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Université Toulouse 3 Paul Sabatier (UT3 Paul Sabatier)
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Monsieur Richard, Paul, Louis BONNE
le 16 décembre 2013
5JUSF
PRESENTATION DE DEUX METHODES ORIGINALES VISANT A FACILITER DANS
LES IAA, LA MISE EN OEUVRE DES BONNES PRATIQUES D'HYGIENE ET DE
FABRICATION AINSI QUE DE LA METHODE HACCP, TELLES QUE DEFINIES PAR LE
CODEX ALIMENTARIUS
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Laboratoire de Biotechnologies Agro-alimentaires et Environnementales (LBAE - UPS - IUTA)
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Directeur: Professeur GABRIEL Bruno , UPS - UTA, Toulouse
Co-directrice: Docteur GABRIEL Valérie, Maître de Conférences, UPS - UTA, Toulouse
Jury :
Présidente: Professeur BENARD Geneviève, ENV, Toulouse
Rapporteur: Docteur MONTET Didier, Chef de l'UMR - Qualisud, CIRAD, Montpellier
Rapporteur: Professeur CACHON Rémy, Agrosup, Dijon
Examinateur: Docteur LE GOSLES Jacky, Advisor, DG - SANCO, CE, Bruxelles
Résumé
La mise en place d’un Plan de Maîtrise Sanitaire (PMS) basé sur des bonnes pratiques
d’hygiène et de fabrication (BPH/BPF) et la méthode HACCP, est une obligation
réglementaire imposée aux industries du secteur agroalimentaire (IAA) par la réglementation
communautaire, qui est une transposition des prescriptions du Codex Alimentarius. Cette mise
en place d’un PMS, s’avère être une démarche difficile pour beaucoup de responsables
d’IAA, en particulier du fait de la complexité des documents et méthodes d’application qui
leur sont proposés. Ce mémoire de thèse décrit deux méthodes originales de facilitation pour
la mise en œuvre de certaines prescriptions du Codex Alimentarius. La « méthode de gestion
globale de l’hygiène dans les IAA » constitue un système rationnel d’organisation pour
l’application des BPH/BPF, tandis que la « méthode alternative à l’arbre de décision » permet
d’éviter les échecs fréquents, rencontrés dans l’utilisation de « l’arbre de décision du Codex »
pour l’identification des CCP. Ces deux méthodes innovantes ont été établies en prenant
comme base de raisonnement, un schéma validé d’apparition des accidents alimentaires,
qu’ils soient sanitaires ou économiques.
Abstract
The implementation of a food safety management system (FSMS), based on good hygiene
and good manufacturing practices (GHP / GMP) and HACCP, is a mandatory requirement
imposed on the food businesses (FB) and established by the European Regulation which is a
transposition of the Codex Alimentarius prescriptions. This FSMS implementation turns out
to be a difficult process for many FB managers because of the complexity of the available
documents and methods. This thesis describes two original facilitating methods for the
implementation of specific Codex requirements. The method known as "comprehensive
hygiene management in food industries" is a rational system of organization for the
implementation of GHP / GMP, while the “decision tree alternative method" makes it
possible to avoid frequent failures in the use of "the Codex decision tree” for CCPs
determination. These two innovative methods were developed by applying a deductive
reasoning procedure on a validated scheme of occurrence of health and/or economical food
accidents.
Qui a accepté d’accueillir notre travail de thèse dans le cadre de son Laboratoire de Biologie
Agroalimentaire et Environnemental (LBAE).
Nous lui sommes très reconnaissant d’avoir hébergé et soutenu notre travail de thèse dans le
cadre de son laboratoire.
L’expérience de terrain a été un élément majeur ayant permis de mener à bien ce travail de
thèse qui représente la synthèse, sur l’étendue de ma carrière, d’observations réalisées ainsi
que d’actions et méthodes mises en œuvre dans le domaine de la sécurité sanitaire des
aliments.
Il nous est agréable de remercier les personnes qui nous ont apporté leur concours très
précieux dans la réalisation de ces activités
Madame C.BESSY membre de la FAO qui est intervenue dans le cadre du BTSF Afrique
Les principaux experts du programme ASEAN/CEN qui m’ont aidé dans la réalisation du
premier guide de bonnes pratiques d’hygiène et HACCP, Messieurs F.BOCCAS,
L.CAMBEROU et N.WRIGHT
Les membres de la société AETS ainsi que les principaux experts qui sont intervenus dans le
programme BTSF en Afrique : Mesdames E-M.ANDERSEN, B.PAIRONE, F.SOCK,
C.ASNAR et Messieurs J.DOODY, B.SENE, F.CLAVERIE
Les membres de la société AESA qui ont participé au programme BTSF en Afrique :
Madame M-D.CIAMILLO et Messieurs G .VOLPE, M.MORINI.
Introduction ………………………………………………………………………...………… 1
1 Historique ............................................................................................................................... 4
2 L’Organisation Mondiale du Commerce ………………………………………….……….. 5
3 L’Accord SPS (Sanitaire et PhytoSanitaire) et l’Accord OTC
(Obstacles Techniques au commerce) ………………………………………………..…… 5
- 3.1 Généralités …………………………………………………………..………. 5
- 3.2 L’accord SPS ………………………………………………………..………. 6
o 3.2.1 Objectifs fondamentaux de l’Accord SPS ………………………….. 6
o 3.2.2 Obligations faites aux membres de l’OMC ………………………… 6
o 3.2.3 Recours au principe de précaution …………………………………. 8
o 3.2.4 Exemple du système de délivrance de l’Agrément Européen
aux pays tiers et aux IAA de ces pays ……………………...……………. 8
4 Prise en compte des règles de l’OMC et des principes de l’Accord SPS
par la Réglementation Communautaire Européenne ………………...……………...…… 9
- 4.1 Prise en compte des règles de l’OMC ………………………...…………….. 10
- 4.2 Prise en compte des principes de l’Accord SPS
et du Codex Alimentarius ……………………...…………………...…………… 11
- 4.3 Conditions de mise en œuvre du HACCP …………………………………... 13
5 Aspects pratiques et difficultés relatives à l’application des règles régissant le
commerce international et solutions de facilitation proposées ……………………..…… 14
- 5.1 Difficultés à la mise en œuvre des règles
du commerce international pour les Etats Membres de l’OMC ………………… 15
- 5.2 Difficultés d’application des principes du Codex Alimentarius
par les responsables d’IAA ……………………………………………………… 15
o 5.2.1 Difficulté liée à l’organisation des pré requis (BPH/BPF)
par le Codex Alimentarius ………………………………………………. 16
o 5.2.2 Difficulté liée aux situations d’échec dans l’utilisation
de « l’arbre de décision du Codex Alimentarius » pour la détermination
des CCP …………………………………………………...…………….. 16
Conclusion …………………………………………………………………….……………. 16
1 Introduction …………………………………………………………...…………………... 18
2 Les composants de la qualité d’une denrée alimentaire ……………………...…………… 18
3 Les différents types de dangers alimentaires ……………………………….…………….. 19
- 3.1 Dangers parasitaires ……..………………………………………………….. 20
- 3.2 Dangers toxiques ………………………………………………………..….. 21
o 3.2.1 Les toxiques à usage interne dans les IAA ……………………….. 21
3.2.1.1 Les détergents et les désinfectants ……………………… 21
3.2.1.2 Les insecticides et les rodonticides ……...……………… 21
o 3.2.2 Les résidus toxiques provenant des matières premières
ou liés au process de fabrication utilisé ……………….…………….….. 21
- 3.3 Dangers physiques …………………………………………………………... 22
- 3.4 Dangers microbiologiques ………………………………...………………… 22
o 3.4.1 les zoonoses alimentaires …………………………..……………... 22
o 3.4.2 Les toxi-infections alimentaires collectives ou TIAC ...................... 23
o 3.4.3 Les pertes économiques ………….................................................... 23
- 3.5 Remarques sur les allergènes ……………...………………………...……… 24
4 Eléments à prendre en compte pour établir le schéma d’apparition
des accidents alimentaires ……………………….……………………………...………… 25
- 4.1 Les sources de contaminations ……………………………………...……… 25
o 4.1.1 Sources de contamination de l’environnement …………………… 25
o 4.1.2 Les sources de contamination humaines (les opérateurs) ……….... 25
- 4.2 La phase de contamination ……………………………………………...…... 26
- 4.3 La phase de multiplication ………………………………………...………... 27
o 4.3.1 Non maîtrise du couple temps/température ………………………. 27
o 4.3.2 Non maîtrise des paramètres de formulation des aliments ……..… 27
- 4.4 La phase éventuelle de survie ……………………………………………….. 28
- 4.5 L’apparition d’une surpopulation microbienne ……………….………..…… 28
o 4.5.1 Surpopulation en germes banals …………………….…………….. 28
o 4.5.2 Surpopulation en germes pathogènes ………………………….….. 28
5 Schéma d’apparition des accidents alimentaires ………………………………..………… 29
6 Validation du schéma d’apparition des pertes ou des TIAC, par référence aux
techniques de conservation des aliments …………………………………...……............ 29
Conclusion ………………………………………………………………………………….. 32
1 Généralités …………………………………………………............................................... 48
2 Historique …………………………………………………………….…….…………….. 48
3 Le contexte du commerce sur le continent africain ………………………….…………… 49
4 Elaboration de ce référentiel ………………………………………………...……………. 50
5 Champ d’application du référentiel ………………………………………………………. 52
6 Présentation du référentiel ………………………………………………………...……… 52
- 6.1 Subdivision du « Référentiel d’Harmonisation de la Gestion
de l’hygiène Alimentaire en Afrique » ……………………………..………. 52
- 6.2 Comparaison entre le plan d’organisation du « Référentiel
d’Harmonisation de la Gestion de l’hygiène Alimentaire en Afrique »
et le schéma de la « Méthode de Gestion Globale de l’Hygiène dans
les IAA » …………………………………………………………...….…….. 53
- 6.3 Organisation et contenu du référentiel ……………………………………… 54
- 6.4 Annexe 1: Exigences relatives aux établissements et aux opérateurs
du secteur alimentaire ………………………………………………..……… 55
- 6.5 Annexe 2: Exigences relatives à l’enregistrement et à l’agrément
des établissements par l’Autorité Compétente ……...…………………….… 56
- 6.6 Synthèse de l’étude du « Référentiel d’Harmonisation de la
Gestion de l’Hygiène Alimentaire en Afrique » …………………………… 57
- 6.7 Autre exemple d’application pratique de la « Méthode de Gestion
Globale de l’Hygiène dans les IAA » : les «Lignes directrices sur le
HACCP, BPF et BPH pour les PME de l’ASEAN » ………………….……. 57
1 Généralités ………………………………………………………………….…………….. 84
2 Procédé de fabrication de la poudre de piment d’Espelette …………………..…………... 85
3 Application à la fabrication de poudre de piment d’Espelette, de la « Méthode
Alternative à l’Arbre de Décision du Codex Alimentarius » ………………..…………… 86
4 Synthèse …………………………………………………………………….…………….. 89
Conclusion ……………………………………………………………………….…………. 91
- 3.1 Premier chapitre du guide: la mise en place des pré requis (BPH/BPF) selon la
« Méthode de Gestion Globale de l’Hygiène dans les IAA » ……………...….. 109
- 3.2 Second chapitre du guide: l’étude HACCP ………………..………………. 115
- 3.3 Troisième chapitre du guide: le plan HACCP ……..…….………………… 122
- 3.4 Quatrième chapitre du guide: grilles d’audit des BPH/BPF et
HACCP. ……………………………………………………………….……….. 124
o 3.4.1 Principes des grilles d’audit ……………………..………………. 124
o 3.4.2 Format des grilles d’audit ……………………...………………… 125
- 3.5 Expression chiffrée des observations réalisées grâce aux grilles
d’audit …………………………………………………………………………. 125
Schéma du système de délivrance de l’Agrément Européen aux pays tiers et à leurs IAA … 9
Tableau des déductions clefs du schéma d’apparition des accidents alimentaires …………. 30
Tableau du plan d’organisation des pré requis, établi par le Codex Alimentarius …………..……… 35
PMS de production du poisson fumé révisé après évaluation par la MAAD …………...….. 74
2° Renseigner, étape par étape, les colonnes 1 & 2 des sources de contaminations
(intrants et contacts) des trois types (physique, chimique, microbiologique) ……………… 79
4° Déduire, étape par étape, les types de dangers possibles (C, M, S) du contenu des
colonnes 1, 2 & 3 ………………………………………...………………………………… 79
Diagramme (2) de préparation de la viande en sauce où sont portés les intrants ……...…. 100
Diagramme (3) de préparation de la viande en sauce où sont portés les contacts ……….... 100
Diagramme (4) de préparation de la viande en sauce où sont portés les traitements ……… 101
Thermiques
Diagramme (6) de préparation de la viande en sauce où sont portés les risques et les moyens
de maîtrise considérés comme essentiels en conclusion de l’application de la méthode
alternative à l’arbre de décision …………………………………………………………… 102
Tableaux des 8 premières étapes de la méthode HACCP: l’étude HACCP ………………. 121
Tableaux des 4 dernières étapes de la méthode HACCP: le plan HACCP ………………... 125
L’accord SPS [31] adopté en 1994 définit ces règles sur lesquelles nous reviendrons dans le
chapitre consacré aux échanges internationaux. Parmi les partenaires choisis pour établir ces
règles, outre l’Office International des Epizooties (OIE) pour ce qui concerne la santé animale
et la Convention Internationale pour la Protection des Végétaux (CIPV) intéressée à la santé
des végétaux, l’OMC a choisi de collaborer avec la Commission du Codex Alimentarius pour
ce qui concerne la sécurité sanitaire des aliments. Cette Commission du Codex Alimentarius,
créée en 1963, associe l’Organisation Mondiale de la Santé (OMS) et la Food and Agriculture
Organization (FAO) des Nations Unies ou « Organisation des Nations Unies pour
l’Alimentation et l’Agriculture » (OAA : sigle peu usité).
Pour ce qui concerne la sécurité sanitaire des aliments, le Comité du Codex Alimentarius a
publié en 1969 un « code d’usages international recommandé – Principes généraux d’hygiène
alimentaire » (CAC/RCP A-1969, Rév.4 2003) qui a fait l’objet de plusieurs mises à jour dont
la plus récente en 2003[10].
Bien que la pertinence de ce document n’ait pas lieu d’être contestée, la mise en œuvre des
principes qu’il édicte, représente souvent une difficulté insurmontable pour les industries
agroalimentaires (IAA), en particulier pour les petites et moyennes entreprises (PME) de ce
secteur. Chacun des principes visant à la sécurité sanitaire des aliments, qu’il établit, est non
seulement pleinement valide au plan scientifique mais a également montré, de longue date, sa
capacité à concourir à la protection de la santé des consommateurs.
C’est plutôt dans son organisation générale que ce document pâtit d’un manque d’une
architecture logique associant entre eux les différents principes d’hygiène qui y sont exposés.
Face à ce constat, la première question qui se pose est d’identifier l’origine, s’il y en a une, de
cette organisation confuse du « code d’usages international ». La seconde, qui en découle,
étant de savoir s’il existe une démarche logique permettant d’y remédier.
Bien que l’objectif principal de ce « code d’usages international» soit de lutter contre les
accidents alimentaires (surtout sanitaires), dans aucune de ses parties il n’en fait la description,
pas plus que ne le font en général les guides de bonnes pratiques d’hygiène publiés à
l’intention des professionnels. Il nous a semblé que ne pas décrire les accidents alimentaires et
surtout leur mécanisme d’apparition, constituait une faille logique dans la démarche qui avait
abouti à la publication de ce « guide d’usages international ». Faille logique, pour la simple
1
raison que l’on ne peut espérer maîtriser efficacement que ce que l’on préalablement
correctement décrit. D’emblée nous avons eu la conviction que combler cette lacune, comme
première étape de nos propres travaux, permettrait ensuite d’intégrer chacun des principes de
sécurité sanitaire des aliments établis par l’usage, dans un système plus simple, logique et
cohérent.
Cette façon originale d’appréhender la sécurité sanitaire des aliments a servi de fil conducteur
à notre raisonnement et s’est avérée pertinente à l’usage. Elle nous a permis de créer deux
méthodes de facilitation, répondant aux attentes très fortes de nombreux professionnels
impliqués dans le secteur agroalimentaire, pour la mise en œuvre du « code d’usages
international recommandé »:
Ce travail de thèse se propose de présenter ces deux méthodes originales que nous avons
créées et appliquées avec succès depuis une quinzaine d’années dans de nombreux pays. Afin
d’en illustrer le caractère pratique, plusieurs exemples d’applications seront présentés dans ce
mémoire :
- la publication à l’usage des responsables d’IAA pour la mise en place de leur PMS,
mais aussi des professionnels en charge de l’inspection ou de l’audit de ces
entreprises, des « Guides d’Application des Bonnes Pratiques de Fabrication,
Bonnes Pratiques d’Hygiène et HACCP » qui font référence à ces deux méthodes
originales et en décrivent l’application sur le terrain.
2
Chapitre 1
3
Le respect de bonnes pratiques d’hygiène et de fabrication, ainsi que l’application de la
méthode HACCP, dans le but d’assurer la sécurité sanitaire des aliments remis au
consommateur, est le résultat d’un long processus qui s’est étalé sur la période d’un demi
siècle, qui a suivi la fin de la seconde guerre mondiale. Peu à peu, cette préoccupation relative
à la maîtrise des risques sanitaires et phytosanitaires menaçant les consommateurs, mais aussi
les populations animales et les productions végétales, s’est étendue à un nombre croissant de
pays, en débordant progressivement des pays développés au pays émergents. De ce point de
vue, la globalisation progressive des échanges commerciaux au plan planétaire, a constitué
également un facteur déterminant, en rendant nécessaires la définition et l’adoption de règles
communes visant à maîtriser les risques sanitaires et phytosanitaires.
Toutefois ces règles sanitaires encadrant et facilitant les échanges entre pays, doivent être
conçues de telle sorte, qu’aucun d’entre eux ne soit empêché d'adopter ou d'appliquer, pour ce
qui le concerne, des mesures nécessaires à la protection de la santé et de la vie des personnes
et des animaux ou à la préservation des végétaux, sous réserve que ces mesures ne soient pas
appliquées de façon à constituer pour le commerce international des restrictions déguisées ou
des discriminations arbitraires ou injustifiables. Nous allons voir qu’à travers l’Accord SPS
(Accord Sanitaire et Phytosanitaire) [31,32] et l’Accord OTC (Obstacles Techniques au
Commerce) [33], ces principes régissent les échanges entre les Etats Membres de
l’Organisation Mondiale du Commerce (OMC).
En faire un bref historique, est la meilleure façon de comprendre comment s’est édifiée en
plusieurs étapes, au cours du dernier demi siècle, cette organisation, régissant les échanges
entre pays membres de l’OMC, dont le nombre est en évolution constante, mais représente de
l’ordre des trois quarts des pays de la planète. Les pays dans le monde sont au nombre de 194
(mais ce dénombrement peut légèrement varier selon les critères retenus), tandis que les
membres de l’OMC dont la liste s’allonge régulièrement sont un peu plus de 150.
1 Historique
Les dates majeures ayant marqué l’édification des règles du commerce international sont les
suivantes :
- 1947, instauration du GATT, qui est l’Accord Général sur les Tarifs Douaniers
(Général Agreement on Tariffs and Trade).
- 1963 Création de la Commission du Codex Alimentarius
- 1986, Cycle de l’Uruguay : révision de tous les articles du GATT
- 1992, Accord de Blair House : résolution des différends agricoles entre la
Communauté Européenne et les Etats-Unis.
- 1993, résolution des différends portant sur les droits de douane et l’accès aux
marchés des pays dits de la « Quadrilatérale » constituée des USA, de la
Communauté Européenne, du Japon et du Canada.
- 1994 Marrakech, création de l’Organisation Mondiale du Commerce.
4
2 L’Organisation Mondiale du Commerce
En termes simples, l’OMC s’occupe des règles régissant le commerce entre les pays, à
l’échelle mondiale ou quasi mondiale (un peu plus de 150 pays sur 194 que compte le monde).
A ce titre elle constitue un cadre de négociation pour résoudre les problèmes commerciaux
qui surgissent entre ses états membres. Son fonctionnement se base sur un ensemble de règles
(les accords de l’OMC) [34] favorisant autant que possible la liberté des échanges, sans
toutefois qu’ils puissent constituer une source de risques au plan sanitaire ou phytosanitaire.
L’OMC aide aussi à régler les différends de tous ordres (commerciaux, sanitaires, …) qui
peuvent surgir entre ses Etats Membres. En effet, les divers accords (OMC, SPS, OTC, …)
ont souvent besoin d’être interprétés, en recourant à une procédure neutre dans le cadre des
instances de l’OMC, pour régler ces différends.
- 3.1 Généralités
Les règles communes encadrant les dispositions de maîtrise des risques sanitaires sont
instaurées par l’Accord Sanitaire et Phytosanitaire (Accord SPS) qui préconise le recours à
des normes internationales et en particulier à celles qui sont établies par la Commission du
Codex. L’Accord sur les Obstacles Techniques au Commerce (Accord OTC) instaure des
dispositions complémentaires, afin que l’application des principes de l’Accord SPS ne
constitue pas un frein aux échanges commerciaux et le retour d’un certain protectionnisme
entre les Etats Membres de l’OMC.
Ces accords, qui remplissent une fonction normative de référence, non contraignante, sont
basés par principe sur la reconnaissance de la primauté de la science. Malgré leur caractère
non contraignant, il tombe néanmoins sous le sens, que la participation à l’OMC relevant
d’une démarche volontaire de la part des états, ces derniers se plient d’eux-mêmes aux
respects des principes établis par ces accords (SPS et OTC).
Le principe de primauté de la science implique de faire appel à l’expertise pour évaluer les
risques sanitaires et phytosanitaires. Il est également recommandé par l’Accord SPS, que cette
expertise réponde à trois caractéristiques fondamentales : l’excellence, la transparence et
l’indépendance.
Ces accords font référence au Codex Alimentarius, qui regroupe un ensemble de textes
normatifs à vocation internationale, rédigés par la Commission du Codex à laquelle
participent l’Organisation Mondiale de la Santé (OMS) et la FAO (Fonds des Nations Unies
pour l’Alimentation : Food and Agriculture Organization). La Commission du Codex est
assistée par deux autres organisations pour mener à bien ce travail normatif :
5
Ces trois entités, Commission du Codex, OIE et CIPV, qui collaborent à l’édification des
normes sanitaires internationales, préconisées par l’OMC, sont souvent mentionnées par
l’usage comme étant les « trois sœurs ».
Pour réaliser son objectif, l’Accord SPS encourage les Etats Membres de l’OMC à utiliser les
normes, directives ou recommandations internationales dans le cas où il en existe (en
particulier celles du Codex Alimentarius, à rechercher dans les « Archives de Documents de
la FAO » http://www.fao.org/documents/fr/docrep.jsp ) [9,19].
Les Etats Membres de l’OMC ont l’obligation pour participer aux échanges
commerciaux internationaux :
6
qui suivent). Ces principes, servant de base à l’instauration
d’un Plan de Maîtrise Sanitaire dans toute entreprise
agroalimentaire, doivent être pris en compte dans
l’édification du corpus réglementaire de chaque Etat
Membre de l’OMC
Parlement Européen
Adoption
Entrée en
vigueur
7
réglementation communautaire par le truchement de ses Services Officiels de Contrôle, après
qu’elle ait été adoptée. Bien entendu, comme à chaque fois qu’il est question d’appliquer une
réglementation, il doit exister une instance arbitrable en charge de résoudre les différends
pouvant apparaître dans son application, entre Etats Membres: ce rôle consistant à dire le droit
est dévolu à la Cour Européenne de Justice.
L’Accord SPS prévoit que le principe de précaution ([31,32] article 5, paragraphe 7) soit
appliqué, lorsque qu’un nouveau risque sanitaire ou phytosanitaire apparaît ou est suspecté
d’apparaître. La situation qui en découle se caractérise souvent par une carence de
connaissances ou de preuves scientifiques pertinentes, ce qui impose d’appliquer des mesures
provisoires afin de maintenir un niveau de sécurité sanitaire satisfaisant.
Ces mesures provisoires seront fonction des informations disponibles. Elles seront maintenues
dans l’attente de nouvelles connaissances et revues périodiquement dans des délais
raisonnables.
L’Accord SPS établit qu’en aucun cas, le prétexte de dangers, ni avérés, ni plausibles, ne doit
permettre une limitation des échanges ou le retour au protectionnisme. Pour ce faire, les
principes de non discrimination, de transparence, d’équivalence et de cohérence, seront
respectés entre Etats membres de l’OMC, dans le cadre de leurs échanges commerciaux.
Dans ce système, la première étape pour un pays tiers, consiste à être agréé, à certaines
conditions, par la Commission Européenne, pour l’introduction de ses produits dans l’espace
européen. L’agrément est attribué au pays tiers, secteur par secteur d’activité (produits de la
pêche, produits laitiers, viandes de volailles, …), et dépend de sa capacité à satisfaire aux
conditions de la Commission Européenne, qui ne sont rien d’autre que la transposition des
conditions définies par l’Accord SPS:
8
- établir un plan de surveillance des résidus et des contaminants (Décision de la
Commission du 16 mai 2007 modifiant la décision 2004/432/CE concernant
l’approbation des plans de surveillance des résidus présentés par les pays tiers
conformément à la directive 96/23/CE du Conseil)
La seconde étape consiste pour l’Autorité Compétente du pays tiers, à délivrer après
inspection, l’agrément européen en lieu et place des autorités européennes, à des IAA qui en
ont exprimé le désir après s’être mises en conformité avec la réglementation communautaire.
Conditions de la CE
Demande de
l’agrément CE
d’un Pays Tiers auprès Etape 1 Autorité Compétente
de la Commission
Européenne
Réglementation de type SPS
Laboratoires accrédités
Demande de Etape 2
l’agrément CE
par les IAA des pays
tiers auprès de leur Liste d’établissements
l’Autorité Compétente Agréés CE du Pays Tiers
4 Prise en compte des règles de l’OMC et des principes de l’Accord SPS par la
Réglementation Communautaire Européenne
9
principes du Codex Alimentarius. Ce nouveau corpus réglementaire a été initié par le
Règlement (CE) 178/2002 [38] (adopté en 2002) aussi appelé « Food Law ». Parmi les textes
qui en découlent, certains sont spécifiquement consacrés à l’alimentation humaine (adoptés en
2004).
Une partie de ces textes, les Règlements (CE) 852/2004 [39], 853/2004 [40], 854/2004 [41],
constitue un ensemble appelé le « Paquet Hygiène ». Deux autres textes viennent compléter ce
nouveau corpus réglementaire dérivant de la « Food Law » mais ne font pas partie du Paquet
Hygiène. Le Règlement (CE) 183/2005 [43] définissant les règles propres à l’alimentation
animale et le Règlement (CE) 882/2004 [42] relatif à l’organisation des Services Officiels de
Contrôle.
Une autre approche de ce nouveau corpus réglementaire montre qu’une partie des textes,
portant sur la sécurité sanitaire des aliments destinés à la consommation humaine, est à
l’usage des professionnels responsables d’IAA (Règlements 852 et 853/2004) tandis que
l’autre partie regroupe des textes relatifs à l’activité et l’organisation des Services Officiels de
Contrôle dépendant de l’Autorité Compétente de chacun des Etats Membres (Règlement 854
et 882/2004). Le schéma qui suit, représente le mode d’articulation de ces textes entre eux:
Services Règlement
Règlement
de contrôle 882/2004 854/2004
« contrôles officiels »
Sans analyser ces règlements dans le détail, ce qui n’est pas l’objet de ce mémoire, il est
possible de mettre en évidence pour chacun d’entre eux, la référence qui y est faite aux règles
de l’OMC et au Codex Alimentarius.
10
instituant l'Autorité Européenne de sécurité des aliments et fixant des
procédures relatives à la sécurité des denrées alimentaires »
Dans ce premier règlement, le principe du respect des règles du commerce international est
clairement rappelé dans les extraits qui suivent :
Considérant n° 22
Considérant 23
Sous 3 : « Lorsque des normes internationales existent ou sont sur le point d'être adoptées,
elles sont prises en considération dans l'élaboration ou l'adaptation de la législation
alimentaire [communautaire] »
Ce premier règlement du « Paquet Hygiène » est un texte général couvrant tous les types de
denrées alimentaires. Il n’y est plus fait référence au commerce international en général,
comme dans le précédent texte, mais bien aux éléments spécifiques des normes édictées par le
Codex Alimentarius, pour l’application de l’Accord SPS, c'est-à-dire le HACCP et les bonnes
pratiques d’hygiène :
Sous d : « l’application généralisée de procédures fondées sur les principes HACCP, associés
à la mise en oeuvre de bonnes pratiques d’hygiène, devraient renforcer la responsabilité des
exploitants du secteur alimentaire »
11
Sous e : « les guides de bonnes pratiques constituent un outil précieux, qui aide les exploitants
du secteur alimentaire à respecter les règles d’hygiène alimentaire à toutes les étapes de la
chaîne alimentaire et à appliquer les principes HACCP »
Ces dispositions générales prescrites dans cette annexe, ne sont en fait rien d’autre que les pré
requis à l’application de la méthode HACCP tels qu’ils sont définis par le Codex Alimentarius
dans le cadre du « Code d'usages international recommandé –Principes généraux d’hygiène
alimentaire - CAC/RCP 1-1969, RÉV. 4 (2003) ». Ces dispositions sont également, ce qu’il
est d’usage d’appeler, les Bonnes Pratiques d’Hygiène et les Bonnes Pratiques de Fabrication
(BPH/BPF).
Les domaines où s’appliquent ces bonnes pratiques (ou dispositions générales d’hygiène)
sont résumés dans le tableau qui suit :
Considérant 15
Il est intéressant de mettre l’accent sur le considérant n°15 de ce règlement qui stipule :
12
entreprises. Il convient, notamment, de reconnaître que, dans certaines entreprises du secteur
alimentaire, il n’est pas possible d’identifier les points de contrôle critiques et que, dans
certains cas, de bonnes pratiques d’hygiène peuvent remplacer la surveillance des points de
contrôle critiques ».
Ce point introduit l’idée que la méthode HACCP doit être appliquée avec une certaine
flexibilité, en particulier pour ce qui concerne les entreprises du secteur primaire qui
appliquent un procédé de fabrication souvent simple et aussi les petits établissements. Dans le
cas, où des points critiques de maîtrise (CCP) ne peuvent pas être identifiés, le plan de
maîtrise sanitaire d’une IAA peut uniquement reposer sur des BPH/BPF.
Ce règlement rappelle dans son considérant 7 : « L’obligation faite par le Règlement (CE)
852/2004, aux exploitants du secteur alimentaire opérant à n’importe quel stade de la chaîne
de production, de transformation et de distribution de denrées alimentaires après la production
13
primaire et les opérations connexes, de mettre en place, d’appliquer et de maintenir des
procédures basées sur l’analyse des risques et la maîtrise des points critiques (HACCP) … »
Ce règlement précise dans son Article 4 intitulé «principes généraux en matière de contrôles
officiels concernant tous les produits d’origine animale qui entre dans le champs d’application
du présent règlement » :
« L’autorité compétente effectue des contrôles officiels afin de s’assurer que les exploitants
du secteur alimentaire respectent les exigences prévues par … des audits concernant les
bonnes pratiques d’hygiène et les procédures basées sur l’analyse des risques et la maîtrise
des points critiques (HACCP) »
Il est possible de résumer les dispositions qui viennent d’être exposées dans ce
chapitre, en deux groupes : les dispositions dont la responsabilité relève des Etats Membres de
l’OMC et celles dont l’application constitue une obligation pour les responsables d’IAA.
Entre autres conditions, les états membres de l’OMC doivent pouvoir présenter, comme
interlocuteur fiable, aux pays partenaires avec lesquels ils échangent des denrées alimentaires,
une Autorité Compétente dont dépendent des Services officiels de Contrôle en charge de
promouvoir et de contrôler l’application d’une réglementation respectant les principes de
l’Accord SPS.
Les IAA des pays membres doivent pour leur part, afin d’être en conformité avec les
principes édictés par Codex Alimentarius, mettre en place un Plan de Maîtrise Sanitaire (PMS)
[10] , regroupant un ensemble de Bonnes pratiques d’Hygiène et de Fabrication (BPH/BPF),
constituant les pré requis à l’application dans un second temps, de la méthode HACCP.
Le respect et la mise en pratique de ces dispositions, sont des sources de difficultés, tant pour
les Etats Membres de l’OMC que pour leurs IAA. Ces sources de difficultés vont être
examinées dans les lignes qui suivent, ainsi que les solutions de facilitations que nous avons
proposées dans le cadre de notre exercice professionnel et qui font l’objet de ce mémoire de
thèse.
14
- 5.1 Difficultés à la mise en œuvre des règles du commerce international pour
les Etats Membres de l’OMC.
Des difficultés de plusieurs ordres se rencontrent principalement dans les pays émergents.
C’est pour cette raison, que l’annexe 2 de ce référentiel est à l’usage des Autorités
Compétentes: « Exigences relatives à l’identification et à l’agrément des établissements par
l’Autorité Compétente ». Grâce aux préconisations de cette annexe 2, les Autorités
Compétentes auront, elles aussi, l’opportunité de s’organiser et de se mettre dès maintenant en
conformité avec une partie des règles qui président au commerce international.
Ce second groupe est constitué des difficultés les plus importantes, qui sont éprouvées dans de
nombreuses entreprises, indépendamment de leur taille, du secteur d’activité dans lequel elles
opèrent ou du pays où elles sont implantées :
15
o 5.2.1 Difficulté liée à l’organisation des pré requis (BPH/BPF) par le
Codex Alimentarius.
Cette première difficulté est à l’origine de la conception par nos soins, de la « Méthode de
gestion globale de l’hygiène dans le IAA », qui constitue une solution de facilitation originale
dont la présentation théorique fait l’objet d’un chapitre spécifique (n°3) dans ce mémoire.
Deux documents étudiés dans ce mémoire (chapitres 4 et 8) et qui figurent intégralement dans
ses annexes 1 & 2, constituent des exemples pratiques de transposition de cette méthode : au
chapitre 8, le « Lignes Directrices sur le HACCP, BPF et BPH pour les PME de l’ASEAN»
[4] (en partie consacré à cette méthode) et au chapitre 4, le «Référentiel d’harmonisation de
la gestion de l’hygiène alimentaire en Afrique » [22], dont cette méthode constitue le plan
d’organisation. Ce référentiel est associé à son « Guide d’Application du Référentiel Hygiène
et ses Règles d’Application » (qui est la version la plus récente de nos précédentes « Lignes
Directrices sur le HACCP, BPF et BPH pour les PME de l’ASEAN »). Ce second document
s’utilise comme un « guide de bonnes pratiques », alors que le « Référentiel » peut être
considéré comme une « norme » servant de base à une démarche de certification sanitaire des
denrées alimentaires échangées entre états africains.
Cette seconde difficulté est à l’origine de la conception par nos soins de la « Méthode
alternative à l’arbre de décision du Codex » [10] qui constitue une solution de facilitation
originale dont la présentation théorique fait l’objet d’un chapitre spécifique (n°4) dans ce
mémoire. Les modalités d’application pratique de cette méthode ont également été détaillées
pour la première fois dans : les «Lignes Directrices sur le HACCP, BPF et BPH pour les
PME de l’ASEAN».
Conclusion
Ce premier chapitre a permis de montrer qu’au plan international les échanges commerciaux
se font pour les trois quarts des états de la planète, en respectant ou en approchant les règles
édictées par l’Organisation Mondiale du Commerce.
Pour ce qui concerne la sécurité sanitaire des aliments, ces règles établies par le Codex
Alimentarius, préconisent l’instauration de Plans de Maîtrise Sanitaire (PMS) dans les IAA,
basés sur la mise en place de Bonnes Pratiques d’Hygiène et de Fabrication (BPH/BPF) en
tant que pré requis à l’application, dans un second temps, de la méthode HACCP.
Les professionnels responsables d’IAA, rencontrent deux difficultés majeures lors de la mise
en place de ces PMS : une présentation confuse et redondante des BPH/BPF par le Codex
Alimentarius et des échecs dans l’application de « l’arbre de décision pour la détermination
des CCP » de ce même Codex.
C’est pour surmonter ces deux difficultés, que nous avons conçu deux méthodes originales de
facilitation, qui font l’objet principal de ce présent mémoire de thèse: la « Méthode globale de
Gestion de l’Hygiène dans les IAA » pour organiser les BPH/BPF et la « Méthode Alternative
à l’Arbre de Décision du Codex » pour la détermination des CCP.
16
Chapitre 2
17
1 Introduction
Pour la mise en place de leur plan de maîtrise sanitaire, les professionnels disposent à l’heure
actuelle d’une abondante documentation : réglementation, normes et guides d’application des
BPH/BPF et du HACCP. Malheureusement, il nous est apparu, que si ces documents
proposaient un ensemble de principes d’hygiène dont la pertinence n’est plus à démontrer, le
plan d’organisation de ces documents n’avait pas toute la rigueur souhaitable et constituait
souvent de ce fait une source de difficulté pour les professionnels.
Par ailleurs, bien que l’objectif de ces documents soit de maîtriser l’occurrence d’accidents
alimentaires, leur description et leur mécanisme d’apparition ne sont pas habituellement
présentés en préambule de ces ouvrages, en particulier dans les guides sectoriels (produits de
la pêche, viande de volaille, produits laitiers, …) qui s’attachent plutôt à donner les
caractéristiques des produits concernés que celles des incidents qui peuvent les affecter. Ce
mécanisme d’apparition des accidents alimentaires n’est pas non plus pris en compte par la
réglementation communautaire en vigueur (« Food Law » et « Paquet Hygiène), ni même par
les normes les plus largement appliquées dans ce domaine (ISO 22000, IFS, BRC) [5, 6]
Il nous a semblé dans ces conditions, que nous devions, pour nous engager dans ce travail
ayant pour objectif de faciliter l’élaboration et la mise en œuvre d’un PMS dans les IAA,
disposer d’un schéma permettant de décrire le mécanisme d’apparition de tous les types
d’accidents alimentaires, qu’ils soient de nature sanitaire ou économique. En effet, ne peut
être effectivement et efficacement maîtrisé que ce qui a été préalablement correctement décrit.
L’objectif de cette première étape est de disposer d’un schéma unique et validé, couvrant tous
les types d’accidents alimentaires indépendamment des catégories d’aliments concernés.
Mais avant d’aborder les dangers alimentaires, il est nécessaire de définir quels sont les
composants de la qualité d’un aliment aux yeux du consommateur
LA SATISFACTION GASTRONOMIQUE
aspect exigences individuelles
texture
odeur exigences culturelles régionales
goût flaveur
PRIX
notion de rapport « qualité/prix »
18
Ce tableau regroupe de façon synthétique les composants de la qualité d’un aliment, parmi
lesquels l’innocuité doit être considérée comme le plus important, aussi bien pour les
consommateurs ou les professionnels que pour les agents des organismes de contrôle en
charge de l’inspection ou de l’audit des IAA.
Il est intéressant de remarquer que ces trois premiers composants de la qualité d’une denrée
alimentaire, parmi les quatre que nous avons retenus, sont pondérés par une certaine flexibilité
dans l’esprit du consommateur. En effet celui-ci acceptera de payer plus ou moins cher, selon
que les mets choisis seront plus ou moins délicats ou plus ou moins diététiques.
En revanche, l’innocuité ne peut souffrir à ses yeux aucune flexibilité. En effet, quel que soit
la gamme de prix des produits à laquelle il s’adresse, il attendra que leur consommation
s’accompagne du plus haut niveau de sécurité sanitaire possible. Il est particulièrement
important de souligner que l’innocuité des denrées alimentaires, qui lorsqu’elle fait défaut
peut entraîner des conséquences lourdes engageant la responsabilité des professionnels,
dépend directement de l’application et du respect des principes d’hygiène des aliments.
DANGERS ALIMENTAIRES
19
Comme le montre le schéma ci-dessus les dangers alimentaires sont de quatre ordres :
parasitaires, toxiques, physiques et microbiologiques.
C’est le dernier point du tableau qui précède, relatif au danger microbiologique engendré par
la présence et la multiplication éventuelles des germes dans (ou sur) les aliments, qui est à
l’origine de la majeure partie des règles d’hygiène préconisées dans les IAA. Ceci explique en
premier abord, de la façon la plus simple qui soit, que l’hygiène des aliments repose sur deux
bases principales :
- la propreté qui vise à réduire l’introduction de germes dans (ou sur) les aliments.
- la maîtrise des chaîne thermiques, surtout celle du froid, dont l’objectif est
d’empêcher ou de limiter le plus possible la multiplication des germes dans (ou sur)
les denrées alimentaires
Le nombre des affections parasitaires transmises par l’alimentation est relativement restreint
en Europe occidentale, ce qui n’est pas le cas dans d’autres parties du monde comme la zone
intertropicale.
Parmi les parasitoses qui sévissent en Europe occidentale on peut citer comme étant les
principales [27] :
Les parasitoses rappelées pour mémoire dans ce court paragraphe ne seront plus évoquées
dans la suite de notre travail, compte tenu de leur faible fréquence d’intervention ...
Cependant, si l’on souhaite les prendre en compte dans un PMS (plan de maîtrise sanitaire), il
suffit de les traiter comme des contaminations, les parasites de nos latitudes n’ayant pas la
faculté de se multiplier dans les aliments. En revanche, leur destruction par congélation et ou
leur survie éventuelle dans les viandes en cas d’échec de ce traitement d’assainissement,
dépendront de la maîtrise correcte (ou non) des paramètres propres à cette technologie
(température et durée de congélation).
20
3.2 Dangers toxiques
La prise en compte de ces dangers doit être subdivisée en deux catégories, en fonction de
l’origine des toxiques impliqués dans la contamination des denrées alimentaires. En effet le
fonctionnement normal des IAA impose de recourir systématiquement, en interne, à plusieurs
groupes de produits toxiques: les produits de nettoyage et désinfection, les rodonticides, les
insecticides et quelques autres substances chimiques liées au procédé de fabrication (solvants,
lubrifiants,…).
D’autres résidus toxiques présents dans les aliments proviennent des conditions de production
des matières premières ou de contamination, liées au procédé de transformation utilisé.
Une erreur fréquente des professionnels est de penser que puisque les
détergents et désinfectants qu’ils utilisent sont obligatoirement de « qualité
alimentaire », ils sont dénués de toxicité. Cette particularité des produits de
nettoyage et désinfection utilisés, signifie seulement que s’ils sont
correctement utilisés et correctement rincés, ils ne laissent pas de résidus
sur les surfaces, de telle sorte qu’elles puissent être utilisées pour un usage
alimentaire.
Les toxiques, lorsqu’on les rencontre dans les matières premières, sont principalement
d’origine industrielle (dioxines, métaux lourds …) ou agricole (pesticides, résidus de
médicaments vétérinaires, …). Les matières premières représentent la principale source de
résidus toxiques (estimée à environ 80% conformément à la valeur admise par l’usage, en
application empirique de la « loi des 80/20 de Pareto » [16]), détectés dans les produits finis.
Le procédé de fabrication est considéré (par application de la même loi) comme la seconde
source importante (estimée à environ 20%) de résidus toxiques (solvants, hydrocarbures,
lubrifiants, …).
21
Les résidus toxiques sont des agents inertes, introduits passivement dans les aliments
(épandage, injection, souillure, …). Leur concentration reste constante après introduction dans
un aliment, à moins que n’intervienne sur ce dernier, s’il est liquide, une opération de dilution
ou de concentration qui affectera aussi celle des résidus.
Eviter que ces résidus toxiques, dérivant de produits utilisés dans le cadre des opérations de
nettoyage ou de lutte contre les nuisibles, soient présents dans les denrées alimentaires
remises au consommateur, relève de la responsabilité des gestionnaires d’IAA.
Les dangers physiques caractérisés par la présence de corps étrangers, sont principalement liés
pour les matières premières aux pratiques agriculturales (pierres, morceaux de bois, bris de
verre) ou d’élevage (aiguille d’injection hypodermique, …). Comme pour les résidus
toxiques, les matières premières constituent la principale source (estimée aussi à environ 80%
conformément à la valeur admise par l’usage) de corps étrangers retrouvés dans les produits
finis. Le procédé de fabrication constitue là encore, comme pour les résidus toxiques, la
seconde source de contamination par des corps étranges (bris de lames, boulons, pierres de
voûte de four, …).
Ces corps étrangers sont des agents inertes, introduits passivement dans les aliments au
moment de la récolte ou sont générés par la dégradation de l’environnement ou du matériel de
production. Leur niveau de présence reste constant après qu’ils aient été collectés avec les
aliments au moment de la récolte ou qu’ils y aient été introduits au cours des opérations de
transformation.
Les dangers microbiologiques [36] sont à subdiviser en trois groupes : d’une part, les
maladies infectieuses animales (désignées sous le vocable de « zoonoses alimentaires »),
possiblement transmises aux consommateurs par voie digestive, d’autre part, les toxi-
infections alimentaires liées à la présence et à la multiplication de certains germes (comme les
salmonelles ou le staphylocoque doré) dans les aliments, et enfin en troisième lieu des pertes
économiques résultant de l’altération des aliments, provoquée par l’intervention d’une flore
banale.
Parmi ces zoonoses transmises par voie alimentaire, il est possible de citer par
exemple : la fièvre de Malte (provoquée par Brucella melitensis), la tuberculose
bovine (provoquée par Mycobacterium bovis) et la fièvre Q (provoquée par
Coxiella burneti). Certaines zoonoses alimentaires peuvent également avoir une
étiologie virale, comme l’hépatite A transmise par la consommation de coquillages
contaminés [30].
Certaines de ces maladies sont des affections sévères, qui comme la brucellose
entre dans une phase de chronicité définitive après s’être manifestée par une phase
aigue paroxystique dans les jours ou les semaines qui suivent la contamination du
malade par l’agent pathogène.
22
Ce qui caractérise les germes responsables de ces zoonoses, et la plupart des
germes pathogènes responsables d’affections contagieuses, c’est leur incapacité à
se multiplier hors des organismes vivants : les brucella ne se développent pas dans
le lait, pas plus que le bacille tuberculeux ne le peut dans la viande ou les abats de
bovins.
