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Chapitre 1

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1. Généralités sur les colorants


1.1. Introduction
Depuis des époques préhistoriques, les colorants ont joué un rôle important dans la vie
humaine. Actuellement, ils sont employés dans différents domaines tel que : l’impression, la
teinture des fibres textiles, des papiers, des cuirs, des matières plastiques ; comme ils servent à
préparer des peintures, des vernis, et comme additifs à colorer des produits alimentaires et
pharmaceutiques. Ces couleurs ont généralement un but purement décoratif ou esthétique,
mais les couleurs dans certains cas spécifiques peuvent être employées pour donner
l'information essentielle, par exemple en feux de signalisation et câbles électriques de code à
couleurs (Iqbal, 2008).

1.2. Définition
Un colorant est défini comme étant un composé organique coloré qui absorbe fortement
la lumière dans la région du visible (400 à 800 nm) (Iqbal, 2008) et il est capable de teindre
une substance d’une manière durable. Il possède un groupement qui confèrent la couleur :
appelé chromophores et des groupements qui permettent sa fixation : auxochromoes
(Howard, 1986).

1.3. Différents types de colorants


Le premier colorant synthétique, la mauvéine a été obtenue par Perkin en 1856. Il a été
utilisé sur la soie et le coton. Suivant cet exemple, beaucoup d’autres colorants ont été
synthétisés et ont d'abord été désignés par des noms de plantes (Amarante, fuchsine, garance,
mauvéine…etc), par des noms de minerais (vert de malachite, auramine …etc) puis
finalement, selon leur structure chimique (bleu de méthylène, violet de méthylène… etc)
(AFNOR, 1985 ; Lederer, 1986).

Actuellement, les colorants sont répertoriés par leur couleur, par leur marque
commerciale, par leur procédé d'application et par un code les caractérisant. Ce code est
composé de chiffres et de lettres comme par exemple B=bleuâtre, R=rougeâtre, Y ou G ou
J=Jaunâtre. Cette classification existe en détail dans la couleur index. Outre cela, les colorants
qui sont particulièrement utilisés dans le textile, sont classés sous un nom de code indiquant
leur classe, leur nuance ainsi qu'un numéro d'ordre (par exemple C.I. Acid Yellow1). D'une
manière générale, la classification des colorants peut être faite aussi sur la base de leur
constitution chimique (colorants azoïques, anthraquinoniques, triaziniques …) ou sur la base
du domaine d'application. Pour ce dernier point, elle est liée directement à l'intérêt porté par le

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fabricant pour les matières colorantes. Dans cette étude, nous exposerons les colorants utilisés
dans le textile et l'alimentation (AFNOR, 1985 ; Lederer, 1986).

1.3.1. Colorants utilisés dans le textile


Nous distinguons essentiellement :

1.3.1.1. Colorants à mordant


Ils sont solubles et nécessitent un traitement de mordançage pour pouvoir être fixés sur
les fibres textiles par l’intermédiaire d’oxydes de certains métaux (Al, Fe, Co et Cr). Il a été
constaté que le Cr est le métal le plus utilisé et que pour ces raisons on les appelle « colorants
chromatables ». Ils forment aussi des complexes avec les ions métalliques par exemple par
l'intermédiaire du groupe hydroxyles voisins (AFNOR, 1985).

1.3.1.2. Colorants acides


Ces colorants permettent de teindre certaines fibres (polyamides par exemple) en bain
acide. Ils sont constitués de chromophores (responsable de l’effet de coloration) et de groupe
sulfonâtes qui permettent leur solubilisation dans l'eau (AFNOR, 1985).

1.3.1.3. Colorants directs (ou substantifs) 


Ce type de colorants est soluble dans l’eau et présente une grande affinité pour les fibres
cellulosiques. Cette affinité est due à leur forme linéaire et à la coplanarité des noyaux
aromatiques. Ainsi, le rouge Congo est capable de teindre directement le coton sans la
participation d’aucun mordant. En outre, Ils permettent d’obtenir une grande variété de coloris
et sont d’une application facile. Ils présentent néanmoins, une faible solidité au mouillé
(AFNOR, 1985).

1.3.1.4. Colorants cationiques (ou basiques)


Ils sont caractérisés par une grande vivacité des teintes. Cependant ils résistent mal à
l’action de la lumière et de ce fait, ils ne peuvent pas être utilisés pour la teinture des fibres
naturelles. On note qu’avec les fibres synthétiques, par exemple, les fibres acryliques, ils
donnent des coloris très solides (AFNOR, 1985).

1.3.1.5. Colorants azoïques insolubles


Les colorants azoïques insolubles sont générés à partir des réactions de diazotation-
copulation. Ils permettent d'obtenir, sur fibres cellulosiques des nuances vives et résistantes
(Arnauld, 1990).

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Les pigments sont des molécules insolubles dans l'eau, très utilisés dans la coloration
des peintures et des matières plastiques. Cependant, ils ne présentent aucune affinité pour les
fibres textiles. Etant donné cette caractéristique, les pigments nécessitent un liant pour
pouvoir être fixés à la surface des fibres. On les trouve généralement soit, sous forme de
produits minéraux (oxydes, sulfures, blanc de zinc) soit, sous forme de produits organiques
(Arnauld, 1990).

