Location via proxy:   [ UP ]  
[Report a bug]   [Manage cookies]                

Rapport Final Filière Maïs

Télécharger au format pdf ou txt
Télécharger au format pdf ou txt
Vous êtes sur la page 1sur 70

PROGRAMME D’APPUI A LA CROISSANCE ECONOMIQUE ET PROMOTION

DE L’EMPLOI STIMULEES PAR LE SECTEUR PRIVE DU MALI

COMPOSANTE 1

ANALYSE DU MARCHE ET DU DEVELOPPEMENT DE LA


FILIERE MAÏS AU MALI

Rapport final

Juillet 2017

Paul ONIBON

1
RESUME ANALYTIQUE

La présente étude « d’analyse du marché et du développement de la filière maïs au Mali » s’inscrit


dans le cadre de la mise en œuvre du Programme d’Appui à la Croissance Economique et Promotion
de l’Emploi par le Secteur Privé du Mali (PACEPEP) sous le financement de la Coopération Danoise
au Mali, mis en œuvre par le Conseil National du Patronat Malien (CNPM) avec l’assistance technique
du Bureau d’Etude Danois NIRAS. Elle est réalisée spécifiquement au profit de la Composante 1 du
programme qui se préoccupe de « Renforcer la compétitivité des acteurs du secteur privé malien dans
un environnement favorable aux affaires » autour des filières : bétail/viande, lait, fruits et légumes,
volaille, maïs, artisanat.

L’objectif global visé par cette étude est « d’analyser le marché du maïs sous l’angle de l’approche
chaine de valeur dans le contexte de changement climatique et du changement continu des habitudes
de consommation des ménages au Mali en général et, en particulier dans les zones d’intervention du
programme ». Il est attendu au terme de l’étude :

 L’évaluation de l’offre et la demande des produits et sous-produits de la filière ;


 Une meilleure connaissance du marché de la filière maïs dans les zones d’intervention du
PACEPEP ;
 La cartographie et l’analyse des flux d’approvisionnement et de commercialisation des produits et
sous-produits de la filière maïs ;
 Les calculs des coûts de production par catégorie d’acteurs directs ou maillons des chaines de
valeurs ;
 L’analyse des risques et les mesures d’atténuation des risques par catégorie d’acteurs ;
 L’identification des hypothèses de bases et les pistes d’augmentation de la compétitivité des
produits de la filière maïs;
 Des recommandations pour accélérer le développement de la filière maïs.

Par rapport à la production du maïs au Mali

La production du maïs a connu une évolution exponentielle au cours de ces quarante dernières années.
De 140 066 tonnes en 1985, la production du maïs s’est multiplié par 16 et a atteint 2 276 036 tonnes
en 2015. Il en est de même des rendements moyens du maïs qui s’améliorent progressivement. Ils sont
passés de 1, 2 et 3 t/ha en 2015-2016. Et, d’après les Experts de la recherche agricole au Mali, le
rendement moyen du maïs pourrait aller au-delà de 3 t/ha si les producteurs adoptaient massivement
les semences de variétés améliorées de maïs et s’ils respectent les itinéraires de production du maïs. La
répartition de la production nationale du maïs montre que le grand bassin de production du maïs est la
Région de Sikasso avec 1 532 964 tonnes au cours de la campagne agricole 2015-2016, soit 68% de la
production nationale en maïs (i.e. : environ les 2/3 de la production nationale). D’après la DRA
Sikasso, cette production est de 1 906 746 tonnes1 au cours de la dernière campagne 2016-2017. La
Région de Sikasso est suivie dans cette dynamique par Koulikoro (21%) et Kayes (8%).

Au sujet de l’offre et de la demande du maïs (2016)

L’offre du maïs est constituée de la production nationale ôtée des pertes post-récoltes, additionnées
de la quantité importée du maïs de l’extérieur. Elle est estimée en 2016 à 1 935 421 tonnes de maïs.
La demande en maïs est constituée par l’addition de la demande de consommation humaine du maïs,
la demande de maïs pour la transformation farine, la demande de maïs pour la volaille, la demande de
maïs pour le bétail, la demande sociale de maïs (OPAM, PAM). Elle est estimée à : 1 448 228 tonnes.
Le pays dégage un solde positif en maïs de 487193 tonnes de maïs (i.e. 25% de l’offre de maïs
disponible). Ce solde en maïs est un gain qui contribue non seulement à la sécurité alimentaire

1
Service Suivi-Evaluation de la DRA Sikasso

2
nationale, mais permet la constitution de stocks stratégiques pour conquérir des parts du marché
extérieur de maïs et produits transformés à base de maïs.

Sur la cartographie des acteurs et analyse des flux d’approvisionnement et de commercialisation


des produits et sous-produits de la filière maïs

Les principales chaînes de valeur de maïs sont :

 CVA Maïs grain pour le marché local


 CVA Maïs grain pour le marché sous-régional ;
 CVA Maïs jaune pour la transformation agro-alimentaire (farine, semoule, brisure, biscuit, pain,
etc.) pour le marché local et sous-régional
 CVA Mais jaune pour usine d’aliment de volaille pour le marché local ;
 CVA Farine améliorée de maïs (infantile, adulte, malades) pour le marché local, régional et
international (qui n’utilise pas pour le moment le maïs dans sa formule des farines améliorées
telles que « MISOLA »)

Les cartographies des acteurs des CVA révèlent un début de contractualisation entre :
 Les multiplicateurs de semences améliorées de maïs et les coopératives de producteurs de
semences ;
 Les coopératives de producteurs de maïs, les gros producteurs de maïs et les
commerçants/grossistes de maïs ;
 Les commerçants grossistes et les transformateurs de maïs et les fabricants de provendes

On dénombre souvent deux à trois intermédiaires (collecteurs, demi-grossistes et grossistes) entre les
producteurs et les coopératives de producteurs de maïs et les consommateurs finaux, ce qui rend le
prix du maïs « élevé » pour ces derniers. Le circuit national de commercialisation du maïs part des
marchés locaux des zones de production (Sikasso, Koutiala, Keniéba, Diéma) vers les marchés des
zones de destination (Bamako, Kayes, etc.) en passant par des marchés intermédiaires ou de transit
(Sikasso, Koutiala, Niono, etc.). Les flux externes d’exportation du maïs partent des marchés
d’origine (Sikasso, Kayes) vers les marchés extérieurs de Sénégal, Niger, Mauritanie, etc.

Par rapport aux structures des coûts

Au niveau des producteurs, les systèmes de production des Gros Exploitants qui utilisent des semences
améliorées, les engrais minéraux (à bonne dose), les engrais organiques et les herbicides, en plus le
tracteur pour le labour, ont des coûts de production les moins élevés par kg comparativement aux
systèmes des Petits et Moyens Exploitants qui utilisent encore la traction animale dans le labour, les
semences non améliorées et des engrais chimiques et organique à doses minimisées.

Les coûts de la transformation de farines de maïs par la minoterie de Karangala/Koutiala (à base de


gas-oil) sont de 30 FCFA plus élevés que ceux de COGETRAM à Bamako (à base d’énergie
électrique). Cela est dû aux frais élevés d’entretiens, de gas-oil et de main d’œuvre de la minoterie de
Karangala.
Les coûts de production (de la transformation de la farine jaune de maïs) des chips par SOMABIS
révèlent une cherté des frais d’emballage (31% du coût total). Les coûts de production du biscuit
SOMABIS sont constitués à 78% de matières premières (blé, maïs) importés de l’extérieur. Le maïs
utilisé par cette société est importé à cause des problèmes technologiques (les minoteries la place
n’arrive pas à donner satisfaction).
Le coût de production de la provende est fonction des prix d’achat du maïs le long de l’année. Le maïs
local occupe en moyenne 58% dans la formule de la provende, mais 35% du coût de la production de
la provende. Il est suivi par la farine de poisson qui fait 15% dans la formule et prend part à 23% au
coût de sa production.

3
Au niveau de la commercialisation, en dehors des coûts d’achat du maïs ce sont les frais de transports
qui paraissent élevés pour les intermédiaires commerciaux de maïs sur le marché local et le marché
sous-régional. Le coût de transport vers le Niger est de 45000 F/t et vers le Sénégal : 30000 F/t (soit,
respectivement : 30 F/Kg) (45 F/Kg)

Au sujet de l’analyse de la rentabilité des maillons des CVA le long des CVA maïs

Ce sont les transformateurs qui réalisent les meilleurs scores en matière de la création de la richesse et
de gain (RNE). Ils sont suivis par les producteurs, puis des commerçants grossistes. Ces derniers,
quoiqu’ayant des marges réduites au kg comparativement aux producteurs et transformateurs réalisent
à la fin de gros chiffres d’affaires du fait qu’ils commercialisent de grands volumes de maïs par an.
C’est la CVA Maïs jaune pour la transformation agro-alimentaire (farine, semoule, brisure, biscuit,
pain, etc.) pour le marché local et sous-régional qui dégage la VA et le RNE les plus intéressants. Elle
est suivie de la CVA Mais jaune pour usine d’aliment de volaille pour le marché local. La CVA Maïs
grain pour le marché sous-régional se positionne en dernière position, après la CVA Maïs grain pour le
marché local. Il en résulte que les CVA qui développent la transformation locale du maïs sont plus
créatrices de richesses et de revenus que les autres orientées vers le vente du maïs brut sur le marché
local ou sous-régional.

Du point de vue de la performance et compétitivité de la filière maïs

Les systèmes de production qui utilisent des semences améliorées, les engrais minéraux (à bonne dose,
les engrais organiques et les herbicides (à bonne dose), et la mécanisation du labour (tracteurs), ont des
coûts de production les moins élevés par kg comparativement aux systèmes des petits exploitants qui
utilisent les semences non améliorées et des engrais chimiques à doses minimisées et le labour attelé.
Les CVA de transformation du maïs permettent d’offrir une gamme assez variées de farine de maïs sur
le marché qui induit une grande diversité de la consommation du maïs par les consommateurs maliens
probablement devant le mil, sorgho et riz fut-il des denrées usuellement consommés. Le soutien des
unités de transformation du maïs est donc nécessaire pour améliorer la compétitivité du maïs malien.
La production malienne du maïs est la plus importante de la sous-région Ouest-africaine
(francophone). Elle représente presque le tiers (1/3) soit 28% des productions maïsicoles des pays
francophones réunies : Bénin, Burkina Faso, Côte d’Ivoire, Mali, Niger et Togo.
Le Mali dégage un solde positif en maïs qui s’exporte déjà vers la sous-région sous forme de grain
et/ou de farine.

Au terme de cette étude, il en ressort qu’il faudra :

 Soutenir la production maïsicole dans le pays par le maintien des subventions du Gouvernement
sur les semences de maïs de variétés, améliorées, des engrais, l’accès aux machines agricoles. Il
faut travailler à accroître le niveau d’adoption des semences de variétés améliorées de maïs par les
maïsiculteurs et des bonnes pratiques de production. Cela permettra d’accroître le rendement à l’ha
du maïs et donc la production. Cela permettra aussi d’accroître la régularité de l’offre et le surplus
de production maïs qui permet de tourner les unités de transformation de maïs en farine et en
provendes, et son exportation vers la sous-région.

 Orienter les appuis-conseils, les investissements et les financements vers des CVA de
transformation et de valorisation des produits finis de maïs qui sont compétitives, et possédant
un fort potentiel de création de la richesse (VA), de RNE et d’emplois : CVA Maïs jaune pour la
transformation agro-alimentaire (farine, semoule, brisure, biscuit, pain, etc.) pour le marché local
et sous-régional, CVA Mais jaune pour usine d’aliment de volaille pour le marché local, CVA
Farine améliorée de maïs (infantile, adulte, malades) pour le marché local, régional et
international.

4
 Equiper les petites unités de transformation du maïs : il faut les aider à renouveler leurs
installations actuellement assez vétustes pour passer de 1,5 t ou 3 t à 10-15 t/jour. PACEPEP
travaille déjà dans ce sens avec COGETRAM.
 Valoriser, initier des PEA ou clusters, le warrantage, les ventes groupées, la contractualisation
entre les acteurs des CVA, pour sécuriser l’approvisionnement en matières première, mieux
maîtriser le marché et mieux gérer l’exploitation
 Renforcer les capacités des différents acteurs des CVA maïs et leurs organisations
(Coopératives, Interprofession maïs)
 Intégrer les aspects environnementaux et de changement climatique dans le montage des
dossiers d’appuis techniques et financiers apportés aux acteurs de la filière maïs

5
TABLE DES MATIERES
RESUME ANALYTIQUE .............................................................................................................................. 2

LISTE DES SIGLES ET ABREVIATIONS .................................................................................................. 8

LISTE DES TABLEAUX ............................................................................................................................. 10

LISTE DES FIGURES ................................................................................................................................. 11

1. INTRODUCTION ................................................................................................................................ 12
1.1. CONTEXTE ET CADRE DE L’ETUDE ........................................................................................................ 12
1.2. OBJECTIFS ET RESULTATS ATTENDUS DE L’ETUDE (CF. TDR) .............................................................. 14
1.2.1. Objectif ....................................................................................................................................... 14
1.2.2. Résultats attendus ...................................................................................................................... 14
1.2.3. Livrables ..................................................................................................................................... 15

2. APPROCHE METHODOLOGIQUE ET DEROULEMENT DE L’ETUDE ..................................... 15

2.1. METHODOLOGIE PRATIQUEE ................................................................................................................ 15


2.2. LE CALENDRIER DE DEROULEMENT DES VISITES ET ACTIVITES CLES .................................................... 16

3. ANALYSE DE LA FILIERE ET DES CHAINES DE VALEUR AJOUTEE ..................................... 19

3.1. SITUATION DE LA FILIERE MAÏS AU MALI ............................................................................................. 19


3.1.1. Le milieu naturel de production du maïs .................................................................................. 19
3.1.2. Les principaux maillons et acteurs de la filière maïs et leurs fonctions .................................. 19
3.1.3. Les systèmes et techniques de production du maïs ................................................................... 21
3.1.4. La production du maïs au Mali et les autres produits obtenus ................................................. 23

3.1.4.2. EVOLUTION DE LA PRODUCTION DU MAÏS AU MALI (1985-2015)..................................... 25

3.1.5. Le bilan céréalier ....................................................................................................................... 26


3.1.6. Analyse de l’offre et de la demande du maïs ............................................................................. 27
3.1.7. Analyse organisationnelle et institutionnelle de la filière maïs .................................................. 28

3.1.7.1. LES ORGANISATIONS PROFESSIONNELLES ...................................................................... 28

3.2. DESCRIPTION ET CARTOGRAPHIE DES CVA .......................................................................................... 29


3.2.1. Les transformateurs de maïs...................................................................................................... 34
3.3. FLUX NATIONAL DE COMMERCIALISATION DU MAÏS GRAIN .................................................................. 35
3.4. EVOLUTION DES PRIX MOYENS NATIONAUX DU MAÏS ........................................................................... 37
4. ANALYSE DE LA STRUCTURE DES COUTS ET DE LA RENTABILITE LE LONG DES CVA
MAÏS RETENUES ....................................................................................................................................... 38

4.1. ANALYSE DE LA STRUCTURE DES COUTS .............................................................................................. 38


4.1.1. Origines des données ................................................................................................................. 38
4.1.2. Structure des coûts de production du maïs ............................................................................... 38
4.1.3. Structure des coûts de transformation du maïs par les minoteries........................................... 39
4.1.4. Structure des coûts de la transformation de la farine jaune de maïs en chips ........................ 40
4.1.5. Structure des coûts de la transformation de la farine jaune de maïs en biscuit ...................... 41
4.1.6. Structure des coûts de transformation du maïs en provende .................................................... 41
4.1.7. Structure des coûts de commercialisation du maïs grain local ................................................ 43
4.1.8. Structure des coûts de commercialisation du maïs grain sur le marché sous-régional........... 44
4.2. ANALYSE DE LA RENTABILITE DES MAILLONS DES CVA LE LONG DES CVA MAÏS ............................... 44
4.2.1. Valeur ajoutée, marge et leur répartition au sein de la CVA 1 maïs grain pour le marché local
44

6
4.2.2. Valeur ajoutée, marge et leur répartition au sein de la CVA maïs grain pour le marché sous-
régional 45
4.2.3. Valeur ajoutée, marge et leur répartition au sein de la CVA maïs jaune pour la
transformation agro-alimentaire (farine, semoule, brisure, biscuit, pain, etc.) pour le marché local et
sous-régional ............................................................................................................................................... 46
4.2.4. Valeur ajoutée, marge et leur répartition au sein de la CVA Maïs jaune pour usine d’aliment
de volaille pour le marché local .................................................................................................................. 47

5. DES IMPACTS ECONOMIQUES DE LA FILIIRES MAÏS.............................................................. 49

5.1. EXPORTATIONS ET IMPORTATION DU MAÏS ........................................................................................... 49


5.2. CONTRIBUTION A LA LUTTE CONTRE LA PAUVRETE .............................................................................. 50
5.3. CONTRIBUTION A LA LUTTE CONTRE LA PAUVRETE .............................................................................. 50

6. ANALYSE DE LA PERFORMANCE GLOBALE ET DE LA COMPETITIVITE DES CVA ......... 51

6.1. ANALYSE DE LA PERFORMANCE DES CVA ETUDIEES ........................................................................... 51


6.2. COMPETITIVITE DU MAÏS LOCAL SUR LE MARCHE MALIEN ET SUR LE MARCHE SOUS REGIONAL ........... 54
7. POTENTIALITES ET GOULOTS D’ETRANGLEMENTS RELATIFS A LA PROBLEMATIQUE
PRODUCTION / MARCHE PAR CVA (FFOM) ........................................................................................ 56

7.1. SYNTHESE DES FORCES, FAIBLESSES, OPPORTUNITES ET MENACES DE LA FILIERE MAÏS ....................... 56
7.2. ANALYSE DES RISQUES ......................................................................................................................... 57

8. RECOMMANDATIONS ET CONCLUSION ..................................................................................... 58

8.1. RECOMMANDATIONS ............................................................................................................................ 58


8.2. CONCLUSION ........................................................................................................................................ 61

ANNEXE 1 : REFERENCES BIBLIOGRAPHIES ..................................................................................... 62


ANNEXE 4 : CALCULS DES AMORTISSEMENTS DES DIFFERENTES CATEGORIES DE
MAÏSICULTEURS/PRODUCTEURS ......................................................................................................... 65

ANNEXE 5 : CALCUL DES AMORTISSEMENTS DES TRANSFORMATEURS .................................. 67

ANNEXE 5 : CALCUL DES AMORTISSEMENTS DES COMMERÇANTS ........................................... 68

ANNEXE 6 : REPERTOIRE DES GRANDS COMMERÇANTS DE MAÏS AU MALI ............................ 69

ANNEXE 7 : SUPERFICIES, PRODUCTION ET RENDEMENTS DU MAÏS (1985-2015) ..................... 70

7
LISTE DES SIGLES ET ABREVIATIONS

ACN Aménagement en Courbe de Niveau

AMASSA Association Malienne pour la Sécurité et la Souveraineté Alimentaire

APCAM Assemblée Permanente des Chambres d’Agriculture du Mali

BNDA Banque Nationale de Développement Agricole

BMS Banque Malienne de Solidarité

CVA Chaîne de Valeur Ajoutée

CIRAD Centre de Coopération Internationale en Recherche Agronomique pour le


Développement

CMDT Compagnie Malienne de Développement du Textile

CNPM Conseil National du Patronat du Mali

CPS Cellules de Planification et de Statistiques

CRA Chambre Régionale de l’Agriculture

COGETRAM Commerce Général et Transformation Alimentaire

DGRC Direction Générale de la Réglementation et du Contrôle

DNA Direction Nationale de l’Agriculture

DNCC Direction Nationale du Commerce et de la Concurrence

DRA Direction Régionale de l’Agriculture

FAO Food and Agriculture Organisation

GMM Grand Moulin du Mali

IER Institut d’Economie Rurale

IFDC International Fertilizer Development Center

IPROFIM Interprofession de la Filière Maïs

IMF Institution de Micro-Finance

Labosem Laboratoire de Semences

LOA Loi d’Orientation Agricole

MDS Moulin du Sahel

OMA Observatoire des Marché Agricole

8
OPA Organisation Professionnelle Agricole

OPAM Office des Produits Agricoles du Mali

ONG Organisation Non Gouvernementale

PAM Programme Alimentaire Mondial

PDA Politique du Développement Agricole

PACEPEP Programme d’Appui à la Croissance Economique et Promotion de l’Emploi par le


