Cavum 2020
Cavum 2020
Cavum 2020
I. Introduction :
1. Définition : prolifération tumorale maligne développée au dépend des tissus constituant le cavum.
2. Intérêt de la question :
• Cancer fréquent en Algérie. Il pose un problème carcinologique dans tout le bassin méditerranéen et un problème
de santé publique dans le sud-est asiatique.
• Pronostic dépendant du type histologique, de l’envahissement ganglionnaire et métastatique.
• Singularité des formes indifférenciées des autres cancers des VADS (relation avec EBV, répartition géographique,
absence de relation avec les facteurs alcoolo-tabagiques).
• Radio curabilité et chimio sensibilité, place réduite de la chirurgie (biopsie, ou rechute ganglionnaire).
• Retard diagnostique : localisation anatomique profonde d’accès difficile sous la base du crâne, symptomatologie
d'emprunt.
II- Rappel anatomique : rhinopharynx = cavum = nasopharynx : organe impair et médian, c’est une cavité
aérienne situé : sous la base du crâne (corps du sphénoïde), en arrière des fosses nasales, en dessus de
l’oropharynx, en avant des 2 premières vertèbres cervicales. Les parois latérales sont musculo-aponévrotiques
sauf en avant où la muqueuse appliquée sur la face interne de l’aile interne de la ptérygoïde. Dans chaque paroi
latérale s’ouvre l’orifice de la trompe d’Eustache qui fait communiquer le cavum avec l’oreille moyenne.
III-Epidémiologie :
1. Descriptive :
1.1. Répartition géographique/Incidence :
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– Zones endémiques à haut risque : l'Asie du sud-est, notamment le sud de la Chine (30- 80 / 10 / an).
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– Zones à risque intermédiaire : pourtour méditerranéen (Maghreb, Afrique-Nord), Alaska (8- 12 / 10 / an).
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– Zones à faible risque : Europe occidentale, l'Amérique du nord (0,5- 2 / 10 / an).
1.2. Répartition géographique / type histologique : la forme indifférenciée (UCNT) est la plus fréquente dans les
zones d’incidence haute ou intermédiaire y représentant plus de 80 à 90 % des cas.
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1.3. Incidence : l’incidence standardisée selon le registre des cancers INSP d’Alger 2014 : 4.6 / 10 / an pour les
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hommes et 1.9 / 10 / an pour les femmes. Dans le monde selon Globocan 2018 : 1.5 /105 (129000 nouveau cas).
1.4. Age : tout âge, dans les zones à risque intermédiaire: 2 pics (10-25 ans) – (50-70 ans).
1.5. Sexe ratio : 2-3 Hommes / 1 Femme.
1.6. Mortalité : 18ème cause de mortalité par tumeur solide dans le monde (Globocan 2018, près de 73000 décès).
2. analytique :
2.1. Facteurs viraux :
– Association avec le virus Epstein-Barr (EBV), constante avec les carcinomes indifférenciés.
– ADN viral retrouvé dans les cellules tumorales et dans le sang.
2.2. Facteurs Génétiques :
– Cas familiaux suggèrent la prédisposition génétique.
– Présence d’allèles HLA-A *02 et HLA-B sin 2 associée à une augmentation du risque de survenue de NPC.
– Délétion du bras court du chromosome 3 : anomalie fréquemment observée dans NPC.
2.3. Facteurs environnementaux et diététiques :
– Nitrosamines : aliments séchés et fumés (Chine), El Khlii (Maghreb), aliments épicés ou contenant Harissa
(Maghreb).
– Alimentaires : régime riche en graisses, pauvres en fibres.
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– Alcool + Tabac : surtout incriminés dans type 1 OMS : USA – Europe. Le rôle du tabac est controversé mais reste
évoqué dans une méta-analyse publiée en 2013 (Xue et al.), qui retenait une augmentation du risque de 60 %
pour les fumeurs, et ce même pour les formes indifférenciées.
3. Dépistage : moyens de dépistage du cancer du cavum utilisés dans les zones d’endémie sans résultats
satisfaisants (nasofibroscopie, sérologie anti EBV).
