Les Chaudières PDF
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Les chaudières traitant d’un fluide différent de l’eau tel que les chaudières à
sodium, à mercure, à sel fondu, à fluide organique, etc. sont exclues. Les
sources de chaleur envisagées proviennent :
– soit de la combustion de produits fossiles (charbon, pétrole, gaz naturel, etc.) ;
– soit de la combustion de déchets ou de biomasse ;
– soit de la récupération de chaleur pure en aval de turbines à gaz, en aval
de procédés chimiques ou en aval d’une installation solaire thermique.
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Sont exclues les chaudières électriques et les chaudières nucléaires, qui sont
étudiées dans d’autres rubriques spécialisées. Les chaudières à eau chaude
sous pression font aussi l’objet de dossiers spécialisés.
Dans le dossier suivant [BE 8 731] sont présentés les différents constituants
d’une chaudière, notamment le système de combustion et les circuits
eau/vapeur et air/fumées. Un dernier dossier [BE 8 732] est consacré à des
applications spécifiques comme les chaudières de puissance, les chaudières à
déchets, les chaudières à biomasse et les chaudières de récupération.
constante pour calcul des pertes C, H, S, O, N carbone, hydrogène, soufre, oxygène, azote
C –
par rayonnement et convection
CV cendres volantes
Cr kW crédit de puissance introduite
el électrique
H kJ/kg enthalpie massique
en entrée
Hm kJ/kmol enthalpie molaire
ext extérieur
C – perte spécifique (loss )
F combustible brûlé
L kW perte de puissance
F0 combustible introduit
m kg/s débit-masse
M g/mol masse molaire G gaz, fumées
t oC température R référence
A air ut utile
−2 −
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1. Définition et types Turbine
de chaudière HP MP
BP
Alternateur
Chaudière
Aperçu historique
Dégazeur
Tout en sachant que les premiers générateurs de vapeur ont
été développés par Heron (120 av. J.-C.), l’ère moderne des Condenseur
chaudières commençe au début du XVIIIe siècle avec Savary
(1698), Newcomen (1712) et Watt (1769) [1]. Les premières
chaudières à tubes de fumées ont été développées par Stevens
et Trevithick (1811) et la première chaudière à tubes d’eau par
Eve (1825) [1]. Le vingtième siècle a surtout été marqué par de Réchauffeurs HP Rechauffeurs BP
nombreux développements dans les domaines du traitement
d’eau, des aciers et des techniques de fabrication (soudage). En a cycle vapeur sans resurchauffe
parallèle, des techniques de combustion (charbon pulvérisé) se
développent, les turbines à vapeur apparaissent et les notions
Vapeur surchauffée
de thermodynamique s’affinent. Les augmentations de la pres- Turbine
sion et de la température de la vapeur sont apparues comme HP BP Alternateur
MP
des facteurs essentiels pour l’amélioration du rendement des Chaudière
cycles énergétiques, tandis que l’augmentation de la puissance
unitaire a été le principal moteur des réductions de coût. Quel-
ques étapes clés de la technologie moderne ont été :
– la combustion à charbon pulvérisé ; Vapeur resurchauffée
– la resurchauffe ; Condenseur
– les parois membranes ; Dégazeur
– la circulation forcée d’eau ;
– la marche en pression glissante.
Tous ces développements ont été introduits entre 1920 et 1970.
Réchauffeurs HP Réchauffeurs BP
À l’heure actuelle, l’état de la technique peut être résumé de la
manière suivante : Postes de réchauffage
– les générateurs de vapeur (chaudières) pour les centrales à b cycle vapeur avec resurchauffe
charbon sont basés sur la technologie de combustion à « charbon
pulvérisé » ou en « lit fluidisé circulant », une circulation eau Chaudière
vapeur de préférence forcée, avec une capacité thermique allant de de récupération
600 à 2 600 MWth. Les paramètres eau vapeur vont jusqu’à 300 bar Cheminée
et 620 oC pour la partie haute pression (HP), et des dévelop-
pements en cours visent 350 bar et 700 oC ; Gaz d’échappement
(fumées)
– les centrales à gaz sont basées sur des cycles combinés avec
turbine à gaz (TAG) et turbine à vapeur (TAV). Les générateurs de Vapeur Vapeur Vapeur
Turbine à gaz HP MP MP, froide
vapeur sont du type « récupération » et contiennent des écono- Condenseur
miseurs, évaporateurs et surchauffeurs à plusieurs niveaux de Vapeur
Chambre BP
pression (jusqu’à trois). La circulation eau vapeur est souvent
de combustion
naturelle, mais on peut noter de plus en plus fréquemment l’appa-
rition de chaudières à circulation forcée ;
T C HP MP/BP Alternateur
– les chaudières à biomasse couvrent une très large plage de
capacité qui peut varier de 2 MWth jusqu’à 500 MWth . La circu- Turbine à vapeur
Air
lation eau vapeur est majoritairement naturelle, la combustion se
fait sur grille de combustion ou en lit fluidisé dense ou circulant ; T turbine
C compresseur c cycle combiné
– les chaudières d’incinération vont de 2 MWth jusqu’à environ
130 MWth par ligne. La circulation eau vapeur est naturelle, la Figure 1 – Cycles eau/vapeur des différentes chaudières
combustion se fait sur grille de combustion ou en lit fluidisé ;
– les chaudières industrielles couvrent une plage très étendue de Les trois types de cycles eau/vapeur associés à ces différents cas
capacités et de technologies qui inclut, outre les techniques stan- sont présentés dans la figure 1 :
dard citées ci-dessus, une très large panoplie de solutions spéci-
fiques pour des industries telles que la sidérurgie, la chimie, la – la figure 1a montre un cycle vapeur sans resurchauffe, tel que
papeterie, les cimenteries et autres ; réalisé typiquement dans les installations de petite capacité avec
une puissance inférieure à 20 MWel. ;
– les chaudières de cogénération derrière TAG sont un cas parti- – la figure 1b montre un cycle vapeur avec resurchauffe, tel que
culier qui combine les solutions des chaudières de récupération réalisé typiquement dans les centrales thermiques ;
avec les spécificités des chaudières industrielles ; – la figure 1c montre le schéma d’un cycle combiné (turbine à
– les chaudières solaires se trouvent au tout début d’un futur pro- gaz + turbine à vapeur) à trois niveaux de pression. Des évapora-
metteur. Les solutions pour les trois technologies de concentration teurs à multiples niveaux de pression permettent de refroidir les
(miroirs paraboliques, miroirs de Fresnel, tour) sont très hétérogènes. fumées de la façon la plus efficace.
