Compta Et Audit 1
Compta Et Audit 1
Compta Et Audit 1
UE 214 T2141-F1/4
Ce fascicule comprend :
La présentation de l’UE
La série 1
Le devoir 1 à envoyer à la correction
Les auteurs :
Pierre KRO : Expert-comptable, commissaire aux comptes, correcteur au DSCG et DEC
Marie-Astrid LE THEULE : Expert-comptable diplômée et maître de conférences.
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Série 1
OBJECTIFS
Conformément aux orientations définies par le programme officiel de l’UE 4 du
DSCG, le cours sur « les opérations de fusion » doit permettre aux étudiants
d’analyser et représenter les conséquences comptables de l’agrégation
financière de plusieurs entités.
Les notions que les étudiants doivent acquérir portent sur les aspects
suivants :
– le contexte juridique : fusion création, fusion absorption, scission, apport
partiel d’actif ;
– les modalités financières du traité de fusion : évaluation des éléments
apportés, critères de choix de la méthode d’évaluation, parité d’échange,
– les conséquences de la rétroactivité des fusions ;
– les modes de comptabilisation des différentes opérations de restructuration,
– les incidences comptables du régime fiscal de fusions ;
– les cas particuliers des fusions entre sociétés comportant des participations
préalables.
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Comptabilité et audit
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Série 1
SÉRIE 1
PRÉSENTATION DE L’UE 9
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Comptabilité et audit
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Série 1
CONCLUSION 73
EXERCICES AUTOCORRIGÉS 74
INDEX 85
DEVOIR 1 87
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Comptabilité et audit
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Série 1
PRÉSENTATION DE L’UE
L’UE « Comptabilité et audit », que nous allons traiter ici, porte sur un programme de
180 heures, 20 ECTS (crédits européens d’enseignement) majorée d’un coefficient de 1,5
pour l’obtention du DSCG.
Selon le BO n° 11 du 18 mars 2010 :
Épreuve n° 4 : Comptabilité et audit
Nature : épreuve écrite portant sur l’étude d’un cas ou de situations pratiques
pouvant être accompagnées de commentaires d’un ou plusieurs documents et/ou
d’une ou plusieurs questions.
Durée : 4 heures.
Coefficient : 1,5.
20 crédits européens.
L’épreuve dure 4 heures.
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Comptabilité et audit
INDICATIONS COMPLÉMENTAIRES
2. Les cas particuliers des fusions entre sociétés comportant des participations préalables
(simples ou croisées) doivent être étudiés.
3.2 Les retraitements de consolidation concernent : les retraitements d’homogénéité, les
retraitements pour des raisons d’ordre fiscal, les retraitements des différences
temporaires, l’ajustement des comptes réciproques, la conversion des comptes des
sociétés étrangères.
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Série 1
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Comptabilité et audit
V. ÉLÉMENTS DE BIBLIOGRAPHIE
– R. Obert, M.-P. Mairesse, DSCG : Comptabilité et audit, 2008-2009, éd. Dunod
– G. Langlois, M. Friédérich, A. Burlaud et R. Bonnault, DSCG : Comptabilité et audit
2008-2009, éd. Foucher.
Par ailleurs, des ressources pédagogiques complémentaires : des exercices
corrigés pour chaque série, des articles, des conseils pour l’examen, une
bibliographie actualisée et des mises à jour concernant les dernières évolutions
juridiques sont mises en ligne sur le site de l’INTEC (http://www.cnamintec.fr) dans
la rubrique « Ressources pédagogiques » dans chaque série de l’UE 214. Les
ressources sont à consulter régulièrement.
VI. EN RÉSUMÉ
– Réalisez des fiches de synthèse pour chaque série.
– Entraînez-vous à rédiger.
– Comprenez bien la logique de l’audit, de la fusion, de la consolidation et des normes
IAS/IFRS.
– Prenez du recul par rapport à la comptabilité et la communication financière :
comprenez-en les enjeux.
– Faites les annales pour vous entraîner.
– Et, surtout, faites-vous confiance.
Bonne réussite !
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SÉRIE 1
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SÉRIE 2
PARTIE 3. CONSOLIDATION
Titre 1. Périmètre de consolidation
Chapitre 1. Cadre légal et réglementaire
Chapitre 2. Pourcentage de contrôle et pourcentage d’intérêts
Chapitre 3. Méthodes de consolidation
Chapitre 4. Consolidation par paliers et consolidation directe
Chapitre 5. Quelques exercices d’application du titre
Titre 2. Opérations de pré-consolidation
Chapitre 1. Retraitement obligatoire des différences temporaires
Chapitre 2. Autres retraitements obligatoires
Chapitre 3. Retraitements d’homogénéité
Chapitre 4. Conversion des comptes libellés en monnaie étrangère.
Chapitre 5. Quelques exercices d’application du titre
Titre 3. Opérations de consolidation
Chapitre 1. Cumul des comptes et élimination des comptes réciproques.
Chapitre 2. Élimination des résultats internes
Chapitre 3. Actions propres et actions d’autocontrôle de la société consolidante.
Chapitre 4. Entrée dans le périmètre de consolidation
Chapitre 5. Variation du pourcentage d’intérêts
Chapitre 6. Quelques exercices d’application du titre 3.
Titre 4. Documents de synthèse consolidés
Chapitre 1. Bilan consolidé
Chapitre 2. Compte de résultat consolidé
Chapitre 3. Annexe consolidée
Titre 5. Comptes combinés
Chapitre 1. Périmètre de combinaison
Chapitre 2. Règles de combinaison et méthodes.
SÉRIE 3
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Série 1
SÉRIE 4
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Comptabilité et audit
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Série 1
PARTIE 1.
FUSION ET OPÉRATIONS ASSIMILÉES
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Comptabilité et audit
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Série 1
SECTION 3. LA RÉALISATION
Cette étape constitue le dénouement juridique du processus de regroupement avec
l’intervention des commissaires aux apports et à la fusion, la tenue des assemblées et les
publications légales.
Dans certaines situations complexes, il peut être intéressant d’effectuer au préalable
diverses opérations (augmentation ou réduction de capital, apurement de pertes, vente
d’actifs non utiles, etc.) ayant pour but de faciliter l’opération de regroupement ou
permettant de répondre à certains objectifs financiers, fiscaux, comptables ou autres.
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Comptabilité et audit
Les aspects humains et commerciaux ne sont pas à négliger. Même si ce n’est pas l’objet
de ce cours, rappelons que ce que l’on appelle le « management du changement » traite
pour l’essentiel des conséquences de ces opérations de regroupement.