Les troubles provoqués par ces TIAC [29] résultent de l’action combinée d’une
forte population de germes présents dans les aliments incriminés et des toxines qui
ont été produites au cours de leur multiplication, comme c’est le cas pour les
salmonelles ou le staphylocoque doré. Parfois la toxine intervient seule comme
dans le cas du botulisme ou bien son action s’associe à un épisode infectieux dont
sont responsables les germes présents dans l’aliment comme on l’observe dans le
cas des salmonelloses.
Ces affections surviennent le plus souvent lorsque que des germes, introduits dans
les aliments à la suite de manipulations insuffisamment propres, trouvent dans de
mauvaises conditions d’entreposage ou de transport (rupture de la chaîne du froid),
l’opportunité de se multiplier activement. Ces accidents peuvent être également
observés dans le cas d’aliments dont la stabilité est en principe garantie par des
paramètres de composition particuliers (pH, Aw, …), mais dont les valeurs de
sécurité n’ont pas pu être assurées du fait d’une défaillance de formulation,
survenue au cours du procédé de fabrication.
23
3.5 Remarques sur les allergènes
Le danger lié à la présence d’allergènes dans les denrées alimentaires, a été volontairement
écarté dans notre travail de réflexion sur la schématisation des accidents alimentaires, et ceci
pour plusieurs raisons.
- très souvent, la présence d’un allergène (gluten, lactose, …) ne peut pas non plus
être considérée comme une contamination, puisqu’il constitue un composant
normal et pas une pollution accidentelle de l’aliment considéré.
Même s’il est nécessaire, et obligatoire (Décret n° 2008-1153 du 7 novembre 2008 modifiant
l'annexe IV mentionnée à l'article R. 112-16-1 du code de la consommation, concernant la
liste des ingrédients allergènes majeurs devant figurer sur l'étiquetage des denrées
alimentaires), d’avertir le consommateur sur la présence d’un allergène majeur dans la
formulation d’un aliment, les deux raisons que nous venons d’exposer, font que les allergies
alimentaires ne relèvent pas des mêmes ressorts logiques et donc des mêmes mécanisme
d’occurrence, que les autres accidents alimentaires.
Ces allergies doivent donc, de notre point de vue, être prises en compte comme des
pathologies cliniques, dont la prévention repose sur l’information du consommateur relative à
la composition des denrées alimentaires et pratiquement pas sur l’application des principes
classiques de l’hygiène des aliments.
24
Il faut aussi remarquer que la présence d’allergènes ne modifie pas les caractéristiques
organoleptiques d’un produit et ne sont donc pas à l’origine de la perte de la valeur
économique de denrées alimentaires.
Porteurs sains
Cette catégorie d’opérateurs, dont le portage asymptomatique le
plus fréquemment rencontré est celui du staphylocoque doré
25
(Staphylococcus aureus), ne représente pas une source de
contamination majeure, pour autant qu’ils soient formés aux
principes de lavage et d’hygiène des mains et qu’ils les appliquent
rigoureusement.
Porteurs chroniques
Cette seconde catégorie d’opérateurs qui présentent des lésions
cutanées (furonculose des bras et des mains, acné du visage) ou des
affections de la sphère Oto-rhino-laryngologique (sinusite
chronique), constituent une source préoccupante de contamination
car l’efficacité du lavage des mains dans la prévention de la
contamination des aliments, est mise en échec par les gestes
anormaux provoqués par leurs lésions : mouchages ou grattages
cutanés fréquents qui recontaminent les mains.
La contamination est caractérisée par le fait que les contaminants ne jouent qu’un
rôle passif dans ce mécanisme, introduits qu’ils sont par un vecteur (outils,
machines, …) au cœur des produits ou déposés par un contact (plans de travail,
mains, …) à leur surface.
Pour les germes, cette phase de contamination ne suffit pas à elle seule, sauf dans
de très rares cas (transmission de la fièvre typhoïde par exemple), à provoquer une
TIAC ou des pertes économiques. Pour observer un de ces deux types d’accidents,
26
il est nécessaire que la phase de contamination soit suivie d’une phase de
multiplication de ces agents biologiques.
27
On voit donc que cette phase de multiplication active est un mécanisme dynamique,
conditionné par la valeur de certains paramètres de l’environnement des germes que
constituent les aliments (couple temps/température, composition des aliments). Ces
paramètres peuvent faire l’objet d’un monitoring en vue d’empêcher l’apparition de cette
phase de multiplication.
Cette survie active des germes résulte d’un mécanisme dynamique, propre aux
organismes vivants, qu’il est possible d’éviter par le monitoring des paramètres du
traitement de décontamination.
Cette phase éventuelle de survie occupe une place intermédiaire, sur le schéma
d’apparition des accidents alimentaires. En effet, sa conséquence est la persistance
d’une flore résiduelle, et en ce sens elle équivaut à une contamination. En revanche
comme elle résulte d’un mécanisme actif, son apparition dépend de la perte de
maîtrise de certains paramètres technologiques, comme dans le cas de la
multiplication.
Le fait que les accidents alimentaires, qu’ils soient sanitaires ou économiques, découlent de la
même suite d’évènements, laisse présumer que les modes de préventions des uns, seront
28
également pertinents pour prévenir les autres. En conséquence, l’attitude consistant chez les
professionnels du secteur des IAA à opposer politique d’hygiène et contraintes économiques,
est sans fondement puisque les dispositions de prévention des TIAC conduisent également à
la maîtrise des pertes économiques.
Remarque : Le schéma d’apparition des accidents alimentaires qui suit, va pouvoir être bâti à
partir des éléments à prendre en compte que nous venons de recenser. Ce schéma ne pourra
s’appliquer dans son intégralité qu’aux accidents d’origine microbienne, car seuls les germes,
en tant qu’êtres vivants, sont capables de multiplication ou de survie. Cependant, la partie
gauche du schéma consacrée à la contamination et à ses sources, pourra s’appliquer aux trois
types de dangers : toxique, physique et microbiologique. Pour les dangers physique et toxique
l’utilisation du schéma se limitera à cette partie gauche, car les agents qui en sont
responsables (contaminants physiques et chimique) sont inertes et par ce fait non caractérisés
par la capacité de multiplication ou de survie.
Non respect du
Absence d ’examen couple Temps/T° Surpopulation en
médical d ’embauche ou des paramètres
Défaut d ’hygiène germes banals
de manipulation physico-chimiques ou pathogènes
SOURCES HUMAINES
DE CONTAMINATION CONTAMINATION MULTIPLICATION PERTES
Opérateurs T.I.A.C
SURVIE
6 Validation du schéma d’apparition des pertes ou des TIAC, par référence aux
techniques de conservation des aliments
Avant de pouvoir utiliser ce schéma comme base de notre raisonnement pour l’édification
d’une méthode globale de maîtrise de l’hygiène dans les IAA, il est nécessaire d’en établir la
validité. En effet, cette validation est un préalable indispensable pour pouvoir considérer et
utiliser ce schéma comme une représentation exacte de l’enchaînement des événements qui
aboutissent à un accident alimentaire qu’il soit économique ou sanitaire.
29
représente une condition indispensable à l’apparition d’un accident alimentaire d’origine
microbienne. Comme nous l’avons vu précédemment, pour les résidus toxiques ou les corps
étrangers, la contamination est seule à intervenir et suffit à générer un risque pour le
consommateur.
Pour ce qui concerne les accidents d’origine microbienne, et à la condition que le schéma
s’avère exact après validation, on peut déduire que l’absence d’une des deux phases
indispensables, c'est-à-dire celle de la contamination ou celle la multiplication, rend
impossible l’apparition de tout accident alimentaire, qu’il soit économique ou sanitaire.
30
Les produits congelés pour leur part, qui pourtant contiennent fréquemment une population
microbienne revivifiable, non négligeable, sont protégés de toute possibilité de multiplication
microbienne du fait de leur très basse température d’entreposage qui bloque le métabolisme
des germes. Ils se conservent, c'est-à-dire qu’ils restent bons (préservation de leur valeur
économique) et sains (maîtrise du risque sanitaire) par blocage complet de la multiplication
microbienne, aussi longtemps qu’ils sont maintenus à l’état congelé, ce qui est possible pour
plusieurs mois, voir plusieurs années.
Les produits pasteurisés pour leur part, ne subissent qu’un traitement partiel de
décontamination par la chaleur, dans un conditionnement étanche à l’identique des conserves
appertisées, évitant toute recontamination. Il en résulte que pour les produits pasteurisés dont
la contamination n’est que partiellement maîtrisée par le traitement thermique, il faudra après
traitement les entreposer en chambre froide pour ralentir la multiplication de leur flore
résiduelle. En conséquence, cette méthode basée uniquement sur une maîtrise partielle de la
contamination puis de la multiplication, n’autorisera qu’une conservation à moyen terme, sous
régime de froid positif, se limitant au maximum à quelques semaines.
Sur la base de ces quatre exemples, on voit qu’il est possible grâce au « schéma d’apparition
des TIAC [29] et des pertes », d’expliciter le mécanisme de conservation des aliments par ces
méthodes et d’en prévoir la durée d’application. Ce raisonnement peut être étendu à toutes les
méthodes de conservations connues (voir tableau ci-dessous), ce qui en retour permet d’établir
31
la validité de ce «schéma d’apparition des TIAC et des pertes ». En effet il est légitime de
considérer que le succès systématiquement observé (ou presque) dans l’application des
méthodes usuelles de conservation des aliments, dont le mécanisme d’action peut être
explicité par notre schéma d’apparition des accidents alimentaires, a valeur de preuve
expérimentale de l’exactitude de ce schéma.
Conclusion
Le travail présenté dans ce chapitre permet de disposer sous la forme d’un schéma,
d’une description exacte des accidents alimentaires, qu’ils soient économiques ou sanitaires.
Partant du principe que l’on ne maîtrise bien que ce que l’on a préalablement décrit
correctement, ce schéma va servir dans les chapitres qui suivent, à définir et à organiser des
méthodes de prévention de l’occurrence d’accidents alimentaires, aussi bien sanitaires
qu’économiques.
32
Chapitre 3
33
1 Contexte général
Les Bonnes Pratiques d’Hygiène et les Bonnes Pratiques de Fabrication (BPH/BPF), aussi
définies comme étant les pré requis à la mise en œuvre de la méthode HACCP (Hazard
Analysis Critical Control Point), sont établies par le Codex Alimentarius dans le cadre du
« Code d’Usages International Recommandé – Principes Généraux d’Hygiène Alimentaire »
publié sous la référence CAC/RCP 1-1969 Rév. 4 (2003) [10]
(www.codexalimentarius.net/download/standards/370/CXP_047f.pdf)
Ce code d’usages international, établi par la Commission du Codex Alimentarius, fait partie
des normes recommandées par l’Accord Sanitaire et Phytosanitaire ou accord SPS (Article 3,
paragraphes 1, 2, 3, 4 et 5) afin d’harmoniser au plan sanitaire, entre les états membres de
l’Organisation mondiale du Commerce, les échanges commerciaux d’animaux, de végétaux
ou de denrées alimentaires et d’aliments pour animaux, qui en sont issus [9].
(www.wto.org/french/tratop_f/sps_f/spsagr_f.htm) .
- Première étape : la mise en place des BPH/BPF, à titre de pré requis de la méthode
HACCP,
- Seconde étape : l’application de la méthode HACCP
Dans certains cas (d’ailleurs pris en compte par la Commission Européenne [14]), le « Plan de
Maîtrise Sanitaire » des entreprises peut se limiter au respect de ces principes généraux ou pré
requis ou encore BPH/BPF, sans s’étendre à la mise en œuvre du HACCP. C’est en particulier
les cas, lorsque le procédé de production ne comporte aucune étape regroupant les
caractéristiques nécessaires à l’instauration d’un CCP.
Comme nous allons le voir dans le premier paragraphe qui suit, ces bonnes pratiques dont la
pertinence est incontestable, sont présentées selon la logique d’une énumération un peu
confuse, qui est une véritable source de difficultés pour les professionnels qui veulent les
mettre en œuvre.
Tout en gardant la totalité de ces BPH/BPF, notre travail qui a abouti à l’édification de la
« Méthode de Gestion Globale de l’Hygiène», a consisté à les réorganiser de façon logique et
simple afin d’en faciliter l’application par les professionnels responsables d’IAA. Dans un but
de facilitation, cette réorganisation nécessaire des BPH/BPF a été possible en utilisant le
« Schéma d’apparition de accidents alimentaires » que nous avons préalablement construit et
validé au chapitre 2. Notre démarche a consisté à établir pour chacune des prescriptions
d’hygiène (BPH/BPF) du Codex, une relation avec la partie qui lui correspond dans le schéma
décrivant le mécanisme d’apparition des accidents. Comme chacune de ces prescription
d’hygiène est dirigée contre un seul élément particulier de ce schéma, il en résulte que dans la
« Méthode de Gestion Globale de l’Hygiène dans le IAA », chaque BPH/BPF n’est
mentionnée qu’une seule fois, tout en s’inscrivant dans un plan organisationnel logique.
34
Les personnes chargées de l’inspection ou de l’audit de l’application des BPH/BPF dans les
établissements agroalimentaires, étaient confrontées au même problème de défaut
d’organisation, pour mener à bien leurs missions ayant pour objectif de délivrer des agréments
ou des certifications.
- 2.1 Plan d’organisation des pré requis, établi par le Codex Alimentarius
(CAC-RCP 1-1969, REV.4 (2003) « Exigences Relatives à la Maîtrise de la Sécurité Sanitaire des Aliments
Appliquée aux Industries Agroalimentaires »
Tableau du plan d’organisation des pré requis, établi par le Codex Alimentarius
4.3 Matériel
4.3.1 Considérations Générales
4.3.2 Equipement de contrôle et de surveillance des produits
alimentaires
4.3.3 Conteneurs destinés aux déchets et aux substances non
comestibles
4.4 Installations
4.4.1 Approvisionnement en eau
4.4.2 Drainage et évacuation des déchets
4.4.3 Nettoyage
4.4.4 Installations sanitaires et toilettes
4.4.5 Contrôle de la température
4.4.6 Qualité de l’air et ventilation
4.4.7 Eclairage
4.4.8 Entreposage
35
5.2.4 Contamination microbiologique croisée
5.2.5 Contamination physique et chimique
5.3 Exigences concernant les matières premières
5.4 Conditionnement
5.5 Eau
5.6 Gestion et Supervision
5.7 Documentation et archives
5.8 Procédures de saisie
Section X Formation
Pour illustrer cet aspect du « guide d’usages », nous prendrons un premier exemple,
celui concernant l’application de la chaîne du froid.
36
o Ce point est enfin abordé une troisième fois dans la section V
« Contrôle des opérations » au paragraphe 5.2.1 « Réglage de la
température et de la durée » en ces termes : « Le mauvais réglage de la
température est l’une des causes les plus fréquentes d’intoxication
alimentaire ou de détérioration des aliments. Un contrôle doit être
exercé … sur la durée et la température de réfrigération, … et du
stockage. Il faudrait mettre en place des mécanismes pour mettre en
place un contrôle efficace de la température lorsque celle-ci est
décisive pour la sécurité et la salubrité des aliments ».
On voit par cet exemple que les mêmes préconisations sont reprises plusieurs fois,
presque à l’identique dans plusieurs sections ou paragraphes du guide d’usages. Cette
organisation, tout en alourdissant le document, en rend la lecture, la compréhension
ainsi que l’application moins aisées.
D’autres exemples que nous ne développerons pas dans le détail, comme le traitement
des denrées alimentaires par la chaleur (sous les paragraphes : 4.3.2 puis 4.4.5 et enfin
5.2.1 et 5.2.2) ou le contrôle de la sécurité et la salubrité des matières premières (sous
les paragraphes : 3.3 puis 4.4.1 et 5.2.4 et enfin 5.3 et 5.4), souffrent de cette même
dispersion et de ces mêmes redondances.
Le règlement (CE) 852/2004 définit dans son annexe II, la liste des « dispositions
générales d’hygiène » à mettre en œuvre par tous exploitants du secteur agro
alimentaire (à l’exception de ceux du secteur primaire) qui suivent et sont relatives :
37
En fait, ces dispositions ne sont rien d’autre que les pré requis définis par le « guide
d’usages » du Codex Alimentarius. Pour la présentation de ces prescriptions, la
réglementation européenne a opté pour une simple énumération, qui a l’avantage d’être
simple mais n’en facilite pas pour autant la mise en œuvre pratique.
Non respect du
Absence d ’examen couple Temps/T° Surpopulation en
médical d ’embauche ou des paramètres
Défaut d ’hygiène germes banals
de manipulation physico-chimiques ou pathogènes
SOURCES HUMAINES
DE CONTAMINATION CONTAMINATION MULTIPLICATION PERTES
Opérateurs T.I.A.C
SURVIE
Notre démarche logique pour établir cette méthode, consiste à appliquer à chaque élément
présent sur le schéma du principe d’apparition des accidents alimentaires, des dispositions de
maîtrise pertinentes, matérialisées sous la forme de cadres de couleur, sur notre représentation
schématique
38
Schéma de la « Méthode de Gestion Globale de l’Hygiène dans les IAA »
2 3 4 5
POLITIQUE DE PROCEDURES TECHNOLOGIES ANALYSES
SANTE DES NETTOYAGE du FROID & de d’AUTO-
PERSONNELS MAINS & la CHALEUR CONTROLES
MATERIEL & +
TENUES FORMULATION
ALIMENTAIRE
Absence d ’examen Non respect du
médical d ’embauche couple Temps/T° Surpopulation en
Défaut d ’hygiène ou des paramètres germes banals
PORTEURS
de manipulation physico-chimiques ou pathogènes
CHRONIQUES
CONTAMINATION MULTIPLICATION PERTES
PORTEURS SAINS
T.I.A.C
1
NORMES & REGLEMENTS
6
FOURNISSEURS (matières premières) FORMATION
DESTRUCTION DES NUISIBLES
Outre l’organisation logique qui est donnée à ces pré requis, il est également possible
de constater que dans la « Méthode de Gestion Globale de l’Hygiène dans les IAA » chacun
d’entre eux n’est mentionné qu’une seule fois, ce qui rend leur compréhension et leur mise en
œuvre beaucoup plus aisées.
Cette méthode originale a pour premier objectif de permettre aux professionnels du secteur
agroalimentaire d’assurer la mise en œuvre des pré requis du Codex Alimentarius (BPH/BPF)
dans leur établissement. En effet, la «Méthode de Gestion Globale de l’Hygiène dans les
IAA» permet à une entreprise agroalimentaire d’évaluer grâce à une démarche d’audit interne,
son niveau de respect des BPH/BPF (ou pré requis du Codex Alimentarius) puis de réaliser ou
d’optimiser leur mise en œuvre. Cette phase de mise en œuvre sera suivie d’une nouvelle
phase de diagnostic permettant à nouveau d’optimiser les BPH/BPF. Cette succession de
phases de mise en œuvre et d’évaluation, permet d’instaurer un mécanisme « d’amélioration
continue » de l’application des BPH/BPF, partie intégrante de la politique générale de gestion
de la qualité indispensable à toute IAA et dont la sécurité sanitaire des aliments fait partie.
Son utilisation aux seules fins d’audit ou d’inspection, par les personnels des organismes
d’audit ou des services officiels de contrôle de l’Autorité Compétente, est la seconde modalité
de l’application que l’on peut en faire.
39
Tableau des deux utilisations de la « Méthode de Gestion Globale de
l’Hygiène dans les IAA »
Le détail des dispositions de maîtrise de l’hygiène des aliments, contenues dans les
différents cadres de couleur, ainsi que les moyens de les mettre en œuvre, sont exposés dans
le chapitre 8 : « Guide d’application des Bonnes Pratiques de Fabrication Bonnes Pratiques
d’Hygiène et HACCP ».
40
Modalités du suivi médical (visites de la médecine du travail,
dépistage par voie d’analyses des porteurs chroniques de germes
pathogènes)
En pratique, les professionnels responsables d’IAA, devront ni plus ni moins que satisfaire à
toutes les prescriptions figurant dans les cadres du schéma de la « méthode de gestion globale
de l’hygiène » qui viennent d’être définis. C’est au niveau du cadre 4 (bleu) où figurent les
41
technologies du froid et du chaud ainsi que la formulation des aliments, qui sont basées sur la
maîtrise de paramètres pertinents, que sera assurée la prévention des phénomènes actifs de
multiplication ou de survie bactérienne, propres à ces organismes vivants. C’est au niveau de
ce cadre, où la maîtrise des risques est basée sur la gestion de paramètres, qu’il faudra
rechercher la possible instauration de CCP. En effet, les valeurs chiffrées et mesurables (grâce
à des instruments de mesure) de ces paramètres propres aux technologies du froid ou du chaud
(température et temps) ou bien à la formulation alimentaire (pH, Aw), se prêtent facilement à
l’établissement de valeurs critiques, de valeurs cibles et de tolérances.
Comparaison de l’organisation des pré requis par le Codex et par la « Méthode de gestion Globale »
CODEX CAC-RCP 1-1969, Rev.4 (2003) « Méthode de gestion globale de l’hygiène dans les IAA »
42
4.4.8 Entreposage Cadre 1 : Règles de construction
43
7.5 Visiteurs Cadre 3 : Règles annexes
Cadre 3 : Hygiène vestimentaire
Section VIII Transport
Cadre 1 : Mise en place de contrôles à la réception
Section IX Information sur les produits et
vigilance des consommateurs
Partie du HACCP (hors cadres) : Etiquetage, traçabilité et
Section X Formation procédures de retrait ou de rappel
Cadre 6 : Exigences relatives à la mise en œuvre et à
l’évaluation de l’acquisition des savoirs, d’un plan de
formation continue des personnels de production et
d’encadrement
2 3 4 5
POLITIQUE DE PLAN DE TECHNOLOGIES ANALYSES
SANTE DU NETTOYAGE & DU CHAUD ET DE
PERSONNEL REGLES DE DU FROID PRODUITS
LAVAGE DES + FINIS
MAINS FORMULATION
ALIMENTAIRE
Codex: 6.1.2
Codex: 6.5
6.2
1
NORMES de CONSTRUCTION
FOURNISSEURS (CONTRÔLE MP) FORMATION
DESTRUCTION DES NUISIBLES
Codex: 6.1
6.3 Correspondance avec la section
6.4 VI du CODEX : “Entretien et
nettoyage”
44
o Organisation comparée des prescriptions relatives à l’hygiène du
personnel
2 3 4 5
POLITIQUE DE PLAN DE TECHNOLOGIES ANALYSES
SANTE DU NETTOYAGE & DU CHAUD ET DE
PERSONNEL REGLES DE DU FROID PRODUITS
LAVAGE DES + FINIS
MAINS FORMULATION
ALIMENTAIRE
1
NORMES de CONSTRUCTION
FOURNISSEURS (CONTRÔLE MP) FORMATION
DESTRUCTION DES NUISIBLES
2 3 4 5
POLITIQUE DE PLAN DE TECHNOLOGIES ANALYSES
SANTE DU NETTOYAGE & DU CHAUD ET DE
PERSONNEL REGLES DE DU FROID PRODUITS
LAVAGE DES + FINIS
MAINS FORMULATION
ALIMENTAIRE
Codex: 5.2.4 Codex: 5.1 Codex: 5.2.3
5.2.1 5.6
5.2.2 5.7
5.2.5 5.8
5.4
1
NORMES de CONSTRUCTION
FOURNISSEURS (CONTRÔLE MP) FORMATION
DESTRUCTION DES NUISIBLES
Codex: 5.2.3
5.3 Correspondance avec la section V
5.5 du CODEX : “Contrôle des
opérations”
45
Conclusion
Un document de la FAO [47] destiné aux formateurs dans le domaine des BPH/BPF aboutit
à la conclusion identique selon laquelle la compatibilité est totale entre le « Code d’usages du
Codex » et la « Méthode de Gestion Globale de l’Hygiène ». Dans ce document, en reprenant
des schémas comparables à ceux qui précèdent, la « Méthode de Gestion Globale de
l’Hygiène » est présentée comme une solution « élégante » pour la mise en œuvre des
BPH/BPF, dans les termes qui suivent : « [elle] donne un exemple de la façon dont les
BPH/BPF peuvent être structurés tout en restant en cohérence avec le Codex » … et plus
loin …« [elle] montre bien comment toutes les parties du Codex peuvent être
réarrangées dans un système qui reste en totale cohérence avec le Codex »
Cette logique dans l’organisation des BPH/BPF établie par la « Méthode de Gestion Globale
de l’Hygiène dans les IAA » a trouvé une application pratique dans la conception du
« Référentiel d’Harmonisation de la Gestion de l’Hygiène Alimentaire en Afrique », que
nous allons présenter dans le chapitre 4 qui suit.
46
Chapitre 4
47
1 Généralités
Conformément aux principes du Codex Alimentarius [9, 10], les pré requis ou BPH/BPF,
constituent la première étape de mise en place d’un PMS dans une entreprise, préalable à
l’application de la méthode HACCP. Cependant cette méthode requiert un certain niveau de
maîtrise technologique, pas encore atteint dans de nombreuses entreprises des pays en voie de
développement, ce qui se traduit par l’application de procédés de fabrication simples, souvent
traditionnels, dont la maîtrise sanitaire doit être assurée en premier lieu par des BPF/BPH.
Par ailleurs, les procédés de production, propres aux établissements du secteur primaire, ne
présentent pas toutes les caractéristiques nécessaires à la mise en œuvre complète de la
méthode HACCP. En effet, les procédés de production du secteur primaire, se caractérisent le
plus souvent par l’absence de paramètres mesurables, significatifs, associés à une (ou
plusieurs) de leurs étapes. Plus loin dans ce chapitre, nous reviendrons en détail sur cet aspect,
mais nous pouvons dès à présent, retenir que, dans ces conditions, il n’est pas possible
d’instaurer des CCP. En effet pour faire un CCP, d’une étape d’un procédé de fabrication, il
est nécessaire de pouvoir associer à cette opération au moins un paramètre mesurable
pertinent, pour lequel seront définies : valeur cible, tolérance et limites critiques.
Dans le contexte africain beaucoup d’IAA sont du secteur primaire ou présentent des
conditions de production qui ne relèvent pas encore de l’application de la méthode HACCP.
Dans ces conditions, alors que de nombreux pays membres de l’OUA (Organisation de
l’Union Africaine) n’ont pas encore édifié de système réglementaire relatif à la sécurité
sanitaire des aliments, il est raisonnable que le « Référentiel d’harmonisation de la gestion de
l’hygiène en Afrique » adopté en janvier 2011 par l’OUA, ne prenne en compte que les
respect des BPH/BPF comme base du système de certification des entreprises qui ont choisi
de participer au programme « Better Training for Safer Food » (BTSF) in Africa.
2 Historique
Au cours des années 2009 et 2010, nous a été confiée, conjointement par la
Commission Européenne (Direction Générale Santé des Consommateurs – DG SANCO) et la
Commission de l’Union Africaine (Département de l’Economie Rurale et de l’Agriculture -
DREA), la mission de « Lead Expert » du programme « Better Training for Safer Food in
Africa ». La création à l’échelle du continent d’un système de certification sanitaire des IAA
constituait un des principaux objectifs définis par les termes de référence de ce programme et
par voie de conséquence la rédaction du « Référentiel d’Harmonisation de la Gestion de
l’Hygiène Alimentaire en Afrique » s’est imposée comme une nécessité. L’usage de ce
référentiel est destiné aux établissements agroalimentaires et aux services officiels en charge
du contrôle de la sécurité sanitaire des aliments des Etats Membres de l’Organisation de
Union Africaine, auxquels s’est joint le Royaume du Maroc. Dans chaque Etat Membre, les
services officiels de contrôle dépendent de l’Autorité Compétente dont deux des principales
missions consistent pour l’une à superviser la mise en œuvre et le respect de la réglementation
sanitaire au plan national et, pour l’autre, de délivrer aux IAA exportatrices, les agréments
48
sanitaires pour le compte des pays importateurs et d’émettre les certificats sanitaires
accompagnant les lots destinés à l’exportation.
Pour la rédaction de ce référentiel, notre choix s’est porté sur une application des principes de
la « Méthode de Gestion Globale de l’Hygiène dans les IAA », permettant de se limiter dans
un premier temps, à la prise en compte des « Bonne Pratiques d’Hygiène et de Fabrication »,
connues également sous le terme général de « pré requis » du Codex Alimentarius. En effet
pour que cette démarche ait un sens, il était nécessaire qu’un nombre significatif d’IAA des
états membres de l’OUA, puissent s’y engager avec succès et donc, qu’à court terme, la mise
en œuvre des prescriptions du référentiel et l’obtention de la certification sanitaire, soient
compatibles avec la situation réelle de ces établissements. La méthode HACCP n’étant encore,
pour sa part, mise en oeuvre que dans une très faible proportion des IAA du continent
africain, il nous a semblé prématuré d’en intégrer l’application à ce référentiel. Elle est juste
mentionnée en toute fin de ce document, comme constituant l’étape ultérieure éventuelle dans
la mise en place d’un PMS dans une IAA, mais aussi compte tenu du fait que les prescriptions
du référentiel constituent l’ensemble des conditions préalables (ou pré requis) indispensables
à l’application de cette méthode pour une entreprise qui déciderait de s’y engager
immédiatement.
En outre, les entreprises qui souhaitent exporter vers les pays développés, en particulier les
états membres de l’Union Européenne, ont l’obligation d’appliquer à leur production les
principes de la méthode HACCP. C’est pour cette raison que bien que le HACCP ne soit pas
pris en compte dans le référentiel de certification adopté par l’OUA, nous avons jugé
nécessaire d’intégrer la présentation de cette méthode dans la version du guide pratique
d’application du référentiel qui a été adoptée par l’OUA : « Guide d’Application du
Référentiel Hygiène et Règles d’Application » [21].
L’examen du contexte qui préside aux échanges commerciaux entre états africains, en
particulier pour ce qui concerne ceux portant sur les denrées alimentaires, est un élément
indispensable pour comprendre la nécessité d’un tel référentiel d’harmonisation. Nous nous
limiterons ici à tracer les grandes lignes de ce contexte géopolitique qui est par ailleurs
présenté de façon très détaillée en première partie du référentiel. Il suffira, si nécessaire, de se
reporter à la première partie du référentiel (annexe 1du présent mémoire) pour trouver plus
d’éléments de détail relatifs à ce contexte géopolitique.
Les échanges commerciaux de produits alimentaires entre états du continent africain, sont à
l’heure actuelle, très limités en volume, et sont freinés par des redevances douanières élevées.
Le doute qui plane sur la qualité sanitaire des denrées alimentaires faisant l’objet de ces
échanges, constitue une seconde entrave à leur développement, alors que l’objectif final
d’intégration affiché par l’OUA, est d’établir entre ses états membres, un marché commun
dans l’espace duquel le principe du « libre échange » serait la règle. Toutefois, pour y
parvenir, il convient de définir par le truchement d’un référentiel, des règles sanitaires
(ensemble d'obligations faites aux producteurs/transformateurs de denrées alimentaires)
harmonisées, ainsi que des procédures de contrôle et de certification des prescriptions dudit
référentiel, permettant une reconnaissance mutuelle entre états africains, des garanties
sanitaires offertes par les établissements exportateurs.
49
Dans la perspective de l’intensification de ces échanges, le respect des prescriptions du
référentiel doit permettre aux professionnels de se mettre en conformité avec les normes
internationales relatives à la sécurité sanitaire des aliments (Règles de l’OMC et prescriptions
des Accords SPS et OTC) et d’envisager ainsi d’ouvrir à leurs produits, d’autres marchés que
celui du continent africain. L’harmonisation et la reconnaissance mutuelle de l’application du
référentiel, impose qu’un rôle central de contrôle et de certification du respect de ces principes
de sécurité sanitaire des aliments, soit dévolu à l’Autorité Compétente de chaque état membre
de l’OUA.
4 Elaboration de ce référentiel
Ce travail de rédaction, basé sur les prescriptions du Code Général d'Hygiène des denrées
alimentaires du programme conjoint FAO/OMS - Codex Alimentarius (Code d’usages
International recommandé – Principes généraux d’hygiène alimentaire (CAC/RCP 1-1969,
Rév. 4-2003)), permet une reconnaissance de ce référentiel au regard de l'Accord SPS, ainsi
qu’une application pédagogique et facilitée des recommandations internationales.
Le chapitre précédent a montré que la première étape de notre travail a consisté à réorganiser
les pré requis du Codex Alimentarius, par l’application de la « Méthode de Gestion Globale
de l’Hygiène dans les IAA », puis à concrétiser cette réorganisation par la rédaction d’un
premier guide de bonnes pratiques d’hygiène alimentaire, au profit des PME des pays de
l’ASEAN, publié sous le titre : « Lignes Directrices sur le HACCP, BPF et BPH pour les
PME de l’ASEAN ». Ce premier guide de bonnes pratiques présenté au chapitre 8, regroupant
la majeure partie des règles d’hygiène alimentaire à respecter dans les IAA, a servi de fil
directeur pour le travail de rédaction du « Référentiel d’Harmonisation de la Gestion de
l’Hygiène Alimentaire en Afrique »
Pour la rédaction du référentiel, c’est donc la première version du guide, (complétée des
quelques éléments qui lui manquaient) qui a été utilisée par application d’une démarche
logique inversée. En effet, chacune des règles d’hygiène ainsi répertoriée, a été reprise sous
une forme rédactionnelle condensée, pour devenir une prescription du référentiel. Grâce à
cette méthode, le référentiel et son guide pratique d’application se trouvent avoir une structure
parfaitement superposable. En pratique le guide de bonnes pratiques est présenté à ses
utilisateurs comme le manuel d’application du référentiel, mais en réalité c’est l’élaboration
du guide de bonnes pratiques qui a devancé et permis celle du référentiel.
Après que nous en ayons assuré la rédaction, le projet de référentiel a été soumis à ses
utilisateurs, pour être complété, amendé et validé, dans le cadre de cinq ateliers subrégionaux
50
rassemblant tous les Etats africains et les Communautés Economiques Régionales (RECs)
sous la présidence conjointe de la Commission de l'Union Africaine et de la Commission de
l'Union Européenne. Ces ateliers ont donc étroitement associé des représentants des autorités
compétentes des Etats africains et des Communautés économiques régionales (REC), des
dirigeants/cadres d'entreprises agro alimentaires de certains pays africains, ainsi que certaines
organisations de consommateurs. D’autres acteurs majeurs au plan international ont aussi
participé à ces ateliers : des représentants de l'OMS, de la FAO, de la Commission du Codex
Alimentarius, de l'ONUDI (Organisation des Nations Unies pour le Développement
Industriel), de l'ARSO (African Organisation for Standardisation). Cette procédure consistant
en une lecture collective et critique du document, plutôt qu’en une présentation pure et
simple, avait pour double objectif d’y faire rechercher les omissions éventuelles, ainsi que
d’en faciliter l’adoption par les futurs utilisateurs.
Afin de faciliter les échanges entre les participants de ces ateliers subrégionaux, deux versions
identiques du projet de référentiel ont été établies, dans les deux langues principales
pratiquées sur le continent africain : l’une en français et l’autre en anglais. Pour les groupes
francophones nous n’avons pas rencontré de problème majeur, et les discussions, au
demeurant sur un nombre de points limité, n’ont porté que sur le fond et pratiquement pas sur
la forme.
En revanche, de façon tout à fait inattendue, nous avons découvert au cours de ce travail de
groupe, que les différents pays africains anglophones ne parlaient pas le même anglais. De
nombreux différends se sont fait jour sur le vocabulaire ou « wording », pour lesquels une
position consensuelle n’a souvent pu être trouvée qu’après d’âpres discussions. Très
fréquemment l’avancement dans le travail des groupes anglophones s’en est trouvé
considérablement retardé. Alors que nous avions prévu de disposer à la suite des cinq ateliers
subrégionaux, de deux versions de références du document (l’une en français et l’autre en
anglais), nous avons finalement opté pour une seule en Français. C’est cette première version
de référence en Français qui a été transmise aux services de traduction de la Commission
Européenne pour établir la version en Anglais et échapper aux discussions sans fin sur le
«wording».
Malgré cette difficulté inattendue, il s’avère, après qu’ils se soient tenus, que les cinq ateliers
subrégionaux n’ont été à l’origine que d’ajouts ou de corrections tout à fait mineures, et que
l’organisation générale du référentiel, conçue lors de la rédaction du projet et matérialisée par
son plan, n’a subi aucune modification. En retour, ces ajouts et corrections mineurs, apportés
au référentiel, ont été alors pris en compte pour la consolidation de la seconde édition du
guide de bonnes pratiques, proposée cette fois dans le cadre du programme BTSF Afrique
La mise en œuvre pratique de ce référentiel a été testée, dans le cadre de cinq autres ateliers
subrégionaux, au travers de l’utilisation de son guide d’application qui a été spécialement
adapté à cette fin et qui comprend en particulier des grilles d’audit/inspection des IAA. Au
cours de ces ateliers subrégionaux, les participants ont été également initiés à l’évaluation des
« Plans de Maîtrise Sanitaire » (PMS) des entreprises visitées, par application de la « Méthode
Alternative à l’Arbre de Décision du Codex pour la détermination des CCP», dont c’est un
autre usage possible.
51
5 Champ d’application du référentiel
D'une part, ce référentiel harmonise les conditions hygiéniques de production des denrées
alimentaires à appliquer dans les établissements agro-alimentaires. D'autre part, il harmonise
les contrôles de l'application de ces conditions, par les Autorités Compétentes. Il vise en
priorité les établissements du secteur alimentaire, qui commercialisent leurs denrées
(partiellement ou en totalité) vers un ou plusieurs autres états africains, sous réserve que les
pays concernés aient adopté ce référentiel dans leur corpus législatif ou réglementaire.
En effet l’objectif du référentiel est de servir de base à une facilitation mais aussi à une
intensification des échanges de produits alimentaires entre les états membres de l’Union
Africaine. La stratégie choisie consiste à faire délivrer une certification aux établissements
respectant les prescriptions de ce référentiel, par l’autorité compétente de chacun des états
membres, en charge de l’inspection sanitaire de leur marché agro alimentaire national.
Cette stratégie implique, que pour que la certification délivrée aux établissements soit
reconnue d’un état à l’autre, les conditions d’inspection ou d’audit, soient identiques dans
toute l’Union africaine. Cette condition imposait que le référentiel prenne en compte pour
partie, la nécessaire harmonisation de l’organisation et des procédures d’inspection (ou
d’audit) des services de contrôle de l’Autorité Compétente en charge de la sécurité sanitaire
des aliments dans chacun des états membres.
A terme, la constitution d’un organisme dont la nature reste à définir (agence, office), placé
sous l’égide de l’OUA, chargé de superviser et vérifier cette harmonisation des services
officiels de contrôle, viendra s’imposer comme une nécessité pour compléter le dispositif de
facilitation et d’intensification des échanges de produits alimentaires entre états membres. La
crédibilité et la fiabilité de la certification délivrée aux IAA, dans les différents états, se
trouveront également renforcées par ce dispositif d’harmonisation des procédures officielles
de contrôle (inspection ou audit).
6 Présentation du référentiel
Cette subdivision du référentiel en cinq sections, est en fait très proche en termes
d’organisation et d’approche logique de la « Méthode de Gestion Globale de
l’Hygiène dans les IAA ». Comme elle, elle est construite pour les sections 2 à 5, à
partir du « schéma d’apparition des accidents alimentaires », en appliquant à chacune
de ses parties les moyens de maîtrise ou les mesures de contrôles qui s’imposent.
La section 1 de ce référentiel ne diffère des quatre autres, qu’en ce qu’elle n’est pas
consacrée au PMS à mettre en place dans les IAA, mais à la nécessaire organisation
des contrôles et de la certification assurés par l’Autorité Compétente.
52
Schéma de subdivision de référentiel
1 2 3
Mise en œuvre de pré Mise en oeuvre de
Mise en place de requis pour maîtriser pré requis visant à
l’identification la contamination maîtriser la
et de (biologique, chimique, propreté des
l’enregistrement physique) provenant locaux, des
des IAA des installations, des équipements et de
matières premières, l’environnement,
des nuisibles et des ainsi que l’hygiène
opérateurs du personnel
4 5
Mise en oeuvre de Mise en oeuvre de mesures de
dispositions de maîtrises, contrôle visant à vérifier
appliquées au procédé de l’application effective et
production, visant à assurer efficace des BPH et des
la sécurité sanitaire des BPF
aliments
Le schéma qui suit montre la superposition qu’il est possible de mettre en évidence entre la
structure organisationnelle du référentiel et celle de la « Méthode de Gestion Globale de
l’Hygiène dans les IAA ». Les chiffres figurant au centre des cadres, représentent les numéros
des chapitres du référentiel.
2 3 4 5
POLITIQUE DE PLAN DE TECHNOLOGIES ANALYSES
SANTE DU NETTOYAGE & DU CHAUD ET DE
PERSONNEL REGLES DE DU FROID PRODUITS
LAVAGE DES + FINIS
MAINS FORMULATION
ALIMENTAIRE
1
NORMES de CONSTRUCTION
FOURNISSEURS (CONTRÔLE MP) FORMATION
DESTRUCTION DES NUISIBLES
6(10)
9, 10 Correspondance entre le plan
d’organisation du Référentiel et le
Schéma de Gestion Globale de
l’Hygiène en IAA
53
- 6.3 Organisation et contenu du référentiel
Après une première partie consacrée à des considérations d’ordre général (de 1 à 7) vient une
première annexe comprenant des recommandations à l’adresse des responsables d’IAA (de 8
à 18), portant sur la conformité des établissements et des opérations qui sont appliquées aux
denrées alimentaires (transformation, conservation, transport, contrôles …).
Vient ensuite une seconde annexe comprenant des recommandations à l’adresse de l’autorité
compétente (de 19 à 21), portant en particulier sur l’identification et l’enregistrement des IAA
indispensable au système de traçabilité. Cette traçabilité est indispensable aux mesures de
retrait et de rappel des denrées alimentaires, en cas d’alerte sanitaire.
1. Contexte
2. Élaboration de ce référentiel
3. Objectifs
5. Définitions
54
7. Dispositions particulières
Remarque : Bien que ce point figure parmi les obligations faites aux établissements, son
respect est particulièrement important pour ce qui concerne la mission des services de
contrôle sanitaire qui dépendent de l’Autorité Compétente. En effet, sans cette identification
qui doit prendre en compte l’ensemble de la chaîne alimentaire, depuis les établissements du
secteur primaire jusqu’à ceux de la distribution, il n’y a pas de traçabilité possible, ni de
système d’alerte permettant de pratiquer en urgence le retrait ou le rappel de produits
potentiellement dangereux.
55
13. L’hygiène du matériel : le plan de nettoyage
13.1. Principes généraux
13.2. Propreté des outils en cours de production
Remarque : Cette seconde partie constituée par l’annexe 2, définit les « règles du jeu »
aboutissant à la certification des établissements par l’Autorité Compétente de leur lieu
d’implantation. Cet ensemble d’exigences ne relève pas à proprement parler du domaine
couvert par la « méthode de gestion globale de l’hygiène », mais s’impose cependant comme
une nécessité pour :
- harmoniser et financer les procédures d’inspection et de certification des IAA,
- garantir la compétence et l’autorité des agents de l’AC chargés des contrôles,
- et sécuriser ainsi les échanges commerciaux de denrées alimentaires dans l’espace
constitué par le futur marché commun du continent africain.
56
19.2. Obligations relatives à la réalisation des tâches de contrôle officiel
19.3. Systèmes d’information
19.3.1. Interne
19.3.2. Externe
A l’examen du contenu de ce référentiel, il est possible de constater qu’il reprend toutes les
recommandations du document du Codex Alimentarius « Code d’Usages International
Recommandé – Principes Généraux d’Hygiène Alimentaire » mais qu’il les présente selon
une organisation plus cohérente, qui est celle qui est établie par la « Méthode de Gestion
Globale de l’Hygiène dans les IAA » et développée dans le « Guide d’Application du
Référentiel d’Hygiène et ses Règles d’Application » [21].
Ces recommandations sont en outre celles que le Codex Alimentarius présente comme les pré
requis (ou BPF/BPH) à l’application de la méthode HACCP. En conséquence, que les IAA
implantées dans les états membres de l’OUA aient pour projet, ou pas, de recourir à la
méthode HACCP pour concevoir leur PMS, elles devront dans tous les cas satisfaire aux
recommandations du « Référentiel d’Harmonisation de la Gestion de l’Hygiène Alimentaire
en Afrique ».
Ce référentiel étant conçu pour faciliter le commerce entre états membres de l’OUA, en
assurant la sécurité sanitaire des aliments échangés, il est logique qu’il soit consacré pour
partie à des recommandations adressées aux Organismes Officiels de Contrôle, destinées à
harmoniser leurs pratiques d’inspection ou d’audit, afin que la certification sanitaire des IAA
exportatrices, objectif ultime de ce référentiel, leur soit délivrée dans des conditions
équivalentes.
Ces lignes directrices constituent par leur premier chapitre et leurs grilles d’audit, un exemple
de manuel d’application de la « méthode de gestion globale de l’hygiène », destiné à l’usage
des responsables d’IAA, mais aussi à celui des agents en charge de l’audit ou de l’inspection
des BPH/PBF dans ces établissements.
57
Ce guide d’application des bonnes pratiques de fabrication et des bonnes pratiques d’hygiène
et du HACCP, constitue l’ouvrage de synthèse de l’ensemble de nos travaux visant à la
facilitation de la mise en œuvre des principes du Codex Alimentarius. C’est pour cette raison
qu’il n’est présenté qu’en toute fin de ce mémoire de thèse (chapitre 8) et qu’y figure
également la « Méthode Alternative à l’Arbre de Décision du Codex Alimentarius » pour la
détermination des CCP, dont la présentation fait l’objet du prochain chapitre.
58
Chapitre 5
59
1 Contexte général
Comme nous l’avons vu dans le chapitre précédent, la première de ces difficultés relève de
l’organisation générale de la partie relative aux « Principes Généraux d’Hygiène
Alimentaire » ou pré requis, dont la mise en œuvre a pour objectif de constituer une base
solide, préalable indispensable à l’application du système HACCP.