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Réservoir
RHT RBT
Sortie SMT Cheminée
Entrée RBT
RHT D SHT ECO
SBT Entrée d’eau
d’alimentation
Sortie
vapeur HP Écrans
Brûleurs Dépoussiéreur
RA
Foyer
Vers
turbine
PRA
VT
VR VS
b schéma eau/vapeur
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■ La recherche de meilleurs rendements et donc de pressions de
plus en plus élevées, ainsi que le besoin d’augmenter la dyna-
mique des chaudières (vitesse de changement de charge) ont
poussé entre 1920 et 1930 au développement des chaudières à cir-
culation forcée. Dans ce système l’eau traverse l’évaporateur en un
4 R 4 R seul passage (taux de circulation = 1). Comme le régime d’ébul-
lition par film ne peut pas être évité, l’augmentation de la tempéra-
ture des parois des tubes vaporisateurs doit donc être minimisée
3 3 soit par le choix de vitesses massiques 2 à 6 fois supérieures à
celles observées en circulation naturelle, soit par l’emploi de tubes
2 2 rainurés (qui augmentent le coefficient d’échange thermique et
5
donc limitent la température de métal). Sous sa forme la plus
simple, une chaudière à circulation forcée est constituée par un
ensemble de tubes alimentés en parallèle, dans lesquels l’eau est
1 1
successivement réchauffée et vaporisée, puis la vapeur surchauf-
fée (figure 6). La circulation de l’eau est assurée par les pompes
alimentaires dont la hauteur de refoulement est déterminée en
tenant compte de la perte de charge totale de l’ensemble des cir-
a circulation naturelle b circulation assistée cuits économiseurs, évaporateurs et surchauffeurs. Les chaudières
à circulation forcée peuvent, en principe, être utilisées pour toutes
les pressions sous-critiques ou supercritiques. La circulation for-
cée, mettant en jeu des débits réduits et des vitesses plus élevées
que la circulation naturelle, requiert des sections de passage plus
S faibles : elle permet donc l’emploi de tubes de plus petit diamètre,
4 4 plus minces à pression donnée, et moins sensibles aux contraintes
thermiques. En revanche, du fait que les flux thermiques et les
S
températures de métal sont très élevés, il faut utiliser une eau très
3 3 pure, totalement déminéralisée.
2 2
5
2. Bilans énergétiques
1 5 1
et bilan matière
Les bilans énergétiques sont toujours la première étape dans la
conception d’une centrale thermique et d’une chaudière. Ces
bilans permettent d’établir un lien entre la puissance électrique, la
c circulation forcée : 1er type d circulation forcée : 2e type
puissance thermique ainsi que de déterminer les débits de
1 Pompe alimentaire 5 Pompe de circulation ou recirculation combustible, d’air, de fumées et de vapeur.
2 Économiseur R Réservoir Pour effectuer un bilan énergétique, il faut distinguer deux cas de
3 Évaporateur S Séparateur figure selon le type de chaudière. Pour une chaudière à combustion,
il est toujours possible de déterminer le débit de combustible néces-
4 Surchauffeurs
saire pour produire le débit vapeur tandis que pour une chaudière
de récupération, le(s) débit(s) vapeur résultent uniquement de la
Figure 6 – Systèmes de circulation
conception des surfaces d’échange et des paramètres débit, tempé-
rature et pression des fluides à l’entrée de la chaudière.
démontré par un bilan massique autour du réservoir), il suffit de Avant de passer aux bilans, il paraît utile de passer en revue la
maintenir un taux de circulation suffisamment élevé pour éviter le transformation énergétique et les données de départ.
régime d’ébullition par film. Comme la différence entre le volume
massique de la vapeur et de l’eau diminue quand la pression aug-
mente, la limite pratique d’application de la circulation naturelle 2.1 Transformation énergétique
est d’environ 180 bar. La figure 3 permet de voir la coupe et le dans une chaudière à combustion
schéma eau/vapeur d’une chaudière à circulation naturelle.
Afin d’utiliser l’enthalpie de formation (chaleur latente) contenue
■ Pour des pressions élevées ou si la hauteur géométrique de la dans un combustible pour produire de la vapeur sous pression, à
chaudière (entre le réservoir et le bas des évaporateurs) est faible, haute température, il faut procéder par étapes successives.
il est possible que le débit de circulation naturelle ne suffise pas La figure 3 permet de visualiser les différents éléments
pour assurer un taux de circulation suffisant. Dans ce cas, l’instal- constituant la chaudière.
lation d’une pompe de circulation d’eau permet d’étendre le
domaine d’application des systèmes à réservoir. Ce système est Combustion : après préparation convenable du combustible, elle
appelé circulation assistée par pompe. Il peut être réalisé pour des est réalisée par des brûleurs ou des systèmes particuliers (grilles,
pressions allant jusqu’à 195 bar. lits fluidisés, etc.) dans un foyer. La combustion a besoin d’oxygène,
qui est introduit sous forme d’air, injecté dans les brûleurs et dans le
Les deux systèmes à réservoir – surtout la circulation naturelle – foyer. Cet air est aspiré à l’extérieur de la chaudière, et amené dans
présentent des avantages importants comme la simplicité, la le foyer par un ventilateur dit de soufflage. Il passe généralement
robustesse de fonctionnement et la moindre sensibilité à la qualité par un réchauffeur d’air qui permet, en refroidissant les fumées qui
d’eau. Ils sont le plus souvent choisis pour les chaudières indus- sortent de la chaudière, d’améliorer le rendement de celle-ci ; par
trielles et les chaudières à combustion de puissance inférieure à ailleurs, le réchauffage de l’air est souvent bénéfique parce qu’il
200 MWth et parfois même bien au-delà. améliore la combustion en assurant un préséchage du combustible.
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Transmission de chaleur : les produits gazeux de la combustion 2.2 Données de départ d’un bilan
sortent à haute température du foyer (850 à 1 300 oC) et passent à
travers des échangeurs qui transfèrent leur chaleur à de la vapeur
de chaudière
saturée pour la surchauffer dans des surchauffeurs et des resur-
chauffeurs, et progressivement, au fur et à mesure que la tempéra- 2.2.1 Caractéristiques de l’eau et de la vapeur
ture des fumées diminue, vers des faisceaux évaporateurs et vers En premier lieu, ce sont les valeurs de débit, pression et tempé-
l’économiseur. Les fumées passent ensuite dans le réchauffeur rature de l’eau et de la vapeur qui définissent la marche maximale
d’air, dans un dépoussiéreur (ou dans une installation de continue. On a donc besoin des paramètres de :
traitement de fumées complexe) et sont extraites par un ventila-
– l’eau d’alimentation, généralement à l’entrée de l’économiseur ;
teur dit de tirage avant d’être rejetées dans l’atmosphère par une
– la vapeur surchauffée, à la sortie du surchauffeur haute
cheminée. Le circuit air/fumées se complique quelquefois d’un
température ;
recyclage (§ 2.4.1.2).