Secteur Privé

PNISA Planification et de Statistique. Programme National d'Investissement dans le Secteur


Agricole

PME Petite et Moyenne Entreprise

PMI Petite et Moyenne Industrie

PPAO Programme de Productivité Agricole en Afrique de l’Ouest

PTF Partenaire Technique et Financier

SOMABIS Société Malienne de Biscuiterie

SOPROSA Société de Production de Semences Améliorées

SNS Stock National de Sécurité

SONAF Société Nama et Fils

RBE Résultat Brut d’Exploitation

RNE Résultat Net d’Exploitation

UE Union Européenne

UEMOA Union Economique et Monétaire Ouest Africaine

VA Valeur Ajoutée

9
LISTE DES TABLEAUX
Tableau 1 : Calendrier des visites .......................................................................................................... 16

Tableau 3 : Calendrier cultural du maïs................................................................................................. 21

Tableau 4 : Caractéristiques des principaux exploitants du maïs ......................................................... 21

Tableau 5 : Itinéraires techniques utilisés pour la production du maïs ................................................ 22

Tableau 6 : Fiche des normes de qualité du maïs au Mali .................................................................... 23

Tableau 7 : Superficies cultivées en céréales (2010/2011 à 2015/2015) .............................................. 24

Tableau 8 : Production céréalière totale par région (2015-2016)......................................................... 24

Tableau 9 : Production du maïs par région (2015-2016)....................................................................... 26

Tableau 10 : Estimation de l'offre et de la demande du maïs (2015) ................................................... 28

Tableau 11 : Circuit interne de commercialisation du maïs ................................................................. 36

Tableau 12 : Circuit externe de commercialisation du maïs ................................................................. 36

Tableau 13 : Estimation des coûts de production du maïs des différentes catégories de producteurs
approchés .............................................................................................................................................. 38

Tableau 14 : Structure des coûts de transformation du maïs par les minoteries rencontrées ............ 39

Tableau 15 : Structure des coûts de transformation de la farine de maïs en Chips (SOMABIS) ........... 40

Tableau 16 : Structure des coûts de transformation de la farine de maïs en biscuit (SOMABIS) ......... 41

Tableau 17 : Structure des coûts de transformation du maïs en provende (à base du maïs local et de
concentrés importés) ............................................................................................................................ 42

Tableau 18 : Structure des coûts de transformation du maïs (à base des produits locaux) ................. 42

Tableau 19 : Structure des coûts de commercialisation du maïs grain sur le marché local ................. 43

Tableau 20 : Structure des coûts de commercialisation du maïs grain sur le marché sous-régional ... 44

Tableau 21 : Calculs de la VA et RNE par acteur de la CVA maïs grain pour le marché local................ 44

Tableau 22 : Calculs de la VA et RNE par acteurs de la CVA maïs grain pour le marché sous-régional 45

Tableau 23 : Calculs des VA et RNE par acteur de la CVA maïs jaune pour la transformation agro-
alimentaire (farine, semoule, brisure) .................................................................................................. 46

Tableau 24 : Calculs des VA et RNE par acteur de la CVA maïs jaune pour usine d'aliment de volaille 47

Tableau 25 : Quantités exportées du maïs par le cordon douanier leurs valeurs en FCFA (2010-2016)
............................................................................................................................................................... 49

Tableau 26 : Quantités importées de maïs le cordon douanier et leurs valeurs en FCFA (2010-2016) 49

10
Tableau 27 : Bilan céréalier de la campagne agricole 2015-2016 (tonne x 1000) ................................ 50

Tableau 28 : Production sous-régionale du maïs grain (2010-2014) .................................................... 55

Tableau 29 : Synthèse des forces, faiblesses, opportunités et menaces de la filière maïs au Mali ...... 56

LISTE DES FIGURES

Figure 1 : Répartition de la production céréalière par spéculation (2015-2016).................................. 24

Figure 2 : Evolution de la production du maïs de 1985 à 2015 ............................................................. 25

Figure 3 : Evolution des rendements du maïs de 1985 à 2015 ............................................................. 25

Figure 4 : Evolution de la production du maïs par Région du Mali ....................................................... 26

Figure 5 : Cartographie des acteurs de la CVA Maïs grain pour le marché local .................................. 30

Figure 6 : Cartographie des acteurs de la CVA maïs grain pour le marché sous-régional..................... 31

Figure 7 : Cartographie des acteurs de la CVA maïs jaune pour usine d'aliment de volaille pour le
marché local .......................................................................................................................................... 32

Figure 8 : Cartographie des acteurs de la CVA maïs grain pour les industries agro-alimentaires ........ 33

Figure 9 : Circuits de commercialisation du maïs grain au plan national .............................................. 35

Figure 10 : Evolution des prix moyens du maïs au producteur ............................................................. 37

Figure 11 : Evolution des prix moyen du maïs au consommateur ........................................................ 37

Figure 12 : Comparaison des VA et RNE dégagés par les CVA étudiées............................................... 51

Figure 13 : Répartition des VA par acteur de chaque CVA en pourcentage ......................................... 52

Figure 14 : Répartition du RNE par acteur de chaque CVA en pourcentage ......................................... 53

Figure 15 : Répartition de la VA par acteur de chaque CVA en FCFA.................................................... 53

Figure 16 : Répartition des RNE par acteur de chaque CVA en FCFA ................................................... 53

11
1. INTRODUCTION

1.1. Contexte et cadre de l’étude

Pour accroître la production et améliorer la productivité, le Gouvernement malien a adopté la Loi


d’Orientation Agricole (LOA) en 2006 qui prône :
 la modernisation de l'agriculture familiale et le développement de l'agro-industrie ;
 la protection de l'environnement et la gestion durable des ressources naturelles ;
 la souveraineté et la sécurité alimentaires du pays ;
 la promotion économique et sociale des femmes, des jeunes et des hommes en milieu rural et
périurbain ;
 la réduction de la pauvreté rurale ;
 l'augmentation de la contribution du secteur rural à la croissance économique ;
 l'aménagement agricole équilibré et cohérent du territoire.

La Loi d’Orientation Agricole (LOA) traduit la volonté commune de l’ensemble des partenaires du
Secteur Développement Rural (Etat, Collectivités territoriales, profession Agricole, société civile,
partenaires au développement) de passer d’une agriculture de subsistance à une agriculture intensive et
diversifiée, capable de satisfaire dans un contexte de développement durable les besoins croissants du
pays, et tournée vers la conquête des marchés sous-régionaux et internationaux

La Politique du Développement Agricole (PDA) au Mali s’appuie sur huit (8) orientations
stratégiques majeures qui sont :
1. assurer la sécurité alimentaire et nutritionnelle de l'ensemble des populations du Mali et contribuer
à celle de la sous-région ;
2. assurer le développement institutionnel et le renforcement des capacités de tous les acteurs;
3. Préserver l'environnement et mieux gérer les ressources naturelles;
4. développer les investissements dans le secteur agricole;
5. améliorer la compétitivité des produits agricoles et agro-industriels sur les marchés aux plans
intérieur, sous régional et international;
6. développer un système de recherche et de conseil agricoles au service d'une agriculture durable et
compétitive;
7. assurer la formation de l’ensemble des acteurs du secteur et les faire accéder aux niveaux de
connaissances et de compétences requis pour jouer leurs rôles et accomplir leurs missions;
8. mobiliser le financement et des ressources conséquentes et accessibles en faveur du
développement Agricole.

Et, les grandes orientations du PNISA 2015-2025 (cadre national de planification du Mali pour le
secteur agricole) se déclinent en cinq (05) composantes à savoir :

C’est dans ce contexte d’orientation du secteur agricole au Mali que s’inscrit le Programme d’Appui à
la Croissance Economique et Promotion de l’Emploi par le Secteur Privé du Mali (PACEPEP) au
profit duquel cette étude est commanditée. Il est régi par une convention de financement signée le 13
décembre 2013 entre les deux pays et contribue à la mise en œuvre de la Stratégie de Coopération du
Danemark pour le Mali. Le PACEPEP vise « le renforcement de la croissance économique inclusive
par la génération de revenus et la promotion de l’emploi stimulées par le secteur privé ». Le PACEPEP
s’articule en trois grandes composantes dont la première dénommée Composante 1 qui bénéficie de
cette étude est coordonnée et mise en œuvre par le Conseil National du Patronat Malien (CNPM) avec
l’appui de NIRAS. Elle se préoccupe de « Renforcer la compétitivité des acteurs du secteur privé
malien dans un environnement favorable aux affaires » autour des filières : bétail/viande, lait, fruits et
légumes, volaille, maïs, artisanat. Elle vise deux objectifs spécifiques : 1) contribuer au
développement des entreprises par le financement du secteur privé ; 2) renforcer l’environnement
favorable au développement des filières.

12
Ce programme intervient dans les régions de Mopti, Ségou, Sikasso et le District de Bamako et couvre
la période 2013-2018. La stratégie d’intervention de la Composante 1 du PACEPEP est fondée sur
l’approche chaîne de valeur. Les bénéficiaires directs de ce programme sont des PME / PMI, les
organisations faitières de producteurs / Entreprises Agricoles, les Centres privés de Formation
Professionnelle, Interprofessions, les fournisseurs de services et les services de l’Etat impliqués dans
la mise en œuvre. La composante développe deux fonds à coût partagé :
• Le fonds d’appui conseil : pour le financement de services non financiers (« soft », prestations
intellectuelles) au profit de l’entreprise. Une subvention qui va dans l’ordre de 90%, et ;
• le fonds d’investissement pour développer des microprojets productifs des entreprises avec des
subventions allant de 30 à 40% du coût du microprojet ou 40 à 50% du coût des microprojet dits
verts ou ceux d’entreprises de femmes.

La promotion de la culture du maïs (ou Zea Mays L) a commencé au Mali vers les années 1970 et
1980 dans l’objectif de résoudre les problèmes récurrents de déficit vivrier (CAE, 2001) et de lutter
contre l’insécurité alimentaire et la pauvreté rurale. Son adoption par les producteurs a été progressive
grâce aux divers appui-accompagnements qui leurs ont été fournis par les services de l’état en charge
de l’agriculture (DRA, CMDT, etc.) et les PTF, notamment :
• Accès aux paquets technologiques issus de la recherche agronomique ;
• Meilleure organisation de l'approvisionnement en intrants ;
• Facilitation de l’accès au crédit de campagne ;
• Facilitation d'écoulement de la production ;
• etc.

Ces interventions ont eu pour conséquence l'accroissement de la production, l’augmentation des


rendements de maïs aussi bien par l'accroissement des superficies que par l’augmentation des
rendements. Il faut aussi ajouter que la crise de la chute des prix du coton graine à partir des années
2005 a fait exploser les superficies cultivées en maïs. Et, l’on note une bonne progression des
rendements du mais du faut de l’introduction de nouvelles variétés plus productives et l’utilisation
renforcée d’engrais. En effet, le Gouvernement, dans le cadre du Programme d’Intensification de la
culture du maïs lancé depuis 2009 jusqu’ici subventionne les semences de maïs de variétés améliorées
et hybrides, de même que les engrais.

D’après la Cellule de Planification et de Statistique du Secteur Développement Rural, au sortir de la


campagne Agricole 2015/2016, les disponibilités alimentaires sont globalement bonnes. En effet, les
résultats de la campagne agricole sont estimés à 8 045 669 tonnes soit une hausse de 27% par rapport à
la moyenne des cinq dernières années et de 15,26% par rapport à la campagne précédente. En
comparant les résultats définitifs de la production céréalière globale de la campagne 2015/2016 aux
besoins de consommation de la population malienne, suivant les normes de consommation de la FAO
(214 kg/personne/an), il se dégage un excédent céréalier, estimé à 1 831 330 tonnes2.

Selon les résultats de la recherche agricole (IER), « le maïs est beaucoup autoconsommé en zone
rurale. La consommation totale rurale est plus élevée qu’en zone urbaine. Les habitants de la région de
Sikasso sont les principaux consommateurs de maïs. Les autres zones de forte consommation sont les
zones de Kayes, Gao, Ségou et Koulikoro »

Le maïs se caractérise par la diversité de ses formes de consommation (épis frais bouilli ou grillé,
couscous, bouillie, tô, de maïs). Les habitants de la région de Sikasso sont les principaux
consommateurs de maïs, cette région étant comme nous l’avons indiqué plus haut la première zone de
production. Les autres zones de consommation sont les zones de Kayes, Gao, Ségou et Koulikoro et
Bamako.

2
Il s’agit d’un excédent théorique qui ne tient pas compte des sorties éventuelles de céréales, des quantités
transformées et de celles destinées à l’alimentation du bétail et de la volaille

13
En ce qui concerne la consommation animale, le maïs est utilisé pour nourrir les animaux domestiques
sous forme de maïs naturel comme sous forme d’aliment bétail (maïs grain ou maïs transformé).
L’utilisation du maïs comme aliment-bétail représente un fort potentiel pour le développement de la
filière, notamment pour l’aviculture : le maïs en grain représente environ 60 % de l’aliment volaille
(Diallo, 2011).

Cette étude est menée sur la filière maïs qui va se focaliser sur l’analyse des principales chaînes de
valeur du maïs (CVA). En effet, l’analyse des CVA se présente comme un outil d’analyse et
d’élaboration de stratégies /plans de développement des filières agricoles en vue d’accroître les
revenus des différents acteurs de la filière, de lutter contre la pauvreté et de créer plus d’emplois. Elle
se base sur l’hypothèse que chaque maillon de la filière, suppose la création d’une valeur ajoutée
(richesse), à partir du moment où les acteurs dudit maillon apportent une transformation ou un
développement quelconque. L’approche CVA est un ensemble d’outils d’aide à la décision.

Elle contribuera à aider ou proposer des options de choix important de promotion de cette filière au
regard des résultats d’analyse économique qui en résultent. Cela permettra de ressortir les régions et
les systèmes compétitifs et de proposer des recommandations de politiques en vue d’aide à la prise de
décisions en faveur de cette filière. Il s'agit La relance de la culture du maïs nécessite donc une
approche filière pour cerner les différentes contraintes que rencontrent les acteurs à toutes les étapes
(production, transformation, consommation). Il s'agira surtout de prendre des dispositions pour que la
production puisse se faire en tenant compte des opportunités du marché.

En dehors de ce chapitre introductif, le présent rapport se structure en 6 autres chapitres à savoir :


• Le chapitre 2 qui traite de la méthodologie utilisée dans la réalisation de cette étude
• Le chapitre 3 analyse de la filière et des chaînes de valeurs ajoutées
• Le chapitre 4 aborde les questions d’analyse de la structure des coûts et de la rentabilité le long
des CVA maïs retenues
• Le chapitre 5 aborde les questions d’impacts économiques de la filière maïs au Bénin.
• Le chapitre 6 traite de l’analyse de la performance globale et de la compétitivité des CVA y est
développée et,
• Le chapitre 7 : fait la synthèse de la problématique de la filière et des CVA
• Le Chapitre 8 : propose des recommandations

1.2. Objectifs et résultats attendus de l’étude (Cf. TDR)

1.2.1. Objectif

L’objectif global visé par cette étude est « d’analyser le marché du maïs sous l’angle de l’approche
chaine de valeur dans le contexte de changement climatique et du changement continu des habitudes
de consommation des ménages au Mali en général et, en particulier dans les zones d’intervention du
programme ».

1.2.2. Résultats attendus

Au terme de la présente étude, les résultats ci-après sont attendus :


a. L’offre et la demande des produits et sous-produits de la filière maïs sont évaluer sur la base de
statistiques, des tendances du marché, de l’évolution de la commande sociale et animale ;
b. La situation du marché de la filière maïs est connue dans les zones d’intervention du programme ;
c. Les principaux flux d’approvisionnement et de commercialisation des produits et sous-produits de
la filière maïs sont analysés avec une cartographie des flux, les positions et rôle de chaque acteurs
définis ;
d. Les coûts de production par catégorie d’acteurs directs ou maillons des chaines de valeurs sont
calculés pour faire ressortir la répartition des valeurs dans la chaine de valeur maïs, l’analyse des
risques et les mesures d’atténuation des risques par catégorie d’acteurs ;

14
e. Les hypothèses de bases et les pistes d’augmentation de la compétitivité des produits de la filière
sont clairement identifiées par maillon de la filière ;
f. Les recommandations concrètes pouvant accélérer le développement de la filière sont proposées
pour diffusion.

1.2.3. Livrables

Les livrables suivants devront être produits pour le compte de cette prestation

a. La note méthodologique ;
b. Le plan de travail détaillé ;
c. Le rapport provisoire de l’étude ;
d. Le rapport définitif ;
e. Les documents annexes (Etudes pertinentes utilisées, statistiques de la filière, listes des principaux
acteurs rencontrés, fiches d’enquêtes et tous autres documents utiles).

2. APPROCHE METHODOLOGIQUE ET DEROULEMENT DE


L’ETUDE

2.1. Méthodologie pratiquée

L’approche méthodologique ayant conduit à la réalisation de cette mission est présentée de façon
détaillée dans le rapport de démarrage (premier livrable). C’est une démarche itérative qui s’articule
en quatre grandes phases/étapes à savoir :

 Démarrage et de préparation de l’étude ;


 Diagnostic filière/CVA maïs sur le terrain ;
 Dépouillement/traitement des données recueillies sur le terrain
 Rapportage

Le démarrage et la préparation de la mission qui a été centrée sur la rencontre de cadrage avec les
Cadres du PACEPEP et du CNPM et a permis au Consultant de :
- Avoir une meilleure compréhension du contexte et des enjeux de cette étude ;
- Valider la méthodologie de l’étude proposée ;
- Elaborer un calendrier d’exécution de la mission sur le terrain, et de
- Démarrer l’analyse documentaire sur la situation de la filière maïs au Mali.

Le Diagnostic filière/CVA maïs sur le terrain : c’est la phase de collecte des données de terrain pour
faire une analyse (diagnostic) de la filière maïs et l’analyse de la rentabilité économique des
principales chaines de valeur ajoutée du maïs au Mali (et suivant les principales zones d’intervention
du PACEPEP. Ce diagnostic s’est déroulé dans le District de Bamako et dans la Région de Sikasso,
conformément aux recommandations issues lors de la réunion de cadrage de la mission. Il s’est
focalisé des rencontres des :
- Acteurs directs de principaux maillons de la filière et CVA maïs (semenciers, producteurs,
transformateurs et commerçants) individuels, en groupes ;
- Sociétés (PME/PMI) de de production de semences améliorées de maïs, de production de
transformation et/ou de commercialisation du maïs, farine de maïs, farine infantile à base de
céréales, et des sociétés de location de matériel agricole;
- Organisations de producteurs de maïs (coopératives et interprofession de la filière maïs) ;
- Des acteurs institutionnels en appui à la filière maïs : Chambre Régionale de l’Agriculture (CRA),
Direction Régionale de l’Agriculture (DRA), OPAM, CMDT, la recherche (IER) ;
- Visites des marchés de céréales, magasins, fabriques, usines, industries de transformation des maïs
céréales ;

15
- Etc.
Les réunions tenues avec ces différents acteurs ont été facilité par les équipes de PACEPEP sur le
terrain.

Le dépouillement/traitement des données recueillies sur le terrain : à l’issue des travaux de terrain, et
sur la base des données collectées des fiches de dépouillement ont été élaborées en organisant le
contenu par éléments de similitude, de divergence et de particularité ou spécificité au niveau de
chaque CVA. Le logiciel EXCEL est utilisé pour le traitement des données chiffrées. Les données
qualitatives, sont traitées manuellement au moyen des fiches de dépouillement conçues à cet effet.

Le rapportage et organisation d’un atelier de restitution : les résultats issus des traitements des données
ont permis d’élaborer le rapport provisoire de l’étude soumis à la validation suite à un atelier de
restitution. Les observations et commentaires des participants à l’atelier sont pris en compte pour la
rédaction du rapport final de l’étude.