1.3.2. Colorants utilisés dans l'alimentation


Etant donné l'emploi massif de colorants dans l'alimentation (particulièrement les
azoïques) et devant les risques de toxicité qu'ils peuvent engendrer chez l'être humain, les
pouvoirs publics se sont attachés à légiférer leur utilisation et à les classifier. Ainsi, depuis
longtemps, un effort a été consenti dans le but d'établir une classification des différents
colorants. La plus ancienne est la C.X-Rose Colour Index de 1924; est apparue ensuite celle
de shültz en 1931 et enfin celle de la D.F.G (débit de filtration glomérulaire) en 1957.
Actuellement, les pays de la communauté européenne ont intégré les colorants dans la
classification générale des additifs. Ils sont numérotés de 100 à 199 et sont précédés des deux
lettres CE (par exemple CE : 100 à 199). Cependant, cette classification ne tient compte que
des colorants utilisés actuellement où depuis peu de temps (Lederer, 1986). Leur utilisation
touche des domaines tels que (Lederer, 1986) :

 La confiserie pour les bonbons, dragées, pâtes de fruits.


 La Ligurie telles que les liqueurs vertes, mauves, roses,…etc.
 La pâtisserie tant pour les gâteaux et les tartes que pour les biscuits secs.
 La siroperie et la limonaderie.
 La fromagerie, le beurre et la margarine (coloration en jaune).

1.4. Vert de malachite 


1.4.1. Définition 
Le nom de « Vert Malachite » provient du nom d'un carbonate minéral : la Malachite,
qui est également appelée vert d'aniline ou vert de diamant B (Zhang et al., 2008).

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1.4.2. Propriétés de vert de malachite

Tableau1 : Propriétés de vert de malachite (Tahir et Rauf, 2006).

Propriétés de vert de malachite


Formule chimique C52H54N4O12
Structure chimique

Nomenclature Triphénylméthane diamine


Masse moléculaire 927,00 g/mol
Apparence cristaux vert foncé
Goût La solution aqueuse du vert Malachite à un goût légèrement
amer
pH Le vert Malachite possède deux zones de virages, un en milieu
très acide et un en milieu très basique (pKa1=1,3 ; pKa2=12,5)

Solubilité Soluble

1.4.3. Utilisation de vert de malachite


Le vert de malachite est le colorant le plus couramment utilisé pour la teinture du coton,
la soie, le papier, le cuir, la laine, le jute et aussi dans la fabrication de peintures, encres
d'imprimerie et les distilleries. Il a été largement utilisé partout dans le monde comme
fongicide et ectoparasiticide, dans l'aquaculture et la pêche depuis 1936 pour soigner les
infections bactériennes dans les poissons et les œufs de poissons (Iqbal, 2007). Il est aussi
utilisé comme (Hunger, 2003):

 Antiseptique, mais uniquement pour les applications externes sur les plaies et les ulcères ;
 Agent de colorants alimentaires, additifs alimentaires ;
 Désinfectant médical ;
 Indicateur coloré de pH en chimie.

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La solution aqueuse du vert Malachite à un goût légèrement amer. Une bonne manière
d'enlever la teinture des dents est de les rincer avec une solution d’éthanol (Hunger, 2003). 

1.4.4. Toxicité de vert de malachite


En 1992, au Canada, il a été montré qu’il existait un risque sanitaire significatif pour les
humains qui ont mangé des poissons contenant du vert de malachite et le composé a été
répertorié en classe II. Il s’est avéré que la molécule était toxique pour les cellules humaines
et qu’il existait une possibilité qu’elle soit la cause de la formation de tumeurs au niveau du
foie. Cependant, en raison de la facilité de sa préparation et du faible coût de sa synthèse, il
est encore employé dans certains pays avec des lois moins restrictives ne concernant pas
l’aquaculture. En 2005, des anguilles et des poissons importés de Chine ont été trouvés à
Hong Kong avec des traces de ce produit chimique. Le colorant, qui est libéré en milieu
aquatique sans traitement, inhibe le développement des animaux et des plantes aquatiques par
le blocage de pénétration de la lumière du soleil (Khattri et Singh, 1999).

 Sa consommation par voie orale est dangereuse, il cause des effets néfastes dans le foie, les
branchies, rein, intestin, les gonades et de l’hypophyse cellules gonadotropes et réduit la
fertilité. Il est dangereux et cancérigène à cause de la présence d'azote dans sa structure
(Iqbal, 2007).
 Par inhalation, chez l’homme il peut provoquer l’irritation des voies respiratoires, il cause
le tractus gastro-intestinal après l’ingestion (Iqbal, 2007).
 Le contact avec le vert de malachite provoque une irritation des yeux et de la peau avec
rougeur et douleur (Iqbal, 2007).
 Il a des propriétés qui font qu’il est difficile de l’éliminer des solutions aqueuses (Khattri
et Singh, 1999).

1.5. Méthodes d’élimination des colorants


1.5.1. Procédé biologique
Basé sur les micros organismes en milieu aérobie (présence d'oxygène) ou anaérobie
(absence d'oxygène), le traitement biologique est une méthode qui pourrait être nécessaire à la
dégradation de composés organiques synthétiques tels que les colorants. Ce procédé peut
conduire soit à une biodégradation totale avec formation de CO 2 et de H2O, soit à une
biodégradation incomplète, pouvant aboutir à un composé ayant une structure différente du
parent produit. Cependant, les colorants synthétiques utilisés dans le textile se sont avérés
résistants à la biodégradation. Une décoloration de l’ordre de 22% a été obtenue par

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traitement biologique pour des colorants employés dans la teinture des fibres polyester et du
coton (Kebiche, 1996).

