Ms GC Goual
Ms GC Goual
Ms GC Goual
FACULTE DE TECHNOLOGIE
En Génie Civil
Spécialité : Géotechnique
Présenté par :
Année 2018/2019
Remerciements
Avant tous, nous remercions Dieu le tout puissant qui nous a aidé et
donné la volonté et le courage d’entamer et de terminer ce mémoire.
Ce travail ne serait pas aussi riche et n’aurait pas pu avoir le jour sans
l’aide et l’encadrement de Mme. SMAIL Nadia et Mr. ROUISSAT
Bouchrit, on les remercie pour la qualité de leur encadrement
exceptionnel, pour leur patience, leur rigueur, leur disponibilité, leurs
conseils éclairés et les encouragements durant notre préparation de ce
mémoire.
Mille fois merci Mr. ROUISSAT Bouchrit et Mme. SMAIL Nadia.
J’exprime, aussi ma reconnaissance et ma gratitude aux membres du jury
qui ont accepté d’évaluer mon travail en y joignant leurs temps, leurs
savoirs et leurs expériences.
Je n’oublierais pas tous mes professeurs de l’université d’Abou Bekr
Belkaid Département GENIE CIVIL qui m’ont donné le savoir et la
formation requise.
À mes parents, mon frère qui ont supporté avec moi toutes les
difficultés matériels, financières et morales qui se sont posées à moi
pendant la période de réalisation de ce travail.
Est agréable d’exprimer nos remerciements à toutes les personnes qui
nous ont aidé à élaborer ce mémoire et à toute personne ayant participé
à notre "confection " que ce soit sur le plan éducatif ou instructif.
1
Dédicaces
Ce travail n’a pas pu être réalisé sans l’appui et les efforts fournis par
les personnes chères à mon cœur, c’est pour cela que je dédie en premier
temps ce modeste travail à mes chers parents BENAMAR et
AMMARA; exemple de labeur, d’amour et d’inlassable dévouement. En
témoignage de mon amour filial et de mon infinie reconnaissance pour
les efforts et les sacrifices déployés à mon égard. Que ma réussite soit
pour vous un gage de remerciement et sincère attachement.
A toute ma grande famille GOUAL et HADJAL
WISSAM
2
Résumé
La conception des barrages en terre exige la projection des évacuateurs de crues isolés du
corps du barrage. Ceci est souvent obtenu en les translatant sur l'une des rives en fonction,
essentiellement, des critères topographiques et géologiques. Souvent, lors des
terrassements de l'emprise des évacuateurs de crues, sur des profondeurs relativement
importantes, des pathologies se manifestant par des glissements de terrains sont
enregistrées. Ces situations géotechniques portent préjudice aux délais de réalisation et aux
coûts financiers des aménagements. La nature géologique des versants, notamment celle
marneuse et/ou argileuse exige une attention particulière en termes de chronologie des
travaux sur la digue et sur l'évacuateur ainsi qu'en termes de modes de terrassements. Le
barrage de Tamallahet, situé dans la Daira de Lardjem, wilaya de Tissemsilet, d'une hauteur
de 17 m constitue une véritable illustration du phénomène. Les terrassements opérés dans
la zone de l'évacuateur de crues en rive gauche (environ 40 000 m3) ont provoqué le
glissement d'un important versant marneux (100 de hauteur) nécessitant l'arrêt du chantier,
l'expertise du phénomène ainsi que la proposition de solutions de confortement. Au niveau
du présent projet de fin d'études, nous nous sommes intéressés à l'analyse de la stabilité du
versant dans différentes cas de figures: profil naturel du versant, influence des
terrassements sur la stabilité, influence de la chronologie des travaux (butée engendrée par
les remblais de la digue avant les terrassements de l'évacuateur de crue) et enfin, le
reprofilage du versant avant d'entamer les terrassements sur la rive gauche. Les différents
cas de situations analysés ont élucidé l'influence des terrassements, de la chronologie des
travaux ainsi que le traitement de la zone de l'évacuateur à travers les critères de stabilité se
traduisant par des coefficients de sécurité au glissement acceptables.
Mots clés : barrage en terre, évacuateur de crue, terrassements, stabilité versants, rives.
3
Abstract
The design of earth dams requires the projection of spillways isolated from the body of
dams. This is often achieved by translating them to one of the shores based, essentially, on
topographic and geological criteria. Often, during the excavation of the spillways right-of-
way, at relatively large depths, pathologies manifested by landslides are recorded. These
geotechnical situations are detrimental to the timeframe for completion and the financial
costs of development. The geological nature of the slopes, especially the marly and / or
clayey ones, requires particular attention in terms of the chronology of the works on the
dike and the spillway and in terms of earthworks. The dam Tamallahet, located in the Daira
Lardjem, wilaya Tissemsilet, a height of 17 m is a true illustration of the phenomenon.
Earthworks carried out in the area of the spillway on the left bank (about 40 000 m3) caused
the slipping of a large marly slope (100 of height) requiring the stop of the building site, the
expertise of the phenomenon as well as the proposal of comfort solutions. At the level of the
present end-of-studies project, we are interested in the analysis of slope stability in different
scenarios: natural slope profile, influence of earthworks on stability, influence of the
chronology of works (abutment). Generated by the embankments of the dike before the
earthworks of the spillway) and finally, the reprofiling of the slope before starting the
earthworks on the left bank. The different cases analyzed analyzed the influence of the
earthworks, the chronology of the works as well as the treatment of the evacuator zone
through the stability criteria resulting in acceptable sliding coefficients of safety.
4
ﻣﻠﺧص
ﯾﺗطﻠب ﺗﺻﻣﯾم اﻟﺳدود اﻟﺗراﺑﯾﺔ إﺳﻘﺎط اﻟﻣﺟﺎري اﻟﻣﻌزوﻟﺔ ﻋن ﺟﺳم اﻟﺳدود .ﯾﺗم ﺗﺣﻘﯾق ذﻟك ﻏﺎﻟﺑًﺎ ﻋن طرﯾق
ﺗﺣوﯾﻠﮭﺎ إﻟﻰ أﺣد اﻟﺷواطﺊ اﺳﺗﻧﺎ ًدا إﻟﻰ اﻟﻣﻌﺎﯾﯾر اﻟطﺑوﻏراﻓﯾﺔ واﻟﺟﯾوﻟوﺟﯾﺔ .ﻏﺎﻟﺑًﺎ ﻣﺎ ﯾﺗم ﺗﺳﺟﯾل اﻟﻌراﻗﯾل اﻟﺗﻲ
ﺗﺗﺟﻠﻰ ﻓﻲ اﻻﻧﮭﯾﺎرات اﻷرﺿﯾﺔ أﺛﻧﺎء اﻟﺗﻧﻘﯾب ﻋن ﻣﻣرات اﻻﻧﻔﺎق ﻣﺑﺎﺷرة ،ﻓﻲ أﻋﻣﺎق ﻛﺑﯾرة ﻧﺳﺑﯾًﺎ .ھذه
اﻟﻣواﻗف اﻟﺟﯾوﺗﻘﻧﯾﺔ ﺿﺎرة ﺑﺎﻹطﺎر اﻟزﻣﻧﻲ ﻟﻺﻧﺟﺎز واﻟﺗﻛﺎﻟﯾف اﻟﻣﺎﻟﯾﺔ ﻟﻠﺗﻧﻣﯾﺔ .ﺗﺗطﻠب اﻟطﺑﯾﻌﺔ اﻟﺟﯾوﻟوﺟﯾﺔ
ﻟﻠﻣﻧﺣدرات ،ﺧﺎﺻﺔ اﻟﻣﻧﺣدرات اﻟرﺧوﯾﺔ و /أو اﻟطﯾﻧﯾﺔ ،اھﺗﻣﺎﻣًﺎ ﺧﺎﺻًﺎ ﻣن ﺣﯾث اﻟﺗﺳﻠﺳل اﻟزﻣﻧﻲ ﻟﻸﻋﻣﺎل
ﻋﻠﻰ اﻟﺳد واﻟﻣﺟرى اﻟﻣﺎﺋﻲ وﻣن ﺣﯾث اﻷﻋﻣﺎل اﻟﺗراﺑﯾﺔ .اﻟﺳد ﺗﻣﺎﻻﺣﯾت ،اﻟواﻗﻊ ﻓﻲ داﺋرة ﻟرﺟﯾم ﺑوﻻﯾﺔ
ﺗﯾﺳﻣﺳﯾﻠﯾت ،ﻋﻠﻰ ارﺗﻔﺎع 17ﻣﺗر ھو ﻣﺛﺎل ﺣﻘﯾﻘﻲ ﻋﻠﻰ ھذه اﻟظﺎھرة .ﺗﺳﺑﺑت أﻋﻣﺎل اﻟﺣﻔر اﻟﺗﻲ ﻧﻔذت ﻓﻲ
ﻣﻧطﻘﺔ اﻟﻣﺟرى اﻟﻣﺎﺋﻲ ﻋﻠﻰ اﻟﺿﻔﺔ اﻟﯾﺳرى )ﺣواﻟﻲ 40000م (3ﻓﻲ اﻧﺣدار ﻣﻧﺣدر رﺧﺎﻣﻲ ﻛﺑﯾر )100
ارﺗﻔﺎع( ﯾﺗطﻠب إﯾﻘﺎف ﻣوﻗﻊ اﻟﻣﺑﻧﻰ ،وﺗﺟرﺑﺔ اﻟظﺎھرة وﻛذﻟك اﻗﺗراح ﺣﻠول اﻟراﺣﺔ .ﻋﻠﻰ ﻣﺳﺗوى ﻣﺷروع
ﻧﮭﺎﯾﺔ اﻟدراﺳﺎت اﻟﺣﺎﻟﻲ ،ﻧﺣن ﻣﮭﺗﻣون ﺑﺗﺣﻠﯾل اﺳﺗﻘرار اﻟﻣﻧﺣدر ﻓﻲ ﺳﯾﻧﺎرﯾوھﺎت ﻣﺧﺗﻠﻔﺔ :ﺻورة اﻟﻣﻧﺣدر
اﻟطﺑﯾﻌﻲ ،وﺗﺄﺛﯾر اﻷﻋﻣﺎل اﻟﺗراﺑﯾﺔ ﻋﻠﻰ اﻻﺳﺗﻘرار ،وﺗﺄﺛﯾر اﻟﺗﺳﻠﺳل اﻟزﻣﻧﻲ ﻟﻸﻋﻣﺎل )اﻟﺗﺎﺧﯾر( .اﻟﻧﺎﺗﺟﺔ ﻋن
ﺳدود اﻟﺳد ﻗﺑل أﻋﻣﺎل اﻟﺣﻔر ﻣن اﻟﻣﺟرى اﻟﻣﺎﺋﻲ( وأﺧﯾرا ،إﻋﺎدة ﺻﯾﺎﻏﺔ اﻟﻣﻧﺣدر ﻗﺑل ﺑدء أﻋﻣﺎل اﻟﺣﻔر
ﻋﻠﻰ اﻟﺿﻔﺔ اﻟﯾﺳرى .اﻟﺣﺎﻻت اﻟﻣﺧﺗﻠﻔﺔ اﻟﺗﻲ ﺗم ﺗﺣﻠﯾﻠﮭﺎ ﺣﻠﻠت ﺗﺄﺛﯾر اﻷﻋﻣﺎل اﻟﺗراﺑﯾﺔ ،واﻟﺗﺳﻠﺳل اﻟزﻣﻧﻲ
ﻟﻸﻋﻣﺎل وﻛذﻟك ﻣﻌﺎﻟﺟﺔ ﻣﻧطﻘﺔ اﻹﺧﻼء ﻣن ﺧﻼل ﻣﻌﺎﯾﯾر اﻻﺳﺗﻘرار ﻣﻣﺎ أدى إﻟﻰ ﻣﻌﺎﻣﻼت اﻧزﻻق ﻣﻘﺑوﻟﺔ
ﻟﻠﺳﻼﻣﺔ .
اﻟﻛﻠﻣﺎت اﻟﻣﻔﺗﺎﺣﯾﺔ :ﺳد ﺗراﺑﻲ ،اﻟﻣﺟرى اﻟﻣﺎﺋﻲ ،أﻋﻣﺎل اﻟﺣﻔر ،اﺳﺗﻘرار اﻟﻣﻧﺣدر ،اﻟﺳواﺣل.
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Table des matières
INTRODUCTION GENERALE ...................................................................................................... 16
................................................ 20
I. Introduction ....................................................................................................................... 21
II. Définitions ......................................................................................................................... 21
III. Différentes étapes de travaux de terrassement ............................................................. 21
III.1.Etude de sol................................................................................................................ 21
III.2. Préparation du terrain .............................................................................................. 29
III.3. Décapage en surface (décapage de la terre végétale) ............................................. 29
III.4.Extraction ................................................................................................................... 29
III.5.Systèmes d’évacuation des eaux ............................................................................... 29
III.6.Fouilles et tranchées .................................................................................................. 30
IV. Pente des talus ................................................................................................................ 31
IV.1.Angle des talus ........................................................................................................... 32
