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Ms GC Goual

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‫اﻟﺠﻤﮭﻮرﯾﺔ اﻟﺠﺰاﺋﺮﯾﺔ اﻟﺪﯾﻤﻘﺮاطﯿﺔ اﻟﺸﻌﺒﯿﺔ‬

REPUBLIQUE ALGERIENNE DEMOCRATIQUE ET POPULAIRE

‫وزارة اﻟﺘﻌﻠﯿﻢ اﻟﻌﺎﻟﻲ و اﻟﺒﺤﺚ اﻟﻌﻠﻤﻲ‬

MINISTERE DE L’ENSEIGNEMENT SUPERIEUR ET DE LA RECHERCHE SCIENTIFIQUE

‫ﺟﺎﻣﻌﺔ اﺑﻲ ﺑﻜﺮ ﺑﻠﻘﺎﯾﺪ ﺗﻠﻤﺴﺎن‬

UNIVERCITE ABOU BEKR BELKAID- TLEMCEN

FACULTE DE TECHNOLOGIE

Mémoire présenté pour l’obtention du diplôme de Master

En Génie Civil

Spécialité : Géotechnique

Présenté par :

Mlle. GOUAL WISSAM

Devant le jury composé de :

Mr. BEDJAOUI MOHAMED CHAKIB Président

Mme. BENHACHILIF SOUAD Examinatrice

Mme. SMAIL NADIA Encadrante

Mr. ROUISSAT BOUCHRIT Co-Encadreur

Année 2018/2019
Remerciements
Avant tous, nous remercions Dieu le tout puissant qui nous a aidé et
donné la volonté et le courage d’entamer et de terminer ce mémoire.
Ce travail ne serait pas aussi riche et n’aurait pas pu avoir le jour sans
l’aide et l’encadrement de Mme. SMAIL Nadia et Mr. ROUISSAT
Bouchrit, on les remercie pour la qualité de leur encadrement
exceptionnel, pour leur patience, leur rigueur, leur disponibilité, leurs
conseils éclairés et les encouragements durant notre préparation de ce
mémoire.
Mille fois merci Mr. ROUISSAT Bouchrit et Mme. SMAIL Nadia.
J’exprime, aussi ma reconnaissance et ma gratitude aux membres du jury
qui ont accepté d’évaluer mon travail en y joignant leurs temps, leurs
savoirs et leurs expériences.
Je n’oublierais pas tous mes professeurs de l’université d’Abou Bekr
Belkaid Département GENIE CIVIL qui m’ont donné le savoir et la
formation requise.
À mes parents, mon frère qui ont supporté avec moi toutes les
difficultés matériels, financières et morales qui se sont posées à moi
pendant la période de réalisation de ce travail.
Est agréable d’exprimer nos remerciements à toutes les personnes qui
nous ont aidé à élaborer ce mémoire et à toute personne ayant participé
à notre "confection " que ce soit sur le plan éducatif ou instructif.

1
Dédicaces

Ce travail n’a pas pu être réalisé sans l’appui et les efforts fournis par
les personnes chères à mon cœur, c’est pour cela que je dédie en premier
temps ce modeste travail à mes chers parents BENAMAR et
AMMARA; exemple de labeur, d’amour et d’inlassable dévouement. En
témoignage de mon amour filial et de mon infinie reconnaissance pour
les efforts et les sacrifices déployés à mon égard. Que ma réussite soit
pour vous un gage de remerciement et sincère attachement.
A toute ma grande famille GOUAL et HADJAL

En spécial mon frère NADIR et mon fiancé MOHAMED

Ma grand-mère, mes oncles et en particulier NESRADDIN, mes chères


tantes

Mes cousins et cousines : ESMA. FARAH, NADJLAA et SALIMA

Et bien sûr à tous mes amis sans exception et en particulier YAMINA,


NADIA, MAGHNIA

Aussi à tous mes amis de classe M2 (Géotechnique) et en particulier :


AZOUZI WALID, YAHOUNI.W, YOUNES, IBRAHIM,
ANISSE, WASSILA et SARA.

WISSAM

2
Résumé

La conception des barrages en terre exige la projection des évacuateurs de crues isolés du
corps du barrage. Ceci est souvent obtenu en les translatant sur l'une des rives en fonction,
essentiellement, des critères topographiques et géologiques. Souvent, lors des
terrassements de l'emprise des évacuateurs de crues, sur des profondeurs relativement
importantes, des pathologies se manifestant par des glissements de terrains sont
enregistrées. Ces situations géotechniques portent préjudice aux délais de réalisation et aux
coûts financiers des aménagements. La nature géologique des versants, notamment celle
marneuse et/ou argileuse exige une attention particulière en termes de chronologie des
travaux sur la digue et sur l'évacuateur ainsi qu'en termes de modes de terrassements. Le
barrage de Tamallahet, situé dans la Daira de Lardjem, wilaya de Tissemsilet, d'une hauteur
de 17 m constitue une véritable illustration du phénomène. Les terrassements opérés dans
la zone de l'évacuateur de crues en rive gauche (environ 40 000 m3) ont provoqué le
glissement d'un important versant marneux (100 de hauteur) nécessitant l'arrêt du chantier,
l'expertise du phénomène ainsi que la proposition de solutions de confortement. Au niveau
du présent projet de fin d'études, nous nous sommes intéressés à l'analyse de la stabilité du
versant dans différentes cas de figures: profil naturel du versant, influence des
terrassements sur la stabilité, influence de la chronologie des travaux (butée engendrée par
les remblais de la digue avant les terrassements de l'évacuateur de crue) et enfin, le
reprofilage du versant avant d'entamer les terrassements sur la rive gauche. Les différents
cas de situations analysés ont élucidé l'influence des terrassements, de la chronologie des
travaux ainsi que le traitement de la zone de l'évacuateur à travers les critères de stabilité se
traduisant par des coefficients de sécurité au glissement acceptables.
Mots clés : barrage en terre, évacuateur de crue, terrassements, stabilité versants, rives.

3
Abstract
The design of earth dams requires the projection of spillways isolated from the body of
dams. This is often achieved by translating them to one of the shores based, essentially, on
topographic and geological criteria. Often, during the excavation of the spillways right-of-
way, at relatively large depths, pathologies manifested by landslides are recorded. These
geotechnical situations are detrimental to the timeframe for completion and the financial
costs of development. The geological nature of the slopes, especially the marly and / or
clayey ones, requires particular attention in terms of the chronology of the works on the
dike and the spillway and in terms of earthworks. The dam Tamallahet, located in the Daira
Lardjem, wilaya Tissemsilet, a height of 17 m is a true illustration of the phenomenon.
Earthworks carried out in the area of the spillway on the left bank (about 40 000 m3) caused
the slipping of a large marly slope (100 of height) requiring the stop of the building site, the
expertise of the phenomenon as well as the proposal of comfort solutions. At the level of the
present end-of-studies project, we are interested in the analysis of slope stability in different
scenarios: natural slope profile, influence of earthworks on stability, influence of the
chronology of works (abutment). Generated by the embankments of the dike before the
earthworks of the spillway) and finally, the reprofiling of the slope before starting the
earthworks on the left bank. The different cases analyzed analyzed the influence of the
earthworks, the chronology of the works as well as the treatment of the evacuator zone
through the stability criteria resulting in acceptable sliding coefficients of safety.

Key words: earth dam, spillway, earthworks, slope stability, shorelines.

4
‫ﻣﻠﺧص‬

‫ﯾﺗطﻠب ﺗﺻﻣﯾم اﻟﺳدود اﻟﺗراﺑﯾﺔ إﺳﻘﺎط اﻟﻣﺟﺎري اﻟﻣﻌزوﻟﺔ ﻋن ﺟﺳم اﻟﺳدود‪ .‬ﯾﺗم ﺗﺣﻘﯾق ذﻟك ﻏﺎﻟﺑًﺎ ﻋن طرﯾق‬
‫ﺗﺣوﯾﻠﮭﺎ إﻟﻰ أﺣد اﻟﺷواطﺊ اﺳﺗﻧﺎ ًدا إﻟﻰ اﻟﻣﻌﺎﯾﯾر اﻟطﺑوﻏراﻓﯾﺔ واﻟﺟﯾوﻟوﺟﯾﺔ‪ .‬ﻏﺎﻟﺑًﺎ ﻣﺎ ﯾﺗم ﺗﺳﺟﯾل اﻟﻌراﻗﯾل اﻟﺗﻲ‬
‫ﺗﺗﺟﻠﻰ ﻓﻲ اﻻﻧﮭﯾﺎرات اﻷرﺿﯾﺔ أﺛﻧﺎء اﻟﺗﻧﻘﯾب ﻋن ﻣﻣرات اﻻﻧﻔﺎق ﻣﺑﺎﺷرة ‪ ،‬ﻓﻲ أﻋﻣﺎق ﻛﺑﯾرة ﻧﺳﺑﯾًﺎ‪ .‬ھذه‬
‫اﻟﻣواﻗف اﻟﺟﯾوﺗﻘﻧﯾﺔ ﺿﺎرة ﺑﺎﻹطﺎر اﻟزﻣﻧﻲ ﻟﻺﻧﺟﺎز واﻟﺗﻛﺎﻟﯾف اﻟﻣﺎﻟﯾﺔ ﻟﻠﺗﻧﻣﯾﺔ‪ .‬ﺗﺗطﻠب اﻟطﺑﯾﻌﺔ اﻟﺟﯾوﻟوﺟﯾﺔ‬
‫ﻟﻠﻣﻧﺣدرات ‪ ،‬ﺧﺎﺻﺔ اﻟﻣﻧﺣدرات اﻟرﺧوﯾﺔ و ‪ /‬أو اﻟطﯾﻧﯾﺔ ‪ ،‬اھﺗﻣﺎﻣًﺎ ﺧﺎﺻًﺎ ﻣن ﺣﯾث اﻟﺗﺳﻠﺳل اﻟزﻣﻧﻲ ﻟﻸﻋﻣﺎل‬
‫ﻋﻠﻰ اﻟﺳد واﻟﻣﺟرى اﻟﻣﺎﺋﻲ وﻣن ﺣﯾث اﻷﻋﻣﺎل اﻟﺗراﺑﯾﺔ‪ .‬اﻟﺳد ﺗﻣﺎﻻﺣﯾت ‪ ،‬اﻟواﻗﻊ ﻓﻲ داﺋرة ﻟرﺟﯾم ﺑوﻻﯾﺔ‬
‫ﺗﯾﺳﻣﺳﯾﻠﯾت ‪ ،‬ﻋﻠﻰ ارﺗﻔﺎع ‪ 17‬ﻣﺗر ھو ﻣﺛﺎل ﺣﻘﯾﻘﻲ ﻋﻠﻰ ھذه اﻟظﺎھرة‪ .‬ﺗﺳﺑﺑت أﻋﻣﺎل اﻟﺣﻔر اﻟﺗﻲ ﻧﻔذت ﻓﻲ‬
‫ﻣﻧطﻘﺔ اﻟﻣﺟرى اﻟﻣﺎﺋﻲ ﻋﻠﻰ اﻟﺿﻔﺔ اﻟﯾﺳرى )ﺣواﻟﻲ ‪ 40000‬م ‪ (3‬ﻓﻲ اﻧﺣدار ﻣﻧﺣدر رﺧﺎﻣﻲ ﻛﺑﯾر )‪100‬‬
‫ارﺗﻔﺎع( ﯾﺗطﻠب إﯾﻘﺎف ﻣوﻗﻊ اﻟﻣﺑﻧﻰ ‪ ،‬وﺗﺟرﺑﺔ اﻟظﺎھرة وﻛذﻟك اﻗﺗراح ﺣﻠول اﻟراﺣﺔ‪ .‬ﻋﻠﻰ ﻣﺳﺗوى ﻣﺷروع‬
‫ﻧﮭﺎﯾﺔ اﻟدراﺳﺎت اﻟﺣﺎﻟﻲ ‪ ،‬ﻧﺣن ﻣﮭﺗﻣون ﺑﺗﺣﻠﯾل اﺳﺗﻘرار اﻟﻣﻧﺣدر ﻓﻲ ﺳﯾﻧﺎرﯾوھﺎت ﻣﺧﺗﻠﻔﺔ‪ :‬ﺻورة اﻟﻣﻧﺣدر‬
‫اﻟطﺑﯾﻌﻲ ‪ ،‬وﺗﺄﺛﯾر اﻷﻋﻣﺎل اﻟﺗراﺑﯾﺔ ﻋﻠﻰ اﻻﺳﺗﻘرار ‪ ،‬وﺗﺄﺛﯾر اﻟﺗﺳﻠﺳل اﻟزﻣﻧﻲ ﻟﻸﻋﻣﺎل )اﻟﺗﺎﺧﯾر(‪ .‬اﻟﻧﺎﺗﺟﺔ ﻋن‬
‫ﺳدود اﻟﺳد ﻗﺑل أﻋﻣﺎل اﻟﺣﻔر ﻣن اﻟﻣﺟرى اﻟﻣﺎﺋﻲ( وأﺧﯾرا ‪ ،‬إﻋﺎدة ﺻﯾﺎﻏﺔ اﻟﻣﻧﺣدر ﻗﺑل ﺑدء أﻋﻣﺎل اﻟﺣﻔر‬
‫ﻋﻠﻰ اﻟﺿﻔﺔ اﻟﯾﺳرى‪ .‬اﻟﺣﺎﻻت اﻟﻣﺧﺗﻠﻔﺔ اﻟﺗﻲ ﺗم ﺗﺣﻠﯾﻠﮭﺎ ﺣﻠﻠت ﺗﺄﺛﯾر اﻷﻋﻣﺎل اﻟﺗراﺑﯾﺔ ‪ ،‬واﻟﺗﺳﻠﺳل اﻟزﻣﻧﻲ‬
‫ﻟﻸﻋﻣﺎل وﻛذﻟك ﻣﻌﺎﻟﺟﺔ ﻣﻧطﻘﺔ اﻹﺧﻼء ﻣن ﺧﻼل ﻣﻌﺎﯾﯾر اﻻﺳﺗﻘرار ﻣﻣﺎ أدى إﻟﻰ ﻣﻌﺎﻣﻼت اﻧزﻻق ﻣﻘﺑوﻟﺔ‬
‫ﻟﻠﺳﻼﻣﺔ ‪.‬‬
‫اﻟﻛﻠﻣﺎت اﻟﻣﻔﺗﺎﺣﯾﺔ ‪ :‬ﺳد ﺗراﺑﻲ‪ ،‬اﻟﻣﺟرى اﻟﻣﺎﺋﻲ‪ ،‬أﻋﻣﺎل اﻟﺣﻔر‪ ،‬اﺳﺗﻘرار اﻟﻣﻧﺣدر‪ ،‬اﻟﺳواﺣل‪.‬‬