Le traitement biologique est souvent caractérisé par des mesures de la D.B.O (demande
biologique en oxygène) et de la D.C.O (demande chimique en oxygène). Ainsi, en situation
d’anaérobie, le rendement d'élimination est de 80% pour la D.C.O dans le cas des effluents
chargés (0,8kg/m3). Ce rendement n'est que de 50% pour des effluents encore plus chargés
(Kebiche, 1996).

Toutefois, il convient de signaler, qu’une élimination totale de certains colorants a pu


être obtenue, en utilisant une bactérie du type "Aéromonas hydrophila Var.24B". Cependant,
ce microorganisme est sensible vis-à-vis des colorants contenant les groupements COOH
(Yatome, 1987 ; Kebiche, 1996). Des travaux récents menés sur l’élimination de colorants
industriels rouges, bleus et jaunes (structure et poids moléculaire inconnues) par
biodégradation sur boue activée, ont permis de montrer que l’élimination de ces substrats, par
le procédé biologique, est insignifiante devant celle de procédé d’oxydation avancé (POA).

1.5.2. Méthodes de séparation : Echange d’ions


L’échange ionique est un procédé d'élimination de polluants du type organique et
inorganique existant en milieu aqueux. Il est basé sur la substitution d’un composé par un
autre entre deux phases indépendantes, l’une solide et l’autre liquide (Perineau, 1983).

(R-X)Résine + (A-Y) Solution (R-Y) résine + (A-X) solution

Avec (X, Y) étant les espèces échangeables et A le solvant.

Il existe différents types d’échangeurs (Dussart, 1991) :


 Echangeurs cationiques forts où les sites sont des groupements sulfonâtes.
 Echangeurs cationiques faibles où les sites sont des groupements carboxyliques.
 Echangeurs anioniques où les sites sont des groupements amines.
 Echangeurs inertes qui possèdent la caractéristique essentielle de fixer les composés à
éliminer.

Le principe de l’échange demeure lié principalement aux interactions électrostatiques


(attraction) et aux forces de Van der Waals (affinité).

L’échange d’ion peut être appliqué dans les cas suivants :


 Rétention des métaux lourds toxiques (Cd2+, le Pb2+…).

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 Rétention d’espèces anioniques telles que les nitrates, les sulfates…etc.


 Elimination des colorants cationiques et anioniques.
 Adoucissement des eaux (élimination du Ca2+ et Mg2+).

Des travaux récents ont permis de montrer l'efficacité de l'élimination de 3 types de


colorants (rouge, bleu et jaune) par échange d'ions sur une résine du type Amberlite IR 120.

Rappelons que ces colorants sont utilisés dans l’usine textile d’Ain Djasser (elle se situe
à mi-chemin, entre Sétif et Batna, Algérie) et que les quantités échangées par gramme
d’échangeur sont de l’ordre de 53,42 mg/g pour le colorant rouge, de 24,00 mg/g pour le
colorant bleu et enfin de 122,70 mg/g pour le colorant Jaune (Kebiche, 1996).

Il existe d’autres méthodes d’élimination non destructives telles que l’adsorption, la


floculation-coagulation, les réactions de précipitation et destructives tels que la photolyse et
les procédés d’oxydation avancés en milieu homogène et hétérogène (Perineau, 1983).

2. Généralités sur l’adsorption

2.1. Définition de l’adsorption


L’adsorption est un processus de transfert de matière d'une phase liquide (ou gazeuse)
appelée adsorbat vers une phase solide appelée adsorbant d'une manière plus ou moins
réversible. Cela peut se traduire par une modification des propriétés de l’interface, c’est-à-dire
une variation de la concentration de l’adsorbat. Le processus d’adsorption se poursuit jusqu’à
l’obtention d’un équilibre auquel correspond une concentration d’équilibre du soluté. La
quantité du soluté adsorbée est liée donc à sa concentration résiduelle. L’adsorption est donc
un phénomène d’interface pouvant se manifester entre un solide et un fluide (gaz ou liquide)
(Cookson, 1978).

2.2. Types d’adsorption


L’adsorption est un phénomène d’interface (phénomène physique de fixation des
molécules adsorbat sur la surface d’un solide adsorbant), pouvant se manifester entre un
solide et un gaz, ou entre un solide et un liquide.

La nature des liaisons formées ainsi que la quantité d'énergie dégagée lors de la
rétention d'une molécule à la surface d'un solide permettent de distinguer deux types
d'adsorption : adsorption physique et adsorption chimique (Rachidi, 1994 ; El-Azzouzi, 1999
; Mechrafi, 2002).

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2.2.1. Adsorption physique (physisorption)


La physisorption est une adsorption de type physique, où la fixation des molécules d’adsorbat
sur la surface d’adsorbant se fait essentiellement par les forces de Van der Waals et les forces
dues aux interactions électrostatiques. L’adsorption physique se produit sans modification de
la structure moléculaire et elle est parfaitement réversible (Chitour, 2004).

2.2.2. Adsorption chimique (chimisorption)


La chimisorption est une adsorption de type chimique, qui résulte des forces de liaison de
nature chimique, nettement supérieures aux forces de Van der Waals avec mise en commun
ou transfert d’électrons ; Il y a donc des ruptures et des créations de liaisons chimiques en
surface entre le réactif et les sites actifs de l’adsorbant. Le processus est beaucoup moins
réversible et même parfois irréversible. Le tableau XXX regroupe quelques critères de
distinction entre l’adsorption physique et l’adsorption chimique (Chitour, 2004).