Avant d’aborder la seconde difficulté qui est spécifique à la mise en œuvre de la méthode
HACCP, il faut signaler qu’une description exhaustive de la cette méthode et de sa mise en
œuvre en pratique, est proposée dans le guide « Lignes Directrices sur le HACCP, BPF et
BPH pour les PME de l’ASEAN», présenté au chapitre (n°8) et joint dans son intégralité à ce
mémoire, en annexe 2. Dans le présent chapitre, nous nous limiterons au rappel des étapes 6 et
7 de la méthode (qui en compte 12) et de « l’arbre de décision » car c’est à ce niveau que se
dresse la seconde des difficultés évoquées.
Les deux fiches de présentation des étapes 6 et 7, qui suivent, sont une transposition de la
description du HACCP qui est faite dans le guide « Lignes Directrices sur le HACCP, BPF et
BPH pour les PME de l’ASEAN» (annexe 2)
HACCP
Etape n° 6: Analyse des dangers
60
HACCP
Etape n° 7: Identification des CCPs
Quiconque a utilisé fréquemment l’Arbre de décision, sait qu’il ne permet pas toujours de
conclure de façon définitive, si une opération particulière, d’un procédé de fabrication, est un
CCP ou n’en est pas un. Cette difficulté vient souvent du fait qu’une opération, désignée (à
l’étape 7) par l’arbre de décision comme étant un CCP, ne répond pas à toutes les conditions
requises pour en être un, en particulier celles qui sont recommandées, comme suit, par l’étape
n°8 de la méthode : « Il convient de fixer et de valider des seuils critiques, correspondant à
chacun des points critiques pour la maîtrise des dangers » puis plus loin « Ces seuils
critiques devraient être mesurables ». Le Codex fait d’ailleurs référence en premier lieu à des
critères ou paramètres physico-chimiques, facilement et rapidement mesurables, en cours
même de production : « … parmi les critères choisis, il faut citer la température, la durée, la
teneur en humidité, le pH, le pourcentage d’eau libre … ». La difficulté la plus fréquente
apparaît pour l’utilisateur, quand une opération désignée pourtant comme un CCP par l’arbre
de décision, n’est pas associée à un ou des paramètres significatifs. Les prescriptions de
l’étape 8, relatives à la définition de limites critiques, de valeurs cibles et de tolérances, qui
doivent être associées à chaque CCP, ne peuvent pas, dans ces conditions, être satisfaites.
61
L’arbre de décision du Codex Alimentarius pour la détermination des CCP
(Répondre aux questions dans l’ordre)
Non
2 Choix de la méthode
La méthode retenue, décrite dans ce chapitre, a été publiée pour la première fois, par nos soins,
dans un guide pratique destiné aux entreprises des pays de l’ASEAN : « Guidelines on
HACCP, GMP, and GHP for ASEAN Food SMEs / Lignes Directrices sur le HACCP, BPF et
BPH pour les PME de l’ASEAN», puis reprise dans la seconde édition de ce manuel, destinée
aux pays membres de l’OUA dans cadre du programme BTSF (Better Training For Safer
Food) en Afrique que nous avons déjà mentionné, et publiée sous le titre «Guidelines on the
62
application of GMP, GHP and HACCP / Guide d’Application du Référentiel Hygiène et ses
Règles d’Application » .
Non respect du
Absence d ’examen couple Temps/T° Surpopulation en
médical d ’embauche ou des paramètres
Défaut d ’hygiène germes banals
de manipulation physico-chimiques ou pathogènes
SOURCES HUMAINES
DE CONTAMINATION CONTAMINATION MULTIPLICATION PERTES
Opérateurs T.I.A.C
SURVIE
Comme dans le chapitre précédent nous baserons notre raisonnement sur le « schéma du
mode d’apparition des accidents alimentaires » qui décrit de façon exacte, le principe
d’occurrence de tous les accidents alimentaires, qu’ils soient économiques ou sanitaires.
De la même façon, rappelons rapidement les déductions qui ont pu être établies grâce à cette
schématisation : l’intervention concomitante de la contamination (qu’elle soit directe ou
qu’elle résulte de la survie des germes à la suite de l’échec d’un traitement de
décontamination : appertisation, ionisation …) ainsi que celle de la multiplication, sont
indispensables à l’apparition d’une surpopulation microbienne dans les denrées alimentaires.
La conséquence de cette surpopulation peut être, en fonction de la nature des germes
impliqués (flore banale ou germes pathogènes), un accident sanitaire ou économique : toxi-
infection alimentaire collective, dans un cas (flore pathogène), ou perte économique liée à
l’altération du produit, dans l’autre cas (flore banale).
63
Bien entendu pour ce qui concerne la contamination physique (corps étrangers) et la
contamination chimique (résidus, polluants toxiques, …) qui font intervenir des agents inertes,
la multiplication dont ils sont incapables, n’est pas un facteur intervenant dans la genèse du
risque.
Pour ce qui concerne les virus qui contaminent parfois les denrées alimentaires, bien qu’étant
des agents biologiques, il faut retenir qu’ils n’ont la capacité de se multiplier que dans les
organismes vivants, et donc de ce fait pas dans les denrées alimentaires. Par conséquent, ils
devront en pratique, être pris en compte dans la maîtrise du risque qu’ils représentent comme
des contaminants inertes, c'est-à-dire comme le sont les contaminants chimiques et physiques.
- En plus des matières premières et des opérateurs intervenant sur les denrées, la
contamination pourra aussi avoir pour origine, les différents éléments venant au
contact des aliments au cours du procédé de fabrication : outils, machines, plans
de travail, mains des opérateurs, …
- Il est possible d’établir une cinétique de ces mécanismes, qui sera dépendante de
paramètres que l’on peut mesurer au cours même des opérations de production :
o La multiplication des germes et sa vitesse dépendent de paramètres
physicochimiques mesurables : le temps, la température, le pH, l’activité
d’eau, …
o La survie active des germes, ainsi que la vitesse de leur destruction,
dépendent également de paramètres physicochimiques mesurables : le
temps, la température, l’intensité de radiations ionisantes, la concentration
en chlore d’un bain de décontamination …
64
- la maîtrise (monitoring) et la surveillance de ces paramètres en cours de production
permettent d’éviter :
Maîtriser et surveiller des paramètres associés à une étape d’un procédé de fabrication, dont
les valeurs de sécurité ont été définies à l’avance, ne revient ni plus ni moins, qu’à faire de
cette étape un CCP
Par réciprocité, si une étape du procédé est caractérisée par des paramètres significatifs, c’est
qu’elle est destinée à maîtriser l’un des deux mécanismes dynamiques (multiplication et
survie) propres aux organismes vivants. On évitera que ces mécanismes n’aient lieu en
monitorant les paramètres dont ils dépendent, et on fera en conséquence de cette étape un
CCP.
Cette méthode permet d’obtenir d’excellents résultats dans deux situations différentes. Elle
permet au cours de la mise en place du système HACCP, d’identifier les étapes de fabrication
pouvant être des CCP. Elle donne aussi la possibilité à un inspecteur ou à un auditeur,
d’évaluer très rapidement la pertinence d’un Plan de Maîtrise Sanitaire qui lui est soumis dans
une entreprise, à condition qu’il dispose ou qu’il établisse par lui-même, un diagramme de
fabrication exact (même simple). En effet, cette méthode permet à l’auditeur/inspecteur,
dans un court laps de temps, de s’assurer même en présence d’un PMS très compliqué, que
les bons moyens de maîtrises (BPH/BPF et/ou CCP) ont été instaurés à la bonne place.
Comme nous venons de le voir, pour appliquer cette méthode, il convient tout d’abord pour le
produit alimentaire étudié, de disposer du diagramme validé de son procédé de fabrication
(obtenu à l’étape n°5 de la méthode HACCP). Ce diagramme étant disposé selon un axe
vertical, des colonnes sont tracées sur chaque côté du diagramme (2 à gauche et 3 à droite)
Il faut dans un premier temps faire figurer, pour chaque opération, les sources de
contamination à la gauche de ce diagramme :
- les contacts liés au procédé de fabrication (mains des opérateurs, outils, machines,
plans de travail …) dans la colonne n°2
65
Méthode alternative à “l’Arbre de Décision”
du Codex Alimentarius
pour la détérmination des CCP
« Méthode Alternative » : 1 2 3 4 5
Colonnes 1 et 2 des sources intrants contacts
de contamination
matières opérateurs
Premières Opération N
outils
contenant
matériel
plans de
travail
Opération N + 1
Opération N + 2
Puis il faut ensuite faire figurer, pour chaque opération, les paramètres significatifs (temps,
température, pH …) si elle en comprend, sur la droite de ce diagramme, dans la colonne n° 3
« Méthode Alternative » : 1 2 3 4 5
Colonne 3 des paramètres intrants contacts
paramètres
physico-chimiques
significatifs
matières opérateurs formulation
Premières Opération N
outils temps
contenant
matériel T°
plans de pH
travail
Aw
Opération N + 1
Opération N + 2
66
A partir des éléments des trois premières colonnes, les risques que l’on peut déduire
(Contamination, Multiplication, Survie) sont portés à droite du diagramme, dans la colonne
n°4 :
- si pour une opération donnée, des éléments ont été notés (intrants ou contacts) dans
les colonnes n°1 et/ou n°2, alors il faut porter dans la colonne n°4, un risque
possible de contamination, d’un ou de plusieurs des 3 types : chimique, physique
ou microbiologique.
- si pour une opération donnée, des éléments ont été notés dans la colonne n°3
(paramètres significatifs), alors il faut porter dans la colonne n°4, un risque
possible de multiplication ou de survie des microbes, selon le cas. Cette première
approche générale du danger microbiologique, faisant état d’une possibilité de
survie ou de multiplication, doit ensuite être affinée en fonction des aliments et des
germes qui leur sont habituellement associés lors d’accidents alimentaires. A titre
d’exemple il est possible de citer la multiplication des staphylocoques dans les
crèmes pâtissières ou la survie de Clostridium botulinum dans les conserves
appertisées. Dans ces deux cas, les paramètres d’écologie microbienne de ces deux
aliments, en particulier pour ce qui concerne l’aérobiose ou l’anaérobiose, mais
aussi l’effet des traitements thermiques appliqués, auront un effet sélectif sur ces
germes impliqués. Il faut donc se souvenir pour affiner l’usage de la méthode
alternative, que tous les germes potentiellement responsables de TIAC, ne sont pas
susceptibles d’intervenir dans tous les types d’aliments.
« Méthode Alternative » : 1 2 3 4 5
Colonne 4 de déduction des intrants
paramètres
contacts physico-chimiques dangers
dangers
matières opérateurs formulation C
Premières Opération N
outils temps
contenant
matériel T°
plans de pH M
travail
Aw
S
Opération N + 1
Opération N + 2
C = contamination
M = multiplication
S = survie 3
Enfin dans la colonne n°5 seront portés les moyens de maîtrise, déduits des éléments portés
dans la colonne précédente (n°4), et selon la logique que nous a permis d’établir le schéma
d’apparition des accidents alimentaires :
67
- pour chaque opération du procédé de fabrication, les risques de contaminations
seront maîtrisés par la mise en place de Bonnes Pratiques d’Hygiène et de
Fabrication (BPH/BPF), qui ont été mises en œuvre préalablement en tant que pré
requis à l’application de la méthode HACCP, grâce à la « Méthode de Gestion
Globale de l’Hygiène dans les IAA (présentée au chapitre 3)
- pour les opérations où des risques de multiplication ou de survie ont été identifiés,
il sera fait appel à la maîtrise et à la surveillance des paramètres dont dépendent
ces mécanismes actifs, propres aux organismes vivants. Cette mise en œuvre d’une
maîtrise (monitoring) et d’une surveillance de ces paramètres pertinents, consiste
en fait, en l’instauration de CCP. Bien entendu d’un point de vue pratique, la mise
en évidence de paramètres pertinents, rend possible l’instauration de CCP, mais
n’en fait pas une obligation. Ce choix d’instaurer ou non un CCP, pour une
opération de production donnée, relève de la décision de l’entreprise. Il faut
remarquer que décider qu’une étape de production sera un CCP, constitue un
engagement à mettre en place un système de gestion parfois lourd des paramètres
qui lui sont associés : mesure, enregistrement, définition et mise en œuvre
éventuelle d’actions correctives, … Cet engagement, qui contribue à alourdir la
gestion du PMS, doit en contrepartie être justifié par les avantages que l’on en
attend (meilleure maîtrise des risques, commodité, …).
- les éléments regroupés au final dans les 5 colonnes correctement renseignés, seront
ensuite repris pour la plupart dans les différents documents, « dossiers et
registres », que la méthode HACCP recommande d’établir à la douzième et
dernière de ses étapes.
« Méthode Alternative » : 1 2 3 4 5
paramètres Moyens de
Colonne 5 de déduction des intrants contacts physico-chimiques dangers maîtrise
moyens de maîtrise (CCP matières opérateurs C BPF
et/ou BPH/BPF) Premières Opération N formulation
outils
contenant temps
BPH
matériel
T°
plans de M CCP
travail pH
S
Aw
Opération N + 1
Opération N + 2
C = contamination
M = multiplication
S = survie 2
68
- la colonne n°5 permettra dans l’évaluation d’un PMS (audit ou inspection) de
savoir très vite si les bonnes dispositions de maîtrise du risque (BPH/BPF ou CCP)
ont été instaurées à la bonne place sur le procédé de fabrication (opérations du
diagramme de fabrication.
Les inspecteurs ou auditeurs sont souvent amenés dans le cadre de leur activité dans les IAA,
à devoir évaluer la pertinence d’un PMS, qui peut être à la fois compliqué et confus, mais
néanmoins valable. Dans une telle situation la tâche de l’inspecteur ou de l’auditeur, réduite à
sa plus simple expression, consiste à s’assurer que sur un tel PMS les bons moyens de
maîtrise sont implantés aux bonnes étapes du procédé de fabrication. L’évaluation d’un tel
PMS est souvent difficile et peut prendre beaucoup de temps, si l’auditeur/inspecteur doit
reprendre en étudiant la documentation disponible dans l’entreprise, tout le cheminement qui
a été suivi par le professionnel pour l’élaborer.
Pour surmonter cette difficulté, une autre façon de procéder, beaucoup plus simple et pratique,
est possible. Il convient de rassembler rapidement toutes les informations directement
disponibles sur le procédé de fabrication concerné : suite des étapes du procédé de fabrication,
matières premières, conditionnement, opérateurs et matériels en contact avec l’aliment,
paramètres significatifs associés à certaines étapes, …
Grâce à ces informations, il est possible d’établir un diagramme de fabrication, même succinct
mais exact, puis de s’en servir pour appliquer rapidement la « Méthode Alternative à l’Arbre
de Décision du Codex ». Cette utilisation de la méthode alternative qui ne prend, avec un peu
de pratique, que quelques dizaines de minutes, permet de déterminer étape par étape, où vont
pouvoir être instaurés des CCP ou des BPH/BPF. Il suffit alors à l’inspecteur ou à l’auditeur,
de comparer les résultats trouvés par lui-même, avec ce qui figure sur les documents qui lui
sont soumis, pour savoir si « les bons moyens de maîtrise sont implantés à la bonne place », et
par là même évaluer la pertinence de ce PMS
Les éléments de l’exemple pratique qui va être ici développé, ont été collectés dans une PME
produisant du poisson cuit fumé, au cours d’une de nos missions d’expertise au Ghana à
l’automne 2012 dans le cadre du programme « BTSF in Africa ». Les coordonnées de cette
PME étant couvertes par une clause de confidentialité, elles ne peuvent pas être divulguées
dans le cadre du présent rapport.
Le poisson que nous avons vu transformer, dans cette entreprise était une espèce pélagique de
la famille des Clupeidae. Son nom commun est Sardinelle ronde et son nom scientifique est
Sardinella aurita. C’est une espèce qui vit dans les eaux tropicales de l’Atlantique et qui se
déplace en banc. Comme pour toutes les espèces de la famille des clupeidae, l’altération de la
chair de la sardinelle, présente la particularité de s’accompagner de la production d’histamine
[20].
69
Cette production d’histamine survient lorsque la chaîne du froid n’est pas correctement
respectée après la pêche et jusqu’à l’arrivée dans l’entreprise de transformation. L’histamine
est un médiateur naturel de l’allergie, responsable de TIAC, dont la molécule très stable
résiste à de nombreux procédés de transformation et en particulier à celui de cuisson et
fumage.
Le procédé de transformation par fumage, par combustion lente de copeaux de bois dans
l’enceinte du four, s’accompagne de la production d’Hydrocarbure Aromatique Polycyclique
(HAP). Ces molécules, au pouvoir cancérigène reconnu [11], se retrouvent dans le produit fini.
Leur teneur dépend des essences de bois utilisées mais aussi de l’humidité des copeaux
introduits dans le système. Malheureusement, dans les pays du tiers monde, la mauvaise
pratique consistant à utiliser des bois de récupération pour le fumage des denrées alimentaires,
aggrave considérablement le problème. En effet la combustion lente de déchets de bois traités
par des peintures, des vernis ou des goudrons, produit une quantité très importante de HAP
que l’on retrouve dans les aliments.
Cependant, malgré ces risques identifiés, le produit obtenu par ce procédé de cuisson et
séchage/fumage de poisson est régulièrement présent sur les marchés traditionnels africains. Il
est assez stable pour se conserver sur une assez longue période hors régime du froid et semble,
avec toutes les réserves qui doivent être émises sur le suivi statistique des TIAC sur le
continent africain, être consommé sans dommages immédiats par les populations locales, le
problème de l’intoxication chronique par ingestion au long cours de HAP restant pour sa part
en suspens.
Réception à l’usine
• Livraison du poisson en grands containers, sous glace, ce qui en pratique se traduit
par une température du produit voisine de 0°C
• Contrôle à la réception de la présence d’un glaçage suffisant recouvrant le poisson
Déglaçage/lavage
• Le poisson est sorti manuellement de la glace
• Dépose sur des plateaux et rinçage abondant à l’eau potable additionnée
d’hypochlorite de sodium
Découpe
• Eviscération
• Etêtage et ablation des nageoires
Lavage
• Rinçage abondant à l’eau potable additionnée d’hypochlorite de sodium.
Pré-séchage
• Pré-séchage au four d’une durée de 1 à 1,5 h à une température de 60 à 80°C
70
Cuisson
• Cuisson au four d’une durée de 1 à 1,5 h à une température de 100 à 120°C
Fumage/séchage
Refroidissement
• A température ambiante (25°C le matin de notre visite)
Stockage
• Stockage à -12°C en vue de l’expédition. Le départ de l’usine à très basse température,
dans des boites isolantes, fait office de garantie pour les clients, même si
l’acheminement du produit ne se fait pas en véhicule frigorifique.
La première mesure consistant à s’assurer que le poisson livré est correctement couvert par de
la glace, est de nature à s’assurer que la matière première n’a pas subi d’altération depuis sa
capture et donc que la production d’histamine dans sa chair n’a pas eu lieu. Bien entendu il
reste un doute sur la rapidité avec laquelle le glaçage a été réalisé sur le bateau, mais ce point
est pratiquement incontrôlable au stade de la transformation pour une PME africaine.
Parmi les mesures d’hygiène mises en place, le choix de l’entreprise de n’utiliser que du bois
neuf pour le fumage du poisson et d’exclure tout recours à du bois de récupération est une
disposition majeure. En effet, elle permet à l’étape de fumage, d’éviter la production en forte
quantité d’HAP cancérigènes qui se retrouveraient à taux élevé dans le produit fini.
71
PMS de production du poisson fumé établi par l’entreprise
Poisson BPH/BPF/CCP
bacs, operateurs
Réception à l’usine T° 0-2°C, tps C /M glaçage suffisant, matériel &
mains propres
couteau,
BPH/BPF
operateur, bac, Découpe C
tables, matériel & mains propres
Eau, bacs,
BPH/BPF
operateurs Lavage Javel 0,5 à 1 % C eau, matériel & mains
propres, taux de chloration
tps 1-1,5 h
Cuisson T° 100-120°C
S BPF/CCP
BPF/CCP
tps 3 h,
Fumée Fumage
Smoked/ Drying
séchage T° 80-90°C
C/S qualité bois de fumage
(résidus d’HAP produits)
T° ambiante
Air ambiant Refroidissement M/C BPH/BPF
25°C
T° ≥ 12°C GHP/GMP
Stockage M/C
L’ensemble de ces dispositions de sécurité sanitaire des aliments initialement mises en place
dans l’entreprise, se traduit par l’instauration d’un PMS qui en plus des BPH/BPF, présente
quatre CCP sur le procédé de fabrication.
72
• les trois autres CCP instaurés au stade des traitements thermiques de pré-cuisson,
cuisson et séchage/fumage. A ces étapes c’est le pilotage du four sur la base de
mesures effectuées grâce à une sonde thermique et à un minuteur, qui permet de
garantir que les barèmes de traitement thermique (temps et température) établis à
l’avance ont bien été respectés pour chaque lot fabriqué.
Toutefois l’examen de ce PMS initial par application (telle que décrite plus haut) de la
« Méthode Alternative », fait apparaître une incohérence. Au cours du refroidissement à
température ambiante, une prolifération importante de germes ayant pour origine une flore
résiduelle subsistant dans le produit après traitement thermique ou bien provenant d’une
contamination de l’environnement devrait normalement être observée. De la même façon, une
altération rapide du produit devrait aussi intervenir au cours de son exposition à la vente hors
régime de froid sur les marchés traditionnels locaux. Dans la réalité, on observe que ça n’est
pas le cas : le produit fini n’est ni altéré ni dangereux pour le consommateur, et en outre il est
stable car il se conserve durablement à température ambiante. Le risque généré par cette
situation découle du fait que la raison de cette stabilité acquise par le séchage fumage et ses
limites, ne sont pas explicitées par le PMS initial. Ce n’est que lorsque ce point sera élucidé,
que la stabilité et l’innocuité de chaque lot produit pourront être garanties.
Ce constat montre donc bien que le PMS initial souffre d’une lacune majeure. Il faut donc
expliquer pourquoi le refroidissement à température ambiante est possible sans être
accompagné d’une multiplication microbienne et du même coup, trouver l’origine de cette
acquisition de stabilité durable du produit fini. Conformément aux principes sur lesquels se
base la méthode alternative, si la multiplication microbienne est inhibée dans le produit après
passage au four, c’est qu’un des paramètres dont elle dépend, qui n’a pas été pris en compte
dans le PMS initial, a acquis une valeur qui la rend impossible.
Ce paramètre absent du PMS initial est l’activité d’eau (Aw). En effet la déperdition en eau
qui accompagne le procédé de fabrication au cours des étapes où le produit est traité au four,
réduit de façon significative la valeur de ce paramètre. C’est cette baisse de l’AW qui permet
sans que le produit ne s’altère, aussi bien un refroidissement lent à température ambiante
qu’une exposition à la vente hors régime de froid.
73
PMS de production du poisson fumé révisé après évaluation par la MAAD
BPH/BPF/CCP
bacs, T° 0-2°C contrôle à réception
poisson operateurs Réception à l’usine tps
C
glaçage suffisant, matériel &
mains propres
couteau,
BPH/BPF
operateur, bac, Découpe C
tables, matériel & mains propres
Eau, bacs,
BPH/BPF
operateurs Lavage Javel 0,5 à 1 % C eau, matériel & mains
propres
clayettes,
Mise sur clayettes/pesée BPH/BPF
operateur, C
balance matériel & mains propres
tps 1-1,5 h
Cuisson T° 100-120°C
S BPF/CCP
BPF/CCP
tps 3 h,
Fumée Fumage
Smoked/ Drying
séchage T° 80-90°C
C/S qualité bois de fumage
(résidus d’HAP générés)
% de perte C
pondérale
operateur,
balance
Pesée / contrôle d’Aw (≈ valeur BPH/ CCP
(lot témoin) cible d’Aw <
0,9)
T° ambiante
Air ambiant Refroidissement 25°C M/C BPH/BPF
Aw < 0,9
T° ≥ 12°C
GHP/GMP
Stockage Aw < 0,9 M/C
Cependant dans le contexte d’une PME africaine la mesure directe de l’Aw sur les produits
finis, n’est pas envisageable en pratique, faute du matériel nécessaire et du personnel ayant la
technicité requise. En revanche, la mesure du pourcentage de déperdition de poids par
déshydratation entre le produit frais et le produit fini, à laquelle la baisse d’AW est
proportionnelle, est parfaitement envisageable. Cette mesure peut par exemple être pratiquée
sur une dizaine de poissons identifiés, pesés à l’entrée puis à la sortie du four. Les individus
74
constituant un banc de sardinelles rondes ayant une taille très uniforme, il est également
possible avec une marge d’erreur acceptable, de faire les deux mesures sur une dizaine
d’unités pas nécessairement repérées.
Cette surveillance par la mesure de l’évolution pondérale du produit (et donc indirectement de
celle de son AW) au cours du procédé de fabrication, constitue l’instauration d’un nouveau
CCP qui ne figurait pas dans le PMS initial de l’entreprise. La seconde pesée, lorsqu’elle
relève une valeur d’Aw suffisamment basse pour garantir la stabilité du produit, a une
fonction libératoire permettant de le diriger sans risque vers l’étape suivante de
refroidissement à température ambiante.
Il est intéressant de remarquer que ce rôle libératoire vers l’étape suivante du procédé de
fabrication des CCP, est souvent observé dans les productions traditionnelles: perte pondérale
des salaisons sèches préalable à l’étape de maturation, valeurs de pH permettant d’envoyer les
caillés vers l’affinage en fromagerie, …
Il faut aussi remarquer que si cette basse valeur de l’Aw, garantissant la stabilité, est atteinte
pour chaque lot fabriqué et maintenue dans le temps par un conditionnement étanche, alors le
stockage final à -12°C n’a plus lieu d’être, sauf peut-être à limiter la vitesse du phénomène
d’altération biochimique de rancissement. Toutefois, cette hypothèse reste à confirmer.
En revanche, des pesées régulières des produits conditionnés, permettant de vérifier qu’il n’y
a pas de reprise de poids et donc de réhydratation au cours du temps, constituent une
disposition propre à s’assurer que la stabilité du produit est garantie durablement.
Cette basse valeur d’Aw a aussi permis d’expliquer que le refroidissement lent à température
ambiante après cuisson, pouvait être maintenu dans le procédé de fabrication, sans risque
d’altération du produit. Elle a enfin de démontrer l’intérêt relatif du stockage final (coûteux) à
-12°C. Sur la base de cette étude menée grâce à la « Méthode Alternative à l’Arbre de
Décision du Codex » une version améliorée du PMS a pu être proposée, instaurant une
mesure indirecte de la valeur de l’Aw basée sur l’évaluation du taux de perte pondérale, par
recours à deux opérations successives de pesée sur le produit frais d’abord puis sur le produit
fini ensuite. L’objectif d’évaluation rapide de la pertinence du PMS de l’entreprise a donc
bien été atteint grâce à l’application de la « méthode Alternative à l’Arbre de Décision du
Codex ».
75
6 Application de la « Méthode Alternative » à la détermination des CCP, ainsi qu’à celle
des BPH/BPF : exemple du jambon salé sec
Cette seconde application possible de la « Méthode Alternative », est généralement celle qui
en est faite par les professionnels. Elle leur permet pour identifier les CCP, de ne plus recourir
à « l’Arbre de Décision du Codex Alimentarius » dont l’utilisation les conduit dans certains
cas à une impasse. En outre son application permet d’identifier simultanément sur le
diagramme de fabrication, non seulement les CCP mais aussi les BPH/BPF requises.
Dans le chapitre 8, consacré aux guides d’application des BPH/BPF et du HACCP, est
présenté un ensemble de quatre grilles d’audit, constituant pour les professionnels un outil
complémentaire à la « Méthode Alternative » pour concevoir et mettre en place le PMS de
leur entreprise. Cet ensemble de grilles d’audit, après avoir été utilisé pour l’instauration du
PMS, servira ensuite pour l’évaluer périodiquement et lui apporter éventuellement les
améliorations nécessaires.
Marquage
Stockage
Salage
• Les jambons frais sont frottés et massés avec le mélange à base de sel sec + épices,
aromates naturels, salpêtre, sel nitrité et sucre
• 40 g/Kg
• Sur des plateaux horizontaux
• Temps de séjour au sel : 1 jour/Kg + 2 jours à 3°C
76
Dessalage
• Pressage des veines et de l’artère fémorale pour faire exsuder toute trace résiduelle de
sang
Repos
Séchage
Graissage - panage
Affinage
• L’été
• Entre 12 et 18°C phase finale de la maturation
• Développement de tout l’arôme
Sondage
Marquage
77
1° Etablir le diagramme de fabrication
2° Renseigner, étape par étape, les colonnes 1 & 2 des sources de contaminations
(intrants et contacts) des trois types (physique, chimique, microbiologique)
78
3° Renseigner, étape par étape, la colonne 3 des paramètres significatifs (temps,
température, pH, Aw, …)
4° Déduire, étape par étape, les types de dangers possibles (C, M, S) du contenu des
colonnes 1, 2 & 3
Remarque : Dans la fabrication du jambon salé sec, aucune étape n’a pour objectif de réduire
la flore bactérienne. En conséquence, le danger de survie n’apparaît pas dans notre étude.
79
5° Déduire, étape par étape, du contenu de la colonne 4, le type de moyens de
maîtrise à mettre en œuvre : BPH/BPF ou CCP
Dans cet exemple que nous avons pris, il est intéressant de remarquer que dans la première
partie du process, jusqu’à la fin de l’étape de « repos », c’est la maîtrise de la chaîne du froid
seule (T° ≤ 3° C), puis associée à la baisse d’Aw (activity of water ou activité d’eau) entraînée
par l’addition de sel (40g/kg de viande), qui va assurer la conservation de la viande.
Cependant cette valeur n’empêche pas que se poursuive la maturation du jambon sous l’effet
de la flore de salaison, qui supporte des valeurs d’Aw plus basses que la flore d’altération. Il
est donc essentiel, comme le montre notre étude, pour garantir la conservation du jambon salé
sec, de le placer sous régime de froid pendant la première partie du procédé de fabrication,
puis de maintenir sa valeur d’Aw en dessous de 0,91 dans la seconde partie, et ce jusqu’à
l’assiette du consommateur.
La maîtrise des risques sanitaires liés à cette production, sera associée d’une part à un
ensemble de BPH/BPF mentionnées sur le tableau (hygiène des mains, plan de nettoyage, …)
et d’autre part au monitoring de deux paramètres majeurs de prévention des altérations : la
80
température et l’activité d’eau (Aw). Le monitoring de ces deux paramètres sera la base de
l’instauration de CCP à certaines étapes.
Il faut remarquer que le sondage final pour rechercher l’apparition éventuelle de la « puanteur
d’os » au cœur des jambons, n’est qu’une bonne pratique mais que son application est cruciale
car elle est de nature à prévenir la transmission du botulisme par ce type d’aliment.
Les moyens de maîtrise en caractères gras et soulignés, nous semblent les plus importants
pour le Plan de Maîtrise Sanitaire à mettre en place. Cependant, cela relève aussi du choix de
l’entreprise. Décider qu’une opération, caractérisée par un ou des paramètres significatifs,
sera un CCP, signifie que l’entreprise s’engage à une complète et constante surveillance de
ces paramètres. Cette surveillance permettra d’engager des actions correctives prédéfinies à
l’avance en cas de perte de maîtrise, attestée par la déviation des valeurs des paramètres. En
conséquence, un CCP correspond à la mise en place d’un système de gestion parfois lourd,
qui doit être justifié à la fois par le niveau de criticité du risque identifié et par l’efficacité
attendue des moyens de maîtrise mis en place.
Pour résumer, l’Arbre de Décision du Codex Alimentarius désigne parfois comme CCP
certaines opérations qui ne remplissent pas toutes les conditions pour en être, en particulier
lorsqu’elles ne sont pas associées à des paramètres significatifs. Pour sa part la méthode
alternative que nous proposons, permet d’identifier sur un procédé de fabrication, toutes les
opérations qui remplissent l’ensemble des conditions requises pour l’instauration de CCP,
mais n’en fait pas une obligation. L’instauration d’un CCP pour une telle opération, dépendra
en dernier lieu du choix de l’entreprise.
Après avoir analysé le risque microbiologique au plan général, il est possible de « cibler »
l’étude sur un germe particulier, reconnu comme étant potentiellement responsable
d’accidents sur le type d’aliment considéré.
o pH > 4,6
o teneur en sel < 10% [1]
o Aw> 0,94
o croissance et sporulation T°>15°C
o germination T°>10°C
o toxinogénèse T>12°C
81
A l’examen de ces valeurs, on comprend le rôle de la chaîne du froid dans la première partie
du procédé de fabrication, où les produits sont maintenus entre 0° et 4°C. Le relais est ensuite
pris dans la seconde partie, par la basse valeur d’Aw qui garantit que Clostridium botulinum
n’aura aucune activité métabolique de quelque type que ce soit.
Conclusion
Outre l’avantage de pouvoir être également appliquée à l’évaluation rapide d’un PMS (plan de
maîtrise sanitaire) mis en place dans une entreprise, par un inspecteur ou un auditeur, son
utilisation permet aux utilisateurs de la méthode HACCP, contrairement à « l’Arbre de
Décision », d’écarter tout échec ou toute incertitude dans l’identification des moyens de
maîtrise à instaurer (et de leur lieu d’implantation), sur un procédé de fabrication : BPH /BPF
ou CCP.
Ces échecs et ces incertitudes dans l’application de l’arbre de décision, constituent l’obstacle
le plus important aux yeux des utilisateurs du HACCP et sont à l’origine de la réticence de
certains d’entre eux vis-à-vis de cette méthode. Notre « Méthode Alternative à l’Arbre de
Décision du Codex » présentée dans ce mémoire, constitue une solution simple, rigoureuse et
efficace pour surmonter ces difficultés.
82
Chapitre 6
83
1 Généralités
Le piment d’Espelette est le fruit d’une solanacée d’origine tropicale (Caraïbes), du genre
Capsicum, de l’espèce annuum L, de la variété « Gorria » introduite et acclimatée au Pays
Basque à la fin du XVème siècle, par un marin de la flotte de Christophe Colomb. Sa
consommation s’est répandue très vite sur le vieux continent, comme substitut des coûteuses
épices provenant des Indes, d’où le nom de « poivre du pauvre » qui lui était donné à cette
époque.
Sa production reste artisanale et fait l’objet d’une Appellation d’Origine Contrôlée, couvrant
dix communes du Pays Basque (Pyrénées Atlantiques) et regroupant un peu plus d’une
soixantaine de producteurs. Parmi les produits obtenus à partir du piment d’Espelette, la
poudre est un produit phare.
En 2005, la Mission Agroalimentaire Pyrénées, nous a fait part des difficultés que
rencontraient les producteurs de poudre de Piment d’Espelette pour maîtriser la contamination
microbiologique de leurs produits finis. Ce défaut de maîtrise portait sur plusieurs critères : la
flore aérobie mésophile totale, les coliformes totaux, les levures et les moisissures. Certaines
particularités du produit aussi bien que de son procédé de fabrication, faisaient que les
solutions tentées par les producteurs, s’étaient soldées par des échecs. Soit que les produits
n’aient pas été suffisamment décontaminés, soit que leurs caractéristiques organoleptiques
aient été dégradées.
Face à cette situation nous avons proposé un plan d’intervention qui s’est décliné en trois
temps.
- Application de la méthode alternative, pour analyser (étape par étape) les risques
liés au procédé de fabrication et définir les moyens de maîtrise à mettre en œuvre :
CCP ou BPH/BPF.
Dans ce travail d’analyse des risques, le recours à la « Méthode Alternative a été déterminant.
C’est la raison pour laquelle nous avons choisi de développer dans le présent mémoire, ce
point particulier de l’étude réalisée à l’époque sur le piment d’Espelette, à titre d’exemple de
l’utilisation pratique que l’on peut faire de cette méthode.
84
2 Procédé de fabrication de la poudre de piment d’Espelette.
La séquence de la production de la poudre de piment que nous allons étudier et qui était celle
qui était appliquée avant le recours à la « Méthode Alternative », commence au moment de la
cueillette des fruits et va jusqu’au conditionnement de la poudre prête à l’emploi, mais ne
prend pas en compte la culture de la plante.
Pour les producteurs les étapes de production de la poudre de piment, se déclinent comme
suit :
- récolte
La cueillette au champ se fait manuellement, et les fruits sont déposés dans des cageots.
Elle commence mi-juillet pour se terminer avec l’apparition des premières gelées
d’automne.
- essuyage – tri
Chaque piment est alors contrôlé et essuyé à l’aide d’un chiffon pour éliminer les
traces éventuelles de poussière ou de boue. Tout piment piqué, blessé, ou fendu par un
excès d’eau est éliminé
En revanche si l’on interroge les producteurs sur la nécessité de passer par cette étape,
la réponse est toujours la même : « si l’on traite les piments au four sans qu’ils soient
passés sur cordes ou sur clayettes, alors les arômes de la poudre sont très pauvres ».
Cette étape qualifiée de « séchage » est en fait une étape de maturation naturelle du
produit, comme on en observe dans la production du café ou du chocolat, pour
lesquels la richesse de l’arôme est aussi un critère de qualité déterminant. Cette
maturation est à l’origine des qualités organoleptiques du piment, suite à la
dégradation des sucres du péricarpe par des complexes enzymatiques endogènes [3].
- tri
Au cours de l’étape de maturation, la cavité interne de certains fruits est le siège du
développement intense d’un feutrage de moisissures. L’aspect extérieur du piment
change alors radicalement en virant de la couleur rouge normale à la couleur blanche.
Les fruits atteints présentent alors de larges tâches blanches ou bien deviennent
entièrement de cette couleur. Cette étape de trie consiste à éliminer tous les piments
présentant des signes de décoloration.
- séchage au four
Le traitement au four se décompose classiquement en deux temps : une première phase
de 48 h à 55°C et une seconde de 2 à 8h à 72°C. De la durée de la seconde phase, qui
peut être modulée, dépend le goût du produit fini. Chaque producteur essaie d’établir
85
et d’appliquer le barème de traitement au four qui lui permet d’obtenir sur son produit
fini l’équilibre du goût qu’il recherche.
C’est au cours de cette étape que se dressent les obstacles les plus importants pour les
producteurs. A l’entrée dans le four, les fruits maturés sont encore très riches en eau et
leur cuticule imperméable réduit considérablement la vitesse de déshydratation. Cette
état de fait crée un dilemme pour les producteurs : ou bien ils appliquent une
température élevée pour accélérer le séchage mais ils risquent alors de cuire les fruits
encore très riches en eau, ou bien ils recourent à une température plus basse favorisant
le développement des moisissures, et ils s’exposent à subir des pertes importantes par
altération fongique des piments.
En fin de séchage au four, l’Activité hydrique (Aw) des piments atteint une valeur de
l’ordre de 0,3 [3], obtenue grâce à l’élévation de température finale qui a aussi pour
but de réduire la charge microbienne du produit. Cette valeur d’Aw les rend très
friables et facilite ainsi l’opération ultérieure de broyage.
- Tri et équeutage
Comme nous venons de le voir, le passage au four peut se traduire pour une partie des
fruits, par un développement rapide de moisissures. Il est donc nécessaire en sortie de
four, de procéder à un nouveau tri pour éliminer les piments tachés de blanc ou
complètement décolorés. C’est à la faveur de ce tri qu’est également réalisée
l’opération d’équeutage des piments.
- Broyage
Au plan technologique, ce passage au broyeur ne doit pas être trop brutal afin d’éviter
l’échauffement du produit dont le goût et l’arôme pourrait être affectés. C’est aussi au
cours de cette étape que sont broyées les graines qui libèrent les capsaïcines
responsable du « piquant » de la poudre de piment.
- Conditionnement
Après broyage la poudre est conditionnée manuellement en pots de verre de 50g,
fermés par un couvercle métallique, sans avoir recours au vide ou à un gaz inerte.
- Sur le premier tableau sont portés, étape par étape, les intrants et les contacts qui
constituent les sources potentielles pour les contaminations des trois
types (microbiologique, chimique et physique). Cette étude ayant été rendue
86
nécessaire par les problèmes d’ordre microbiologique, rencontrés dans cette
production, notre analyse se limitera à ce domaine.
- Sur le second tableau sont ajoutés les paramètres spécifiques associés à certaines
étapes
- Sur le troisième tableau sont déduits les dangers à partir des éléments regroupés
grâce aux deux premiers tableaux.
- Sur le quatrième tableau, les moyens de maîtrise sont définis à partir de l’ensemble
des éléments collectés.
87
Second tableau : paramètres spécifiques
88
Quatrième tableau : définition des moyens de maîtrise
4 Synthèse
Chaque fois que dans les moyens de maîtrise il est fait référence à des BPH, il faut se souvenir
que dans notre démarche intégrée, la « Méthode de Gestion Globale de l’Hygiène dans les
IAA » a été mise en œuvre pour les instaurer en tant que pré requis, préalablement à
l’application de la méthode HACCP. C’est par exemple le plan de nettoyage ou bien le lavage
des mains.
Les BPF sont des mesures de prévention liées au procédé de fabrication. C’est le cas par
exemple du principe qui consiste à éviter de constituer des masses importantes de piments
pendant la maturation, pour éviter le développement fongique.
On voit également que deux étapes sont associées à des paramètres significatifs : la
maturation et le séchage au four :
Note : Pour le Codex, un CCP est « gérable », si sa maîtrise est basée, sous la
responsabilité de l’entreprise, sur le suivi de paramètres mesurables et si la
89
traçabilité permet d’identifier sans équivoque chaque lot de fabrication pour
permettre le suivi de ceux qui font l’objet d’une action corrective.
Cependant nous savons que ce pilotage du four ne suffisait pas à lui seul à surmonter les
difficultés de production que nous avons décrites plus haut : cuisson des piments dans un cas
ou développement fongique rapide dans l’autre. En fait, la véritable solution au problème qui
nous était posé, était de trouver un moyen d’accélérer la vitesse de déshydratation des piments
en début de séchage.
Le moyen logique qui s’est imposé à nous, consiste à ouvrir la cavité des piments juste avant
leur introduction dans le four. La première variante de cette solution a d’abord consisté à
déchirer ou à couper les piments sur de petites séries d’essai. D’emblée les résultats obtenus
ont été très favorables avec une réduction très importante des pertes par altération fongique au
cours du séchage et l’obtention de produits finis en conformité avec les normes
bactériologiques. Le protocole d’analyse, sujet de la thèse de doctorat vétérinaire citée en
référence, a confirmé de façon plus rigoureuse ces premiers résultats.
Cependant couper ou déchirer les piments avant leur introduction dans le four, faisait
intervenir une opération supplémentaire dans le procédé de fabrication et en conséquence une
perte de temps. En reconsidérant le procédé de fabrication, nous avons noté que le pédoncule
des piments qui était encore attenant aux fruits sortant du four, était enlevé avant l’étape de
broyage. L’ablation du pédoncule (ou équeutage) ayant pour effet annexe, d’ouvrir la cavité
des piments, il a suffi de déplacer cette étape juste avant le séchage au four pour en faire une
BPF et mettre fin aux difficultés des producteurs, sans ajouter d’opération supplémentaire au
procédé de fabrication. Sur notre cinquième et dernier schéma relatif à l’application de la
méthode alternative à la production de poudre de piment, une modification dans l’ordre des
étapes du diagramme de fabrication a été introduite en conséquence.
90
Cinquième tableau : optimisation des moyens de maîtrise par déplacement de l’opération
d’équeutage sur le diagramme, en fonction des résultats de l’étude
Conclusion
Bien que cette méthode soit à l’origine conçue comme une solution alternative à l’arbre de
décision pour identifier les CCP, elle montre dans le présent exemple, sa capacité à identifier,
d’autres moyens de maîtrise des risques que les CCP, s’ils sont plus adaptés à la situation.
Cette capacité à identifier par une démarche unique et sur un seul tableau d’analyse, tous les
moyens de maîtrise des risques qui doivent être mis en œuvre (BPH/BPF et CCP) et pas
uniquement les CCP, constitue un gros avantage de la « Méthode Alternative » par rapport à
l’arbre de décision qui se focalise uniquement sur l’identification des CCP.
Dans l’exemple de la poudre de piment d’Espelette, c’est une bonne pratique de fabrication
supplémentaire, consistant à ouvrir par ablation du pédoncule, la cavité interne des piments,
avant de les introduire dans le four de séchage, qui a permis de surmonter les difficultés
rencontrées par les producteurs.
91
d’Espelette » ou « Piment d’Espelette-Ezpeletako Biperra », publié au Journal Officiel de la
République Française [12].
Le texte du premier décret « A la fin de cette période, les piments doivent être séchés par un
passage au four de quelques heures » devient dans le second décret « A la fin de cette période,
les piments doivent être équeutés, puis séchés par un passage au four de quelques heures.
L’équeutage consiste à retirer le pédoncule et la collerette du piment », afin de tenir compte
des conclusions de l’étude réalisée par application de la « Méthode Alternative à l’Arbre de
Décision du Codex ».
92
Chapitre 7
93
1 Généralités
Comme suite aux échanges que nous avions eus à Bruxelles, la FAO nous a contactés au
printemps 2011, pour participer au programme d’éradication de l’épidémie de Choléra qui
sévit en Haïti depuis octobre 2010. Bien que des progrès très importants aient été enregistrés
grâce aux mesures sanitaires mises en place, d’information des populations et de prévention
sanitaire, surtout dans le domaine de la transmission de la maladie par voie hydrique, des
carences persistaient dans la connaissance des mécanismes de contamination par voie
alimentaire. Dans ce contexte, et c’est le motif de la proposition de collaboration qui nous a
été faite, la FAO a souhaité que soit affinée par application de nos méthodes d’analyse des
risques, la connaissance des mécanismes de la transmission alimentaire de l’affection, afin
que soient optimisés les messages de prévention adressés aux populations.
