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Doctorat LMD
Spécialité : Informatique De La Répartition et Aide à la
Décision (IRAD)
Résumé
Abstract
In a group decision support system, the various decision-makers have their own
information, constrains, decision strategies, preferences, and objectives which are ge-
nerally not shared or communicated. This implies that the group decision process is
distributed between the different entities implicated and impacted by various group
members’ characteristics. Solution to this problem is to find a decision that would be
acceptable to all the decision-makers, following the necessity of a negotiation process
that allows the elaboration of a common agreement for a group that faces a conflict
on the decision to take. In the current study, we propose to establish a communi-
cation platform for a group decision support system (GDSS) using on web services,
incorporating a negotiation protocol based mediation and multicriteria analysis.
Remerciements
En tout premier lieu je remercie DIEU le tout puissant de m’avoir donné la force pour avancer
et le courage pour avoir accompli ce modeste travail.
Mes vifs remerciements s’adressent en premier lieu à ma directrice de thèse madame Djamila
HAMDADOU, Professeur à l’université Oran1 Ahmed BENBELLA, une femme remarquable pour
m’avoir proposé ce sujet, dirigé mes travaux, pour sa gentillesse, sa disponibilité, ses conseils, son
aide précieuse, sa patience sans limite, et pour avoir cru en moi.
Mon profond respect et mes remerciements vont à Monsieur Mohamed Fayçal KHELFI, Pro-
fesseur à l’université Oran1 Ahmed BENBELLA, pour l’immense honneur qu’il me fait de présider
ce jury.
Mes vifs remerciements s’adressent, également, à Monsieur Larbi SEKHRI, professeur à l’uni-
versité Oran1 AHMED BENBELLA, et ma reconnaissance envers la précieuse formation qu’il nous
a donnée durant notre cursus. Je tiens à remercier, chaleureusement, Monsieur Mustapha Kamel
ABDI, Maitre de Conférences « A » à l’université Oran1 Ahmed BENBELLA, qui malheureuse-
ment je n’ai pas eu la chance d’avoir comme enseignant durant mes années d’étude.
J’adresse mes sincères remerciements à Monsieur Mohamed BENYETTOU, Professeur à l’USTO
Mohamed Boudiaf, et Monsieur Abdelmalek AMINE, Professeur à l’université Dr Tahar Moulay
Saida, pour avoir accepté d’examiner et de juger mon travail de thèse.
A mes parents et mes beaux-parents qui m’ont toujours soutenu, sans leur encouragement je
n’aurai jamais pu continuer.
Une tendre et particulière pensée va à mon mari que je remercie infiniment qui a tout fait pour
me voir réussir. A mes enfants qui sont ma raison d’être, pour qui j’espère être une grande fierté.
Je remercie ma famille particulièrement ma sœur et mes belles sœurs, mes amis en particulier
Amina BELLAHCENE une femme admirable qui a énormément contribué à ma réussite, je remer-
cie tous ceux qui de près ou de loin m’ont soutenue et m’ont encouragée à poursuivre mon rêve
jusqu’au bout. . .
Mounya ABDELHADI
Table des matières
Introduction Générale 1
II Contributions 59
4 Modélisation de l’approche proposée 60
4.1 Introduction . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 60
4.2 Objectifs visés . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 60
4.3 Modèle décisionnel proposé . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 62
4.4 Description du système d’aide à la décision de groupe proposé . . . . . . . . . . . . 66
4.4.1 Modèle SMA . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 66
4.4.2 Identification des acteurs concernés . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 67
4.4.3 Description de la plateforme de communication proposée . . . . . . . . . . 68
4.5 la démarche décisionnelle adopté par le système d’aide à la décision . . . . . . . . . 89
4.6 Description des services web . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 91
4.7 La Synchronisation des échanges . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 98
4.8 Conclusion . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 99
Bibliographie 140
Bibliographie 140
Webographie 148
Liste des figures
B.1 Représentation d’un agent en interaction avec son environnement et les autres agents 136
B.2 Modèle d’agent cognitif . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 137
B.3 Modèle d’agent réactif . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 138
Liste des tableaux
4.1 Analogie entre les niveaux du système proposé et ceux proposés par Desanctis et
Gallup . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 61
4.2 Les phases des processus de décision, d’après Schwenk . . . . . . . . . . . . . . . . 63
4.3 Services web d’authentification et gestion des utilisateurs . . . . . . . . . . . . . . 92
4.4 Services web de gestion des sessions . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 93
4.5 Services web de gestion des documents . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 94
4.6 Services web de gestion des formulaires . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 96
4.7 Services web de l’analyse multicritères . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 98
Pour prendre une décision importante, le (ou les) décideur doit recourir à une aide qui peut
intervenir à différentes étapes du processus décisionnel. En effet, les enjeux sont souvent trop im-
portants pour prendre le risque d’une prise de décision soumise à la seule vision éventuellement
subjective et généralement non experte du décideur. Par ailleurs, dans le cadre d’une décision de
groupe, il y a le risque que les décideurs ne se mettent pas d’accord rapidement (ou même pas du
tout) en occasionnant ainsi d’importantes pertes de temps lors de réunions longues et répétées.
Autrefois, l’Aide à la Décision (AD) reposait sur l’expérience individuelle, le savoir et l’expé-
rience des conseillers des décideurs ainsi que sur l’analyse historique. L’opinion et la subjectivité
avait une grande importance, ensuite l’être humain a eu recours aux outils mathématiques pour
formaliser l’acte de décision. Mais aujourd’hui la prise de décision repose sur des critères plus évo-
lués car le monde est devenu plus complexe et les domaines sont très vastes ce qui rend plus difficile
à un seul homme ou plus précisément un seul décideur de comprendre et maitriser les aspects d’un
domaine donné.
L’aide à la décision ne résout pas le problème décisionnel seulement, mais, procure une aide au
décideur afin qu’il clarifie ses idées et exprime au mieux ses préférences. Elle peut être un ensemble
d’opérations qui facilitent la tâche de prise de décision en simplifiant ou en raccourcissant le chemin
cognitif suivi par l’homme. Les fonctions de cette aide peuvent être très diverses dont nous citons :
– Établissement de scénarios.
– Propositions de recommandation.
Introduction générale 2
L’aide à la décision est dite de Groupe quand les décideurs impliqués dans le processus décisionnel
sont nombreux. Ce domaine est né lorsque les organisations ont réalisé que la décision à un seul
décideur n’était en fait pas une décision mais un résultat donné par un seul décideur, les organisa-
tions ont cherché une véritable aide à la décision qui leur permettra de régler les problèmes dus à
la multitude et la variété des décideurs ainsi qu’à la complexité des problèmes.
De l’aide à la décision collective sont nés les systèmes d’aide à la décision de groupe (GDSS :
Group Decision Support System) qui ne sont que l’informatisation de ce concept c’est-à-dire un
environnement informatique interactif permettant à un groupe de décideur de parvenir à une dé-
cision collective.
Dans [60], le rôle principal d’un GDSS est d’augmenter l’efficacité des groupes de décision,
en fournissant des niveaux différents d’aide, en incluant entre autres le partage d’information et
l’analyse de la décision.
L’aide à la décision de groupe est une activité qui aide les décideurs à prendre une décision ou
à mieux décider ce qu’il leur permet de gagner du temps et d’orienter, par conséquent, la prise de
décision qui est peut être impossible sans son aide.
Dans la réalité, les décideurs ne sont pas toujours dans le même lieu mais plutôt géographi-
quement dispersés, la communication est alors nécessaire pour pouvoir décider. D’un point de vue
opérationnel, l’aide à la décision a connu ces derniers temps une révolution : l’orientation desktop
a évolué vers une orientation web pour faciliter la communication entre les décideurs en temps réel,
parmi les outils du web il y a les services web proposant tous leurs avantages aux systèmes d’aide
à la décision.
Un système d’aide à la décision orienté web est facile à contrôler et à adapter, et peut évoluer
en complexité au fur et à mesure. Les services web sont des outils permettant la communication
et l’échange de données entre applications et systèmes hétérogènes dans des environnements dis-
tribués.
Les services Web sont, actuellement, promus par plusieurs compagnies, entre autres, Sun,
Oracle, HP, Microsoft et IBM. Un terme nouveau, mais le concept est ancien car il s’agit, princi-
palement, de déporter le traitement de données d’un poste client, vers un poste serveur sur lequel
"tourne" l’application.
A cet effet, les services web sont conçus pour accélérer et faciliter la distribution de l’information
entre clients, fournisseurs, partenaires commerciaux et leurs différentes plates-formes, les services
web sont des programmes informatiques permettant la communication et l’échange de données
entre systèmes hétérogènes. Trois raisons pourraient inciter à opter pour un tel traitement :
1. la machine distante peut être en possession des données, les autres non ;
En utilisant les standards XML, JSON et HTTP pour transférer des données, les services
web facilitent l’intégration d’applications tierces permettant d’offrir de nombreuses applications
accessibles à distance.
Introduction générale 3
Problématique
Les outils de l’aide à la décision répondent donc aux besoins des décideurs face à toute la com-
plexité de la prise de décision pour analyser, valider, justifier, évaluer ou corriger des décisions à
prendre.
Les Systèmes d’Aide à la Décision (SAD) ont pris une place de plus en plus essentielle dans
certains processus de décision, au point parfois de remplacer l’intervention humaine par des pro-
cessus automatiques.
De plus, avec le développement des réseaux et d’Internet, on a vu apparaître des moyens inédits
de consultation et d’expression ainsi que des outils de travail collaboratifs permettant de nouveaux
types de processus de décision et d’aide à la décision de groupe ADG.
L’apport des systèmes d’aide à la décision est d’autant plus estimable quand les problèmes à
résoudre sont complexes. D’une manière générale, il y a deux aspects qui accroissent la complexité
d’un problème décisionnel et par conséquent rendent la prise de décision plus difficile ; les aspects
multicritères et multi-décideurs.
L’aspect multicritères apparait naturellement dans les problèmes décisionnels, car, prendre une
décision implique forcément de faire un choix entre plusieurs alternatives en se basant sur un certain
nombre de critères. Visant à traduire la réalité multicritères des problèmes et à aider un décideur à
exprimer ses préférences, l’aide multicritères à la décision a largement intégré le domaine de l’aide
à la décision.
Quant à l’aspect multi-décideurs, il apparait lorsqu’une décision n’est pas le fait d’un individu
isolé mais plutôt d’un groupe d’individus pouvant avoir des points de vue différents, voir même
conflictuels. C’est ce que l’on appelle une décision de groupe. Une telle décision doit faire l’ob-
jet d’une acceptation mutuelle de la part du groupe et nécessite des phases de confrontation des
points de vue comme la négociation ou le vote. Les systèmes d’aide à la décision de groupe ou
GDSS (Group Support Decision System) sont une extension des systèmes d’aide à la décision, qui
prennent en charge, outre l’aide individuelle à l’expression des préférences (comme l’aide multi-
critères), la dimension multi-participants en facilitant la communication et l’échange structuré de
données et d’information, ainsi qu’en fournissant des outils d’agrégation des différents points de
vue et d’arbitrage.
Une prise de décision implique de faire le choix parmi plusieurs possibilités, un choix condi-
tionné par l’évaluation de ces possibilités par rapport à plusieurs critères. Le cas du critère unique
n’est que peu présent dans la réalité. L’aide multicritères propose de prendre en charge cette réalité
et permet à un décideur de hiérarchiser un ensemble de solutions selon l’importance accordée aux
différents critères.
De par leur efficacité, les méthodes d’aide multicritères à la décision ont largement intégré les
systèmes d’aide à la décision actuels. Néanmoins, ces systèmes doivent s’adapter à une autre réa-
lité ; celle de la prise de décision de groupe, et s’étendre vers ce que l’on appelle des systèmes d’aide
multicritères à la décision de groupe.
se résout de manière différente selon son positionnement par rapport au processus décisionnel. Elle
consistera en des outils soit de support de tâche collective et de communication, soit de résolution
de conflit pour parvenir à un accord entre les différents décideurs.
La collégialité de la prise de décision peut être expressément requise par le type de problème
traité ou être une conséquence d’un choix structurel. Dans les deux cas, le processus décisionnel
multi-décideurs doit aboutir à une décision qui fait consensus au sein du groupe. Ainsi, un système
d’aide à la décision de groupe GDSS doit fournir des mécanismes qui facilitent la confrontation des
points de vue et permettent de guider le groupe vers une solution mutuellement acceptable.
Aussi, le travail collaboratif de manière générale a considérablement évolué tirant tout l’avan-
tage qu’offrent les nouvelles technologies. Un groupe ne doit plus être rassemblé en un même endroit
pour pouvoir travailler. Les GDSS doivent s’inscrire dans cette logique et permettre à des décideurs
géographiquement dispersés de réaliser leurs tâches.
Dans le contexte de la présente étude, nous nous posons les questions suivantes :
– Comment gérer les conflits et les désaccords lorsque nous avons une multitude de décideurs
ayant chacun des intérêts, des points de vue et des préférences différents ?
Contributions
Afin de répondre aux besoins cités et pour faire face à une décision collective où différents points
de vue (préférences) des décideurs et plusieurs critères doivent être pris en considération, notre
travail se situe dans l’aide multicritères à la décision de groupe et notre contribution, par la présente
étude, consiste à concevoir et mettre en œuvre une plateforme de communication, permettant de
faire participer des décideurs géographiquement éloignés pour résoudre un problème décisionnel .
Afin d’atteindre ce but, la mise en œuvre de la plateforme exploite les technologies du web, et plus
spécifiquement la technologie des services web. Ces derniers permettent de mettre en place des
systèmes hautement évolutifs et dont l’intégration dans d’autres systèmes hétérogènes est aisée.
Les services web de type REST reposent naturellement sur les standards du web et présentent
l’avantage de la simplicité, par conséquent, ce type de services web a été retenu pour la mise en
place de la plateforme.
La plateforme proposée est composée de deux principales applications :
– Une application qui expose des services web prenant en charge les fonctionnalités d’aide à
la décision de groupe et d’aide multicritères à la décision, ainsi que la gestion du système
d’information sous-jacent.
– Une application cliente utilisant les services web précédemment cités, permettant aux utili-
sateurs finaux d’utiliser les fonctionnalités exposées.
D’une manière générale, le processus décisionnel de groupe passe par trois phases principales :
Introduction générale 5
– Prise de décision.
La plateforme réalisée propose des fonctionnalités afin de prendre en charge ces trois étapes, nous
en citons ici les principales :
– La génération de formulaires.
Au final, nous intégrons dans notre plateforme un protocole de négociation automatisé, basé sur la
médiation et l’agrégation multicritères (PROMETHEE II), permettant de dégager un compromis
entre les décideurs.
Plan du document
Pour répondre à la problématique abordée, ce document est organisé en trois grandes parties :
La première partie (Synthèse de l’état de l’art) illustre les notions fondamentales liées l’aide
à la décision de groupe, les services web et la négociation dans les SMA.
La troisième partie (Annexes) aborde, sous forme d’annexes les méthodes l’analyse multicri-
tères ainsi que les systèmes multi agents.
Le présent document s’achève par une conclusion où nous récapitulons les apports de notre
étude et ouvrons des perspectives à cette dernière.
Première partie
1.1 Introduction
La prise de décision est une activité intrinsèque à celui qui est amené à la prendre. Elle est
souvent prise sur la base d’intuitions et d’expériences passées issues d’heuristiques observables au
travers de biais systématiques [67].
Toutefois, dans la vraie pratique ceci n’est applicable que pour les problèmes familiers, nous
nous retrouvons rapidement dans la difficulté de prendre une décision une fois confrontés à de
nouvelles situations. A ce titre, plus que jamais dans un monde complexe, et plein d’imprévus,
l’entreprise se trouve dans l’obligation de prendre des décisions stratégiques, tactiques ou opéra-
tionnelles, lourdes de conséquences (financières, humaine, etc.) pour sa compétitivité.
Afin d’appréhender les problèmes de décision complexes, les décideurs sont, régulièrement,
confrontés à disposer des concepts et méthodologies permettant de formaliser un problème de dé-
cision.
Pour répondre à ces besoins, le rôle de l’informatique est de proposer une architecture qui
serve de fondations aux applications décisionnelles : un nouveau secteur informatique est en plein
expansion c’est « l’aide à la décision ».
A la lumière de cette définition, il apparait clairement que l’aide à la décision ne résout pas le
problème décisionnel, mais, procure une aide au décideur afin qu’il clarifie ses idées et exprime au
mieux ses préférences.
Chapitre 1.L’aide à la décision de groupe 9
Selon [103] : "Aider à décider, c’est tout d’abord aider à clarifier la formulation, la transfor-
mation et l’argumentation des préférences. A ce niveau, le concept clé est celui du critère". Cette
approche monocritère suppose que le système soit suffisamment simple pour qu’il soit possible
d’évaluer les différentes possibilités d’action en utilisant un seul indicateur.
Pour bien assimiler ces définitions, il s’avère nécessaire de se familiariser avec les différentes
notions se rapportant à l’aide de la décision que nous décrivons dans ce qui suit [12] :
1.2.1 La décision
La décision est une action qui est prise pour résoudre un problème qui se pose à l’individu ou
à l’organisation [72]. Certaines écoles considèrent simplement la décision comme étant « un choix
entre plusieurs alternatives » [105] ;
Mintzberg [79], définit la décision, qu’elle soit individuelle ou collective, comme « L’engagement
dans une action, c’est-à-dire une intention explicite d’agir ». Elle a pour but la résolution de pro-
blèmes qui se posent à l’organisation ou à l’individu ; et elle peut correspondre à un changement
de l’environnement (comportement réactif) ou au désir de saisir une opportunité et ainsi changer
l’environnement (comportement d’anticipation).
Dans le même sens, [43] a défini la décision par : « Décider, c’est prendre des risques certes
mais c’est être en réaction face à un choix stratégique à prendre ».
Pendant que d’autres considèrent la décision en lui incluant le processus de sélection de buts
et d’alternatives (des solutions possibles). La prise de décision peut difficilement être définie in-
dépendamment de l’environnement dans lequel elle est développée et la décision est elle-même
indissociable du contexte global du processus de prise de décision [118].
1. Le niveau stratégique : engage l’organisation sur une longue période (plus de 5 ans). Les
décisions sont prises par le plus haut niveau hiérarchique, par exemple la Direction Général.
Ces décisions sont uniques, occasionnelles, les modèles analytiques sont utilisés dans ce niveau
de décision.
2. Le niveau tactique : engage l’organisation à moyen terme (de 2 à 5 ans). Les décisions sont
prises par les encadrements supérieurs. Ces décisions sont peu fréquentes, peu prévisibles, la
simulation est très utilisée du fait de la complexité des systèmes.
3. Le niveau opérationnel : engage l’organisation à court terme (moins de 2 ans). Les déci-
sions sont prises par les exécutants. Ces décisions sont fréquentes, très prévisibles. Ce niveau
concerne le plan détaillé (ordonnancement, allocation de tâches, etc.).
1. Décision structurée : une décision est bien structurée quand un processus connu et expli-
citable existe permettant de traiter les informations dans le système.
2. Décision semi structurée : le problème n’est pas clairement posé, les données sont souvent
qualitatives et pas fiables, donc difficilement formalisable et le processus décisionnel ne peut
pas être modélisé tel qu’il est, il faut le décomposer en sous modéliser au moins une partie
du processus, la décision est difficilement exprimables forme algorithmique.
