Mémoire Master 2 EMDR
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2012-2013
Les services écosystémiques rendus par les infrastructures agro-écologiques
Une clé de concertation entre enjeux et acteurs du Gâtinais
Cassandre BRUN
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Brun Cassandre – Master 2 Géographie EDMR Recherche – Paris-Sorbonne
2012-2013
Les services écosystémiques rendus par les infrastructures agro-écologiques
Une clé de concertation entre enjeux et acteurs du Gâtinais
Photo 1. Mare de Jacqueville, réservoir d’eau et de biodiversité, mai 2013, Cassandre Brun
Photo 2. Haie, bande et chemin enherbée sur les terrains d’Arvalis, juin 2013, Cassandre Brun
Photo 3. Les infrastructures agro-écologiques à Puiselet-le-Marais, été 2012, Moulin de Lucy
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Une clé de concertation entre enjeux et acteurs du Gâtinais
Remerciements
Je remercie profondément ma tutrice de stage Anna Echassoux, pour son accueil au sein de
la réserve de biosphère de Fontainebleau et du Gâtinais, pour ses relectures, ses conseils et son
aide tout au long de mon stage. Merci également à Jean Dey, président de la réserve de biosphère
de Fontainebleau et du Gâtinais, Jean-Michel Martin, coordinateur de la RBFG, Anaïs Jaud et
Quentin Dechezlepretre et Justin Brassard pour l’accueil et leur bonne humeur contagieuse.
Merci pour les ballades en forêt de Fontainebleau !
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Postec et à Thierry Mougey, de la Fédération des parcs naturels régionaux de France pour leur
aide et les échanges dans le cadre de mon travail.
Je remercie maintenant tous ceux sans qui ce travail n’aurait pu se faire, à tous ces acteurs et
gestionnaire du territoire qui créés le paysage de demain :
Merci à ceux que j’ai oublié et qui ont participé d’une manière ou d’une autre à l’élaboration
de la réflexion sur les services rendus par les haies, les mares et les bandes enherbées.
Et enfin un immense merci à ma famille et à mes amies pour leur relecture et leur soutient
durant cette année de master 2. Merci notamment à Adeline, Anaïs, Laurence et Clémence pour
les corrections nombreuses à ce mémoire.
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I. L’aléa ruissellement 65
a. Qu’est ce que le ruissellement ? 65
b. L’aléa sur le territoire de la PNRGF 67
Chapitre 4 – Outils 85
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I. Les services rendus par les mares, haies et bandes enherbées sur le PNRGF 127
II. Les services rendus par les haies, mares et bandes enherbées à l’échelle locale 182
Bibliographie 214
Annexe 222
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Introduction générale
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Une clé de concertation entre enjeux et acteurs du Gâtinais
Ce mémoire est une mise en perspective des observations, des résultats et des conclusions
des recherches effectuées lors d’un stage de 6 mois à la réserve de biosphère de Fontainebleau et
du Gâtinais (RBFG) et en collaboration avec le parc naturel régional du Gâtinais français
(PNRGF), sur l’évaluation des services écosystémiques rendus par les infrastructures agro-
écologiques telles que les haies, les mares et les bandes enherbées dans le paysage du Gâtinais
français.
Les services écosystémiques sont définis par le MEA, Millenium Ecosystem Assessment,
comme : « les services rendus par la nature à la société humaine »6. Dans un contexte général où
l’environnement, sa sauvegarde, son entretien doivent apporter un bénéfice, avoir une valeur
monétaire, un intérêt pour la société humaine, le concept de services écosystémiques concilie les
enjeux humaines et redonne une place centrale à l’écosystème. L’évaluation des écosystèmes
pour le Millénaire, lancée par l’ONU en 2001, a conduit à l’adoption d’une typologie des services
écosystémiques ou services rendus par les milieux naturels en quatre groupes : les services de
supports, les services de prélèvements, les services de régulations et les services culturels. Ces
quatre services sont en relations étroites et coexistent sous forme d’interaction. Appliquer aux
infrastructures agro-écologiques (IAE), qui représente 20% de la surface agricole utile (SAU)
nationale d’après l’étude de Solagro (2007), l’évaluation des services écosystémiques s’enracine
dans un contexte international et européen (Grenelle de l’Environnement, Pan-European
Ecological Network), national (Trame verte et bleue, Schéma régionaux de cohérence écologique,
SCOT, PLU, etc.). Les infrastructures agro-écologiques peuvent se définir comme étant :
« les milieux semi-naturels qui ne reçoivent ni fertilisants chimiques, ni pesticides et qui sont
gérés de manière extensive, le plus souvent par les agriculteurs»7.
Sont comptabilisés dans les IAE, les prairies permanentes, les landes, les haies, les arbres
isolés, les bandes enherbées, les chemins, les mares, les fossés, etc. Au travers de la préservation
et de la restauration des continuités écologiques entre les milieux naturels, les IAE sont des
éléments incontournables pour mettre en place une Trame verte et bleue (TVB), mesure prévue
6
http://developpementdurable.revues.org/9053
7
Dubois G, (d’après l’étude SOLAGRO), 2012. « Les infrastructures agro-écologiques » : état des lieux dans les
communes françaises, Ministère de l’Écologie, Commissariat général au développement durable, Le point sur n° 144,
octobre 2012, 4 p., http://solagro.org
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aux lois relative au Grenelle de l'Environnement qui porte l’ambition d’enrayer le déclin de la
biodiversité.
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Chiffre de 2009, www.biosphere-fontainebleau-gatinais.fr/qui_sommes_nous/le_territoir/
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Le territoire d’étude au sens strict se localise sur le périmètre du parc naturel régional du
Gâtinais français. Le parc naturel régional du Gâtinais français (PNRGF) regroupe 69 communes
du sud-est de l’Île-de-France sur deux départements l’Essonne et la Seine-et-Marne et d’une
superficie de 75 640 hectares et 82 153 habitants. Un parc naturel régional se définit comme :
« Un regroupement de communes dont les territoires sont d’un équilibre fragile et possèdent
un patrimoine naturel et culturel riche. Son classement doit permettre de fonder sur la protection,
la gestion et la mise en valeur du patrimoine, un projet de développement économique et social
pour un territoire et de réaliser des actions expérimentales ou exemplaires dans ces domaines
ainsi que dans l’accueil, l’information, l’éducation du public et de contribuer aux programmes de
recherche. »9
L’objectif est donc de réaliser, à partir de la bibliographie existante et une veille actualisée
des avancées de la gouvernance locale et nationale, une évaluation des services écosystémiques
rendus par les infrastructures agro-écologiques disparues et/ou rétablies dans le paysage du
Gâtinais dans le cadre de travaux entrepris par le parc naturel régional du Gâtinais français
(PNRGF). En effet, le PNRGF a été sollicité par des communes de son périmètre faisant face à un
problème de ruissellement et d’érosion des sols. Pour remédier à ce problème, le PNRGF s’est
9
Observatoire régional de la forêt méditerranéenne, http://www.ofme.org/crpf/documents/fiches/352001.pdf
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Parc Naturel Régional du Gâtinais français : http://www.parc-gatinais-français.fr
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Si l’étude part du constat que la lutte contre le ruissellement et l’érosion des sols peut-être
réduite par des infrastructures agro-écologiques, l’évaluation des services écosystémiques rendus
par celles-ci permettrait d’analyser les bénéfices escomptés, non escomptés et potentiels apportés
par le rétablissement de ces infrastructures. À partir d’un diagnostic local, il est nécessaire de
replacer cette étude dans le cadre et le contexte plus large des principes du programme l’Homme
et la Biosphère de l’UNESCO, mais également dans un cadre législatif, de recommandations et
d’incitations faites au niveau régional, national et mondial. Il s’agit donc d’entreprendre la mise en
place, à partir d’étude de cas, d’un sujet de recherche qui permettrait d’accroître la connaissance
du concept de services écosystémiques afin d’en produire une évaluation compréhensible en
termes de financements, d’indices ou de bénéfices pour les acteurs du territoire tels que les
agriculteurs, les gestionnaires ou les élus.
Si le travail sur les services écosystémiques peut-être envisager selon différents volets,
économique, social, politique, environnemental, notre objectif est d’avoir un regard, une
réflexion et une approche les plus pluridisciplinaires possible afin d’avoir une vision globale des
services écosystémiques rendus par les infrastructures agro-écologiques. Cette approche semble
d’autant plus importante que nous l’aborderons à travers la notion de risques naturels,
environnementaux et de boucles de rétroactions positive ou négative, dans une perspective
multiscalaire. L’étude des services écosystémiques rendus par les infrastructures agro-écologiques
telles que les haies, mares ou chemins enherbés s’inscrit dans un contexte international de
protection, de restauration et de suivi des dynamiques environnementales pour la préservation de
la biodiversité mais également contre les risques naturels tels que l’érosion des sols et le
ruissellement en terre de grande culture. Si donner une valeur monétaire à la nature, aux milieux
naturels et aux services que ceux-ci rendent à l’homme, semble particulièrement déplacer pour
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certains, il n’en demeure pas moins que cela peut se révéler un outil de persuasion pour
entreprendre une sensibilisation des élus, des aménageurs et gestionnaires du territoire. Cette
approche anthropo-centrée est certes réductrice, toutefois, il n’en demeure pas moins que la notion
de services écosystémiques peut être considérée comme une clé de concertation permettant de
faire un lien entre les différents enjeux des acteurs du territoire.
Nous nous demanderons dans quelles mesures peut-on dire que les infrastructures agro-
écologiques et notamment les haies, les chemins et les mares sont pourvoyeuses de services
écosystémiques ? La restauration et la remise en place de ces structures agro-écologiques peuvent-
elles répondre non seulement aux enjeux des acteurs du territoire face aux risques induit par le
ruissellement, les inondations et autres phénomènes hydrologiques, tels que d’érosion des sols
agricoles, mais également être une réponse pour les enjeux environnementaux ? Le concept de
services écosystémiques est-il l’un des outils les plus adéquates pour concilier les différents
acteurs et enjeux du territoire ? Le parc naturel régional du Gâtinais français et la réserve de
biosphère de Fontainebleau et du Gâtinais apportent-ils des outils, des connaissances et des
méthodes de recherches spécifiques pouvant répondre aux besoins des acteurs de leur territoire et
aux enjeux du territoire ?
Pour répondre à ces questions, nous verrons dans une première partie le contexte général
dans lequel s’inscrit l’étude, nous poserons les définitions indispensable à l’évaluation des
services écosystémiques rendus par les infrastructures agro-écologiques dans le paysage du
Gâtinais français, nous présenterons le territoire d’étude et les enjeux liés aux problématique
notamment liées au risque d’érosion des sols agricoles. Dans une seconde partie, nous
présenteront les outils et les méthodes que nous avons utilisé pour évaluer les services
écosystémiques rendus par les haies, les mares et les bandes enherbées. Nous en déduirons un état
des lieux des services écosystémiques rendus selon le type d’infrastructures agro-écologiques à
l’échelle du PNRGF et à l’échelle de communes, dans une troisième partie, où nous distinguerons
les limites de l’évaluation des services écosystémiques rendus par les infrastructures agro-
écologiques.
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Première Partie
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L’Organisation des Nations unies pour l’éducation, la science et la culture, l’UNESCO, est
un organisme international créé en 1945, ayant cinq grands programmes : l’éducation, les sciences
exactes et naturelles, les sciences sociales et humaines, la culture, la communication et
l’information. L’UNESCO se présente comme un laboratoire d’idées et un organe normatif
destiné à susciter des accords internationaux. Elle est également un centre d’échange de diffusion,
de mise en commun d’informations et de connaissances.
Afin d’accomplir leurs missions, les réserves de biosphère s’organisent selon un zonage :
- Une zone centrale pour la protection, la surveillance et la recherche,
- Une zone de transition, pour les activités collaboratives avec des partenaires,
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UNESCO, http://www.unesco.org/new/fr/natural-sciences/environment/ecological-sciences/man-and-
biosphereprogramme/
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- Une zone tampon, entourant ou contigüe à l’aire centrale où seule des activités
compatibles avec les objectifs de conservation peuvent avoir lieu.
En France, depuis 2013, il existe 13 réserves de biosphère (Tableau 1 et Carte 1). L’État
français ayant choisi de ne pas leur donner de statut juridique, elles sont donc toutes adossées à
une structure de droit français :
La zone tampon, se trouvant entre les aires centrales et l’aire de transition (ou coopération)
englobent des mesures de protections moins restrictives telles que :
Sites classés,
Sites inscrits,
Espaces Naturels Sensibles (ENS),
Arrêtés Préfectoraux de Protection Biotopes (APPB)
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Le reste du territoire est défini comme zones de transition ou zones de coopération. Il s’agit
principalement de zones urbaines et d’espaces agricoles.
Du fait de sa proximité avec Paris (40 min en train et environ 1 h en voiture), la réserve de
biosphère, avec son cadre géographique, historique et naturel est un territoire très attractif. Cette
attractivité se traduit par l’accroissement constant de la population dans les 126 communes de la
réserve de biosphère et dans l’expansion des surfaces artificialisées exerçant une pression sur les
milieux tant agricoles que naturels. Les zones urbanisées couvrent aujourd’hui 10% du territoire
(annexe 4). La fragmentation du territoire due aux autoroutes A6 et A5, aux nationales 6, 7, 20,
37, 152 et 191, mais également aux nombreuses routes départementales a également des
conséquences sur les espaces boisés. Le tissu urbain et les infrastructures ont donc un effet
barrière pour de nombreuses espèces.
L’espace forestier représente un peu plus de 40% du territoire de la RBFG. On peut dégager
un ensemble principal : le massif forestier de Fontainebleau qui s’étend sur 25 000 ha et qui est
constitué de forêts privées et de trois forêts domaniales : Fontainebleau, les Trois Pignons et la
Commanderie. La majorité de l’espace forestier sur l’ensemble du territoire de la RBFG (58776 ha
sur 149714 ha) est majoritairement privé, ce qui peut poser des difficultés quant aux diverses
possibilités d’aménagement ultérieur. De plus, certains espaces boisés sont grillagés, pouvant ainsi
limiter les déplacements de populations, surtout pour les gros mammifères (cervidés).
Fontainebleau est une forêt exploitée de longue date pour les différentes ressources qu’elle
offre comme le gibier ou le bois. Elle a aussi été une source d’inspiration pour les peintres de
l’école de Barbizon. Enfin, elle est actuellement le lieu de nombreuses activités sportives comme
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l’escalade, l’équitation ou le VTT. De nos jours, de nombreux statuts de protection réservent les
usages de la forêt.
c. Enjeux territoriaux
La réserve de biosphère, en réunissant en son sein des acteurs majeurs du territoire, devient
une plateforme de rencontres et d’échanges entre acteurs et projets.
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Dans leur article, « Des réserves de nature aux territoires de la biodiversité – L’exemple de
la France »12, Jacques Lepart et Pascal Marty13 expliquent que l’idée de Parc Naturel Régional a
été lancée lors d’un colloque à Lurs (1967) organisé par la DATAR14 et le Génie Rural des Eaux
et Forêt. Il s’agissait d’équilibrer le développement territorial tout en évitant la désertification des
espaces ruraux. Les PNR ont pour objectif de contribuer à réanimer les territoires ruraux
concernés et de servir d’aires de récréation pour les habitants des grandes villes.
La Fédération des Parcs naturels régionaux de France, association créée en 1971, est le
porte-parole du réseau des 48 parcs naturels régionaux. Les PNR naissent d’une volonté locale.
Les communes s’engagent à travers une charte pour 10 ans, et institualisés par le Ministère de
l’Environnement. Les PNR couvrent 13% du territoire français et concernent environ 3 millions
d'habitants. Le classement d'un parc naturel régional est remis en cause tous les dix ans15.
12
Jacques Lepart et Pascal Marty, « Des réserves de nature aux territoires de la biodiversité – L’exemple de la France », Annales
de géographie 5/2006 (n°651), p.485-507
URL : www.cairn.info/revue-annales-de-geographie-2006-5-page-485.htm
13
Chercheurs au CNRS, UMR 5175 CEFE Centre d’Écologie Fonctionnelle et Évolutive, CNRS UMR 5175 1919, Route de Mendé
34293 Montpellier Cedex 5
14
DATAR : Délégation interministérielle à l'aménagement du territoire et à l'attractivité régionale
15
Parcs naturels régionaux, Qu’est-ce qu’un parc naturel régional, 2007, http://www.parcs-naturels-regionaux.fr
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DRIEE, Les parcs naturels régionaux d’Île-de-France, 2011,
URL : http://www.driee.ile-de-france.developpement-durable.gouv.fr/les-parcs-naturels-regionaux-en-a832.html
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Carte 3. Les parcs naturels régionaux d'Île-de-France et localisation du PNR du Gâtinais français,
Source : adapté par C. Brun d’après la carte de l’IAU-Îdf,
URL: http://www.iau-idf.fr/fileadmin/user_upload/SIG/cartes_telecharge/thema/PNR_01.pdf
Tableau 2. Liste et caractéristiques de PNR d'Île-de-France, d'après les chartes de renouvellement des PNR,
source : C. Brun d’après la liste des PNR de France
Date de
Date de classement Territoire
renouvellement
99 communes (79 Val d’Oise et 20 Yvelines)
PNR Vexin français 9 mai 1995 30 juillet 2008
110 000 habitants, 71 000 hectares
PNR Haute vallée de 51 communes (43 Yvelines et 8 Essonne)
19 janvier 1999 3 novembre 2011
Chevreuse 109 000 habitants, 63 321 hectares
69 communes (36 Essonne, 33 Seine-et-
PNR Gâtinais
4 mai 1999 27 avril 2011 Marne)
français
82 153 habitants, 75 640 hectares
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Le parc naturel régional du Gâtinais français a été classé par décret ministériel le 4 mai
1999, faisant de celui-ci le 3ème parc naturel régional francilien. À cheval sur les départements de
l’Essonne (91) et de la Seine-et-Marne (77), le PNRGF couvre 75 640 hectares sur 69 communes
dont 36 en Essonne et 33 en Seine-et-Marne (carte 4). Le territoire du PNRGF est entièrement
inclus périmètre de la réserve de biosphère de Fontainebleau et du Gâtinais, il représente un peu
plus de 50% de sa superficie (annexe 5).
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Carte 4. Les communes du parc naturel régional du Gâtinais français, source : PNRGF
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c. Enjeux territoriaux
On observe des enjeux régionaux et locaux du fait de la proximité du PNR du Gâtinais avec
Paris. La Charte 2011-2023 du PNR du Gâtinais français développe les trois axes stratégiques :
agir pour la préservation durable des richesses du territoire, mettre la solidarité et l’environnement
au cœur du développement et mobiliser pour un projet de territoire partagé et innovant. Le tableau
suivant met en avant les différents axes et priorités du parc.
Mesure 4 : Améliorons la qualité de l’eau par une gestion rigoureuse de la ressource et des
usages
17
Parc Naturel Régional du Gâtinais français, Charte 2011-2023, Le Rapport, 2011.
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Mesure 5 : Luttons contre la production de déchets pour en assurer une meilleure gestion
Mesure 6 : Limitons les sources et les impacts des nuisances
Mesure7 : Incitons à l’utilisation sobre des énergies et au développement des énergies
renouvelables
Mesure 8 : Accompagnons le développement des moyens de transport durables
Orientation 6 : Agir en faveur d’un urbanisme garant des équilibres environnementaux et humains
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Mesure 24 : Agissons en priorité en direction des publics jeunes, dont les scolaires
Mesure 25 : Mobilisons les citoyens en menant des actions de sensibilisation
L’encadré illustre les axes stratégiques du PNR du Gâtinais français et les enjeux locaux
associés. Le PNR a plusieurs axes de recherche et missions prioritaires. L’encadré suivant permet
de lister celles-ci18 :
- en favorisant un tourisme raisonné respectueux de la nature, des activités rurales et de la propriété privée,
- en mettant en place des programmes d’éducation au territoire,
18
Parc Naturel Régional du Gâtinais français, http://www.parc-gatinais-francais.fr/le-parc/missions.html
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Le PNR du Gâtinais français a entrepris avec l’aide du bureau d’étude Moulin de Lucy,
spécialisé en ingénierie des zones humides à Ribemont dans l’Aisne en Picardie, un diagnostic
territorial sur l’érosion des sols et le ruissellement des communes de son territoire. Ce travail a été
lancé à la demande de quatre communes, Tousson, Boissy-aux-Cailles, Boutigny-sur-Essonne et
Puiselet-le-Marais, le parc naturel régional du Gâtinais français a fait appel au Bureau d’Étude
Moulin de Lucy. Celui-ci a entrepris d’établir un diagnostic territorial sur le risque de
ruissellement et le risque d’érosion des sols. Le parc naturel régional cherche à avoir une réflexion
globale pour une gestion intégrée et un aménagement des bassins versants optimal pour son
territoire. C’est donc à travers une étude thématique et cartographique que le Moulin de Lucy a
réalisé son diagnostic territorial du PNR et des communes et identifié les zones à risques.
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a. Définitions générales
Des définitions précisent sont nécessaires. Ainsi, le sujet s’inscrit au cœur de notions telles
que l’écosystème, la biodiversité, l’agriculture, l’agro-écologie. Ces notions seront définit
également dans leur apports dans le contexte de l’étude.
L’étude des infrastructures agro-écologiques et des paysages ruraux, revient à étudier les
interactions entre les différents écosystèmes qui composent le paysage du gâtinais. L’écosystème a
été définit en 1935 par Tansley comme :
Schéma 1. Illustration et définitions de l’écosystème et de ces deux composantes principales, le biotope et la biocénose,
source : http://lamaisondalzaz.wordpress.com tiré de Fischesser B., Le Guide illustré de l’écologie, ed. La Martinière, 2007
19
Raffin J.P., Ecosystèmes – Structure et fonctionnement des écosystèmes, Universalis ;
URL : http://www.universalis.fr/encyclopedie/ecosysteme/
20
http://lamaisondalzaz.wordpress.com tiré de Fischesser B., Le Guide illustré de l’écologie, ed. La Martinière, 2007
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« L’agro-écologie est souvent décrite comme l’association de cinq principes (Altieri, 1995) :
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http://lamaisondalzaz.wordpress.com tiré de Fischesser B., Le Guide illustré de l’écologie, ed. La Martinière, 2007
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sociaux. En cela, elle vise à corriger les inégalités engendrées par le processus
historique. »22
Si l’agro-écologie est ce vers quoi les politiques se dirigent en matière d’agriculture, il n’en
demeure pas moins que les activités agricoles ont donné lieu à des paysages singuliers. Ainsi, le
paysage est définit par la Convention européenne du paysage (Florence, 2000) comme :
« une partie de territoire, telle que perçue par les habitants du lieu ou les visiteurs, qui évolue
dans le temps sous l'effet des forces naturelles et de l'action des êtres humains »23.
« le paysage n’est pas la simple addition d’éléments géographiques disparates. C’est, sur une
portion d’espace, le résultat de la combinaison dynamique, donc instable, d’éléments physiques,
biologiques et anthropiques qui en réagissant dialectiquement les uns sur les autres, font du
paysage, un ensemble unique et indissociable en perpétuelle évolution. La dialectique type-
individu est le fondement même de la méthode de recherche »24
On voit bien dans ces définitions que le paysage se situe entre le naturel et l’héritage des
gestions humaines du territoire. Cet équilibre entre nature et société à un caractère dynamique,
évolutif et non linéaire. Il s’agit donc de prendre en compte les dynamiques des écosystèmes qui
forment le paysage.
La nature et la société ont souvent été mises en opposition. Cette dualité nature/société a été
conceptualisée par George Bertrand25. Ainsi, il entreprend d’établir les étapes principales de
l’évolution du paysage agraire en mettant en relation le changement de regard, d’interprétation et
attente de la société face à la nature. Par une approche systémique une mise en valeur des
interrelations entre les deux entités, il distingue quatre phases :
22
L’association Agronomes et Vétérinaires Sans Frontières,
URL : http://www.avsf.org/public/posts/1277/agroecologie_paroles_acteurs_gtd_cari_avsf_2013.pdf
23
Conseil de l’Europe, http://www.coe.int/
24
G. Bertrand, « Paysage et géographie physique globale. Esquisse méthodologique », RGPSO, 3, 1968, p.250.
25
Georges Bertrand, géographe français, Université Toulouse II.
30
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Une clé de concertation entre enjeux et acteurs du Gâtinais
« les biens et services écologiques, ou services écosystémiques, comme des biens et services
que les hommes peuvent tirer des écosystèmes, directement ou indirectement, pour assurer leur
bien-être. »
26
Renard J., les mutations des campagnes – paysages et structures agraires dans le monde, coll. U ed. A. Colin.
31
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Approvisionnement Sécurité
Niveau de vie
Alimentation équilibrée
Régulation Liberté de choix et
Support Abri
Accès aux biens de d’action
Cycles biogéochimiques, Climatique consommations
Des crues Opportunité pour chaque
Pédogénèse
Épidémiologiques Santé individu de pouvoir vivre
Production primaire
Purification des eaux suivant ses aspirations
Force physique
Bonne santé
Accès à l’air et à l’eau propres
Cultures
Schéma 2. Services écosystémiques et bien-être humain : synthèse des enjeux (Millenium Ecosystem Assessment, 2005),
L’épaisseur de des lignes noires est proportionnelle à l’intensité des liens entre services écosystémiques et bienêtre humains
Les services de support sont les services qui correspondent aux processus de base
nécessaire au fonctionnement des écosystèmes. Ils sont également appelés services d’auto-
entretien et comprennent :
Ces services ne servent pas directement à l’homme mais peuvent avoir un impact sur les
autres services écosystémiques.
- L’eau douce,
- La nourriture (chasse, pêche, cueillette, …),
- Les matériaux et fibres (bois, papier, coton, caoutchouc, cuirs, …),
32
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Les services de régulation sont les services dont le bénéfice est issu de la régulation des
processus des écosystèmes tels que :
Les services culturels sont les services non matériels rendus par les écosystèmes. Ils
regroupent des services tels que :
- Le spirituel et le religieux,
- L’agrément et l’écotourisme,
- La beauté écologique,
- L’éducation,
- La construction du paysage,
- etc.
L’évaluation des services rendus par les écosystèmes permet l’identification de son lien avec
le bien-être. Cinq ingrédients au bien-être ont été mis en avant : la sécurité, le confort matériel, la
santé, la qualité des relations sociales et la liberté de choix et d’action.
Les services d’approvisionnement et de régulation sont les services les plus favorables au
bien-être. En effet, ils permettent notamment :
33
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Ces éléments du bien-être sont directement reliés à la liberté de choix et d’action, selon le
rapport Chevassus. Les services rendus par les écosystèmes sont donc par effet cascade, la source
de l’opportunité de chaque individu de pouvoir vivre suivant ses aspirations.