‫‪5‬‬
Table des matières
INTRODUCTION GENERALE ...................................................................................................... 16
................................................ 20
I. Introduction ....................................................................................................................... 21
II. Définitions ......................................................................................................................... 21
III. Différentes étapes de travaux de terrassement ............................................................. 21
III.1.Etude de sol................................................................................................................ 21
III.2. Préparation du terrain .............................................................................................. 29
III.3. Décapage en surface (décapage de la terre végétale) ............................................. 29
III.4.Extraction ................................................................................................................... 29
III.5.Systèmes d’évacuation des eaux ............................................................................... 29
III.6.Fouilles et tranchées .................................................................................................. 30
IV. Pente des talus ................................................................................................................ 31
IV.1.Angle des talus ........................................................................................................... 32
IV.2.Quelques valeurs usuelles des paramètres de terrassement ................................... 33
V. Stabilités des talus ............................................................................................................ 33
V.2. Etayage des fouilles ................................................................................................... 34
VI .Conclusion : ..................................................................................................................... 35
............................................................ 29
I. Introduction ....................................................................................................................... 30
II. Définition d’une pente...................................................................................................... 30
II.2. Pentes artificiels ......................................................................................................... 31
III. Les mouvements de terrain ............................................................................................. 32
III.1. Définition des mouvements des terrains.................................................................. 32
III.2. Typologie des mouvements de terrain ..................................................................... 33
III.3. Facteurs d’évolution et d’activation d’un glissement de terrain.............................. 36
III.4.Effets et conséquences .............................................................................................. 37
IV. méthodes d’analyse de stabilité des pentes ................................................................... 37
IV.1. Méthodes déterministes .......................................................................................... 37
a) Méthode de Taylor (1937) ......................................................................................... 39
b) Méthode de Raulin (Méthode des perturbations 1974) ........................................... 40
c) Méthode des tranches............................................................................................... 41

6
IV.2. Méthodes probabilistes ............................................................................................ 44
IV.3. Méthodes numériques ............................................................................................. 46
V. Techniques de stabilisation .............................................................................................. 46
V.1) Terrassements .......................................................................................................... 46
V.2) Techniques courantes de drainage ........................................................................... 48
V.3) Introduction d’éléments résistants .......................................................................... 48
V.4) Protection passive et surveillance (mise en œuvre impossible de techniques de
stabilisation) ...................................................................................................................... 50
VI. Conclusion: ...................................................................................................................... 50

……………………………………………………………………………………………………………………………….51
I. Introduction ....................................................................................................................... 52
II. Catégories des évacuateurs de crue ................................................................................. 52
II.1. Déversoir de surface .................................................................................................. 52
II.2. Evacuateur en charge ................................................................................................ 54
II.3. Evacuateur de surface à seuil mobile ........................................................................ 56
II.4. Evacuateur vannées ................................................................................................... 56
II.5. Evacuateur de crue à hausses fusibles ...................................................................... 57
II.6. Evacuateur à faible charge ......................................................................................... 58
III. Les évacuateurs de crues des petits barrages ................................................................. 59
III.1. Conception du seuil déversant ................................................................................. 59
III.2. Entonnement frontal ou latéral pour un évacuateur rectiligne ............................... 59
III.3. Implantation et dimensionnement ........................................................................... 59
IV. Impact des terrassements dans la zone des évacuateurs de crues des barrages en terre
.............................................................................................................................................. 60
V. Conclusion : ...................................................................................................................... 62

.................................................................... 63
I. Introduction : ..................................................................................................................... 64
II. Opportunité et consistance du travail .............................................................................. 64
III. Le glissement de talus de la rive gauche du petit barrage de "Tamellahet" : ................. 66
III .1. Contexte d'analyse ................................................................................................... 66

7
III.2. Historique et manifestations relatives au glissement .............................................. 66
IV. Présentation du code de calcul servant à l’étude de stabilité ........................................ 71
IV.1.Introduction ............................................................................................................... 71
IV.2.Objectif de Plaxis : ..................................................................................................... 72
IV.3.Les points forts de Plaxis ........................................................................................... 72
IV.4.Les modèles de comportement utilisés dans Plaxis : ................................................ 73
V. Etude de stabilité de talus de la rive gauche du petit barrage de "Tamellahet" : ........... 74
V.1. Considérations générales .......................................................................................... 74
V.2. Résultats de la modélisation...................................................................................... 75
V.3. Synthèse des résultats et interprétation ................................................................... 85
CONCLUSION GENERALE ……………………………………………………………………………………………………..88
Références bibliographiques .................................................................................................... 91

8
Liste des figures
Figure I.01 : Schéma déblai – remblai………………………………………………………………………………….25

Figure I.02 : Dispositions pour l'étayement des fouilles………………………………………………………28

Figure II.01 : classification des mouvements de terrain……………………………………………………….34

Figure II.02 : influence du facteur temps sur la stabilité………………………………………………………35


Figure II.03: Analyse d’un talus en rupture plane (pente finie)………………………………………….38

Figure II.04 : Analyse d’un talus en rupture plane (pente infinie)………………………………………39

Figure II.05 : Analyse d’un talus homogène…………………………………………………………………………40

Figure II.06 : Schéma pour la méthode de perturbation……………………………………………………..41

Figure II.07 : Forces considérées par la méthode des tranches………………………………………….41

FigureII.08 : Principe du remblai de pied…………………………………………………………………………….47

FigureII.09 : Principe de l’allégement en tête……………………………………………………………………..47

FigureII.10 : Principales techniques de stabilisation des talus de déblai…………………………….48

FigureII.11 : Principe du clouage et exemple de réalisation, image SIMPRO………………………49

Figure III.01 : Evacuateurs de crues en siphon…………………………………………………………………….56


Figure III.02 : Evacuateurs vannés……………………………………………………………………………………….57
Figure IV.01 : Situation du petit Barrage Tamellahet et configuration topographique du
versant gauche……………………………………………………………………………………………………………………65
Figure IV.02: Plans de situation des ouvrages du petit Barrage Tamellahet……………………….65
Figure IV.03: Menu de la fenêtre des entrées du programme……………………………………………..72
Figure IV.04 : Fenêtre des paramètres de Mohr –Coulomb………………………………………………….74
Figure IV.05 : Profil en travers du versant gauche du barrage……………………………………………..75
Figure IV.06 : Représentation du modèle géométrique du projet - Cas N°01………………………76

Figure IV.07 : Profil du talus avec conditions aux limites- Cas N°01……………………………………..76

Figure IV.08. Maillage du modèle- Cas N°01………………………………………………………………………..77

Figure IV.09 : Valeurs des contraintes effectives- Cas N°01………………………………………………….77

Figure IV.10 : Valeur du coefficient de sécurité - Cas N°01…………………………………………………..78

9
Figure IV.11 : Profil du versant après déblaiement- Cas N°02………………………………………………79

Figure IV.12 : Profil de talus avec conditions aux limites- Cas N°02…………………………………….79

FigureIV.13 : Schéma représentatif de la déformation du maillage- Cas N°02……………………..80

Figure IV.14 : versant après déblaiement : contraintes effectives- Cas N°02……………………….80

Figure IV.15 : Valeur du coefficient de sécurité - Cas N°02………………………………………………….81

FigureIV.16 : Déformation du massif-Cas N° 02 avec influence de la cohésion(C= 10 KPa)…..82

FigureIV.17 : Valeur du coefficient de sécurité - Cas N° 02 avec influence de la cohésion(C=


10 KPa)………………………………………………………………………………………………………………………………..82

FigureIV.18 : Déformation du massif-Cas N° 02 avec influence de la cohésion(C= 2 KPa)…….82

FigureIV.19 : Valeur du coefficient de sécurité - Cas N° 02 avec influence de la cohésion(C= 2


KPa)……………………………………………………………………………………………………………………………………82

FigureIV.20 : Modèle géométrique-Cas N° 03 avec remblais du barrage à la côte retenue


normale………………………………………………………………………………………………………………………………83

FigureIV.21 : Déformée-Cas N° 03 avec remblais du barrage à la côte retenue normale……..83

FigureIV.22 : Contrainte effectives -Cas N° 03 avec remblais du barrage à la côte retenue


normale………………………………………………………………………………………………………………………………83

FigureIV.23 : Valeur du coefficient de sécurité - Cas N° 03 avec remblais du barrage à la côte


retenue normale………………………………………………………………………………………………………………...83

FigureIV.24 : Modèle géométrique-Cas N° 04 avec remblais du barrage à la côte crête………84

FigureIV.25 : Déformée-Cas N° 04 avec remblais du barrage à la côte crête………………………..84

FigureIV.26 : Contrainte effectives -Cas N° 04 avec remblais du barrage à la côte crête………84

FigureIV.27 : Valeur du coefficient de sécurité - Cas N° 04 avec remblais du barrage à la côte


crête……………………………………………………………………………………………………………………………………84

FigureIV.28 : Modèle géométrique-Cas N° 05 avec reprofilage du versant………………………….85

FigureIV.29 : Déformée- Cas N° 05 avec reprofilage du versant…………………………………………..85

FigureIV.30 : Contrainte effectives - Cas N° 05 avec reprofilage du versant…………………………85

FigureIV.31 : Valeur du coefficient de sécurité - Cas N° 05 avec reprofilage du versant……….85

10
Liste des photos
Photo I.01 : fouilles verticales avec blindage……………………………………………………………………..23

Photo I.02 : fouilles talutées……………………………………………………………………………………………….24

Photo II.1 : Glissement de terrain de l'Harmalière (actif) sur la commune de Sinard(Trièves,


Isère)…………………………………………………………………………………………………………………………………..33

Photo II.02 : Chutes de blocs sur la RD 526 entre Mens et Clelles (Isère) Septembre 2001...36

Photo II.3 : Paroi berlinoise (profilés métalliques) soutenant le cimetière marin de Varengé
ville-sur-Mer……………………………………………………………………………………………………………………..49

Photo II.4 : Exemple des Ruines de Séchilienne : 2 déviations de l’ex-RN91, merlon de


protection, dérivation de la Romanche, travaux d’aménagement hydraulique, plan de
secours, expropriations…………………………………………………………………………………………………….50

Photos III.01 : Evacuateur de crues à déversoir latéral……………………………………………………..53


Photos III.2 : Evacuateurs de crues à déversoir frontal……………………………………………………..53
Photos III.03 : Evacuateurs de crues portés par les barrages…………………………………………….54
Photos III.04 : Evacuateurs de crues en puits…………………………………………………………………….55
Photos III.05 : Evacuateurs de crues en siphon………………………………………………………………….56
Photos III.06 : Barrages mobiles………………………………………………………………………………………….56
Photos III.07 : Evacuateurs vannés……………………………………………………………………………………..57
Photos III.08 : Evacuateurs à hausses fusibles……………………………………………………………………58
Photos III.09 : Evacuateurs à faible charge………………………………………………………………………….58
Photos III.10 : Types de terrassements pour évacuateurs de surface des barrages en terre
Barrage SIKKAK, Wilaya de Tlemcen…………………………………………………………………………………….61
Photo IV.01: Terrassements effectuées au pied de la rive gauche du barrage pour évacuateur
des crues……………………………………………………………………………………………………………………………..67
Photo IV.02 : Apparition des fissures au niveau de la plate-forme effectuée au pied de la rive
gauche pour la réalisation de l’évacuateur des crues…………………………………………………………..67
Photo IV.03 : Pente avant et après terrassement………………………………………………………………68

Photo IV.04 : Des glissements localisés……………………………………………………………………………….68

Photo IV.05 : Fissures pour différents plans de glissement avec un déplacement important
(≈1,60m)……………………………………………………………………………………………………………………………..69

Photo IV.06 : Apparition des fissures dues à l’instabilité de la pente avec loupes de
glissement…………………………………………………………………………………………………………………………..69

11
Photo IV.07 : Apparition des glissements superficiels………………………………………………………….70
Photo IV.08 : Glissement d’un massif meuble et hétérogène…………………………………..………….70

12
Liste des tableaux

Tableau I.01 : Blindage des fouilles…………………………………………………………..…………………………….24

Tableau I.02 : classification selon les difficultés d'extraction………………………………………………26

Tableau I.03: Angles des talus en fonction des conditions du taux d'humidité du sol………….27
Tableau I.04: Valeurs des angles de talutages en fonction………………………………………………….27
Tableau II.01 : Apport des méthodes dérivées par rapport à la méthode de Taylor…………….40

Tableau IV.1 : Caractéristiques des matériaux utilisées dans la modélisation……………………...75

Tableau IV.2 : Synthèse des résultats d'analyse de la stabilité du versant……………………………86

13
Liste des abréviations

PLU : Plan Local d’Urbanisme

Φ : l’angle de frottement interne

FS : facteur de sécurité

σg : contrainte normale transmise aux grains du sol

C : cohésion (forces de "liaison" entre les particules du sol)

W = poids d'une tranche de largeur b et de hauteur h ;

N = force normale à la base de la tranche ;

T = force de cisaillement mobilisée sur la base de chaque tranche ;

ED= force inter-tranches horizontale normale du côté droit de la tranche ;

EG = force inter-tranches horizontale normale du côté gauche de la tranche ;

X = forces verticales inter-tranches de cisaillement ;

D = charge externe ;

KW = charge sismique horizontale appliquée au centre de la surface de chaque tranche ;

R = rayon pour une surface de glissement circulaire ou le bras de levier du moment associé à
la force de cisaillement mobilisée T pour toute forme de surface de glissement ;

f = excentricité de la force normale au centre de la rotation ou au centre des moments ;

x = distance horizontale entre la ligne centrale de chaque tranche au centre de la rotation ou


au centre des moments ;

e = distance verticale du centre de la surface de chaque tranche au centre de la rotation ou


au centre des moments ;

d = distance de l’effort D au centre de la rotation ou au centre des moments ;

h = hauteur verticale moyenne de chaque tranche ;

a = distance perpendiculaire de la force latérale résultante de l'eau au centre de rotation ou


au centre des moments ;

AW= forces latérales résultantes de l'eau ;

ω = angle entre l’effort D et l'horizontale ;

α = angle entre la tangente au centre de la base de chaque tranche et l'horizontale ;

14
b = largeur de la base de chaque tranche.
λ = le pourcentage (en forme décimale) de la fonction utilisée ;

F(x) = la fonction de la force inter-tranches représentant la direction relative de la force


résultante inter-tranches

EVC : L’évacuateur de crue

BCV : Béton conventionnel vibré.

BCR : Béton compacté au rouleau.

PHE : Plus hautes eaux.

ε : la déformation unitaire dans la direction de la contrainte


σ : la contrainte

E : le module de Young du matériau.

Ψ : l’angle de dilatance

ν: le coefficient de Poisson

15
INTRODUCTION GENERALE

Les glissements de terrain apparaissent lorsque les sols ou des roches se déplacent, fragilisés
par les activités humaines ou par des phénomènes naturels qu’ils soient climatiques,
géologiques ou encore géomorphologiques. En général plutôt lents, quelques millimètres ou
mètres annuels, les déplacements des matériaux rocheux peuvent atteindre la vitesse de
quelques mètres par seconde au moment du déclenchement du glissement. Leur
composition influe sur leur gravité, ils sont destructeurs lorsque ils sont composés d’eau (à
au moins 30 %), ils forment alors des coulées torrentielles. Certains matériaux réagissent
particulièrement aux glissements de terrain, comme les argiles, les marnes, les gypses ou les
formations superficielles d’altérites.

Les glissements de terrain se produisent sous l'action d'un (ou plusieurs) facteurs
déclenchant, qui rompt l'équilibre, soit au niveau des forces massiques, soit au niveau des
forces extérieures, ou au niveau des forces de liaison dans le massif. Certains de ces facteurs
déclenchant sont naturels, tels que séismes, érosions, fluctuation des écoulements
hydrauliques, altération, etc. A l'échelle des travaux de génie civil, l'activité humaine s'ajoute
à ces facteurs naturels et constitue fréquemment un facteur essentiel dans la rupture de
l'équilibre des massifs. Du seul point de vue du rôle de l'activité humaine, le sujet à traiter
est très vaste, puisqu'il couvre des matériaux très divers, des argiles molles aux massifs
rocheux, et des ouvrages très variés (barrages, ports, bâtiments, infrastructures, etc.).