1. Le décideur : c’est celui qui a des problèmes encore très confus dans son esprit et que l’AD
vise à résoudre en l’assistant pour mieux exprimer ses préférences vis-à-vis d’une situation
donnée.
2. L’homme d’étude (l’informaticien, l’analyste) : c’est celui qui prend en charge l’AD, il
doit à la fois concevoir des modèles et les mettre en œuvre au sein d’un processus de décision.
3. L’intervenant (l’expert du domaine) : c’est celui qui par son intervention, conditionne
directement la décision en fonction du système de valeurs dont il est porteur.
4. L’Agi : il est concerné par les conséquences de la décision. Il intervient indirectement dans
le processus par l’image que d’autres acteurs se font de ses valeurs et plus concrètement de
son système de préférences.
6. Le Négociateur : mandaté par un décideur en vue de faire valoir la position de celui-ci dans
une négociation et de rechercher une action compromis.
7. Le Médiateur : intervient en vue d’aider les décideurs (ou les négociateurs) à rechercher
une action compromis.
8. L’Arbitre (juge) : intervient en se substituant aux acteurs dans la recherche d’une action
compromis.
2. la résolution du problème (problem solving) : c’est la phase la plus étudiée qui consiste
à répondre au problème précédemment formulé. Il est possible que les étapes nécessaires à la
résolution du problème amènent le décideur à reformuler son problème initial.
Cette phase de résolution se décompose à son tour en plusieurs étapes que décrit le processus
de Simon (le plus célèbre des processus décisionnels disponibles dans la littérature) et qui opère
en 4 étapes non nécessairement séquentielles [111] : Information, Conception, Choix et Evaluation,
comme indiqué dans la figure 1.1.
– Conception : consiste à analyser les données, récolter et créer des solutions potentielles, donc
tout simplement générer les différentes alternatives qui forment l’ensemble des possibilités.
– Choix : cette étape constitue la phase de décision proprement dite. Elle consiste à restreindre
l’ensemble des possibilités au sous-ensemble des possibilités sélectionnées, répondant le mieux
aux exigences d’une décision correcte.
L’existence de ces outils modifie considérablement la décision, ils permettent aux décideurs
et aux organisations de mieux gérer la masse et la complexité de l’information, de la structurer
et de l’utiliser pour produire des nouvelles connaissances, ainsi les organisations peuvent mieux
coordonner l’activité des décideurs.
– Au départ, un SAD faisait référence à tout outil informatique qui aide le gestionnaire dans
ses tâches de prise de décision, en se concentrant simplement sur la phase choix du processus
décisionnel. Donc ces types de SAD ne pouvaient aider à résoudre que des problématiques
décisionnelles bien structurées dont l’espace des solutions a été défini ou est connu.
– Après, vers la fin des années quatre-vingt, les chercheurs se sont davantage intéressés au SAD
comme outil d’aide à la décision au sens large du terme et donc au processus décisionnel, in-
vestissant ainsi le terrain des phases d’information et de conception du processus décisionnel,
ce qui a engendré des SAD spécifiques pouvant résoudre des problématiques décisionnelles
mal structurées.
Aujourd’hui, certains systèmes sont très spécialisés, alors que d’autres tentent d’intégrer plu-
sieurs fonctionnalités de ces trois axes comme le montre la figure 1.2 [13] :
1.4.1 Définitions
L’aide à la décision de groupe selon Marakas [74] est : «une activité conduite par une entité
collective composée de deux ou plusieurs individus et caractérisée à la fois en termes de propriétés
de l’entité collective et de celles de ses membres individuels»
Chapitre 1.L’aide à la décision de groupe 13
Tandis que Laborie [68] la définit comme étant : « une convergence d’interactions cognitives et
visuelles, planifiées ou opportunistes, où des personnes acceptent de se rassembler pour un objectif
commun, dans une période de temps définie, soit au même endroit, soit dans des endroits diffé-
rents, dans le but de prendre des décisions ».
Cette définition combine plusieurs aspects définis dans la littérature. Elle s’inspire notamment
de l’ingénierie, des sciences de l’information et des sciences de gestion [64], [96]. Elle comporte sept
dimensions :
1. Le groupe de personnes définit l’aspect collectif. La décision n’est pas le fait d’un seul
individu, mais d’un collège aux rôles et objectifs potentiellement différents.
2. La prise de décision est l’objectif premier du groupe. Elle constitue l’activité de choix
entre plusieurs solutions.
4. Un objectif commun pour lequel les acteurs acceptent de se rassembler fait écho aux
définitions de la collaboration et de la coordination. Il s’agit du partage de l’objectif final
entre les participants et de la compréhension de leur rôle dans l’atteinte de cet objectif.
6. La dimension temporelle bornée (« une période de temps définie ») est primordiale car
elle induit un début et une fin à l’activité. Il peut s’agir d’une activité informelle de quelques
minutes jusqu’à une activité pouvant prendre plusieurs semaines.
7. La distribution géographique des acteurs de la décision se justifient par les réalités or-
ganisationnelles. La prise de décision peut ainsi rassembler des acteurs distribués sur un ou
plusieurs sites [17].
Laborie [68] propose un modèle du processus de décision collective qui passe par les étapes
suivantes [90] :
– Décision.
Chapitre 1.L’aide à la décision de groupe 15
1. Le facilitateur
Le facilitateur est une composante clé dans le processus de prise de décision de groupe, c’est
un agent accepté par tous les participants à la réunion. Il doit s’occuper entre autres de :
2. les participants
Les participants sont des acteurs qui interviennent dans la session de prise de décision, pro-
duisant et partageant différents types d’informations telles que les idées et les commentaires.
Les activités de groupe sont, en effet, exécutées par des équipes en collaboration. Elles in-
cluent la communication des idées, l’échange et le partage des informations, la coordination
des activités, la discussion des résultats et la prise des décisions. Elles impliquent de nom-
breuses variables organisationnelles et sociales qui conditionnent le succès de n’importe quelle
technologie d’aide. Dans le contexte du système d’aide à la décision de groupe, la structure
de groupe, la taille du groupe, les rôles, les buts, les conflits individuels et les motivations
sont des exemples de telles variable [3].
En plus des données et des modèles de décision, les GDSS doivent prendre en compte la dyna-
mique du processus de prise de décision de groupe.
Parmi les définitions qu’on retrouve dans la littérature, nous avons préféré l’une des plus popu-
laires celle de Desanctis et Gallupe [34] qui présente un GDSS comme étant : « une combinaison
d’ordinateurs, de communications et de technologies de décision travaillant en tandem pour fournir
Chapitre 1.L’aide à la décision de groupe 16
1. Une structure physique : elle peut aller des plus spécialisées (salle équipée de stations
spécialisées, affichage de groupe, surface de travail configurée, éclairage modifiable, etc.) aux
salles de réunion ordinaires (à condition que chaque participant ait son PC portable) en
passant par les salles de vidéo-conférence.
2. Des outils : incluant certains supports pour les différentes phases du processus décisionnel
tels que la génération d’idées, l’évaluation et le classement des solutions alternatives, le vote
et la sélection d’actions et divers modèles de décision.
– Phase de préparation Cette phase (asynchrone), permet de préparer en ligne des réunions
en :
– Fixant avec concertation de tous les participant la date et l’heure de la réunion pour
s’assurer de leur disponibilité, cela peut se faire au travers d’outils d’organisation au-
tomatique des réunions par consultation automatique des plages libres de chacun (avec
réservation automatique de la salle de réunion ou des salles de téléconférence également
si le besoin y est).
– Informant les participants de l’objet de la réunion (la problématique) afin qu’ils puissent
faire de la documentation, de la recherche d’information et de la collecte des données.
– d’outils de résolution de conflit tel que les méthodes de vote électronique et de négocia-
tion.
– d’outils d’échange des commentaires sur les différentes solutions.
– Phase de Décision Cette phase (synchrone ou asynchrone) permet d’évaluer des solutions
préconisées dans la phase précédente en regard des points de vue retenus puis de valider la
décision prise, des outils de simulation et de prédiction peuvent être utilisés.
– La génération d’idées.
– Le partage d’informations.
– L’analyse de la décision.
Cela peut être accompli en ôtant les barrières de communication, en fournissant des techniques
pour structurer l’analyse de décision et gérer systématiquement le modèle, le temps, le choix ou le
contenu de la discussion [34].
Les GDSS sont de plus en plus populaire en raison de leur capacité à améliorer l’interaction entre
les membres d’un groupe et d’augmenter sa productivité. Ils offrent une alternative intéressante
aux environnements traditionnels de réunion « face-à-face ». Les managers les trouvent plus utiles
car les réunions traditionnelles peuvent causer une perte de temps tout en étant improductives [57].
Il y a de nombreux autres avantages des GDSS. Incluant l’anonymat, la communication parallèle,
l’automatisation de la tenue des dossiers, les GDSS impliquent plus de structure et une productivité
accrue [4].
1. L’anonymat : permet l’échange libre d’idées, sans crainte du jugement, ceci ayant pour effet
d’accroitre la participation des membres du groupe, et par la même, d’augmenter la quantité
d’information échangée [4]. Aussi, les participants se sentent moins tenus de se conformer à
l’opinion du groupe ou à celle de la hiérarchie, ce qui les encourage à présenter des idées non
conventionnelles ou moins communes [93].
Chapitre 1.L’aide à la décision de groupe 19
En utilisant un GDSS, les membres du groupe peuvent discuter un problème, échanger des
idées, évaluer les solutions alternatives, voter et choisir une solution, imprimer des rapports et
accomplir tout autre travail collaboratif. Les GDSS sont censés améliorer la performance du groupe
en améliorant le processus de prise de décision. A ce titre, les GDSS offrent au groupe plusieurs
avantages :
– La fragmentation du temps peut également être réduite par les GDSS puisque les participants
peuvent faire des contributions simultanément [33]. Les personnes travaillent sur le système
en parallèle. Nous parlons de parallélisme de la communication [39]. Ainsi, il est possible de
générer des solutions innovatrices et créatives, d’obtenir plusieurs idées en circulation et de
les capter rapidement ;
– L’évaluation des alternatives peut également être plus objective avec l’utilisation des GDSS
[31], [108] ;
– Le système fournit un schéma anonyme. Toute suggestion d’idées est anonyme et aucune
dominance n’est privilégiée. De ce fait, il y a une opportunité égale pour la participation à
toutes les réunions pour chaque participant. Ainsi, le participant ne se sent pas encombré
par les statuts des autres ;
– Le système offre un accès à des sources d’information externes afin qu’il puisse être utilisé
dans un processus décisionnel collectif efficacement et plus facilement ;
Un autre aspect positif des GDSS est l’amélioration de la cohésion du groupe et des relations
entre les participants dans le contexte de la prise de décision collective [6], [28] et, selon [119], une
décision de plus grande qualité [17].
– Niveau 1 : la fonction essentielle des GDSS du premier niveau est d’améliorer la communi-
cation entre les décideurs.
– Niveau 2 : les GDSS du deuxième niveau, intégrant les mêmes caractéristiques que ceux du
premier, sont en plus dotés de procédures permettant de modéliser et d’agréger les préférences
individuelles afin d’établir un consensus. Remarquons que les GDSS de ces niveaux font
souvent intervenir un facilitateur dont le rôle est de faire avancer le processus de décision.
– Niveau 3 : les GDSS de niveau trois permettent de façon automatisée de structurer les
échanges d’information et la communication sur la base de recommandations émises par des
systèmes experts ou d’experts humains, comme par exemple, les règles à suivre au cours du
processus de décision et les méthodes d’aide à la décision à mettre en œuvre, en fonction du
contexte.
1.6.2.1 Actions
Ce sont des éléments qui font l’objet de l’analyse multicritères. Les ouvrages de référence de
cette discipline parlent plutôt des actions potentielles qui sont les éléments qui vont faire l’objet de
la comparaison. Dans les différentes formes, en fonction de la procédure retenue : Action potentielle
est une action provisoirement jugée possible par un des intervenants au moins ou présumée telle
par l’homme d’étude en vue de l’aide à la décision [76].
1.6.2.2 Critères
1. Exhaustivité : il s’agit de ne pas oublier un critère. Le test d’exhaustivité proposé par Roy
et Bouyssou [102] est très simple : quand les conséquences de deux actions sont identiques
pour l’ensemble des critères en présence, il doit exister une relation d’indifférence entre ces
deux actions [102].
2. Cohérence : il doit y avoir une cohérence entre les préférences locales de chaque critère
et les préférences globales. C’est-à-dire que si une action a est égale à une action b pour
tous les critères sauf un où elle lui est supérieure, ceci signifie que l’action a est globalement
supérieure à l’action b.
3. Indépendance : il ne doit pas y avoir une redondance entre les critères. Leur nombre doit
être tel que la suppression d’un des critères ne permet plus de satisfaire les deux conditions
précédentes [76].
Appelée aussi matrice d’évaluation ou de jugement (Table 1.2), elle se compose des éléments
suivants :
g1 ... gj ... gn
a1 g1 (a1 ) ... gj (a1 ) ... gn (a1 )
. ... ... ... ... ...
. ... ... ... ... ...
ai g1 (ai ) ... gj (ai ) ... gn (ai )
. ... ... ... ... ...
. ... ... ... ... ...
an g1 (an ) ... gj (an ) ... gn (an )
Ce sont des paramètres fixés par le décideur, selon l’application et la situation traitée. Ils
peuvent être classifiés en deux catégories [55] paramètres inter critères et paramètres intra critères.
pour le décideur, l’homme d’étude peut l’aider à exprimer clairement son appréciation de
l’importance relative de chaque critère.
Remarque : La performance du produit est beaucoup plus importante que le design. La
matrice doit, ensuite, être normalisée en divisant chaque élément par le total de la colonne.
Le poids est obtenu en calculant la moyenne de la ligne (Poids=Moyenne).
1. Seuil d’indifférence Le seuil d’indifférence indique l’écart dans lequel aucune pré-
férence ne peut être établie sur un critère. Ces seuils permettent de tenir compte de
l’imprécision et des incertitudes sur les évaluations ou sur les données.
2. Seuil de préférence Le seuil de préférence indique l’écart à partir duquel une préfé-
rence nette peut être établie entre deux évaluations. L’écart entre le seuil d’indifférence
et le seuil de préférence indique une préférence faible entre deux évaluations.
3. Seuil de veto Le seuil de veto permet de fixer une notion supplémentaire. Si ce seuil
est dépassé sur un critère, alors l’action ne peut être prise en considération. Il définit
donc une situation intolérable pour un des décideurs. Il s’exprime par l’écart maximum
acceptable autour de la valeur de l’évaluation [55].
1. Dresser la liste des actions potentielles Au cours de cette étape, on établit une liste
des actions potentielles qui vont rentrer en concurrence. Cette liste n’est pas exhaustive et
définitive. Elle peut évoluer tout au long de l’étude (suppression ou ajout d’actions)[117].
2. Cerner la famille des critères Il s’agit d’élaborer la liste des critères à prendre en consi-
dération. Un critère peut être plus important qu’un autre. Cette importance relative est
exprimée par un nombre appelé poids [117].
Chapitre 1.L’aide à la décision de groupe 23
3. Établir la matrice des performances Comme son nom l’indique la matrice de perfor-
mances est un tableau à double entrées, dans lequel chaque ligne représente une action et
chaque colonne un critère. L’intersection d’une colonne j avec une ligne i représente le juge-
ment de l’action i par rapport au critère j. Chaque action est jugée par rapport à chacun des
critères. Pour définir une solution (action) qui fait émerger une préférence commune (jouit
globalement des meilleures évaluations), les jugements doivent être agrégés [52].
4. Agrégation des performances Pour définir une solution (action) qui fait émerger une pré-
férence commune (qui jouit globalement des meilleures évaluations), les jugements doivent
être agrégés. Les méthodes multicritères diffèrent selon leurs façons de traiter cette dernière
étape [89]. On distingue une multitude de méthodes d’agrégations, et si elles sont si nom-
breuses c’est parce qu’aucune méthode ne respecte la totalité des exigences.
Dans cette approche d’inspiration américaine, les différents critères sont synthétisés dans une
seule fonction mathématique monotone (à sens d’évaluation unique). A partir des évaluations des
différents critères, la fonction d’optimisation résultante dite d’utilité ou d’agrégation, produit donc
une valeur unique évaluant globalement la solution [mena, 00] La somme ou moyenne pondérée
de notes est l’exemple le plus connu de ces techniques. Elle présente comme défauts, graves ou
non selon la situation, une compensation possible entre critères (notes) et une forte sensibilité aux
changements d’échelle. L’approche suppose que tous les jugements soient commensurables et tran-
sitifs et exclut toute incomparabilité entre deux actions. Les méthodes relevant de cette approche
conviennent bien aux problèmes dont les critères sont indépendants, autrement dit, lorsque tous
les critères interagissent sur la décision finale. Comme exemple de cette approche on peut citer
plusieurs méthodes : MAUT (Multiple Attribute Utility Theory), UTA (Utilité Additives), AHP
(Analytic Hierarchy Process), etc.[20], [89].
Cette approche repose sur la comparaison des actions deux à deux puis une synthèse des résul-
tats de ces comparaisons (c’est d’ailleurs la façon de synthétiser qui diffère entre les méthodes de
cette approche). Elle permet de respecter l’incomparabilité, mais au prix de la clarté des résultats.
Parmi les méthodes les plus connues d’agrégation partielle ou de surclassement, On cite les familles
ELECTRE (Elimination Et Choix Traduisant la Réalité) et Prométhée. Les inconvénients de cette
approche se résument dans la forme des résultats (Les réponses sont généralement complexes) et le
nombre important de comparaisons entre les actions (Pour n actions, il faut effectuer n fois (n-1)
comparaisons) [83], [89].
Contrairement aux deux approches précédentes où l’on suppose que l’ensemble des actions est
fini et de dimension raisonnable, cette approche s’applique à des ensembles d’actions d’une très
grande dimension voire infinis lorsque les actions varient en continu. Partant d’une solution de
départ, la technique permet de chercher au voisinage de cette solution s’il n’y en a pas de meilleure
et ce de manière répétitive. Développées dans le cadre de la programmation mathématique aux
Chapitre 1.L’aide à la décision de groupe 24
objectifs multiples, ce type de méthode alterne les étapes de recherches des solutions et les étapes
d’interaction avec les décideurs [78], [89]. Les principales méthodes d’agrégation locale itérative
existantes sont : Plm (programmation linéaire multicritères), Stem (Pop), etc. [107], [76].
2. L’aide à la décision multi décideurs : est le fait d’être plusieurs à décider ayant chacun un
point de vue souvent divergent par rapport aux autres qui peut faire l’objet de la négociation.
La présente étude s’inscrit dans le cadre du deuxième cas, dans ce qui suit, nous allons présenter
quelques situations décisionnelles proposées par les auteurs dans des travaux de recherche dans le
cadre de l’aide à la décision de groupe dans différents domaines.
1.8 Conclusion
Tout au long de ce chapitre, nous avons présenté l’aide à la décision de groupe et tous les
concepts qui se rapportent à cette discipline. En utilisant des systèmes d’aide à la décision de
groupe (GDSS) bien élaborés, les décideurs arrivent à un compromis de bonne qualité assurant un
accord mutuellement acceptable et ce de manière simple, rapide et efficace.