2.2. Le calendrier de déroulement des visites et activités clés

Tableau 1 : Calendrier des visites

Date Entrevues et activités


11/06/2017 Voyage Cotonou-Bamako
12/06/2017 Réunion de présentation de la méthodologie proposée et du cadrage général de la
mission
 Avec les Cadres du CNPM et du PACEPEP sous la présidence de Mr. Tidiane
DIARRA, Chef de l'Unité de Gestion des Projets au CNPM
 Revue du rapport de démarrage en prenant en compte des
observations/commentaires
 Collecte et analyse documentaire
13/06/2017 Préparation de la mission de terrain avec l'appui de Mr. Moctar (Expert PME/CVA)
 Elaboration du programme détaillé et préparation de la mission avec l'appui de
Moctar TRAORE, TOURE Abdoulaye, Julien KEÏTA et
 Logistique (lettre de recommandation par Mr. TIDIANE DIARRA, mise à
disposition d'un véhicule par André Vanhoorebeke, Chef AT du PACEPEP,
etc.)
 Aspects méthodologiques (trame de questionnaire par acteur)
 Prise de rendez-vous avec les acteurs sur le terrain
Etape de Bamako (avec les appuis de Moctar TRAORE)
14/06/2017 Entretien avec Mr. N'TJI Coulibaly (Chercheur à l'IER en retraite, Chef du
programme maïs)
 Semences améliorées de maïs et les circuits d'approvisionnement des
producteurs
 Visite de l'usine FASO Kaba de transformation du maïs en farine à Sanakoroba
(Mme Coulibaly Maimouna SIDIBE/Yirimadjo)
Réunion avec les membres de l'IproFiM du Mali sous de l'égide de son Président Mr.
Bakari DOUMBIA
 Structuration de l'IproFiM, organisation des différents acteurs
Entretien avec Mr. Sissoko Dioukou de l'IER (Responsable de Programme Maïs)
Entretien avec les Responsable de l'OPAM (Mr. Daouda SANGARE, Délégué
Régional de Kayes)
15/06/2017 Entretien avec Mr. Moussa CAMARA, Directeur de Pic-Agroalimentaire (entreprise
agricole de production du maïs et œufs de table)
Séances de travail avec Mr. HAÏDAR, Président de la fédération nationale des
boulangers maliens
Entretien avec les Responsable du Moulin du Sahel (MDS) à Sanakoroba (Mrs.
BARRO Nouhoum, Moustapha MOUSSA, Makan FAÏNKE)

16
16/06/2017 Entretien avec Mr. Lamine M. DIAWARA, Promoteur du COGETRAM (usine de
transformation du maïs en brisure)
 Visite guidée de l’usine
 Collecte des données sur le fonctionnement de la minoterie
 Collecte des données économiques (charges et produits, etc.)
 Entretien avec Mr. Boubacar DJIGUE Co-Directeur de la SOMABIS (Société
Malienne de Biscuiterie)
 Visite guidée de l’industrie (biscuiterie)
 Collecte des données sur le fonctionnement de l'entreprise (approvisionnement
et mouture du maïs grain, personnel)
 Collecte des données économiques et financières (charges, produits)
 Etc.
Etape de Koutiala et de Sikasso (avec les appuis de l'Equipe de PACEPEP à Sikasso)
18/06/2017  Voyage Bamako-Sanakoroba pour visiter la ferme agro-élevage de la Société
PIC Agro-Alimentaire de Mr. Camara Moussa (Visite guidée des installations et
collecte des données complémentaires sur les provendes fabriquées sur place à
la ferme et les données économiques sur les investissements et les
amortissements
 Voyage Sanakoroba-Bamako-Koutiala
19/06/2017 Focus group avec les Responsables et agents de la minoterie de Karagala (avec 14
personnes/Koutiala)
 Visite guidée et compréhension du fonctionnement de la minoterie (collecte des
données économiques, etc.)
Entretien avec Mr. Sidiki Badian DOUMBIA (Commerçant grossiste, exportateur du
maïs) à Koutiala
 Echanges sur les circuits de commerclisation du maïs, collecte détaillées des
données économique du maillon commercialisation
 Echanges sur les différents types de commerçants de maïs et les importations
exportations du maïs vers l'extérieur
Entretien avec Mme DIALLO, Kadidja Boucoum; Animatrice de l'ONG MISOLA sur
la fabrication de la farine de céréales enrichie de Koutiala
Entretien avec Mr. KARIM Malé, Directeur de l'Enterprise ZAMOHO
 Prestations de service de mécanisation agricole (labour, décortiqueuse de maïs)
 Production des semences améliorées de maïs et mil
20/06/2017 Séance de travail avec Mr. Moussa Coulibaly, Directeur de la Société Espace Eleveur
SANMA de Koutiala (Fabricant de provendes)
 Discussions sur les différentes formules des provendes
 Collecte des données économique et financière
Focus group avec les Elus de la Coopérative des maïsiculteurs "Agro Nietasso" de
Siramana: Gourou Sangaré (Président), Omou Diakité (Secrétaire), Bengali Yaya
(Organisateur) Djibril Diabaté (Magasinier), Yaya Siaka (Trésorier), Tahirou Bengali
(Membre du Comité de surveillance)
 Discussions sur les catégories de producteurs de maïs, les systèmes de cultures,
le rendement à l'hectare….
 Collecte des données économique et financière
Entretien avec Mr. André FOMBA de la CRA de Sikasso
 Système d'approvisionnement des producteurs en engrais
 Structuration des Organisations Professionnelle d'Agriculteurs
 Appui-accompagnement de l'Etat malien du secteur agricole (subventions des
semences, engrais et des tracteurs)
21/06/2017 Entretien avec Mr. Luc DIARRA, Responsable Suivi-Evaluation de la Direction
Régionale de l'Agriculture (DRA)/Sikasso
 Système d'approvisionnement des producteurs en engrais et mécanisation
(subventions)
 Systèmes de culture du maïs, rendements, adoption des variétés améliorées…
Echanges avec Mr. Tiéman DEMBELE, Chef de la production agricole de la CMDT
Sikasso

17
 Historique du développement de la filière maïs/ rôle du coton et de la CMDT
Séance de travail avec des Gros Producteurs de maïs de Sikasso (Dramane
OUATARA, Daouda BEMBA, SANGARE Arouna
 Systèmes de production du maïs, rendements, données économiques et
financières, etc.
 Entretiens avec Mr. Adama DISSA, Promteur de la Société Nama et Fils
(SONAF) commerçant de maïs
 Circuits locaux et nationaux de distribution du maïs
 Données économiques et financières du maillon de la commercialisation
 Organisation de la filière maïs
22/06/2017 Entretiens avec les agents de la Société de Production des Semences Améliorées
(SOPROSA) et les membres des coopératives affiliées à la production de semences
 Organisation de la production des semences améliorées, rendements réalisés
 Contractualisation de la société avec les coopératives de production de maïs
 Système de certification des semences mis en place par la recherche (IER) et le
Labosem
23/06/2017 Echanges avec L'équipe de facilitateurs du PACEPEP à Sikasso
 Exposé et échanges avec l'équipe sur les résultats bruts obtenus par le
Consultant
 Echanges sur les activités du PACEPEP à Sikasso
24/06/2017 Voyage retour Sikasso-Bamako
26- 28/06/2017 Synthèse et traitements des données recueillies sur le terrain
29/06/2017 Discussions avec Mme SIDIBE VANHOOREBEKE, Directrice Générale de la Société
Industrielle "Eléphant vert du Mali
Fabrication des engrais verts, résultats obtenus, les prix et le système de distribution
30/06-03/07/2017 Rédaction du rapport provisoire de l'étude
4 & 5/06/2017 Préparation de la restitution des résultats de l'étude
06/07/2017 Restitution des résultats de l'étude
Voyage retour Bamako-Cotonou

18
3. ANALYSE DE LA FILIERE ET DES CHAINES DE VALEUR AJOUTEE

3.1. Situation de la filière maïs au Mali

3.1.1. Le milieu naturel de production du maïs

Le maïs, Zea mays (L), appartient au genre Zea, famille des Poaceae, tribu des Andropogoneae. C’est
une céréale herbacée annuelle, à tallage généralement faible ou même nul et, au système radiculaire
fibreux abondant. Il présente une large diversité morphologique selon les variétés. Les grandes zones
de cultures sont localisées dans les Régions de Sikasso et de Koulikoro. En effet, le maïs préfère des
sols à structure légère, profondes et faciles à travailler. Ses besoins en eau, pendant son cycle végétatif
maximal qui dure environ 120 jours, sont d’environ 60 mm. Un déficit hydrique de 15-20 jours avant
la floraison mâle et 15 jours après peut entraîner une réduction de rendement pouvant aller jusqu’à
50%. La maîtrise de l’eau constitue alors pour les maïsiculteurs un défi majeur.

3.1.2. Les principaux maillons et acteurs de la filière maïs et leurs fonctions

Les acteurs économiques et institutionnels de la filière maïs peuvent se classer suivant ses principaux
mailons :

Maillon des intrants spécifiques : il prend en compte la production des semences de maïs et
l’approvisionnement des producteurs en engrais, herbicides, la fourniture d’équipements et matériels
de production du maïs.

La production des semences certifiées (améliorées et hybrides) on a :


Les variétés de semences améliorées développée et testées par la recherche (IER, Labosem, etc.), la
multiplication/production des variétés améliorées (R1, R2) se fait par une près d’une cinquantaine de
sociétés semencières agrées dont Faso Kaba (Bamako), ZOMAHO (Koutiala), SOPROSA (Sikasso),
rencontrées lors de cette étude. Elles font multiplier les semences de base et de prébase grâce à leurs
réseaux de coopératives de producteurs de maïs, avec lesquels elles sont en contrat. Les acteurs de
distribution de ces semences de maïs de variétés améliorées sont des vendeurs, coopératives de
producteurs, ONG, Projets, etc. Il existe aussi des sociétés importatrices des semences de variétés
hybrides de maïs.

La certification des semences améliorées sur le terrain est tenue par la DNA/DRA qui assure le suivi
et le contrôle des normes semencières en la matière et le Labosem qui procède à la certification des
semences. Certains gros producteurs de maïs s’approvisionnent en semences hybrides chez des
opérateurs économiques (importateurs de semences hybrides de l’UE : cas de la société Limagrain de
Bamako). D’après Mr. N’Tji COULIBALY (Chercheur retraité de l’IER et, promoteur de la société
FASO-Kaba), il existe actuellement au Mali 10 sociétés semencières crédibles qui sont accompagnées
par le Programme WAAP/PPAO.

L’approvisionnement des maïsiculteurs en intrants et engrais : la fonction de distribution des engrais


à prix subventionnés se fait par les services d’état (DNA/DRA), la CMDT, les CRA/APCAM. L’Etat
continue de subventionner les engrais à près de 32% pour favoriser l’accroissement de la production
céréalière en lutter contre l’insécurité alimentaire. Le Gouvernement passe par des sociétés agréées
« agro dealers » pour commander et distribuer les intrants agricoles engrais chimiques, engrais
organiques, herbicides, etc.). Il existe au Mali une société de production locale d’engrais organiques
(ou engrais verts) dénommée Eléphant Vert ; agréées aussi comme agro dealers par le Gouvernement.

La fourniture d’équipements et de matériels agricoles : la filière maïs se mécanise de plus en plus dans
le pays, et, il se développe la fonction de location des tracteurs pour le labour, le semis et autres
travaux de sols et les petits équipements d’égrenage de maïs. On trouve dans cette fonction des
propriétaires de tracteurs et d’attelage et des sociétés locatrices de tracteurs et accessoires. On peut

19
citer la société ZOMAHO de Koutiala qui offre des prestations de services de labour, battage de
céréales, aménagement en courbe de niveau (ACN) et de décorticage de maïs aux producteurs. A la
faveur du projet de subvention et de distribution 1000 tracteurs au Mali, 250 producteurs de Sikasso
ont reçu chacun 01 tracteur. Les propriétaires des équipements et matériels agricoles offrent aussi des
prestations de services (labour, épandage d’engrais) une fois avoir fini de traiter leurs propres champs.

Maillon production du maïs : la fonction de production du maïs est assurée au Mali, en grande partie
assurée par des exploitations agricoles et dans une moindre mesure par des sociétés privées
agropastorales. On estime à 805 000 exploitations familiales dont la taille moyenne est de l’ordre de
4,7 ha pour un ménage de 9 à 10 personnes (RGA, 2004), soit une population agricole estimée à
8 912 459 habitants. Il existe également des sociétés de production du maïs (Exemple : PIC
Agroalimentaire de Sanakoroba).

Maillon transformation du maïs : il se développe de plus en plus au Mali, la transformation du maïs en


diverses farines, brisures, et aliments de volaille (provende) et de bétail. Cette fonction est assurée par
des minoteries (petites usines) aux mains des opérateurs économiques et/ou des coopératives de
producteurs de maïs. On les retrouve à Bamako, Sikasso, Koutiala, etc. Les farines produites sont soit
directement consommées par les ménages des zones urbaines, soit achetées par des boulangers et des
fabricants industriels de biscuits. D’après le promoteur de la minoterie COGETRAM, une partie de
cette farine est exportée vers le Sénégal, la Mauritanie.
Aux côtés de ces petites usines on a des industries de grosses tailles (GDS, GMM, etc.). Ces dernières
sont beaucoup plus tournées vers le blé que le maïs à cause de la faible qualité des grains de maïs mis
sur le marché malien (présence de déchets, mauvais calibrage, et taux élevé d’aflatoxine, etc.). Des
unités de fabrications de provendes (poussin, poulette, ponte, démarrage, croissance et finition) sont
créées par des spécialistes d’élevage (zootechniciens, vétérinaires, etc.).
L’ONG MISOLA s’apprête aussi à incorporer la farine de maïs dans sa recette de bouillie infantile
(initialement faite à base de mil et de sorgho).

Maillon stockage et commercialisation du maïs : la commercialisation du maïs est dominée des


collecteurs locaux, les coopératives de producteurs, les grossistes, et les demi-grossistes. L’OPAM, le
PAM et des ONG (Afrique Verte AMASSA) font aussi des achats « institutionnels » de céréales pour
adoucir les périodes de soudures aux populations dans les zones d’insécurité alimentaire. C’est
l’OPAM qui gère le Stock National de Sécurité (SNS). Ce stock concerne surtout le mil et le sorgho et
dans une moindre mesure le maïs à cause de sa conservation plus difficile. Mais d’après les autorités,
l’OPAM s’apprête à construire cinq (05) silos de 500 tonnes chacun à Koulikoro, Sikasso, Bougouni,
Yanfolila et Koutiala pour stocker le maïs. Ces silos seront munis d’unité de transformation de maïs en
farine de consommation humaine (farine panifiable, brisures, farine pour tô, etc.). Ce projet est
financé par la coopération japonaise et prend effet à partir de cette année 2017. Grâce à ses grandes
capacités de stockage, l’OPAM met en location ses magasins de stockage aux grossistes de céréales (y
compris le maïs).

Fonctions d’appui-accompagnement de la filière :

La fonction de financement de la filière maïs est assurée surtout par la BNDA et l’institution de micro-
finance Kafo Jiginew qui sont plus proches des producteurs.

Les fonctions d’appui techniques sont assurées par les structures de l’Etat (recherche, la DNA/DRA),
la CRA/APCAM et les PTF (Coopération Danoise, IDFC, Banque Mondiale, etc.) au travers de la
mise en œuvre des projets et programmes de soutiens aux acteurs de la filière. Par exemple, la sous-
filière semencière est accompagnée par la Banque Mondiale à travers le Programme WAAP/PPAO qui
soutient le renouvellement des semences améliorées. Ce programme finance les compagnies (sociétés)
agréées de semences et assure la distribution « gratuite » de semences améliorées aux maïsiculteurs en
passant par les DRA, CRA et, les coopératives de producteurs, etc.

20
3.1.3. Les systèmes et techniques de production du maïs

3.1.3.1. Système de culture du maïs dans la zone du programme

La production du maïs se fait presque systématiquement pendant la saison des pluies entre Mai-Juin et
Septembre-Octobre (Cf. calendrier cultural à du maïs ci-dessous). Sa culture étant soumise aux aléas
climatiques. Son cycle végétatif dure entre 80 – 120 jours, selon que la variété est précoce ou tardive.

Tableau 2 : Calendrier cultural du maïs

Opérations culturales Janv. Fév. Mars Avril Mai Juin Juil. Août Sept Oct. Nov. Déc.
Préparation du sol (labour)
Semis
Fertilisation
Désherbage
Entretiens
Récolte
Source : Fiche technique maïs (BNDA)

On distingue trois niveaux de culture de maïs

 Culture semi-traditionnelle : labour attelé et en partie mécanisé, utilisation de la fumure


organique, fumure minérale (dans une moindre mesure) et de variétés conventionnelles. Le
rendement obtenu est de l’ordre de 1,75 t/ha ;
 Culture semi-intensive : labour mécanisé, utilisation de la fumure organique, fumure minérale
(non-respect des doses exactes requises), utilisation des semences de variétés améliorée. Les
rendements sont de l’ordre de 2,4 tonne chez les Exploitants Moyens et de 3,250 t/ha chez les
gros exploitants
 Culture intensive avec les Entreprises Agricoles qui utilisent les variétés hybrides de maïs. On
estime leur rendement à 5 t/ha. Ce rendement peut aller jusqu’à 7 tonnes.
 La culture de maïs de contre saison ou irrigué est pour le moment marginale et se limite aux
maraîchers et aux semenciers.

Le tableau ci-dessous donne quelques caractéristiques de différents exploitants de maïs.

Tableau 3 : Caractéristiques des principaux exploitants du maïs

Petit exploitant Exploitant Moyen (EM) Grand Exploitant EA


(PE) (GE)
Superficie emblavées 2- 8 ha 15 -20 ha 50-80 ha 150-200 ha
Rendement moyen 1,75t/ha 2,4t/ha 3,250t/ha 5 t/ha
Labour (équipement) Attelage + tracteur Tracteur Tracteur Tracteur
Type de semence Conventionnelle Améliorée Améliorée Hybride
Conventionnelle
Apports d’engrais NPK + urée (3 sacs) NPK + urée (4 sacs) NPK + urée (5 sacs) NPK + urée (5
sacs)
Utilisation d’herbicide 02 litres par ha 02 litres par ha 02 litres par ha 02 litres par ha
Fumure organique Oui Oui Oui Oui
Main d’œuvre familiale Oui Oui Oui Non
« payante »
Emballage Oui Oui Oui Oui
Source : Enquête de terrain

21
 Les petits exploitants emploient surtout des semences conventionnelles prélevées par triage sur la
dernière production, soit échangées avec les autres paysans, soit achetées auprès des revendeurs.
Ils utilisent encore plus la culture attelée pour faire le labour
 Les exploitants moyens sont de loin les plus nombreux (environ 90% selon les données recueillies
auprès des producteurs rencontrés sur le terrain). Ils pratiquent le labour mécanisé. Ils louent donc
des tracteurs pour la labourer leurs champs. On les rencontre dans la zone du projet surtout dans la
Région de Sikasso
 Les gros exploitants et les producteurs industriels (ou entreprises agricoles) de maïs possèdent
généralement leurs propres équipements (tracteurs et accessoires : charrues, semoirs, épandeurs
d’engrais chimiques, épandeurs d’engrais organiques, pulvérisateurs (pour herbicides), des
égreneuses de maïs, etc. Les producteurs industriels de maïs associent la production du maïs à
l’aviculture commerciale. Exemple de la société PIC Agroalimentaire qui un cheptel de pondeuse
de 45 000 têtes et produit 5 à 6 000 poulets de chair par mois. Ces producteurs industriels de maïs
sont surtout localisés dans les périphéries de Bamako : Koulikoro (Sanakoroba).

