Ep2 2020
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Problème n◦ 1
Notations
R+∗ désigne l’ensemble des nombres réels strictement positifs.
Dans cette partie, on donne les définitions de différentes moyennes de deux nombres positifs
et on présente différentes situations internes ou externes aux mathématiques les faisant in-
tervenir.
Définitions
Étant donnés deux nombres réels a et b positifs, on appelle :
a+b
– moyenne arithmétique de a et b le nombre m défini par m = .
2
r
a2 + b 2
– moyenne quadratique de a et b le nombre q défini par q = .
2
√
– moyenne géométrique de a et b le nombre g défini par g = ab.
Lorsque a et b sont strictement positifs, on appelle :
1 1 1 1
– moyenne harmonique de a et b le nombre h défini par = + .
h 2 a b
I. Problème 1 : moyenne des notes
Lors d’un premier contrôle, un élève a obtenu la note de 9 sur 20. Un deuxième contrôle
est prévu, avec le même coefficient que le premier.
Quelle est la valeur maximale de la moyenne que cet élève peut obtenir sur ces deux
notes ?
1
1. Calculer R.
2. Quel type de moyenne ce problème met-il en jeu ?
m0
m
O B
r A
m x
O
A B
r
On réalise une seconde pesée, où l’équilibre est réalisé pour une masse m0 , conformé-
ment au schéma ci-dessous.
x m0
O
A B
r
1. Exprimer x en fonction de m et m0 .
2. Quel type de moyenne ce problème met-il en jeu ?
Un bricoleur désire faire des travaux dans une pièce schématisée ci-dessous (la figure
n’est pas à l’échelle).
2
C
toit
L
mur M mur
3m 4,5 m
A K D
Les segments [AC] et [BD] représentent deux échelles posées l’une contre l’autre qui
se croisent en M . On pose a = AB = 3 m et b = CD = 4, 5 m. Le bricoleur mesure
1, 75 m et se pose plusieurs questions :
— Peut-il passer sous les échelles sans avoir à se baisser ?
— S’il monte s’installer en M , pourra-t-il rester debout sans atteindre le toit ou
devra-t-il s’accroupir ?
— Quelle serait la hauteur d’une cloison joignant les points K et L ?
1. En appliquant le théorème de Thalès à des configurations que l’on précisera,
démontrer que :
b MC
=1+ ,
KM MA
a MA
=1+ ,
ML MC
MB MA a
= = .
MD MC b
2. Répondre à chacune des questions que se pose le bricoleur.
3. Exprimer KL sous la forme de l’une des moyennes de a et b.
VII. Problème 7 : hauteur d’un triangle rectangle
Dans un triangle AM B rectangle en M , on note H le pied de la hauteur issue de M .
On désigne par a la longueur du segment [HA] et b celle du segment [HB].
1. Démontrer que les triangles AHM et M HB sont semblables et en déduire la
longueur M H en fonction de a et b.
2. Quel type de moyenne ce problème met-il en jeu ?
VIII. Construire une figure d’après la description suivante : soit [AB] un segment de milieu
O. Tracer Γ un demi-cercle de diamètre [AB]. On considère un point H du segment
[OA], distinct de O et de A. La perpendiculaire en H à la droite (AB) coupe le demi-
cercle Γ en M . On pose AH = a et HB = b. La figure sera complétée au fur et à
mesure.
3
IX. Interprétation géométrique des différentes moyennes
1. Exprimer OM en fonction de a et b. La longueur OM représente une certaine
moyenne des nombres a et b. Préciser laquelle.
2. Justifier que M H 2 = ab. La longueur M H représente une certaine moyenne des
nombres a et b. Préciser laquelle.
3. Soit Γ0 le demi-cercle de centre O passant par H qui coupe le segment [OM ]. La
perpendiculaire en O à la droite (OM ) coupe Γ0 en G. Exprimer OG en fonction
de a et b.
4. En déduire une expression de M G en fonction de a et b. La longueur M G repré-
sente une certaine moyenne des nombres a et b. Préciser laquelle.
5. On considère le point N du segment [OM ] tel que M N = M H. La parallèle à
la droite (AB) passant par N coupe le segment [M H] en K. Exprimer M K en
fonction de a et b. La longueur M K représente une certaine moyenne des nombres
a et b. Préciser laquelle.
6. Ordonner les quatre longueurs M O, M H, M G et M K en justifiant l’ordre.
F (a) + F (b)
F (αF ) = .
2
Déterminer quatre fonctions F1 , F2 , F3 , F4 continues et strictement monotones
sur R+∗ telles que, pour tous nombres réels a et b strictement positifs,
Définitions
Étant donnés un entier naturel n > 2 et n nombres réels a1 , a2 , . . . an positifs, on appelle :
a1 + · · · + an
– moyenne arithmétique de a1 , a2 , . . . an le nombre m = ,
r n
a21 + · · · + a2n
– moyenne quadratique de a1 , a2 , . . . an le nombre q = ,
n
4
√
– moyenne géométrique de a1 , a2 , . . . an le nombre g = n a1 × a2 × · · · × an .