Néanmoins, dans un GDSS un conflit peut très rapidement survenir entre la multitude de decideurs
causé par les intérêts, préférences et points de vue généralement différents voir même opposés
de chacun d’entre eux. Ce genre de conflit est géré dans les systèmes multi agents modélisant
parfaitement les GDSS.
Dans le chapitre suivant, nous aborderons en détails la négociation dans les systèmes multi agents
celle-ci est une gestion des conflits suscités lorsqu’interviennent plusieurs acteurs pour la prise
d’une décision. Cette dernière devient plus compliquée lorsqu’il y a plusieurs critères à prendre
en considération. Nous présenterons la notion d’agent, tous les aspects de la négociation et les
différentes approches de cette dernière.
Chapitre 2
2.1 Introduction
La notion d’agent est utilisée dans beaucoup de domaines : sociologie, biologie, psychologie
cognitive, psychologie sociale, etc. Et aussi dans l’informatique où les agents peuvent être humains
ou logiciels, un groupe d’agents forme un système multi agents. Les systèmes multi agents sont
devenus, depuis quelques années, la base de nombreux travaux et sont étudiés dans de multiples
domaines comme l’intelligence artificielle distribuée ou même dans la robotique le point d’étude
principal entre les agents, la communication et la coopération. Dans certains systèmes, les agents
sont utilisés pour coopérer entre eux et ce pour un but commun mais ce cas n’est pas tout le
temps réalisable car il arrive que les agents sont en conflit ce qui fait appel nécessairement à la
négociation.
La catégorie des agents réactifs, décrite par R. A. Brooks [19], comprend tous les agents dont
la représentation de l’environnement n’est que sub-symbolique. Cela signifie que la représentation
provient uniquement des perceptions de l’agent du monde « visible » à l’instant courant.
Il n’y a pas de raisonnement à proprement parler dans cette catégorie d’agents puisque l’on est
dans une configuration du type stimulus/action : stimulus–> percept–> action. L’agent réagit aux
évènements dans l’environnement mais n’a pas de mémoire et ne peut donc ni prendre le passé en
compte, ni prévoir au-delà du court terme. Le principe d’un agent réactif permet la construction
de systèmes composés de nombreux petits agents, qui sont des automates. Les interactions des
agents entre eux permettent l’émergence de structures d’une couche d’abstraction supérieure qui
sont potentiellement observables [71]. Leur conception n’est pas si facile du fait de la difficulté de
prévoir les phénomènes d’émergences [49].
Contrairement aux agents réactifs, la catégorie des agents cognitifs comprend tous les agents
disposant d’une représentation symbolique de leur environnement. Les agents cognitifs sont ca-
pables de raisonner sur leur représentation symbolique. Il existe des algorithmes pour manier les
symboles, et donc les représentations symboliques, mais ils sont très complexes et limitent les
capacités de ce type d’agents. Très souvent, cette classe d’agents s’inspire de théories de la cog-
nition, principalement humaine. Ce sont ces différentes théories de la cognition qui induisent les
comportements des agents [49].
En général, la différence entre des agents réactifs et des agents cognitifs peut être expliquée par
le compromis efficacité/complexité. La complexité des systèmes réactifs exige le développement de
nouvelles théories dans le domaine de la coopération, de la communication et de la compréhension
de nouveaux phénomènes telle que l’émergence [66]. L’architecture hybride est, en quelque sorte, un
compromis entre un agent purement réactif et un agent purement cognitif. Cette vision permet de
concilier les capacités intéressantes des deux types d’agents précédents. Dans ce type d’architecture,
les agents sont conçus comme étant composés de niveaux hiérarchiques qui interagissent entre eux.
Chaque niveau gère un aspect du comportement de l’agent [23].
– Au plus bas niveau de l’architecture, on retrouve habituellement une couche purement réac-
tive, qui prend ses décisions en se basant sur des données brutes en provenance de l’environ-
nement.
– La couche intermédiaire fait abstraction des données brutes et travaille plutôt avec une vision
qui se situe au niveau des connaissances de l’environnement.
L’architecture BDI est un modèle d’architecture pour les agents basé sur trois concepts, ou
attitudes mentales, qui sont la croyance, le désir et 1’intention. Ces trois concepts déterminent la
rationalité particulière d’un type d’agent que l’on peut qualifier d’intelligent. Pour M. Bratman
[18], ces trois concepts sont également centraux dans la théorie de la cognition sur laquelle se base
1’architecture BDI, qui émet 1’idée que les intentions jouent un rôle à part entière dans un raison-
nement dit pratique basé sur des croyances et des désirs. Ce type de raisonnement pratique permet
de limiter les choix qu’un humain ou un agent peut faire à un moment donné. Rao et Georgeff [95]
décrivent les trois concepts de cette architecture comme suit [GRO, 13] :
– B pour Belief, ou Croyance en français. Les croyances d’un agent sont tout simplement
l’ensemble des connaissances que l’agent a sur son environnement. Le terme connaissance
est abusif car ce sont des informations sur l’environnement qui sont issues des percepts de
l’agent, et donc dépendent des capteurs. Ces informations peuvent donc ne pas être vraies ou
correctes, mais le cycle cognitif de l’agent lui permet de mettre à jour ces informations pour
que ses croyances sur son environnement soient les plus correctes et complètes possibles, par
1’intermédiaire de ses perceptions et de ses actions.
– D pour Desire, ou Désir en français. Les désirs d’un agent sont les états que l’agent cherche à
atteindre. Ces états peuvent être ceux de l’environnement ou bien ceux de l’agent lui-même.
Ces désirs sont l’ensemble des buts décrits dans la théorie résumée plus haut, et sont donc
la raison d’être de l’agent basé sur une architecture BDI. Il est intéressant de noter que les
désirs peuvent être contradictoires (comme vouloir manger et vouloir dormir), auquel cas le
raisonnement permettra d’affiner les désirs afin de les rendre consistant.
– I pour Intention. Les intentions sont les choix d’actions décidés à l’issue de chaque cycle
cognitif Les désirs ne peuvent être réalisés que si l’agent planifie des actions pour les réaliser,
lors du raisonnement. Bien entendu, tous les désirs ne peuvent pas être réalisés au même
moment même s’ils sont consistants, et les intentions permettent d’ordonner la satisfaction
de ces désirs, ou autrement dit la réalisation des objectifs.
L’architecture BDI permet donc de concevoir des agents dont le comportement est téléonomique
du fait de l’intégration de la notion d’intentions. Les agents ainsi conçus étant du type cognitif car
basés sur une théorie de la cognition, on peut dire que les agents BDI sont des agents intentionnels
[49].
– des buts indépendants (compatibles et travails individuels), autrement dit leurs buts ne
sont pas en conflits.
– des ressources suffisantes.
– des capacités requises.
2. l’antagonisme : un agent est dans une situation d’antagonisme avec un autre si leurs buts
sont en contradiction ou incompatibles, en d’autre terme si on a deux agents A et B tels que :
– qu’il n’est pas capable d’accomplir seul une tâche (il lui manque des ressources et/ou il
ne possède pas des capacités).
– que le travail avec les autres est plus efficace.
2.3 La coopération
En guise de définition pour la coopération, Ferber [40] propose la formule suivante : Coopéra-
tion = collaboration + coordination d’actions + résolution de conflits Il explique que le problème
de la coopération peut se ramener à « qui fait quoi, de quelle manière et avec qui ?».
– La collaboration : consiste à travailler à plusieurs sur un projet, une tâche commune. C’est
l’ensemble des techniques permettant à des agents de se répartir des tâches, des informations
et des ressources, de manière à réaliser une œuvre commune. Résoudre un problème de
collaboration consiste donc à répondre à la question « qui fait quoi ? » par rapport à un
travail donné [40].
– La coordination d’actions : c’est l’ensemble des activités supplémentaires qu’il est néces-
saire d’accomplir dans un environnement multi agents et qu’un seul agent poursuivant les
mêmes buts n’accomplirait pas [73].
La résolution de conflit peut être classée en deux grandes familles, celle qui inclut la négociation
et une autre qui ne le fait pas.
Nous allons décrire, dans la section suivante, la deuxième catégorie et détailler par la suite la
négociation.
– Les offres scellées au meilleur prix : ces enchères sont aussi parfois appelées enchères
premier prix offres cachées. Chaque participant soumet une offre sans connaitre les offres des
autres. Celui qui fait la plus grande, gagne l’objet et paie le montant de son offre.
– Les offres scellées au second meilleur prix ou enchères de Vickrey : ces enchères
sont aussi parfois appelées enchères deuxième prix offres cachées. Chaque participant soumet
une offre sans connaitre les offres des autres. Celui qui fait la plus grande, gagne l’objet et
paie le montant de la seconde meilleure offre proposée [121].
appelle le paradoxe de Condorcet, qui résulte d’une préférence circulaire entre les candidats,
cette situation est résolue en utilisant plusieurs méthodes.
– La méthode de Hare : Cette procédure a été proposée par Thomas Hare en 1861, le
principe général est de déterminer le choix social en éliminant successivement les alternatives
les moins désirées [120] :
– Si une alternative est classée première sur au moins la moitié des listes de préférences,
alors c’est le choix social et la procédure se termine.
– Si aucune alternative n’est classée première sur au moins la moitié des listes, alors on
sélectionne l’alternative classée première sur le moins de listes et on l’enlève de toutes
les listes. Si plusieurs alternatives sont à égalité, on les enlève toutes des listes. Les
alternatives qui suivaient celles qui ont été enlevées sur les listes gagnent alors une
place.
– On recommence la procédure jusqu’à ce qu’une alternative apparaisse en premier sur au
moins la moitié des listes ou si toutes les alternatives restantes apparaissent en premier
sur exactement le même nombre de listes.
– Avec x choix, on affecte x points au candidat préféré, x-1 au deuxième candidat préféré,
et ainsi de suite.
– Le candidat qui obtient le plus grand nombre de points remporte le vote.
– La Dictature La dictature a pour but de montrer qu’une procédure de choix social n’est pas
forcément démocratique. Cette méthode consiste à désigner une personne parmi l’ensemble
P et de l’appeler dictateur. Le choix social est alors l’alternative classée première sur la liste
du dictateur [120].
2.4.5 La délibération
La délibération est une confrontation de points de vue visant à trancher un problème ou un
choix difficile par l’adoption d’un jugement ou d’une décision réfléchie. Elle peut être effectuée
par un individu seul, mais aussi par un groupe d’individus ou une collectivité [130] Qui selon le
contexte :
– Est bien une discussion entre les parties concernées par l’objet discuté (par exemple lors d’un
conseil d’administration), mais qui consiste à effectuer un choix. La délibération est parfois
précédée ou entrecoupée de phases de négociation, mais nous considérons qu’elle n’est pas en
elle-même de la négociation,
– Aboutit à un verdict (d’un juge par exemple). Les parties concernées s’en remettent à une
autre pour trancher, la décision n’est pas forcément une de celles évoquées durant les discus-
sions qui ont précédé. On rapprochera ces situations à de l’arbitrage. En SMA, on peut citer
le système PERSUADER , [114] qui met en jeu un médiateur.
Chapitre 2.La négociation dans les Systèmes Multi Agents 33
2.5.1 La négociation
Avant d’aborder les différentes méthodes de résolution de conflits, nous abordons quelques
concepts de base de la négociation dans les SMA.
2.5.1.1 Définition
« Negotiation is a process by which a joint decision is made by two or more parties. The parties
first verbalise contradictory demands and then move toward agreements » [94]. L’origine de cette
définition étant américaine, sa traduction est : « La négociation est un processus par lequel une
décision conjointe est prise par deux parties ou plus. Les parties verbalisent en premier lieu leurs
exigences et convergent vers un accord final ». La négociation réunit un ensemble de participants
et un initiateur et se déroule jusqu’à ce qu’un accord satisfaisant soit atteint ; un pourcentage de
participants.
La définition de Floch [46] nous parait être la plus complète et la plus générale du fait qu’elle
aborde toutes les facettes de la négociation :« La négociation est un processus de recherche d’accord
sur un objet, entre plusieurs parties ayant des préférences différentes mais susceptibles d’évoluer,
et qui implique des interactions permettant de modifier à la fois la plage de possibilités et les pré-
férences de chacun sur les possibilités. »
En d’autres termes, la négociation naît donc de préférences différentes (non accord) et n’aboutit
pas forcément à un accord. Le résultat est une prise de décision commune des parties sur les
modalités de l’accord, si la négociation aboutit ; ou un désaccord, si elle échoue.
1. Les langages : ils comportent des primitives de communication pour la négociation, leurs
sémantiques, et leurs usages dans les protocoles. Les primitives concernent les envois et récep-
tions de messages et intègrent des actes illocutoires. La structure de l’objet de la négociation
fait appel à un langage de description de l’objet. Le protocole spécifie les séquences possibles
d’actions et les conditions suivant lesquelles une requête peut être effectuée.
2. Les processus de négociation : qui peuvent être, soit des procédures préétablies, soit des
comportements. Le processus concerne la proposition de solutions, l’analyse et la révision des
solutions préférables.
3. Les décisions individuelles : qui peuvent être prises en fonction de critères d’utilité, de
stratégie, de systèmes de préférences, d’une fonction de comparaison et de mise en corres-
pondance.
La figure ci-dessous illustre les différents éléments de la négociation et résume les notions définies
dans les sections précédentes.
Chapitre 2.La négociation dans les Systèmes Multi Agents 34
Dans la littérature, la négociation est classée en deux grands types, selon la conduite des
négociateurs [46] :
Simos [112] propose de situer ces deux types de négociation en définissant les limites :
La modélisation des communications entre agents utilise la notion de protocole. Les auteurs
dans [9] définissent un protocole comme : « l’ensemble des règles qui gouvernent l’interaction ».
Les protocoles définissent l’ensemble de séquences valides des messages qui peuvent être échangés
entre les agents. Les protocoles peuvent être formalisés à l’aide de différents outils comme, par
exemple, les réseaux de PETRI ou les automates état-transition.
Chapitre 2.La négociation dans les Systèmes Multi Agents 35
Dans ce qui suit, nous présentons les méthodes dites de négociation en les définissant selon
leurs types et en précisant la particularité de chacune d’entre elles de la plus simple vers la plus
complexe. La figure 2.2 regroupe toutes ces méthodes et les classe en deux grandes catégories : les
méthodes qui incluent la négociation et celles n’incluant pas la négociation.
2.5.1.5.1 La négociation simple Elles sont souvent implémentées dans différentes plate-
formes que nous ne détaillerons pas du fait qu’elles n’ont pas de rapport direct avec notre thème.
Elles ont toutes comme particularité de faire une négociation sur un objet unique et simple (n’a
qu’un seul attribut et qu’un seul niveau). Elles sont souvent utilisées comme base pour d’autres
types de négociation plus complexes. Nous allons citer quelques exemples :
De nombreux travaux s’appuient sur le modèle général du Contract Net Protocol [113], qui est
considéré comme le précurseur des travaux en négociation automatique. Il s’agit d’un protocole
fondé sur l’échangeur de contrats, qui met en relation un agent : le gestionnaire (manager), avec
plusieurs autres agents : les contractants (contractors). Il s’agit de négociation de 1 vers n agents,
qui interagissent entre eux.
par réseau contractuel. Le Contract Net fait partie des spécifications de la FIPA (Foundation for
Intelligent Physical Agents) qui propose également une version itérée [46].
Le protocole se déroule en quatre principales étapes comme suit référence :
1. Annonce de la tâche par le gestionnaire ;
Ce protocole procède en tours, il suppose que chaque agent i soit doté d’une fonction d’utilité
U telle que référence :
Ui : X → R0+ (2.2)
Où X est l’ensemble des ressources (actions ou choix possibles), qui à chaque ressource possible
affecte une valeur réelle, plus cette valeur est grande, plus la ressource en question est préférée par
l’agent i.
Dans le premier tour, tous les agents doivent faire des propositions, et chaque agent est libre de
faire n’importe quelle proposition, donc logiquement, chaque agent choisi la proposition qui maxi-
mise son utilité (intérêt). Dans les tours ultérieurs, l’identification des agents qui doivent faire une
concession (faire des propositions) est faite comme suit [12] :
– Dans le cas où deux agents seulement sont impliqués dans la négociation, a proposé
une mesure qui évalue l’empressement respectif des agents au risque de conflit (willingness
to risk conflict), et l’agent dont la valeur est la plus petite pour cette mesure doit concéder
[126]. En cas d’égalité, les deux concèdent. Cette mesure se calcule en fonction des utilités
des deux agents comme suit :
Où xi est la proposition la plus récente faite par l’agent i. Cette stratégie est efficace dans le
sens qu’elle mène à un accord qui maximise le produit des utilités [37].
– Dans le cas où plusieurs agents sont impliqués dans la négociation, plusieurs stra-
tégies ont été définies pour identifier les agents qui doivent concéder dans un tour donné, on
trouve entre autres : la stratégie du produit croissant des utilités (Product-increasing Stra-
tegy) qui choisit l’agent qui a dernièrement fait une proposition dont le produit des utilités
(de tous les agents) est le plus faible [37].
Concernant le choix de la ressource en cas de concession, il peut se faire de plusieurs manières, on
trouve entre autres [37] :
– La concession de PARETO : proposer une ressource qui soit aussi bonne pour tous les
autres agents, et strictement mieux pour au moins un d’entre eux.
Chapitre 2.La négociation dans les Systèmes Multi Agents 37
– La concession Utilitaire : proposer une ressource qui mène à une augmentation dans la
somme des utilités des agents d’une itération à une autre (bien-être social utilitaire)
– La concession Egalitaire : proposer une ressource telle que l’utilité minimale parmi tous
les agents augmente d’une itération à une autre (bien-être social égalitaire).
– La concession de NASH : proposer la ressource qui maximise le produit des utilités des
agents d’une itération à une autre.
Ces stratégies assurent la convergence du processus de concession vers un accord qui satisfait
tout le monde.
– Accord est atteint si et seulement si un agent i fait une proposition Xi qui soit au moins
aussi bonne pour tout autre agent j.
– Un conflit se produit lorsque tous les agents qui doivent concéder dans une itération donnée
refusent de le faire. Un agent refuse de faire une concession parce qu’il n’est pas en mesure
de proposer une ressource qui respecte une des méthodes de concession décrites plus haut
(concession de Pareto, utilitaire, etc.).
Le protocole se déroule jusqu’à ce qu’un accord soit atteint ou un conflit se produise, dans
ce dernier cas, la négociation se termine par ce qu’on appelle un accord de conflit. Ce dernier est
définit comme suit : on choisit parmi toutes les ressources proposées dans les itérations précédentes,
celle qui maximise le produit des utilités des agents.
A Le protocole de SIAN
1. Génération de l’hypothèse.
3. Intégration de l’accord.
Les agents communiquent via un tableau noir. Les propositions sont inscrites sur le tableau
et chaque agent peut les lire, les accepter, les refuser ou les modifier. Ici, les agents ont tous le
même objectif : trouver une bonne interprétation de la situation. Avec sa perception locale de
l’environnement, chaque agent va proposer des hypothèses. Les agents mettent en commun leurs
hypothèses, et n’ont pas d’intérêts conflictuels. La discussion aboutit forcément à un accord, qui
consiste en accepter ou retirer l’hypothèse du tableau.