– la vapeur à resurchauffer, à l’entrée du resurchauffeur basse
Dans le parcours du fluide chauffé et vaporisé dans la chaudière, température ;
il faut distinguer plusieurs zones différentes. – la vapeur resurchauffée (cycle d’une ou deux resurchauffes), à
la sortie du resurchauffeur haute température.
Économiseur : l’eau, mise en pression par les pompes alimen- Dans certains cas, il est imposé une valeur maximale admissible
taires, est progressivement réchauffée dans l’économiseur, pour de la perte de charge dans les resurchauffeurs.
arriver à une température un peu inférieure à celle de la saturation,
dans un réservoir (cas d’une chaudière à circulation naturelle ou En ce qui concerne la température de l’eau d’injection en sur-
assistée par pompe), dans un mélangeur ou directement dans la chauffe ou resurchauffe, elle est parfois différente de la tempéra-
zone de vaporisation (cas d’une chaudière à circulation forcée). ture d’eau d’alimentation, car prise plus en amont dans le circuit
Une partie de l’eau est dérivée, avant son entrée dans l’économi- (en amont des réchauffeurs d’eau haute pression) de façon à dimi-
seur, dans un circuit annexe, et injectée dans la vapeur surchauf- nuer le débit d’eau nécessaire et à disposer d’une perte de charge
fée à un étage intermédiaire de surchauffe, de façon à régler la suffisante pour assurer une dispersion correcte par l’injecteur. Les
température de la vapeur à la sortie du dernier surchauffeur. conditions de marche à puissance variable influent sur les données
L’injection de cette eau de désurchauffe dans la vapeur se fait par d’entrée à marche partielle. Le fonctionnement d’une centrale peut
pulvérisation dans un mélangeur appelé désurchauffeur. être soit à pression fixe à la sortie du dernier surchauffeur ou à
l’entrée de la turbine, soit à pression glissante.
Évaporateur : les bulles de vapeur sont générées en quantité de La marche en pression glissante permet à la turbine de fonctionner
plus en plus grande, ce mélange d’eau et de vapeur étant appelé à toutes charges sans laminage de vapeur à l’admission, donc sans
émulsion. En circulation naturelle ou assistée (figure 6), l’émulsion chute de pression importante en amont de sa première roue et, par
circule en permanence dans un circuit fermé à pression quasiment conséquent, d’avoir en cours de détente aux différents étages une
constante ; la vapeur saturée produite est séparée de l’émulsion dans température de vapeur et, par suite, une température de métal qui
un réservoir ou un séparateur, et est remplacée dans le circuit vapori- varie beaucoup moins suivant l’allure que lorsque la pression
sant par l’eau liquide en provenance de l’économiseur. En circulation d’admission est fixe. Elle permet également d’éviter la perte d’éner-
forcée, l’émulsion chemine progressivement vers la fin de la zone gie due au laminage de la vapeur, et de réduire la puissance de pom-
d’évaporation pour sortir sous forme de vapeur saturée, qui est page de l’eau d’alimentation à charge partielle. Il est ainsi possible de
ensuite surchauffée, toute l’eau ayant été transformée en vapeur. diminuer significativement l’énergie consommée par le plus impor-
L’évaporateur est constitué généralement des parois de la chau- tant des auxiliaires à basse allure. La marche en pression glissante est
dière et parfois, en complément, de faisceaux de tubes disposés souvent appréciée dans les installations de puissance qui doivent
dans l’écoulement des fumées. fonctionner à allures variables. Elle impose en contrepartie l’obliga-
tion pour les éléments sous pression de la chaudière situés dans la
Surchauffeurs : la vapeur saturée sort soit du réservoir (circula- zone de vaporisation de supporter des variations rapides de tempéra-
tion naturelle ou assistée), soit du séparateur humide ou de l’extré- ture lors des changements d’allure. En ce cas, pour réduire les
mité du circuit vaporisant (circulation forcée). Elle passe ensuite contraintes d’origine thermique, on est conduit à limiter les épais-
dans le surchauffeur qui est en réalité composé de 2 à 4 échan- seurs des parties métalliques et donc à proscrire les réservoirs de
geurs distincts, dans lesquels la vapeur s’échauffe progres- grand diamètre. De ce fait, le modèle à passage direct de vapeur et
sivement. La position de ces éléments dans le trajet des fumées circulation forcée est pratiquement imposé par la pression glissante.
dépend des impératifs de fonctionnement, mais aussi, pour beau-
coup, de nécessités de construction imposées, en particulier, par la
limite des contraintes admissibles à la température du métal choi- 2.2.2 Caractéristiques du combustible
sie pour les tubes, et également, dans certains cas, par des Suivant le combustible employé (gaz, fuel, charbon, lignite, gaz
contraintes imposées par le combustible (propriétés encrassantes sidérurgiques, biomasse, déchets, etc.), certaines propriétés ont
ou corrosives des cendres et des fumées). Le(s) désurchauffeur(s) une influence sur la conception de la chaudière, principalement sur
est(sont) insérés sur le trajet de la vapeur surchauffée, en amont celle des brûleurs, du foyer et des trémies de cendrier, mais éga-
du dernier surchauffeur (SHT), et aussi parfois à des étages inter- lement sur les échangeurs installés sur le trajet des fumées. Il y a
médiaires du circuit de surchauffe. en particulier une étroite concordance entre les échanges ther-
miques dans un foyer refroidi et la nature du combustible. Les
Resurchauffeurs : le circuit de resurchauffe permet d’élever la volumes d’air de combustion et de fumées produites dépendent
température de vapeur extraite à moyenne pression de la turbine fortement du combustible, à quantité donnée de chaleur dégagée.