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I. UN EFFET RÉTROACTIF
Dans cette situation, toutes les opérations réalisées par la (ou des) société absorbée
seront réputées avoir été réalisées par la société absorbante dès lors que l’opération aura
été définitivement réalisée juridiquement.
L’effet rétroactif est borné dans le passé par la date de clôture du dernier exercice clos de
la (ou des) société(s) absorbée(s).
EXEMPLE
La société AMBOISE qui clôture son exercice le 31 décembre N absorbe la société
BORDO qui clôture son exercice le 31 mars N. Les AGE qui approuvent l’opération se
tiennent en juin N.
La date d’effet de la fusion peut rétroagir au plus tôt le 1er avril N.
Du fait de l’effet rétroactif, la consistance des apports peut être affectée par les
opérations que la société absorbée réalise entre la date d’effet et la date de réalisation
juridique de la fusion.
C’est pourquoi l’article L. 236-3 du Code de commerce stipule que le patrimoine de la (ou
les) société(s) absorbée(s) est transféré « dans l’état où il se trouve à la date de
réalisation définitive de l’opération », ce qui signifie que si ce patrimoine a subi des
altérations, venant l’enrichir ou au contraire l’appauvrir, entre la date à laquelle il a été
inventorié et la date ou l’opération est juridiquement réalisée, celles-ci n’ont pas
d’incidence directe sur la réalisation de l’opération.
Néanmoins, en cas de pertes réalisées par la (ou les) sociétés absorbées durant la
période intercalaire, se pose le jour de l’assemblée la question de savoir si l’obligation de
libération immédiate du capital et des primes y afférentes qui s’impose en cas d’apport en
nature est respectée.
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Comptabilité et audit
EXEMPLE
Reprenons les données de l’exemple précédent.
La date d’effet de la fusion peut être postérieure au 31 décembre N.
L’option pour une date d’effet futur est généralement contestée quant à sa validité pour
les motifs suivants :
– elle fait peser sur les apports une incertitude qui est incompatible avec la nécessité de
libérer le capital ;
– le commissaire à la fusion, chargé aussi de l’appréciation des apports, ne peut
apprécier une situation future et, sauf cas particulier, la Compagnie des commissaires
aux comptes recommande d’éviter la mise en œuvre de l’effet futur.
Il existe, néanmoins, des cas où il est possible d’évaluer la situation financière future
d’une société avec une assurance raisonnable : par exemple dans les activités qui
fonctionnent avec des abonnements donnant lieu à un encaissement en début de période
d’abonnement, car, dans cette situation, il est possible d’évaluer la situation financière
future.
I. LA FUSION-RENONCIATION
La société absorbante limite son augmentation de capital à la création des droits sociaux
nécessaires à la rémunération des associés de la société absorbée autres qu’elle-même.
Elle renonce, en conséquence, à recevoir ses propres actions en échange des actions
qu’elle détient dans le capital de la société absorbée.
EXEMPLE NUMÉRIQUE
La société AMBOISE au capital composé de 2 000 actions absorbe la société BORDO au
capital composé de 1 000 actions. Deux actions de la société BORDO sont échangées
contre 1 action nouvelle de la société AMBOISE.
Mais la société AMBOISE détient 200 actions de la société BORDO.
La société AMBOISE va créer : (1 000 – 200) x (1/2) = 400 actions nouvelles.
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Série 1
II. LA FUSION-ALLOTISSEMENT
Il est attribué à la société absorbante une fraction de l’actif de la société absorbée
correspondant à la quote-part que représente sa participation dans le capital de
l’absorbée.
C’est un partage partiel d’actif de l’absorbée dont les modalités et conséquences sont
identiques à celles qui résultent d’une liquidation de société. Ce partage partiel intervient
au profit de l’absorbante, le surplus d’actif faisant alors seul l’objet d’un apport fusion.
Cette formule n’est pratiquement pas appliquée pour un motif fiscal, puisque le partage
partiel qu’elle provoque s’assimile à une liquidation partielle et ne peut bénéficier du
régime fiscal particulier des fusions qui est exposé au Chapitre 4.
Certains auteurs considèrent que la méthode de la fusion-renonciation serait la seule
reconnue par la loi et que la méthode de l’allotissement ne serait donc pas valable du
point de vue juridique.
Dans le cas où la société absorbée détient une participation dans le capital de la société
absorbante, cette participation sera comprise dans les apports que reçoit la société
absorbante.
De ce fait, la société absorbante est amenée à détenir une partie de son propre capital en
conséquence de l’opération de fusion, mais contrairement au cas précédent cette
situation n’est pas interdite.
Elle reste néanmoins réglementée pour les sociétés par actions qui peuvent conserver
des titres de leur propre capital pendant un délai maximum de deux ans et sous réserve
qu’ils ne représentent pas plus de 10 % de leur capital.
La société absorbante a la possibilité d’annuler les titres en cause par une réduction de
capital concomitamment à la fusion, ce qui permettrait, selon certains auteurs, de ne pas
appliquer les procédures légales prévues normalement pour les réductions de capital non
motivées par des pertes (assemblée, rapport du commissaire aux comptes).
Si l’absorbante n’est pas une société par actions, aucune disposition légale ne lui permet
de conserver ses propres titres. Elle devra donc, dans tous les cas, les annuler par une
réduction de capital.
I. LA FUSION SIMPLIFIÉE
Les modalités de la fusion simplifiée sont prévues l’article L. 236-11 du Code de
commerce :
– lorsque la société absorbante détient la totalité du capital des sociétés absorbées, il
n’y a lieu ni à approbation de la fusion par l’assemblée générale extraordinaire des
sociétés absorbées ni à l’établissement d’un rapport de commissaire à la fusion ;
– l’assemblée générale extraordinaire de la société absorbante statue au vu du rapport
d’un commissaire aux apports.
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Comptabilité et audit
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Série 1
SECTION 1. MÉTHODOLOGIE
La méthodologie financière et comptable des opérations de regroupement s’organise en
plusieurs étapes qui répondent chacune à un objectif et à des règles propres. Ces étapes
sont résumées dans le tableau suivant et sont analysées en détail dans la suite du cours.
Détermination des valeurs de fusion et fixation du rapport d’échange
Détermination de l’augmentation de capital à réaliser
Détermination des valeurs d’apport
Analyse de la prime de fusion et de ses composantes : prime pure, boni ou mali de fusion
EXEMPLE NUMÉRIQUE
La société AMBOISE dont le capital est composé de 150 000 actions de 30 € absorbe la
société BORDO dont le capital est composé de 120 000 actions de 10 €.