3.1.3.2. Les techniques de productions du maïs

Les itinéraires techniques utilisés pour la production du maïs prévoient :

Tableau 4 : Itinéraires techniques utilisés pour la production du maïs

Préparation du sol  Labour profond chaque année en début de campagne (le maïs étant sensible à
l’amélioration des propriétés physiques du sol, l’augmentation de rendement due au
labour peut atteindre 25%
Semis  En début de saison des pluies, manuellement ou à l’aide de semoirs pour les gros
producteurs
 Quantité de semence nécessaire : 15 à 25 kg/ha
 Ecartements indiqués : 0,80 m entre les lignes et 0,3 m entre les poquets.
 Densité de 40 à 60 000 plants/ha, soit un semis de 2 à 3 graines par poquet
Variétés  Environ 10 variétés améliorées et/ou hybrides de maïs sont proposées par la recherche.
Il y en de cycle court (70-80 j) comme de cycle long (100-110 j). La variété améliorée
Sotubaka semble être la plus adoptée dans la zone du projet par les maïsiculteurs
Entretien  Sarclage : 2 ou 3 en cours de végétation. Il permet également un binage qui permet de
conserver l’humidité du sol
 L’apport d’herbicide est fréquent à hauteur de 2 bidons (2 l) par hectare ou 1 bidon en
fonction du type d’herbicide utilisé
 Démariage : quand la plante a 15-20 cm de haut, laisser 1 à 2 pieds par poquet
 Buttage : à réaliser lorsque les plants ont 0,5 à 1 m de haut
Protection  Il faut surtout surveiller les éventuelles attaques d’insectes et d’autres maladies et sévir
à temps
 Protéger contre les animaux en divagation et voleurs (surtout en période de maturité)
Fertilisation  Le maïs exige pour sa croissance et un bon rendement des éléments minéraux en plus
des matières organiques en début de campagne
 La fertilisation dépend souvent des rendements espérés. Elle doit être équilibrée,
suffisante et apportée au moment opportun. Il faut surtout s’assurer que l’augmentation
de rendement compense bien largement les coûts liés à la fertilisation
 Matières organiques : La dose à apporter est fonction de l’état de fertilité du sol, du type
de fumier et des possibilités du paysan. Elle peut ainsi varier de 3 à 10 t/ha. En cas
d’apport de fumure organique, la quantité d’engrais minéraux à apporter peut être
moindre à nulle. le fumier est apporté au moment du labour en début de cycle
 Engrais chimique : La dose recommandée est de 100 kg/ha de complexe céréales et de
150 kg/ha d’urée, soit 5 sacs au total, en plusieurs fois.
Récolte  Elle se fait généralement à la main. On laisse les épis sécher au soleil pendant quelques
jours. La conservation est plus facile en épis qu’en graines
Transformation  L’égrenage est manuel et tend à être mécanique actuellement
Source : Divers documents et enquête de terrain

22
3.1.3.3. Normes de qualité du maïs au mali

Les normes et qualité de maïs à commercialiser (grains égrenés de maïs) d’après la Direction Générale
de la Réglementation et du Contrôle (DGRC), et MALINORM se présentent suivant les indications du
tableau ci-dessous.

Tableau 5 : Fiche des normes de qualité du maïs au Mali

Critères généraux  Le maïs doit être sain, propre à la consommation humaine et de qualité
des facteurs de alimentaire.
qualité  Le maïs doit être exempt d'odeurs et de goûts anormaux ainsi que d'insectes
vivants.
 Le maïs doit être exempt de souillures en quantités susceptibles de présenter un
risque pour le consommateur
Critères spécifiques  Taux de teneur en eau : 15,5 % maximum ;
des facteurs de  Taux de souillures (impuretés d'origine animale, insectes morts) : 0,1 %
qualité maximum.
 Exempt de graines toxiques ou nocives reconnues dangereuses pour la santé ;
 Les composants organiques autres que des graines de céréales comestibles
(graines d’autres plantes, tiges, etc…) ne doivent pas dépasser 1,5 %.
 Les matières inorganiques (pierres, poussières, etc…) ne doivent pas dépasser
0,5%.
Contaminants  Exempt de métaux lourds susceptibles de présenter des risques pour la santé
humaine (plomb, cadmium, etc.)
 Les résidus de pesticides doivent être conformes aux limites maximales de résidus
fixées par la Commission du Codex Alimentarius pour le maïs
Hygiène  Le maïs doit être préparé et manipulé selon les sections appropriées du Code
d'usages international ;
 Le maïs doit être exempt de matières indésirables pour permettre les bonnes
pratiques de fabrication ;
 si l’on soumet le maïs aux méthodes appropriées d'examen et
d'échantillonnage, il doit être :
o exempt de microorganismes en quantités susceptibles de présenter un risque
pour la santé.
o exempt de parasites susceptibles de présenter un risque pour la santé.
o exempt de substances provenant de microorganismes en quantités susceptibles
de présenter un risque pour la santé
Conditionnement  Le grain de maïs doit être emballé dans des récipients préservant les qualités
hygiéniques, nutritionnelles, technologiques et organoleptiques du produit.
 Les récipients, y compris les matériaux d'emballage, doivent être fabriqués avec
des matériaux sans danger et convenant à l'usage auquel ils sont destinés. Ils ne
doivent transmettre au produit aucune substance toxique, ni aucune odeur ou
saveur indésirable.
 Lorsque le produit est emballé dans des sacs, ceux-ci doivent être propres,
robustes et solidement cousus ou scellés
 L'étiquette doit porter le nom « maïs ». Si le maïs est vendu en gros, les
renseignements doivent figurer soit sur le récipient, soit dans les documents
d'accompagnement ; l'identification du lot, le nom et l'adresse du fabricant ou de
l'emballeur peuvent être remplacés par une marque d'identification, à condition
que cette marque puisse être clairement identifiée à l'aide des documents
d'accompagnement
Source : Afrique Verte (fiche technique du maïs au Mali)

3.1.4. La production du maïs au Mali et les autres produits obtenus

3.1.4.1. Position du maïs en rapport avec les autres productions céréalières par région

23
Le maïs est devenu progressivement l’une des principales céréales produites au Mali. Entre 2010-
2014, le maïs occupait la 4ème place en termes de superficies cultivées pour les céréales. Elle vient
après le mil, le sorgho et le riz. Mais pendant la campagne écoulée (2015-2016) le maïs se positionne
au troisième rang après le mil et le sorgho en termes de surfaces cultivées. Au cours de la campagne
agricole 2015-2016, le maïs représente 28% des céréales produites au mali presque au même rang que
le riz (29%). Sa production se positionne mieux devant le mil (23%) et le sorgho (19%).

Tableau 6 : Superficies cultivées en céréales (2010/2011 à 2015/2015)


Unité : ha
Céréales Mil Sorgho Riz Maïs Blé/orge Fonio Total
Moyenne de 2010/2011 à 1 511 311 1 209 397 640 475 552 611 16 259 32 485 3 961 600
2014/2015
Rang de 2010/2011 à 1er 2ème 3ème 4ème
2014/2015
2015/2016 1 943 002 1 457 267 762 140 899 640 9 075 41 080 5 112 204
% (2015/2016) 38,01 28,51 14,91 17,60 0,18 0,80 100,00
Rang en 2015/2016 1er 2ème 4ème 3ème
Source : CPS/SDR (Rapport de l’Enquête Agricole de Conjoncture EAC 2015/2016)

Tableau 7 : Production céréalière totale par région (2015-2016)


Unité : tonne
Région Mil Sorgho Riz Mais Blé/Orge Fonio Total %
Kayes 70 735 304 600 44 226 196 595 3 016 619 173 7,69
Koulikoro 260 436 541 921 124 956 465 234 2 388 1 394 934 17,32
Sikasso 210 022 345 312 279 046 1 532 964 1 614 2 368 959 29,41
Ségou 606 019 261 914 941 748 72 295 6 546 10 596 1 899 118 23,58
Mopti 618 108 54 646 537 656 6 569 2 680 1 219 659 15,14
Tombouctou 82 419 18 923 265 039 2 379 28 395 397 155 4,93
Gao 16 562 139 138 382 815 155 899 1,94
Kidal - - - - - - - -
Bamako - - - - - - - -
Total 1 864 301 1 527 456 2331 053 2 276 036 35 756 20 294 8 054 896 100,00
Pourcentage 23,14 18,96 28,94 28,26 0,44 0,25
Source : CPS/SDR (Rapport de l’Enquête Agricole de Conjoncture EAC 2015/2016)

Figure 1 : Répartition de la production céréalière par spéculation (2015-2016)

24
3.1.4.2. Evolution de la production du maïs au Mali (1985-2015)

D’après Mr. N’TJI Coulibaly (Chercheur à l’IER) ; « en 1980, le Mali produisait à peine 50.000
tonnes de maïs. Trente-trois (33) ans plus tard, soit en 2013, le Mali a produit 1,5 million de tonnes.
Et, depuis, lr pays ne fait que gagner en productivité, ce qui permet de mettre à la disposition du
marché des quantités importantes de maïs, d’assurer la sécurité alimentaire et nutritionnelle et de créer
de la valeur ajoutée avec la transformation de la céréale par les industriels pour les besoins de
consommation humaine et d’alimentation de la volaille et du bétail ».

En effet, d’après les travaux existants et les statistiques disponibles sur le maïs au Mali (Cf.
CountryStat Mali), la production du maïs a connu une évolution exponentielle au cours de ces trente
dernières années. De 140 066 tonnes en 1985, la production du maïs s’est multipliée par 16 et a atteint
2 276 036 tonnes en 2015. Il en est de même des rendements moyens du maïs qui s’améliorent
progressivement. Ils sont passés de 1, 2 et 3 t/ha ces derniers temps. D’après les Experts de la
recherche agricole, le rendement moyen du maïs pourrait aller au-delà de 3 t/ha si les producteurs
adoptaient massivement les semences de variétés améliorées de maïs et si -ils respectent les itinéraires
de production du maïs.

Figure 2 : Evolution de la production du maïs de 1985 à 2015

Figure 3 : Evolution des rendements du maïs de 1985 à 2015

25
Cette évolution de la culture de maïs a été possible grâce aux divers efforts d’appui-accompagnements
de la filière par les structures du Gouvernement (IER, DNA, OPAM, CMDT, etc.) des OPA (APCAM,
IproFiM et leurs démembrements) et des PTF, notamment par :
 La mise en place et la distribution des semences améliorées et hybrides à hauts rendements ;
 La facilitation d’accès aux engrais et semences améliorées à prix subventionné
 La facilitation de l’accès des producteurs aux machines agricoles (mécanisation progressive des
opérations culturales du maïs : labours, semis, épandages d’engrais et d’herbicides, le décorticage,
etc.)
 Les initiatives de transformation du maïs aux mains des privés (industriels), pour la consommation
humaine et animale ;
 Le financement de la filière par des banques et IMF et des subventions octroyées par les projets et
programmes financés par des PTF dans le cadre de la coopération bilatérales et multinationale ;
 Etc.
 Les facilités d'écoulement de la production ;

Tous ces efforts ont amené les paysans à adopter la culture intensive du maïs.

Suivant les données de l’IER, la variété de semence « SOTUBAKA » répandue dans le milieu donne
un rendement de 5-7 T/ha en station.

3.1.4.3. Répartition de la production nationale de maïs par région (2015-2016)

La répartition de la production nationale du maïs montre que grand bassin de production du maïs est la
Région de Sikasso avec 1 532 964 tonnes au cours de la campagne agricole 2015-2016, soit 68% de la
production nationale en maïs (i.e. : environ les 2/3 de la production nationale). D’après la DRA
Sikasso, cette production est de 1 906 746 tonnes3 au cours de la dernière campagne 2016-2017. La
Région de Sikasso est suivie dans cette dynamique par Koulikoro (21%) et Kayes (8%). Les Régions
de Mopti et de Tombouctou ont des productions marginales. Et, celles de Gao, Kidal et de Bamako
sont quasiment exclues de la production du maïs (toutefois, il se développe ces derniers temps des
fermes maïsicoles industrielles dans la banlieue de Bamako (Koulikoro) qui échappent certainement à
la statistique agricole nationale).

Tableau 8 : Production du maïs par région (2015-2016)

Région Maïs (t)


Kayes 193 595
Koulikoro 465 234
Sikasso 1 532 964
Ségou 72 295
Mopti 6 569
Tombouctou 2 379
Total 2 273 036
Source : Revue sectorielle (2016)
Figure 3 : Répartition de la production du maïs par Région du Mali

Figure 4 : Evolution de la production du maïs par Région du Mali

3.1.5. Le bilan céréalier

Les céréales constituent la base de l’alimentation des maliens, notamment en milieu rural : 220,13
kg/an/hbt contre 154,51 kg/an/habitant en ville. Le maïs est une culture à haute potentialité et permet
de résoudre les problèmes de déficit vivrier si elle est bien conduite. En générale selon la CPS, la

3
Service Suivi-Evaluation de la DRA Sikasso

26
situation alimentaire demeure actuellement bonne. Elle est caractérisée par une augmentation du
niveau de l’offre de céréales grâce aux récoltes de la nouvelle campagne, elle-même marquée par une
hausse de la production céréalière. Le bilan céréalier (maïs mil, sorgho) fait ressortir un excédent de
1 958 000 tonnes soit 254 kg par habitant (Cf. Tableau 27), pour une norme4 de 214 kg par hbt/an soit
un excédent de 40 kg/hbt/an de céréales.

3.1.6. Analyse de l’offre et de la demande du maïs

L’offre du maïs est constituée de la production nationale ôtée des pertes post-récoltes, additionnées
avec la quantité importée du maïs de l’extérieur. A ce propos, le Mali a ainsi été importateur net en
2005, 2007 et 2008, avec de très faibles volumes (moins de 0,5% de la production nationale en 2007 et
2008). En 2006, 2009 et 2010, le pays a été exportateur net. Les Commerçants exportateurs de maïs
rencontrés sur le terrain, ont témoigné que le Mali n’importe pas de maïs des pays étrangers. La
production nationale du maïs en 2015 est de : 2 273 036 tonnes. On estime les pertes post-récoltes à
10%5 en Afrique Sub-Saharienne (selon les données de la FAO et de la Banque Mondiale).

La demande du maïs au Mali peut être décomposée en quatre parties : (a) la consommation humaine
intérieure du maïs, (b) la demande du maïs grain pour l’utilisation industrielle (semoule, brisure,
farine panifiable, biscuiterie, etc.), (c) la demande du maïs grain pour l’élevage de la volaille, (d) la
demande du maïs grain pour le bétail et les demandes institutionnelles du maïs grain par l’OPAM, le
PAM et ONG pour aux fins sociales nationale et sous-régionale.

La consommation du maïs a beaucoup augmenté dans les habitudes alimentaires des populations
maliennes à partir des années 1980, passant de 5,5 kg annuels par habitant en 1961 à 18,55 kg en 1986
(FAOSTAT6). En partant des études faites par le CIRAD, AFD, CILSS et le Centre Agrhymet en
2009, sur les « bassins de production et de consommation des cultures vivrières en Afrique de
l’Ouest », les consommations nationales du Mali (en kg/habitant/an) en riz, mil+sorgho et en maïs
sont respectivement : 52,9, 107,3, et 28,5. Et, sur la base d’une augmentation de la consommation
annuelle du maïs de 10 – 20%, soit 15% en moyenne (d’après les estimations faites par Mr. Diallo de
la recherche7), on estime la consommation individuelle du maïs en 2015 à 66 Kg/hbt/an.

La consommation du maïs dans l’aviculture est estimée en 50 000 tonnes en 2011. Cette dernière
augment aussi de 15% environ chaque année, soit 87 450 tonnes en 2015. La consommation du maïs
dans l’alimentation du bétail est estimée à 20 000 tonnes en 2011. Elle s’augmenterait aussi d’au
moins 15% par an, soit 34 980 tonnes en 2015. La demande du maïs pour les usines ou industries de
transformation du maïs est estimée à 87 000 tonnes. Les demandes institutionnelles du maïs par
l’OPAM, le PAM est les ONG sont surtout tournées vers les autres céréales (mil, sorgho, riz) pour des
raisons de conservation et de la qualité des grains.

La demande totale du maïs en 2015 est estimée à 1 448 228 t, contre 1 194 000 t en 2011 (estimation
faite par Diallo à partir des données de FAO et du PNUD8) soit une augmentation de 254 228 t (i.e. :
18% en 4 ans (par rapport à 2011) ou en moyenne 4% l’an. L’offre disponible en 2015 est estimée à
1 935 421 tonnes.

4
CPS/SDR (Rapport de l’Enquête Agricole de Conjoncture EAC 2015/2016)
5
http://koulouba.com/economie/post-recolte
6
Analyse des incitations et pénalisation pour le maïs au Mali (Février 2013)
7
Analyse des incitations et pénalisation pour le maïs au mali (Février 2013)
8 Analyse des incitations et pénalisation pour le maïs au Mali (Février 2013) page 9

27
Tableau 9 : Estimation de l'offre et de la demande du maïs (2015)

Paramètres à prendre en compte Chiffres


Quantité (kg/habitant/an) 66
Estimation de la population du Mali en 2016 (Cf. CPS/SDR) 18 759 136
Estimation des demandes de maïs
Demande de consommation humaine du maïs (tonne) 1 238 102
Demande de maïs pour la transformation farine (tonne) 87000
Demande de maïs pour la volaille (tonne) 87 450
Demande de maïs pour le bétail (tonne) 34 980
Demande sociale de maïs (OPAM, PAM) 0
Exportation (2015) 696
Demande totale en 2016 1 448 228
Offre du maïs
Production nationale en 2015-2016 (tonne) 2 276 036
Importation du maïs 790
Pertes post-récoltes (%) 15
Pertes post-récoltes (tonne) 341 405
Offre disponible en 2015-2016 (tonne) 1 935 421
Solde (tonnes) 487 193
Source : Données de la documentation et calculs de l’Expert

Le pays dégage un solde positif en maïs de 487193 tonnes de maïs (i.e. 25% de l’offre de maïs
disponible). Ce solde en maïs est un gain qui contribue non seulement à la sécurité alimentaire
nationale, mais permet la constitution de stocks stratégiques pour conquérir des parts du marché
extérieur de maïs et produits transformés à base de maïs.

Le maïs est utilisé sous plusieurs formes suivant les différentes destinations :

En alimentation humaine : Les produits sont consommés sous différentes formes :


 Mets traditionnels : couscous, «tô » ou bouillies (à partir des graines sèches moulues sous formes
de farine ou semoule), d’épis frais de maïs bouillis ou grillés.

En alimentation animale
 Graines transformées entrant dans la composition de la provende
 Sous-produits résidus de l’amidonnerie : sons, et germes
 Sous-produits de la maïsiculture : tiges et feuilles ensilées ou nature

En industrie agro-alimentaire
 Composante dans la pâtisserie et les boulangeries
 Utilisation pour la fabrication de diverses farines améliorées : infantile et adulte.
 Utilisation de semoule, brisures, farines : les graines subissent alors une transformation
industrielle par mouture

3.1.7. Analyse organisationnelle et institutionnelle de la filière maïs

3.1.7.1. Les organisations professionnelles

28
Les acteurs de la filière maïs au Mali sont organisés en trois grandes familles :

 La famille des producteurs de maïs organisé en coopératives locales et structurée au niveau


national au sein de la « Confédération Nationale des Sociétés Coopératives des Producteurs de
Maïs du Mali » ;
 La famille des transformateurs du Maïs organisées en coopératives au niveau local et structurée en
« Confédération Nationale des Sociétés Coopératives des Transformateurs/trices de Maïs du Mali ;
 La famille des coopératives de commerçants de maïs, structurée en « Confédération des Sociétés
Coopératives Commerçants du Maïs du Mali ».
Ces trois grandes familles ont créé l’an passé (juin 2016) l’Interprofession de la Filière Maïs au Mali,
dénommée « IPROFIM-Mali dont l’objectif est entre autre la promotion et la valorisation de la filière
maïs.

En dehors de ces trois grandes familles fondatrices, d’autres familles d’acteurs s’activent pour adhérer
à l’IPROFIM : les sociétés distributeurs d’intrants, les sociétés de conditionnement, d’emballage de
maïs, et les organisations des transporteurs de maïs légalement constituées, et reconnues au Mali.
L’IPROFIM est jeune (1 an) et, selon Mr. Idrissa Diallo (APCAM), sa mise en place devrait
permettre d’améliorer la compétitivité de la filière maïs par le renforcement de la gouvernance et de la
structuration des acteurs.