IV- Anatomopathologie :
1. Macroscopie :
– Forme bourgeonnante : végétations friables et hémorragiques.
– Forme ulcérée : ulcération centrale avec bords irréguliers et indurés (paroi postérieure).
– Forme infiltrante : réalise parfois un aspect lobulé, polypoïde.
– Formes mixtes.
– Parfois pas de lésion macroscopiquement visible.
2. Microscopie : classification de l’OMS 2017.
2.1. Les carcinomes :
– Carcinomes épidermoïdes : plus de 90 %.
– Carcinome épidermoïde non kératinisant (différencié = OMS type 2 et indifférencié dit « undifferenciated
carcinoma of nasopharyngeal type » « UCNT » = OMS type 3). UCNT a un meilleur taux de contrôle local, une
probabilité métastatique plus importante et une association constante avec EBV.
– Carcinome épidermoïde kératinisant = OMS type 1.
– Carcinome épidermoïde à cellules basaloïdes.
– Adénocarcinomes : papillaire nasopharyngé, < 1 %.
2.2. Tumeurs type glande salivaire : carcinome cystique adénoïde.
2.3. Tumeurs des tissus mous : angiofibrome nasopharyngé.
2.4. Tumeurs hémato lymphoïdes : 15 % des lymphomes tête et cou, lymphomes à cellules-B diffus, plasmocytome
extra osseux, sarcome myéloïde extra médullaire.
2.5. Tumeurs notochordes : chordome.
2.6. Tumeurs bénignes et borderline : adénome pituitaire ectopique, craniopharyngiome, polype poilu.
3. Mode d’extension :
3.1. Locorégionale :
– Les cancers du cavum naissent le plus souvent au niveau de la fossette de Rosen Müller, juste en arrière de
l’orifice de la trompe d’Eustache.
– Trois voies d’extension locorégionale : superficielle, le long des muqueuses et de la sous muqueuse ; le long des
muscles et des insertions musculaires, des plans fibrograisseux et péri musculaires ; le long des gaines vasculaires
et nerveuses et à travers des foramens osseux (transfixion osseuse basicrânienne) et le long des surfaces
périostées.
3.2. Ganglionnaire :
– Cancer très lymphophile à cause de la richesse du réseau lymphatique sous muqueux.
– Trois voies principales : premièrement vers l’espace retro pharyngé à proximité des nerfs crâniens IX et XII, en
direction des chaînes jugulocarotidiennes et jugulaires profondes, et enfin vers les chaines spinales localisées
autour du processus mastoïdien.
3.3. Général : la dissémination métastatique viscérale (environs 10 % lors du diagnostic) est plus élevée que pour les
autres cancers des voies aérodigestives supérieures : os 70% des métastases, poumon, foie, cerveau.
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V. Etude Clinique :
1. Circonstances de découverte :
• La topographie profonde explique la symptomatologie riche (d'emprunt) mais souvent tardive.
• Les trois grands signes (rhinologiques, otologiques et neurologiques) sont regroupés sous le nom de
trisyndrome caractérisant le cancer du cavum.
– Signes rhinologiques : 20 % (souvent unilatérale) obstruction nasale, rhinorrhée, épistaxis, voix nasonnée.
– Signes otologiques : 25 % (souvent unilatérale) hypoacousie, otite séro-muqueuse, otorrhée, acouphènes,
otalgies.
– Signes neurologiques : 10 % diplopie (III, IV et VI), algies crânio-faciales, céphalées persistantes, névralgie du
trijumeau, trismus (atteinte du V moteur).
– Signes ophtalmologiques : 5 % atteinte oculomotrice rare, exophtalmie, paralysie oculomotrice.
– Envahissement ganglionnaire : 80 % (bilatéral 50 %) typiquement haut situé.
– Signes de métastase à distance : 10 % hépatomégalie, douleur osseuse.
– Signes carcinologiques : AEG (asthénie, amaigrissement, anorexie), fièvre, anémie.
