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Exposé Sous Le Thème: Le Rôle de La Finance Dans L'économie Et Sa Relation Avec La Croissance

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MASTER 

Exposé sous le thème :


Le rôle de la finance dans l’économie et sa relation
avec la croissance

Introduction :
Le débat économique porte régulièrement sur la différence entre économie réelle et
sphère financière. On entend dire de la seconde qu’elle serait responsable de tous les
maux de la première, avec pour exemple la dernière crise de 2008 ayant traversé la
planète et dont les effets perdurent encore. Ce discours se fait l’écho des partisans d’une
finance profondément encadrée, voire pour certains nationalisée. A l’inverse, d’autres
opinions se font entendre pour défendre un système financier qu’elles considèrent
essentiel à la bonne marche de l’économie à condition de ne pas l’entraver par des règles
trop restrictives. Les positions des uns et des autres sont ainsi bien souvent tranchées,
comme s’il existait une frontière nette et distincte entre une économie dite réelle et une
sphère financière indépendante. Les deux seraient d’ailleurs inconciliables sauf à
soumettre l’une à l’autre.

La contribution principale du secteur financier à la croissance économique provient de


sa capacité à générer des liquidités et l’établissement d'un système de paiement efficace,
fiable et évolutif. Le développement du système financier doit être apprécié de façon
positive, puisqu'il améliore l'efficacité du système financier et élargit les choix de
financement et de placement. Un système financier efficace et développé constitue
aujourd'hui un élément essentiel à la croissance économique à long terme.

De ce fait la problématique se pose :

Quel est le lien entre le système financier et la croissance économique ?

1
SOMMAIRE

Introduction………………………………………………………………………………………

I. 2
II. Le rô le du système financier dans l’économie……………………………………...4
1. L’importance de la finance dans l’économie …………………………….4
2. Les fonctions de système financier…………………………………………..5
3. Les Intermédiaires Financiers …………………………………………………8
4. L’organisation des marchés financiers……………………………………11
5. La structure des systèmes financiers………………………………………13
III. La relation entre développement financier et croissance économique…14
1. Le lien entre développement financier et croissance
économique…………………………………………………………………………...14
2. Le rô le de la finance dans la croissance économique………………...16
IV. Conclusion………………………………………………………………………………………...17

2
II. Le rôle du système financier dans l’économie
1. L’importance de la finance dans l’économie

La finance joue un rô le clé dans la compétitivité et la richesse d'un pays. Grâ ce à des
outils de plus en plus sophistiqués, elle gère les risques et l'allocation de l'épargne. Mais
la multiplication des crises financières incite à remettre en question l'utilité sociale
d'une partie de son développement.

La finance peut promouvoir le développement économique de quatre manières :

A. en mettant en commun l’épargne par le biais de la diversification et de la gestion


des risques ;
B. en facilitant l’échange de biens et de services grâ ce à la réduction des coû ts de
transaction ;
C. en améliorant la répartition du capital grâ ce à la production d’informations ex
ante sur les opportunités d’investissement ;
D. en augmentant la propension des investisseurs à financer de nouveaux projets
par le biais de contrô les ex post et d’une gouvernance d’entreprise.

Il s’agit, au regard du premier point, de se concentrer sur la « mobilisation » plutô t que


sur la « création» de l’épargne. Bien que la littérature néoclassique sur la croissance
économique se focalise sur la primauté de l’épargne, Bagehot (1874) a souligné que la

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principale contrainte liée à la capacité d’un pays à financer des projets importants n’était
pas le taux d’épargne en lui-même, mais la capacité du système financier à mettre en
commun et à attribuer les ressources. Les projets d’investissement rentables présentent
souvent deux caractéristiques : ils requièrent une grande quantité de capital et ils
tendent à être risqués. Peu d’investisseurs isolés possèdent le capital nécessaire pour
financer ces projets. En outre, même ceux qui possèdent ce capital peuvent être réticents
à l’idée d’investir une part considérable de leur richesse dans un unique projet risqué.
En l’absence d’un mécanisme permettant de diversifier les risques dans différents
projets, les investisseurs individuels préfèrent ainsi consacrer leur argent à des projets à
faible risque et à faible rendement. Une telle stratégie d’investissement a un effet négatif
sur la croissance et l’innovation. Pour être efficace, un système financier doit offrir un
mécanisme permettant aux gros et aux petits investisseurs de répartir les risques (sous
la forme d’emprunts ou de capitaux propres) sur plusieurs projets. L’échec d’un projet
ne pouvant entraîner l’échec des autres, la diversification permet de réduire le risque
total supporté par chaque investisseur et incite à investir dans des projets à rendement
élevé.

Le deuxième point se rapporte au fait que la spécialisation et la division du travail, qui


sont au cœur des économies de marché modernes, seraient impossibles sans un système
de paiement efficace.

Le troisième point fait référence au fait que le crédit est une activité nécessitant
beaucoup d’informations. La collecte d’informations sur la viabilité d’un projet donné ou
la solvabilité d’un emprunteur donné implique des coû ts fixes importants, et les
intermédiaires financiers qui regroupent de nombreux petits investisseurs se
répartissent autour de ces coû ts fixes.