Réaliser l’évaluation des services rendus par les infrastructures agro-écologiques sur le
territoire du parc naturel régional du Gâtinais permettra d’avoir des arguments afin de convaincre
les agriculteurs, les élus et la population de participer à la mise ou remise en place des
infrastructures agro-écologiques pour la lutte contre le risque de ruissellement et l’érosion des sols
agricoles sur le territoire du parc.
Un aléa naturel se définit comme « la probabilité qu’un évènement naturel se produise pour
un lieu ou une région. »27
27
Érosion hydrique des sols en France, INRA, 2002.
28
34
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Une clé de concertation entre enjeux et acteurs du Gâtinais
conjonction de l'aléa et d'un enjeu, la vulnérabilité étant la mesure des dommages de toutes sortes
rapportés à l'intensité de l'aléa. »29
b. Problématique territoriale
Cette étude est d’autant plus importante que depuis 1982, plus de la moitié des 69
communes du PNR ont été déclarées en état de catastrophe naturelle pour le risque d’inondation
pluviale et de coulées de boues. Ces aléas sont provoqués par de fortes précipitations entrant
également des phénomènes de ruissellement et d’érosion des sols qui concentrent les eaux venant
de l’aval dans les vallées et talwegs urbanisés. Il y a une concentration des risques sur le territoire,
d’un point de vue hydrologique, pédologique, biogéographique et humain.
Les enjeux humains, de la biodiversité et de ressource en eau ont été identifiés et
cartographiés, principalement à partir de données récoltées par un travail de terrain. Les
informations ont ensuite été confrontées, synthétisées et hiérarchisées pour fournir un classement
du risque d’inondation et de coulées boueuses par commune.
« Pour les communes présentant un risque fort et très fort, ainsi que pour les communes
volontaires, le Moulin de Lucy a élaboré des propositions d’aménagements pour contenir ou
réguler les eaux de ruissellement, sous forme d’Avant Projets Sommaires. Ces aménagements
hydrauliques auront également des répercussions sur la qualité des eaux superficielles et la
conservation des sols. En plus des élus des quatre communes, les exploitants agricoles des bassins
versants étudiés au stade Avant-projet Détaillé ont été associés à la réflexion puisqu’ils font partie
des acteurs du territoire et sont pleinement concernés par la problématique de maîtrise des
ruissellements. » 30
Les actions proposées par le bureau d’étude portent sur des mesures agro-
environnementales, des évolutions des pratiques agricoles, des aménagements hydrauliques, en
lien avec « la restauration de la trame verte et bleue, prendra la forme d’un programme PRAIRIE
29
Commission interministérielle de l'évaluation des politiques publique. Commissariat Général du Plan (1997) - La prévention des
risques naturels, rapport d'évaluation.
30
Bureau d’Étude Moulin de Lucy, Projet agro-environnemental – Lutte contre le ruissellement et l’érosion – Diagnostic agricole,
Programme de gestion intégrée des bassins versant du PNRGF, janvier 2012
35
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Une clé de concertation entre enjeux et acteurs du Gâtinais
L’étude du Moulin de Lucy s’inscrit dans un contexte territorial particulier, entre « nature »
et société. Le diagnostic du territoire du bureau Moulin de Lucy a permis d’établir un cadre et un
contexte territorial mettant à jour les problématiques et enjeux propres au paysage du Gâtinais
français.
Le parc naturel régional du Gâtinais français rassemble 69 communes sur 75 640 hectares.
Celui-ci se situe à cheval entre le département de l’Essonne (91) et de la Seine-et-Marne (77), au
sud de l’Île-de-France.
La présente étude s’inscrit dans un contexte morphopédologique et hydrique précis. Ce contexte
est à la base des services rendus par la nature, des ressources naturelles. Cette partie reprendra les
constatations et informations issus du rapport du bureau d’étude Moulin de Lucy. Dans la mesure
du possible celles-ci seront affinées et étendues à l’échelle de la réserve de biosphère de
Fontainebleau et du Gâtinais.
a. Données morpho-pédologiques
31
Moulin de Lucy. Op.cit.
36
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Gâtinais, à l’ouest par les collines du Perche. Il est constitué de sédiments tertiaires marins,
lagunaires et lacustres.
Il y a 35 millions d'années, une mer chaude (mer stampienne) envahit cette région, et dépose
sur les calcaires de Brie et les marnes vertes (Sannoisien) une épaisseur d'une cinquantaine de
mètres de sédiments sableux, le sable « de Fontainebleau » qui forme une grande partie du substrat
du massif forestier de Fontainebleau. Accompagnant le retrait progressif de la mer, des lagunes
s'installent dans les dépressions, larges chenaux orientés ouest-nord-ouest / sud-est apparait sous la
contrainte des profondes fractures qui entaillent le socle du bassin parisien. La silice, mobilisée
par la circulation souterraine de l'eau, se redépose, cimente le sable en vaste lentilles gréseuses.
L'émersion finale provoque la cimentation la plus étendue à l’origine des platières actuelles.
Il y a 25 millions d'années, le lac d'Étampes inonde ces reliefs ondulés. Sur son fond, du
calcaire se dépose, emprisonnant Limnées et Planorbes. A la fin du Miocène, une épaisse couche
de calcaire et de graviers recouvre les grès de Fontainebleau. Puis, sur cette surface, le réseau
hydrographique s’installe et une très lente érosion met au jour les platières fracturées par l'action
de failles profondes. A la fin du Tertiaire et au Quaternaire l’incision fluviatile donne sa
physionomie actuelle à la région. Au nord et à l’est, les eaux entaillent largement les bancs de
marne, de gypse et de meulière et découvrent le calcaire grossier tandis que les vents déposent le
limon sur les plateaux. L’entaille des plateaux par la Seine et ses affluents engendre une assez
forte énergie de relief, dépassant 100 m en plusieurs endroits. Les alignements de platières sont
dus aux dalles de grès qui arment leur sommet, mais aussi à des dalles plus profondes, presque
systématiquement présentes, même si elles sont moins visibles. C’est la superposition de plusieurs
dalles de grès qui donne des chaos fournis à l’origine de ces échines vigoureuses.
37
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Une clé de concertation entre enjeux et acteurs du Gâtinais
« - nourrit le monde. Il produit, contient, accumule, tous les éléments nécessaires à la vie
(azote, phosphore, calcium, potassium, fer, oligoéléments…), y compris l’air et l’eau. Le sol
joue un rôle de garde-manger, plus ou moins grand et plus ou moins rempli. Les sociétés
humaines, qui se nourrissent des plantes et des animaux, sont totalement dépendantes des sols.
- est un composant fondamental du cycle des eaux continentales. Après une pluie, les sols
poreux évitent le ruissellement ; ils contribuent donc à l’alimentation des nappes phréatiques.
La porosité des sols détermine la proportion de l’eau qui ruisselle et de l’eau qui s’infiltre dans
les sols. Le sol régule donc le régime des cours d’eau et le remplissage des nappes
souterraines.
32
IRD, Les sols, des milieux vivants très fragiles, URL : http://www.mpl.ird.fr/suds-en-ligne/sols/sols.pdf
38
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Une clé de concertation entre enjeux et acteurs du Gâtinais
- est lieu de vie. C’est un passage obligé pour de nombreuses espèces animales et
végétales ; de nombreux cycles biologiques passent par le sol, qui est donc partie prenante de
nombreux écosystèmes. Beaucoup d’antibiotiques sont produits par des champignons du sol.
- est une vaste réserve génétique. Il abrite et influence une grande partie de la
biodiversité terrestre. Mais, à l’inverse, les activités biologiques sont essentielles à la
construction des sols, à leur fonctionnement et à leur fertilité.
- fournit les matériaux que l’Homme utilise pour construire routes et bâtiments et pour
ses activités industrielles, artisanales, culturelles ... Il contient des ressources minérales (or,
aluminium, fer…). Il fournit des colorants utilisés pour la peinture.
- est un véritable livre d’histoire. Il conserve les traces de l’histoire, souvent très
longues (jusqu’à plusieurs millions d’années), de sa formation : en étudiant les sols on peut y
découvrir quelles furent certaines des conditions climatiques et biologiques du passé. Mais
aussi, le sol conserve les témoins de l’histoire de l’humanité.
- objet culturel et religieux, est un lien puissant entre les Hommes et les milieux. » 33
Le sol est le lien entre « nature » et société, il est le support de la végétation. Sa structure et
sa composition.
Sur le territoire du PNRGF, le contexte pédologique a été établi à partir des unités
cartographiques des sols de l’INRA à l’échelle 1/25 000ème.(annexe 8)
Le rapport du BE Moulin de Lucy établit que 20% des sols du territoire du PNRGF sont
calcaires, donc très perméables et peu sujet au ruissellement et à l‘érosion. « Ce sont les sols
33
IRD, Les sols, des milieux vivants très fragiles, URL : http://www.mpl.ird.fr/suds-en-ligne/sols/sols.pdf
39
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Une clé de concertation entre enjeux et acteurs du Gâtinais
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limoneux, qui devenant battants sous l’effet de la pluie, favorisent le ruissellement. » Les sols
battants sont localisés sur les plateaux recouverts de limons des plateaux et/ou lœssiques.
Les sols sableux de versant représentent 20% des sols du PNRGF. Ceux-ci ont la
caractéristiques d’être relativement filtrants, mais du fait d’une structure peu cohérentes associée à
des pratiques culturales favorisent l’érosion de sols agricoles.
Les sols de la Plaine de Bière sont également à dominance sableuse, environ 65% et donc
très hydromorphes.
D’après des analyses, le taux de matière organique du sol varie entre 1,5 et 3% selon les
exploitations, mais la moyenne tourne autour de 1,8%. La matière organique (MO) dans le sol
contribue à maintenir un bon état de la composition et de la structure du sol. Sur le territoire du
PNRGF n’est pas très élevés. « Ce sont les exploitations, qui utilisent le moins le labour, qui
présentent des valeurs de matière organique satisfaisantes et en constante évolution (2-3 %) »37.
Le sol est donc un élément essentiel dans la compréhension de la localisation des risques de
ruissellement et d’érosion des sols. Le contexte et l’environnement naturel couplés à la gestion du
sol par l’homme et notamment avec l’agriculture et l’urbanisation renforcent la vulnérabilité du
territoire et de la population.
34
Moulin de Lucy, Diagnostic agro-environnemental territorial – Gestion intégrée des bassins versants du Parc Naturel Régional
du Gâtinais français – lutte contre le ruissellement et l’érosion, janvier 2012
35
Moulin de Lucy. Ibid.
36
Moulin de Lucy. Ibid.
37
Moulin de Lucy. Ibid.
40
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Une clé de concertation entre enjeux et acteurs du Gâtinais
Les précipitations sont modérées, entre 550 et 800 mm par an en moyenne, avec des
contrastes marqués selon les lieux et les années. Elles sont également reparties sur l’année mais
plus fréquentes en hivers (2j/3), plus rare mais plus intenses l’été à cause des orages (1j/3). La
neige est peu fréquente : environ une dizaine par an. Les précipitations mensuelles de la station
météorologique de Fontainebleau entre 1958 et 2008 permettent d’avoir des chiffres moyens pour
le territoire de la réserve de biosphère de Fontainebleau et du Gâtinais. Le tableau 5 montre ainsi
les tendances des précipitations :
41
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Une clé de concertation entre enjeux et acteurs du Gâtinais
Le moulin de Lucy a réalisé une cartographie du cumul saisonnier des précipitations, à l’aide
de la méthode AURELHY, Analyse Utilisant le Relief pour l’Hydrologie. Cette méthode a été
développée par Météo-France pour réaliser une climatologie de 1km de résolution spatiale. Elle
consiste à interpoler les valeurs entre les points disposant des 30 années de mesure d’un
paramètre, en reliant la variabilité spatiale du paramètre à celle du relief, données MNT (modèle
numérique de terrain) de l’IGN38.
La carte (annexe 9) indique la zone la plus arrosée au printemps au sud-est du PNR, autour
de la commune de la Chapelle la Reine ainsi que deux zones secondaires à l’ouest de l’Essonne et
autour de la commune de Videlles, entre l’Essonne et l’École, avec un cumul saisonnier entre 166
et 182 mm. Tandis que la carte (annexe 10) identifie deux foyers de précipitations : le nord et le
sud-est du Parc. Ces zones reçoivent des précipitations estivales entre 152 et 160 mm.
Les vents sont de dominante ouest sud-ouest, en particulier en période hivernale où ils sont
associés à des régimes océaniques perturbés apportant pluie et douceur, et de nord-est en
particulier en période estivale sous influence anticyclonique continentale associées à un temps sec
et plus continental.
Si les précipitations sont relativement homogènes tout au long de l’année et sur l’ensemble
du territoire, on observe deux grandes tendances pour la recharge des nappes souterraines :
Par manque de données sur la recharge ou la vidange des nappes phréatiques sur le territoire
de la Réserve de biosphère de Fontainebleau, les moyennes nationales permettent d’avoir une idée
globale des tendances moyennes et pourcentages d’évaporation, d’écoulements de surface et
recharge de nappe.
38
Météo France, Glossaire, URL : http://pluiesextremes.meteo.fr/glossaire_r18.html
43
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Milliards de m3 mm %
Précipitation 486 889 -
Évapotranspiration 311 569 64
Écoulement de surface 75 137 15
Recharge de nappe 100 183 21
Carte 6. Carte de localisation des nappes souterraines affleurantes et basins versants superficiels dans le bassin
parisien et localisation de la Réserve de biosphère de Fontainebleau et du Gâtinais, source, Réserve de
biosphère de Fontainebleau et du Gâtinais, Diagnostic de territoire –Rapport technique, janvier 2008
44
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Une clé de concertation entre enjeux et acteurs du Gâtinais
Le bilan hydrique est établi pour un lieu et une période donnés par comparaison entre les
apports et les pertes en eau dans ce lieu et pour cette période. Il tient aussi compte de la
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constitution de réserves et des prélèvements ultérieurs sur ces réserves. Les apports d’eau sont
effectués par les précipitations. Les pertes sont essentiellement dues à la combinaison de
l’évaporation et la transpiration des plantes, que l’on désigne sous le terme d’évapotranspiration.
Si P < ETP, l’évaporation réelle sera égale à P ; il y aura prélèvement sur les réserves,
absence d’écoulement ; la période sera dite déficitaire.
Si P > ETP, l’évaporation réelle sera égale à l’ETP, il y aura écoulement et constitution de
réserves ; la période sera dite « excédentaire ».
Le schéma 3 montre que sur la période 1973-2001, la pluviométrie annuelle oscille entre un
minimum de 400 mm/an et un maximum légèrement supérieur à 900 mm/an. La moyenne
pluviométrique sur 30 ans est de 630 mm/an. L’évapotranspiration potentielle moyenne sur 30 ans
est de l’ordre de 750 mm/an avec des moyennes annuelles entre 690 et 890 mm/an.
L’évapotranspiration apparaît donc très supérieure à la pluviométrie.
Le calcul du bilan hydrique permet d’établir que sur la région de Melun le bilan est
déficitaire, comme le montre le tableau ci-dessous.
46
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Une clé de concertation entre enjeux et acteurs du Gâtinais
Tableau 8. Le bilan hydrique dans la région de Melun de 1971 à 2000, source : BASGAS, Notice d'impact
environnemental – Demande de permis exclusif de recherche d’hydrocarbure, Bloc de Fontainebleau, France, oct.
2010
39
Lecoeur Jérémie, « Influence d’un déficit hydrique sur le fonctionnement d’un couvert végétal cultivé »,
Montpellier SupAgro, déc. 2007.
47
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Une clé de concertation entre enjeux et acteurs du Gâtinais
« des territoires correspondant à une ou plusieurs unités écologiques homogènes. (Par unité
écologique homogène, on entend un espace possédant une combinaison donnée de conditions
physiques et une structure cohérente, abritant des groupes d’espèces végétales et animales
caractéristiques de l’unité considérée).
Elle abrite obligatoirement au moins une espèce ou un habitat remarquable ou rare,
justifiant d’une valeur patrimoniale plus élevée que celle des milieux environnants. »40
« Les ZICO sont des sites d’intérêt majeur qui hébergent des effectifs d’oiseaux sauvages
jugés d’importance communautaire ou européenne. Cette directive impose l’interdiction de tuer
les oiseaux ou de les capturer intentionnellement, de détruire ou d’endommager leurs nids, de
ramasser leurs œufs dans la nature, de les perturber intentionnellement ou les détenir (exception
faite des espèces dont la chasse est autorisée). »42
40
ELISSALDE-VIDEMENT L., HORELLOU A., HUMBERT G., MORET J., 2004.- Guide méthodologique sur la
modernisation de l'inventaire des zones naturelles d'intérêt écologique, faunistique et floristique. Mise à jour 2004.
Coll. Patrimoines Naturels. Muséum National d’Histoire Naturelle. Paris - 73 pages.
41
ELISSALDE-VIDEMENT L., HORELLOU A., HUMBERT G., MORET J., 2004, Ibid.
42
Centre régional de la propriété forestière du Limousin – Zones importantes pour la conservation des oiseaux
(ZICO), 2011, URL : http://www.crpf-limousin.com/sources/files/FOGEFOR/droitfo_zico.pdf
43
Sénat – Les enjeux budgétaires liés au droit communautaire de l’environnement, citant de Ministère de l’écologie
et du développement durable et arrêt de la Cour de justice des Communautés européennes, URL :
http://www.senat.fr/rap/r05-342/r05-34224.html
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La carte recense également les Espaces Naturels Sensibles (ENS), qui ont été déterminés
en zone de protection pour éviter le développement de l’urbanisation dans des secteurs sensibles
comme les bordures de rivières.
« Un espace naturel peut être qualifié par le Conseil Général d’ENS s’il est :
- soit un espace de nature remarquable qui présente un intérêt particulier fort pour la
biodiversité et les paysages,
- soir un espace qui présente une richesse réelle et participe au maintien de la biodiversité
et de la qualité des paysages. »44
La carte répertorie également les zones humides de classe 2 et 3. Ces zones humides ont un
intérêt patrimonial fort, jouant un rôle pour certaines dans l’épuration des eaux et le maintien de la
biodiversité. Cette carte couplée aux cartes des zones naturelles protégées sur le territoire de la
Réserve de biosphère de Fontainebleau et du Gâtinais, illustre bien les forts enjeux autour de la
biodiversité du territoire d’étude.
Les trois cartes en annexe (annexe 12, 13 et 14) montrent qu’il y a un grand nombre de
protection sur le territoire de la Réserve de biosphère de Fontainebleau et du Gâtinais. Le tableau
suivant fait état des différents types de protections du territoire.
Zones importantes pour la Conservation des oiseaux (ZICO)
Inventaire Zones naturelles d’intérêt écologiques faunistiques et floristiques (ZNIEFF 1)
patrimonial
Zones naturelles d’intérêt écologiques faunistiques et floristiques (ZNIEFF 2)
Protection par la
Espace naturel sensible (ENS)
maîtrise foncière
Arrêtés préfectoraux de protection biotope (APB)
Parc naturel régional (PNR)
Réserve naturelle régionale (RNR)
Protection
Forêt de protection (FP)
réglementaire
Réserve biologique (RB)
Site classés
Site inscrit
Protection
Réserve de biosphère
internationale
Protection Site d’intérêt communautaire (SIC)
Natura 2000
conventionnelle Zone de protection spéciale (ZPS)
Tableau 9. Les différents outils juridiques pour la protection des espaces naturels sur le territoire de la Réserve
de Biosphère de Fontainebleau et du Gâtinais, adapté d’après http://ct78.espaces-naturels.fr/
Les enjeux ne sont pas uniquement des enjeux de biodiversité. En effet, ils sont également
de nature humaine, sociétale et agricole.
44
Conseil Général de Haute-Savoie – Guide pratique à l’usage des collectivités locales 2008-2014, Schéma
départemental des espaces naturels sensibles de la Haute-Savoie, 2009, URL : http://www.cg74.fr/download/site-
principal/document/actions/environnement/ens/vademecum-ens-web-2.pdf
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a. Occupation du sol
Toujours d’après le MOS, (carte 7) le Parc naturel régional du Gâtinais français se décline
par les pourcentages suivants :
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localisent sur les plateaux et les zones urbaines dans les vallées, le long des cours d’eau et en
bordure de plateaux et vallées sèches.
L’évolution de l’occupation du sol est à l’origine des paysages du territoire du Parc naturel
régional du Gâtinais français. L’évolution de l’occupation du sol entraine donc des modifications
dans les paysages. Les différents remembrements des parcelles agricoles au cours du XXème
siècle a entrainé le dernier grand changement du paysage par une mécanisation de l’agriculture et
des modifications de la taille et de la surface des parcelles. En Seine-et-Marne, des
remembrements ont été réalisés dans la plupart des communes, ce qui a entrainé une augmentation
de la taille des parcelles. Tandis qu’en Essonne, toutes les communes n’ont pas été remembrées,
on a donc un morcellement plus important. « La moyenne des ilots supérieurs à deux hectares de
l’Essonne est de 8,3 ha alors que celle de la Seine-et-Marne est de 9,3 hectare »46. Ainsi, en 2011,
7% des îlots ont une surface supérieure à 15 ha, et représentent 40% de la Surface Agricole Utile
(SAU).
« Ces grandes parcelles sont concentrées principalement sur les plateaux de grandes
cultures, notamment au Sud du territoire autour de la Chapelle-la-Reine. Et ces surfaces
supérieures à 15 ha sont majoritairement occupées par une seule culture.
Du côté de l’exploitant, le travail est facilité sur des grandes parcelles en monoculture :
gain de temps, économie en carburant. Le développement du machinisme agricole et de la taille
des outils va également dans ce sens, avec du matériel toujours plus adapté à de grandes surfaces.
Cette tendance va probablement continuer à se poursuivre dans les zones de plateaux car selon la
conjoncture prévue, des terres devraient se libérer dans les années à venir.
La diminution du morcellement parcellaire conduit à une simplification du paysage ayant
des conséquences directes sur : la biodiversité avec un appauvrissement, le développement des
monocultures, la disparition des éléments structurants, l’érosion des sols, le ruissellement avec
des risques accrus d’inondation»47.
45
Moulin de Lucy Op.cit.
46
Ibid.
47
Ibid.
52
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Une clé de concertation entre enjeux et acteurs du Gâtinais
exploitations agricoles au profit des grosses (113 ha en moyenne) dédiées aux grandes
monocultures (céréales, colza, tournesol, …). Ces phénomènes ont favorisé l’élimination des
infrastructures agro-écologiques favorables à la biodiversité comme les bandes enherbées ou les
haies. La biodiversité des champs a décliné, à cause de la perte d’habitats, la raréfaction de la
nourriture et l’augmentation de la mortalité de la faune sauvage par le passage des machines
agricoles.
Cette agriculture a ainsi engendré des effets négatifs (pollution des eaux, érosion des sols) et
produit moins d’effets positifs (banalisation des paysages, appauvrissement de la biodiversité). «
La production de biens primaires ne permet plus que les autres fonctions de l’agriculture soient
remplies de façon considérée comme satisfaisante par les citoyens »48
L’article « Politique agricole commune, PAC »49 explique l’évolution des objectifs de la
PAC :
Ces objectifs ont conduit dans les années 70 à l’autosuffisance alimentaire effective de l’Europe
mais également à une prise de conscience de problème induit par celle-ci :
des excédents apparaissent dans plusieurs secteurs (lait, vin, céréales, viande bovine), que le
marché n'absorbe plus et dont le stockage (voire la destruction) pèse de plus en plus lourd
dans le budget communautaire. La Communauté tente alors de maîtriser voire réduire la
production, en mettant notamment en place des quotas laitiers en 1984.
pour écouler ces excédents, la Communauté a recours aux exportations. Elle subventionne
alors les producteurs européens (« restitutions ») pour que ceux-ci vendent leurs produits à
moindre coût à l'étranger (les produits européens étant plus chers que les produits
48
Aznar O., Jeanneaux P., Déprés C., Les services environnementaux fournis par l’agriculture, entre logique sectorielle et logique
territoriale : un cadre d’analyse économique, INRA SFER CIRAD, 2009
49
Toute l’Europe, Politique Agricole Commune, site URL : http://www.touteleurope.eu/fr/actions/agriculture-peche/politique-
agricole-commune/presentation/la-politique-agricole-commune-pac.html
53
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Une clé de concertation entre enjeux et acteurs du Gâtinais
lutter contre le changement climatique à travers une réduction des émissions de l'agriculture,
une adaptation aux effets de ce changement et une contribution de l'agriculture à la transition
énergétique (chimie verte...),
soutenir le développement durable dans les zones rurales où vivent plus de la moitié de la
population de l'UE,
faire en sorte que les aides directes bénéficient aux agriculteurs actifs, et non aux propriétaires
terriens non agriculteurs,
simplifier les règles de la PAC, qui exigent notamment des exploitants d'importantes
compétences en gestion.
La Commission européenne établit que « près de la moitié des terres de l’Union européenne
est consacrée à l’agriculture »50. L’agriculture a donc une importance majeure dans la gestion de
l’environnement. Une grande partie du paysage actuel est le résultat de cette gestion.
Les réformes de la PAC permettent d’avoir des pratiques agricoles de plus en plus
respectueuses de l’environnement et des écosystèmes. Aujourd’hui, les agriculteurs doivent
produire de l’alimentaire mais également gérer les espaces naturels. Ainsi, ils sont pourvoyeurs de
biens et de services publics dont l’ensemble de la société profite. La PAC encourage donc les
agriculteurs à produire et fournir ces biens publics.
« Les aides de la PAC incitent de plus en plus les agriculteurs à adopter des pratiques
agricoles durables du point de vue de l’environnement. Ils sont ainsi soutenus, par exemple, pour
réduire la quantité d’engrais chimiques ou de pesticides qu’ils épandent sur leurs cultures, ainsi
que les densités de peuplement (le nombre d’animaux d’élevage par hectare de terres). Ils peuvent
également ne pas cultiver les lisières de champs, créer des étangs ou d’autres éléments paysagers
ou planter des arbres et des haies, de manière à aller au-delà des bonnes pratiques agricoles et
des techniques agricoles conventionnelles.
