Cours de Base N 2
Cours de Base N 2
Cours de Base N 2
Cours de Base :
«Patrimoine culturel et naturel : Histoire et théories ».
Chargé de Programme :
Dr Youcef CHENNAOUI
Maître de conférences classe A
Chercheur à l’ENSA (ex Epau)
d’Alger.
• Séance N° 2
La problématique de patrimonialisation :
définitions, principes et méthodologies.
Contenu du Cours : (Texte dans sa version provisoire).
INTRODUCTION.
Le concept actuel du patrimoine culturel est un résultat du processus lié au développement de
la société contemporaine, de ses valeurs et de ses conditions. La tendance doit aujourd'hui
comprendre le patrimoine culturel physique dans son plus large sens en tant que contenant de
tous les signes qui documentent les activités et les accomplissements du temps et de la
société.
Le terme « Patrimoine » en latin « Patrimonium », désignait à l’origine cet héritage familial
immobilier ou mobilier qu’on transmettait de père en fils.
Dés le début des années 1970, on avait retenu tout d’abord le terme de « patrimoine
historique », pour désigner cet ensemble de l’héritage artistique de l’humanité.[1]
Par la suite, F. Choay est partie définir le patrimoine comme étant :
« L’expression qui désigne un fond destiné à la jouissance d’une communauté élargie aux
dimensions planétaire et constitue par l’accumulation continue d’une diversité d’objets qui
rassemble leur commune appartenance au passé : œuvres et chefs d’œuvres des beaux arts et
des arts appliqués, travaux et produits de tous les savoirs faire des humains ».[2]
Prés de deux siècles se sont écoulés depuis l’émergence du nouvel intérêt au patrimoine
architectural. Il convient aujourd’hui, de faire le point sur les évolutions qu’ont connues les
diverses doctrines et les pratiques développées dans le domaine de la sauvegarde et mise en
valeur du patrimoine historique.
L’attention, autrefois accordée seulement aux monuments les plus prestigieux en tant
qu’œuvres d’art, s’est portée ensuite vers les ensembles historiques jusqu’à un passé récent
vers les paysages culturels en tant que biens de l’environnement.
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Dr Youcef CHENNAOUI. Maître de conférences, classe A à l’ENSA d’Alger.
Dés lors, le patrimoine culturel se compose de différents types de propriétés qui se relient à
une variété d'arrangements, et inclut les oeuvres d'art importantes, des monuments et des
lieux, mais également de grands secteurs et paysages historiques. Par conséquent, les
concepts liés à leur définition, qualités et valeurs, et la politique appropriée du traitement, sont
toujours d’actualité et devraient être clairement définis. Les recommandations de l'UNESCO
et quelques autres organismes internationaux, peuvent être prises comme référence de base
pour une telle définition. L’Organisation des Nations Unies pour l'éducation, la science et la
culture (l'UNESCO) définit les paysages culturels comme : oeuvres combinées de la nature et
de l'homme. Ils demeurent l'illustration de l'évolution du temps et de la société. Sous
l'influence des contraintes physiques et/ou des forces sociales, économiques et culturelles
successives- indogenes ou exogènes- ces derniers requièrent des valeurs d’héritages
spécifiques[2] .
[1] C.f UNESCO (2003) : « Nouvelles notions du patrimoine : Itinéraires culturels ». In :
http :mirror_us.unesco.org.
[2]C .f (Groupe d'experts d'UNESCO/ICOMOS, Directives D'Opération De Convention
D'Héritage Du Monde, Février 1995)
[1] Op cit : Office international des musées (1933) : « La Charte d’Athènes sur la
conservation des monuments d’art et d’histoire. Athènes 1931 ». Introduction, P1.
En effet, cette charte recommande le respect de l’œuvre historique, l’entretien permanent et
régulier de l’édifice, après avoir donné une première forme aux deux principes
fondamentaux de la conservation des monuments historiques.
Il s’agissait en l’occurrence, de :
L’authenticité : Qui signifie que la restauration doit se subordonner à la vérité archéologique
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[1] Centre national de documentation pédagogique (1980) : «La restauration des édifices ».
Edition Diathéque ART, Rouen.
L’année 1962, constitue un prélude dans le domaine de la sauvegarde des beautés et
caractères des paysages et des sites historiques. Nous citons dans ce cadre la série de
recommandations publiée par l’UNESCO le 11-12- 1962, relatives à la sauvegarde des
beautés des paysages ; en attirant l’attention sur la valeur esthétique, ludique et écologique des
paysages, constituant ainsi une des conditions positives de la qualité de vie des populations.
Notons, qu’en cette même année, André Malraux promulgue une loi relative à la conservation
et l’aménagement des zones urbaines historiques, incluant le site classé et ses abords, appelé :
Secteurs sauvegardés.[1]
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redéfini dans l’article N° 1 , comme suit : « La notion de monument historique comprend la
création architecturale isolée, aussi bien que le site urbain ou rural qui porte des
témoignages d’une civilisation particulière, d’une évolution significative ou d’événement
historique. Elle s’étend non seulement aux grandes créations mais aussi aux œuvres modestes
qui ont acquis avec le temps une signification culturelle ».[1]
Ce fut à notre avis un degré de maturité intellectuelle qu’on avait atteint en cette période, en
reconsidérant le patrimoine culturel dans sa diversité et ses valeurs plurielles.