IV.2.Quelques valeurs usuelles des paramètres de terrassement ................................... 33
V. Stabilités des talus ............................................................................................................ 33
V.2. Etayage des fouilles ................................................................................................... 34
VI .Conclusion : ..................................................................................................................... 35
............................................................ 29
I. Introduction ....................................................................................................................... 30
II. Définition d’une pente...................................................................................................... 30
II.2. Pentes artificiels ......................................................................................................... 31
III. Les mouvements de terrain ............................................................................................. 32
III.1. Définition des mouvements des terrains.................................................................. 32
III.2. Typologie des mouvements de terrain ..................................................................... 33
III.3. Facteurs d’évolution et d’activation d’un glissement de terrain.............................. 36
III.4.Effets et conséquences .............................................................................................. 37
IV. méthodes d’analyse de stabilité des pentes ................................................................... 37
IV.1. Méthodes déterministes .......................................................................................... 37
a) Méthode de Taylor (1937) ......................................................................................... 39
b) Méthode de Raulin (Méthode des perturbations 1974) ........................................... 40
c) Méthode des tranches............................................................................................... 41
6
IV.2. Méthodes probabilistes ............................................................................................ 44
IV.3. Méthodes numériques ............................................................................................. 46
V. Techniques de stabilisation .............................................................................................. 46
V.1) Terrassements .......................................................................................................... 46
V.2) Techniques courantes de drainage ........................................................................... 48
V.3) Introduction d’éléments résistants .......................................................................... 48
V.4) Protection passive et surveillance (mise en œuvre impossible de techniques de
stabilisation) ...................................................................................................................... 50
VI. Conclusion: ...................................................................................................................... 50
……………………………………………………………………………………………………………………………….51
I. Introduction ....................................................................................................................... 52
II. Catégories des évacuateurs de crue ................................................................................. 52
II.1. Déversoir de surface .................................................................................................. 52
II.2. Evacuateur en charge ................................................................................................ 54
II.3. Evacuateur de surface à seuil mobile ........................................................................ 56
II.4. Evacuateur vannées ................................................................................................... 56
II.5. Evacuateur de crue à hausses fusibles ...................................................................... 57
II.6. Evacuateur à faible charge ......................................................................................... 58
III. Les évacuateurs de crues des petits barrages ................................................................. 59
III.1. Conception du seuil déversant ................................................................................. 59
III.2. Entonnement frontal ou latéral pour un évacuateur rectiligne ............................... 59
III.3. Implantation et dimensionnement ........................................................................... 59
IV. Impact des terrassements dans la zone des évacuateurs de crues des barrages en terre
.............................................................................................................................................. 60
V. Conclusion : ...................................................................................................................... 62
.................................................................... 63
I. Introduction : ..................................................................................................................... 64
II. Opportunité et consistance du travail .............................................................................. 64
III. Le glissement de talus de la rive gauche du petit barrage de "Tamellahet" : ................. 66
III .1. Contexte d'analyse ................................................................................................... 66
7
III.2. Historique et manifestations relatives au glissement .............................................. 66
IV. Présentation du code de calcul servant à l’étude de stabilité ........................................ 71
IV.1.Introduction ............................................................................................................... 71
IV.2.Objectif de Plaxis : ..................................................................................................... 72
IV.3.Les points forts de Plaxis ........................................................................................... 72
IV.4.Les modèles de comportement utilisés dans Plaxis : ................................................ 73
V. Etude de stabilité de talus de la rive gauche du petit barrage de "Tamellahet" : ........... 74
V.1. Considérations générales .......................................................................................... 74
V.2. Résultats de la modélisation...................................................................................... 75
V.3. Synthèse des résultats et interprétation ................................................................... 85
CONCLUSION GENERALE ……………………………………………………………………………………………………..88
Références bibliographiques .................................................................................................... 91
8
Liste des figures
Figure I.01 : Schéma déblai – remblai………………………………………………………………………………….25
Figure IV.07 : Profil du talus avec conditions aux limites- Cas N°01……………………………………..76
9
Figure IV.11 : Profil du versant après déblaiement- Cas N°02………………………………………………79
Figure IV.12 : Profil de talus avec conditions aux limites- Cas N°02…………………………………….79
10
Liste des photos
Photo I.01 : fouilles verticales avec blindage……………………………………………………………………..23
Photo II.02 : Chutes de blocs sur la RD 526 entre Mens et Clelles (Isère) Septembre 2001...36
Photo II.3 : Paroi berlinoise (profilés métalliques) soutenant le cimetière marin de Varengé
ville-sur-Mer……………………………………………………………………………………………………………………..49
Photo IV.05 : Fissures pour différents plans de glissement avec un déplacement important
(≈1,60m)……………………………………………………………………………………………………………………………..69
Photo IV.06 : Apparition des fissures dues à l’instabilité de la pente avec loupes de
glissement…………………………………………………………………………………………………………………………..69
11
Photo IV.07 : Apparition des glissements superficiels………………………………………………………….70
Photo IV.08 : Glissement d’un massif meuble et hétérogène…………………………………..………….70
12
Liste des tableaux
Tableau I.03: Angles des talus en fonction des conditions du taux d'humidité du sol………….27
Tableau I.04: Valeurs des angles de talutages en fonction………………………………………………….27
Tableau II.01 : Apport des méthodes dérivées par rapport à la méthode de Taylor…………….40
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Liste des abréviations
FS : facteur de sécurité
D = charge externe ;
R = rayon pour une surface de glissement circulaire ou le bras de levier du moment associé à
la force de cisaillement mobilisée T pour toute forme de surface de glissement ;
14
b = largeur de la base de chaque tranche.