La valorisation de la société AMBOISE ressort à 8 100 000 € et celle de la société
BORDO à 2 160 000 €.
On obtient donc les valeurs de fusion :
– pour AMBOISE : 8 100 000/150 000 = 54 €
– pour BORDO : 2 160 000/120 000 = 18 €
Et le rapport d’échange s’établit à 1 AMBOISE pour 3 BORDO car : 1 x 54 = 3 x 18
Le processus qui permet d’obtenir la valorisation des sociétés intègre à la fois les
résultats de l’évaluation financière des entreprises concernées, mais aussi, et surtout, les
résultats des négociations qui ont été menées par les dirigeants de ces entreprises.
Il est piloté par des banques d’affaires ou des conseils financiers qui en ont fait leur
spécialité, sauf dans le cas des petites opérations qui sont, en règle générale, dans le
périmètre d’intervention de l’expert-comptable.
Concrètement, il faut distinguer, à l’intérieur de ce processus, la phase d’évaluation
financière uniquement fondée sur des critères mesurables, issus de la comptabilité et de
prévisions financières, de la phase de valorisation qui intègre des éléments non
mesurables objectivement.
Deux situations peuvent se présenter :
La première situation correspond au cas où la valorisation des sociétés qui participent à
l’opération résulte uniquement des éléments inscrits dans leurs patrimoines respectifs,
pouvant être identifiés et chiffrés sans difficulté.
Dans cette situation aucun autre élément n’intervient dans la valorisation de l’action de la
société absorbante, ni dans celle de la société absorbée.
La valeur des actions est alors simple à fixer : elle correspond au quotient de l’évaluation
financière par le nombre des actions composant le capital car l’évaluation financière et la
valorisation procèdent d’une seule et même démarche.
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Comptabilité et audit
Mais de tels cas sont rares car les entreprises sont des ensembles disparates avec des
actifs d’âges et d’origines diverses, avec des éléments incorporels difficilement chiffrables
ou absents du bilan, avec des applications inégales des règles comptables, etc. qui font
que l’évaluation uniquement financière des patrimoines est trompeuse.
Dans cette seconde situation, le processus d’évaluation financière est complété par des
éléments non financiers qui sont négociés par les dirigeants en prenant en considération
l’ensemble des avantages que l’opération projetée apporte à leur société dans le présent
et dans l’avenir en tenant compte de leur stratégie industrielle ou commerciale à long
terme.
D’autres éléments d’appréciation peuvent également intervenir : intérêts du groupe
auquel appartient la société, intérêts des salariés de l’entreprise, influence de
considérations personnelles touchant à l’avenir des dirigeants de l’une ou l’autre des
sociétés concernées.
Mais, à l’issue des négociations, le rapport d’échange retenu pour une opération de
fusion doit être équitable. Cette notion suppose une évaluation relative des sociétés en
présence qui doit conduire à ne pas désavantager une société par rapport à une autre, ni
les actionnaires de l’une par rapport aux actionnaires de l’autre.
En conclusion, la détermination des valeurs de fusion, servant de base au calcul du
rapport d’échange, et l’évaluation financière des sociétés qui participent à l’opération
s’obtiennent rarement par une seule démarche :
– la détermination du rapport d’échange doit être entièrement animée par la recherche
de l’équité de l’opération pour tous les actionnaires des sociétés concernées ;
– l’évaluation financière des entreprises est influencée par le respect des règles
comptables et l’insuffisance des informations relatives aux éléments absents des
comptes.
Ces deux démarches aboutissent à des résultats nécessairement distincts, sauf
exception.
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Série 1
EXEMPLE NUMÉRIQUE
La société AMBOISE dont le capital est composé de 150 000 actions absorbe la société
BORDO dont le capital est composé de 120 000 actions.
Le rapport d’échange est arrêté à 1 AMBOISE pour 3 BORDO.
En conséquence la société AMBOISE devra créer : 120 000 x (1/3) = 40 000 actions
EXEMPLE NUMÉRIQUE
La société AMBOISE absorbe la société BORDO. La valeur de fusion de l’action
AMBOISE a été fixée à 12 € et le rapport d’échange arrêté à 7 AMBOISE pour 3 BORDO.
Si l’actionnaire DURAND détient 2 actions BORDO il devra acquérir 1 action BORDO au
prix de 12 x (7/3) = 28 € qui est la valeur du rompu.
Il est aussi possible d’ajuster l’équilibre de l’échange par la création d’une soulte en
espèces.
Et les titres détenus par la société absorbante dans le capital de la société absorbée sont
annulés du fait de sa disparition puisqu’elle est dissoute dans l’opération de fusion.
EXEMPLE NUMÉRIQUE
La société AMBOISE dont le capital est composé de 150 000 actions absorbe la société
BORDO dont le capital est composé de 120 000 actions. La société AMBOISE détient
30 000 actions de la société BORDO.
Le rapport d’échange a été arrêté à 1 AMBOISE pour 3 BORDO.
En conséquence la société AMBOISE devra créer :
(120 000 – 30 000) x (1/3) = 30 000 actions.
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Comptabilité et audit
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Série 1
L’obligation de retenir les valeurs réelles se justifie car, d’un point de vue économique,
l’une des sociétés appelée « société initiatrice » prend l’initiative des opérations et prend
le contrôle d’une autre société appelée « société cible » ou renforce son contrôle sur
celle-ci.
Il s’agit en définitive d’une acquisition qui doit être valorisée selon des principes
homogènes avec ceux qui auraient été retenus si les éléments du patrimoine reçu en
apport avaient été acquis individuellement.
Dans la généralité des cas, la fusion est une « opération à l’endroit », c’est-à-dire que la
société initiatrice de l’opération est la société absorbante ou sa société mère, alors que la
société absorbée est la société cible. Dans ce cas, après la fusion, l’actionnaire principal
de l’absorbante, bien que dilué, conserve son pouvoir de contrôle sur celle-ci.
Néanmoins, certains montages juridiques peuvent conduire à la réalisation « d’opérations
à l’envers ». Dans ce cas, la société initiatrice de l’opération est la société absorbée ou sa
société mère, alors que la société cible est la société absorbante. Après la fusion,
l’actionnaire principal de l’absorbée a pris le contrôle de l’absorbante.
Quand l’opération est juridiquement à l’envers de sa réalité économique, ce sont les
valeurs de la société initiatrice qui figurent dans le traité de fusion et il n’y a pas lieu de
les modifier car ce n’est pas cette société qui est acquise. Par exception à la règle
générale énoncée ci-dessus, on retiendra dans ce cas les valeurs comptables.
