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A Propos Du Chia

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Journal d'agriculture traditionnelle

et de botanique appliquée

A propos du « Chia »
Claude-Charles Mathon

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Mathon Claude-Charles. A propos du « Chia ». In: Journal d'agriculture traditionnelle et de botanique appliquée, 29ᵉ année,
bulletin n°1, Janvier-mars 1982. pp. 101-102;

doi : https://doi.org/10.3406/jatba.1982.3863

https://www.persee.fr/doc/jatba_0183-5173_1982_num_29_1_3863

Fichier pdf généré le 02/05/2018


Journ. d'Agric. Trad, et de Bota. Appl. XXIX, 1, 1982

A PROPOS DU « CHIA »

par Cl. Ch. MATHON*

L'intéressante communication de l'ami Hubert Gillet sur le Chia (Jatba,


1981, 28, 183-187) me fournit l'occasion de présenter quelques observations.
Comme le remarque l'auteur, le nom vernaculaire Chia recouvre plusieurs
Labiacées mésoaméricaines. Le Salvia chia Fernald et/ou Sessé, le Salvia
hispanica L. et ÏHyptis suaveolens Poit. (« Chia grande »), par exemple, pour ce
qui va suivre.
H. A. Allard et W.W. Garner (Further observations on the response of...
plants to length of day, USD Agric. Techn. Bull., 1940, 727, p. 41) formulent un
diagnostic de réaction du type jour court pour une population du Salvia
hispanica L. (le nom de l'Auteur - Linné - du binôme est indiqué par Allard
et Garner, ce qui est plutôt rare de la part des photopériodisticiens !) qu'ils disent
Chia. J. Gaillochet, A. Gandrieau et moi-même (Bull. Soc. bot. Fr., 1965, 112,
p. 102) formulons pour une (certainement autre) population du S. hispanica L.
(dont je ne puis hélas retrouver l'origine, le fichier ad hoc ayant été détruit au
cours de l'incendie qui a ravagé le laboratoire dont j'assume la responsabilité) un
diagnostic de réaction du type jour long en l'absence de basses températures.
Mon interprétation : ou bien a-t-on éprouvé des populations présentant des
propriétés écophysiologiques différentes, ou bien des conditions expérimentales
autres que photopériodiques ont-elles provoqué des réactions photopériodiques
opposées ?
Le phénomène est intéressant puisqu'il s'agit d'un taxon provenant du
Centre mésoaméricain d'origine de l'agriculture, lequel, selon la thèse classique,
vavilovienne, se situerait dans le domaine des réactions du type jour court (N.I.
Vavilov, 1935 et W. Junges, 1970, cf. Cl.-Ch. M., JATBA, 1980, 27, p. 153).
N.I. Vavilov (Journ. of appl. bot., 1931, 26 (3), p. 184); Chronica botanica,
1949/1950, 13, p. 40), A. -G. Haudricourt et L. Hedin (L'homme et les plantes
cultivées, Gallimard, 1943, p. 161) donnent le Salvia chia Fernald comme
oléagineux. Mais J.-R. Harlan (Crops and man, 1975, p. 76) donne le Salvia
hispanica L. {Chia) et YHyptis suaveolens Poit. {Chia grande) comme
pseudocéréales... et je le suis (Cl.-Ch. M., Phytogéographie appliquée, l'origine des plantes
cultivées, Masson, 1981, p. 94 et p. 96) en y ajoutant comme telle le Salvia chia
Fern, et/ ou Sess. Le fichier ad hoc ayant subi le sort du fichier précédemment

ERA 773 du C.N.R.S.


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cité, je ne retrouve plus les raisons qui m'ont incité à émettre une qualification
analogue à celle émise par J.-R. Harlan. Mais il semble me souvenir d'une
histoire de « galettes » qui auraient été confectionnées avec de la farine de Chia
(?) et qui pourrait fort bien se rapporter à la « Chianpinola » de M. Martinez, que
cite H. Gillet.
Quoi qu'il en soit, les Chia font problème. Et tout d'abord l'homonymie
vernaculaire : tous les Chia présentent-ils les mêmes propriétés écophysiologi-
ques, alimentaires, industrielles, médicinales, etc. ?. En un mot : qu'est-ce qui
justifie l'appellation Chia pour des taxons différents à notre sens (nomenclature
latine binominale) bien que relativement voisins ?

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