jusqu’à une valeur en général égale, parfois légèrement supé- Les informations essentielles concernant le combustible sont la
rieure, à celle de sortie de la vapeur surchauffée ; le plus souvent, composition élémentaire et immédiate et le pouvoir calorifique.
la resurchauffe s’effectue par passage dans 2 échangeurs, dispo-
sés séparément dans le circuit des fumées ; le désurchauffeur, Pouvoir calorifique : le débit du combustible en dépend direc-
nécessaire surtout pour assurer la protection des échangeurs et de tement et, par suite, la dimension de tous les dispositifs de prépara-
la turbine contre des dépassements intempestifs de température, tion de celui-ci, qu’il s’agisse de détendeurs pour la combustion du
est placé sur le circuit de vapeur entre les 2 resurchauffeurs. gaz, de pompes et de postes de réchauffage pour la combustion des
Comme l’injection d’eau dans le resurchauffeur correspond à une fuels, ou d’alimentateurs, distributeurs et broyeurs pour la fourni-
vaporisation à basse pression, elle détériore le rendement du cycle ture du charbon.
thermodynamique. Pour cette raison, on essaie de la minimiser en Teneur en cendres et leur composition : pour les combustibles
régime stable. solides, la simple présence de cendres impose des trémies ou des
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pentes de cendrier d’au moins 55o par rapport à l’horizontale pour Composition chimique : les renseignements essentiels sont four-
assurer leur écoulement correct ; la minéralogie, ou plus nis par l’analyse immédiate [équation (1)]. Celle-ci permet, en fonc-
simplement la teneur en silice des cendres, génératrice de phéno- tion des réactions chimiques de combustion, de calculer les
mènes d’érosion, conduit également à limiter la vitesse des volumes d’air nécessaires et les volumes de fumées en résultant.
fumées pour réduire les usures localisées de tubes. La Les teneurs en soufre, en chlore et en azote permettent de déter-
composition chimique des cendres, en relation directe avec leur miner les précautions à prendre pour éviter des corrosions et de
fusibilité, influence fortement la tendance à créer des dépôts et des dimensionner les équipements de traitement des fumées.
accrochages sur les parois du foyer et sur les premiers échangeurs
rencontrés. L’évaluation de ce risque peut imposer le respect d’une
température des fumées maximale à la sortie du foyer, ainsi que la
recherche, dans la zone des brûleurs, de dégagements calorifiques 2.2.3 Calcul de combustion et bilan masse
modérés, pour éviter les accrochages sur les parois du foyer. Pour
certains combustibles solides (en particulier biomasse et déchets), Sur le plan de la chimie, la combustion, réaction d’oxydation,
selon les caractéristiques des cendres volantes, les risques de cor- peut se représenter par le diagramme de la figure 7. Pour le bilan
rosion à haute température peuvent obliger à installer dans les masse de la combustion, on commence par le choix de l’excès
fumées dont la température dépasse 700 à 900 oC des évapora- d’air minimal pour obtenir une bonne combustion. Les réactions
teurs ou des surchauffeurs traversés par de la vapeur froide admises sont celles de l’oxydation totale, sauf pour le soufre qu’on
(c’est-à-dire de température assez proche de la saturation) de limite à la production de SO2 (et non pas de SO3). L’excès d’air est
façon que la température du métal des tubes reste inférieure à la exprimé par le facteur d’air n, qui est égal à 1 pour une
température de fusion des eutectiques, pour éviter tout contact combustion stoechiométrique.
entre la phase liquide externe corrosive et le métal.
À partir de l’analyse élémentaire et des réactions chimiques de
Humidité du combustible : elle impacte la combustion et peut impo-
combustion, on détermine la quantité d’oxygène nécessaire et la
ser une température élevée (jusqu’à 250 oC) de l’air de combustion, de
quantité d’air associée, y compris l’excès d’air, donc le pouvoir
façon à effectuer un préséchage rapide du combustible dans la zone
comburivore [équations (1), (2) et (3)].
de combustion. Par ailleurs, elle augmente considérablement la quan-
tité et le volume des fumées, qui contiennent sous forme de vapeur la L’air atmosphérique étant humide, il y a lieu de se fixer son
totalité de l’eau du combustible évaporée.
degré hygrométrique ou sa teneur en vapeur d’eau X H2O , en fonc-
Quantité et qualité des matières volatiles : elles interviennent pour tion de la température de référence choisie [équation (4)].
les combustibles solides dans la facilité d’allumage du combustible et
directement dans le temps nécessaire à la combustion. La teneur en Ensuite, on détermine la masse, le volume et la composition des
matières volatiles influe aussi sur l’excès d’air nécessaire. fumées produites par la combustion de cette unité de combustible,
donc le pouvoir fumigène [équations (5), (6) et (7)].
Calcul de combustion
kgi
γ C + γ H + γ S + γ O + γ N + γ Ash + γ H2O = 1 (1) Fumées
kgF Vapeur d’eau
N2
Air
2MO M 2MO kgO2 Azote Gaz rares
µO2 = γ + O γ + γ −γ (2) +
MC C 2MH H MS S O kgF Gaz rares
O2
µ A,0,sec = 11, 512γ C + 34, 207γ H + 4, 313γ S − 4, 321γ O Oxygène
kgA, O, sec (3)
H2O vapeur
kgF Combustible
ϕ psat (t amb ) kgH2O Analyse Analyse CO2
X H2O,A,sec = 0, 6216 (4)
[p − psat (t amb )] kgA ,sec immédiate élémentaire Combustion
kgA, O Carbone
µ A ,0 = µ A ,0,sec (1+ X H2O,A ,sec ) (5) fixe
C SO2/SO3
kgF
kgA Matières H2
µ A = n µ A ,0 (6) volatiles
NOx
kgF O2 + N2
Imbrûlés
kgG Soufre S
µG = µ A + 1− γ Ash (7) Gazeux
kgF Humidité
H2O
H2O
PCI ≈ 33, 91γ C + 93, 87γ H + 10, 47γ S − 15,18γ O2 − 2, 44 γ H2O
SO3
MJ Solides
formule de Boïe (8)
Stériles Al2O3
kgF
ou
kJ incombustibles SiO2
PCS = PCI + r H2O (γ H2O + 9γ H) (9)
kgF Ca, Na, K, ... Cendres
Pour la définition des symboles, se reporter au tableau de
symboles en début de dossier.