Comme le montrent les exemples que nous avons précédemment développés, la possibilité
était déjà bien établie, d’avoir recours à la « Méthode Alternative à l’Arbre de Décision du
Codex Alimentarius » pour l’identification des moyens de prévention (BPH/BPF et CCP) des
accidents alimentaires, qu’ils soient économiques (défaut de qualité de la poudre de piment au
chapitre 6) ou sanitaires (transmission du botulisme par le jambon salé sec au chapitre 5). En
revanche, cette opportunité d’intervention en Haïti, offerte par la FAO, a été l’occasion
d’élargir ce champ d’application et d’évaluer avec succès la pertinence de cette méthode dans
un nouveau contexte : celui de la lutte contre le choléra, maladie contagieuse évoluant sur le
mode épidémique et transmise par voie alimentaire (eau de boisson et aliments).
La durée de la mission sur place se limitant à trois semaines, le choix stratégique a été
d’orienter notre étude selon deux axes. Le premier de ces axes a été de relever les modes
traditionnels culinaires ruraux d’Haïti en allant observer des mères famille en train de cuisiner
et en discutant avec elles. A partir des informations relevées, il a été possible de schématiser
sous forme de diagrammes de fabrication les principaux modes de préparation des aliments
dans les familles de milieu rural en Haïti. Notre idée a été d’appliquer dans ce contexte
traditionnel de préparation des aliments les mêmes méthodes d’analyse des risques, que dans
celui des productions artisanales ou industrielles des IAA.
Le second axe a consisté à rencontrer les personnes ayant eu à opérer au contact des
cholériques : personnels des centres de traitement, coordonnateurs régionaux du programme
d’éradication, …. Les observations faites par ces personnes ayant vu chacune un grand
nombre de malades, nous semblaient être de nature à pouvoir dégager des points communs ou
un profil type des malades du choléra.
Après avoir mené notre étude suivant ces deux axes principaux, l’objectif final que nous nous
étions fixé consistait à essayer, en croisant les informations recueillies, de voir s’il était
94
possible de mettre en évidence des pratiques culinaires ou des modes de consommation plus
fréquemment associés que les autres, à l’observation de cas cliniques de choléra. Cette
meilleure connaissance des conditions d’apparition des cas cliniques de la maladie, souvent
mortels, revêtait à nos yeux une importance cruciale, compte tenu du fait que la très grande
majorité des personnes contaminées par ce germe en deviennent transitoirement excrétrices,
mais ne présentent aucun symptôme.
2 Le choléra
L’agent pathogène responsable du choléra est Vibrio cholerae, du genre Vibrio qui fait
partie de la famille des Vibrionaceae (qui comprend quatre genres : Vibrio, Photobacterium,
Plesiomonas et Aeromonas) [45]. Ce germe est connu depuis la seconde moitié du 19ème siècle
pour avoir été observé en 1854 par Filippo Pacini dans les selles de cholériques, mais c’est
Robert Koch qui en 1884 montre que le « bacille virgule », nom donné au vibrion à cette
époque, est bien l’agent responsable du choléra.
La maladie, qui se caractérise par l’apparition brutale d’une diarrhée aqueuse, profuse
provoquée par la toxine cholérique, accompagnée d’une déshydratation intense pouvant
entraîner la mort, ne se manifeste que sur une minorité des personnes contaminées.
L’incubation dure de quelques heures à quelques jours, en fonction de la taille de l’inoculum
ingéré par le malade. Ce cortège symptomatique peut encore être aggravé par l’apparition de
vomissements qui accentuent le phénomène de déshydratation. Faute de soins, cette
déshydratation intense peut rapidement entraîner la mort dans les heures qui suivent
l’apparition des premiers symptômes.
L’effet pathogène est provoqué par la toxine qui est secrétée par les vibrions après qu’ils se
soient fixés aux cellules épithéliales de la paroi intestinale. L’intervention de toxine qui aurait
été secrétée dans l’aliment dans les heures ayant précédé son ingestion est toujours suspectée
[26], mais ce point n’est pas encore tranché à l’heure actuelle, par les autorités scientifiques.
La toxine est responsable de désordres électrolytiques car elle perturbe les échanges hydriques
à travers la paroi intestinale en inversant leur sens. La malnutrition (fréquente en Haïti) est
responsable d’achlorhydrie [45] qui diminue l’intensité de l’acidité gastrique et abolit ainsi
l’effet protecteur de l’acidité gastrique normale vis-à-vis du vibrion cholérique (valeur
normale de pH voisine de 2). L’effet létal d’une acidité gastrique normale détruit les vibrions
véhiculés par l’eau ou les aliments au moment de leur séjour dans l’estomac, et leur interdit de
ce fait de venir agresser la muqueuse intestinale.
Même dans le cas des formes sévères, la guérison peut être obtenue, sans séquelles, si un
traitement de réhydratation par voie parentérale ou même per os, est administré suffisamment
rapidement au malade après l’apparition des premiers symptômes. L’antibiothérapie ne joue
pour sa part qu’un rôle accessoire si toutefois on y a recours ce qui n’est pas la règle.
95
En conséquence, c’est probablement en renforçant les mesures relatives à la maîtrise sanitaire
de l’eau et des aliments, depuis les secteurs de la production primaire (produits de la pêche,
culture et récolte des fruits et légumes, élevage et abattage) jusqu’à l’assiette du
consommateur final, que la prévention du choléra sera la plus efficace.
- 2.2 Epidémiologie
Le choléra a été perçu très tôt (John Snow, Londres 1854) [45], à juste titre d’ailleurs, comme
une maladie hydrique, c'est-à-dire transmise par la consommation ou l’utilisation d’eau
contaminée : toilette corporelle, lessive, vaisselle, arrosage des cultures … En effet les
observateurs ont été frappés très tôt par le fait que la propagation des épidémies suivait le
cours des rivières. C’est ce qui a été de nouveau observé en Haïti à l’automne 2010,
l’épidémie de choléra s’étant propagée vers l’aval, le long du cours du fleuve Artibonite [46].
Pour ce qui concerne Haïti, un plan d’analyse de l’eau [annexe 3], portant sur un
échantillonnage probablement trop restreint, appliqué au moment même du pic épidémique,
n’a cependant pas permis la mise en évidence du vibrion dans l’eau des rivières, ni dans celle
des rizières. Cela ne signifie pas pour autant que l’agent infectieux soit absent, et ne soit pas à
l’origine d’affections asymptomatiques [45] chez les ouvriers agricoles qui sont en contact
avec cette eau ou même la consomment. Le rôle de ces porteurs asymptomatiques serait alors
majeur dans la propagation de l’épidémie. L’apparition de symptômes nécessite pour sa part
l’intervention d’une dose infectante minimum [7, 45] obtenue grâce à l’intervention d’un
facteur favorisant, comme la multiplication du vibrion cholérique dans les aliments
recontaminés après cuisson.
L’absence apparente de vibrions dans les eaux analysées peut aussi s’expliquer par le fait que
cet agent infectieux a une propension naturelle en milieu hydrique, à se fixer sur certains
organismes du zooplancton : les copépodes (de 104 à 105 corps bactériens fixés aux téguments
à chaque individu) [24, 45]. Cette fixation aux copépodes en produisant des formes d’attentes
(souvent difficiles à mettre en évidence au laboratoire), permet au vibrion de se maintenir de
façon permanente dans l’environnement, malgré la fragilité de ses formes libres dont la survie
ne dépasse jamais quelques jours (1 à 2 semaines au maximum). Cette fixation aux copépodes
explique qu’en Inde la simple filtration, grâce de la toile de sari repliée plusieurs fois sur elle-
même, des eaux de rivière avant de les boire ou de s’en servir pour la préparation des aliments
réduit significativement la prévalence du choléra dans les populations appliquant ce principe
[24, 25].
La chloration de l’eau destinée aux usages domestiques (de lavage des ustensiles et des
aliments, d’intégration aux préparations culinaires comme matière première ou d’agent de
refroidissement des aliments après cuisson), est un excellent moyen de prévention de la
transmission du vibrion, à la condition cependant qu’elle soit réalisée à une concentration
assez élevée pour être efficace [7]. En effet, une eau chlorée à un taux trop faible pour tuer le
vibrion cholérique, risque de se transformer en agent de dissémination de cet agent hautement
pathogène, par les multiples contacts dans lesquels elle est engagée : mains des opérateurs,
ustensiles et vaisselle, denrées alimentaires, …
96
Les porteurs asymptomatiques, ignorant de leur situation faute de troubles et ne prenant en
conséquence aucune précaution particulière, vont alors jouer un rôle de relais et
d’amplification de l’épidémie par plusieurs voies :
En Haïti, les conditions sanitaires de production, de transport, et de mise sur le marché des
denrées alimentaires sont déplorables (environnement très sale et absence de chaîne du froid)
dans toutes les filières de produits frais : produits de la pêche, fruits et légumes, viandes de
volailles ou d’ongulés domestiques. Compte tenu de la multiplicité des acteurs impliqués dans
la fourniture des matières premières, mais aussi du nombre très élevé de situations où les
règles élémentaires d’hygiène ne sont pas respectées, il est illusoire d’espérer á court terme,
une amélioration notable de la qualité sanitaire des matières premières proposées aux familles
pour cuisiner. Il est à prévoir, que cette amélioration n’interviendra que lentement,
parallèlement à l’amélioration générale de la situation sanitaire d’Haïti. Dans la situation
sanitaire actuelle d’Haïti, les matières premières utilisées pour cuisiner doivent donc par
précaution, être systématiquement considérées comme étant potentiellement contaminées.
Pour ce qui concerne Vibrio cholerae lui-même, il est capable de se multiplier activement
dans les milieux nutritifs en général et dans les aliments en particulier. Son potentiel de
développement est explosif, puisque placé dans des conditions optimales il est capable de se
multiplier à raison d’une génération toutes les huit minutes, ce qui permet en moins de trois
heures après ensemencement, d’observer une culture visible en bouillon ou en eau peptonée.
Il nous semble particulièrement intéressant de noter que la cuisson des aliments les rend plus
favorables, pour plusieurs raisons, à la multiplication du vibrion cholérique lorsque l’occasion
lui est donnée de les recontaminer après traitement [11, 45]:
97
cholérique, dont la cuisson ramène la valeur du pH à un niveau proche de la
neutralité.
Les témoignages que nous avons recueillis sur le terrain au cours de notre mission,
s’accordent avec ce que l’on trouve dans la littérature scientifique. A savoir, que la
consommation différée des aliments cuits, conservés dans de mauvaises conditions de
température favorisant la multiplication du vibrion, constituent un contexte souvent associé à
l’apparition des cas cliniques sévères [18]. Il semble donc que la recontamination par l’agent
du choléra des denrées alimentaires après cuisson, suivie d’une phase d’attente pendant
laquelle sa multiplication intense a lieu, soit à l’origine d’une proportion importante des
formes cliniques sévères observées.
En fait ces recettes sont bien plus compliquées que leur nom ne semble l’indiquer. La
« préparation des légumes » par exemple, ne s’entend pas sans qu’au cours de la recette
intervienne un ajout de viande, ayant elle-même subi préalablement un traitement complexe.
L’analyse des risques liés à la préparation de la viande et la définition des moyens de maîtrise
à mettre en place, seront développées dans les lignes qui suivent. Après avoir recueilli auprès
des mères de familles et par l’observation, dans la cuisine même, les informations nécessaires,
nous avons établi comme pour une IAA, le diagramme de fabrication des préparations
98
culinaires quotidiennes. Puis la « Méthode Alternative » a été appliquée à chacun de ces
diagrammes.
Les auditoires, pour lesquels ces outils documentaires allaient être utilisés, étant néophytes
pour ce qui concerne les aspects techniques de la sécurité sanitaires des aliments, nous avons
préféré pour en faciliter la compréhension, appliquer la méthode sous une forme éclatée, un
peu différente de la présentation classique. Cependant, malgré ce changement d’organisation,
sa logique demeure strictement la même.
Le diagramme est reproduit à plusieurs reprises et à chaque fois, lui sont associées les
données figurant dans les différentes colonnes de la présentation classique.
Assaisonnement viande
VIANDE en SAUCE
Dr R. Bonne 2011
Découpe
Épluchage légumes
Lavage viande/blanchiment
Pré-cuisson à l’huile
Épluchage oignons
Cuisson
99
Diagramme (2) de préparation de la viande en sauce où sont portés les intrants
Viande
eau
Jus de citron vert Assaisonnement viande
Jus d’orange acide VIANDE en SAUCE
Dr R. Bonne 2011 intrants
Découpe
Poireaux,
ail, Épluchage légumes
échalote
Lavage viande/blanchiment
Piments
Addition épices et condiments
Concentré de tomate
Lavage/ découpe
Cuisson eau
Récipient
Mains Assaisonnement viande
ustensiles VIANDE en SAUCE
Dr R. Bonne 2011 contacts
Mains
Découpe
ustensiles
Mains
Mains Épluchage légumes
ustensiles
Eau chaude
Ustensiles Lavage viande/blanchiment
récipient
Mains
Récipient Lavage des légumes
Mains
Addition épices/condiments eau
ustensiles
Mains
casserole cuisson Découpe légumes
ustensiles
Récipient
ustensiles Viande réservée
Ustensiles Pré-cuisson à l’huile Mains
Épluchage oignons ustensiles
Ustensiles
Addition épices et condiments
mains Mains
Lavage/ découpe Ustensiles
eau
Cuisson ustensiles
Récipient
ustensiles Addition oignons Friture rapide
ustensiles
Ustensiles
Mise sur plat Plat
Purée de pois ou riz ou maïs Et service mains
100
Diagramme (4) de préparation de la viande en sauce où sont portés les traitements
thermiques
Assaisonnement viande
VIANDE en SAUCE
Dr R. Bonne 2011 Traitements thermiques
Découpe
Épluchage légumes
Lavage viande/blanchiment
Cuisson 10/15 mn
Diagramme (5) de préparation de la viande en sauce où sont portés les risques et les
moyens de maîtrise
Lavage mains
Lavage ustensiles
Lavage récipient Assaisonnement viande C VIANDE en SAUCE
Eau saine Risques et moyens de maîtrise
Mains propres
Découpe C
Lavage ustensiles
Épluchage légumes C
Mains propres
Lavage ustensile Lavage viande/blanchiment C
eau saine Lavage ustensiles
Lavage mains
Eau saine Lavage des légumes C
Addition épices/condiments C
101
Diagramme (6) de préparation de la viande en sauce où sont portés les risques et les
moyens de maîtrise considérés comme essentiels en conclusion de l’application de la
méthode alternative à l’arbre de décision.
1 2 3 4 5
paramètres Moyens de
intrants contacts physico-chimiques dangers maîtrise
plans de pH M CCP
travail
Aw
S
Opération N + 1
Opération N + 2
C = contamination
M = multiplication
S = survie 4
102
Dans cette présentation de la méthode, utilisée dans l’étude du choléra, les diagrammes de
préparation 2 et 3 correspondent aux colonnes 1 et 2 de la présentation classique que nous
avons reproduite ci-dessus pour rappel. Sur ces deux diagrammes figurent les intrants pour le
2 et les contacts pour le 3, qui constituent les sources de tous les types possibles de
contamination : physique, chimique ou microbiologique. Bien entendu, comme la lutte contre
le choléra est l’objectif de cette étude, nous ne prendrons en compte que la composante
microbiologique de la contamination.
La chaîne du froid étant inexistante en Haïti en raison du très bas niveau de prévention
sanitaire du pays, sur le diagramme 4 de cette étude qui correspond à la colonne 3 de la
présentation classique, ne figureront que des traitements thermiques de cuisson. L’application
de paramètres thermiques suffisants (temps et température), ce qui est le cas dans la tradition
haïtienne où les cuissons à ébullition sont prolongées, aura pour effet de tuer les vibrions
cholériques éventuellement présents dans les aliments et d’éviter ainsi leur survie.
Les résultats de cette étude doivent être mis en perspective avec le fait qu’elle s’est déroulée
dans des conditions d’urgence, caractérisées par la propagation très rapide du choléra ainsi
que par l’extrême gravité qu’il revêt chez certains patients. La courte période de temps passée
en Haïti et en conséquence le nombre restreint de personne rencontrées, limitent le nombre
des observations qui on pu être relevées. Complétant les données bibliographiques disponibles,
l’observation de terrain des pratiques culinaires traditionnelles Haïtiennes ainsi que les
témoignages recueillis auprès des personnes chargées du traitement des malades ont été les
principales sources d’information pour ce travail destiné à porter sur la transmission du
choléra un regard différent d’hygiéniste alimentaire, par rapport à l’approche habituelle du
corps médical.
Cette étude corrobore les avis convergents selon lesquels, la consommation différée
d’aliments qui ont été recontaminés après cuisson, est de nature à provoquer des formes
cliniques souvent graves. En effet cette situation induit très probablement la présence dans ces
aliments d’une population de vibrions cholériques dépassant le seuil de pathogénicité et peut
être aussi, dans certains cas, sans qu’aucune certitude ne soit établie sur ce point, d’une
concentration élevée de toxine cholérique préformée. L’ensemble de ces données peut être
regroupé dans le « Schéma d’amplification est de transmission du choléra » qui aboutit à
l’apparition de cas cliniques sévères dans la population haïtienne.
103
Schéma d’amplification et de transmission du choléra
Porteur initial
déjections
Schéma d’amplification &
de transmission du choléra
Excrétion du vibrion
dans l’environnement
Formes cliniques sévères
Pollution du réseau Copépodes
hydrographique fixation de formes
amplification d’attente du vibrion
Aliments massivement contaminés
Contamination orale
abreuvement
baignade, lavage
Consommation différée
multiplication rapide du
Sujets cholériques vibrion dans les aliments
asymptomatiques
en majorité (9/10)
Dans le cas de la préparation de la viande en sauce, que nous avons pris en exemple,
l’assemblage final réalisé par l’addition des oignons frits aux autres ingrédients, se fait à partir
de composants cuits dans lesquels les vibrions qui auraient pu se trouver, ont été détruits, si
les temps et les températures de chauffage ont été respectés. Les schémas d’études de
plusieurs autres produits figurent dans l’annexe 4 de ce mémoire : purée de pois, maïs, riz,
légumes. Comme leurs noms simples ne l’indiquent pas, ces plats sont des préparations
complexes, contenant souvent un assez grand nombre d’ingrédients.
Partant du principe que ces composants cuits sont très probablement exempts de vibrion
cholérique, mais aussi accessoirement des autres agents responsables de toxi-infection
alimentaires collectives (salmonelles, staphylocoques, …), le challenge en terme de sécurité
sanitaire, consiste à prévenir leur recontamination en les manipulant très proprement après
cuisson, mais aussi d’éviter la multiplication de la flores éventuelle (résiduelle ou
réintroduite), en consommant ces aliments sans délai, dans ce pays tropical où la chaîne du
froid est inexistante.
Conclusion
Ce travail réalisé dans l’urgence sur le choléra en Haïti, a montré que la « Méthode
Alternative à l’Arbre de Décision du Codex Alimentarius », habituellement utilisée pour
élaborer le PMS des IAA, peut également être appliquée avec succès à l’analyse du risque lié
à la transmission par voie alimentaire d’agents infectieux responsables d’épidémies.
104
La conduite de cette analyse des risques, prend comme fil conducteur les modes de
préparation culinaire traditionnels haïtiens et les analyse comme le sont habituellement les
procédés industriels de fabrication, mis en œuvre dans les entreprises. Cette approche nous a
permis d’intégrer les données bibliographiques sur le choléra, dont nous disposions, dans une
logique de filière allant des matières premières utilisées, jusqu’aux mets servis dans l’assiette
des consommateurs.
Il apparaît, que si les modes de préparation des plats traditionnels haïtiens sont de nature à
détruire le vibrion cholérique, quand il est présent, c’est ensuite que tout se joue. En effet il
est essentiel de ne pas donner à cet agent pathogène, l’opportunité de recontaminer les
aliments cuits et de s’y multiplier. De ce point de vue, il est intéressant de constater, que le
mécanisme de transmission alimentaire du choléra, se rapproche de celui des TIAC (toxi-
infections alimentaires collectives). Les mesures de prévention de l’un, seront donc de ce fait
aussi efficaces pour les autres.
A partir de l’analyse que nous avons faite au printemps 2011, et dans un souci d’efficacité, il a
été possible d’adresser aux personnes en charge de la préparation des repas, un nombre
restreint et applicable, de recommandations cruciales d’hygiène, visant à prévenir la
transmission du cholera par voie alimentaire, mais aussi des TIAC en général.
105
106
Chapitre 8
107
1 Contexte relatif aux guides de bonnes pratiques
De la même façon que la «Gestion Globale de l’Hygiène dans les IAA » représente une
innovation visant à simplifier la mise en œuvre des BPH/BPF, la publication dans la seconde
partie des guides, consacrée à l’étude HACCP, de la « Méthode Alternative à l’Arbre de
Décision du Codex Alimentarius », constitue une seconde nouveauté. Cette « Méthode
Alternative » permet de simplifier, de clarifier et de systématiser l’identification des
opérations du procédé de fabrication, au niveau desquelles il est possible d’instaurer un CCP.
En effet, l’expérience du terrain nous avait montré depuis longtemps que l’utilisation de cet
« arbre de décision », était pour les responsables d’IAA une source majeure de difficultés et
même d’échecs dans l’application de la méthode HACCP. Cette méthode alternative permet
aussi d’identifier les BPH/BPF nécessaires et d’en définir la position sur le diagramme de
fabrication, ce que ne fait pas « l’Arbre de Décision ».
Pour finir, afin de permettre aux professionnels auxquels sont destinés ces guides, d’avoir une
démarche de maîtrise de la sécurité sanitaire des aliments à plus long terme, allant au-delà de
la présentation des pré requis du Codex Alimentarius (BPF/BPH) et de la méthode HACCP,
nous avons élargi le domaine d’application par des grilles d’audit destinées à l’évaluation des
Plans de Maîtrise Sanitaire (PMS) appliqués dans les IAA. Au-delà de leur caractère
généraliste permettant en pratique la mise en place d’un PMS dans les IAA, ces ouvrages ont
donc aussi un caractère novateur par les deux méthodes originales qu’ils présentent, ce qui a
en partie motivé la rédaction de ce mémoire de thèse.
Il faut rappeler qu’avant sa généralisation au plan mondial et l’adoption par tous ses
utilisateurs de l’acronyme « HACCP », diverses tentatives de traduction en français ont été
108
proposées pour cette méthodes : ADMPC et ARMPC (Analyse des Dangers (ou Risques),
Maîtrise des Points Critiques). A présent, ces acronymes ont été totalement abandonnés, mais
on peut encore les rencontrer si l’on se réfère à des documents anciens.
• Le premier de ces guides, publié en Anglais, l’a été en 2005, en Asie du sud-est, dans
le cadre du « programme de coopération économique EC-ASEAN sur les normes, la
qualité et l’évaluation de la conformité », sous le titre : « Guidelines on HACCP,
GMP and GHP, for ASEAN Food SMEs » (Lignes Directrices sur le HACCP, BPF et
BPH pour les PME de l’ASEAN). En plus des versions française et anglaise, plusieurs
traductions de cet ouvrage ont été depuis publiées (Turc, Arabe, Portugais). C’est cette
première version que nous présentons ici en annexe 2
• En 2010, une seconde version du « Lignes Directrices sur le HACCP, BPF et BPH
pour les PME de l’ASEAN» a été élaborée dans le cadre du programme « une
Meilleure Formation pour une Alimentation Plus Saine en Afrique » (Better Training
for Safer Food in Africa), afin de corriger les quelques manques de la première édition,
et de l’adapter par quelques modifications au contexte Africain. Cette seconde version
a été adoptée et publiée (en Français, Anglais, Portugais, Arabe) pour le compte des
pays de l’Union Africaine, sous un autre titre : « Guide d’Application du Référentiel
d’Hygiène et ses Règles d’Application ». Pour cette version comme pour toutes celles
qui l’ont précédée, le plan général se subdivise en quatre grandes parties :
- 4ème partie : grilles d’audit pour l’évaluation des BPF, BPH et HACCP
- 3.1 Premier chapitre du guide: la mise en place des pré requis (BPH/BPF) selon
la « Méthode de Gestion Globale de l’Hygiène dans les IAA »
Sont ensuite, appliqués sur ce schéma d’apparition des accidents alimentaires (dans le
paragraphe 1, les cinq cadres des prescriptions de maîtrise de l’hygiène qui constituent avec la
formation, la « méthode de gestion globale de l’hygiène » telle que nous l’avons établie au
chapitre n°3 de ce mémoire.
109
au chapitre n°3 de ce mémoire, au paragraphe : Comparaison de l’organisation des pré requis
par le « Guide d’Usages International» et par la « Méthode de Gestion Globale de l’Hygiène
dans les IAA ».
Afin d’aider le lecteur dans l’utilisation du guide d’application, les couleurs des cadres
constituant le schéma de la « Méthode de Gestion Globale de l’Hygiène dans les IAA » sont
repris comme fil conducteur, au haut de chaque page ainsi que pour le titre de chaque
paragraphe de la première partie du manuel, consacrée aux BPH/BPF.
Tous les pré requis sont exposés cadre par cadre, de façon détaillée et pratique, en suivant
l’organisation de la « Méthode de Gestion Globale » présentée au chapitre 3. Comme pour
l’ensemble de ce guide d’application, certains points difficiles ou cruciaux pour leur mise en
œuvre, sont encadrés et signalés en marge par les mentions : « REMARQUE », «IMPORTANT »
ou « ASPECTS PRATIQUES ».
- Cadre 1 (titre 1.2): Conformité des locaux, plan de lutte contre les nuisibles,
contrôle des fournisseurs
110
o Critères organoleptiques
o Contrôle de température des produits à réception
o Autres critères essentiels
o Opérations d’entrée dans les réserves et premier
traitement assainissant
o Procédure de rejet
111
- Cadre 4 (titre 1.5) : Technologies du froid, du chaud et formulation des aliments.
Les agents responsables des dangers physique et chimique, ne relèvent pas, bien
entendu, ni de cette logique, ni de ces moyens de maîtrise, car ils sont inertes et ne
sont pas de ce fait doués des facultés de multiplication ou de survie. Ainsi que
nous l’avons vu plus haut, leur niveau de présence, ne dépend donc pas, comme
pour les agents biologiques, des paramètres physicochimiques du milieu de culture
que constitue une denrée alimentaire, ou des traitements qui lui sont appliqués.
Il faut rappeler que l’intervention de ces deux phénomènes indésirables que sont la
multiplication et/ou la survie des germes dans les aliments, peut être empêchée par
un monitoring des paramètres dont ils dépendent. Pour ce faire, ces paramètres
doivent être maintenus à des valeurs qui leur sont défavorables. Mettre en oeuvre
un tel monitoring de valeurs mesurables à certaines étapes d’un procédé de
fabrication, afin d’empêcher la multiplication ou la survie d’agents biologiques,
n’équivaut ni plus ni plus moins qu’à l’instauration de CCP.
Après avoir réalisé la mise en place des BPH/BPF, c’est au niveau de ce quatrième
cadre où figurent des paramètres physicochimiques cruciaux pour l’occurrence de
la multiplication ou de la survie des agents biologiques, qu’il faudra rechercher les
dispositions de maîtrise propres à la méthode HACCP.
A cette première partie du manuel, a été ajouté l’étiquetage qui permet d’informer
les consommateurs sur la formulation des denrées alimentaires mais aussi
d’apporter des informations complémentaires telles que les numéros des lots de
fabrication. Ces numéros de lots étant le point d’entrée des produits dans les
systèmes de traçabilité, il nous a semblé logique d’intégrer cette notion dans cette
partie de notre guide d’application.
112
Il faut remarquer, que pour ce qui concerne les contaminants chimiques, des
phases de dilution ou de concentration, intervenant dans le procédé de fabrication
de denrées liquides, peuvent en faire varier la concentration dans le produit fini.
C’est un des rares cas, constituant une exception, ou un danger non biologique est
sous la dépendance d’un paramètre et peut faire l’objet pour sa maîtrise de
l’instauration d’un CCP.
o Technologies du froid
• La réfrigération
• Véhicules frigorifiques de transport
• Le refroidissement rapide et la liaison froide
• La congélation
• La décongélation
o Technologies du chaud
• Règles propres à la cuisson
• Règles communes à la pasteurisation et à l’appertisation
o Formulation des aliments
• Etiquetage
• Traçabilité
• Procédures de retrait (ou de rappel)
Partant du principe que ce guide d’application a pour vocation d’être utilisé dans
l’ensemble des pays du continent africain, après que sa première version ait été publiée
pour les pays de l’ASEAN, nous n’avons pas abordé le volet réglementaire des
autocontrôles, qui diffère d’un pays à l’autre de la zone concernée. Nous en sommes
restés également à des notions très simples de microbiologie, afin que les informations
apportées par le laboratoire, soient compréhensibles par les responsables d’IAA qui
constituent une partie du public auquel ce guide d’application est destiné.
Nous avons préféré mettre l’accent sur les principes généraux et sur les objectifs
constants des autocontrôles. Il est d’abord rappelé que la démarche d’autocontrôle a
pour but de vérifier l’efficacité du PMS (ou du plan HACCP) mis en place dans une
IAA, pour autant que l’on se soit assuré préalablement de l’effectivité de son
application.
En effet, c’est une démarche de vérification, car bien que les analyses
microbiologiques portent sur des échantillons de denrées alimentaires, le délai de
retour des résultats (de 2 à 5 jours) est tel qu’il n’est pas possible de les attendre, pour
poursuivre la fabrication ou pour placer les lots fabriqués dans les circuits de
distribution, surtout pour ce qui concerne les produits frais. Différer l’expédition des
lots, impliquerait leur entreposage dans l’attente des résultats, ce qui aurait pour
conséquence d’induire un risque d’altération provoquée par une défaillance des
moyens de conservation mis en œuvre, éventuellement génératrice de TIAC. Cet
entreposage risquerait aussi de leur faire perdre certaines des caractéristiques de l’état
113
de fraîcheur, recherchées par les consommateurs. Des résultats d’analyses
défavorables doivent donc dans ces conditions, amener les responsables d’IAA à
s’interroger sur l’effectivité de mise en œuvre de leur PMS (ou de leur plan HACCP)
et sur son efficacité, puis d’apporter en conséquence, les améliorations nécessaires à sa
conception ou à son application.
De la même façon, les contrôles microbiologiques portant sur les surfaces des
équipements et des outils, sont présentés comme une démarche de vérification de
l’effectivité et de l’efficacité du plan de nettoyage. Des résultats d’analyses de
surfaces défavorables ne conduiront pas à intervenir sur les produits qui étaient en
fabrication au moment des prélèvements, mais à améliorer la conception du plan de
nettoyage ainsi que les modalités de son application.
Dans ce cinquième cadre, sont également apportées quelques informations sur les
critères de cohérences auxquels doivent répondre les résultats d’analyses
microbiologiques ainsi que sur l’interprétation des flores habituellement recherchées,
Les défaillances possibles d’hygiène ayant pu survenir en cours de fabrication sont
également présentées.
o Principes généraux
o Autocontrôles des produits
o Autocontrôles des surfaces
• Critères de cohérence des analyses de produits
• Interprétation des flores
• La flore aérobie mésophile
• Les coliformes totaux
• Les coliformes fécaux
• Les staphylocoques dorés
• Les anaérobies sulfito-réducteurs (ASR)
• Les salmonelles
Le fait que les agents (biologiques, chimiques, et souvent physiques) à l’origine d’accidents
alimentaires, contre lesquels les BPH/BPF visent à lutter, soient microscopiques ou invisibles
et donc non observables à l’œil nu, implique que les pratiques d’hygiène sont, par essence
même, des pratiques aveugles. Les opérateurs étant privés de la ressource que constitue le
contrôle visuel de la bonne exécution et du succès de ces procédures de maîtrise de la sécurité
sanitaire des aliments, une formation s’impose, surtout pour ceux qui sont affectés à la
production ou au nettoyage. En effet, comment espérer que des procédures aveugles puissent
être durablement appliquées et efficaces, si elles ne sont pas correctement expliquées et
comprises ?
C’est tout l’enjeu de la politique de formation dans les IAA, que de transmettre cette
compétence aux opérateurs, à un niveau de complexité adapté à la qualification, à la fonction
et aux tâches de chacun. Les principaux aspects pratiques de la mise en œuvre d’un plan de
formation à l’hygiène dans une IAA, sont donc brièvement présentés aux utilisateurs du guide:
114
o Marche à suivre
o Conseils pratiques aux formateurs
o Evaluation de la formation
La seule version de la méthode HACCP, à laquelle il est fait référence dans ce guide
d’application, est la version officielle du « Codex Alimentarius ». En conséquence, pour
utiliser ce guide d’application, dont l’objectif est la facilitation de la mise en œuvre du
HACCP par les responsables d’IAA, ou de son évaluation par les inspecteurs (ou auditeurs), il
est nécessaire de disposer en parallèle du document du Codex [*]. Pour certaines étapes,
l’accent est mis sur des aspects pratiques de mise en œuvre du HACCP sur le terrain, qui ne
figurent pas dans le document de référence du Codex.
De tous temps, la production de denrées alimentaires, même par les professionnels, a été
caractérisée par des pratiques empiriques, dans lesquelles le recours à la maîtrise de valeurs
quantifiables au cours du procédé de fabrication était le plus souvent exclu. Quelques rares
productions traditionnelles y avaient cependant recours : surveillance de la déshydratation des
jambons salés secs par le suivi de l’évolution de leur poids, mesure de l’acidité des caillés
lactiques en fromagerie. Dans ces technologies traditionnelles l’obtention de la valeur
souhaitée pour ces paramètres (perte de poids de 19% pour les jambons ou obtention d’un pH
≤ 4,5 pour les caillés) avait un effet libératoire permettant de passer aux étapes suivantes du
procédé de fabrication : la maturation puis l’affinage, pour ce qui concerne les deux exemples
choisis. La surveillance et la maîtrise de paramètres dans quelques filières traditionnelles,
constituaient les prémices de l’application des principes du HACCP, avant même que cette
méthode ne soit conçue.
En basant la sécurité sanitaire des aliments sur la maîtrise de paramètres critiques, la méthode
HACCP introduit dans des modes empiriques de production traditionnelle, certains aspects
logiques, propres à la méthode expérimentale : c'est-à-dire qu’il définit des conditions de
production sécurisées, vis-à-vis des accidents alimentaires (économiques ou sanitaires), sur la
base de valeurs chiffrées de paramètres mesurables considérés comme critiques. A partir de
ces valeurs elle impose de s’assurer pour chaque lot de production, que les conditions établies
pour la sécurité ont été satisfaites. A défaut d’avoir pu atteindre l’objectif de maîtrise de ces
valeurs, le HACCP impose d’appliquer une action corrective tant au lot de denrées
115
alimentaires, qu’au système de production, afin de revenir à un niveau normal de maîtrise des
risques alimentaires et d’éviter de voir se reproduire la même défaillance sur les lots à venir.
o Ses 2 missions
Principes Remarque
1 - Procéder à une analyse des a - Identifier les dangers associés à une production alimentaire, à
risques tous les stades de celle-ci
b - Evaluer la probabilité d’apparition de ces dangers
c - Identifier les mesures préventives nécessaires.
2 - Déterminer les points critiques Points critiques pour la maîtrise des risques préalablement
pour la maîtrise (CCP) identifiés
CCP = Critical Control Point
3 – Fixer le ou les seuil(s) Etablir des critères opérationnels (valeurs limites, niveaux
critique(s) cibles, tolérances).
4 – Mettre en place un système de Etablir un système de surveillance permettant de s’assurer la
surveillance permettant de maîtrise effective et efficace des CCP
maîtriser les CCP
5 – Déterminer les mesures Etablir des actions correctives à mettre en œuvre lorsque la
correctives à prendre lorsque la surveillance révèle qu’un CCP donné n’est pas ou plus
surveillance révèle qu’un CCP donné maîtrisé.
n’est pas maîtrisé.
6 – Appliquer des procédures de Etablir des procédures spécifiques pour la vérification destinées à
vérification afin de confirmer que confirmer que le système HACCP fonctionne effectivement et
le système HACCP fonctionne efficacement.
efficacement
7 – Constituer un dossier dans Etablir un système documentaire (procédures et
lequel figureront toutes les enregistrements) approprié, couvrant l’application des 6
procédures et tous les relevés principes précédents.
concernant ces principes et leur
mise en application.
116
- Ses 12 étapes
Ces douze étapes, constituent en pratique la marche à suivre pour mettre en place la méthode
HACCP dans une entreprise, ou pour en évaluer la mise en œuvre comme en sont chargés les
inspecteurs ou les auditeurs. Comme pour l’ensemble de ce guide d’application, certains
points difficiles ou cruciaux pour la mise en œuvre de ces douze étapes, sont encadrés et
signalés en marge par les mentions : « REMARQUE », «IMPORTANT » ou « ASPECTS
PRATIQUES ».
- L’étude HACCP
Pour comprendre la logique de cette méthode, il faut garder à l’esprit, qu’elle combine les
principes de la gestion de la qualité et ceux de la sécurité sanitaire des aliments. De ce point
de vue, les trois premières étapes relèvent principalement de la compétence du qualiticien,
tandis que les cinq étapes suivantes (étapes 4 à 8) incombent au technologiste et à
l’hygiéniste alimentaire. En conséquence, il est possible de retrouver dans l’organisation de la
méthode HACCP, et l’obligation de mettre en place des procédures et des enregistrements
pour la plupart des étapes, les quatre principes fondateurs de la démarche qualité :
o L’écrire
o Le faire
Les tableaux synthétiques de présentation des huit premières étapes de la méthode HACCP
qui suivent, reprennent l’organisation qui a été adoptée pour la rédaction du guide
d’application, facilement superposable à celle du Codex Alimentarius:
117
Tableaux des 8 premières étapes de la méthode HACCP: l’étude HACCP
HACCP
Etape n° 1: Constitution de l’équipe HACCP
• Engagement de la direction
• Organisation de l’équipe
– Mode fonctionnel
– Animateur, secrétaire
• Planning d’activités
– Périodicité des sessions de travail de l’équipe
– Echéancier de la mise en place des étapes successives
HACCP
Etape n° 2: Description du produit
– Définitions
– Formulation ( % de chaque matière première utilisée)
– Caractéristiques physico-chimiques: pH, Aw, Eh, viscosité,
granulométrie, concentration des solutions et des additifs
(ex: sel nitrité)
– Température de stockage
– Durée de vie
– Traitement, préparation, mise en oeuvre
118
HACCP
Etape n° 3: Identification de l’utilisation attendue
– Durabilité
– Modalités d’utilisation
– Instructions d’utilisation
– Déviations prévisibles
– Stockage
– Groupes de consommateurs
HACCP
Etape n° 4: Elaboration du diagramme de
fabrication
• Identification des opérations élémentaires
Opération n Opération n’
Opération n + 1 Opération n’ + 1
Opération n + 2
– Nature, fonction
– Procédé, méthode, paramètres
– Intrants (matières premières & conditionnement)
– Locaux, équipements, environnement
– Flux
– Opérateurs
– BPH (nettoyage, désinfection, maintenance)
– instructions
119
HACCP
Etape n° 5: Vérification du diagramme de
fabrication
– normales
– hautes et basses
HACCP
Etape n° 6: Analyse des dangers
120
HACCP
Etape n° 7: Identification des CCPs
HACCP
Etape n° 8: Limites critiques pour chaque CCP
121
La présentation de la méthode HACCP qui est proposée à travers ces tableaux ne diffère de
celle du Codex Alimentarius que pour ce qui concerne les étapes 6 et 7. En effet, en
complément de l’arbre de décision du Codex, une méthode alternative est proposée pour la
détermination des CCP. Bien que cette méthode ne figure pas dans le Codex, elle répond
néanmoins à ses principes, qui suggèrent le recours à une méthode alternative équivalente en
cas d’échec dans l’application de l’arbre de décision (étape 7): « L’arbre de décision ne
s’applique pas à toutes les situations. D’autres approches peuvent être utilisées». La méthode
alternative proposée prend en compte des éléments d’analyse avancés par le Codex aux étapes
6 et 7 dont elle réalise une sorte de fusion.
L’accent est mis dans le manuel, sur la nécessité de réaliser une étude HACCP de la façon la
plus complète et la plus précise qui soit, permettant la meilleure connaissance possible des
risques inhérents à une production alimentaire. En effet on ne maîtrise aisément et
efficacement que ce que l’on a correctement décrit et analysé. Le respect de cette condition
est en conséquence nécessaire à la conception et à l’application d’un PMS (parfois
uniquement constitué de BPF/BPH) ou d’un plan HACCP qui soit à la fois simple et efficace.
HACCP
Etape n° 9: Système de surveillance
122
Tableaux des 4 dernières étapes de la méthode HACCP: le plan HACCP
HACCP
Etape n° 10: Plan d’actions correctives
HACCP
Etape n° 11: Vérification
123
HACCP
Etape n° 12: Système documentaire
En dernière partie du guide d’application, sont présentées des grilles d’audit, pour permettre
aux responsables d’IAA de réaliser une autoévaluation du PMS qu’ils ont mis en place dans
leur entreprise. Elles pourront également être utilisées par les inspecteurs agissant au nom des
autorités compétentes ou les auditeurs intervenant pour des organismes certificateurs, pour
réaliser les observations relatives à l’exécution de leurs missions.
Le terme de « grille d’audit » a été préféré à celui de « check-list » car ces documents de
pointage que nous avons conçus, sont destinés à être utilisés en lecture verticale ou
horizontale. Cette disposition en fait l’originalité. En effet, en partant du constat que
l’inspection (ou l’audit) d’une IAA doit obligatoirement comprendre un volet physique et un
volet documentaire, il nous est devenu évident qu’un seul document (au lieu de deux) prenant
en compte ces deux aspects constituerait un avantage pratique pour son utilisation par les
professionnels.
124
o 3.4.2 Format des grilles d’audit
Grille d’audit
Ce choix se traduit par le schéma d’organisation qui a été retenu pour l’élaboration de ces
grilles d’audit :
- 3.5 Expression chiffrée des observations réalisées grâce aux grilles d’audit
Chaque fois que la satisfaction d’un critère physique est associée à la présence d’un document
particulier, ces deux éléments se trouvent au même niveau horizontal sur les deux listes. Cette
disposition permet donc aussi une lecture horizontale des grilles d’audit et la conduite
simultanée de l’inspection ou de l’audit, physique et documentaire.
125
Une échelle de cotation à cinq niveaux est proposée pour chaque critère d’évaluation figurant
sur les grilles d’audit :
• sans objet (so) : lorsque le critère d’évaluation proposé par la grille d’audit,
ne s’applique pas au type d’IAA considéré. C’est par exemple le cas de
l’évaluation de la conformité des traitements par la chaleur dans le cadre de
la découpe des viandes crues, où ce type de technologie n’est pas appliqué.
Au plan pratique, cette échelle peut être convertie en valeurs numériques, ce qui permet de
donner la « cotation moyenne » d’une IAA, portant sur tous les critères évalués à l’exception
de ceux qui auront été considérés « sans objet ». Le recours à cette conversion permet
facilement au responsable d’une IAA, d’avoir de son établissement une évaluation
globalement positive ou négative, en appliquant par exemple les correspondances qui suivent :
• satisfaisant = +3
• acceptable = +1
• non satisfaisant = -1
• absent = -3
Les valeurs + 2 et – 2 ont été écartées au profit des valeurs + 3 et – 3, pour éviter de ménager
un intervalle de graduation double autour du 0, ce qui aurait eu pour effet de déplacer les
moyennes obtenues vers cet espace et de les rendre de ce fait moins parlantes pour les
professionnels.
Ces grilles d’audit sont précédées dans le guide, de quelques pages explicatives qui explicitent
le sens de chacun des points portés sur la procédure de contrôle. En effet pour pouvoir
comparer et exploiter au plan statistique, les observations faites par différents
inspecteurs/auditeurs, il est nécessaire que chaque point des ces grilles soient compris et
renseignés de la même façon par leurs différents utilisateurs.
126
Pour respecter le principe de phases successives pour la conception et la mise en oeuvre d’un
PMS dans une IAA, le système d’audit proposé par le guide d’application comprend plusieurs
grilles:
Cet ensemble de grilles peut également être utilisé par les responsables des IAA, comme fil
directeur pour la mise en place de leur PMS. Pour cet usage, il est recommandé de ne pas
passer à l’utilisation d’une grille, tant que 80% au moins, des points pris en compte par la
grille précédente n’ont pas été satisfaits.
On peut également calculer une moyenne sur la somme des valeurs attribuées par pointage
des critères applicables dans l’entreprise en utilisant une ou plusieurs grilles d’audit, afin
d’estimer si ce niveau de conformité à 80% est respecté. Il est atteint en présence d’une valeur
moyenne calculée, au moins égale à 1,8.
Cette valeur de 1,8 équivalente à un niveau de conformité de 80% est obtenue grâce à la
formule suivante : (6 x 0,8) - 3 = 1,8)
Cette valeur de 80% est, rappelons-le, prise également comme limite de délivrance de la
certification relative au « Référentiel d’Harmonisation de la Gestion de l’Hygiène
Alimentaire en Afrique » présenté au chapitre 4 de ce mémoire. L’évaluation de conformité
des IAA aux exigences du référentiel, doit se faire par l’utilisation des grilles d’audit du
« Guide d’Application du Référentiel d’Hygiène et ses Règles d’Application », les deux
documents constituant les deux parties d’un même corpus documentaire.
La grille 4/4 relative à l’évaluation de routine du PMS, ne peut être utilisée qu’après quelques
semaines de fonctionnement effectif dans l’entreprise de ce plan de maîtrise. Cette grille ne
retient qu’un nombre limité de critères essentiels pour évaluer l’effectivité et l’efficacité de la
mise en œuvre du PMS, En conséquence, le recours à son utilisation peut être périodique et
fréquent (hebdomadaire, mensuel, trimestriel), car elle ne requiert qu’un laps de temps
relativement court. La première partie de cette grille étant consacrée aux pré requis du
HACCP (ou BPF/BPH), il est donc également possible de l’utiliser dans les établissements où
le PMS se limite à la mise en œuvre de ces bonnes pratiques.
Si le résultat de l’audit réalisé avec cette grille 4/4 d’évaluation de routine est satisfaisant, il est
possible d’arrêter à ce stade la procédure de vérification. Si par contre le résultat est
défavorable, la procédure de vérification devra être approfondie en plusieurs étapes.