Chapitre 2.La négociation dans les Systèmes Multi Agents 38
Ce protocole s’inspire largement du Contrat Net Protocol, il est organisé en tours et est réparti
entre un ensemble d’agents participants, et un agent coordinateur qui se charge d’orchestrer la
négociation dans son ensemble [89]. Chaque agent participant détient un vecteur trié, selon ses
préférences, des actions potentielles, en plus, chaque agent dispose d’un compteur, qui pointe sur
son choix dans une itération donnée, la valeur de ce compteur s’incrémente à chaque itération.
Dans chaque itération, l’initiateur propose un contrat à tous les participants concernant une
ressource donnée, les participants vont soit accepter ce contrat soit le refuser et ceci en se référant
à leur vecteur de préférences construit précédemment. Un agent accepte le contrat proposé par
l’initiateur s’il correspond à son choix dans l’itération en cours, ou si ce contrat a été précédemment
fait par l’agent. Lorsque l’initiateur reçoit toutes les réponses des participants, il comptabilise le
nombre d’agents participants ayant accepté sa proposition. Si ce nombre est supérieur ou égal à
un certain seuil alors la négociation est un succès sinon, il doit procéder à une modification du
contrat. En cas où la majorité refuse le contrat proposé, l’initiateur le modifie en s’inspirant des
propositions des participants. Il doit établir une synthèse à partir de ce qu’il a reçu lors de la phase
d’évaluation puis un nouveau cycle commence.
2.5.1.5.4 Les négociations combinées Les négociations combinées sont utilisées lorsqu’une
personne a besoin d’un ensemble d’objets non disponibles auprès d’un unique vendeur. Il faut alors
négocier chaque objet (ou sous ensemble d’objets) séparément et avoir un mécanisme de liaison
entre les négociations, car si l’ensemble des objets ne peut être acquis, aucun objet ne doit l’être.
De plus, il ne faut obtenir chaque item qu’en un seul exemplaire. Les différentes négociations
sont indépendantes les unes des autres, alors que l’ensemble des objets négociés sont typiquement
interdépendants.
Les négociations peuvent être de type différent pour chaque objet ou sous-ensemble d’objets. Un
exemple type de négociation combinée est la composition d’un voyage. Pour obtenir un voyage,
il faut un moyen de transport (par exemple, un vol aller-retour vers la destination choisie) et les
nuits d’hôtel pour la période du voyage [120].
La négociation par argumentation est une approche qui permet aux agents, de justifier leurs
offres et leurs points de vue, de remettre en question les offres des uns et des autres à travers un
échange d’arguments qui leur permettent de s’influencer mutuellement [115]. Cette approche offre
une grande flexibilité puisqu’il est possible pour les agents d’exprimer leurs réactions quant au rejet
ou à l’acceptation des offres proposées, en échangeant des informations explicatives. Par exemple à
travers un argument un agent peut donner les raisons précises pour lesquelles il refuse une offre, ce
Chapitre 2.La négociation dans les Systèmes Multi Agents 39
qui peut amener son adversaire à modifier ses prochaines propositions en conséquence. De même,
un agent peut influencer l’avis de son adversaire et l’amener à accepter une offre en la soutenant
(ou justifiant) par un bon argument.
En effet, une offre soutenue par un bon argument a une meilleure chance d’être acceptée par un
agent et peut également amener un agent à dévoiler ses buts, abandonner certains buts et à réviser
ses préférences. Il existe plusieurs systèmes basés sur l’argumentation dont les plus importants sont
les systèmes ANA et PERSUADER [90].
A Le protocole SANP
Le protocole SANP (Speech Act Based Negotiation Protocol) a été définit par Chang et Woo
[26]. Il propose une négociation entre deux agents : L’attaquant et le défenseur. L’agent initiant la
conversation est appelé l’attaquant : il va tenter de faire accepter sa proposition à son partenaire,
appelé le défenseur. Le protocole se décompose en plusieurs phases :
1. Situation de départ : les agents établissent un modèle commun du sujet et estiment si une
discussion est nécessaire.
6. Résultat final : le résultat de la négociation peut être le compromis d’une partie, un com-
promis mutuel ou une demande d’arbitrage par une tierce partie.
La théorie des jeux est l’approche mathématique de l’étude des conflits d’intérêts. Elle a connu
un essor important après la publication, en 1944, de l’ouvrage Théorie des jeux et du comportement
économique de Von Neumann et Morgenstern [124] .
l’étude des situations de conflits est pertinente. Nous allons présenter succinctement, quelques
concepts de la théorie des jeux.
Dans cette situation, il est clair que si les deux restent muets, ils s’en tireront globalement
mieux que si l’un des deux dénonce l’autre. Mais l’un peut être tenté de s’en tirer encore mieux
en dénonçant son complice. Le dilemme est faut-il accepter de couvrir son complice (C comme
coopérer) ou le trahir (D comme dénoncer).
Il existe des versions itérées du dilemme où un joueur peut se souvenir du comportement de l’autre
à son égard et développer une stratégie en rapport (par exemple, si l’adversaire d’un joueur ne
coopère jamais, son intérêt sera de ne pas coopérer non plus).
C D
C 1 an, 1 an 3 ans, 0 an
D 0 an, 3 ans 2 ans, 2 ans
2.5.1.6.2 L’équilibre de NASH Nash [86] a été le premier à présenter une définition d’une
stratégie optimale pour un jeu à plusieurs joueurs, dite équilibre de Nash. L’équilibre de Nash
caractérise la rationalité individuelle. Il s’agit d’une combinaison stratégique où chaque joueur
joue sa meilleure réponse quel que soit le choix de l’adversaire. C’est une stratégie de non regret.
Le prisonnier qui dénonce prend au pire deux ans de prison, et au mieux sort de prison. Pour le
dilemme du prisonnier simple, D/D est la seule combinaison stratégique en équilibre de Nash.
2.7 Conclusion
Nous avons présenté dans ce chapitre la négociation dans les systèmes multi agents en pré-
sentant en détails les agents et leurs typologies, nous avons vu qu’ils étaient classés selon leurs
comportements en trois grandes catégories et une quatrième hybride. Ensuite, nous avons défini
la notion de système multi agents comme étant un groupe d’agents en interaction entre eux, cette
Chapitre 2.La négociation dans les Systèmes Multi Agents 42
interaction peut être à travers la communication qui peut mener à un conflit. Le conflit peut être
résolu par plusieurs méthodes, ces méthodes peuvent inclure en entre autres la négociation. A ce
titre, nous avons détaillé les différentes méthodes de négociation tout en présentant quelques tra-
vaux portant sur la négociation.
Notre objectif, par la présente étude, est de proposer un système d’aide à la décision de groupe et
un protocole de négociation utilisant les services web assurant la communication entre les décideurs
à travers une plateforme de communication.
A cet effet, nous aborderons dans le chapitre suivant, en détails, l’architecture orientée services et
plus précisément les services web. Nous présenterons l’intérêt de ces derniers, leur fonctionnement
ainsi que les deux principales architectures en mettant l’accent sur la méthode choisie pour élaborer
notre plateforme basée sur la négociation et l’analyse multicritères.
Chapitre 3
3.1 Introduction
De nos jours, avec l’interconnexion des ordinateurs en réseau et en particulier à travers internet,
il devient possible de faire fonctionner des applications sur des machines distantes. L’intérêt d’une
application fonctionnant à distance peut à première vue sembler inutile dans la mesure où les
applications fonctionnent fort bien en local (sur le poste de l’utilisateur), néanmoins une application
distante peut répondre aux problématiques suivantes :
– Les données peuvent être présentes uniquement sur le serveur distant (par exemple un cata-
logue produit, un classement en temps réel, etc.) ;
– Le serveur distant peut disposer d’une puissance de calcul ou de capacités de stockage dont
l’utilisateur local ne dispose pas ;
– L’application distante peut être utilisée simultanément par un grand nombre d’utilisateurs
et sa mise à jour n’intervient qu’à un seul endroit [152].
Pour toutes ces raisons, une interaction entre des programmes distants peut être utile. L’ar-
chitecture orientée service est apparue dans les dernières années pour pallier aux problèmes liés
au développement des applications distribuées complexes à partir des entités logicielles appelées
services. L’utilisation de cette architecture permet la communication et l’intégration de plusieurs
applications développées dans des environnements hétérogènes [61]. A ce titre, nous présentons
dans ce chapitre l’émergence de l’architecture orientée service SOA (Service Oriented Architec-
ture) et les différents acteurs intervenants dans cette architecture. Nous exposerons, par la suite
la technologie des Services Web en détaillant toutes les notions pertinentes relatives aux services
web et les deux grandes solutions d’accès aux services web à savoir SOAP (Simple Object Access
Protocol) et REST (REpresentational State Transfer).
des applications [91], [75], [29]. L’utilisation de l’architecture orientée service a apporté plusieurs
avantages tels que :
– Le couplage faible : les acteurs partagent entre eux seulement la description de services
afin de réduire la dépendance entre les applications.
– La substituabilité : en cas d’une mise à jour d’un tel service (exemple retrait d’un service),
la SOA permet de le remplacer facilement.
– Réutilisabilité : un service peut être combiné avec d’autres services afin de réaliser une
certaine fonctionnalité.
– Facilité des communications externes : le client peut communiquer avec des applicatifs
externes à l’entreprise [61].
– Le consommateur de service : c’est l’utilisateur de service qui peut être une personne,
une application ou un serveur. Il lance une recherche (découverte) dans l’annuaire et s’il
existe un service qui répond à son besoin, il utilise la description de ce service pour établir
une connexion avec son fournisseur afin de l’utiliser (invocation).
applications ou machines, sans intervention humaine, et en temps réel ». Les trois définitions ayant
été publiées à différents stade de l’évolution des services Web. Celles-ci peuvent prêter à confusion.
Nous pouvons néanmoins donner une définition de façon plus générale. Un service web est une
technologie permettant à des applications de communiquer entre elles :
– Les échanges se font en utilisant l’infrastructure existante puisque les services web sont gé-
néralement invoqués en utilisant le protocole HTTP. Ceci permet de facilement passer un
firewall (un dispositif de protection constituant un filtre entre un réseau local et un autre
réseau non sûr) pour permettre une invocation depuis l’extérieur. Ceci permet une invocation
depuis l’extérieur en passant facilement un firewall.
– Les services web permettent un couplage faible entre les fonctionnalités exposées et les ap-
plications qui les utilisent à tel point que les consommateurs et les producteurs peuvent être
écrits pour des plateformes ou des langages différents (Java, .Net, PHP, etc.).
– Les services permettent de définir de nouvelles opportunités de business voire même de nou-
veaux modèles économiques en permettant de proposer des fonctionnalités à des partenaires
par exemple.
– Cette normalisation des services transverses se fait sur trois axes horizontaux [151] :
1. Couche de transport : définition de la structure des messages utilisés par les applica-
tions pour se découvrir et dialoguer entre elles. Cette couche est réellement normalisée
et ne souffre d’aucune contestation. Elle s’appuie sur le protocole SOAP pour l’échange
des messages et sur le langage WSDL pour la définition du contrat de l’interface.
2. Couche de sémantique : normalisation des données participant aux échanges selon
des critères métier. Les initiatives de définition de la couche de sémantiques des messages
sont nombreuses et n’ont pour le moment pas conduit à une quelconque normalisation.
Deux types d’organisation sont actuellement ouverts, l’une établie selon les différents
corps de métier, l’autre suivant une approche plus globale autour de consortium tel
qu’OASIS (Initiateur d’ebXML) ou Rosetta Net.
3. Couche de gestion des processus : standardisation de la gestion des processus mé-
tier qui s’étendent sur plusieurs applications disponibles sur Internet. L’orchestration
de transactions B2B (Business to Business) complexes, fondée sur une architecture nor-
malisée des messages est aussi une tentative qui n’avance pas assez rapidement et sur
des standards non murs.
– Cette normalisation des services transverses se fait aussi sur trois axes verticaux [151] :
1. Service d’annuaire : standardisation des moyens d’accès à un service à partir d’une re-
quête portant sur le contenu d’un service ou sur un fournisseur. La première proposition
Chapitre 3.Les services web 48
d’annuaire UDDI aurait dû apporter une solution définitive. Le constat est qu’il n’en
est rien et que la trame, trop globale, du projet ne suffit pas à régler cette problé-
matique d’échanges entre applications se connaissant. Une deuxième proposition d’an-
nuaire, WSInspection, vient concurrencer celle-ci. Moins ambitieuse puisqu’elle consiste
en une simple exposition, par agrégation, des services d’une application, elle est toutefois
plus adaptée à cette seconde problématique.
2. Service de sécurité : normalisation des moyens permettant de couvrir les problématiques
d’authentification et de gestion des droits d’accès. La gestion de la sécurité est actuelle-
ment le frein le plus important à la mise en place d’architectures distribuées à base de
Services Web. Plusieurs organisations sont ouvertes mais aucune n’est réellement accep-
tée. Il semblerait que la norme XACML (eXtensible Access Control Markup Language)
puisse supplanter SAML (Security Assertion Markup Language) et s’imposer à terme
comme standard de sécurité.
3. Service de transaction : normalisation des moyens permettant de garantir l’intégrité des
transactions longues impliquant plusieurs Services Web. Le problème reste le même que
pour la sécurité. Les standards ne sont pas tout à fait établis. La lutte pour l’obtention
d’une norme est beaucoup plus ouverte que pour celle de la sécurité, même si BTP
(Business Transaction Protocol) semble plus soutenu actuellement[151].
La figure 3.2 présente la modélisation de la normalisation des différentes couches des services
web :
d’autres applications. Au final, on peut affirmer que le but initial d’un service Web est de rendre
possible l’utilisation d’un composant applicatif de façon distribuée. L’apport majeur de ce modèle
d’échange de données est d’introduire ces services comme des "boîtes noires". En effet, les requêtes-
réponses d’un service Web sont administrées dans le contenu de messages dont on sait la forme grâce
à des interfaces clairement présentées et sur lesquelles l’implémentation interne du traitement et le
langage employé ne jouent pas au niveau de l’architecture. Grâce à cela, on obtient un haut niveau
de modularité et d’interopérabilité. Ce modèle de message permet donc d’oublier la structure, le
langage ou encore la plate-forme qui va porter le service : il suffit juste que le message suive une
architecture donnée pour qu’il puisse être analysé. Il s’agit maintenant d’identifier chaque acteur
de ses services Web et de comprendre comment ils interagissent les uns avec les autres. Les trois
éléments les plus importants des services Web comme nous l’avons défini précédemment sont [151] :
– Le fournisseur (ou serveur) crée le service Web et publie toutes ses caractéristiques dans
l’annuaire de service.
– L’annuaire rend disponible les interfaces d’accès aux services et donnant le contrat et l’ar-
chitecture employée pour permettre les interactions.
– Le consommateur (ou client) quant à lui, accède à l’annuaire pour rechercher les services Web
dont il a besoin et avec lui les normalisations à obtenir. Il peut ainsi envoyer ses requêtes au
service désiré et obtenir les réponses qu’il pourra analyser.
Comme le montre la figure 3.3, cette architecture passe par les étapes suivantes :
1. Le client envoie une requête à l’annuaire de Service pour trouver le service Web dont il a
besoin.
2. l’annuaire va lui fournir les descriptions et les URL des services demandés afin de lui permettre
de les invoquer.
Chapitre 3.Les services web 50
3. Le client envoie une deuxième requête au serveur pour obtenir le contrat de normalisation
de ses données.
4. Le serveur envoie sa réponse sous la forme établie par WSDL en langage XML.
5. Le client peut maintenant rédiger sa requête pour traiter les données dont il a besoin.
6. Le serveur fait les calculs nécessaires suite à la requête du client, et renvoie sa réponse sous
la même forme normalisée [151].
– Spécification car SOAP est un document qui définit le modèle de communication. L’idée de
base est que si les deux parties ont créé des programmes de mêmes spécifications, ils seront
en mesure d’interagir de façon transparente.
– Omniprésente car SOAP est défini à un niveau suffisamment élevé d’abstractions que tout
système d’exploitation et combinaison de langages de programmation peuvent être utilisés
pour créer des programmes compatibles SOAP.
– Basé sur XML SOAP est construit sur XML, ce qui signifie que les documents SOAP sont
des documents XML construits en fonction d’un cahier de charges plus strict.
– Infrastructure distribuée SOAP ne précise pas quelles données peuvent être déplacées ou
bien quels appels de fonctions peuvent avoir lieu sur elle. Les applications construites sur la
spécification SOAP peuvent déplacer les données d’un ordinateur A à un ordinateur B et par
la suite à une autre application écrite sur la même spécification.
Chapitre 3.Les services web 51
Comme montré dans la figure 3.4 un fichier WSDL contient sept éléments clé :
Chapitre 3.Les services web 52
1. Types : fournit la définition de types de données utilisés pour décrire les messages échangés.
2. Message : représente une définition abstraire (noms et types) des données en cours de
transmission.
4. Binding : spécifie une liaison entre un <portType> et un protocole concret (SOAP, HTTP...).
6. Port : représente un point d’accès de services défini par une adresse réseau et une liaison.
1. La description concrète est composée des éléments qui sont orientés vers le client pour le
service physique. Les trois éléments concrets XML présents dans un WSDL sont : <wsdl :ser-
vice> ; <wsdl :port> ; <wsdl :binding>.
2. La description abstraite est composée des éléments qui sont orientés vers la description
des capacités du service Web. Ses éléments abstraits définissent les messages SOAP de façon
totalement indépendante de la plate-forme et de la langue. Cela facilite la définition d’un
ensemble de services pouvant être implémentés par différents sites Web. Les quatre éléments
abstraits XML qui peuvent être définis dans un WSDL sont : <wsdl :types> ; <wsdl :mes-
sage> ; <wsdl :operation> ; <wsdl :portType>.
– Les pages blanches : comprennent la liste des entreprises ainsi que des informations asso-
ciées à ces dernières (coordonnées, description de l’entreprise, identifiants.).
– Les pages jaunes : recensent les services Web de chacune des entreprises sous le standard
WSDL.
– Les pages vertes : fournissent des informations techniques précises sur les services fournis.
Les entreprises publient les descriptions de leurs services Web en UDDI, sous la forme de fichiers
WSDL. Ainsi, les clients peuvent plus facilement rechercher les services Web dont ils ont besoin
en interrogeant le registre UDDI. Lorsqu’un client trouve une description de Service Web qui lui
convient, il télécharge son fichier WSDL depuis le registre UDDI. Ensuite, à partir des informations
inscrites dans le fichier WSDL, notamment la référence vers le service Web, le client peut invoquer
le service Web et lui demande d’exécuter certaines de ses fonctionnalités.
Chapitre 3.Les services web 53
– le déploiement des applications : Pour communiquer entre deux sociétés via Internet, il est très
souvent désagréable d’utiliser autre chose que HTTP ou POP/SMTP à cause des Firewalls,
qui doivent êtres reconfigurés engendrant ainsi des trous de sécurité. De plus, cela implique
de longues négociations entre administrateurs réseaux [151].
– SOAP décrit la manière dont les applications doivent communiquer entre elles, certains consi-
dèrent que le couplage reste fort entre le serveur et ses clients.
– Une modification de l’API implique une évolution côté client, contrairement à une architec-
ture orientée ressources telle que REST [148].