3.2. Description et cartographie des CVA

Les principales chaînes de valeurs de maïs :

 CVA 1 : Maïs grain pour le marché local


 CVA 2 : Maïs grain pour le marché sous-régional ;
 CVA 3 : Maïs jaune pour la transformation agro-alimentaire (farine, semoule, brisure, biscuit,
pain, etc.) pour le marché local et sous-régional
 CVA 4 : Mais jaune pour usine d’aliment de volaille pour le marché local ;
 CVA 5 : Farine améliorée de maïs (infantile, adulte, malades) pour le marché local, régional et
international (qui n’utilise pas pour le moment le maïs dans sa formule des farines améliorées
telles que « MISOLA9 »)

9 MISOLA: ONG de lutte contre la malnutrtion infantile avec des ressources locales

29
Liens à vue Commande ou contrat Production contractuelle

Acteurs privés Acteurs étatiques

Figure 5 : Cartographie des acteurs de la CVA Maïs grain pour le marché local

30
Liens à vue Commande ou contrat Production contractuelle
Service contractuel contre paiement
Acteurs privés Acteurs étatiques

Figure 6 : Cartographie des acteurs de la CVA maïs grain pour le marché sous-régional

31
Figure 7 : Cartographie des acteurs de la CVA maïs jaune pour usine d'aliment de volaille pour
le marché local

32
Figure 8 : Cartographie des acteurs de la CVA maïs grain pour les industries agro-alimentaires

Les cartographies des acteurs des CVA révèlent un début de contractualisation entre :

 Les multiplicateurs de semences améliorées de maïs et les coopératives de producteurs de


semences ;
 Les coopératives de producteurs de maïs, les gros producteurs de maïs et les
commerçants/grossistes de maïs ;
 Les commerçants grossistes et les transformateurs de maïs et les fabricants de provendes

Des efforts doivent être faits pour renforcer ces liens et rentrer dans une véritable approche
contractuelle au sein de la filière maïs.

33
3.2.1. Les transformateurs de maïs

Les transformateurs industriels de maïs grain (jaune) pour la consommation humaine sont :

 Les minoteries qui sont des unités industrielles ou semi-industrielles de décorticage et moulinage
du maïs pour faire des farines, brisures, semoules et son de maïs. Ce sont en général de petites
unités qui transforment entre 1-3 tonnes de maïs par jour. Elles sont équipées de décortiqueuse,
broyeurs, tamiseurs, bluteuses, etc. et fonctionnent soit avec l’énergie électrique, soit avec du gas-
oil :
o C’est le cas de la société « Commerce Général Transformation Alimentaire du Mali »
(COGETRAM) installée à Bamako qui est d’ailleurs sous accompagnement financier de
PACEPEP et de la Banque Malienne de Solidarité (BMS) afin de passer des équipements
actuels vétustes aux équipements plus performants. Cela devrait lui permettre de passer de
3T/j à 10-15T/j de maïs transformé. Ces produits (farine ordinaire, farine panifiable,
brisure, son de maïs) sont vendus sur le marché malien et à l’exportation en direction
surtout du Sénégal. La société s’approvisionne en matière première chez les gros
commerçants de céréales à Bougouni et Sikasso (SONAF)
o On peut aussi citer l’exemple de la minoterie de Karangala (Koutiala). Elle fait partie de la
dizaine de minoteries promues par la CMDT dans la zone de Koutiala vers les années’ 90.
(d’après les données d’entretiens). Elle est la seule à survivre actuellement. Elle produit
de la farine ordinaire de maïs pour le tô, couscous de maïs, de la semoule et de la brisure
de maïs pour faire de la bouillie ou du « riz de maïs » et, du son de maïs pour
l’alimentation du bétail. Sa production annuelle est de 200 tonnes de farine vendues aux
commerçants de Bamako avec lesquels elle est en contrat. Son mode de fonctionnement
basé sur le PEA ou le modèle cluster lui évite les problèmes d’approvisionnement en maïs
et de financement de ces activités. En effet le minoterie de Karangala est connectée avec
des coopératives de maïsiculteurs de la localité qui lui fournissent les quantités demandées
de maïs grain et reçoit l’accompagnement financier de campagne de la BNDA et de l’IMF
Kafo Jiginew. Elle a ainsi la capacité de faire des prêts aux membres des coopératives qui
remboursent lors des récoltes en nature. Et elle rachète leur maïs aux prix fixés au
préalable

 Les industries de biscuiterie qui utilisent de la farine du maïs pour fabriquer des biscuits et des
chips. C’est le cas de la société malienne de biscuiterie (SOMABIS). Cette société s’approvisionne
en farine de maïs auprès des sociétés COGETRAM, Faso-Kaba, pour faire ses chips. Il faut dire
que si la farine de maïs locale permet à la société de fabriquer facilement des chips, sa qualité
actuelle ne se prête pas à la fabrication des biscuits. Ainsi la société fait recours aux farines de
maïs importées de l’UE pour faire ses biscuits. Il y a encore un besoin d’affinage de la farine de
maïs locale pour réussir les biscuits. SOMABIS produit 6 à 10 T/j de chips et 1,5 T/j de biscuit.
Elle emploie 110 agents organisés en 3 équipes de travail pour tourner les machines pendant 24
heures.

34
3.3. Flux national de commercialisation du maïs grain

Producteur local + Coopérative de prducteurs

1 2 3 5 6

4 2
Collecteur local Grossiste/Collecteur

1
5 6

Détaillant local Demi-Grossite Transformateur


(Avic. Elev. Détaillant
2 Indust.)
1 5

Consommateur local
2
Détaillant

Consommateur final

Figure 9 : Circuits de commercialisation du maïs grain au plan national

Source : Données d’enquête sur le terrain (Consultant)

Légendes
(1) Circuit commercial long avec plusieurs intermédiaires commerciaux
(2) : Circuit commercial court avec un seul intermédiaire commercial : le détaillant
(3) : Circuit commercial direct sans intermédiaires commerciaux
(4) : Circuit commercial indirect avec échanges entre deux intermédiaires commerciaux
(5) Circuit commercial complexes avec échanges de produits entre plusieurs intermédiaires
commerciaux
(6) Circuit commercial court avec échanges de produits entre un intermédiaire commercial et les gros
acheteurs de maïs (Provende, Industriels)

Le tableau 11 ci-dessous montre le circuit interne de commercialisation du maïs, des zones de


production vers les localités destinataires en passant par des zones de transit.

35
Tableau 10 : Circuit interne de commercialisation du maïs

Zones de production Zones de transit Zones de destination

Sikasso, Koutiala, Kita, Sikasso, Koutiala, Sikasso, Bamako,


Keniéba, Diéma Niono, Diéma, Kayes, Ségou
Kayes
Source : Rapport d’évaluation des marchés

Le tableau 12 décrit le circuit externe de commercialisation du maïs des régions productrices vers les
pays destinataires, notamment de Sikasso, Kayes vers le Sénégal, Niger et Mauritanie. La carte 1
confirme cette réalité. Le Mali exporte du maïs de Sikasso vers le Sénégal en passant par la Région de
Kayes et de Sikasso vers la Côte d’Ivoire. Elle mentionne un flux d’importation du maïs de la Côte
d’Ivoire ver Sikasso. D’après les commerçants maliens, le flux d’importation du maïs des pays voisins
vers le Mali se raréfie depuis les cinq dernières années.

Tableau 11 : Circuit externe de commercialisation du maïs

Régions d’origine Pays de destination


Sikasso, Kayes Sénégal, Niger, Mauritanie
Source : Rapport d’évaluation des marchés

Carte 1 : Carte des principaux flux d'exportation et d'importation du maïs au Mali

Source: Auteurs à partir du Commerce Extérieur du Mali et Google Maps

36
3.4. Evolution des prix moyens nationaux du maïs

Figure 10 : Evolution des prix moyens du maïs au producteur

Source : Observatoire des Marché Agricole (OMA)

Selon l’OMA, pendant les 5 dernières années, les prix moyens du maïs au producteur évoluent de
novembre à août et chutent en septembre octobre. Ces prix tournent autour de 90 F/kg à la récolte et
atteindre 125 F/Kg lors de la soudure au mois de Mai.

Figure 11 : Evolution des prix moyen du maïs au consommateur

Source : Observatoire du Marché Agricole (OMA)


De même, les prix moyens au consommateur ont évoluent de novembre à Septembre entre 175 F/Kg à
195 F/kg.

37
4. ANALYSE DE LA STRUCTURE DES COUTS ET DE LA RENTABILITE
LE LONG DES CVA MAÏS RETENUES

4.1. Analyse de la structure des coûts

4.1.1. Origines des données

Les données utilisées dans ce tableau proviennent des résultats des focus groups et entretiens faits avec
les différentes catégories de producteurs sur le terrain et de la documentation (statistiques agricoles).
Par rapport aux rendements du maïs :
Le rendement moyen obtenu pour le maïs en 2015 est de 3t/ha (Cf. Statistiques agricoles). Les
données de nos entretiens sur le terrain confirment ce chiffre. Les Exploitants Moyens sont les plus
nombreux (environ 90% des maïsiculteurs d’après les acteurs rencontrés). Ils ont déclaré lors des
enquêtes réaliser environ 3 tonnes de maïs par hectare. Mais pour la rationalité dans les analyses des
coûts de production du maïs, nous avons opté (pour cette catégorie de producteurs) utiliser le
rendement moyen sur 10 ans (entre 2006 et 2015) qui fait donne : 2,4 t/ha de maïs.

Pour les autres catégories de maïsiculteurs (représentant environ 10%), on n’a considéré les données
collectées lors de nos entretiens sur le terrain auprès de la recherche, de la Direction Régionale de
l’Agriculture (à Sikasso) et des producteurs. En effet, il n’existe pas de bases de données statistiques
spécifiques à ces différentes catégories de maïsiculteurs :
 Les Entreprises Agricoles font 5 tonnes de maïs par hectare. Ils utilisent des variétés hybrides de
maïs importées qui peut aller jusqu’à 5-8 tonnes
 Les Gros Producteurs font 3,25 t/ha
 Les Petits Producteurs réalisent 1,75 t/.ha
 Les Semenciers réalisent 3,5 t/ha

Les calculs des frais d’amortissements par type de producteurs (Cf. Annexe 4).

4.1.2. Structure des coûts de production du maïs

Tableau 12 : Estimation des coûts de production du maïs des différentes catégories de


producteurs approchés
1 ha
Divers opérations culturales Semencier PE EM GE EA
Rendement (kg/ha) 3500 1750 2400 3250 5000
Charges
Labour 25000 25000 25000 25000 25000
Semence 37500 2200 6000 6000 30000
Engrais chimique (NPK + Urée) 57500 34500 46000 57500 69000
Herbicide 10000 10000 10000 10000 10000
Fumure organique 25000 15000 25000 25000 25000
Main d'œuvre semis 5000 5000 5000 5000 5000
Main d'œuvre herbicide 5000 5000 5000 5000 5000
Main d'œuvre épandage d'engrais 5000 5000 5000 5000 5000
Main d'œuvre (entretiens+récolte)/familiale 25000 25000 25000 25000 25000
Conditionnement (sac) 7500 5000 7500 7500 18750
Divers transports 20000 10000 10000 10300 30000
Amortissements + entretien équipements 59700 7500 10667 41200 40000
Taxes (certification+suivi+étiquette) 75000 0 0 0 0
TOTAL CHARGES 357 200 149 200 180 167 222 500 287 750
Coût de production du maïs (FCFA) 102 85 75 68 58
Source : Données d’enquêtes auprès des différentes catégories de producteurs

38
 Les Semenciers présentent un coût de production du maïs au kg le plus élevé à cause de frais
élevés de suivi des champs et de certification des semences par l’administration
 Les Petits Exploitants (PE) ont les plus basses charges de production par ha. Mais leurs coûts de
production au kg sont élevés en raison des rendements bas (1750 kg/ha) qu’ils réalisent : 85
FCFA/Kg. En effet, Ils ne respectent pas les itinéraires techniques (presque pas des semences
améliorées, moins d’engrais chimiques et d’engrais organique que les autres catégories
d’exploitants). Les Exploitants Moyens (EM) produisent leur maïs à 75 FCFA/Kg.
 Les PE et les EM n’ont pas intérêt à vendre leur maïs juste après la récolte pour éviter des pertes.
En effet le maïs s’achète par les collecteurs à 75 F/kg dès la récolte. Cela ne leur profiterait pas.
 Les Entreprises Agricoles (EA) ont les couts de production les plus élevés du fait de leurs charges
d’amortissement élevées, de même que les frais engagés dans l’achat des semences hybrides. Mais
ils ont un coût de production au kg bas (58 F/kg)
 Les Gros Exploitants ont un coût de production de 68 F/Kg.

Les systèmes de production utilisant des semences améliorées, les engrais minéraux (à bonne dose), les
engrais organiques et les herbicides, en plus le tracteur pour le labour, ont des coûts de production les
moins élevés par kg comparativement aux PE qui utilisent la traction animale, les semences non améliorée
et des engrais chimiques à doses minimisées. La plupart des producteurs préfèrent faire le labour mécanisé
(tracteur) pour aller vite dès les premières pluies afin de semer le maïs à bonne date (mois de juin). Les
coûts de production au kg le plus bas est celui des Entreprises Agricoles (EA) démontrant ainsi que
l’utilisation de la semence hybride est un facteur d’augmentation de la productivité. Ce maïs est destiné
surtout à l’aviculture

4.1.3. Structure des coûts de transformation du maïs par les minoteries

Il s’agit de la structure des coûts deux industries agroalimentaires (minoteries) qui font le moulinage du
maïs en diverses farines (farine ordinaire, brisure, semoule, etc.) : le Commerce Général et Transformation
Alimentaire du mali (COGETRAM) à Bamako et l’unité de transformation du maïs de Karangala
(Koutiala). Elles sont équipées de décortiqueur, broyeur, tamiseur, etc. ; pour faire les différents types de
farines ci-dessus énoncés. La minoterie de Karangala fonctionne à base de gas-oil et produit 200 tonnes de
farine par an. Celle de Bamako (COGETRAM) est à base d’énergie électrique. Sa production est estimée à
600 tonnes par an. Ses unités fabriquent aussi de la farine panifiable et celle de la biscuiterie (à base du
maïs) sur demande.
Tableau 13 : Structure des coûts de transformation du maïs par les minoteries rencontrées

Eléments composants (%) COGETRAM KARANGALA


Qté Qté
Farine 15 25
Semoule 23 12
Brisures 40 45
Son 20 16
Déchets 2 2
Total 100 100
Charges (F/Kg)
Prix d'achat du maïs 122,5 117
Main d'œuvre permanente 7,5 20
Main d'œuvre occasionnelle (féminine) 3,5 3,5
Carburant (Gas-oil)/électricité 2,5 6
Divers transports 5 24
Emballage (50 kg) 6 3,5
Entretiens 0,5 3
Amortissements 1 1
Total 148,5 178
Source : Données d’enquête de terrain

39
 La brisure de maïs constitue la principale composante du maïs grain moulu par les minoteries (40
à 45%). Elle est la plus demandée par les consommateurs et permet de faire plusieurs mets
(bouillie, couscous, pâtes, etc.).
 La proportion de son est de 16% à Karangala et de 20% chez COGETRAM. La quantité de son
dégagée lors de la transformation est fonction de la qualité du maïs. Selon les promoteurs des
minoteries, la teneur en eau élevée du maïs favoriserait un taux de son élevé lors du décorticage.
Les variétés précoces de maïs sont difficiles à stocker et conserver ;
 On rencontre des déchets dans le maïs moulu (2% environ selon les meuniers), ce qui démontre
encore des problèmes de qualité du maïs livré par les commerçants /producteurs aux minotiers.
Ces déchets sont composés des brisures d’épis de maïs, du sable et des petits cailloux, ce qui
montre des défaillances dans les opérations de battage et de vannage du maïs après la récolte.

La minoterie de Karangala a des coûts de production au Kg de farine plus élevés : 30 FCFA plus que
ceux de COGETRAM à Bamako. En effet, ses frais d’entretiens sont 2 fois élevés que ceux de
COGETRAM, de même que ses frais d’énergie (par le gas-oil) qui sont deux fois plus élevés que
l’énergie électrique utilisée par COGETRAM. Elle paie une main d’œuvre plus chère, et dépense près
5 fois plus de transport plus que COGETRAM.
COGETRAM vend ses farines au prix moyen de 270 FCFA/Kg, tandis que l’usine de Karangala les
vend au prix moyen de 213 F CFA/Kg.
Un (01) kg de son issu de maïs transformé est vendu à 85 F CFA. Un (01) Kg de maïs transformé
produit 0,2 kg de son, soit 17 FCFA.

4.1.4. Structure des coûts de la transformation de la farine jaune de maïs en chips

Tableau 14 : Structure des coûts de transformation de la farine de maïs en Chips (SOMABIS)


01 pétrin de 25 kg
Eléments composants Unité Quantité Prix Unitaire Montant HT
Matières premières
Maïs Kg 25 270 6 750
Sel Kg 1 80 80
Arôme kg 0,5 6000 3 000
Sucre Kg 15 500 7 500
S/Total 1 17 330
Conditionnement
Emballages (Sachets) Kg 4 3500 14 000
S/Total 2 14 000
Autres Intrants
Eau litre 2 0,5 1
Electricité F/Pétrin 1 833 833
S/Total 3 834

Amortissement + entretiens F/Pétrin 9 160


Main d'œuvre F/Pétrin 3 500
Sous-Total 4 12 660
Imprévues 50
TVA 500
Sous-Total 5 550
Coût total (TTC) 44 540
Source : Enquête de terrain (SOMABIS)

Les matières premières y compris le maïs constituent la charge de production la plus importante
(39%). Les coûts du conditionnement ou d’emballage des chips paraissent très élevés : 31% des
charges de production. La main d’œuvre représente 38%. Un effort de réduction des frais d’emballage
permettrait de diminuer les coûts de production des chips en relevant au mieux le revenu de
l’entreprise.

40
4.1.5. Structure des coûts de la transformation de la farine jaune de maïs en biscuit

Tableau 15 : Structure des coûts de transformation de la farine de maïs en biscuit (SOMABIS)


01 pétrin de 170 kg
Eléments composants Unité Quantité Prix Unitaire Montant HT
Matières premières
Maïs Kg 10 270 2 700
Blé kg 50 340 17 000
Huile végétale litre 5 3400 17 000
Matières grâces kg 5 350 1 750
Amidon de maïs kg 10 1500 15 000
Sucre Kg 17 500 8 500
Sel Bicarbonate Acide citrique, Acide bisulfite, etc. Forfait/pétrin 5 000
Arômes (lait, vanille, coco, chocolat) kg 0,6 3 333 2 000
S/Total 1 61 950
Conditionnement
Emballages (carton) carton 65 150 9 750
S/Total 2 9 750
Autres Intrants
Eau litre 20 0,5 10
Electricité F/Pétrin 1 833 833
S/Total 3 843

Amortissement + entretiens F/Pétrin 4 580


Main d'œuvre F/Pétrin 1 750
Sous-Total 4 6 330
Imprévues 50
TVA 250
Sous-Total 5 300
Coût total (TTC) 79 173
Source : Enquête de terrain (SOMABIS)

A la lecture de ce tableau, il se dégage que les matières premières y compris le maïs constituent la
charge de production la plus importante avec 78% du total du coût de production hors taxe du Biscuit
SOMABIS. Le conditionnement (emballages) du produit représente 12% du coût total de production.
Ce niveau du coût des emballages est relativement important et influe considérablement sur le prix de
cession du produit.

4.1.6. Structure des coûts de transformation du maïs en provende

Les prix utilisés dans les calculs des coûts de production des provendes proviennent des sociétés
rencontrées lors de l’étude.