– Syndrome paranéoplasique.
2. Examen clinique :
2.1. Anamnèse : minutieuse : âge, ATCDS, habitudes alimentaires.
2.2. Nasofibroscopie : elle permet d’apprécier le type macroscopique : bourgeonnant, ulcérant ou infiltrant, la
taille, le siège exact sur les parois du cavum et l’extension aux fosses nasales, elle est complété par une
biopsie, indispensable pour le diagnostic positif.
2.3. Examen ORL complet.
2.4. Examen complet des paires crâniennes.
2.5. Recherche d’adénopathies périphériques : bilatéral en appréciant nombre, taille, forme, consistance,
fixité, signes inflammatoires et topographie.
2.6. Examen ophtalmologique.
2.7. Examen général : à la recherche de signes de métastases viscérales.
3. Examens complémentaires :
3.1. IRM du cavum (de la base du crâne jusqu’aux clavicules) axiale, frontale et sagittale : désormais le bilan
d’imagerie est basé sur l’IRM, indispensable pour les extension péri-nerveuses, permet une étude
appropriée des espaces para pharyngés et de la base du crâne.
3.2. TDM du cavum (de la base du crâne jusqu’aux clavicules) axiale et frontale : garde toute sa place pour les
structures osseuses de la base du crâne et des 1ères vertèbres cervicales, permet en plus une évaluation
ganglionnaire cervicale et thoracique.
3.3. Examen histologique : se fait sur biopsie du cavum, des ADP ou des métastases, donne le diagnostic de
certitude.
3.4. Sérologie EBV : recherche des anti corps anti EBV IgA anti EA et anti VCA, et IgG anti EA et anti VCA.
VI. Diagnostic Positif : repose sur : Clinique (ADP haut situées + tri-syndrome + nasofibroscopie) +
Radiologie (TDM + IRM du cavum) + Histologie (diagnostic de certitude).
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VIII. Diagnostic Différentiel :
1. En fonction de la clinique :
1.1. Devant les signes ORL : affections bénignes chroniques : sinusite, otite. Végétations adénoïdes
tuberculeuses.
1.2. Devant les signes ophtalmologiques : éliminer les autres causes de diplopie, de baisse de l’acuité visuelle et
des paralysies occulo-motrices.
1.3. Devant les signes neurologiques : éliminer les autres causes d’atteinte des paires crâniennes.
1.4. Devant le trismus : éliminer les causes stomatologiques.
1.5. Devant les adénopathies cervicales :
• Causes virales : MNI, cytomégalovirus, primo infection rubéolique, HIV.
• Causes bactériennes : tuberculose, maladie des griffes de chat, syphilis, brucellose.
• Causes parasitaires : toxoplasmose, leishmaniose viscérale.
• Causes auto-immunes : sarcoïdose.
• Hémopathies malignes : LH, LNH, LLC, LA.
• Adénopathies métastatiques : cancer des voies aéro-digestives supérieures, carcinome thyroïdien.
2. A la nasofibroscopie :
2.1. Devant une tumeur bourgeonnante : végétations adénoïdes, polype de Kilian, angiofibrome, polypes nasaux,
fibromes nasopharyngés, hypertrophie des cornets.
2.2. Devant un bombement sous muqueux : abcès rétro pharyngé, lipome, kyste.
2.3. Devant une tumeur étendue : tumeur à point de départ ethmoïdal ou sphénoïdal.
X. Classification :
– Classification TNM 8ème édition : La classification TNM qui se base sur la taille tumorale (T), l’existence ou non
d’un envahissement ganglionnaire (N), l’existence ou non de sites métastatiques (M).
– Tumeur (T) :
• Tx : La tumeur primitive ne peut être déterminée.
• T0 : Pas de tumeur identifiée, mais envahissement ganglionnaire cervical EBV positif.
• T1 : Tumeur limitée au nasopharynx, ou étendue aux tissus de l’oropharynx et / ou à la fosse nasale sans
extension para-pharyngée.