– HTTP un protocole avec un nombre limité d’opérations (verbes) pour agir sur les ressources,
– Des liens hypermedia dans des documents HTML, XML ou autres pour représenter à la fois
le contenu des informations et la transition entre états de l’application, Même si la réalisation
Chapitre 3.Les services web 54
d’un service web de type REST n’est pas contrainte par des règles dures, elle devrait suivre
certaines lignes directrices afin de coller au mieux à l’architecture REST.
Figure 3.5 – Cas d’utilisation des Méthode HTTP sur une ressource
Un autre principe de l’architecture REST : le HTTP GET est "sûr", c’est à dire que l’utilisateur
ou son agent peut suivre des liens sans obligations. La conséquence de l’idempotence du GET (deux
accès successifs donnent le même résultat) rend l’utilisation du Web plus fiable car un deuxième
clic sur un lien ne modifie pas le résultat. Le protocole HTTP comporte d’autres commandes moins
souvent utilisées. HEAD qui est un GET qui ne renvoie que les métadonnées, pas les données. PUT
et DELETE pour créer ou supprimer une ressource [141].
– L’application est plus simple à entretenir, car les liens sont mieux structurés, et de façon
universelle ; les liens sont le moteur de l’état de l’application.
Chapitre 3.Les services web 55
– L’absence de gestion d’état du client sur le serveur conduit à une consommation de mémoire
inférieure, une plus grande simplicité et donc à une capacité plus grande de répondre à un
grand nombre de requêtes simultanées.
– L’absence de gestion d’état du client sur le serveur permet une répartition des requêtes sur
plusieurs serveurs : une session client n’est pas à maintenir sur un serveur en particulier,
ou à propager sur tous les serveurs (Avec des problématiques de fraîcheur de session). Cela
permet aussi une meilleure évolutivité et tolérance aux pannes (un serveur peut être ajouté
facilement pour augmenter la capacité de traitement, ou pour en remplacer un autre).
– L’utilisation du protocole HTTP en tirant partie de son enveloppe et ses entêtes, à l’opposé de
SOAP qui ne présuppose pas un protocole : SOAP réinvente un protocole via une enveloppe,
des entêtes et un document, à l’intérieur du protocole réseau l’hébergeant (la plupart du
temps HTTP). Il ne bénéficie donc pas des caractéristiques HTTP, gérée par l’infrastructure
réseau (notamment le proxy supportant le cache côté serveur pour des performances plus
importantes).
– L’utilisation d’URI comme représentant d’une ressource, permet la mise en place de serveurs
cache.
– La nécessité pour le client de conserver localement toutes les données nécessaires au bon
déroulement d’une requête, ce qui induit une consommation en bande passante réseau plus
grande. S’il est possible de coupler une application web REST à un service extérieur assurant
la permanence des données lors de la durée d’une session, par exemple une base de données
ou un cookie, on pourrait cependant considérer que l’utilisation d’un tel service pour gérer
des données relatives à une session ouverte par le client serait en violation de la philosophie
de REST. REST préfèrera l’utilisation de tableaux codés en JavaScript présents dans la
mémoire du navigateur client.
– L’utilisation d’un formulaire HTML envoyant ses données avec une méthode comme DELETE
ne peut être compris par la plupart des navigateurs. Pour pallier ce problème on émule
ce comportement avec un champ caché qui transmettra le type de méthode d’envoi des
données à l’application. Par ailleurs beaucoup d’applications, bien que ne respectant pas
scrupuleusement toutes les contraintes de l’architecture REST, sont largement inspirées par
elle.
Gmail
Gmail est un service de messagerie gratuit proposé par Google. Les messages reçus sur un
compte Gmail peuvent être lus via un client de messagerie, une application mobile ou avec un
navigateur web. L’API de Gmail tourne autour de 5 aspects principaux : les messages, les libellés,
les brouillons, l’historique et les objets.
Github
GitHub est une plateforme d’hébergement de code qui est très utilisée par beaucoup de sites
web de toutes les tailles. Leur API REST permet à n’importe quel utilisateur de suivre l’activité
d’un autre utilisateur, de consulter les bugs d’un dépôt et même de créer un dépôt depuis son
application.
Weather Underground
Cette API REST expose les données sur le temps et la météo qui peuvent être très utiles dans
beaucoup d’applications, elle fournit un accès facile à ces données et qui peuvent être utilisées
dans d’autres logiciels. Par exemple, si on crée une application qui suggère aux utilisateurs les
vêtements qu’ils devraient porter pour aller courir, on aura besoin de connaître la température, les
conditions météorologiques, quand le soleil se lèvera et se couchera, etc., pour permettre au logiciel
de faire des prédictions. Créer son propre service météorologique pour recevoir ces informations
serait beaucoup trop long et fastidieux ; utiliser les données de cette API pour sa propre utilisation
est donc un très bon choix. Elle permet de donner des informations très pratiques sur n’importe
quelle ville comme la vitesse du vent, les précipitations, la puissance des rayons UV, etc.
Chapitre 3.Les services web 57
Instagram
Instagram est une application, un réseau social et un service de partage de photos et de vidéos
appartenant à Facebook, disponible sur plates-formes mobiles de type iOS, Android et Windows
Phone. Instagram est également disponible sur ordinateurs avec des fonctionnalités réduites [136].
L’API d’Instagram permet à l’application de l’utilisateur d’accéder à son compte, aux photos,
etc. Voici ci-dessous quelques méthodes qui permettent d’interagir avec un compte utilisateur.
n’importe quel terminal connecté, il reste léger quand tous les calculs et opérations résident dans
le serveur. Un système d’aide à la décision orienté web est facile à contrôler et à adapter, et peut
évoluer en complexité au fur et à mesure. Les données peuvent être encombrantes, les mettre dans
le serveur peut être très intéressant et de ce fait le décideur n’a qu’à actualiser ses données en
utilisant un service. Nous avons présenté dans la section précédente, quelques systèmes en ligne
puissants et connus dans le monde utilisant les services web. Dans ce qui suit, nous allons présen-
ter quelques travaux que nous avons recensés qui ne sont pas très nombreux. Il s’agit de quelques
systèmes d’aide à la décision basés sur les services web .
Dans [125], les auteurs ont proposé une plateforme d’aide à la décision géomarketing, met-
tant en place un système d’information géographique orienté service web utilisant une gestion des
bases de données géographiques (PostgreSQL et son extension PostGIS), un logiciel de calcul sta-
tistique (R, et son extension PL/R), et un service de création de cartes géographiques (MapServer).
Nous citons aussi un autre système proposé dans [7] qui a retenu notre attention et qui consiste
en un système d’aide à la décision collaborative : une plateforme web-SIG est proposée pour la
gestion des risques avec la participation des différentes parties prenantes, en s’appuyant sur les
avantages du web moderne, les technologies géo spatiales. Cette plateforme web a été conçue
pour le partage centralisé des informations des risques, où les parties prenantes concernées peuvent
analyser les risques, évaluer et sélectionner les mesures de réduction des risques de façon interactive
et collaborative.
3.13 Conclusion
Nous avons abordé dans ce chapitre les notions fondamentales se rapportant aux services web.
Ces derniers sont des composants logiciels distribués qui offrent des fonctionnalités aux applica-
tions au travers du réseau. Ils se divisent en deux grandes familles : services web de type SOAP et
services web de type REST.
Rest et SOAP sont souvent comparés l’un à l’autre dans la conception des applications clients
serveurs mais on oublie de dire qu’ils ne sont pas du même type. En effet, SOAP est un protocole
dédié basé exclusivement sur XML tandis que REST est un style d’architecture.
De ce fait, les services web de type REST tirent tout l’avantage des standards bien connus
du web. Les Services Web possèdent une simplicité de mise en œuvre : Ils rendent en effet acces-
sibles depuis Internet des fonctionnalités d’une application existante tout en ne modifiant pas en
profondeur le système d’information. Il s’agit de l’ajout de briques supplémentaires. Pour cela, les
Services Web exploitent les standards d’échange Internet. Les services Web avec leurs protocoles
et leurs standards avancent de jour en jour vers plus de normalisation.
Dans le prochain chapitre, nous présenterons notre contribution qui consiste à mettre en place
un système d’aide à la décision de groupe destiné à trouver un consensus entre un ensemble de
décideurs dans un contexte multicritères tout en exploitant un protocole de négociation à travers
une plateforme de communication utilisant les services web .
Deuxième partie
Contributions
Chapitre 4
Modélisation de l’approche
proposée
4.1 Introduction
Dans de ce chapitre, nous présentons notre contribution qui porte sur la proposition d’un mo-
dèle de processus de décision de groupe dans un contexte multicritères et multi décideurs. Le
système d’aide à la décision de groupe correspondant comporte une plateforme de communication
web susceptible d’assurer la négociation entre un ensemble de décideurs en conflit. Cette dernière
inclut une méthode d’analyse multicritères pour aider les décideurs à mieux exprimer leurs préfé-
rences. La plateforme suggérée répond au modèle à trois niveaux de Desanctis et Gallupe [34] que
nous verrons en détail dans ce chapitre. Notre approche s’appuie sur le partage d’informations, le
partage d’avis. . . en assurant la communication par un partage d’informations structurées 1 et non
structurées 2 . Nous présentons, dans ce chapitre, les principaux composants de la plateforme ainsi
que leurs fonctionnements à travers différents modèles de diagrammes. Nous exposerons, également,
les services web que nous avons exploité dans les différents modules composants notre système.
Niveau 1 : Les GDSS du premier niveau améliorent la communication entre les décideurs.
Niveau 2 : Les GDSS du deuxième niveau, intègrent les mêmes caractéristiques que ceux du
premier. Ils sont, en plus, dotés de procédures permettant de modéliser et d’agréger les
préférences individuelles afin d’établir un consensus.
Niveau 3 : Les GDSS de niveau 3 permettent, de façon automatisée, de structurer les échanges
d’information et la communication sur la base de recommandations émises par des systèmes
experts ou d’experts humains, comme par exemple, les règles à suivre au cours du processus
de décision et les méthodes d’aide à la décision à mettre en œuvre, en fonction du contexte.
1. Informations structurées tels que la matrice de performances et les formulaires de vote. . .
2. Informations non structurées tels que les échanges de message et d’avis avant la phase de décision.
Chapitre 4.Modélisation de l’approche proposée 61
A ce titre, afin de répondre aux besoins de communication exigés par le niveau 1, nous procédons
à la mise en place de :
– Un système de messagerie,
Finalement, et pour traduire les recommandations du niveau 3 qui ont trait à la structuration
des échanges, notre plateforme donne une place particulière au rôle d’initiateur (ou médiateur) qui a
la charge de créer et de gérer le processus décisionnel. Les GDSS étant une extension des systèmes
d’aide à la décision, ils doivent procurer une aide individuelle aux décideurs. Nous intégrons,
par conséquent, une méthode d’analyse multicritères permettant d’aider chaque décideur à mieux
exprimer ses préférences.
Niveau 2
Niveau 3
Table 4.1 – Analogie entre les niveaux du système proposé et ceux proposés par Desanctis et
Gallup
Chapitre 4.Modélisation de l’approche proposée 62
Un autre objectif de notre travail est de proposer une plateforme distribuée permettant de faire
participer des décideurs géographiquement éloignés. Afin d’atteindre ce but, la mise en œuvre de
la plateforme exploite les technologies du web, et plus spécifiquement la technologie des services
web.
Ces derniers permettent de mettre en place des systèmes hautement évolutifs et dont l’inté-
gration dans d’autres systèmes hétérogènes est aisée. Notre contribution est d’une importance non
négligeable, elle s’inscrit parmi les travaux du laboratoire LIO (équipe de recherche : Ingénierie
de l’aide multicritères à la décision collective, distribuée et temps réel pour la gestion
environnementale, le diagnostic médical et la surveillance épidémiologique).
Nous avons vu au cours du chapitre 2 que les services web de type REST reposent naturellement
sur les standards du web et présentent l’avantage de la simplicité, c’est par conséquent ce type de
services web qui a été retenu pour l’implémentation de la plateforme.
Nous constatons à travers ce tableau que les différents modèles considèrent que le processus
de décision commence par l’identification du problème et se termine par la mise en œuvre de la
solution retenue. Mais ce que nous constatons le plus c’est que ces modèles sont destinés à un
processus décisionnel mono décideur qui fait lui-même la collecte et l’analyse de l’information et
la prise de décision. Notre modèle proposé s’inspire largement du modèle proposé au sein de notre
laboratoire LIO par Hamdadou [52], figure 4.1. Il a comme caractéristique d’être multi décideurs
puisqu’il fait intervenir plusieurs participants depuis la phase d’identification du problème jusqu’à
la dernière phase qui est la prise de décision. La multitude des décideurs implique forcément un
conflit dû aux divergences des opinions et des préférences des décideurs. A cet effet, nous intégrons
dans notre processus un protocole de négociation permettant d’amener le groupe à une décision
satisfaisante pour toutes les parties afin d’assurer la résolution du conflit comme montré dans la
figure 4.2 de notre démarche décisionnelle proposée.
Chapitre 4.Modélisation de l’approche proposée 64
Figure 4.4 – Diagramme montrant la navigation dans les espaces de travail selon le rôle
A l’authentification, si le compte utilisé est celui d’administrateur alors l’utilisateur est dirigé
vers l’espace dédié à l’administration des comptes. Sinon, l’utilisateur accède à un espace commun
Chapitre 4.Modélisation de l’approche proposée 68
permettant de créer et de consulter les sessions de travail auxquelles il est inscrit autant que
décideur ou initiateur. A partir de cet espace, et lors de l’accès à une session, l’utilisateur se verra
appliquer le rôle d’initiateur ou de décideur selon la session. Dans ce qui suit nous exposons les
détails de conception de la plateforme proposée.
1. Le premier sous-système contenant les services web de type REST. Ce système met à la
disposition du client les services web qui assurent toutes les opérations de la plateforme
(telles que la négociation ou encore la messagerie) en plus de communiquer avec une couche
de persistance des données (base de données relationnelle).
2. Le second sous-système est une application cliente (JavaScript) consommant les services web
du premier système. Seules des données brutes sont échangées entre les deux systèmes (par le
biais de requêtes http), En plus d’interpréter les données et de générer l’interface utilisateur,
l’application cliente contient un générateur graphique de formulaires.
Dans ce qui suit, nous décrivons les différents modules qui composent la plateforme [2].
Chapitre 4.Modélisation de l’approche proposée 70
Un utilisateur qui dispose du droit de créer une session de travail peut créer une nouvelle session
et y inviter d’autres utilisateurs. Au cours du processus décisionnel, l’acteur qui crée une session
aura le rôle d’initiateur (ou médiateur), les invités sont des intervenants qui participeront pour
leur totalité ou une partie d’entre eux dans la décision finale. Une session peut être paramétrée par
l’initiateur. Les rôles d’initiateur et d’intervenant (ou décideur) sont donc dynamiquement affectés
à un utilisateur, selon le contexte.
Chapitre 4.Modélisation de l’approche proposée 71
1. la première situation : Si l’utilisateur ne dispose pas de droits de sessions alors, il n’est qu’un
simple décideur qui a été invité par un initiateur à une session décisionnelle, il peut consulter
la liste des sessions auxquelles il participe avec toutes les informations concernant ces sessions.
2. la deuxième situation : l’utilisateur est un agent initiateur, il peut alors créer une ou plusieurs
session(s) décisionnelle(s), inscrire des participants à ces dernières, il a, aussi, la possibilité
d’attribuer aux décideurs l’anonymat, il peut décrire le rôle des décideurs et leur attribuer
des poids dans la décision de groupe.
Le système de messagerie permet aux utilisateurs (décideurs ou initiateur) de diffuser des mes-
sages au sein d’une session de travail qui seront visibles à la totalité des participants. La possibilité
d’échanges anonymes est aussi proposée. L’initiateur peut activer ou désactiver l’anonymat à n’im-
porte quel moment du processus.
Chapitre 4.Modélisation de l’approche proposée 72
Au cours d’une session de travail, l’initiateur ainsi que les participants ont la possibilité d’échan-
ger des documents. Pour ce faire, un utilisateur peut charger un document présent sur sa machine,
le décrire puis l’envoyer aux autres utilisateurs. Le document leur sera accessible en téléchargement.
Chapitre 4.Modélisation de l’approche proposée 73
Un formulaire est un espace dédié au recueil d’informations. Il peut contenir plusieurs champs
de différents types (liste déroulante, choix multiple, choix simple, date. . . etc). Le système de for-
mulaires de la plateforme permet à l’initiateur d’une session de créer graphiquement un formulaire
et de le diffuser à l’intention des participants. Ceux-ci sont appelés à renseigner ses champs et à le
retourner. Les réponses individuelles ainsi qu’un résumé statistique de toutes les réponses sont mis
à la disposition de l’initiateur. Ce procédé permet en outre l’organisation de compagnes de votes,
et constitue plus généralement un support à la consultation des participants et à la récolte de leurs
préférences.
Chapitre 4.Modélisation de l’approche proposée 74
Afin de procurer une aide individuelle à la décision, la plateforme met à la disposition des
utilisateurs une méthode d’analyse multicritères par agrégation partielle à savoir « PROMETHEE
II ». C’est une méthode multicritères qui permet de résoudre la problématique de rangement afin
de classer l’ensemble des solutions possibles (actions potentielles) de la « meilleure » vers la « pire
».
Pj (a, b) = 0 (indif f érence entre a et b) si dj (a, b) = 0
Pj (a, b) ˜ 0 (préf érence f aible de a sur b) si dj (a, b) > 0
Pj : (4.2)
Pj (a, b)˜ 1(préf érence f orte de a sur b) si dj (a, b) 0
Pj (a, b) = 1 (préf érence stricte de a sur b) si dj (a, b) ≫ 0
Il existe une infinité de fonctions qui satisfont cette définition. Les auteurs de PROMETHEE
ont en catégorisé six types qui semblent, selon les auteurs, recouvrir la plupart des besoins
rencontrés dans la réalité. La plupart de ces types sont définis en fonction de deux para-
mètres : (p) (seuil de préférence) et (q) (seuil d’indifférence). Le seuil de préférence étant
le seuil à partir duquel la différence entre deux actions (i.e : dj (a, b)) est perceptible et fait
préférer l’une à l’autre. Le seuil d’indifférence quant à lui est la plus petite différence qui est
significative, en dessous de ce seuil il est impossible de départager deux actions. Les seuils
ainsi que la fonction de préférences composent ce qu’on appelle les paramètres subjectifs
intra-critère et les poids les paramètres subjectifs inter-critères. Nous citons ci-dessous deux
exemple de catégorie (voir [55] pour les autres cas) :
Fonctions linéaires : employée lorsque les seuils d’indifférence et de préférence stricte sont
clairement apparents dans les données du problème multicritères posé, un seuil d’indifférence
(q) et un seuil de préférence (p) seront utilisés [55].
0 d ≤ q
d − q
P (d) : q < d ≤ p (4.3)
p−q
1 d >q
Chapitre 4.Modélisation de l’approche proposée 76
Fonction en V : généralement employée lorsque les données sont telles que les écarts entre
elles présentent un caractère continu, ou encore lorsque toutes les valeurs intermédiaires entre
les valeurs maximales et minimales de ces écarts sont possibles, seul le seuil de préférence (p)
est introduit [55].