En résumé le tableau ci-après présente les différentes situations envisagées par le
règlement CRC 2004-2 :
EXEMPLE NUMÉRIQUE
La société MÈRE n° 1 détient 99,99 % du capital de la société FILLE n° 1 qui est
composé de 100 actions au nominal de 100 €. La société MÈRE n° 2 détient 99,99 % du
capital de la société FILLE n° 2 qui est composé de 50 actions au nominal de 100 €. À
l’exception des participations susmentionnées, il n’existe aucun lien, ni juridique, ni
contractuel, entre ces sociétés.
Les caractéristiques de l’opération projetée sont les suivantes :
– la société FILLE n° 2 absorbera la société FILLE n° 1 ;
– la valorisation en valeur réelle de la société FILLE n° 1 est de 200 000 € et en valeur
comptable de 150 000 € ;
– la valorisation en valeur réelle de la société FILLE n° 2 est de 20 000 € et en valeur
comptable de 20 000 € ;
– les valeurs de fusion retenues pour déterminer le rapport d’échange sont les valeurs
réelles.
Par simplification on ne tiendra pas compte des 0,01 % des minoritaires.
Compte tenu de ces données les valeurs de fusion ressortent à 2 000 €
(200 000/100) pour F1 et 400 € (20 000/50) pour F2. Le rapport d’échange est donc de 5
F2 pour 1 F1.
Le nombre d’actions créées par F2 est de 500 (100 x 5) et son capital se compose de
550 actions (50 + 500) après l’opération.
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Comptabilité et audit
Ces actions sont maintenant détenues par M1 à hauteur des 500 titres reçus en échange
des actions qu’elle détenait dans le capital de la société absorbée, et à hauteur de 50 par
M2 pour qui l’opération ne modifie pas le nombre de titres détenus dans le capital de F2.
Compte tenu de cette nouvelle répartition du capital de F2, celle-ci est maintenant
contrôlée à 90,91 % par M1 alors qu’auparavant elle était contrôlée à 100 % par M2.
L’opération est donc à l’envers : la société absorbante est la cible.
EXEMPLE NUMÉRIQUE
La société AMBOISE dont le capital est composé de 150 000 actions de 30 € absorbe la
société BORDO et crée 40 000 actions en rémunération des apports dont la valeur
globale est de 2 000 000 €
La prime de fusion se calcule comme suit : 2 000 000 – (40 000 x 30) = 800 000 €
32 Document de travail réservé aux élèves de l’Intec – Toute reproduction sans autorisation est interdite
Série 1
EXEMPLE NUMÉRIQUE
La société AMBOISE dont le capital est composé de 120 000 actions de 10 € absorbe la
société BORDO dont le capital est composé de 60 000 actions de 10 €.
Le rapport d’échange est arrêté à 2 AMBOISE pour 3 BORDO, la valeur d’apport globale
de la société BORDO est fixée à 720 000 €.
La société AMBOISE détient 15 000 actions de la société BORDO qu’elle a acquises
pour 165 000 €.
Les modalités financières de l’opération sont donc les suivantes :
– actions nouvelles AMBOISE à créer : (60 000 – 15 000) x (2/3) = 30 000
– montant nominal de l’augmentation de capital : 30 000 x 10 = 300 000 €
– prime de fusion brute : 720 000 – 165 000 – 300 000 = 255 000
– boni de fusion : (720 000 x 15 000 / 60 000) – 165 000 = 15 000 €
– prime de fusion nette : (720 000 x 45 000 / 65 000) – 300 000 = 240 000 €
Le boni de fusion correspond donc à la réévaluation des titres détenus par l’absorbante
du fait de la valorisation des apports en valeurs réelle.
EXEMPLE NUMÉRIQUE
Reprenons les données de l’exemple précédent mais en supposant que les
15 000 actions de la société absorbée BORDO détenues par la société absorbante
AMBOISE ont été acquises pour 200 000 €.
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Comptabilité et audit
Un mali existe généralement dans le cas des opérations réalisées entre entités sous
contrôle commun et évaluées à la valeur comptable.
Dans cette situation un écart négatif peut apparaître entre l’actif net reçu par la société
absorbante à hauteur de sa participation détenue dans la société absorbée, et la valeur
comptable de cette participation.
Cet écart est dû au fait que la valeur comptable des titres est fondée sur la valeur réelle
de la société à la date de leur acquisition, alors que la quote-part de l’actif net reçu au
moment de la fusion est valorisée en valeur comptable.
C’est pourquoi le mali doit être analysé en fonction de ses deux origines :
– le mali technique correspondant aux plus et moins-values latentes sur les éléments
d’actif et de passif non réévalués ou non évalués dans les comptes de l’absorbée ;
– au-delà du mali technique, il est représentatif d’une dépréciation des titres qui aurait
dû être constatée en résultat financier par la société absorbante.
Le mali technique ne représente donc pas une vraie « perte de valeur » mais est la
conséquence de l’application de règles comptables qui se fondent sur le principe des
coûts d’entrée aux valeurs historiques.
34 Document de travail réservé aux élèves de l’Intec – Toute reproduction sans autorisation est interdite
Série 1
L’attention des étudiants est attirée sur le fait que ces valeurs n’ont pas la même
signification ni la même utilisation et il leur est demandé de se rapporter au Chapitre 2
pour obtenir les explications correspondantes.
La seconde observation est que l’approche la plus communément partagée pour définir
objectivement la valeur est celle qui résulte du jeu normal de l’offre et de la demande
dans un marché réel. Force est cependant de reconnaître qu’elle peut s’avérer difficile à
mettre en œuvre car l’entreprise, en particulier celle qui n’est pas cotée, n’est pas un bien
banalisé pour lequel existe un marché actif.
C’est pourquoi l’évaluation d’une entreprise intègre nécessairement un jugement subjectif
qui sera différent selon le point de vue de l’évaluateur. Par exemple le résultat de
l’évaluation d’une entreprise sera différent selon que l’évaluateur est :
– un investisseur purement financier, pour qui la valeur va dépendre du retour sur
investissement, c’est-à-dire de la capacité de l’entreprise à distribuer des résultats ;
– une société de capital-risque envisageant de revendre à court terme, pour qui la
valeur va dépendre de la trésorerie générée (le « cash-flow ») ;
– un industriel qui considérera que la valeur d’une entreprise est avant tout la valeur des
salariés qui travaillent pour elle et les connaissances (le « know-how ») qu’ils
détiennent.
De plus, les méthodes d’évaluation font intervenir des prévisions de résultats futurs et des
calculs intégrant des facteurs de capitalisation ou d’actualisation ce qui implique une
projection dans l’avenir qui, par définition, est incertain.