Figure 7 – Combustion : définition et phénomènes
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H vap,j,s
Q RC
H vap,j,en
Pvent,rec
m MF
m F0
m G
Pbroy Traitement
m CV
des fumées
m K
Pdivers
Pvent,tir
Q RA,ext
Pvent,souff
m A
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– une partie de la puissance sous forme de purge continue est
ηB = 1 − C G − C ib − C RC − C CCM (11) récupérée sous forme de vapeur basse pression par détente dans
des ballons associés à des circuits secondaires ;
Définition D1 (NF EN 12952-15) :
– la purge de déconcentration est indispensable pour éliminer
ηB1 =
Q ut
= 1−
∑L les sels introduits par l’eau, mais la qualité d’eau à fournir et sa
teneur en sels, et donc le débit de purge nécessaire ne dépendent
m F PCI /S + ∑Cr m F PCI /S + ∑Cr
pas du chaudiériste, la préparation de l’eau étant l’affaire du client.
(12)
Q ut Q ut En pratique, lors des essais de performance dont la durée est limi-
ηB1 = =
Q int,tot m F Hint,tot tée à quelques heures, il est convenu d’arrêter la purge continue et
de ne pas effectuer d’autres purges de déconcentration ou de
Définition D2 (BS 2885) : trop-plein.
ηB2 =
Q ut
= 1−
∑L − ∑Cr (13)
F PCI /S
m m F PCI /S 2.3.4 Puissances introduites
PCI/S pour PCI ou PCS. Les puissances introduites sont de différentes natures, la princi-
pale provenant du combustible. La puissance introduite par le
combustible est proportionnelle au débit m F0 de combustible
On conclut que pour la même installation réelle, des rendements introduit. La réaction de combustion n’est pas toujours complète.
numériques assez différents peuvent sortir des calculs suivant Suivant l’excès d’air utilisé, la qualité des brûleurs ou des
les différents codes : définitions D1 [équation (12)] ou D2 systèmes de combustion, la taille du foyer ou la préparation du
[équation (13)]. Par la suite, seule la définition D1 va être discutée. combustible, une partie de celui-ci ne brûle pas. La perte par
imbrûlés [ C ib de l’équation (11)] est généralement faible pour les
2.3.2 Puissance (ou chaleur) utile principale combustibles gazeux ou liquides, mais peut atteindre 1 % ou plus
La puissance utile Q ut (en kW) est calculée par la formule : pour des combustibles solides.
Par définition, on considère comme puissance introduite par le
Q ut = ∑ (m
s hs ) − ∑ (m
en hen ) combustible celle qui résulterait de la combustion complète de la
totalité du combustible préparé et introduit dans le système, avec
avec hen (kJ/kg) enthalpie du fluide entrant, son pouvoir calorifique normal, ce qui équivaut à compter comme
hs (kJ/kg) enthalpie du fluide sortant, pertes la chaleur qui aurait été produite par la combustion de ces
imbrûlés. Néanmoins, il est plus convenable de baser les calculs
m en (kg/s) débit entrant, de débit d’air et de fumées sur le débit de combustible brûlé
s
m (kg/s) débit sortant, pour chacun des points de sortie ou [équations (14), (15) et (16)]. À ce titre, on définit le pouvoir calori-
d’entrée. fique total introduit Hint,tot [équation (17)] qui permet d’exprimer la
totalité des puissances introduites par multiplication avec m F.
Q ut est l’énergie transmise aux fluides chauffés par unité de temps,
c’est-à-dire la différence entre l’énergie exportée vers l’utilisation (tur-
bine ou réseau) et celle retournée à la chaudière par les fluides à
chauffer. Le fluide chauffé peut être à des états ou à des niveaux de 1 Q ut
m F = (14)
pression différents. On peut avoir ainsi pour une même chaudière : ηB Hint,tot
– un débit de vapeur surchauffée provenant principalement d’un
débit d’eau d’alimentation à une certaine température, et complété mF
C ib = 1 − (15)
par un débit d’eau d’injection (utilisé pour la régulation de la tem- F0
m
pérature de surchauffe) à une température différente de celle de
l’eau d’alimentation ; m F
– un débit de vapeur resurchauffée provenant d’un étage inter- m F0 = ;m F µA ; m
A =m F µG
G =m (16)
(1− C ib )
médiaire de soutirage de la turbine à vapeur, éventuellement
complété par son débit d’injection. La chaleur transmise à la PCI + cp,F (tF,int − t R) ∆H d + µK cp,K (t k,en − t R)
vapeur à resurchauffer provenant de la turbine sert à élever sa Hint,tot = +
température, sans changement de phase ; 1− C ib 1− C ib
(17)
– éventuellement, une deuxième resurchauffe ;
– parfois, mais très exceptionnellement quand il s’agit de chau- + µ A cp,A (t A,en − t R) +
∑(P + Q )ext
dière de grande puissance, un réchauffage de fluide autre que m F
l’eau (par exemple intégré dans un process d’usine chimique).
∆H d = γ S (ηd hCaSO4 − nCa/S hCa)
(18)
2.3.3 Puissance utile annexe hCaSO4 = 5 583 [kJ/kgS] ; hCa = 15 653 [kJ/kgS]
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L’expression de la puissance introduite (ainsi que celle des 2.3.4.4 Puissances introduites par le calcaire
pertes correspondant à la combustion) est liée au choix retenu
Ce terme est spécifique aux chaudières à lit fluidisé, où soit du
pour la définition du pouvoir calorifique du combustible, PCI ou
calcaire, soit une autre substance contenant du calcium et/ou du
PCS. Il faut également évoquer les notions d’enthalpie de forma-
magnésium peut être employée pour une désulfuration in situ. Cet
tion (chaleur latente) et d’enthalpie sensible (chaleur sensible).
agent d'absorption générique est suivant la norme NF EN 12952-15
caractérisé par l’indice K. La réaction de désulfuration comporte
2.3.4.1 Enthalpie de formation du combustible
deux étapes dont la première est endothermique et la deuxième
En pratique, dans les chaudières à utilisation industrielle, il n’est, exothermique. Dans le cas du calcaire CaCO3 , ces réactions sont :
dans la grande majorité des cas, pas possible d’extraire des
fumées la chaleur correspondant à la condensation de la vapeur CaCO3 → CaO + CO2 (∆Hm = + 179 kJ/mol)
résultant de la combustion, et cela pour trois raisons :
– une raison économique : le développement des surfaces de SO2 + CaO + 1/2 O2 → CaSO4 (∆Hm = − 501, 8 kJ/mol)
l’échangeur basse température serait excessif et l’investissement
trop important par rapport au gain de consommation ; Il est impossible en pratique d’atteindre l’équilibre chimique de
– le risque de collage des cendres en présence d’eau condensée la deuxième réaction. Aussi, malgré l’introduction d’un excès de
sur les parois, avec formation de produits adhérents, souvent calcaire (exprimé dans l’équation (18) par le taux massique nCa/S),
solides (par exemple du plâtre si les cendres contiennent du sul- le rendement de désulfuration ηd est inférieur à 100 %.
fate de calcium) ou simplement un colmatage par accumulation ; L’équation (18) permet de calculer l’apport net d’enthalpie par kg
– le risque de corrosion quand le combustible contient du soufre de combustible introduit (indice F0) résultant des deux réactions.