λ = le pourcentage (en forme décimale) de la fonction utilisée ;
Ψ : l’angle de dilatance
ν: le coefficient de Poisson
15
INTRODUCTION GENERALE
Les glissements de terrain apparaissent lorsque les sols ou des roches se déplacent, fragilisés
par les activités humaines ou par des phénomènes naturels qu’ils soient climatiques,
géologiques ou encore géomorphologiques. En général plutôt lents, quelques millimètres ou
mètres annuels, les déplacements des matériaux rocheux peuvent atteindre la vitesse de
quelques mètres par seconde au moment du déclenchement du glissement. Leur
composition influe sur leur gravité, ils sont destructeurs lorsque ils sont composés d’eau (à
au moins 30 %), ils forment alors des coulées torrentielles. Certains matériaux réagissent
particulièrement aux glissements de terrain, comme les argiles, les marnes, les gypses ou les
formations superficielles d’altérites.
Les glissements de terrain se produisent sous l'action d'un (ou plusieurs) facteurs
déclenchant, qui rompt l'équilibre, soit au niveau des forces massiques, soit au niveau des
forces extérieures, ou au niveau des forces de liaison dans le massif. Certains de ces facteurs
déclenchant sont naturels, tels que séismes, érosions, fluctuation des écoulements
hydrauliques, altération, etc. A l'échelle des travaux de génie civil, l'activité humaine s'ajoute
à ces facteurs naturels et constitue fréquemment un facteur essentiel dans la rupture de
l'équilibre des massifs. Du seul point de vue du rôle de l'activité humaine, le sujet à traiter
est très vaste, puisqu'il couvre des matériaux très divers, des argiles molles aux massifs
rocheux, et des ouvrages très variés (barrages, ports, bâtiments, infrastructures, etc.).
La stabilité des ouvrages en terre (déblais, remblais, digues) et des pentes naturelles est un
problème qui préoccupe les géotechniciens tant praticiens que chercheurs. Les désordres
engendrés par la rupture des pentes sont généralement spectaculaires, souvent destructifs
et parfois meurtriers. De nombreuses méthodes de calcul de stabilité ont été proposées.
Elles s’accordent toutes à définir un coefficient de sécurité global en fonction duquel la
stabilité du talus étudié est considérée comme assurée ou compromise, ou par des
coefficients de sécurité partiels affectant, d’une part, les sollicitations appliquées et, d’autre
part, les propriétés mécaniques des sols. Diverses techniques de renforcement des talus ont
par ailleurs été développées. Elles se différencient par le procédé de leur réalisation, leur
coût et leur durabilité.
16
Au niveau des chantiers de barrages, les lots relatifs aux terrassements de divers types sont
importants et complexes. En effet, les terrassements se réalisent sur des hauteurs, largeur
profondeurs et pentes importantes et nécessitent par conséquent des données relatives à
la caractérisation des matériaux et leur vulnérabilité au glissement, à la configuration du
profil à terrasser (remblai, déblai, suppression de butée...etc) ainsi qu’aux conditions
climatiques pendant lesquelles les travaux sont réalisés.
Dans un aménagement de barrages, plusieurs lots sont lancées des travaux en parallèle : les
remblais ou bétons du corps du barrage, l'ouvrage d'évacuation des crues, l'ouvrages de
prise et de vidange ainsi que certain travaux liés aux divers traitements des zones externes
(injections, drainages...etc).
Pour les barrages en terre, les évacuateurs de crues sont généralement projetés sur l'une
des rives du barrage. On choisit, soit l’appui qui permet le trajet le plus court pour atteindre
l’aval du barrage, soit l’appui le plus rigide qui constituera la meilleure fondation, soit l’appui
le moins raide pour diminuer les difficultés de terrassement.
Les terrassements des évacuateurs de petits barrages, implantés au niveau des versants de
rives, notamment argileux et de hauteurs importantes, peuvent causés des préjudices
importants par rapport à la stabilité des versants (suppression des butées). La cadence des
travaux exigée, la chronologie conjuguée des travaux entre les remblais du barrage et ceux
de l'évacuateur de crue et la nature instable des versants sont des paramètres capitaux à
intégrer, d'une manière solidaire pour les décisions à prendre.
17
terrassements au niveau la zone de l'évacuateur sur le projet lui-même, ses délais et ses
coûts.
Partant de cette problématique, le présent projet de fin d'études vise une analyse de la
stabilité de versants sur lequel est implanté un évacuateur de crue d'un barrage en terre. Il
s'agit du barrage à noyau central de Tamallahet, situé dans la Daira de Lardjem, wilaya de
Tissemsilet, d'une hauteur de 17 m. Les terrassements opérés dans la zone de l'évacuateur
de crues, en rive gauche (environ 40 000 m3), ont provoqué le glissement d'un important
versant marneux (100 de hauteur). Ces terrassements ont été réalisés sur des largeurs
d'emprise dépassant les 8 m et des profondeurs atteignant 7 m. Initialement, la pente de ce
talus était de 16 à 18%, après terrassements on atteint une valeur de pente de 110% (angle
de pente 47°). L’inclinaison du talus étant supérieure aux valeurs des angles de frottements
des sols constituant le talus, ce dernier, a glissé massivement. Cette situation a exigé l'arrêt
du chantier pour la reprise des études relatives à la stabilisation du glissement.
Dans le présent mémoire, plusieurs variantes d'analyse ont été étudiées et permettant de
dégager des solutions quant à la contrainte liée à la stabilité du versant devant abriter
l'ouvrage d'évacuation des crues:
- Agir sur la chronologie des travaux en privilégiant l'exécution des remblais de la digue
constituant une butée au glissement éventuel,
- Traiter et reprofiler le versant avec des risbermes et des pentes inférieures à l'angle de
frottement interne des matériaux,
Toutes ces solutions doivent être recherchés et analysées avant le lancement des travaux
pour éviter l'arrêt du chantier et les surcoûts éventuels.
Enfin, pour répondre à tous ces objectifs, le mémoire et dans un soucis de cohérence dans sa
forme globale a été structuré en 04 chapitres en l'occurrence:
18
Chapitre 1 : Travaux de terrassements
Chapitre 4 : Analyse de l'influence des terrassements sur la stabilité des rives du barrage.
19
20
I. Introduction
Pour construire un ouvrage, quel qu'il soit (tunnel, route, pont, bâtiment, barrage, ...), il est
nécessaire de modifier le terrain naturel. Il faut profiler la surface du terrain de telle sorte
qu'il soit apte à supporter le poids de l'ouvrage et à en intégrer la forme. L'ensemble de ces
opérations s'appelle "le terrassement".
Il n'existe pas un seul matériau à terrasser mais plusieurs sortes possibles : Rochers - terre -
gravier et sable -limon – argile
Il est à noter que les modes de quantification pour la facturation sont fonction du type de
terrassement, de la nature du terrain, des dimensions des fouilles et de l'accessibilité du site.
II. Définitions
Le terrassement est effectué par le terrassier et consiste à modifier l’aspect initial du terrain.
En terrassement, on effectue des remblais et des déblais.