• T2 : Tumeur avec extension para pharyngée et / ou infiltration du ptérygoïdien médial, latéral ou des muscles pré
vertébraux.
• T3 : invasion tumorale des structures osseuses de la base du crâne, des vertèbres cervicales, de la ptérygoïde ou
des sinus para nasaux.
• T4 : Tumeur avec extension intracrânienne et / ou atteinte des nerfs crâniens, de l’hypo pharynx, de l’orbite, de la
glande parotide ou avec extension au-delà du bord latéral du muscle ptérygoïdien latéral.
– Adénopathies régionales (N) :
• Nx : Les adénopathies locorégionales ne peuvent être déterminées.
• N0 : Absence d'adénopathies locorégionales.
• N1 : Atteinte unilatérale d’un ou plusieurs ganglions lymphatiques cervicaux, et / ou atteinte unilatérale ou
bilatérale des ganglions lymphatiques retro pharyngés, ≤ 6 cm dans leur plus grande dimension, au-dessus du
bord inférieur du cartilage cricoïde.
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• N2 : Atteinte bilatérale de plusieurs ganglions lymphatiques cervicaux ≤ 6 cm dans leur plus grande dimension,
au-dessus du bord inférieur du cartilage cricoïde.
• N3 : Atteinte d’un ou plusieurs ganglions lymphatiques cervicaux > 6 cm de grand diamètre, ou s’étendant au-
dessous du bord inférieur du cartilage cricoïde.
– Métastases à distance (M) :
• M0 : Pas de métastase à distance.
• M1 : Présence de métastase(s) à distance.
– Classification par stades :
N0 N1 N2 N3 M1
– Ganglions lymphatiques régionaux (classification de Robbins) : groupe sous- mentonnier (Ia), groupe sous-
mandibulaire(Ib), groupe sous- digastrique ou jugulaire supérieur (II) (IIa de la veine jugulaire interne, IIb de la chaîne
accessoire (région rétro spinale), groupe sus- omo- hyoïdien ou jugulaire moyen (III), groupe jugulaire inférieur (IV),
groupe du triangle postérieur (V) (Va entre base du crâne et bord inférieur du cartilage cricoïde en bas, Vb entre bord
inférieur du cartilage cricoïde et la clavicule en bas), groupe antérieur (VI) (VIa prétrachéaux, prélaryngés, VIb para
trachéaux).
1. Buts du traitement :
– Curatif pour les formes localisées : obtenir la rémission la plus complète possible et la plus longue possible,
diminuer les séquelles, augmenter la survie sans récidives et sans rechutes.
– Palliatif pour les formes métastatiques : améliorer la qualité de vie, assurer le confort du malade, réduire les
complications liées à l’évolution, augmenter la survie globale.
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2. Moyens :
2.1. Traitement symptomatique :
– Prise en charge des effets secondaires du traitement :
• Vomissements par les antis émétiques;
• Diarrhée par les antis diarrhéiques;
• Anémie par la transfusion de culots globulaires, par les agents stimulant l’érythropoïèse (ASE) (réservés aux
patients sous chimiothérapie), traitement martial et facteur antipernicieux;
• Thrombopénie par la transfusion de concentrés plaquettaires et de CUP et par corticothérapie;
• Neutropénie par les facteurs de croissance de granulocytes (GCSF), leur utilisation est optionnelle en prophylaxie
primaire et recommandée en prophylaxie secondaire, en cas de facteurs de risque de neutropénie (PS mauvais (>
2), hypo-albuminémie, âge élevé, envahissement médullaire, antécédent de cancer traité, lymphocytes < 0,7
giga/l), leur utilisation en prophylaxie primaire est recommandée.
• Infection par les antibiotiques et les anti fungiques adaptés.
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– Proton-thérapie : elle utilise des protons à la place de photons, avec diminution de la dose intégrale délivrée
à l’organisme (moins de toxicité). Une étude rétrospective du MD Anderson cancer center suggère que la
proton-thérapie entrainerait un taux de contrôle similaire de la maladie avec moins de toxicité. Les limites de
l’utilisation de cette technique sont le nombre faible de machines, la difficulté technique de mise en œuvre, la
nécessité de replanifications régulières et l’absence de démonstration d’un bénéfice clinique.