(fuel, point de rosée). De la sorte, la récupération de chaleur par
condensation n’est raisonnablement envisagée que pour des 2.3.4.5 Puissances auxiliaires introduites sous forme
combustions de gaz naturel sans soufre, au prix de précautions mécanique
supplémentaires (conduits de fumées en acier inoxydable, sur-
Ce sont toutes les puissances dues à des systèmes de transport
veillance du pH des condensats).
internes à la chaudière qui sont entraînées par une énergie d’ori-
C’est la raison pour laquelle en général, en Europe, le PCI est gine extérieure, électrique en général, mais parfois aussi mécani-
pris en compte pour le calcul de la puissance introduite. que (détente de vapeur en provenance du réseau ou de la turbine).
Sont concernés les pompes de circulation, les ventilateurs de recy-
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2.3.4.2 Enthalpie sensible du combustible clage, les ventilateurs associés au broyage, les broyeurs, les pom-
Le combustible est en général à la température ambiante pes d’injection de fuel, etc. Le cas du ventilateur de soufflage a été
(combustible solide ou gaz naturel), température qui peut être un examiné ci-dessus. En revanche, le ventilateur de tirage, situé en
peu différente de celle de référence ; en toute rigueur, il faut tenir aval du système, n’intervient pas dans le bilan, la température des
compte de cet écart. fumées à partir de laquelle sont calculées les pertes étant prise
immédiatement en aval du dernier échangeur.
Les combustibles liquides, et principalement les fuels lourds,
doivent être chauffés pour que leur viscosité soit telle que l’on
obtienne une pulvérisation suffisamment fine pour assurer une 2.3.4.6 Enthalpie totale introduite
bonne combustion ; parfois, la pulvérisation est obtenue direc- Pour des raisons de facilité de calcul, la totalité des puissances
tement par de la vapeur. Certains combustibles gazeux tels que le introduites est suivant la norme NF EN 12952-15 concentrée dans
gaz CO sortant de réacteurs, certains gaz de process ou de un pouvoir calorifique corrigé, qui est rattaché au débit-masse
hauts-fourneaux non stockés arrivent aux brûleurs à haute tempé- brûlé m F plutôt qu’au débit-masse réellement introduit
rature (400 à 600 oC). Dans les chaudières de récupération (derrière [équations (14) et (17)].
turbine à gaz, par exemple), le seul apport de chaleur provient de
l’enthalpie sensible du mélange gazeux introduit.
2.3.5 Pertes
Cet apport de chaleur, proportionnel au combustible introduit,
intervient dans le bilan, mais d’une façon différente suivant la pro- Les codes de détermination du rendement énumèrent plus d’une
venance de l’énergie de réchauffage, qui peut être externe à la dizaine de pertes, car ils examinent en détail celles créées par cha-
chaudière ou prélevée directement sur sa chaleur interne. cun des composants des fumées.
Sans aller si loin, pour juger du fonctionnement économique
2.3.4.3 Puissance introduite par l’air dans la chaudière
sous forme d’enthalpie sensible d’une chaudière, il faut distinguer les points suivants
(équations (11), (12), (13)).
Elle n’est à prendre en compte que lorsque la chaleur a été four-
nie par une source extérieure au système. C’est le cas lorsque l’on 2.3.5.1 Pertes par enthalpie sensible des fumées
préchauffe l’air, avant son introduction dans le réchauffeur d’air
récupérant les calories sur les fumées soit pour éviter la corrosion Les pertes C G par enthalpie sensible des fumées sont suivant la
des zones à basse température du réchauffeur d’air, soit pour formule (19) proportionnelles au pouvoir fumigène du combustible
assurer une meilleure combustion (air extérieur soufflé sous les et à l’écart entre l’enthalpie des fumées à la sortie de la chaudière
grilles d’une chaudière à charbon). et l’enthalpie à la température de référence (essais officiels de ren-
dement) ou à la température extérieure (exploitation normale).
L’énergie thermique apportée par le ventilateur de soufflage est
également à prendre en compte sous forme de crédit de chaleur Rapportée au pouvoir calorifique, la masse des fumées dépend :
s’il est défini que la température de référence est prise à son – du ballast du combustible (partie incombustible) : azote ou CO2
aspiration ; par contre, si la température de référence est définie dans le cas de gaz combustible, naturel ou de process, et cendres
en aval, ce crédit n’existe plus. dans le cas des combustibles solides ;
Quand la température de référence est considérée en amont des – de sa teneur en eau, même dans le cas d’un rendement défini
réchauffeurs d’air, il y a ambiguïté – à éviter lorsque l’on veut sur base PCI, la perte provenant alors de l’échauffement de la
comparer des solutions concurrentes – selon qu’il y a des pré- vapeur de l’eau contenue dans les fumées, comptée depuis la tem-
chauffeurs ou non, et selon qu’ils sont considérés comme étant en pérature de référence jusqu’à la température à la cheminée ;
service ou non. La plupart des codes de détermination du – du débit d’air nécessaire pour assurer la combustion
rendement lèvent cette ambiguïté mais il convient d’être précis sur stoechiométrique ;
les hypothèses et conventions à retenir. – de l’humidité de l’air ;
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___________________________________________________________________________________________ CHAUDIÈRES. BILANS ET DIMENSIONNEMENT
– de l’excès d’air nécessaire pour assurer la combustion quasi Pertes par la vapeur d’eau
complète, de façon à limiter les imbrûlés ; Si le rendement est calculé sur base PCI, on ne prend en compte
– des entrées d’air (inutiles et incontrôlées) en aval du foyer que la chaleur d’échauffement de la vapeur d’eau à la pression
dans les chaudières à foyer en dépression ; partielle qu’elle a dans les fumées, entre sa température à la sortie
– des fuites des réchauffeurs d’air lorsqu’ils sont du type régéné- du réchauffeur d’air et la température de référence. On peut être
ratif. amené à décomposer cette perte et, par conséquent, les quantités
En exploitation normale, le maintien d’un bon rendement passe de vapeur correspondantes transportées dans les fumées, en :
par la lutte contre les entrées d’air parasites et la recherche perma- – eau provenant de la combustion de l’hydrogène ;
nente de l’excès d’air minimal. Le réglage de l’air est facile si l’on dis- – eau contenue dans le combustible (séchage) ;
pose de moyens de mesure et de modulation du débit d’air en – eau contenue dans l’air à l’aspiration du ventilateur de soufflage ;
fonction du débit de combustible envoyé à chaque brûleur ou dans – vapeur d’atomisation (dans le cas des combustibles liquides).