Lors des travaux de terrassement le matériau extrait s’aère et produit un volume plus
important. Cette augmentation de volume s’appelle le foisonnement. Ce phénomène varie
avec la nature de la terre. [2]
Il permet aussi à notre construction finale d’être bien stable. Grâce à cette étape
préparatoire des travaux, nous pouvons éviter les tassements, glissements ou autres
effondrements de sol. [1]
III.1.Etude de sol
Selon la nature des travaux à envisager, plusieurs actions nécessaires à l’étude de sol vont
devoir être envisagées. L’analyse du sol est à la fois géologique et géotechnique. Le
professionnel va devoir déterminer quelles opérations seront à effectuer lors du
21
terrassement en fonction des propriétés physiques et mécaniques du terrain à terrasser. Un
sondage en profondeur réalisé par une machine de forage peut être indispensable pour
obtenir des échantillons représentatifs des propriétés chimiques du sol. Dans le même
esprit, le degré sismique de l’espace à construire sera obligatoirement étudié si la zone est à
risques… Le rôle du professionnel en charge du diagnostic va être de répertorier les données
utiles à la réalisation du projet, de calculer les besoins nécessaires aux fondations,
d’exploiter les informations relatives à la réutilisation des différents types de terre et de
dessiner une carte en différenciant chaque parcelle. La cartographie numérique est une des
méthodes les plus employées actuellement. Les relevés sont fiables et très complets. [3]
III.4.Extraction
L’extraction est l’enlèvement de la terre réalisé à l’aide d’engins de chantiers spécifiques tels
que la pelle mécanique et la décapeuse ou encore le bulldozer et le chargeur, utile pour
déplacer d’un point à un autre de petits volumes de terre. Cette étape est primordiale pour
la suite du projet. Le volume de terre et de matériaux à extraire doit être défini
parfaitement. Les tracés doivent de la même manière être très précis. . Dans tous les cas,
une bonne planification du terrassement fait gagner du temps et donc souvent de l’argent.
La présence d’eau dans les sols, modifie de manière non négligeable ses caractéristiques et
les modes de terrassements pour cela il faut :
- Dans le cas de nappe phréatique avec présence d’eau permanente il faut procéder à un
rabattement de nappe par pompage. [4]
III.6.Fouilles et tranchées
Il s’agit ici de former les tranchées où reposeront les fondations de la future construction
qu’elles soient superficielles, semi-profondes ou profondes. Le terrain est piqueté et le
terrassier sait exactement où creuser et comment. Les tranchées, appelées fond de fouille,
vont d’abord accueillir le béton de propreté puis la semelle en béton pour garantir la
résistance des fondations. Les fouilles en rigoles représentent les tranchées des fondations
destinées à accueillir le béton de propreté par opposition aux fouilles en pleine masse. Leur
rôle est primordial pour aider à répartir le poids des murs de soutènement sur le sol. [3]
Elle réduit l’emprise des terrassements mais implique le blindage des parois.
Cette opération consiste à maintenir les parois par l’exécution d’un boisage de retenue. [2]
30
Tableau récapitulatif I.01 : Blindage des fouilles. [4]
Parois berlinoises Pleine masse provisoire ou définitif hors Emploi en site urbain ; coffrage de la paroi
nappe ou terrain drain able extérieure ; peu coûteux
Parois moulées Pleine masse définitif présence de nappe Emploi en site urbain ; s'intègre à la structure du
admise bâtiment ; installation de chantier lourde
et relativement coûteuse
Rideaux de palplanches Pleine masse provisoire présence de Nuisance pour les riverains ;
nappe ou définitif admise récupération aléatoire
Parois clouées Pleine masse ou provisoire hors nappe Talutage éventuel ; peu coûteux
Cela implique de disposer au sol de la surface suffisante, en raison des pentes. [2]
31
-Soit par la tangente de l’angle (pente) que fait ce talus avec l’horizontale (talus à 4/5 ou à
0.80 m ou encore à 80%)
-Soit par la cotangente de l’angle (inclinaison) dont la valeur s’exprime généralement comme
celle de la tangente par une fraction (5/1, 3/2, 1/1, 2/3, etc.).
En terrain meubles, le degré de consistance du terrain a une grande influence sur la valeur
de l’angle ϕ, qui est plus grande pour les talus de déblais en terrain non fraîchement remué
ou vierge (terrain naturel) que pour les talus de déblais en terrain rapporté ou fraîchement
remué et les talus de remblais.
Cette différence tient au fait que le glissement, les unes sur les autres, des particules
constituant une terre meuble, rencontre dans des terrains non fraîchement remués, une
résistance distincte de celle provoquée par le frottement réciproque des particules. Cette
résistance appelée « COHESION », elle est d’ailleurs sujette à s’atténuer ou à disparaître
dans les cas de sécheresse, gelée, etc. [4]
32
d’humidité est élevé. Il faut signaler cependant que les sables humides possèdent une
cohésion qu’ils n’ont pas quand ils sont secs ou immergés.
Compte tenu de ces considérations, il faut donc éviter de donner aux talus une pente plus
raide que celle du talus naturel de la terre correspondante possédant un degré d’humidité
identique. [4]
• La terre mise en tas, lorsqu’elle n’est pas retenue, forme avec la terre, appelé angle de
talus naturel.
• Lors des fouilles, si le talus que l’on veut réaliser fait avec l’horizontale un angle inférieur
ou égal à l’angle naturel, aucune précaution particulière ne doit être prise.
• Si au contraire l’angle est supérieur à l’angle naturel. Il y a danger d’éboulement et il
convient de prendre des dispositions pour les éviter.
• D’une manière générale, lors de l’exécution des terrassements en remblai, le rapport
admis entre la base et la hauteur est de 3 à 2.
33
Tableau I.03: Angles des talus en fonction des conditions du taux d'humidité du sol [5]
Pour des raisons évidentes de sécurité, les pentes de talus en déblai ou en remblai doivent
assurer la stabilité des matériaux. Les pentes de talus varient selon plusieurs paramètres
notamment la nature du sol, la granulométrie et de la cohésion de ses particules et
l’immersion ou non de l’ouvrage. Les tableaux suivants nous donnent les valeurs les plus
couramment utilisées pour les pentes de talus en déblai et en remblais. [5]
34
• D’une façon générale, toute paroi d’une fouille doit être étayée lorsque la pente des talus
excède les rapports suivants.
• 1/1 dans les terrains ébouleux.
• 1/2 dans les terrains tendres mais résistants.
• 1/3 dans les terrains très compacts. [5]
VI .Conclusion :
La capacité portante du terrain : Est le premier élément à prendre en compte lors de
l’exécution des terrassements, et aussi l’importance de l’ouvrage à édifier qui décide de
l’ampleur des moyens de reconnaissances à mettre en œuvre.
35
29
I. Introduction
Les problèmes de stabilité de pentes se rencontrent fréquemment dans la construction des
routes, des canaux, des digues et des barrages. En outre certaines pentes naturelles sont ou
peuvent devenir instables. Une rupture d’un talus peut être catastrophique et provoquer des
pertes en vies humaines ainsi que des dégâts naturelles considérables.
L’estimation de la sécurité réelle vis-à-vis du risque de rupture est une question complexe
surtout dans le domaine des données limitées ou peu connues. L’étude d’un talus comporte,
outre la reconnaissance du site et le choix des caractéristiques mécaniques des sols, un
calcul de stabilité pour déterminer d’une part la courbe de rupture le long de laquelle le
risque de glissement est le plus élevé, d’autre part la valeur correspondante du coefficient
de sécurité.
Cependant une longue expérience a été acquise tant que les méthodes de calcul que dans
les techniques de construction, de telle sorte que les problèmes de stabilité de pentes
peuvent maintenant être résolus avec une assez bonne fiabilité.
Les mouvements de terrain sont très variés, par leur nature (glissements de terrains,
éboulements rocheux, coulées de boues, effondrements de vides souterrains, affaissements,
gonflement ou retrait des sols, ...) et par leur dimension (certains glissements, comme celui
de la Clapière dans les Alpes Maritimes, peuvent atteindre plusieurs dizaines de millions de
m3).
Dans leur principe, les mouvements de terrain sont bien compris: ils surviennent lorsque la
résistance des terrains est inférieure aux efforts moteurs engendrés par la gravité et l'eau
souterraine ou par les travaux de l'Homme; leur dynamique répond naturellement aux lois
de la mécanique. Dans la pratique cependant, les choses sont très complexes, du fait des
incertitudes:
-sur les conditions initiales, notamment en profondeur,
-sur les propriétés mécaniques des terrains, en général hétérogènes, non linéaires,
anisotropes discontinus,...
-sur les conditions hydrauliques: position de la nappe, phénomènes se produisant en zone
non saturée. L'eau est la cause déclenchant de la plupart des mouvements; c'est un facteur
variable dans le temps.
30
Il s’agit des talus existants, peu homogènes et présentant des variations géologiques et
éventuellement des discontinuités.
-Talus en déblai ;
Pour chaque type, on peut identifier certains modes de rupture, ils sont distingués ci-
dessous. . [6]
Les ruptures ont, d’une façon générale, l’allure de glissements rotationnels circulaires on
distingue :
-Les cercle de pentes se produisent généralement dans les sols hétérogènes, la base du
cercle correspondant à une couche plus résistant ;
-Les cercles de pied (sont les plus courants dans ce type d’ouvrages) ;
-Les cercles profonds ne se produisent que dans le cas où le sol situé sous le niveau du pied
du talus est de mauvaise qualité. . [6]
Si le facteur de sécurité vis-à-vis de la rupture est peu élevé tout en étant supérieur à l, il
peut se produire un fluage du sol de fondation entrainant un tassement anormal du remblai
latéral de la couche molle et une perte de résistance du remblai ou de la fondation ou des
deux.