41
Tableau 16 : Structure des coûts de transformation du maïs en provende (à base du maïs local
et de concentrés importés)

Eléments composants des provendes Pondeuse Moyenne


(%)
Poussin Poulette Ponte
% dans 1 kg de provende
Maïs 60 62 61 61
Son de blé 13 13 10 12
Tourteaux de soja 0 0 0 0
Farine de Poisson 0 0 0 0
Tourteaux de coton 0 0 0 0
Coquille d'huitre 2 2 9 4
Premix 0 0 0 0
Concentrés 25 23 20 23
TOTAL 1 100 100 100 100
Coût FCFA/Kg de provende
Maïs 81 80,6 76,25 79
Son de blé 17 17 13 16
Tourteaux de soja 0 0 0 0
Farine de Poisson 0 0 0 0
Coquille d'huitre 2 2 10 5
Concentrés 180 177,1 154 170
Premix 0 0
Main d'œuvre, transp, emballage 7,5 8 8 8
TOTAL Coût de production 288 284 261 278
Source : Données d’enquête à la provenderie « Espace éleveur SANMA/Koutiala)

La lecture et l’analyse de ce tableau dénotent que le maïs est le principal composant de la production
de la provende. Il représente en moyenne 61% des éléments entrant dans la composition de la
provende mais pour 28% du coût total de production. Par contre, les concentrés (produits importés)
représentent 25% des produits entrant dans la formule de la provende et prennent une part de 63% des
coûts de production.

Tableau 17 : Structure des coûts de transformation du maïs (à base des produits locaux)

Eléments composants des Pondeuse Poulet de chair Moy.


provendes (%)
Poussins Poulette Ponte Démarrage Croissance Finition
% dans 1 kg de provende
Maïs 60 55 55 60 60 60 58
Son de blé 12 20 15 12 12 12 14
Tourteau de soja 10 5 5 15 15 12 10
Farine de Poisson 15 10 10 10 10 12 11
Coquille d'huitre 2 5 10 2 2 3 4
Complexes vitamines et sels 1 5 5 1 1 1 2
minéraux….
TOTAL 1 100 100 100 100 100 100 100
Coût FCFA/Kg de provende
Maïs 75 69 69 75 75 75 73
Son de blé 14 17 17 14 14 14 15
Tourteau de soja 21 11 11 32 21 25 20
Farine de Poisson 62 41 41 41 50 50 47
Coquille d'huitre 2 6 11 2 1 3 4

42
Complexe (vitamines et sels 16 80 80 16 16 16
minéraux….) 37
Autres (Main d'œuvre, emballage.) 10 10 10 10 10 10 10
Transport 3 3 3 3 3 3 3
Amortissements 1 1 1 1 1 1 1
Taxes 0 0 0 0 0 0 0
TOTAL Coût de production 204 237 243 194 190 197 211
Source : Société PIC Agro

Voir annexe 5 pour les calculs des amortissements des transformateurs

Le coût de production de la provende est fonction des prix d’achat du maïs le long de l’année. On note
que le maïs occupe en moyenne 58% dans la formule de cette provende, mais 35% du coût de la
production de la provende. Il est suivi par la farine de poisson qui fait 15% dans la formule et prend
part à 23% au coût de sa production. La provende à base des concentrés importés est vendue aux
aviculteurs de Koutiala à 350 FCFA/kg pour le démarrage et 325 F CFA/Kg pour les poulettes et les
pondeuses. Le coût de la provende à base des produits essentiellement locaux est en moyenne 265
FCFA à Bamako. Une différence d’au moins 100 FCFA entre les deux types de provende. Les
fabricants des provendes de Koutiala devront revoir leur formulation et se baser sur les produits locaux
pour être compétitifs.

4.1.7. Structure des coûts de commercialisation du maïs grain local


Tableau 18 : Structure des coûts de commercialisation du maïs grain sur le marché local

P1 P2 P3
C G D C G D C G D
Prix d'achat (F/Kg) 75 80 90 90 100 105 105 115 125
Prix de transport + manutention (F/kg) 5 5 5 5 5 5 5 5 5
Frais de stockage (F/kg) 1 1 0,5 1 1 0,5 1 1 0,5
Emballages 2 2 2 2 2 2 2 2 2
Sous-total 1 83 88 98 98 108 112,5 113 123 133
Taxes marché (F/kg) 2 2 1 2 2 1 2 2 1
Amortissements (F/kg) 0,5 1 1 0,5 1 1 0,5 1 1
Sous-total 2 3 3 2 2,5 3 2 2,5 3 2
Total (coûts de revient) 86 91 100 101 111 114,5 116 126 135
Source : Données d’enquête sur le terrain
P1 : Démarrage des récoltes de maïs (Mois de Septembre)
P2 : Octobre –Janvier
P3 : Mai-juin-juillet
Voir annexe 6 pour les calculs des amortissements des commerçants

On constate que :
 Les prix d’achat du maïs varient suivant trois grandes périodes :
o P1 : Période d’abondance, pendant la récolte du maïs (mois de Septembre)
o P2 : Période intermédiaire : mois d’octobre –Janvier
o P3 : Période de soudure : Mai-juin-juillet
 Les prix d’achat du maïs varient et deviennent plus élevés au cours de l’année suivant les saisons.
Le maïs est plus cher pendant la soudure à partir du mois de mai.
 Les autres frais intermédiaires (transport, stockage) sont constants quelques soit la saison
 En dehors des coûts d’achat du maïs ce sont les frais de transports qui paraissent élevés pour les
intermédiaires commerciaux comparativement aux autres charges intermédiaires

43
4.1.8. Structure des coûts de commercialisation du maïs grain sur le marché sous-régional

Tableau 19 : Structure des coûts de commercialisation du maïs grain sur le marché sous-
régional

Collecteur Grossistes Grossistes/Niger….) Détaillant Niger


Coûts intermédiaires
Prix d'achat (F/Kg) 90 130 - -
Prix de transport + manutention (F/kg) 5 45 - -
Frais de stockage (F/kg) 1 1 - -
Emballages 2 2 - -
MOS 1 2
Sous-total 1 94 180 - -
Taxes marché (F/kg) 2 2 - -
Amortissements (F/kg) 0.5 1 - -
Sous-total 2 2,5 3 - -
Total 96,5 183 - -
Source : Enquêtes auprès des grossistes à Koutiala

N.B. Le coût de transport vers le Niger est de 45000 F/t et vers le Sénégal : 30000 F/t (soit,
respectivement : 30 F/Kg) (45 F/Kg)

Les achats pour l’exportation vers la sous-région ont lieu à partir de janvier dans le but d’avoir des
grains bien séchés, faciles à conserver. En dehors du prix d’achat du maïs on note que les frais de
transport vers la sous-région sont assez coûteux (25% des coûts intermédiaires). Ces frais prennent en
compte les faux frais (police, gendarmerie, douane) engagés par les commerçants exportateurs lors du
transport.

4.2. Analyse de la rentabilité des maillons des CVA le long des CVA maïs

4.2.1. Valeur ajoutée, marge et leur répartition au sein de la CVA 1 maïs grain pour le
marché local

Tableau 20 : Calculs de la VA et RNE par acteur de la CVA maïs grain pour le marché local

N° Désignation Unités Producteur C G D Total


1 Prix de vente Kg 90 115 133 140
2 Consommations intermédiaires F/kg 40 97 106 114,5
F/kg
3 3 = 1-2 Valeur ajoutée 50 18 27 26 120,5
maïs
4 Part de la VA totale % 41 15 22 21 100
5 MOS F/kg 14 0 0 0 14
6 Taxes (forfaits) F/kg 0 0,5 1 0,25 1,75
7=3– Revenu brut d’exploitation
7 F/kg 36 18 26 25 104,75
(5+6) (RBE)
8 Amortissements F/kg 8 0,5 1 1 10,5
9 9 = 7-8 Revenu net d'exploitation (RNE) F/kg 28 17 25 24 94,25
10 Part du RNE total % 30 18 27 26 100
11 Coût total/Charges totales FCFA/kg 62 98 108 115,75
12 Rapport RNE/CT (%) 45 17 23 21

44
De la lecture et de l’analyse de ce tableau, il ressort que la CVA maïs grain pour le marché local
génère une valeur ajoutée c'est-à-dire une richesse collective de 120,5 FCFA par kg de maïs vendu en
aval par le détaillant. Cette richesse collective a été générée par chacun des acteurs à hauteur de :

 41% pour les producteurs ;


 15% pour les collecteurs ;
 22% pour les grossistes, et ;
 21% pour les détaillants

Le revenu dégagé est de 94,25F/kg pour toute la chaîne: la répartition de ce revenu net par acteur se
présente comme suit :

 45% pour les producteurs ;


 17% pour les collecteurs ;
 23% pour les grossistes, et ;
 21% pour les détaillants

On constate que les producteurs perçoivent 41% des revenus nets de cette CVA contre 59% pour tous
les acteurs commerciaux confondus. Ensemble, les producteurs gagnent moins que les commerçants.
Par contre, il crée 41% de la richesse dans cette CVA.

4.2.2. Valeur ajoutée, marge et leur répartition au sein de la CVA maïs grain pour le
marché sous-régional

Tableau 21 : Calculs de la VA et RNE par acteurs de la CVA maïs grain pour le marché sous-
régional

N° Désignation Unités Producteur C G Exp Total


1 Prix de vente Kg 90 115 175
2 Consommations intermédiaires F/kg 40 97 146
3 3 = 1-2 Valeur ajoutée F/kg maïs 50 18 29 97
4 Part de la VA totale % 52 19 30 100
5 MOS F/kg 14 1 2 17
6 Taxes (forfaits) F/kg 0 0,5 1 1,5
7 7 = 3 – (5+6) Revenu brut d’exploitation (RBE) F/kg 36 17 26 78,5
8 Amortissements F/kg 8 0,5 1 9,5
9 9 = 7-8 Revenu net d'exploitation (RNE) F/kg 28 16 25 69
10 Part du RNE total % 41 23 36 100
11 Coût total/Charges totales FCFA/kg 62 99 150
12 Rapport RNE/CT (%) 45 16 17

De la lecture et de l’analyse de ce tableau, il ressort que la CVA maïs grain pour le marché sous
régional génère une valeur ajoutée c'est-à-dire une richesse collective de 97 FCFA par kilogramme de
maïs vendu en aval par le Grossiste au Niger. Cette richesse collective est faible comparativement aux
richesses dégagée par les autres CVA. Elle est par chacun des acteurs à hauteur de :

 52% pour les producteurs


 19% pour les collecteurs
 30% pour les grossistes

Elle dégage aussi comme revenu net d’exploitation (RNE) 69 FCFA réparti par acteur comme suit :

45
 45% pour les producteurs
 16% pour les collecteurs
 17% pour les grossistes

Il s’en déduit aussi pour cette CVA, que la faible part du revenu net revient aux collecteurs et la
grande part aux producteurs.

4.2.3. Valeur ajoutée, marge et leur répartition au sein de la CVA maïs jaune pour la
transformation agro-alimentaire (farine, semoule, brisure, biscuit, pain, etc.) pour
le marché local et sous-régional

Tableau 22 : Calculs des VA et RNE par acteur de la CVA maïs jaune pour la transformation
agro-alimentaire (farine, semoule, brisure)

Transformateur
N° Désignation Unités Producteur C G Total
(Farines)
Prix de vente (Farine +
1 Kg 90 115 133 259
son)
Consommations
2 F/kg 40 97 106 143
intermédiaires
3 3 = 1-2 Valeur ajoutée F/kg 50 18 27 115 210
4 Part de la VA totale % 24 9 13 55 100
5 MOS F/kg 14 0 0 9 23
6 Taxes F/kg 0 2 2 1 5
7=3– Revenu brut
7 F/kg 36 16 25 106 183
(5+6) d’exploitation (RBE)
8 Amortissements F/kg 8 0,5 1 1 11
Revenu net
9 9 = 7-8 F/kg 28 16 24 105 172
d'exploitation (RNE)
10 Part du RNE total % 16 9 14 61 100
Coût total/Charges
11 FCFA/kg 62 99,5 109 154
totales
12 Rapport RNE/CT (%) 45 16 22 68

De la lecture et de l’analyse de ce tableau, il ressort que la CVA maïs jaune la transformation en


farine pour le marché local et sous- régional génère une valeur ajoutée c'est-à-dire une richesse
collective de 210 FCFA par kilogramme de farine vendue en aval par le transformateur lui-
même. Cette richesse collective a été générée par chacun des acteurs à hauteur de :
 24% pour les producteurs ;
 9% pour les collecteurs ;
 13% pour les grossistes ;
 et 55% pour les transformateurs (minotiers)

Le revenu net dégagé est de 172 FCFA/kg pour toute la chaîne. Sa répartition par acteur se
présente comme suit :
 16% pour les producteurs ;
 9% pour les collecteurs ;
 14% pour les grossistes ;
 et 61% pour les transformateurs (minotiers)

46
On constate que les minotiers réalisent plus de la moitié (61%) des revenus nets de cette CVA
contre 39% pour tous les autres acteurs (producteurs et vendeurs de maïs grain). C’est aussi les
minotiers ont créé plus de la moitié (55%) de la richesse dans cette CVA.

4.2.4. Valeur ajoutée, marge et leur répartition au sein de la CVA Maïs jaune pour usine
d’aliment de volaille pour le marché local

Tableau 23 : Calculs des VA et RNE par acteur de la CVA maïs jaune pour usine d'aliment de
volaille

N° Désignation Unités Producteur C G Provenderie Total


1 Prix de vente (Farine + son) Kg 90 115 133 265
2 Consommations intermédiaires F/kg 40 97 106 200
F/kg
3 3 = 1-2 Valeur ajoutée 50 18 27 65 160
maïs
4 Part de la VA totale % 31 11 17 41 100
5 MOS F/kg 14 0 0 10 24
6 Taxes F/kg 0 2 2 0 4
7=3– Revenu brut d’exploitation
7 F/kg 36 16 25 55 132
(5+6) (RBE)
8 Amortissement F/kg 8 0,5 1 1 11
Revenu net d'exploitation
9 9 = 7-8 F/kg 28 16 24 54 122
(RNE)
10 Part du RNE total % 23 13 20 44 100
11 Coût total/Charges totales FCFA/kg 62 99,5 109 211
12 Rapport RNE/CT (%) 45 16 22 26

Il se dégage de l’analyse de ce tableau, que la CVA maïs jaune usine d’aliment de volaille pour
le marché local génère une valeur ajoutée c'est-à-dire une richesse collective de 160 FCFA par
kilogramme de provende vendue en aval par le transformateur/provendier. Cette richesse
collective a été générée par chacun des acteurs à hauteur de :

 31% pour les producteurs ;


 11% pour les collecteurs ;
 17% pour les grossistes ;
 et 41% pour les transformateurs (provendiers)

Le revenu net dégagé est de 115 FCFA/kg pour toute la chaîne. Sa répartition par acteur se
présente comme suit :
 23% pour les producteurs ;
 13% pour les collecteurs ;
 20% pour les grossistes ;
 et 54 % pour les transformateurs (provendiers)

47
Les fabricants de provendes réalisent (54%) des revenus nets de cette CVA contre 46% pour
tous les autres acteurs (producteurs et vendeurs de maïs grain). Ce sont les provendiers aussi
ont créé la plus grande part de la richesse dans cette CVA (41%).

48
5. DES IMPACTS ECONOMIQUES DE LA FILIIRES MAÏS

5.1. Exportations et importation du maïs

Tableau 24 : Quantités exportées du maïs par le cordon douanier leurs valeurs en FCFA (2010-
2016)

Quantité exportée de maïs Valeur du maïs exporté


Semences de maïs Semences Autres maïs
Année (Kg) Autres maïs Total de maïs (CFA) (F CFA) Total
2010 0 80 000 80 000 0 4 000 000 4 000 000
2011 0 0 0 0 0 0
2012 0 26 440 26 440 0 2 142 000 2 142 000
2013 0 128 881 128 881 0 17 222 500 17 222 500
2014 50 000 507 900 557 900 4 000 000 42 444 000 46 444 000
2015 16 000 680 000 696 000 183 900 36 356 000 36 539 900
2016 0 0 0 0 0 0
Total 66000 1 423 221 1 489 221 4183900 102 164 500 106 348 400
Source : DNCC, 2016 et calculs du Consultant pour les totaux

Les pays vers lesquels le Mali exporte les céréales sont: Niger, Burkina Faso, Sénégal, Mauritanie,
Etats-Unis, RCI, Ghana, Nigeria, Guinée et Gabon. Le maïs est surtout exporté vers le Sénégal,
Burkina-Faso, Côte-d’Ivoire, Mauritanie, et le Niger. Selon l’étude du Dr. Dr. Yénizié KONÉ10, le
marché extérieur à conquérir pour le maïs si le PIB augmente est celui du Sénégal. Et, si les prix à
l’exportation augmentent, les marchés du Niger et du Burkina-Faso sont stratégiquement porteurs.
Pour les transformateurs de maïs et les grossiste-exportateurs de maïs rencontrés lors de cette étude les
marché sénégalais, Niger, Mauritanie sont porteurs pour l’exportation du maïs malien. surtout pour les
farines de maïs, notamment les brisures.

Tableau 25 : Quantités importées de maïs le cordon douanier et leurs valeurs en FCFA (2010-
2016)
Quantité importée de maïs Valeur du maïs importée
Semences de Semences de Autres maïs
Année maïs (Kg) Autres maïs Total maïs (CFA) (F CFA) Total
2010 22 300 137 145 159 445 22 554 577 51 653 764 74 208 341
2011 57 716 592 844 650 560 57 716 40 566 590 40 624 306
2012 127 684 7 250 321 7 378 005 215 919 018 1 357 562 248 1 573 481 266
2013 386 305 1 932 427 2 318 732 708 348 130 1 014 486 479 1 722 834 609
2014 50 838 54 871 105 709 78 952 090 13 798 908 92 750 998
2015 46 881 743 610 790 491 58 242 818 123 404 668 181 647 486
2016 36 912 249 452 286 364 64 410 413 48 381 392 112 791 805
Total 728 636 10 960 670 11 689 306 1 148 484 762 2 649 854 049 3 798 338 811
Source : DNCC, 2016 et calculs du Consultant pour les totaux

Les quantités cumulées de maïs exporté ces sept dernières par le Mali sont très faible : environ 1
489 211 kg pour une valeur de 106 348 400 FCFA ; soit un prix moyen net au kg de 71,41 FCFA.
Cette statistique cache des quantités frauduleuses de maïs exporté par les Commerçants. Les quantités

10
Stratégie malienne de conquête des marchés de céréales, de produits de l’élevage et de certains produits émergents (2017)

49
cumulées de maïs importés ces sept dernières par le Mali sont d’environ : 11 686 306 kg pour une
valeur de 3 798 338 811 FCFA, soit à un prix de 325 FCFA par Kg. Il s’agit en général du maïs en
provenance de l’UE utilisées dans la cuisine et dans des fabrications agroalimentaires (biscuits…) et
des semences hybrides de haute performance. Selon ces données sur l’importation du maïs, les
semences importées coûtent en moyenne 1 576 FCFA/Kg. El le maïs ordinaire importée coûte 242
FCFA. Ces données montrent théoriquement que le Mali exporte plus qu’il n’importe du maïs. La
balance des théorique des importations/exportations sur cette période (2010-2016), ie. Export (maïs) –
import maïs dégage un solde négatif de - 10 282 085 kg. Cette balance n’intègre pas les exportations
« frauduleuses » de maïs vers les pays de la sous-région.

5.2. Contribution à la lutte contre la pauvreté

D’après les producteurs interviewés, le maïs est une « denrée qui arrête la faim » ; une manière de dire
qu’il permet de mieux contrôler les périodes de soudure. Comme dit plus haut, le maïs est bien
consommé dans les milieux ruraux du Sud-Mali (Sikasso, Koutiala, Ségou, etc.) et occupe de plus en
plus de la place dans l’alimentation des ménages urbains de Bamako sous diverses forme (tô, bouillie,
couscous, etc.).

Le maïs au cours de ces dernières années et spécifiquement en 2015-2016 (Cf. Tableau…) fait partie
des céréales sèches qui contribuent à la réduction de l’insécurité alimentaire. Elles (y compris le maïs)
ont dégagé au cours de l’année 2016 un surplus de production 1 958 000 tonnes pour une disponibilité
apparente de 254 kg/hbt/an contre 91 kg/hbt/an pour le riz.