127
place grâce à la grille 4/3 d’évaluation du plan HACCP ainsi que par
l’utilisation de la grille ¼ d’évaluation des pré requis (BPF/BPH). Dans le
cas d’un PMS basé uniquement sur la mise en œuvre des pré requis, il faut
en revoir la pertinence en utilisant uniquement la grille ¼ d’évaluation de la
mise en œuvre des pré requis.
Ces boucles de rétroaction permettent dans une IAA, de s’inscrire dans une démarche
d’évaluation et d’amélioration permanente du PMS.
Conclusion
En aidant à la conception et à la mise en œuvre des PMS dans les PME mais aussi à leur
évaluation, le guide d’application « Lignes Directrices sur le HACCP, BPF et BPH pour les
PMS de l’ASEAN », est un manuel à l’usage des responsables d’IAA comme des inspecteurs
ou des auditeurs. Dans un souci d’efficacité, après avoir présenté sous un jour pratique la
méthode HACCP, à la suite des pré requis indispensables à sa mise en œuvre, ce guide offre
un ensemble de grilles d’audit permettant aux responsables d’IAA d’évaluer le PMS de leur
établissement et aux inspecteurs ou auditeurs de conduire à bien leurs missions d’inspection
ou d’audit.
128
Conclusion générale
129
L’ensemble de ce mémoire de thèse a pour objet de décrire et expliciter deux méthodes
originales de facilitation pour la mise en œuvre des préconisations du Codex Alimentarius : la
« Méthode de Gestion Globale de l’Hygiène dans les IAA » et la « Méthode Alternative à
l’Arbre de Décision du Codex Alimentarius pour la détermination des CCP ».
Il faut également remarquer que ce résultat tient au fait qu’un mode de penser différent a été
appliqué à la résolution des problèmes auxquels était confronté le secteur des IAA. Qu’il nous
soit ici permis d’exprimer notre conviction profonde, selon laquelle s’efforcer de penser
différemment comme nous l’avons fait pour établir ces deux méthodes, est une des démarches
les plus fécondes qui soient, même si le chemin qu’elle nous ouvre n’est généralement pas
celui de la facilité.
Afin de concevoir ces nouvelles méthodes, nous avons adopté une logique originale,
consistant à utiliser, comme base de réflexion, un schéma unique et validé de description du
mécanisme d’apparition des accidents alimentaires, qu’ils soient d’ordre sanitaire ou d’ordre
économique. Ce nouveau mode d’appréhension de la sécurité sanitaire des aliments a permis
de développer auprès des professionnels le concept selon lequel, les mêmes mesures de
prévention permettent d’éviter les différents types d’accidents, qu’ils soient sanitaires ou
économiques.
C’est sur la logique de ce schéma, qu’ont été construites ces deux méthodes originales de
facilitation de la mise en œuvre des préconisations du Codex. La transposition de ces
méthodes s’est traduite par la publication de manuels pratiques d’application à l’usage des
professionnels de la production ou de l’inspection/audit.
Deux de ces documents sont présentés dans le cadre de ce mémoire de thèse, à titre
d’exemples pratiques de transposition de ces méthodes de facilitation: le guide d’application
« Bonnes Pratiques de Fabrication, Bonnes Pratiques d’Hygiène et HACCP » dans sa version
d’origine destinée aux PME de l’ASEAN et le « Référentiel d’Harmonisation de la Gestion
de l’Hygiène Alimentaire en Afrique ».
130
Enfin, nous relatons en tant qu’exemples concrets, trois missions de terrain conduites grâce à
l’application de la « méthode alternative à l’arbre de décision du Codex »: l’étude et
l’amélioration de la qualité microbiologique de la «poudre de piment d’Espelette»,
l’évaluation et l’amélioration du PMS d’une PME africaine produisant du poisson cuit, séché
et fumé et enfin l’étude et la prévention de la transmission du choléra par voie alimentaire
dans les zones rurales en Haïti. La mission réalisée en Haïti a permis de montrer que la
« Méthode Alternative » destinée initialement à être utilisée dans le cadre des IAA, pouvait
également l’être avec succès pour analyser les risques et identifier les moyens de maîtrise
d’une maladie contagieuse épidémique transmise par voie alimentaire.
Parmi les derniers succès qui ont sanctionné ces travaux, l’Organisation de l’Union Africaine
a adopté officiellement (janvier 2011) le « Référentiel d’Harmonisation de la Gestion de
l’Hygiène Alimentaire en Afrique » en vue de son application en tant que norme sanitaire
commune, dans le cadre des échanges de denrées alimentaires entre ses Etats Membres.
Depuis, allant plus loin dans cette logique d’intégration sanitaire, huit des Etats Membres de
l’Union Africaine constituant l’Union Economique et Monétaire de l’Ouest Africain
(UEMOA) ont décidé de faire du référentiel, non plus une norme d’application volontaire,
mais leur réglementation commune applicable aux échanges de denrées alimentaires.
Ces deux méthodes de facilitation ont désormais prouvé leur polyvalence par la variété des
problématiques (technologique, sanitaire, d’urgence médicale …) auxquelles elles ont été
confrontées avec succès dans de nombreux pays (Europe, Asie, Afrique, Caraïbes), sans avoir
jamais rencontré une seule situation de terrain où leur application se soit avérée impossible.
L’avenir nous dira si à travers de nouvelles opportunités de collaboration avec d’autres
partenaires, leur champ d’application peut être encore élargi.
131
Bibliographie
4. Bonne R., Camberou L., Wright N., Boccas F, 2005: Guidelines on GMP, GHP and
HACCP for ASEAN Food SMEs (publication CEN/ASEAN Djakarta Indonésie),
disponible sur le site de la DG SANCO, à l’adresse
(http://ec.europa.eu/food/training/good_hygiene_practice_en.htm)
Version française : Lignes Directrices sur le HACCP, BPF et BPH pour les PME de
l’ASEAN, disponible à l’adresse :
(http://ec.europa.eu/food/training/haccp_fr.pdf)
6. Boutou O, 2008 : Certification ISO 22000, les 8 clés de la réussite, AFNOR, 85-88,
95-99
7. Brown.V , Jacquier.G , Bachy.C , Bitar.D & Legros.D, 2002: Prise en charge des
épidémies de choléra dans un camp de réfugiés. Bull Soc Pathol Exot, 2002, 95, 5,
351-354 http://www.pathexo.fr/documents/articles-bull/T95-5-Brown.pdf
132
http://www.legifrance.gouv.fr/jopdf/common/jo_pdf.jsp?numJO=0&dateJO=2008092
1&numTexte=13&pageDebut=14631&pageFin=14637
13. Direction Générale de l’Alimentation, Mission des urgences sanitaires : Gestion des
toxi-infections alimentaires collectives – Déclaration, inspection et rapport
d’investigation, Note de service DGAL/MUS/N2009-8191, du 09 juillet 2009
17. Doyle.P, Beuchat.L.R & Montville.T.J , chapt Vibrio species by Oliver.J.D &
Kaper.J.B in Food Microbiology Fondamental & frontiers, edit Michael
18. European Commission, 1998 : Opinion on risk to health from fruit and vegetables and
their products grown in areas where cholera ( Vibrio cholerae) has reached epidemic
levels (expressed on 4 June 1998) http://ec.europa.eu/food/fs/sc/scf/out12_en.print.html
20. Gousset.J, Tixerant.G, Roblot.M, Holvoet.C, Jamet.J, 2001 : Les produits de la pêche,
collection des informations techniques des services vétérinaires français, Paris
21. Health and Consumer Protection General Directorate (European Commission) and
AUC Departement for Rural Economy and Agriculture (African Union), 2010:
Guidelines on the application of GMP, GHP and HACCP (version anglaise) et Guide
d’Application du Référentiel Hygiène et ses Règles d’Application (version française)
22. Health and Consumer Protection General Directorate (European Commission) and
AUC Departement for Rural Economy and Agriculture (African Union), 2010:
Reference framework for harmonization of the management of the food hygiene in
Africa (version anglaise) et Référentiel d’harmonisation de la gestion de l’hygiène
alimentaire en Afrique (version française)
23. Huat J.T, Leong Y.K, Lian H.H, 2008 : Laboratory study of Vibrio cholerae O1
survival on three types of boiled rice (Oryza sativa.L.) held at room temperature,
Journal of Food Prot. 2008 Dec;71(12):2453-9.
133
24. Huq.A, Xu.B, Chowdhury. M. A. R, Islam.M.S, R. Montilla.R, Colwell.R.R (1996):
A Simple Filtration Method To Remove Plankton-Associated Vibrio cholerae in Raw
Water Supplies in Developing Countries, in Applied and Environmental Microbiology,
July 1996, p. 2508–2512
26. Kolvin, JL & Roberts, D (1982) Studies on the growth of Rio cholerae biotype
classical in food. J.Hygiene, 89, 243-252).
31. Organisation Mondiale du Commerce (1995) : Accord sur l’application des mesures
sanitaires et phytosanitaires http://www.wto.org/french/tratop_f/sps_f/spsagr_f.htm
32. Organisation Mondiale du Commerce (1998) : Comprendre l’Accord de l’OMC sur les
mesures sanitaires et phytosanitaire http://www.wto.org/french/tratop_f/sps_f/spsund_f.htm
33. Organisation Mondiale du Commerce (1995) : Accord sur les obstacles techniques au
commerce http://www.wto.org/french/docs_f/legal_f/17-tbt.pdf
35. Organisation mondiale de la Santé, 1993 : Guide pour la lutte contre le choléra,
Genève (1993) http://whqlibdoc.who.int/publications/1993/9242544493.pdf
134
37. Pilet.c, Bourdon.J.L, Toma.B, Marchal.N, Balbastre.C, 1979 : bactériologie médicale
et vétérinaire, éditions Doin, Paris
46. United Nations, 2011: Final Report of the Independent Panel of Experts on the
Cholera Outbreak in Haiti http://www.un.org/News/dh/infocus/haiti/UN-cholera-report-final.pdf
135
ANNEXES
Annexe 1
Meilleure
Meilleure Formation
Formation Pour
Pour Des
Des Aliments
Aliments Plus
Plus Sains
Sains (BTSF)
(BTSF) Afrique
Afrique
Référentiel D’Harmonisation de la Gestion
de l’Hygiène Alimentaire en Afrique
27 août 2010
L’Harmonisation
L’Harmonisation de
de l’Inspection
l’Inspection en
en
Hygiène
Hygiène Alimentaire
Alimentaire en
en Afrique
Afrique
25
25 janvier
janvier 2010
2010
Le référentielLe
Le Référentiel
Référentiel
A CONTENU
1. Contexte 5
2. Élaboration de ce référentiel 5
3. Objectifs 6
4. Champ d’application du référentiel 6
4.1. Les conditions hygiéniques de production 6
4.2. Les contrôles 7
4.3. Les établissements 8
5. Définitions 8
6. Principes généraux d’hygiène des denrées alimentaires 9
6.1. Approvisionnement en eau et énergie 9
6.2. Exigences relatives à l’implantation, à l’organisation générale, à la
construction et à l’entretien d’un établissement, ainsi qu’à ses locaux
et équipements 9
6.3. Opérations et personnel 9
6.4. Spécificités climatiques 10
6.5. Eau 10
6.6. Emballages 10
6.7. Traçabilité sanitaire et éligibilité des matières premières
et produits intermédiaires 10
6.8. Procédés de conservation 10
6.9. Vérification de l’effectivité et de l’efficacité des mesures
de maîtrise/gestion de l’hygiène et des dangers 10
6.10. Formation du personnel 11
6.11. Contrôle de l’application du référentiel, attribution de l’agrément
sanitaire, apposition de la marque sanitaire et émission
de certificats sanitaires 11
6.12. Contrôle sanitaire à l’importation des denrées alimentaires originaires
ou en provenance de pays extérieurs à l’Afrique
(et destinés aux entreprises agréées) 11
BTSF Afrique | 1
REFERENTIEL HYGIENE ET SES REGLES D’APPLICATION
7. Dispositions particulières 12
Annexe 1:
Exigences relatives aux établissements et aux opérateurs du secteur alimentaire 13
BTSF Afrique | 2
REFERENTIEL HYGIENE ET SES REGLES D’APPLICATION
BTSF Afrique | 3
REFERENTIEL HYGIENE ET SES REGLES D’APPLICATION
BTSF Afrique | 4
REFERENTIEL HYGIENE ET SES REGLES D’APPLICATION
1. Contexte
La sécurité alimentaire est une des composantes de la politique d’intégration régionale africaine. Faciliter
les échanges de denrées alimentaires sures entre états africains, concourra à la réalisation de cet objectif.
Toutefois, pour y parvenir il convient de définir un référentiel sanitaire (ensemble d’obligations faites aux
producteurs/transformateurs de denrées alimentaires) harmonisé, ainsi que des procédures de contrôle
dudit référentiel permettant une reconnaissance mutuelle entre états africains, des garanties sanitaires
offertes par les établissements engagés dans cette démarche commerciale.
Cette initiative de référentiel s’inscrit comme l’une des actions du partenariat conjoint Afrique-Europe,
conclus lors du sommet de Chefs d’état et de gouvernement Africains et Européens en décembre 2007
à Lisbonne.
Elle a été conduite conjointement par l’Union Européenne (Direction Générale Santé et Consommateurs
- DG SANCO) et la Commission de l’Union Africaine (Département de l’Economie Rurale et de
l’Agriculture - DREA) en collaboration étroite avec les Communautés Economiques Régionales, les états
Africains et les organismes techniques concernés.
Elle est destinée à promouvoir un partenariat public-privé en matière de sécurité sanitaire des aliments,
permettant de réaffirmer le rôle central des autorités compétentes, et d’encourager les opérateurs à
augmenter leur niveau de conformité avec les normes internationales sur la sécurité sanitaire des aliments
en Afrique.
2. Élaboration de ce référentiel
Ce référentiel, réalisé dans le cadre du programme «Meilleure Formation Pour Des Aliments Plus Sains
– BTSF- Afrique» financé par l’Union Européenne, a été inspiré par des travaux similaires originaux du
Dr Richard Bonne et de M. Franck Boccas, réalisés dans le cadre d’un programme CEN/ASEAN (Comité
Européen de Normalisation / Association des Etats du Sud Est Asiatique) financé par l’Union Européenne.
Ces travaux, basés sur les prescriptions du Code Général d’Hygiène des denrées alimentaires du
programme conjoint FAO/OMS Codex Alimentarius, permettent une reconnaissance de ce référentiel au
regard de l’Accord SPS et une application pédagogique et facilitée des recommandations internationales.
Il a été élaboré lors de 5 ateliers subrégionaux1 rassemblant tous les Etats africains et les Communautés
Economiques Régionales (RECs) sous la coordination conjointe de la Commission de l’Union Africaine et
de la Commission de l’Union Européenne. Ces ateliers ont donc étroitement associé des représentants
des autorités compétentes des Etats africains et des RECs, des dirigeants/cadres d’entreprises agro
alimentaires et de organisations de consommateurs de pays africains. Ont également participés à ces
ateliers des représentants des organisations internationales telles que l’OMS, la FAO, le Codex Alimentarius,
l’UNIDO, l’ARSO, l’AVA, etc., qui ont activement contribué à son élaboration. Cette large participation
avait pour objectif une consultation panafricaine et le soutien des organismes internationaux pertinents,
afin de prendre en considération les spécificités régionales, les travaux en cours, pour autant qu’ils ne
contredisaient pas les objectifs de protection de la santé du consommateur, et /ou d’en envisager les
évolutions nécessaires.
L’application pratique de ce référentiel a été testée au travers de l’utilisation d’un guide spécialement
développé à cette fin et d’autres outils originaux (grille d’inspection et méthode alternative à l’arbre de
décision du système HACCP), lors de 5 ateliers subrégionaux en 20102
1
Accra (Ghana, 6-10 juillet 2009), Brazzaville (Congo, 21-25 septembre 2009), Le Caire (Egypte, 18-22 octobre 2009),
Johannesburg (Afrique du Sud, 23-27 Novembre 2009), Lusaka (Zambie, 7-11 décembre 2009).
2
Douala (Cameroun, 22-26 février 2010), Casablanca (Maroc, 15-19 mars 2010), Kampala (Uganda, 19-23 avril 2010),
Bamako (Mali, 24-28 mai 2010) et Lilongwe (Malawi, 14-18 juin 2010).
BTSF Afrique | 5
REFERENTIEL HYGIENE ET SES REGLES D’APPLICATION
3. Objectifs
D’une façon plus générale les objectifs de ces ateliers étaient de:
a. Former des formateurs à la compréhension du Code d’usages International recommandé – Principes
généraux d’hygiène alimentaire (CAC/RCP 1-1969, Rév. 4-2003) du Codex Alimentarius qui porte
aussi sur l’application du système HACCP;
b. Développer une compréhension harmonisée de la norme et des méthodes d’inspection au sein des
Autorités Compétentes et auprès des operateurs africains;
c. Former des formateurs à l’application de méthodes d’inspection harmonisées pour l’audit d’application
de ce référentiel;
d. Promouvoir ce référentiel à travers l’Afrique pour le développement d’un système de certification
officiel, destiné à toute l’industrie alimentaire du continent; et
e. Initier une démarche de certification officielle harmonisée sur l’hygiène alimentaire, comme premier
mécanisme d’intégration en matière de sécurité sanitaire des aliments pour le continent.
Afin d’atteindre ces objectifs, les participants ont été invites à :
a. Trouver un accord sur un référentiel technique pouvant être utilisé par les Autorités Compétentes
des Etats Africains et les operateurs pour l’inspection d’hygiène alimentaire et la certification des
entreprises agro-alimentaires respectant les Bonnes Pratiques d’Hygiène (BPH) et les Bonnes Pratiques
de Fabrication (BPF) dans la mesure où elles sont pertinentes en matière d’hygiène alimentaire.
b. Participer à des exercices de simulation, et visites d’entreprises pour observer l’application de ce
référentiel, pour renforcer leur compréhension des méthodes d’inspection et en tirer les leçons
nécessaires, afin de modifier le dit référentiel , ceci ayant pour but de faciliter son application future
dans la perspective d’améliorer la sécurité sanitaire des aliments et la protection des consommateurs;
et de
c. Trouver un accord sur les règles que les Autorités Compétentes des Etats Africains utiliseraient pour
le système de certification proposé comme point de départ à un mécanisme de reconnaissance
mutuelle.
BTSF Afrique | 6
REFERENTIEL HYGIENE ET SES REGLES D’APPLICATION
Ce guide très didactique présente une approche alternative à l’arbre de décision du système HACCP
qui permet une évaluation rapide (notamment par les autorités de contrôle) de la pertinence du plan
de maîtrise sanitaire mis en place dans les entreprises agro-alimentaires. Il ne concerne donc pas les
autres aspects qui concourent à la qualité de ces denrées. Toutefois, concernant la qualité des aliments
(hors la composante sécurité sanitaire), il est évident que des denrées de mauvaise qualité per se ou
une mauvaise conservation de celles-ci à un quelconque moment de la chaine alimentaire les rendra
invendables, inconsommables ou encore conduira le consommateur à s’en détourner, pouvant conduire
à de la malnutrition ou à des rations quotidiennes insuffisantes. Il appartient donc aux gouvernements des
états africains, s’ils ne l’ont pas déjà fait, de se doter d’autres outils légaux contraignants pour promouvoir
la qualité des denrées alimentaires, leur étiquetage, leur composition nutritionnelle, les normes auxquelles
elles doivent correspondre, des définitions de produits «niches», ou d’agriculture biologique etc. et aux
organisations professionnelles de structurer le marché, de le segmenter si besoin est, et d’édicter des
guides de Bonnes Pratiques de Fabrication (BPF). De ce fait, ce référentiel, basé sur des BPH ne se
réfèrera aux BPF que dans la mesures où celles-ci concourent, accompagnent, supportent, complètent les
bonnes pratiques d’hygiène (BPH)
4.2. Les contrôles
Bien que volontaire (en effet aucune entreprise n’est obligée de commercialiser ses produits dans un pays
étranger), la démarche proposée est politiquement et économiquement très importante au regard de
la sécurité sanitaire des aliments, de la sécurité alimentaire, de l’intégration régionale, du développement
du commerce entre états africains et de la lutte contre la pauvreté. En conséquence le contrôle de
l’application du référentiel sera réalisé sous l’autorité des services officiels compétents. L’établissement
conforme à ce référentiel sera réputé agréé pour les échanges de denrées alimentaires entre Etats
Africains. Les aliments ainsi échangés devraient voir leurs droits de douanes réduits ainsi que les
procédures de contrôle sanitaire lors de l’introduction dans le pays de destination facilitées. Les autorités
compétentes réaliseront des contrôles dans ces établissements pour s’assurer de leur conformité, utilisant
des méthodes comme l’audit, ou l’inspection ou tout autre moyen (évaluation, surveillance, prélèvements,
etc.) nécessaire à leur jugement. Cet agrément sera concrétisé par une marque sanitaire apposée sur
les conditionnements ou emballages des denrées échangées et sur la viande nue (carcasses) par une
estampille à l’encre alimentaire. Les caractéristiques de l’autorité compétente telles que définies dans
ce référentiel, et notamment la nécessaire absence de conflit d’intérêt entre le personnel de contrôle
et les établissements contrôlés et certifiés, permettent d’envisager, selon le souhait des gouvernements
des Etats Africains, que certaines tâches de contrôles soient déléguées par l’autorité compétente à des
organismes tiers accrédités pour de telles fonctions.
Par ailleurs, les pays africains et leurs entreprises étant encore souvent dépendants de l’importation pour
certaines matières premières, ingrédients et matériaux de conditionnement/emballage, le référentiel pose les
jalons d’une réglementation future harmonisée des conditions sanitaires d’importation des denrées alimentaires
en Afrique et du contrôle des lots de telles denrées importées.
L’objectif de cette harmonisation étant de rendre plus fluide les échanges de denrées alimentaires saines
au sein de l’Afrique, le référentiel impose des systèmes d’échanges d’information et d’assistance mutuelle
entre états africains et pose également les jalons de la mise en œuvre de systèmes électroniques d’alerte
rapide et de traçabilité concernant les produits échangés. Enfin la traçabilité amont et aval est rendue
obligatoire dans les établissements agréés pour assurer la fiabilité du système et la réalisation rapide
d’investigation en cas de problèmes rencontrés sur les produits échangés.
Comme cette démarche d’agrément des établissements est vectrice d’une ouverture de marché et de
réductions des contrôles en frontière ainsi que des droits de douanes, il va de soi que seuls pourront
être intégrés dans cette démarche et certifiés les établissements qui respecteront les autres dispositions
réglementaires applicables dans le pays d’origine3 (y compris des exigences nationales en matière de
sécurité sanitaire des aliments supérieures à celles de ce référentiel, par exemple les plans de surveillance
3
Pour certains pays, les obligations sociales ou religieuses devront aussi être prises en compte pour éviter certaines
difficultés d’application du référentiel par les employés (par exemple la séparation des toilettes hommes/femmes).
BTSF Afrique | 7
REFERENTIEL HYGIENE ET SES REGLES D’APPLICATION
officiels au regard des contaminants chimiques). Ces autres dispositions sont en particulier les règles
concernant le droit du travail, de la fiscalité, de la consommation, le droit social, la qualité des aliments, la
santé et la protection des animaux. Les responsables de ces établissements devront bien évidemment
s’être acquittés de la redevance sanitaire nécessaire au financement de la mise en œuvre du système de
contrôle et de certification de ce référentiel sanitaire auprès de l’administration nationale désignée pour
son recouvrement.
5. Définitions
Aux fins du présent référentiel, les définitions ci-dessous s’appliquent.
Etablissement: tout bâtiment ou toute zone où les aliments sont manipulés, ainsi que leurs abords relevant
de la même direction.
Autorité Compétente: l’autorité centrale d’un État africain compétente pour organiser les contrôles
officiels ou toute autorité à laquelle ladite compétence a été déléguée. Cette définition inclut, le cas échéant,
l’autorité correspondante d’un pays tiers.
Audit: l’examen méthodique et indépendant visant à déterminer si les activités et résultats y afférant,
satisfont aux dispositions préétablies et si ces dispositions sont mises en œuvre de façon effective et
sont propres à atteindre les objectifs. Inspection: l’examen d’établissements, d’animaux et de denrées
alimentaires, de leur traitement, d’entreprises du secteur alimentaire, de leurs systèmes de gestion et
de production, y compris les documents, les essais sur le produit fini et les pratiques d’alimentation
BTSF Afrique | 8
REFERENTIEL HYGIENE ET SES REGLES D’APPLICATION
des animaux, ainsi que de l’origine et de la destination des intrants et des extrants, afin de vérifier la
conformité avec les prescriptions légales dans tous les cas
Traçabilité: la capacité de retracer, à travers toutes les étapes de la production, de la transformation
et de la distribution, le cheminement d’une denrée alimentaire, d’un aliment pour animaux, d’un animal
producteur de denrées alimentaires ou d’une substance destinée à être incorporée ou susceptible d’être
incorporée dans une denrée alimentaire ou un aliment pour animaux
Conditionnement: l’action de placer une denrée alimentaire dans une enveloppe ou dans un
contenant en contact direct avec la denrée concernée; cette enveloppe ou ce contenant
Emballage: l’action de placer une ou plusieurs denrées alimentaires conditionnées dans un deuxième
contenant; le contenant lui-même.
Contrôle officiel: toute forme de contrôle effectué par l’autorité compétente pour vérifier le respect
de la législation relative aux aliments pour animaux et aux denrées alimentaires ainsi que les dispositions
concernant la sante animale.
Certification officielle: la procédure par la quelle l’autorité compétente ou les organismes de
contrôle autorisés à agir en cette capacité, attestent la conformité, par écrit, par un moyen électronique
ou par un moyen équivalent.
BTSF Afrique | 9
REFERENTIEL HYGIENE ET SES REGLES D’APPLICATION
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REFERENTIEL HYGIENE ET SES REGLES D’APPLICATION
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REFERENTIEL HYGIENE ET SES REGLES D’APPLICATION
7. Dispositions particulières
Ces dispositions sont annexées à ce référentiel. Il s’agit de:
g L’Annexe 1 relative aux établissements et aux opérateurs du secteur alimentaire; et
g L’Annexe 2 relative à l’enregistrement et à l’agrément des établissements par l’autorité compétente.
Leur application pratique en sera facilitée par l’usage recommandé du guide d’application du présent
référentiel.
BTSF Afrique | 12
REFERENTIEL HYGIENE ET SES REGLES D’APPLICATION
Annexe 1:
Exigences relatives aux établissements et aux opérateurs du secteur alimentaire
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REFERENTIEL HYGIENE ET SES REGLES D’APPLICATION
4
Dans le cas où l’organisation générale de l’établissement ne permet pas de satisfaire aux deux principes
précédents, la séparation dans le temps plutôt que dans l’espace, d’activités incompatibles, constitue une
alternative acceptable.
5
Pour les produits de la mer, le principe d’utilisation « d’eau de mer propre » pour le nettoyage des produits et
du matériel peut être retenu.
BTSF Afrique | 14
REFERENTIEL HYGIENE ET SES REGLES D’APPLICATION
g imperméables;
g antidérapants;
g résistants;
g légèrement inclinés afin de permettre l’écoulement naturel des eaux de lavage vers le réseau d’évacuation.
Les murs doivent être :
g lisses;
g clairs;
g lisses;
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REFERENTIEL HYGIENE ET SES REGLES D’APPLICATION
Le système d’évacuation des eaux usées doit être pourvu de grilles et de siphons pour éviter6
g l’obstruction de ses canalisations par l’accumulation de gros déchets;
g la pénétration par cette voie, des rongeurs dans les locaux;
g le reflux des eaux usées.
9.3. Conformité du matériel et des équipements
Le mobilier doit être :
g lisse;
g inoxydable.
Le respect de ces règles interdit l’utilisation du carton ou de ruban adhésif pour la fabrication du mobilier
(ou leur utilisation pour réaliser des installations ou des réparations temporaires) ainsi que celle du bois
brut en général.
L’utilisation du bois brut de bonne qualité, peut être éventuellement acceptée (ou officiellement autorisée)
dans certains secteurs de production agroalimentaire où elle est d’usage habituel (boulangerie, affinage
des fromages, etc.).
Les plans de travail doivent être conçus en matériaux :
g lisses;
g clairs;
g résistants;
g imperméables.
Le respect de ces règles interdit l’utilisation du carton ou du ruban adhésif, comme celle de matériaux
poreux ou rugueux comme le ciment, ainsi que celle du bois brut en général. Les matériaux les plus
souvent utilisés sont l’acier inoxydable, les matières plastiques, les carreaux de faïence.
L’utilisation du bois brut de bonne qualité, peut être éventuellement acceptée (ou officiellement autorisée)
pour la fabrication des plans de travail dans certains secteurs de production agroalimentaire où elle est
d’usage habituel (boulangerie, etc.).
Le petit matériel doit être :
g inaltérable dans toutes ses parties;
g facile à nettoyer et à désinfecter.
Le respect de ce principe interdit d’une façon générale l’utilisation du bois même pour les manches
d’outils. Les matériaux les plus souvent utilisés sont l’acier inoxydable, l’aluminium, les matières plastiques.
Toutefois, dans quelques secteurs seulement de la production agroalimentaire, l’utilisation usuelle de
petits outils en bois peut être acceptée (boulangerie, etc.).
6
Divers dispositifs de traitement (ou de prétraitement) des eaux usées doivent être installés si nécessaire
(obligation réglementaire, protection des cours d’eau, etc.) sur le réseau d’évacuation (filtres, bacs à graisse ou
à fécule, stations d’épuration, etc.)
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REFERENTIEL HYGIENE ET SES REGLES D’APPLICATION
BTSF Afrique | 17
REFERENTIEL HYGIENE ET SES REGLES D’APPLICATION
Insectes :
g recherche de cadavres d’insectes;
g recherche d’insectes vivants dans les lieux protégés (tiroirs);
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g mise en œuvre, pour les opérateurs ayant un profil de porteur de Staphylocoques ou de Salmonelles,
d’un dépistage par voie d’analyses bactériologiques;
g éloignement temporaire de la production des sujets qui se seront révélés positifs à l’un de ces deux
dépistages (sans réduction de salaire, afin que les travailleurs n’aient pas de défiance vis-à-vis de cette
mesure) et mise sous traitement médical curatif;
g mise en place et réapprovisionnement régulier d’une trousse médicale de première urgence, pour le
traitement des plaies des mains qui doivent être recouvertes d’un pansement protecteur;
g éloignement temporaire de la production, et mise sous traitement médical curatif des opérateurs
atteints de plaies compliquées ou purulentes des mains et de tout état clinique (toux, diarrhée, fièvre,
etc.) le justifiant (sans réduction de salaire, afin que les travailleurs n’aient pas de défiance vis-à-vis de
cette mesure);
g les opérateurs doivent être sensibilisés au fait de devoir signaler tout accident de santé les affectant (et
présentant un risque potentiel pour le consommateur).
g un second distributeur contenant un désinfectant (solution alcoolique par exemple) peut être associé
au premier;
g le dispositif de séchage des mains doit être à usage unique (le papier essuie-mains étant en pratique,
le seul possible);
g les règles à appliquer pour le lavage des mains doivent être rappelées par voie d’affichage mural
implanté au dessus des lave-mains;
g pour la plupart des activités agroalimentaires, une brosse à ongles doit être mise à disposition des opérateurs,
à la condition qu’elle soit entièrement constituée de matière synthétique (manche et poils) et qu’elle soit
placée dans une solution antiseptique diluée et propre (renouvelée à chaque période de travail).
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14.1.5 La décongélation
Ne pouvant souvent pas être utilisées en l’état, les denrées congelées doivent être soumises à
une phase préliminaire de décongélation, qui peut s’avérer génératrice de risques, si elle n’est
pas correctement mise en œuvre, et doit donc répondre à certaines règles de prévention.
Elle doit être pratiquée par des méthodes appropriées dans des conditions de température
maîtrisées, telle que la température de toutes les parties des produits en décongélation ne
dépasse pas les températures normales de conservation par le froid positif, ou être réalisée
suffisamment rapidement pour ne pas compromettre la sécurité sanitaire des produits .
La décongélation peut être pratiquée :
g en plaçant à l’avance les grosses pièces congelées dans une chambre froide positive,
g en utilisant un four « micro-ondes »,
g par mise en cuisson directe du produit congelé,
g pour les petits produits congelés en conditionnement étanche, dans un bain d’eau chaude
maintenu activement à ébullition par une source de chaleur.
La décongélation ne doit absolument pas être pratiquée :
g à température ambiante;
g dans un bain d’eau tiède.
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graisses,
sel à forte concentration,
sucre à forte concentration,
nitrites …
Certains de ces paramètres, dont les fluctuations de valeur ont un effet direct sur la stabilité des produits,
sont facilement et rapidement quantifiables et peuvent donc être exploités pour l’instauration de CCP.
Pour garantir la formulation, les mesures portant sur les composants introduits concernent :
g le poids,
g le volume,
g le nombre d’unités (ou conditionnements) élémentaires d’une matière première introduites
dans la préparation.
Sur les produits finis ou en cours de fabrication, des mesures sont également réalisées concernant :
g le pH,
g la viscosité,
g la densité des solutions (mesure de concentration en sucre par exemple),
g l’indice de réfraction des solutions (mesure de concentration),
g la température.
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L’étiquetage des produits peut en outre comporter un certain nombre d’informations facultatives
(recommandations d’emploi ou autres) dans la limite du respect de la réglementation en vigueur
dans le pays où l’aliment est commercialisé.
14.4.2 Traçabilité
Le principe selon lequel toute entreprise agroalimentaire applique un processus de
transformation à deux flux, de nature différente, est une notion fondamentale qui doit rester
présente à l’esprit :
g unflux de denrées alimentaires permettant d’obtenir un produit fini à partir de matière première
g un flux d’information relatif aux matières premières, collecté auprès des fournisseurs, puis
transformé pour répondre aux besoins de l’entreprise, et enfin transmis avec les produits
sous forme d’information de traçabilité.
Cette gestion du flux d’information est indispensable pour l’instauration de procédures de
retrait (ou de rappel), mais aussi pour la mise en place d’un PMS (Plan de Maîtrise Sanitaire)
reposant éventuellement sur la méthode HACCP.
14.4.3 Procédures de retrait (ou de rappel)
Des procédures de retrait (ou de rappel) à appliquer en urgence, doivent être définies à l’avance
et disponibles dans l’établissement, pour le cas où un lot de denrées alimentaires serait susceptible
de présenter un risque pour le consommateur.
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g le contrôle physique de l’état de conformité des installations, ainsi que les enregistrements des
opérations de maintenance préventives et correctives ;
g la vérification du système de suivi de conformité des températures relatives aux technologies du chaud
et du froid, attesté par les documents d’enregistrement ;
g la
vérification sur le site de production, du maintien en conformité et de l’approvisionnement correct
des lave-mains : en eau, en savon et en essuie-mains ;
g la vérification sur le site de production du maintien en conformité et de l’approvisionnement correct
des lave-bottes ou des pédiluves : en eau et en détergent;
g les attestations en cours de validité, d’étalonnage de tous les instruments de mesure.
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Annexe 2:
Exigences relatives à l’enregistrement et à l’agrément des établissements par l’autorité compétente
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REFERENTIEL HYGIENE ET SES REGLES D’APPLICATION
La localisation géographique
En cas de pollution accidentelle (pollution chimique d’un cours d’eau) ou d’évènements
biologiques saisonniers (toxicité des mollusques au moment des phénomènes de marées
rouges, etc.), l’information géographique permettra de retirer du marché les produits
susceptibles d’avoir été contaminés.
Types de produits
Cette information est indispensable pour évaluer la vulnérabilité des produits, éventuellement
transformés, et en conséquence le niveau de risque sanitaire de l’établissement, tout en
tenant compte de sa capacité avérée à maitriser les contaminants potentiels, dûs aux produits
fabriqués ou aux procédés de fabrication utilisés.
Le volume d’activité
Plus les volumes traités sont importants, plus le respect des chaînes du froid et du chaud, est
difficile. En conséquence les forts volumes de production, outre qu’ils s’adressent à un nombre
de consommateurs plus important, représentent un risque accru d’accidents sanitaires que
les faibles volumes mis en œuvre.
Le n° d’enregistrement officiel
L’information relative à la localisation géographique de l’établissement, intégrée dans le
numéro d’enregistrement, devra se superposer au système de subdivision géographique
administrative de l’autorité compétente en charge de son inspection, et en conséquence de
son agrément éventuel.
g La mise en place d’un lien de corrélation de chaque établissement enregistré, avec la subdivision
administrative du service de contrôle qui est responsable d’en assurer l’inspection ;
g l’identification dans le système d’information de chaque agent d’inspection, de son affectation et
des missions dont il a la charge (en particulier les établissements qu’il a la charge d’inspecter) ;
g l’enregistrement dans le système d’information de chaque rapport établi après une inspection ou
un audit, accessible (à la consultation) aux agents des autres subdivisions géographiques du service
d’inspection de l’Autorité compétente ;
g l’enregistrement des agréments sanitaires délivrés.
19.3.2 Externe
L’Autorité Compétente Centrale de chacun des pays participant à la démarche, fournira à ses
partenaires (sous un format harmonisé), les informations qui viennent d’être énoncées dans les
lignes qui précédent, relatives à l’identification et à l’enregistrement des établissements agréés au
regard de ce référentiel.
Elle s’engage à participer à un réseau d’information et de coopération mutuelles avec les ACC des
autres états africains, notamment lors de problèmes sanitaires rencontrés dans un établissement
agréé au titre de ce référentiel, et dont les produits pourraient avoir été expédiés vers ces
pays. Cette participation se fera au travers d’un système d’alerte et d’information rapide et de
traçabilité pour les denrées alimentaires, géré par les Autorités Compétentes régionales et/ou
subrégionales, lorsque ce système sera en place.
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Annexe 2
Agence
Exécutrice Comité Européen de Normalisation
Ce rapport a été préparé par l’agence exécutrice. Les résultats, conclusions et interprétations
exprimés dans ce document sont ceux de l’agence exécutrice et ne reflètent en aucune manière
la position ou l’opinion de la Commission Européenne
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Lignes directrices sur le HACCP, les BPF et BPH pour les PME de l’ASEAN Ed1, 2005
Programme EC-ASEAN de cooperation économique sur les normes, la qualité et l’évaluation de conformité (Asia/2003/069-236)
AVANT PROPOS
Ce guide a été conçu dans le cadre du projet « EC-ASEAN Economic Cooperation Programme
on Standards, Quality and Conformity Assessment, 2003-2005 », financé par la Commission
Européenne et mis en œuvre par le Comité Européen de Normalisation.
Il propose une méthode innovante à l’intention des PME agro-industrielles, pour se mettre en
conformité avec les exigences de la législation Européenne en matière d’hygiène des denrées
alimentaires. Cette méthode intitulée « Gestion Globale de l’Hygiène » a été développée par le
Docteur Richard Bonne. Inspecteur vétérinaire et professeur à l’ENFA, Mr. Bonne s’est appuyé
sur son expérience de vingt ans de la pratique de l’inspection alimentaire en Europe, dans les
pays méditerranéens et en Asie du Sud est, pour mettre au point cette nouvelle approche. Cette
méthodologie est donc le fruit d’une longue observation des problèmes rencontrés par les PME
agroalimentaires dans la mise en place de systèmes de maîtrise de l’hygiène et de systèmes
HACCP en France et à l’étranger, dans des conditions de marché très différentes.
Dans le cadre du projet EC-ASEAN, cette méthodologie a été testée au travers d’un programme
pilote combinant deux actions simultanées : a) la formation d’ingénieurs stagiaires, et b) une
action de conseil aux PME agroalimentaires. Ce programme a été mis en œuvre en parallèle en
Indonésie, aux Philippines et en Thaïlande et a impliqué 30 PME agroalimentaires de différents
types ainsi que 70 ingénieurs stagiaires recrutés dans les universités, les instituts technologiques
et les entreprises elles-mêmes. Le Dr. Richard Bonne (en Thaïlande), M. Nigel Wright (en
Indonésie) et M. Laurent Camberou (aux Philippines) se sont appuyés sur une équipe de 11
experts nationaux pour conduire ce projet en 2004-2005. Dans le cadre des directives données
par les experts pour la mise à niveau des PME, chaque stagiaire s’est vu confier un projet
spécifique dans une des entreprises participantes. A l’issue du projet chaque stagiaire avait donc
non seulement reçu une formation théorique sur l’hygiène, mais aussi acquis une expérience
pratique en industrie sur la mise en œuvre de la « Gestion Globale de l’Hygiène » et la mise en
place de systèmes HACCP.
Les équipes techniques composées d’experts européens, d’experts nationaux, d’ingénieurs
stagiaires et des cadres des PME participantes, ont obtenu des résultats remarquables en un an.
Toutes les PME participant au projet ont fait des progrès significatifs dans leur niveau de
conformité aux prescriptions d’hygiène. Certaines ont sensiblement réduit leur taux de rejets de
produits pour cause de défaut de qualité (l’une d’elles par 9%) et ont augmenté leur taux de
pénétration du marché (l’une d’elles par 50%). D’autres PME ont amélioré de façon significative
leurs scores sur les audits réalisés par leurs clients internationaux. Ceci leur a permis de se faire
référencer comme fournisseurs des grandes enseignes internationales de fast-food, pizzeria et
GMS. Celles qui s’étaient engagées dans une démarche de certification de leur système HACCP
ont toutes été certifiées à l’issue du projet.
Ces PME ont démontré qu’avec un engagement fort de leur direction, elles pouvaient appliquer
la « Gestion Globale de l’Hygiène » avec succès pour réaliser des gains de compétitivité, et se
mettre en conformité avec les exigences européennes et internationales en matière d’hygiène et
de HACCP.
Ce guide donne des orientations et des outils pour appliquer la méthode, avec des exemples pris
sur les actions menées en Indonésie, aux Philippines et en Thaïlande. Il contient aussi un guide
d’audit permettant d’évaluer la situation des PME et de les accompagner dans la mise en œuvre
des BPF, BPH et du HACCP par le biais d’une approche pratique et systématique. Il peut être
utilisé en combinaison avec le guide de formation HACCP de l'ASEAN préparé dans le cadre du
projet EC-ASEAN.
Nous souhaitons à tous les utilisateurs de ce guide beaucoup de plaisir dans son utilisation et un
futur des plus prospères dans le développement de leur entreprise.
ii
Lignes directrices sur le HACCP, les BPF et BPH pour les PME de l’ASEAN Ed1, 2005
Programme EC-ASEAN de cooperation économique sur les normes, la qualité et l’évaluation de conformité (Asia/2003/069-236)
REMERCIEMENTS
Ce guide est le résultat d’un effort collectif. Nous tenons à remercier les experts, les institutions,
les entreprises et leurs collaborateurs qui ont apporté une contribution directe ou indirecte à ce
travail.
En premier lieu, nos remerciements vont au Dr. Richard Bonne qui a accepté d’assumer la
direction technique de cette activité et a permis que sa méthode – La Gestion Globale de
l’Hygiène - soit appliquée au profit des PME agroalimentaires et de l’ASEAN. Nous lui sommes
profondément reconnaissants des efforts qu’il a entrepris pour préparer les outils qui ont été
utilisés dans cette action de développement, et des conseils techniques prodigués au cours de
ces deux années de travail.
Nous souhaitons aussi exprimer notre reconnaissance à Monsieur Nigel Wright et Monsieur
Laurent Camberou, qui ont accompagné les entreprises et encadré les stagiaires en Indonésie et
aux Philippines, depuis 2004, et ont contribué à la préparation de ce guide en l’enrichissant de
leurs connaissances et de leur expérience.
Nos remerciements s’adressent aussi aux experts Indonésiens, Philippins et Thaïlandais qui ont
relayé les experts de l’Union Européenne dans les entreprises, et ont permis à ce projet de
connaître le succès : M. Visith Chavasit, Mme. Ratih Dewanti, Mme. Mau Gatchalian, M. Tenku
A.R. Hanafiah, M. Somchai Komolyincharoen, Mme. Lilis Nuraida. M. Pisit Rangsaritwukul, Mme.
Puangpetch Silkarn, Mme. Katchaporn Temyord, Mme. Lusiani Tjokronegoro and M. Priyo
Waspodo.
Nous tenons aussi à exprimer notre profonde gratitude aux institutions locales qui ont apporté un
support technique, facilité la conduite des actions de terrain, géré le recrutement des ingénieurs
stagiaires, et identifié les PME en Indonésie, aux Philippines et en Thaïlande. Ces institutions
sont : l’agence de normalisation d’Indonésie (BSN), le bureau des normes des Philippines (BPS),
l’institut thaïlandais des normes industrielles (TISI), L’association indonésienne des industries
alimentaires (GAPMI), le département de technologie alimentaire et de nutrition de l’université
agricole de Bogor (IPB – Indonésie) et l’institut de nutrition de l’université de Mahidol (INMU –
Thaïlande).