De plus, la PAC favorise les pratiques agricoles telles que la préservation des prairies
permanentes et la sauvegarde de la valeur esthétique du paysage. La protection de la biodiversité
et des habitats des espèces sauvages, la bonne gestion des ressources en eau et la lutte contre le
changement climatique sont d’autres priorités que les agriculteurs doivent prendre en compte. »52
50
Commission européenne – La politique agricole communes, un partenariat entre l’Europe et les agriculteurs,
Office des publications de l’Union européenne, Luxembourg, 16p., 2012 ; URL : http://ec.europa.eu/agriculture/cap-
overview/2012_fr.pdf
51
Ibid.
52
Commission européenne – La politique agricole communes, un partenariat entre l’Europe et les agriculteurs
55
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Une clé de concertation entre enjeux et acteurs du Gâtinais
Pour favoriser ces nouvelles pratiques agricoles, la PAC met en place des outils tels que le
contrat territorial d’exploitation (CTE), le contrat d’agriculture durable (CAD) qui sont des
mesures agro-environnementales (MAE).
Le contrat territorial d’exploitation (CTE) est le résultat de la loi du 9 juillet 1999 qui pose le
principe d’une agriculture multifonctionnelle. « Le CTE est le premier contrat agro-environnemental
53
dont la dénomination et le régime ont été établis par la loi et par deux décrets » . Ce contrat est un
contrat administratif inscrit dans le Code Rural (art. L. 341-1, III) ayant pour vocation à remplacer
d’autres contrats agro-environnementaux. Les orientations ont été définies par le ministre de
l’Agriculture, après avis du Conseil supérieur d’orientation et de coordination de l’économie
agricole et alimentaire. Des contrats-types et des mesures-types sont élaborés par le préfet.
L’agriculteur doit ensuite choisir des mesures-types afin d’élaborer un projet cohérent de contrat
(art. R. 311-2). Le CTE définit la nature et les modalités des prestations de l’État, en contrepartie
des engagements de l’exploitant et comporte un partie consacrée aux engagements socio-
économique et un second volet portant sur les engagements « dans le domaine de l’aménagement
et du développement de l’espace rural et de l’environnement, en vue notamment de lutter contre
l’érosion, de préserver la qualité des sols, des eaux, la nature et le paysage » (art. R. 311-1, 2°).
Le résultat fut mitigé et jugé insuffisant notamment sur le plan environnemental et budgétaire.
53
Gervasoni Véronique, « Gestion conventionnelle des espaces naturels : Bail rural – Bail nature ? », Société
Française pour le Droit à l’Environnement, 2003.
54
Ibid.
56
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Une clé de concertation entre enjeux et acteurs du Gâtinais
Afin de lutter contre le ruissellement et l’érosion des sols, le bureau d’étude Moulin de Lucy
et le Parc naturel régional du Gâtinais français préconisent le maintien, la restauration et la
réintroduction des éléments singuliers du paysage tels que les haies, les mares ou les chemins,
appelés également infrastructures agro-écologiques (IAE, Solagro), particularités topographiques
(PT, Union européenne), ou encore éléments fixes du paysage (MAAP).
On peut définir de manière très générale les infrastructures agro-écologiques comme :
« des milieux semi-naturels essentiels à la mise en œuvre d’une politique
de développement durable, constituent des habitats, des zones de transitions
et des milieux de déplacement favorable à la diversité des espèces »55
L’évaluation des services rendus par les infrastructures agro-écologiques réalisée dans le
cadre du travail à la réserve de biosphère de Fontainebleau et du Gâtinais s’inscrit dans le cadre
international et européen du Grenelle de l’Environnement et de la Politique agricole commune
(PAC). Cette étude s’inscrit donc dans la continuité des préoccupations cherchant à trouver un
équilibre entre problématiques environnementales, sociales et économiques. Des zones de
protections plus ou moins strictes ont été mises en place sur le territoire national, tels que le
programme Natura 2000.
Le programme Natura 2000, créé suite au « Sommet de la Terre » de Rio en 1992, est une
réponse aux inquiétudes croissantes concernant la diminution du patrimoine naturel européen. Le
réseau européen Natura 2000 comprend deux types de sites :
55
Fiche technique, conditionnalité, 2013, BCAE
56
Chambre d’agriculture Eure-et-Loir, BCAE – Maintien des particularités topographiques, 2003.
57
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« Chaque État membre est tenu d’identifier des sites importants pour la conservation de
certaines espèces rares et en danger ainsi que des types d’habitats communautaires, présents sur
son territoire, en vue de leur intégration dans le réseau Natura 2000. »57
Ce réseau couvre environ 20 % du territoire de l’UE, avec près de 25 000 sites, et il vise à
protéger la biodiversité en Europe. De nombreux sites se trouvent sur des terres agricoles, et les
agriculteurs s’engagent à gérer celles-ci d’une manière spécifique afin de protéger la biodiversité.
La Trame verte et bleue et les éléments paysagers sont également des composants qu’il s’agit de
prendre en compte pour la protection de la biodiversité entre autres services.
Le tableau 10 présente en quelques dates clés les événements nationaux et internationaux qui
ont entrainé progressivement une évolution des aménagements et modes de gestion de
l’environnement.
- 1950 : convention internationale de Paris sur la protection des oiseaux sauvages pendant leur
reproduction et leur migration
- 1963 : création des 2 premiers parcs nationaux français
- 1971 : création du premier ministère de l’environnement en France, avec Robert Poujade
- 1973 : convention sur le commerce international des espèces de faune et de flore sauvages
menacées d’extinction (CITES)
- 1976 : loi française sur la protection de la nature (espèces et milieux)
- 1979 : convention de Berne (européenne) sur la protection de la vie sauvage et convention de
Bonn (mondiale) sur la conservation des espèces migratrices appartenant à la faune sauvage
- 1979 : directive européenne « Oiseaux » (directive 79/409) relative à la conservation des
oiseaux sauvages
- 1980 : lancement de la stratégie de conservation de la nature de l’UICN
- 1982 : Sommet de la Terre à Nairobi (Kenya)
- 1992 : Sommet de la Terre à Rio (Brésil). Adoption de la Convention sur la Diversité
Biologique (CDB)
- 1992 : directive européenne « Habitats, faune, flore » (directive 92/43) concernant la
conservation des habitats naturels, ainsi que les espèces de la faune et de la flore sauvages
- 1994 : ratification par la France de la Convention sur la Diversité Biologique
- 1998 : stratégie européenne pour la biodiversité
- 2001 : lancement par les Nations-Unies d’un groupe de travail composé de 1 360 experts de 95
pays, chargés de réaliser une évaluation des écosystèmes pour le millénaire MEA («
Millennium Ecosystem Assessment »)
- 2001 : la France se donne pour objectif de stopper la perte de la biodiversité d’ici 2010
- 2002 : Sommet de la Terre à Johannesburg (Afrique du Sud). Les Etats fixent l’objectif
d’enrayer d’ici 2010 l’érosion de la biodiversité (objectifs du millénaire) ; le programme des
Nations-Unies pour l’environnement (PNUE) décide que le 22 mai devient la journée
mondiale de la biodiversité
57
Le Ministère de l’écologie, du développement durable et de l’énergie, URL : http://www.developpement-durable.gouv.fr/Le-
reseau-europeen-Natura-2000,24255.html
58
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Une clé de concertation entre enjeux et acteurs du Gâtinais
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Solagro, http://www.solagro.org/site/im_user/0479_$_iae_fev2012.pdf
59
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notamment en accompagnant les agriculteurs dans la gestion des ces habitats (réouverture de
prairies, entretien de haies…). Plus récemment ces surfaces font partie des critères d’éco-
conditionnalité de la PAC : dans chaque exploitation, au moins 3 % de la surface agricole utile doit
être couverte par des surface d’éléments topographiques (SET). La proposition de la Commission
européenne est de porter ce ratio à 7 % dans le cadre du « verdissement » de la PAC. Tourte la
négociation en cours va porter sur le périmètre des IAE, la mise en place ou non de coefficients de
pondération et le pourcentage de la Surface agricole utile (SAU) qui sera finalement retenu.
La surface totale non pondérée des éléments d’intérêts écologiques (correspondant aux SET)
représenterait environ 2,48 millions d’hectares en France, soit près de 9% de la surface agricole.
Mais, au-delà des questions ayant trait à la règlementation de la PAC, l’enjeu est d’accompagner
les agriculteurs pour développer des pratiques agricoles qui optimisent les potentialités
écologiques de ces espaces agricoles sans altérer la viabilité économique des exploitations. L’autre
enjeu, au moins aussi important, est la reconnaissance des agriculteurs qui œuvrent – parfois dans
des conditions économiques plus difficiles (agriculture de montagne, zones de causses,…) – à la
préservation de ces IAE. Cette reconnaissance peut se faire au travers d’un soutien aux systèmes
agricoles à haute valeur naturelle, de la certification Haute valeur environnementale et de
l’affichage environnemental. Ces éléments sont le support indispensables de la mise en place
d’une Trame verte et bleue (TVB) préconisée par le Grenelle de l’Environnement. La Trame verte
et bleue est définit comme :
Maintenir une continuité entre les différents habitats afin de sauvegarder la possibilité pour
les espèces animales et végétales de se déplacer nécessite une réflexion et une cohérence à
différentes échelles spatiales. Il est important d’avoir une concertation avec les acteurs locaux
(collectivités, associations, etc.) et les gestionnaires du territoire pour s’assurer à la fois du partage
du diagnostic, de la validation et de la durabilité du réseau de trames à une échelle locale mais
également régionale et nationale.
59
Trame verte et bleue – Centre de ressource, URL : http://www.trameverteetbleue.fr
60
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Une clé de concertation entre enjeux et acteurs du Gâtinais
Ainsi, des études ont été lancées par les collectivités, communes ou associations afin de
réaliser dans un premier temps un état des lieux et un diagnostic des continuités écologiques afin
que leur présence, ou la nécessiter d’en restaurer, soit prise en compte dans les futurs projets
d’aménagement du territoire. La réserve de biosphère de Fontainebleau et du Gâtinais a lancé un
début d’étude sur la trame boisée en 201260.
En Île-de-France, le schéma régional de cohérence écologique (SRCE) a été intégré au
schéma directeur de la région Île-de-France (SDRIF) pour les vingt prochaines années, qui est en
cours de validation.
Par ailleurs, la base de données, de l’institut d’aménagement et d’urbanisme d’Île-de-France
(IAU-Îdf) et de NatureParif, ECOLINE a été récemment élaborée dans le but de réaliser une
typologie et un état de lieux des éléments de la Trame verte et bleue. Dans le cadre de l’étude des
services rendus par les infrastructures agro-écologiques et en particulier des haies, mares et bandes
enherbées, cette base de données ECOLINE nous a permis de localiser et d’identifier ces
infrastructures agro-écologiques sur le territoire du parc naturel régional du Gâtinais.
Sur le territoire du Parc naturel régional du Gâtinais français, la trame verte est composée
d’espaces naturels importants sous la forme d’espaces boisés représentant 31 % de la surface du
territoire (annexe 16). Ceux-ci offrent des espaces réservoirs de biodiversité. La trame bleue est
composée par l’association des cours d’eau et des mares, mouillère, et zone humide en générale.
Le linéaire de haie du territoire du PNRGF s’étend sur 78 km avec :
La « Trame verte et bleue » est une des solutions proposées pour contrer l’érosion de la
biodiversité au cœur des espaces ruraux et agricoles.
60
Brun C., Méthodes et outils d’évaluation de la fragmentation et de l’isolement des habitats boisés pour la mise en
place des Trames vertes – Le cas de la Réserve de biosphère de Fontainebleau et du Gâtinais, 2012
61
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Une clé de concertation entre enjeux et acteurs du Gâtinais
Le diagnostic agricole du Parc Naturel régional du Gâtinais français a été réalisé par le
Moulin de Lucy, grâce à des données RGA 1998 – 2000 – 2010, ASP 2010 – 2011 et des
diagnostics sur douze exploitations par enquête.
La Surface agricole utile (SAU) représente environ 54% du territoire du PNR du Gâtinais
français, soit 40 400 ha, répartie sur moins de 400 exploitations. Depuis 30 ans, la Surface agricole
commune a diminuée d’environ 1 600 ha et le nombre d’exploitation a chuté de 700 à 360, avec
une augmentation de la taille moyenne des exploitations de 65 à environ 110 ha.
L’élevage et l’agriculture traditionnelle (maraîchage, cressiculture, plantes aromatiques et
médicinales) sont minoritaires dans l’occupation du sol et la SAU, respectivement 1% et 2%.
Néanmoins, ces deux systèmes de production ont un poids économique non négligeable.
Le maraîchage est en effet localisé sur un peu moins de 2% de la SAU du Parc au niveau de
la Plaine de Bière, autour de Milly-la-Forêt et de Boissy-le-Cutté, mais occupe jusqu’à 26 % de la
SAU dans la commune de Chailly-en-Bière, et entre 10 et 15 % de la SAU pour les communes de
Boissy-le-Cutté, Arbonne-la-Forêt, Perthes (données ASP 2011).»61
« Les surfaces cultivées en bio par commune peuvent être importantes : entre 20 et 100 ha
pour les communes de Milly-la-Forêt, Chatenoy et Saint-Martin-en-Bière et plus de 200 ha à
Maisse. »
61
Moulin de Lucy, Op.cit.
62
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Les grandes cultures de céréales représentent environ 60%, soient 24 739 ha de la surface de
l’assolement du PNR du Gâtinais.
Le colza, 13%, est localisé principalement sur des sols argilo-calcaires, qui permettent un
semis régulier. La culture du colza suit la récolte des céréales et couvre les sols dès l’automne
limitant le ruissellement et l’érosion des sols.
La betterave sucrière occupe une place importante dans l’assolement (11 % de la SAU). La
surface cultivée est limitée par les quotas betteraviers. Sa culture nécessite un grand nombre de
traitements herbicides et fongicides.
« C’est une culture de printemps, semée avec un large inter-rang, et dont temps nécessaire
pour couvrir le sol est important (environ 68 jours) est particulièrement sensible aux orages de
63
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printemps. Ceux-ci peuvent entraîner des risques de ruissellement important au sein de la parcelle
et aussi en aval, sans oublier les risques d’érosion. »62
Les protéagineux sont peu représentés, dont 3 % de la SAU cultivée en pois. La surface en
protéagineux a chuté ces dernières années, du fait d’accidents climatiques, qui ont limité le
rendement. L’emblavement est de ce fait très dépendant des aides accordées annuellement au
niveau de la PAC pour favoriser cette production. Cette culture a des qualités environnementales
non négligeables : sa capacité à capter l’azote de l’air présente un intérêt sur la réduction des
intrants puisqu’elle ne nécessite pas de fertilisation, et permet également d’améliorer le rendement
de la céréale suivante. L’irrégularité des rendements a été un frein à cette production, mais le
développement de variétés de pois d’hiver est prometteur et devrait apporter des solutions à
l’avenir.
On observe que les rotations des cultures sont courtes, sur 3 ans, et peu diversifiées avec une
base de blé, colza, orge et betterave. Généralement les cultures rencontrées sont de type :
Les jachères ne représentent en 2011, que 5% de la SAU, soit environ 2 000 ha. Mises en
place en 1992 les jachères ne sont plus obligatoires depuis 2008. On peut observer une diminution
de la superficie sur le graphique suivant :
62
Moulin de Lucy, Op.cit.
64
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Les surfaces en jachères persistantes sont majoritairement sur les « parcelles trop difficiles à
cultiver, peu accessibles ou à faible potentiel agronomique ». Les jachères ont un fort intérêt pour
la biodiversité mais également dans la lutte contre le ruissellement et l’érosion des sols agricoles.
« Cette surface en jachère est faible, depuis qu’elle n’est plus obligatoire, variant de 0 à
plus de 9 % de la SAU, avec une moyenne de 4²% de la SAU des exploitations enquêtées. Sur les
plateaux de grandes cultures, les jachères ont été majoritairement remises en culture ; et seules
les parcelles difficilement cultivables peu productives ont été maintenues. Il s’agit soit de prairie
temporaire, de jachère fixe, annuelle ou environnementale et sont généralement implantées en
fétuque ou trèfle et ponctuellement à usage cynégétique. Une parcelle en prairie permanente a été
recensée. »63
Le diagnostic de territoire permet de faire un état des lieux et ainsi d’établir des zones
d’enjeux face aux aléas ruissellement et érosion des sols. Dans le chapitre suivant, nous allons
donner un certain nombre d’éléments sur les mécanismes de ruissellement et de l’érosion des sols,
puis quels sont les enjeux à l’échelle du PNR du Gâtinais français et enfin où se situe le risque sur
le territoire.
Ainsi, on a pu voir que certaines des missions du PNR du Gâtinais français sont accès sur la
préservation des ressources naturelles et donc en lien direct avec le diagnostic de territoire réalisé
par le Moulin de Lucy sur le ruissellement et l’érosion des sols agricoles. Le PNR du Gâtinais
étant à 55% un territoire agricole, sa collaboration avec la réserve de biosphère de Fontainebleau
et du Gâtinais sur l’évaluation des services rendus par des éléments du paysage pouvant limiter ce
ruissellement et cette érosion des sols agricoles montre l’importance et le rôle des gestionnaires et
des coordinateurs pour répondre à des problématiques locales.
63
Moulin de Lucy
65
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Le chapitre suivant traite de l’aléa ruissellement et des risques associés (inondation, érosion
des sols et coulées de boues) sur Parc naturel régional du Gâtinais français réalisé par le Moulin de
Lucy, et de la Réserve de biosphère de Fontainebleau et du Gâtinais par étude bibliographique.
Les principaux facteurs favorisant la mise en place du ruissellement sont d’abord d’ordre
climatique, notamment les hauteurs et intensités des précipitations. Celles-ci peuvent être de faible
intensité mais de longue durée ou de forte intensité et de faible durée. Les propriétés
66
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hydrodynamiques des milieux et des interfaces traversés, comme la densité du couvert végétal,
l’occupation du sol, la structure et la texture du sol ou la rugosité de surface.
Structure
Type de sol
Texture
Couverture du sol Type de végétation
Pente
Topographie Orientation
Facteurs d’influences
Morphologie
Précipitation
Alimentation
Irrigation
Humidité antécédente
Etat du sol
Degré de compaction
Afin de cartographier l’aléa ruissellement sur le territoire du Parc, les données d’occupation
du sol, de la topographie et de la pédologie ont été nécessaires. L’occupation du sol a été
catégorisée grâce au MOS 2008 (Mode d’occupation du sol de l’IAU-Îdf). 6 catégories ont été
retenues :
64
Prévention des risqué majeurs, Fiche 8 – Évaluation préliminaire des risqué d’inondation et définition des
territoires à risques, URL : http://jurisprudence.prim.net/jurisprud2011/08_fiche.php
65
BRGM, Aléa inondation – inondation « pluviale », URL : http://www2.brgm.fr/risques/antilles/guad/ipluie.htm
67
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- l’intervalle 0 – 1%,
- l’intervalle 1 – 5%,
- l’intervalle 5 – 10%,
- et les pentes supérieures à 10%.
La pédologie, la nature des sols, à une grande importance dans l’étude du ruissellement. Les
données INRA au 1/250 000, à l’échelle de la région d’Île-de-France, ne sont pas précises à
l’échelle du PNR du Gâtinais mais demeurent pertinentes pour l’étude du ruissellement, du fait
d’une absence de données à l’échelle du département. Des cartes pédologiques à l’échelle du
département seront disponibles en 2016 pour la Seine-et-Marne et à une date indéterminée pour
l’Essonne. En fonction de la nature dominante du sol, la sensibilité à la battance a été déterminée.
La battance « traduit la sensibilité des sols à la fermeture de la porosité, formant une croûte
superficielle qui colmate la surface du sol et réduit l’infiltration des précipitations (Le Bissonais
et al. 2005) »66 entrainant un ruissellement.
Le tableau (annexe 19) liste les différents paramètres pris en compte dans le calcul de la
battance et de l’érodibilité permettant ensuite de déterminer le coefficient de ruissellement pour
l’ensemble du territoire du PNR (tableau 12). Ainsi, on peut voir que les sols les plus soumis à des
phénomènes de battance sont les sols limoneux. Le rapport du Moulin de Lucy explique que le fait
de se baser uniquement sur la nature du matériau principal à des limites et notamment « cela
entraîne une surestimation de la sensibilité à la battance dans le cas où la nature du principal
matériau du sol est un limon car toute l’unité aura une sensibilité moyenne à forte. A l’inverse, la
sensibilité à la battance d’une unité de sol à majorité sableuse ou calcaire sera nulle à faible
même si des sols limono-sableux peuvent localement être plus battants. »
66
Groupement d’intérêt scientifique Sol, source : www.gissol.fr
68
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Pente
Occupation du Sol Pédologie
0-1% 1-5% 5-10% >10%
Zones boisées 0 0.01 0.03 0.05
Surfaces en herbe 0.03 0.06 0.13 0.18
Battance nulle à
0.05 0.07 0.1 0.12
faible
Zones cultivées
Battance moyenne
0.08 0.15 0.23 0.26
à forte
Zones urbanisées peu denses 0.5 0.5 0.5 0.5
Zones urbanisées denses 0.85 0.85 0.85 0.85
Cours d’eau et étangs 1 1 1 1
Tableau 12. Coefficient de ruissellement en fonction de l'occupation du sol, de la pédologie et de la pente,
source : Moulin de Lucy
Ces calculs ont permis de réaliser la carte du coefficient de ruissellement (annexe 20). La
carte montre que le ruissellement est généré sur les plateaux agricoles en pente, dans les talwegs et
les zones urbaines. Trois zones majeures peuvent être déterminées sur le territoire du parc naturel
régional du Gâtinais français :
- le nord du Parc,
- le long de l’Essonne,
- la région de Milly-la-Forêt.
La carte a été réalisée par le Moulin de Lucy grâce à la BD DoneSol de l’INRA, qui indique
si des traces d’hydromorphie ont été observées dans des sols regroupés en unités cartographiques.
Cette base de données a des limites :
67
Université de Picardie - Les principaux types de sols, URL : http://www.u-picardie.fr/beauchamp/mst/typsol.htm
69
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Ces « unités cartographiques sont spatialisables et non les unités de Sols. Dès lors, c’est à
l’unité entière que l’on attribue le caractère d’hydromorphie. Cela entraîne donc une
surestimation des surfaces au niveau du Parc. Afin d’affiner cette thématique, nous avons choisi
d’ajouter les zones humides d’après la BD Carmen. »68
Une carte de risques d’inondation par commune sur le territoire du Parc (carte 7) a été
réalisée à partir des enjeux humains pondérés par la nature des travaux réalisés à l’échelle de la
commune. Les enjeux humains concernent principalement les secteurs urbanisés.
« Ils ont été établis d’après les enquêtes et entretiens en mairie ; leur caractérisation est
difficile et doit être validée par chaque Commune. Cette difficulté est due essentiellement à deux
principaux paramètres qui sont liés :
- la plupart du temps les phénomènes pluvieux qui ont causé les dégâts sont anciens
(la mémoire du risque est estompée et ne peut pas être précise),
- les interlocuteurs ont changé De la même manière, le zonage précis n’a été
possible que pour quelques communes très sensibilisées (communication des
mairies de la déclaration des adresses des sinistrés).
Nous avons donc posé des points sur les secteurs à enjeux et non des polygones (superficies).
Trois catégories sont précisées :
-
Enjeux avérés : les sites concernés ont déjà été touchés par des inondations
pluviales et des coulées de boues (arrêtés CAT NAT ou non, d’après les enquêtes et
entretiens auprès des mairies).
- Enjeux potentiels : les sites concernés n’ont jamais été inondés depuis 1982 ;
cependant leur situation géographique les rend sensibles aux inondations
pluviales.
- Enjeux potentiels si construction : les sites concernés sont mitoyens ou au sein des
parties urbanisées (dents creuses) et se trouvent aux débouchés des talwegs
fonctionnels. »69
Les enjeux humains ont été classés en 5 classes :
68
Moulin de Lucy, « Note annexe d’accompagnement des cartes PNRGF version 2 »
69
Bureau d’étude Moulin de Lucy, Programme de gestion intégrée des bassins versant du parc – Note
d’accompagnement de l’Atlas cartographique, 2012, p : 33-34
70
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On peut voir plusieurs communes sortir du lot et notamment Boutigny-sur-Essonne (91) qui
présente un risque très fort d’inondations. Les arrêtés de catastrophes naturelles de la ville
présentés dans le suivant montrent que le risque d’inondation induit par ruissellement est souvent
accompagné de coulées de boue, par arrachement de terre lors d’événements pluvieux.
Tableau 14. Le risque d'inondation par commune sur le territoire du Parc naturel régional du Gâtinais,
source : C. Brun d'après la carte du Moulin de Lucy
Risque Très Très Total
Faible Moyen Fort Sinistrée au moins 2 fois
d’inondation faible fort commune
Nombre de
32 11 16 9 1 69 19
commune
Nombres de 16% 23% 13% 2%
46% 100% 27%
commune (%) 39% 15%
Environ 46% des communes du Parc ne sont pas exposées à un risque d’inondation, 27% ont
un risque faible à moyen et enfin 10% fort à très fort. 19 communes ont été sinistrées au moins
deux fois, il y a donc un phénomène de récurrence assez important du risque d’inondation.
71
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Carte 7. Le risque d’inondation par commune du Parc naturel régional du Gâtinais, source :
Moulin de Lucy, 2012
72
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Le ruissellement en terre de grandes cultures peut entrainer un risque d’érosion des sols et
ainsi augmenter la vulnérabilité des enjeux humains, matériels et environnementaux.