C’est pourquoi, l’objectif final d’une évaluation d’entreprise est d’aboutir à une fourchette
de valeurs plus qu’à une valeur unique.
La conclusion de l’évaluation combinera les méthodes d’évaluation pour former une
approche multicritère, visant à obtenir une fourchette de valeurs et déterminer ainsi un
intervalle de valorisation pertinent, c’est-à-dire raisonnable, et équitable, qui ne lèse pas
les intérêts de l’une des sociétés par le recours à une approche qui la pénalise au
bénéfice des autres sociétés participant à l’opération.
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Comptabilité et audit
L’ANCC étant égal à la valeur économique des capitaux propres, cela rend nécessaire un
retraitement du bilan de façon à corriger les valeurs comptables pour les amener aux
valeurs réelles.
Il existe deux modes de calcul pour obtenir l’ANCC :
– le mode soustractif qui correspond à la somme des valeurs réelles des différents
éléments de l’actif diminuée de la somme des éléments du passif externe (dettes et
provisions) ;
– le mode additif qui s’obtient en faisant la somme des capitaux propres comptables et
des retraitements appliqués aux valeurs comptables pour les amener aux valeurs
réelles.
Rappelons la signification du terme « capitaux propres comptables » tel qu’il est défini au
paragraphe 234-1 du PCG ; ils correspondent à la somme algébrique :
– des apports : capital, primes liées au capital ;
– des écarts de réévaluation ;
– des écarts d’équivalence ;
– des bénéfices autres que ceux pour lesquels une décision de distribution est
intervenue : réserves, report à nouveau créditeur, bénéfice de l’exercice ;
– des pertes : report à nouveau débiteur, perte de l’exercice ;
– des subventions d’investissement ;
– des provisions réglementées.
Rappelons aussi la signification du terme « retraitement » dans le cadre d’un processus
d’évaluation d’entreprise : on procède à des retraitements pour tenir compte des
distorsions entre les règles comptables (coût d’entrée, coût historique, valeur nette
comptable…) et la réalité économique (valeur actuelle, valeur de réalisation) du
patrimoine de l’entreprise à évaluer.
En effet, le bilan comptable est établi selon des modalités qui ne sont pas toujours
compatibles avec la réalité économique et financière, du fait notamment de :
– l’application de certaines règles comptables qui conduisent à enregistrer à l’actif des
charges qui ne représentent pas de valeur patrimoniale : frais d’établissement, frais de
recherche et développement ;
– l’absence de comptabilisation de certains éléments incorporels : fonds de commerce,
valeur de marque, savoir faire de l’entreprise, valeur du droit au crédit-bail, etc. ;
– l’évolution du marché : en particulier pour l’immobilier ;
– l’existence de réserves occultes, ou de la surestimation, ou sous-estimation, de
certains postes : dépréciations, provisions, par exemple.
L’objectif des retraitements est d’attribuer aux actifs et aux passifs identifiables de
l’entreprise à évaluer une valeur déterminée en fonction de leur usage prévu. Cette
démarche s’applique tant aux éléments inscrits dans les livres qu’à ceux qui ne le sont
pas.
En vue de procéder à leur évaluation les actifs sont classés en deux catégories :
– les biens non destinés à l’exploitation, c’est-à-dire les actifs destinés à être revendus
ou non nécessaires à l’exploitation, sont évalués à leur valeur de marché à la date de
l’évaluation ou, en l’absence de marché, à leur valeur nette probable de réalisation ;
– les biens destinés à l’exploitation sont évalués à leur valeur d’utilité pour l’entreprise
évaluée. Celle-ci correspond au prix qu’elle aurait accepté de payer si elle avait acquis
ces éléments séparément, compte tenu de l’usage qu’elle compte en faire.
D’une manière générale, la valeur d’utilité s’identifie, pour les actifs acquis et destinés à
l’exploitation, à leur valeur de remplacement, c’est-à-dire à l’investissement que
l’entreprise devrait réaliser pour les remplacer par de nouveaux actifs, éventuellement
différents, mais permettant à l’entreprise le maintien de sa production dans son secteur.
36 Document de travail réservé aux élèves de l’Intec – Toute reproduction sans autorisation est interdite
Série 1
Les dettes et créances d’impôts différés attachées aux retraitements d’évaluation sont
aussi prises en compte selon les modalités analysées plus loin dans ce chapitre.
Le tableau présenté ci-après résume la démarche d’ensemble à appliquer :
Retraitements des valeurs comptables
Nature du retraitement Justifications Postes concernés
Élimination des non-valeurs Il faut supprimer les actifs qui n’ont – Frais d’établissement
pas de valeur vénale – Frais de recherche et
développement
– Charges à répartir
Valorisation en valeur d’utilité Les biens nécessaires à – Constructions exploitation
des immobilisations l’exploitation doivent être
réestimés à leur valeur d’utilité
Valorisation en valeur de Les biens non nécessaires à – Construction hors exploitation
réalisation des l’exploitation doivent être valorisés
immobilisations au prix du marché
Valorisation du droit au crédit- La valeur du droit au CB est égale – Droit au CB
bail à la différence entre la valeur nette
comptable du bien et la valeur
actuelle des échéances restant à
courir.
Écart de conversion actif Ces écarts correspondent à une – ECA
Écart de conversion passif perte ou un gain sur une dette ou – ECP
créance en devise étrangère. Ils – Provision pour perte de
doivent être supprimés de même change
que la provision pour perte de
change pour inclure ces résultats
dans la valorisation.
Affectation du résultat Si le bilan est présenté avant – Dividendes
affectation du résultat, il faut
procéder à la répartition de ce
dernier et mettre en dettes la part
qui sera distribuée.
Incidence de la fiscalité Les ajustements pratiqués sont
différée potentiellement porteurs d’une
charge ou d’une économie d’impôt
futur.
I. IMMOBILISATIONS INCORPORELLES
Tous les actifs incorporels identifiables, y compris ceux qui ne seraient pas inscrits dans
les comptes de l’entreprise évaluée, font l’objet d’une évaluation.
La valeur d’utilité des immobilisations incorporelles correspond à leur valeur de marché
lorsqu’il existe un marché actif pour des biens similaires. Par marché actif, on entend un
marché sur lequel s’échangent régulièrement à des prix connus des biens de nature
homogène. En l’absence de marché actif, on retient la valeur d’utilité de l’immobilisation
incorporelle en se référant notamment à la pratique du secteur concerné.