Le quatrième point concerne la capacité et les motivations des individus qui fournissent
le capital à surveiller les chefs d’entreprise. Un système fournissant aux chefs
d’entreprise les motivations adéquates est plus susceptible d’optimiser la valeur à long
terme de l’entreprise et, par conséquent, de mobiliser le capital en vue d’un
investissement productif générateur de croissance. Cependant, les asymétries en termes
d’information et le manque d’expertise limitent la capacité des actionnaires à contrô ler
les chefs d’entreprise. De plus, comme les actionnaires n’intègrent pas tous les avantages
liés au contrô le des chefs d’entreprise, la surveillance se révèle parfois lacunaire.

2. Les fonctions de système financier


On peut définir le système financier comme “l’ensemble des marchés, des intermédiaires, des
sociétés de services et toutes les autres institutions qui mettent en œuvre les décisions
financières des ménages, des entreprises et des gouvernements”, ou “l’agencement des dettes et
des créances, répartis entre banque centrale, système bancaire au sens large, entreprises et
particuliers”.

L’évolution des systèmes financiers durant les cinq derniers siècles s’est manifestée
principalement à deux niveaux : l’apparition de nouveaux intermédiaires, et l’élargissement de la
gamme des produits et services offerts par chacun d’entre eux. Les banques ont été pendant très
longtemps les seuls établissements financiers à fournir leurs services aux marchands, et à
moindre degré aux individus ; leurs activités se sont développées en fur et à mesure de
l’évolution de la demande, des innovations technologiques ainsi qu’en réponse à l’apparition des

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nouveaux intermédiaires tels que les compagnies d’assurance. Par contre, à court et à moyen
termes, Levine (1997) estime que les fonctions de base des systèmes financiers sont constantes
à travers le temps et à travers les pays ; c’est plutô t la qualité de leurs services, le type des
instruments et des institutions financières qui varient.

Donc on peut considérer qu’un système financier, quelle que soit sa composition, remplit les
Fonctions majeures suivantes :

 Le transfert des ressources : Tout flux financier implique l’abandon de quelque chose
aujourd’hui (ou ici) pour obtenir quelque chose d’autre dans le futur (ou ailleurs), ou
vice versa. Prendre un crédit immobilier, épargner dans un compte retraite, investir dans
du nouveau équipement ou escompter une dette sont de différentes formes de transfert
inter temporal de ressources qu’un système financier peut permettre.
D’un autre cô té, le système financier peut faciliter la mobilité des ressources entre les
villes d’un même pays, ou à travers les pays et les continents. Une chose est certaine, plus
l’économie est complexe, plus est la demande sur les services des intermédiaires
financiers ;
 L’acheminement des ressources des épargnants aux investissements les plus
rentables : La liquidité est la facilité et la vitesse avec laquelle les agents peuvent
convertir leurs actifs en pouvoir d’achats aux prix voulus ; pour cela on peut dire que les
actions sont plus liquides que les biens immobiliers. Donc, les risques de liquidité sont
associés à l’incertitude de la conversion des actifs. Supposons qu’un individu choisit
d’investir dans des actifs à haut rendement, mais à liquidité réduite, il prend le risque ne
pas pouvoir convertir ses actifs en autres plus liquides s’il en a besoin avant que
l’investissement ne soit productif.
A partir de cette définition, on peut dire qu’en l’absence d’intermédiaires financiers, les
ménages se préservent des crises de liquidité en investissant dans des actifs à grande
liquidité, mais à moindre rendements. Cette inefficacité peut être réduite par les
intermédiaires en instrumentalisant les risques de liquidité des épargnants, et en
investissant dans des projets illiquides mais à haut rendement. Cet argument a été
initialement avancé par Diamond et Dybvig (1983), et incorporé dans un modèle de
croissance endogène par Bencivenga et Smith (1991). Ils montrent que les
intermédiaires financiers augmentent la productivité des investissements en dirigeant
les fonds vers une technologie illiquide mais rentable, et en réduisant la perte
d’investissement causée par la liquidation prématurée des projets.
Sous ces circonstances, les intermédiaires financiers ont un rô le important pour fournir
un mécanisme pour transférer les ressources des épargnants aux investisseurs. Le plus
parfait est le système financier, la plus optimale sera l’allocation des investissements. Le
système financier peut créer une grande variété de créances financières pour servir en
tant qu’actifs pour les épargnants, et qui sont différentiées par niveaux de liquidité, de
rendement, de maturité, de diversification et de risque de défaut de payement ou de
dépréciation ;
 La mise en commun des ressources et la subdivision de propriété : Lorsqu’un
investisseur possède une somme modeste qu’il souhaite rentabiliser, son seul critère
pour le choix d’investissement sera d’en trouver un qu’il peut se permettre. Très peu de
gens sont alors capables d’investir dans de gros projets industriels ou dans des actifs
financiers couteux tels que les bons du trésor. Pour remédier à ce problème, le système
financier offre la possibilité de regrouper un grand nombre de petits montants et utiliser
le tout pour investir dans des projets rentables, les bénéfices sont ensuite distribués
selon la participation de chaque investisseur. Dans ce cas, le risque lui aussi est partagé
entre tous les participants ; en cas d’échec du projet ou de diminution de valeur des