• Sources : accélérateur linéaire.
• Volume cible : nasopharynx en totalité, aires ganglionnaires.
• Doses, étalement et fractionnement :
– Nasopharynx en totalité : 70 Gy / 35 fractions/7 semaines (2 Gy /séance, 5 jours /semaine).
– Aires ganglionnaires envahies : 70 Gy / 35 fractions/7 semaines (2 Gy /séance, 5 jours /semaine).
– Prophylactique des aires ganglionnaires : II, III, V, VIIa et VIIb si N0 étendue aux Ib, IVa et IVb si N+ (50 Gy/
25 fractions/5 semaines).
• Organes critiques : la moelle épinière, la base du crâne, chiasma optique, le nerf optique, le plexus brachial,
la mandibule et l’articulation temporo-mandibulaire.
• Complications :
– Précoces : radiomucite, épilation transitoire, sécheresse buccale, otite séreuse.
– Tardives : hyposialie ou asialie (constante), sclérose des muscles masticateurs (trismus), caries dentaires,
rhinite croûteuse, ostéoradionécrose (au 18ème et 24ème mois), surdité de transmission ou de perception,
myélite radique, nécrose du lobe temporal, dysmorphie crânio-faciale et retard staturo-pondéral chez l’enfant.
2.2.2. Chimiothérapie: c’est une tumeur chimio sensible.
• Modalités :
– Association chimio-radiothérapie concomitante (RCC) : comme sus cité.
– Induction : elle est recommandée pour les stades IVA et option pour les stades III (N2 ou N ≥ 03 cm), selon
les études randomisées de phase III du centre Sun Yat Sen (bénéfice sur la PFS), GORTEC 2006-02 (bénéfice sur
la PFS et OS) et AOCOA (petit bénéfice sur PFS). 03 méta analyses : Chen et al. (04 études randomisées), Tan
et al. (06 études randomisées et 05 observationnelles) et Ribassin-Majed et al. (20 études randomisées)
suggèrent un meilleur contrôle local dû à la chimiothérapie d’induction, la 1ère méta analyse n’a pas trouvé de
bénéfice sur la PFS et OS tandis que les deux dernières ont trouvé ce bénéfice. Protocoles : TPF, CF, Cisplatine-
Gemcitabine ou Cisplatine-Docetaxel.
– Adjuvante : elle est controversée, et associée à une toxicité importante. L’étude randomisée de phase III
Singapourienne de (Wee et al.) a trouvé un bénéfice à ajouter une chimiothérapie adjuvante à la RCC, tandis
qu’une autre étude randomisée de phase III chinoise de (Chen et al.) n’a pas trouvé de bénéfice sur la survie.
La méta analyse de Ribassin-Majed et al. (20 études randomisées) suggère un bénéfice sur la PFS et OS avec la
chimiothérapie adjuvante, la méta analyse de (Blanchard et al.) groupe MAC-NPC (19 études randomisées) a
aussi trouvé ce bénéfice mais aucune conclusion solide ne peut être faite (hétérogénéité des études).
– Métastatique : A proposer aux patients en bon état général métastatiques ou récidivants. La poly
chimiothérapie est plus efficace que la mono chimiothérapie. Plusieurs options peuvent être proposer, des
associations de Cisplatine (vue qu’il est la drogue la plus efficace) : CF, TPF, Cisplatine-Gemcitabine (étude
randomisée de phase III de Zhang et al. petit bénéfice sur la PFS vs CF avec plus de toxicité), Cisplatine-
Docetaxel (ou Pclitaxel) (études de phase II), et sur la base d’études de phase II : Carboplatine-Docetaxel (ou
Paclitaxel), Cisplatine, Carboplatine, 5 FU, Docetaxel, Paclitaxel, Gemcitabine, Capecitabine, Methotrexate. En
2ème ligne ou ultérieure, proposer les associations ou molécules non déjà utilisées.