Tableau xxx. Distinction entre l’adsorption physique et l’adsorption chimique (Chitour,


2004).

Propriétés Adsorption physique Adsorption chimique


Température du processus Relativement basse Plus élevé
Chaleur d’adsorption 5 Kcal/mol environ 10 Kcal/mol enviren
Liaison Physique Van der Waals chimique
Cinétique Rapide, réversible Lente, irréversible
Spécificité Processus non spécifique Processus très spécifique
désorption Facile difficile
Couches formées Mono ou multicouches Uniquement monocouche

2.3. Description du mécanisme d’adsorption


À chaque fois qu’un gaz ou un liquide est en contact avec un solide ; celui-ci est retenu
par les atomes superficiels du solide et se concentre à sa surface. Ce processus se déroule en
trois étapes :
 Diffusion externe : elle correspond au transfert du soluté (molécule de la phase liquide) du
sein de la solution à la surface externe des particules. Le transfert de la matière externe
dépend des conditions hydrodynamiques de l’écoulement d’un fluide dans un lit d’adsorbant.

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 Diffusion interne : les particules de fluide pénètrent dans les pores. Elle dépend du gradient
de concentration du soluté.
 Diffusion de surface : elle correspond à la fixation des molécules à la surface des pores. Le
mécanisme du transport d’un adsorbat au sein d’un grain du solide est donné par la figure xxx.

Figure xxx: Mécanisme du transport d’un adsorbat au sein d’un grain solide. 1-
diffusion externe ; 2- diffusion interne (dans les pores) ; 3- migration en surface.
2.4. Propriétés des adsorbants
2.4.1. Structure poreuse
Un solide poreux peut être défini à partir du volume de substance adsorbée nécessaire
pour saturer tous les pores ouverts d’un gramme de ce solide. Un pore ouvert est un pore dont
l’accès se situe à la surface du grain, il est donc accessible au fluide. Ce volume poreux, en
cm3.g-1, est donc uniquement caractéristique de la porosité ouverte (Figure I-1).
Selon la classification I.U.P.A.C. (International Union of Pure and Applied Chemistry),
les tailles de pores sont reparties en 3 groupes :
 Les micropores de diamètre inférieur à 2 nm ;
 mésopores de diamètre compris entre 2 et 50 nm ;
 macropores de diamètre supérieur à 50 nm.

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Figure I-1: Représentation schématique des différents types de pores.

Chaque type de pore joue un rôle particulier dans le phénomène d’adsorption. Les
macropores permettent au fluide d’accéder à la surface interne du charbon actif. Les
mesopores favorisent le transport de ce fluide et les micropores sont les sites de l’adsorption.
Les micropores déterminent pratiquement à eux seuls la capacité d’adsorption d’un charbon
actif : ils représentent presque la totalité de la surface offerte à l’adsorption (Krou, 2010).

2.4.2. La surface spécifique

La surface spécifique ou aire massique (en m2.g-1) est la surface totale par unité de
masse d’adsorbant accessible aux molécules. Toute la surface des particules de l’adsorbant est
considérée, porosité ouverte comprise, pour le calcul de la surface spécifique qui cumule donc
la surface intérieure de tous les pores constituant le grain d’adsorbant. La surface spécifique
comprend la surface externe et la surface interne d’un adsorbant.

La surface interne est la surface microporeuse représentée par les parois des micropores.
La surface externe est la surface non-microporeuse qui comprend les parois des mésopores et
des macropores, ainsi que la surface non poreuse de l’échantillon. D’un point de vue
physique, la différence entre la surface interne et la surface externe est que la valeur de
l’énergie d’adsorption peut être jusqu’à deux fois plus grande sur les parois des micropores
que sur la surface externe. Ce phénomène s’explique par la présence de deux parois opposées
proches créant une double interaction pour une molécule adsorbée dans un micropore (Sun et
Meunier, 2007).

2.4. Facteurs influençant l’adsorption


L’équilibre d’adsorption entre un adsorbant et un adsorbat dépend de nombreux facteurs
principaux qui sont :
2.4.1. Nature de l’adsorbant, surface spécifique, porosité

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« Tout solide peut être considéré comme adsorbant potentiel». Un bon exemple de ceci
est la difficulté de doser des polluants à l’état de traces à cause de l’adsorption dont ils sont
l’objet de la part du flacon qui les contient (Abdelbaki, 2010).

L’adsorption est proportionnelle à la surface spécifique. La cinétique d’adsorption


dépend de la dimension de la surface externe des particules, elle est fondamentale pour
l’utilisation d’un charbon actif. Cette surface spécifique externe ne représente pourtant qu’une
portion minime de la surface totale disponible à l’adsorption, cette dernière peut être
augmentée généralement par traitement ou par broyage de la masse solide qui augmente sa
porosité totale (Moussa, 2015).
La porosité est liée à la répartition de la taille des pores. Elle reflète la structure interne
des adsorbants microporeux (Ubago-Pérez et al., 2006).

2.4.2. pH et pHPZC
L’effet du pH peut être décrit sur la base du point zéro de charge pHPZC correspondant à
la charge nette d’adsorbant est nul (Deo Mall, 2005).