31
-Pratiquement, on calculera le facteur de sécurité (FS) le long des cercles de glissement
supposés;
Qui peuvent être scindés en deux groupes, selon le mode de propagation des matériaux, en
masse, ou à l'état remanié.
32
Le second groupe comprend :
- les laves torrentielles, qui résultent du transport de matériaux en coulées visqueuses ou
fluides dans le lit de torrents de montagne
Les mouvements de terrain, qu’ils soient lents ou rapides, peuvent entraîner un remodelage
des paysages. Celui-ci peut se traduire par la destruction de zones boisées, la déstabilisation
de versants ou la réorganisation de cours d’eau. [7]
Est un déplacement généralement lent (quelques mm par an à quelques mètres par jour) sur
une pente, le long d'une surface de rupture (surface de cisaillement) identifiable, d'une
masse de terrain cohérente, de volume et d'épaisseur variables. Cette surface est
généralement courbe (glissement circulaire), mais elle peut aussi se développer à la faveur
d'une discontinuité préexistante telle qu'un joint de stratification (glissement plan). Les
profondeurs des surfaces de glissement sont très variables : de quelques mètres à plusieurs
dizaines de mètres, voire la centaine de mètres pour certains glissements de versant. [8]
Photo II.1 : Glissement de terrain de l'Harmalière (actif) sur la commune de Sinard (Trièves, Isère) [8]
33
Figure II.01 : classification des mouvements de terrain [8]
-Géométrie du glissement
τf = c +σg x tanφ
C : cohésion (forces de "liaison" entre les particules du sol)
φ : angle de frottement interne (forces de frottement entre les particules du sol). [8]
- Intervention du facteur temps :
34
Figure II.02 : influence du facteur temps sur la stabilité [8]
III.2.2.Le fluage
Le fluage est caractérisé par des mouvements lents et continus, mais à des vitesses faibles.
Dans le cas de fluage, il est difficile de mettre en évidence une surface de rupture. Le
mouvement se produit généralement sans modification des efforts appliqués (contrairement
aux glissements) : en fait, le matériau plus est sollicité à un état proche de la rupture. Ce
type de mouvement peut: soit se stabiliser, soit évolué vers une rupture. [9]
Est un mouvement rapide d'une masse de matériaux remaniés, à forte teneur en eau et de
consistance plus ou moins visqueuse. Elle prend fréquemment naissance dans la partie aval
d'un glissement de terrain.
Phénomènes caractérisés par un transport de matériaux sous forme plus ou moins fluide.
Les coulées ont lieu dans des formations argileuses, ou à granulométrie très fine (Marnes,
schiste argileux, flysch argileux……) fissurées ou saturées a plasticité moyenne. [10]
35
Photo II.02 : Chutes de blocs sur la RD 526 entre Mens et Clelles (Isère) Septembre 2001 [10]
Une augmentation des charges en amont peut accélérer le glissement ; une diminution de la
résistance en aval, lié à un décaissement par exemple, a des effets similaires. Il est crucial de
bien connaitre les zones à risque pour éviter d’y construire, ou de prendre des mesures pour
s’assurer de ne pas déstabiliser une pente dangereuse. [11]
36
-L’accidentel, des évènements extrêmes peuvent venir déstabiliser subitement un
glissement en formation : des arbres stabilisateurs arrachés, une inondation sature et érode
les sols, un séisme peut faire basculer un glissement ou entraîner la liquéfaction des sols.
III.4.Effets et conséquences
Du fait des fissures, des déformations et des déplacements en masse, les glissements
peuvent entraîner des dégâts importants aux constructions. Dans certains cas, ils peuvent
provoquer leur ruine complète (formation d'une niche d'arrachement d'ampleur pluri
métrique, poussée des terres incompatible avec la résistance mécanique de leur structure).
L'expérience montre que les accidents de personnes dûs aux glissements et coulées sont peu
fréquents, mais possibles (cas d'un phénomène relativement rapide et/ou survenant de nuit,
comme par exemple à la Salle en Beaumont en Isère en Janvier 1994 : 4 morts).
L’analyse de la stabilité des pentes, par les méthodes d’équilibre limite, emploie des
évaluations simples pour chaque valeur des variables dans les équations de stabilité. Les
variables utilisées pour cette analyse sont les caractéristiques physiques et mécaniques du
sol et la géométrie de la pente. Les hypothèses de base d’une telle approche peuvent être
résumées en ce qui suit :
37
• On applique au sol les lois de la mécanique des milieux continus,
Rupture plane
Pentes finies
Figure II.03: Analyse d’un talus en rupture plane (pente finie) [12]
4c sin β ⋅ cos φ
F= 1 − cos (β − φ )
γ H
b) Pente infinie
38
Figure II.04 : Analyse d’un talus en rupture plane (pente infinie) [12]
c γ ′ tan φ
F= +
γ sat H cos β ⋅ tan β γ sat tan β
2
39
Figure II.05 : Analyse d’un talus homogène [12]
A partir de cette méthode de base, ont été dérivées d’autres méthodes intégrant d’autres
paramètres de stabilité. On résume sur le tableau ci-dessus, les différents apports de ces
méthodes par rapport à la méthode de base de Taylor.
Tableau II.01 : Apport des méthodes dérivées par rapport à la méthode de Taylor. [12]
Biarez (1965)
Caquot-Kerisel Application à un milieu cohérent homogène avec écoulement linéaire faisant un angle
avec l’horizontale.
40
Figure II.06 : Schéma pour la méthode de perturbation [13]
Le sol est divisé en plusieurs tranches verticales. Les différentes forces externes et internes
qui s’appliquent sur chacune des tranches sont montrées sur la figure II.07.
41
W = poids d'une tranche de largeur b et de hauteur h ;
D = charge externe ;
R = rayon pour une surface de glissement circulaire ou le bras de levier du moment associé à
la force de cisaillement mobilisée T pour toute forme de surface de glissement ;
42
• L’équilibre des moments est satisfait,
∑[c b + (N − u w b ) tan φ ]
F = Fm =
∑ W sin α
F = Fm =
1
⋅∑
[c b + (W + ( X D − X G ) − uw b ) tan φ ]
∑ W sin α tan φ
cos α + sin α ⋅
F
- Méthode de JAMBU(1956)
Les hypothèses de cette méthode sont :
F=
1
⋅∑
[c b + (W − u w b ) tan φ ]
∑ W tan α
(cos α )(cos α + sin α ⋅ tan φ )
F
- Méthode de BISHOP et MORGENSTERN(1960)
Cette méthode est basée sur le développement de tableaux pour le calcul du coefficient de
sécurité des pentes homogènes avec présence d’eau. [15]
43
Distance verticale du centre de la base au centre de la ligne de saturation de chaque
tranche
Coefficients de stabilité qui dépendent de la géométrie de la pente et des propriétés
du sol. [15]
X = E ⋅ λ ⋅ f (x )
Avec : λ = le pourcentage (en forme décimale) de la fonction utilisée ;
- Méthode de SPENCER(1967)
Tenant compte de tous les paramètres des autres méthodes, SPENCER a établi des abaques
donnant l’angle de frottement Фd en fonction de la géométrie de la pente, des propriétés du
sol, du constant ru = (uw/γ.h) et une valeur initiale du coefficient de sécurité. Ensuite F est
calculé par la formule F= (tan Ф / tan Фd) jusqu’à convergence. [15]
Cette méthode est similaire à celle de Morgenstern-Price, la différence réside dans la prise
en compte du calcul de différentes valeurs du coefficient de sécurité pour différentes valeurs
de λ. Il y a lieu de représenter la variation du coefficient de sécurité en fonction de λ.
L’intersection des deux représentations graphiques de Fm et Fi en fonction de λ permet de
garantir l’équilibre des moments et des forces.
Compte tenu de l’aspect plus ou moins aléatoire des paramètres d’analyse, des méthodes
probabilistes, basées spécialement sur le calcul de risque ont été développés.
44
Il faut cependant ajuster la variation de chaque paramètre influençant d’une manière
significative la stabilité à une loi probabiliste et de calculer la fonction probabilité de rupture
comme étant une combinaison de plusieurs fonctions aléatoires.
Simulation Monte-carlo
Cette méthode est basée sur l’identification d’un modèle déterministe avec introduction des
variables multiples pour l’estimation les résultats en une simple valeur. La distribution de
probabilité pour chaque variable es établie pour le modèle de simulation. On obtient ainsi la
distribution de probabilité du paramètre de sortie.
Evaluation de la fiabilité
Au niveau de cette méthode, les résultats de l’analyse de stabilité de pentes est assimilé à
une distribution du coefficient de sécurité ou de la hauteur critique.
Analyse statistique
Dans le cas de l’étude de stabilité des pentes, l’analyse statistique peut être d’une grande
contribution. Il y a lieu de déterminer les paramètres statistiques notamment la moyenne,
l’écart type, la fonction de densité de probabilité et la fonction de distribution de
probabilité. La variation des coefficients de sécurité peuvent ^être représentées
respectivement par rapport aux fréquences ainsi qu’aux probabilités.