• Molécules :
Famille Groupe Drogue Présentation Toxicité
Anti métabolites Analogues des 5 Fluoro-Uracile Flc de 250, 500, Hématologique, diarrhée,
bases 1000, 2500 et vomissements, mucite, stomatite,
pyrimidiques 5000 mg Sd mains-pieds, alopécie,
hyperpigmentation, cardiaque
Capecitabine Cp de 150 et 500 Hématologique, diarrhée,
mg vomissements, mucite, stomatite,
Sd mains-pieds, alopécie,
hyperpigmentation, cardiaque
Gemcitabine Flc de 200, 1000 hématologique, dyspnée,
et 2000 mg protéinurie, hématurie
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Analogues de Methotrexate Flc 2.5, 5, 25, 50, Hématologique, diarrhée,
l’acide Folique 100, 500, 1000 et vomissements, alopécie,
5000 mg, Cp de pneumopathie, néphropathie
2.5 mg
Poisons du Taxanes Paclitaxel Flc de 30, 100, hématologique, hypersensibilité
fuseau 150 et 300 mg (prémédication par corticoïdes),
Docetaxel Flc de 20, 80 et alopécie, neurologique
160 mg
Alkylants Sels de platine Cisplatine Flc de 10, 25, 50 Hématologiques, rénale, auditive,
(clairance ≥60 ml/min) et 100 mg neurologique, vomissements
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2.2.4. Immunothérapie :
• Principe : l’immunothérapie c’est une thérapie ciblant les immune checkpoint par des anticorps antagonistes
pour empêcher l’interaction CTLA-4/B7 et PD-1/PD-L1/2 (des inhibiteurs des immune checkpoint).
• Molécules :
XIV. Surveillance : doit être alternée conjointement par tous les spécialistes intervenant dans le traitement.
1. Buts :
• Prise en charge des effets secondaires et des séquelles liées au traitement.
• Soutien psychologique.
• Vérification de l'hygiène bucco-dentaire.
• Prise en charge de la douleur et d'autres symptômes liés à la maladie.
• Détecter une rechute ou une récidive ou la survenue de métastases.
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2. Rythme de la surveillance :
– L'évaluation se fait par TDM ou IRM du cavum + nasofibroscopie (selon le bilan diagnostique au départ) 8-12
semaines de la fin du traitement (ou PET-CT à 12 semaines).
– À effectuer après traitement et rémission complète :
Examens Rythme
Examen clinique, ORL et ophtalmologique Tous les 3 mois pendant 2 ans, puis tous les 6 mois pendant
Nasofibroscopie 3 ans, puis tous les ans jusqu'à 10 ans
Examen bucco-dentaire A 3 mois de la fin du traitement, Biannuelle chez le dentiste
TDM ORL-Thoracique A 3 mois de la fin du traitement, puis à 1 an et toutes les
années après
IRM du massif facial 1 fois par an
PET-CT A 3 mois de la fin du traitement, puis à 1 an, et si doute clinique ou
scannographique
XV. Pronostic :
1. Facteurs pronostiques :
• Age : meilleur pronostic chez l’enfant.
• Extension intracrânienne et/ou atteinte des paires crâniennes sont de mauvais pronostic.
• Adénopathies volumineuse > 6cm, adénopathie sus claviculaire de mauvais pronostic.
• Présence de métastases de mauvais pronostic.
• Présence de comorbidités et un mauvais statut de l'état général de mauvais pronostic.
• Taux élevé d’anticorps anti EBV après radiothérapie de mauvais pronostic.
2. Survie : survie globale à 5 ans : stade I : 80%, stade II: 60%, stade III: 40%, stade IV: 20%.
XVI. Conclusion : le cancer du cavum pose un problème carcinologique en Algérie avec retard diagnostique, mais il
reste accessible au traitement car radio curable et chimio sensible avec des séquelles importantes, sa prise en
charge est pluridisciplinaire, l’immunothérapie pourra jouer un rôle important dans le futur.
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