Lorsque a1 , a2 , . . . an sont strictement positifs, on appelle :
– moyenne harmonique de a1 , a2 , . . . an le nombre strictement positif h tel que
1 1 1 1
= + ··· + .
h n a1 an
2. En déduire l’inégalité m 6 q.
3. Donner une condition nécessaire et suffisante pour que m = q.
On rappelle qu’une variable aléatoire X sur un espace probabilisé (Ω, P(Ω), P ) fini suit une
loi de Bernoulli de paramètre p si elle prend comme valeurs 1 et 0 avec les probabilités
P (X = 1) = p et P (X = 0) = 1 − p.
Dans toute cette section, X1 , X2 , . . . Xn désignent n variables aléatoires indépendantes de
même loi de Bernoulli de paramètre p.
n
X 1
On pose Sn = Xi et Fn = Sn .
i=1
n
XIV. Calculer l’espérance et la variance de X1 .
5
XV. Étude des variables aléatoires Sn et Fn
1. Calculer l’espérance et la variance de la variable Sn .
2. Que représente la variable Sn ? Rappeler sa loi de probabilité.
3. Calculer l’espérance et la variance de la variable Fn .
4. Que représente la variable Fn ? Déterminer sa loi de probabilité.
E(Y )
P (Y > a) 6 .
a
2. Inégalité de Bienaymé-Tchebychev
Soit X une variable aléatoire définie Ω. On note E(X) son espérance et V (X) sa
variance.
Démontrer que, pour tout nombre réel a strictement positif,
V (X)
P (|X − E(X)| > a) 6 .
a2
3. On reprend les notations de l’introduction de la partie E.
a. Démontrer que, pour tout réel strictement positif,
1
P (|Fn − p| > ) 6 .
4n2
b. Expliquer comment, lorsque p est inconnu, cette inégalité permet d’en fournir
une estimation. Comment s’appelle le théorème sous-jacent ?
XVII. Application
Un problème historique dû au Chevalier de Méré est rapporté dans la correspondance
entre Pascal et Fermat. Grand joueur, le chevalier de Méré s’intéressait aux jeux de
hasard sur lesquels il misait de l’argent. À l’issue de nombreuses parties, il avait constaté
avoir plus d’une chance sur deux d’obtenir au moins une fois un six en lançant quatre
fois un dé à six faces et moins d’une chance sur deux d’obtenir au moins un double-six
en lançant 24 fois deux dés. Ce résultat lui semblait en contradiction avec l’égalité des
24 4
rapports et du nombre de lancers au nombre de faces.
36 6
1. Calculer la probabilité d’obtenir au moins un six à l’issue de 4 lancers d’un dé.
2. Calculer la probabilité d’obtenir au moins un double-six à l’issue de 24 lancers de
deux dés.
3. A-t-on plus ou moins d’une chance sur deux d’obtenir au moins un six en lançant
quatre fois un dé à six faces ?
4. A-t-on plus ou moins d’une chance sur deux d’obtenir au moins un double-six en
lançant vingt-quatre fois deux dés à six faces ?
6
5. Le texte ci-dessous reproduit l’extrait d’une lettre adressée par Fermat à Pascal
en 1654.
« Monsieur,
Je n’ai pas eu le temps de vous envoyer la démonstration d’une difficulté qui
étonnait fort M. de Méré. Il me disait donc qu’il avait trouvé fausseté dans les
nombres par cette raison : si on entreprend de faire un six avec un dé, il y a
avantage de l’entreprendre en 4, comme de 671 à 625. Si on entreprend de faire un
double six avec deux dés, il y a désavantage de l’entreprendre en 24. Et néanmoins
24 est à 36 (qui est le nombre des faces de deux dés) comme 4 à 6 (qui est le
nombre des faces d’un dé). Voilà quel était son grand scandale qui lui faisait dire
hautement que les propositions n’étaient pas constantes et que l’arithmétique se
démentait : mais vous en verrez bien aisément la raison par les principes où vous
êtes. »
Expliquer comment ce texte historique pourrait être utilisé en classe pour illustrer
les réponses aux questions 3. et 4. Quelle est l’erreur de raisonnement commise
par le Chevalier de Méré ?
6. En appliquant l’inégalité de Bienaymé-Tchebychev, déterminer au bout de com-
bien de répétitions d’un lancer de quatre dés, la fréquence d’apparition d’au moins
1
un six est supérieure ou égale à avec une probabilité supérieure ou égale à 0, 95.