Certains chercheurs se sont penchés sur l’approche probabiliste est mettant en évidence :
Les approches stochastiques d’analyse de stabilité peuvent être adoptées en considérant les
variables d’entrée comme des variables aléatoires ou des fonctions aléatoires. Ainsi le
résultat final, c’est à dire le coefficient de sécurité correspond à une variable aléatoire
dépendante. Cette variable a une fonction de distribution statistique avec une espérance
mathématique et une variance.
45
IV.3. Méthodes numériques
Le développement des programmes sur ordinateurs a été très bénéfique pour la résolution
de certains problèmes de stabilité des pentes. Beaucoup de méthodes numériques sont
utilisées pour le faire en l’occurrence :
-Méthode des éléments finis, permettant de modéliser les aspects liés à l’hétérogénéité des
matériaux, la géométrie des talus et leur environnement, l’interaction entre les terrains et
les structures ainsi que les discontinuités spécifiquement pour les massifs rocheux.
-Méthode des différences finies, dans laquelle les variables ne sont définies qu’aux nœuds
du maillage et la résolution est locale et pas à pas. Le code de calcul utilisé au niveau de ce
mini-projet se base essentiellement sur cette méthode.
-Méthode des éléments distincts, qui se base sur les principes de la méthode des différences
finies tout en tenant compte de la discontinuité du milieu étudié.
Toutefois, les méthodes numériques ont permis de faire de grands progrès dans la
compréhension des divers types de comportement des talus.
V. Techniques de stabilisation
Critères de choix d’une méthode de stabilisation assurant une augmentation de 20 à 30 % de
la sécurité :
- objectif : arrêter ou ralentir un glissement en cours, arrêter une partie d’un glissement en
cours, empêcher un glissement d’endommager des infrastructures (à titre curatif), prévenir
un mouvement potentiel (à titre préventif) impératifs technico-économique techniques les
plus couramment utilisées :
V.1) Terrassements
V.1.1) Remblai de pied :
Le chargement en pied du glissement contrebalance les forces motrices du volume en
mouvement (FigureII.8).
46
FigureII.8 : Principe du remblai de pied [11]
V.1.4) Substitutions partielles ou totales par des matériaux de bonne qualité de carrière
Bêches, contreforts, éperons, masque. [8]
47
FigureII.10 : Principales techniques de stabilisation des talus de déblai [8]
Bien caractériser les nappes pour l’étude de la faisabilité économique et technique des
dispositifs de drainage (implantation, profondeur à atteindre, perméabilité des terrains,
pérennité des dispositifs, etc.)
•Drainage superficiel : collecte et canalisation des eaux de surface vers un exutoire hors
glissement, imperméabilisation des fossés et des accotements _ non infiltration du
ruissellement superficiel
Le clouage : Ce dispositif transfère par un système d’accrochage (pieux, clous) les efforts du
volume en mouvement vers le volume fixe (figure II.11).
48
FigureII.11 : Principe du clouage et exemple de réalisation, image SIMPRO [11]
Photo II.3 : Paroi berlinoise (profilés métalliques) soutenant le cimetière marin de Varengé ville-sur-Mer. [6]
49
V.4) Protection passive et surveillance (mise en œuvre impossible de techniques de
stabilisation)
Photo II.4 : Exemple des Ruines de Séchilienne : 2 déviations de l’ex-RN91, merlon de protection, dérivation
de la Romanche, travaux d’aménagement hydraulique, plan de secours, expropriations.
Les méthodes de prévision sont encore loin d’être satisfaisantes, même pour des sites bien
instrumentées :
VI. Conclusion:
50
51
I. Introduction
L’évacuateur de crue (l’EVC) est un organe essentiel pour la sécurité du barrage en
permettant l’évacuation de crues donnant lieu à des niveaux supérieurs à la retenue
normale et permettant aussi la dissipation de l’énergie.
Cet ouvrage consiste en un seuil calé à la côte de retenue normale qui peut être implanté sur
la partie centrale pour les barrages rigides.
Pour un barrage en remblai, il est implanté en rive ou, si la géologie ou la topographie des
rives ne le permet pas, en tulipe.
52
également utilisé dans le cas de débit évacué très important conduisant à une longueur du
seuil très important. [17]
53
Photos III.03 : Evacuateurs de crues portés par les barrages [17]
54
Photos III.04 : Evacuateurs de crues en puits [17]
55
- Exécution délicate, par suite de l’importance des vibrations et des efforts dynamiques
auxquels ils sont soumis [19].
Photos III.05 : Evacuateurs de crues en siphon [19] Figure III.01 : Evacuateurs de crues en siphon [19]
56
- Par rapport à la destination d’exploitation : des vannes principales, batardeau, vannes de
secours et celles de constructions, remarquons à la fois qu’on tend à employer les mêmes
vannes pour des diverses destinations,
- D’après les matériaux principaux : métalliques, en béton armé, en bois, bien sûr les vannes
métalliques sont les plus répandues dans le monde,
- Le mode d’appui : certaines vannes sont simplement appuyées sur les culées ou les piles,
d’autres sur le seuil de l’ouvrage,
- Le mode de déplacement : il existe des vannes le vantes ou plongeantes, des vannes
roulantes, des vannes rotatives, des vannes à plusieurs axes de rotations, etc,
- Le mode de manœuvre : on à des vannes à manœuvre manuelle, mécanique ou
automatique [21].
Figure III.02 : Evacuateurs vannés [21] Photos III.07 : Evacuateurs vannés [21]
57
pour des crues de période de retour bien supérieure à 100 ans, les hausses agissent comme
un seuil libre déversant.
58
III. Les évacuateurs de crues des petits barrages
Pour les petits barrages, l’évacuateur de crues consiste très souvent en un chenal (ou
coursier) avec seuil déversant (ou déversoir) libre à l’amont et dissipateur d’énergie à l’aval,
en fond de vallée. Pour certains barrages, les plus grands, il peut s’avérer plus économique
d’adopter la solution de la tour au pied amont raccordée à une galerie sous le remblai, ce qui
permet, en compartimentant cet ouvrage, d’assurer les trois fonctions suivantes :
évacuateur en puits (ou en tulipe), prise d’eau à différents niveaux et vidange de fond. [24].
59
le trajet le plus court pour atteindre l’aval du barrage, soit l’appui le plus rigide qui
constituera la meilleure fondation, soit l’appui le moins raide pour diminuer les difficultés de
terrassement. Dans le cas de vallées très évasées et symétriques, le trajet est néanmoins
très long. D’où l’idée de poser l’évacuateur sur le remblai au droit du thalweg. Pour des
remblais de faible hauteur, bien compactés et lorsque la fondation est peu compressible,
cette solution s’avère bien adaptée. L’ouvrage en béton, réalisé avec des joints articulés,
absorbe sans dommage les faibles tassements observés. Une telle conception est
maintenant classique pour des barrages jusqu’à environ 20 mètres de hauteur, et même
plus, à condition que la longueur du seuil déversant ne dépasse pas environ 15 mètres, pour
éviter des joints de construction dans le sens rive à rive. Il n’est cependant pas interdit
d’avoir un joint longitudinal, mais l’ouvrage devient plus complexe. [24].
IV. Impact des terrassements dans la zone des évacuateurs de crues des
barrages en terre
Les glissements de terrain se produisent sous I 'action d'un (ou plusieurs) " facteur
déclenchant, qui rompt l'équilibre, soit au niveau des forces massiques, soit au niveau des
forces extérieures, ou au niveau des forces de liaison dans le massif. Certains de ces facteurs
déclenchant sont naturels, tels que séismes, érosions, fluctuation des écoulements
hydrauliques, altération, etc. A l'échelle des travaux de génie civil, I 'activité humaine
s'ajoute à ces facteurs naturels et constitue fréquemment un facteur essentiel dans la
rupture de l'équilibre des massifs. Du seul point de vue du rôle de I' activité humaine le sujet
à traiter est très vaste, puisqu'il couvre des matériaux très divers, des argiles molles aux
massifs rocheux, et des ouvrages très variés (barrages, ports, bâtiments, infrastructures,
etc.)
Lorsque le facteur d'instabilité est une modification d'ordre géométrique (tranchée de
déblai, remblais) ce sont les composantes û et r de la contrainte qui sont affectées, ainsi que,
dans le cas des sols fins peu perméables, la valeur u de la pression interstitielle (apparition
de surpressions positives ou négatives).
Etant implantés sur l'une des rives du barrage, les évacuateurs de surface des petits barrages
en terre nécessitent des terrassements importants. Ce sont des terrassements en grandes
60
masse et en tranchées souvent profondes (2 à 10 m) et sur une largeur aussi importante (5-
20 m).