Enfin, ce guide n’aurait pu voir le jour sans une participation active des entreprises
agroalimentaires qui se sont prêtées au jeu et ont donné l’autorisation d’utiliser certaines images
et exemples pour illustrer l’ouvrage. Nous souhaitons donc citer ici les entreprises suivantes :
• En Indonésie : PT. Macroprima Panganutma, Tangerang, PT. Ciptayasa Putra Mandiri,
(Goldfrance Jakarta Timur), PT. Niramas Utama (Bekasi), PT. Nutrifood Indonesia
(Bogor), PT. Bina Mentari Tunggal (Fiva Food Subang), PT. Madusari Nusa Perdana
(Cikarang), PT. Morindo International (Cikarang), PT. Trias Sukses Dinamika (Bogor),
PT. Japfa Santori Indonesia (Tangerang),
• Aux Philippines : DGS (Metro Manila), Mura Sarap (Manila), Lety's Buko Pie Factory
(Manila), TSB (Manila), Gracious Food Dried Mangoes (Manila), Anjo Farms
(Pangasinan), Castillejos Farms (Manila), Cabalen (Manila), Le Chef International
(Manila), Prime Fruit Company,
• En Thaïlande: PC. Farm Hydroponics (Bangkok), Rimping Foodland Products Ltd
(Nonthaburi), P. Bangkok Meat Ball Ltd (Pathumthani), S. Khon kaen (Bangkok),
Nongmon SMJ Products co Ltd (Chonburi), Nakornthai Edible Oils (Suratthani), Namprik
Maesri Ltd (Nakorn Pathom), Chokpethsamut 1999 (Bangkok), Foodland Supermarket
(Bangkok).
iii
Lignes directrices sur le HACCP, les BPF et BPH pour les PME de l’ASEAN Ed1, 2005
Programme CE-ASEAN de cooperation économique sur les normes, la qualité et l’évaluation de conformité (Asia/2003/069-236)
SOMMAIRE
Préambule..................................................................................................................................2
Introduction................................................................................................................................4
iv
Lignes directrices sur le HACCP, les BPF et BPH pour les PME de l’ASEAN Ed1, 2005
Programme CE-ASEAN de cooperation économique sur les normes, la qualité et l’évaluation de conformité (Asia/2003/069-236)
Grille d'audit HACCP (n° 2/4) : Evaluation de la phase d’étude HACCP préliminaire.......83
Grille d’audit HACCP (n° 3/4) : Evaluation du plan HACCP mis en place..........................86
v
Lignes directrices sur le HACCP, les BPF et BPH pour les PME de l’ASEAN Ed1, 2005
Programme CE-ASEAN de cooperation économique sur les normes, la qualité et l’évaluation de conformité (Asia/2003/069-236)
Grille d’audit HACCP (n° 4/4) : Evaluation de routine de la mise en œuvre effective et
efficace du plan HACCP............................................................................................................88
ANNEXES.................................................................................................................................90
Annexe 1 : Document complémentaire d'audit.......................................................................91
Annexe 2 : Risques................................................................................................................92
Annexe 3 : Etalonnage...........................................................................................................93
................................................................................................................................................94
Annexe 4 : Certification HACCP.............................................................................................95
Annexe 5 : Corrélation avec les autres normes.....................................................................97
SCHEMAS
Schéma 5 : Les cinq cadres des prescriptions de maîtrise de l'hygiène (têtes de chapitres
du cahier des charges de gestion globale de l'hygiène) ......................................................10
Schéma 9 : Analyse des dangers et définition des bonnes pratiques et des CCP par
exploitation du diagramme de fabrication..............................................................................57
vi
Liste des acronymes
Lignes directrices sur le HACCP, les BPF et BPH pour les PME de l’ASEAN Ed1, 2005
Programme CE-ASEAN de cooperation économique sur les normes, la qualité et l’évaluation de conformité (Asia/2003/069-236)
-1-
Préambule
Préambule
Ce guide a été conçu pour accompagner les professionnels du secteur agroalimentaire dans la
mise en place de bonnes pratiques de fabrication propres à assurer la salubrité de leurs produits.
Il est construit et rédigé selon les principes de la méthode de gestion globale de l'hygiène
alimentaire, telle que définie précédemment dans le cadre des enseignements et des travaux
personnels de l'auteur le Dr Richard Bonne. La forme sous laquelle il est présenté, doit
également beaucoup aux améliorations et ajouts proposés par trois autres experts, Messieurs
Franck Boccas, Laurent Camberou et Nigel Wright.
Ce guide a été conçu pour apporter un avis pratique aux responsables de PME agroalimentaires
afin de les aider à appliquer les principes de l'hygiène et à respecter la réglementation.
La maîtrise de l'hygiène des aliments ne doit pas être perçue uniquement comme un outil de
protection de la santé et même de la vie du consommateur. En instaurant des bonnes pratiques
de façon perceptible, elle participe aussi à la santé de l'entreprise :
• en réduisant les pertes
• en donnant des garanties de bonne gestion au consommateur mais aussi aux autres
partenaires de l'entreprise tels que les compagnies d'assurance
• en minimisant les risques de rappel de lots de produits défectueux, ce qui peut s'avérer
pratiquement impossible dans le cadre d'échanges à l'exportation
Les entreprises qui s'investissent dans la maîtrise de l'hygiène en tant qu'outil de gestion y
trouveront également un renforcement des compétences de l'encadrement et du personnel, car
cette politique les implique dans des démarches faisant appel à des principes de rigueur et de
remise en question fréquente, ainsi que dans les actions systématiques de prévention, de
surveillance et de contrôle qui en découlent.
Ce guide couvre essentiellement les étapes qui consistent à établir :
• des bonnes pratiques d'hygiène et de fabrication mises en place à travers la méthode de
production choisie et qualifiées le plus souvent de "pré-requis" 1
• une méthode d'analyse des risques appelée HACCP (Hazard Analysis Critical Control
Point) qui est à ce jour mondialement adoptée en raison de son efficacité dans la maîtrise
des risques préalablement identifiés
Il propose de suivre une progression logique permettant d'identifier les lacunes dans les
systèmes de maîtrise des risques alimentaires mis en place. Pour ce faire il intègre le recours à
quatre grilles d'audit (numérotées 1/4, 2/4, 3/4 et 4/4) qui guident leur utilisateur dans une voie
progressive qui mène à un système de maîtrise globale de la sécurité sanitaire des aliments.
1
Le terme de pré-requis a été retenu depuis que la méthode HACCP a été adoptée car les responsables de la mise en œuvre de
programme de sécurité sanitaire des aliments ont constaté que ces bonnes pratiques représentaient un ensemble de conditions
préalables indispensables. En effet, elles intègrent l'analyse des risques et les méthodes de maîtrise qui en découlent, dans un
système gérable au plan pratique: en fait il n'y a pas de HACCP possible sans la mise en place préalable de pré-requis.
Lignes directrices sur le HACCP, les BPF et BPH pour les PME de l’ASEAN Ed1, 2005
Programme CE-ASEAN de cooperation économique sur les normes, la qualité et l’évaluation de conformité (Asia/2003/069-236)
-2-
Préambule
Schéma 1 : Progression pratique d'identification les lacunes dans les systèmes de maîtrise des
risques alimentaires
Grille 1/4
mise en oeuvre des
pré-requis
Grille 2/4
étude HACCP
Grille 3/4
Plan HACCP
Grille 4/4
évaluation de Système de
routine du maîtrise des
HACCP
risques
alimentaires
Note
Il est de fait, que dans la chaîne des approvisionnements, en particulier pour ceux qui
proviennent du secteur agricole primaire (tels que les petits maraîchers ou les marchés locaux)
les professionnels du secteur agroalimentaire rencontrent des difficultés pour mettre en œuvre
une maîtrise complète des risques liés à ces matières premières, comme ceux qui découlent des
résidus de pesticides ou d'autres substances chimiques.
Ceci ne doit cependant pas être un prétexte pour ignorer ou négliger ces risques
Une coopération, pour la maîtrise des risques, entre les différents acteurs de ces filières
(organisations de producteurs, ministères en charge du secteur des IAA et services officiels de
contrôle -DGAL, DGCCRF, DGS pour la France- qui en dépendent, laboratoires d'analyses) doit
être instaurée afin de promouvoir l'adoption de protocoles d'utilisation de ces substances. En
jouant un rôle moteur dans l'adoption de ces protocoles, les professionnels du secteur
agroalimentaire s'assureront du bénéfice d'un a priori favorable si une controverse vient à se
faire jour sur la prévalence de ces risques
Remarque importante
Tous les programmes de maîtrise de l'hygiène des aliments conduisent à la mise en place de
systèmes qui doivent être réexaminés et éventuellement révisés à chaque fois que les
opérateurs, les procédés mis en œuvre (fabrication, conservation, …) ou la réglementation
changent. Aucun système n'est parfait. Il est une tendance dans les entreprises qui consiste à
penser qu'il n'y a plus de problème à partir du moment où un système de maîtrise des dangers
est en place.
Ce n'est en fait tout simplement pas le cas !!!
Tout système doit être considéré en pratique comme n'étant pas d'un meilleur niveau de sécurité
que le plus faible de ses maillons. Aussi vous devrez utiliser et réutiliser, et utiliser encore et
encore, les grilles d'audit proposées dans ce guide.
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Programme CE-ASEAN de cooperation économique sur les normes, la qualité et l’évaluation de conformité (Asia/2003/069-236)
-3-
Introduction
Introduction
Marche à suivre pour l'utilisation du guide : ce guide adopte une approche en quatre étapes pour
la mise en œuvre des pré-requis puis de la méthode HACCP.
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Programme CE-ASEAN de cooperation économique sur les normes, la qualité et l’évaluation de conformité (Asia/2003/069-236)
-4-
Introduction
2
Le HACCP est basé sur 7 principes, mais ceux-ci sont appliqués à travers une procédure faisant appel à un certain nombre
d'activités ou de tâches. Différents systèmes ont été conçus pour la mise en œuvre du HACCP, définissant chacun un nombre
différent de ces tâches. Le présent guide préconise les 12 étapes recommandées dans le document édité conjointement par la FAO
et l'OMS Codex Alimentarius General Principales of Food Hygiene (CAC/RCP 1-1969, Rec 4-2003)
Lignes directrices sur le HACCP, les BPF et BPH pour les PME de l’ASEAN Ed1, 2005
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-5-
Introduction
La méthodologie décrite dans ce guide a été conçue pour fournir à tous les
professionnels du secteur agroalimentaire, un système simple et efficace de
maîtrise de la sécurité sanitaire des aliments
On observe que dans certains contextes de production, des professionnels
conçoivent et mettent en œuvre, sous leur propre responsabilité, d'autres
méthodes de gestion des risques.
Ceci est parfaitement acceptable, à la condition que ces méthodes
apportent :
• Une maîtrise effective et efficace des risques
REMARQUE
• Toutes les preuves de l'obtention de l'efficacité requise.
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1
2
3
4
Guide de gestion globale de l’hygiène
CHAPITRE 1 :
Lignes directrices sur le HACCP, les BPF et BPH pour les PME de l’ASEAN Ed1, 2005
Programme CE-ASEAN de cooperation économique sur les normes, la qualité et l’évaluation de conformité (Asia/2003/069-236)
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1
2
3
4
Guide de gestion globale de l’hygiène
PRINCIPE D ’APPARITION
GERMES DE L ’ENVIRONNEMENT
locaux, équipements
DES PERTES OU
animaux nuisibles DES T.I.A.C
matières premières
Cours ENFA Dr R.BONNE 2003 5
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1
2
3
4
Guide de gestion globale de l’hygiène
2 3 4 5
POLITIQUE DE PROCEDURES TECHNOLOGIES ANALYSES
SANTE DES NETTOYAGE FROID & CHAUD AUTO-
PERSONNELS MAINS & + CONTROLES
MATERIEL FORMULATION
ALIMENTAIRE
1
NORMES & REGLEMENTS
FOURNISSEURS FORMATION
DESTRUCTION DES NUISIBLES
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1
2
3
4
Guide de gestion globale de l’hygiène
Schéma 5 : Les cinq cadres des prescriptions de maîtrise de l'hygiène (têtes de chapitres du cahier
des charges de gestion globale de l'hygiène)
2 3 4 5
POLITIQUE DE PROCEDURES TECHNOLOGIES ANALYSES
SANTE DES NETTOYAGE FROID & CHAUD AUTO-
PERSONNELS MAINS & + CONTROLES
MATERIEL FORMULATION
ALIMENTAIRE
1
NORMES & REGLEMENTS
FOURNISSEURS FORMATION
DESTRUCTION DES NUISIBLES
GESTION GLOBALE DE
L’HYGIENE ALIMENTAIRE
De ce schéma découle l'organisation générale du guide de bonnes pratiques qui est donc la
suivante :
1 Normes et règlements relatifs aux installations, relations avec les fournisseurs, plan de
contrôle des nuisibles
2 Politique de santé des personnels
3 Hygiène des mains et plan de nettoyage/désinfection
4 Technologies du froid et du chaud, formulation alimentaire
5 Analyses d'autocontrôle des produits finis
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Guide de gestion globale de l’hygiène
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Guide de gestion globale de l’hygiène
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Guide de gestion globale de l’hygiène
Note : Pour ce qui concerne les risques de nature physique ou toxique, il faut noter qu'ils
différent du risque microbiologique par le fait qu'ils ne sont ni sujets à la multiplication et ni à la
survie. A partir de cette constatation, il est possible de les appréhender comme des
contaminations ayant eu lieu soit au cours de la production des matières premières (pesticides,
résidus médicamenteux, particules minérales,…), soit au cours des opérations de transformation
(particules métalliques ou bris de verre, solvants, lubrifiants, …).
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Conformité des locaux, plan de lutte contre les nuisibles, contrôle des fournisseurs
1.2. Conformité des locaux, plan de lutte contre les nuisibles, contrôle des
fournisseurs
¾ Règles de construction
• les sols doivent être :
- lisses
- imperméables
- antidérapants
- résistants
- lavables
- imputrescibles
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¾ Conformité du matériel
• le mobilier doit être :
- lisse
- lavable
- imputrescible
- inoxydable
Le respect de ces règles interdit l'utilisation du bois brut ou du carton ou de ruban adhésif pour la
fabrication du mobilier (ou leur utilisation pour réaliser des installations ou des réparations
temporaires)
• les plans de travail doivent être conçus en matériaux :
- lisses
- clairs
- lavables
- imputrescibles
- résistants
- imperméables
Le respect de ces règles interdit l'utilisation du bois brut ou du carton ou du ruban adhésif, ainsi
que celle de matériaux poreux ou rugueux comme le ciment brut. Les matériaux les plus souvent
utilisés sont l'acier inoxydable, les matières plastiques, les carreaux de faïence.
• le petit matériel doit être :
- inaltérable dans toutes ses parties
Le respect de ce principe interdit l'utilisation du bois même pour les manches d'outils. Les
matériaux les plus souvent utilisés sont l'acier inoxydable, l'aluminium, les matières plastiques
• les machines doivent être :
- inaltérables
- facilement démontables
- facilement nettoyables
Les matériels de production ne doivent pas être implantés contre les murs afin de faciliter leur
nettoyage et leur inspection ainsi que pour optimiser la lutte contre les nuisibles.
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¾ Lutte active
Détection des nuisibles
• insectes :
− recherche de cadavres d’insectes
− recherche d’insectes vivants dans les lieux protégés (tiroirs)
− recherche des cadavres au niveau des pièges lumineux
• rongeurs :
− recherche des déjections ou d’urine
− recherche d’attaques des denrées (traces de dents) ou de leurs
conditionnements (sacs percés)
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¾ Opérations d’entrée dans les réserves des matières premières après contrôle à
réception et premier traitement assainissant
L'introduction des matières premières dans les réserves doit répondre à certaines précautions :
• le délai maximum entre l'arrivée des matières premières et leur entreposage dans une
réserve spécifique (froid positif, froid négatif …) doit être défini et respecté,
• les emballages souillés (cartons de livraison, palettes en bois, …) doivent être éliminés
avant entreposage des denrées dans une réserve propre (chambres froides, réserve
sèche, …),
• si les végétaux crus (légumes, fruits, ….) subissent un traitement assainissant par
trempage dans une solution antiseptique (chloration, ozonisation,…) le titre du bain en
agent désinfectant ainsi que la durée du trempage doivent être définis et contrôlés pour
chaque lot lavé.
¾ Procédures de rejet
L’application d’une procédure de rejet doit correspondre aux conditions de rejet établies
contractuellement avec le fournisseur. Doivent figurer sur la fiche de rejet :
• les références du lot rejeté (identification, constitution),
• le motif du rejet en faisant référence aux conditions fixées par le contrat de fourniture,
• les signatures du transporteur et du réceptionnaire.
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Illustration 6 (Traçabilité…)
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¾ Lave-mains
Ils doivent se conformer aux principes qui suivent :
• le dispositif commandant l'arrivée d'eau ne doit pas être actionné manuellement
(commande au pied, au genou ou détecteur de présence),
• le produit de nettoyage (liquide, gel, mousse, …) mis à disposition des opérateurs doit
être à la fois bactéricide et non agressif pour la peau (ce qui exclut l’emploi de savon de
toilette sans effet bactéricide),
• le produit de nettoyage des mains doit être mis à disposition à l’aide de distributeurs
associés aux lave-mains,
• un second distributeur contenant un désinfectant (solution alcoolique par exemple) peut
être associé au premier,
• le dispositif de séchage des mains doit être à usage unique, le papier essuie-mains étant
pratiquement le seul possible,
• pour la plupart des activités agroalimentaires, une brosse à ongles doit être mise à
disposition à la condition qu’elle soit entièrement constituée de matière synthétique
(manche et poils) et qu’elle soit placée dans une solution antiseptique diluée et propre
(renouvelée à chaque période de travail).
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¾ Règles annexes
• ne pas fumer au poste de travail, ni dans les locaux de production, ni dans toutes les
situations où la tenue de travail est revêtue
• ne pas goûter les aliments avec le doigt,
• ne pas porter de bagues ou de montres (même sous des gants),
• porter les ongles courts,
• ne pas appliquer de vernis sur les ongles,
• n’enfiler les gants de travail, si on en utilise, que sur des mains très propres, sans bagues
ni montre,
• laver les mains gantées avec la même fréquence que des mains non gantées,
• ne jamais réutiliser les gants à « usage unique » après les avoir enlevés,
• ne pas se parfumer les mains pour éviter de transmettre des odeurs ou éventuellement
des goûts anormaux aux aliments.
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1.4.2.L’hygiène vestimentaire
Dans les industries agroalimentaires, la tenue vestimentaire peut jouer un rôle majeur de relais
dans les phénomènes de contamination des aliments. La tenue vestimentaire peut, si elle n’est
pas propre, être une source de contamination pour les mains qui y sont essuyées. Dans certains
secteurs comme celui de la viande, elle est même au contact direct des denrées manipulées
(chargement « à dos » des viandes dans les camions).
Les caractéristiques de la tenue comme sa gestion doivent répondre à un certain nombre de
principes :
• elle est d’un type standard, de couleur claire de préférence et fournie par l’entreprise,
• elle est rangée dans une armoire vestiaire (ou un compartiment d’armoire) séparée de
celle mise à disposition de l’opérateur pour ses vêtements personnels,
• les armoires vestiaires doivent être maintenues rangées et propres,
• sa couleur ou la couleur d’un de ses éléments (coiffe, blouse) peut être spécifique d’un
poste de travail ou d’une zone d’affectation de l’opérateur,
• elle comprend une coiffe (ou un filet) qui couvre toute la chevelure mais peut également
avoir d’autres fonctions : casque protecteur des chocs,
• un filet doit également (si nécessaire) couvrir la barbe, la moustache étant pour sa part
prise sous le masque bucco nasal,
• elle comprend des chaussures (de sécurité, à l’épreuve de l’écrasement et
antidérapantes) qui restent dans l’entreprise et dont le rangement séparé ne doit pas
constituer une source de contamination pour la tenue de travail,
• elle est lavée dans l’entreprise ou sous sa responsabilité par contrat passé avec une
entreprise de blanchisserie,
• dans tous les cas, les procédures de lavage doivent garantir contre toute contamination
croisée par du linge destiné à un autre usage ou d'une autre provenance,
• elle est résistante :
− aux actions mécaniques (déchirures)
− au feu
− aux lavages fréquents
• des dispositifs fixes (pédiluves, lave-bottes) ou mobiles (bacs déposés au sol), contenant
une solution désinfectante, doivent permettre le nettoyage/désinfection des chaussures
ou des bottes avant de pénétrer dans la zone de production.
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¾ Principes généraux
Une bonne hygiène des locaux et du matériel relève de l’application d’un plan de nettoyage
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- d’identifier chaque élém ent m obile d ’un groupe (bac, chariot, … ) par un
m atricule propre pour en ass urer régulièrement le nettoyage et la m aintenance
- de cons tituer des lots , dont la res pons abilité du nettoyage es t confiée à
un opérateur défini
responsabilis ation
Répondre à cette ques tion doit res pecter certains principes
- m êm e s i l ’on fait appel à une équipe interne ou à une entreprise, le pers onnel
de production ne doit jam ais être complètement dés engagé du nettoyage
- le plan de nettoyage doit définir précis ém ent dans quel état la production laisse
le m atériel à l ’équipe de nettoyage (dém onté, rincé, … )
- le plan de nettoyage doit définir précis ém ent dans quel état l’équipe de
nettoyage laisse le m atériel à la production (rem onté, lubrifié, rangé, … )
- s i l ’on fait appel à une entreprise externe le plan de nettoyage doit s ervir de base
à la relation « client / fourniss eur » en définiss ant les tâches figurant au contrat
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Pour des intervalles de tem ps plus longs préciser obligatoirem ent le jour:
- pour perm ettre de les res pecter effectivement
- pour pouvoir contrôler le bon déroulem ent des tâches de nettoyage
Exem ples
- l ’écriture de cette procédure doit être adaptée pour être lisible par les opérateurs
- cette procédure doit tenir com pte de la nature des s ouillures (m inérale ou organique)
(N ote: les détergents, désinfectants, instructions sont décrits dans le cours sur le nettoyage)
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Illustration 7 (Nettoyage…)
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1.5.1.Technologies du froid
L’application de ces techniques se prête bien au contrôle systématique de certains paramètres
physiques (le temps et la température) et à l’enregistrement des résultats obtenus. La
surveillance de ces valeurs, pour chaque lot entreposé ou transformé dans l’entreprise,
permettra l’instauration de CCP, si le contexte défini par l’analyse des dangers réalisée dans le
cadre de la méthode HACCP, en fait une nécessité.
En règle générale la conservation par le froid positif ou négatif doit être réservée à des produits
de qualité. L'application du froid doit en outre être précoce et continue jusqu'à utilisation du
produit.
¾ La réfrigération
La réfrigération est l’application du froid positif à la conservation des denrées alimentaires. Cette
technique ne permet seulement qu’un ralentissement des altérations et de ce fait, ne peut être
appliquée aux produits, suivant leur nature, que de 2 à 3 jours pour les viandes hachées à
quelques semaines pour les produits pasteurisés. Certaines règles doivent être respectées pour
utiliser cette technique :
• pour éviter l’imprégnation par des odeurs anormales, ou la contamination par l’air ventilé
des chambres froides, ou la déshydratation, les produits entreposés doivent être protégés
par :
- du film alimentaire
- un conditionnement fermé
• tout empilage de récipients de denrées non protégées doit être prohibé afin d’éviter la
souillure, par le fond du récipient supérieur, des denrées contenues dans le récipient
inférieur,
• les produits de différentes catégories (viandes, légumes, poissons, …) doivent être
entreposés dans des chambres froides différentes,
• à défaut de chambre froide différentes il faut les entreposer sur des étagères différentes
pour éviter les contaminations croisées (surtout verticales) par l’écoulement de jus par
exemple,
• les produits les plus contaminés doivent être entreposés sur les étagères les plus basses
pour limiter au maximum la pollution par gravité,
• la règle du « FIFO » (first in / first out) "premier entré/premier sorti" doit être respectée
pour chaque type de produit. L’utilisation des produits d’un même type en suivant l’ordre
des dates de péremption est une variante du « FIFO »,
• le FIFO sera assuré grâce à la gestion de la rotation des produits rendue possible par la
mise en place du système de traçabilité,
• les dates de péremption figurant sur les conditionnements des produits doivent être
rigoureusement respectées,
• tout rangement au sol de denrées nues ou de conditionnements doit être rigoureusement
prohibé, car :
- il constitue une entrave au nettoyage des sols à « grande eau »,
- il entraîne une contamination des plans de travail lors de la reprise des produits
- il peut provoquer la contamination des mains lors de la manutention de
conditionnements lourds ou de fort volume,
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• les blocs de ventilation des chambres froides ou les manchons d'aération des locaux de
travail à température dirigée, doivent être régulièrement dépoussiérés et lavés pour éviter
la dissémination des spores de moisissures déposées sur les grilles, les ventilateurs ou
les gaines de tissu des climatiseurs,
• la température des chambres froides positives doit être régulièrement contrôlée
- grâce à des systèmes automatiques (sur papier graphique ou informatisés)
d’enregistrement des températures au cours du temps,
- ou éventuellement par mesure directe et enregistrement de la température, prise
dans les produits entreposés, au moins une fois par jour (et si possible plus
souvent, si la fiabilité des installations frigorifiques est incertaine) grâce à un
thermomètre sonde régulièrement calibré.
¾ Le refroidissement rapide
Cette technique concerne principalement les produits cuisinés à l’avance ainsi que les produits
pasteurisés après qu’ils aient subi le traitement de décontamination partielle par la chaleur. Elle
permet en pratique de réduire l'activité microbienne par abaissement rapide de la température,
mais aussi par diminution de l'activité d'eau de la surface des produits. Ce second aspect est
largement mis à profit en abattoir : on parle de "ressuage" des carcasses de viande. La mise en
œuvre de cette technique doit répondre à certaines règles :
• la température interne des produits cuits doit descendre de 63°C (ou plus) à 10°C (ou
moins) en moins de 2 heures. Les carcasses de grands animaux nécessitent un temps
de refroidissement beaucoup plus long pour ne pas compromettre la maturation ultérieure
de la viande.
• grâce à l’utilisation d’une cellule refroidissement rapide (ou tout autre méthode permettant
cette performance),
• en tenant compte du fait que le fractionnement, de la masse de produit à refroidir en
volumes unitaires plus petits, facilite le respect de ces performances de refroidissement,
• pour s'assurer du respect des performances requises, pour chaque lot de production
dûment identifié, les températures à cœur d'entrée et de sortie de la cellule, ainsi que les
heures correspondantes seront relevées et enregistrées,
• ces enregistrements systématiques de temps et de températures, appliqués au
refroidissement rapide de chaque lot produit, permettent l'instauration de CCP si l'analyse
des risques menée dans le cadre de la méthode HACCP en révèle la nécessité.
¾ La congélation
La congélation est l’application du froid négatif à la conservation des denrées alimentaires. Cette
technique inhibe toute activité microbienne et ralentit très fortement les altérations d’origine
biochimique (rancissement), par l'instauration de basses températures et réduction de l'activité
d'eau (Aw) consécutive à sa prise en glace. De ce fait les produits congelés peuvent être
conservés valablement pendant plusieurs mois (si possible pas plus de 12 mois pour des raisons
d'ordre économique, bien qu'une conservation satisfaisante puisse être observée sur des durées
plus longues).
Cependant certaines règles doivent être respectées pour utiliser cette technique :
• le froid négatif doit être instauré, le plus rapidement possible, grâce à l’utilisation d’une
cellule de congélation rapide,
• en tenant compte du fait que le fractionnement, de la masse de produit à congeler en
volumes unitaires plus petits, facilite l’obtention de bonnes performances de
refroidissement (et donc de congélation),
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• en favorisant une circulation facile de l’air entre les produits placés dans la cellule pour y
être congelés,
• la congélation lente dans une chambre froide négative de conservation, ne permet pas
d’obtenir une bonne qualité organoleptique des produits en altérant profondément leur
structure physique (rupture des membranes cellulaires par formation de macro cristaux).
Elle est en outre préjudiciable à la qualité des produits congelés qui étaient déjà
entreposés dans la chambre froide,
• les produits destinés à être congelés doivent être placés avant d'être traités dans un
conditionnement protecteur, pour éviter l’altération de leur surface par brûlure par le froid,
• afin de respecter, là aussi, la règle du FIFO, la date de congélation et les informations de
traçabilité (n° de lot) doivent figurer sur le conditionnement des produits,
• la température des chambres froides négatives doit être régulièrement contrôlée :
- grâce à des systèmes automatiques (sur papier graphique ou informatisés)
d’enregistrement des températures au cours du temps,
- par mesure directe et enregistrement de la température, prise à l'interface de deux
unités entreposées (conditionnements) ou dans les produits eux-mêmes (crèmes
glacées), au moins une fois par jour, grâce à un thermomètre sonde régulièrement
calibré.
¾ La décongélation
Ne pouvant souvent pas être utilisées en l’état, les denrées congelées doivent être soumises à
une phase préliminaire de décongélation, qui peut s'avérer génératrice de risques si elle n'est
pas correctement mise en œuvre, et doit donc répondre à certaines règles de prévention.
La décongélation peut être pratiquée :
• en plaçant à l’avance les grosses pièces congelées dans une chambre froide positive,
• en utilisant un four « micro-ondes »,
• par mise en cuisson directe du produit congelé,
• pour les petits produits congelés en conditionnement étanche, dans un bain d’eau
chaude maintenu activement à ébullition par une source de chaleur.
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1.5.2.Technologies du chaud
Les principales techniques basées sur l'utilisation de la chaleur sont au nombre de trois :
• la cuisson,
• la pasteurisation,
• l'appertisation (ou stérilisation) en boîte, en bocaux, en bouteille ou en sachet.
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Certains de ces paramètres, dont les fluctuations de valeur ont un effet direct sur l'activité
microbienne, sont facilement et rapidement quantifiables et peuvent donc être exploités pour
l'instauration de CCP
Pour garantir la formulation, les mesures portant sur les composants introduits concernent :
• le poids,
• le volume,
• le nombre d'unités (ou conditionnements) élémentaires d'une matière première
introduites dans la préparation.
Sur les produits finis ou en cours de fabrication, des mesures sont également réalisées
concernant :
• le pH,
• la viscosité,
• la densité des solutions (mesure de concentration en sucre par exemple),
• l'indice de réfraction des solutions (mesure de concentration),
• la température.
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1.6.1.Des produits
Les autocontrôles bactériologiques pratiqués sur les produits finis se caractérisent par un temps
de réponse relativement long. Dans ces conditions il n'est pas possible d'attendre le retour des
résultats pour poursuivre la fabrication ou même de les attendre pour libérer les produits.
En conséquence, les autocontrôles de produits finis ont une valeur de vérification de l'efficacité
des bonnes pratiques d'hygiène ou du plan HACCP mis en œuvre. Des résultats défavorables
ne permettent pas d'engager d'actions correctives sur les produits mais doivent amener à
reconsidérer et à améliorer les bonnes pratiques mises en œuvre ainsi que le plan HACCP.
Dans le cadre de l'analyse des dangers prévue dans l'étude HACCP, l'analyse de produits en
cours de fabrication, à différentes étapes de la production, permet d'évaluer l'impact de chacune
d'entre elles en termes de réduction ou d'accroissement des dangers.
Les résultats d'analyses pour être interprétables doivent répondre à certaines règles de
cohérence basées sur l'importance relative de populations bactériennes et de leurs sous
populations.
1.6.2.Des surfaces
Les autocontrôles bactériologiques pratiqués sur les produits finis se caractérisent par un temps
de réponse relativement long. Dans ces conditions, il n'est pas possible d'attendre le retour des
résultats pour poursuivre la fabrication ou même de les attendre pour libérer les produits.
En conséquence, les autocontrôles pratiqués sur les surfaces ont une valeur de vérification de
l'efficacité du plan de nettoyage mis en œuvre. Des résultats défavorables ne permettent pas
d'engager d'actions correctives sur les produits qui étaient en cours de fabrication au moment du
prélèvement, mais doivent amener à reconsidérer et à améliorer le plan de nettoyage.
REGLES DE COHERENCE
ANALYTIQUE
coliformes totaux
coliformes
fécaux
staphylocoques
A.S.R
salmonelles
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La formation du personnel
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L'étude HACCP
CHAPITRE 2 :
L’ÉTUDE HACCP
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L'étude HACCP
¾ Les pré-requis
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¾ Missions
• Analyses des risques.
• Maîtrise des points critiques.
¾ Les 7 principes
Principes3 Remarque
1 - Procéder à une analyse des a - Identifier les dangers associés à une production
risques alimentaire, à tous les stades de celle-ci
b - Evaluer la probabilité d’apparition de ces dangers
c - Identifier les mesures préventives nécessaires.
2 - Déterminer les points critiques Points critiques pour la maîtrise des risques préalablement
pour la maîtrise (CCP) identifiés
CCP = Critical Control Point
3 – Fixer le ou les seuil(s) Etablir des critères opérationnels (valeurs limites, niveaux
critique(s) cibles, tolérances).
4 – Mettre en place un système Etablir un système de surveillance permettant de s’assurer
de surveillance permettant de la maîtrise effective et efficace des CCP
maîtriser les CCP
5 – Déterminer les mesures Etablir des actions correctives à mettre en œuvre lorsque la
correctives à prendre lorsque la surveillance révèle qu’un CCP donné n’est pas ou plus
surveillance révèle qu’un CCP maîtrisé.
donné n’est pas maîtrisé.
6 – Appliquer des procédures de Etablir des procédures spécifiques pour la vérification
vérification afin de confirmer que destinées à confirmer que le système HACCP fonctionne
le système HACCP fonctionne effectivement et efficacement.
efficacement
7 – Constituer un dossier dans Etablir un système documentaire (procédures et
lequel figureront toutes les enregistrements) approprié, couvrant l’application des 6
procédures et tous les relevés principes précédents.
concernant ces principes et leur
mise en application.
3
tels que mentionnés dans le document de référence du Codex Alimentarius : Système d’analyse des
risques – points critiques pour leur maîtrise (HACCP) et directives concernant son application – Appendice
au CAC/RCP 1-1969, Rév.4 (2003)
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L'étude HACCP
Pour ce qui concerne les matières premières il est important que leur
présentation à la livraison soit constante, car les modalités de leur mise en
œuvre en dépendent.
Par exemple, pour une même matière première congelée le temps de
décongélation est triplé lorsque la plus petite dimension du conditionnement
est doublée. Les difficultés de planification de la production (ou de certaines
de ses étapes) provoquées par des caractéristiques inconstantes des
matières premières utilisées, peuvent générer des dangers ou des pertes ASPECTS
économiques, par perte de maîtrise sanitaire, de temps ou d'efficacité. PRATIQUES
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L'étude HACCP
operation A operation B
operation A + 1 operation B + 1
operation A + 2
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L'étude HACCP
Etape n° 6 : Analyse des dangers – Enumérer tous les dangers potentiels associés à
chacune des étapes, effectuer une analyse des risques et définir les mesures permettant
de maîtriser les dangers ainsi identifiés
Cette analyse consiste à identifier et répertorier tous les dangers potentiels liés à chaque étape
de la production, puis à évaluer chacun de ces dangers et rechercher les mesures (dispositions,
moyens) propres à les maîtriser.
• Analyse des causes de dangers pour chaque opération.
• Liste des causes de dangers.
• Pour ce qui concerne le danger microbiologique les causes de danger sont de trois
ordres :
o la contamination par des germes de la flore banale ou pathogène,
o la multiplication des germes de la flore banale ou pathogène,
o la survie de germes (de la flore banale ou pathogène) à un traitement
assainissant (chaleur, ionisation, …). Il faut remarquer que la survie partage
certaines caractéristiques avec la contamination et d'autres avec la multiplication :
les rôles possibles de la survie dans l'apparition d'accidents alimentaires
(sanitaires ou économiques) sont les mêmes que celles de la
contamination (cf. : "schéma du principe d'apparition des pertes ou des
TIAC" présenté au début du manuel).
En revanche l'observation de cette survie est habituellement la
conséquence de la mise en œuvre défectueuse d'une opération de
décontamination dont l'application correcte peut pourtant être contrôlée
par le respect de paramètres mesurables associés, comme la durée et la
température d'appertisation ou de pasteurisation, ou l'intensité et la durée
d'irradiation d'une épice débactérisée, ou encore la ultra haute pression
appliquée à un produit conditionné.
• Evaluation qualitative et quantitative des dangers :
o par calcul de l’indice de criticité,
o cette évaluation permet de passer de la notion de danger à celle de risque,
o puis de hiérarchiser les risques :
prise en compte en premier lieu des risques dont la gravité est la plus
élevée indépendamment de la valeur de l'indice de criticité,
puis hiérarchisation les risques non encore pris en compte en se basant
sur un classement par valeur décroissante de leurs indices de criticité.
• Définition des mesures préventives.
• Formalisation des mesures préventives (moyens de maîtrise, procédures, instructions,
enregistrements).
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L'étude HACCP
Définition du danger
- toute éventualité inacceptable pour le produit, l’utilisateur, ou le
consommateur
- familles de dangers: microbiologique, parasitaire, physique,
chimique
Analyse des dangers microbiologiques
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L'étude HACCP
L’analyse doit être faite pour chaque étape du processus. Trois méthodes peuvent être utilisées
pour déterminer les CCP :
A. Par l’utilisation de l’arbre de décision
B. Par l’application de la méthode intuitive
C. Par l'application de l’analyse des dangers sur le diagramme de fabrication
Non
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L'étude HACCP
(salmonelles portées par les œufs ou staphylocoques par les laits crus) doivent aussi être prises
en considération pour connaître la nature des contaminations les plus probables.
Note : Les dangers de nature physique et chimique peuvent être considérés comme des
contaminations, car ils ne sont pas sujets à la multiplication et à la survie comme les agents
microbiens. Dans ces conditions leur maîtrise ne se basera pas sur la surveillance de
paramètres mesurables et donc sur l'instauration de CCP. En revanche elle dépendra
systématiquement (ou presque) comme dans le cas de la contamination microbienne, de la mise
en œuvre de bonnes pratiques d'hygiène et de fabrication visant à maîtriser les intrants et les
contacts.
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Schéma 9 : Analyse des dangers et définition des bonnes pratiques et des CCP par exploitation du
diagramme de fabrication
paramètres Moyens de
intrants contacts physico-chimiques dangers maîtrise
Opération N + 1
Opération N + 2
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P : produit (viande)
C C: couteau
T: table de découpe
O: opérateur (mains)
P O
O
P
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L'étude HACCP
• Pour un CCP donné le seuil (ou la limite) critique représente la valeur au-delà de laquelle
la maîtrise du danger identifié n'est plus garantie. Dans ces conditions, il faut fixer pour la
production (ou la conservation), une (des) valeur(s) cible(s) aux CCP plus rigoureuse(s)
en terme de sécurité que ne l'est le seuil critique.
• Cette valeur cible sera nécessairement assortie d'une tolérance qui ne devra jamais
permettre lorsqu'elle intervient, de dépasser la limite critique. La limite critique permet de
délimiter ce qui est acceptable de ce qui ne l'est pas.
• Identification pour chaque CCP, à partir des causes de dangers retenues, des mesures
préventives et des caractéristiques à surveiller.
• Définition pour chaque caractéristique des limites critiques à respecter pour assurer la
maîtrise du CCP.
Avec cette étape s'achève la première des deux phases de mise en œuvre
de la méthode HACCP. Cette phase constitue l'étude préliminaire de
définition du produit, d'analyse des risques, de définition des bonnes
pratiques et d'identification des CCP ainsi que des valeurs spécifiques qui
leur sont associées.
La réalisation effective et efficace de ces 8 premières étapes de la méthode
HACCP doit être évaluée grâce à la grille d'audit n° 2/4 "Evaluation de la
phase d’étude HACCP préliminaire" présentée en annexe, et au livret
explicatif qui l'accompagne. Elle est une condition indispensable pour passer
aux 4 dernières étapes de la méthode qui sont consacrées à la conception
du plan HACCP.
Une réalisation minutieuse et approfondie des 8 premières étapes permet de
disposer d'une analyse des risques particulièrement précise. Cette précision
dans l'analyse des risques propres à une production, permet de concevoir
un plan HACCP à la fois plus simple et plus efficace. En effet, les
incertitudes liées à une analyse des risques incomplète amènent dans le
doute à alourdir le plan HACCP afin d'assurer malgré tout un niveau de
sécurité satisfaisant. IMPORTANT
4
Référence : Système d’analyse des risques – points critiques pour leur maîtrise (HACCP) et directives
concernant son application – Appendice au CAC/RCP 1-1969, Rév.4 (2003)
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Implantation du plan HACCP
CHAPITRE 3 :
PLAN HACCP
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Implantation du plan HACCP
Définition de "surveiller" :
Procéder à une série programmée d’observations ou de mesures (des paramètres) afin de
déterminer si un CCP est maîtrisé.
Elles comprennent :
• des dispositions pour assurer le retour à la maîtrise du CCP
• la gestion des produits affectés
• la définition des actions correctives à mettre en œuvre si le système de surveillance
révèle une déviation
• la formalisation des actions correctives (responsabilités, procédures, instructions,
enregistrements, …).
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Implantation du plan HACCP
La gestion et le suivi d'un lot ayant fait l'objet d'une action corrective n'est
possible que s'il existe dans l'entreprise un système de traçabilité amont et
aval effectif et efficace.
ASPECTS
PRATIQUES
Définition "vérification" :
Application de méthodes, procédures, analyses et autres évaluations, en plus de la
surveillance, afin de déterminer s’il y a conformité avec le plan HACCP.
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Implantation du plan HACCP
Définition de "documentation" :
Ensemble des documents qui décrivent les dispositions du système HACCP et apportent la
preuve de leur effectivité et de leur efficacité.
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CHAPITRE 4 :
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2. Approvisionnements
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Les observations et mesures doivent être réalisées au moment même de la réception. Les fiches
doivent être également renseignées dans le même temps. Lorsqu’une anomalie est constatée, la
relation contractuelle « client / fournisseur » doit prévoir de faire signer la fiche de réception ou
une fiche d’anomalie spécifiquement prévue à cet effet, par le fournisseur ou son représentant
(transporteur).
Si le contrôle immédiat n'est pas possible (comme dans le cas d'une livraison importante
constituée de palettes composées d'un assortiment de produits, ou si le contrôle requiert une
attente prolongée comme pour des analyses microbiologiques) la relation contractuelle « client /
fournisseur » doit définir clairement la procédure de contrôle retenue et les actions correctives à
mettre en œuvre en fonction des non-conformités éventuellement relevées.
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5.2. Formation des personnels aux principes de l’hygiène et aux bonnes pratiques de
fabrication
L’entreprise doit établir un plan de formation des personnels. Comme pour le suivi médical, des
attestations individuelles de formation sont délivrées pour chaque opérateur.
5.4. Respect des bonnes pratiques d’hygiène et des bonnes pratiques de fabrication
Grâce à la formation reçue, ainsi qu'à la mise à disposition de guides de bonnes pratiques
d’hygiène et de guides de bonnes pratiques de fabrication, le personnel est apte à les respecter
et en conséquence tenu de le faire.
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6.1. Mains
La visite des locaux permet de vérifier que des lave-mains conformes (arrivée d’eau à
commande non manuelle, distributeur de savon antiseptique, système d’essuyage des mains à
usage unique) sont mis à disposition du personnel en nombre suffisant, à proximité des postes
de travail et à la sortie des vestiaires et des sanitaires.
Grâce à la formation reçue et à l’affichage de consignes de lavage des mains à proximité des
lave-mains, la contamination par les mains qui doivent être considérées comme le « premier outil
des opérateurs », pourra être maîtrisée.
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Etape n° 2 :
2.1 Décrire le produit
Le dossier descriptif du produit, qui matérialise l’exécution de l’étape n° 2, apporte un très large
ensemble (non limitatif) d’informations pertinentes sur le produit, parmi lesquelles :
• composition,
• volume, nature, forme du conditionnement,
• spécifications matières premières (composition, proportion dans le produit,
caractéristiques physico-chimiques, conservation, prétraitements, normes
microbiologiques).
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Etape n° 4 :
4.1 Etablir un diagramme des opérations
Etape n° 6 : Analyse des dangers – Enumérer tous les dangers potentiels associés à
chacune des étapes, effectuer une analyse des risques et définir les mesures permettant
de maîtriser les dangers ainsi identifiés
6.1 Analyse des dangers
En se servant du diagramme de fabrication et de la liste des dangers figurant au dossier,
l’inspecteur (ou l’auditeur) doit évaluer la pertinence de l’analyse des dangers :
• en vérifiant qu’aucun danger n’a été ignoré
• en vérifiant que les dangers sont identifiés grâce au diagramme de fabrication puis
regroupés sur un document de synthèse (tableau, liste, …)
• en vérifiant que l’application conforme du calcul de l’indice de criticité (consigné sur un
document spécifique du dossier) a permis une évaluation et donc une hiérarchisation
correctes des risques
• en s’assurant de la réalité des risques identifiés, grâce encore au calcul de l’indice de
criticité (exclusion des risques à valeur d’indice nulle).
6.2 Identification des mesures préventives
La liste des mesures préventives propres à chaque danger identifié, d’application possible dans
le contexte de l’entreprise, ainsi que les procédures opérationnelles de leur mise en œuvre
doivent figurer au dossier.
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L’inspecteur (ou l’auditeur) doit s’assurer que pour chaque CCP retenu, ce paramètre mesurable
associé a été identifié.
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4.4 GRILLE n° 3/4: Evaluation du système HACCP mis en pace dans l’entreprise
Cette troisième grille porte sur l’évaluation des quatre dernières étapes de la méthode HACCP,
qui sont consacrées au système de maîtrise des dangers mis en place.
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Liste (non exhaustive) des documents d'enregistrement relatifs à la surveillance des CCP :
• enregistrements de température des chambres froides (positives et négatives) et des
locaux de production à température dirigée (climatisés)
• enregistrements du couple "temps/température" des refroidissements rapides (plats
cuisinés ou produits pasteurisés en cellule de refroidissement rapide)
• enregistrements de gestion des stocks (respect des DLC)
• enregistrements du couple "temps/température" des traitements par la chaleur (barèmes
de stérilisation, pasteurisation, cuisson)
• enregistrements de mesures de pH (laiterie, salaisonnerie)
• enregistrements de mesures d'activité d'eau (Aw)
• pesées ou mesures de volume des ingrédients d'un produit, au cours de l'exécution d'une
formulation.
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14.4 Traçabilité
L'inspecteur (ou l'auditeur) doit faire réaliser, en sa présence, au cours de sa visite dans
l'entreprise, des simulations en temps réel de traçabilité amont et aval, sur des matières
premières puis des produits finis pris au hasard dans les réserves de l'entreprise.
14.5 Simulations d'incidents
La simulation d'incident est une méthode qui peut être utilisée pour vérifier l'effectivité et
l'efficacité de système de surveillance où les pertes de maîtrise sont signalées par un avertisseur
sonore ou lumineux (chambre froide, détecteurs de métaux; ...).
Ces simulations d'incidents peuvent être périodiques et faire l'objet d'enregistrements que
l'auditeur trouvera dans la documentation de l'entreprise. Elles peuvent également être réalisées
à la demande de l'inspecteur (ou l'auditeur) en temps réel, au cours de sa visite.