Le schéma 6 montre bien l’importance et la complexité des mécanismes autour du sol
(pédosphère). Le sol est au cœur des multiples interfaces entre atmosphère, hydrosphère, biosphère
et lithosphère, mais également anthroposphère. C’est un système emboité où chaque sphère à un
rôle. On peut voir que le ruissellement et l’érosion sont des phénomènes résultants de l’interface
entre l’hydrosphère et la pédosphère. L’hydrosphère se définit comme la « partie de la sphère
terrestre occupée par les eaux et les glaces. »70
70
CNRTL, Centre national de ressources textuelles et lexicales, URL : http://www.cnrtl.fr/definition/hydrosph%E8re
73
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« Le sol est révélateur. Il est révélateur parfois en accentuant certains effets, dans d'autres cas
en le retardant, mais il est très certainement révélateur de notre système de gestion global de
l'écosystème. »71
« Les relations et les incidences eau/sol apparaissent en tout point dans le cycle de l’eau et
forment un système écologique interactif que de nombreuses interventions humaines peuvent
modifier aussi bien positivement que négativement »72
Ces deux citations montrent bien l’importance du rôle des sols et sa vulnérabilité face aux
interventions de l’homme. D’après les chiffres de 2009 de l’INRA73, la vitesse moyenne de
formation d’un sol est de 0,1 à 0,02 mm/an alors que l’érosion moyenne exporte 1 mm de sol par
an. Environ 18% de la surface du territoire français est concerné par un aléa d’érosion moyen à très
fort et 17% de la surface du territoire européen. Le sol et l’étude de l’érosion sont donc des enjeux
important. L’érosion des sols se définie comme :
« un processus de détachement et de transport de matières solides. S’ils sont liés à l’eau, les
transports se font :
- soit sous forme de lame d’eau répartie de façon quasi-uniforme à la surface du sol, on parle
d’érosion diffuse ;
- soit de façon localisée, dans des rigoles ou des chenaux, on parle d’érosion concentrée »74
« L'érosion des sols se développe lorsque les eaux de pluie, ne pouvant plus s'infiltrer dans le
sol, ruissellent sur la parcelle en emportant les particules de terre. »75
L’absence d’absorption de l’eau par le sol apparaît soit lorsque l'intensité des pluies est
supérieure à l'infiltrabilité de la surface du sol aussi appelée ruissellement « Hortonien », soit
lorsque la pluie arrive sur une surface partiellement ou totalement saturée par une nappe : c’est le
ruissellement par saturation. Les deux types de ruissellement peuvent être observés sur la même
parcelle. Une fois le ruissellement déclenché sur la parcelle, l'érosion peut prendre différentes
formes qui se combinent dans le temps et dans l'espace : l'érosion de versant diffuse ou en rigoles
parallèles et l'érosion linéaire ou concentrée de talweg.
71
Sahuc P., actes de Colloque UNIMATE « Le sol … cet inconnu mal traité ? » 1993.
72
Allocution de G. Tendron aux journées de l’AIEC mars 94, source : A. Angeliaume, « Ruissellement, érosion et
qualité des eaux en terre de grandes cultures – Étude comparée de deux bassins versant du Laonnois et du Soissonnais
(02) », thèse de doctorat Géographie de l’Université de Lille, 1996.
73
Agroof Développement et le Ministère de l’alimentation, de l’agriculture et de la pêche, CASDAR Agroforesterie
2009-2011 – “Améliorer l’efficacité agro-environnementale des systèmes agroforestier”, Synthèse bibliographique.
74
Le Bissonnais, Thorette, Bardet et Droussin, L’érosion hydrique des sols en France, INRA et IFEN, nov. 2002.
75
Le Bissonnais et al., 2002
74
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L’érosion diffuse résulte d’un détachement des particules consécutif à l’action des gouttes de
pluies sur le sol. Ces particules sont prises en charges par un ruissellement à caractère diffus qui
n’est pas assez puissant pour inciser le sol. Il s’agit d’un décapage uniforme de la couche
superficielle de terre. Il se produit principalement sur les zones de plateaux. Cette forme d’érosion
passe souvent inaperçue mais peut arracher un volume de terre important : un décapage de 1 mm
sur 1 ha correspond à la perte d’un volume de 10 m3 de limons fertile. Les dégâts sont pratiquement
irréversibles.
« Cette érosion dite « en nappe » se traduit par le départ d’éléments fins, les plus mobiles, et
en parallèle par la mise en saillie d’éléments grossiers (sables, graviers). »76
On distingue le ruissellement diffus en films (minces lames d’eau qui s’associent), en filés
(écoulements canalisés mais qui se divisent et se rencontrent à l’infini) et le ruissellement
hypodermique ou subsuperficiel où l’eau s’infiltre temporairement et superficiellement, puis
réapparaît en surface en micro-sources qui alimentent des coulées boueuses.
« Le ruissellement diffus est néfaste au sol car il concerne les éléments les plus fins : fractions
argileuses, limoneuses et matières organiques. »77
L’érosion en rigole résulte d’un ruissellement dont la force tractrice est assez puissante pour
arracher les sédiments sur la ligne d’écoulement. Elle apparaît essentiellement pour des sols dont les
pentes dépassent 4 à 5%. Elle s’accompagne souvent d’une érosion diffuse. Lorsque les eaux de
ruissellement se concentrent, elles peuvent selon la nature du sol et l’intensité du relief former une
ravine par creusement. Cette érosion se produit généralement dans les vallées sèches et dans les
fonds de thalweg qui constituent des chemins d’écoulements préférentiels pour l’eau qui ruisselle.
Cette forme d’érosion peut charrier de grandes quantités de terre, et être à l’origine de coulées de
boue importantes. Elle est cependant maîtrisable pour peu que l’on adopte certains principes
culturaux et que l’on préserve ou conforte certains éléments du paysage régulateurs des
écoulements.
L’érosion par ruissellement concentré se produit lorsque le ruissellement a acquis une force
tractrice suffisante, ce qui est le cas lorsque l’écoulement est concentré dans les lignes de dépression
en particulier les talwegs.
76
Angeliaume A., Ruissellement, érosion et qualité des eaux en terre de grande culture – Étude comparée de deux bassins versants du
Laonnois et du Soissonnais (02), thèse de géographie 1996
77
Ibid.
75
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Les processus érosifs dépendent d'une multiplicité de facteurs interagissant entre eux, et sont
de ce fait complexes à modéliser. Les facteurs de l'érosion devant être pris en compte pour étudier
les phénomènes érosifs font maintenant l'objet d'un consensus et regroupent le sol, l'occupation du
sol, la topographie et le climat. 78
On peut observer différents paramètres pouvant favoriser l’érosion des sols tels que la pente,
la dénivellation, le type de sol, l’occupation du sol, etc. Des choix sont donc nécessaires pour
caractériser chacun des facteurs évoqués. Généralement, ces choix sont le résultat d'un compromis
entre la connaissance que l'on a des processus, et la disponibilité des différents paramètres. Ainsi,
pour caractériser l'influence du climat, l'énergie cinétique cumulée des pluies serait probablement le
paramètre le plus pertinent, mais il n'est pas disponible, et on retiendra donc les hauteurs de pluie
cumulées, pondérées par une information sur l'intensité des précipitations.
En terre de grandes cultures, l’érosion n’est pas de la même nature selon la saison. Ainsi, en
automne et en hiver, l’érosion se fait par concentration du ruissellement.
« Les sols limoneux, particulièrement les plus pauvres en argile et en matière organique, sont
très sensibles à la battance. Les gouttes d’une pluie de forte intensité qui ne sont pas interceptées
par le couvert végétal entraînent le rejaillissement de particules fines (effet splash) et l'éclatement
des mottes par réhumectation. Les mottes « fondent » et la surface se colmate. La croûte de
battance ainsi formée s'épaissit dans les petites dépressions où l'eau stagne, permettant la
sédimentation des éléments fins. La perméabilité de la surface peut descendre en dessous de 2
mm/h en période humide. Le micro relief s'estompe et le sol perd toute capacité de rétention d'eau
superficielle. Lorsque la croûte de battance est formée, les pluies ultérieures, même si elles sont de
faible intensité, engendreront du ruissellement. »79
Les facteurs favorisant les mécanismes d’érosion des sols sont par ordre d’importance
croissante :
- la sensibilité des sols à la formation d’une croûte de battance, sur des sols battus, le
ruissellement peut survenir même sur des pentes faibles (inférieures à 5%) et lors de
précipitations peu élevées,
- l’occupation des sols, et notamment l’absence de protection par un couvert végétal en
hiver et en automne.
78
King et Le Bissonnais, 1992
79
Le Bissonnais, Thorette, Bardet et Daroussin, L’érosion hydrique des sols en France, INRA et IFEN, nov. 2002.
76
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« Lors des orages de printemps et d’été, l'érosion affecte les sols non ou peu couverts par la
végétation et affinés pour le lit de semence des cultures de printemps. Les particules de terre sont
facilement arrachées et entraînées par les pluies de forte intensité. »80
Les facteurs favorisant les mécanismes d’érosion des sols sont par ordre d’importance
croissante :
- l’occupation des sols et l’absence de protection par un couvert végétal lors de
violents phénomènes orageux,
- des précipitations de fortes intensités,
- une sensibilité à la battance si les sols n’ont pas été retravaillés,
- la pente si les sols ne sont pas battus.
80
Le Bissonnais, Thorette, Bardet et Daroussin Op.cit.
77
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Le schéma 7 montre que la présence d’un couvert végétal permet de limiter la sensibilité à
l’érosion du sol. En effet, la végétation a un rôle de stabilisateur et maintien ainsi le sol.
L’occupation du sol et son utilisation par l’homme tels que l’agriculture et la favorisation d’une
culture en particulier a donc une forte influence sur l’érosion des sols.
Les conséquences à l’échelle d’un bassin versant sont multiples. En amont, les dégâts
occasionnés par l’érosion des sols touchent majoritairement les agriculteurs. Ainsi, on peut observer
une destruction des semis dans la zone de décapage. Des rigoles et des ravines incisées par le
ruissellement entrainent un déchaussement et un arrachement des plants. Tandis que sur les replats,
on observe un dépôt de terre qui ensevelit les semis et jeunes plants qui sont alors noyés sous la
boue (eau + terre). Ce phénomène d’ensevelissement peut dans ces extrêmes être provoqué par des
coulées boueuses. L’aléa « coulée boueuse » se traduit par :
« la propagation de matériaux sans cohésion ou ayant perdu leur cohésion dès la mise en
mouvement, matériaux intimement mélangés à une quantité d’eau telles que la masse en mouvement
a franchi sa limite de liquidité. Les matériaux susceptibles de perdre ainsi leur cohésion sont des
argiles, des limons, des sols, des roches décomposées ou des éboulis fin. L’eau peut pénétrer au
sein des matériaux par infiltration avant le déclenchement de la coulée ou au moment de la rupture
par concentration des eaux de ruissellement.»81
Les ravines sont également une gêne pour le passage des engins agricoles, ce qui augmente le
temps de travail et les coûts de production.
D'autres types de dégâts sont plus insidieux car moins visibles et conduisent à une perte de
capital sol. Les conséquences de ces pertes sont variables : une tonne de sol érodée constitue une
menace beaucoup plus grave pour un sol mince que pour un sol épais. Les distances de transports
sont aussi très variables, les sédiments pouvant se redéposer à proximité de leur point d’arrachage
ou être acheminés sur de longues distances jusqu’aux cours d’eau.
Selon le rapport de l’INRA et de l’IFEN, « L’érosion hydrique des sols en France », l'impact
de la perte de sol sur la fertilité varie selon la profondeur du sol. Ainsi, sur un sol très épais, l'impact
du décapage passera longtemps inaperçu. Les conséquences de l'érosion en termes de perte de
fertilité varient aussi selon le caractère plus ou moins meuble de la roche-mère ; sur les plateaux
81
BRGM, Mouvements de terrain et coulées de boue, URL : http://www2.brgm.fr/risques/antilles/guad/mcoul.htm
82
Érosion hydrique des sols en France, INRA 2002
78
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limoneux du Nord et de l'Ouest, le décapage par l'érosion en nappe d'une certaine épaisseur de sol
se traduit surtout par une « dilution » de la matière organique, du fait du labour qui remonte en
surface une nouvelle tranche de limon. L'effet agronomique de cette perte de sol est faible, tant que
l'érosion ne met pas à nu les calcaires situés sous la couche de dépôts limoneux. Par contre, un
décapage similaire peut entraîner une perte de fertilité définitive lorsque la vitesse de pédogenèse
est très lente, par exemple s'il s'agit d'un sol peu épais sur une roche-mère calcaire. Souvent, cette
érosion insidieuse reste inaperçue et donc peu mobilisatrice en régions de grandes cultures. Dans les
vignobles de coteau, où la notion de terroir est primordiale, les viticulteurs ont par contre coutume
de remonter la terre sur les pentes pour pallier aux pertes.
L'amincissement du sol conduit à une diminution de sa fertilité d'autant plus marquée que
l'érosion est sélective : la terre fine exportée est riche en éléments fertilisants et en matière
organique. Le décapage du sol est aussi à l'origine de la diminution de la réserve utile en eau,
d'autant plus importante pour les cultures dans les régions où les sols sont peu épais et les
précipitations contrastées (périodes sèches), comme dans la zone méditerranéenne. Les
déplacements de matière liés au ruissellement conduisent à une hétérogénéisation des parcelles. On
observe alors une ablation sélective des éléments fins et des matières organiques en haut de parcelle
et à leur entraînement vers l'aval. Les produits de traitements et les engrais encore disponibles en
surface lors de la pluie sont également entraînés par le ruissellement et peuvent provoquer des
dégâts dans le bas de la même parcelle ou dans celles situées plus loin (surdosage en engrais, phyto-
toxicité).
L’étude de l’impact de l’érosion des sols peut et doit être fait à l’échelle locale. Ainsi, les
facteurs de vulnérabilité seront possibles à identifier et des mesures de gestions possible.
79
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Celle-ci se concentre sur les plateaux agricoles entre l’Essonne et l’École (de Boutigny-
sur-Essonne à Mondeville), au nord-ouest entre Janville-sur-Juine et Cerny, et au sud-est entre
Tousson et Nanteau-sur-Essonne. Les zones les plus sensibles sont localisées sur le versant
ouest de l’Essonne et au sud du PNRGF (le Vaudoué, Achères-la-Forêt et Fromont). Au
contraire, le nord du PNRGF présente une sensibilité faible à très faible, et notamment au
niveau de la plaine de Bière.
Tableau 14. La sensibilité à l'érosion des communes du Parc Naturel Régional du Gâtinais,
source : C. Brun, d'après le Moulin de Lucy et sa carte de la Sensibilité à l'érosion par commune
Sensibilité à
Faible Moyenne Forte Très forte Total
l’érosion
Nombre de
13 38 16 2 69
commune
Nombre de 19% 55% 23% 3%
100
commune en % 74% 26%
« Mais les pertes de sol sont irréversibles et dommageables à moyen terme. Ce sont les
sols limoneux qui sont plus propices à l’érosion, et favorables à la formation d’une croûte de
battance ayant des conséquences agronomiques sur la germination, la levée et la croissance
des plantes. Ces phénomènes de ruissellement diffus sont aggravés par un sol affiné, une
pente défavorable, une faible couverture du sol, le type de culture…. »78
78
Moulin de Lucy, Ibid. p.53
80
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Carte 9
81
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La carte du risque de coulées boueuses par commune (carte n° 9) a été réalisée à partir
des données sur les enjeux humains, les enjeux eau et biodiversité.
« La carte du risque « coulées boueuses, a été réalisée en croisant les enjeux humains
d’une part et les enjeux eau et biodiversité groupés d’autre part avec la sensibilité des sols à
l’érosion. Afin d’amplifier les valeurs extrêmes pour améliorer la pertinence de la
hiérarchisation, la somme du carré des enjeux a été réalisée. »79
Ainsi, le tableau des détails des pondérations par communes du Parc, permet d’identifier
à l’échelle de la commune, le risque de coulées de boue.
Tableau 1. Le risque de coulées de boue dans les communes du Parc naturel régional du Gâtinais,
source : C. Brun adapté d'après la carte du Moulin de Lucy
Risque coulée
Très faible Faible Moyen Fort Très fort Total
de boue
Nombre de
25 14 21 8 1 69
commune
Nombre de 20 30 12 2 100
36
commune (%) 50 14 100
36 % des communes ont un risque de coulée de boue très faible, 50% de faible à moyen
et 14% de fort à très fort. Le risque de coulées boueuses n’est donc pas dominant, mais reste
toutefois un phénomène nécessitant des aménagements et des modes de gestion spécifiques à
l’échelle des communes concernées mais également à l’échelle du sous-bassin versant voir du
bassin-versant dans sa globalité.
79
Moulin de Lucy, « Notes annexe de l’atlas cartographique »
82
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Conclusion de partie
La société est vulnérable du fait de son rôle dans les mécanismes d’érosion des sols
agricoles et du ruissellement. C’est de cette vulnérabilité que le parc naturel régional du
Gâtinais a lancé la réalisation du diagnostic de territoire réalisé par le Moulin de Lucy, afin de
proposer et de réaliser, par la suite, des aménagements adaptés. Ces aménagements peuvent
être de deux types : des ouvrages structurants qui ont pour vocation de stocker de grandes
quantités d’eau lors d’événements pluvieux puis de se vidanger lentement, (bassins de
rétention) ; les ouvrages d’hydrauliques douces qui vise à collecter les eaux pluviales en
favorisant l’infiltration ou l’évapotranspiration (haies, mares, fossés, bandes enherbées). Ces
éléments d’hydrauliques douces sont des infrastructures agro-écologiques, également appelées
éléments ou habitats semi-naturels. Ce sont des éléments fixes du paysage agricole qui ne
reçoivent ni engrais, ni pesticides.
Afin de pouvoir valoriser et mettre en place ces éléments sur le territoire du parc naturel
régional du Gâtinais, il s’agit d’avoir un argumentaire afin de convaincre les acteurs du
territoire de leur intérêt, des services que les infrastructures agro-écologiques peuvent leur
rendre. Nous verrons donc dans la deuxième partie les outils et les méthodes que nous
pouvons employer afin de convaincre que les mares, haies et bandes enherbées ont un rôle
« multiservice » pour l’ensemble des acteurs du territoire, que la notion de « services
écosystémiques » est une clé de concertation entre la multiplicité des enjeux et des acteurs du
Gâtinais.
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Deuxième Partie
84
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Une clé de concertation entre enjeux et acteurs du Gâtinais
Afin d’évaluer les services rendus par les infrastructures agro-écologiques dans le
paysage du Gâtinais, il a été nécessaire de collecter des informations, des données, des
méthodologies et des outils. Nous verrons donc dans un premier temps quels outils et
concepts ont été privilégiés pour cette étude et enfin quelles méthodes ont été adaptées et
mises en place pour cette évaluation des services écosystémiques.
Chapitre 4 – Outils
Les outils qui ont été utilisés, afin de comprendre les mécanismes et les services rendus
par les infrastructures agro-écologiques, sont les notions et les concepts d’écologie du
paysage, de services écosystémiques, d’infrastructures agro-écologiques qui ont été des
apports important dans la réflexion globale de l’étude. Ces notions sont des outils de base de
l’aménagement et de la gestion du territoire face aux enjeux pluridisciplinaires des acteurs du
territoire.
Le terme d’écologie apparaît en 1866 avec Haeckel80 qui la définit comme « la science
qui étudie les relations des êtres vivants avec leur milieu », et visant à établir les lois qui
organisent les rapports entre les êtres vivants et leur environnement physico-chimique ainsi
que les rapports entre les organismes81. Les objets d’étude de l’écologie ont évolué au fil du
temps. En effet, Di Castri (1981) parvient à établir plusieurs étapes clés, de l’étude des
espèces considérées dans leurs relations avec le milieu physique environnant à la
considération de systèmes complexes intégrant l’homme et ses activités.
80
Ernst Heinrich Philipp August Haeckel (1834-1919), biologiste, philosophe et libre penseur allemand
81
F. Burel et J. Baudry, Op. cit.
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Une clé de concertation entre enjeux et acteurs du Gâtinais
L’écologie du paysage est la discipline qui a pour objet d'étude « les interactions entre
l'organisation de l'espace et les processus écologiques »85. Ces interactions sont
interdépendantes entre elles et nécessitent pour leur étude l'association d'une approche spatiale
de la géographie et une approche fonctionnelle de l'écologie. Elle prend en compte plusieurs
aspects du paysage : l'organisation de l'espace sur le déroulement des processus écologiques, à
savoir l'hétérogénéité du paysage, donc la dispersion, la superficie et la forme des différents
patchs de la matrice paysagère non seulement à l'échelle de l'étude mais également à une
échelle plus large afin de mettre en perspective l'étude et d'appréhender l'ensemble des
interactions des dynamiques écologiques et anthropiques influençant le paysage.
Cette discipline est née dans un contexte où le développement du tissu urbain augmente
et fragmente l'espace nécessitant la protection de l'environnement. Elle développe des outils,
des modèles et des méthodes qui lui sont propres, complétant ceux employés par l'écologie
traditionnelle. Grâce aux avancés technologiques en matière d'imagerie satellitaire, de
statistiques spatiales et de systèmes d'informations géographiques (SIG) ainsi qu'à l'idée que
le paysage est une structure emboitée, l'émergence et la reconnaissance de l'écologie du
paysage ont émergé dès les années 80 en particulier en Allemagne, en Hollande et en
82
Forman R. et Godron M., Landscape ecology, Wiley, 1986, 619p.
83
Déf. Fait d’être concerné ; URL : http://www.cnrtl.fr/definition/concerner
84
F. Burel et J. Baudry, Op. cit.
85
Décamps H., 2004 - Le point sur … L’écologie du paysage ou l’ambition paysagère de l’écologie, La Lettre de
l’IFB n°5.
86
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Les services écosystémiques rendus par les infrastructures agro-écologiques
Une clé de concertation entre enjeux et acteurs du Gâtinais
« l'étude des relations entre les mosaïques spatiales des habitats et le fonctionnement
des systèmes écologiques, la dynamique des populations, et la biodiversité en général.
Cette discipline est à l'origine de nombreux travaux qui ont démontré l'importance de
maintenir des structures paysagères permettant la connexion des habitats naturels et le bon
fonctionnement écologique du paysage. En écologie du paysage, la notion de corridor occupe
une place centrale avec deux autres notions connexes : les taches et la matrice.
Ces trois types d’éléments forment les éléments primaires de l’analyse écologique du
paysage. Néanmoins, ce modèle tache-corridor-matrice est peu à peu abandonné au profit du
modèle « mosaïque paysagère » où tous les éléments du paysage sont en interaction avec les
organismes qui les traversent et qui permettent de dépasser la vision binaire du paysage
habitat/non-habitat. »86
86
Bergès, Laurent ; Roche, Phillipe ; Avon, Catherine « Corridors écologiques et conservation de la biodiversité,
intérêts et limites pour la mise en place de la Trame verte et bleue », Sciences Eaux &Territoires, 2010, n°03.
87
H. Décamps et O. Décamps, « Organisation de l’espace et processus écologiques », Économie rurale [En
ligne], 297-298 | janvier-avril 2007, mis en ligne le 01 mars 2009. URL :
http://economierurale.revues.org/index1990.html
87
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Les services écosystémiques rendus par les infrastructures agro-écologiques
Une clé de concertation entre enjeux et acteurs du Gâtinais
- d’une matrice, l’élément dominant un paysage, comme une sorte de «fond de carte»,
- de taches ou éléments de nature différente de la matrice : bois, plans d’eau, villages,
etc.,
- de corridors, éléments aussi différenciés par rapport à la matrice, mais de forme
linéaire : haies, rivières, axes routiers, etc.,
- l’ensemble de ces éléments forme une mosaïque paysagère.
Schéma 8. Éléments de base d’une structure paysagère (d’après Burel et Baudry, 2003)
Au sein des taches et corridors, on peut distinguer un effet lisière qui a de fortes
interactions avec la matrice ou les taches voisines et un milieu intérieur dans lequel les
interactions sont plus faibles. L’hétérogénéité et la fragmentation sont des éléments
importants dans la compréhension des mécanismes du paysage.
88
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Les services écosystémiques rendus par les infrastructures agro-écologiques
Une clé de concertation entre enjeux et acteurs du Gâtinais
Les corridors ont donc pour principales fonctions de diminuer la fragmentation des
écosystèmes, permettant de relier entre eux les différents patchs. On peut caractériser deux
types de corridors:
Les corridors écologiques peuvent recouvrir des corridors biologiques. Les corridors
peuvent avoir différentes fonctions selon l’espèce envisagée. Ainsi, un corridor peut être à la
fois un habitat à part entière pour une espèce, un conduit, une barrière, un filtre, une source de
dispersion ou un puits. Les corridors peuvent se présenter sous différentes formes :
88
F. Burel et J. Baudry, Op. cit., p : 351
89
F. Burel et J. Baudry, Op. cit., p : 351
89
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Une clé de concertation entre enjeux et acteurs du Gâtinais
- voire des espaces de la matrice libres d’obstacles offrant des possibilités d’échanges
entre les zones nodales et/ou les zones de développement (Schéma 9)
L’article de T. Arrif et al. (2011) montre les différents enjeux de la Trame verte et les
difficultés de sa mise en place. Ainsi, la Trame verte n’est pas seulement un outil pour
l’écologue et le biologiste ayant dans l’optique la restauration des flux de population pour la
préservation de la biodiversité. La Trame verte doit également s’intégrer dans le paysage,
dans l’organisation spatiale des sociétés. Les Trames Vertes constituent « un outil
d’aménagement du territoire comprenant des taches d’habitat et des corridors écologiques
les reliant ou servant d’espaces tampons »91
90
Bergès L., Roche P. et Avon C. « Corridors écologiques et conservation de la biodiversité, intérêts et limites
pour la mise en place de la Trame verte et bleue », Sciences Eaux &Territoires, 2010, n°03.
91
Arrif T., Blanc N. et Clergeau P., « Trame verte urbaine, un rapport Nature – Urbain entre géographie et
écologie », Cybergeo : European Journal of Geography [En ligne], Environnement, Nature, Paysage, document
574, mis en ligne le 08 décembre 2011, consulté le 18 juillet 2013. URL : http://cybergeo.revues.org/24862
92
Trame verte et bleue - Synthèse documentaire établie par Robert Laugier pour le compte du Centre de
Ressources Documentaires Aménagement Logement Nature (CRDALN) p.2, mars 2010,
URL : http://www.cdu.urbanisme.equipement.gouv.fr/IMG/pdf/texte-synthese-tvb_cle5c7da6.pdf
90
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Une clé de concertation entre enjeux et acteurs du Gâtinais
Les infrastructures agro-écologiques comme les haies, les mares et les bandes enherbées
participent donc à la structuration du paysage. Les haies et les bandes enherbées sont des
structures linéaires et les mares des structures îlots au sein du paysage. Elles ont donc une
grande importance et un rôle important en écologie du paysage.
Les mares sont des réservoirs de biodiversité mais aussi des corridors écologiques.
Elles sont des milieux indispensables à la survie et au déplacement d’espèces animales et
végétales. L’approche « réseau » s’inscrit dans cette logique, où l’on considère un ensemble
de mares potentiellement connectées et en interaction plutôt qu’une mare comme un élément
isolé au sein de la matrice paysagère.93
Les haies ont une grande valeur écologique. Elles sont à l’interface de deux milieux.
Elles ont un effet lisière important pour la diversité biologique. Les haies sont des zones de
reproduction pour la faune, des zones d’alimentation et des zones de déplacements. Elles
favorisent le déplacement car elles servent de repère dans le paysage et permettent de se
protéger en cas de problème. Elles sont des corridors écologiques.94
Les bandes enherbées sont également des éléments importants et contribuent à définir
des corridors écologiques qui permettent de diversifier le paysage et de donner à la faune des
possibilités de déplacement.95
L’écologie du paysage utilise des notions et des concepts qui sont important de prendre
en compte pour l’évaluation des services rendus par les infrastructures agro-écologiques.