Lorsque l’entreprise évaluée détient un bien dans le cadre d’un contrat de location
financement, ce qui ne donne lieu à aucun enregistrement à l’actif en application des
règles du PCG, le droit incorporel correspondant doit être évalué à un montant égal à la
différence entre d’une part, la valeur actuelle du bien concerné et d’autre part, la dette
résiduelle à la date d’acquisition correspondant à la valeur actualisée des loyers et de
l’option de rachat restant à payer.
202141TDPA0110 37
Comptabilité et audit
EXEMPLE NUMÉRIQUE
Un contrat de crédit-bail prévoit, pour un bien d’équipement d’une valeur de 100 000 €, le
paiement d’un loyer annuel de 13 500 € sur 10 ans, et une option d’achat de 10 000 € en
fin de contrat.
La durée d’utilisation du bien est de 20 ans et le taux d’intérêt de 10 %.
Au bout de 5 années d’utilisation, le droit au crédit-bail sera évalué à :
– Valeur actuelle du bien = 100 000 – (100 0000/20) x 5 = 77 378
1− (1+ 0,1)−5 10 000
– Valeur actuelle de la dette = 13 500 × + = 57 365 €
0,1 (1+ 0,1)5
Valorisation du droit au crédit-bail : 77 378 – 57 365 = 20 013 €
38 Document de travail réservé aux élèves de l’Intec – Toute reproduction sans autorisation est interdite
Série 1
IV. STOCKS
En règle générale, la valeur d’utilité des stocks ne correspond pas au coût historique
d’achat ou de production reflété par les comptes de l’entreprise. Il convient de tenir
compte des efforts déjà consentis pour amener chaque élément du stock en l’état
d’élaboration où il se trouve.
En conséquence, un produit fini est valorisé au prix de cession diminué des frais et de la
marge de commercialisation restant à réaliser, sur la base de la marge normale de
l’activité de commercialisation.
Un produit en cours de production est valorisé sur ces mêmes bases diminuées des
coûts de production restant à encourir et de la marge de production.
Pour les contrats à long terme ou de services en cours, la marge correspondant à l’état
d’avancement des contrats est incluse dans la valeur des en-cours.
Enfin, une matière première est valorisée à son coût de remplacement. Ce coût sera
aisément déterminé pour les matières premières qui font l’objet d’un large marché et dont
par conséquent les prix sont connus. C’est le cas le plus fréquent.
Mais, pour les processus d’évaluation simples c’est, en pratique, la valeur comptable au
bilan qui est généralement retenue.
VII. PROVISIONS
L’évaluation du passif de l’entreprise doit tenir compte de tous les risques et charges
identifiés et en particulier de ceux qui, dans le respect des règles du PCG, ne peuvent
pas figurer dans les livres de l’entreprise évaluée :
– provisions pour pertes d’exploitation futures ;
– licenciements économiques programmés mais non rendus publics ;
– coûts de restructuration pour lesquels une annonce publique n’a pas encore été faite à
la date de l’évaluation.
202141TDPA0110 39
Comptabilité et audit
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Série 1
EXEMPLE NUMÉRIQUE
Le bilan de la société AMBOISE se présente comme suit à la date d’évaluation :
ACTIF PASSIF
Frais d’établissement 7 000 (a) Capital 76 000
Fonds de commerce 203 000 (b) Réserve légale 7 600
Construction 7 000 (c) Report à nouveau 59 300
ITMO 4 000 Résultat 4 000 (e) (i)
Autres immo. corp. 17 000 Provision réglementée 81 300 (f)
Stocks 8 200 Provision risques et charges 19 500 (g)
Clients 113 600 Emprunt établissement de crédit 1 900
Autres créances 8 100 Dettes financières diverses 22 900
ECA 500 (d) Fournisseurs 53 800
Dettes fiscales et sociales 41 300
ECP 800 (h)
⎯⎯⎯ ⎯⎯⎯
Total actif 368 400 Total passif 368 400
(a) frais d’augmentation de capital
(b) fonds acquis en N–2
(c) dont
– nécessaires à l’exploitation : VNC 2 000, valeur d’utilité 10 000, valeur de réalisation 8 000
– non nécessaires : VNC 5 000, valeur d’utilité 15 000, valeur de réalisation 20 000
(d) sur opérations en £
(e) distribution de dividendes prévue à la prochaine AGO = 6 000
(f) provision pour hausse des prix
(g) dont provision pour perte de change 500
(h) sur opérations en £
(i) report déficitaire utilisable de 82 401
Il est précisé que le 1er janvier N–1 la société AMBOISE a pris en crédit-bail un
équipement informatique pour le traitement numérique des images dont les
caractéristiques sont les suivantes : valeur du matériel 250 000 €, durée d’utilisation
5 ans, durée du crédit-bail 4 ans, taux implicite 6 %, loyer annuel à terme échu 72 148 €.
Sur la base de ces données, l’évaluation selon la méthode de l’actif net comptable corrigé
est la suivante :
Montant des capitaux propres comptables 228 200
Élimination des frais d’établissement –7 000
Valorisation en valeur d’utilité des biens nécessaires à l’exploitation 8 000
Valorisation en valeur de réalisation des biens non nécessaires 15 000
Valorisation du droit au crédit-bail 17 725
Neutralisation écarts de conversion (–500 + 500 + 800) 800
Distribution prévue –6 000
Fiscalité différée
– sur provision règlement –27 100
– sur retraitement frais établissement 2 333
– sur biens non nécessaires –5 000
– sur report déficitaire 27 467
⎯⎯⎯
ANCC 254 425
Calcul du droit au CB
– VNC du matériel : 250 000 – (250 000 x 1/5 x 2) = 150 000
– valeur actuelle des échéances futures : 132 275
– valeur du droit au CB : 150 000 – 132 275 = 17 725
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Comptabilité et audit
Tableau d’emprunt
Année K restant Intérêt K remboursé Annuité
N–1 250 000 15 000 57 148 72 148
N 192 852 11 571 60 577 72 148
N +1 132 275 7 937 64 211 72 148
N +2 68 064 4 084 68 064 72 148
EXEMPLE NUMÉRIQUE
Le compte de résultat de la société AMBOISE qui sert de base pour l’évaluation se
présente comme suit :
Résultat d’exploitation 8 369
Résultat financier –1 200
Résultat exceptionnel –1 169
IS –2 000
Résultat net 4 000
42 Document de travail réservé aux élèves de l’Intec – Toute reproduction sans autorisation est interdite
Série 1
SECTION 4. LE « GOODWILL »
Dans cette approche, la valeur globale de l’entreprise est analysée comme étant
constituée de la somme de :
– la valeur attribuable aux éléments corporels ;
– la valeur attribuable aux éléments incorporels.