Les petits barrages, souvent érigés dans des zones marneuse ou argileuse (Utilisation des
matériaux locaux pour la construction de barrages homogènes ou à noyaux centraux)
nécessitent une attention particulière quant aux terrassements de leurs évacuateurs de
crues. La chronologie des travaux exige le lancement des différents lots en même temps
(terrassements, remblais, et génie civil).
Les terrassements des évacuateurs de petits barrages, implantés au niveau des flancs des
rives, notamment argileux, peuvent causés des préjudices importants par rapport à la
stabilité des versants (suppression des butées), particulièrement à grande hauteur. La
cadence des travaux exigée, la chronologie conjuguée des travaux entre les remblais du
barrage et ceux de l'évacuateur de crue et la nature instable des versants sont des
paramètres capitaux à intégrer, d'une manière solidaire pour les décisions à prendre.
Photos III.10 : Types de terrassements pour évacuateurs de surface des barrages en terre Barrage SIKKAK,
Wilaya de Tlemcen
61
V. Conclusion :
L'évacuateur a pour objectif de faire transiter le débit de la crue de projet. Il doit ainsi rester
libre de tout obstacle et notamment de colmatage des seuils par des branches ou des arbres
ou d'obstructions du coursier par chute de pierres ou glissement de terrain. Dans ce dernier
cas, si le désordre se produit près de l'extrémité amont du coursier, il y a un risque
important d'ennoiement du déversoir et donc de dépassement de la cote PHE ; s'il se produit
suffisamment en aval, les conditions d'écoulement au déversoir reste inchangées mais un
débordement du coursier peut provoquer une érosion dommageable pour l'appui du
barrage ou pour le parement aval.
• sur les évacuateurs vannés : manque de fiabilité des alimentations électriques et défauts
de maintenance des parties mécaniques et électriques ;
62
63
I. Introduction :
Le barrage de Tamallahet est un barrage en terre à noyau central d'une hauteur, hors
fondations, de 17 m. L'ouvrage d'évacuation des crues est de type de surface à entonnement
latéral. Il est implanté sur la rive gauche. Le relief en rive gauche est accidenté et enregistre
d'importantes hauteurs par rapport à la rive droite où les élévations sont moins prononcées.
Un important versant surplombe l'ouvrage d'évacuation des crues. Au niveau des
investigations géotechniques initiales ou complémentaire, aucune étude n'a été engagée en
vue de définir l'action des mouvements de terrain et des terrassements sur la stabilité des
versants, notamment celui de la rive gauche.
Les terrassements en grande mase effectués dans la zone de l'évacuateur de crues (Environ
40 000 m3 de déblais) ont provoqués des glissements et escarpements du talus à forte pente.
Ce mouvement a été aussi accompagné par l'apparition d'importantes fissures de surface.
L'analyse de projets géotechniques est possible grâce à de nombreux codes d’éléments finis.
L'ingénieur ayant de l'expérience en ce domaine sait que le poids des hypothèses rend le
passage de la réalité au modèle est difficile à réaliser. Des outils de modélisation
performants nous permettent le passage d'un projet réel complexe au model numérique et
de faire l'étude paramétrique facilement et rapidement. On utilise souvent plusieurs
modèles de comportements qui dépendent de la nature du sol et du type d'ouvrage.
Les différents cas de figure traités au niveau du présent mémoire se résument ainsi :
64
Cas N° 04: Analyse de la stabilité du versant avec influence des terrassements de
l'évacuateur de crue et conjugaison des remblais de la digue à la côte crête
Figure IV.02: Plans de situation des ouvrages du petit Barrage Tamellahet [25]
65
III. Le glissement de talus de la rive gauche du petit barrage de "Tamellahet" :
66
Photo IV.01: Terrassements effectuées au pied de la rive gauche du barrage pour évacuateur des crues. [25]
Photo IV.02 : Apparition des fissures au niveau de la plate-forme effectuée au pied de la rive gauche pour la
réalisation de l’évacuateur des crues. [25]
67
Photo IV.03 : Pente avant et après terrassement. [25]
68
1,60m
Photo IV.05 : Fissures pour différents plans de glissement avec un déplacement important (≈1,60m) [25]
Photo IV.06 : Apparition des fissures dues à l’instabilité de la pente avec loupes de glissement [25]
69
Photo IV.07 : Apparition des glissements superficiels [25]
70
IV. Présentation du code de calcul servant à l’étude de stabilité
IV.1.Introduction
Plaxis est un programme d’éléments finis en deux et en trois dimensions spécialement
conçu pour réaliser des analyses de déformation et de stabilité pour différents types
d’applications géotechniques. Ce logiciel, développé par l'équipe du Professeur Vermeer
nous permet la représentation des situations réelles en modèles plan ou axisymétrique.
Le programme utilise une interface graphique pratique permettant aux utilisateurs de
générer rapidement un modèle géométrique et un maillage d’éléments finis basés sur la
coupe verticale de l’ouvrage à étudier. Les utilisateurs sont supposés être capables de
travailler dans un environnement Windows. Pour se familiariser rapidement avec
l’utilisation de cette interface et avec les caractéristiques principales du programme,
L’interface d'utilisation de Plaxis se compose de quatre sous-programmes (Input,
Calculations, Output et Curves). [26]
Conçu par des géotechniciens numériciens, le code éléments finis PLAXIS représente
certainement un optimum actuel sur les plans scientifique et pratique. C’est un outil
d’analyse non linéaire en élasto-plasticité non standard, avec prise en compte des pressions
interstitielles (et même consolidation linéaire), doté de méthodes de résolution et
d’algorithmes robustes, éprouvées, ainsi que de procédures de choix automatique évitant
des choix délicats à l’opérateur peu averti. Bien que très fiable sur le plan numérique, le
code fait appel à des éléments de haute précision (triangle à 15 nœuds), ainsi qu’à des
processus de pilotage de résolution récents (méthode de longueur d’arc).
Du point de vue pratique le système de menus arborescents à l’écran rend l’utilisation
souple et agréable, car l’opérateur ne s’encombre pas l’esprit. Le recours aux manuels
devenant rare, ceux-ci sont de volume réduits, faciles à consulter. L’ensemble des options
par défaut (conditions aux limites) rend la mise en données aisée et rapide. Enfin, les
options simplifiées (initiation des contraintes, pressions interstitielles) permettent d’aller
droit au but (prévoir le comportement d’un ouvrage), quitte à réaliser ultérieurement, avec
le même code et les mêmes données, un calcul affiné. Le système d’option par défaut et de
solutions approchées spécifiques, qui sont un des fers de lance de l’outil de projet pour la
géotechnique, est destiné à faire gagner du temps à l’opérateur, à lui éviter de devoir faire
des choix tracassant, et enfin à améliorer la convivialité du logiciel [27]
71
Figure IV.03: Menu de la fenêtre des entrées du programme.
IV.2.Objectif de Plaxis :
Objectifs de Plaxis est de fournir à l’utilisateur d’un code d’éléments finis qui soit à la fois
robuste et convivial, permettant de traiter des problèmes géotechniques réels, dans un
délais raisonnable en utilisant des modèles de comportement de sols dont les paramètres
puissent être déterminés à partir d’une étude géotechnique normale.
72
IV.4.Les modèles de comportement utilisés dans Plaxis :
Les modèles de comportement de sols sont très nombreux: depuis le modèle élastique-
plastique de Mohr Coulomb jusqu’aux lois de comportement les plus sophistiquées
permettent de décrire presque tous les aspects du comportement élasto-viscoplastique des
sols, aussi bien sous sollicitation monotone que cyclique.
LadémarchesuiviedansledéveloppementducodePlaxisestdifférente.Undesobjectifsde Plaxis
est de fournir à l’utilisateur un code d’éléments finis qui soit à la fois robuste et convivial,
permettant de traiter des problèmes géotechniques réels, dans un délais raisonnable en
utilisant des modèles de comportement de sols dont les paramètres puissent être
déterminés à partir d’une étude géotechnique.[27]
Le modèle linéaire élastique considère que le matériau est isotrope indéfiniment élastique.
Autrement dit, il n’y pas de notion de rupture jointe au matériau décrit par un tel modèle et
son comportement sera identique quelle que soit la direction selon laquelle il est sollicité.
Ainsi, toutes les déformations sont entièrement réversibles. Son comportement est décrit
par la loi de Hooke en une dimension donnant ainsi une relation linéaire entre les
contraintes et les déformations.
𝜎
𝜀=
𝐸
Le modèle Mohr-Coulomb est l’un des modèles les plus utilisés. Le modèle bien connu de
Mohr-Coulomb peut être considéré comme une approximation au premier ordre du
comportement réel du sol. Ce modèle, élastique parfaitement plastique, nécessite cinq
paramètres fondamentaux qui sont : le module d’Young, E, le coefficient de Poisson, ν, la
cohésion, c, l’angle de frottement, φ, et l’angle de dilatance, ψ. Comme les ingénieurs
géotechniciens sont habitués à utiliser ces cinq paramètres, et qu’ils disposent rarement
d’autres données, une attention particulière sera portée à ce modèle classique de
comportement.