L’écologie du paysage est donc un outil nécessaire pour l’appréhension d’une partie du
concept de services écosystémiques. Néanmoins, les infrastructures agro-écologiques ne sont
pas seulement des éléments d’écologie paysagère.
93
SNPN, Inventaire des mares d’Île-de-France – Bilan 2011-2012, avril 2013, p : 4
94
Arbres et paysages d’antan – Haies et biodiversité, URL : http://www.arbresetpaysagesdautan.fr
95
Chambre d’agriculture de Picardie – IBIS, Les bandes enherbées, URL : http://www.chambres-agriculture-
picardie.fr/fileadmin/documents/publications/environnement/Ibis/amenagements/Bandesenherbees.pdf
91
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Une clé de concertation entre enjeux et acteurs du Gâtinais
a. Définitions et réglementations
96
Chambre d’Agriculture d’Eure-et-Loir – Maintien des particularités topographiques – 2003
92
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Une clé de concertation entre enjeux et acteurs du Gâtinais
- mares, lavognies ;
- murets, terrasses à murets, clapas, petit bâti rural traditionnel ;
- et « autres milieux », toutes surfaces ne recevant ni intrant (fertilisants et
traitements), ni labour depuis au moins 5 ans.
Cette typologie est issue de l’aide au calcul de la surface équivalente des particularités
topographiques que les agriculteurs doivent remplir lors de leur déclaration à la PAC.
93
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Une clé de concertation entre enjeux et acteurs du Gâtinais
Lors de notre étude des infrastructures agro-écologiques et plus particulièrement sur les
haies, mares et bandes enherbées, définir plus précisément leurs caractéristiques et les
services qu’elles rendent a nécessité dans un premier temps des recherches bibliographiques
puis une confrontation sur le terrain afin de déterminer les particularités locales de ces
éléments et leur caractéristiques supposées.
La haie :
Une haie est donc un alignement d’arbres et d’arbustes, se développant sur un tapis de
végétation herbacée et servant à délimiter un espace. Les haies peuvent être composées d’une
seule essence (haie mono-spécifique) ou de plusieurs essences (haie champêtre). L’évaluation
des services rendus par les haies de notre étude a principalement porté sur la haie champêtre
du fait de son intérêt plus important, en raison de cette diversité d’espèce qui la compose. La
haie doit avoir une emprise au sol inférieur à 25 mètres de large et supérieur à 25 mètres de
longueur.
94
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Une clé de concertation entre enjeux et acteurs du Gâtinais
95
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Une clé de concertation entre enjeux et acteurs du Gâtinais
Ainsi, une haie est soit plantée, spontanée ou bien relicte (Forman et Baudry 1984).
Les haies spontanées trouvent leurs origines dans la colonisation de la végétation suite à la
dissémination des graines par le vent ou par la faune, notamment les oiseaux. Ces haies se
retrouvent le plus souvent le long de clôtures existantes, de fossés ou de ruisseaux. Les haies
relictes ont pour origine les lisières conservées lors de défrichements des espaces boisés. Ces
haies sont diversifiées et caractérisées par la présence de vieux arbres et d’essences
forestières. Dans nos régions on les reconnaît à la présence de vieux Houx Ilex aquifolium
associés à des essences forestières comme le chêne Quercus sp. le Hêtre Fagus sylvatica
(communication personnelle Jacky Aubineau). Qualifiées aujourd’hui de « naturelles », la
grande majorité des haies ont été volontairement implantées par les paysans. Un parcellaire
régulier traduit le plus souvent cette origine.
Tessier et al. (1796), distinguent deux types de haies, la haie sèche et la haie vive. La
haie sèche est définie par cet auteur de la manière suivante :
Ce type de haie est le plus souvent fabriqué à partir d’arbustes épineux, tels que l’Épine
blanche, Crataegus monogyna, et le Prunellier, Prunus spinosa. Elles ont une durée de vie
relativement courte de l’ordre de trois à six ans. Celles fabriquées avec de jeunes branchages
de peupliers et de saules ne subsistent qu’une année. Elles servent de clôture pour le bétail et à
protéger les haies vives. Cependant, elles ne constituent pas de bonnes haies « brise vent ».
96
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Une clé de concertation entre enjeux et acteurs du Gâtinais
La haie vive, quant à elle est une « plantation de peu de largeur ; d’arbrisseaux et
d’arbustes, quelquefois même d’arbres qu’on empêche de s’élever, qui sert à enclore un
terrain, soit pour le défendre des dévastations des hommes ou des animaux, soit pour lui
fournir un abri contre l’action desséchante des vents ou des rayons du soleil. » Ces haies sont
à privilégier selon Tessier et al. (1976) et « sous le point de vue général, l’utilité des haies est
incontestable ».
Aujourd’hui, différents essais de typologie ont pu être réalisés. Baudry et Jouin (2003)
distinguent 7 types de haies sur la base d’une analyse interrégionale (TR = Type Régionaux).
Ces auteurs distinguent notamment :
- TR1 : structure linéaire peu ou pas boisée, souvent un simple talus avec quelques
ronces et arbustes ;
- TR2 : haies arbustives ;
- TR3 : haies avec quelques arbres, dont le recouvrement est de l’ordre de 50 %, strate
arbustive dense ;
- TR4 : haies avec recouvrement des strates arborescentes et arbustives de densité
moyenne ;
- TR5 : haies hautes sans arbuste ou presque ;
- TR6 : type de haie le plus haut (11m.) avec une canopée large et un fort recouvrement
des strates arborescentes ; ceci traduit un émondage fréquent ;
- TR7 : haie de hauteur moyenne (7m.) ; canopée peu large, donc émondée, et strate
arbustive de densité moyenne.
97
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Les services écosystémiques rendus par les infrastructures agro-écologiques
Une clé de concertation entre enjeux et acteurs du Gâtinais
La mare :
100
http://www.hedges.educagri.fr/fr/glossair/sommaire.htm
101
http://www.hedges.educagri.fr/fr/glossair/sommaire.htm
102
http://www.hedges.educagri.fr/fr/glossair/sommaire.htm
103
SNPN, Inventaire des mares d’Île-de-France – Bilan 2011-2012, avril 2013.
104
Société nationale de protection de la nature (SNPN), « Inventaire des mares d’Île-de-France – Bilan 2011-2012 », 2013
98
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Une clé de concertation entre enjeux et acteurs du Gâtinais
- les mares de prairie, souvent utilisées comme abreuvoir pour le bétail, elles
sont dans des milieux ouverts, d’accès facile, nécessitant un entretien régulier pour
une flore très riche. Ces mares sont fortement menacées ;
- les mares de champs, utilisées comme abreuvoir jusque dans les années 50 pour
les animaux de trait, elles ont tendances à disparaitre ;
- les mares d’habitats, elles ont une fonction principalement ornementale et
ludique, l’entretien des berges et du fond est régulier, la végétation dense. Elles ont
également un rôle de concentration des eaux pluviales ;
- les mares de forêt, souvent de petite taille et faiblement éclairée, le
développement de la végétation aquatique est limité, souvent abandonnées et non
entretenues elles se comblent naturellement et peuvent servir parfois de décharge
sauvage ;
- les mares de route, elles sont liées aux infrastructures de transport afin de
recueillir et d’épurer les eaux de ruissellement issues de la route, elles sont très
riches en flore, difficile d’accès, et sont entretenues régulièrement.
- les mouillères, elles sont localisées dans une dépression, sans exutoire, se
rencontrant au sein des champs cultivés régulièrement labourés. Son origine est soit
naturelle, du fait de la présence de couche de sol imperméable au niveau de la
dépression topographique ; soit semi-naturelle, mares comblées, vieux puisards, ….
De taille assez vaste et de forme plutôt circulaire, elle s’étend de quelques dizaines à
plusieurs milliers de mètres carrés ; la profondeur de ces dépressions ne dépasse pas
quelques dizaines de centimètres ; les mouillères sont des zones en eaux
temporaires, elles sont actives en hiver et au début du printemps, l’alimentation en
eau est d’origine pluviale.
La bande enherbée :
Une bande enherbée est un couvert végétal multifonctionnel d’au moins cinq mètres
de large (minimum légal) et de maximum 10 mètres, composé d’une flore adaptée aux
caractéristiques spatiales de la parcelle, à son environnement ainsi qu’aux exigences de
l’exploitant. Ce dispositif montre un intérêt environnemental indiscutable notamment sur la
qualité de l’eau, l’érosion du sol et sur la protection de la faune.
Dans sa thèse Stéphane Cordeau établit que :
« en France, des bandes enherbées ont été implantées par les agriculteurs le long des
cours d’eau pour limiter la dérive des produits phytosanitaires et limiter l’érosion hydrique
des sols. Ces bandes sont principalement semées avec des mélanges de graminées et ne
reçoivent ni traitement chimique, ni engrais. En conséquence, leur mise en place généralisée
99
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dans le paysage agricole pour de nombreuses années et sans contrepartie financière pour les
agriculteurs, suscitent des craintes quant aux risques malherbologiques qu’elles peuvent
représenter. A l’opposé, ces espaces peuvent être considérés comme des opportunités pour
maintenir, dans des compartiments proches des zones cultivées, des populations adventices
dont les services écosystémiques rendus à l’agriculture sont de plus en plus mis en
évidence. »105
On peut voir que la bande enherbée est présente dans différents contextes géographiques
et paysagers. La bande enherbée a été intégrée en 1991 dans les infrastructures agro-
écologiques ou particularités topographiques de la PAC sous le nom de «surface en couvert
environnemental ». Les bandes enherbées sont mises en place en 2005 de manière généralisée
et obligatoire107. Toutefois, il reste un certain nombre de réticences dans sa mise en place et
son maintien.
b. Enjeux
Les haies, les mares et les bandes enherbées sont les éléments principaux choisis pour la
lutte contre l’érosion et le ruissellement en terre agricole. Ce sont les aménagements dits
d’hydrauliques douces préconisés par le Moulin de Lucy et le parc naturel régional du
105
Cordeau S., Conséquence de la mise en place des bandes enherbées sur l’évolution de la flore adventice, thèse en
Agronomie et Écologie, Université de Bourgogne, décembre 2010, page 2.
106
Cordeau S., Op.cit., page 31.
107
Cordeau S., Op.cit., page 22
100
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Une clé de concertation entre enjeux et acteurs du Gâtinais
Gâtinais, les aménagements en durs n’étant plus subventionnés (bassin de rétention, digues,
etc.).
Si la remise en place et la conservation des infrastructures agro-écologiques dans le
paysage peut se faire par l’intermédiaire de la problématique de l’eau, c’est principalement
parce que ce sujet touche l’ensemble de la population, des acteurs et gestionnaires du
territoire. Ainsi, les réticences pour leur mise en place, leur restauration ou leur maintien
peuvent être contournées ou du moins atténuées.
L’article L. 114-1 du Code Rural établit que les zones d’érosion sont le résultat « de
l’absence de couvertures végétales ou de haies » qui « peut créer des dommages importants
en aval » pouvant « être délimitées par arrêté préfectoral ».
Dans ces zones, le préfet établit un programme d’action en concertation avec les
collectivités territoriales, leurs groupements, ainsi que les représentants des propriétaires et
des exploitants des terrains afin de réduire l’érosion des sols.
101
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Les services écosystémiques rendus par les infrastructures agro-écologiques
Une clé de concertation entre enjeux et acteurs du Gâtinais
Cela confirme le fait que les haies, mares et bandes enherbées ont un rôle important
dans la gestion du risque de ruissellement et d’érosion des sols. Néanmoins, les haies, les
mares et les bandes enherbées rendent bien d’autres services écosystémiques qu’il convient de
valoriser auprès des acteurs et gestionnaires du territoire afin d’en montrer les multiples
avantages. Les infrastructures agro-écologiques sont des outils de gestion du territoire, du
paysage. Si ces infrastructures agro-écologiques ne font pas l’unanimité, les services rendus
par les haies, les mares et les bandes enherbées peuvent être une clé de concertation afin de
concilier les enjeux des différents acteurs et gestionnaires d’un territoire.
a. Concepts et incertitudes
102
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Si la notion des « services écosystémiques » ou services rendus par les écosystèmes est
récente, les années 1970, le concept en lui-même ne l’est pas. Ces services sont de quatre
natures : les services d’approfondissement (ou de production tels que bois, eau potable,
poissons, etc.), les services de régulation (climatique, inondation, purification de l’eau, etc.),
les services culturels (esthétisme, religieux, récréatif, patrimoniale, etc.) et les services de
soutien qui sont la base pour le fonctionnement des trois autres (cycle du carbone, formation
du sol, etc.).
La notion de services a été élaborée dans le but de « pointer du doigt la dégradation des
écosystèmes par les activités humaines, l’importance et la diversité des services rendus à
l’homme par ces écosystèmes, et l’impossibilité ou le coût élevé de substitution de ces
services »108. En effet, face à l’augmentation de la pression humaine sur l’environnement et
des écosystèmes, cette notion permet une prise de conscience à la fois de ces services rendus
et de l’impact des écosystèmes sur notre économie, notre vie sociale et notre bien être. Par
extension, elle met en évidence le fait que l’altération des écosystèmes (réduction de la
biodiversité, dégradation des milieux…) peut réduire leur capacité à nous rendre les dits
services, et avoir des effets sur notre économie, notre bien-être social et culturel…Ainsi, la
perte de biodiversité n’est pas seulement un problème environnemental mais affectera à long
terme l’ensemble de la société. Selon Chaplin et al, en l’absence de changements majeurs des
comportements humains et des politiques publiques, les effets des activités humaines sur
l’environnement vont nécessairement continuer à altérer la biodiversité109. Mace et al.
considèrent enfin que la conservation de la biodiversité pour sa simple valeur morale, la
préservant pour elle-même, est clairement insuffisante pour arrêter ou diminuer la perte de
biodiversité face aux impératifs sociaux et économiques croissants110.
108
Cécile Barnaud, Martine Antona et Jacques Marzin, « Vers une mise en débat des incertitudes associées à la
notion de service écosystémique », VertigO - la revue électronique en sciences de l'environnement [En ligne],
Volume 11 Numéro 1 | mai 2011, mis en ligne le 10 juin 2011.
109
Chapin et al., 2000, tiré de : Lamarque P., Une approche socio-écologiques des services écosystémiques – Cas
d’étude des prairies subalpines du Lautaret, thèse en Biodiversité –Écologie – Environnement, 2012, Université
de Grenoble
110
Mace et al. 2010 tiré de : Lamarque P., Une approche socio-écologiques des services écosystémiques – Cas
d’étude des prairies subalpines du Lautaret, thèse en Biodiversité –Écologie – Environnement, 2012, Université
de Grenoble
103
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Une clé de concertation entre enjeux et acteurs du Gâtinais
Dès lors, les services écosystémiques peuvent être identifiés dans de nombreux éléments
de l’écosystème tels que les mares, les haies, les prairies, les forêts, les cours d’eau, etc. Il
s’agit donc de déterminer la valeur de chaque élément de l’écosystème afin d’entreprendre des
aménagements favorisant les éléments à forte valeur écosystémique. Cette valeur « donne
sens, oriente et justifie les actions individuelles et collectives »111. Néanmoins, si un état des
lieux permet de déterminer la valeur de l’écosystème, il y a, après orientation et gestion de
celui-ci, valorisation d’un des services écosystémiques par rapport aux autres. Un équilibre
entre les quatre services écosystémiques semblent difficile à mettre en place. Les actions de
gestion de l’environnement se feront en fonction des enjeux du territoire et des directives
politiques et sociales. Ainsi, il y a donc une sélection dans les services écosystémiques et une
valorisation en fonction des objectifs internationaux, européens, nationaux ou locaux.
111
Cécile Barnaud, Martine Antona et Jacques Marzin, Op.cit.
112
Cécile Barnaud, Martine Antona et Jacques Marzin, Op.cit.
104
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Une clé de concertation entre enjeux et acteurs du Gâtinais
multiples (emboitement d’échelle du local au global) mais également dans le temps (lent ou
rapide, temps de résilience). Le fonctionnement des écosystèmes socio-politiques est non
seulement imprévisible et non linéaire, mais également avec des effets de seuil et
d’irréversibilité. On peut donc voir ces écosystèmes comme des éléments imprédictibles,
voire aléatoires pour coller à une problématique des risques naturels. On ne sait pas comment
va réagir ce système face à un changement qu’il soit naturel ou humain. On sait vers quoi tend
un système, vers un nouvel équilibre, mais il est difficile de prévoir son évolution et le temps
de résilience de celui-ci. Il y a donc à prendre en compte une multitude de paramètres qui eux-
mêmes sont porteur d’incertitudes et au cœur des débats.
La première incertitude trouve son point de départ dans un constat, les écosystèmes
fournissent des services aux sociétés, les sociétés dégradent ces services par les utilisations du
sol, par la gestion du territoire, etc. Dans un premier temps l’homme est considéré comme
bénéficiaire et utilisateur des services écosystémiques. Lorsque l’influence des sociétés sur
l’environnement est envisagée, c’est soit en termes de pression sur les écosystèmes et de
dégradation des services (pollution, surexploitation des ressources…), soit sous l’angle des
actions et modes d’organisation mis en œuvre pour préserver et protéger les écosystèmes et
les services qu’ils produisent. Tandis que d’autres admettent que les activités humaines, et
notamment de l’agriculture, ont un rôle dans l’usage, la transformation mais également la
production de services écosystémiques. L’exemple pris par les auteurs de l’article évoque le
rôle de l’élevage dans le maintien de la biodiversité en limitant la fermeture des milieux.
D’autre part, certains scientifiques posent l’hypothèse que les villes ont une biodiversité aussi
grande, voire plus grande, que des écosystèmes naturels. Les hommes seraient donc
producteurs de services écosystémiques ou contribuerait par leur action à leur maintien de
113
Cécile Barnaud, Martine Antona et Jacques Marzin, Op.cit.
105
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manière intentionnelle ou non. On peut ainsi faire un lien fort avec la géographie des risques
naturels. Si l’homme par ces actions modifie les services écosystémiques, il modifie donc les
dynamiques des écosystèmes et donc l’équilibre naturel, créant ainsi une instabilité
susceptible de devenir un risque pour l’écosystème lui-même (disparition de l’écosystème,
extinction d’espèces, …) mais également un risque pour l’homme (érosion des sols,
ruissellement, perte de fertilité de sol, …). Il s’agit donc de prendre l’homme et la société
dans leur globalité afin d’envisager à long ou moyen terme des actions permettant une
durabilité des ressources naturelles, un équilibre relatif des dynamiques naturelles, afin de
réduire la vulnérabilité de l’environnement et de l’homme par répercussion.
Pour aller plus loin encore sur le scepticisme de certains vis-à-vis de la notion de
services écosystémiques, la notion de services écosystémiques selon laquelle la nature est au
service de l’homme est une vision est principalement occidentale qui envisage une séparation
importante entre écosystèmes naturels et sociétés humaines.
Il est également question, dans cette publication, du fait que l’homme par les progrès
mêmes de la science, doit envisager les limites de son savoir et de sa maîtrise des écosystèmes
naturels. Cette remise en question relève d’une problématique de géographie des risques
naturels, telle que l’homme est soumis aux risques mais également source de risques.
L’homme est un élément de l’écosystème, mais se place généralement au dessus. C’est donc
un changement profond dans les mentalités qui serait nécessaire.
106
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Les services écosystémiques rendus par les infrastructures agro-écologiques
Une clé de concertation entre enjeux et acteurs du Gâtinais
Au-delà des problèmes dans le concept lui-même, l’article envisage des incertitudes
relatives à la « perception d’une part des services identifiés et considérés comme importants
et d’autre part de leur valeur »115. Les différents acteurs du territoire n’ont pas les mêmes
regards sur les services écosystémiques. De plus, selon l’échelle à laquelle on gouverne et à
laquelle les décisions sont prises, les politiques de gestions ne privilégieront pas les mêmes
services. C’est d’ailleurs l’un des intérêts de cette notion de service que de mettre en lumière
le fait que différents individus ont différents intérêts par rapport à la production ou à la
préservation de différents services. Ce concept devrait permettre de mieux comprendre un
certain nombre de conflits, de jeux d’acteurs, de problèmes de gouvernance et d’accès aux
ressources qui renvoient à des services qui n’étaient pas forcément explicités en tant que tels.
On se retrouve donc face à une complexité des acteurs et gestionnaires du territoire, des
politiques de gestion à différentes échelles et la valorisation de services en fonction des
besoins et enjeux de chacun sans forcément avoir une cohérence territoriale globale. De tels
problèmes sont monnaie courante en gestion des risques. Ainsi, l’exemple de la gestion du
risque d’inondation en plaine illustre parfaitement ce problème.
114
Cécile Barnaud, Martine Antona et Jacques Marzin, Op.cit.
115
Cécile Barnaud, Martine Antona et Jacques Marzin, Op.cit.
107
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Une clé de concertation entre enjeux et acteurs du Gâtinais
étaient jusque-là difficilement matérialisées et dont les hommes ne sont pas toujours
conscients. Enfin, comme nous l’avons dit plus haut, ce concept met en évidence l’existence
d’interdépendances entre des acteurs, fournisseurs et bénéficiaires de services, qui n’ont pas
forcément conscience d’être interdépendants »116.
Afin de réduire les incertitudes liées au concept de services écosystèmiques, les auteurs
de l’article proposent des méthodes telles que des études de terrain, de la prospective et la
construction de scénarios permettant de présenter les incertitudes scientifiques afin de
permettre la mise en place de débats collectifs et concertés. Ainsi, les points de vue des
acteurs dans l’évaluation des services écosystémiques et des facteurs de vulnérabilité des
systèmes socio-écologiques complexes seront pris en compte sinon étudiés. Établir un
dialogue entre chercheurs, décideurs et citoyens est nécessaire afin de réaliser une étude de la
qualité et de la valeur des services écosystémiques. C’est donc une démarche participative qui
doit être mise en place pour une cohérence territoriale. La réalisation de cartes et de
documents pour l’évaluation des risques naturels à une échelle locale permettrait de réaliser
une estimation des services écosystémiques actuels mais éventuellement potentiels. De plus,
la réalisation de scénarios à partir de modèles et données environnementales permettrait
d’identifier et de tester les impacts non seulement sur les services écosystémiques, mais
également sur les acteurs.
116
Cécile Barnaud, Martine Antona et Jacques Marzin, Op.cit.
108
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Les services écosystémiques rendus par les infrastructures agro-écologiques
Une clé de concertation entre enjeux et acteurs du Gâtinais
Le génie écologique peut être la solution pour l’évaluation des risques naturels dans une
optique valorisation de services écosystémiques. Le génie écologique peut-être défini comme
une :
« notion qui réunit les disciplines d'ingénierie traditionnelle et l’écologie. Elle a
pour but de réaliser divers aménagements du territoire (urbain, hydrauliques, agricoles) en
utilisant les processus naturels des écosystèmes plutôt que les techniques lourdes du génie
civil. »118
117
Ministère de l’Écologie, du Développement durable, des transports et du logement, Centre de Ressources
Documentaires Aménagement, Logement et Nature, « De la restauration écologique au génie écologique – Synthèse
documentaire » – fév. 2012.
118
Comité national de pilotage du plan de mobilisation des territoires et des filières sur le développement des métiers de la
croissance verte, Grenelle de l’Environnement, Plan de mobilisation nationale sur les métiers de la croissance verte –
« Rapport du comité de domaine biodiversité et services écologiques », mars 2011, http://www.developpement-
durable.gouv.fr/IMG/pdf/Phase_2-_Rapport_Biodiversite.pdf
109
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Une clé de concertation entre enjeux et acteurs du Gâtinais
b. Méthodes de calcul
Il y a plusieurs méthodes de calcul des services rendus par les écosystèmes. Le rapport
« Évaluation économique des services rendus par les zones humides »119 d’Aoubid S. et
Gaubert H., identifie les différentes méthodes d’évaluation des services écosystémiques.
Selon l’usage que l’on fait d’un service les méthodes de calculs sont différentes. Ainsi, on
distingue deux usages : les usages directs et les usages indirects (Schéma 10).
119
http://www.developpement-durable.gouv.fr/IMG/pdf/ED23c-2.pdf
110
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Une clé de concertation entre enjeux et acteurs du Gâtinais
Les valeurs d’usage direct des biens et de certains services sont déterminées par le prix
du marché dont le niveau est établi par le coût de production de ces biens et services ou par le
désir que les acheteurs en ont. Dans le cas des zones humides, l’évaluation par le prix des
valeurs d’usage direct est souvent rendue délicate en raison des distorsions de certains
marchés, en particulier pour les activités récréatives. Elle dépend aussi du contexte socio-
économique de valorisation des produits et services.
Il n’existe pas, le plus souvent, de marché pour les services rendus par les milieux
humides correspondant aux valeurs d’usage indirect, que ce soit pour la protection contre les
inondations, le soutien des étiages ou l’épuration des eaux. La valeur de ces services peut
111
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Une clé de concertation entre enjeux et acteurs du Gâtinais
alors être déduite des coûts qui seraient engagés si ces services venaient à disparaître ou leur
qualité altérée. Il s’agit de faire appel à des simulations : si ces services rendus par les milieux
humides disparaissaient, quel en serait le coût économique ? Trois comportements sont alors
possibles : on peut évaluer soit le coût des dommages évités par un de ces services, soit le
coût de remplacement de ces services par des systèmes artificiels, soit le coût de protection.
Cette méthode a pour avantage d’être basée sur des évaluations qui reflètent les valeurs du
marché. Son inconvénient majeur est qu’il s’agit d’évaluation à minima, car les bénéfices non
marchands ne sont pas pris en compte. Elle est réduite aux coûts réels. De plus, l’hypothèse
est que les coûts des dommages évités ou de remplacement correspondent aux avantages
d’origine. Mais cette correspondance n’est pas toujours exacte (zone humide déjà
dégradée,…).
Cette méthode peut être utilisée pour estimer la valeur des activités récréatives ou
touristiques. Elle vise à déterminer cette valeur par le temps qu’y consacrent les personnes et
les dépenses consenties pour gagner les sites appropriés et pratiquer ces activités. Cependant,
cette technique requiert beaucoup de données et les visites à but multiple complexifient les
estimations.