Selon Al-Degs et al., (1999), le pHPZC est un indice de la capacité de surface (soit chargé
positivement ou négativement), contrôlée par le pH de la solution environnante. Lorsqu’une
solution de pH < pHPZC, l’adsorbant (charbon actif) va réagir comme une surface positive et
comme une surface négative lorsque la solution pH > pHPZC (Abdelbaki, 2010).

2.4.3. Température
L’adsorption est un processus exothermique et par conséquent son déroulement doit être
favorisé par un abaissement de température (Ramesh et al., 2005).
2.4.4. Concentration de l’adsorbat et la polarité
L’adsorption d’une substance croit avec l’augmentation de sa concentration dans la
solution. Toutefois, cet accroissement n’est pas proportionnel car il se produit lentement. Pour
qu’il ait une bonne adsorption il faut qu’il ait une affinité entre le solide et le soluté. En règle
générale, les solides polaires adsorbent préférentiellement d’autres corps polaires. Par contre
les solides non polaires adsorbent préférentiellement des substances non polaires (Gregg et
Sing, 1982).

Si les dimensions des pores de l’adsorbant sont inférieures aux diamètres des molécules
de l’adsorbât, l’adsorption de ce composé ne se fait pas même si la surface de l’adsorbant a
une grande affinité pour ce composé (Gregg et Sing, 1982).

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2.4.5. Orientation des molécules : L’orientation des molécules adsorbées en surface, dépend
des interactions entre la surface et les molécules adsorbées en solution. Il est difficile
de prévoir l’orientation des molécules d’adsorbat sur le solide.
2.4.6. Autres paramètres
Plusieurs facteurs comme, la concentration initiale, la quantité de l’adsorbant, pH et le
temps de contact, ont des effets profonds sur l’adsorption.
2.5. Critères de sélection des adsorbants
Le choix des adsorbants dépend étroitement des applications visées. D’une manière
générale, l’évaluation des qualités d’un adsorbant peut être basée sur plusieurs critères (Sun
L-M., Meunier F.,).
 Capacité
Il s'agit des quantités adsorbées des constituants à éliminer.
 Sélectivité

Les sélectivités sont des capacités relatives d'adsorption des constituants par rapport à
d'autres constituants.
 Regénérabilité
Pour les procédés avec régénération in situ, les adsorbants doivent être faciles à regénérer.
 Cinétiques
La recherche des meilleurs coûts pour les procédés d’adsorption conduit à l’utilisation
de cycles d’adsorption de plus en plus rapides afin d’augmenter les productivités horaires et
de diminuer les investissements.
 Résistances mécaniques, chimique et thermique
Les adsorbants doivent être résistants à l’attraction, au changement de conditions
opératoires et aux éventuelles attaques des différentes impuretés présentes pour assurer des
durées de vie suffisantes.
 Coûts de fabrication
Le coût des adsorbants peut représenter une part importante de l’investissement global
d’un procédé et il peut même devenir un critère primordial dans certaines applications de
traitement des eaux.
2.6. Paramètres d’évaluation de l’efficacité des sorbants
L’évaluation de l’efficacité d’un sorbant est réalisée par la détermination de la capacité
d’adsorption du matériau et des paramètres liés à la cinétique d’adsorption. La capacité

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d’adsorption permet de dimensionner l’adsorbeur, en termes de quantité de matériau


nécessaire, tandis que la cinétique permet l’estimation du temps de contact entre le sorbant et
les polluants.
2.6.1. Capacité d’adsorption
La capacité d’adsorption d’un adsorbant définit la quantité de polluants que le matériau
peut adsorber pour des conditions opératoires déterminées. Elle est le principal paramètre
retenu en vue d’estimer le pouvoir adsorbant d’un adsorbant. Elle est exprimée en
milligramme (mg) ou milli mole (mmol) de polluants adsorbés par gramme (g) de matériau
sec.
L’évaluation de la capacité d’adsorption d’un matériau, passe par la description des
réactions d’équilibre produites entre l’adsorbant et l’adsorbat, au terme d’un temps de contact.
Cette description est réalisée au moyen d’isothermes d’adsorption. Grace aux essais effectués
à température constante, le calcul de la capacité maximale d’adsorption est effectué à partir de
modèles mathématiques élaborés par Langmiur, Freundlich, Dubinin Redushkevich (D-R),
Temkin, Frumkin, Harkins-Jura, Halsey-Henderson et Brunauer Emmett-Teller (BET),
rapportés dans la littérature. (qm) est le paramètre retenu par Langmuir en vue de quantifier la
capacité maximale d’adsorption d’un adsorbant.
2.6.2. Cinétique d’adsorption
La cinétique d’adsorption est le second paramètre indicateur de la performance
épuratoire d’un adsorbant. Elle permet d’estimer la quantité de polluants adsorbée en fonction
du temps. La cinétique fournit des informations relatives au mécanisme d’adsorption et sur le
mode de transfert des solutés de la phase liquide à la phase solide.
2.7. Modèles de la cinétique d’adsorption
La cinétique d’adsorption est le second paramètre indicateur de la performance
épuratoire d’un adsorbant. Elle permet d'estimer la quantité de polluants adsorbée en fonction
du temps. La cinétique fournit des informations relatives au mécanisme d’adsorption et sur le
mode de transfert des solutés de la phase liquide à la phase solide. La cinétique d'adsorption
d'un matériau peut être modélisée. À cet effet, la littérature rapporte un certain nombre de
modèles tels que le modèle de Lagergren (modèle de pseudo-premier ordre), le modèle
cinétique de pseudo-second ordre et le modèle de diffusion intraparticulaire.
2.7.1. Modèle de Lagergren

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L’équation de Lagergren (Lagergren S., 1898) est une expression de pseudo-premier


ordre pour l’adsorption dans un système liquide-solide. Elle est représentée de la manière
suivante :

L’intégration de l’équation (I.1) pour les conditions aux limites q = 0 à t = 0 et q = q à t


= t donne :

où : constante de vitesse d'adsorption (1/min), q : quantité adsorbée à l’instant t (mg/g),

: quantité adsorbée à l’équilibre (mg/g),

t : temps (min). En traçant ln [(qe-q)/qe] en fonction du temps t, on peut déterminer la

constante de vitesse d’adsorption .