La valeur attribuable aux éléments corporels est appréciée à partir de la méthode de
l’ANCC, mais en neutralisant tous les éléments incorporels non dissociables car
autrement on les inclurait deux fois dans la valeur globale.
La valeur attribuée aux éléments incorporels est dénommée la « survaleur », ou le
« goodwill ».
En définitive dans cette méthode la valeur de l’entreprise s’établit à partir de la formule :
VE = ANCC + GW
La valeur et l’existence du « goodwill » s’analysent comme suit :
– l’entreprise engage un capital économique dans son activité pour dégager sa
rentabilité ;
– ce capital économique doit être plus rémunéré que ne le serait un placement sans
risque pour justifier le risque d’entreprise ;
– le « superprofit » réalisé, appelé aussi « rente du « goodwill » traduit l’existence d’un
actif de nature incorporelle qui vient compléter la valeur des éléments corporels qui
sont présents dans le patrimoine de l’entreprise.
La survaleur ou « goodwill » est le supplément de valeur de l’entreprise dû à sa
réputation, à la valeur de son équipe, à son nom, ses marques, son réseau de
distribution, etc.
Cet actif incorporel, « survaleur » ou « goodwill », est évalué à partir de la rente des
« superprofits » générés sur une certaine période. Si le « superprofit » est négatif, le
« goodwill » se transforme en « badwill ».
Cette approche consiste donc à analyser la valeur attribuable aux éléments incorporels
(le « goodwill ») comme représentatif de la valeur actuelle de l’excédent des profits futurs
que générera l’exploitation de l’entreprise comparée à ce qu’aurait procuré un placement
sans risque.
Le superprofit correspond à l’excédent de rendement que procurent les capitaux
économiques engagés avec risque dans l’entreprise comparé au revenu que procure le
même placement non risqué :
SP = R – (t x K) avec t = taux de rémunération sans risque
Deux options peuvent ensuite être retenues :
– soit on considère que le superprofit va se reproduire indéfiniment, et dans cette
hypothèse on va procéder à la capitalisation du superprofit ;
202141TDPA0110 43
Comptabilité et audit
– soit on considère que l’existence du superprofit ne peut être retenue que sur un
horizon de prévision raisonnable, soit 3 à 5 ans, et dans cette hypothèse on va
procéder à l’actualisation du superprofit.
Dans la méthode de la rente abrégée, le « goodwill » est égal à l’actualisation sur une
période limitée du superprofit.
GW = (1 à n) SP / (1 + i) n avec i = taux de rémunération avec risque
La définition des capitaux engagés (K) qui sont retenus pour le calcul du superprofit
dépend de l’approche retenue pour définir l’actif économique de l’entreprise. On peut
retenir par exemple :
K = actif net comptable corrigé (ANCC)
K = capitaux permanents nécessaires à l’exploitation (CPNE)
K = valeur substantielle brute (VSB)
Le facteur K qui est retenu n’est pas la valeur de l’entreprise, mais une représentation
économique de l’actif économique. Cette valeur ne sert qu’à calculer une rémunération
« normale » de l’outil de production et ainsi à déterminer le montant du « goodwill ».
Mais il faut toujours qu’il y ait cohérence entre la définition retenue pour le facteur K (les
capitaux engagés) et la définition retenue pour le résultat qui est pris en compte pour le
calcul du superprofit.
La mise en œuvre d’une évaluation d’entreprise par la méthode de la rente abrégée du
goodwill requiert en conséquence les étapes suivantes :
– détermination de l’actif économique à, partir duquel le calcul sera fait ;
– détermination du résultat économique correspondant ;
– calcul du superprofit ;
– calcul du « goodwill » ;
– fixation de la valeur globale de l’entreprise.
EXEMPLE NUMÉRIQUE
Reprenons les données de la société AMBOISE présentées à la section 2 et considérons
que le compte de résultat de cette société qui sert de base pour l’évaluation se présente
comme suit :
Chiffre d’affaires 570 469
Autres produits 1 500 (a)
Produits exploitation 571 969
44 Document de travail réservé aux élèves de l’Intec – Toute reproduction sans autorisation est interdite
Série 1
Sur la base d’un taux de rémunération des capitaux sans risques de 5 % et d’un taux
d’actualisation de 12 % on en déduit la valeur de l’entreprise par application de méthode
de la rente du « goodwill » sur 5 ans avec un capital économique égal à l’ANCC :
a. Détermination de l’actif économique corporel par la méthode de l’ANCC : c’est l’actif
net comptable corrigé correspondant aux moyens d’exploitation engagés par l’entreprise
dans son activité et dont elle est propriétaire pour secréter sa rentabilité.
ANCC calculé à l’exemple section 2 254 425
Neutralisation des éléments incorporels
– fonds de commerce comptable – 203 000
Neutralisation des éléments hors exploitation
– construction HE – 20 000
⎯⎯⎯⎯
ANCC d’exploitation 31 425
b. Détermination du résultat économique correspondant : c’est le résultat courant dégagé
par l’entreprise compte tenu des moyens d’exploitation engagés dans son activité et dont
elle est propriétaire.
Résultat d’exploitation 8 369
Résultat financier –1 200
Résultat courant 7 169
Loyers HE –1 500
Frais HE 950
Impôts HE 50
DAP HE 3 500
DAP FE 3 700
Résultat courant retraité 13 869
IS –4 623
⎯⎯⎯
Résultat retraité 9 246
c. Calcul du superprofit
SP = 9 246 – (5 % x 31 425) → SP = 7 675
d. Calcul du « goodwill »
GW = (1 à 5) 7 675 / (1 + 12 %) n = 27 666
e. Valeur globale de l’entreprise
VE = ANCC(e) + ANCC(he) + GW = 31 425 + 20 000 + 27 666 = 79 091
EXEMPLE NUMÉRIQUE
Reprenons les données de la société AMBOISE, avec un taux de rémunération des
capitaux sans risques de 5 %, un taux d’actualisation de 14 % et un BFR égal à 60 jours
de CA HT. La valeur de l’entreprise par application de la méthode de la rente du
« goodwill » sur 5 ans avec un capital économique égal au CPNE s’établit comme suit :
a. Détermination de l’actif économique par la méthode des CPNE : c’est le capital
permanent nécessaire pour financer les moyens d’exploitation engagés par l’entreprise
dans son activité qu’elle en soit propriétaire ou locataire, soit :
– le financement des investissements ;
– le financement du BFR d’exploitation.
