins significatif (Davis et Herrera, 1998, p. 258).
Les intrts et les besoins des cousins- propritaires et ceux qui ne travaillent pas divergent au
85
cours du temps. Les propritaires dirigeants ont le sentiment que leur vie est directement lie
lentreprise alors que les propritaires non impliqus dans lentreprise ont une vision
diffrente de lentreprise relative de lengagement (Kenyon- Rouvinez et Ward, 2004).
Schulze et al. (2003a) supposent ainsi que le stade de cycle de vie de partenariat fraternel rend
les dynamiques de lagence plus problmatiques. En effet, le principal actionnaire dans un
partenariat fraternel, nest pas le fondateur de lentreprise, manquant ainsi dautorit et
dinfluence. Cela rend moins capable dobtenir le soutien des autres dirigeants familiaux pour
effectuer des investissements ou poursuivre des opportunits quil considre comme les
meilleures options possibles.
Cette situation affecte souvent ngativement la performance de lentreprise familiale
(Lansberg, 1983) et conduit des conflits intenses sur les dcisions stratgiques de
lentreprise familiales (Ward, 1987).
Devant cette situation, lentreprise se trouve dans lobligation dintgrer des administrateurs
externes dans le conseil dadministration dont leur prsence permet de faire lquilibre entre
les deux besoins. Ces administrateurs sont caractriss par leur indpendance, leur
comptence et leur objectivit. De ce fait, le conseil dadministration performe le rle de
contrle et darbitrage pour rduire les problmes dagence qui saggravent avec lvolution
du cycle de vie.
A la lumire de ces rflexions, les transitions dans le cycle de vie de lentreprise familiale ont
un impact sur la composition du conseil dadministration. Par consquent lefficacit de cet
organe peut varier au dpend du stade du cycle de vie (Lynall et al., 2003; Whisler 1988).
86
survient pas ncessairement en parallle avec une transmission de proprit. Mouline (2000b)
constate que le successeur la direction nest pas toujours le mme que le successeur la
proprit et que les transferts de direction et de proprit seffectuent de faon dcale.
La succession de lentreprise familiale implique un changement. Ce changement sopre
plusieurs niveaux : la famille, lentreprise et lactionnariat. Pour Kesner et Sebora (1994), ce
changement affecte virtuellement chaque niveau au sein de lorganisation ainsi que le parties
externes en lien avec lorganisation. Ainsi, un changement dans le management constitue un
vnement choquant pour toute organisation et affecte non seulement ses membres mais aussi
son environnement politique et conomique. Alors que ce processus peut tre institutionnalis
dans les entreprises non familiales travers des structures bureaucratiques adaptes, cette
difficult semble accrue dans une entreprise familiale o les dynamiques familiales sont
enchevtres avec celles de lentreprise (Barnes et Hershon, 1976)1. Or peu dtudes tentent
danalyser le lien la succession et le conseil dadministration.
Un grand pan de littrature reconnat que la transmission managriale relve du dfi quel que
soit le type dorganisation concerne (Miller et al., 2003, p. 515). La transmission
managriale dans lentreprise familiale y est prsente non pas comme un vnement mais
comme un processus important et difficile voire un processus complexe (Mouline, 2000).
La premire succession de leadership est en effet cruciale car elle permet de dterminer si
lentreprise va continuer exister au-del de la vie de son ou ses fondateur(s).
Mrigot et Hirigoyen (1988) identifient le lien entre le dirigeant et le successeur comme une
des variables explicatives de lattitude du dirigeant face la succession de la PME familiale.
Davis (1983) constate que la succession a souvent des implications motionnelles. La rivalit
entre les fils et filles du fondateur est intensifie. Des conflits centrs sur le dsir de maintien
de contrle par les parents et le dsir dindpendance des enfants crent de srieux problmes
de transmission du leadership dans les entreprises familiales (Pollak, 1985).
Ainsi, les familles qui ngligent les plans de transmission sont souvent sujettes lanxit
due langoisse de confronter des conflits intrafamiliaux ou des conflits entre la famille et les
membres non-familiaux. Lanxit est caractristique de tout changement inhrent au cycle de
vie de lentreprise familiale mais elle est amplifie lors de la succession (Dunn, 1999). Dans
ce cadre, linclusion des administrateurs externes dans le conseil dadministration peut aider
guider le processus de succession (Whisler, 1988).
1
87
Mme sil existe un accord sur le plan de la succession, des conflits peuvent toujours merger.
En effet, lge des parents qui est gnralement autour de la soixantaine et lapproche de la
retraite augmentent le potentiel de colre des parents, ce qui risque de dclencher une friction
entre les membres de la famille (Gersick et al., 1997, p. 89).
Davis et Stern (1981) ajoutent que la succession cre des fissures ou des dissensions dans
la famille. Des conflits et des luttes de pouvoir entre les membres de la famille qui ont des
postes importants dans lentreprise sont souvent dus la conception selon laquelle tre loin
de lentreprise est quivalent tre spar de la famille .
Contrairement la succession des entreprises non familiales qui porte principalement sur les
postes de direction, les entreprises familiales conjuguent souvent la succession la direction
avec la succession la proprit ; do des difficults additionnelles rencontres en vue de la
russite de ce processus.
La transmission de proprit est en effet une dcision qui soulve plusieurs questions parmi
lesquelles rside celle de la distribution des parts ou des actions, avant ou aprs le dcs, ainsi
que des implications de pouvoir entre membres de la famille. Ltude empirique de Dunn
(1999) rvle quelle entrave la communication directe entre les membres de la famille. Selon
Donnelley (1964), les problmes de succession et dhritage crent des oppositions
importantes et impliquent les motions un degr extrmement lev. Schulze et al., (2003)
mettent en vidence le problme de connaissance des intentions de transmission de proprit
par les divers membres de la famille. De ce fait, Whisler (1988) suppose que les
administrateurs externes peuvent accomplir le rle darbitre dans le conseil et fournissent un
forum pour la discussion et la rsolution des conflits.
En dfinitive, la transmission de proprit et de direction tend avoir des implications sur
lefficacit du conseil dadministration.
88
Actionnariat
Holding
Gouvernance
Management
Lorsque la famille est implique dans ces trois niveaux, on peut supposer quil y a transfert
des objectifs et des valeurs du domaine de la famille au domaine de lentreprise et vice versa
(Lansberg, 1983). Par consquent, le comportement de ce type dorganisation peut montrer
quelques particularits significatives parce que les relations entre les stakeholders et la famille
sont bases essentiellement sur des rapports familiaux (Cabrera et Santana, 2004). Comme
89
90
Valeur de
lexprience
Dans ce cadre, Miller et Le Breton-Miller (2006) 1indiquent que les familles russissent bien
le passage des connaissances organisationnelles tacites dune gnration une autre.
Lancienne gnration est typiquement prte de partager les connaissances avec les managers
familiaux de la gnration suivante. Par consquent, une entreprise ayant un niveau lev
dexprience apporte par les gnrations, na pas besoin des services et des conseils offerts
par les administrateurs internes, tel que prconis par la thorie de lintendance.
A la lumire de cette rflexion, lexprience de la famille influence la composition du conseil
dadministration.
1
2
91
informe les membres dun groupe et qui est exprim, reproduit et communiqu partiellement
sous forme symbolique .
Non seulement la culture reprsente lensemble des croyances et mythes dun groupe
identifiable mais elle est galement un dterminant important pour la performance de
lentreprise (Steier et al., 2004). Linternalisation de croyances guides par les membres de
lorganisation conduit une performance suprieure notamment dans les priodes de
transmission (Dyer, 1986). La famille est un lment de la culture de lentreprise qui peut
avoir une influence significative sur les perceptions des parties prenantes-cls de lentreprise
ainsi que sur la performance de lentreprise (Chrisman et al., 2002).
Les tudes de Poza et al., (1997) montrent quune culture familiale positive 1 influe sur la
cration dune culture famille-entreprise et par consquent est fortement corrle avec les
membres de famille au sein de lentreprise, ainsi quavec la frquence des runions de famille
et avec la participation effective dans la rsolution des difficults inhrentes la famille. Dyer
(1986) considre que certaines familles ont une culture forte et des normes familiales qui
peuvent tre transposes au sein de lentreprise familiale alors que dautres familles ont des
liens sociaux faibles qui lempcheront de gouverner lentreprise familiale. Selon cet auteur,
certaines familles disposent de normes culturelles familiales capables de rguler les
relations au sein de lentit conomique ; dautres familles ne disposent pas de tels corpus
(Dyer, 1986, In Hirigoyen, 2002, p. 21). La culture est une manifestation des relations
interpersonnelles (Habbershon et Astrachan, 1997).
Gallo et Kenyon- Rouvinez (2004) prcisent que la culture dentreprise est rige sur un
ensemble de valeurs fortes dcoulant de la famille. La famille identifie ces valeurs, dfinit sa
propre mission et les communique au conseil dadministration. En retour ce conseil fera de
sorte que les stratgies dentreprise, les dcisions et les actions salignent sur les valeurs et les
attentes de la famille.
Dans ce cadre, ltude de Jaskiewicz et Klein (2007) mene sur des entreprises familiales non
cotes, examine limpact de lalignement des objectifs entre les propritaires et les managers
sur la composition du conseil dadministration. Ces auteurs ont trouv que les entreprises
familiales caractrises par un niveau lev dalignement des objectifs entre les propritaires
et les managers ont moins besoin des administrateurs externes par rapport aux entreprises
familiales avec un niveau faible dalignement des objectifs, par consquent une proportion
1
Selon les auteurs, un exemple de culture positive fait rfrence une culture qui favorise la discussion de sujets
sensibles entre les membres de la famille.
92
Dimension structurelle
Dimension relationnelle
Dimension cognitive
- Institutions familiales
- Confiance
- Vision partage
Mustakallio et al., (2002) adoptent la thorie du capital social pour expliquer les relations
entre les dirigeants et actionnaires des entreprises familiales finlandaises. Comme Uzzi
93
(1996)1 le fait remarquer, certains aspects du capital social, comme la vision partage, qui
sont enracines dans les relations personnelles fortes, peuvent servir comme mcanisme de
gouvernance. Les auteurs construisent ainsi un modle de la gouvernance de lentreprise
familiale bas, dune part, sur la thorie de lagence et, dautre part, sur la thorie du capital
social pour remdier aux limites de cette dernire. Ils considrent que la gouvernance
relationnelle permet ainsi de complter la gouvernance formelle.
Cette tude indique que la thorie du capital social est largement applicable aux entreprises
familiales cause des liens sociaux forts et des changes durables entre les actionnaires
familiaux-cls dans ces entreprises. Les rsultats montrent que les mcanismes de
gouvernance relationnelle sont importants pour lentreprise familiale dans le sens o ils
peuvent amliorer la qualit de la prise de dcision et augmenter linteraction sociale entre les
membres de la famille. Il sagit pour les entreprises de contrebalancer les mcanismes de
gouvernance relationnelle et formelle en fonction de leurs besoins et de leurs caractristiques.
Nous tudierons la relation la gouvernance relationnelle prsente par les dimensions du
capital social (institutions familiales, confiance)2, et la gouvernance formelle prsente par le
conseil dadministration, afin de comprendre la composition du conseil dadministration dans
les entreprises familiales.
94
Les chercheurs et les praticiens ont propos diffrents types dinstitutions familiales dans le
cadre des entreprises familiales les plus dveloppes. Ces institutions font rfrence au conseil
de famille, lassemble familiale, aux runions familiales informelles au family office .
Les diffrentes typologies existantes seront proposes en prsentant leurs fonctions et leurs
contributions lgard de lentreprise familiale.
les membres externes la famille (invits, experts) devant intervenir lors des
runions de lassemble familiale.
Ward (1997) constate que les runions familiales constituent la plus importante pratique
permettant la survie de lentreprise familiale. Cet auteur prcise que ce processus permet une
dfinition des objectifs, de la mission, des valeurs familiales ainsi que des motivations et de la
logique de continuit familiale de lentreprise.