La prise de conscience acquise dès le congrès de Venise, s’est affirmée lors de plusieurs
symposiums internationaux organisés entre 1965 et 1968. Nous citons tout d’abord, celui
organisé en Espagne, à Palma de Mallorca en 1965 sur les méthodes et les critères
d’identification et de protection du patrimoine culturel européen.
Un second symposium fut organisé à La Haye en 1967 sur le thème de « La conservation du
patrimoine culturel et l’aménagement du territoire ».
Tout ceci dénote de l’aspect très important que prennent ces questions de préservation du
patrimoine culturel qui devaient dès lors, être nécessairement réticulées dans les politiques
d’aménagement du territoire.
[1] Op. cit ICOMOS (1965) : « Charte internationale sur la conservation et la restauration des
monuments et des sites ». Venise, 1964, Actes du congrès international des architectes et des
techniciens des monuments historiques.
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[1] La charte de Toremolinos a été adoptée en Espagne, le 02 Mai 1983. Celle –ci constitue un
texte fondamental qui avait défini pour la première fois sur le plan européen les grands
objectifs qui devraient orienter les politiques d’aménagement du territoire, l’amélioration du
cadre de vie des citoyens , ainsi que l’organisation des activités anthropiques sur le socle de
l’espace physique.
En l’an 2000, une autre convention fut adoptée à Florence [1], en Italie sur la
protection des paysages, insistant en outre sur les mesures d’intégration de l’aménagement
paysager dans l’aménagement du territoire, que dans les politiques sectorielles ; sur la
nécessité des activités de vulgarisation et de dissémination du public aux paysages culturels,
en vue d’une meilleure socialisation[2].
[1] Cette convention fut adoptée le 20 octobre 2000, à Florence, dite « La convention
européenne des paysages ».
[2] Op.cit ibid. supra : « Le paysage résulte de la conjonction de multiples facteurs, tant
naturels que culturels, qui ont évolué dans l’espace et dans le temps, qui se poursuivent par
des processus dynamiques perçus par l’homme de façon variée.
En Europe, il forme un tout, incluant tout autant l’image des activités socio-économiques ou
culturelles que celles des espaces vitaux et de leurs composantes naturelles telles que la
faune et la flore ».
La notion du patrimoine prend de l’ampleur. Est considéré patrimoine; les paysages, les
centres urbains et historiques et tout élément spirituel ou matériel ayant un caractère
historique. Ces années de 1980, en ce qui concerne les vestiges archéologiques, sont
marquées par un développement très important des « fouilles préventives » et par une
sensibilisation accrue aux problèmes de leur conservation.
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o Patrimoine et éducation.
[1] Les participants de cette conférence sont des personnalités politiques issues des
communautés et des régions, des spécialistes et des responsables du patrimoine et de
l’éducation, des administrateurs et gestionnaires culturels, des éducateurs, des opérateurs
touristiques, des responsables régionaux de l’Europe, de la région méditerranéenne, d’Afrique
et d’Amérique, intéressés dans le potentiel économique, éducatif et culturel des nouvelles
technologies de présentation et d’interprétation du patrimoine local comme moyen de
développement permanent et de valorisation de l’identité communautaire. L’avant projet de
cette charte est en Annexe 03.
En cette même année 2002, une charte euro- méditerranéenne sur la valorisation intégrée du
patrimoine culturel, a été adoptée à Rome en Italie lors de la conférence finale[1] du projet
PISA (Programmation Intégrée dans les Sites Archéologiques).
Elle stipule dans son article 04 qu’ : « Afin de soutenir le développement local fondé sur la
valorisation du patrimoine culturel, il est nécessaire de définir une nouvelle stratégie de
gestion du patrimoine culturel en utilisant l’outil de la programmation intégrée ».[2]
La recherche action PISA a démarré de la thèse selon laquelle les opportunités de
développement local durable basé sur la valorisation intégrée du patrimoine archéologique en
adéquation avec la réalité socioculturelle, économique et politique du territoire de référence,
existent mais ne sont pas exploitées.
[1] Conférence finale du projet Euromed Héritage, MEDA1 : PISA (Programmation intégrée
dans les sites archéologiques), Rome du 28 Février au 1er Mars 2002.
[2] Op.cit Art 04, P1, Charte Euro- méditerranéenne sur la valorisation intégrée du patrimoine
culturel. Version préliminaire.
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CONCLUSION.
[1] Le « monument historique » lui même n’est pas clairement et rigoureusement défini par la
charte, et y est présenté comme une « œuvre artistique et historique ». C’est un « chef
d’œuvre dans lequel la civilisation s’est exprimée au plus haut degré ».
[2] Article 1 : La notion de monument historique comprend la création architecturale isolée
aussi bien que le site urbain ou rural qui porte témoignage d'une civilisation particulière, d'une
évolution significative ou d'un événement historique. Elle s'étend non seulement aux grandes
créations mais aussi aux oeuvres modestes qui ont acquis avec le temps une signification
culturelle.