73
Figure IV.04 : Fenêtre des paramètres de Mohr -Coulomb
L’étude est menée en considérant les paramètres mécaniques et hydrauliques (tableau IV.1)
concernant le matériau du talus de la rive gauche du barrage ainsi que ceux des remblais du
barrage pour les cas de modélisation N°3 et 4. Ces paramètres ont été obtenus à partir des
74
résultats des reconnaissances géotechniques du barrage. Toutefois, et dans le cas de
manifestation du glissement, il est considéré les paramètres mécaniques résiduels. Aussi, il
est considéré au niveau de la modélisation le cas de diminution de la cohésion du versant
Versant avant
18 17 15 20 8.64× 10−3
déblaiement
75
Au niveau de ce premier cas, l’étude de stabilité est menée sans avant le début des travaux
La figure IV.07 donne la déformation du profil en arrêtant les conditions aux limites
Figure IV.07 : Profil du talus avec conditions aux limites- Cas N°01
76
Les résultats graphiques de chaque cas analysé sont présentés sous la forme de variations de
contraintes effectives et de valeur du coefficient de sécurité au glissement.
77
Figure IV.10 : Valeur du coefficient de sécurité - Cas N°01
V.2.2. Analyse de la stabilité du versant avec influence des terrassements de l'évacuateur de crue
Au niveau de ce deuxième cas d’étude de stabilité, il est considéré l'influence des
terrassements de l'évacuateur des crues. Les dimensions de terrassement considéré sont
celles relatives à la géométrie conceptuelle de l'évacuateur de crue. Le repère altimétrique a
été considéré à la côte retenue normale fixant la côte du seuil du déversoir, soit 673.00 m.
Dans un premier temps, il est supposé que le massif est capable de mobiliser des cohésions
relativement importantes. Dans une 2ème étape, il est tenu compte de l'influence de la
diminution de la cohésion mobilisée.
78
Terrassement effectués
pour la réalisation de
l’évacuateur
²²
La figure IV.12 : donne la déformation du profil en arrêtant les conditions aux limites
Figure IV.12 : Profil de talus avec conditions aux limites- Cas N°02
79
Figure IV.13 : Schéma représentatif de la déformation du maillage- Cas N°02
80
Figure IV.15 : Valeur du coefficient de sécurité - Cas N°02
V.2.3. Analyse de la stabilité du versant avec influence des terrassements de l'évacuateur de crue et effet de
la cohésion mobilisée
Au niveau de ce cas de modélisation, il a été considéré une incapacité du sol du versant de
mobiliser des cohésions importantes. A ce titre, une autre série de modélisation a été
engagée respectivement pour des cohésions du massif de 10 et 2 KPa.
Les figures d’IV.16 à IV.19 représentent respectivement les déformations du massif ainsi que
les valeurs des coefficients de sécurité au glissement
81
Figure IV.16 : Déformation du massif-Cas N° 02 Figure IV.17 : Valeur du coefficient de sécurité - Cas N°
avec influence de la cohésion(C= 10 KPa) 02 avec influence de la cohésion(C= 10 KPa)
Figure IV.18 : Déformation du massif-Cas N° 02 Figure IV.19 : Valeur du coefficient de sécurité - Cas N°
avec influence de la cohésion(C= 2 KPa) 02 avec influence de la cohésion(C= 2 KPa)
V.2.4. Analyse de la stabilité du versant avec influence des terrassements de l'évacuateur de crue et
conjugaison des remblais de la digue à la côte retenue normale
Dans ce cas de figure, il est considéré l'influence des terrassements de l'évacuateur sur la
stabilité du versant gauche avec prise en compte de l'influence de la chronologie des
travaux, en l'occurrence une cadence importante sur les remblais du barrage pour qu'ils
puissent constitués une butée au mouvement du terrain. Dans un premier temps, il est
considéré une hauteur des remblais coïncidant avec la côte de la retenue normale.
82
Figure IV.20 : Modèle géométrique-Cas N° 03 avec Figure IV.21 : Déformée-Cas N° 03 avec remblais
remblais du barrage à la côte retenue normale du barrage à la côte retenue normale
Figure IV.22 : Contrainte effectives -Cas N° 03 avec Figure IV.23 : Valeur du coefficient de sécurité -
remblais du barrage à la côte retenue normale Cas N° 03 avec remblais du barrage à la côte
retenue normale
V.2.5. Analyse de la stabilité du versant avec influence des terrassements de l'évacuateur de crue et
conjugaison des remblais de la digue à la côte crête
Le quatrième cas d’étude de stabilité est mené en considérant une influence de la
chronologie des travaux. Ce cas supposer la réalisation totale des remblais de la digue et par
la suite ceux relatifs à l'évacuateur de crue.
83
Figure IV.24 : Modèle géométrique-Cas N° 04 avec Figure IV.25 : Déformée-Cas N° 04 avec remblais du
remblais du barrage à la côte crête barrage à la côte crête
V.2.6. Analyse de la stabilité du versant avec influence des terrassements de l'évacuateur de crue combinés
à un reprofilage, par anticipation, du profil naturel du versant gauche.
Ce cas de figure traite de la possibilité de traiter le versant gauche du barrage en termes de
profil géométrique avant le démarrage des terrassements. Ce traitement consiste à
reprofiler le versant en paliers dont l'angle des talus est considéré inférieur à l'angle de
frottement interne du sol avec des risbermes de discontinuité de 2 m de large. Dans ce cas
de modélisation, l'angle considéré est de 8°. Il reste clair que cette solution, bien que son
avantage est d'assurer la stabilité du versant par simple traitement de son profil
géométrique, elle reste comme même conditionnée, en matière de faisabilité technique et
économique par les modalités d'accès et cubature des terrassements relatif au reprofilage.
84
Figure IV.28 : Modèle géométrique-Cas N° 05 avec Figure IV.29 : Déformée- Cas N° 05 avec reprofilage
reprofilage du versant du versant
Figure IV.30 : Contrainte effectives - Cas N° 05 avec Figure IV.31 : Valeur du coefficient de sécurité - Cas
reprofilage du versant N° 05 avec reprofilage du versant
85
Tableau IV.2 : Synthèse des résultats d'analyse de la stabilité du versant
Coefficients de
Cas d'analyse
sécurité FS
Cas N° 01 : Analyse de la stabilité du versant à profil naturel FS=1.429
Cas N° 02-a : Analyse de la stabilité du versant avec influence des terrassements de
FS=0.97
l'évacuateur de crue (C = 15 KPa)
Cas N° 02-b : Analyse de la stabilité du versant avec influence des terrassements de
FS=0.86
l'évacuateur de crue (C = 10 KPa)
- L'effet de la cohésion mobilisée par le massif sur la stabilité du versant est important. en
effet, le coefficient de sécurité au glissement chute à Fs = 0.86 pour C = 10 Kpa et à Fs = 0.59
pour C = 2 KPa.
- L'influence de la chronologie des travaux a été mise en évidence d'une manière tangible. En
effet, un planning des travaux fixant le début des terrassements de l'évacuateur après
achèvement de remblais du barrage à la côte retenue normale mène le coefficient de
sécurité au glissement à Fs = 1.14. La décision de poursuivre les remblais jusqu'à la côte
86
crête du barrage fait augmenter légèrement le coefficient de sécurité à Fs = 1.15. Il reste clair
que cette chronologie ne peut en aucun cas être adoptée sur les chantiers de barrages, mais
peut constituer une solution de remède, à postériori, pour des situations similaires.
87
CONCLUSION GENERALE
88
précipitations sur l'érosion du versant, sur sa stabilité globale et sur l'impact éventuel sur les
travaux de génie civil de l'évacuateur de crues.
La contrainte enregistrée sur le chantier du barrage (arrêt des travaux, reprise des études de
stabilité, recherche des solutions de confortement...etc) a porté un énorme préjudice quant
à l'économie du projet et aux délais de sa livraison.
A travers l'analyse de la stabilité au glissement du versant gauche du barrage Tamallahet
dans différents cas de figure et en tenant compte des aspects liés à l'influence des
mouvements de sol sur la stabilité ainsi qu' à la chronologie des travaux a permis de déduire
des enseignements forts intéressants. Ces enseignements reposent sur le principe de
l'obligation d'anticiper ce type de pathologies lors des investigations s'intégrant dans le
cadre des études de conception du barrage.
89
- Procéder à l'installation d'appareil de surveillance sur les versants traités éventuellement
lors des travaux et qui peuvent présenter des risques d'instabilité suite au marnage du lac du
barrage,
- Engager des études au préalable sur la faisabilité économique et technique de traitement
systématique des versants présentant des risques de stabilité,
- Intégrer, dans le choix du type d'évacuateurs de crue, les contraintes liées au versant
instable et aux coûts de leur traitement et stabilisation
90
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