La stabilité des ouvrages en terre (déblais, remblais, digues) et des pentes naturelles est un
problème qui préoccupe les géotechniciens tant praticiens que chercheurs. Les désordres
engendrés par la rupture des pentes sont généralement spectaculaires, souvent destructifs
et parfois meurtriers. De nombreuses méthodes de calcul de stabilité ont été proposées.
Elles s’accordent toutes à définir un coefficient de sécurité global en fonction duquel la
stabilité du talus étudié est considérée comme assurée ou compromise, ou par des
coefficients de sécurité partiels affectant, d’une part, les sollicitations appliquées et, d’autre
part, les propriétés mécaniques des sols. Diverses techniques de renforcement des talus ont
par ailleurs été développées. Elles se différencient par le procédé de leur réalisation, leur
coût et leur durabilité.

16
Au niveau des chantiers de barrages, les lots relatifs aux terrassements de divers types sont
importants et complexes. En effet, les terrassements se réalisent sur des hauteurs, largeur
profondeurs et pentes importantes et nécessitent par conséquent des données relatives à
la caractérisation des matériaux et leur vulnérabilité au glissement, à la configuration du
profil à terrasser (remblai, déblai, suppression de butée...etc) ainsi qu’aux conditions
climatiques pendant lesquelles les travaux sont réalisés.

Dans un aménagement de barrages, plusieurs lots sont lancées des travaux en parallèle : les
remblais ou bétons du corps du barrage, l'ouvrage d'évacuation des crues, l'ouvrages de
prise et de vidange ainsi que certain travaux liés aux divers traitements des zones externes
(injections, drainages...etc).

Pour les barrages en terre, les évacuateurs de crues sont généralement projetés sur l'une
des rives du barrage. On choisit, soit l’appui qui permet le trajet le plus court pour atteindre
l’aval du barrage, soit l’appui le plus rigide qui constituera la meilleure fondation, soit l’appui
le moins raide pour diminuer les difficultés de terrassement.

Les évacuateurs de crues de petits barrages sont en général de surface à entonnement


latéral ou frontal. Les côtes de terrassement doivent atteindre la côte de la retenue normale
près de la zone de déversement pour atteindre celle du lit d'oued en aval après restitution
de la crue de projet.

Les terrassements des évacuateurs de petits barrages, implantés au niveau des versants de
rives, notamment argileux et de hauteurs importantes, peuvent causés des préjudices
importants par rapport à la stabilité des versants (suppression des butées). La cadence des
travaux exigée, la chronologie conjuguée des travaux entre les remblais du barrage et ceux
de l'évacuateur de crue et la nature instable des versants sont des paramètres capitaux à
intégrer, d'une manière solidaire pour les décisions à prendre.

La nature géologique du versant sur lequel est implanté l'ouvrage d'évacuation, la


configuration et les caractéristiques de son profil, la position et des profondeurs de
terrassement de la zone de l'évacuateur par rapport au profil du versant sont autant de
paramètres à considérer dans l'investigation géotechnique complémentaire. Cette
investigation doit définir, par anticipation, et évaluer le risque et l'influence des

17
terrassements au niveau la zone de l'évacuateur sur le projet lui-même, ses délais et ses
coûts.

Partant de cette problématique, le présent projet de fin d'études vise une analyse de la
stabilité de versants sur lequel est implanté un évacuateur de crue d'un barrage en terre. Il
s'agit du barrage à noyau central de Tamallahet, situé dans la Daira de Lardjem, wilaya de
Tissemsilet, d'une hauteur de 17 m. Les terrassements opérés dans la zone de l'évacuateur
de crues, en rive gauche (environ 40 000 m3), ont provoqué le glissement d'un important
versant marneux (100 de hauteur). Ces terrassements ont été réalisés sur des largeurs
d'emprise dépassant les 8 m et des profondeurs atteignant 7 m. Initialement, la pente de ce
talus était de 16 à 18%, après terrassements on atteint une valeur de pente de 110% (angle
de pente 47°). L’inclinaison du talus étant supérieure aux valeurs des angles de frottements
des sols constituant le talus, ce dernier, a glissé massivement. Cette situation a exigé l'arrêt
du chantier pour la reprise des études relatives à la stabilisation du glissement.

Dans le présent mémoire, plusieurs variantes d'analyse ont été étudiées et permettant de
dégager des solutions quant à la contrainte liée à la stabilité du versant devant abriter
l'ouvrage d'évacuation des crues:

- Agir sur la chronologie des travaux en privilégiant l'exécution des remblais de la digue
constituant une butée au glissement éventuel,

- Traiter et reprofiler le versant avec des risbermes et des pentes inférieures à l'angle de
frottement interne des matériaux,

- Echelonner la cadence des terrassements dans le sens du tracé de l'évacuateur de crue.

Toutes ces solutions doivent être recherchés et analysées avant le lancement des travaux
pour éviter l'arrêt du chantier et les surcoûts éventuels.

L'élaboration du travail dans le cadre de ce mémoire de master, s’intégrant dans la


thématique de l'analyse de la stabilité des pentes a été étoffée par de multiples recherches
bibliographiques liées à l’acquisition d’un niveau de connaissances approfondi sur les règles
et normes de terrassements, sur la caractérisation et les critères d'analyse de la stabilité des
pentes ainsi que sur les évacuateurs de crues des barrages.

Enfin, pour répondre à tous ces objectifs, le mémoire et dans un soucis de cohérence dans sa
forme globale a été structuré en 04 chapitres en l'occurrence:
18
Chapitre 1 : Travaux de terrassements

Chapitre 2 : Stabilité des pentes

Chapitre 3 : Ouvrages d'évacuation de crues des barrages

Chapitre 4 : Analyse de l'influence des terrassements sur la stabilité des rives du barrage.

19
20
I. Introduction
Pour construire un ouvrage, quel qu'il soit (tunnel, route, pont, bâtiment, barrage, ...), il est
nécessaire de modifier le terrain naturel. Il faut profiler la surface du terrain de telle sorte
qu'il soit apte à supporter le poids de l'ouvrage et à en intégrer la forme. L'ensemble de ces
opérations s'appelle "le terrassement".

Terrasser est un travail composite pouvant comprendre :

- De l'extraction de matériaux, au compactage, avec peut être du décapage de la terre


végétale, et de la mise en dépôt des terres.

Il n'existe pas un seul matériau à terrasser mais plusieurs sortes possibles : Rochers - terre -
gravier et sable -limon – argile

Il est à noter que les modes de quantification pour la facturation sont fonction du type de
terrassement, de la nature du terrain, des dimensions des fouilles et de l'accessibilité du site.

II. Définitions
Le terrassement est effectué par le terrassier et consiste à modifier l’aspect initial du terrain.
En terrassement, on effectue des remblais et des déblais.

Le remblai permet de combler les creux et correspond à l’étape du nivellement. Ensuite


vient le déblai, qui correspond à l’étape des fouilles. [1]

Lors des travaux de terrassement le matériau extrait s’aère et produit un volume plus
important. Cette augmentation de volume s’appelle le foisonnement. Ce phénomène varie
avec la nature de la terre. [2]

Le terrassement permet de préparer un terrain à bâtir avant la construction. Il s’effectue en


déplaçant les différents matériaux se trouvant dans le sol : terre, argile, sable, roches,
cailloux, verre, détritus, etc.

Il permet aussi à notre construction finale d’être bien stable. Grâce à cette étape
préparatoire des travaux, nous pouvons éviter les tassements, glissements ou autres
effondrements de sol. [1]

III. Différentes étapes de travaux de terrassement


Le terrassement fait référence à plusieurs étapes préparatoires de travaux, les étapes à
réaliser sont souvent semblables et elles dépendent en grande partie de la nature du sol et
de la superficie à terrasser.

III.1.Etude de sol
Selon la nature des travaux à envisager, plusieurs actions nécessaires à l’étude de sol vont
devoir être envisagées. L’analyse du sol est à la fois géologique et géotechnique. Le
professionnel va devoir déterminer quelles opérations seront à effectuer lors du

21
terrassement en fonction des propriétés physiques et mécaniques du terrain à terrasser. Un
sondage en profondeur réalisé par une machine de forage peut être indispensable pour
obtenir des échantillons représentatifs des propriétés chimiques du sol. Dans le même
esprit, le degré sismique de l’espace à construire sera obligatoirement étudié si la zone est à
risques… Le rôle du professionnel en charge du diagnostic va être de répertorier les données
utiles à la réalisation du projet, de calculer les besoins nécessaires aux fondations,
d’exploiter les informations relatives à la réutilisation des différents types de terre et de
dessiner une carte en différenciant chaque parcelle. La cartographie numérique est une des
méthodes les plus employées actuellement. Les relevés sont fiables et très complets. [3]

III.2. Préparation du terrain


Préparer le terrain revient à mesurer précisément et à établir un bornage ou un piquetage
en fonction du plan initial. Le professionnel à contacter pour cette étape est le géomètre.
Habilité à délimiter de façon officielle toute parcelle de terrain, il vous donne exactement les
limites de votre parcelle et vous permet de visionner précisément chaque espace. Il aide
entre autres à identifier les zones à dédier aux canalisations et à définir exactement les
différents niveaux d’un terrain. Le passage du géomètre peut être une étape obligatoire. Le
montant de cette prestation varie selon les tarifs pratiqués par le professionnel pour ses
déplacements, selon la superficie à borner et les besoins spécifiques en fonction des travaux
envisagés. Si plusieurs cabinets de géomètres sont disponibles dans votre localité, n’hésitez
pas à demander un devis à chacun d’eux afin de choisir la meilleure offre. Vérifiez également
la disponibilité des géomètres. En effet, ces professionnels sont très sollicités tant dans le
domaine privé que public et les délais peuvent être longs. [3]

III.3. Décapage en surface (décapage de la terre végétale)


On enlève la terre végétale pour conserver les couches du sol les plus aptes à la
construction.

L'épaisseur de la couche à décaper varie de 20 à 30 cm. On quantifie souvent ce décapage en


m².

III.4.Extraction
L’extraction est l’enlèvement de la terre réalisé à l’aide d’engins de chantiers spécifiques tels
que la pelle mécanique et la décapeuse ou encore le bulldozer et le chargeur, utile pour
déplacer d’un point à un autre de petits volumes de terre. Cette étape est primordiale pour
la suite du projet. Le volume de terre et de matériaux à extraire doit être défini
parfaitement. Les tracés doivent de la même manière être très précis. . Dans tous les cas,
une bonne planification du terrassement fait gagner du temps et donc souvent de l’argent.

III.5.Systèmes d’évacuation des eaux


L’étape incontournable du chantier de terrassement est la conception du système
d’évacuation des eaux de façon à limiter les risques d’infiltration et à éviter les dégâts dus à
la stagnation de l’eau. Une pente de 5 % est nécessaire. Elle doit être bornée par un canal
29
bétonné. La phase suivante est la mise en place de canalisations. Les drains et caniveaux
sont installés pour garantir l’évacuation des eaux et éviter le ruissellement. La stabilité du sol
est ainsi assurée. Il n’existe alors que peu de risques d’infiltrations d’eau dans les murs de la
future fondation. Enfin, des pierres et des gravillons sont disposés en couches superposées
pour protéger les drains et autres dispositifs d’évacuation des eaux. Les terrassiers se fient
au contenu du PLU (Plan Local d’Urbanisme) et de la réglementation de la commune pour
disposer les canalisations à la profondeur idéale en fonction des besoins. [3]

La présence d’eau dans les sols, modifie de manière non négligeable ses caractéristiques et
les modes de terrassements pour cela il faut :

-Collecter les eaux de ruissellement

- Pomper les venues d’eau (faible) ou drainer

- Dans le cas de nappe phréatique avec présence d’eau permanente il faut procéder à un
rabattement de nappe par pompage. [4]

III.6.Fouilles et tranchées
Il s’agit ici de former les tranchées où reposeront les fondations de la future construction
qu’elles soient superficielles, semi-profondes ou profondes. Le terrain est piqueté et le
terrassier sait exactement où creuser et comment. Les tranchées, appelées fond de fouille,
vont d’abord accueillir le béton de propreté puis la semelle en béton pour garantir la
résistance des fondations. Les fouilles en rigoles représentent les tranchées des fondations
destinées à accueillir le béton de propreté par opposition aux fouilles en pleine masse. Leur
rôle est primordial pour aider à répartir le poids des murs de soutènement sur le sol. [3]

III.6.1.Mode d’’ouverture de la fouille


a) Ouverture des fouilles verticales :

Elle réduit l’emprise des terrassements mais implique le blindage des parois.

Cette opération consiste à maintenir les parois par l’exécution d’un boisage de retenue. [2]

Photo I.01 : fouilles verticales avec blindage [5]

30
Tableau récapitulatif I.01 : Blindage des fouilles. [4]

Type de blindage Emploi Observations


Platelage butonné Fouille en tranchée provisoire hors nappe Gêne dans les travaux de
terrassement
Tubage Fouille en puits provisoire présence de
nappe admise

Parois berlinoises Pleine masse provisoire ou définitif hors Emploi en site urbain ; coffrage de la paroi
nappe ou terrain drain able extérieure ; peu coûteux

Parois moulées Pleine masse définitif présence de nappe Emploi en site urbain ; s'intègre à la structure du
admise bâtiment ; installation de chantier lourde
et relativement coûteuse
Rideaux de palplanches Pleine masse provisoire présence de Nuisance pour les riverains ;
nappe ou définitif admise récupération aléatoire

Parois clouées Pleine masse ou provisoire hors nappe Talutage éventuel ; peu coûteux

b) Ouverture des fouilles talutées

Cela implique de disposer au sol de la surface suffisante, en raison des pentes. [2]

Photo I.02 : fouilles talutées [5]

IV. Pente des talus


Pour obtenir un équilibre stable, nécessaire à la bonne tenue des terres en remblais et des
tranchées, il convient de donner aux talus qui limitent ces terrassements une inclinaison
convenable. Cette pente peut se définir :

31
-Soit par la tangente de l’angle (pente) que fait ce talus avec l’horizontale (talus à 4/5 ou à
0.80 m ou encore à 80%)

-Soit par la cotangente de l’angle (inclinaison) dont la valeur s’exprime généralement comme
celle de la tangente par une fraction (5/1, 3/2, 1/1, 2/3, etc.).

Figure I.01 : Schéma déblai - remblai [4]

IV.1.Angle des talus


L’angle i doit toujours être inférieur à l’angle de frottement interne appelé ϕ, ce dernier
étant caractérisé par ce que l’on appelle la pente naturelle des terres, c’est à dire,
l’inclinaison que prend un talus soumis à l’action des seuls agents atmosphériques.

Cet angle de frottement interne dépend essentiellement de la nature du degré de


consistance et de la teneur en eau du terrain.

En terrain meubles, le degré de consistance du terrain a une grande influence sur la valeur
de l’angle ϕ, qui est plus grande pour les talus de déblais en terrain non fraîchement remué
ou vierge (terrain naturel) que pour les talus de déblais en terrain rapporté ou fraîchement
remué et les talus de remblais.