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titres financiers ciblés, aucun investisseur n’est appelé à supporter seul les pertes,
chacun payera selon sa contribution ;
 La gestion des risques : Une particularité des compagnies d’assurances est qu’elles
peuvent transférer les risques entre des clients (personnes physiques ou morales)
désirant payer une certaine somme pour éviter un tel risque et des investisseurs prêts à
prendre ce risque en contrepartie d’une rémunération adéquate. Même si la plupart des
contrats d’assurance implique un transfert simultané de risques et de fonds, l’innovation
financière a créé de nouveaux contrats où les deux transferts sont dissociés ou deux
risques sont inter échangés (Contrat Default Swap).
La fonction de gestion des risques s’appliquent aussi aux risques indirects dits “de
spécialisation” ; des ressources particulières (capital et travail) peuvent se spécialiser
dans un nombre limité de tâ ches sans craindre les risques liés à cette spécialisation, c’est
aux différents instruments financiers de garantir cette sécurité. Par contre, en cas
d’absence ou d’inefficacité des systèmes financiers, la diversification se fera à travers la
technologie ; les entreprises vont opter pour des technologies moins risquées, plus
flexibles, mais moins productives.
Plus récemment, l’ingénierie financière moderne permet le partage des risques à travers
la titrisation des dettes, où un grand nombre de dettes (plus ou moins homogènes en
matière de durée d’éligibilité) sont structurées à travers un titre qui est par la suite
commercialisé aux investisseurs ; l’opacité de ces titres empêche leurs souscripteurs de
reconnaître les dettes incluses, leurs origines et les risquent qu’elles impliquent.
D’ailleurs, ce ne sont pas les compagnies d’assurance qui procèdent à ces opérations de
titrisation de dettes mais plutô t des institutions spécialisées généralement créées en
hors bilan par des banques, et qui ne se soumettent pas aux règles appliquées à ces
banques mêmes
 La facilitation des paiements : On considère que l’invention de la monnaie en papier a
beaucoup facilité l’accomplissement des transactions ainsi que le transport des fonds ; il
est désagréable de transporter la monnaie-marchandise, et risqué de transporter une
grande quantité d’or. Cependant cette facilité est limitée lorsque les transactions sont
estimées à des montants trop importants (secteurs immobilier et industriel) ou à
l’échelle internationale, dans ce cas le système financier offre des solutions de
substitution (chèques, chèques de voyage, payement électronique) où les banques
s’occupent des flux financiers entre les deux parties ainsi que des modalités de change
entre les devises.
D’une autre part, les systèmes de compensation sont largement responsables de la
minimisation des coû ts de transaction, puisque ces systèmes impliquent un règlement
entre les différentes banques au montant des soldes et non pas de toute la valeur
transigée, ainsi qu’une sécurisation des transferts garantie par le statut souverain des
banques centrales ;
 La collecte et le traitement de l’information : Contrairement aux individus, les
intermédiaires financiers ont les moyens et les compétences requis pour collecter et
analyser les informations sur les entreprises, les personnes, les titres ou même les pays.
Ces informations concernant la profitabilité, la solvabilité et les risques, sont nécessaires
pour les décisions et les choix d’investissement.
Les coû ts d’acquisition de l’information et de l’accomplissement des transactions
stimulent l’émergence des systèmes et institutions financiers ; si on se base sur les
modèles sans coû ts de l’information et des transactions (Debreu 1959 ; Arrow 1964), il
n’y a nul besoin des systèmes financiers. Stiglitz (1985) suggère qu’un marché financier
efficient, où l’information est divulguée à tous les agents à travers les prix, risque de
démotiver ces agents à dépenser de l’argent pour avoir cette information ;

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 La gestion des problèmes d’incitation : Les problèmes d’incitation sont des problèmes
liés au phénomène de l’asymétrie des informations, i.e. qui surgissent lorsque les
cocontractants ne possèdent pas les mêmes informations sur le contrat ainsi que sur
l’autre partie. Ces problèmes ont trois formes principales : 4
 l’aléa moral est caractérisé principalement par la prise de risque excessive par un
investisseur lorsqu’il est assuré (les risques sont alors transférés à la compagnie
d’assurance) ou lorsque l’investissement est financé intégralement ou à grande
partie par un crédit (les risques sont transférés à la banque) ;
 la sélection adverse implique la prise du mauvais choix par l’investisseur à cause
du manque d’information ou de la disponibilité de mauvaises informations ;
 les conflits principal-agent sont des problèmes qui surgissent entre un
investisseur, qui délègue la gestion de son patrimoine à un directeur de
portefeuille, et ce directeur lorsque des conflits d’intérêts naissent entre les deux
parties.

La littérature sur la finance des entreprises suggère que les imperfections des marchés, causées
par les conflits d’intérêts et l’asymétrie des informations entre investisseurs et entrepreneurs,
réduisent les capacités de ces entreprises à financer leurs projets d’investissement. Le degré de
ces imperfections dépend, en grande partie, de l’efficacité des systèmes financiers et légaux.

Les contrats de “surveillance déléguée” permettent aux épargnants d’exercer un contrô le


efficace et à coû ts raisonnables sur l’emprunteur sans devoir tous s’emmêler individuellement
de la gestion ; en plus ils permettent la séparation entre propriétaires et directeurs, ce qui
permet de gagner en productivité grâ ce à la spécialisation. A long terme, la relation entre
l’entreprise et l’intermédiaire financier permet de diminuer significativement les coû ts
d’obtention de l’information, et par la suite permet à l’entreprise d’obtenir le financement
supplémentaire dont elle a besoin.