Tableau 26 : Bilan céréalier de la campagne agricole 2015-2016 (tonne x 1000)

Postes Riz Blé et orge Céréales sèches Total


Population au 30/04/2015 17 949 017
1 Disponibilité 1 591 30 5 259 6 881
Production brute 2 331 36 5688 8 055
Production disponible 1 448 30 4 835 6 313
Stocks au 01/11/15 144 0 424 568
Stocks paysans 129 360 489
Autres stocks (OPAM+PAM) 15 64 86
2 Besoins 1 443 182 2 605 4 230
Norme de consommation (kg/hbt/an) 74 10 130 214
Consommation humaine 1 326 179 2 336 3 841
Stocks finaux 117 3 269 389
Stocks paysans 76 0,38 254 330
Autres stocks 41 2 15 58
3 Excédent (+) Déficit (-) brut 149 -152 2 654 2 651
4 Solde import-export 48 -414 -697 -1 063
Importations commerciales prévues 168 129 3 299
Aides prévues 0 0 0 0
Exportations prévues 120 543 700 1 362
5 Excédent (+) déficit (-) net 197 -566 1 958 1 588
6 Disponibilité apparente (kg/hbt/an) 91 -21 254 324
Source : CPS/SDR (Rapport de l’Enquête Agricole de Conjoncture EAC 2015/2016)

5.3. Contribution à la lutte contre la pauvreté

Le maïs constitue une source de revenu importante pour les ménages agricoles. Il représente une
source d’emploi à temps partiel et permanent pour plus de 800 000 exploitants. Le maïs reste la
céréale la plus accessible aux ménages à faible revenu. La filière maïs fait l’objet d’appui
accompagnement par l’Etat malien et les PTF ; ce qui a contribué ces dernières années à son essor.

50
Elle offre une potentialité de croissance pro pauvre comparativement aux autres céréales sèches (riz,
sorgho, mil, etc.).

Par ailleurs, il convient de noter que le maïs contribue indirectement au développement des activités
des aviculteurs modernes au Mali. Le grain jaune du maïs participe à environ 60% à la provende des
poulets (pondeuses et de chair). Ainsi, le prix de vente du maïs impacte sérieusement sur le
développement de cette activité avicole moderne dans le pays. Aussi le grain de maïs jaune est utilisé
par les petites et grandes industries (Minoteries, Grands Moulins) agro-alimentaires au Mali pour
fabriquer divers types de farines, chips, biscuits, etc.

6. ANALYSE DE LA PERFORMANCE GLOBALE ET DE LA


COMPETITIVITE DES CVA

6.1. Analyse de la performance des CVA étudiées

Figure 12 : Comparaison des VA et RNE dégagés par les CVA étudiées

 Il se dégage de la figure ci-dessus que c’est la CVA 3 : Maïs jaune pour la transformation agro-
alimentaire (farine, semoule, brisure, biscuit, pain, etc.) pour le marché local et sous-régional qui
dégage la VA et le RNE les plus intéressants. Elle est suivie de la CVA 4 : Mais jaune pour usine
d’aliment de volaille pour le marché local
 La CVA 2 : Maïs grain pour le marché sous-régional se positionne en dernière position, après la
CVA 1 : Maïs grain pour le marché local

Il en résulte que les CVA qui développent la transformation locale du maïs sont plus porteuses de
richesses et de revenus que les autres orientées vers le vente du maïs brut localement ou dans la sous-
région.

51
Figure 13 : Répartition des VA par acteur de chaque CVA en pourcentage

La figure ci-dessus montre que d’une manière générale ce sont les producteurs et les
transformateurs qui possèdent de grands potentiels de création de VA parmi les CVA étudiées.

52
Figure 14 : Répartition du RNE par acteur de chaque CVA en pourcentage

Figure 15 : Répartition de la VA par acteur de chaque CVA en FCFA

Figure 16 : Répartition des RNE par acteur de chaque CVA en FCFA

On note ici que les transformateurs (CVA3 et CVA 4) suivis des producteurs (CVA 1 et CVA 2) ont
un potentiel à réaliser plus de revenus.

Ce sont les producteurs et les transformateurs qui produisent plus de la valeur ajoutée (VA), i.e. la
richesse

53
6.2. Compétitivité du maïs local sur le marché malien et sur le marché sous régional

Selon l’UEMOA (2004), le concept de «compétitivité d’une filière est une notion qui renvoie à celle
d’avantage comparatif et qui peut servir de justification, dans un cadre libéral, à une appréciation sur
l’allocation des ressources productive et donc sur son efficacité. La notion d’avantage comparatif est
fondée sur les coûts d'opportunité des facteurs de production utilisés et sur les prix internationaux qui
servent de référence pour des comparaisons. Cette mesure est complémentaire de celle de la rentabilité
économique, qui mesure la capacité à maintenir une activité productive créatrice de richesse compte
tenu des imperfections du marché concurrentiel et des politiques de protection et d'incitation. La
compétitivité donne donc une appréciation positive d’une politique économique nationale qui
privilégie l’achat à l’extérieur de produits relativement peu chers et la production nationale de produits
fortement valorisés par le marché international.

D’après les Experts de l’IER, la recherche n’a pas encore réalisé une étude sur la compétitivité de la
filière maïs au Mali, comme c’est le cas dans les autres pays comme le Bénin, Togo, etc. Toutefois, il
y eu un atelier le 17 Septembre 2015 sur l’amélioration de la compétitivité du riz et du Maïs au Mali :
« Le plaidoyer de la DNA et de l’IER » qui a épluché cette problématique. Il ressort de cet atelier que
la compétitivité économique du maïs pourrait être définie comme la capacité du secteur agricole
malien à fournir durablement du maïs local de qualité sur le marché en situation de concurrence. Et,
aussi, on peut se poser la question de savoir si le maïs présente des avantages comparatifs par rapport
aux produits locaux de substitution (riz, mil, sorgho, etc.) ou par rapport au maïs dans les marchés
sous-régionaux ?

 Par rapport aux systèmes et techniques de production

Les systèmes de production qui utilisant des semences améliorées, les engrais minéraux (à bonne dose,
les engrais organiques et les herbicides (à bonne dose), en la mécanisation du labour (tracteurs), ont
des coûts de production les moins élevés par kg comparativement aux systèmes des petits exploitants
qui utilisent les semences non améliorée et des engrais chimiques à doses minimisées et le labour
attelé. L’utilisation donc des semences améliorées, le respect des itinéraires techniques de production
de maïs et le respect des semis à bonne date ont des impacts positifs sur la productivité du maïs et
donc sur sa compétitivité même dans zones de prédilection du maïs. C’est pourquoi, la plupart des
producteurs préfèrent faire le labour mécanisé (tracteur) pour aller vite dès les premières pluies afin de
semer le maïs à bonne date (mois de juin).

 Par rapport à l’aptitude à la transformation

Les Grandes minoteries (GMM et GDS) et la biscuiterie (SOMABIS) ont encore des difficultés à
utiliser le maïs malien dans leurs unités de transformation pour des raisons de qualité. En effet, le maïs
local d’après les promoteurs de ces industries contient encore des impuretés (déchets : cailloux, débris,
etc.) et surtout possèderait un taux d’aflatoxine élevé. De même les grains du maïs local n’ont pas le
même calibrage. Cela fait que ces unités se réfèrent aux importations du maïs grain pour leurs besoins.
Ces plaintes sont aussi faites par la société COGETRAM. Du point de vue de la qualité, le maïs local
est donc de loin moins compétitif par rapport au maïs importé. Il est important donc de mettre l’accent
la maîtrise des techniques post-récolte par les producteurs et les commerçants du maïs (séchage,
vannage, stockage, conditionnement du maïs).

 Par rapport aux produits de substitution du maïs (mil, sorgho, riz) sur le marché local

Les CVA 3 et 4 de transformation du maïs permettent d’offrir une gamme assez variées de farine de
maïs sur le marché : brisures de maïs (de granulométries différentes), des farines pour le tô, de la
semoule pour le couscous, la bouillie, etc. Ces produits sont conditionnés sous divers emballages de 50
kg, 25 kg, 5 kg et 1 kg. La farine de maïs est populairement conditionnée dans des emballages de
fortunes (sachets) de 200g et vendue dans les coins et recoins des villes (même à Bamako). La farine

54
de maïs est actuellement intégrée dans la panification (à un taux de 15-20%). Elle commence par être
utilisée avec succès dans la pâtisserie, la biscuiterie et la fabrication des chips. Le maïs jaune est
incorporé à environ 60% dans la provende des poulets commerciaux pour la production des œufs de
tables et des poulets de chair. Cela démontre la diversité de la consommation du maïs par les
consommateurs maliens probablement devant le mil, sorgho et riz fut-il des denrées usuellement
consommés. Le soutien des unités de transformation du maïs est donc nécessaire pour améliorer la
compétitivité du maïs malien.

 Par rapport au marché sous-régional du maïs

Le tableau ci-dessous donne un aperçu des productions du maïs en Afrique de l’Ouest francophone

Tableau 27 : Production sous-régionale du maïs grain (2010-2014)

Maïs grain (tonne) 2010 2011 2012 2013 2014


Bénin 1 012 630 1 165 957 1 174 563 1 345 821 1 354 344
Burkina Faso 1 133 480 1 076 753 1 556 316 1 585 418 0
Mali 1 403 576 1 298 234 1 713 736 1 502 717 1 744 026
Niger 9 381 6 750 8 413 ND ND
Togo 638 129 650 831 825 710 623 349 833 044
Sénégal 186 511 124 091 238 960 ND ND
Côte d'Ivoire 641 610 621 790 654 738 661 285 ND
TOTAL 5 025 317 4 944 406 6 172 436 5 718 590 3 931 414
Poids du Mali (%) 28 26 28 - -
Source : CountryStat Bénin, Burkina Faso, RCI, Mali, Niger, Sénégal, Togo (2010-2014)

La production malienne du maïs est la plus importante de la sous-région Ouest-africaine


(francophone). Elle représente presque le tiers (1/3) soit 28% des productions maïsicoles des pays
francophones réunies : Bénin, Burkina Faso, Côte d’Ivoire, Mali, Niger et Togo. Au regard de la
statistique sur l’offre et la demande du maïs, il se dégage un solde positif qui s’exporte déjà vers la
sous-région sous forme de grain et/ou de farine. D’ailleurs selon les Gros Commerçants de Sikasso, le
Mali exporte chaque année plus de maïs qu’il n’en importe. Il exporte le maïs en direction du Sénégal,
la Guinée, le Niger, etc. Alors que les pays comme le Bénin, le Ghana, le Burkina Faso ont leurs
rendements moyens en maïs à moins de 2 t/ha ces dernières années, le rendement moyen de la
production du maïs au Mali tourne autour de 3 t/ha (Cf. diagnostic de la filière maïs en Côte d’Ivoire
en 2014).

55
7. POTENTIALITES ET GOULOTS D’ETRANGLEMENTS RELATIFS A LA
PROBLEMATIQUE PRODUCTION / MARCHE PAR CVA (FFOM)

7.1. Synthèse des forces, faiblesses, opportunités et menaces de la filière maïs

Tableau 28 : Synthèse des forces, faiblesses, opportunités et menaces de la filière maïs au


Mali

Forces Faiblesses
Au niveau de la production : Au niveau de la production :
 Existence de variétés améliorées et hybrides  Non-maîtrise de l’eau (installation parfois tardive des
(adaptées) avec de rendements/ha élevés : pluies)
précoces, tardives, etc.  Sols fortement dégradés
 Existence de paquets technologiques pour  Difficulté de l’accès à la terre surtout pour les femmes
l’obtention de rendements élevés et  Mauvais approvisionnement en intrants de qualité
l’accroissement de la productivité  Rendement à l’hectare encore faible au niveau national
 Présence des sociétés/multiplicateurs agréés des  Insuffisance de l’intégration agriculture-élevage pour
semences améliorées et hybrides de maïs assurer un surplus de valeur ajoutée aux paysans
 Grandes superficies emblavées par les producteurs
producteurs pour le maïs  Non maîtrise des opérations post-récolte (stockage,
 Mécanisation progressive des exploitations conservation) de maïs par des producteurs
agricoles (équipement des producteurs en  Insuffisance d’infrastructures de stockage du maïs
tracteurs)  Problèmes fonciers (difficultés d’accès à la terre)
Au niveau de la transformation Au niveau de la transformation
 Développement PME/PMI de transformation du  Difficultés d’approvisionnement en maïs le long de
maïs en farine et des provenderies artisanales et l’année
industrielles  Non maîtrise des prix d’achat du maïs
 Existences des PME/PMI d’utilisation de la  Faible capacité d’achat et de stockage du maïs le long
farine de maïs dans l’agro-alimentaire (biscuits, de l’année
chips, pain, pâtisserie, etc. ;  Vétusté des équipements de transformation des PME
 Développement de l’élevage intensif et semi- pour la production de la farine de maïs
intensif (aviculture, embouche ovine, bovine,  Degrés de finesse de la farine souvent inadaptée par
etc.) rapport aux besoins des entreprises : boulangers,
 Engouement des transformatrice de maïs en biscuitiers
farine à moderniser leurs équipements
Au niveau de la commercialisation Au niveau de la commercialisation
 Fonctionnement en clusters de gros commerçants  Manque d’informations sur le marché extérieur et sur la
de maïs politique des exportations et des transformations au
 Existence de systèmes d’information des niveau des producteurs
commerçants sur les prix du maïs  Difficultés/tracasseries d’exportation du maïs vers la
 Equipement des gros commerçants en sous-région
infrastructures de stockage (magasins, etc.)  Existence des poches de méventes au cours de l’année

Au niveau économique : Au niveau économique


 Existence des CVA rentables et créatrices de  Non maîtrise des outils de gestion par la plupart des
richesses acteurs de la filière (malgré le développement de
l’investissement) alors que la filière commence par
s’équiper
 Faible maîtrise de la maintenance des équipements
agricoles
Au niveau de l’organisation de la filière Au niveau de l’organisation de la filière
 Début de structuration et d’organisation des  Faible organisation des acteurs du maillon de la
acteurs en interprofession (IproFiM) transformation
 Existence et fonctionnement des clusters  Naissance récente de l’Interprofession de la filière
organisés autour des Gros  structuration et organisation de la filière maïs
commerçants/Agrégateurs ou des PME de

56
transformation de maïs  Faible accès producteurs aux machines agricoles du fait
 Existence de culture coopérative au sein des de la faible organisation de la filière maïs
producteurs de maïs
 Existence des PEA et cluster qui fonctionnent
avec des accompagnements bancaires efficaces
(Exp. SONAF)
Opportunités Menaces
Sur le développement de l’activité et inclusion des Sur les petits producteurs / familles vulnérables
populations vulnérables  Faible accès des femmes aux terres et aux autres
 Forte présence des bonnes dames dans les facteurs de production de maïs (engrais, semences, etc.)
coopératives de prestation de services (récolte)  Faible accès des petits producteurs aux facteurs de
 Existence de sociétés de prestation de services productions (tracteurs, magasins, etc.) même avec des
agricoles (labours, semis, herbicidage) mécanisés projets/programmes d’appui des producteurs (conditions
 Les subventions d’engrais, semences, de d’accès éliminatoire des petits)
tracteurs agricoles
 Existence des PTF soutenant la promotion de la
filière
 L’accompagnement financiers des acteurs
surtout les commerçants et transformateurs par
des banques (BNDA, BDS…), et IMF (Kafo
Jiginew)
En termes de durabilité des pratiques / effet Menaces sur l’environnement liées au développement de
améliorant sur les conditions agroécologiques la filière
 Production des semences de maïs en contre  Variabilité climatique avec retard des pluies (retard des
saison (production irriguée) par les semenciers et semis), poches de sécheresses, et des inondations dans
leurs coopératives les champs de maïs
 Risques de la mécanisation pour les sols : emplois
inappropriés des outils dans des conditions agro-pédo-
climatologiques fragiles, ce qui engendre la dégradation
des sols

7.2. Analyse des risques

Risques Probabilité Impact Actions de mitigation


Risques liés à la mécanisation Modérée Elevé  Renforcer la recherche sur la mécanisation
(emplois inappropriés des outils) agricole
 Renforcer les dispositifs de formation
(techniciens, cadres, chauffeurs de tracteurs
et mécaniciens)
 Renforcer les dispositifs d’appui-conseil en
faveur des exploitants agricoles
 Collecter et diffuser des informations sur la
mécanisation agricole
 Promouvoir la fabrication locale
d’équipements adaptés
Risques liés à la Variabilité Modérée Elevé  Intégration des aspects environnementaux et
climatique avec retard des pluies de changement climatique dans le montage
(retard des semis), poches de des dossiers d’appuis techniques et
sécheresses, et des inondations financiers apportés aux acteurs de la filière
dans les champs de maïs maïs (Cf. recommandation 5)
Risque de déstabilisation du Faible Modéré  Renforcement de plaidoyer d’IPROFIM
marché de maïs produit dans le pour le dialogue politique
pays par une politique peu
favorable

57
Risques fonciers liés aux bradages Elevée Modéré  Travail en étroite concertation avec les
des terres maïsicoles/agricoles par autorités politico-administratives, qui ont en
les ruraux charge la résolution des conflits sur leurs
territoires
 Sensibilisation des ruraux sur les méfaits du
bradage des terres culturales
Risques liés à la modérée Modéré  Renforcer les capacités des producteurs des
contractualisation - faux contrats CVA à construire des relations crédibles
– absence d’assurance agricole

8. RECOMMANDATIONS ET CONCLUSION

8.1. Recommandations

On devra s’orienter vers l’amélioration de la productivité des exploitations agricoles (maïsicole) et leur
inclusion dans des dynamiques de marché, en mettant en œuvre un ensemble d’activités destinées à
améliorer la compétitivité des filières maïs.

Recommandation 1 : Encourager les appuis-accompagnement de la filière maïs (subventions des


engrais, semences etc.)

Il faut noter les bons rendements et la forte évolution de la production du maïs enregistrés ces
dernières années sont très sensibles aux subventions de l’état dans sa facilitation de l’accès des
producteurs aux engrais, semences, aux machines agricoles, etc. Un effort important a été aussi
consentis par la recherche (avec des appuis multiples des PTF) sur la création et la diffusion de
semences de variétés améliorées qui ont permis de passer de 1t/ha à 2,5-3t/ha de nos jours. C’est
pourquoi le maintien de cet accompagnement dynamique du maillon de la production par l’Etat et ses
PTF est encore nécessaire à moyen et long terme pour maintenir et accroître le solde positif en maïs
dégagé et garantir la compétitivité de la filière maïs dans ses zones de production.

Recommandation 2 : Orienter clairement les appuis-conseils, les investissements et les


financements vers des CVA de transformation et de valorisation des produits finis de maïs qui
sont compétitives, et possèdent un fort potentiel de VA, de RNE et création d’emploi.

On peut citer par exemple :


 CVA : Maïs jaune pour la transformation agro-alimentaire (farine, semoule, brisure, biscuit, pain,
etc.) pour le marché local et sous-régional
 CVA : Mais jaune pour usine d’aliment de volaille pour le marché local ;
 CVA : Farine améliorée de maïs (infantile, adulte, malades) pour le marché local, régional et
international

Le concept de chaînes de valeur devra mettre l’accent sur :

Des produits finis labellisés, biens ciblés qui répondent à une demande de marché clairement
identifiée, tels que les farines de maïs :
 Farine ordinaire
 Brisures de maïs
 Semoule
 Farine panifiable
 Farine de biscuiterie et de chips
 Farine infantile ;
 Maïs jaune pour l’aliment de volaille/bétail
 etc.

58
Un ensemble d’opérateurs connus constituant les maillons de la chaîne de valeur, en partant des
exploitants agricoles pour arriver au consommateur final, en passant par les unités de transformation et
les circuits de commercialisation qui vont donner de la valeur ajoutée au produit.
Une attention particulière devrait être mise sur les normes de qualité (absence de moisissures, taches
noirâtres, taux d’humidité des produits, conditionnement/emballage des produits finis, etc.) et les
quantités à mettre sur le marché
Une attention particulière devrait aussi être mise sur l’inclusion des petits producteurs et des femmes.