Cette différence tient au fait que le glissement, les unes sur les autres, des particules
constituant une terre meuble, rencontre dans des terrains non fraîchement remués, une
résistance distincte de celle provoquée par le frottement réciproque des particules. Cette
résistance appelée « COHESION », elle est d’ailleurs sujette à s’atténuer ou à disparaître
dans les cas de sécheresse, gelée, etc. [4]

En ce qui concerne la teneur en eau du terrain, c’est un correctif important à la valeur de


l’angle ϕ, car elle facilite le glissement des particules les unes sur les autres, en adoucissant
leur frottement, ce qui a pour effet de réduire sensiblement cet angle quand le degré

32
d’humidité est élevé. Il faut signaler cependant que les sables humides possèdent une
cohésion qu’ils n’ont pas quand ils sont secs ou immergés.

Compte tenu de ces considérations, il faut donc éviter de donner aux talus une pente plus
raide que celle du talus naturel de la terre correspondante possédant un degré d’humidité
identique. [4]

IV.2.Quelques valeurs usuelles des paramètres de terrassement


Les terrains sont classés selon les difficultés d'extraction :

Tableau I.02 : classification selon les difficultés d'extraction [4]

V. Stabilités des talus

V.1. Dispositions géométriques

• La terre mise en tas, lorsqu’elle n’est pas retenue, forme avec la terre, appelé angle de
talus naturel.
• Lors des fouilles, si le talus que l’on veut réaliser fait avec l’horizontale un angle inférieur
ou égal à l’angle naturel, aucune précaution particulière ne doit être prise.
• Si au contraire l’angle est supérieur à l’angle naturel. Il y a danger d’éboulement et il
convient de prendre des dispositions pour les éviter.
• D’une manière générale, lors de l’exécution des terrassements en remblai, le rapport
admis entre la base et la hauteur est de 3 à 2.

33
Tableau I.03: Angles des talus en fonction des conditions du taux d'humidité du sol [5]

Angle du talus naturel


Nature de terre Terrain sec Terrain mouille

Sable fin ± 25° ± 15°


Terre végétale ± 40° ± 30°
Terre très compacte ± 50° ± 40°
Argile ± 40° ± 15°
Cailloux, éboulis ± 50° ± 40°

Pour des raisons évidentes de sécurité, les pentes de talus en déblai ou en remblai doivent
assurer la stabilité des matériaux. Les pentes de talus varient selon plusieurs paramètres
notamment la nature du sol, la granulométrie et de la cohésion de ses particules et
l’immersion ou non de l’ouvrage. Les tableaux suivants nous donnent les valeurs les plus
couramment utilisées pour les pentes de talus en déblai et en remblais. [5]

Tableau I.04: Valeurs des angles de talutages en fonction [5]

V.2. Etayage des fouilles

• Les fouilles sont exécutées par terrassements successifs de couches de 0.40m de


profondeur.
• Lorsque la profondeur d’une fouille est importante, pour prévoir les éboulements et les
risques d’accident d’une part et, d’autres part, pour diminuer l’emprise de
l’excavation, il est utile, voire nécessaire, d’étayer les terres.
• L’inclinaison des talus naturels, dans un terrain déterminé, peut être défavorablement
influencée par certains facteurs extérieurs.
• Les infiltrations d’eau possibles en profondeur, ou provenant des chutes de pluie, l’effet
des vibrations provoquées par les engins, les véhicules ou les machines. Les charges situées à
proximité immédiates de l’excavation sont des éléments qui modifient les plans de rupture
des terrains.

34
• D’une façon générale, toute paroi d’une fouille doit être étayée lorsque la pente des talus
excède les rapports suivants.
• 1/1 dans les terrains ébouleux.
• 1/2 dans les terrains tendres mais résistants.
• 1/3 dans les terrains très compacts. [5]

Figure I.02 : Dispositions pour l'étayement des fouilles [5]

VI .Conclusion :
La capacité portante du terrain : Est le premier élément à prendre en compte lors de
l’exécution des terrassements, et aussi l’importance de l’ouvrage à édifier qui décide de
l’ampleur des moyens de reconnaissances à mettre en œuvre.

35
29
I. Introduction
Les problèmes de stabilité de pentes se rencontrent fréquemment dans la construction des
routes, des canaux, des digues et des barrages. En outre certaines pentes naturelles sont ou
peuvent devenir instables. Une rupture d’un talus peut être catastrophique et provoquer des
pertes en vies humaines ainsi que des dégâts naturelles considérables.
L’estimation de la sécurité réelle vis-à-vis du risque de rupture est une question complexe
surtout dans le domaine des données limitées ou peu connues. L’étude d’un talus comporte,
outre la reconnaissance du site et le choix des caractéristiques mécaniques des sols, un
calcul de stabilité pour déterminer d’une part la courbe de rupture le long de laquelle le
risque de glissement est le plus élevé, d’autre part la valeur correspondante du coefficient
de sécurité.
Cependant une longue expérience a été acquise tant que les méthodes de calcul que dans
les techniques de construction, de telle sorte que les problèmes de stabilité de pentes
peuvent maintenant être résolus avec une assez bonne fiabilité.

Les mouvements de terrain sont très variés, par leur nature (glissements de terrains,
éboulements rocheux, coulées de boues, effondrements de vides souterrains, affaissements,
gonflement ou retrait des sols, ...) et par leur dimension (certains glissements, comme celui
de la Clapière dans les Alpes Maritimes, peuvent atteindre plusieurs dizaines de millions de
m3).

Dans leur principe, les mouvements de terrain sont bien compris: ils surviennent lorsque la
résistance des terrains est inférieure aux efforts moteurs engendrés par la gravité et l'eau
souterraine ou par les travaux de l'Homme; leur dynamique répond naturellement aux lois
de la mécanique. Dans la pratique cependant, les choses sont très complexes, du fait des
incertitudes:
-sur les conditions initiales, notamment en profondeur,
-sur les propriétés mécaniques des terrains, en général hétérogènes, non linéaires,
anisotropes discontinus,...
-sur les conditions hydrauliques: position de la nappe, phénomènes se produisant en zone
non saturée. L'eau est la cause déclenchant de la plupart des mouvements; c'est un facteur
variable dans le temps.

II. Définition d’une pente


Une pente est l’inclinaison d’un terrain .Elle se mesure en degrés ou en pourcentage et ne
doit pas être confondue avec le dénivelé, évalué en mètres ou le pendage qui s’applique aux
couches du sous - sol. La pente peut être une contrainte naturelle pour l’installation
humaine: elle peut être le théâtre d’éboulements, d’avalanches ou de glissement de terrain.

II.1. Pentes naturelles

30
Il s’agit des talus existants, peu homogènes et présentant des variations géologiques et
éventuellement des discontinuités.

II.2. Pentes artificiels


Les pentes artificielles sont essentiellement affectées par des glissements et parfois par des
phénomènes du fluage. On peut les classer en fonction des types d’ouvrages :

-Talus en déblai ;

-Talus en remblai sur sol non compressible ;

-Talus en remblai sur sol compressible

-Digues et barrages en terre

Pour chaque type, on peut identifier certains modes de rupture, ils sont distingués ci-
dessous. . [6]

II.2.1. Pente en déblais et pente en remblais sur sols non compressibles

Les ruptures ont, d’une façon générale, l’allure de glissements rotationnels circulaires on
distingue :

-Les cercle de pentes se produisent généralement dans les sols hétérogènes, la base du
cercle correspondant à une couche plus résistant ;

-Les cercles de pied (sont les plus courants dans ce type d’ouvrages) ;

-Les cercles profonds ne se produisent que dans le cas où le sol situé sous le niveau du pied
du talus est de mauvaise qualité. . [6]

II.2.2. Pente en remblais sur sols compressibles


La rupture constatée dans remblais en sol compacté (remblai routier par exemple) repose
sur une couche d’argile molle, de vase ou de tourbe souvent profonde. Les cercles de
rupture sont tangents à la base de la couche molle lorsque celle-ci est relativement peu
épaisse. [6]

Si le facteur de sécurité vis-à-vis de la rupture est peu élevé tout en étant supérieur à l, il
peut se produire un fluage du sol de fondation entrainant un tassement anormal du remblai
latéral de la couche molle et une perte de résistance du remblai ou de la fondation ou des
deux.

II.2.3. Digues et barrage en terre


L’étude de la stabilité des talus amont et aval est la partie essentielle de la conception des
barrages en terre .Différent cas doivent être étudiés en tenant compte de l’état des
pressions interstitielles à l’intérieur de la digue.

31
-Pratiquement, on calculera le facteur de sécurité (FS) le long des cercles de glissement
supposés;

-Pendant la construction et peu après la construction ;

-Lorsque le barrage vient d’être rempli (avec percolation permanente) ;

-Lors d’une vidange rapide. [6]

III. Les mouvements de terrain

III.1. Définition des mouvements des terrains


Un mouvement de terrain est un déplacement, plus ou moins brutal, du sol ou du sous-sol
sous l’effet d’influences naturelles (agent d’érosion, pesanteur, séisme, etc.) ou
anthropiques (exploitation de matériaux, déboisement, terrassement, etc.). Ce phénomène
comprend diverses manifestations, lentes ou rapides, en fonction des mécanismes
initiateurs, des matériaux considérés et de leur structure. [7]

III.1.1.les mouvements lents


Pour lesquels la déformation est progressive et peut être accompagnée de rupture mais en
principe d'aucune accélération brutale.
- les affaissements consécutifs à l'évolution de cavités souterraines naturelles ou artificielles
(carrières ou mines), évolution amortie par le comportement souple des terrains superficiels,
- les tassements par retrait de sols argileux et par consolidation de certains terrains
compressibles (vases, tourbes),
- le fluage de matériaux plastiques sur faible pente,
- les glissements, qui correspondent au déplacement en masse, le long d'une surface de
rupture plane, courbe ou complexe, de sols cohérents (marnes et argiles),
- le retrait ou le gonflement de certains matériaux argileux en fonction de leur teneur en
eau.

III.1.2.les mouvements rapides

Qui peuvent être scindés en deux groupes, selon le mode de propagation des matériaux, en
masse, ou à l'état remanié.

Le premier groupe comprend :


- les effondrements, qui résultent de la rupture brutale de voûtes de cavités souterraines
naturelles ou artificielles, sans atténuation par les terrains de surface,
- les chutes de pierres ou de blocs provenant de l'évolution mécanique de falaises ou
d'escarpements rocheux très fracturés,
- les éboulements ou écroulements de pans de falaises ou d'escarpements rocheux selon les
plans de discontinuité préexistants ;
- certains glissements rocheux.

32
Le second groupe comprend :
- les laves torrentielles, qui résultent du transport de matériaux en coulées visqueuses ou
fluides dans le lit de torrents de montagne

- les coulées boueuses, qui proviennent généralement de l'évolution du front des


glissements.

Les mouvements de terrain, qu’ils soient lents ou rapides, peuvent entraîner un remodelage
des paysages. Celui-ci peut se traduire par la destruction de zones boisées, la déstabilisation
de versants ou la réorganisation de cours d’eau. [7]

III.2. Typologie des mouvements de terrain


III.2.1.Le glissement

Est un déplacement généralement lent (quelques mm par an à quelques mètres par jour) sur
une pente, le long d'une surface de rupture (surface de cisaillement) identifiable, d'une
masse de terrain cohérente, de volume et d'épaisseur variables. Cette surface est
généralement courbe (glissement circulaire), mais elle peut aussi se développer à la faveur
d'une discontinuité préexistante telle qu'un joint de stratification (glissement plan). Les
profondeurs des surfaces de glissement sont très variables : de quelques mètres à plusieurs
dizaines de mètres, voire la centaine de mètres pour certains glissements de versant. [8]

Photo II.1 : Glissement de terrain de l'Harmalière (actif) sur la commune de Sinard (Trièves, Isère) [8]

a) Classification usuelle pour les mouvements de terrain

33
Figure II.01 : classification des mouvements de terrain [8]

b) Éléments essentiels pour l’analyse de stabilité :

-Géométrie du glissement

-Résistance mécanique mobilisable sur la surface de glissement contrainte tangentielle


maximale mobilisable dans un sol (résistance au cisaillement) ⇒ relation de Mohr - Coulomb
(critère de rupture) :

τf = c +σg x tanφ
C : cohésion (forces de "liaison" entre les particules du sol)

σg : contrainte normale transmise aux grains du sol

φ : angle de frottement interne (forces de frottement entre les particules du sol). [8]
- Intervention du facteur temps :

34
Figure II.02 : influence du facteur temps sur la stabilité [8]

III.2.2.Le fluage

Le fluage est caractérisé par des mouvements lents et continus, mais à des vitesses faibles.
Dans le cas de fluage, il est difficile de mettre en évidence une surface de rupture. Le
mouvement se produit généralement sans modification des efforts appliqués (contrairement
aux glissements) : en fait, le matériau plus est sollicité à un état proche de la rupture. Ce
type de mouvement peut: soit se stabiliser, soit évolué vers une rupture. [9]

III.2.3.La coulée de boue

Est un mouvement rapide d'une masse de matériaux remaniés, à forte teneur en eau et de
consistance plus ou moins visqueuse. Elle prend fréquemment naissance dans la partie aval
d'un glissement de terrain.

Phénomènes caractérisés par un transport de matériaux sous forme plus ou moins fluide.
Les coulées ont lieu dans des formations argileuses, ou à granulométrie très fine (Marnes,
schiste argileux, flysch argileux……) fissurées ou saturées a plasticité moyenne. [10]

35
Photo II.02 : Chutes de blocs sur la RD 526 entre Mens et Clelles (Isère) Septembre 2001 [10]

III.3. Facteurs d’évolution et d’activation d’un glissement de terrain


Les glissements de terrain sont des phénomènes complexes, impliquant des principes multi-
échelles et multi-physiques. Ils sont influencés par un grand nombre de facteurs, se divisant
en quatre catégories :

- L’hygrométrie influence directement les propriétés mécaniques du sol, en fonction de sa


porosité. C’est un facteur prépondérant, lors d’averses plus importantes, le nombre de
glissements de terrain augmente. Une teneur en eau élevée affaiblira généralement les
propriétés mécaniques de l’écoulement, accélérant son déclenchement ; des cycles répétés
déchargement et déchargement en eau amèneront de l’érosion. En période de gel l’eau
occupe plus d’espace, générant des efforts internes importants ; le dégel modifie ensuite cet
équilibre, et entraîne des déplacements plus ou moins importants. L’hygrométrie peut enfin
avoir des origines humaines : à La Conchita, en Californie, une canalisation cassée a accéléré
le déclenchement d’un glissement important.

- Le chargement mécanique de la pente peut-être modifié par la construction de structure


ou par la fonte de glacier. Dans ce dernier cas, la modification du chargement combinée avec
les infiltrations d’eau provoquées décuple les effets du glissement.

Une augmentation des charges en amont peut accélérer le glissement ; une diminution de la
résistance en aval, lié à un décaissement par exemple, a des effets similaires. Il est crucial de
bien connaitre les zones à risque pour éviter d’y construire, ou de prendre des mesures pour
s’assurer de ne pas déstabiliser une pente dangereuse. [11]

- L’exploitation humaine, la présence d’arbres ou de champs agricole peut venir stabiliser la


pente, la déforestation peut perturber l’équilibre. Les herbes hautes plantées sur les dunes
des littoraux stabilisent par leurs racines la couche supérieure et limitent l’exposition au
vent.

36
-L’accidentel, des évènements extrêmes peuvent venir déstabiliser subitement un
glissement en formation : des arbres stabilisateurs arrachés, une inondation sature et érode
les sols, un séisme peut faire basculer un glissement ou entraîner la liquéfaction des sols.