L’augmentation de la spécialisation dans une économie implique que les agents vont produire
des biens qu’ils ne consommeront pas, et consomment des biens que d’autres agents ont
produits. D’un cô té, un agent économique spécialisé court un risque de non diversité, sauf s’il
arrive à partager les risques et obtenir un financement long via les marchés financiers. De l’autre
cô té, les coû ts du contrô le direct (sans faire appel aux services d’un intermédiaire) risquent
d’absorber les gains en efficacité qu’apporte la spécialisation. C’est donc la spécialisation dans le
secteur réel qui pousse à la création d’intermédiaires et d’institutions spécialisés dans le
contrô le.

3. Les Intermédiaires Financiers


Les intermédiaires financiers sont des entreprises dont l’activité principale consiste à fournir
des services et des produits financiers. Les institutions telles que les banques, les compagnies
financières, et les compagnies d’assurance proposent une large gamme de produits qui incluent
les comptes bancaires, les prêts commerciaux et immobiliers, les investissements financiers et
une variété de contrats d’assurance.

L’intermédiaire financier assume deux risques que les individus ne voudront pas prendre : il
sélectionne les emprunteurs et leur prête, en faisant ceci il immobilise des fonds alors qu’ils
restent liquides pour les individus. Ceci est possible car l’intermédiaire, lorsqu’il rembourse un
client (retrait ou payement de prime), il y a forcément un autre client qui lui prête (dépô t,
cotisation ou souscription) ; donc sauf en cas de crise de liquidité ou de baisse de crédibilité de
l’intermédiaire, le comportement de masse est statistiquement prévisible.

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On peut dégager deux remarques importantes à propos de l’évolution des intermédiaires
financiers :

 du point de vue de croissance, une fraction considérable des prêts accordés par certains
intermédiaires financiers traditionnels (prêteurs sur gages, associations de crédit
rotatifs) est dirigée vers la consommation au lieu de financer des investissements,
 l’apparition des nouveaux intermédiaires et la mutation des fonctions de ceux déjà
existants, ont été largement influencées par la structure financière d’une économie
(élément à détailler dans la sous-section suivante).

On a dit précédemment que les fonctions d’un système financier sont à court et à moyen
termes constantes à travers le temps et à travers les pays (Levine 1997) ; mais si on examine
en détail les fonctions de chaque intermédiaire à part, on trouve qu’ils se sont
métamorphosés à travers le temps, et que certaines institutions n’existent que dans certains
pays, et même dans ce cas, il est probable qu’elles n’aient pas les mêmes fonctions à remplir.

a) Les Banques Commerciales


Les premiers banquiers étaient initialement des gardiens de coffres forts, ils
détenaient les bijoux et l’argent que les individus évitaient de garder chez eux par
crainte de vol. Les individus payaient la location du coffre et recevaient des
certificats attestant de la valeur de leurs dépô ts. Avec la vulgarisation de cette
pratique, il était plus facile de payer une dette en endossant un certificat de dépô t au
lieu de se déplacer, retirer l’argent et le remettre au créancier. Même entre les
différents banquiers, une entente générale s’est installée afin de faciliter la
conversion des certificats. Pour éviter la perte de ces derniers, il était même possible
de diviser un certificat de dépô t en coupures de cent ou cinquante unités chacune. La
quantité des dépô ts étant devenue importante, avec une tendance à utiliser plus les
certificats de dépô t comme mode de paiement, les banquiers étaient en mesure de
prêter, initialement, une partie de ces dépô ts ; et plus tard ils pouvaient prêter une
quantité jusqu’à quatre fois la quantité de pièces gardées dans les coffres. Cette
procédure de création monétaire avec multiplicateur est devenue très répandue
parmi les banquiers afin de répondre à une demande croissante de fonds.
Actuellement, les banques représentent le pivot de tout système financier dans le
monde, même là où le financement via les marchés prend de l’ampleur ; les systèmes
de paiements sont typiquement organisés autour des banques, les intermédiaires
non-bancaires et les marchés des capitaux dépendent des services de transactions
offerts par les banques, les ménages placent leurs épargnes dans les banques, et ces
dernières sont aussi le premier créancier des entreprises. En tenant compte des
fonctions communes entre les différents intermédiaires financiers, les banques
commerciales se démarquent par quelques caractéristiques supplémentaires :
 La collecte des dépô ts est un aspect très important pour chaque banque, elle
détermine sa part du marché, sa capacité à distribuer des crédits et sa
trésorerie. Le rapprochement des guichets bancaires de la population ainsi
que la vulgarisation des moyens de paiement modernes ont beaucoup aidé à
augmenter le taux d’épargne des ménages ;
 La distribution des crédits est l’activité centrale des banques. Selon la
théorie du multiplicateur, une banque peut créer plus de monnaie en
accordant des prêts que ce qu’elle détient en dépô ts. Ceci est possible grâ ce
au nombre important des épargnants, l’avantage de cet effet d’échelle est
que le problème des retraits excessifs peut être évité ;
 Malgré toutes les précautions, le risque de liquidité suite aux retrais
excessifs est toujours envisageable, pour s’immuniser, les banques sont

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obligées de tenir une réserve de liquidité déterminée selon sa taille, le
nombre des clients et les conditions économiques prévalant ;
 En cas d’insuffisance de ressources, les banques font appel au marché
interbancaire, à la banque centrale ou au marché des titres négociables. Les
taux d’intérêt appliqués sur les marchés interbancaires varient selon le
montant, la durée et surtout le type de crédit (crédit de trésorerie,
découvert bancaire, prêt personnel, crédit immobilier) ;
 Les banques développent aussi un certain nombre d’activités financières
telles que l’investissement en titres financiers émis par l’état ou par les
entreprises, l’assistance des entreprises pour des opérations de
souscription, d’introduction en bourse et d’offres publiques d’achat. Dans le
volet gestion du patrimoine, les banques commerciales créent des fonds
d’investissement au bénéfice des agents non financiers ;
 La gestion des moyens de paiement et leur modernisation constituent une
tâ che importante pour les banques, ceci permet d’attirer un nombre
croissant de clients et augmente l’efficacité de ces institutions.