2.7.2. Modèle de Blanchard


La cinétique de sorption peut être analysée par l’expression de Blanchard (Blanchard et
al., 1984) (de pseudo-second ordre) linéarisée par Ho (Ho et McKay, 1998):

2.8. Facteurs influençant la cinétique d’adsorption


 La vitesse d’adsorption est d’autant plus grande que :
 La concentration du soluté est élevée,
 La granulométrie de l’adsorbant est faible,
 La surface spécifique de l’adsorbant est élevée,
 La taille des molécules adsorbables est faible.
 Certains facteurs accélèrent la cinétique de la diffusion extraparticulaire comme l’agitation
et la concentration du soluté.
 D’autres facteurs accélèrent la diffusion intraparticulaire et la cinétique de fixation comme
la faible taille des particules et la grande affinité du soluté pour l’adsorbant.
2.8. Isothermes d’adsorption

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2.8.1. Capacité d’adsorption


La capacité d’adsorption d’un adsorbant est définie comme étant la quantité de substrat
(masse ou volume) adsorbée par unité de poids d’adsorbant pour une température donnée.
Elle nécessite la prise en compte de nombreux paramètres aussi bien pour l’adsorbat (taille
des molécules, solubilité dans l’eau, etc.) que pour l’adsorbant (surface spécifique, structure et
type de particules, le constituant…etc) (Monarrez, 2004). 

Elle peut être généralement exprimée par la relation suivante (Monarrez, 2004) :

Q = (C0-Ct).V/m

Sachant que :
Q : Capacité d'adsorption du support (mg.g-1).
Co : Concentration initiale du substrat (mg.L-1) à t = 0.
Ct : Concentration du substrat (mg.L-1) à l’ instant t du processus d'adsorption.
V : Volume de la solution (litre).
m : Masse du support (g).

2.8.2. Concept d’isotherme d’adsorption


Les isothermes d'adsorption sont des courbes expérimentales qui représentent les
variations (masse ou volume) du substrat adsorbé (gaz ou liquide) par poids d'adsorbant en
fonction de la concentration (en phase liquide) ou de la pression (en phase gazeuse). Elles
sont exprimées généralement sous formes d'équations mathématiques, non cinétiques,
lesquelles sont obtenues à partir d'expériences réalisées en réacteur statique (Slejko et
Dekker, 1985). Elles permettent essentiellement :
 De déterminer le taux de recouvrement de la surface d'un support par un substrat.
 D’identifier le type d'adsorption pouvant se produire.
 De choisir l'adsorbant qui conviendrait le mieux à la rétention de l'adsorbat.
Cependant, les isothermes d’adsorption n’expliquent pas les mécanismes d’adsorption.
Ils conduisent seulement à une comparaison de différents systèmes entre eux (Slejko et
Dekker, 1985).
2.9. Classification des isothermes
2.9.1. Classification de Giles
Tous les systèmes adsorbant-adsorbât ne se comportent pas de la même manière.
Plusieurs auteurs, dont Giles et al.,(1960), ont proposé une classification des isothermes de

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sorption basée sur leur forme et sur leur pente initiale. Expérimentalement, on distingue
quatre classes principales (Desjardins, 1990) nommées :
 La forme H, dite de « haute affinité »,
 La forme L, dite de « Langmuir »,
 La forme C, dite de « partition constante »,
 La forme S, dite « sigmoïdale ».
La figure XXXX présente cette classification.
 Classe L
Les isothermes de classe L présentent, aux faibles concentrations de la solution, une
concavité tournée vers le bas qui traduit une diminution des sites libres au fur et à mesure de
la progression de l’adsorption. Ce phénomène se produit lorsque les forces d’attraction entre
les molécules adsorbées sont faibles. Elle est souvent observée quand les molécules sont
adsorbées à plat, ce qui minimise leur attraction latérale. Elle peut également apparaître quand
les molécules sont adsorbées verticalement et lorsque la compétition d’adsorption entre le
solvant et le soluté est faible. Dans ce cas, l’adsorption des molécules isolées est assez forte
pour rendre négligeable les interactions latérales (Desjardins, 1990).
 Classe S
Les isothermes de cette classe présentent, à faible concentration, une concavité tournée
vers le haut. Les molécules adsorbées favorisent l’adsorption ultérieure d’autres molécules
(adsorption coopérative), ceci est dû aux molécules qui s’attirent par des forces de Van Der
Waals, et se regroupent en îlots dans lesquels elles se tassent les unes contres les autres. Ce
comportement est favorisé d'une part, quand les molécules de soluté sont adsorbées
verticalement comme c'est le cas des molécules possédant un seul groupe fonctionnel et
d’autre part, quand les molécules se trouvent en compétition d'adsorption forte avec le solvant
(Desjardins, 1990).
 Classe H
La partie initiale de l’isotherme est presque verticale, la quantité adsorbée apparaît
importante à concentration quasiment nulle du soluté dans la solution. Ce phénomène se
produit lorsque les interactions entre les molécules adsorbées et la surface du solide sont très
fortes. L’isotherme de classe H est aussi observée lors de l’adsorption de micelles ou de
polymères formées à partir des molécules de soluté (Desjardins, 1990).
 Classe C

