F13 Embouche Ovine
F13 Embouche Ovine
F13 Embouche Ovine
Fiche
n13
Synthse
Techniques d'embouche
ovine, choix de l'animal
et dure
Mamadou Sangar, Eric Thys et Abdoulaye S. Gouro
En Afrique de l'Ouest l'embouche de bliers dans un but lucratif est en passe de devenir une activit
courante aussi bien en milieu rural qu'en zones urbaines et priurbaines. Cela est essentiellement li
la demande croissante de viande de bonne qualit concomitante l'accroissement des populations
des zones urbaines. Le pic de cette demande se situe autour des priodes de ftes religieuses
(Tabaski, Nol, etc.).
Plusieurs mthodes d'embouche, particulirement d'embouche ovine, sont utilises pour rpondre
qualitativement et quantitativement cette demande. La diffrenciation entre ces mthodes porte plus
sur les modes d'alimentation et les dures de l'embouche que sur les races animales qui, comme il est
connu, sont la race Djallonk localise en zones subhumides et humides et les races du Sahel leves
dans les zones semi-arides et arides.
L'embouche semi-intensive
Cette technique est aussi appele embouche paysanne parce
qu'elle est quasiment l'unique forme d'embouche en milieu
rural. Cependant, sa pratique est galement courante dans les
zones urbaines et priurbaines.
Elle porte sur un nombre limit de moutons (adultes le plus
souvent) dont l'alimentation allie gnralement exploitation
des pturages naturels et supplmentation sous forme de
rsidus de culture et de dchets de mnage. Rarement des
concentrs sont achets et distribus aux animaux. La
rgularit de la supplmentation est fonction de la disponibilit d'aliments. Sa dure est gnralement longue : six mois
plus d'un an, tant donn les performances pondrales
souvent modestes (50 g de Gain Moyen Quotidien) et
irrgulires enregistres au cours de l'opration.
Llevage des moutons de case, particulirement pratiqu par
les femmes dans les zones urbaines et priurbaines, se
classe parmi les multiples variantes dembouche semiintensive. Elle porte gnralement sur un petit nombre
(souvent 1 2 ttes par opration) dovins mles dun an et
plus. Maintenus en stabulation (souvent au piquet) dans les
concessions familiales, ces animaux reoivent dans des
L'embouche intensive
Cette technique est qualifie d'embouche industrielle cause
du nombre lev d'animaux, du mode intensif d'alimentation et
de la dure relativement courte de l'opration. Elle est
pratique en zone urbaine ou priurbaine par des personnes
plus ou moins nanties (commerants, fonctionnaires, etc.) qui
mnent l'opration soit individuellement, soit collectivement au
sein de groupements d'leveurs.
Elle porte sur des dizaines voire des centaines d'ovins mles
gs de trois plus de vingt quatre mois. Les animaux,
maintenus en stabulation dans des parcs, font l'objet d'un suivi
sanitaire (vaccination, dparasitages interne et externe)
relativement rgulier. Leur ration alimentaire, gnralement
dtermine en fonction des performances recherches, est
compose de fourrages (paille de crales et fanes de
lgumineuses), de concentrs prpars partir des sousproduits agro-industriels et de complments minraux.
Il existe au moins deux formes d'embouche intensive :
l'embouche intensive de courte dure, ralise sur des ovins
mles (18 mois et plus), pour des dures allant de neuf
quinze semaines (figure 3) ;
l'embouche intensive de longue dure, ralise sur des
jeunes mles (gs de trois huit mois), durant des priodes
de cinq huit mois.
Quelle race ?
Le choix de la race dpend dans une large mesure de la zone
o l'on se trouve, tant donn la rpartition gographique susmentionne des races ovines. Mais, il est souligner que
cette rpartition n'est pas systmatique, notamment dans les
zones sub-humides et humides o l'on peut trouver galement
Tableau 1 : Effet de la race sur les performances de production ( e.t.) de viande des ovins de race locale soumis
une alimentation intensive.
Race1
Gain Moyen
quotidien
(g)
Poids
carcasse
(kg)
Rendement
vrai carcasse
(%)
Indice de consommation
(kg MSI kg-1 gain PV)
Sahlienne
116.3044.39a
(207,3)
15.673.16a
(19,8)
50.955.17a
(56,3)
11.834.59a
(6,3)
Djallonk
76.2524.50b
(134)
12.873.33b
(16,4)
49.155.07b
(57)
12.355.64b
(5,63)
Effectifs
210
112
112
156
-1
a,b
L'chantillon compte 709 ovins mles entiers de race Djallonk et 343 du Sahel ; ( ) = valeurs maximales ;
Les chiffres affects de lettres diffrentes dans les mmes colonnes sont significativement diffrents. (Sangar, 2001)
Quelle robe ?
A quel ge ?