Lassemble familiale permet aux membres de la famille dexprimer des croyances partages
(Habbershon et Astrachan, 1997) et de fdrer le groupe familial dans le sens de la
prservation et du renforcement des valeurs familiales (Vilaseca, 2002, p. 310).
Le conseil de famille est un autre organe principal des institutions familiales formalises dont
les fonctions et le rle mritent dveloppement.
95
lassemble familiale pour celle qui concernant la famille. Cependant, cest le conseil
dadministration qui dtient lautorit au sein de lentreprise et qui est responsable face aux
actionnaires.
Pour Hugron (1998), une bonne coordination entre le conseil de famille et le conseil
dadministration est ncessaire. Ces deux organes permettent de grer linterface
famille/entreprise. Alors que le conseil dadministration soccupe de la performance de
lentreprise et sa prennit dans le respect des valeurs des actionnaires familiaux, le conseil de
la famille a pour rle de mettre en place les moyens pour assurer la promotion et la protection
des intrts de la famille, pour obtenir un consensus sur la mission et les performances
attendues et pour grer linterface famille/entreprise.
Daprs Horowitz (1998), laspect le plus important du conseil de famille est de crer un
environnement sain pour une discussion ouverte afin de comprendre les rgles prcises de
lentreprise familiale.
Benson et al., (1996)1 confirment cet intrt informationnel du conseil de famille. Il permet
aux membres de la famille de communiquer et de partager leurs aspirations ou leurs points de
vue, de mieux connatre et apprcier lentreprise et de participer dans llaboration des
politiques de lentreprise.
Gersick et al (1997), prsentent quatre raisons qui peuvent justifier l'utilit du conseil de
famille:
il fournit une occasion idale pour informer les membres de la famille sur leurs droits
et leurs responsabilits dcoulant de la proprit et de la direction ;
il aide clarifier les frontires entre la famille et !'entreprise, ce qui rduit les
possibilits d'entreprendre des dcisions au niveau de l'entreprise au dtriment de
l'intrt de la famille ou inversement ;
il prsente un lieu appropri dans lequel les membres de la famille peuvent discuter
des problmes de l'entreprise sans encombrer les vnements familiaux avec les
discussions des affaires. En effet, les familles en affaires profitent souvent des
rencontres informelles tel que les ftes de famille pour rsoudre certains problmes de
l'entreprise, ce qui peut avoir des rsultats non souhaits.
96
Davis (1996, p.31) met laccent sur limportance des forums de participations pour intgrer
les membres de la famille non actifs dans lentreprise. A cet effet, il propose llaboration
dun conseil de famille en supplment de lassemble des actionnaires pour encourager
participer et exprimer leurs sentiments dans un cadre informel.
Kets de Vries (1993) suggre llaboration dun conseil de famille pour la gestion de la survie
de lentreprise familiale. Il attribue ce conseil le but de dfinir les rles et les responsabilits
pour toute la famille. Lensemble des membres de la famille est tenu de participer ce conseil
de faon rgulire. Ce conseil permet de promouvoir la croissance, le dveloppement et le
bien- tre des membres de la famille.
Lobjectif du conseil de famille est de faciliter la circulation de linformation et la
communication entre les actionnaires familiaux actifs ou non actifs et les dirigeants familiaux.
Cest dans ce cadre que sont formaliss les intrts et la vision de long terme de la famille en
particulier et de lactionnaire en gnral. Ainsi, seront dtects et contrls les facteurs dus
lenchevtrement de la famille et de lentreprise. Autrement dit, cet organe joue un rle
important dans la rduction des conflits dintrts pouvant tre susceptibles de surgir
(Vilaseca, 2002, p.310). Ce point de vue est partag par Le Breton et al., (2004, p.312) qui
considrent que les conseils de famille constituent dimportants forums pour dvelopper le
consensus sur certaines questions- cls de lentreprise familiale.
Lun des avantages du conseil de famille, selon Lansberg (1988, p. 138), est de rapprocher les
sous-groupes au sein de la famille qui gnralement ne communiquent pas, et de les informer
sur la situation notamment financire de lentreprise. Lauteur prne le rle constructif du
conseil de la famille mobiliser lensemble du systme dans la planification de la succession,
qui semble cruciale pour la russite de la succession.
Pour leur part, Catry et Buff (1996) mettent laccent sur le rle du conseil de famille dans la
prservation de la culture et la conservation du systme de valeurs de lentreprise familiale.
En dfinitive, la diffrence principale entre lassemble familiale et le conseil de famille
semble se dessiner comme suit :
Selon Gallo et Kenyon- Rouvinez (2004), cest lassemble familiale qui est lorgane suprme
du systme de gouvernance familial. Le conseil de famille, quant lui, est la famille ce que
le conseil dadministration est lentreprise. Il comprend souvent des reprsentants des
diffrentes gnrations et des diffrentes branches familiales, et inclut les parents par alliance.
97
2.3.2. Confiance
1
Lexpression family office vient des Etats- Unis et peut tre traduite comme tant bureau de famille ou
cabinet de famille . Cette expression anglo- saxonne sera maintenue dans la prsente recherche. Elle semble
plus dmonstrative la manire de la traduction franaise utilise dans louvrage les entreprises familiales
(Kenyon-Rouvinez zt Ward, 2004).
98
Selon lapproche du capital social, la confiance est considre comme le mcanisme social le
plus rcurrent dans la littrature sur les rseaux sociaux. tant un cadre dchanges entre les
acteurs, une certaine forme de confiance est ncessaire au sein dun rseau.
La confiance peut tre perue comme le fruit des interactions passes entre les acteurs. Les
processus inhrents aux changes entre les acteurs gnrent une confiance. Ainsi, comme le
stipule Uzzi La confiance rsulte des relations sociales entre individus (1997, p. 45). Le
bon droulement des interactions passes entre les acteurs influence la formation de la
confiance. Elle est ancre dans le processus des changes sociaux (Uzzi, 1997).
Coleman (1990) dfinit la confiance par la volont dun acteur de faire leffort de collaborer
avec un autre acteur sans quil sache comment ce dernier va se comporter dans le futur. Elle
se traduit donc par une exposition volontaire aux risques inhrents aux comportements
dautrui. Cette exposition se base sur une attente optimiste vis--vis des comportements des
acteurs sociaux (Durlauf et Fafchamps, 2004).
Dans le cadre de lanalyse du systme de gouvernance, la confiance occupe une place dans
larchitecture gnrale du systme de gouvernance (Charreaux, 1998). En effet, selon la
typologie des mcanismes de gouvernance propose par Charreaux (1997), la confiance
reprsente un mcanisme spcifique1 et spontan.
Comme un mcanisme de contrle, la confiance prsente certains avantages :
-
Est considr comme spcifique tout mcanisme propre lentreprise dlimitant le pouvoir discrtionnaire des
dirigeants dans le sens o son action influence exclusivement les dirigeants de cette entreprise.
99
Pour le cas des entreprises familiales, plusieurs auteurs (Chami, 1997 ; Allouche et Amann,
1998), confirment que le concept de confiance pourrait fournir une explication possible de la
supriorit de ces entreprises en terme de performance. Cette dernire provient de la prennit
naturelle des relations entre les membres de la famille, sans risque de conflits entre le
principal et lagent. Pour Allouche et Amann (1998), la confiance agit trois niveaux dans
lentreprise familiale :
-
Conclusion
A travers ce chapitre, nous avons lambition dapporter une rflexion thorique plus large sur
lefficacit du conseil dadministration, dans les entreprises familiales. Partant de la thorie de
lagence, il apparat que le recours ses propositions statiques pour expliquer cette efficacit
est dune porte limite ; ceci suite la non prise en compte ni de laspect social et dynamique
de la gouvernance, ni de la dimension familiale, spcificits de lentreprise familiale. Pour
100
101
CHAPITRE 3
Cadre mthodologique et oprationnalisation
Introduction
la recherche des dterminants de lefficacit du conseil dadministration des entreprises
familiales, nous avons effectu une revue des crits portant sur la composition de cet
organe et sa relation avec les facteurs influents. Nous avons constat que les recherches sur
les dterminants de la composition du conseil dadministration sont encore dans leur stade
dimmaturit, et ne mettent pas en exergue la dimension familiale.
Lobjectif de ce chapitre est de prsenter un modle thorique explicatif de lefficacit du
conseil dadministration dans lentreprise familiale. Ce modle relie la composition du
conseil dadministration aux les facteurs relatifs aux spcificits de ce type dentreprise.
Dans le cadre dune approche hypothtico-dductive, la premire section expose le corpus
dhypothses dcoulant de la revue de la littrature prcdente. Le modle thorique est
ainsi prsent. La seconde section met en relief la construction du questionnaire englobant
entre autre une chelle de mesure permettant de capter la dimension familiale des
entreprises tudier.
103
Pays
Belgique
Facteurs
Rsultats
Le pouvoir du PG, la
transmission et les objectifs
constituent les dterminants
significatifs de la composition
du conseil dadministration.
Allemagne
104
Ce tableau illustre bien les conclusions limites des recherches en question. De plus, ces
tudes prsentent des limites concernant lutilisation dun nombre rduit ditems pour
mesurer la dimension familiale , ce qui ne permet pas de reflter la ralit dun concept
relativement complexe.
Lanalyse thorique et conceptuelle mene tout au long des deux premiers chapitres de la
thse ouvre la voie un ensemble de propositions qui cherchent identifier, les facteurs
explicatifs de la composition du conseil dadministration de lentreprise familiale. Ces
facteurs dcoulent des variables lies lorganisation, lies la famille et lies au capital
social.
105
cycle de vie de lentreprise familiale, les relations entre les membres de la famille sont
supposes tre saines et quilibres, offrant ainsi les conditions ncessaires mais pas
suffisantes au bon dmarrage de lentreprise familiale (Kets de Varies, 1993).
Toutefois, cet tat favorable des relations familiales sera compromis au cours des cycles de
vie suivants o la complexit du systme de lentreprise familiale va en croissant. La
littrature considre le stade de partenariat fraternel comme un terrain fertile aux rivalits
qui infectent les relations familiales entre nouveaux venus au monde de lentreprise
(Harvey et Evans, 1994, Davis et Herrera, 1998, Kenyon- Rouvinez, 2004).
Cette situation semble saggraver lors de la multiplication des actionnaires et dirigeants
appartenant aux diffrentes branches familiales et formant la structure de consortium de
cousins (Kets de Varies, 1993 ; Gersick et al., 1997 ; Hugron, 1998 ; Mustakallio et al.,
2002 ; Hirigoyen, 2002, Pichard Stamford, 2002). Dans ce cadre on sattend
lintensification des cots dagence, suite la divergence dintrts. En effet, comme il y a
plus de membres familiaux actifs dans lentreprise, la probabilit davoir des opinions et
objectifs opposs crot, donc le besoin de larbitrage des externes. De plus, lorsque les
familles vieillissent et une nouvelle gnration prend place dans les positions cls de la
direction de lentreprise, le risque de conflits intra-familles augmente (Schulze et al.,
2003).
Etant donne lvolution de ces sources de cots en alternance avec le cycle de vie de
lentreprise familiale (Schulze et al., 2002, 2003 ; Randoy et al., 2004 ; Corbetta et al.,
2004, Klein et Pieper, 2004 ; Lievens, 2006), un lien a t tabli avec le besoin dadopter
des administrateurs externes dans le conseil dadministration afin de rduire les cots
dagence.
De surcrot, Westhead et al., (2002) affirment que la forme structurelle de lentreprise
familiale change dans le cas de transmission gnrationnelle. La complexit peut
augmenter ou diminuer au dpend du changement de lactionnariat. Empirique, ils ont
dmontr quune proportion leve dentreprises multi-gnrationnelle emploie des
administrateurs externes.
De ce qui prcde, il est possible de formuler lhypothse (1) suivante :
Hypothse 1 : Lvolution du stade de proprit de lentreprise familiale influence la
probabilit dadopter un conseil externe.