Les facteurs de risque influençant l’évolution d’un mouvement de terrain ou le déclenchant


sont multiples, et parfois difficiles à quantifier. Leur intégration dans des modèles de calcul
exacts est donc souvent impossible. Cependant, même si les glissements sont des
phénomènes complexes et très variés, il est possible d’en proposer en première approche
une modélisation simple, qui éclaire sur les mécaniques mises en jeu et leur déroulement.
[11]

III.4.Effets et conséquences

Du fait des fissures, des déformations et des déplacements en masse, les glissements
peuvent entraîner des dégâts importants aux constructions. Dans certains cas, ils peuvent
provoquer leur ruine complète (formation d'une niche d'arrachement d'ampleur pluri
métrique, poussée des terres incompatible avec la résistance mécanique de leur structure).

L'expérience montre que les accidents de personnes dûs aux glissements et coulées sont peu
fréquents, mais possibles (cas d'un phénomène relativement rapide et/ou survenant de nuit,
comme par exemple à la Salle en Beaumont en Isère en Janvier 1994 : 4 morts).

IV. méthodes d’analyse de stabilité des pentes

IV.1. Méthodes déterministes


Il est impossible de prédire avec précision la stabilité d'une pente. Un ingénieur
géotechnicien expérimenté peut cependant établir une évaluation raisonnable d'un secteur
en se basant sur une investigation complète des lieux. Ce genre de recherche exige une
analyse des conditions du sol et de la nappe aquifère associée à une étude de la géologie
locale, on examinera en particulier les pentes stables et instables existantes. [12]

L’analyse de la stabilité des pentes, par les méthodes d’équilibre limite, emploie des
évaluations simples pour chaque valeur des variables dans les équations de stabilité. Les
variables utilisées pour cette analyse sont les caractéristiques physiques et mécaniques du
sol et la géométrie de la pente. Les hypothèses de base d’une telle approche peuvent être
résumées en ce qui suit :

• Le modèle de comportement est celui de Mohr-Coulomb,

• La rupture se fait dans un plan (Analyse bidimensionnelle),

• Les forces considérées sont le poids et les surcharges,

• Le problème est statique,

37
• On applique au sol les lois de la mécanique des milieux continus,

• Le déplacement du sol est rigide dans le cas des surfaces circulaires,

• La contrainte effective est égale à la contrainte effective moins la pression


interstitielle (relation de Terzaghi)

• Le coefficient de sécurité du composant coésif de la force est égal à celui du


frottement pour tous les sols,

• Le coefficient de sécurité est constant le long de la surface de rupture.

Plusieurs cas de figure de stabilité sont alors analysés :

 Rupture plane

 Pentes finies

 Pentes infinies (avec ou sans écoulement parallèle à l’inclinaison de la pente).


[12]

IV.1.1. Stabilité des pentes en rupture plane


a) Pente finie :
Le coefficient de sécurité dans le cas de surface plane est traduit par la relation :

Figure II.03: Analyse d’un talus en rupture plane (pente finie) [12]

4c  sin β ⋅ cos φ 
F= 1 − cos (β − φ ) 
γ H  

b) Pente infinie

38
Figure II.04 : Analyse d’un talus en rupture plane (pente infinie) [12]

c γ ′ tan φ
F= +
γ sat H cos β ⋅ tan β γ sat tan β
2

IV.1.2. Stabilité des pentes en rupture circulaire ou quelconque


Cette stabilité peut être scindée en deux axes fondamentaux :

- Prise en compte de la totalité de la masse formant le sol dans l’étude d’équilibre et


adaptation aux sols homogènes (Méthodes globales),
- Subdivision du massif en tranches verticales. La stabilité de chaque tranche est
calculée séparément (Méthode des tranches). [12]

a) Méthode de Taylor (1937)


Cette méthode s’adapte aux pentes de géométrie simple formées d’un sol homogène sans
présence d’eau. Il est considéré au niveau de la méthode les forces relatives au poids propre
du massif, à la cohésion et à la résultante de la force normale et celle de frottement. La
formulation du coefficient de sécurité F= C / (γ.H.mt)

39
Figure II.05 : Analyse d’un talus homogène [12]

Où le coefficient de stabilité mt dépend de la géométrie de la pente.

A partir de cette méthode de base, ont été dérivées d’autres méthodes intégrant d’autres
paramètres de stabilité. On résume sur le tableau ci-dessus, les différents apports de ces
méthodes par rapport à la méthode de base de Taylor.

Tableau II.01 : Apport des méthodes dérivées par rapport à la méthode de Taylor. [12]

Méthodes dérivées Apports par rapport à la méthode de base

Caquot (1954) Introduction de la pression interstitielle et l’aspect d’hétérogéinité du sol

Biarez (1965)

Caquot-Kerisel Application à un milieu cohérent homogène avec écoulement linéaire faisant un angle
avec l’horizontale.

Hunter-Schuter -Considération d’une variation linéaire de la cohésion en profondeur

- En présence d’eau, le sol doit être considéré saturé jusqu’en surface

b) Méthode de Raulin (Méthode des perturbations 1974)


Cette méthode s’adapte aux ruptures quelconques d’un milieu stratifié avec présence d’eau.
A travers cette méthode, on peut estimer les contraintes normales le long de la surface de
rupture en se basant sur les trois équations de la statique. [13]

40
Figure II.06 : Schéma pour la méthode de perturbation [13]

c) Méthode des tranches

Le sol est divisé en plusieurs tranches verticales. Les différentes forces externes et internes
qui s’appliquent sur chacune des tranches sont montrées sur la figure II.07.

Figure II.07 : Forces considérées par la méthode des tranches [14]

41
W = poids d'une tranche de largeur b et de hauteur h ;

N = force normale à la base de la tranche ;

T = force de cisaillement mobilisée sur la base de chaque tranche ;

ED= force inter-tranches horizontale normale du côté droit de la tranche ;

EG = force inter-tranches horizontale normale du côté gauche de la tranche ;

X = forces verticales inter-tranches de cisaillement ;

D = charge externe ;

KW = charge sismique horizontale appliquée au centre de la surface de chaque tranche ;

R = rayon pour une surface de glissement circulaire ou le bras de levier du moment associé à
la force de cisaillement mobilisée T pour toute forme de surface de glissement ;

f = excentricité de la force normale au centre de la rotation ou au centre des moments ;

x = distance horizontale entre la ligne centrale de chaque tranche au centre de la rotation ou


au centre des moments ;

e = distance verticale du centre de la surface de chaque tranche au centre de la rotation ou


au centre des moments ;

d = distance de l’effort D au centre de la rotation ou au centre des moments ;

h = hauteur verticale moyenne de chaque tranche ;

a = distance perpendiculaire de la force latérale résultante de l'eau au centre de rotation ou


au centre des moments ;

AW= forces latérales résultantes de l'eau ;

ω = angle entre l’effort D et l'horizontale ;

α = angle entre la tangente au centre de la base de chaque tranche et l'horizontale ;

b = largeur de la base de chaque tranche.

L’expression générale du coefficient de sécurité est représentée ainsi : [14]

∑[c b cos α + (N − u w b ) tan φ cos α ]


F = Fm =
∑ N sin α + ∑ Kw − [D cos ω ] ± Aw

- Méthode de FELLENIUS (1927)

Les hypothèses de cette méthode sont résumées ainsi :

• La surface de rupture est circulaire,

42
• L’équilibre des moments est satisfait,

• L’équilibre des forces verticales est satisfait,

• L’équilibre des forces horizontales n’est pas satisfait,

• Les forces inter-tranches s’équilibrent totalement entre-elles.

L’expression du coefficient de sécurité est donnée par :

∑[c b + (N − u w b ) tan φ ]
F = Fm =
∑ W sin α

- Méthode de BISHOP (1954)


Cette méthode d’articule autour des mêmes hypothèses que celle de Fellenius en
considérant les forces inter-tranches.

Le coefficient de sécurité est donné par l’expression suivante : [14]

F = Fm =
1
⋅∑
[c b + (W + ( X D − X G ) − uw b ) tan φ ]
∑ W sin α tan φ
cos α + sin α ⋅
F

- Méthode de JAMBU(1956)
Les hypothèses de cette méthode sont :

• La surface de rupture est de forme quelconque,


• L’équilibre des forces est satisfait,
• Les forces inter-tranches sont négligées,
• Le lieu du point d’application des forces normales est fixé afin d’aboutir à l’éqilibre
des moments pour chaque tranche.
L’expression du coefficient de sécurité est :

F=
1
⋅∑
[c b + (W − u w b ) tan φ ]
∑ W tan α
(cos α )(cos α + sin α ⋅ tan φ )
F
- Méthode de BISHOP et MORGENSTERN(1960)
Cette méthode est basée sur le développement de tableaux pour le calcul du coefficient de
sécurité des pentes homogènes avec présence d’eau. [15]

Les paramètres principaux considérés pour la détermination du coefficient de sécurité sont :

43
 Distance verticale du centre de la base au centre de la ligne de saturation de chaque
tranche
 Coefficients de stabilité qui dépendent de la géométrie de la pente et des propriétés
du sol. [15]

- Méthode de MORGENSTERN et PRICE(1965)


Cette méthode s’applique à toute forme de surface de rupture, satisfait toutes les conditions
d’équilibre et les forces inter-tanches sont prises en compte. La force de cisaillement inter-
tranches peut être évaluée par un pourcentage de la force normale inter-tranches selon
l'équation empirique de Morgenstern-Price suivante :

X = E ⋅ λ ⋅ f (x )
Avec : λ = le pourcentage (en forme décimale) de la fonction utilisée ;

F(x) = la fonction de la force inter-tranches représentant la direction relative de la force


résultante inter-tranches

- Méthode de SPENCER(1967)
Tenant compte de tous les paramètres des autres méthodes, SPENCER a établi des abaques
donnant l’angle de frottement Фd en fonction de la géométrie de la pente, des propriétés du
sol, du constant ru = (uw/γ.h) et une valeur initiale du coefficient de sécurité. Ensuite F est
calculé par la formule F= (tan Ф / tan Фd) jusqu’à convergence. [15]

- Méthode générale d’équilibre limite (1970)

Cette méthode est similaire à celle de Morgenstern-Price, la différence réside dans la prise
en compte du calcul de différentes valeurs du coefficient de sécurité pour différentes valeurs
de λ. Il y a lieu de représenter la variation du coefficient de sécurité en fonction de λ.
L’intersection des deux représentations graphiques de Fm et Fi en fonction de λ permet de
garantir l’équilibre des moments et des forces.

IV.2. Méthodes probabilistes


Il y a lieu de signaler que les méthodes d’équilibre limite ne considèrent pas l’ensemble des
incertitudes sur les paramètres du problème à résoudre, notamment les données
géométriques, et les erreurs de mesure au laboratoire des caractéristiques mécaniques du
sol et leur variation spatiale et temporelle sur le terrain.

Compte tenu de l’aspect plus ou moins aléatoire des paramètres d’analyse, des méthodes
probabilistes, basées spécialement sur le calcul de risque ont été développés.

44
Il faut cependant ajuster la variation de chaque paramètre influençant d’une manière
significative la stabilité à une loi probabiliste et de calculer la fonction probabilité de rupture
comme étant une combinaison de plusieurs fonctions aléatoires.

On synthétise dans ce qui suit quelques méthodes probabilistes :

 Simulation Monte-carlo
Cette méthode est basée sur l’identification d’un modèle déterministe avec introduction des
variables multiples pour l’estimation les résultats en une simple valeur. La distribution de
probabilité pour chaque variable es établie pour le modèle de simulation. On obtient ainsi la
distribution de probabilité du paramètre de sortie.

 Evaluation de la fiabilité
Au niveau de cette méthode, les résultats de l’analyse de stabilité de pentes est assimilé à
une distribution du coefficient de sécurité ou de la hauteur critique.

 Analyse statistique
Dans le cas de l’étude de stabilité des pentes, l’analyse statistique peut être d’une grande
contribution. Il y a lieu de déterminer les paramètres statistiques notamment la moyenne,
l’écart type, la fonction de densité de probabilité et la fonction de distribution de
probabilité. La variation des coefficients de sécurité peuvent ^être représentées
respectivement par rapport aux fréquences ainsi qu’aux probabilités.

Certains chercheurs se sont penchés sur l’approche probabiliste est mettant en évidence :

- Le non unicité de la relation entre le coefficient de sécurité et la probabilité de


rupture,
- La prise en charge de la troisième dimension qui conditionne la probabilité de
rupture.
- La considération d’une approche probabiliste en considérant comme paramètres
prépondérants la cohésion et l’angle de frottement interne. [12]

 Analyse de la stabilité des pentes par approche stochastique

Les approches stochastiques d’analyse de stabilité peuvent être adoptées en considérant les
variables d’entrée comme des variables aléatoires ou des fonctions aléatoires. Ainsi le
résultat final, c’est à dire le coefficient de sécurité correspond à une variable aléatoire
dépendante. Cette variable a une fonction de distribution statistique avec une espérance
mathématique et une variance.

45
IV.3. Méthodes numériques
Le développement des programmes sur ordinateurs a été très bénéfique pour la résolution
de certains problèmes de stabilité des pentes. Beaucoup de méthodes numériques sont
utilisées pour le faire en l’occurrence :

-Méthode des éléments finis, permettant de modéliser les aspects liés à l’hétérogénéité des
matériaux, la géométrie des talus et leur environnement, l’interaction entre les terrains et
les structures ainsi que les discontinuités spécifiquement pour les massifs rocheux.

-Méthode des différences finies, dans laquelle les variables ne sont définies qu’aux nœuds
du maillage et la résolution est locale et pas à pas. Le code de calcul utilisé au niveau de ce
mini-projet se base essentiellement sur cette méthode.

-Méthode des éléments distincts, qui se base sur les principes de la méthode des différences
finies tout en tenant compte de la discontinuité du milieu étudié.

Toutefois, les méthodes numériques ont permis de faire de grands progrès dans la
compréhension des divers types de comportement des talus.

V. Techniques de stabilisation
Critères de choix d’une méthode de stabilisation assurant une augmentation de 20 à 30 % de
la sécurité :

- paramètres techniques du site

- objectif : arrêter ou ralentir un glissement en cours, arrêter une partie d’un glissement en
cours, empêcher un glissement d’endommager des infrastructures (à titre curatif), prévenir
un mouvement potentiel (à titre préventif) impératifs technico-économique techniques les
plus couramment utilisées :

 terrassements (actions sur la pente moyenne du terrain)


 drainage (actions sur l’eau)
 introduction d’éléments résistants (soutènements, ancrages)
 protection passive et surveillance
⇒ Une solution sûre : éviter la zone des désordres (si possible) par une déviation de la route
ou une dérivation de la rivière. [8]

V.1) Terrassements
V.1.1) Remblai de pied :
Le chargement en pied du glissement contrebalance les forces motrices du volume en
mouvement (FigureII.8).

V.1.2) Allègement en tête :


Terrasser la tête du glissement allège la masse du volume en mouvement, et donc diminue
les forces motrices (FigureII.9). [11]

46
FigureII.8 : Principe du remblai de pied [11]

FigureII.9 : Principe de l’allégement en tête [11]

V.1.3) Purge et reprofilage


(Adoucissement de la pente, risberme)

V.1.4) Substitutions partielles ou totales par des matériaux de bonne qualité de carrière
Bêches, contreforts, éperons, masque. [8]

47
FigureII.10 : Principales techniques de stabilisation des talus de déblai [8]

V.2) Techniques courantes de drainage


L’eau a fréquemment un rôle moteur dans les glissements de terrain, l’objectif du drainage
est de contrôler la teneur en eau du sol et de réduire les pressions interstitielles au niveau
de la surface de rupture. Le drainage peut évacuer l’eau de la zone ou encore éviter
l’alimentation en eau de la zone par collecte et canalisation des eaux de surface. [11]

Bien caractériser les nappes pour l’étude de la faisabilité économique et technique des
dispositifs de drainage (implantation, profondeur à atteindre, perméabilité des terrains,
pérennité des dispositifs, etc.)