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Grille d'audit des BPF, BPH & HACCP
Grille d'audit HACCP (n° 1/4) : Mise en œuvre des pré-requis
sa = satisfaisant
ac = acceptable
ns = non satisfaisant
ab = absence
Maîtrise des sources de contaminations so = sans objet
1 Locaux
1.1 Conformité des locaux : organisation générale Plan de l'établissement (1/500 à 1/1000) où figurent :
- respect de la marche en avant.............................................. - approvisionnement en eau potable........................................
- séparation secteur sain et secteur souillé.............................. - circuits d'élimination des eaux usées....................................
- non-entrecroisement des lignes............................................. Plan de l'établissement (1/100 à 1/300) où figurent :
- séparation zone chaude et zone froide.................................. - identification des locaux.........................................................
- position des postes de travail et des matériels......................
- position des équipements sanitaires......................................
- localisation des entrées / sorties des flux..............................
- représentation des circuits de production..............................
1.2 Conformité des locaux : construction et matériaux Livret descriptif des matériaux utilisés et des techniques de
- revêtement des murs lisse, clair, lavable, résistant............... construction employées....................................................................
- joints des murs et des sols en gorge arrondie.......................
- revêtement des sols lisse, clair, lavable, résistant.................
- grilles et siphons de sol pour collecter les eaux usées..........
- système d'extraction passive ou active des vapeurs et fumées
- éclairage suffisant ne modifiant pas les couleurs
1.3 Conformité des locaux : équipements, matériels, mobilier Notices techniques descriptives des matériels (machines).....
- matériels inaltérables et facilement nettoyables....................
- mobiliers lisses, lavables, résistants......................................
- plans de travail lisses, lavables, résistants............................
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Grille d'audit des BPF, BPH & HACCP
Grille d'audit HACCP (n° 1/4) : Mise en œuvre des pré-requis
2 Approvisionnements
2.1 Relation contractuelle avec les fournisseurs.............................. Contrats passés avec les fournisseurs
- critères d’acceptation des lots...............................................
- actions correctives à appliquer lors de perte de maîtrise......
2.2 Spécifications matières premières.............................................. Fiches spécifications matières premières
- composition............................................................................
- normes microbiologiques.......................................................
- teneurs limites en résidus......................................................
- conditionnement (type, volume, poids, …)............................
- conditions de conservation....................................................
- durée de vie ..........................................................................
- organisation de la rotation des stocks...................................
2.3 Contrôles à réception................................................................. Fiches d’enregistrement des contrôles à réception
- température des produits à la livraison..................................
- intégrité des conditionnements..............................................
- conformité des DLC...............................................................
- conformité des étiquetages et marques sanitaires ...............
- propreté du véhicule de transport..........................................
2.4 Potabilité de l’eau....................................................................... Analyses ou attestation de potabilité de l’eau..................................
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Grille d'audit HACCP (n° 1/4) : Mise en œuvre des pré-requis
4.1 Mise en place d’un plan de lutte contre les nuisibles Plan de dératisation..........................................................................
Plan de lutte contre les insectes.......................................................
Fiches d’enregistrement des opérations périodiques de lutte..........
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Grille d'audit HACCP (n° 1/4) : Mise en œuvre des pré-requis
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Grille d'audit des BPF, BPH & HACCP
Grille d'audit HACCP (n° 2/4) : Evaluation de la phase d'étude HACCP préliminaire
Grille d'audit HACCP (n° 2/4) : Evaluation de la phase d’étude HACCP préliminaire
Etape n°1
1.3 Moyens mis à disposition (ordinateur, photocopie).................... Descriptif des moyens matériels propres à l’équipe HACCP...........
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Grille d'audit HACCP (n° 2/4) : Evaluation de la phase d'étude HACCP préliminaire
Etape n°2
Etape n°3
Etape n°4
Etape n°5
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Grille d'audit HACCP (n° 2/4) : Evaluation de la phase d'étude HACCP préliminaire
Etape n°6
Etape n°7
Etape n°8
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Grille d'audit HACCP (n° 3/4) : Evaluation du plan HACCP mis en place
Grille d’audit HACCP (n° 3/4) : Evaluation du plan HACCP mis en place
Etape n°9
9.1 Etablir pour chaque CCP un système de surveillance .............. Recueil des procédures opérationnelles retenues ..........................
9.2 Garantir l’étalonnage des instruments de mesure ..................... Plan d’étalonnage des instruments de mesure ...............................
Etape n°10
10.1 Définir de actions correctives à mettre en œuvre en cas de Tableau de correspondance entre les déviations observées et le type
perte de maîtrise (déviation des valeurs surveillées) ..................... d’action corrective mise en œuvre ...................................................
10.2 Assurer le suivi des lots soumis à actions correctives ............. Modèle de fiche de suivi des lots faisant l’objet d’actions correctives
(traçabilité de ces lots) .....................................................................
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Grille d'audit HACCP (n° 3/4) : Evaluation du plan HACCP mis en place
Etape n°11
11.2 Définir les modalités de vérification ......................................... Rapports d’audits (internes ou externes) .........................................
Etape n°12
12.1 Constitution de l’outil documentaire ......................................... L’ensemble des documents pris en compte aux étapes précédentes
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Grille d'audit HACCP (n° 4/4) : Evaluation de routine de la mise en œuvre effective et efficace du plan HACCP
Grille d’audit HACCP (n° 4/4) : Evaluation de routine de la mise en œuvre effective et efficace du plan HACCP
Cette quatrième partie est une revue documentaire portant d’abord sur les pièces relatives aux bonnes pratiques d’hygiène puis sur celles portant sur la
méthode HACCP (en particulier maîtrise des points critiques ou CCP)
13.1 Maîtrise des approvisionnements ............................................ Fiches de réception correctement renseignées au moment de la
livraison ............................................................................................
13.2 Validation du plan de nettoyage .............................................. Fiches d’exécution des tâches pointées au fur et à mesure de leur
réalisation ........................................................................................
Conformité des résultats d’analyses d’autocontrôle microbiologique
des surfaces ....................................................................................
13.3 Plan de lutte contre les nuisibles ............................................. Fiches de passage correctement renseignées de l’organisme de
lutte conte les nuisibles ...................................................................
13.4 Suivi médical des personnels .................................................. Attestations médicales individuelles à jour ......................................
13.5 Formation des personnels ....................................................... Attestations de mise en œuvre du plan de formation à jour ............
13.6 Maintenance des locaux et équipements ................................ Main courante de maintenance renseignée au jour le jour ..............
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Grille d'audit HACCP (n° 4/4) : Evaluation de routine de la mise en œuvre effective et efficace du plan HACCP
14.1 Surveillance des CCP .............................................................. Documents d’enregistrement relatifs à la surveillance des CCP :
- enregistrements de température des chambres froides .......
- enregistrements de gestion des stocks (respect des DLC) . .
- enregistrements des barèmes de stérilisation, pasteurisation,
cuisson, … ............................................................................
- enregistrements de mesures de pH (laiterie, salaisonnerie)
- enregistrements de mesure d’Aw .........................................
- pesées, mesures de volumes d’exécution de formulation ....
- rapports d’étalonnage (officiel ou interne des appareils de
mesure (balances, thermomètres, ...) ...................................
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ANNEXES
ANNEXES
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ANNEXES
Réf
Obs. Doc Non conformités Solutions possibles
Grille
Conclusions :
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ANNEXE
Annexe 2 : Risques
(Exemples de risques)
¾ Risques chimiques
Conditionnement
solvants
encre et colle
métaux
¾ Risques physiques
La liste comprenant les corps étrangers de tous types est sans limite. L'industrie a tendance à
prendre en compte certains types de corps étrangers particulièrement susceptibles de provoquer
des troubles par ingestion chez le consommateur, comme les débris de verre ou les particules
métalliques. La maîtrise de ces deux types de dangers peut être en partie assurée par la mise
en œuvre de pré-requis : des règles et un système de management des matériels et des
conditionnements en verre ainsi qu'une bonne maintenance des équipements et machines pour
ce qui concerne les métaux. Le recours à un détecteur de métaux, utilisé sur les produits finis est
souvent considéré comme un CCP. L'objectif dans ce domaine, est bien entendu d'éviter toute
introduction de corps étrangers métalliques dans les denrées alimentaires et non pas de se
contenter d'un simple tri par détection appliqué aux produits finis.
¾ Risques biologiques
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ANNEXE
Annexe 3 : Etalonnage
Les instruments de mesure utilisés pour maîtriser les points critiques (CCP), ainsi que certaines
mentions légales figurant sur les produits comme le poids, le volume, doivent être étalonnés et si
possible être intégrés à un système national reconnu de normalisation. Quand il n'existe pas de
norme nationale à appliquer, le principe et la procédure sur lesquels s'effectue l'étalonnage
doivent être décrits
Bien trop souvent, les entreprises mettent en place des méthodes d'étalonnage faisant appel en
routine à des sociétés de sous-traitance ou à des protocoles internes par lesquels les
instruments de mesure sont fréquemment étalonnés par une méthode très précise. Ceci n'est
pas toujours nécessaire : en pratique l'étalonnage doit permettre d'assurer la maîtrise des
systèmes de mesure (et des résultats obtenus) qui peut être obtenue au quotidien par des
protocoles plus simples, ne s'appuyant qu'avec une fréquence beaucoup plus faible à
l'application de méthode d'étalonnage normalisée. Ce qui compte, c'est que la fréquence et la
précision de l'étalonnage soient suffisantes pour garantir que les variations des instruments
soient détectées avant qu'elles ne sortent des limites de tolérance autorisées. Les balances
peuvent par exemple être étalonnées en se servant comme référence d'un jeu de "masses
marquées" (poids) en laiton que l'entreprise s'appliquera à garder en bon état : rangement sous
clef au "service qualité" et usage limité à l'étalonnage des balances. Ce jeu de "masses
marquées" peut par exemple tous les cinq ans, faire l'objet d'un étalonnage respectant les
prescriptions de la norme nationale, sans que cela pose de problème.
Les sondes des thermomètres fonctionnant sur le principe du thermocouple sont connues pour
leur tendance à se dérégler. Il est nécessaire de les contrôler fréquemment par une méthode
rapide afin d'assurer la fiabilité des mesures effectuées. Là encore le recours à la méthode
d'étalonnage de référence sera beaucoup moins fréquent.
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ANNEXE
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ANNEXE
L'obtention d'une reconnaissance sous la forme d'une "certification" délivrée par un organisme
tiers indépendant, à la suite d'un audit réalisé par un expert, est souvent présentée comme un
des objectifs de la mise en œuvre de la méthode HACCP dans une entreprise.
Cette pratique n'est pas sans intérêt car elle apporte une vérification supplémentaire de
l'effectivité et l'efficacité du système mis en place, mais elle présente un risque : la délivrance
d'une certification ne prouve pas que le système est dépourvu de défauts.
Aucun auditeur n'est parfait. L'illusion de l'excellence apportée par une certification peut conduire
à la situation où une entreprise pense qu'elle applique la méthode HACCP de façon parfaite. Il
se peut alors, qu'elle n'accorde plus assez d'attention à l'efficacité de ses propres dispositions de
vérification (audit interne).
Exemple :
Produit : saucisse fumée de volaille, à consommer aussi bien après cuisson par le
consommateur, que directement après ouverture du conditionnement en l'intégrant à une salade
composée
Fabrication : les saucisses après embossage étaient fumées et cuites dans une cellule puis
étaient refroidies à l'eau avant d'être conditionnées en sachets plastiques. Une partie de l'eau de
refroidissement provenait d'un puits et était soumise à un traitement de désinfection.
Il y avait un risque potentiel de contamination (liée à une survie microbienne excessive dans
l'eau) qui n'aurait pas été éliminée par une étape ultérieure. De ce fait la désinfection de l'eau
constituait un CCP (avec comme paramètres à surveiller ceux du traitement de décontamination)
et aurait dû faire l'objet d'une procédure de gestion spécifique.
Aucun de ces points n'avait été identifié et cependant la compagnie s'était vue délivrée une
certification par un organisme certificateur accrédité bien connu, qui s'était même préparé à
démontrer que ce n'était pas un CCP.
L'attribution de la certification avait inspiré dans l'entreprise un sentiment d'autosatisfaction, ce
qui signifie qu'elle était satisfaite de sa propre mise en œuvre du HACCP qui de ce fait n'était
plus effectivement l'objet d'une quelconque évaluation.
pas la certification
Les entreprises des pays tiers doivent se méfier de la certification HACCP qui leur est présentée
comme la démarche à suivre pour pouvoir exporter (par exemple) dans la Communauté
Européenne
Dans tous les cas, l'autorisation d'exporter vers l'Union Européenne sera donnée par l'Autorité
Nationale Compétente du pays tiers (reconnue par l'UE) qui a la charge de délivrer les
agréments communautaires aux établissements de certains secteurs agro-alimentaires (produits
de la pêche, viandes de volailles, viandes et produits transformés à base de viande, produits
laitiers, boyaux, etc. …)
La certification HACCP témoigne de la mise en œuvre de bonnes pratiques d'hygiène et de
fabrication ainsi que du respect d'une partie des prescriptions réglementaires. Elle atteste
également l'engagement de la direction dans la mise en œuvre de la méthode HACCP.
Cependant d'autres agréments sont également nécessaires au niveau national, pour chaque
pays exportateur, tels qu'un plan de contrôle des résidus agréé par la Commission Européenne
ainsi que le recours à des laboratoires d'analyse accrédités.
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ANNEXE
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ANNEXE
La condition première à l'exportation vers l'UE, pour une entreprise agroalimentaire d'un pays
tiers, est l'obtention d'un agrément sanitaire officiel CE délivré par l'Autorité Compétente
Nationale reconnue par la Commission Européenne. Une préoccupation souvent exprimée par
les entreprises agroalimentaires de ces pays tiers, est de connaître les obligations et les
protocoles à respecter pour exporter vers l’Union Européenne, ainsi que de comprendre dans
quelle mesure la conformité d'un système basé sur la méthode HACCP et les bonnes pratiques
de fabrication (BPF) et d'hygiène (BPH) est en mesure de satisfaire à ces règles.
De ce point de vue, en dehors des textes réglementaires communautaires (Règlements,
Directives, Décisions), il existe deux principaux systèmes normatifs d'application volontaire :
• le premier de ces systèmes, l'ISO (International Organization for Standardization)
découle d'un coopération mondiale formelle dans le domaine de la normalisation.
• le second appelé "Global Food Safety Initiative" (GFSI), relève d'une approche consistant
à harmoniser les exigences des grandes enseignes de distribution. Elle fournit différents
ensembles d'exigences qui sont le reflet des attentes des organismes associés dans
cette initiative.
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Programme CE-ASEAN de cooperation économique sur les normes, la qualité et l’évaluation de conformité (Asia/2003/069-236)
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ANNEXE
A la suite du "CIES Business Forum" de 2001, regroupant au plan international les 200 plus
grandes enseignes de distribution, cette démarche privée globale de coopération a été engagée.
Cette démarche est globale du fait que les entreprises soumises par la réglementation au
principe de responsabilité ont à prouver qu'elles ont appliqué toute la "diligence requise" à la
mise en œuvre de dispositions de maîtrise des risques. Bien qu'allant au-delà, les exigences de
la GFSI intègrent les BPF, les BPH et la méthode HACCP exposées dans ce guide. En outre la
GFSI se montre beaucoup plus normative dans la mise en œuvre des dispositions propres à
satisfaire les exigences qu'elle établit.
Les entreprises qui auront mis en place un système de gestion des risques (et donc de la
sécurité alimentaire) en utilisant ce guide pourront constater qu'elles ont déjà satisfait à
beaucoup des exigences de la GFSI. Elles n'auront pas à modifier leur travail mais à le
compléter par les éléments qui suivent :
• un système de management de la qualité
• des exigences particulières relatives :
- à des contraintes normatives relatives à l'environnement de l'établissement.
- à la maîtrise des produits
- à la maîtrise du procédé de fabrication
- au personnel
La GFSI n'est pas en elle-même une norme. Son objectif est de définir des exigences
communes pour les autres protocoles d'audit en leur faisant connaître les règles qu'elle a
établies. Ce principe se traduit en pratique dans différents pays, par la mise en place de
systèmes de certification, destinés aux fournisseurs des grandes enseignes de distribution, tels
que :
• L'IFS en France et en Allemagne
• Le BRC au Royaume Uni
• Le CCVD-HACCP aux Pays Bas
• Le SQF-2000 aux USA et en Australie
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Annexe 3
A survey was conducted to test and analyse water samples collected from a cholera affected
area in Haiti. Five water samples were collected from Artibonite river, an irrigation canal,
paddy field, lake and sea. The samples were tested in the National Public Health Laboratory
of Haiti following Standard procedures. In brief, 100 ml water samples were collected from
the above mentioned sites and transported in the laboratory on the same day. Then 50 ml of
the water sample was inoculated into 25 ml of triple strength alkaline bile peptone water.
Then the inoculated APW was incubated at 370 C overnight. After overnight incubation, a
loopful of the APW was inoculated onto TCBS and TTGA media. Then the media are
incubated overnight at 37oC for 18-24 hours. The suspected Vibrio cholerae colonies from
the TCBS and TTGA media were subcultured on to gelatin agar (GA) media. The GA media
were again incubated overnight at 37oC. Then slide agglutination was done with the
suspected Vibrio colonies with Vibrio cholerae O1 polyvalent antiserum. However, not a
single colony from any of the sample yielded any Vibrio cholerae O1.These results may
suggest that the area from where these samples were collected are not heavily contaminated
with V. cholerae. Therefore there should not be any impact of cholera in the agriculture
inputs, irrigation water and fisheries.
These results also may suggest that there should not be any effect on rice production, river
and coastal fisheries and there should not be any risk of aquiring cholera by working in these
environments. Even if this environment is slightly contaminated, it will not have any effect as
these bacterium is very prone to desiccation. Those people who will be working in the rice
field or involved in fishery related work if their feet or hands are contaminated but if the
hands or feet are dried up, all these bacteria will be dead. So if the people are aware of how to
take precautionary measures then it will not pose any risk if contracting cholera.
FAO should arrange training activities with its stake holders to remove the unnecessary fear
about cholera from the mind of the people.
The laboratory staff of the National Public Health Laboratory has been shown how to isolate
and identify Vibrio cholerae from the environmental water samples using enrichment
technique.
The findings have been discussed in a meeting with various stake holders like representative
from WHO, UNICEF and other UN bodies.
Due to the limitation of the time, a through study could not be undertaken, however the
preliminary data clearly suggests that there is no wide spread contamination of the aquatic
environment and as such it will not create any problem in agriculture and fisheries. However,
FAO should organize meetings, workshops, etc. with its various stakeholders routinely to
educate them about the findings and its role in transmission of cholera. A rigorous attempts
should be made to create awareness among the people to remove the unnecessary fear from
the mind of the people about cholera.
Annexe 4
Riz
Annexe 4, produit n°2
Maïs
Annexe 4, produit n°3
Légumes
Annexe 4, produit n°4
Purée de pois
Annexe 5
REPRESENTATION EN HAITI
16, angle rues Armand Holly et Débussy Téléphones: 2452899/2453008/2457866/2459062
Port-au-Prince, Haïti Facsimilé: 2453010
B.P. 13225 (Delmas) E-Mail: FAO-HT@.fao.org
FAO website: http://www.fao.org
Aide d'urgence à l'activation des réseaux de communication pour la prévention du choléra dans
les régions isolées des communautés rurales agricoles touchées par l'épidémie
Dr Richard Bonne
Projet : OSRO/HAI/101/CHA
Remerciements
Après son irruption brutale en Haïti en octobre 2010, l’épidémie de choléra a marqué le pas, sous
l’effet des mesures sanitaires qui ont été prises pour traiter les malades, pour améliorer la situation
sanitaire de l’environnement par la mise en place de latrines, et pour initier la population au respect de
bonnes pratiques d’hygiène, de nature à la protéger de la contagion.
La saison sèche a certainement favorisé la régression de l’épidémie de choléra, mais l’arrivée prochaine
de la saison des pluies fait craindre à juste titre sa reprise, ce que semble confirmer l’apparition, ces
derniers jours, de quelques nouveaux foyers sporadiques de la maladie.
Alors que l’épidémie sévit depuis sept mois, il est temps de revoir et d’affiner les messages de
prévention adressés à la population, et aussi de tirer profit, en termes d’efficacité, des observations
faites depuis l’apparition du choléra en Haïti.
Pour ce qui concerne les messages, il est incontestable qu’ils ont été transmis et retenus par la
population, sauf peut-être dans les zones rurales reculées, qui vont de ce fait faire l’objet d’une
attention particulière dans les mois à venir. Il est également indubitable, que ces messages portant sur
l’application par la population de bonnes pratiques d’hygiène, ont eu un effet très positif dans la
régression de l’épidémie de choléra.
Néanmoins, l’expérience montre que les bénéficiaires de ce type de messages généraux, ont souvent du
mal, dans leur « vie de tous les jours », à appliquer ces bonnes pratiques, au bon moment et dans la
bonne situation. Partant de cette constatation, une nouvelle étape pourrait être franchie dans cette
campagne de prévention, en gardant les mêmes messages et en les associant à des contextes pratiques.
Les contextes pratiques retenus pourraient être en premier lieu, celui du travail aux champs avec en
particulier l’objectif de pouvoir s’y nourrir et s’y abreuver en toute sécurité, et en second lieu d’intégrer
ces messages d’hygiène aux pratiques usuelles de préparation des repas dans le cadre familial.
Les observations recueillies depuis le début de l’épidémie, ont permis également de mettre en évidence
des facteurs qui semblent favorables de façon cruciale, à l’apparition de cas cliniques sévères de
choléra. De fait, l’on sait que pour une forte proportion de personnes (environ 90% (3)) se trouvant en
contact avec le vibrion cholérique, la contamination ne se traduit pas par l’apparition de signes
cliniques. Bien entendu la résistance propre à chaque individu joue certainement un rôle, mais la dose
infectante ingérée en joue certainement également un.
En effet, il ressort des cas cliniques observés, que la grande majorité des malades, avaient consommé
des produits préparés à l’avance ou refroidis lentement ou conservés à température ambiante, dans les
heures précédant l’apparition des troubles. Ces conditions très particulières, appliquées à des aliments
cuits qui auraient été recontaminés par le vibrion, pourraient être très favorables à sa multiplication
rapide et peut-être également à la production concomitante de toxine dans l’aliment. Kolvin et Roberts
ont montré que le vibrion pouvait pousser activement à 22°, 30° et 37°C, dans une grande variété
d’aliments cuits tels que le riz ou les lentilles, et plus particulièrement dans ceux qui présentent un pH
élevé comme les crevettes et le moules cuites ou bien encore les œufs durs (2).
Les produits cuits semblent donc particulièrement favorables à sa multiplication, car non seulement la
cuisson a éliminé les autres flores qui pourraient gêner son développement par compétition, mais de
plus, elle a supprimé certains facteurs inhibiteurs du vibrion présents dans les aliments à l’état cru (1), et
a produit par dégradation des protéines, des nutriments qui lui sont très favorables (4).
En conséquence ces personnes auraient possiblement ingéré avec leur aliment, une dose infectante
massive. La question se pose de savoir si cette multiplication se serait accompagnée ou non de la
production de toxine, qui pourrait expliquer, si elle a eu lieu, l’apparition rapide d’une forme sévère de
choléra chez ces malades. La brutalité d’apparition des troubles et la sévérité des symptômes, seraient
peut-être dans ce cas dues à l’intoxination massive accompagnant la forte population de vibrions
présente dans l’aliment.
Compte tenu de ces observations, il convient d’optimiser les messages d’hygiène diffusés depuis le
début de l’épidémie, en mettant l’accent sur le risque majeur engendré par la consommation différée
des aliments cuits et sur le nécessaire abandon de cette pratique.
La contamination par des doses plus faibles (par l’eau, ou par la mise à la bouche de mains
modérément souillées, …) qui peut entrainer un portage asymptomatique temporaire, pose
probablement aussi un important problème en termes de propagation de l’épidémie. En effet bien que
ne présentant pas de troubles, ces porteurs excrètent des vibrions avec leurs selles pendant plusieurs
jours. L’absence de troubles ou l’apparition de symptômes bénins, font qu’ils sont ignorants de leur
situation, et qu’en conséquence, ils n’appliquent pas les règles d’hygiène préconisées (en particulier
celles qui concernent les mains), de façon renforcée pendant cette période.
Un plan d’analyse de l’eau, portant sur un échantillonnage probablement trop restreint, appliqué au
moment même du pic épidémique, n’a cependant pas permis la mise en évidence du vibrion dans l’eau
des rivières, ni dans celle des rizières. Cela ne signifie pas pour autant que l’agent infectieux soit
absent, et ne soit pas à l’origine d’affections asymptomatiques chez les ouvriers agricoles qui sont en
contact avec cette eau ou même la consomment. Le rôle de ces porteurs asymptomatiques serait alors
majeur dans la propagation de l’épidémie. L’apparition de symptômes nécessite pour sa part
l’intervention d’une dose infectante minimum (de 103 UFC pour les estimations les plus basses à 1011
UFC pour les estimations les plus hautes (1), ou > 108 UFC (3)), qui pourrait être obtenue grâce à
l’intervention d’un facteur favorisant, comme la multiplication du vibrion cholérique dans les aliments
cuits puis contaminés ensuite.
Comme il est habituel de l’observer en présence d’une épidémie, la population a adopté une attitude de
défense consistant à éliminer de sa consommation des aliments qu’elle suspecte, à tort ou à raison, de
transmettre l’agent infectieux. Cette attitude de défense consiste également à stigmatiser, à partir
d’arguments rationnels ou irrationnels, certaines catégories sociales suspectées d’avoir une
responsabilité particulière dans la propagation de la maladie.
Une meilleure connaissance des mécanismes responsables de l’épidémique, basée sur les observations
de terrain faites depuis son apparition, ainsi qu’une optimisation des messages d’hygiène émis à
l’intention de la population, devraient permettre de rétablir la consommation des aliments délaissés et
de mettre fin aux campagnes de stigmatisation.
Sur un plan beaucoup général, la catastrophe sanitaire que constitue le choléra, peut permettre d’initier
à moyen et long terme, une politique générale de sécurité sanitaire des aliments, dont les effets se
feront sentir, tant sur la qualité et la salubrité des denrées alimentaires remises aux consommateurs, que
sur la maîtrise des affections transmises par voie alimentaire, qu’elles soient d’origine microbiologique
(toxi-infections alimentaires) , virale (hépatite A) ou parasitaire (cysticercose, protozooses). Certaines
similitudes observées dans les conditions d’apparition du choléra clinique et des toxi-infections
alimentaires classiques, favorisées par la possibilité offerte aux germes de se multiplier dans l’aliment,
donne à espérer que les règles d’hygiène appliquées dans la lutte contre le choléra, auront une influence
significative sur la réduction du nombre de ces affections.
Ces rencontres ont été l’occasion de présenter á ces partenaires, les actions dont la mise en œuvre est
envisageable pendant notre mission en Haïti, et qui peuvent se résumer aux deux volets qui seront
développés plus loin :
- Optimisation de la mise en œuvre des bonnes pratiques d’hygiène alimentaire, mises en
place dans le cadre des programmes précédents.
- Etude de faisabilité de la mise en place de la stérilisation solaire de l’eau de boisson.
Au cours de la journée du 4 mai, une réunion a été organisée avec les représentants des trois ministères
impliqués dans la lutte contre le choléra :
- Mme Michèle B. PAULTRE. Directeur, Direction Contrôle Qualité & Protection du
Consommateur. Ministère du Commerce et de l’Industrie
- Dr Paule-Andrée Louise BYRON, Chef de Service de Promotion de la santé, au Ministère
de la Santé
- Dr Max MILLIEN, représentant la Direction de Production et Santé Animale, du Ministère
de l’Agriculture, des Ressources Naturelles et du Développement Rural
Cette réunion a été l’occasion, avec l’assentiment des représentants des trois ministères concernés, de
rappeler l’incontestable « leadership » que doit avoir le Ministère de la Santé dans la politique mise en
place pour lutter contre le choléra.
L’accent a été également mis sur la nécessité de reconstituer et de remotiver les services de l’Etat
haïtien, en charge de la promotion et du contrôle de la sécurité sanitaire des aliments. La situation qui
avait cours dans les années 90 et qui permettait à Haïti d’être exportateur de viande, a été évoquée
comme un niveau sanitaire qu’il serait souhaitable de retrouver à l’avenir.
Le Dr Max MILLIEN, a insisté sur la nécessité qu’il voyait à impliquer les autorités locales dans la
diffusion et l’amplification des messages relatifs aux bonnes pratiques d’hygiène, visant à juguler
l’épidémie de choléra.
L’ancienneté du corpus réglementaire haïtien, qui n’a fait l’objet d’aucune réactualisation, a été
également évoquée (loi de 1934, sur les produits animaux et végétaux et Code Rural de 1963) comme
un frein aux exportations et à la mise en place au niveau du marché national, d’une politique de sécurité
sanitaire des aliments.
La possibilité de transposition en Haïti (ou dans le cadre plus large des accords d’échanges
commerciaux passés entre les Etats de la Caraïbe) des méthodes et des outils de promotion de l’hygiène
des aliments, développés en Asie du Sud Est et plus récemment en Afrique, dans le cadre du
programme « Une Meilleure Formation pour Des Aliments Plus Sains» (BTSF : Better Training for
Safer Food) de la Commission Européenne, a été évoquée au cours de la réunion.
Il a été convenu au cours de cette réunion, que des contacts seraient pris dans ce sens avec la DG-
SANCO de la Commission Européenne, par la FAO et les Autorités Haïtiennes, après la fin de cette
mission.
Le matin du lundi 09 mai a été l’occasion d’assister à une réunion de surveillance post-séisme,
organisée à la Direction d’Epidémiologie, de Recherche et de Laboratoire (DELR) du Ministère de la
Santé Publique et de la Population, présidée par le Dr Donald LAFONTAN.
Cette réunion a été l’occasion d’exposer aux participants, nos premières impressions sur le mode de
transmission du choléra intervenant probablement dans certaines formes sévères, ainsi que sur les
mesures de prévention qui pourraient en découler. L’épidémiologiste du « Center for Desease Control
and Prevention », présent à cette réunion Mr Nick SCHAAD, s’est montré particulièrement intéressé
par ces nouvelles perspectives.
A) Orientations principales
1) Optimisation de la mise en œuvre des bonnes pratiques d’hygiène alimentaire mises en
place dans le cadre des programmes précédents.
La campagne de lutte contre le Cholera, ayant permis d’endiguer l’épidémie de fin 2010 et début 2011,
s’est traduite en pratique par la diffusion très large, parmi la population haïtienne, de bonnes pratiques
d’hygiène à appliquer au quotidien afin d’éviter de se contaminer. Afin de potentialiser l’effet de ces
notions, qui sont maintenant acquises par la plus grande partie de la population, il nous semble qu’il
serait maintenant intéressant de les corréler avec les modes culinaires usuels utilisés en Haïti.
Dans un premier temps, il convient d’identifier et de décrire les grandes familles de produits et les
modes de préparation culinaire, les plus souvent appliqués dans le cadre familial. Le procédé culinaire,
spécifique à chaque famille d’aliments identifiée, sera schématisé sous la forme d’un diagramme de
préparation, qui servira de support á l’analyse des risques. Cette analyse sera réalisée á chacune des
étapes de fabrication figurant sur ce diagramme.
Le but de cette analyse des risques, est d’identifier les moyens de maitrise (en fait les bonnes pratiques
d’hygiène), qu’il est nécessaire d’appliquer à chacune de ces étapes. Ces bonnes pratiques, comme
nous l’avons vu plus haut, ont déjà été enseignées sous forme de messages, à la population lorsque
l’épidémie a éclaté.
L’objectif final de ce travail est de fournir à la population des documents (affiches, fascicules,
vidéos…) associant la recette (sous forme illustrée) de chaque famille de produits, sur laquelle, pour
chaque étape de préparation, les bonnes pratiques d’hygiène pertinentes soient mentionnées. L’accent
sera mis sur les étapes de fabrication jouant un rôle crucial et au niveau desquelles les précautions
d’hygiène devront être mises en œuvre avec une attention particulière.
Cette démarche doit permettre de combler le vide qui existe souvent, entre des connaissances reçues et
leur application aux situations pratiques de la vie de tous les jours.
D’un autre point de vue, il serait intéressant d’étudier la possibilité d’appliquer le procédé SODIS de
décontamination de l’eau de boisson, par le rayonnement solaire. Ce procédé pourrait, dans un premier
temps, être introduit à petite échelle, pour résoudre des cas spécifiques de fourniture d’eau potable à
des activités pratiquées dans des lieux isolés, comme les travaux des champs.
Ces propositions ont été accueillies avec intérêt par les différents interlocuteurs rencontrés.
La journée du jeudi 12 mai à été consacrée à un programme de formation destiné à donner aux
participants des outils pour réaliser l’évaluation des risques alimentaires, mais aussi déterminer les
modes de prévention à mettre en œuvre pour leur maîtrise, particulièrement au cours des étapes de
préparation présentant le niveau de risque le plus élevé. Les différentes méthodes exposées et les outils
nécessaires à leur mise en œuvre, sont présentés sous forme de documents pédagogiques annexés au
présent rapport.
Cette formation ainsi que les méthodes d’investigation utilisées pour étudier le « risque choléra » au
cours de cette mission, constituent une tentative pour appliquer, en situation d’urgence et dans le cadre
de la préparation familiale traditionnelle d’aliments, des méthodes qui ont déjà fait largement leurs
preuves dans le cadre des PME d’autres pays en voie de développement.
Ces méthodes ont été d’abord présentées, dans leur format d’origine propre aux PME, aux participants
à la formation qui auront ensuite la charge de diffuser ces savoirs. Puis une version adaptée à la
problématique de prévention du choléra en milieu familial, accompagnée d’exemples et d’exercices à
faire, par les participants a été proposée.
Les matières premières utilisées pour cuisiner dans le cadre familial, sont de différents types et de
différentes origines. Si de très rares produits, comme par exemple le concentré de tomate en boite
ou le bouillon-cube, ne peuvent pas constituer une source de contamination, l’immense majorité des
matières premières utilisées, constituent de ce point de vue un risque potentiel maximum. Que l’on
prenne en compte les conditions de production des produits de la pêche ou des légumes ou des
viandes abattues, aussi bien que celles de leur exposition à la vente sur les marchés, le niveau
d’hygiène observé est déplorable de tous les points de vue : environnement très sale et absence de
chaine du froid.
En conséquence, compte tenu de la multiplicité des acteurs impliqués dans la fourniture des
matières premières, mais aussi du nombre très élevé de situations où les règles élémentaires
d’hygiène ne sont pas respectées, il est illusoire d’espérer á court terme, une amélioration notable
de la qualité sanitaire des matières premières proposées aux familles pour cuisiner.
Une telle amélioration, de la qualité des matières premières, ne pourra être obtenue à terme qu’en
renforçant la maitrise de l’hygiène dans les différentes filières de production ainsi qu’au niveau de
leurs réseaux de mise sur le marché (secteurs des produits de la pêche, des légumes, des céréales,
des viandes, …). Dans le cadre des procédures adoptées en urgence pour lutter contre l’épidémie de
cholera, toute démarche visant à obtenir une amélioration rapide, même minime, mais cependant
significative, de la qualité sanitaire de ces matières premières, serait illusoire.
La collecte d’information sur le terrain, nous a permis de recueillir auprès de Mme Colette
EUGENE, Coordonnatrice départementale du PNLS de l’Artibonite, une donnée qui doit être
considérée comme étant de la première importance. A la question volontairement ouverte : avez-
vous relevé une caractéristique commune aux personnes atteintes du cholera ? Sa réponse a été la
suivante : les malades avaient acheté auprès des marchands de rues des produits préparés a l’avance
et refroidis. Ou bien leur repas avait été préparé à l’avance par une servante ou bien encore le repas
leur avait été apporté d’ailleurs, sur une longue distance. Elle a également observé que la
consommation directe de fruits de mer, n’avait pas rendu les gens malades du cholera.
Cette même question a été posée à Mme Marie Norgla JEAN, coordonnatrice de l’UCS/CSF,
(visite à La Croix-des-Bouquets), et sa réponse a été du même ordre « les malades avaient, dans
leur grande majorité, consommé de la nourriture achetée à des marchands de rues ». Pour ce qui
concerne les ouvriers agricoles, elle nous a déclaré qu’elle avait l’impression, sans pouvoir en
donner la confirmation formelle, que les malades qu’elle avait rencontrés, avaient apporté leur
repas le matin aux champs pour le consommer au cours de la journée.
Elle nous a cependant recommandé, pour obtenir une meilleure information, de nous adresser
directement aux Agents de Santé en Milieu Rural, responsables des Centres de Réhydratation Orale
qui traitent la majorité des ouvriers agricoles atteints. Afin de leur faciliter la collecte des
informations qui nous semblent importantes, nous allons rédiger à leur intention, un questionnaire
simple à remplir chaque fois qu’un nouveau malade du choléra se présente dans un de ces centres.
Enfin le Dr Timothée CLIFORD, Deputy Health Coodinator (visite au CTC Merlin), nous a
apporté une information complémentaire de celle recueillie auprès de Mmes EUGENE et JEAN. A
la fin de la visite ayant eu lieu un mardi, la question lui a été posée de savoir « combien il avait
actuellement de malade hospitalisés au centre Merlin ». Il a répondu : « nous en avons 31, ce qui est
un nombre important, en rapport avec la recrudescence de cas de choléra que nous observons
chaque weekend». Il faut interpréter cette observation par le fait que le weekend end est l’occasion
de célébrations (noces, baptêmes, repas de groupes) pour lesquelles sont préparés à l’avance des
repas de fort volume, destinés à un nombre important de convives.
Le fait que ces repas de groupes soient en général, dans différentes régions du monde, responsables
d’une forte proportion des accidents alimentaires observés (en particulier en France), est un facteur
de risque qui n’est plus remis en cause à l’heure actuelle, par les spécialistes de la sécurité sanitaire
des aliments.
Sur la base de ces observations, il semble que la possibilité donnée au vibrion cholérique de se
multiplier dans un aliment cuit, qu’il a recontaminé, pourrait être un facteur favorisant majeur, si ce
n’est indispensable, à l’apparition de la forme clinique sévère de la maladie chez le consommateur.
3) Rôle possible des mères de famille dans la prévention de la transmission par les aliments, du
cholera (en particulier), et des toxi-infections alimentaires (en général).
Compte tenu de ce qui vient d’être développé dans le paragraphe précédent, toute matière première
entrant dans une cuisine familiale, doit être par principe considérée comme massivement
contaminée, ce qui correspond d’ailleurs á la réalité dans l’immense majorité des cas.
Heureusement la plupart des procédés de préparation appliqués dans la tradition culinaire haïtienne,
font intervenir des phases de cuisson prolongées, qui ont la capacité de détruire totalement les
flores bactériennes non sporulées de contamination, apportées par les matières premières, et dont
fait partie le vibrion cholérique.
Par ailleurs la mère de famille étant le seul acteur intervenant dans la préparation des repas, ce sera
sur elle, et sur elle seule, que devront reposer la responsabilité et l’application des bonnes pratiques
d’hygiène. Cette situation instaure un contexte très favorable à l’hygiène, qui n’intervient
malheureusement pas dans les repas de groupes à la préparation desquels participent de nombreux
opérateurs difficiles à contrôler.
Dans ces conditions, il est d’une importance cruciale d’éviter par des manipulations très propres, la
recontamination de ces denrées dans l’espace de temps compris entre la fin de la cuisson et la
consommation. Les composants ajoutés au dernier moment de la préparation, comme les oignons,
et qui ne subissent pas une cuisson prolongée, propre à garantir l’élimination d’une éventuelle
contamination bactérienne, doivent être d’une salubrité irréprochable.
De ce point de vue, et surtout au plan du cholera, la salubrité de l’eau utilisée, qu’elle entre dans la
composition des aliments ou qu’elle serve aux opérations de lavage des denrées alimentaires ou au
nettoyage des matériels, doit être irréprochable.
Pour garantir le plus possible, des conditions d’hygiène optimales pour la manipulation finale des
préparations culinaires prêtes à être consommées, il convient, à notre avis, d’appliquer la
chronologie de précautions, qui suit.
1* Appliquer des bonnes conditions d’hygiène aux premières opérations de lavage, de parage,
d’épluchage et de découpe des denrées crues ou brutes. Même à ce premier stade, il est essentiel
d’utiliser de l’eau dont la salubrité est avérée. D’ailleurs d’un point de vue général, toute
introduction ou utilisation d’eau dont la salubrité n’est pas garantie, dans les zones où sont préparés
des aliments, pour quelque raison que ce soit, doit être strictement prohibée.
Compte tenu des observations faites sur le terrain, il semble que la procédure de chloration de l’eau
ne s’accompagne pas de toute la rigueur souhaitable, qui permettrait de garantir systématiquement
la présence d’un taux de chlore efficace. Il semble indispensable que cette chloration de l’eau se
fasse á l’aide de mesurettes, ou que l’on utilise des comprimés de chloration dont le nombre soit
fixe, par unité de volume d’eau traitée.
Il faut insister sur le fait qu’une eau insuffisamment traitée, peut devenir un vecteur de
contamination entre les aliments, les ustensiles de cuisine et les mains, alors que la chloration de
l’eau a justement pour but de désinfecter et d’éviter ce type de contaminations croisées.
2* Lorsque tous les composants de la préparation sont engagés dans une première opération de
cuisson, les mains ainsi que les ustensiles, les récipients et l’environnement de travail devront faire
l’objet d’une procédure de nettoyage/décontamination soignée. En effet, à partir du moment où les
produits ont commencé à être cuits, ils doivent être considérés comme plus sains mais aussi plus
vulnérables. Il est donc indispensable, qu’ils soient manipulés dans un environnement également
sain.
4* Puis, des précautions d’hygiène particulièrement strictes devront être associées à toutes les
manipulations des aliments, intervenant postérieurement à leur dernière phase de cuisson
5* Enfin, il semble essentiel, sur la base de nos premières observations et bien qu’elles soient
limitées en nombre, de ne pas différer (dans le temps mais aussi dans l’espace) la consommation
des aliments qui viennent d’être préparés. Il faudra en particulier éviter absolument toute phase de
refroidissement lent ou de maintien prolongé à température ambiante, d’autant plus qu’Haïti se
trouve en zone tropicale.
De telles mauvaises conditions d’attente sont très favorables à la multiplication des germes
responsables des toxi-infections alimentaires classiques, mais peut être aussi à celle du vibrion
cholérique si l’opportunité lui a été donnée de recontaminer les aliments après cuisson, alors que les
produits cuits semblent particulièrement favorables à son développement.
4) Intégration de la politique de maitrise du cholera dans le cadre d’une politique plus large de
sécurité sanitaire des aliments.
La maitrise de la contamination des aliments, assurée par la propreté des opérations auxquelles
sont soumises les denrées alimentaires, ainsi que par l’application de procédures de désinfection
telles que la chloration de l’eau, représente le premier volet de cette lutte contre les toxi-
infections alimentaires.
Comme nous venons de le voir, ces mesures de lutte contre les toxi-infections alimentaires pourraient
certainement être aussi préconisées dans la lutte contre le cholera. En conséquence, leur respect devrait
se traduire par une baisse significative du nombre de toxi-infections alimentaires et peut-être aussi, du
moins faut-il l’espérer, par une réduction du nombre de cas de choléra clinique enregistrés.
Compte tenu de la divagation des animaux domestiques des espèces porcine et bovine, cette pratique,
contraire aux principes de l’hygiène, est favorable à la transmission de zoonoses parasitaires telles que
les cysticercoses du bœuf et du porc. Les animaux se contaminent en consommant des aliments souillés
par les déjections humaines, tandis que les consommateurs se contaminent en ingérant la viande de ces
animaux, insuffisamment cuite.
Par ailleurs la consommation par les porcs qui divaguent, de détritus d’origine carnée, pourrait être très
favorable à la dissémination de la trichinose qui est une parasitose gravissime, commune à l’espèce
humaine et aux porcins.
Ces dernières lignes laissent espérer que les règles d’hygiène, proposées pour lutter contre le cholera,
devraient permettent si elles sont largement respectées, d’observer une réduction sensible du nombre
des toxi-infections alimentaires ainsi que de diminuer la prévalence de certaine zoonoses parasitaires
transmises par les bovins et les porcins.
5) Synthèse des éléments qui devraient probablement être pris en compte au plan
microbiologique, pour expliquer l’apparition des cas cliniques de choléra
b) des conditions de manipulation non maîtrisées après cuisson permettant une recontamination
de l’aliment par le vibrion :
- par les mains
- par les récipients et les ustensiles
- par l’environnement massivement souillé comme celui des marchés
- par l’eau
c) un refroidissement lent après cuisson suivi d’une attente prolongée à température ambiante
avant consommation
d) Synthèse
Ces conditions qui sont observées avec une très grande fréquence, dans les heures qui précédent
l’apparition des troubles (si l’on se réfère aux témoignages recueillis), évoquent l’intervention possible
des évènements suivants par ordre chronologique :
- cuisson assurant la décontamination des aliments et l’instauration de conditions
nutritionnelles favorables au développement du vibrion
- recontamination de l’aliment par des manipulations non maîtrisée au plan de l’hygiène
- prolifération intense du vibrion, possible dans certains aliments, provoquée par le
refroidissement lent et le maintien prolongé à température ambiante, et permettant
probablement d’atteindre la dose minimale infectante capable de provoquer un cas de
choléra clinique
- charge microbienne très importante peut-être accompagnée d’une forte concentration de
toxine cholérique produite au cours de la multiplication du germe. Ce point relatif à la
production éventuelle de toxine dans certains aliments, reste à vérifier par la mise en œuvre
d’un protocole expérimental.
- troubles apparaissant rapidement et violemment du fait de la forte dose infectante et peut-
être aussi, sous l’effet d’un choc toxinique si cette substance a été libérée dans la l’aliment
au cours de la multiplication du vibrion.
e) Interrogations
f) Ebauche sur la base des informations recueillies, d’un scénario possible de contamination de
nature à provoquer l’apparition de cas cliniques sévères de choléra.