chaque zone de la grille ; mais cette mesure est rarement réalisée. Si le rendement est calculé sur base PCS, il faut ajouter la perte
Généralement, le réglage de l’air est donc global, défini en fonction par vaporisation de l’eau provenant de la combustion de l’hydro-
du CO2 ou de la teneur en oxygène résiduel mesurés dans les gaz de gène et de l’humidité du combustible. L’enthalpie de vaporisation
combustion, éventuellement d’un début d’opacification des fumées est alors calculée à la pression partielle de la vapeur dans les
et le plus souvent d’après des lois empiriques à partir d’une mesure fumées, pour la température de référence.
directe du débit des fumées ou de leur perte de charge.
La température des fumées à la cheminée dépend : 2.3.5.2 Pertes par imbrûlés
– de l’investissement consenti pour le dernier récupérateur, Les pertes par imbrûlés C ib , ou par combustion incomplète, se
c’est-à-dire de l’écart entre la température des fumées et celle du composent des pertes par imbrûlés solides (pertes par carbone
fluide chargé de les refroidir (eau si l’échangeur terminal est un éco- dans les mâchefers et dans les suies) et des pertes par imbrûlés
nomiseur, air plus ou moins préchauffé s’il s’agit d’un réchauffeur gazeux (CO, hydrogène et hydrocarbures). Elles sont fortement
d’air) ; réduites (imbrûlés solides) ou quasiment annulées (imbrûlés
– de la limitation imposée par des risques de corrosion liée au gazeux) lorsque l’on a réuni les éléments favorables à une bonne
point de rosée (phénomènes de condensation aqueuse et acide) à combustion. En revanche, dans des flammes de combustible liquide
la sortie du récupérateur, dans les gaines situées en aval, dans le ou gazeux, un léger déréglage de l’air apporté localement au brûleur
dépoussiéreur et dans la cheminée proprement dite. Il y a quelque- est générateur d’imbrûlés soit sous forme de carbone (noir de
fois également des valeurs limites imposées par des problèmes fumées, fréquent surtout en période d’allumage en zone froide), soit
d’environnement : pour du fuel, par exemple, il est classique de ne sous forme de monoxyde de carbone, indice d’une combustion
pas abaisser la température des fumées au-dessous de 150 oC ; incomplète par insuffisance locale d’oxygène. Mais, dans les instal-
– du maintien en état de propreté correct des échangeurs ; un lations correctement conçues et bien réglées, on peut dire qu’avec
encrassement progressif conduit à l’augmentation de la tempéra- les combustibles gazeux et liquides, il n’y a pratiquement pas d’imb-
ture des fumées ; rûlés avec des excès d’air de l’ordre de 5 à 10 %.
– du mode de réglage de la température du fluide chargé de Il n’en est pas de même avec les combustibles solides, pour les-
refroidir les fumées dans le dernier récupérateur de la chaudière : quels le réglage de combustion est un compromis entre les pertes
s’il s’agit d’air, la régulation a habituellement pour effet de mainte- par imbrûlés et le supplément de pertes par enthalpie sensible des
nir constante la moyenne des températures air + fumées pour met- fumées consécutif à une augmentation de l’excès d’air. La mesure
tre le métal à l’abri de la corrosion. Si l’échangeur terminal est un des pertes par imbrûlés gazeux se fait par analyse des fumées ;
économiseur, on maintient la température d’arrivée d’eau à un celles des imbrûlés solides par évaluation de la quantité de car-
niveau minimal supérieur au point de rosée. Dans tous les cas, il bone recueillie dans les cendres.
faut éviter que, par négligence ou souci excessif de sécurité
vis-à-vis de la corrosion, on marche en permanence avec des tem- 2.3.5.3 Pertes par enthalpie sensible des cendres
pératures de fumées trop élevées à la cheminée.
Dans le cas des combustibles solides, l’enthalpie sensible des
Si le réchauffeur d’air est du type régénératif, on peut prendre cendres volantes est intégrée dans l’enthalpie des fumées pour
indifféremment dans le calcul du rendement pour évaluer la cha- tout leur parcours en chaudière, puisqu’elles peuvent intervenir de
leur perdue à la cheminée : façon importante dans les échanges thermiques.
– la quantité de gaz entrant dans le réchauffeur d’air, en évaluant Les pertes C CCM par enthalpie sensible des cendres à la sortie de
la chaleur à la sortie à partir de la température théorique (appelée la chaudière sont donc prises en compte dans l’enthalpie des
également non corrigée) ; fumées sortant du dernier échangeur ; elles se trouvent associées
– la quantité de gaz sortant du réchauffeur d’air, c’est-à-dire à l’enthalpie sensible des gaz et de la vapeur d’eau.
incluant les fuites, à sa température réelle (ou corrigée). La chaleur
de préchauffage de l’air est évaluée pour la totalité de l’air passant Les pertes dues aux cendres extraites sous foyer (mâchefers)
dans le préchauffeur et intervient comme crédit de chaleur. sont évaluées à part, à leur température d’extraction et en fonction
de la quantité recueillie ou estimée.