b) La banque centrale

L’activité la plus traditionnelle de la banque centrale est l’émission des moyens de


paiement (billets et pièces), l’importance de cette activité a diminué avec l’accroissement
de l’utilisation des chèques et des moyens de paiement électronique plus récemment. Le
volume de l’émission dépend théoriquement des réserves en or et en devises, cependant
la politique monétaire peut affecter ce volume surtout dans les pays où le degré
d’indépendance de la banque centrale est très bas ;

La banque centrale est considérée comme la banque de l’Etat ; elle centralise les
opérations des comptables du Trésor, elle effectue les encaissements et les virements de
l’Etat, elle avance des fonds non rémunérés au gouvernement, elle détient les réserves
d’or et de devises étrangères, et gère les opérations de change. En plus de ces opérations,
la banque centrale est le premier conseiller du gouvernement en matière de politiques
économiques ;

Afin de faciliter les transferts entre circuits monétaires, les banques commerciales ont
opté pour la centralisation des règlements interbancaires multilatéraux à la chambre de
compensation tenue par la banque centrale, ces règlements s’effectuent par mouvement
de leurs comptes ouverts dans cette institution. Après chaque séance (sauf pour les
systèmes très développés où la télé-compensation se fait instantanément), un solde
global se dégage pour chaque banque qui sera incorporé à son compte (en atteignant un
certain seuil, la banque peut- être invitée à alimenter son compte), les règlements se font
donc au montant du solde et non pas à la totalité des montants transférés ;

En cas de besoin de liquidité, les banques commerciales peuvent s’en procurer de


différentes manières (vente d’effets détenus, marché monétaire), mais c’est possible
qu’elles soient obligées à faire appel au refinancement par la banque centrale, cette
dernière est alors considérée comme prêteur ultime. Durant les crises de liquidité, même
si son statut d’institution indépendante lui donne le droit de refuser un financement
qu’elle juge inapproprié, la banque centrale est tenue de garantir la disponibilité de la
liquidité dans le but de rassurer les épargnants et éviter d’aggraver la situation ;

Une autre procédure utilisée dans le but de garder un bon niveau de confiance de la
population dans le système financier est l’assurance des dépô ts. Les banques
commerciales payent une cotisation à un organisme relié à la banque centrale, en
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contrepartie cet organisme se porte garant des dépô ts en cas de retraits massifs ou de
risques de faillite. Ce mécanisme a été initié aux Etats Unis, et s’est répandu dans
plusieurs pays dans le monde ; on estime qu’il a permis d’éviter certaines crises, et
d’atténuer l’intensité d’autres.

c) Les Fonds d’Investissements

Les fonds d’investissement sont des institutions qui collectent des participations auprès
d’un large éventail d’investisseurs (des ménages jusqu’aux investisseurs institutionnels)
et les placent dans un portefeuille diversifié. La différence majeure entre les banques et
les fonds d’investissement réside dans la façon d’obtenir les fonds ; alors que les banques
utilisent les dépô ts de leurs clients, les fonds d’investissement émettent des parts à
souscrire par les investisseurs.

d) Les Compagnies d’Assurance

Les compagnies d’assurance sont des institutions financières spécialisées dans le


transfert et le partage des risques ; elles reçoivent des primes de la part de clients
souhaitant se prémunir contre un quelconque risque (accidents corporels ou matériels,
catastrophes, vols) et s’engagent à leur verser des prestations si le risque couvert par le
contrat d’assurance survient. En plus des assurances imposées par la loi, tels que la
sécurité sociale ou les assurances automobiles, il existe un certain nombre de prestations
facultatives, telles que les assurances vie, domicile, récoltes et autres, dont la
vulgarisation dépend majoritairement de la culture de l’assurance chez la population.
Pour pouvoir faire face à leurs engagements, les compagnies d’assurances profitent de
l’abondance de fonds dont elles disposent pour investir dans les marchés financiers ;
cette participation se fait généralement par le biais des fonds d’investissement qu’elles
créent et dirigent. Les compagnies d’assurance n’étant pas des institutions de dépô ts,
leurs actifs ne sont pas garantis par l’état, ce qui leur pousse à s’orienter principalement
vers l’investissement dans les obligations et les actions très peu fluctuantes.

e) Les caisses de retraite

La présence et le fonctionnement des caisses de retraite dépendent essentiellement du


régime de retraites appliqué dans le pays en question. A ce propos, on peut distinguer
entre deux régimes :

 Un régime par répartition implique la prise en charge des retraités par les
salariés (et les fonctionnaires libéraux) ; autrement dit, les cotisations payées
par les salariés sont utilisées pour payer les pensions des retraités. Ce régime
est encore utilisé dans plusieurs pays Européens, cependant le vieillissement
des populations (espérance de vie allongée et taux de natalité faible) et les taux
de chô mage en hausse représentent un défi aux caisses de retraites, leurs dues
dépassent leurs ressources (Le rapport des primes et pensions payées par les
caisses de retraite de l’Union Economique Européenne au PIB est passé de 5%
en 1960 à 14,7% en 1993) ;
 Un régime par capitalisation est un régime typique des Etats Unis qui
s’apparente aux fonds d’investissements ; les employés cotisent tout au long de
leurs carrières, à leurs retraites ils reçoivent des pensions proportionnelles aux
capital épargné (contrairement au régime par répartition où le montant de la
pension dépend du nombre d’années de cotisation).