Quel sexe ?
Au jeune ge, la croissance est domine par le dveloppement du tissu musculaire qui culmine autour de la pubert,
puis diminue et s'arrte pour donner la priorit au dpt de
gras, quand l'animal a atteint la maturit physique (24
30 mois). Le cot nergtique du dpt de gras reprsente le
double de celui du dveloppement musculaire, raison pour
laquelle les animaux gs consomment plus de MS du mme
aliment pour raliser les mmes GMQ que les jeunes
(tableau 4). L'leveur a donc intrt exploiter les animaux
plus prcocement au lieu de les mettre lembouche partir
ou aprs l'ge de maturit. Mais sur un autre plan, le gabarit
et un poids final beaucoup plus levs chez les adultes que
chez les jeunes (figures 6 et 7), font de ces derniers des
produits moins rmunrateurs. De plus, les carcasses de
Tableau 2 : Effet de la castration prcoce sur les performances pondrales d'ovins mles
Type de mle
(5 ttes/lot)
Poids final
jeun
(kg)
GMQ
Poids
carcasse
(kg)
Rendement
brut carcasse
(%)
Indice de consommation
(UF kg-1 gain PV) (kg MSI kg-1 gainPV)
Castration totale*
45,8
85,3
18,6
50,2
16,2
23,4
Entier
47,6
110,7
23,3
48,9
12,2
21,3
Castration partielle**
45,8
104,6
23,1
50,5
13,3
20,7
* Pince Burdizzo 6,5 mois; ** Mthode short scrotum 2 mois (Adapt de Thys et al., 1989 ; 1991)
Tableau 3 : Effet de la castration tardive 12 mois sur les performances pondrales d'ovins mles
Type de mle
(8 ttes/lot)
Poids final
jeun*
(kg)
GMQ
(g)
Poids
carcasse
(kg)
Rendement
brut carcasse
(%)
Indice de consommation
(UF kg-1 gain PV) (kg MSI kg-1 gainPV)
Castration totale**
35,4
84,5
18,1
51,1
14,7
19,4
Entier
41,4
135,3
20,4
49,4
9,6
13,4
* Aprs 105 jours d'alimentation intensive; ** A la pince Burdizzo 12 mois (Adapt de Thys et al., 1990).
Gain Moyen
Quotidien
(g)
Poids
Carcasse
(kg)
Rendement
Vrai Carcasse
(%)
Indice de
Consommation
(kg MSI kg-1 gain PV)
3-8
118,7a
12,7a
48,2a
8,6a
9-12
75,7b
12,6a
45,6a
12-18
87,8b
14,0ab
51,1b
10,7b
Plus de 18
85,4b
15,5b
52,1b
13,9c
Effectifs
210
112
112
156
a,b,c
Les chiffres affects de lettres diffrentes dans les mmes colonnes sont significativement diffrents.
Figure 6. Blier
Djallonk adulte en fin
d'engraissement.
(photo H. Nantoum)
8 dents de lait
2 dents dadultes
4 dents dadultes
(petites dents)
Antenais/Antenaise
(6 dents de lait)
Jeune en croissance 18 mois
(4 dents de lait)
Adultes denviron 24 mois
6 dents dadultes
8 dents dadultes
(2 dents de lait)
Adulte en fin de croissance 30 mois
Quelle dure ?
Tableau 5 : Effet de la dure de l'embouche sur les performances pondrales des ovins
ab
Dure de la priode
d'alimentation intensive
(j)
Gain Moyen
quotidien
(g)
Poids
carcasse
(kg)
Rendement
vrai carcasse
(%)
Indice de
consommation
(kg MS kg-1 gain PV)
Moins de 9 semaines
102,4a
13,3a
9-12 semaines
91,2ab
14,3a
50,8a
12,0a
> de 12 semaines
78,2ab
13,0b
48,4b
12,0a
Effectifs
210
112
112
156
Les chiffres affects de lettres diffrentes dans les mmes colonnes sont significativement diffrents. (Sangar, 2001)
Conclusion
En embouche intensive, on enregistre des performances
pondrales (vitesse de croissance, poids vif, indice de
consommation) et d'abattage (poids et rendement carcasses)
plus leves chez les ovins du Sahel que chez les ovins
Djallonk. Cependant, il faut sassurer que les animaux sont
bien adapts aux conditions du milieu o ils doivent tre
engraisss.
En dpit de leurs meilleures performances de croissance et
de leur meilleure conversion alimentaire, les faibles PV et
poids carcasses des jeunes de 3 12 mois les destinent
des marchs moins rmunrateurs que les animaux gs,
notamment au cours des ventes sur pied.
Contact
Cirdes
Unit de Recherche sur la Production animale (URPAN)
Centre
international
de recherchedveloppement
sur llevage
en zone
subhumide
et aux leveurs.