Le calcul des pertes à la cheminée résulte du produit de la quan-
tité de gaz à la sortie du réchauffeur d’air par leur enthalpie. Cette 2.3.5.4 Pertes par les parois : rayonnement
enthalpie englobe celle des gaz secs, celle de la vapeur d’eau (sous et convection externe
forme gazeuse) et celle des cendres transportées dans les fumées
en amont du dépoussiéreur. Compte tenu de la difficulté de leur estimation précise et de leur
faiblesse relative vis-à-vis des autres pertes (surtout pour les chau-
dières d’une capacité supérieure à 50 t/h), il a été convenu de les
Bien que l’on parle de pertes à la cheminée, il est convenu évaluer forfaitairement.
que la température de calcul de ces pertes est celle des Les pertes par les parois C RC sont faibles puisque :
fumées à la sortie du réchauffeur d’air (ou du dernier échan-
geur associé à la chaudière) et que l’on ne tient pas compte : – pour des raisons de protection du personnel, il est imposé une
température limite de la tôle externe qui recouvre le calorifuge ;
– du refroidissement dans les gaines, le dépoussiéreur aval – pour les chaudières intégrées dans un bâtiment, une partie de
et la cheminée ; la chaleur cédée par les parois externes est récupérée par
– de l’échauffement dans le ventilateur de tirage quand il y
l’aspiration des ventilateurs de soufflage, qui participent au
en a un.
conditionnement de la zone supérieure de la chaufferie.
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Ces pertes par rayonnement et convection externe, proportion- 2.4.1.1 Débit de combustible à introduire
nelles à la surface extérieure de la chaudière, diminuent en valeur F0 , il faut distinguer :
Dans la quantité de combustible à introduire m
relative quand la puissance de la chaudière s’accroît. Pour une chau-
dière donnée, elles restent constantes en valeur absolue, indépen- – la part brûlée mF =m F0 (1 − C ib ) qui va permettre de calculer le
damment de l’allure, puisque la température des parois (écrans débit total de fumées produites et le débit d’air nécessaire ;
tubés) ne varie pratiquement pas. Pour la vérification du rendement – la part imbrûlée qui va s’ajouter aux cendres m F0 C ib .
garanti d’une installation, on utilise la valeur forfaitaire définie par le
code de détermination du rendement (par exemple, NF EN 12952-15 2.4.1.2 Débits d’air et de fumées
ou ASME PTC 4), par vent nul, quelle que soit la température exté-
Ce sont les produits du débit de combustible brûlé par le pou-
rieure au moment de l’essai. La taille d’une chaudière dépendant, à
voir comburivore (débit d’air) et le pouvoir fumigène (débit de
puissance égale, de la nature du combustible, il serait normal que
fumées) ; il s’agit bien entendu de débits totaux, pour un excès
les pertes forfaitaires estimées aillent en croissant dans l’ordre gaz
d’air déterminé [équation (16)].
et fuel, charbon, lignite, biomasses et déchets pour tenir compte en
particulier du développement important des gaines et tuyauteries ■ Répartition du débit d’air
associées au broyage et au séchage du combustible solide.
– Air primaire vers le circuit de broyage dans le cas du charbon,
puis vers la zone centrale des brûleurs, en contact direct avec le
combustible dans la zone d’allumage.
2.4 Bilan matière d’une chaudière
à combustion – Air secondaire nécessaire pour la combustion correcte.
– Parfois, air tertiaire, complément pour la combustion complète,
L’analyse élémentaire est un point de départ commode pour le mais en retrait de la zone des flammes pour limiter les oxydes d’azote.
calcul du débit d’air, du débit de fumées, et de la composition des
fumées. Mais la validité de cette analyse dépend des précautions Les réchauffeurs d’air par les fumées sont :
prises pour l’échantillonnage et du sérieux du laboratoire. Une pré- – soit du type échangeurs à surface étanche, sans contact direct
caution essentielle est de reconstituer le pouvoir calorifique à par- entre air et fumées ;
tir de l’analyse et de comparer le résultat au pouvoir calorifique – soit du type régénératif, réalisé par des ensembles de tôles
affiché. Il existe des formules empiriques [formule (8) de Boïe, par minces balayées alternativement par des fumées et de l’air ; il y a
exemple], dont les résultats sont valables à 2 ou 3 % près, qui per- alors une fuite d’air vers les fumées, de l’ordre de 5 à 10 % du
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___________________________________________________________________________________________ CHAUDIÈRES. BILANS ET DIMENSIONNEMENT
Figure 10 – Bilan énergétique pour une chaudière de récupération derrière TAG avec ou sans postcombustion
Température
eau/vapeur reste constante, il y a un pincement entre les tempéra-
tures fumées et eau/vapeur à la sortie de l’évaporateur. Ce phéno-
mène s’appelle pinch point. C
tG2
On s’aperçoit facilement que le pincement limite la capacité
d’évaporation, car même avec une surface d’échange illimitée, il A
tG3
n’est pas possible de refroidir les fumées au-dessous de la tempé- B
rature de saturation.
Évaporateur
Surchauf-
Pour un calcul de dimensionnement, ou pour un bilan, il faut
feurs
définir une valeur de pincement (pinch ) adaptée technico-écono- Économiseur
miquement et de sous-refroidissement de l’eau en sortie de l’éco-
nomiseur (sub-cooling). Une plage de 10 oC (± 5 oC) peut être visée Puissance thermique échangée
pour ces deux différences de température.
Sur cette base, le bilan d’énergie d’un générateur de vapeur a chaudière à 1 pression
simple sans désurchauffe (figure 11a ) devient :
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– l’émission de polluants (poussières, CO, NOx , SO2 , autres habilité, qui définit et met en place les moyens de mesure calibrés
selon les combustibles et les textes réglementaires de référence) ; nécessaires à cette vérification. Ils sont souvent régis par des
– les imbrûlés solides et/ou gazeux ; normes de référence, telles que la norme européenne
– la consommation électrique des auxiliaires. NF EN 12952-15 ou la norme américaine ASME PTC 4, qui per-
mettent de définir les conditions de ces essais (durée minimale,
Lors des opérations de réception des chaudières objet de ces
stabilité du fonctionnement) et les procédures de vérification
contrats, on procède à des essais officiels permettant de vérifier si
(méthodologie de calcul des bilans, correction des résultats,
l’ensemble des performances garanties sont satisfaites. Ces essais
méthodes de mesure et calcul des incertitudes, etc.).
se déroulent de façon contradictoire en présence de l’ensemble
des parties impliquées dans le contrat (fournisseur, client, À l’issue de ces essais est émis un rapport officiel qui statue sur
consultants, etc.) et sont généralement conduits par un organisme le respect ou non des diverses performances garanties.
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