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Dans les deux régimes, les caisses de retraites sont considérés comme de gros
investisseurs sur les marchés des capitaux vu les fonds importants qu’ils détiennent
avec des dates d’éligibilité très lointaines.

f) Les Autres Institutions Financières

En plus des principaux intermédiaires financiers cités ci-dessus, il existe un certain


nombre d’institutions financières qui seraient présentes dans un nombre limité de pays,
principalement aux Etats Unis où le système financier est le plus complexe. Les banques
d’investissement (ou banques d’affaires) sont des banques spécialisées dans la
prestation des services financiers spécialisés tels que les opérations d’émission de titres,
les opérations de fusion et d’acquisition entre les entreprises en tant que conseiller ou en
tant que chargé de procédure. Alors qu’aux Etats Unis les banques commerciales ne sont
pas autorisées à pratiquer la majorité des activités d’une banque d’investissement (selon
le Glass-Steagall Act de 1933), les banques commerciales en Europe sont des banques
universelles (elles sont des banques de dépô t et d’investissement en même temps).

Les sociétés d’information sont des institutions spécialisées dans la collecte et l’analyse
des informations concernant les entreprises, les titres ou les pays pour les vendre
ensuite aux parties intéressées. On trouve des institutions spécialisées dans la notation
des titres (Moody’s, Standard & Poor’s), dans les compagnies d’assurance (Best’s), dans
l’analyse des données financières (Bloomberg, Reuters) ou dans les statistiques (Lipper,
Morning-Star).

4. L’organisation des marchés financiers


Les marchés financiers ne peuvent pas être considérés comme des intermédiaires financiers
mais plutô t un cadre qui permet à ces derniers de se rencontrer (même si c’est virtuel), de se
consentir sur les prix et d’échanger tous types d’actifs financiers et réels. Boyd et Smith (1996)
affirment que le développement des marchés financiers est survenu un peu en retard par
rapport au développement du système financier en général, ils ont émergé pour compléter le
rô le des banques et non pas pour les remplacer. Mais on peut assurer qu’actuellement ils
représentent l’un des secteurs économiques les plus actifs, et pour la majorité des pays
développés, ils participent même au développement des autres secteurs.

Levine (1991), Bencivenga, Smith et Starr (1996) montrent que les marchés financiers peuvent
contribuer à fournir la liquidité souhaitée : les épargnants tiennent des actifs liquides tels que les
actions, alors que les entreprises peuvent utiliser de façon permanente les fonds mis à leur
disposition à travers l’émission de ces actions. Cependant, cette liquidité reste très sensible au
niveau de confiance générale ainsi qu’aux conditions économiques sous-jacentes qui peuvent
influencer les performances des entreprises emprunteuses.

Les marchés varient significativement en matière d’organisation, d’actifs échangés et


d’intervenants qui y participent, on peut y trouver :

 Les marchés primaires et les marchés secondaires

Lorsqu’un investisseur souhaite obtenir des fonds pour développer son activité, mais sans
faire appel aux intermédiaires, il a la possibilité d’émettre des titres financiers sur le marché
primaire des capitaux (marché des titres neufs). Les agents à capacité de financement
achètent ces titres dans l’objectif de réaliser des revenus futurs, mais peuvent aussi les
revendre sur le marché secondaire en cas de besoin de liquidité (marché des titres
d’occasion ou plus communément Bourse). La disponibilité de bourse active est essentielle

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pour assurer la liquidité des investisseurs même si elle n’apporte pas de nouveaux apports
aux emprunteurs.

 Les marchés organisés et les marchés de gré à gré

Parmi les marchés secondaires, on trouve des marchés organisés et des marchés de gré à
gré. La plupart des grandes bourses mondiales sont organisées, elles offrent aux agents
économiques un cadre institutionnel qui gère les transactions et protège les parties du
contrat. De leur cô té, les marchés de gré à gré sont des marchés déréglementés mais tout à
fait réglementaires. Ces marchés fonctionnent à travers de larges réseaux d’intermédiaires
qui s’entre-échangent les actifs au prix auquel les parties s’accordent, le transfert de
propriété et les flux financiers sont garantis par un réseau de grandes banques dont la
réputation s’apparente au caractère de souveraineté chez les banques centrales. La flexibilité
et le faible formalisme des marchés de gré à gré ont facilité la promotion de ces marchés en
attirant les intermédiaires spécialisés en titres à très forte rotation tels que les Bons du
Trésor Américain.

 Les marchés comptant et les marchés à terme

Une caractéristique principale des marchés comptants est que le transfert de propriété de
l’instrument vendu et le flux financier se font simultanément (ou à un délai de quelques
jours fixé par l’autorité du marché).