Recommandation 3 : Valoriser, initier des PEA ou clusters, le warrantage, les ventes groupées,
la contractualisation entre les acteurs des CVA, pour sécuriser l’approvisionnement en matières
première, mieux maîtriser le marché et mieux gérer l’exploitation

Il existe une multitude d’outils de promotion de l’agriculture contractuelle dans le but de sécuriser ou
de garantir les approvisionnements des semenciers, transformateurs, commerçants en maïs (semences
ou grain). La région de Sikasso et les acteurs de la filière maïs ont des expériences en matière de PEA,
cluster, Plateformes d’acteurs, qui ont reçu même l’appui financier des banques (cas de SONAF,
sociétés et coopératives semencières, promoteurs des services agricoles de labour mécanisés, etc.). Il
sera intéressant de mettre ces expériences au profit des acteurs des CVA accompagnées.

Il s’agit aussi de mettre en cluster les acteurs ayant reçu les financements du PACEPEP et/ou autres
pour atteindre cet objectif. On pourrait même créer de nouveaux clusters ayant pour agrégateur
(regroupeur) des promoteurs ou groupe de promoteurs de PME/PMI (usine de transformation de maïs,
fabrique de biscuits, fabricants de provende, etc.). L’idée est de consolider les liens entre les acteurs
pour une maîtrise de l’approvisionnement des usines/industries de transformation de maïs en matière
première (maïs grain) dans le temps et dans l’espace et mieux atténuer les fluctuations des prix d’achat
du maïs au cours de l’année.

Au niveau des clusters, ou des plateformes d’acteurs de la filière, outre les appuis financiers apportés
aux promoteurs, il faut intégrer d’autres appuis orientés vers la résolution des goulots d’étranglement
ou des problèmes spécifiques acteurs des chaînes de valeur. Les clusters seront donc des espaces pour :

 L’analyse collective des problèmes des CVA


 Des appui-conseil d’entreprise sur la gestion rentable des équipements/matériels agricoles,
l’élaboration de plan de campagne, plan d’affaires, la gestion des stocks, la gestion comptable,
l’établissement des comptes d’exploitation ;
 Le renforcement des capacités des producteurs sur l’utilisation des semences de qualité à haut
rendement et adaptées ;
 la gestion de la fertilité des sols et la mécanisation agricole (adoption de technologiques et de
techniques performantes, respect des calendriers culturaux, l’apport de la fumure organique et
minérale en respectant les doses recommandées) ;
 Le renforcement des capacités des producteurs sur les itinéraires techniques de production du maïs
avec des rendements élevés ;
 La sécurisation foncière des espaces de production, la prévention et la gestion des conflits fonciers
agricoles ;
 L’introduction des techniques d’irrigation dans la production de maïs ;
 La formation et l’information des producteurs, la structuration des acteurs des différents maillons
de la chaine de valeur ;
 Le renforcement des capacités des producteurs et autres acteurs sur la gestion de l’environnement
et des changements climatiques ;
 Etc.

59
Recommandation 4 : Renforcement des capacités des différents acteurs des CVA maïs et leurs
organisations (Coopératives, Interprofession maïs)

L’interprofession maïs est encore très jeune (1 an). Elle devra être accompagnée à assumer ses
fonctions de représentation et de défense d’intérêt des familles membres, mais aussi pour qu’elle soit
capable de faciliter :
 L’accès à l’information ;
 L’organisation des ventes groupées, clusters (contractualisation entre les acteurs)
 L’accès aux intrants et aux équipements agricoles (engrais, semences, herbicides, magasins,
moteurs, outils, etc.) ;
 La promotion des PME/PMI de transformation du maïs ;
 La promotion et la commercialisation du maïs ou l’accès au marché ;
 La facilitation de l’accès au crédit ;
 Etc.

Recommandation 5 : Intégrer les aspects environnementaux et de changement climatique dans


le montage des dossiers d’appuis techniques et financiers apportés aux acteurs de la filière maïs.

 Assurer l’intégration des changements climatiques aux processus de développement des stratégies
de développement des filières agricoles au Mali
 Renforcer les capacités des différents services impliqués dans le système d’alerte précoce à mieux
jouer leurs rôles.
 L’IER développe déjà des semences de maïs de variétés à cycle court qui s’adaptent au mieux à la
situation climatique du pays. Cette initiative devrait continuer. On devra donc continuer à appuyer
la recherche agricole à capitaliser, développer/améliorer et diffuser les initiatives locales
d’adaptation à la variabilité climatique ; autant dans le domaine de la production que dans le
domaine post-récolte ;
 Former et sensibiliser les bénéficiaires des appuis, les décideurs politiques, des services techniques
en changements climatiques ; ses impacts et mesures d’adaptation ;

 Appuyer les services agricoles à intégrer la variabilité climatiques et les changements climatiques
dans les conseils agricoles donnés aux promoteurs dans les montages de leurs plans d’affaire, de
même que les constructions des infrastructures en s’appuyant sur les données ou informations de
 Tenir compte du phénomène d’inondation dans la construction des magasins de stockage du maïs
 Intégrer la variabilité et les CC dans les dossiers des demandeurs de crédits

60
8.2. Conclusion

La filière maïs au Mali est soutenue par la politique agricole nationale. La culture du maïs bénéficie
des subventions de l’état pour ses intrants (engrais, semences, etc.), des équipements et matériels
agricoles. Les activités de production et de transformation du maïs au Mali deviennent de plus en
plus mécanisées et la filière semencière prend d’ampleur, fournisseur des semences de variétés
améliorées à hauts rendements. On note un début d’industrialisation du maillon de la transformation
du maïs et un maillon de commercialisation du maïs assez dynamique. On note aussi une part de plus
en plus importante des privés dans la gestion de la filière maïs au Mali (minoterie, biscuiterie,
boulangerie, provenderie, etc.).

Toutes les CVA de la filière maïs sont rentables et créatrices de VA (richesses) et de revenus, mais
les CVA de transformation du maïs en diverses farines et en provende pour la volaille sont porteuses
de plus de Valeur ajoutée et de revenus. Elles sont plus compétitives que les CVA de production et
de commercialisation. La filière maïs au Mali présente des avantages comparatifs assez intéressants
par rapport aux pays limitrophes. Le Mali a une importante production de maïs et des rendements
nettement au-dessus des rendements des pays de la sous-région (Côte-d’Ivoire, Burkina Faso, Niger,
Ghana). Le pays dégage un surplus en maïs qui lui permet d’exporter le maïs brut ou le maïs
transformé ver les pays voisins.

Il est important de :
 Continuer par soutenir encore la filière maïs par les subventions au niveau de son maillon
intrants spécifiques (engrais, semence, équipements agricoles, etc.)
 Orienter des investissements vers les CVA de transformation du maïs; porteuses de plus de
valeur ajoutée et de revenus
 Promouvoir l’exportation des farines de maïs vers les pays limitrophes du Mali
 Développer les liens d’affaires entre les différents acteurs de la filière maïs pour sécuriser
l’approvisionnement des transformateurs et commerçants en maïs grain;
 Renforcer les capacités des maïsiculteurs et des commerçants sur les techniques post-récoltes
pour garantir la qualité des grains de maïs mis sur le marché
 Développer le conseil gestion au profit des entrepreneurs
 Mettre un accent sur la gestion du foncier agricole et des changements climatiques.

61
ANNEXE 1 : REFERENCES BIBLIOGRAPHIES

1. Ministère de l’Agriculture, Cellule de planification et de statistique, 2015: Annuaire statistique


du Secteur Développement Rural
2. FAO, Suivi des politiques agricoles et alimentaires en Afrique (SPAAA) ; analyse des
incitations et pénalisation pour le maïs au Mali
3. Afrique Verte, Cellule de Capitalisation ; fiche technique sur le commerce du maïs au Mali
4. ROPPA, ecdpm, 2012 ; dix ans après la déclaration de Maputo sur l’agriculture et la sécurité
alimentaire : une évaluation du progrès au Mali
5. Ministère de l’agriculture, commissariat à la sécurité alimentaire, 2016 ; 6e revue sectorielle
conjointe 2016
6. Regional Strategic Analysis and Knowledge Support System West Africa (ReSAKSS/WA),
Michigan State University & Syngenta, Août 2011; étude sur la consommation alimentaire en
Afrique de l’Ouest (rapport de synthèse)
7. Bréhima N’DIAYE, 2004 ; Etude sur le statut des exploitants et des exploitations agricoles
familiales
8. IER, Sissoko Daoukou, Coulibaly N’Tji, NCHO Akahoua, Simon, Sanogo, Août 2007 ;
Stratification des systèmes de production riz et maïs en Afrique de l’Ouest : Etats des lieux au
Mali
9. Cirad, AFD, CILSS et Centre Agrhimet ; Bassins de production et de consommation des
cultures vivrières en Afrique de l’Ouest, Novembre 2009
10. Dr. Dr. Yénizié KONÉ, Sstratégie malienne de conquête des marchés de céréales, de produits
de l’élevage et de certains produits émergents, Mai 2017

62
ANNEXE 2 : VARIETES DE SEMENCES DE MAÏS PROPOSEES PAR LA
RECHERCHE (VULGARISATION)

Variétés de maïs Durée du cycle Rendements


SAMA 100-110 j 9-10T/ha
TCHEBA 100-110 j 8-9T/ha
WASSOLO 100-110 j 8-9 T/ha
SOTUBAKA 100-105 j 5-7 T/ha
TIEMENTIE 100-105 j 5-6 T/ha
DEMBANYUMAN 90-100 j 5-6 T/ha
NIELENI 80-90j 3-4 T/ha
APPOLO 60-70j 2-3 T/ha
JOROBANA 60-70 j 3-4 T/ha
E211 70-80 j 3-7 T/ha
Source : IER

63
ANNEXE 3 : QUANTITE D'ENGRAIS SUBVENTIONNES PLACES AUPRES DES
PRODUCTEURS EN 2015
Unité : tonne
Engrais Complexe
Structures PNT Organique Urée DAP Coton NPK Total

Kayes 0,7 400 621,9 300,3 0 873,4 2 196,3


Koulikoro 341,6 1 469 6 432,1 786,2 0 2 531,8 11 560,4
Sikasso 276,9 2 419,3 25 090 3 005,1 0 14 528,2 45 319,4
Ségou 122,5 1 753,8 23 258,5 10 622,6 0 2 519 38 276,3
Mopti 85 231 6 919 2 627,4 0 2 863,2 13 902,5
Tombouctou 0 0 6 912 3 460 0 0 10 372
Gao 0 0 82,8 41,1 0 272,8 396,6
Bamako 18 200 486 56 0 274 1 034
CMDT/OHVN 3 063,2 1 689,1 65 345,4 0 92 854,8 36 048,4 195 937,8
Total General 3 907,9 8 162,1 132 931,1 22 075,5 92 854,8 59 644,4 318 995,8
Objectif 5 000 19 497 158 172 30 287 101 800 62 297 352 556
Taux 78,2 41,9 84,0 91,3 91,2 95,7 90,5
Source: DNA

64
ANNEXE 4 : CALCULS DES AMORTISSEMENTS DES DIFFERENTES
CATEGORIES DE MAÏSICULTEURS/PRODUCTEURS

Equipements Nbre PU Montant Durée de vie (an) Amort/an


Tracteurs + accessoires 5 20 000 000 100 000 000 10 10 000 000
Magasins de stockage 3 15 000 000 40 000 000 30 1 333 333
Bureau 1 10 000 000 8 000 000 30 266 667
Autres équipements 4 000 000 10 400 000
Total 152 000 000 12 000 000
Part d'utilisation des équipements dans la culture du maïs est de 2/3
Amortissements supportés par la culture de maïs par an (2/3 de 12 000 000) 8 000 000
Amortissement par ha et par an pour 200 ha de maïs cultivés (=8000 000/200) 40000

Amortissements Gros Exploitant


Equipements Nbre PU Montant Durée de vie (an) Amort/an
Tracteurs + accessoires 1 30 000 000 30 000 000 10 3 000 000
Bœuf de trait + Accessoires 5 500 000 2 500 000 5 500 000
Magasins de stockage 1 15 000 000 15 000 000 30 500 000
Bureau 0 0 0 30 0
Autres équipements 600 000 5 120 000
Total 48 100 000 4 120 000
Part d'utilisation des équipements dans la culture du maïs est de 2/3
Amortissements supportés par la culture de maïs par an (1/2 de 4120000) 2 060 000
Amortissement par ha et par an pour 50 ha de maïs cultivés (= 2060000/50) 41200

Amortissements Exploitant Moyen


Equipements Nbre PU Montant Durée de vie (an) Amort/an
Tracteurs + accessoires 0 0 0 10 0
Bœuf de trait + Accessoires 3 500 000 1 500 000 5 300 000
Magasins de stockage 0 0 0 30 0
Bureau 0 0 0 30 0
Autres équipements 100 000 5 20 000
Total 1 600 000 320 000
Part d'utilisation des équipements dans la culture du maïs est de 2/3
Amortissements supportés par la culture de maïs par an (1/2 ) 160 000
Amortissement par ha et par an pour 15 ha de maïs cultivés (= 160000/15) 10 667

Amortissements Petit Exploitant


Equipements Nbre PU Montant Durée de vie (an) Amort/an
Tracteurs + accessoires 3 30 000 000 90 000 000 10 9 000 000
Bœuf de trait + Accessoires 0 0 0 5 0
Magasins de stockage 5 15 000 000 75 000 000 30 2 500 000
Bureau 0 0 0 30 0
Autres équipements 2 000 000 5 400 000

65
Total 167 000 000 11 900 000
Part d'utilisation des équipements dans la culture du maïs est de 2/3
Amortissements supportés par la culture de maïs par an (1/2 * 11 900 000) 5 950 000
Amortissement par ha et par an pour 100 ha de maïs cultivés (= 52 500/7) 59 500

Amortissements Semenciers
Equipements Nbre PU Montant Durée de vie (an) Amort/an
Tracteurs + accessoires 2 0 0 10 0
Bœuf de trait+Accessoirs 1 500 000 500 000 5 100 000
Magasins de stockage 0 0 0 30 0
Bureau 0 0 0 30 0
Autres équipements 25 000 5 5 000
Total 525 000 105 000
Part d'utilisation des équipements dans la culture du maïs est de 2/3
Amortissements supportés par la culture de maïs par an (1/2*105 000) 52 500
Amortissement par ha et par an pour 7 ha de maïs cultivés (= 52 500/7) 7 500

Amortissements moyens des producteurs

Producteurs PE EM GE Total (FCFA)


Rendement (Kg/ha) 1750 2400 3250 7400
Amortissement/an 7500 10667 41200 59367
Calcul amortissement/an = 59367/7400 8
Source : Calculs de l’Expert sur la base des données recueillies sur le terrain et dans la documentation

66
ANNEXE 5 : CALCUL DES AMORTISSEMENTS DES TRANSFORMATEURS

Amortissements et entretiens COGETRAM

Equipements Nb Valeur initiale Valeur Durée Amort


re (en 2000) résidu de vie /an (F
elle proba CFA)
(après ble
16 ans) (an)
Décortiqueur 1 50 000 000 3 125 5 625
Tamiseur 1 000 000
Bluteuse de maïs 1
Total 625
000
La production de farine de l'usine est estimée à
600 000 Kg par an
L'amortissement (FCFA/Kg) est : 625 000
FCFA/600 000 1

L'entretien des machines se résument à l'achat et le remplacement des pièces de rechange (marteau et
tamis) estimé à 300000 FCFA/an, i.e. 0,5 FCFA/kg.an

Amortissements et entretiens de la Minoterie Karangala (sur la base des calculs des gestionnaires
de l'usine)
Les promoteurs de l'usine ont estmié l'amortissement des machines + bâtiments à 220 000 /an
La production moyenne annuelle est de 200 tonnes de farine de maïs
L'amortissement est donc : 220 000/200000 = 1 F CFA/kg
L'entretien est estimé à 600 000 FCFA/an soit 3 FCFA/kg

67
ANNEXE 5 : CALCUL DES AMORTISSEMENTS DES COMMERÇANTS

Amortissements Grossistes
Equipements Nbre PU Montant Durée de Amort/an
vie (an)
Camion 3 27 500 000 82 500 000 10 8 250 000
Magasins de stockage 2 30 000 000 60 000 000 30 2 000 000
Bascules 2 1 500 000 3 000 000 10 300 000
Autres équipements 500 000 2 250 000
Total 146 000 000 10 800 000
Part d'utilisation des équipements dans la culture du maïs est de 2/3
Amortissements supportés par le maïs par an (2/3 de 7 830 000) 7 200 000
Quantité moyenne de maïs grain commercialisé par an = 20 000 tonnes
Amortissements annuel 1

Amortissements Collecteur
Equipements Nbre PU Montant Durée de Amort/an
vie (an)
Camion 1 27 500 000 27 500 000 10 2 750 000
Magasins de stockage 1 30 000 000 30 000 000 30 1 000 000
Bascules 1 1 500 000 1 500 000 10 150 000
Autres équipements 500 000 2 250 000
Total 59 500 000 4 150 000
Part d'utilisation des équipements dans la culture du maïs est de 1/2
Amortissements supportés par le maïs par an (1/2 de 4 150 000) 2 075 000
Quantité moyenne de maïs grain commercialisé par an = 5000 tonnes
Amortissements annuel 0,5

Amortissements Détaillant
Equipements Nbre PU Montant Durée de Amort/an
vie (an)
Camion 0 27 500 000 0 10 0
Magasins de stockage 0 30 000 000 0 30 0
Bascules 0 1 500 000 0 10 0
Autres équipements 50 000 3 16 667
Total 50 000 16 667
Part d'utilisation des équipements dans la culture du maïs est de 1/2
Amortissements supportés par le maïs par an (1/2 de 1667 FCFA) 8 333
Quantité moyenne de maïs grain commercialisé par an = 10 tonnes
Amortissements annuel 1

68
ANNEXE 6 : REPERTOIRE DES GRANDS COMMERÇANTS DE MAÏS AU
MALI
Prénoms & Nom lieux Catégorie Contacts
Koni DIARRA Bamako et Niono Demi- grossiste 221 51 56
Siné SANGARE Bamako et Niono Grossiste 221 50 62
604 53 91
Mama KONE Bamako Grossiste 678 27 95
644 41 55
Moulaye Mopti Demi- grossiste 643 04 19
SOUNKORO
Tidiani THIENTA Mopti Demi- grossiste 643 06 28
Abdoul TALLA Ségou Grossiste 232 05 25
Mamoutou Ségou Demi- grossiste 232 09 81
COULIBALY Bako 671 68 39
Salah Ségou Demi- grossiste 232 12 51
SOUMOUNOU 672 46 96
Thierno Mady DIALLO Ségou Demi-grossiste 232 03 34

Amadou Sékou BRAME Ségou Grossiste 232 03 86


678 01 61
Société Nama & Fils / Adama DISSA Sikasso Grossiste 262 15 86

Dramane DAO Dani Koutiala Grossiste 237 21 64


Sidiki Badjan Koutiala Grossiste 264 08 48
DOUMBIA
Sinaly DIARRA Koutiala Grossiste 264 05 64
Alou DIARRA Koutiala Grossiste 240 05 65
Soumaïla Koutiala Grossiste 264 01 17
COULIBALY
Bénogo
Alassane DIARRA Koutiala Grossiste 264 01 32
Source : Afrique Verte

69
ANNEXE 7 : SUPERFICIES, PRODUCTION ET RENDEMENTS DU MAÏS (1985-2015)

Année 1985 1986 1987 1988 1989 1990 1991 1992 1993 1994 1995 1996 1997 1998 1999
Superficies 109042 128984 118144 142902 174612 169958 185749 191563 256925 284208 207230 185664 202814 239379 426300
Production 140066 213423 178609 214519 225393 196579 256775 192530 283373 322493 266136 294183 343357 392972 619896
Rendements maïs (Kg/ha) 1 2 2 2 1 1 1 1 1 1 1 2 2 2 1
Source : CountryStat Mali

Suite
2000 2001 2002 2003 2004 2005 2006 2007 2008 2009 2010 2011 2012 2013 2014 2015
161053 260627 318161 316683 252311 424861 412484 409916 352263 442890 504362 924850 579396 640526 803136 899640
214548 301931 365174 454758 459463 634464 706737 689918 695073 1476995 1403576 1298234 1713736 1502717 1744026 2276036
1 1 1 1 2 1 2 2 2 3 3 1 3 2 2 3
Source : CountryStat Mali

70

Vous aimerez peut-être aussi