0 d ≤ 0
d
P (d) : 0 ≤ d ≤ p (4.4)
p
1 d >p
La définition pour chaque critère de son poids, de sa fonction de préférence ainsi que des
seuils de préférence et d’indifférence traduit ce qu’on appelle communément « l’expression
des préférence ». Il s’agit de l’étape d’initialisation de la méthode Prométhée.
– La seconde étape consiste à calculer les indices de préférences globaux entre toutes les
paires d’actions. L’indice de préférence global d’une action (a) sur une action (b) est
donné par :
P
i∈F wj × Pj (a, b)
π(a, b) = P (4.5)
i∈F wj
P
+ b∈A π(a, b)
Φ (a) = (4.6)
n−1
P
− π(b, a)
b∈A
Φ (a) = (4.7)
n−1
n nombre d’actions.
– La dernière étape consiste à calculer, pour toute action (a), son flux net noté Φ(a) par
la formule :
Du flux net on déduit les relations suivantes pour toutes paires d’actions a, b :
(a) est préférée à (b) ⇔ Φ(a) > Φ(b)
(a) est indifférente à (b) ⇔ Φ(a) = Φ(b)
– Le classement final qui est un pré-ordre complet, est obtenu en rangeant les actions sur
la base de la valeur croissante de leur flux net agrégé.
La décision de groupe implique une multiplicité de points de vue, ce qui peut engendrer un
conflit concernant les décisions à prendre. Nous avons vu précédemment que le système de for-
mulaires permet d’organiser des compagnes de vote. Le vote est, par définition, une méthode
permettant de trancher parmi un groupe en faisant ressortir la préférence majoritaire. Cependant,
Chapitre 4.Modélisation de l’approche proposée 80
dans quelques situations, ce procédé peut créer des situations ambigües qui, si elles ne sont pas
identifiées et prises en charge, conduisent à ne pas prendre la meilleure décision. Pour illustrer
ce propos, nous prenons l’exemple d’une situation décisionnelle où trois décideurs doivent faire le
choix entre trois actions (ou options) A, B et C. Dans un premier temps, l’initiateur leur propose
de faire un choix unique entre ces options. Chaque décideur va donc choisir l’option qu’il pense
être la meilleure. Dans la figure 4.16, nous reportons les réponses avec un résumé en camembert :
l’option A a été choisie par 66% des décideurs, l’option C par 33% des décideurs et finalement
l’option B n’a été choisie par aucun décideur. C’est donc l’option A qui remporte le suffrage.[1]
Dans un second temps, l’initiateur décide de procéder différemment en demandant aux décideurs
de sélectionner les options qu’ils jugent acceptable via un formulaire à choix multiple. La figure
4.17 reporte les réponses qui sont comme suit : l’option B a été choisie par 100% des décideurs,
l’option A par 66% d’entre eux et enfin l’option C par 33% des décideurs.
Chapitre 4.Modélisation de l’approche proposée 81
Dans un groupe de décideurs, l’importance des décideurs n’est pas toujours identique (c’est
souvent une organisation). Dans le cas où le décideur 3 est moins important que les décideurs
1 et 2 et qu’au même moment, la préférence de ces derniers pour l’option A est beaucoup plus
grande que pour l’option B, c’est l’option A qui doit être retenue. A contrario, si la préférence des
décideurs 1 et 2 pour l’option A n’est que légèrement supérieure à celle pour l’option B, le sens du
consensus conduirait à choisir l’option B comme décision de groupe, car choisie par la totalité des
participants. Ceci nous conduit à constater qu’une décision de groupe doit tenir compte de deux
notions :
– L’importance d’un décideur, que nous pouvons qualifier formellement par un poids.
De quelle manière, et qui soit la plus objective possible, un décideur peut-il qualifier
ses degrés de préférences pour les différentes options ?
Dans un contexte multicritères, l’analyse multicritères fournit des éléments de réponse à cette
question. En effet, une méthode de la famille Gamma (rangement) nous permet de ranger les
actions de la « la moins bonne » vers la « meilleure » en tenant compte de l’expression des
préférences du décideur pour les différents critères. Le rang peut, par exemple, être considéré
comme « degré de préférence ». C’est en composant ces différents éléments de réflexion, qu’un
protocole de négociation, basé sur la méthode PROMETHEE II et intégrant les poids des décideurs,
Chapitre 4.Modélisation de l’approche proposée 82
a été proposé dans les travaux au sein de l’équipe de recherche dirigée par Mme HAMDADOU.
Nous proposons dans notre travail d’apporter une modification au protocole considéré. En effet,
nous intégrons dans l’une de ses étapes une phase de décision individuelle permettant à chaque
décideur de classer ses actions selon ses préférences par la méthode PROMETHEEII et réaliser,
par conséquent, le scorage des actions par les formules (4.9) et (4.10) qui sont mentionnées et
détaillées plus loin. L’objectif du protocole de négociation que nous intégrons à la plateforme est
de permettre de mener un groupe à un consensus concernant la décision à prendre vis-à-vis un
problème multicritères. A ce titre, nous distinguons deux rôles dans la négociation.
2. Participants : Ce sont tous ceux qui sont concernés par la décision, le but de chacun d’entre
eux est que sa ressource (action potentielle) préférée soit choisie.
Le protocole de négociation est caractérisé par une suite de messages échangés entre l’initiateur
et les différents participants. Il procède en 5 principales phases : la phase d’initialisation, la phase
de proposition, la phase d’évaluation, la phase de modification, et enfin la phase de décision.
1. Phase d’initialisation Cette étape désigne le début de la négociation, les participants sont
appelés, par l’initiateur, à exprimer leurs préférences concernant les ressources. Chaque par-
ticipant effectue un classement des ressources de la meilleure à la moins bonne et l’envoie à
l’initiateur.
3. Phase d’évaluation Lorsque l’initiateur reçoit toutes les réponses des participants concernant
une proposition de contrat, il comptabilise le nombre de participants ayant accepté sa pro-
position. Si ce nombre est supérieur ou égal au seuil (fixé au début de la négociation), alors
la négociation est un succès sinon il doit procéder à une modification du contrat.
4. Phase de modification Lors de cette étape, l’initiateur doit faire une modification du contrat
en s’inspirant des propositions des participants. Il doit reformuler une nouvelle proposition à
partir du vecteur établi par les préférences de tous les participants puis revient à l’étape de
proposition.
5. Phase de décision C’est la dernière étape du protocole suggéré. Elle est synonyme de la fin
de la négociation, une décision est prise par l’initiateur selon les réponses des participants
aux propositions qu’il leur a faites. Il clôture ensuite la négociation soit par un succès soit
par un échec.
Les ressources sont les objets de la négociation. Dans notre cas, ce sont des ressources communes
(les actions). Ces ressources vont être négociées tout le long du processus de négociation à travers
le protocole jusqu’à ce que l’une d’elle soit choisie comme étant la meilleure ressource pour tous
les participants (un accord mutuellement acceptable).
Cet aspect nous permet de connaitre le déroulement de la négociation et puisque nous avons
un initiateur qui communique avec le reste des participants donc notre cardinalité est de 1 à n
décideurs.
Le langage de négociation adopté par le protocole proposé, est un échange de messages entre
l’agent initiateur et les agents participants appelés primitives. Dans cette optique, on définit des
primitives spécifiques à l’initiateur et d’autres primitives spécifiques aux participants.
Les messages envoyés par le médiateur sont destinés à tous les acteurs participants. Nous lui
associons, par conséquent, quatre primitives de négociation :
1. REQUEST () : l’initiateur envoie ce message aux participants pour leurs indiquer le début
de la négociation. Chaque participant doit associer à chaque ressource figurant dans son
vecteur de préférence un rang en utilisant une méthode d’analyse multicritères de rangement.
3. CONFIRM () : l’initiateur envoie ce message aux participants pour les informer que la
négociation est terminée avec succès tout en leur indiquant la ressource choisie.
4. FAILURE () : l’initiateur envoie ce message aux participants pour les informer que la
négociation est terminée mais avec échec.
Les messages envoyés par les participants sont uniquement destinés à l’initiateur. Un participant
dispose de trois primitives de négociation :
La négociation se déroule en plusieurs tours jusqu’à ce qu’un compromis qui satisfait la majorité
des agents soit trouvé. L’initiateur fait une proposition aux participants concernant une ressource
(action) donnée, ces derniers vont soit accepter soit refuser la proposition. La stratégie du coor-
dinateur lui permet de modifier sa proposition dans le cas où les participants n’ont pas été assez
nombreux à l’accepter tandis que la stratégie associée aux participants leur permet d’accepter la
proposition du coordinateur ou de la refuser.
2. Stratégie de scorage des ressources Après avoir envoyé le message REQUEST, l’ini-
tiateur se met en attente de la réception des messages INFORM contenant les vecteurs de
préférences des participants. Après réception de ces derniers, l’initiateur effectue un scorage
des ressources pour n’obtenir qu’un seul vecteur de préférence synthétisant ceux de tous les
participants.
Le score global d’une action représente l’agrégation des préférences de tous les décideurs
relativement à cette action, il est calculé selon les étapes suivantes : Pour chaque décideur :
calculer les rangs et les flux des actions par la méthode PROMETHEE II.
Pour une action i :
Wj poids du décideur j.
Remarque : dans la première version du protocole dont nous nous inspirons [53] [54]. Le
score est calculé à partir du rang des actions et non pas à partir du flux net (donné par
PROMETHEE II).
Nous avons proposé la 2ème alternative (rangement à partir du flux net) afin d’enrichir la
notion de « degré de préférence » et justifions notre choix par l’exemple suivant : Pour deux
actions qui se suivent au sens du rang, nous savons, par leurs rangs, quelle action est meilleure
mais pas de « combien ». Le flux net étant, par définition, une indication sur la qualité d’une
action, il nous semble qu’il permettrait de quantifier les différences avec plus de précision et
dans la partie expérimentations nous testons les deux formules.
4. Stratégie d’évaluation : Après avoir envoyé la 1ère proposition, l’initiateur attend les ré-
ponses des participants qui se matérialisent par l’acceptation ou bien le rejet de la proposition
Chapitre 4.Modélisation de l’approche proposée 85
en question, et agit selon les réponses reçues, il évalue les réponses et génère un taux d’ac-
ceptation qui correspond au nombre de participants ayant accepté la proposition. Si le taux
d’acceptation est supérieur au seuil de négociation, l’initiateur applique la stratégie de suc-
cès de négociation, sinon si le taux est inférieur au seuil de négociation, alors il applique la
stratégie de modification, si le nombre de tours maximal est atteint et qu’aucune ressource
n’a été validé alors la négociation est un échec.
2. Les participants sont invités à introduire leurs préférences quant aux critères (intra critères
et inter critères).
3. Calcul des scores totaux des actions par les formules (4.9) et (4.10).
4. D’après les scores calculés à l’étape 3, proposer aux décideurs l’action ayant le score le plus
élevé n’ayant pas encore été proposée.
6. Après réception de toutes les réponses de la part des décideurs, l’action proposée est validée
si le taux d’acceptation est supérieur à un seuil défini par l’initiateur. Dans le cas contraire,
et si le nombre de tours maximal (définit également par l’initiateur) n’est pas encore atteint,
aller à 4. Dans le cas où le nombre de tours maximal est atteint et qu’aucun compromis n’a
été trouvé, l’échec est notifié aux utilisateurs.
Les algorithmes suivants résument les étapes du protocole mentionné dans la figure 4.18. Nous
proposons deux versions : Algorithme 4.1 et Algorithme 4.2 utilisant respectivement les formules
(4.9) et (4.10).
Début
Entrées :
A : l’ensemble des actions ;
F : la famille des critères ;
Chapitre 4.Modélisation de l’approche proposée 87
MP : la matrice de performance ;
Pk : les préférences de chaque décideur (seuil de préférence, seuil d’indifférence, poids des critères) ;
D : nbre de décideurs.
Wj : le poids du décideur j. j=1, D.
Rang : le rang de l’action par rapport aux autres actions donné par PROMETHEE II.
Nb_Actions : le nombre d’actions dans MP.
Nbre_tours maximal : condition d’arrêt de la négociation.
Seuil d’acceptation : c’est le seuil d’acceptation pour valider une action donnée ;
Sorties : Décision finale ce qui correspond à l’échec ou le succès de la négociation.
1 Etape d’initialisation
REQUEST () : l’initiateur lance la négociation et demande le vecteur de préférences de chaque
décideur (rangement des actions par PROMETHEE II) ;
PROMETHEE II : Phase d’agrégation Calcul des intensités de préférences ;
Calcul des indicateurs de préférences ;
PROMETHEE II : Phase d’exploitation
Calcul du flux positif ;
Calcul du flux négatif ;
Calcul du flux net ;
INFORM () : chaque décideur envoie le vecteur de préférences généré par PROMETHEE II
Calcul du score de chaque action :
X
score(i) = wj × (nb_Actions + 1 − rang(i)) (4.11)
decideurj
Début
Entrées :
A : l’ensemble des actions ;
F : la famille des critères ;
MP : la matrice de performance ;
Pk : les préférences de chaque décideur (seuil de préférence, seuil d’indifférence, poids des critères) ;
D : nbre de décideurs.
Wj : le poids du décideur j. j=1, D.
Nb_Actions : le nombre d’actions dans MP.
Nbre_tours maximal : condition d’arrêt de la négociation.
Seuil d’acceptation : c’est le seuil d’acceptation pour valider une action donnée ;
Sorties : Décision finale ce qui correspond à l’échec ou le succès de la négociation.
1 Etape d’initialisation
REQUEST () : l’initiateur lance la négociation et demande le vecteur de préférences de chaque
décideur (rangement des actions par PROMETHEE II) ;
PROMETHEE II : Phase d’agrégation Calcul des intensités de préférences ;
Calcul des indicateurs de préférences ;
PROMETHEE II : Phase d’exploitation
Calcul du flux positif ;
Calcul du flux négatif ;
Calcul du flux net ;
INFORM () : chaque décideur envoie le vecteur de préférences généré par PROMETHEE II
Calcul du score de chaque action :
X
score(i) = wj × f luxnet(i) (4.12)
decideurj
i=1 et j=1, D.
2 Etape de proposition
PROPOSE () Proposition de l’action ayant le score le plus élevé.
3 Etapes d’évaluation
SI (l’action correspond au vecteur de préférences) Alors ACCEPT_PROPOSAL()
Sinon REJECT_PROPOSAL()
4 Etape de modification
Si [(le taux d’acceptation < seuil d’acceptation) Et (Nbre_tours effectués < Nbre_tours maximal)]
Alors PROPOSE ()
5 Etape de décision
Si (le taux d’acceptation >= seuil d’acceptation)
Alors CONFIRM () // la négociation est un succès
Sinon
FAILURE ()// la négociation est un Echec
Si (Nbre_tours effectués > Nbre_tours maximal)
Alors FAILURE ()// la négociation est un échec
Fin.
Chapitre 4.Modélisation de l’approche proposée 89
Afin de représenter les interactions entre l’agent initiateur et les agents participants, nous optons
pour la modélisation UML, souvent utilisée pour décrire l’interaction des différentes entités. La
figure 4.19 représente le diagramme de séquence UML associé au processus de négociation proposé
[2].
Figure 4.20 – La démarche décisionnelle adoptée par le système d’aide à la décision de groupe
Chapitre 4.Modélisation de l’approche proposée 91
1. Des Uri (Uniform Resource Identifier) pour identifier les ressources. Une application se doit
de construire ses URI (et donc ses URL) de manière précise. Il est nécessaire de prendre en
compte la hiérarchie des ressources et la sémantique des URL pour les éditer. Nous montrons
plus loin chaque Uri des services web utilisé.
2. les méthodes http pour définir l’action : consistent à utiliser les verbes HTTP existants
plutôt que d’inclure l’opération dans l’URI de la ressource. Ainsi, pour une ressource, il y
a, principalement, 4 opérations possibles : Get, Post, Put et Delete. Nous montrons leur
utilisation dans notre plateforme dans les tableaux résumant nos services web.
3. le type de représentation des données : Les représentations les plus utilisées sont le
XML et le JSON. Cependant, un bref comparatif entre ces deux types nous fera préférer la
représentation JSON. En effet, le XML est plus « verbeux 3 » à expliquer en bas de page que
le JSON, ce qui implique un coût sur la taille des données échangées (figure 4.21).
Nous présentons dans ce qui suit les fonctionnalités identifiées par des Uri et des méthodes http
exposées par les services web. Nous donnons aussi le diagramme des classes utilisées pour modéliser
le système d’information, et ceci sur plusieurs schémas (ou perspectives) par un souci de lisibilité.
’
Remarque : dans ce qui suit tous les Uri sont préfixés par « /decisionsession », les ressources
à décrire étant des sous-ressources de la ressource « DecisionSession ».
.
Chapitre 4.Modélisation de l’approche proposée 96
En effet, dans un scénario HTTP requête-réponse classique, le client ouvre une connexion puis
envoie une requête HTTP au serveur. Ce dernier renvoie la réponse HTTP appropriée avant de
fermer la connexion une fois l’échange totalement achevé. L’initiative est toujours du fait du client.
Cela pose évidemment problème car le serveur ne peut initier l’échange afin de, par exemple, no-
tifier des changements ou envoyer de nouvelles données. Il existe des techniques afin de palier à ce
manquement, les plus connues sont : le « Polling » et le « long polling ».
Avec la méthode du « polling » le client envoie périodiquement des requêtes au serveur afin
de récupérer de nouvelles données s’il y en a. Après sa réponse, le serveur ferme la connexion et
le client devra renvoyer une autre requête après une période de temps. L’inconvénient de cette
Chapitre 4.Modélisation de l’approche proposée 99
technique est clair ; une trop grande sollicitation du serveur pour (selon le cas) un grand nombre
de requêtes vaines.
La technique du « long polling » quant à elle repose sur une autre logique. Le client envoie
une requête HTTP et le serveur, s’il ne possède pas de nouvelles données, maintient la connexion
ouverte jusqu’à ce que des données soient disponibles. Celles-ci sont alors envoyées au client puis la
connexion est fermée. Au client de renvoyer une autre requête pour maintenir le processus. Cette
technique présente l’avantage de réduire le nombre de requêtes envoyées. C’est donc cette technique
qui a été retenue pour la synchronisation des données au sein de la plateforme proposée dans le
présent travail.
4.8 Conclusion
Nous avons présenté dans ce chapitre notre contribution qui porte sur la proposition d’un
modèle de processus d’aide à la décision de groupe ainsi que les différents éléments de conception
et de modélisation relatifs à ce modèle. Ce modèle a permis la mise en place d’un système d’aide
à la décision multicritères de groupe, il intègre principalement :
– Une plateforme de communication basée service web que nous avons détaillé à travers tous
les modules la composant.
Différents diagrammes de cas d’utilisation ont été présentés ainsi que les détails concernant la
méthode d’analyse multicritères choisie (PROMETHEE II) et le protocole de négociation intégré.
Dans le chapitre suivant, nous présenterons un cas d’étude dans le domaine de l’aménagement du
territoire. Il s’agit d’aider un ensemble de décideur à choisir un terrain parmi une multitude de
terrains satisfaisant un certain nombre de critères pour un projet de construction d’une habitation
afin de valider notre modèle proposé et nous accompagnerons le scénario par une discussion des
résultats obtenus.
Chapitre 5
Expérimentation et résultats
obtenus
5.1 Introduction
Ce chapitre concerne la description de la mise en œuvre de la plateforme proposée. Nous y
abordons les technologies utilisées et y donnons un aperçu des différents espaces qui la composent.