106
1.1.2.1. Pouvoir
de
la
famille
et
composition
du
conseil
dadministration
Selon Corbetta et Salvato, (2004), un fort pouvoir familial paralyse lhypothse de la
sparation de la proprit et du contrle dveloppe par la thorie dagence. Donc,
labsence de conflits dintrts et de risque de diffrenciation entre les managers et les
propritaires, rduit, radicalement, le besoin dassurer lgalit entre les managers et les
actionnaires. On peut prdire que, sous des conditions dune dtention du capital leve par
la famille, les conseils vont se caractriser par des niveaux levs de dpendance. En
107
dautres termes, un faible pouvoir familial rsultant de la prsence des propritaires et des
managers non familiaux augmentera les conflits dintrts dus la sparation de la
proprit et du contrle. Donc le besoin de rduire les cots dagence permet de prdire des
conseils caractriss par des pourcentages levs dadministrateurs externes.
De plus, les managers propritaires sont souvent rsistants recruter des administrateurs
externes, malgr les majeures contributions potentielles que les administrateurs externes
peuvent faire pour le succs de lentreprise familiale,
Les managers de la famille propritaire mettent en valeur leur indpendance (Johannisson
et Huse, 2000), et ne veulent pas partager leurs pouvoirs avec les externes. Les membres de
la famille peuvent, galement, tre peu disposs impliquer les externes dans le
fonctionnement de leurs entreprises par souci de prserver la confidentialit et lintimit, et
avoir peur de perdre le contrle et lautonomie (Gersick et al., 1997). Avoir des
administrateurs externes sigeant dans le conseil de lentreprise peut troubler les liens
motionnels durables qutablit la famille, ce qui cause des conflits. Les externes peuvent
ne pas comprendre en totalit la culture qui rgne dans la firme. Ces facteurs peuvent
menacer la balance politique et motionnelle qui existe dans lentreprise familiale,
obligeant ainsi, les propritaires dengager les administrateurs externes que dans les cas de
crise (Johannisson et Huse, 2000).
Sur la base de ces constats et rsultats, nous attendons que :
Hypothse 3 : Le pouvoir de la famille influence la probabilit dadopter un conseil
externe.
108
ajouter des ressources substantielles. Les membres de la famille qui sont actifs dans
lentreprise agissent avec les managers et le conseil dadministration. Ceci permet
daugmenter lefficacit du conseil dans laccs aux ressources.
Ensuite, Huse (1990) souligne que les conseils peuvent augmenter lexpertise et le savoir
faire de lquipe dirigeante. Ceci peut tre valable pour les entreprises familiales dont les
quipes dirigeantes sont petites et domines par un seul preneur de dcision (Feltham et al.,
2005). Cependant, tant donn que le niveau de lexprience de la famille augmente avec
les gnrations, on peut sattendre ce que ce besoin aux conseils du conseil soit rduit. En
effet, puisque le niveau de connaissances organisationnelles se dveloppent avec les
gnrations (Astrachan et al., 2002), le besoin dun savoir-faire complmentaire apport
par les administrateurs internes a tendance dtre rduit.
Lhypothse 4 est formule comme suit :
Hypothse 4: Lexprience de lentreprise familiale influence la probabilit dadoption
dun conseil externe.
109
Dans la mme ligne dides, et selon la thorie de lintendance, les dirigeants sont
caractriss par des degrs levs de lengagement envers lentreprise et par le
chevauchement significatif entre leurs valeurs et celles de lorganisation. Par consquent,
la thorie de lintendance propose que la structure du conseil dadministration soit
caractrise principalement par internes (Sundaramurthy et Lewis, 2003). En effet, un
niveau lev de vision partage entre les membres de la famille augmente le besoin
dadopter des administrateurs internes pour fdrer les membres de la famille autour des
objectifs de lentreprise familiale, travers le conseil et la bonne connaissance de
lentreprise. Le fait dintgrer des administrateurs externes dans les entreprises familiales
risque de provoquer des crises organisationnelles graves du fait que les valeurs portes par
ces administrateurs sont diffrentes de celles de la famille. En effet, leur schma mental
(Wirtz, 2002) est surtout orient sur le caractre pcuniaire des dcisions. Or, linfluence
familiale se manifeste surtout par la valorisation de critres non pcuniaires et la mise en
place de stratgies de long terme.
De leur cot Jaskiewicz et Klein (2007) ont mene une tude sur des entreprises familiales
allemandes non cotes examinant limpact de lalignement des objectifs entre les
propritaires et les managers sur la composition du conseil dadministration. Ils ont trouv
que les entreprises familiales caractrises par un niveau lev dalignement des objectifs
entre les propritaires et les managers ont moins besoin des administrateurs externes par
rapport celles ayant un niveau faible dalignement des objectifs, Ainsi, dans le cas dun
niveau lev dalignement des objectifs, la vision partage peut-elle remplacer le besoin
pour que les actionnaires familiaux sigent dans le conseil. En consquence, les problmes
potentiels relis au manque de professionnalisme ou au manque de lexpertise ncessaire
peuvent ne pas se produire parce quils sont combls par la prsence de membres internes
sigeant dans le conseil.
A la lumire des arguments prsents ci-dessus, nous pouvons soutenir que la culture
influence la composition du conseil dadministration, do lhypothse suivante est pose :
Hypothse 5 : La culture de lentreprise familiale influence la probabilit dadopter un
conseil externe.
110
1.1.3.1. Institutions
familiales
et
composition
du
conseil
dadministration
Neubauer et Lank (1998) assignent un rle important des institutions familiales, ou
processus et systmes familiaux, du fait quelles facilitent les liens familiaux avec la
proprit et laffaire. Selon ces auteurs, les institutions familiales reprsentent et intgrent
les besoins et les intrts des membres de la famille propritaire et relient la famille et
lentreprise. Elles soutiennent les interactions sociales et la cohsion entre les membres de
la famille propritaire. Ces institutions gnrent, galement, les opportunits pour les
membres de la famille de se rencontrer et de discuter des ventuels problmes, permettant
ainsi daugmenter les interactions entre ces membres.
De sa part, Mustakallio (2002) insiste sur limportance des institutions familiales pour
toutes les entreprises familiales avec une attention particulire aux grandes entreprises
familiales o les familles sont tendues et les occasions dinteraction sociale deviennent
plus rares.
Ces institutions leur sont bnfiques dans le sens o elles contribuent faciliter la
divulgation des informations rciproques, lalignement des intrts et la symtrie de
laltruisme (Habbershon et Astrachan, 1997 ; Mustakallio, 2002). Selon Gallo et KenyonRouvinez (2004), lassemble familiale facilite les changes dinformations. Horowitz
(1998) confirme cet intrt informationnel dans le cadre du conseil de la famille. Ce
dernier permet aux membres de la famille de communiquer et de partager leurs aspirations
ou points de vue, de mieux connatre et apprcier lentreprise et de participer dans
llaboration des politiques de lentreprise. De plus, le conseil de la famille cre un
environnement sain pour une discussion ouverte permettant de comprendre les rgles
prcises de lentreprise familiale. Cela a pour effet dattnuer les asymtries dinformation
qui sont sources de cots.
111
Dans ce cadre, la littrature sur le capital social met en vidence le rle que peuvent jouer
les mcanismes informels de gouvernance familiale en substitution des mcanismes
formels de gouvernance pour attnuer les sources de cots dagence.
De ce qui prcde, lhypothse relative au poids explicatif de la prsence des institutions
familiales sur la composition du conseil dadministration, se prsente comme suit :
Hypothse 6 : Les institutions familiales influencent la probabilit dadopter un conseil
externe.
112
113
Cycle de vie
Transmission
Dimensions de
famille
Pouvoir de famille
Exprience de famille
Culture de famille
Dimensions du
capital social
Institutions familiales
Dimensions de
lorganisation
Efficacit
du conseil
Confiance
Avant deffectuer une tude statistique du modle plus grande chelle, il convient
dexposer la mthodologie utilise ainsi que la construction du questionnaire.
114
Ces entreprises doivent avoir le statut dune socit anonyme. Cette dernire est tenue par la loi tunisienne
dtre administre par un conseil dadministration, objet de notre recherche.
115
116
procurer. Ainsi lexamen simultan de ces sources nous a permis de constituer une liste
finale1 de 168 entreprises familiales tunisiennes oprant dans le secteur industriel.
Aprs avoir prsent la procdure dchantillonnage, il convient maintenant de faire autant
pour linstrument de recueil des informations.
Il est noter quune telle liste ne peut prtendre tre parfaite. Il est probable quon na pas identifi toutes
les entreprises familiales industrielles par manque de sources dinformations.
117
Ainsi, pour avoir les rponses au questionnaire, des visites sur le lieu avec les
questionnaires personnaliss et des explications dtailles sur lintrt de ltude pour les
dirigeants concerns ont t ncessaires.
La phase doprationnalisation des concepts tudis vise dvelopper des mesures des
variables tudies qui soient fiables et valides.
119
conseil-conseils1 et conseil de minorits ; (2) conseils internes avec des sous catgories
savoir, conseils de famille, conseils de management, et conseil des actionnaires.
Rcemment, Voordeckers et al., (2007) remarquent, partir des deux dernires
classifications, que la recherche sur la composition du conseil des entreprises familiales se
concentre seulement sur la distinction traditionnelle entre conseil interne / conseil externe,
en ngligeant le fait que les deux types de conseils internes qui existent gnralement sont :
(1) ceux qui sont composs uniquement des membres familiaux et (2) ceux qui sont
composs des membres familiaux et des managers non familiaux. En effet, les auteurs,
dans leur tude mene sur les entreprises familiales Belges, font la diffrence entre le
conseil familial, le conseil interne et le conseil externe. Leur principal argument relatif
cette classification est le fait que le passage un management professionnel dans les petites
entreprises familiales, comme reflt dans la composition du conseil (Fiegener et al. 2000;
Whisler 1988), volue plus progressivement que ladoption soudaine des administrateurs
externes.
Dans notre tude, nous empruntons la classification utilise dans ltude de Voordeckers et
al., (2007), en distinguant entre :
-
2.3.2. Variables
explicatives
de
la
composition
du
conseil
dadministration
Rappelons que les variables explicatives sont de trois catgories : (1) les variables lies la
famille ; (2) les variables lies lorganisation et (3) variables lies au capital social.
Advisory boards
120
121
122
Les rpondants vont indiquer sils utilisent chacune de ces institutions. Les rponses seront
prsentes par oui (code 1) et non (code 0). La somme des 3 rponses est la mesure de la
variable institutions familiales . Cet index prsente une chelle de 0 3 indiquant la
varit des diffrentes institutions familiales.
La confiance
Lorsquelle fait lobjet de mesure, la confiance nest pas toujours apprhende de faon
homogne. Certaines tudes la considrent comme une variable unidimensionnelle (Tsui et
al., 1997 ; Robinson et Rousseau, 1994). Or la thorie nous a montr lintrt dune
conceptualisation de la confiance en plusieurs dimensions, compte tenu des formes
multiples que peut revtir la confiance. Dautres tudes admettent le caractre
multidimensionnel de la variable, mais semblent hsiter sur le nombre de dimensions
retenir in fine. En effet, la liste des dimensions ne semble parfois pas devoir sinterrompre.
Sans parler des chelles dont la longueur les rend difficiles dutilisation dans une enqute
qui chercherait mesurer simultanment dautres variables que la confiance.
Parmi lensemble des outils, linstrument de mesure de Cummings et Bromiley (1996)
nous semble le mieux adapt pour rendre compte des relations entre la famille propritaire
et la direction. Selon ces auteurs, la confiance organisationnelle se dfinit
oprationnellement comme une croyance personnelle, mme partage par les membres
dun mme groupe. Dans ce cadre, ils ont propos un modle thorique supposant :
A. quun autre individu ou groupe est fidle la lettre et lesprit des
engagements pris envers la contrepartie;
B. quil est honnte dans les ngociations qui prcdent lengagement;
C. quil vite de tirer trop de profit aux dpens de la contrepartie, mme quand
cela serait possible.