Dans l’état actuel des investigations une forte présomption, dans l’apparition de formes sévères de
choléra clinique, porte sur la séquence de préparation des aliments qui suit: intervention de la cuisson,
puis de la recontamination des aliments, suivies enfin par un refroidissement lent et une conservation
prolongée à température ambiante.
Par application du principe de précaution, qui doit logiquement découler de cette présomption
raisonnablement fondée, il semble indispensable d’inciter la population à manipuler les aliments cuits
en appliquant de la façon la plus rigoureuse possible, les bonnes pratiques d’hygiène qui leur ont été
recommandées depuis l’apparition de l’épidémie de choléra. En outre, la consommation de ces aliments
devra survenir le plus rapidement possible, après la fin de leur préparation. Le délai de 30 minutes à ne
pas dépasser, devra être présenté comme un objectif à atteindre, revêtant une importance cruciale.
La production de toxine dans l’aliment, comme ses capacités de résistance à la chaleur et à l’acidité,
faisant l’objet d’interrogations cruciales, il est trop tôt pour recommander un réchauffage prolongé des
aliments dont la consommation doit être différée, comme une précaution de nature à éviter l’apparition
d’une forme de choléra clinique. Que ce réchauffage détruise les vibrions, même en forte
concentration, ne fait aucun doute. En revanche, il est encore crucial de trancher sur le point de savoir
si un réchauffage poussé est de nature à inactiver la toxine cholérique dans l’aliment, au cas non encore
élucidé, où elle serait effectivement présente.
Afin d’acquérir ces connaissance indispensables, sur la capacité du vibrion cholérique à produire de la
toxine dans l’aliment comme sur la résistance à la chaleur et à l’acidité de cette substance, la mise en
œuvre du programme de recherche nécessaire à lever ces doutes, pourrait être confiée par contrat avec
la FAO, à un laboratoire implanté en Haïti même.
Annexes :
Références bibliographiques
INTRODUCTION ............................................................................................................................................................ 3
PRÉAMBULE................................................................................................................................................................. 20
DÉFINITIONS................................................................................................................................................................ 20
PRINCIPES..................................................................................................................................................................... 21
INTRODUCTION .......................................................................................................................................................... 21
APPLICATION .............................................................................................................................................................. 23
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INTRODUCTION
Le public est en droit d'attendre que les aliments qu'il consomme soient sans danger et propres à la
consommation. Les intoxications alimentaires et les maladies transmises par les aliments sont dans la meilleure
des hypothèses déplaisantes; au pire, elles peuvent être fatales. Mais elles ont aussi d'autres conséquences. Les
foyers d'intoxication alimentaire peuvent perturber les échanges, et entraîner un manque à gagner, du chômage
et des litiges. La détérioration des aliments est une source de gâchis, elle est coûteuse et peut se répercuter
négativement sur le commerce et la confiance des consommateurs.
Les échanges internationaux de denrées alimentaires et les voyages à l'étranger sont en augmentation, apportant
des avantages économiques importants. Mais cela facilite aussi la propagation des maladies à travers le monde.
En outre, les habitudes alimentaires ont considérablement évolué dans de nombreux pays au cours des vingt
dernières années et de nouvelles techniques de production des aliments se sont développées en conséquence.
Un contrôle efficace de l'hygiène est donc essentiel pour éviter les conséquences négatives, sur la santé
publique et sur l'économie, des intoxications alimentaires et des maladies transmises par les aliments, ainsi que
de la détérioration des aliments. Chacun de nous - agriculteurs et cultivateurs, fabricants et industriels,
personnel chargé de la manutention des aliments et consommateurs - a la responsabilité de s'assurer que les
aliments sont salubres et propres à la consommation.
Les Principes généraux d'hygiène alimentaire jettent des bases solides qui permettent de garantir l'hygiène des
aliments et ils doivent être, au besoin, utilisés en conjonction avec chaque code spécifique d'usages en matière
d'hygiène, ainsi qu'avec les Directives régissant les critères microbiologiques. Ils s'appliquent à la chaîne
alimentaire depuis la production primaire jusqu'à la consommation finale, en indiquant les contrôles d'hygiène
qui doivent être exercés à chaque stade. Afin d’accroître la sécurité des aliments, il est recommandé d'utiliser
chaque fois que possible le système HACCP, tel qu'il est décrit dans le Système d'analyse des risques - Points
critiques pour leur maîtrise (HACCP) et Directives concernant son application (Appendice).
Les contrôles décrits dans le document des Principes généraux sont internationalement reconnus comme
essentiels pour assurer la sécurité des aliments et leur acceptabilité pour la consommation. Les Principes
généraux sont conseillés tant aux gouvernements qu'aux professionnels du secteur (production primaire,
fabrication et transformation, établissements de service alimentaire et vente au détail) et aux consommateurs.
SECTION I - OBJECTIFS
LES PRINCIPES GÉNÉRAUX D’HYGIÈNE ALIMENTAIRE DU CODEX:
- définissent les principes essentiels d'hygiène alimentaire applicables d'un bout à l'autre de la chaîne
alimentaire (depuis la production primaire jusqu'au consommateur final) pour assurer que les
aliments soient sûrs et propres à la consommation; l'objectif étant de garantir des aliments sains et
propres à la consommation humaine;
- recommandent de recourir à la méthode HACCP en tant que moyen d'améliorer la salubrité des
aliments;
- fournissent des directives pour l'élaboration de codes spécifiques éventuellement nécessaires pour
certains secteurs de la chaîne alimentaire, certains processus, ou certains produits, afin de développer
les critères d'hygiène spécifiques de ces domaines.
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est de produire des aliments salubres et propres à la consommation. La grande diversité des activités et les
différents degrés de risque existant dans la production alimentaire seront ainsi pris en compte. Des directives
supplémentaires sont données dans les codes spécifiques.
2.3 DÉFINITIONS
Aux fins du présent Code, les termes et expressions ci-après sont définis comme suit:
Nettoyage: élimination des souillures, des résidus d'aliments, de la saleté, de la graisse ou de toute autre matière
indésirable.
Contaminant: tout agent biologique ou chimique, toute matière étrangère ou toute autre substance n'étant pas
ajoutée intentionnellement aux produits alimentaires et pouvant compromettre la sécurité ou la salubrité.
Contamination: introduction ou présence d'un contaminant dans un aliment ou dans un environnement
alimentaire.
Désinfection: réduction, au moyen d'agents chimiques ou de méthodes physiques du nombre de micro-
organismes présents dans l'environnement, jusqu'à l'obtention d'un niveau ne risquant pas de compromettre la
sécurité ou la salubrité des aliments.
Etablissement: tout bâtiment ou toute zone où les aliments sont manipulés, ainsi que leurs environs relevant de
la même direction.
Hygiène alimentaire: ensemble des conditions et mesures nécessaires pour assurer la sécurité, et la salubrité
des aliments à toutes les étapes de la chaîne alimentaire.
Danger: agent biologique, biochimique ou physique ou état de l’aliment ayant potentiellement un effet nocif
sur la santé.
HACCP: système qui définit, évalue et maîtrise les dangers qui menacent la salubrité des aliments.
Personnel chargé de la manutention des aliments: toute personne qui manipule directement les aliments
emballés ou non emballés, le matériel et ustensiles alimentaires ou les surfaces en contact avec les aliments et
devant donc se conformer aux exigences en matière d'hygiène alimentaire.
Sécurité des aliments: assurance que les aliments sont sans danger pour le consommateur quand ils sont
préparés et/ou consommés conformément à l'usage auquel ils sont destinés.
Salubrité des aliments: assurance que les aliments sont acceptables pour la consommation humaine
conformément à l'usage auquel ils sont destinés.
Production primaire: étapes de la chaîne alimentaire qui comprennent, notamment, la récolte, l'abattage, la
traite et la pêche.
SECTION III - PRODUCTION PRIMAIRE
OBJECTIFS:
La production primaire devrait être gérée de manière à assurer que les aliments sont salubres et
propres à leur usage prévu. Il faudra, au besoin:
- éviter la production dans des zones où l'environnement constitue une menace pour la sécurité
des aliments;
- rendre des mesures de lutte contre les contaminants, les ravageurs et les maladies des animaux
et des plantes, afin d'éviter qu'ils ne constituent une menace pour la salubrité des aliments;
- adopter des pratiques et des mesures visant à garantir que les aliments sont produits dans des
conditions d'hygiène appropriées.
JUSTIFICATION:
Réduire la probabilité qu'un danger puisse compromettre la sécurité des aliments ou leur
acceptabilité pour la consommation, à des stades ultérieurs de la chaîne alimentaire.
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OBJECTIFS:
Selon la nature des opérations et les risques qui leurs sont associés, les locaux, le matériel et les
installations devraient être situés, conçus et construits de manière à ce que:
- la contamination des aliments soit réduite au minimum;
- la conception et la disposition des lieux permettent un entretien, un nettoyage et une désinfection
convenables et minimisent la contamination d'origine atmosphérique;
- les surfaces et les matériaux, particulièrement s'ils sont en contact avec les aliments, ne soient pas
toxiques pour l'usage auquel ils sont destinés et, au besoin, suffisamment durables et faciles à
nettoyer et à entretenir;
- il existe, le cas échéant, des dispositifs appropriés de réglage de la température, de l'humidité, etc.
- une protection efficace soit prévue contre la pénétration et l'installation de ravageurs.
JUSTIFICATION:
Le respect de bonnes règles d'hygiène dans la conception et la construction des bâtiments, un
emplacement appropriée et des installations adéquates sont nécessaires pour permettre une maîtrise
efficace des dangers.
4.1 EMPLACEMENT
4.1.1 Etablissements
Au moment de décider de l'emplacement des établissements de production alimentaire, il y a lieu d'envisager
les sources potentielles de contamination, ainsi que l'efficacité de toutes mesures raisonnables qui pourraient
être prises pour protéger les aliments. Aucun établissement ne devrait être installé en un endroit où, après avoir
examiné de telles mesures de protection, il apparaît clairement qu'une menace de contamination subsistera pour
la sécurité ou pour la salubrité des aliments. Les établissements devraient, en particulier, être situés à grande
distance:
- de zones polluées et d'activités industrielles qui représentent une grave menace de contamination des
aliments;
- de zones sujettes aux inondations, à moins que des dispositifs de sécurité suffisants ne soient en place;
- de zones sujettes à des infestations par des ravageurs;
- de zones où les déchets, solides ou liquides, ne peuvent être efficacement évacués.
4.1.2 Matériel
Le matériel devrait être installé de manière à:
- permettre un entretien et un nettoyage convenables;
- fonctionner conformément à l'usage qui lui est destiné;
- faciliter l'adoption de bonnes pratiques en matière d'hygiène, y compris la surveillance.
4.2 LOCAUX ET SALLES
4.2.1 Conception et AMÉNAGEMENT
Le cas échéant, la conception et l'aménagement des établissements de production alimentaire devraient
permettre d'appliquer de bonnes pratiques d'hygiène alimentaire, y compris la protection contre la
contamination croisée pendant et entre les opérations.
4.2.2 Structures et accessoires internes
Les structures se trouvant à l'intérieur des établissements de production alimentaire devraient être construites
solidement en matériaux durables et elles devraient être faciles à entretenir, à nettoyer et, le cas échéant,
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pouvoir être désinfectées. Les critères spécifiques ci-après devraient, en particulier, être satisfaits là où cela est
nécessaire pour préserver la sécurité et la salubrité des produits alimentaires:
- les superficies des murs, cloisons et sols devraient être en matériaux étanches pour l'usage auquel ils sont
destinés;
- les murs et les cloisons devraient avoir une surface lisse jusqu'à une hauteur appropriée à l'opération;
- les sols devraient être construits de manière à permettre un drainage et un nettoyage adéquats;
- les plafonds et accessoires suspendus au plafond devraient être construits et finis de manière à minimiser
l'accumulation de saleté, la condensation de vapeur, et l'écaillage;
- les fenêtres devraient être faciles à nettoyer, être construites de manière à minimiser l'accumulation de
saleté et, au besoin, être munies de grillages amovibles contre les insectes, pouvant être nettoyés. Si
nécessaire, les fenêtres devraient être scellées;
- les portes devraient avoir une superficie lisse et non absorbante et elles devraient être faciles à nettoyer
et, au besoin, à désinfecter;
- les plans de travail entrant directement en contact avec le produit alimentaire devraient être en bon état,
durables et faciles à nettoyer, à entretenir et à désinfecter. Ils devraient être construits avec des matériaux
lisses et non absorbants et demeurer inertes au contact des aliments, des détergents et des désinfectants
dans les conditions normales de travail.
4.2.3 Locaux temporaires/mobiles et distributeurs automatiques
Les locaux et structures considérés ici sont les étalages sur les marchés, les véhicules pour la vente itinérante et
sur la voie publique et les locaux temporaires dans lesquels les aliments sont manutentionnés (par exemple,
tentes).
Ces locaux et structures devraient être placés, conçus et construits de manière à éviter, autant que possible, la
contamination des produits alimentaires et la pénétration de ravageurs.
En appliquant ces conditions et prescriptions spécifiques, tout danger en matière d'hygiène alimentaire lié à de
telles installations devrait être suffisamment maîtrisé pour garantir la sécurité et la salubrité des aliments.
4.3 MATÉRIEL
4.3.1 Considérations GÉNÉRALES
Le matériel et les conteneurs (autres que les conteneurs et emballages non réutilisables) qui entrent en contact
avec le produit alimentaire devraient être conçus et construits de manière à garantir, au besoin, qu'ils peuvent
être convenablement nettoyés, désinfectés et entretenus afin d'éviter la contamination de . Le matériel et les
conteneurs devraient être fabriqués dans des matériels n'ayant aucun effet toxique pour l'usage auquel ils sont
destinés. Au besoin, le matériel devrait être durable et amovible ou pouvoir être démonté afin d'en permettre
l'entretien, le nettoyage, la désinfection, le contrôle et, faciliter la détection éventuelle de ravageurs.
4.3.2 Équipement de CONTRÔLE et de surveillance des produits alimentaires
Outre les spécifications générales de la section 4.3.1, le matériel utilisé pour cuire, traiter thermiquement,
refroidir, stocker ou congeler les produits alimentaires devrait être conçu de manière à ce que les températures
requises soient atteintes aussi rapidement que nécessaire pour assurer la sécurité et la salubrité des aliments et
qu'elles soient maintenues efficacement. Il devrait également être conçu de manière à permettre la surveillance
et le réglage des températures. Au besoin, il devrait comporter un dispositif efficace de contrôle et de
surveillance de l'humidité, de la circulation de l'air et de toute autre caractéristique susceptible d'avoir un effet
préjudiciable sur la sécurité ou la comestibilité des aliments. Ces spécifications visent à assurer que:
- les micro-organismes nuisibles ou indésirables ou leurs toxines soient éliminés, ou ramenés à des niveaux
sans danger, ou que leur survie et leur croissance soient efficacement maîtrisées;
- au besoin, les limites critiques établies dans les plans HACCP soient surveillées; et
- les températures et autres conditions nécessaires pour assurer la sécurité et la salubrité des aliments puissent
être rapidement réalisées et maintenues.
CAC/RCP 1-1969, Rév. 4-2003 Page 9 de 29
OBJECTIFS:
Produire des aliments salubres et propres à la consommation humaine grâce à :
- l'élaboration de critères à respecter dans la fabrication et la manutention de denrées
alimentaires spécifiques, en ce qui concerne les matières premières, la composition, la
transformation, la distribution et l'utilisation finale; et
- la conception, la mise en place, le suivi et la révision de systèmes de contrôle efficaces.
JUSTIFICATION:
Réduire les risques d'aliments dangereux en prenant des mesures préventives visant à garantir la
sécurité et la salubrité des aliments à un stade approprié des opérations par la maîtrise des dangers
liés aux aliments.
5.1 MAÎTRISE DES DANGERS LIÉS AUX ALIMENTS
Les professionnels de l'alimentation devraient maîtriser les dangers liés aux aliments en appliquant des
systèmes tels que la méthode HACCP. Ils devraient:
- identifier toutes les étapes de leurs opérations qui sont décisives pour la sécurité des aliments;
- mettre en oeuvre des procédures de contrôle efficaces à chacune de ces étapes;
- assurer le suivi des procédures de contrôle pour assurer leur efficacité continue; et
- passer en revue les procédures de contrôle périodiquement, et chaque fois que les opérations changent.
Ces systèmes devraient être appliqués tout au long de la chaîne alimentaire, afin de vérifier l'hygiène du produit
pendant toute sa durée de conservation, grâce à une bonne conception du produit et du procédé.
Les procédures de contrôle peuvent être simples, par exemple, rotation des stocks, dispositif d'étalonnage ou
chargement correct des présentoirs réfrigérés. Dans certains cas, il convient d'appliquer un système documenté,
CAC/RCP 1-1969, Rév. 4-2003 Page 11 de 29
fondé sur l'avis d'experts, comme le Système d’analyse des risques - Points critiques pour leur maîtrise
(HACCP) et Directives concernant son application (HACCP) (Appendice) .
5.2 ASPECTS-CLÉ DES SYSTÈMES DE CONTRÔLE
5.2.1 réglage de la température et de la durée
Un mauvais réglage de la température est l'une des causes les plus fréquentes d'intoxication alimentaire ou de
détérioration des aliments. Un contrôle doit être exercé sur la durée et la température de la cuisson, de la
réfrigération, de la transformation et du stockage. Il faudrait mettre en place des mécanismes pour garantir un
contrôle efficace de la température lorsque celle-ci est décisive pour la sécurité et la salubrité des aliments.
Les systèmes de contrôle de la température devraient prendre en compte:
- la nature de , par exemple son pourcentage d'eau libre, son pH, ainsi que le type et le niveau initial probable
de micro-organismes;
- la durée de conservation prévue pour le produit;
- la méthode d'emballage et de traitement;
- les modalités d'utilisation, par exemple cuisson/transformation ou prêt à la consommation.
Ces systèmes devraient aussi spécifier les tolérances concernant les variations de temps et température.
Les dispositifs d'enregistrement de la température devraient être vérifiés à intervalles réguliers et leur exactitude
devrait être contrôlée.
5.2.2 étapes spécifiques de la transformation.
Les autres étapes de la transformation qui contribuent au contrôle des risques alimentaires comprennent:
- le refroidissement rapide
- le traitement thermique
- l'irradiation
- le séchage
- la préservation chimique
- l'emballage sous vide on en atmosphère modifiée
5.2.3 Critères microbiologiques et autres spécifications
Les systèmes de gestion décrits à la section 5.1 offrent un moyen efficace d'assurer la sécurité et la salubrité des
aliments. Lorsque des spécifications microbiologiques, chimiques ou physiques sont utilisées dans tout système
de contrôle, celles-ci devraient être fondées sur des principes scientifiques solides et indiquer, le cas échéant,
les procédures de suivi, les méthodes d'analyse et les limites d'intervention.
5.2.4 Contamination microbiologique croisée
Les agents pathogènes peuvent être transférés d'un aliment à un autre, soit par contact direct soit par les
manipulateurs d'aliments, les surfaces de contact ou l'air. Les aliments crus, non transformés devraient être
efficacement séparés, dans l'espace ou dans le temps, des aliments prêts à consommer, moyennant un nettoyage
efficace intermédiaire et, s'il y a lieu, une désinfection.
Il peut être nécessaire de restreindre ou de contrôler l'accès aux zones de transformation. Lorsque les risques
sont particulièrement élevés, on doit exiger du personnel qu'il se change, notamment qu'il porte un vêtement
protecteur propre y compris des chaussures et qu'il se lave les mains, avant d'accéder aux aires de
transformation.
Les surfaces, ustensiles, matériels, équipements et accessoires devraient être nettoyés à fond et, au besoin,
désinfectés après la manipulation et la transformation d'aliments crus, en particulier la viande et la volaille.
CAC/RCP 1-1969, Rév. 4-2003 Page 12 de 29
OBJECTIFS:
Établir des systèmes efficaces pour:
- assurer un entretien et un nettoyage adéquats et appropriés;
- lutter contre les ravageurs;
- traiter les déchets; et
- surveiller l'efficacité des méthodes d'entretien et d'assainissement.
JUSTIFICATION:
Faciliter la maîtrise efficace et continue des dangers pour la santé, des ravageurs et autres agents
susceptibles de contaminer les aliments.
propres. Au besoin, les déchets devraient être stockés dans des conteneurs munis d'un couvercle et inaccessibles
aux ravageurs.
6.3.4 Suivi et détection
La présence d'infestations devrait être régulièrement contrôlée dans les établissements et les zones adjacentes.
6.3.5 Éradication
Les infestations de ravageurs devraient être traitées immédiatement et sans affecter la sécurité et la salubrité des
aliments. Le traitement chimique, physique ou biologique devrait être mis en oeuvre sans poser de risque pour
la sécurité ou la salubrité des aliments.
6.4 TRAITEMENT DES DÉCHETS
Des dispositions adéquates doivent être prises pour enlever et entreposer les déchets. Ceux-ci ne doivent pas
s'accumuler dans les aires de manipulation et de stockage des aliments et les zones avoisinantes, sauf si cela est
inévitable pour la bonne marche de l'entreprise.
Les entrepôts recevant les déchets doivent être maintenus convenablement propres.
6.5 SURVEILLANCE DE L’EFFICACITÉ
Il faudrait surveiller l'efficacité des systèmes d'assainissement; les vérifier périodiquement au moyen
d'inspections d'audit pré-opérationnel ou, le cas échéant, de prélèvement d'échantillons microbiologiques dans
l'environnement et sur les superficies en contact avec les aliments, et les revoir régulièrement de manière à les
adapter à suivre l'évolution des circonstances.
SECTION VII - ÉTABLISSEMENT: HYGIÈNE CORPORELLE
OBJECTIFS:
Faire en sorte que les personnes qui sont en contact direct ou indirect avec les aliments ne risquent
pas de les contaminer grâce:
- au maintien d'un degré approprié de propreté corporelle;
- à un comportement approprié.
JUSTIFICATION:
Les personnes qui n'observent pas un niveau suffisant de propreté personnelle, qui souffrent de
certaines maladies ou affections, ou se comportent de manière inappropriée, peuvent contaminer les
aliments et transmettre des maladies aux consommateurs.
- fièvre
- mal de gorge accompagné de fièvre
- lésions de la peau visiblement infectées (furoncles, coupures, etc.)
- écoulements de l'oreille, des yeux ou du nez
7.3 PROPRETÉ CORPORELLE
Les personnes qui manipulent les aliments devraient maintenir un haut standard de propreté corporelle et, le cas
échéant, porter des vêtements, un couvre-chef et des chaussures appropriés. Le personnel affecté de coupures
et blessures, s'il est autorisé à poursuivre son travail, devrait les protéger par des pansements étanches.
Le personnel devrait toujours se laver les mains lorsque le manque d'hygiène corporelle risque de se répercuter
négativement sur la sécurité des aliments, par exemple:
- avant de manipuler des aliments;
- immédiatement après avoir utilisé les toilettes; et
- après avoir manipulé des aliments crus ou tout produit contaminé, si cela risque d’entraîner la
contamination d'autres aliments; il faut, le cas échéant, éviter de manipuler des aliments prêts à la
consommation.
7.4 COMPORTEMENT PERSONNEL
Les personnes qui manipulent les aliments devraient éviter les comportements susceptibles d’entraîner une
contamination des aliments, par exemple:
- fumer
- cracher;
- mâcher ou manger;
- éternuer ou tousser à proximité d'aliments non protégés.
Les effets personnels tels que bijoux, montres, épingles ou autres objets ne devraient pas être portés ou
introduits dans les aires de manutention des aliments, s'ils posent une menace pour la sécurité et la salubrité des
aliments.
7.5 VISITEURS
Les visiteurs admis dans les aires de fabrication, de transformation ou de manutention devraient, le cas échéant,
porter des vêtements de protection et observer les autres dispositions de la présente section relatives à l'hygiène
corporelle.
SECTION VIII - TRANSPORT
OBJECTIFS:
Des mesures doivent être prises, au besoin, pour:
- protéger les aliments contre les sources potentielles de contamination;
- protéger les aliments contre les dommages susceptibles de les rendre impropres à la
consommation;
- assurer un environnement qui empêche efficacement l'apparition d'agents pathogènes ou de
micro-organismes de décomposition et la production de toxines dans les aliments.
JUSTIFICATION:
En l'absence de mesures efficaces de contrôle pendant le transport, les aliments peuvent être
contaminés ou ne pas atteindre leur destination dans un état acceptable pour la consommation,
même lorsque des mesures d'hygiène adéquates ont été prises en amont de la chaîne alimentaire.
CAC/RCP 1-1969, Rév. 4-2003 Page 17 de 29
8.1 GÉNÉRALITÉS
Les aliments doivent être protégés adéquatement durant le transport. Le type de véhicule ou de conteneur requis
dépend de la nature des aliments et des conditions dans lesquelles ils doivent être transportés.
8.2 SPÉCIFICATIONS
Au besoin, les véhicules et les conteneurs pour marchandises en vrac devraient être conçus et construits de
manière à:
- ne pas contaminer les aliments;
- pouvoir être efficacement nettoyés et, au besoin, désinfectés;
- permettre une séparation efficace entre les différents aliments ou entre les produits alimentaires et non
alimentaires, si nécessaire, durant le transport;
- offrir une protection efficace contre la contamination, notamment contre la poussière et la fumée;
- conserver les conditions de température, d'humidité, d'atmosphère etc., nécessaires pour protéger les
aliments contre toute prolifération microbienne nocive ou indésirable ou contre toute détérioration de
nature à les rendre impropres à la consommation; et
- permettre un contrôle de toutes les conditions requises de température, humidité, etc.
8.3 Utilisation et entretien
Les véhicules et conteneurs pour le transport des aliments devraient être maintenus en bon état de propreté,
d'entretien et de marche. Lorsque le même véhicule ou conteneur est utilisé pour transporter des aliments
différents ou des articles non alimentaires, il faudrait le nettoyer à fond et, au besoin, le désinfecter entre chaque
chargement .
Le cas échéant, notamment dans le transport en vrac, les conteneurs et véhicules devraient être affectés
exclusivement au transport des denrées alimentaires et marqués en conséquence et ils devraient être et utilisés
uniquement à cette fin.
SECTION IX - INFORMATIONS SUR LES PRODUITS ET VIGILANCE DES
CONSOMMATEURS
OBJECTIFS:
Les produits devraient porter des informations appropriées pour garantir que:
- des renseignements exacts et accessibles sont donnés à l'opérateur tout au long de la chaîne
alimentaire, pour lui permettre de manipuler, présenter, stocker et préparer le produit en
toute sécurité et de façon correcte;
- le lot peut être facilement identifié et renvoyé à l'usine, au besoin.
Les consommateurs devraient être suffisamment informés en matière d'hygiène alimentaire pour
être en mesure de:
- comprendre l'importance des renseignements figurant sur les produits;
- faire un choix judicieux adapté à leur situation individuelle;
- empêcher la contamination et la prolifération ou la survie de pathogènes d'origine alimentaire
en assurant de bonnes conditions d'entreposage, de préparation et d'utilisation.
Les renseignements qui s'adressent aux professionnels ou aux commerçants du secteur devraient se
distinguer facilement de ceux qui s'adressent au consommateur, particulièrement sur l'étiquette.
JUSTIFICATION:
Des renseignements insuffisants sur le produit et/ou une méconnaissance des règles générales
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OBJECTIF:
Les opérateurs du secteur alimentaire qui entre directement ou indirectement en contact avec des
aliments devraient recevoir une formation et/ou des instructions en matière d'hygiène alimentaire à
un niveau adapté aux opérations qu'ils accomplissent.
JUSTIFICATION:
La formation a une importance fondamentale dans tout système d'hygiène alimentaire.
Toutes les personnes dont les activités ont trait à l'alimentation doivent recevoir une formation et/ou
des instructions en matière d'hygiène et faire l'objet d'une supervision, faute de quoi cela représente
une menace potentielle pour la sécurité et la salubrité des aliments.
HACCP : Système qui définit, évalue et maîtrise les dangers qui menacent la salubrité des aliments.
Plan HACCP : Document préparé en conformité des principes HACCP en vue de maîtriser les dangers qui
menacent la salubrité des aliments dans le segment de chaîne alimentaire à l'étude.
Danger : Agent biologique, biochimique ou physique ou état de l'aliment ayant potentiellement un effet
nocif sur la santé.
Analyse des risques : Démarche consistant à rassembler et à évaluer les données concernant les dangers et
les facteurs qui entraînent leur présence, afin de décider lesquels d'entre eux représentent une menace pour la
salubrité des aliments et, par conséquent, devraient être pris en compte dans le plan HACCP.
Surveiller : Procéder à une série programmée d'observations ou de mesures afin de déterminer si un CCP est
maîtrise.
Étape : Point, procédure, opération ou stade de la chaîne alimentaire (y compris matières premières), depuis
la production primaire jusqu'à la consommation finale.
Validation : Obtention de preuves que les éléments du plan HACCP sont efficaces.
Vérification : Application de méthodes, procédures, analyses et autres évaluations, en plus de la
surveillance, afin de déterminer s'il y a conformité avec le plan HACCP.
PRINCIPES
Le système HACCP repose sur les sept principes suivants :
PRINCIPE 1
Procéder à une analyse des risques.
PRINCIPE 2
Déterminer les points critiques pour la maîtrise (CCP).
PRINCIPE 3
Fixer le ou les seuil(s) critiques(s).
PRINCIPE 4
Mettre en place un système de surveillance permettant de maîtriser les CCP.
PRINCIPE 5
Déterminer les mesures correctives à prendre lorsque la surveillance révèle qu'un CCP donné n'est pas
maîtrisé.
PRINCIPE 6
Appliquer des procédures de vérification afin de confirmer que le système HACCP fonctionne
efficacement.
PRINCIPE 7
Constituer un dossier dans lequel figureront toutes les procédures et tous les relevés concernant ces
principes et leur mise en application.
DIRECTIVES CONCERNANT L'APPLICATION DU SYSTÈME HACCP
INTRODUCTION
Avant d’appliquer le système HACCP à un secteur quelconque de la chaîne alimentaire, il faut que ce
secteur fasse appel à des programmes préalables tels que les bonnes pratiques d’hygiène, conformément
aux Principes généraux d’hygiène alimentaire du Codex, aux Codes d’usages correspondants du Codex
et aux exigences appropriées en matière de sécurité sanitaire des aliments. Les conditions nécessaires au
bon fonctionnement du système HACCP, notamment la formation, devraient être dûment mises en
CAC/RCP 1-1969, Rév. 4-2003 Page 22 de 29
place, pleinement opérationnelles et vérifiées afin de permettre une application et une mise en œuvre
concluantes du système HACCP.
Dans tous les types d’entreprises du secteur alimentaire, pour qu’un système HACCP soit efficace, il
faut que la direction soit consciente de la nécessité de le mettre en œuvre et qu’elle soit déterminée à le
faire. Une application efficace exige également les connaissances et les habiletés nécessaires de la part
des employés et de la direction.
Lors de l’identification et de l’évaluation des dangers, ainsi que des opérations successives que
comportent l’élaboration et la mise en œuvre d’un système HACCP, il faut tenir compte de l’importance
que peuvent avoir les matières premières, les ingrédients, les pratiques de fabrication, le rôle des
procédés de fabrication dans la maîtrise des dangers, la destination probable du produit fini, les
catégories de consommateurs visées et les données épidémiologiques concernant la sécurité sanitaire de
l’aliment.
Le système HACCP a pour but d’exercer des contrôles au niveau des points critiques pour la maîtrise
(CCP). Il faudrait envisager une nouvelle conception de l’opération, si l’on constate qu’un danger doit
être maîtrisé, sans qu’aucun CCP n’y corresponde.
Le système HACCP devrait être appliqué séparément à chacune des opérations. Les CCP indiqués à titre
d’exemple dans un Code d’usages du Codex en matière d’hygiène ne sont pas forcément les seuls qui
correspondent à un cas précis, ils peuvent aussi être de nature différente. Les modalités d’application
doivent être révisées et il faut y apporter les changements requis chaque fois que le produit, le procédé
ou l’une des étapes subit une modification.
L’application des principes HACCP échoit à chaque entreprise individuelle. Toutefois, gouvernements
et entreprises admettent que certains obstacles pourraient gêner une application efficace des principes
HACCP au niveau d’entreprises individuelles. Cela s’applique particulièrement aux petites entreprises
et entreprises moins développées. Bien qu’il soit admis que l’application des principes HACCP requiert
une souplesse adaptée à chaque entreprise, le système HACCP requiert l’application des sept principes
sur lesquels il repose. Cette souplesse doit tenir compte de la nature et de la taille des opérations, y
compris les ressources humaines et financières disponibles, les infrastructures, les procédés, les
connaissances et les contraintes pratiques.
L’absence sur place des ressources et des compétences nécessaires au développement et à l’application
d’un plan HACCP efficace est un des obstacles auxquels sont parfois confrontées les entreprises, en
particulier les petites entreprises et entreprises moins développées. Dans ce cas, il faudra s’adresser
ailleurs, par exemple à des associations manufacturières et industrielles, à des experts indépendants ou
aux autorités réglementaires. Les ouvrages portant sur le système HACCP, et plus particulièrement les
guides HACCP propres à un secteur donné pourront être des outils précieux. Des orientations HACCP
élaborées par des experts, applicables au procédé ou au type d’opération, peuvent s’avérer un outil utile
pour les entreprises dans leur conception et leur application d’un plan HACCP. Lorsque des entreprises
utilisent des orientations HACCP élaborées avec toute la compétence requise, il importe que celles-ci
soient propres aux denrées alimentaires et/ou procédés en question. Le document intitulé « Obstacles à
l’application des plans HACCP, particulièrement dans les petites entreprises moins développées, et
approches pour surmonter ces obstacles » (en cours de rédaction par la FAO et l’OMS) comporte de
plus amples renseignements sur les obstacles à la mise en œuvre des plans HACCP, particulièrement en
ce qui concerne les petites entreprises et entreprises moins développées (PEMD), ainsi que des
recommandations visant à surmonter ces obstacles.
Il n’en reste pas moins que l’efficacité de tout système HACCP exige que la direction et les employés
possèdent les connaissances et les habiletés requises. Cela rend la formation indispensable pour les
employés et les gestionnaires de tous les niveaux selon la situation.
CAC/RCP 1-1969, Rév. 4-2003 Page 23 de 29
APPLICATION
L’application des principes HACCP consiste en l’exécution des tâches suivantes, telles qu’elles sont
décrites dans la Séquence logique d’application du système HACCP (Diagramme 1).
1. Constituer l’équipe HACCP
L’entreprise de transformation des produits alimentaires devrait s’assurer qu’elle dispose d’experts et de
techniciens spécialisés dans le produit en cause pour mettre au point un plan HACCP efficace. En
principe, elle devrait constituer à cet effet une équipe pluridisciplinaire. Si de tels spécialistes ne sont
pas disponibles sur place, il faudrait s’adresser ailleurs, par exemple aux associations manufacturières et
industrielles, à des experts indépendants ou aux autorités réglementaires, ou consulter les ouvrages et les
indications portant sur le système HACCP (y compris les guides HACCP propres à chaque produit). Un
individu ayant une formation adéquate et qui est en possession de ce genre de documents d’orientation
peut être en mesure de mettre en œuvre le système HACCP dans l’entreprise. La portée du plan HACCP
doit être définie. Cette portée doit décrire le segment de la chaîne alimentaire concerné ainsi que les
classes générales de dangers à couvrir (par exemple, couvre-t-il toutes les classes de dangers ou
uniquement certains dangers).
2. Décrire le produit
Il est nécessaire de procéder à une description complète du produit, notamment de donner des
instructions concernant sa sécurité d’emploi telles que compositions, structure physique/chimique (y
compris Aw, pH, etc.) traitements microbiocides/statiques (par ex. traitements thermiques, congélation,
saumure, salaison, etc.), conditionnement, durabilité, conditions d’entreposage et méthodes de
distribution. Dans les entreprises dont la production est diversifiée, par exemple les traiteurs, il peut se
révéler utile de se concentrer sur des groupes de produits qui présentent des caractéristiques similaires
ou sur des phases de fabrication dans le but de mettre au point un plan HACCP.
3. Déterminer son utilisation prévue
L’usage auquel est destiné le produit doit être défini en fonction de l’utilisateur ou du consommateur
final. Dans certains cas, il peut être nécessaire de prendre en considération les groupes vulnérables de
population, tels que la restauration collective, par exemple.
4. Etablir un diagramme des opérations
C’est l’équipe HACCP qui doit être chargée d’établir le diagramme des opérations (voir également le
paragraphe 1 ci-dessus). Ce diagramme comprendra toutes les étapes opérationnelles pour un produit
donné. Il est possible d’utiliser le même diagramme des opérations pour plusieurs produits lorsque les
étapes de transformation de ces produits sont similaires. En appliquant le système HACCP à une
opération donnée, il faudra tenir compte des étapes qui la précèdent et qui lui font suite.
5. Confirmer sur place le diagramme des opérations
Il convient de s’employer à comparer en permanence le déroulement des opérations de transformation
au diagramme des opérations et, le cas échéant, modifier ce dernier. La confirmation du diagramme des
opérations doit être effectuée par une ou des personne(s) possédant une connaissance suffisante du
déroulement des opérations de transformation.
6. Émunérer tous les dangers potentiels associés à chacune des étapes, effectuer une analyse
des risques et définir les mesures permettant de maîtriser les dangers ainsi identifiés
(VOIR LE PRINCIPE 1)
L’équipe HACCP (voir « Constituer l’équipe HACCP » ci-dessus) devrait énumérer tous les dangers
auxquels on peut raisonnablement s’attendre à chacune des étapes (production primaire, transformation,
fabrication, distribution et point de consommation final) selon leur champ d'application respectif.
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L’équipe HACCP (voir "Constituer l'équipe HACCP" ci-dessus) devrait ensuite procéder à une analyse
des risques afin d’identifier les dangers dont la nature est telle qu’il est indispensable de les éliminer ou
de les ramener à un niveau acceptable, si l’on veut obtenir des aliments sains
Lorsqu’on procède à l’analyse des risques, il faut tenir compte, dans la mesure du possible, des facteurs
suivants :
• Probabilité qu’un danger survienne et gravité de ses conséquences sur la santé ;
• évaluation qualitative et/ou quantitative de la présence des dangers ;
Si un danger a été identifié à une étape où un contrôle de sécurité est nécessaire et qu’aucune mesure de
maîtrise n’existe au niveau de cette étape ou de toute autre, il faudrait alors modifier le produit ou le
procédé correspondant à cette étape, ou à un stade antérieur ou ultérieur, de manière à prévoir une
mesure de maîtrise.
Lorsque les seuils critiques ont été fixés à l’aide d’orientations HACCP élaborées avec toute la
compétence requise par des experts, il importe de veiller à ce que ces seuils s’appliquent pleinement à
2
Depuis la publication par le Codex de l’arbre de décision, ce dernier a été appliqué à plusieurs reprises à des fins de
formation. Dans de nombreux cas, bien que cet arbre de décision ait été jugé utile pour expliquer l’approche et le degré
de connaissance nécessaire pour déterminer les CCP, il ne peut s’appliquer à toutes les opérations alimentaires (par
exemple, abattage) et, par conséquent, il doit s’accompagner d’un jugement professionnel et, dans certains cas, être
modifié.
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l’opération spécifique ou au produit ou au groupe de produit en question. Ces seuils critiques devraient
être mesurables.
Tous les relevés et comptes rendus résultant de la surveillance des CCP doivent être signés par la ou les
personnes chargées des opérations de surveillance, ainsi que par un ou plusieurs responsables de
l’entreprise.
Ces mesures doivent garantir que le CCP a été maîtrisé. Elles doivent également prévoir le sort qui sera
réservé au produit en cause. Les mesures ainsi prises doivent être consignées dans les registres HACCP.
La vérification devrait être effectuée par une personne autre que celle chargée de procéder à la
surveillance et aux mesures correctives. Lorsque certaines activités de vérification ne peuvent être
réalisées en interne, la vérification peut être effectuée par des experts externes ou des tiers compétents
au nom de l’entreprise.
Dans la mesure du possible, les mesures de validation devront comprendre des activités permettant de
confirmer l’efficacité de tous les éléments d’un système HACCP.
12. Constituer des dossiers et tenir des registres
(VOIR LE PRINCIPE 7)
La tenue de registres précis et rigoureux est indispensable à l’application du système HACCP. Les
procédures HACCP devraient être documentées, adaptées à la nature et à l’ampleur de l’opération et
suffisantes pour permettre à l’entreprise d’être convaincue que des contrôles sont en place et sont
maintenus. Du matériel d’orientation HACCP (par exemple des guides HACCP propres à chaque
secteur) élaboré avec toute la compétence requise peut servir de documentation, à la condition qu’il
corresponde aux opérations spécifiques de transformation des aliments utilisées au sein de l’entreprise.
Exemples de dossiers:
Analyse des dangers;
Détermination du CCP;
Détermination du seuil critique.
Exemples de registres :
Un système de registres simple peut être efficace et facilement communiqué aux employés. Il peut être
intégré aux opérations existantes et peut se baser sur des documents existants, comme des factures de
livraison et des listes de contrôle servant à consigner, par exemple, la température des produits.
FORMATION
Pour que le système HACCP puisse être efficacement mis en œuvre, il est essentiel de former aux
principes et aux applications d’un tel système le personnel des entreprises, des services publics et des
universités, ainsi que de sensibiliser davantage les consommateurs à cet égard. Afin de contribuer à la
mise au point d’une formation spécifique à l’appui du système HACCP, il faudrait formuler des
instructions et des procédures de travail définissant les différentes tâches des opérateurs qui se trouvent
à chacun des points critiques pour la maîtrise.
Il est indispensable que s’instaure une coopération entre les producteurs primaires, le secteur agro-
alimentaire, les groupements de commerçants, les associations de consommateurs et les autorités
responsables. On devrait offrir au personnel des entreprises et aux responsables des mesures de maîtrise
la possibilité de recevoir une formation conjointe, de manière à favoriser un dialogue permanent et à
créer un climat de compréhension dans la mise en application du système HACCP.
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DIAGRAMME 1
SÉQUENCE LOGIQUE D’APPLICATION DU SYSTEME HACCP
Décrire le produit
2.
DIAGRAMME 2
EXEMPLE D’ARBRE DE DÉCISION PERMETTANT DE DÉTERMINER LES CCP
(répondre aux questions dans l’ordre)
Q1
Existe-t-il une ou plusieurs mesure(s) préventive(s) de
maîtrise?
Modifier l’étape,
Oui Non
le procédé ou le produit
Non
Oui
Non Pas de CCP
Stop *
Q4 L’étape suivante permettra-t-elle d’éliminer le ou les
risque(s) identifié(s) ou de ramener leur
probabilité d’apparition à un niveau acceptable? **
DIAGRAMME 3
UN EXEMPLE D’UNE FEUILLE DE TRAVAIL HACCP
1. Description du produit
2. Illustration du déroulement
procédé sous forme de
diagramme
3. Liste
de maîtrise
correctives
surveillance
Procédures
Mesure(s)
Risque(s)
Dossiers
Mesures
critiques
Seuils
Étape
CCP
de
4. Vérification
Publications
- 2013 Bonne.R, « La gestion globale de l’hygiène dans les IAA» : une méthode de
facilitation pour la mise en œuvre des prescriptions d’hygiène du Codex
Alimentarius Bull. Acad. Vét. France — 2013 - Tome 166 - N°2
Autres
- 2011 Pairone.B, Bonne.R: Un esempio di metodo alternativo all’ ”albero delle
decisioni” del Codex alimentarius per la determinazione dei CCP.Medicina
veterinaria preventiva Numero 35 settembre 2011, 68-74
- 2011 « Référentiel d’Harmonisation de la Gestion de l’Hygiène Alimentaire en
Afrique », adopté par la Commission de l’Union Africaine (Direction de
l’Economie Rurale et de l’Agriculture) et par la Commission Européenne (DG-
Sanco), Better Training for Safer Food (BTSF). Disponible sur le site « EC/DG
Sanco website » (Bruxelles 2011) (annexe 1 du mémoire de thèse)
- 2010 « Guide d’Application du Référentiel Hygiène et ses Règles d’Application »,
adopté par la Commission de l’Union Africaine (Direction de l’Economie Rurale
et de l’Agriculture) et par la Commission Européenne (DG-Sanco), Better Training
for Safer Food (BTSF). Disponible sur le site « EC/DG Sanco website » (Bruxelles
2011)
- 2006 Bonne.R, Camberou.L, Wright.N, Boccas.F : Guidelines on GMP, GHP and
HACCP for ASEAN Food SMEs (publication CEN/ASEAN Djakarta Indonésie)
disponible sur le site formation de la DG SANCO
(http://ec.europa.eu/food/training/good_hygiene_practice_en.htm) (annexe 2 du mémoire de
thèse)
- 1997 Bonne.R : « Maîtrise du risque bactériologique dans la filière viande
première partie : abattage et découpe » Le Biotechnologiste International- n° 15-
janvier 97
- 1995 Bonne.R : « Démarche de maîtrise globale de l’hygiène dans les entreprises
agro-alimentaires » - Le Biotechnologiste International - n° 8 – mars 95
- 1994 Contamination : le point dans votre restaurant » - L’hôtellerie- n° 2347 –
mars 94
- 1993 Bonne.R, Alteza.C, Guérin.D, Marestang.L : « Mesure de l’ABVT lors des
pollutions accidentelles des carcasses de viande par le gaz ammoniac » - Le Point
Vétérinaire – vol 24, n°50 d’avril 93
- 1989 Bonne.R : La promotion de la restauration hôtelière par l’hygiène : Bulletin
de la société vétérinaire pratique de France, juin 1989, T., n°6, 333-345
- 1989 Bonne.R, Daguin.A : La marque « H.R.H » pour une promotion de l’hygiène
dans le cadre de la restauration commerciale dans le Département du Gers, Bulletin
de l’académie vétérinaire de France, 1989, 62, 135-146
- 1987 Enregistrement à l’INPI (Institut National de la Propriété Industrielle) de la
marque collective « H.R.H » (Hygiène et Restauration Hôtelière)
- 1978 Bonne.R, : Contribution à l’étude épidémiologique de la fièvre Q, Thèse
doctorat vétérinaire, Toulouse 1978.