Aussi, nous y déroulons un scénario d’une situation décisionnelle de groupe concernant un problème
décisionnel multicritères spatial.
Dans la figure 5.1, nous montrons le niveau client de l’application (1), les serveurs (2) et (3)
et la base de données (4). Dans ce qui suit, nous spécifions pour chacun de ces composants l’outil
utilisé.
Chapitre 5.Expérimentation et résultats obtenus 101
5.2.1 GWT
GWT est un ensemble d’outils logiciels permettant de créer et maintenir des applications web
dynamiques mettant en œuvre JavaScript. Le principal avantage de cet outil est que lors de la phase
de développement, l’application est écrite en Java de façon classique, dans un environnement de
développement intégré Java, et peut être déboguée avec les outils Java habituels.
Une fois l’application prête à être déployée, le compilateur GWT la traduit en pur JavaScript, avec
support automatique et transparent pour les principaux navigateurs (Internet Explorer, Firefox,
Chrome, Safari, Opera). Le code JavaScript généré utilise des techniques d’HTML dynamique
[133].
Ces deux serveurs sont complémentaires puisque le serveur d’application ne sait pas traiter une
requête http et le serveur web ne sait pas l’exécuter c’est pourquoi nous avons opté pour Tomcat
« un serveur http » car il inclut les deux serveurs.
5.2.3 PostgreSQL
La persistance des données de notre application (4) dans la figure 5.1 est réalisée sur le SGBDR
(Système de Gestion de Base de Données Relationnelle) libre PostgreSQL. PostgreSQL est un
système de gestion de base de données relationnelle et objet (SGBDRO). C’est un outil libre dis-
ponible selon les termes d’une licence de type BSD. Ce système est concurrent à d’autres systèmes
de gestion de base de données, qu’ils soient libres (comme MariaDB et Firebird), ou propriétaires
(comme Oracle, MySQL, Sybase, DB2, Informix et Microsoft SQL Server).
5.2.4 Jade
JADE (Java Agent DEvelopement framework) est une plateforme gratuite, implémentée en
JAVA qui respecte les spécifications FIPA (Foundation of Intelligent Physical Agents) que nous
avons utilisé pour modéliser les agents de la négociation.
La plateforme JADE est composée de conteneurs d’agents (agent container) qui peuvent être
distribués sur le réseau (figure 5.2). Les agents vivent dans les conteneurs qui sont des processus
java qui fournissent tous les services nécessaires pour l’hébergement et l’exécution des agents. La
plateforme doit disposer d’un conteneur principal qui représente le point de démarrage, et qui se
charge de :
– Gérer la table des conteneurs qui contient la liste ainsi que les adresses de tous les conteneurs
qui composent la plateforme.
– Gérer la GADT (Global Agent Description Table) qui contient la liste de tous les agents
présents dans la plateforme, leur statut actuel, et leur localisation.
Chapitre 5.Expérimentation et résultats obtenus 102
Les applications multi agents sont, en général, très compliquées. Elles sont souvent distribuées
sur plusieurs hôtes avec plusieurs conteneurs et agents, elles sont aussi dynamiques dans le sens où
les agents apparaissent, disparaissent, et migrent d’un conteneur à un autre. Tout ça rend le control
et le débogage une tâche fastidieuse pour le programmeur. JADE offre plusieurs outils graphiques
qui simplifient considérablement le travail du programmeur, on trouve entre autres :
Agent RMA
Agent Dummy
L’outil DummyAgent permet aux utilisateurs d’interagir avec les agents JADE d’une façon
particulière. L’interface permet la composition et l’envoi de messages ACL et maintient une liste
de messages ACL envoyés et reçus. Cette liste peut être examinée par l’utilisateur et chaque message
peut être vu en détail ou même édité. Plus encore, le message peut être sauvegardé sur le disque
et renvoyé plus tard. L’interface de l’agent Dummy est illustrée par la figure 5.4.
Agent Sniffer
Quand un utilisateur décide d’épier un agent ou un groupe d’agents, il utilise un agent Sniffer.
Chaque message partant ou allant vers ce groupe est capté et affiché sur l’interface du sniffer.
L’utilisateur peut voir et enregistrer tous les messages, pour éventuellement les analyser plus tard.
L’interface de l’agent Sniffer est illustrée par la figure 5.5.
Chapitre 5.Expérimentation et résultats obtenus 104
La figure 5.7 montre l’intervention de l’administrateur dans cet espace et montre aussi les
services web correspondants à cette étape :
– modifier un utilisateur.
Chapitre 5.Expérimentation et résultats obtenus 105
– Mettre le compte à l’état actif ou inactif. Un compte en état inactif ne permet pas de se
connecter à la plateforme.
La figure 5.8 montre cette étape ainsi que les services web correspondants [2].
– Consulter les sessions auxquelles participe l’utilisateur autant que décideur ou qu’initiateur
(figure 5.10).
Comme montré dans la figure 5.11, un utilisateur disposant du droit de création peut créer une
session de travail selon les étapes suivantes :
– Définir le sujet et introduire un commentaire sur les objectifs de la session. (figure 5.12)
– Activer ou non l’anonymat sur les messages échangés. Cette option peut être modifiée au
cours du processus.
– Commenter le rôle de chaque participant (décideur) et introduire son poids. Le poids d’un
participant traduit son importance au sein du groupe, et sera utilisé dans les comptes rendus
des formulaires ainsi que dans le processus de négociation.
Chapitre 5.Expérimentation et résultats obtenus 107
Figure 5.11 – Espace utilisateur – Création d’une session et inscription des participants avec
attribution des poids
A partir de l’espace commun, un utilisateur peut sélectionner une session à laquelle il est inscrit
et y accéder. Selon son rôle dans cette session, il sera dirigé vers l’espace initiateur (figure 5.12) ou
l’espace décideur (figure 5.13). L’espace initiateur permet :
– La gestion de l’anonymat.
L’espace décideur est illustré par la figure 5.13 avec les services web correspondant à cette
étape, il permet :
L’objet de la décision est donc un terrain susceptible de convenir à la construction d’une habi-
tation. En effet, notre action portera sur le choix du site le plus adéquat, parmi plusieurs pour
la construction d’une habitation. Ainsi, nous disposons de 18 îlots vierges (actions potentielles)
pouvant convenir pour cette construction.
La définition ainsi que l’évaluation des critères identifiés par rapport aux différentes actions
potentielles permettent de générer la matrice des performances, illustrée par le tableau (5.2). Cette
matrice est gérée par le SIG [63].
Chapitre 5.Expérimentation et résultats obtenus 111
– Décideur 2 : politicien.
– Décideur 3 : économiste.
– Décideur 4 : publique.
Les paramètres subjectifs exprimés, respectivement, par chacun des décideurs sont résumés
dans les tableaux suivants (5.3, 5.4, 5.5, 5.6) :
Paramètres
Poids P Q V
Critères
Nuisances 7.51 0.6 0.3 1
Bruit 13.63 0.6 0.3 0.8
Impact 13.63 0 0 0
Géotechnique 13.63 110 55 220
Equipements 17.2 10 5 20
Accessibilité 17.2 0.6 0.3 1.2
Climat 17.2 0.6 0.3 1.5
Paramètres
Poids P Q V
Critères
Nuisances 17.38 0.5 0.25 1
Bruit 29.4 0.6 0.3 1.2
Impact 6.16 0.3 0.15 0.6
Géotechnique 6.16 90 45 180
Equipements 6.16 6 3 12
Accessibilité 17.38 0.5 0.25 1
Climat 17.38 0.5 0.25 1
Paramètres
Poids P Q V
Critères
Nuisances 4.96 0.7 0.35 1.4
Bruit 7.08 0.7 0.35 1.4
Impact 17.31 0.6 0.3 1.2
Géotechnique 18.93 100 50 200
Equipements 18.93 8 4 16
Accessibilité 17.52 1 0.5 2
Climat 15.27 0.7 0.35 1.4
Paramètres
Poids P Q V
Critères
Nuisances 6.15 0.4 0.2 0.8
Bruit 19.57 0.4 0.2 0.8
Impact 13.79 0.2 0.1 0.4
Géotechnique 13.79 60 30 120
Equipements 13.79 4 2 8
Accessibilité 16.45 0.6 0.15 0.6
Climat 16.45 0.4 0.2 0.8
La compréhension du problème passe forcément par une discussion et des échanges d’informa-
tion ou de documents entre les membres du groupe. Chaque membre peut intervenir et apporter des
compléments d’informations selon son domaine de compétence ce que nous avons appelé l’échange
d’informations structurées et non structurées dans le chapitre précèdent.
Chapitre 5.Expérimentation et résultats obtenus 113
L’initiateur peut avoir une idée de départ sur les estimations des décideurs sur les critères à
partir du résumé graphique (figure 5.17).
Dans un second temps, l’initiateur décide de relancer la discussion, cette fois ci sur le choix des
critères pour l’évaluation des solutions (terrains). Par le biais de la messagerie, l’initiateur récolte
les propositions des participants et les synthétise dans un formulaire qu’il leur soumet.
Chapitre 5.Expérimentation et résultats obtenus 114
Après réception des réponses, et d’après les statistiques (figures 5.19 et 5.20), l’initiateur conclut
en retenant les trois critères (Bruit, Géotechnique et Accessibilité). Cette étape est facultative dans
le cas où nous ne voulons pas impliquer tous les critères à la décision.
Figure 5.19 – Formulaire critères à retenir : résumé avec poids des décideurs
Figure 5.20 – Formulaire critères à retenir : résumé sans poids des décideurs
– L’initiateur ayant déjà chargé le fichier Excel contenant la matrice de performances et sélec-
tionné les participants à solliciter, attend la réception des paramètres subjectifs exprimés par
les décideurs pour lancer la méthode multicritères« PROMETHEE II ».
– Chaque participant sélectionné précédemment, reçoit dans son espace la matrice de perfor-
mances (figure 5.20) ainsi que des paramètres subjectifs qu’il a exprimés.
Chapitre 5.Expérimentation et résultats obtenus 115
Figure 5.22 – Espace décideur – introduction des paramètres subjectifs de tous les décideurs
Une fois le problème décisionnel structuré (Figure 5.22), l’initiateur lance le protocole de négo-
ciation. Ce dernier expolite, principalement, le classement des actions fourni par chaque décideur
en utilisant PROMETHEE II. L’exécution et les résultats de la méthode PROMETHEE II pour
chaque décideur est montré par la Figure 5.23.
En plus du classement des actions, le protocole utilise les poids des décideurs et définit comme
critère d’arrêt les informations introduites par l’initiateur au lancement (figure 5.23).
La méthode PROMETHEE II renvoie aux quatre décideurs le classement des terrains selon leurs
préférences (Figure 5.23).
Chapitre 5.Expérimentation et résultats obtenus 116
Figure 5.23 – Espace décideur Résultat de la méthode Prométhée II Classement des terrains
Rang 1 2 3 4 5 6 7 8 9 10 11
Action 11 6 13 18 15 4 17 14 16 5 3
score Global 144 136 110 110 106 106 96 94 78 74 64
Rang 1 2 3 4 5 6 7 8 9 10 11
Action 11 6 13 18 15 4 17 14 16 5 3
Degré de préférence 2.74 1.45 0.31 0.22 0.22 0.15 0.09 0.03 -0.04 -0.18 -0.02
– Chaque participant reçoit à un tour i, la meilleure action selon les scores calculés
par le GDSS jusqu’à ce que pour un certain tour, le seuil d’acceptation soit atteint
dans notre cas c’est l’action 11 qui est choisie.
– Dans le cas où, pour une action, le seuil d’acceptation est atteint avant d’atteindre
le nombre maximum de tours, cette action sera la décision de groupe. Dans le cas
contraire, la négociation à aboutit à un échec.
– Par contre, si le nombre de tours maximal n’est pas encore atteint et que l’action
proposée n’est pas accepté alors l’initiateur doit proposer une autre alternative ayant
un score élevé selon ses calculs. Nous constatons que l’action proposée est toujours
la même en ce qui concerne le calcul des scores par le rang (Table 5.7) et par le flux
net (Table 5.8).
Figure 5.25 – Échanges de messages entre l’initiateur et les décideurs pendant la négociation
Chapitre 5.Expérimentation et résultats obtenus 119
La figure 5.26 représente la première phase du protocole proposé : l’agent initiateur déclenche
la négociation en envoyant aux quatre agents décideurs la matrice de performances et les invite
à lui envoyer leurs préférences. Les agents participants, à leur tour, lui envoient leurs préférences.
L’agent initiateur lance PROMETHEE II pour chaque agent décideur.
Comme le montre la figure 5.26, l’agent initiateur déclenche la négociation en envoyant la pri-
mitive REQUEST (). Chaque agent décideur effectue un classement des terrains via la méthode
PROMETHEE II et l’envoie à l’agent initiateur en envoyant INFORM ().
Chapitre 5.Expérimentation et résultats obtenus 120
L’agent initiateur après réception des vecteurs de préférences de la part des quatre agents
participants, effectue un scorage total des terrains et envoie le terrain qui correspond au mieux aux
préférences des décideurs, il envoie sa proposition par le biais de la primitive PROPOSE (). Les
agents participants acceptent, dans notre cas, le terrain 11 et envoient leur accord via ACCEPT-
PROPOSAL () Comme montré dans la figure 5.27.
Après réception, des réponses des quatre agents participants, il comptabilise le nombre d’ac-
ceptation par rapport au seuil qui a été fixé (dans ce scénario à 80%) alors il conclut à un succès.
Il envoie la primitive CONFIRM () pour informer les autres agents du succès de la négociation
comme montré dans la figure 28. Dans le cas où la négociation se termine par un échec, l’initiateur
notifie les décideurs de la décision d’échec.
5.6 Conclusion
Au terme de ce chapitre, nous avons présenté une simulation du processus décisionnel de groupe
proposé dans un contexte multicritères et multi décideurs.
Chapitre 5.Expérimentation et résultats obtenus 121
Nous avons illustré la plateforme de communication réalisée par des services web à travers un
sénarion illustratif. Nous avons montré comment l’administrateur y accède et quelles sont les opé-
rations qu’il effectue afin de gérer les utilisateurs. Comment les décideurs qu’ils soient initiateur
ou participants gèrent leurs comptes et contribuent à la décision de groupe.
Nous avons vu les différentes tâches réalisées par les décideurs impliqués à savoir la participa-
tion à des sessions décisionnelles, le partage de messages et la participation aux sondages à travers
les formulaires de vote. Ensuite nous avons mis l’accent sur un module clé de la plateforme qui est
le protocole de négociation et nous l’avons déroulé à travers un scénario portant sur le choix d’un
terrain pour la construction d’une habitation. Nous avons déroulé notre exemple selon les trois
phases de décision montré dans notre modèle décisionnel décrit dans le chapitre 4.
Les SMA nous ont permis de montrer le plus fidèlement possible les différents acteurs de la
négociation, ces agents sont dotés de la méthode d’analyse multicritères PROMETHEE II, traitant
une problématique de rangement permettant de ranger l’ensemble des alternatives de la meilleure
à la moins bonne. Les agents sont passés par un processus de négociation bien structuré avant de
trouver un compromis.
Conclusion Générale et
Perspectives
L’aide à la décision n’a pas pour but de se substituer au décideur en lui proposant une solution
tout faite. Elle cherche d’abord à l’éclairer et à le guider vers des décisions qu’il aura la responsa-
bilité de prendre. Souvent, nous avons affaire à plusieurs acteurs devant décider avec la contrainte
de plusieurs critères, cette discipline est appelé l’aide multicritères à la décision de groupe.
Les systèmes d’aide multicritères à la décision de groupe opèrent selon des processus de récolte,
d’analyse et d’échange d’information permettant aux différents acteurs concernés par la décision
de construire, renforcer ou modifier leurs préférences.
Ces systèmes prouvent de plus en plus leur efficacité dans la résolution des problèmes com-
plexes. Cette efficacité ne peut que s’améliorer en utilisant l’analyse multicritères et en faisant
participer plusieurs décideurs dans le processus d’aide à la décision.
Dans la présente étude, nous nous sommes intéressés à plusieurs aspects de l’aide à la décision
qui font d’elle une activité complexe.
Le premier aspect, est celui de la multiplicité des décideurs, en effet, une décision, quand elle
est collective, est souvent délicate à prendre car elle doit satisfaire plusieurs préférences et points
de vue ou répondre à des objectifs non toujours concordants.
La décision de groupe nécessite, par conséquent, des phases de confrontation des points de vue,
de concertation et de négociation pour arriver à un résultat consensuel. D’une manière générale, la
décision collective implique un grand nombre d’échanges et d’interactions entre les protagonistes,
et doit intégrer des mécanismes formalisés ayant pour but de mener le processus décisionnel à la
convergence.
Dans cette optique, notre contribution a été de mettre en place un système d’aide à la décision de
Conclusion Générale et Perspectives 123
Le second aspect de complexité concerne la nature des problèmes décisionnels réels qui est bien
souvent multicritères. Le cas du critère unique, couvert par les domaines de la recherche opération-
nelle comme l’optimisation combinatoire, n’est que rarement rencontré dans la réalité. L’analyse
multicritères fournit des outils efficaces pour modéliser et aider à appréhender des problèmes plus
réalistes et plus complexes. Ainsi, nous avons jugé intéressant, et même incontournable, d’intégrer
dans notre plateforme une méthode d’analyse multicritères. Notre choix s’est porté sur la méthode
Prométhée II, car celle-ci permet de prioriser totalement un ensemble d’alternatives en tenant
comptes des préférences quant aux critères.
En dernier lieu, nous constatons que le travail collaboratif a évolué au grès des avancées tech-
nologiques, en s’affranchissant des barrières géographiques et temporelles. Ainsi, et dans l’objectif
de permettre à des personnes géographiquement séparées de collaborer, nous avons conçu notre
plateforme en s’appuyant sur la technologie des services web. Ces derniers tirent tout l’avantage
des standards bien connus du web. A cet effet, la plateforme procède à la persistance de tous les
échanges effectués, les données ainsi non volatiles, peuvent être consultées de manière différée.
Dans le premier chapitre, nous avons décrit les deux dimensions majeures de notre probléma-
tique à savoir : l’aide à la décision de groupe et l’aide à la décision multicritères, avant de définir
les GDSS et de mettre en relief leurs apports dans le domaine de la décision collective. Dans ce
chapitre nous avons, également, introduit les concepts de base structurant l’aide multicritères à la
décision. Par la suite, nous avons abordé les aspects multi acteurs (collectifs) et multicritères qui
peuvent caractériser la prise de décision.
Dans le second chapitre, nous nous sommes intéressés aux notions d’agents et de systèmes multi
agents(SMA), nous avons mis l’accent sur la négociation, mécanisme puissant pour la résolution de
conflit et la recherche de consensus satisfaisant pour un groupe d’agents. Nous avons passé en revue
les différentes formes de négociation et nous avons conclu par des travaux de recherche relatifs à
cette thématique.
A travers le troisième chapitre, nous avons présenté les technologies web, plus précisément les
services web. Nous avons présenté des définitions en passant par l’intérêt de cette technologie, son
architecture ainsi que son fonctionnement. Nous avons mis le point sur les deux grandes familles
existantes (SOAP et REST) avant de conclure par l’expression justifiée de notre préférence pour la
famille REST comme nous avons estimé important de citer certains systèmes et travaux utilisant
les services web.