Suite linexistence dchelles valides servant mesurer le niveau de confiance dans le
cadre des entreprises familiales, on se propose de suggrer aux rpondants familiaux de
classer leur degr daccord par rapport aux items issus du lOrganizational Trust Inventory
/ Reduced form (OTI/R), questionnaire driv du modle de Cummings et Bromiley
(1996), construit dans le but de mesurer la confiance organisationnelle en le transposant
dans le cadre de lentreprise familiale. Ceci est justifi par Vidotto et al. (2008), affirmant
que le questionnaire est en fait adquat lvaluation de la confiance en rfrence des
sujets dorganisation spcifiques: les collgues, les dirigeants, les fournisseurs, les
123
employs, les clients et lentreprise en gnral. Donc, on peut mme intgrer les
propritaires lments de lentreprise.
Six items forment en dfinitive notre chelle de confiance :
1. Les dirigeants ne tiennent pas les engagements pris envers les propritaires*.
*item invers
2.3.2.3. La succession
La succession est lune des variables dterminantes de la continuit dune entreprise et elle
reprsente avant tout un processus dynamique. La question principale qui sera analyse
pour tester les hypothses porte sur lexistence dun processus de succession qui est
engag. Il convient cet gard dexpliciter ce quon entend par succession en cours .
La dtermination prcise de la prsence ou non dun processus de succession est
relativement difficile notamment au regard des tudes qualitatives effectues sur la
question qui montrent que le processus de succession est relativement long (Sharma et al.,
2003) et peut mme durer 15 20 annes (Sharma et al., 2003). Il est de ce fait difficile
de prciser le temps exact au cours duquel lentreprise familiale commence ou achve le
processus de succession (Sharma et al., 2003, p 674). Afin de remdier cette ambigut,
Sharma et al., (2003) procdent la slection des entreprises familiales en cours de
succession en retenant arbitrairement une marge de cinq annes avant et aprs le dbut du
processus.
Plus prcisment, ces auteurs considrent une entreprise en cours de succession selon deux
modalits. Lorsque la succession est prvue dans les cinq annes suivantes, le processus de
succession est suppos tre dj entam. Lorsque la succession sest droule depuis cinq
annes, le processus est suppos continuer ou au moins, au regard de limportance de la
succession, les souvenirs sont supposs rester plus ou moins prcis chez les actionnaires
familiaux ce qui naltrerait pas leurs rponses sur le processus.
124
125
126
Voir lannexe.
127
Conclusion
Dans ce chapitre, nous avons expos un panorama de la littrature relative la composition
du conseil dadministration dans le souci dexpliciter les facteurs qui incitent les
entreprises familiales adopter soit un conseil familial, interne ou externe ; et donc
comprendre lefficacit de cet organe. Il importe de retenir que notre modle se distingue
des crits antrieurs tant donn quil traite de la composition du conseil dans un contexte
original couvrant les entreprises familiales en Tunisie, un pays sous dvelopp, et
dpassant par la suite le contexte des pays dvelopps. Par ailleurs, il offre la particularit
de tenir compte de plusieurs aspects, gnralement distinctement rencontrs dans les crits
antrieurs. Ce modle permet de tester diverses hypothses et portant dabord sur le cycle
de vie et la succession pour ce qui est des facteurs lis lorganisation. Il permet aussi de
tester limpact de la confiance et des institutions familiales dvelopps par la thorie du
capital social. Il permet enfin de tester limpact des aspects de la dimension familiale qui
nont pas fait lobjet de validation empirique antrieure, notamment le pouvoir,
lexprience et la culture. Ainsi, pour laborer et tester notre modle de recherche, nous
avons prsent la dmarche et les outils mthodologiques retenus. Lobjet du chapitre
suivant est de tester empiriquement les hypothses sur chantillon dentreprises familiales
tunisiennes.
128
CHAPITRE 4
Rsultats et interprtations
Introduction
Ce chapitre a pour objectif de valider empiriquement le modle thorique labor. Il
expose la dernire tape du processus de recherche consacre la prsentation et
linterprtation des rsultats de lenqute par questionnaires ralise auprs des entreprises
familiales tunisiennes.
La premire section est rserve la procdure danalyse des donnes obtenues. Elle se
dcline en trois tapes. Dans un premier temps, sont effectues des analyses prliminaires
incluant lanalyse des rponses, la description des rpondants, des caractristiques des
entreprises familiales et celles de leurs conseils dadministration. Ensuite, la construction
des chelles de mesure est contrle travers des analyses de fiabilit et de validit. Enfin,
le test statistique des hypothses du modle est men travers la rgression logistique
multinomiale.
La seconde section consiste exposer les rsultats issus de lanalyse statistique. La
discussion et linterprtation des principaux rsultats seront enfin dveloppes.
130
131
Ces erreurs se dclinent en des erreurs de couverture et en des erreurs de non rponse :
-
lerreur de non rponse provient du fait que certains individus dans lchantillon
slectionn ne rpondent pas lenqute pour des raisons diverses. Ce type derreur
cre un biais qui dpend du taux de rponse.
Tableau 9: Analyse des taux de rponse au questionnaire
Nombre de questionnaires distribus82
168
91
Rponses ngatives
Questionnaires incomplets
76
Taux de rponse
45%
Comme le montre le tableau ci-dessus, 168 entreprises ont t contactes et, en retour, 76
rponses exploitables ont t retenues. Cest un chantillon dfinitif de 76 entreprises que
portera lensemble des traitements statistiques.
Le taux de rponse savre relativement acceptable et satisfaisant au regard de la rticence
des entreprises familiales divulguer des informations qui concernent leurs familles
(Davis, 1983) et au regard des normes solides dans les entreprises familiales concernant le
respect de la vie prive des membres familiaux (Lee, 2006, p. 181).
De plus, afin de mener une analyse adquate des donnes, une taille minimale de
lchantillon est gnralement requise. Ainsi, les rponses totalisant 76 entreprises peuvent
savrer satisfaisantes. En outre, lutilisation de rgression logistique requiert en principe
un minimum de 10 fois plus dunits que le nombre de variables (Hosmer et Lemeshow,
81
Un chantillon prsente une erreur de couverture lorsque la population tudie ne correspond pas la
population de rfrence (telle que apparat dans la base de sondage).
82
Le nombre de questionnaires distribus correspond au nombre total des entreprises familiales tunisiennes
quon a pu identifi dans la phase de dmarche dinvestigation empirique.
83
Il sagit de questionnaires complts par un dirigeant non familial. La source dinformation ntait pas
donc crdible.
132
2000). Le nombre des variables se rattachant aux hypothses du modle test dans cette
recherche correspond donc la taille de lchantillon retenu.
lanciennet ;
la taille (effectif) ;
le cycle de vie ;
la transmission ;
1.1.2.1. Anciennet
Afin de reprsenter lanciennet des entreprises, il est possible dadopter une classification
par tranche dge avec des points de rupture de 20, 30, 40 et 50.
Aprs avoir dterminer lge des entreprises, il apparat que lchantillon est constitu de
deux groupes presque galitaires dentreprises familiales dont lanciennet est concentre
entre (20-30 ans) et entre (30-40ans).
133
Frquence
Pourcentage
10-20 ans
18
24
21-30 ans
24
32
31-40 ans
29
38
41-50 ans
Plus 50 ans
Total
76
100
En examinant ce tableau, on constate que seulement 2% des entreprises familiales ont une
anciennet suprieure 50 ans. Selon lapproche de Anderson et Reeb (2003)84, on peut
conclure que les entreprises familiales tunisiennes de lchantillon sont classes comme
des entreprises familiales jeunes .
Frquence
Pourcentage
Entre 50 et 70%
17
22,4
Entre 71 et 90%
19
25
91% et plus
40
53,6
Total
76
100
Les frquences du tableau indiquent limportance des entreprises (prs de 54%) dont le
contrle familial est affirm (dtention du capital> 90%). Le pourcentage de dtention du
capital le plus faible est de 50% et le plus lev est de 100%. De ce fait, le capitalisme
familial semble poser son importance dans les entreprises familiales tunisiennes. La
moyenne calcule du contrle familial des 76 entreprises analyses est dailleurs indicative
puisquelle remonte 87% du capital.
84
134
Effectif
Chiffre daffaires ()
Total bilan ()
Micro
19
<2 millions
<2 millions
Petite
10 49
<10 millions
<10 millions
Moyenne
49 249
<50 millions
<43 millions
Grande
> 250
>50 millions
>43 millions
Pourcentage
Micro entreprise
Petite entreprise
23
30,3
Moyenne entreprise
35
46
Grande entreprise
18
23,7
Total
76
100
Comme le montre le tableau des frquences, lchantillon est aussi bien compos de petites
entreprises que les moyennes entreprises familiales. Une partie prdominante de notre
chantillon (76%) est considre comme tant forme par des petites et moyennes
entreprises familiales.
1.1.2.4.
Les statistiques montrent que seulement prs de 12 % des entreprises familiales formant
notre chantillon (N=9) se dotent dun conseil de famille.
85
86
135
Frquence
Pourcentage
Runions informelles
31
40,7
Runions formelles
36
47,5
Conseil de famille
11,8
Ces observations montrent que les entreprises familiales tendent privilgier les runions
formelles, opter pour lutilisation de deux modes de runions informelles et formelles. Il
est noter que prs de 12% des entreprises disposent simultanment des 3 institutions, un
conseil de famille en complment des runions formelles et informelles.
Frquence
Pourcentage
Pas de transmission
62
81,6
En cours de transmission
14
18,4
Total
76
100
136
Ceci peut tre explique par les facteurs lorigine du processus de succession. Le facteur
principal retenu diffre selon les entreprises avec la mise en vidence du facteur li au
dcs du prdcesseur. Ce dernier expliquerait, au regard de lchantillon, le recours des
entreprises un dirigeant membre de la famille.
Tableau 16: Les facteurs dclenchant le processus de succession
Facteur principal
Pourcentage
Retraite du dirigeant
10
30
Dcs du dirigeant
55
Total
100
137
Pourcentage
Stade gnration 1
15
19,7
Stade gnration 2
54
71
Stade gnration 3
9,3
Total
76
100
Frquence
Pourcentage
3 taille5
50
65,8
5 <taille9
18
23,7
9 <taille12
10,5
Total
76
100
Avec
56
73,7
Sans
20
26,3
Total
76
100
Taille
138
Les frquences prsentes dans ce tableau montrent que prs de 66% des entreprises
familiales de notre chantillon optent pour un conseil dadministration de petite taille
(moins de 5 membres sigeant le conseil) contre prs de 11%, seulement, des entreprises
familiales dont le conseil dadministration est de grande taille.
Dans prs de 74% des entreprises optent pour une structure de dualit des fonctions de
directeur gnral et de prsident du conseil dadministration. Il est noter, que les
entreprises familiales dont le conseil dadministration opte pour la dissociation des
fonctions, dans tous les cas, le prsident du conseil dadministration est un membre de la
famille.
Au regard de ce bref aperu de lchantillon retenu, les principales caractristiques des
entreprises familiales peuvent tre rcapitules comme suit :
-
lchantillon est contrl majoritairement par des familles plus de 90% des actions.
Cette observation met en relief la dominance du contrle familial des entreprises
familiales ;
lchantillon est compos plus de 50% par des entreprises familiales de petite et
moyenne taille ;
lchantillon reprsent selon les trois stades de cycle de vie dune entreprise
familiale est caractris par une prdominance du second stade ;
lchantillon est constitu dun groupe dominant dentreprises dont le conseil est de
petite taille optant la structure de dualit des fonctions.
139
140
Avec :
k: nombre ditems ;
i : la variance de litem i (erreur alatoire) ;
i j : la covariance ente litem i et litem j.
A ce stade, on sinterroge au seuil acceptable de lalpha de Cronbach quon devra retenir
pour juger de la fiabilit des items. Evrard et al., (1993, p. 282) prcisent que pour une
tude exploratoire, lalpha est acceptable lorsquil se situe entre 0,6 et 0,8 pour une tude
confirmatoire, une valeur suprieure 0,8 est recommande.
Lanalyse factorielle (Analyse en Composantes Principales)
LACP consiste dterminer le nombre et la nature des facteurs sous jacents un certain
nombre de mesures. Les variables qui sont corrles entre elles mais indpendantes
dautres variables sont combines ensemble pour former des facteurs.