Les marchés à termes ou des produits dérivés sont des marchés qui existent depuis le début
du Vingtième Siècle (jusqu’à 1972 ces marchés étaient de gré-à -gré, la création du
International Money Market de Chicago a marqué la naissance des marchés à termes
organisés), leur objectif est de permettre aux différents agents de se prémunir contre les
risques de fluctuation des prix des actifs, des matières premières, des taux de change ainsi
que des taux d’intérêt. En face de ces agents “prudents” on trouve les spéculateurs qui
acceptent de courir des risques dans l’espoir de réaliser des bénéfices dans le cas où les
conditions vont à leur encoure. Les prix des produits dérivés sont tirés des prix des produits
“réels” d’où est la nomination ; les dérivés les plus répandus sont les futures, les forwards
(version gré-à -gré des futures), et les options.

5. La structure du système financier :


L’infrastructure financière est l’ensemble des procédures légales et comptables, des systèmes
d’organisation des échanges et des paiements, et des instances de régulation qui gèrent les
relations entre les différents intervenants au système financier. D’après cette définition
superficielle, on ne risque pas de trouver deux systèmes financiers qui se ressemblent. Certes les
différences sont remarquables mais on peut regrouper l’ensemble des économies en deux
groupes distincts selon l’orientation de leurs systèmes financiers :

Les économies d’endettement et les économies des marchés. Comparer une économie
d’endettement à une économie des marchés nous emmène à faire des comparaisons directes
entre différents systèmes financiers. L’Allemagne est reconnue être l’une des plus importantes
économies d’endettement dans le monde, alors qu’en Angleterre les marchés financiers sont
plus concernés par le financement de l’économie. A propos de l’Allemagne, Edwards et Fischer
(1994) sont sceptiques en ce qui concerne sa classification comme économie d’endettement ; ils
argumentent que, durant les années 1980 et 1990, la proportion des crédits bancaires dans le
financement des entreprises Allemandes était inférieure à celui de leurs homologues Anglaises.
Les banquiers Allemands sont connus d’être en majorité issus du secteur commercial, ils ont
alors des relations plus étroites avec le secteur industriel ; les coû ts de l’information et des

12
transactions sont moins élevés, les banques s’impliquent plus fréquemment dans le lancement,
l’accompagnement et le contrô le de gestion des entreprises. Les banques Allemandes affichent
plus d’engagement pour le financement à long terme. Cependant ces différences n’impliquent
pas que le système financier Allemand était meilleur en ce qui concerne la gestion des risques, la
création de liquidité et la facilitation des échanges. De façon générale, on peut résumer les
caractéristiques des systèmes financiers dans une économie d’endettement à travers les points
suivants :

 Le crédit constitue le mode principal de financement de l’activité productive,


l’autofinancement dans les entreprises est très réduit, ceux sont donc les intermédiaires
financiers qui assurent la liaison indirecte entre les agents à capacité de financement et
les agents à besoin de financement;
 En plus de la transformation des échéances, les banques participent à la création de la
monnaie à travers les crédits octroyés ;
 Vu l’insuffisance de refinancement au niveau du marché monétaire, les banques font
appel aux fonds de la Banque Centrale comme prêteur de dernière chance ; le refus de la
Banque Centrale à offrir les fonds nécessaires aurait des conséquences directes et
néfastes sur l’activité économique. Donc les entreprises s’endettent auprès des banques
commerciales, et ces dernières s’endettent auprès de la Banque Centrale ;
 Les banques sont étroitement impliquées dans le secteur industriel à travers le contrô le
qu’elles imposent aux entreprises par l’intermédiaire de leurs représentants au sein des
conseils d’administration. Les opérations de rachat et de fusion entre les entreprises ne
sont pas très fréquentes, ces opérations onéreuses sont contournées par des
changements radicaux au niveau des équipes managériales ;
 Les banques sont reconnues être en parfaite position pour remédier aux problèmes
d’information et d’incertitude, cette capacité est cruciale pour la promotion des
financements à long terme et par la suite la promotion de l’activité industrielle. D’un
autre cô té, il est évident qu’une des raisons principales des crises financières est
l’accélération des activités spéculatives, les économies d’endettement peuvent donc, à
travers les relations serrées entre les banques et les entreprises, viser les activités
productives au lieu de financer la spéculation en actifs déjà existants ;
 La relation rapprochée entre les banques et les entreprises favorise l’implantation des
politiques monétaires expansionnistes par les autorités puisque ces dernières peuvent
s’impliquer indirectement dans le financement des entreprises ;
 Les taux d’intérêt pratiqués sont des taux administrés ;
 Les banques commerciales participent à la régulation de l’activité monétaire à travers
l’encadrement du crédit, ce qui aboutit à une limitation quantitative du crédit. Les
économies des marchés, les Etats Unis et l’Angleterre principalement, sont des
économies où les marchés financiers hyperactifs jouent le plus grand rô le dans le
financement du secteur industriel. Dans ce genre d’économie, les banques ne sont pas
mises à l’écart, mais elles participent principalement au financement des petites et
moyennes entreprises, sachant qu’une grande partie des crédits bancaires accordés à ces
entreprises sont à moyen ou à court termes.