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Les isothermes de cette classe se caractérisent par une partition constante entre la
solution et le substrat jusqu’à un palier. La linéarité montre que le nombre de sites libres reste
constant au cours de l’adsorption. Ceci signifie que les sites sont crées au cours de
l’adsorption. Ce qui implique que les isothermes de cette classe sont obtenues quand les
molécules de soluté sont capables de modifier la texture du substrat en ouvrant des pores qui
n’avaient pas été ouverts préalablement par le solvant (Desjardins, 1990).

Figure 1 : Isothermes d’adsorption en phase liquide (Desjardins, 1990).


2.9.2. Classification de l’IUPAC
Selon la classification de l’UPAC, les isothermes d’adsorption –désorption peuvent être
regroupées suivant six classe (Figure XXXX).
 Isotherme d’équilibre d’adsorption de type I est caractérisée par l’existence d’une
horizontale traduisant la formation d’une couche monomoléculaire sur un solide microporeux
(le rayon des pores est inférieur à 25 Å). Cette isotherme se rapproche du modèle
mathématique de Langmuir dans lequel les sites d’adsorption sont considérés équivalents.
 L’isotherme d’adsorption du type II est caractérisée par une augmentation très progressive
de la quantité adsorbée en fonction de la pression relative. Cette isotherme est obtenue avec
des adsorbants non poreux ou macroporeux (le rayon des pores est supérieur à 500 Å). On
observe à la surface de ces solides la formation des couches adsorbées s’épaississant
progressivement. On dit que l’isotherme d’adsorption du type II est caractéristique d’une
adsorption multimoléculaire (multicouches).
 L’isotherme d’adsorption du type IV a la même allure que l’isotherme d’adsorption du
type II pour des pressions relatives les plus basses. Pour les pressions relatives les plus
élevées, elle est caractérisée par un palier de saturation dont la longueur est très variable

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(parfois réduit à un point d’inflexion). Cette isotherme d’adsorption est obtenue avec des
adsorbants mésoporeux (le rayon des pores est compris entre 25 et 500 Å) dans lesquels se
produit une condensation capillaire.
 Les isothermes d’adsorption du type III et V sont très rares : elles diffèrent des isothermes
d’adsorption du type II et IV aux pressions relatives les plus faibles. Ce changement de
courbure du début de l’isotherme d’adsorption est interprété par le fait que les interactions
adsorbant/ adsorbat sont faibles.
 L’isotherme d’adsorption du type VI présente des marches caractéristiques d’une
adsorption multicouche sur une surface non-poreuse très homogène. Ce type d’isotherme est
rarement observé.

Figure xxxxx: Classification des isothermes selon Brunauer et al., année, Slasl, 2002.

2.10. Modèles d’isotherme d’adsorption


2.10.1. Isotherme de Langmuir
C’est le modèle le plus utilisé pour commenter les résultats trouvés au cours de
l’adsorption des composés organiques en solution aqueuse (Yu et al., 2000). L’isotherme de
Langmuir est appliquée pour l’adsorption sur des surfaces complètement homogènes (Weber,
1991). Elle repose sur les hypothèses suivantes :

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 La réaction est réversible (c’est-à-dire qu'il y a un équilibre entre l'adsorption et la


désorption) ;
 Il existe plusieurs sites d’adsorption à la surface du support ;
 L’énergie d’adsorption de tous les sites est identique et indépendante de la présence de
molécules adsorbées sur les sites voisins (surface homogène) ;
 Chacun de ces sites peut adsorber une seule molécule et par conséquent, une seule couche
de molécule peut être adsorbée (l’adsorption est monocouche) ;
 Chacun des sites à la même affinité pour les molécules en solution ;
 Il n’y a pas d’interaction latérale entre les molécules adsorbées à la surface.

L’isotherme de Langmuir est représentée par l’équation suivante :

q = qm × [K × Ce / (1+ K× Ce)]……(1)

D’où :
q : la quantité adsorbée est liée à la capacité maximale.
qm: la capacité maximale d’adsorption (mg/g) et qui correspond à la formation d’une
monocouche.
K : la constante de l’équilibre d’adsorption. (L/ mg).
Ce : la concentration de la substance adsorbée à l’équilibre (mg/L).
La linéarisation de cette fonction par passage aux inverses donne :

1/q = [(1/qm × K) × (1/ Ce)] + (1/ qm)…….(2)

En portant 1/ q en fonction de 1/Ce on obtient une droite de pente (1/qm× K) et


d’ordonnée à l’origine : 1/qm ce qui permet de déterminer les deux paramètres caractéristiques
de l'équilibre qm et K. On peut également déduire qm à partir de la courbe expérimentale
représentée par q = f (Ce) qui n’est rien d’autre que l’adsorption isotherme. Cependant celle-
ci est moins précise que la méthode basée sur la linéarisation (Weber, 1991).