Cette mthode vise expliquer en quelques variables le maximum de variance possible. Le
nombre de composantes est gnralement dtermin laide du critre de kaiser qui est la
rgle de dcision la plus utilise (Evrard et al., 1993). Elle prconise de retenir les
composantes ayant une valeur propre suprieure 1 ; c'est--dire les composantes qui
restituent le plus de variance totale.
Une combinaison dune analyse factorielle (ACP) et des tests de fiabilit des chelles
(alpha de Cronbach) est ainsi mene afin de dterminer des items retenir dans la
construction des chelles de chacune des variables.
141
0,727
Mayer-Olkin
Test de sphricit de Bartlett Chi-deux
Approxim
163,711
Df
Sig.
15
,000
La mesure de prcision KMO est gale 0,727 et peut tre qualifie de satisfaisante car
elle se rapproche de 1. Le test de Bartlett donne une valeur de 163,711 avec une
signification permettant de rejeter lhypothse nulle selon laquelle la matrice de corrlation
calcule partir des donnes est une matrice unit.
Les rsultats de lanalyse factorielle obtenus avec lensemble des items sont satisfaisants.
Daprs la rgle de Kaiser, une seule composante est retenue expliquant 54% de la
variance totale. Les corrlations des items avec le facteur sont leves.
On saperoit que tous les items sorientent vers lexplication dun seul concept celui de la
confiance. En effet, la communalit de ces items est satisfaisante (suprieure 0,5).
Le calcul du coefficient alpha de Cronbach sera expos.
Tableau 20: Echelle de la confiance : Rsultats de lanalyse de la fiabilit
Alpha de Cronbach
Item
0,776
0,764
0,776
0,793
0,796
6. Coopration honnte
0,782
142
Les rsultats consigns de cette chelle refltent une cohrence interne leve. De plus,
lexamen de lalpha sans litem montre quil ne ncessite pas la suppression ditems en vue
dune amlioration de la fiabilit. Cette chelle est donc fiable.
0,663-0,683*
Alpha sans litem
0,628
0,649
0,566
Cette premire dimension de lchelle F-PEC comporte 3 items et se distingue par un alpha
de Cronbach de 0,683 qui peut tre considr comme satisfaisant.
Tableau 22 : Echelle de lExprience: Rsultats de lanalyse de la fiabilit
Alpha de Cronbach
Item
0, 891-0, 897*
Alpha sans litem
1. Gnration propritaire
0,990
0,759
0,759
La fiabilit attribue lchelle de lExprience est satisfaisante avec un alpha de 0,897 qui
ne sloigne pas de celui obtenu par Klein et al. (2005) et qui est 0,958. Dans cette chelle,
aucune amlioration ne peut tre envisage lexception dune suppression de litem 1 qui
87
Au regard de la taille de lchantillon et de la validit avre de ces chelles dans de trs nombreuses
tudes, il ne convient pas de procder une analyse factorielle permettant de valider ou remettre en cause ces
chelles. Cela ne constitue pas dailleurs lobjet de cette recherche.
143
pourra amliorer faiblement la fiabilit. On dcide donc de garder la totalit des items de
lchelle de lExprience.
Tableau 23: Echelle de la Culture: Rsultats de lanalyse de la fiabilit
Alpha de Cronbach
Item
0,885-0,888*
Alpha sans litem
0,878
0,873
0,876
0,877
0,867
0,875
0,878
0,868
0,870
0,876
0,867
0,901
A lissue des rsultats de la fiabilit, on constate quils sont satisfaisants avec un alpha de
Cronbach de 0,888 qui se rapproche de lalpha de Cronbach trouv par Klein et al (2005)
partir dune enqute mene sur 1280 dirigeants dentreprises qui correspondait 0,932. En
examinant de plus prs lalpha de Cronbach, on remarque quil est possible damliorer cet
alpha en liminant litem 12. Etant donn quil nexiste pas de justification thorique pour
enlever cet item, il convient de garder lchelle intacte.
144
Nbre ditems
Moyenne
Ecart type
Coefficient de
fiabilit
Confiance
26,03
2,998
0,822
Pouvoir
2,2204
5,3541
0,683
Exprience
5,37
1,295
0,897
Culture
12
50,33
5,464
0,888
Ayant ralis les analyses de fiabilit des chelles, il convient prsent dans la ligne de
Churchill et Peter (1984) de porter une attention particulire la validit.
145
Moyenne
Mdiane
Ecart type
Minimum
Maximum
Confiance
76
4,2989
4,00
0,46433
2,86
5,00
Culture
76
4,1941
4,08
0,45530
2,83
5,00
Pouvoir
76
74,03
78
17,867
42
100
Exprience
76
1,85088
2,00
0,419505
1,000
3,000
En cours de
Transmission
Conseil
transmission
Total
Familial
94,7%
5,3%
50%
Interne
86,2%
13,8%
38,2%
Externe
44,4%
55,6%
11,8%
81,6%
18,4%
100,0%
Total
Tableau 27: Tableau crois de la nature du conseil et des trois de cycle de vie
Les trois stades de cycle de vie
Stade
Stade
Stade
Gnration 1
gnration 2
gnration3
Total
18,4%
78,9%
2,6%
50,0%
27,6%
69,0%
3,4%
38,2%
Externe
0,0%
44,4%
55,6%
11,8%
Total
19,7%
71,1%
9,2%
100,0%
Familial
Interne
Conseil
Il ressort de ces deux tableaux que la moiti des entreprises de lchantillon se caractrisent
par un conseil de type familial, autrement dit des administrateurs faisant partie de la
famille, contre prs de 12% dentreprises seulement ayant un conseil externe. Par ailleurs
le pourcentage le plus important des conseils internes touche essentiellement les
entreprises qui ne sont pas en cours de transmission et dont le stade de cycle de vie
correspond celui de la deuxime gnration. A loppos, la plus grande proportion des
conseils externes touchent dune part, les entreprises familiales de troisime gnration et
dautre part, les entreprises familiales en cours de transmission.
147
Cette analyse descriptive avait pour objectif de donner un aperu de la rpartition des
variables explicatives de ltude par rapport la variable centrale du modle savoir la
composition du conseil dadministration. Cet aperu sommaire montre que la composition
du conseil dadministration, et par consquent son efficacit, nest pas homogne dans
toutes les entreprises familiales et quelle semble varier avec les variations dautres
facteurs comme celui de transmission. Cependant, il convient de rappeler que ces
diffrences observes ne portent que sur les rsultats globaux et bruts ainsi que sur des
moyennes descriptives. Ainsi, sera vrifie la significativit de ces observations et des
hypothses de la recherche en particulier.
148
Il est noter que la rgression logistique multinomiale consiste dsigner une catgorie de rfrence, la
dernire (Kme) par exemple pour fixer les ides, et exprimer chaque logit des (K-1) modalits par rapport
cette rfrence laide dune combinaison linaire des variables prdictives.
149
89
Tel que rapport dans la thse de Sonda Chtourou Marrakachi (2000, p 93).
150
Mthodes
Tests statistiques
Bivaries
H1, H2 et H6
Analyse dassociation
Chi 2 dassociation
H3, H 4, H5, H7
Fisher- Snedecor
Multivaries
H1, H2, H3, H4, H5, H6 et H7.
151
Df
Sig
35,468
0,00
Chi 2 de Pearson
= 0,05
A la lecture de ce rsultat, on peut rejeter lhypothse nulle selon laquelle la composition
du conseil dadministration et le cycle de vie sont indpendants (Chi 2= 35,47> 9,4990). On
peut remarquer que le cycle de vie peut avoir une influence sur la composition du conseil
dadministration.
Test de lHypothse 2
Cette hypothse est formule comme suit :
H 2 : La transmission de lentreprise familiale influence la probabilit dadopter un
conseil externe.
Tableau 30: Association de Chi 2 entre la composition du conseil dadministration et les entreprises en
cours de transmission
Valeur
Chi 2 de Pearson
14,886
df
Sig.
2
0,001
= 0,05
Les rsultats du test non paramtrique montrent que la variable transmission a une
incidence significative sur la composition du conseil dadministration.
152
df1
df2
Sig.
Pouvoir
2,154
73
0,123
Exprience
0,906
73
0,409
Culture
1,984
73
0,145
Culture
Exprience
Moyenne
74,03
4,1941
1,85088
Ecart type
17,867
0,45530
,419505
0,126
0,126
0,336
Positive
0,126
0,109
0,269
Ngative
-0,119
-0,126
-0,336
Kolmogorov-Smirnov Z
1,100
1,102
2,931
0,178
0,176
0,110
Paramtres normaux
Le test de lhomognit des variances savre significatif tant > 0.05. Le test de
kolmogorov-Smirnov montre que la distribution du pouvoir de lexprience et de la culture
est normale et lanalyse pourra tre donc suivie.
153
Tableau 32: Rsultats de lanalyse Anova un facteur entre la composition du conseil dadministration
et les variables lies lchelle de F-PEC
Somme des
Culture
Pouvoir
Exprience
Moyenne des
carrs
df
carrs
Sig.
0,057
0,029
0,135
0,874
15,490
73
0,212
16625,547
8312,774
82,941
0,000
7316,400
73
100,225
0,409
0,204
1,166
0,317
12,790
73
0,175
Les rsultats de lanalyse Anova font apparatre que seulement le pouvoir de la famille a
une influence significative sur la composition du conseil dadministration. Pour les
variables culture et Exprience, le test de Fisher est significatif, respectivement, au seuil de
p= 0,874 et p=0,317. Ce que signifie quil y un grand risque de rejeter H0 selon laquelle il
ny a pas de diffrence entre les modalits.
Chi 2 de Pearson
valeur
Df
Sig
2,194
0,700
Les rsultats du test non paramtrique montrent que la variable varit des institutions
familiales na pas dinfluence sur la composition du conseil dadministration.
154
Test de lhypothse 7
Lnonc de lhypothse 7 est comme suit :
H 7 : Le niveau de confiance entre les membres de la famille et la direction influence la
probabilit dadopter un conseil externe.
Tableau 34: Rsultats de lanalyse de variance un facteur de la confiance et la composition du conseil
dadministration
Test dhomognit de variance
Statistique de Levene
df1
Df2
Sig.
0,100
73
0,905
Moyenne
4,2989
Ecart type
0,46433
Absolu
0,102
Positive
0,079
Ngative
-0,102
Kolmogorov-Smirnov Z
0,889
0,408
Analyse Anova
Confiance
Somme des
Moyenne des
carrs
Df
carrs
Sig.
Inter- groupes
1,290
0,645
3,165
0,048
Intra- groupes
14,880
73
0,204
Les rsultats montrent quil y a une diffrence significative dans le degr de confiance des
trois groupes. En dautres termes, le degr de confiance a un impact sur la composition du
conseil dadministration.
155
91
92
156
Variable dpendante
ln (Pfam/Pext )
ln (Pint/Pext )
1,60794
0,145
93
Stade de Gnration 1
95
Stade de Gnration 2
Transmission (0)
Pouvoir
Culture
Exprience
Confiance
(4.706) ***
(0,059)**
0,807
1,477
(0,916)*
(2,279)*
3,445
3,206
(4,331)***
(4,607)**
0,306
0,028
(1,902)***
(0,354)
1,001
1,052
(0,334)
(0,042)*
-3,064
-1,451
(2,385)
(1,012)
0,206
1,732
(0,051)*
(3,292)*
1,433
0,046
(1,068)
(0,001)
0,659
0,261
(0,262)
(0,031)
-0,834
-2,582
(0,418)**
(3,716)*
-0,591
-0,194
(2,200)
(0,215)
8,667
1,833**
Institutions familiales
Institutions familiales (1)
AGE
TAILLE
Constante
Chi2
84,718***
0,672
R2 Nagelkerke
0,786
93
157
Lanalyse de la rgression indique une valeur de 84,718 du test de Chi2 pour lajustement
du modle. Cette statistique est significative au seuil de 1% permettant de rejeter
lhypothse nulle selon laquelle tous les coefficients de sont nuls. Le R2 Nagelkerke
indique que 78,6% de la dcision de la composition du conseil dadministration est
expliques par lensemble des variables explicatives introduites dans le modle.