Cette méthode repose sur le principe que le prix d’un bien immobilier est influencé par
différentes caractéristiques dont la qualité de l’environnement dans lequel il se situe. Les
différences de prix entre des biens présentant par ailleurs des caractéristiques semblables
traduisent alors les préférences des individus en terme d’environnement ainsi que le prix que
les gens sont prêts à payer pour bénéficier de la qualité esthétique d’un paysage ou d’autres
avantages offerts par un milieu précis. Cependant, cette méthode nécessite beaucoup de
données.
112
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Les enquêtes
Cette méthode consiste à reconstituer un marché fictif (contingent) pour inciter les
individus à révéler leurs préférences, c’est à dire la valeur qu’un individu accorde à un milieu
naturel, à son amélioration ou aux dommages qui lui ont été causés. On parle de «
consentement à payer » (CAP). Sa mise en œuvre repose sur la réalisation d’enquête, auprès
d’un échantillon représentatif de la population, au cours desquelles on soumet aux personnes
des scénarii fictifs destinés à les aider à formuler cette valeur. Le CAP reste une donnée
soumise à discussion qui doit alimenter le débat. En effet, les résultats peuvent être biaisés par
le caractère fictif du questionnaire mais aussi par le niveau de connaissance et d’information
des personnes interrogées. De plus, cette méthode coûte cher mais reste actuellement, avec
l’analyse conjointe, la seule qui puisse estimer, en termes monétaires, la plupart des valeurs de
non usage.
o L’analyse conjointe
La méthode de l’analyse conjointe, tout comme la MEC, sert à estimer la valeur d’un
écosystème ou d’un service rendu par l’environnement à partir de choix faits entre des
scénarii fictifs. Les personnes interviewées établissent des priorités parmi différentes
caractéristiques de l’écosystème ou des services qu’il produit. La contribution financière étant
une des composantes du choix, les réponses des personnes interrogées permettent de déduire
la valeur de l’écosystème. Les principales différences entre l’analyse conjointe et la méthode
d’évaluation contingente reposent sur la façon dont sont posées les questions ainsi que la
manière dont les consentements à payer sont déduits (demande du CAP pour la MEC,
déduction totale des scénarios pour l’analyse conjointe).
Le principe de l’ACB repose sur le fait que tous les coûts et tous les avantages pour la
collectivité d’un projet, quelle que soit leur nature (économique, environnementale ou
sociale), doivent être comptabilisés dans une même unité et ramenés à une même date. C’est
113
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un outil économique pour les décideurs qui permet l’évaluation d’un projet en traduisant en
termes monétaires les différents impacts qu’il génère.
Si ces méthodes sont utilisées pour le calcul monétaire des services écosystémiques, il
n’a pas été possible de les mettre en avant lors de l’étude des services rendus pas les
infrastructures agro-écologiques, par les haies, les mares et les bandes enherbées pour
plusieurs raisons :
Chapitre 5 – Méthodes
Afin de réaliser une évaluation des services rendus par les infrastructures agro-
écologiques sur le territoire du parc naturel régional du Gâtinais, nous avons fait des choix de
méthodes. Dans un premier temps l’identification des services rendus a nécessité le passage
de la théorie à l’adaptation au territoire, puis d’un travail de terrain et enfin un travail
cartographique.
114
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La bibliographie a d’abord été faite sans distinction thématique. Puis devant la diversité
des sujets abordés il a été nécessaire de classer par catégories thématiques l’ensemble des
documents. Nous avons distingué les thématiques suivantes :
- la haie et le bocage,
- l’agriculture et l’écologie,
- l’hydrologie et la pédologie – l’érosion, le ruissellement,
- la santé et les haies,
- les services écosystémiques,
- les infrastructures agro-écologiques et la trame verte et bleue,
- la réserve de biosphère de Fontainebleau et du Gâtinais,
- le parc naturel régional du Gâtinais.
- d’identifier les différentes thèmes abordés par la notion de services rendus par les
écosystèmes et les infrastructures agro-écologiques, les haies, les mares et les bandes
enherbées ;
115
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- de réaliser une liste des auteurs et ouvrages de référence sur les services rendus pas les
écosystèmes et infrastructures agro-écologiques ;
- de recenser les études sur les services rendus par les IAE réalisées en France ;
- d’identifier les méthodes d’évaluation des services rendus par les écosystèmes et les
IAE;
- d’ déterminer l’origine et la problématique territoriale ayant entrainé une évaluation des
services rendus ;
- d’identifier des contacts éventuels à interroger pour l’étude ;
La création d’un questionnaire, qui s’est révélé être plus une grille d’entretien lors des
rencontres avec les acteurs et gestionnaires du territoire, a eu pour objectif de confronter les
recherches bibliographiques à la réalité du territoire. Ainsi, celui-ci a été construit dans le but
de réaliser un état des lieux, d’obtenir un ressenti des acteurs et gestionnaires, afin
116
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d’inventorier les services rendus par les haies, mares et bandes enherbées du territoire du parc
naturel régional du Gâtinais. Il a donc fallut identifier, dans un premier temps, les acteurs à
interroger afin d’avoir une vision d’ensemble des services rendus par les haies, les mares et
les bandes enherbées. Cinq grandes catégories d’acteurs et de gestionnaires ont pu être
identifiées et interrogées (annexe 25) :
- des associations :
o Arvalis, l’Institut du végétal,
o Solagro, Association pour l‘agriculture, l’énergie et l’environnement,
o Areas, Association régional pour l’étude et l’amélioration des sols,
o les Amis du Patrimoine du Canton de la Chapelle la Reine,
- Chercheurs et universitaires,
o Maître de conférences universitaire,
o Chercheurs universitaires,
117
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L’ensemble des personnes, que ce soit par téléphone, mail ou sur rendez-vous, a eu à répondre
à cette grille d’entretien (annexe 26) afin d’obtenir différentes informations selon quatre
grands thèmes telles que:
- La mise en évidence de l’évolution des services rendus par les haies, mares et bandes
enherbées ?
o quels ont été les services rendus par les hais, mares et bandes enherbées
avant les remembrements ?
o quels sont les services rendus par les haies, mares et bandes enherbées
actuellement ?
o quels sont les services que l’on voudrait que rendent les haies, mares et
bandes enherbées si leur mise ou remise en place se faisait sur leur
parcelle ?
118
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Il est donc nécessaire de rassembler ces données grâce à un travail de cartographie, plus
visuel et adapté à la communication avec les acteurs et les gestionnaires du territoire.
a. SIG et Données
119
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Plusieurs types de données ont été nécessaires afin de cartographier les infrastructures
agro-écologiques et le contexte géographique :
b. Les services rendus par les haies, mares et bandes enherbées sur le PNR
Si les infrastructures agro-écologiques ont été identifiées grâce aux bases de données,
nous avons pu observer grâce aux images satellites et aux études de terrain un manque
d’information dans les données ECOLINE. En effet, certaines haies ne sont pas identifiées
dans la base de données, tandis que certaines mares identifiées ne sont pas forcément
existantes. Il y a donc une incertitude dans les bases de données permettant de localiser les
infrastructures agro-écologiques. Toutefois, les tables des bases de données offrent des
informations importantes dans l’identification du contexte géographique autour des
infrastructures agro-écologiques, leur largueur, leur longueur, le nombre de rang, etc.
Cartographiées par ECOLINE, les haies ne sont pas étudiées d’un point de vue des services,
120
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cela a donc été plus difficile de réaliser cette évaluation des services rendus par les haies. On
peut noter que deux catégories de la base de données ECOLINE sur les haies, permet
d’identifier les haies ornementales et les haies pour le petit gibier. Néanmoins, cette base de
données est incomplète, ce qui permet d’expliquer le choix d’une étude faite à l’échelle de
d’une commune sur le territoire du parc naturel régional.
Si ce phénomène est valable pour les haies, il est d’autant plus vrai pour les bandes
enherbées. La base de données Ecoline permet de localiser les bandes enherbées et systèmes
associés mais pas les services rendus par les ceux-ci.
La base de données fournie par le SNPN sur les mares offre une information importante
sur la nature et la fonction principale de la mare. Cette base de données offre un certain
nombre d’informations telles que la forme, la taille en m², la gestion de la mare et de ses
abords mais est également constituée d’une fiche des espèces floristiques, une fiche des
amphibiens et des odonates. Couplées ces informations permettraient la mise en place d’une
typologie alliant la nature de la mare et le service écosystémique dominant. Ainsi, cette base
de données, encore en cours de réalisation, est un outil important dans la méthodologie
utilisée pour l’évaluation des services rendus par les mares. Cette base de données a permis
une étude à l’échelle du parc.
121
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a. Découverte du territoire
Réaliser une évaluation sur des éléments paysagers d’un territoire bien délimité nécessite
d’avoir une idée précise de leur localisation, de leur nature, de leur composition et de leur
fonction au sein du territoire. Un travail de terrain a donc été nécessaire. Faute de véhicule,
celui-ci a d’abord été fait par le biais d’image satellite et de cartes.
Néanmoins, plusieurs sorties ont pu être faites, grâce à une amie, et ont permis la
rencontre avec des acteurs du territoire ainsi que de réaliser un travail de terrain approfondi
sur quelques communes, sur des points bien précis tels que la cartographie et la
schématisation de mares et de haies. Une seule bande enherbée a pu être identifié sur la route
entre Larchant et Guercheville.
Afin de réaliser ce travail, nous nous sommes appuyés sur des fiches que nous avons
compléter avec des informations recueillies avec des acteurs du territoire.
Les mares :
Grâce aux recherches bibliographiques, nous avons pu identifier la mise en œuvre d’une
étude des mares d’Île-de-France réalisé par la SNPN, Société nationale de production, de la
nature. Cette étude se base notamment sur une fiche de caractérisation des mares (annexe 27).
La fiche s’organise sous la forme de différents sujets :
- le nom de l’observateur,
- la localisation et les coordonnées GPS de la mare,
- la forme de la mare,
- la gestion de la mare,
- son contexte hydrologique,
122
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- le type de mare,
- le contexte de localisation,
- la nature et caractéristiques générales,
- le recouvrement végétal,
- le stade d’évolution de la mare,
- les usages de la mare,
- la présence d’éléments anthropiques,
- les travaux à envisager.
Cette fiche est particulièrement intéressante du fait de la mise en parallèle possible entre le
type de mare et les usages de celle-ci.
- le type de mare :
mare de prairie,
mare de culture,
mare de carrière,
mare de route,
mare abreuvoir,
mare ornementale,
mare d’habitation,
mouillère,
mare de forêt,
autres.
123
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pêche,
chasse,
ornemental,
pédagogique,
je ne sais pas.
Il y a un lien à faire entre l’usage et la nature de la mare. Cette fiche est donc un outil
important pour l’évaluation des services rendus par les mares. La fiche a donc été complétée
pour six mares sur le territoire du parc naturel régional du Gâtinais. De plus, à cette fiche, un
schéma et des photos ont été faites afin de compléter et d’illustrer l’étude.
Les haies :
Afin d’identifier les haies sur le territoire, un travail préalable cartographique a été
nécessaire afin de localiser celles-ci. La base de données ECOLINE a permis non seulement
la localisation mais également d’établir les caractéristiques principales et une typologie des
haies sur le territoire du PNR et de la RBFG.
Néanmoins, après le travail de terrain et la rencontre de certains acteurs du territoire, les
limites de cette base de données ont pu être mises en évidence : des haies existantes depuis
plusieurs années, ne sont pas représentées par la base de données ECOLINE. La commune de
Guercheville en est un très bon exemple. Il a donc été nécessaire de cartographier celles-ci.
Dans un premier temps, nous avons obtenu un plan cadastral des communes concernées
dans les mairies, puis demander une localisation précise des haies et enfin parcouru la
commune afin de photographier et schématiser les haies mais également de remplir une fiche
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des caractéristiques des haies (annexe) trouvée dans l’ouvrage de Baudry et Jouin, De la haie
aux bocages – Organisation, dynamique et gestion. Cette fiche de description des haies
propose plusieurs points :
Si cette fiche a été intéressante afin de caractériser les haies rencontrées sur le terrain.
Elle n’a pas été complétée systématiquement et a pu être remplacée par des schémas
identifiants :
Ce dernier point étant très limité du fait d’un manque de connaissances personnelles,
mais également des personnes interrogées, des espèces végétales arbustives et arborées.
Aucune fiche n’a été trouvée pour les bandes enherbées, de plus au niveau du travail de
terrain celles-ci ont été difficiles à trouver et à identifier, d’où le manque d’informations et
réalisations cartographiques des bandes enherbées.
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Troisième partie
Résultats et Limites
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La première constatation faite, suite aux recherches bibliographiques, montre que les
services rendus par les infrastructures agro-écologiques ont évolué dans le temps et dans
l’espace. En effet, selon la localisation et le type d’occupation des sols les services rendus par
les haies, les mares et les bandes enherbées a évolué. Ainsi, si dans des régions d’élevage les
infrastructures agro-écologiques perdurent, dans des régions de grandes cultures celles-ci ont
nettement diminué voire disparue du fait des remembrements mais surtout en raison de l’idée,
qui perdure, que les haies, mares et bandes enherbées ne « servent à rien », « prennent de la
place pour rien » et « coutent chères ».
Pourtant, les infrastructures agro-écologiques ont eu une utilité, ce qui ressort des
recherches bibliographiques et les témoignages. On peut citer par exemple le témoignage d’un
élu et d’un agriculteur sur les services qu’ont pu rendre les haies et les mares :
127
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« Les mares servaient au stockage de l’eau pour les animaux avant que l’eau n’arrive
dans les maisons.»120
« Les haies servaient pour la nourriture des animaux, pour le paysans souhaitant se
reposer à l’ombre des arbres »121.
Sur le territoire du parc naturel régional du Gâtinais français, les haies ont rendu
différents services.
o services de prélèvement:
o services culturels :
120
D’après le questionnaire rempli par monsieur Palfroy, adjoint au maire de la commune de Tousson.
121
D’après l’entretien de monsieur Stelmack, agriculteur de la commune de Mainbervilliers
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o services de régulation :
brise-vent,
ombrage,
contre le ruissellement.
Les mares ont donc eu une utilité très importante jusqu’à la fin du XIXème et milieu du
XXème siècle, jusqu’à l’arrivée de l’eau courante. Les mares sont au cœur de la vie rurale.
Certaines mares ont été comblées en raison des inconvénients qu’elles pouvaient apporter et
surtout de la mauvaise réputation qu’elles ont : insalubrité, moustiques, maladies, etc.
122
Association des Amis du Patrimoine, « Catalogue d’exposition – L’eau au fil du temps – Histoire de l’eau
dans les communes du canton de la Chapelle-la-Reine », septembre 2001, p.24
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Une clé de concertation entre enjeux et acteurs du Gâtinais
Leur mauvaise réputation jusqu’au milieu du XXème siècle s’atténue et l’on considère
désormais que les mares peuvent conserver leur droit de cité. Elles contribuent à la régulation
des eaux de ruissellement, mais « c’est surtout d’un point de vue esthétique et écologique que
les mares d’aujourd’hui gardent leur utilité »123.
Les mares qui perdurent aujourd’hui sont le fait d’un entretien relativement régulier. En
effet, en l’absence de gestion d’une mare, sa dynamique naturelle la pousse au comblement,
par apport de sédiments par ruissellement, et donc à sa disparition. Aujourd’hui, les mares qui
demeurent sont le fait d’un milieu non cultivable, d’une mémoire des services qu’elles
peuvent rendre, d’une valeur patrimoniale et historique forte pour la population et donc
généralement une volonté des élus et citoyens de conserver les mares. On redécouvre les
services qu’elles rendent notamment lorsque celles-ci ont disparu.
Les témoignages suivants sont issus d’un document fourni par l’Association des Amis
du Patrimoine du Canton de la Chapelle-le-Reine « Catalogue d’exposition – L’eau au fil du
temps – Histoire de l’eau dans les communes du canton de la Chapelle-la-Reine », ils
montrent les services rendus par les mares à une autre époque :
« La relative rareté de l’eau justifiait la création d’un point d’eau proche des
habitations. Les mares intégrées à l’urbanisation des villages répondaient à de multiples
usages : bassin de régulation des eaux de ruissellement protégeant les caves de l’inondation
123
Association des Amis du Patrimoine, Op.cit., p.33
124
Association des Amis du Patrimoine, « Catalogue d’exposition – L’eau au fil du temps – Histoire de l’eau
dans les communes du canton de la Chapelle-la-Reine », septembre 2001, p.
130
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en cas de pluies d’orage, rinçage du linge, abreuvoir pour le bétail et la basse-cour, réserve
d’eau contre l’incendie, appoint pour la confection des mortiers de construction, bassin pour
le rouissage du chanvre, pour le trempage des osiers, pour le lavage des tonneaux ou des
sacs. »125
« L’étang du Nicorbin, qui était une pièce d’eau artificielle alimentée par l’eau de la
distillerie, on y organisait des parties de pêche. »126
Les mares, si elles sont d’origine anthropique, ont donc plusieurs rôles et rendent
différents services. Toutefois, si les mares actuelles sont les témoins d’une autre époque c’est
que celles-ci ont entretenues par l’homme. En effet, l’évolution naturelle de la mare tend à son
comblement (eutrophisation), quelque soit son origine (naturelle ou anthropique). Si certaines
d’entre elles ont réussi à perdurer dans le temps, c’est grâce à un entretien régulier de la part
de l’homme. Cependant les fonctions traditionnelles de la mare ont peu à peu disparue, ce qui
a contribué à un comblement de ces dernières, soit de façon volontaire soit de façon naturelle,
du fait d’une absence d’entretien.
Les bandes enherbées sont devenues obligatoires en 2005 pour des raisons
environnementales. Au cours des recherches bibliographiques aucune information n’a été
trouvée quand à la mise en place de bandes enherbées avec cette date et quels pouvaient être
les intérêts et services rendus par ces éléments.
De plus, lors des entretiens, les bandes enherbées n’ont pas été l’objet de questions en
raison d’un problème. À l’origine, l’étude était sur les chemins enherbés et non les bandes
enherbées. C’est pour cette raison que l’évolution des services rendus par les bandes
enherbées ne peut être présentée, de même que leur localisation dans les études de cas
présentés dans la suite des résultats.
125
Association des Amis du Patrimoine, Op.cit. p. 24
126
Association des Amis du Patrimoine, Op.cit.p. 24
131
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Les services écosystémiques rendus par les infrastructures agro-écologiques
Une clé de concertation entre enjeux et acteurs du Gâtinais
Les services écosystémiques potentiels que peuvent rendre les haies, les mares et les
bandes enherbées sont bien supérieurs en nombre à ceux rendus actuellement. Il est donc
important de lister l’ensemble des services afin de permettre un regard global aux acteurs et
gestionnaires du territoire. Ainsi, il est possible de proposer un panel de services où les
acteurs du territoire peuvent sélectionner ceux qu’ils souhaitent mettre en avant selon leur
problématique locale et les enjeux de leur territoire.
Au cours de l’étude, il est vite apparu lors des entretiens avec les acteurs et
gestionnaires du territoire, que les services rendus par les haies, les mares et les bandes
enherbées recensés grâce à la bibliographie ne trouvaient pas forcement d’échos. Certains
services ont même été réfutés. Il était donc important de réaliser une confrontation entre les
sources d’informations, de la bibliographie au terrain, des scientifiques aux acteurs et
gestionnaires.
132
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Les services écosystémiques rendus par les infrastructures agro-écologiques
Une clé de concertation entre enjeux et acteurs du Gâtinais
Cette confrontation a eu un autre intérêt : réaliser une étude locale des services rendus
par les haies, mares et bandes enherbées d’après une bibliographie plus généraliste et surtout à
l’échelle nationale. La rencontre avec les acteurs du territoire a eu l’intérêt d’ancrer dans le
réel des notions relativement abstraites.
Néanmoins, au regard des connaissances actuelles, il est possible de lister les services
potentiels et existants rendus par les infrastructures agro-écologiques.
Les haies
Les haies ont pu être localisées grâce à la base de données Ecoline de l’IAU-Îdf (Carte
10).
133
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SUPPORT
PRÉLÈVEMENT RÉGULATION
CULTUREL
136
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Les services écosystémiques rendus par les infrastructures agro-écologiques
Une clé de concertation entre enjeux et acteurs du Gâtinais
On peut voir que les haies rendent un grand nombre de services écosystémiques. Il en
est ressortis plusieurs choses :
les acteurs du territoire ne connaissent pas l’ensemble des services rendus par les
haies ;
seuls certains services sont valorisés lors de la mise et remise en place ainsi que
de la restauration des haies ;
les acteurs du territoire ont des avis partagés sur la mise, remise en place et
restauration des haies.
Des services écosystémiques rendus par les haies ont émergé lors de ces entretiens :
services de prélèvement :
production de bois ;
production de baies ;
production cynégétique.
services de régulation :
réduction de l’érosion du sol ;
réduction des épidémies et plantes invasives ;
effet thermique, diminution de la chaleur en journée.
services culturels :
paysage, augmenter la diversité et l’hétérogénéité des paysages ;
loisirs, développement d’espèces d’intérêts cynégétiques.
Sur l’ensemble des 24 services recensés seuls 8 ont été validés, et pas par l’ensemble
des acteurs de la zone d’étude. Au contraire, l’ensemble des services a été reconnu et validé
par les gestionnaires du parc notamment. Le schéma suivant permet de confronter les services
rendus par les haies qui ont été reconnus par des recherches scientifiques et identifiés par
l’étude bibliographique et les services rendus par les haies qui ont été validés par les acteurs
du territoire du parc naturel régional du Gâtinais.
137
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Schéma 12 : Confrontation de la bibliographie (l’ensemble des services) aux entretiens sur le terrain (en rouge) des services
rendus par les haies du parc naturel régional du Gâtinais.
Source : C. Brun d’après la bibliographie et les fiches d’entretiens.
Les valeurs qui ont pu être identifiées l’ont été grâce à la bibliographie. Ils doivent donc
être pris comme des indices et non des valeurs exactes.
Services de régulation :
selon le CEMAGREF, DERF et ITCF (1997), la présence d’éléments boisés associés aux
bandes enherbées sur une largeur d’au moins 6 m participe à l’infiltration de l’eau et
limite le ruissellement jusqu'à 87% ; une haie dense (60 tiges/m² de 2cm de diamètre)
avec une pente de 3% le ruissellement est de 0,12m/s et de 0,55m/s pour une pente de
15% alors qu’une haie peu dense (1tige/m² de 8cm de diamètre) le ruissellement est de
0,40m/s (pente à 3%) et de 2m/s pour une pente à 15%. De plus la haie intercepte un
ruissellement diffus (c’est-à-dire étalé sur une grande largeur), elle peut piéger jusqu’à
70 % des particules et atteindre des vitesses d’infiltration de plus de 200 mm/h ;
une haie peut diviser par 4 la concentration en nitrate des eaux de ruissellement
(INRA et CEMAGRED) ;
138
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selon l’INRA de Rennes (2003), le sol est en moyenne 3 fois plus profond au pied d’une
haie ;
l’accumulation de litière au pied d’une haie permet de stocker 3 fois plus de carbone et
donc de matières organiques dans le sol qu’en l’absence de haie (INRA) 1km de haie
fixe chaque année 1 tonne de carbone ;
une haie absorbe 40% des flux des traitements volatils ;
les haies freinant la vitesse du vent de 40 à 60% sur une distance égale à 3 à 4 fois
leur hauteur et d’au moins 11 fois la longueur de la haie, elles limitent les effets des
intempéries (vent, pluie, froid, gel, neige, etc.) et les phénomènes de verse et
d’évapotranspiration des cultures (- 20 à 30% d’évaporation)127 ;
les haies hautes réduisent le bruit et s’opposent à la dérive volatile des produits
phytosanitaires ;
1 000 espèces cultivées dépendent de la pollinisation des insectes et auxiliaires de
culture (oiseaux, carabes, coccinelles, abeilles, syrphes, …).
Services de production :
les haies peuvent contribuer à augmenter les rendements de 10 à 15% si elles sont
placées perpendiculairement dans le sens dominant du vent et espacées d’environ 150 m
les unes des autres pour une hauteur minimum d’environ 10 m, (INRA, 1976) ;
le rendement en lait ou en viande est augmenté de l’ordre de 20% entre les animaux
exposés au vent et des animaux abrités du vent (source INRA) ;
4,5 kilomètres de haies adultes entretenues tous les 15 ans (= 300m par an) permet de
chauffer une habitation avec une chaudière à bois alimentée par des plaquettes 128 ;
3,5 kilomètres de haies pour fournir de façon durable le bois de chauffage pour une
maison de 150 m².
Aucune donnée n’a été trouvée sur les services culturels et services de supports rendus
par les haies.
127
Guinaudeau Claude, Guide Pratique – Aménagements urbains et durables – Les haies urbaines et
périurbaines – Fonctions, choix des espèces, mise en œuvre et entretien, Ed. CSTB, jan. 2012
128
http://www.maisondelanature65.com/PAGES/P.ARBRE7%20SENSIBILISATION/Dossier%20Elus%20web.pdf
139
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Les haies rendent donc de multiples services. Néanmoins, il est important d’avoir une
réflexion et une vision d’ensemble du territoire et des enjeux afin d’obtenir l’aide des acteurs
du territoire pour l’appropriation des haies par les acteurs, pour leur mise en place et leur
entretien.
Liste d'essences arbustives champêtres, à utiliser dans les haies en limites séparatives
Grands arbustes caducs (pouvant depasser les 2 m a maturite en haie libre, selon les sols) :
140
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Persistants et semi-persistants
Ces plantes sont déconseillées car elles ne sont pas originaires de la région et ont une
tendance à uniformiser les paysages. Souvent plantées en haies mono spécifiques, et
comparées a du « béton vert », elles ne présentent que peu d'intérêt au niveau écologique et
sont très fragiles aux attaques parasitaires.
Cette liste a un rôle indicatif et de recommandation pour avoir une haie adaptée au
territoire. Pour aller plus loin, le PNR du Gâtinais réalise actuellement une liste plus précise
141
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avec des caractéristiques telles que la forme, la hauteur maximale, la floraison, le Ph du sol, la
toxicité, la fonction dans l’espace planté et le contexte de l’espace planté. Ainsi, le tableau
suivant présente un exemple du travail en cours de réalisation.
Tableau 16: Les caractéristiques des espèces végétales, source : PNR Gâtinais
la haie basse :
142
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place d’une haie basse à l’entrée du village de Macherin. Sur la photo ci-dessous, on peut voir
qu’une haie basse a été mise en place de chaque côté de la route et à une fonction de goulet
d’étranglement, « un effet tunnel » d’après l’ancien maire monsieur Renaud (parenthèse
jaune). Cette haie a également une autre utilité induite par sa présence : elle protège le chemin
qui borde la route (flèche rouge). La haie est d’une longueur d’un peu plus de 100 mètres du
coté gauche et environ 140 mètres du coté droit. La largeur de la haie actuellement est
d’environ 1mètre. L’entretien de la haie se fait tous les ans et est à la charge de la commune.