2
7. En appliquant l’inégalité de Bienaymé-Tchebychev, déterminer au bout de com-
bien de répétitions d’un lancer de vint-quatre dés, la fréquence d’apparition d’au
1
moins un double-six est inférieure ou égale à avec une probabilité supérieure ou
2
égale à 0, 95.
8. Quels commentaires vous inspirent ces résultats ?
7
Problème n◦ 2
Notations
N désigne l’ensemble des entiers naturels et R+∗ désigne l’ensemble des nombres réels stric-
tement positifs.
Les sommets A, B, C, D, E d’un pentagone régulier convexe de centre O sont définis par
A 6= O ; B = r(A) ; C = r(B) ; D = r(C) ; E = r(D).
2π
A
5
Les segments [AC], [BD], [CE], [DA] et [EB] sont appelés diagonales du pentagone
ABCDE. Les points I, J, K, L, M sont définis conformément au schéma ci-dessous :
8
B
C
J
I
A
K O
2. Démontrer que les diagonales du pentagone ABCDE sont toutes de même lon-
gueur.
II. Un second pentagone régulier convexe
1. Démontrer que r(I) = J, puis que IJKLM est un pentagone convexe régulier de
centre O.
2. En déduire les mesures des angles IJB
d et BIJ,
d puis celles de l’angle JBI.
d
3. Déterminer la valeur de l’angle IBA
[ (le résultat obtenu sera démontré).
4. Démontrer que le triangle ABJ est isocèle de sommet A.
5. Écrire les trois cas d’égalité des triangles tels que vous les feriez figurer dans la
trace écrite d’un élève du cycle 4.
6. Démontrer que les triangles AIM , BJI, CKJ, DLK et EM L sont égaux.
7. Démontrer que les triangles ABC et BJC sont semblables.
III. Un rapport particulier
AC
On note ϕ le rapport .
AB
1
1. Démontrer que ϕ = 1 + .
ϕ
2. Calculer la valeur de ϕ.
3. Démontrer que ϕ est un nombre irrationnel.
L’objectif de cette partie est de déterminer une suite de nombre rationnels qui converge vers
ϕ et d’en estimer la vitesse de convergence.
1 1
Si, dans l’égalité ϕ = 1 + , on substitue au ϕ du second membre l’expression 1 + , on
ϕ ϕ
9
1 1
obtient ϕ = 1 + . En remplaçant à nouveau le ϕ du second membre par 1 + , on
1 ϕ
1+
ϕ
1
obtient ϕ = 1 + . Ce procédé itératif suggère l’écriture de ϕ sous la forme
1
1+
1
1+
ϕ
1
ϕ=1+
1
1+
1
1+
1 + ···
On se propose de formaliser cette écriture à l’aide d’une suite convergeant vers ϕ.
1
Pour cela, on note f la fonction définie sur R+∗ par f (x) = 1 + et on définit la suite
x
(un )n∈N par :
u0 = 1 et ∀n ∈ N, un+1 = f (un )
IV. Définition et premières valeurs
1. Démontrer que, pour tout entier naturel n, un est bien défini et est strictement
positif.
2. Donner, sous forme de fractions, les valeurs de u1 , u2 , u3 , u4 , u5 .
3. Démontrer que, pour tout entier naturel n, un est un nombre rationnel.
4. Représenter sur un même graphique la fonction f , le nombre ϕ et les six premières
valeurs de la suite (un )n∈N .
V. Convergence
1. Si on suppose que la suite (un )n∈N converge, quelle est la valeur de sa limite ?
2. Démontrer que la suite (u2n )n∈N est croissante et majorée par ϕ et que la suite
(u2n+1 )n∈N est décroissante et minorée par ϕ.
3. Démontrer que la suite (un )n∈N converge et préciser sa limite.
VI. Deux suites d’entiers
On définit deux suites (pn )n∈N et (qn )n∈N par p0 = q0 = 1 et, pour tout entier naturel n,
pn+1 = pn + qn
qn+1 = pn .
1. Démontrer que, pour tout entier naturel n, pn et qn sont des nombres entiers
strictement positifs.
2. Démontrer que, pour tout entier naturel n, pn+1 qn − pn qn+1 = (−1)n .
pn
3. Démontrer que, pour tout entier naturel n, est la fraction irréductible égale à un .
qn
4. Démontrer que les deux suites (pn )n∈N et (qn )n∈N∗ sont strictement croissantes.
5. Démontrer que, pour tout entier naturel n > 2,
qn+1 > 2qn−1 .
6. Démontrer que, pour tout entier naturel n non nul, |un − ϕ| < |un+1 − un | 6 2−n .
7. Écrire une fonction Python qui prend en argument un nombre ε strictement positif
et qui renvoie deux listes finies d’entiers [p0 , p1 , · · · pn0 ], [q0 , q1 , · · · qn0 ] telles que
pn0
soit une valeur approchée de ϕ à ε près.
qn0
10