Les rsultats de lestimation logistique montrent que le cycle de vie de lentreprise
familiale exerce un effet significatif sur la composition du conseil dadministration. Dune
part, les rgressions 1 et 2 montrent que la probabilit dadoption dun conseil externe
relatif une entreprise familiale appartenant au stade de gnration 1 (comparativement au
stade de gnration3) est significativement faible. Dautre part, il existe une association
positive et significative au seuil de 0,1 entre le stade de gnration 2 (en comparant au
stade de gnration 3) et la probabilit dadoption dun conseil non externe.
Ces mmes rsultats concernant la variable transmission affichent une forte
significativit positive dans les deux rgressions, indiquant ainsi que les entreprises
familiales en cours de transmission ont une forte probabilit dadopter un conseil externe.
En ce qui concerne le pouvoir de la famille, ce dernier prsente un coefficient de signe
positif et statistiquement significatif (au seuil de 1%). en effet, une forte association est
signaler entre le pouvoir de la famille et la composition du conseil dadministration.
Le tableau de lanalyse logistique indique une association positive et statistiquement
significative au seuil de 10% entre la culture de lentreprise familiale et la composition du
conseil dadministration. Par ailleurs ce mme rsultat est trouv pour linfluence de la
confiance sur la composition du conseil dadministration.
Lexamen des coefficients de rgression fait ressortir que ni lexprience de la famille ni
les institutions familiales exercent une influence sur la composition du conseil
dadministration dans les entreprises familiales.
Concernant les variables de contrle, les rsultats de lestimation logistique montrent que
seulement lage de lentreprise permet de discriminer significativement les entreprises
familiales tunisiennes en fonction de la composition du conseil dadministration.
158
Rsultat
H1
Vrifie
H2
Vrifie
H3
Vrifie
H4
Non vrifie
H5
Vrifie
H6
Non vrifie
H7
Vrifie
liens familiaux de faon de plus en plus croissante lors du passage du stade du contrle du
fondateur celui du partenariat fraternel et de ce dernier celui du consortium de cousins.
Ce qui entrane un changement dans la structure de gouvernance et par consquent,
lefficacit du conseil dadministration.
Toutefois, les analyses effectues sur les entreprises familiales tunisiennes permettent de
soulever une observation intressante. On a remarqu un besoin faible dadoption de
conseil externe lors du passage au partenariat fraternel o les problmes dagence sont
accentus. En effet, la diffrence dans ce besoin semble moins marque entre le premier et
le second stade. Mais elle semble importante lors du passage de la deuxime la troisime
gnration.
Ce constat conduit approfondir la littrature rcente sur les entreprises familiales
soulignant limportance de prise en compte du concept de lombre du fondateur de
lentreprise familiale (Davis, 1968)96. La prise en compte de lombre du fondateur permet
davancer une explication. En effet, le passage de lentreprise la deuxime gnration
nest pas quivalent au dpart formel du fondateur. Ce dernier demeure souvent actif dans
lentreprise. De ce fait, son influence est toujours prgnante. Elle permet dattnuer la
possibilit de prsence de conflits grce son autorit de fondateur. Cette rflexion amne
voquer les termes dun dirigeant appartenant la deuxime gnration dune entreprise
de notre chantillon : Mme lorsque le fondateur a disparu, les valeurs quil a enseignes
sont restes marques dans lesprit .
Ainsi, il est rappeler que notre chantillon dentreprises familiales tunisiennes est
caractris par la prdominance dun groupe dentreprises appartenant la seconde
gnration. Donc, on peut dduire que linfluence du fondateur sur le choix des membres
du conseil persiste encore dans la deuxime gnration. Les entreprises familiales de la
premire gnration nont pas besoin dun conseil externe, il sagit dun conseil familial ou
interne. Lefficacit du conseil dadministration dans le rle de contrle est rduite mme
avec le passage au deuxime stade. Dans ce sens, le conseil dadministration semble plutt
formel. Les entreprises familiales tunisiennes des deux premires gnrations mettent en
place cet organe pour des raisons lgales, il sagit dune chambre denregistrement au
service du dirigeant fondateur.
96
160
161
famille propritaire mettent en valeur leur indpendance et ne veulent pas partager leurs
pouvoirs avec les externes. Ce qui explique la prdominance des administrateurs familiaux
dans les conseils dadministration des entreprises familiales tunisiennes de notre
chantillon. Dans ce cadre, on sattend que le conseil dadministration ne performe pas son
rle de contrle dans le contexte tunisien. Ce rle est paralys suite la forte prsence de la
famille dans lactionnariat, la gestion et la gouvernance. Cependant, mme si le conseil
n'accomplit pas ce rle, il peut conserver une utilit en dehors de la rsolution des conflits.
Il peut, en effet, constituer un organe d'aide la dcision comme source de conseils.
A la base de ces observations, une analyse de la relation entre le pouvoir de la famille et
lefficacit du conseil dadministration sous deux dimensions, inspire de celle de
Charreaux et
relations de pouvoir qui rgissent les rapports entre actionnaires familiaux et lentreprise.
Ces relations peuvent sanalyser partir de ltude du degr de linfluence de la famille sur
la gestion et la gouvernance de lentreprise. Si certains conseils apparaissent domins par
la famille propritaire, il nen est pas de mme dans dautres cas o le conseil joue un rle
dterminant et o le pouvoir appartient aux administrateurs non familiaux. Ainsi, dans ce
cadre il faut prciser que le pouvoir de la famille saffaiblit partir de la troisime
gnration et plus.
La seconde dimension dpend de lactivit du conseil. Comme l'ont mis en vidence
Charreaux et Pitol-Belin (1989), les rles des conseils dadministration sont multiples,
allant du simple enregistrement des dcisions des dirigeants llaboration de la stratgie
de la socit. On peut ainsi opposer les conseils dadministration dont le rle est purement
formel et qui constituent des chambres d'enregistrement, aux conseils vritablement actifs
qui jouent un rle dterminant (Charreaux et Pitol-Belin, 1989).
Lidentification de ces deux dimensions conduit proposer une typologie qui recoupe celle
propose par Pearce et Zahra (1991), o quatre grands types de conseil dadministration
sont identifis: (1) les conseils proactifs o le rapport de force est en faveur des
administrateurs et qui dterminent les orientations stratgiques, (2) les conseils participatifs
o les dirigeants dominent mais qui gardent un rle dterminant dans l'laboration de la
stratgie, (3) les conseils gardiens o les dirigeants sont domins et dont le rle reste limit
au contrle et (4) les conseils formels, peu actifs et caractriss par une domination des
dirigeants.
162
Une typologie des conseils dadministration est propose avec un positionnement des
entreprises familiales selon leur cycle de vie.
Fort
Participatif
Formel
Fondateur &
Partenariat Fraternel
Faible
Pouvoir de la
famille
Consortium des
cousins
Gardien
Faible
Proactif
Pouvoir du conseil
Fort
Selon ce schma, le conseil dadministration peut tre de type formel ou participatif dans
les entreprises familiales appartenant au stade du Fondateur et au stade de Partenariat
Fraternel. Au niveau de ces deux stades de gnration, le pouvoir de la famille demeure
fort. Par consquent, la famille domine le conseil. Cette dominance est parfaite lorsque la
famille occupe tous les siges des administrateurs. Dans ce cas, le conseil caractris par
un pouvoir faible est de type formel. Avec lintgration des administrateurs internes, le
pouvoir du conseil sera limit sa participation dans llaboration de stratgie. Il sagit
dun conseil de type participatif.
Pour les entreprises familiales appartenant au stade de Consortium des Cousins, on trouve
soit un conseil de type gardien ou soit de type proactif. En effet, ce stade de cycle de vie,
le maintien dune unit familiale cohsive devient de plus en plus difficile, ce qui affaiblit
le pouvoir de la famille. Dans ce
163
Conclusion
Lobjectif du modle propos tait de mettre en vidence les principaux facteurs
susceptibles dinfluencer lefficacit du conseil dadministration dans lentreprise
familiale. En ce sens, le modle mettait en relation la composition du conseil
dadministration
avec
trois
dterminants
principaux.
La
conceptualisation
et
165
166
CONCLUSION GENERALE
Conclusion gnrale
Cette recherche sest donne pour ambition dtudier les dterminants de lefficacit du
conseil dadministration dans les entreprises familiales tunisiennes. Les entreprises
tunisiennes, plus prcisment les socits anonymes, sont dans lobligation de se doter
dun conseil dadministration, et ce en vertu de larticle 189 du Code des Socits
Commerciales. Nous avons pu remarqu que la lgislation nest pas exigeante quant la
slection de la nature des administrateurs, ce qui laisse aux entreprises une certaine marge
de manuvre afin de choisir la composition de leur conseil dadministration. Par ailleurs,
les recommandations du code de bonne gouvernance en Tunisie de 2008, incitent les
entreprises familiales faire appel aux administrateurs externes (indpendants) pour plus
defficacit.
Il est vrai que la performance du conseil dadministration nest visiblement pas une
implication dune obligation ou dune recommandation. La littrature en gouvernance pose
effectivement cette performance comme dpendante de plusieurs facteurs y compris ceux
relatifs la nature de lorganisation. La spcificit de lentreprise familiale a suscit en
nous lenvie de mieux connatre la gouvernance de ce type dentreprise. Sa particularit
nous pousse penser que son conseil dadministration prsente galement une
performance particulire.
Nous intgrons dans cette recherche tous les aspects relatifs aux caractristiques de
lentreprise familiale. En effet, nous visons associer lefficacit du conseil dadministration
aux spcificits de lentreprise familiale.
Pour tudier lefficacit de cet organe, nous avons jug intressant de faire recours la
thorie de lagence, la perspective dominante de la gouvernance contractuelle. Le cadre
thorique de la thorie de lagence a t largement mobilis. Il dcrit et analyse les
mcanismes de la gouvernance d'entreprise dans les entreprises familiales, en gnral en
prenant appui sur les grandes entreprises. Dans ce cadre, il ressort, que l'efficacit du
conseil d'administration, dtermine essentiellement par la prsence dadministrateurs
externes (indpendants) comme moyen de contrle, ne peut tre pertinent dans les
entreprises familiales. En effet, lapplication des propositions normatives de la thorie de
lagence savre insuffisante. Ceci peut tre expliqu par la non-prise en compte explicite
ni du caractre dynamique et social des relations familiales ni de la dimension familiale.
Pour combler ces insuffisances, un largissement du cadre danalyse vers une approche
sociale de la gouvernance savre utile. En effet, sur la base des apports de la thorie de
167
Conclusion gnrale
lintendance et du capital social, nous avons prsent une autre approche de lefficacit du
conseil.
Afin de contourner la dispersion et les lacunes de ltat de lart sur lefficacit du conseil
dadministration dans les entreprises familiales, on a propos une classification thmatique
des facteurs explicatifs de lefficacit du conseil dadministration enrichie par le
croisement des apports de la thorie de lagence, la thorie de lintendance et du capital
social. Il en est ressorti limportance de trois grandes catgories de variables spcifiques
lentreprise familiale: les variables lies lorganisation, les variables lies la famille et
les variables lies au capital social de lentreprise familiale. Nous avons choisi, pour
tudier la performance du conseil dtermine par sa composition, de classer le conseil
dadministration en trois catgories : familial, interne et externe.