100 m 140 m
L’ancien maire monsieur Renaud, ne se souvenait pas des espèces qui avaient été
plantées et n’ayant pas les connaissances pour y répondre, les haies à l’entrée de Macherin
n’ont pas été identifiées selon l’espèce floristique. Néanmoins, Guinaudeau propose une liste
d’espèces végétales à utiliser pour planter une haie basse129 :
129
Guinaudeau Claude, « Guide Pratique d’aménagements urbains durable – Les haies urbaines et péri-urbaines – Fonctions,
choix des espèces, mise en œuvre et entretien » aux éditions CSTB, p.44
143
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Schéma 12 : La haie
brise-vent imperméable
à une efficacité
limitée130
130
Guinaudeau Claude, « Guide Pratique d’aménagements urbains durable – Les haies urbaines et péri-urbaines – Fonctions,
choix des espèces, mise en œuvre et entretien » aux éditions CSTB, p. 18
144
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distance de 20 à 30 fois la hauteur de la haie. Elle reste significative jusqu’à 10-15 fois cette
hauteur. »131
Schéma 14 : La vitesse du vent est ralentie jusqu’à une fois et demie la hauteur de la haie133
L’effectivité optimale de la haie brise-vent est obtenue lorsque la longueur est d’au
moins 11 fois la hauteur de la haie et que l’homogénéité de la haie est suffisante, il faut
associer des arbres de haut jet et des arbustes.
131
Guinaudeau Claude, Op.cit. p. 18
132
Guinaudeau Claude, Op.cit., p.18
133
Guinaudeau Claude, Op.cit., p.18
145
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Schéma 15 : Influence de la longueur de la haie sur le vent 134. Schéma 16 : Influence de l’homogénéité de la haie
sur le vent
Si la haie brise-vent est mal faite ou insuffisante, il peut y avoir un effet inverse soit une
accélération du vent, c’est l’ « effet Venturi ».
Sur le territoire du parc naturel régional du Gâtinais, il n’y a pas eu d’identification
formelle de haie brise-vent. Néanmoins, lors d’une journée terrain, nous avons pu faire
l’expérience d’une haie offrant un abri du vent et du soleil sur la commune de Guercheville.
Photo 2 : Vu de
face de la haie,
alignement
d’arbre de la
mairie de
Guercheville,
source : Google
Map
134
Guinaudeau Claude, Op.cit., p.19
146
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Les photos précédentes permettent de montrer deux choses : en jaune la haie arborée ou
alignement d’arbres offre un abri au vent et au soleil (traits bleus). Si cette haie n’a pas
forcement été plantée dans un but brise-vent ou ombrage, il n’en demeure pas moins que
celle-ci rend ces services, en plus de l’aspect paysager, esthétique et délimite la mairie de
Guercheville.
147
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Schéma 17 : Influence de la haie sur les rendements agricoles, source : Association Prom’haies,
URL : http://www.promhaies.net
Schéma 18 : Influence de la haie brise-vent sur l’avant et l’après haie, un effet Foehn 135
Les espèces floristiques à valoriser pour la mise en place d’une haie brise-vent sont :
135
Guinaudeau Claude, Op.cit., p.22
148
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Arbustes buissonnants :
- Cornus alba (cornouiller blanc) ;
- Cornus mas (cornouiller mâle) ;
- Mespilus germanica (néflier) ;
- Prunus spinosa (prunellier) ;
- Sambucus racemosa (sureau rouge) ;
- Viburnum lantana (viorne lantane).
Il s’agit ensuite d’associer les espèces en fonction de leurs données autécologiques afin
que les espèces soient adaptées à leur milieu d’implantation et ne soient pas en concurrence.
la haie écologique :
Les haies écologiques sont des haies à but environnemental. Elles participent à la
biodiversité en ayant un rôle de corridors grâce notamment à leur pluri-spécificité et à leur
composition floristique particulièrement favorable au développement et à l’accueil de la
faune. Les haies bocagères et champêtres sont idéales pour les abeilles, les insectes, les
oiseaux et petits mammifères. Elles favorisent l’implantation des auxiliaires de cultures qui
sont particulièrement utiles pour limiter la pullulation des prédateurs et des nuisibles pour
l’agriculture.
Les abeilles ont besoin de milieux accueillant tels que les haies champêtres, les lisières
forestières et les enherbements mellifères. Elles peuvent les atteindre grâce à des réseaux de
149
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haies par exemple. Les espèces végétales à favoriser si l’on souhaite participer à l’installation
d’abeilles sont :
Espèces à chatons comme les aulnes, les bouleaux, les noisetiers, les saules, … ;
Espèces à floraison printanière comme le mimosa, l’érable sycomore, le châtaignier,
l’aubépine, le hêtre, le néflier, le frêne commun, le poirier commun, le chêne, le cassis,
le lilas, …
Pour les papillons, il s’agit de créer des milieux où ils pourront se nourrir, se reproduire
et passer l’hiver. Les haies les plus favorables sont les haies bocagères avec des arbres de haut
jet, des haies arbustives champêtres. Le schéma suivant illustre les écosystèmes qui leurs sont
favorables.
136
Guinaudeau Claude, Op.cit., p.31
150
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en terre de culture et participe ainsi à la réduction de l’utilisation des pesticides. Mettre une
haie écologique pour favoriser l’installation des auxiliaires de culture consiste à remettre en
place une chaîne alimentaire mise à mal sinon détruite. Le schéma suivant illustre le lien entre
auxiliaire de culture et ravageurs. Ainsi, on peut voir que le puceron est mangé par les
coccinelles, les guêpes, les chauves-souris, … et que les limaces sont mangées par les carabes,
les grives et les hérissons.
Pour les oiseaux tous les types de haies leur sont favorables tant qu’elles fournissent
toute l’année de la nourriture, des lieux de reproduction et des abris. Toutes les haies assurent
des lieux de nidification, mais les plus intéressantes sont les haies taillées et celles composées
d’épineux. Les haies plurispécifiques et champêtres sont des lieux de nourrissage.
Lors de la visite de la ferme expérimentale de Boigneville de l’association Arvalis, nous
avons eu l’occasion de visiter les haies qui ont été plantées dans un but écologique. Au cours
de la visite, nous avons pu voir un faisan, et plusieurs lièvres, qui n’ont malheureusement pas
137
Association Prom’Haies, URL : http://www.promhaies.net/association/pourquoiplanter/fonctions-agronomiques,696/
151
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Photo 4: Exemple de haie écologique sur la Ferme expérimentale de Boigneville, Arvalis, et les espèces vues lors
de la visite (faisan commun et lièvre),
Source : C. Brun, juin 2013, photos d’animaux ONCFS.
152
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1 mètre de chaque coté de la haie et entre les haies d’une largeur de 10 mètres environ, laissés
au « naturel » afin de favoriser la biodiversité des espèces faunistiques. Le réseau de 7 haies
installé par Arvalis, en rouge sur la photo 5, montre qu’une connexion a été faite afin de relier
les deux espaces boisés, cerclés de vert. Cela explique le fait que l’on puisse trouver des
espèces animales abondantes sur les parcelles agricoles de l’association.
Photo 5 : Le réseau de haies écologiques sur les parcelles d’Arvalis à Boigneville en l’Essonne, 1 cm pour 100
mètres, Source : C. Brun d’après l’image aérienne de Google Map
Les haies écologiques vues sur le terrain et les haies cynégétiques étudiées ont des
caractéristiques similaires.
la haie cynégétique :
L’aménagement des haies, avec des talus, bandes enherbées ou fossés, va permettre
l’installation d’animaux qui utilisent des terriers. Une haie champêtre peut abriter des
mammifères de grandes tailles. Si elle est suffisamment large (minimum 5 mètres), le couvert
offre un habitat au lièvre, au renard, au lapin ou au chevreuil. L’idéal est d’avoir une haie de 7
à 9 lignes de large138, dotée d’arbres de haut jet au centre entourés de lignes latérales d’arbres
de petites tailles. Pour la nidification au sol de certains oiseaux comme les perdrix et les
138
Liagre …
153
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faisans, l’idéal est de mettre en place des bandes enherbées au pied des arbres de 5 à 10
mètres de large. Le tableau suivant met en avant le type d’alimentation et les comportements
des principales espèces que l’on peut trouver à proximité des haies.
Un certain nombre de haies cynégétiques sont plantées par l’ONCFS, l’Office national
de la chasse et de la faune sauvage. Celles-ci sont plantées à l’occasion de la Sainte-Catherine,
le 25 novembre, avec l’aide d’enfants, de scolaire. Selon le dicton « A la Sainte Catherine,
tout bois prend racine », c’est pour cela que des haies sont plantées à cette date symbolique.
139
Dupraz et Liagre, Agroforesterie : des arbres et des cultures, Ed. France Agricoles, 2008
154
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Un constat est apparu lors des entretiens avec des chasseurs ou agriculteurs chasseurs
sont se sentent plus concernés par la biodiversité que les agriculteurs. Ceci expliquant les
similitudes entre les haies écologiques et les haies cynégétiques. Il est important de montrer le
rôle majeur de la mise en place et du maintien des haies dans les communes du parc.
Schéma 21 : Le rôle des haies sur l’érosion des sols agricole, source : Association Prom’Haies
155
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L’AREAS préconise d’utiliser des espèces végétales qui drageonnent afin d’obtenir une
densité de tiges propice au frein hydraulique, par exemple :
Une haie va mettre 10 ans à être optimale voilà pourquoi elle est souvent associée à des
fascines. Une fascine est un « assemblage de branchages pour combler les fossés, empêcher
l’éboulement des terres »140. L’avantage de la fascine c’est qu’elle joue son rôle hydraulique
dès la première année de sa mise en place. Une fascine en bois mort n’a une durée de vie que
de 2 à 4 ans avant qu’elle ne pourrisse. Il est plus intéressant de mettre en place une fascine
vivante qui utilise par exemple du saule, et prendra racine au contact de la terre. Dans un
premier temps c’est la fascine qui est efficace puis lorsque les branchages vieillissent, ce sont
les arbres qui se sont développés qui jouent un rôle face au ruissellement. Les fascines sont
également de très bons outils pour lutter contre l’érosion des sols.
140
Le Petit Larousse, 2010
156
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Le schéma suivant permet de voir les taux de nitrates avant et après une haie. On peut
voir que les taux ont nettement diminués grâce à cette haie en aval du fait du captage par les
racines des arbres. Le rôle épurateur des haies est donc important.
Schéma 23: Le rôle épurateur d’une haie d’après le taux de nitrate avant et après celle-ci,
source :
157
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Les mares
Les mares font parties des zones humides, mais si certaines des zones humides ont été
bien étudiées, ce n’est pas le cas des mares. Il y a peu de documentations sur les services
rendus par les mares. Néanmoins, le schéma suivant permet de lister ceux qui ont été
recensés.
SUPPORT
RÉGULATION
CULTUREL
Schéma 24 : Les services rendus par les mares, Source : C. BRUN d’après l’étude bibliographique
158
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Les acteurs du territoire ont pu consulter cette liste lors des entretiens. Grâce à la grille
d’entretien il a été possible de comparer le ressenti des acteurs et gestionnaires du territoire
face aux informations récoltées grâce à la bibliographie. Il est ressorti plusieurs choses de ces
entretiens :
- les acteurs du territoire, la population aussi bien que les gestionnaires connaissent bien
les services rendus autrefois par les mares,
- la mare fait partie du paysage et notamment la mare de village,
- la mare n’est plus « utile » elle est esthétique et appartient à un patrimoine historique.
Sur les 27 services identifiés rendus par les mares seuls 9 ont été validés par les acteurs
du territoire du parc naturel régional du Gâtinais.
Services de prélèvement :
- chasse,
- pêche,
- réserve d’eau,
Services de régulation :
- purification de l’eau,
- zone d’accumulation des eaux
Services culturels :
- tourisme nature, cynégétique,
- loisir,
- rôle dans le paysage,
- rôle éducatif et esthétique.
Il y a donc une vraie méconnaissance des services potentiels que peuvent rendre les
mares. Le schéma suivant illustre cet état des choses.
159
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Schéma 25 : Les services rendus par les mares confrontation du ressenti des acteurs à la bibliographie réalisée,
source : C. Brun, d’après la bibliographie et les entretiens réalisés
Les mares rendent donc des services qu’ils soient connus ou non. D’après la
bibliographie, il n’a pas été possible de faire ressortir des valeurs et indices pouvant aider à la
prise de décision pour le maintien, la restauration ou la mise en place des mares. Néanmoins,
un détail du fonctionnement des mares et des services quelles rendent est possible.
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D’après les données du SNPN, sur le territoire du parc naturel régional du Gâtinais, on a
pu recenser 1399 mares dont:
- 667 mares ;
- 139 mouillères ;
- 1 station d’épuration ;
- 496 encore indéterminées.
(Carte 11)
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Carte 13. Les mares selon le contexte géographique du PNRGF (C. Brun)
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Carte 14. Les services rendus par les mares sur le territoire du PNRGF (C. Brun)
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La carte 14 associée issu du fichier Excel (annexe 28) fourni par le SNPN, qui regroupe
les résultats des fiches mares (cf. Partie 2, chapitre 5 – Méthode), il a été possible de
caractériser de manière précise 140 mares sur les 1 399 recensées par le PNR du Gâtinais
français soit environ 10%. Si ces informations ne sont pas optimales d’un point de vue
statistique, il n’en demeure pas moins que ces données donnent un indice sur la tendance des
services rendus par les mares sur le territoire du parc.
bois et forêt de bois et forêt de prairie
Usage/Contexte carrière culture habitation Total
feuillus résineux mésophile
Chasse 4 - - 2 - - 6
collecte d'eau 1 1 - 6 19 - 25
collecte d'eau/ornemental - - - - 3 - 3
collecte d'eau/pêche - - - - 1 - 1
pêche et chasse 2 - - - - - 2
pêche ornemental - - - - 1 - 1
ornemental - - - - 2 1 3
abreuvement bétail indirect - - 1 - - - 1
abreuvement bétail direct - - - - - 4 4
abreuvement bétail
- - - - 1 - 1
direct/collecte d'eau
Pompier - - - - 4 - 4
pas d'usage 23 2 - 48 4 3 77
je ne sais pas - - - 1 2 - 3
sans données - - - 4 - - 4
Total 30 3 1 61 37 8 140
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Ce tableau a deux avantages, il met en évidence les services qui sont rendus par les
mares et les milieux où l’on peut trouver ces mares. De plus, l’intérêt de ce tableau à double
entrée est qu’il associe le contexte géographique au service rendu majoritaire.
- 5,7 % des mares rendent un service cynégétique dont 1,4 % sont également pour la
pêche ;
- 20 % des mares servent pour la collecte des eaux dont 2% sont aussi ornementales et
0,7% pour la pêche ;
- 2,1 % des mares sont ornementales ;
- 3 % des mares servent pour l’abreuvement du bétail que cela soit de manière directe
ou indirecte ;
- 2,8 % des mares servent comme réserve d’eau notamment contre les incendies ;
- Et un peu moins de 43 % des mares caractérisées grâce aux fiches sur les 140 du parc,
n’ont pas d’usages déterminés ou il y a un manque d’information.
Le service écosystémique majoritaire sur le territoire du parc naturel régional est donc la
collecte des eaux, 16,3 % de ces mares sont localisées dans les zones péri-urbaines et
urbaines. Le service chasse est dominant dans les mares qui sont en zones boisées et
forestières, tandis que les mares servant à l’abreuvement sont localisées dans les prairies
mésophiles.
Ces données permettent également de voir qu’une mare peut avoir plusieurs usages,
plusieurs services associés. Néanmoins, si ces informations sont intéressantes, il n’en demeure
pas moins que les mares rendent d’autres services qui ne sont pas présents dans la liste des
caractéristiques des mares du SNPN.
- La mare cynégétique :
La mare cynégétique doit être attractive pour la faune, elle doit fournir de la nourriture
et un abri tout au long de l’année aux animaux. La mare de Villiers-en-Bière sur la photo 6 est
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désignée comme étant une mare cynégétique par la SNPN. A partir des images aériennes, il a
été possible de trouver celle-ci (en jaune), de plus en bas à gauche de celle-ci une mare pour
l’abreuvement du bétail a été identifiée (en bleu). L’environnement immédiat de la mare
cynégétique est : un espace boisé à l’est et au nord et est séparée par une haie d’une prairie sur
le sud-ouest.
MA 77 02205
MA 77 02206
Photo 6 : Exemple d’une mare cynégétique (jaune) et mare d’abreuvement du bétail (bleu) sur la commune de
Villiers-en-Bière, source : Google Map, 2cm pour 50m
Les fiches des deux mares (annexe 29 et 30) établissent que les caractéristiques de ces
deux mares sont différentes. La mare MA 77 02205 est une mare cynégétique.
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se situe entre 50 et 100 cm, les berges en pentes douces représentent environ 50 %, le
surpiétinement des abords est de faible à nul, la berge est boisée ou embroussaillée entre 75 à
100 % provoquant un ombrage de la surface par les ligneux de 0 à 25 %. La mare est au stade
pionnier avec la présence de poissons, mais également de déchets anthropiques (matériaux).
La présence de plantes invasives n’a pas été recensée. Les usages principaux de la mare sont
la pêche et la chasse.
Généralement localisée à proximité des villages ou dans les prairies mésophiles. Elles se
caractérisent par une faible profondeur et peuvent être soit bétonnées soit naturelles. Les
mares bétonnées sont situées dans les villages et avaient pour but de nettoyer les sabots des
animaux (sanitaire), tandis que les mares naturelles avaient pour objectif d’abreuver le bétail.
Aujourd’hui, les mares pour le bétail gardent cet objectif d’abreuvement. Sur le territoire du
parc naturel régional du Gâtinais, on peut trouver des espèces tels que le bovin, le caprin, le
mouton ou la volaille qui profitent des mares pour s’abreuver mais également se nourrir.
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Aucune recommandation n’a été trouvée dans la documentation pour la mise en place
de mare d’abreuvement.
- la mare tampon :
La mare tampon est utilisée en gestion d’hydraulique douce pour lutter contre le
ruissellement et l’érosion des sols. Aucune mare tampon n’a été recensée sur le territoire du
parc, néanmoins cela ne veut pas dire qu’il n’y en a pas ou qu’aucune n’a cet objectif. De
plus, la mairie de Boissy-aux-Cailles souhaite en mettre en place sur sa commune afin de
lutter contre le ruissellement et les inondations. Le cas d’étude sera développé plus loin.
L’AREAS a réalisé une fiche sur le rôle des mares tampon (annexe 31). Celle-ci nous
indique qu’une mare tampon doit avoir deux niveaux :
171
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Les mares tampons doivent se situer dans un axe d’écoulement ou de concentration des
écoulements, en fond de vallon ou point bas, etc. Afin d’avoir une mare bien proportionnée,
l’AREAS a réalisé un tableau afin de calculer les dimensions d’une mare tampon optimale.
« Pour qu’une mare soit propice à la faune et à la flore, sa profondeur doit être
suffisante pour éviter un assèchement ou le gel de toute l’eau en hiver. Pour cela, sa plus
grande profondeur doit atteindre 1, 20 à 1, 50 mètres.
Par ailleurs, une partie des berges peut être aménagée en marche d’escalier, pour avoir
des profondeurs et donc des habitats variés.
La grande profondeur permet aussi de limiter l’envahissement total de la mare par les
roseaux ou massettes. » 141
141
AREAS – Fiche 16, Mare tampon.
172
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La flore a privilégié ou présente dans les zones humides, telles que les mares, est :
o plantes hygrophiles :
Épilobe hirsute (Epilobium hirsutum) ;
Lythrum à feuille d’hysope (Lythrum hyssopifolia) ;
Lycope d’Europe (Lycopus europaeus) ;
o plantes hélophiles :
Joncs (Juncus inflexus, J. articulatus, …) ;
Massettes (Typha angustifolia, T. latifolia) ;
Menthe (Mentha pulegium) ;
o plantes hydrophiles :
Characées (Chara spp.).
Les fiches du SNPN ont identifié plusieurs espèces présentes sur le territoire du parc
naturel régional du Gâtinais :
173
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La faune qui vit dans les écosystèmes de mares est riche et diversifiée. Là encore, les
fiches du SNPN sont une aide précieuse pour déterminer quelles espèces animales vivent dans
les mares du parc, informations qui ont été complétées par la bibliographie :
o Mammifères :
Chevreuil,
Lapin,
Lièvre,
o Avifaune :
Aigrette,
Faisan,
Héron,
Perdrix,
Canard,
Poule d’eau, Photo 7 : Couple de canard à la mare de Jacqueville
(C. Brun)
o Amphibien :
o Odonate (Libellule) :
La liste n’est évidement pas exhaustive, mais elle permet d’avoir un indice des espèces
présentes dans les mares et ainsi de voir que les mares participent au bon fonctionnement de
l’écosystème. Les mares ont un rôle important et rendent un certain nombre de services
écosystémiques.
174
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Périmètre de la Réserve de Biosphère Les Bandes Enherbées (BD Ecoline éléments linéaires)
Parc Naturel Régional du Gatînais français Bande herbeuse 1 (entre 2,5m et 5m de largeur)
Mode d'occupation du sol( MOS 2008) PNR Bande herbeuse 2 (plus de 5m de largeur)
Bois ou forêts Bande herbeuse ripicole 1(entre 2,5m et 5m de largeur)
Rural Bande herbeuse ripicole 2 (plus de 5m de largeur)
Eau Berme avec arbres plantés continus
Urbain ouvert Berme avec arbres plantés discontinus
Urbain construit Berme avec arbres plantés épars
Les Bandes Enherbées (BD Ecoline éléments polygones) Berme avec embuissonnement spontané
Bande herbeuse 2 (plus de 5m de largeur) Berme avec embuissonnement spontané continu
Jachère faune sauvage Berme avec embuissonnement spontané discontinu
Prairie naturelle Berme avec ligneux bas plantés continus
Friche Berme avec ligneux bas plantés discontinus
Berme prairiale Berme avec ligneux bas plantés épars
Berme avec arbres plantés épars Berme prairiale
Berme avec arbres plantés discontinus Chemin enherbé
Berme avec arbres plantés continus Chemin masqué
Berme avec embuissonnement spontané discontinu Chemin partiellement enherbé
Berme avec embuissonnement spontané Fossé
Berme avec ligneux bas plantés épars Friche
Berme avec ligneux bas plantés discontinus Jachère faune sauvage
Berme avec ligneux bas plantés continus Prairie naturelle
Verger
175
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Les bandes enherbées rendent un certain nombre de services encore peu étudiés. Le
schéma suivant liste les services rendus par les bandes enherbées, celle-ci n’est pas
exhaustive.
SUPPORT
RÉGULATION
CULTUREL
177
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Il n’y a eu aucune confrontation de la liste des services rendus par les bandes enherbées
avec le ressenti des acteurs et gestionnaires du territoire. Les résultats suivants sont donc
uniquement issus de travaux scientifiques142 :
une bande enherbée de 6 mètres de large retient jusqu’à 99% des molécules
polluantes issues des pesticides ;
les bandes enherbées n’ont aucun effet sur les eaux de drainage, alors que celles-ci
représentent 90 % des eaux sortant d’une parcelle drainée ;
les bandes enherbées épurent les eaux de ruissellement en piégeant les matières
en suspension (la boue) et en facilitant l’infiltration puis la dégradation des
herbicides et de insecticides (l’efficacité est de 62% pour une bande large de 6
mètres et de 88% pour une bande large de 18 mètres), capacité d’infiltration du sol
variant de 10 à 200 mm/h contre 2 à 5 mm/h dans les parcelles cultivées ;
la bande enherbée qui entourent les champs concentrent jusqu’à 80% de la
biodiversité. Elle sert de refuge à des insectes et des petits mammifères, des
invertébrés (carabes, acariens, araignées), aux auxiliaires de culture ;
la bande enherbée permet les migrations d’espèces animales et végétales ;
les bandes enherbées diminuent l’érosion des sols et limitent la perte de limons et
de matière organique.
Ainsi, favoriser la biodiversité végétale sur les bandes enherbées, dans l’objectif final
de favoriser une biodiversité plus large, rendant des services à l’agriculture et à
l’agriculteur, peut nécessiter des moyens de gestion qui entrent en conflit avec les objectifs
environnementaux. Par exemples, augmenter le nombre d’espèces annuelles, introduire des
espèces messicoles, favoriser l’apparition d’espèces à fleur pour les pollinisateurs, de
142
Dossier Biodiversité des zones rurales « La biodiversité dans les zones rurales : comment concilier
préservation et activités ? », juin 2007 ;
URL : http://documents.irevues.inist.fr/bitstream/handle/2042/31247/RUR.pdf?sequence=1
178
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Se pose également alors la question des plantes autorisées en semis sur les bandes et
des conflits possibles entre la réglementation (interdiction de semer des légumineuses sur les
bandes enherbées dans les zones vulnérables aux nitrates) et intérêts écosystémiques (rôle
favorable des légumineuses dans la production de ressources pour les pollinisateurs). »143
La bande enherbée participe à la lutte contre l’érosion dans les fonds de vallon, sur les
fourrières et les versants pentus, le dépôt des particules contenues dans le ruissellement et
l’épuration des eaux venant de l’amont et dans l’infiltration d’une partie des ruissellements
venant de l’amont.
Schéma 30 : Le rôle des bandes enherbées contre l’érosion des sols et le ruissellement,
source : Territ’Eau – Agro-Transfert Bretagne, Bandes enherbées, 2009
143
Cordeau S., « Conséquences de la mise en place des bandes enherbées sur l’évolution de la flore adventice »,
Thèse, Université de Bourgogne, 2010
179
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Pour être bien adapté une bande enherbée doit être dimensionnée :
« La meilleure solution est de créer des chemins d’eau larges non terrassés, occupant
tout le fond du vallon. 20 mètres sont souvent nécessaires. Sa largeur doit tenir compte de son
ensablement partiel lié aux dépôts au fil des ans. Elle doit aussi pouvoir recevoir des
écoulements exceptionnels sans déborder. »144
« La largeur idéale est de 20 mètres pour une parcelle de 500 mètres de long. Cela
permet de disposer d’une zone suffisante pour y faire tourner les engins et de préserver en
plus une zone permettant l’infiltration. »145
144
AREAS, Fiche 13 – Zone enherbée
145
AREAS, Fiche 13 – Zone enherbée
180
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Photo 7 : Bande enherbée fleurie sur la commune de Photo 8 : Bande enherbée sur la commune de
Guercheville, Source : C. Brun 2013 Larchant, source : C. Brun, 2013
Il n’a pas été possible de savoir pour quelle raison ces bandes enherbées ont été placées,
mais des haies cynégétiques ayant été mise en place sur la commune il est probable que les
bandes enherbées soient cynégétiques également. La bande enherbée fleurie (photo 7) est
également une zone pour les abeilles et les auxiliaires de culture.