2.10.2. Isotherme de Freundlich


L’isotherme de Freundlich est un modèle empirique largement utilisé pour la
représentation pratique de l’équilibre d'adsorption dans des systèmes aqueux. Elle ne repose
sur aucune base théorique, on utilise le modèle d’adsorption de Freundlich dans le cas d’un
adsorbant avec une surface d’adsorption hétérogène (sites d’adsorption énergétiquement
différents). Il est représenté par une équation à deux paramètres (K f et 1/n). Ce modèle
consiste en une distribution exponentielle des énergies des sites d’adsorption à la surface du

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support et se caractérise par une adsorption en sites localisés. Il convient de mentionner aussi,
que celui-ci s’applique dans le cas des solutions diluées (Calvet, 1980).

Toutefois l’expérience montre qu’elle décrit bien les résultats d’adsorption des
micropolluants par les solides tels que les charbons actifs, les sols et les argiles (Calvet,
1980). Elle repose sur l’équation empirique suivante :

q = Kf × Ce (1/ n)…….(3)
D’où :
q: quantité adsorbée par gramme du solide (mg/g).
Ce: concentration de l’adsorbât à l’équilibre d’adsorption (mg/L).
Kf : constantes de Freundlich caractéristiques de l’efficacité d’un adsorbant.
1/n : l’affinité du soluté pour l’adsorbant ; constante se rapportant à l’intensité de
l’adsorption en coordonnées logarithmiques (n < 1).

Cette relation, proposée par Boedecker (1859) et par Kuster (1894) est généralement
appelée équation de Freundlich (1909) qui le premier à l’étudier et l’appliquer. La constante n
est toujours inférieure à 1, elle est souvent de l’ordre de 0,3 – 0,5. Si 1/n > 1 on a une forte
adsorption tandis que pour 1/n < 1 on a une faible adsorption. La transformée linéaire
permettant de vérifier la validité de cette équation est obtenue par passage en échelle
logarithmique (Weber, 1991).
Ln q = Ln Kf + 1/n Ln Ce……..(4)

En traçant Ln q en fonction de Ln Ce, on obtient une droite de pente 1/n et d’ordonnée à


l’origine Ln Kf.
2.11. Application de l’adsorption
Les nombreuses applications techniques de l'adsorption résultent de trois
caractéristiques qui la différencient des autres procédés de séparation, à savoir :
 La rétention de très petites particules, comme par exemple les colloïdes;
 La rétention des composants à très faible concentration, par exemples des impuretés ou
des molécules et ions métalliques qui confèrent au produit couleurs, odeurs, ou saveurs
désagréables, voire une toxicité;
 La sélectivité de l'adsorbant par apport à certains constituants du mélange.

Parmi les applications, on cite (Koller, 2005) :


 Le séchage, purification et désodorisation des gaz;

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 Le raffinage des produits pétroliers;


 La catalyse de contact;
 La déshumidification et la désodorisation de l’air ;
 La récupération des solvants volatils et de l'alcool dans le processus de fermentation ;
 La décoloration des liquides ;
 La chromatographie gazeuse ;
 Les traitements des eaux et des milieux aqueux ;
 L’adoucissement des eaux par l’élimination des Ca2+ et Mg2+.

3. Matériaux adsorbants

Généralement, les adsorbants permettent de réaliser la séparation des composants d’un


mélange en retenant plus ou moins ceux-ci, par le biais de liaisons dont l’intensité varie selon
la nature des molécules présentes dans le mélange (Humphrey et al., 2001). Au sens strict,
tous les solides sont des adsorbants. Cependant, seuls les adsorbants ayant une surface
spécifique suffisante (surface par unité de masse) peuvent avoir des intérêts pratiques. Les
adsorbants industriels ont généralement des surfaces spécifiques au-delà de 100 m2.g-1,
atteignant même quelques milliers de m2.g-1. Ces adsorbants sont nécessairement microporeux
avec des tailles de pores inférieures à 2 nm ou mésoporeux avec des tailles de pores comprises
entre 2 nm et 50 nm (selon la classification de l’IUPAC). Les adsorbants industriels les plus
courants sont les suivants : les charbons actifs, les zéolithes, les gels de silice, les argiles
activées (ou terres décolorantes) et les alumines activées.
3.1. Charbons actifs
Les charbons actifs sont de loin les adsorbants les plus fabriqués et utilisés
industriellement. Ils peuvent être obtenus à partir d’un grand nombre de matériaux carbonés
(bois, charbon, noix de coco, résidus pétroliers, margine, etc.), par des processus de
carbonisation suivis des processus d’activation dûment contrôlés. Les charbons actifs sont
composés de microcristallites élémentaires de graphite qui sont assemblées avec une
orientation aléatoire ; de plus ces charbons sont représentés par une texture bien particulière
qui regroupe la surface spécifique et la distribution poreuse (macro, micro, mesopores) figure
XXX. Les charbons sont fréquemment utilisés pour la récupération des vapeurs de solvants et
d’hydrocarbures, la décoloration de sucres, la purification d’eau, l’élimination d’odeur
(Coulson et al., 1979). Ils sont couramment utilisés aussi dans le traitement des eaux par
l’adsorption de certains colorants organiques des rejets liquides des industries tels que :

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textile, papier, plastique...etc. D’autres applications peuvent être citées comme l’élimination
des polyphénols et des métaux lourds, la dessiccation des gaz ou des liquides, utilisation en
pharmacie pour l’adsorption des gaz intestinaux.

Figure XXX : a) Représentation de la microstructure d’un charbon actif (Bansal et al.,


1988) b) Vue schématique d’un grain de charbon actif (Slasli 2002).

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