Dans le chapitre quatre, sont présentées en détails nos principales contributions qui portent sur
la proposition :
assurée par la méthode « PROMETHE II » afin d’aider les décideurs à mieux exprimer leurs
préférences.
Comme nous l’avons mentionné précédemment, notre plateforme répond au modèle à trois ni-
veaux [34] répondant aux besoins de communication, par son système de messagerie, son système
d’échange et d’archivage de documents, et par son système de génération et d’échange de formu-
laires pour une communication plus structurée.
Il répond, également, au besoin d’agrégation de préférences par son système de vote basé sur
des formulaires et le protocole de négociation automatisé permettant de mener le groupe vers un
consensus.
Et enfin, il répond au besoin de la structuration des échanges, en donnant une place particu-
lière au rôle d’initiateur (ou médiateur) qui a la charge de créer et de gérer le processus décisionnel
et une aide individuelle aux décideurs : une méthode d’analyse multicritères permettant d’aider
chaque décideur à mieux exprimer ses préférences.
Nous avons aussi répondu à un de nos objectifs qui était de faire participer des décideurs géogra-
phiquement éloignés. Afin d’atteindre ce but, nous avons mis en œuvre une plateforme exploitant
les services web comme la plupart des plateformes en ligne sur le net.
Notre système est générique interopérable et facilement modifiable par le fait qu’il soit modu-
laire, ainsi nous pouvons très facilement dans le futur modifier chaque sous système séparément
selon le besoin.
Nous avons tenté d’enrichir au maximum ce chapitre pour faciliter au lecteur la compréhension
de notre approche pour cela nous avons détaillé notre démarche décisionnelle. Nous avons décrit,
en détails, notre plateforme avec ses différents modules ainsi que les différents services web utilisés.
Nous avons, également, illustrer les modules de la plateforme par différents diagrammes.
Nous avons décrit notre protocole en expliquant toutes ses étapes, ses stratégies de négociation
ainsi que son langage.
Dans le chapitre cinq, nous avons déroulé un scénario illustratif pour mieux comprendre notre
approche décrite dans la chapitre quatre à travers un cas réel qui est le choix d’un terrain pour
une habitation parmi plusieurs terrains dans une région en Suisse.
Perspectives
Les travaux accomplis durant cette thèse ouvrent plusieurs perspectives de travaux futurs.
– Tout d’abord, nous avons l’aspect multicritères où nous pourrons intégrer d’autres méthodes
d’analyse multicritères. Ainsi, nous pourrons mettre en place un annuaire consultable et
exploitable par les acteurs de la plateforme en leur laissant le choix de sélectionner la méthode
selon la problématique décisionnelle traitée.
– Un autre aspect très important à considérer dans les systèmes en ligne, il s’agit de la sécurité,
effectivement la nécessité d’exposer les services web vers l’extérieur ouvre la porte à des
problèmes de sécurité qui est à elle seule un autre domaine de recherche.
Conclusion Générale et Perspectives 125
– Un point sensible dans les systèmes d’aide à la décision de groupe est à prendre en charge,
c’est l’attribution des poids aux différents décideurs. A ce titre, il nous semble intéressant
d’intégrer dans la plateforme des méthodes appropriées pour aider le coordinateur à mieux
gérer cette opération.
Troisième partie
Annexes
Annexe A
A.1 Introduction
La plupart des problèmes de décision qu’ils soient économiques, industriels, financiers ou poli-
tiques sont de nature multicritère, L’existence d’une pluralité de critères utilisés (coût avantage,
coût efficacité) est le signe manifeste de la complexité des problèmes de choix.
Les méthodes multicritères sont des outils d’aide à la décision, leur développement a débuté dans
le contexte militaire depuis les années 1960 pour deux raisons essentielles : L’amélioration de la
gestion et la fourniture des moyens nécessaires pour les soldats. Les méthodes utilisées, à l’époque,
sont issues du domaine de recherche opérationnelle. Ces méthodes permettaient d’optimiser une
fonction tout en considérant un ensemble de contraintes prédéfinies. Par la suite, ces méthodes ont
investi d’autres problématiques décisionnelles où le facteur humain a pris une dimension impor-
tante.
Nous présentons dans cette annexe, de façon synthétique, les méthodes d’analyse multicritères.
Bernard ROY [101] caractérise le paradigme multicritères comme étant "un nouveau schéma
de penser pour comprendre ou agir sur un système", en considérant que :
– Plusieurs critères sont à l’œuvre pour conduire le système ou guider son évolution ;
Chapitre A.Les méthodes d’analyse multicritères 128
Un problème multicritères n’est pas mathématiquement bien posé. Il peut être traité selon deux
états d’esprit différents [76] :
– Introduire des hypothèses restrictives tel que le problème puisse être résolu par une méthode
« classique » ; la contrepartie est un décalage de plus en plus important par rapport à la
réalité.
– Utiliser une méthode d’analyse multicritère basée sur des modèles bâtis en partie sur des
hypothèses mathématiques nécessairement restrictives et en partie sur des informations re-
cueillies auprès du décideur.
2. La problématique Bêta : est traitée par un tri des différentes actions dans des classes
prédéfinies (ex : bonnes, moyennes, mauvaises).
4. problématique Delta : son objectif est simplement de décrire les actions et leurs consé-
quences.
Cette classification des problématiques est illustrée par le tableau suivant [100] :
Chapitre A.Les méthodes d’analyse multicritères 129
Cette approche repose sur la comparaison des actions deux à deux, puis une synthèse des
résultats de ces comparaisons est établie, et c’est justement la façon de synthétiser qui différencie les
méthodes de cette famille. Cette approche respecte l’incomparabilité (acceptant l’incomparabilité),
mais au détriment de la clarté des résultats. Les principales méthodes ou familles de méthodes
appartenant à cette approche sont :
– La famille ELECTRE (Élimination Et Choix Traduisant la Réalité).
– ORESTE.
– QUALIFLEX, etc.
Cette technique consiste à partir d’une solution de départ, supposée aussi bonne que possible,
et voir dans le voisinage, s’il existe une solution mieux qu’elle. En d’autres termes, une solution
de départ est choisie, ensuite, nous sélectionnons un groupe de variantes relativement proche à la
solution de départ, par la suite, nous vérifions s’il n’existe pas de meilleure variante par rapport
à celle sélectionnée, ce nouveau choix constitue la solution de départ pour une nouvelle itération
[76]. Les principales méthodes appartenant à cette troisième approche : STEM, Point de mire
évolutive, Cône d’amélioration. Nous nous intéressons aux méthodes d’agrégation partielle ou de
surclassement et pour cela nous donnons dans ce qui suit un aperçu sur les deux familles les plus
connues qui sont Electre et PROMETHEE.
une hypothèse de disparité limitée étant fixée. Ce changement fondamental est accompagné d’une
autre grande nouveauté : l’abandon de l’hypothèse de surclassement, qui rend inutiles les notions
de concordance et de discordance.
ELECTRE IV utilise comme ELECTRE III, des pseudo-critères (critères flous), c’est à dire des
critères associés à un seuil de préférence strict et à un seuil d’indifférence. Cette méthode admet
plusieurs versions des types de surclassement entre deux actions.
ELECTRE IV se base sur les nuances développées dans ELECTRE III mais simplifie fortement le
processus d’étude qui s’ensuit.
– La première consiste à choisir des actions de référence parfaitement comparables entre elles :
chacune surclasse ou est surclassée par toutes les autres ; on parle alors de segmentation
multicritères simple.
1. Choix de critères généralisés A chaque critère C1, C2,. . . , Cn sera associé un critère
généralisé choisi sur base d’une fonction de préférence et les effets d’échelle seront éliminés.
un sous-ensemble d’actions. La problématique n’est plus de type Pα ou Pβ mais d’un type plus
complexe, noté Pα,θ n. Elle consiste à choisir θ actions parmi n, le nombre θ étant fixé à l’avance,
ou à déterminer selon les cas.
A.6 Conclusion
Il existe différentes méthodes d’analyse multicritères, chacune proposant des modalités parti-
culières. Elles se différencient surtout en fonction des arbres de décision utilisés pour définir les
ensembles de solutions. Dans le contexte des gouvernements régionaux, le choix d’une méthode par
rapport à une décision d’aménagement donnée se fait en tenant compte du type de problématique
étudiée ; des caractéristiques de la base de connaissance sur le territoire, du système d’information
disponible et des données traitées (biophysiques, socio-économiques) ; du mode de représentation
et d’évaluation des phénomènes étudiés et de la limite ou de la portée prévue des actions étudiées.
Annexe B
B.1 Introduction
Initialement, le domaine de l’Intelligence Artificielle (IA) cherche surtout à décrire et à résoudre
des problèmes complexes identifiés par des experts. Dans ce domaine, il est possible de construire
des programmes informatiques, capables d’exécuter un nombre important de tâches en centrali-
sant « l’intelligence » au sein d’un système unique [10]. Il est cependant difficile d’entrer dans une
même « base », les connaissances, les compétences d’individus totalement différents qui commu-
niquent entre eux. L’apport de l’Intelligence Artificielle Distribuée (IAD) permet de « distribuer
l’intelligence » entre plusieurs agents.
2. Un ensemble d’objets O. Ces objets sont situés, c’est à dire que, pour tout objet, il est
possible, à un moment donné, d’associer une position dans E. Ces objets sont passifs, c’est à
dire qu’ils peuvent être perçus, créés, détruits et modifiés par les agents.
3. Un ensemble A d’agents qui sont des objets particuliers, lesquels représentent les entités
actives du système.
4. Un ensemble de relations R qui unissent des objets (et donc des agents) entre eux.
Figure B.1 – Représentation d’un agent en interaction avec son environnement et les autres agents
Un système multi-agent (SMA) est un système composé d’un ensemble d’agents, situés
dans un certain environnement et interagissant selon certaines relations. Un agent est une entité
caractérisée par le fait qu’elle est, au moins partiellement, autonome. Ce peut-être un processus,
un robot, un être humain, etc. [10].
– Les agents doivent être dotés de systèmes de décisions et de planification. Les théories de
la décision sont un domaine à part entière d’étude à ce sujet. Dans la catégorie des interac-
tions avec l’environnement, un autre problème récurrent des systèmes d’agents est celui du
pathfinding (avec son algorithme le plus connu, l’algorithme A*).
– Les agents doivent être dotés d’un modèle cognitif : Là aussi, plusieurs modèles existent, l’un
des plus classiques étant le modèle BDI (Beliefs-Desires-Intentions). Il considère d’une part
l’ensemble de croyances (Beliefs) de l’agent sur son environnement, qui sont le résultat de
ses connaissances et de ses perceptions, et d’autre part un ensemble d’objectifs (Desires).
En croisant ces deux ensembles, on obtient un nouvel ensemble d’intentions (Intentions) qui
peuvent ensuite se traduire directement en actions.
– Les agents doivent être dotés d’un système de communication. Plusieurs langages spécialisés
ont vu le jour à cette fin : le Knowledge Query and Manipulation Language (KQML), et plus
récemment, le standard FIPA-ACL (ACL pour Agent Communication Language) créée par
la Foundation for Intelligent Physical Agents FIPA.
Chapitre B.Les Systèmes Multi Agents 137
– homogène : tous les agents sont construits sur le même modèle (ex : une colonie de fourmis)
– Autonomie
– Flexibilité
– Réactivité
– Proactivité
– Sociabilité
Les agents cognitifs sont la plupart du temps intentionnels, c’est-à-dire qu’ils ont des buts fixés
qu’ils tentent d’accomplir. On peut cependant trouver parfois des agents dits modules qui, s’ils
ont une représentation de leur univers, n’ont pas de buts précis. Ils pourraient servir par exemple
à répondre à des interrogations d’autres agents sur l’univers. Les agents réactifs peuvent être
séparés en agents pulsionnels et tropiques. Un agent pulsionnel aura une mission fixée (par exemple,
s’assurer qu’un réservoir reste toujours suffisamment rempli) et déclenchera un comportement s’il
perçoit que l’environnement ne répond plus au but qui lui était affecté (le niveau du réservoir est
trop bas). L’agent tropique, lui, ne réagit qu’à l’état local de l’environnement (il y a de la lumière,
je fuis). La source de motivation est dans un cas interne (agents pulsionnels qui ont une "mission"),
dans l’autre cas liée uniquement à l’environnement [149].
– L’élaboration d’une base commune sur laquelle peuvent être construites des théories plus
profondes sur l’action sociale, l’interaction et la coopération.
Ces mêmes auteurs [24] pensent que la logique présente des avantages certains :
– Une sémantique bien définie qui attribue à chaque objet une signification formelle.
Chapitre B.Les Systèmes Multi Agents 139
– Une théorie de la preuve et de la réfutabilité bien définie qui permet d’examiner de nouvelles
inférences.
Les outils génériques relèvent de deux soucis principaux, d’une part la réalisation de classes
de base traitant d’agents, d’interactions, d’organisations, . . . , d’autre part des outils plus intégrés
prenant en charge la coordination entre les différents éléments du système [50]. Actuellement, on
observe une prolifération de plateformes cherchant à répondre à l’ensemble de ces problèmes. Ces
plateformes sont conçues [50] :
– Par rapport à un modèle d’agent particulier et orienté vers une communication entre systèmes
distribués (par exemple : ZEUS, MadKit, JACK),
1. Les outils pour la simulation qui permettent de fournir un ensemble d’outils et de bi-
bliothèques pour faciliter le développement de simulations multi agents.
2. Les outils pour l’implémentation d’architectures d’agents.
3. Les outils pour la conception fondés sur un modèle componentiel.
4. Les outils pour la conception et l’implémentation offrant un ensemble d’utilitaires pour
définir un groupe d’agents,
5. Les outils pour la conception, l’implémentation et la validation.
B.8 Conclusion
Si de nombreux environnements Multi Agents ont pour objectif de faire coopérer les agents en
vue de la réalisation d’un but commun, d’autres systèmes en revanche utilisent des agents qui ont
des intérêts nécessitant une négociation entre eux. En effet, lorsque plusieurs agents interagissent,
des conflits peuvent survenir, ce qui nécessite l’utilisation de mécanismes de résolution de conflits.
Bibliographie
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ABSTRACT
In a group decision support system, the various decision-makers have their own information, constrains,
decision strategies, preferences, and objectives which are generally not shared or communicated. This
implies that the group decision process is distributed between the different entities implicated and
impacted by various group members’ characteristics. Solution to this problem is to find a decision
that would be acceptable to all the decision-makers, following the necessity of a negotiation process
that allows the elaboration of a common agreement for a group that faces a conflict on the decision
to take. In the current study, the authors propose to establish a communication platform for a group
decision support system (GDSS) based on web services, incorporating a multicriteria analysis methods
and a negotiation protocol.
Keywords
Decision Support, Group Decision Support System (GDSS), Multicriteria Analysis, Negotiation Protocol,
Promethee II, Web Services
1. INTRODUCTION
Decision-making refers to the selection of the best solution among several possibilities, which requires
evaluating these possibilities regarding to several criteria. The case of the single criteria is not useful
in real-world settings. Multicriteria Decision Support aims to handle this issue and allows decision-
makers to create a hierarchical representation of a set of solutions based on their importance according
to the different criteria. Due to their efficiency, multicriteria decision support methods are often
integrated the current decision support systems. However, these systems must adapt to the reality of
group decision making, and extending to what is called as Group Decision Support Systems (GDSS).
Collegiality in decision-making may be explicitly required by the type of problem being addressed
or because of a structural choice. In both cases, the decisional process multi-makers have to result to
a decision that has consensus within the group of decision-makers. Therefore, a GDSS has to provide
mechanisms to facilitate the confrontation of views and allows guiding a group towards a solution
DOI: 10.4018/IJESMA.2018070102
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International Journal of E-Services and Mobile Applications
Volume 10 • Issue 3 • July-September 2018
that is mutually acceptable. Moreover, collaborative work in general has evolved considerably by
exploiting all the advantages of new technologies. A group should no longer be gathered in one place
to work. GDSS has to be aligned to this logic and allow geographically dispersed decision-makers
to handle their tasks.
In order to respond to all these requirements, the authors propose a negotiation protocol to manage
the conflicts between decision-makers which is integrated into with a multicriteria method. The
authors’ contribution through this study consists of designing and implementing a communication
platform that allow geographically disperse decision-makers to participate and resolve a decision
problem. This platform provides also the interoperability required for future integration with other
systems and applications, justifying the web services use. In order to achieve this goal, web-services
technology is used to implement the proposed platform.
Section 2, present a brief description of the major work on group decision support and related
issues. Section 3 focuses on the authors’ contribution. Section 4 is dedicated to provide a detailed
description of the proposed system, which includes the negotiation protocol and the multicriteria
method used (Promethee II in this case). Section 5 defines the web services. Section 6 is dedicated
to a real case study. Finally, section 7 concludes the discussion by highlighting the limitations of the
proposed system and some considerations for future research.
2. RELATED WORK
In the domain of decision support, there is a variety of systems designed to treat different types of
decision-making. However, the decision support is grouped into two broad categories: (i) The single-
actor decision support - A decision-maker forms an opinion based on the information available to
him (not the expertise), as well as his personal orientations (values), and (ii) The multi-actor decision
support - Several actors decide with together on an issue, with personal views often divergent compared
to others, which often requires the negotiation process.
In the context of single-actor decision support, several decision support systems in TP (Territory
Planning) have caught attention. Joering (1997) propose system MEDUSAT for locating the site
of a waste treatment plant in Tunisia. MEDUSAT combines a GIS tool allowing the creation of
homogenous areas determined from spatial data and common land (constituting a similarity index);
these areas constitute a set of possible solutions. Bensaid et al. (2007) use Multicriteria analysis as
a tool for decision making for spatial localization of areas under heavy human pressure. In the same
area, Čančer (2012) introduces the use of the 5Ws & H technique, which is the creative problem-
solving technique based on who, what, when, where, why and how questions, for the establishing of
the criteria weights in multi-criteria decision-making. A case study was presented at the University
of Naama, Algeria in the same work. Various decision support systems rich in spatial tools and
multicriteria analysis methods have been developed for management and decision making in territorial
problems Hamadouche (2011). All these systems integrate in various levels multicriteria analysis tools
coupled with GIS, but they consider the criteria as independent and unable to model any interaction
between them.
Therefore, traditional decisional models adapted to the single decision-maker case are not
consistent with the organizational reality. Group decision support, or multi-participant decision,
treats processes, in which multiple decision-makers are involved. According to Smoliar and Sprague
(2002), decision processes in organizations usually involve several actors interacting with each other.
Indeed, Group Decision Support has been the subject of several research works. The work presented
by the Hemaissia (2008) has been conducted in order to provide a solution to group decision problems
encountered in crisis management applications, especially the distributed allocation problems. In
this optic, the authors have defined multidimensional and multilateral negotiation protocols based
on cooperation. Morge & Mancarella (2014) proposed a multi-attribute qualitative decision support
tool called MARGO; it is based on an abstract approach for cancellable argumentation of Dung
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Mots clés :
Aide à la décision ; Système d’aide à la décision de groupe (GDSS);
Analyse multicritères; Protocole de négociation; PROMETHEE II;
Services web; Rest; Systèmes multi agents; Plateforme;
Communication.