La liste suivante fait état des inconvénients qui ont été avancés lors des entretiens, ainsi
que dans des témoignages trouvés tout au long des recherches bibliographiques.
181
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Néanmoins, localement des actions de mise en place, remise en place et maintien des mares,
des haies et des bandes enherbées sont observables.
II. Les services écosystémiques rendus par les IAE à l’échelle locale
Les communes qui ont été sélectionnées pour l’étude des services rendus par les
infrastructures agro-écologiques à l’échelle locale ont été choisies en raison de plusieurs faits :
- ce sont les communes où la rencontre avec des acteurs du territoire à été possible ;
- les communes ont été étudiées sur le terrain ;
- il a été possible de recueillir des données sur ces communes ;
- ces communes sont représentatives d’infrastructures agro-écologiques ciblées et à
usages précis.
Ces communes ont été choisies pour illustrer certains des services rendus par les
infrastructures agro-écologiques. Elles sont présentées comme des exemples.
182
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Lors de la rencontre en mai 2013 avec monsieur Gilles Augé, agriculteur, chasseur et 1er
adjoint du maire Claudine Chardon, celui-ci nous a fait visiter les parcelles agricoles sur la
commune de Guercheville. Monsieur Augé possède 190 hectares de terres agricoles et 708
mètres de haies à usage cynégétique privé (famille et amis). La carte suivante permet de
localiser les haies présentes sur la commune de Guercheville.
1.
Les haies en vert foncé sont les haies cynégétiques du dernier remembrement (1995), les
haies en vert clair une haie de moins d’un an mise dans le cadre de la PAC, les haies en
marron/vert sont des haies pour protéger et cacher la mairie et le bassin d’assainissement de la
commune. Nous n’avons pas pris en compte les haies urbaines voulant nous concentrer sur les
haies cynégétiques. La haie n°1 au nord de la commune est celle qui a été étudiée en détail.
184
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Les haies ont été plantées pour les plus anciennes afin de rendre un service cynégétique
à la démarche de monsieur Augé et de madame Chardon, également agricultrice à
Guercheville. On peut voir donc ici un lien fort entre aménagement du territoire et
agriculteurs-chasseurs. Pour monsieur Augé il est important de « faire passer un message » :
mettre des haies est « une question de bon sens », « les agriculteurs qui sont également
chasseurs se sentent beaucoup plus concernés que les gens qui sont uniquement
agriculteurs ».
Un travail de terrain effectué en juillet 2013 a permis de caractériser l’une de ces haies
cynégétiques représentative de ce service écosystémique (n°1). Ainsi, longue de 64 mètres 50
et large de 8 mètres 50, cette haie haute d’une dizaine de mètres fait partie d’un ensemble de
cinq haies espacées d’environ 50 mètres.
1.
Photo 9 : Image aérienne de la haie n°1 de la commune de Guercheville (C. Brun adapté de Google Map.)
185
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La haie est bordée sur sa face sud d’un chemin enherbé de 6 mètres 50 de large la
séparant d’un champ d’orge et sur sa face nord d’une bande enherbée de moins de 2 mètres
puis d’un champ d’orge.
Les espèces végétales composantes cette haie n’ont pas été clairement identifiées, par
manque de connaissances. Néanmoins, sur la première haie, on a pu noter la présence de 4
cerisiers, de houes, de groseilliers et de framboisiers, fait confirmé par monsieur Augé qui a
choisi des espèces à fruits et à baies pour la faune mais également pour les enfants de la
commune.
186
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Les haies donc rendent des services écosystémiques induits par le choix des espèces
végétales par le propriétaire :
187
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Là encore monsieur Augé à été d’une aide précieuse, de même que madame Anne
Dumesny, secrétaire de la mairie de Guercheville. En effet, il a été possible de distinguer la
présence de :
- renards ;
- de faisans ;
- de lapins et lièvres ;
- de 8 à 10 couples de perdreaux (sans haie 2 couples) ;
- de grues depuis 2 ans (oiseaux migrateur) ;
- d’un couple de busards des roseaux nichant depuis 2 ans près de la mare de
décantation à proximité de la haie ;
- un couple de Tadorne de Belon depuis 2 ans (oiseaux migrateurs protégés).
188
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Photo 17 : Nid de Busards des roseaux à Photo 18: Couple de Tadorne de Belon à
Guercheville (Karine et Vincent Huré) Guercheville (Karine et Vincent Huré)
Le Busard des roseaux est un rapace diurne qui fait son nid (une plateforme de roseaux)
au milieu d’une roselière. La femelle pond 4 à 5 œufs entre avril et juillet. Ce rapace se
nourrit de petits oiseaux, de petits mammifères et de batraciens.
Le Tadorne de Belon est une espèce proche du canard colvert. Il fait son nid dans un
trou du sol, parfois dans une ruine, sous un roncier ou même dans un arbre. La femelle pond 8
à 10 œufs entre février et août. Ce canard fouille la vase pour trouver algues et petits
mollusques ou crustacés, il broute aussi l’herbe.146 Le Tadorne de Belon est un oiseau de bord
de côte, il est rare d’en trouver dans l’intérieur des terres. De plus, cette espèce est protégée :
elle est inscrite à l’annexe II de la Convention de Berne, relative à la conservation de la vie
sauvage et du milieu naturel de l’Europe, et comme tous les anatidés à l’annexe II de la
Convention de Bonn (C.M.S. Convention sur la conservation des espèces migratrices
appartenant à la faune sauvage).147
146
L’Eccho de Guercheville Bulletin communal n°29 mars 2013
147
Larousse, article Tadorne de Belon
189
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les unes par rapport aux autres dans un rayon de 500 – 600 mètres, ce qui permet aux
perdreaux de passer d’une haie à une autre sans risque. Il y a peu de démarches en ce sens sur
le territoire du parc naturel régional du Gâtinais. Celle-ci permet de montrer que les haies
peuvent être compatibles avec un système agricole d’openfield.
190
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148
Moulin de Lucy, « Programme de gestion intégrée des bassins versants du Parc Naturel régional du Gâtinais
français – Monographie de Boissy-aux-Caille», avril 2012, p.5
191
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Boissy-en-Cailles
Marlanval
Mainbervilliers
149
Moulin de Lucy, « Programme de gestion intégrée des bassins versants du Parc Naturel régional du Gâtinais
français – Monographie de Boissy-aux-Caille», avril 2012 p :10
192
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Ces deux mares ont été caractérisées grâce aux fiches utilisées par le SNPN. Les deux
mares sont approvisionnées par les précipitations et le ruissellement venant de la route, flèche
bleu, et de la parcelle agricole, en marron. L’usage principal de ces mares aujourd’hui est la
collecte des eaux. La mare de Marlanval a été réaménagée : la haie basse à gauche, en jaune, a
remplacé un muret, afin de favoriser l’écoulement du ruissellement dans la mare à travers des
ouvertures dans la haie. Cette mare n’est pas en eau de manière permanente et sa profondeur
maximale est entre 0 et 50 cm, l’embroussaillement des berges est entre 25 et 50%. La
végétation de la mare est à 92% composée d’hydrophytes flottants non enracinés et d’algues
affleurantes et à 8 % d’hydrophytes. Si aucun poisson n’a été vu, la présence de grenouilles et
de têtards a été notée. Suite à la rencontre avec monsieur François Rouillon, 1er adjoint au
maire de Boissy-aux-Cailles et agriculteur ayant des terres bordant la mare de Marlanval, il
nous a expliqué que la mare était curée régulièrement et la boue récoltée est redistribuée dans
les champs au alentour.
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La carte 21 illustre ces axes d’écoulements qui convergent vers le centre du bourg de
Boissy-aux-Cailles, flèches bleues. Les étoiles rouges permettent de localiser les points bas et
donc les zones à risque d’inondation.
Carte 21 : Les axes d’écoulements, points bas et aménagements existants sur le bourg de Boissy-aux-Cailles150
150
Moulin de Lucy, « Programme de gestion intégrée des bassins versants du Parc Naturel régional du Gâtinais
français – Monographie de Boissy-aux-Caille», avril 2012, p : 30
194
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151
Moulin de Lucy, « Programme de gestion intégrée des bassins versants du Parc Naturel régional du Gâtinais
français – Monographie de Boissy-aux-Caille», avril 2012, p : 19
195
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Carte 22 : Les propositions d’aménagement d’hydraulique douce sur la commune de Boissy-aux-Cailles, source : Moulin de
Lucy
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La réflexion dans la mise en place des aménagements d’hydrauliques douces a été faite
à l’échelle du bassin versant. La carte 23 montre bien cette réflexion de l’amont vers l’aval
pour la protection d’une zone de vulnérabilité importante (cercle rouge). Ainsi, on
trouve selon le profil tracé n°1 du nord ouest vers le sud est au cœur du bourg (en rouge):
- une modification des pratiques culturales et des cultures de printemps ;
- des bandes enherbées de 20 mètres ;
- des haies sur bourrelet ;
- la création d’ouvrage ponctuel, tels que des dos d’âne pour ralentir l’eau ;
- des jachères ;
- des tranchées drainantes ;
- des ouvrages ponctuels à entretenir.
Carte 23 :
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Il s’agit donc de diminuer dès l’amont les débits de ruissellements, et par un système de
palier et aménagements de gestion d’organisés le long des axes d’écoulement permettant de
réduire l’impact des inondations des zones à risques. Ces aménagements d’hydrauliques
douces, composés des mares, des haies et des bandes enherbées serviront à réduire la
vulnérabilité de la commune face aux ruissellements, aux inondations en aval et à l’érosion
des sols agricoles en amont.
Des problèmes peuvent être rencontrés lors de la mise en place de ces mesures. La
réouverture de la mare sur la place du bourg de Boissy-aux-Cailles va concurrencer les projets
d’aménagement prévus, soit la création d’un espace de stationnement. « Un aménagement
paysager intégrant l’option parking et la rétention d’eau semble techniquement compliqué
mais pas impossible. »152
Le parc naturel régional du Gâtinais français a établi des devis pour les différents
aménagements proposés. Ainsi, pour l’ensemble de la commune, le devis est de 350 216 €.
On peut prendre trois exemples qui illustrent les coûts de mise en place ou de restauration
d’une mare, d’une bande enherbée et d’une haie sur le territoire du parc naturel régional du
Gâtinais.
Localisation
Bande enerbée sur la parcelle du Vezu 745 ml
Bande enherbée sur la parcelle du Fief 380 ml
Total travaux 0€
152
Moulin de Lucy, « Programme de gestion intégrée des bassins versants du Parc Naturel régional du Gâtinais
français – Monographie de Boissy-aux-Caille», avril 2012, p :?
198
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Les travaux étant envisagés très sérieusement, on peut se dire que le coût
d’aménagement 350 216 € est un investissement rentable dans le temps face aux coûts des
dégâts occasionnés par le ruissellement, les inondations et l’érosion du sol.
Ainsi, les mares, les haies et les bandes enherbées sont des aménagements viables et
rentables pour la réduction des risques sur la commune de Boissy-aux-Cailles.
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Une clé de concertation entre enjeux et acteurs du Gâtinais
Étudier cette commune qui n’est pas sur le territoire du parc naturel régional du Gâtinais
est pertinent à plus d’un titre :
La mise en place, éventuelle, de haies sur la propriété, afin de lutter contre une plante
causant des troubles de santé chez les chevaux, est une opportunité pour mettre en évidence
l’un des services écosystémiques que peuvent rendre les haies. En effet, les haies ont un effet
barrière contre la dispersion des akènes du Séneçon Jacobée.
153
http://luirig.altervista.org/naturaitaliana/viewpics.php?title=Jacobaea+vulgaris
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Le Séneçon de Jacob est toxique pour les chevaux et les bovins en raison des alcaloïdes
pyrrolozidiniques qu’il referme. L’intoxication se produit lors de la consommation de la
plante sur pied ou séchée dans le foin. Toutes les parties du Séneçon sont toxiques. Que la
consommation soit continue dans le temps ou non, l’intoxication se fera. La dose létale pour
un cheval est atteinte après l’indigestion cumulée d’une quantité de séneçon (en matière
sèche) correspondant de 3 à 5 % de son poids vif (soit 300 g/j pendant 50 jours).
L’intoxication est possible avec la consommation de seulement 50 à 100 g de séneçon par jour
pendant six à huit semaines. Les signes cliniques apparaissent le plus souvent après une
longue phase clinique silencieuse, seulement plusieurs mois après l’indigestion. Les
principaux signes cliniques sont :
L’intoxication par le Séneçon de Jacob peut toucher les chevaux mais également les
bovins. Les vaches touchées peuvent contaminer le lait et ainsi avoir un impact sur la santé
humaine. Les conditions climatiques des dernières années, avec le réchauffement de la
planète, favorisent la prolifération des séneçons en France et risquent d’entraîner une
augmentation du nombre de cas de chevaux intoxiqués. Il faut donc connaître et reconnaître
ces plantes afin de lutter contre leur prolifération, facilitée par leur caractère anémophile. Le
traitement des animaux intoxiqués étant symptomatique et souvent sans résultat lorsque les
signes cliniques sont marqués, le plus important est de lutter contre l’ingestion de la plante par
les chevaux en détruisant les séneçons dans les pâtures et dans les parcelles destinées a la
récolte du foin.154
154
Passemard Blanche et Pruymenko Nathalie, « L’intoxication des chevaux par les séneçons, une réalité en
France », Revue médiale vétérinaire 2007, http://www.revmedvet.com/2007/RMV158_425_430.pdf
202
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- Arbustes :
o Aubépine épineuse,
o Cerisier de sainte Lucie,
o Cytise,
o Coudrier,
o Prunier myrobolan,
o Sureau noir,
o Buis,
o Cornouiller sanguin.
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Il s’agit de planter des haies sur 2 rangs, en quinconce, séparés d’un mètre et d’espacer
les arbres d’un mètre sur le rang. Il ne faut pas mettre deux arbres de la même espèce côte à
côte. Il faut laisser pousser les haies pendant 2 ans puis au mois de mars de la 3 ème année de
céper les arbustes à 10 cm de haut pour étoffer les haies. Il faut laisser les espèces de grandes
tailles pousser afin d’obtenir une haie étagée.
Ces haies ont donc un effet brise-vent empêchant la dispersion des akènes sur les
parcelles servant de pâturages aux chevaux de la propriété.
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Les études de cas présentées sont représentatives des services que peuvent rendre les
haies, les mares et les bandes enherbées. Aborder les haies, les mares et les bandes enherbées
à travers les services écosystèmiques est un moyen, un outil important pour convaincre les
acteurs et gestionnaires du territoire du parc naturel régional du Gâtinais. Cela permet
également de rassembler ces acteurs et gestionnaires autour d’une même table afin d’établir
un projet d’aménagement cohérent et répondant aux différents enjeux du territoire.
Mettre en place ces infrastructures agro-écologiques telles que les haies, les mares et les
bandes enherbées est un investissement dans le temps. Choisir de mettre en place ces éléments
nécessite de savoir pourquoi et quels usages on souhaite en avoir. Il est également possible de
multiplier les services écosystémiques et les usages.
Ainsi, une haie peut servir à la réduction des risques d’inondations et d’érosion des sols
mais également pour la chasse et la production de bois de chauffage ; une mare pour la pêche,
les loisirs et la biodiversité. Ces services ne sont pas incompatibles et peuvent être une clé de
concertation entre les acteurs du territoire et les différents enjeux autour de la gestion de ce
territoire.
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Une clé de concertation entre enjeux et acteurs du Gâtinais
Un certain nombre de limites ont été rencontrées lors de l’évaluation des services rendus
par les mares, les haies et les bandes enherbées. Outre la méfiance et le rejet, déjà évoqués, de
certains acteurs et gestionnaires du territoire quant à la mise en place de ces infrastructures
agro-écologiques telles que les haies, les mares et les bandes enherbées, d’autres limites sont
apparues. Nous prendrons l’exemple de la commune de Boutigny-sur-Essonne (carte 26).
Carte 26
:
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Le coût des travaux pour des aménagements est très conséquent pour les communes. Par
exemple, Catherine Pauvert, secrétaire générale de la commune de Boutigny-sur-Essonne,
nous a expliqué que l’estimation des travaux pour l’ensemble des travaux « a de quoi faire
frémir ». L’ensemble des aménagements prévus pour la commune de Boutigny est estimé à
565 119 € hors taxe, « il y en a pour au moins 10 ans de travaux » d’après madame Pauvert.
Pour de petites communes, ce budget est considérable et nécessite un échelonnage dans le
temps. Toutefois, ces travaux sont nécessaires et certains « sont à leur portée » tels que les
bandes enherbées sur les pentes, la modification des façons de planter, etc. Ils ont également
rénovés leur bassin de rétention de 1 800 m3 pour environ 80 000 €. Si ces travaux sont
entrepris c’est que la commune est soumise à un risque de ruissellement, d’inondation et
d’érosion des sols forts. Madame Pauvert nous expliquait que lors d’une coulée de boue, les
dégâts pour nettoyer uniquement les rues et trottoirs ont coutés à la commune entre
10 000 et 15 000 euros et vu la récurrence des phénomènes hydriques et érosifs il devient
rapidement rentable de mettre en place des aménagements.
Les aménagements pour la lutte contre l’érosion doivent être faits sur l’échelle d’un
bassin versant. Néanmoins, il est difficile d’imposer des aménagements en amont, sur les
plateaux où le risque n’est pas dominant, il n’y a pas ou peu d’inondations. Il y a un fort
sentiment d’injustice présent pour les communes en aval, tels que Boutigny-sur-Essonne qui
récupère l’ensemble des eaux de ruissellement de son bassin versant et notamment de
Videlles. Madame Pauvert explique que le sentiment d’injustice est important dans la
commune.
Il est donc important d’avoir une réflexion globale du fonctionnement d’un bassin
versant (ou sous-bassin versant). Il est important de pouvoir sensibiliser les acteurs du
territoire et d’expliquer le fonctionnement et les dynamiques amont/aval d’un bassin versant
aux communes afin de mieux répartir les coûts d’aménagement. Toutes actions en amont à
des conséquences en aval : c’est un des principes des dynamiques hydrologiques.
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Une clé de concertation entre enjeux et acteurs du Gâtinais
Une autre des limites de ce projet a été le manque de données et de valeurs monétaires
permettant un approfondissement des services rendus par les haies, les mares et les bandes
enherbées. L’étude proposée est à compléter et à enrichir. Notamment, sur la communication
et les outils pour persuader les acteurs du territoire de l’intérêt de mettre, remette et maintenir
ces infrastructures agro-écologiques.
Les résultats obtenus sont donc le fruit d’une étude bibliographique conséquente, d’un
travail de terrain très localisé et de rencontres avec les acteurs du territoire. Ils mettent en
évidence les avantages pour les enjeux territoriaux des haies, des mares et des bandes
enherbées et également les inconvénients pour les communes.
Si ces résultats mériteraient d’être approfondis, ils sont néanmoins intéressants car ils
constituent un point de départ pour la réflexion sur les services écosystémiques rendus par les
infrastructures agro-écologiques.
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Une clé de concertation entre enjeux et acteurs du Gâtinais
Conclusion Générale
Ce mémoire de fin d’étude sur l’évaluation des services rendus par les infrastructures
agro-écologiques et notamment les haies, les mares et les bandes enherbées avait pour but de
recenser des données sur les services qu’elles peuvent rendre, mais également déterminer si la
notion de services écosystémiques peut être un outil de concertation entre les enjeux et les
acteurs du parc naturel régional du Gâtinais.
Nous avons pu voir dans la première partie les caractéristiques du contexte territoriale et
les raisons pour lesquelles cette étude a été entreprise par la réserve de biosphère de
Fontainebleau et du Gâtinais et le parc naturel régional du Gâtinais français. Dans la seconde
partie, nous avons déterminé la méthode et les outils nécessaires pour cette évaluation des
services rendus par les haies, les mares et les bandes enherbées. Enfin la dernière partie
illustre les résultats obtenus à l’échelle du parc naturel régional du Gâtinais ainsi qu’à
l’échelle de quelques communes en fonction du service écosystémique dominant. Cette
dernière partie a également permis de mettre en avant les limites de l’étude.
- les haies, les mares et les bandes enherbées rendent des services écosystémiques
qu’il convient de mettre en avant à travers un argumentaire solide à l’attention des
gestionnaires et acteurs du territoire ;
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Ce travail pourra faire l’objet d’une plaquette à l’attention des acteurs du territoire qui
aurait pour but la valorisation des services rendus par les haies, les mares et les bandes
enherbées de manière simple et adaptée. Celle-ci est en cours d’élaboration.
Pour aller plus loin dans cette évaluation des services rendus par les infrastructures
agro-écologiques, il serait intéressant d’organiser des ateliers thématiques afin de rassembler
les acteurs et les gestionnaires. Cela permettrait à la fois une confrontation des enjeux mais
serait également un bon moyen de communication sur les services que pourraient rendre les
haies, les mares et les bandes enherbées selon les enjeux locaux. C’est ce qu’aà fait le parc
naturel régional de l’Avesnois. Ce parc a également lancé une étude sur les services rendus
mais en se focalisant sur le paysage caractéristique : le bocage. Si le paysage du parc naturel
régional du Gâtinais n’est pas un paysage de bocage, il n’en demeure pas moins qu’une
collaboration et une comparaison entre les services rendus est intéressante.
Dans un premier temps, les acteurs ont dû identifier individuellement les services
rendus par le bocage et donc les haies. Puis dans un second temps, les acteurs ont dû
entreprendre de hiérarchiser les services rendus afin d’en dégager 4 ou 5 par le biais d’une
monnaie créée pour l’occasion par le PNR de l’Avesnois, permettant de miser sur les services
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écosystémiques qu’ils considèrent comme les plus importants. Un groupe de travail a ensuite
traité des évolutions des services rendus par le bocage dans l’histoire du paysage, des craintes
de l’augmentation de l’érosion des sols et des évolutions souhaitées notamment sur
l’utilisation des sols ou le maintien des prairies. Le but de ces ateliers a été de donner la parole
aux acteurs du territoire pour faire prendre conscience de l’utilité du bocage et de l’ensemble
des services écosystémiques rendus par celui-ci. Ces tables rondes autour des services
écosystémiques rendus par le bocage et donc les haies sont des outils de concertation afin de
faciliter la communication entre les enjeux des différents acteurs du territoire.
Une autre question a été soulevée : les choix d’aménagements que l’on fait, et qui ne
seront amorties financièrement que dans 10 ans, seront-ils toujours adaptés face aux
évolutions climatiques ? Les espèces végétales que l’ont choisi de privilégier pour la mise en
place de haies sont-elles les plus adaptées en cas d’évolution climatique ? Il n’a pas été
possible de répondre à ces questions. Néanmoins, elles sont intéressantes du fait de la
projection dans le futur des aménagements que l’on fait aujourd’hui.
Ce travail sur les services rendus par les infrastructures agro-écologiques dans le
paysage du Gâtinais a été particulièrement intéressant pour plusieurs raisons : il m’a permis
de confronter mes connaissances universitaires à la réalité du terrain et au quotidien des
acteurs et gestionnaires du territoire et il m’a demandé une réflexion poussée sur une notion
controversée les « services écosystèmiques » notion totalement nouvelle pour moi et peu
développé lors des cours à l’université.
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Je me suis sentie d’autant plus concernée par cette étude que celle-ci était localisée sur
le territoire du parc naturel régional du Gâtinais, où j’ai passé mon enfance. Ce qui m’a
également ouvert un certain nombre de portes, notamment auprès des agriculteurs et des élus.
Combien de fois les gens se sont détendus dès qu’ils en prenaient connaissance : « Vous êtes
une petite du cru, tout va bien alors ! ». Je pense qu’ils constataient que je n’étais pas là pour
les juger mais pour écouter leurs témoignages, prendre en compte leur réalité pour ainsi mieux
les confronter aux articles scientifiques. Je ne prétends pas avoir cerné l’ensemble de la
problématique, ni de réussir à satisfaire l’ensemble des acteurs, mais j’espère avoir retransmis
un peu de leur voix à travers ce mémoire. Sans eux, ce travail n’aurait été qu’une simple étude
bibliographique.
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Bibliographie thématique
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Ouvrages
Articles
Thèse
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Frilleux P., thèse, La haie et le bocage pavillonnaires, diversités d’un territoire périurbain, entre nature et artifice.
2008 Bailey S.,
Effets des éléments boisés sur les populations d’abeilles sauvages dans différents paysages – Étude des lisières forêt-
colza et forêt-verger, compte rendu de thèse, 2010-2013.
Services administratifs
AGROOF, INRA, Association française Agroforesterie, Hamon X., Dupraz C., Liagre F, L’Agroforesterie – Outil de
séquestration du carbone en Agriculture, dec. 2009
Arbres & paysages d’Autan, http://www.arbresetpaysagesdautan.fr/ :
Les Haies, alliées de notre bien-être,
http://www.arbresetpaysagesdautan.fr/IMG/pdf/La_haie.pdf
Comprendre le paysage pour mieux s’y intégrer
http://www.arbresetpaysagesdautan.fr/IMG/pdf/Paysage.pdf
L’implantation végétale, une protection du sol et de l’eau
http://www.arbresetpaysagesdautan.fr/IMG/pdf/Protection_du_sol_et_de_l_eau.pdf
La Haie, source de biodiversité
http://www.arbresetpaysagesdautan.fr/IMG/pdf/Biodiversite_de_la_haie.pdf
Guide, Arbres et arbustes champêtres des paysages de Haute-Garonne
http://www.arbresetpaysagesdautan.fr/IMG/pdf/livret_paysage_web.pdf
Un aménagement par des plantations réussies
http://www.arbresetpaysagesdautan.fr/IMG/pdf/Des_plantations_reussies.pdf
AREAS, fiche 14 « Haie », 2008
AREAS, fiche 12 « Fascine », 2008
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2012-2013
Les services écosystémiques rendus par les infrastructures agro-écologiques
Une clé de concertation entre enjeux et acteurs du Gâtinais
Vidéo
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Articles
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Thème Santé
Ouvrages
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Thème Climatologie
Ouvrages collectifs
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Thèses
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Articles
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Thème Pédologie :
Ouvrages collectifs
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Thèses et mémoires
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Articles
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Articles
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