•Drainage superficiel : collecte et canalisation des eaux de surface vers un exutoire hors
glissement, imperméabilisation des fossés et des accotements _ non infiltration du
ruissellement superficiel

•Drainage profond : le choix d’une technique dépend de la nature des terrains et de


l’objectif à atteindre (en phase chantier ou exploitation)

•tranchées drainantes (+ drains agricoles, géodrains, parois drainantes). [8]

V.3) Introduction d’éléments résistants


Le rôle de ces systèmes est d’armer la terre et de limiter son mouvement.

Le clouage : Ce dispositif transfère par un système d’accrochage (pieux, clous) les efforts du
volume en mouvement vers le volume fixe (figure II.11).

48
FigureII.11 : Principe du clouage et exemple de réalisation, image SIMPRO [11]

Le soutènement : C’est un écran rigide ou souple qui bloque le volume en mouvement.


Rigide, les efforts mis en jeu sont importants et peuvent amener à la rupture. [11]

Ouvrages de soutènement : paroi berlinoise (ouvrage composite constitué de poteaux


verticaux et d’un écran de soutènement. [6]

Photo II.3 : Paroi berlinoise (profilés métalliques) soutenant le cimetière marin de Varengé ville-sur-Mer. [6]

49
V.4) Protection passive et surveillance (mise en œuvre impossible de techniques de
stabilisation)

Photo II.4 : Exemple des Ruines de Séchilienne : 2 déviations de l’ex-RN91, merlon de protection, dérivation
de la Romanche, travaux d’aménagement hydraulique, plan de secours, expropriations.

Les méthodes de prévision sont encore loin d’être satisfaisantes, même pour des sites bien
instrumentées :

-modélisation complexe de l’ensemble des phénomènes en présence

-quantification de l’influence de chaque facteur

-connaissance des apports d’eau réels au massif (alimentations latérales, lointaines et


différées)

-dérive progressive liée à l’évolution plus ou moins rapide du système (nécessité


d’actualisations régulières)

-quantité et fiabilité des mesures disponibles

-la vitesse de certains mouvements ne dépend pas principalement des conditions


hydrauliques.

VI. Conclusion:

Parfois, il est possible de déclencher un glissement de façon précoce pour mieux le


contrôler, ou de construire des infrastructures assurant que son déclenchement n’aura pas
de conséquences catastrophiques. Le problème est que, le plus souvent, l’établissement
d’une réponse face à un risque de mouvement prend des mois et demande les
connaissances de dizaines d’ingénieurs ; le coût financier est donc très important. Il n’existe
pas réellement à l’heure actuelle de solution générale au contrôle des glissements de
terrain.

50
51
I. Introduction
L’évacuateur de crue (l’EVC) est un organe essentiel pour la sécurité du barrage en
permettant l’évacuation de crues donnant lieu à des niveaux supérieurs à la retenue
normale et permettant aussi la dissipation de l’énergie.
Cet ouvrage consiste en un seuil calé à la côte de retenue normale qui peut être implanté sur
la partie centrale pour les barrages rigides.
Pour un barrage en remblai, il est implanté en rive ou, si la géologie ou la topographie des
rives ne le permet pas, en tulipe.

II. Catégories des évacuateurs de crue


Les évacuateurs de crues sont des ouvrages annexes aux barrages, qui permettent la
restitution des débits de crues excédentaires (non stockés dans le réservoir) à l’aval du
barrage. D’une importance primordiale pour la sécurité du barrage, les évacuateurs doivent
être en mesure d’empêcher le débordement de l’eau par-dessus la digue et l’apparition de
phénomènes d’érosion à l’aval de la digue dans la zone de rejet dans l’oued. Les déversoirs
peuvent être groupés en deux principaux types : les déversoirs de surface et les déversoirs
en charge. [17]

II.1. Déversoir de surface


Il s’agit du type le plus communément utilisé et aussi le plus fiable. L’évacuateur de surface
débute par un seuil. Ce seuil dans un chenal à faible pente qui amène l’eau à l’aval de la
digue. L’eau emprunte ensuite le coursier dont la pente permet de rattraper la différence de
cote entre le niveau de la retenue et celui de l’oued à l’aval. Le coursier aboutit soit
directement dans l’oued (différence de cote faible), soit dans un bassin d’amortissement
(cas de forte pente). L’évacuateur de surface est placé soit : latéralement à l’axe du barrage
sur une rive, ou parallèlement à l’axe du barrage.

II.1.1. Evacuateur latéral


Le déversoir du type latéral est adopté dans le cas où la pente du versant est faible. Ce type
d’ouvrage repose directement sur le sol pas soumis à des tassements sous l’effet du massif
du barrage (photo III.01). L’écoulement dans le coursier est parallèle au seuil (latéralement à
l’axe du barrage sur une rive). Si la pente du versant est forte, un déversoir latéral conduit à
des déblais important et un déversoir frontal est alors préférable. Ce type de déversoir est

52
également utilisé dans le cas de débit évacué très important conduisant à une longueur du
seuil très important. [17]

Photos III.01 : Evacuateur de crues à déversoir latéral [17]

II.1.2. Evacuateur frontal


Le déversoir de type frontal est adopté par des pentes du versant fortes. L’écoulement dans
le coursier est perpendiculaire au seuil.

Photos III.2 : Evacuateurs de crues à déversoir frontal [17]

II.1.3. Evacuateurs portés par les barrages


Pour les barrages poids BCV ou BCR et à moindre degré voûtes et contreforts, les
évacuateurs peuvent être incorporés au niveau du corps du barrage, on parle alors
d’évacuateurs portés. Ces derniers s’adaptent convenablement aux barrages poids.
Néanmoins pour les barrages voûtes, l’incorporation est plus ou moins difficile et posé
souvent des contraintes d’ordre technique ou économique [17].

53
Photos III.03 : Evacuateurs de crues portés par les barrages [17]

II.2. Evacuateur en charge


Ils peuvent être du type puits ou type siphon.

II.2.1. Evacuateur en puits


L’évacuateur en puits est un ouvrage en béton de forme circulaire (difficultés d’implantation
sur corps du barrage ou rives, difficultés techniques ou financières). Il évacue l’eau par chute
verticale dans la conduite enterrée débouchant à l’aval de la digue dans un bassin de
dissipation. Le puits peut servir également de tour de prise d’eau. La conduite d’évacuation
joue le rôle de conduite de vidange [17].
Pour ce type d’évacuateur, il est nécessaire d’insister sur trois aspects importants :
- La longueur déversant à considérer est égale au périmètre du déversoir,
- La convergence des filets à l’intérieur du centre du puits,
- Le noyage sur la partie basse de puits [18].

54
Photos III.04 : Evacuateurs de crues en puits [17]

II.2.2. Evacuateur en siphon


Les siphons constituent des évacuateurs de superficie capables d’évacuer de très forts débits
sous de faibles décréments pour un encombrement restreint (chose souhaitable pour toute
conception optimale des organes d’évacuation). Bien que la théorie du "siphon évacuateur"
soit connue depuis longtemps, les projeteurs hésitent encore à employer des siphons, leurs
préjugés défavorables pouvant se résumer en quatre points :
- Manque de capacité de surcharge,
- Manque de souplesse, puisqu’ils fonctionnent (par tout ou rien),
- Incertitude d’un amorçage sûr, ce dernier pouvant être empêché par le gel, les corps
flottants, les entrées d’air,…ect,

55
- Exécution délicate, par suite de l’importance des vibrations et des efforts dynamiques
auxquels ils sont soumis [19].

Photos III.05 : Evacuateurs de crues en siphon [19] Figure III.01 : Evacuateurs de crues en siphon [19]

II.3. Evacuateur de surface à seuil mobile


Lorsque le site ne se prête pas à l’établissement d’un barrage réservoir fixe, un barrage
mobile peut être adopté. Les éléments mobiles assurent la régulation du niveau de la
retenue en fonction des variations du débit pour assurer l’alimentation de prises d’eau [20].

Photos III.06 : Barrages mobiles [20]

II.4. Evacuateur vannées


Il existe une grande variété de vannes mobiles, de nombreux critères peuvent être adoptés
pour les classer, à savoir :
- En fonction de la disposition des pertuis : vannes de surface et de profondeur,

56
- Par rapport à la destination d’exploitation : des vannes principales, batardeau, vannes de
secours et celles de constructions, remarquons à la fois qu’on tend à employer les mêmes
vannes pour des diverses destinations,
- D’après les matériaux principaux : métalliques, en béton armé, en bois, bien sûr les vannes
métalliques sont les plus répandues dans le monde,
- Le mode d’appui : certaines vannes sont simplement appuyées sur les culées ou les piles,
d’autres sur le seuil de l’ouvrage,
- Le mode de déplacement : il existe des vannes le vantes ou plongeantes, des vannes
roulantes, des vannes rotatives, des vannes à plusieurs axes de rotations, etc,
- Le mode de manœuvre : on à des vannes à manœuvre manuelle, mécanique ou
automatique [21].

Figure III.02 : Evacuateurs vannés [21] Photos III.07 : Evacuateurs vannés [21]

II.5. Evacuateur de crue à hausses fusibles


Le déversoir en hausse fusible a été inventé en 1989 par François Lempérière. Ce système
est l'équivalent d’un tampon fusible, semblable à des hausses multiples placées sur la crête
de déversoir. Elles ont la forme d'un déversoir en labyrinthe dans lequel chaque hausse
représente un cycle du labyrinthe [22].
Les hausses fusibles sont des modules indépendants, juxtaposés sur le seuil du déversoir
d’un barrage. Grâce à un système de puits réglés à différents niveaux, les hausses fusibles
s’effacent progressivement pour des crues très exceptionnelles.
En conditions normales, les hausses augmentent la capacité de stockage du réservoir. Pour
toutes les crues inférieures à la crue de déclenchement, dont la valeur est généralement

57
pour des crues de période de retour bien supérieure à 100 ans, les hausses agissent comme
un seuil libre déversant.

Photos III.08 : Evacuateurs à hausses fusibles [22]

II.6. Evacuateur à faible charge


L’évacuateur à faible charge (bec de canard) est constitué d’un seuil présentant une partie
curviligne, généralement semi-circulaire, et deux parties rectilignes de chaque côté. Mais,
pour simplifier la mise en œuvre, on peut aussi concevoir des seuils qui se développent en
plan selon trois côtés d’un rectangle allongé [23].

Photos III.09 : Evacuateurs à faible charge [23].

58
III. Les évacuateurs de crues des petits barrages
Pour les petits barrages, l’évacuateur de crues consiste très souvent en un chenal (ou
coursier) avec seuil déversant (ou déversoir) libre à l’amont et dissipateur d’énergie à l’aval,
en fond de vallée. Pour certains barrages, les plus grands, il peut s’avérer plus économique
d’adopter la solution de la tour au pied amont raccordée à une galerie sous le remblai, ce qui
permet, en compartimentant cet ouvrage, d’assurer les trois fonctions suivantes :
évacuateur en puits (ou en tulipe), prise d’eau à différents niveaux et vidange de fond. [24].

III.1. Conception du seuil déversant


Pour un débit donné, il y a une infinité de solutions entre :
* un déversoir très long entraînant une charge hydraulique très faible ;
* un déversoir très court avec une charge hydraulique importante. Le principe général
consiste à faire une hypothèse de longueur déversant, à calculer la charge sur le déversoir en
tenant compte du laminage dans la retenue puis éventuellement à revoir à la hausse ou à la
baisse la longueur du déversoir. On retient une charge maximale sur le déversoir de 0,50 à 3
mètres, plus généralement de 1 à 2 mètres.

III.2. Entonnement frontal ou latéral pour un évacuateur rectiligne


Dans le cas d’un évacuateur de surface, l’entonnement est dit « frontal » si le sens de
l’écoulement est amont-aval au droit du déversoir et il est dit « latéral » si l’écoulement
change de direction à 90° au droit du déversoir. Lorsque la retenue a une grande surface,
elle permet de bénéficier d’un bon laminage ; il est alors intéressant d’avoir le plus de
volume stocké transitoirement, donc la charge la plus forte, donc la longueur déversante la
plus faible. Dans ce cas, l’entonnement est plus généralement de type frontal. A contrario,
une grande longueur déversant permet de diminuer la surface des acquisitions foncières
puisque le niveau des plus hautes eaux est moins élevé. Le coût du remblai est alors moins
important puisque la crête est moins haute, mais le coût de l’évacuateur est bien sûr
augmenté. La revanche apporte une sécurité plus élevée vis-à-vis d’une crue supérieure à la
crue de projet. L’entonnement est plus généralement de type latéral, ce qui permet souvent
de réduire les terrassements.

III.3. Implantation et dimensionnement


L’évacuateur de surface est habituellement réalisé sur l’un des deux appuis, car il repose
alors sur du matériau en place peu susceptible de tasser. On choisit, soit l’appui qui permet

59
le trajet le plus court pour atteindre l’aval du barrage, soit l’appui le plus rigide qui
constituera la meilleure fondation, soit l’appui le moins raide pour diminuer les difficultés de
terrassement. Dans le cas de vallées très évasées et symétriques, le trajet est néanmoins
très long. D’où l’idée de poser l’évacuateur sur le remblai au droit du thalweg. Pour des
remblais de faible hauteur, bien compactés et lorsque la fondation est peu compressible,
cette solution s’avère bien adaptée. L’ouvrage en béton, réalisé avec des joints articulés,
absorbe sans dommage les faibles tassements observés. Une telle conception est
maintenant classique pour des barrages jusqu’à environ 20 mètres de hauteur, et même
plus, à condition que la longueur du seuil déversant ne dépasse pas environ 15 mètres, pour
éviter des joints de construction dans le sens rive à rive. Il n’est cependant pas interdit
d’avoir un joint longitudinal, mais l’ouvrage devient plus complexe. [24].

IV. Impact des terrassements dans la zone des évacuateurs de crues des
barrages en terre
Les glissements de terrain se produisent sous I 'action d'un (ou plusieurs) " facteur
déclenchant, qui rompt l'équilibre, soit au niveau des forces massiques, soit au niveau des
forces extérieures, ou au niveau des forces de liaison dans le massif. Certains de ces facteurs
déclenchant sont naturels, tels que séismes, érosions, fluctuation des écoulements
hydrauliques, altération, etc. A l'échelle des travaux de génie civil, I 'activité humaine
s'ajoute à ces facteurs naturels et constitue fréquemment un facteur essentiel dans la
rupture de l'équilibre des massifs. Du seul point de vue du rôle de I' activité humaine le sujet
à traiter est très vaste, puisqu'il couvre des matériaux très divers, des argiles molles aux
massifs rocheux, et des ouvrages très variés (barrages, ports, bâtiments, infrastructures,
etc.)
Lorsque le facteur d'instabilité est une modification d'ordre géométrique (tranchée de
déblai, remblais) ce sont les composantes û et r de la contrainte qui sont affectées, ainsi que,
dans le cas des sols fins peu perméables, la valeur u de la pression interstitielle (apparition
de surpressions positives ou négatives).
Etant implantés sur l'une des rives du barrage, les évacuateurs de surface des petits barrages
en terre nécessitent des terrassements importants. Ce sont des terrassements en grandes

60
masse et en tranchées souvent profondes (2 à 10 m) et sur une largeur aussi importante (5-
20 m).
Les petits barrages, souvent érigés dans des zones marneuse ou argileuse (Utilisation des
matériaux locaux pour la construction de barrages homogènes ou à noyaux centraux)
nécessitent une attention particulière quant aux terrassements de leurs évacuateurs de
crues. La chronologie des travaux exige le lancement des différents lots en même temps
(terrassements, remblais, et génie civil).
Les terrassements des évacuateurs de petits barrages, implantés au niveau des flancs des
rives, notamment argileux, peuvent causés des préjudices importants par rapport à la
stabilité des versants (suppression des butées), particulièrement à grande hauteur. La
cadence des travaux exigée, la chronologie conjuguée des travaux entre les remblais du
barrage et ceux de l'évacuateur de crue et la nature instable des versants sont des
paramètres capitaux à intégrer, d'une manière solidaire pour les décisions à prendre.