Un questionnaire, englobant les mesures de ces variables, a t adress aux dirigeants
familiaux des entreprises familiales tunisiennes. Par le biais de la rgression logistique
multinomiale, nos rsultats indiquent que lefficacit du conseil est fortement influence
par les caractristiques organisationnelles de lentreprise savoir son cycle de vie et son
processus de succession. Ainsi, les entreprises familiales appartenant au premier et au
deuxime stade de gnration, ont recours des conseils familiaux ou internes. Ceci
malgr que le passage de la premire la deuxime gnration est accompagn
gnralement par la multiplication des problmes dagence. Nous avons constat que le
conseil dadministration dans les entreprises familiales tunisiennes analyses ne performe
pas son rle de contrle tel propos par la thorie de lagence dans ces deux stades de cycle
de vie. Ce qui laisse penser que la proprit et le droit d'user de sa proprit est un
lment majeur de ces PME familiales du simple point de vue patrimonial. En fait, dans
ces entreprises familiales, la proprit de familles et le passage de la premire la
deuxime gnration se traduit par des sorties et des entres dans le capital des membres de
la famille dont l'essentiel de la valeur est "hors march". Par consquent, le conseil
dadministration se compose soit des administrateurs familiaux soit des administrateurs
internes nomms par la famille. Lobjectif de ces administrateurs est de prserver la
prennit de lentreprise familiale par la valorisation de critres non pcuniaires et la mise
en place de stratgies de long terme. Comme le soulignent Aronoff et Ward (1995), tant
que les actionnaires familiaux reoivent de la communication, de lducation et le sens des
intrts et des valeurs partags au travers du conseil, ils nexigent pas de performance
financire importante.
169
Conclusion gnrale
170
Conclusion gnrale
Ces limites englobent les caractristiques organisationnelles des entreprises ainsi que celles
des rpondants et de leurs perceptions.
Les entreprises familiales autres que celles appartenant la rgion de Sfax et du Grand
Tunis nont pas t retenues lors de la distribution du questionnaire.
La slection des entreprises familiales industrielles constitue une limite supplmentaire. Ce
choix sest avr avantageux car il a permis un accs plus large aux donnes. Toutefois, un
examen des entreprises familiales oprant dautres secteurs dactivit promet tre
enrichissant une tude englobante de la gouvernance dans ce type dorganisation. En
outre, malgr les prcautions prises dans le choix de linstrument de mesure de certaines
variable comme la confiance et la culture, la possibilit de prsence de biais dans les
donnes nest pas totalement exclue pour des raisons de dsirabilit sociale (Chrisman
et al., 2004, p.343). Certains membres de la famille auraient ainsi rpondu de faon plus
favorable que leur situation actuelle par souci dimage sociale. Des recherches futures
devraient intgrer ces facteurs pour approfondir les rsultats.
La prise en compte des perspectives dautres membres de la famille permettrait galement
daugmenter la validit des rsultats obtenus. Le fait quun seul membre de la famille soit
interrog pour rpondre au questionnaire donne une image probablement incomplte du
processus de gouvernance de lentreprise familiale notamment au regard de certaines
tudes qui ont soulign une diffrence entre les perceptions des diffrents membres de la
famille. Seulement les actionnaires familiaux actifs ont t interrogs or les points de vue
171
Conclusion gnrale
Thoriquement cette recherche sest inscrite sous lgide du rfrentiel de lagence. Cette
thorie nest pas exempte de limites, plusieurs auteurs recommandent de lutiliser en
complment dautres thories (Eisenhardt, 1989 ; Corbetta et Salvato, 2004) comme les
thories du capital social et de lintendance qui ont t mobilises.
172
Conclusion gnrale
173
Conclusion gnrale
dirigeants de lentreprise familiale. Ainsi, la thse prsente doit tre conue comme
incitation au dveloppement du champ de recherche de lentreprise familiale sous langle
de la gouvernance dont les rpercussions semblent loin dtre ngligeables.
Lorientation quon veut donner la recherche va dans le sens dune attention particulire
aux incidences de la proprit familiale, traite implicitement dans cette thse, sur le
gouvernement de lentreprise familiale.
Llargissement de lanalyse de linfluence de la proprit familiale pourra tre saisie
travers lanalyse de la typologie de structures familiales de Todd (1990)97. Cette typologie
des structures familiales98 montre que certaines familles sont rgies par une autorit
parentale forte quand dautres sont plus libertaires et laissent une plus grande autonomie
aux enfants. De mme certaines familles se veulent galitaires dans leur rapport la
proprit quand dautres sont caractrises par un rapport ingalitaire au patrimoine.
partir de cette typologie, il nous semble possible dtablir des relations entre la nature et la
forme des institutions de gouvernement dentreprise observables dans les entreprises
familiales et le type de structure familiale qui caractrise les familles la tte de ces
organisations. Dans ce sens, une approche qualitative pour lanalyse de la proprit
familiale peut tre mobilise en se centrant sur la famille.
97
174
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187
ANNEXES
Annexes
Annexes
Mr Sami Hachicha
Prsident Directeur Gnral
Socit INOPLAST
Objet : recherche doctorale portant sur la gouvernance de lentreprise familiale
Monsieur Le Directeur Gnral,
Dans le cadre de ma thse de doctorat sous la co-direction du Professeur Wafa Khlif (ISCAE,
Universit de Manouba) et du Professeur Yvon Pesqueux (CNAM, Paris), jtudie les
caractristiques du conseil dadministration et je vise dmontrer leur apport effectif au sein des
entreprises familiales.
Actuellement, les entreprises familiales revtent un rle primordial dans lconomie
tunisienne et peuvent tre la rponse aux grands bouleversements financiers actuels. Votre
entreprise nous intresse et votre collaboration nous est trs prcieuse dans le cadre de ce travail
scientifique.
Je me permets de vous soumettre ce questionnaire qui nous permettra dapporter un clairage
certain sur le sens de nos hypothses. Sans votre appui, notre dmonstration ne serait que
spculation intellectuelle. Le questionnaire comporte 7 pages et ne vous prendra que 20 minutes de
votre temps.
Il va sans dire que les rponses apportes seront exclusivement utilises dans le cadre de
cette thse de doctorat. Je vous garantis lanonymat et la confidentialit des informations qui me
seront communiques.
Convaincue de votre soutien la recherche scientifique, je reste votre disposition pour tout
complment dinformation. Si vous le souhaitez, je peux vous faire parvenir les rsultats de cette
recherche.
Dans lattente, veuillez croire, Monsieur le Directeur Gnral, en lexpression de ma trs
haute considration.
Wiem Elmanaa Madani
190
Annexes
Je vous remercie, par avance, de tenir compte des prcisions suivantes pour une meilleure qualit des rsultats
issus de vos rponses :
Dans la plupart des cas, il vous suffit de cocher les cases correspondantes. Afin que ce questionnaire soit
statistiquement exploitable, toutes les questions devraient contenir des rponses.
Afin dviter toute quivoque de notre part, je vous prie de bien noter que pour cette recherche :
Les actionnaires familiaux sont les actionnaires qui sont membres dune famille lie par des liens de
filiation, dalliance (les parents, les frres/surs, le couple, les enfants, les oncles)
Les membres de la famille actifs sont les personnes qui sont impliqus dans lentreprise en tant que
salaris, dirigeants ou membres dun organe de contrle (conseil dadministration ou autre)
Les administrateurs affilis sont les administrateurs ayant des relations daffaires avec lentreprise ou ses
dirigeants sans pour autant tre employs de lentreprise (banquiers, fournisseurs, anciens employs de la
socit, anciens dirigeants la retraite).
non
SI OUI
A. Est ce que le transfert de proprit est ralis ?
Oui
Si oui,
non
membre de la famille
oui
non
membre de la famille
Q2. Votre entreprise a-t-elle fait lobjet dune transmission entre gnrations ?
Oui
non
SI OUI
. successions
..
..
Q3.
3.1 Quelle est la gnration propritaire ?...............gnrations
3.2 Quelle est la gnration implique dans la gestion de lentreprise ?.........gnrations
3.3 Quelle est la gnration sigeant dans le conseil dadministration ?........gnrations
191
Annexes
Pas daccord
Pas daccord
Lgrement
Daccord
Absolument
daccord
Daccord
Les propritaires ngocient les attentes et les objectifs communs avec lquipe dirigeante.
Les propritaires essaient davoir une position dominante par rapport lquipe dirigeante.
Les membres de la famille sont daccord sur les objectifs, les politiques de lentreprise.
Les membres de la famille soutiennent lentreprise familiale lors des discussions avec les amis, les
employs.
Les membres de la famille sont fiers du fait quils font partie de lentreprise familiale.
La participation des membres de la famille dans lentreprise familiale influence leur vie personnelle.
Les membres de la famille fournissent beaucoup defforts pour garder la prosprit de lentreprise familiale.
Les membres de la famille gagnent plus de leur implication dans lentreprise familiale.
192
Annexes
% du
Capital
membres
100 %
1. Actionnaires familiaux
membres
membres
Actionnaires
Q2. Quel est le nombre des membres de la famille actifs dans lentreprise : ..personnes
Q3. Quel est le nombre des membres de lquipe dirigeante (PDG, DG, DAF, Directeur Technique) :
Dirigeants
1. Dirigeants familiaux
membres
membres
4.1 La famille se rassemble-t-elle, parfois, informellement pour discuter des questions lies la famille et lentreprise ?
Oui
Non
4.2 La famille organise-t-elle, parfois, des runions familiales formelles et planifies, au cours desquelles les questions
lies la famille et lentreprise sont discutes ?
Oui
Non
4.3 La famille a-t-elle un conseil de famille ou similaire ? (Le rle du conseil de famille est de reprsenter tous les
membres de la famille, mme ceux qui ne sont pas impliqus, de grer les questions familiales et de donner loccasion
la famille dvoquer les orientations long terme de lentreprise).
Oui
Non
Oui
Non
Oui
Non
193
Annexes
Administrateurs
Administrateurs familiaux
. Personnes
. Personnes
Administrateurs
1. Membres de la famille
. Personnes
.......... ..personnes
3. Affilis
. Personnes
. personnes
5.5. Pouvez-vous prciser dans quelle mesure tes-vous daccord avec les affirmations suivantes ?
Absolument
Pas daccord
Lgrement
pas daccord
1
Daccord
Absolument
daccord
daccord
2
Les administrateurs conseillent le dirigeant ainsi que ses proches collaborateurs lors de la rsolution de
problmes de management.
Le
conseil
de direction.
dadministration
dfinit
la
politique
de
rmunration
de
lquipe
dadministration
nomme
ou
rvoque
certains
membres
de
lquipe
194
Annexes
Evolution de la
performance durant les
3 dernires annes
Bnfice net
Chiffre daffaire
Non
Si vous ntes pas le PDG, veuillez indiquer votre affiliation ou degr de parent par rapport au dirigeant familial :
195
Annexes
ANNEXE 2
ANALYSES FACTORIELLES ET ESTIMATIONS DE LA FIABILITE DES
ECHELLES
Echelle de confiance
KMO and Bartlett's Test
Kaiser-Meyer-Olkin Measure of Sampling Adequacy.
Bartlett's Test of Sphericity
,727
Approx. Chi-Square
163,711
Df
15
Sig.