Globalement, dans une économie de marchés, les systèmes financiers se caractérisent par les
points suivants :

o Les agents à besoin de financement peuvent se procurer directement les fonds


nécessaires à leurs activités en émettant des titres sur les marchés, ces titres sont
achetés par les agents à capacité de financement dans le but d’obtenir des
bénéfices (dividendes, intérêts ou des gains suite à la spéculation) ;

13
o Les intermédiaires financiers dans ce type de systèmes participent à la
transformation des échéances et à la prestation des services ;
o Les capacités d’autofinancement des entreprises sont importantes, les crédits ont
un rô le complémentaire ;
o Le financement de la dette publique se fait principalement à travers les marchés
financiers (par émission des bons de trésor par exemple) et non pas par création
monétaire ; * Le système financier jouit d’une plus grande indépendance vis-à-vis
des autorités qui peut constituer un empêchement pour la réalisation des
objectifs fixés par le gouvernement en matière de promotion de l’activité
industrielle ;
o La propriété des entreprises est caractérisée par une grande dispersion de
l’actionnariat ce qui minimise le rô le des actionnaires dans la prise de décision,
les opérations de rachat et de fusion sont donc considérées comme de très bons
stimulateurs pour les directeurs des entreprises afin d’optimiser les bénéfices ;
o Les taux d’intérêt sont déterminés à travers l’équilibre entre l’offre et la demande
des fonds, ils représentent le coû t des ressources additionnelles.

Le problème avec l’étude des structures financières est l’absence de mesures exactes pour
différencier entre les systèmes ou pour refléter leur efficacité. Par exemple, le Japon qui est
considéré comme une économie d’endettement possède l’un des plus actifs marchés financiers
au monde. En plus il est difficile, voire inutile, d’attribuer à la structure d’un système financier un
quelconque rô le spécifique dans le processus de la croissance ; à travers les différentes études,
chez les pays où la corrélation est positive entre le développement financier et la croissance, ce
sont généralement tous les indicateurs (ceux mesurant le système bancaire et ceux mesurant les
marchés financiers) qui vont dans le même sens, et qui ont relativement le même poids.

III. La relation entre développement financier et croissance économique

1. Le lien entre développement financier et croissance économique

La corrélation entre finance et croissance est de plus en plus difficile à établir.

Levine (1997) résume la relation entre le système financier et la croissance économique à


travers le schéma ci-dessus ;

Schéma: Une approche théorique à la relation “Finance-Croissance

Coû ts des transactions

Asymétrie des informations

Marchés et intermédiaires financiers

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Accumulation du capital

Innovation technologique

Croissance économique soutenue

Pour remédier aux problèmes liés à l’asymétrie des informations et aux coû ts des
transactions, les agents économiques font appel aux services des intermédiaires financiers.
Ces services affectent l’économie à travers deux canaux majeurs : ils permettent une
meilleure accumulation du stock du capital, et garantissent le financement des projets
innovateurs en dépits des risques liés. A travers ces deux canaux, les intermédiaires
financiers permettent une augmentation en quantité et en qualité des facteurs de production
ce qui résulte en de niveaux plus élevés de productivité, donc en une croissance économique
soutenue.

Des études plus récentes ont utilisé la Théorie de Croissance Endogène pour étudier une
possible association entre le niveau de développement du secteur financier et la croissance.
L’idée générale réside dans la supposition que le développement financier améliore
l’efficacité de l’allocation des capitaux. Le mécanisme impliqué ici se base sur la possibilité
de choisir les investissements les plus productifs grâ ce au système de gestion des risques
(Bencivenga et Smith 1991), sur une meilleure diversification du portefeuille
d’investissements (Levine 1991 ; Saint-Paul 1992), ou sur la collecte d’informations sur
l’efficacité des projets d’investissement et/ou sur les passifs des investisseurs (Greenwood
et Jovanovic 1990 ; King et Levine 1993). 1 Il y a trois façons majeures avec lesquelles le
système financier peut influencer le stock du capital, avec la croissance comme but principal.

 Premièrement, les institutions financières peuvent encourager une allocation plus


efficace d’un montant donné de richesse concrète (capital dans le sens général) en y
apportant des modifications en ce qui concerne la propriété et la composition.
 Deuxièmement, les institutions financières peuvent encourager une allocation plus
efficace des investissements à partir des usages moins productifs à ceux plus
productifs, à travers l’intermédiation entre épargnants et entrepreneurs.
 Troisièmement, ces institutions peuvent stimuler le taux d’accumulation du capital
en incitant les individus à épargner plus, investir plus et travailler plus.

2. Le rôle de la finance dans la croissance économique

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IV. Conclusion
Le résultat général de l’étude des relations à court et à long terme entre le développement
financier et la croissance économique laisse un certain degré d’ambigü ité en matière d’effet
et de direction. L’effet est négatif lorsqu’il s’agit de taille relative du système financier entier
ou des banques commerciales ; et positif pour l’allocation des crédits au secteur public. De
son coté, la direction de causalité est majoritairement en faveur d’un effet dans le sens de la
croissance économique vers le développement financier.

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BIBLIOGRAPHIE ET WEBOGRAPHIE

Livre :

 Frederic Mishkin, Monnaie, banque et marchés financiers, Pearson, 10eme


édition.

Thèse :

 Mémoire présenté par Mr. Younes AZZOUZ, Développement Financier et


Croissance Economique Cas de l’Algérie entre 1970 et 2013, soutenu
publiquement le 12 Janvier 2016.

Articles :

 BAM : Quel lien entre finance et croissance ?, BOURSE &FINANCES, Lundi 30 Avril
2018 - Par Finances News.

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 Arnaud Parienty, A quoi sert la finance ?, Alternatives Economiques n° 305
septembre 2011.

Sites web :

 https://journals.openedition.org/poldev/966
 https://www.formation-audit-ecofi.com/2017/03/25/la-différence-et-l-
opposition-entre-économie-réelle-et-finance/
 https://fr.wikipedia.org/wiki/Finance

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