Photos III.10 : Types de terrassements pour évacuateurs de surface des barrages en terre Barrage SIKKAK,
Wilaya de Tlemcen

61
V. Conclusion :
L'évacuateur a pour objectif de faire transiter le débit de la crue de projet. Il doit ainsi rester
libre de tout obstacle et notamment de colmatage des seuils par des branches ou des arbres
ou d'obstructions du coursier par chute de pierres ou glissement de terrain. Dans ce dernier
cas, si le désordre se produit près de l'extrémité amont du coursier, il y a un risque
important d'ennoiement du déversoir et donc de dépassement de la cote PHE ; s'il se produit
suffisamment en aval, les conditions d'écoulement au déversoir reste inchangées mais un
débordement du coursier peut provoquer une érosion dommageable pour l'appui du
barrage ou pour le parement aval.

Si l'aptitude de l'évacuateur à mire transiter le débit de la crue de projet est un élément


déterminant pour sa sécurité, l’expérience montre que d'autres critères peuvent influer :

• mauvaise connaissance des niveaux de la retenue et des débitances des vannes ;

• défauts liés à une mauvaise conception du génie civil ;

• maintenance et surveillance défectueuse des parties génie civil ;

• sur les évacuateurs vannés : manque de fiabilité des alimentations électriques et défauts
de maintenance des parties mécaniques et électriques ;

• consignes de crues défectueuses entraînant une arrivé tardive de l'exploitant, des


manœuvres de vannes inadaptées.

En cas d'augmentation de la lame déversant suite à la révision de la crue exceptionnelle, il


convient de vérifier si le profil est toujours adapté et ne risque pas d'engendrer des
désordres dans l'ouvrage (vibration, cavitation, mise en dépression des radiers et
coursiers...).

62
63
I. Introduction :
Le barrage de Tamallahet est un barrage en terre à noyau central d'une hauteur, hors
fondations, de 17 m. L'ouvrage d'évacuation des crues est de type de surface à entonnement
latéral. Il est implanté sur la rive gauche. Le relief en rive gauche est accidenté et enregistre
d'importantes hauteurs par rapport à la rive droite où les élévations sont moins prononcées.
Un important versant surplombe l'ouvrage d'évacuation des crues. Au niveau des
investigations géotechniques initiales ou complémentaire, aucune étude n'a été engagée en
vue de définir l'action des mouvements de terrain et des terrassements sur la stabilité des
versants, notamment celui de la rive gauche.

Les terrassements en grande mase effectués dans la zone de l'évacuateur de crues (Environ
40 000 m3 de déblais) ont provoqués des glissements et escarpements du talus à forte pente.
Ce mouvement a été aussi accompagné par l'apparition d'importantes fissures de surface.

Initialement, la pente du talus naturel était de 16 à 18%. Après terrassement, la pente


obtenue est d'environ 110% (angle de pente 47°). L’inclinaison du talus étant largement
supérieure aux valeurs des angles de frottements des sols constituant le talus, le glissement
n'a pas pu être évité. [25]

II. Opportunité et consistance du travail


Le présent projet de fin d'étude vise donc une analyse de la stabilité du versant gauche du
barrage en illustrant, d'une part, l'influence des terrassements sur la stabilité au glissement
de la zone de l'évacuateur de crues, ainsi que des règles de chronologie des travaux au
niveau de la conjugaison remblais de la digue-évacuateur de crues. Le travail est mené grâce
à la modélisation numérique.

L'analyse de projets géotechniques est possible grâce à de nombreux codes d’éléments finis.
L'ingénieur ayant de l'expérience en ce domaine sait que le poids des hypothèses rend le
passage de la réalité au modèle est difficile à réaliser. Des outils de modélisation
performants nous permettent le passage d'un projet réel complexe au model numérique et
de faire l'étude paramétrique facilement et rapidement. On utilise souvent plusieurs
modèles de comportements qui dépendent de la nature du sol et du type d'ouvrage.

Les différents cas de figure traités au niveau du présent mémoire se résument ainsi :

Cas N° 01 : Analyse de la stabilité du versant à profil naturel,

Cas N° 02 : Analyse de la stabilité du versant avec influence des terrassements de


l'évacuateur de crue,

Cas N° 03 : Analyse de la stabilité du versant avec influence des terrassements de


l'évacuateur de crue et conjugaison des remblais de la digue à la côte retenue normale

64
Cas N° 04: Analyse de la stabilité du versant avec influence des terrassements de
l'évacuateur de crue et conjugaison des remblais de la digue à la côte crête

Cas N° 05 : Analyse de la stabilité du versant avec influence des terrassements de


l'évacuateur de crue combinés à un reprofilage, par anticipation, du profil naturel du versant
gauche.

Figure IV.01 : configuration topographique du versant gauche [25]

Figure IV.02: Plans de situation des ouvrages du petit Barrage Tamellahet [25]

65
III. Le glissement de talus de la rive gauche du petit barrage de "Tamellahet" :

III .1. Contexte d'analyse


Dans le cas du glissement de la rive gauche du petit barrage sur Oued "Tamellahet", l'étude
conduit à définir une solution confortative et à exécuter des travaux de stabilisation. Cette
solution doit tenir compte de la faisabilité des travaux liée à :
l’investissement consenti,
l’accessibilité du site,
la période de l’année choisie pour l’exécution des travaux,
La cinématique de glissement.
Elle doit tenir compte également d’autres aspects tels que :
Les conditions de sécurité vis-à-vis de l’environnement et notamment les risques de
désordres probables en phase des travaux,
les délais impartis à la réalisation du confortement, qui dépendent de la gravité du
phénomène et de l’urgence des travaux,
La pérennité du système retenu et les possibilités d’entretien et de réparation,
Les moyens en matériels et la technicité des entreprises locales.
Dans le présent mémoire, notre intérêt est porté beaucoup plus sur l'analyse du phénomène
que sur les solutions de stabilisation et de confortement. [25]

III.2. Historique et manifestations relatives au glissement


Les travaux de réalisation du petit barrage Tamallahet ont été confiés à l'entreprise
nationale hydro-transfert. Après les travaux préparatoires et de terrassements généraux, les
travaux de terrassement de l'évacuateur de crues ont été entamés sans analyse de
l'influence des mouvements de terrain sur le risque d'instabilité des versants et ont été donc
dirigés beaucoup plus vers la géométrie de l'ouvrage et les modalités de sa réalisation que
vers les risques de glissement. Les photos ci-après illustrent la manifestation du glissement
enregistré. [25]

66
Photo IV.01: Terrassements effectuées au pied de la rive gauche du barrage pour évacuateur des crues. [25]

Photo IV.02 : Apparition des fissures au niveau de la plate-forme effectuée au pied de la rive gauche pour la
réalisation de l’évacuateur des crues. [25]

67
Photo IV.03 : Pente avant et après terrassement. [25]

Photo IV.04 : Des glissements localisés [25]

68
1,60m

Photo IV.05 : Fissures pour différents plans de glissement avec un déplacement important (≈1,60m) [25]

Photo IV.06 : Apparition des fissures dues à l’instabilité de la pente avec loupes de glissement [25]

69
Photo IV.07 : Apparition des glissements superficiels [25]

Photo IV.08 : Glissement d’un massif meuble et hétérogène. [25]

70
IV. Présentation du code de calcul servant à l’étude de stabilité

IV.1.Introduction
Plaxis est un programme d’éléments finis en deux et en trois dimensions spécialement
conçu pour réaliser des analyses de déformation et de stabilité pour différents types
d’applications géotechniques. Ce logiciel, développé par l'équipe du Professeur Vermeer
nous permet la représentation des situations réelles en modèles plan ou axisymétrique.
Le programme utilise une interface graphique pratique permettant aux utilisateurs de
générer rapidement un modèle géométrique et un maillage d’éléments finis basés sur la
coupe verticale de l’ouvrage à étudier. Les utilisateurs sont supposés être capables de
travailler dans un environnement Windows. Pour se familiariser rapidement avec
l’utilisation de cette interface et avec les caractéristiques principales du programme,
L’interface d'utilisation de Plaxis se compose de quatre sous-programmes (Input,
Calculations, Output et Curves). [26]
Conçu par des géotechniciens numériciens, le code éléments finis PLAXIS représente
certainement un optimum actuel sur les plans scientifique et pratique. C’est un outil
d’analyse non linéaire en élasto-plasticité non standard, avec prise en compte des pressions
interstitielles (et même consolidation linéaire), doté de méthodes de résolution et
d’algorithmes robustes, éprouvées, ainsi que de procédures de choix automatique évitant
des choix délicats à l’opérateur peu averti. Bien que très fiable sur le plan numérique, le
code fait appel à des éléments de haute précision (triangle à 15 nœuds), ainsi qu’à des
processus de pilotage de résolution récents (méthode de longueur d’arc).
Du point de vue pratique le système de menus arborescents à l’écran rend l’utilisation
souple et agréable, car l’opérateur ne s’encombre pas l’esprit. Le recours aux manuels
devenant rare, ceux-ci sont de volume réduits, faciles à consulter. L’ensemble des options
par défaut (conditions aux limites) rend la mise en données aisée et rapide. Enfin, les
options simplifiées (initiation des contraintes, pressions interstitielles) permettent d’aller
droit au but (prévoir le comportement d’un ouvrage), quitte à réaliser ultérieurement, avec
le même code et les mêmes données, un calcul affiné. Le système d’option par défaut et de
solutions approchées spécifiques, qui sont un des fers de lance de l’outil de projet pour la
géotechnique, est destiné à faire gagner du temps à l’opérateur, à lui éviter de devoir faire
des choix tracassant, et enfin à améliorer la convivialité du logiciel [27]

71
Figure IV.03: Menu de la fenêtre des entrées du programme.

IV.2.Objectif de Plaxis :

Objectifs de Plaxis est de fournir à l’utilisateur d’un code d’éléments finis qui soit à la fois
robuste et convivial, permettant de traiter des problèmes géotechniques réels, dans un
délais raisonnable en utilisant des modèles de comportement de sols dont les paramètres
puissent être déterminés à partir d’une étude géotechnique normale.

IV.3.Les points forts de Plaxis

• La convivialité de l’interface pour la saisie des données et pour l’interprétation des


résultats,
• Générateur automatique de maillage,
• Jeu complet de lois de comportement du sol et la possibilité de définir ses propres lois
de comportements,
• Couplages avec les calculs d’écoulements et de consolidation,
• Prise en compte des éléments de structure et l’interaction sol-structure,
• Calcul de coefficient de sécurité et l’étude de stabilité.

72
IV.4.Les modèles de comportement utilisés dans Plaxis :
Les modèles de comportement de sols sont très nombreux: depuis le modèle élastique-
plastique de Mohr Coulomb jusqu’aux lois de comportement les plus sophistiquées
permettent de décrire presque tous les aspects du comportement élasto-viscoplastique des
sols, aussi bien sous sollicitation monotone que cyclique.

LadémarchesuiviedansledéveloppementducodePlaxisestdifférente.Undesobjectifsde Plaxis
est de fournir à l’utilisateur un code d’éléments finis qui soit à la fois robuste et convivial,
permettant de traiter des problèmes géotechniques réels, dans un délais raisonnable en
utilisant des modèles de comportement de sols dont les paramètres puissent être
déterminés à partir d’une étude géotechnique.[27]

IV.4.1. Modèle linéaire élastique

Le modèle linéaire élastique considère que le matériau est isotrope indéfiniment élastique.
Autrement dit, il n’y pas de notion de rupture jointe au matériau décrit par un tel modèle et
son comportement sera identique quelle que soit la direction selon laquelle il est sollicité.
Ainsi, toutes les déformations sont entièrement réversibles. Son comportement est décrit
par la loi de Hooke en une dimension donnant ainsi une relation linéaire entre les
contraintes et les déformations.
𝜎
𝜀=
𝐸

Avec ε la déformation unitaire dans la direction de la contrainte, σ, appliquée et E le module


de Young du matériau. [28]

IV.4.2. Modèle de Mohr-Coulomb

Le modèle Mohr-Coulomb est l’un des modèles les plus utilisés. Le modèle bien connu de
Mohr-Coulomb peut être considéré comme une approximation au premier ordre du
comportement réel du sol. Ce modèle, élastique parfaitement plastique, nécessite cinq
paramètres fondamentaux qui sont : le module d’Young, E, le coefficient de Poisson, ν, la
cohésion, c, l’angle de frottement, φ, et l’angle de dilatance, ψ. Comme les ingénieurs
géotechniciens sont habitués à utiliser ces cinq paramètres, et qu’ils disposent rarement
d’autres données, une attention particulière sera portée à ce modèle classique de
comportement.

73
Figure IV.04 : Fenêtre des paramètres de Mohr -Coulomb

V. Etude de stabilité de talus de la rive gauche du petit barrage de


"Tamellahet" :

V.1. Considérations générales


L’objectif de cette partie est d’analyser l’influence de la chronologie des travaux et des
terrassements sur la stabilité des rives de barrage. Cette analyse est basée essentiellement
sur la modélisation. L’application est faite sur l’évacuateur de crue de petit barrage de
"Tamellahet". Plusieurs cas de modélisation ont été considérés :

Cas N° 01 : Analyse de la stabilité du versant à profil naturel,

Cas N° 02 : Analyse de la stabilité du versant avec influence des terrassements de


l'évacuateur de crue,

Cas N° 03 : Analyse de la stabilité du versant avec influence des terrassements de


l'évacuateur de crue et conjugaison des remblais de la digue à la côte retenue normale

Cas N° 04: Analyse de la stabilité du versant avec influence des terrassements de


l'évacuateur de crue et conjugaison des remblais de la digue à la côte crête

Cas N° 05 : Analyse de la stabilité du versant avec influence des terrassements de


l'évacuateur de crue combinés à un reprofilage, par anticipation, du profil naturel du versant
gauche.

L’étude est menée en considérant les paramètres mécaniques et hydrauliques (tableau IV.1)
concernant le matériau du talus de la rive gauche du barrage ainsi que ceux des remblais du
barrage pour les cas de modélisation N°3 et 4. Ces paramètres ont été obtenus à partir des

74
résultats des reconnaissances géotechniques du barrage. Toutefois, et dans le cas de
manifestation du glissement, il est considéré les paramètres mécaniques résiduels. Aussi, il
est considéré au niveau de la modélisation le cas de diminution de la cohésion du versant

Tableau IV.1 : Caractéristiques des matériaux utilisées dans la modélisation

Sol 𝜸𝒔𝒂𝒕 (KN/m3) 𝜸𝒉 (KN/m3) ∁(KN/m3) 𝝋(°) K (m/jour)

Versant avant
18 17 15 20 8.64× 10−3
déblaiement

Versant après Variable


18 17 12 8.64× 10−3
déblaiement (2-15)
Remblais du
19 18 50 20 8.64× 10−3
barrage

Le profil du versant gauche du barrage considéré au niveau de la modélisation a été élaboré


sur la base du plan topographique du site. Il est présenté sur la figure IV.5.