,000
Communalities
Initial
Ne pas tenir les engagements
pris envers les propritaires
Tenir la parole donne aux
propritaires
Ne pas tromper les propritaires
Profiter des problmes de la
famille
Les dirigeants dignes de
confiance
Coopration hnnette
Extraction
1,000
,515
1,000
,670
1,000
,592
1,000
,583
1,000
,524
1,000
,502
196
Annexes
Compon
ent
Total
% of Variance
3,186
53,105
53,105
,891
14,849
67,953
,737
12,279
80,232
,546
9,092
89,324
,429
7,155
96,479
,211
3,521
100,000
Total
3,186
% of Variance
53,105
Cumulative %
53,105
,718
,818
,695
,651
,708
197
Annexes
Cronbach's Alpha
Based on
Standardized
Cronbach's Alpha
,811
Items
N of Items
,822
Item-Total Statistics
Scale Mean if
Scale Variance if
Corrected Item-
Squared Multiple
Item Deleted
Item Deleted
Total Correlation
Correlation
21,70
6,321
,594
,776
21,74
6,623
,672
,764
21,59
6,751
,606
,776
21,72
5,643
,567
,793
21,64
6,925
,500
,796
Coopration honnte
21,74
6,596
,564
,782
Scale Statistics
Mean
26,03
Variance
8,986
Std. Deviation
2,998
N of Items
6
198
Annexes
Standardized Items
N of Items
,663
,683
Item-Total Statistics
Scale Mean if Item
Scale Variance if
Corrected Item-
Squared Multiple
Deleted
Item Deleted
Total Correlation
Correlation
1,3550
,197 ,464
,628
1,6161
,135 ,430
,649
1,4697
,115 ,606
,566
Scale Statistics
Mean
2,2204
Variance
Std. Deviation
2,867
N of Items
5,3541
Standardized Items
N of Items
,885
,888
12
199
Annexes
Item-Total Statistics
if Item Deleted
Corrected Item-
Squared Multiple
Total Correlation
Correlation
46,30
24,187
,579
,878
46,08
24,954
,635
,873
46,04
25,772
,577
,876
46,25
25,763
,557
,877
46,03
24,053
,734
,867
46,09
25,738
,607
,875
46,17
26,144
,557
,878
46,00
25,040
,745
,868
45,95
25,464
,713
,870
46,29
24,635
,585
,876
46,09
23,818
,731
,867
46,33
28,570
,115
,901
Scale Statistics
Mean
50,33
Variance
29,850
Std. Deviation
5,464
N of Items
12
200
Annexes
Standardized Items
N of Items
,891
,897
Item-Total Statistics
Scale Variance if
Corrected Item-
Squared Multiple
Deleted
Item Deleted
Total Correlation
Correlation
Gnration propritaire
3,42
,834
,616
,990
3,66
,761
,886
,759
3,66
,761
,886
,759
Scale Statistics
Mean
5,37
Variance
1,676
Std. Deviation
1,295
N of Items
3
201
Annexes
ANNEXE 3
ANALYSE DE LA MULTICOLINEARITE ENTRE LES VARIABLES
INDEPENDANTES
Correlations
institutions
Transmission Gnration confiance Culture Pouvoir familiales Exprience
Spearman's
rho
Transmission Correlation
Coefficient
1,000
,112
,114
-,005
-,229*
-,024
,141
,336
,325
,968
,047
,839
,225
76
76
76
76
76
76
76
Correlation
Coefficient
,112
1,000
-,204
-,056
,192
,121
,631**
Sig. (2tailed)
,336
,077
,632
,097
,297
,000
76
76
76
76
76
76
76
Correlation
Coefficient
,114
-,204
1,000
,242*
,095
,102
-,180
Sig. (2tailed)
,325
,077
,035
,416
,379
,120
76
76
76
76
76
76
76
Correlation
Coefficient
-,005
-,056
,242*
1,000
,049
,183
,083
Sig. (2tailed)
,968
,632
,035
,673
,113
,477
76
76
76
76
76
76
76
-,229*
,192
,095
,049
1,000
,355**
,202
,047
,097
,416
,673
,002
,079
76
76
76
76
76
76
76
Correlation
Coefficient
-,024
,121
,102
,183
,355**
1,000
,197
Sig. (2tailed)
,839
,297
,379
,113
,002
,088
76
76
76
76
76
76
76
Correlation
Coefficient
,141
,631**
-,180
,083
,202
,197
1,000
Sig. (2tailed)
,225
,000
,120
,477
,079
,088
76
76
76
76
76
76
76
Sig. (2tailed)
N
Gnration
N
confiance
N
Culture
N
Pouvoir
Correlation
Coefficient
Sig. (2tailed)
N
Institutions
familiales
N
Exprience
202
Annexes
Correlations
institutions
Transmission Gnration confiance Culture Pouvoir familiales Exprience
Spearman's
rho
Transmission Correlation
Coefficient
1,000
,112
,114
-,005
-,229*
-,024
,141
,336
,325
,968
,047
,839
,225
76
76
76
76
76
76
76
Correlation
Coefficient
,112
1,000
-,204
-,056
,192
,121
,631**
Sig. (2tailed)
,336
,077
,632
,097
,297
,000
76
76
76
76
76
76
76
Correlation
Coefficient
,114
-,204
1,000
,242*
,095
,102
-,180
Sig. (2tailed)
,325
,077
,035
,416
,379
,120
76
76
76
76
76
76
76
Correlation
Coefficient
-,005
-,056
,242*
1,000
,049
,183
,083
Sig. (2tailed)
,968
,632
,035
,673
,113
,477
76
76
76
76
76
76
76
-,229*
,192
,095
,049
1,000
,355**
,202
,047
,097
,416
,673
,002
,079
76
76
76
76
76
76
76
Correlation
Coefficient
-,024
,121
,102
,183
,355**
1,000
,197
Sig. (2tailed)
,839
,297
,379
,113
,002
,088
76
76
76
76
76
76
76
Correlation
Coefficient
,141
,631**
-,180
,083
,202
,197
1,000
Sig. (2tailed)
,225
,000
,120
,477
,079
,088
76
76
76
76
76
76
76
Sig. (2tailed)
N
Gnration
N
confiance
N
Culture
N
Pouvoir
Correlation
Coefficient
Sig. (2tailed)
N
Institutions
familiales
N
Exprience
203
Annexes
ANNEXE 4
REGRESSION LOGISTIQUE MULTINOMIALE
Case Processing Summary
Marginal
Percentage
N
COMPCA
38
50,0%
29
38,2%
11,8%
18
23,7%
49
64,5%
11,8%
62
81,6%
14
18,4%
16
21,1%
57
75,0%
3,9%
Valid
76
100,0%
Missing
44
institutions familiales
Transmission
Gnration
Total
120
Subpopulation
76a
a.
204
Annexes
N
COMPCA
38
50,0%
29
38,2%
11,8%
18
23,7%
49
64,5%
11,8%
62
81,6%
14
18,4%
16
21,1%
57
75,0%
3,9%
Valid
76
100,0%
Missing
44
institutions familiales
Transmission
Gnration
Total
120
-2 Log
Model
Intercept Only
Final
Likelihood
Chi-Square
Df
Sig.
146,962
62,243
84,718
10 ,000
205
Annexes
N
COMPCA
38
50,0%
29
38,2%
11,8%
18
23,7%
49
64,5%
11,8%
62
81,6%
14
18,4%
16
21,1%
57
75,0%
3,9%
Valid
76
100,0%
Missing
44
institutions familiales
Transmission
Gnration
Total
120
Pseudo R-Square
Cox and Snell
,672
Nagelkerke
,786
McFadden
,576
206
Annexes
Model Fitting
Criteria
-2 Log
Likelihood of
Effect
df
Sig.
Intercept
1,279
,000
LNEMPL
131,371
3,512
,173
LNAGE
134,956
7,097
,029
INSFAM
130,452
2,592
,628
CONF
135,168
7,308
,026
CUL
62,992
7,749
,018
EXP
65,182
6,138
,130
POUV
136,926
74,683
,000
TRAN
49,619
33,980
,000
STGEN
24,622
8,982
,022
The chi-square statistic is the difference in -2 log-likelihoods between the final model
and a reduced model. The reduced model is formed by omitting an effect from the final
model. The null hypothesis is that all parameters of that effect are 0.
a. This reduced model is equivalent to the final model because omitting the effect does
not increase the degrees of freedom.
207
Annexes
Parameters Estimates
COMPCAa
1
Std. Error
Wald
Df
Sig.
Exp(B)
Intercept
8,667
7,402
1,371
,242
LNEMPL
-,591
,398
2,200
,138
,554
LNAGE
-,834
1,289
,418
,018
,434
[INSFAM=1]
1,433
1,387
1,068
,301
,239
[INSFAM=2]
,659
1,288
,262
,609
,518
[INSFAM=3]
0b
CONF
,206
,913
,051
,082
,814
CUL
1,001
1,732
,334
,163
2,721
EXP
-3,064
1,984
2,385
,123
,047
POUV
,306
,089
1,902
,001
1,357
[TRAN=0]
3,445
1,656
4,331
,009
9,228
[TRAN=1]
0b
[STGEN=1]
1,607
1,599
4.706
,003
3,320
[STGEN=2]
,807
1,449
,916
,122
2,636
[STGEN=3]
0b
Intercept
1,833
7,790
5,240
,022
LNEMPL
-,194
,418
,215
,643
,824
LNAGE
-2,582
1,339
3,716
,054
,076
[INSFAM=1]
,046
1,585
,001
,977
1,047
[INSFAM=2]
,261
1,486
,031
,860
1,299
[INSFAM=3]
0b
CONF
1,732
,955
3,292
,070
,177
CUL
1,052
1,254
,703
,042
2,862
EXP
-1,451
1,443
1,012
,115
,234
POUV
,028
,047
,354
,052
1,029
[TRAN=0]
3,206
1,547
4,607
,028
2,636
[TRAN=1]
[STGEN=1]
,145
1,599
,059
,022
3,794
[STGEN=2]
1,477
,220
2,279
,181
1,507
[STGEN=3]
0b
208
Annexes
Parameters Estimates
COMPCAa
1
Std. Error
Wald
Df
Sig.
Exp(B)
Intercept
8,667
7,402
1,371
,242
LNEMPL
-,591
,398
2,200
,138
,554
LNAGE
-,834
1,289
,418
,018
,434
[INSFAM=1]
1,433
1,387
1,068
,301
,239
[INSFAM=2]
,659
1,288
,262
,609
,518
[INSFAM=3]
0b
CONF
,206
,913
,051
,082
,814
CUL
1,001
1,732
,334
,163
2,721
EXP
-3,064
1,984
2,385
,123
,047
POUV
,306
,089
1,902
,001
1,357
[TRAN=0]
3,445
1,656
4,331
,009
9,228
[TRAN=1]
0b
[STGEN=1]
1,607
1,599
4.706
,003
3,320
[STGEN=2]
,807
1,449
,916
,122
2,636
[STGEN=3]
0b
Intercept
1,833
7,790
5,240
,022
LNEMPL
-,194
,418
,215
,643
,824
LNAGE
-2,582
1,339
3,716
,054
,076
[INSFAM=1]
,046
1,585
,001
,977
1,047
[INSFAM=2]
,261
1,486
,031
,860
1,299
[INSFAM=3]
0b
CONF
1,732
,955
3,292
,070
,177
CUL
1,052
1,254
,703
,042
2,862
EXP
-1,451
1,443
1,012
,115
,234
POUV
,028
,047
,354
,052
1,029
[TRAN=0]
3,206
1,547
4,607
,028
2,636
[TRAN=1]
[STGEN=1]
,145
1,599
,059
,022
3,794
[STGEN=2]
1,477
,220
2,279
,181
1,507
[STGEN=3]
0b
209
210
211
212
Introduction ................................................................................................................................17
1.1.1.
1.1.1.1.
1.1.1.2.
1.1.2.
1.1.2.1.
1.1.2.2.
Confiance................................................................................................................29
1.1.2.3.
1.1.2.4.
Familiarisme...........................................................................................................30
1.1.2.5.
1.2.
213
2.3.
2.3.1.2.
2.3.2.2.
La rmunration .....................................................................................................50
2.3.3.2.
La rvocation..........................................................................................................50
3.3.
1.1.2.2.
1.2.
Le capital social : un concept multidimentionnel bas sur les rseaux sociaux ....75
1.3.1.2.
2.2.
2.3.1.1.
2.3.1.2.
Le conseil de la famille...........................................................................................95
215
2.3.1.3.
2.3.2. Confiance....................................................................................................................98
Conclusion................................................................................................................................100
1.1.1.1.
dadministration .......................................................................................................................105
1.1.1.2.
1.1.2.2.
dadministration .......................................................................................................................108
1.1.2.3.
1.1.3.2.
1.2.
La population tudie.................................................................................................115
2.2.
216
2.3.2.2.
2.3.2.3.
La succession........................................................................................................124
2.3.2.4.
Variables de contrle............................................................................................125
2.4.
Conclusion................................................................................................................................128
Anciennet ............................................................................................................133
1.1.2.2.
1.1.2.3.
1.1.2.4.
1.1.2.5.
1.1.2.6.
1.1.2.7.
1.2.
Lchelle de la confiance......................................................................................141
217
1.2.1.2.
Analyse dassociation...........................................................................................149
1.3.1.2.
Analyse de variance..............................................................................................149
1.3.1.3.
218
219
220
221