Figure IV.05 : Profil en travers du versant gauche du barrage

V.2. Résultats de la modélisation


V.2.1. Analyse de la stabilité du versant à profil naturel - Avant début des travaux

75
Au niveau de ce premier cas, l’étude de stabilité est menée sans avant le début des travaux

de terrassement. L'objectif est de confirmer ou pas la stabilité du versant à l'état naturel et

de pouvoir évaluer le degré d'influence des terrassements sur la stabilité.

La discrétisation du profil servant à la modélisation est représenté sur la figure IV.06.

Figure IV.06 : Représentation du modèle géométrique du projet - Cas N°01

La figure IV.07 donne la déformation du profil en arrêtant les conditions aux limites

Figure IV.07 : Profil du talus avec conditions aux limites- Cas N°01

76
Les résultats graphiques de chaque cas analysé sont présentés sous la forme de variations de
contraintes effectives et de valeur du coefficient de sécurité au glissement.

Les figureIV.8 et IV.9 illustrent respectivement le schéma représentatif du maillage du


massif ainsi que les champs de contraintes effectives.

Figure IV.08. Maillage du modèle- Cas N°01

Figure IV.09 : Valeurs des contraintes effectives- Cas N°01

Le résultat de calcul de coefficient de sécurité de glissement de terrain naturel est


représenté dans la figure IV.10

77
Figure IV.10 : Valeur du coefficient de sécurité - Cas N°01

V.2.2. Analyse de la stabilité du versant avec influence des terrassements de l'évacuateur de crue
Au niveau de ce deuxième cas d’étude de stabilité, il est considéré l'influence des
terrassements de l'évacuateur des crues. Les dimensions de terrassement considéré sont
celles relatives à la géométrie conceptuelle de l'évacuateur de crue. Le repère altimétrique a
été considéré à la côte retenue normale fixant la côte du seuil du déversoir, soit 673.00 m.

Dans un premier temps, il est supposé que le massif est capable de mobiliser des cohésions
relativement importantes. Dans une 2ème étape, il est tenu compte de l'influence de la
diminution de la cohésion mobilisée.

La discrétisation du profil servant à la modélisation est représenté sur la figureIV.11.

78
Terrassement effectués
pour la réalisation de
l’évacuateur

²²

Figure IV.11 : Profil du versant après déblaiement- Cas N°02

La figure IV.12 : donne la déformation du profil en arrêtant les conditions aux limites

Figure IV.12 : Profil de talus avec conditions aux limites- Cas N°02

Les figureIV.08 et IV.09 illustrent respectivement le schéma représentatif du maillage du


massif ainsi que les champs de contraintes effectives.

79
Figure IV.13 : Schéma représentatif de la déformation du maillage- Cas N°02

Figure IV.14 : versant après déblaiement : contraintes effectives- Cas N°02

Le résultat de calcul de coefficient de sécurité de glissement de terrain après


déblaiement est représenté dans la figure IV.15

80
Figure IV.15 : Valeur du coefficient de sécurité - Cas N°02

V.2.3. Analyse de la stabilité du versant avec influence des terrassements de l'évacuateur de crue et effet de
la cohésion mobilisée
Au niveau de ce cas de modélisation, il a été considéré une incapacité du sol du versant de
mobiliser des cohésions importantes. A ce titre, une autre série de modélisation a été
engagée respectivement pour des cohésions du massif de 10 et 2 KPa.

Les figures d’IV.16 à IV.19 représentent respectivement les déformations du massif ainsi que
les valeurs des coefficients de sécurité au glissement

81
Figure IV.16 : Déformation du massif-Cas N° 02 Figure IV.17 : Valeur du coefficient de sécurité - Cas N°
avec influence de la cohésion(C= 10 KPa) 02 avec influence de la cohésion(C= 10 KPa)

Figure IV.18 : Déformation du massif-Cas N° 02 Figure IV.19 : Valeur du coefficient de sécurité - Cas N°
avec influence de la cohésion(C= 2 KPa) 02 avec influence de la cohésion(C= 2 KPa)

V.2.4. Analyse de la stabilité du versant avec influence des terrassements de l'évacuateur de crue et
conjugaison des remblais de la digue à la côte retenue normale

Dans ce cas de figure, il est considéré l'influence des terrassements de l'évacuateur sur la
stabilité du versant gauche avec prise en compte de l'influence de la chronologie des
travaux, en l'occurrence une cadence importante sur les remblais du barrage pour qu'ils
puissent constitués une butée au mouvement du terrain. Dans un premier temps, il est
considéré une hauteur des remblais coïncidant avec la côte de la retenue normale.

82
Figure IV.20 : Modèle géométrique-Cas N° 03 avec Figure IV.21 : Déformée-Cas N° 03 avec remblais
remblais du barrage à la côte retenue normale du barrage à la côte retenue normale

Figure IV.22 : Contrainte effectives -Cas N° 03 avec Figure IV.23 : Valeur du coefficient de sécurité -
remblais du barrage à la côte retenue normale Cas N° 03 avec remblais du barrage à la côte
retenue normale

V.2.5. Analyse de la stabilité du versant avec influence des terrassements de l'évacuateur de crue et
conjugaison des remblais de la digue à la côte crête
Le quatrième cas d’étude de stabilité est mené en considérant une influence de la
chronologie des travaux. Ce cas supposer la réalisation totale des remblais de la digue et par
la suite ceux relatifs à l'évacuateur de crue.

La discrétisation du profil servant à la modélisation, la déformation du maillage, les


variations des contraintes effectives ainsi que la valeur du coefficient de sécurité sont
représentés sur les figures d’IV.24 à IV.27.

83
Figure IV.24 : Modèle géométrique-Cas N° 04 avec Figure IV.25 : Déformée-Cas N° 04 avec remblais du
remblais du barrage à la côte crête barrage à la côte crête

Figure IV.26 : Contrainte effectives -Cas N° 04 avec


Figure IV.27 : Valeur du coefficient de sécurité - Cas N°
remblais du barrage à la côte crête
04 avec remblais du barrage à la côte crête

V.2.6. Analyse de la stabilité du versant avec influence des terrassements de l'évacuateur de crue combinés
à un reprofilage, par anticipation, du profil naturel du versant gauche.
Ce cas de figure traite de la possibilité de traiter le versant gauche du barrage en termes de
profil géométrique avant le démarrage des terrassements. Ce traitement consiste à
reprofiler le versant en paliers dont l'angle des talus est considéré inférieur à l'angle de
frottement interne du sol avec des risbermes de discontinuité de 2 m de large. Dans ce cas
de modélisation, l'angle considéré est de 8°. Il reste clair que cette solution, bien que son
avantage est d'assurer la stabilité du versant par simple traitement de son profil
géométrique, elle reste comme même conditionnée, en matière de faisabilité technique et
économique par les modalités d'accès et cubature des terrassements relatif au reprofilage.

La discrétisation du profil servant à la modélisation, la déformation du maillage, les


variations des contraintes effectives ainsi que la valeur du coefficient de sécurité sont
représentés sur les figures d’IV.28 à IV.31

84
Figure IV.28 : Modèle géométrique-Cas N° 05 avec Figure IV.29 : Déformée- Cas N° 05 avec reprofilage
reprofilage du versant du versant

Figure IV.30 : Contrainte effectives - Cas N° 05 avec Figure IV.31 : Valeur du coefficient de sécurité - Cas
reprofilage du versant N° 05 avec reprofilage du versant

V.3. Synthèse des résultats et interprétation


L'ensemble des résultats de la modélisation pour l'analyse de la sécurité du versant gauche
du barrage contre le glissement sont récapitulés au niveau du tableau IV.2

85
Tableau IV.2 : Synthèse des résultats d'analyse de la stabilité du versant

Coefficients de
Cas d'analyse
sécurité FS
Cas N° 01 : Analyse de la stabilité du versant à profil naturel FS=1.429
Cas N° 02-a : Analyse de la stabilité du versant avec influence des terrassements de
FS=0.97
l'évacuateur de crue (C = 15 KPa)
Cas N° 02-b : Analyse de la stabilité du versant avec influence des terrassements de
FS=0.86
l'évacuateur de crue (C = 10 KPa)

Cas N° 02-c : Analyse de la stabilité du versant avec influence des terrassements de


FS=0.59
l'évacuateur de crue (C = 2 KPa)

Cas N° 03 : Analyse de la stabilité du versant avec influence des terrassements de


FS=1.14
l'évacuateur de crue et conjugaison des remblais de la digue à la côte retenue normale

Cas N° 04: Analyse de la stabilité du versant avec influence des terrassements de


FS=1.153
l'évacuateur de crue et conjugaison des remblais de la digue à la côte crête

Cas N° 05 : Analyse de la stabilité du versant avec influence des terrassements de


l'évacuateur de crue combinés à un reprofilage, par anticipation, du profil naturel du FS=1.04
versant gauche.

A travers l'analyse des coefficients de sécurité au glissement du versant, il ressort les


constations suivants:

- Le versant gauche du barrage Tamallahet présenté initialement des conditions de stabilité


satisfaisante (Fs = 1.43)

- Les terrassements opérés au niveau de l'emprise de l'évacuateur de crue ont eu pour


conséquence la déstabilisation du massif par la suppression de la butée de pied (Fs = 0.97).

- L'effet de la cohésion mobilisée par le massif sur la stabilité du versant est important. en
effet, le coefficient de sécurité au glissement chute à Fs = 0.86 pour C = 10 Kpa et à Fs = 0.59
pour C = 2 KPa.

- L'influence de la chronologie des travaux a été mise en évidence d'une manière tangible. En
effet, un planning des travaux fixant le début des terrassements de l'évacuateur après
achèvement de remblais du barrage à la côte retenue normale mène le coefficient de
sécurité au glissement à Fs = 1.14. La décision de poursuivre les remblais jusqu'à la côte

86
crête du barrage fait augmenter légèrement le coefficient de sécurité à Fs = 1.15. Il reste clair
que cette chronologie ne peut en aucun cas être adoptée sur les chantiers de barrages, mais
peut constituer une solution de remède, à postériori, pour des situations similaires.

- Le traitement du versant par reprofilage de sa géométrie en adoptant des angles de


talutage en fonction des caractéristiques mécaniques du sol est une action qui permet
d'améliorer la stabilité au glissement du versant même avec des terrassements de
l'évacuateur de crue supprimant la butée de pied.

87
CONCLUSION GENERALE

L’acte de construire s’est considérablement complexifié ces dernières années. Cette


complexification concerne au premier rang la partie géotechnique des
ouvrages, terrassements, soutènements et fondations en particulier. Sans une bonne
maitrise de la géotechnique, le projet ne peut réussir. La géotechnique est une science
complexe. Elle est un savant mélange entre théorie et empirisme, entre mécanique des
milieux continus et expérience personnelle des ingénieurs. La modélisation de l’interaction
sol-structure est conditionnée par la nature des sols, par la nature et l’intensité des efforts,
par la géométrie du contact entre sol et structure, par les techniques de réalisation et par le
phasage des travaux.
Le coût d’une étude géotechnique est sans rapport avec les enjeux financiers d’un
projet. Ainsi, une étude géotechnique complète, comprenant toutes les missions, représente
un très faible pourcentage du coût des ouvrages.
Les terrassements sur des sols vulnérables, dans des conditions topographiques
particulières, pour des ouvrages à grand enjeu sécuritaire doivent faire appel, désormais, à
l'étude géotechnique des terrassements. Cette étude doit obligatoirement intégrée des
aspects liés à la stabilité d'ensemble, au mode d’extraction des terres et leurs conditions de
réemploi en remblai, à la pente des talus de déblais et de remblais, au drainage à mettre en
œuvre, aux techniques d’amélioration des sols pour limiter l’amplitude des tassements et
enfin aux conditions de réalisation des travaux. L'étude géotechnique de terrassement doit
fournir des éléments précis relatifs aux paramètres de cisaillement des formations talutées
et des assises des remblais, aux paramètres de déformabilité (amplitude et durée) des sols
sous les futurs remblais et aux paramètres spécifiques de comportement des sols
(liquéfaction, instabilité structurelle,…).
Telles sont autant de considérations à prendre en charge pour une vision globale de la
problématique. Le cas du barrage de Tamallahet est très instructif. En effet, les études
initiales du barrage ne prévoyaient nullement des investigations géotechniques sur le
versant gauche du barrage devant recevoir des terrassements importants pour abriter
l'ouvrage d'évacuation des crues. La topographie et la nature géologique du terrain devait en
principe attirer l'intention du concepteur, au moins en ce qui concerne l'influence des

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précipitations sur l'érosion du versant, sur sa stabilité globale et sur l'impact éventuel sur les
travaux de génie civil de l'évacuateur de crues.
La contrainte enregistrée sur le chantier du barrage (arrêt des travaux, reprise des études de
stabilité, recherche des solutions de confortement...etc) a porté un énorme préjudice quant
à l'économie du projet et aux délais de sa livraison.
A travers l'analyse de la stabilité au glissement du versant gauche du barrage Tamallahet
dans différents cas de figure et en tenant compte des aspects liés à l'influence des
mouvements de sol sur la stabilité ainsi qu' à la chronologie des travaux a permis de déduire
des enseignements forts intéressants. Ces enseignements reposent sur le principe de
l'obligation d'anticiper ce type de pathologies lors des investigations s'intégrant dans le
cadre des études de conception du barrage.

- Le versant gauche du barrage Tamallahet présenté initialement des conditions de stabilité


satisfaisante, les terrassements opérés au niveau de l'emprise de l'évacuateur de crue ont eu
pour conséquence la déstabilisation du massif par la suppression de la butée de pied.
L'influence de la chronologie des travaux est importante pour des versants présentant des
situations particulières (topographiques et géologiques). Le traitement du versant peut
constituer des actions préliminaires quant aux terrassements pour les ouvrages sous
réserves d'une vérification de la faisabilité technique et économiques de ces travaux
préparatoires.
En guise de synthèse, et pour ce type de situations géotechniques et pour les projets de
barrages, nous pouvant lancer quelques recommandations permettant d'éviter ou de
maitriser de telles situations en l'occurrence :
- Intégrer, au niveau des cahiers des charges des études de barrages, l'analyse de la stabilité
des versants avoisinants, et ceux devant recevoir des ouvrages ou parties d'ouvrages,
- intégrer aussi, lorsque cela est nécessaire au niveau de la consistance des études de
conceptions, des études géotechniques de terrassements pour des zones présentant des
risques ou pouvant présenter des risques suite à l'impact des travaux,
- Instaurer l'obligation des reconnaissances géotechniques complémentaires, lorsque cela
est nécessaire, pour des situations de site présentant des enjeux importants de sécurité,

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- Procéder à l'installation d'appareil de surveillance sur les versants traités éventuellement
lors des travaux et qui peuvent présenter des risques d'instabilité suite au marnage du lac du
barrage,
- Engager des études au préalable sur la faisabilité économique et technique de traitement
systématique des versants présentant des risques de stabilité,
- Intégrer, dans le choix du type d'évacuateurs de crue, les contraintes liées au versant
instable et aux coûts de leur traitement et stabilisation

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