Les CPNE sont les capitaux qu’il est nécessaire d’investir pour mener l’exploitation
actuelle. On tient compte dans les CPNE du BFR et donc du financement gratuit offert
par les fournisseurs.
202141TDPA0110 45
Comptabilité et audit
Immobilisations détenues
– Construction d’exploitation 10 000
– ITMO 4 000
– Autres immobilisations corporelles 17 000
Immobilisation en CB
– Valeur actuelle 150 000
Sous-total immobilisations nécessaires 181 000
BFR 93 776
⎯⎯⎯
Total CPNE 274 776
Calcul du BFR : 570 469 x 60/365 = 93 776
b. Détermination du résultat économique correspondant : c’est le résultat courant dégagé
par l’entreprise compte tenu des moyens d’exploitation engagés par l’entreprise dans son
activité et dont le financement est assuré par les CPNE.
Résultat courant d’exploitation (voir exemple 1) 13 869
Loyer CB 72 148
DAP matériel CB –50 000
Frais financier LT 600
Résultat retraité 36 617
IS –12 206
⎯⎯⎯⎯
Résultat courant CPNE 24 411
c. Calcul du « superprofit »
SP = 24 411 – (5 % x 274 776) = 10 673
d. Calcul du « goodwill »
GW = (1 à 5) 10 673 / (1 + 14 %) n = 36 641
e. Valeur globale de l’entreprise
VE = ANCC(e) + ANCC(he) + GW = 31 425 + 20 000 + 36 641 = 88 066
46 Document de travail réservé aux élèves de l’Intec – Toute reproduction sans autorisation est interdite
Série 1
202141TDPA0110 47
Comptabilité et audit
Il est précisé qu’en règle générale le taux d’actualisation de la valeur en fin de période est
différent du taux retenu pour la période de projection explicite.
EXEMPLE NUMÉRIQUE
Taux d’actualisation = 7 %
Le business plan de la société AMBOISE permet d’établir la projection explicite suivante :
N N+1 N+2 N+3 N+4
Capacités d’autofinancement 800 810 820 830 840
Variation du BFR –20 –10 –5 –2 0
Investissements 0 0 –100 0 0
Variation des emprunts 0 0 100 0 0
Flux trésorerie disponibles 780 800 815 828 840
48 Document de travail réservé aux élèves de l’Intec – Toute reproduction sans autorisation est interdite
Série 1
EXEMPLE NUMÉRIQUE
Il ressort de la comparaison avec les entreprises cotées opérant dans le même secteur
d’activité que la société AMBOISE que le ratio multiplicateur de bénéfice moyen est de 8.
La société AMBOISE a un capital composé de 10 000 actions et réalise un bénéfice net
moyen de 300 000 €.
La valeur unitaire du titre AMBOISE sera de : (300 000 / 10 000) x 8 = 240 €
I. ACTUALISATION
L’actualisation a pour objet de ramener un ensemble de sommes réparties dans le temps
à une valeur actuelle (VA) :
VA = S1/(1 + i) +S2/(1 + i)² + S3/(1+ i)³ +......+ Sn/(1 + i)n et si S1 = S2 = S3 =.......= Sn,
alors VA s’obtient avec la formule :
VA = S ×
(1− (1+ i ) )–n
II. CAPITALISATION
La capitalisation permet de calculer le montant du capital nécessaire pour obtenir un
revenu selon un taux déterminé (i) :
R
Comme R = K × i, on en déduit que K =
i
La relation qui existe entre taux de capitalisation et taux d’actualisation est la suivante :
quand la durée des résultats tend vers l’infini, le résultat de l’actualisation devient égal au
résultat de la capitalisation :
∞
n ⎯⎯→
(1− (1+ i ) )= 1
–n
i i
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Comptabilité et audit
I. CONDITIONS À REMPLIR
– seules les personnes morales passibles de l’impôt sur les sociétés peuvent bénéficier
de ce régime ;
– les apports doivent être rémunérés par des actions ou des parts sociales ;
– l’apport des éléments de l’actif immobilisé doit faire apparaître une plus-value nette
globale.
50 Document de travail réservé aux élèves de l’Intec – Toute reproduction sans autorisation est interdite
Série 1
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Comptabilité et audit
52 Document de travail réservé aux élèves de l’Intec – Toute reproduction sans autorisation est interdite
Série 1
Le traitement fiscal du boni de fusion dépend du régime fiscal dans lequel l’opération a
été placée :
EXEMPLE NUMÉRIQUE
La société AMBOISE détient 60 % des titres de la société BORDO acquis 12 000 €.
À la date d’acquisition, le bilan de la société BORDO présentait des capitaux propres d’un
montant de 21 000 €.
La société AMBOISE absorbe sous le régime de droit commun la société BORDO qui
présente à la date de l’opération des capitaux propres d’un montant de 28 000 €.
Calcul du boni de fusion : (28 000 x 60 %) – 12 000 = 4 800 €
Calcul de la quote-part des résultats de BORDO mis en réserve et revenant à AMBOISE :
(28 000 – 21 000) x 60 % = 4 200 €
En application des règles comptables sur les fusions, on aura :
– 4 200 € en produits financiers ;
– le reliquat soit : 4 800 – 4 200 = 600 € en capitaux propres.
Sur le plan fiscal, l’opération n’étant pas placée sous le régime spécial, il y aura lieu de
soumettre la totalité des 4 800 € à l’impôt sur les sociétés.
202141TDPA0110 53
Comptabilité et audit
Le sort fiscal du mali de fusion dépend donc de l’analyse comptable qui en est faite :
a. Le vrai mali est déductible. Dans le cas où les titres ont fait l’objet, avant la fusion,
d’une provision pour dépréciation, le vrai mali est calculé à partir de la valeur nette
comptable des titres.
b. Le mali technique ne peut donner lieu à aucune déduction fiscale immédiate ou
ultérieure dans le cadre du régime spécial des fusions.
Cette non-déductibilité se justifie par le fait que ce mali technique est représentatif de tout
ou partie des plus-values et profits latents existant chez la société absorbée, lesquels ne
font pas l’objet d’une imposition lors de l’apport en application des dispositions du régime
spécial l’article 210 A du CGI.
c. Si la fusion est placée sous le régime de droit commun, la société absorbée doit être
imposée sur les plus-values et profits latents existant à la date de l’opération.
Dans ces conditions, et dès lors que le mali technique est représentatif de tout ou partie
de ces plus-values ou profits latents, sa dépréciation ou sa sortie du bilan sont des
charges déductibles du résultat imposable.
Les associés de la société qui disparaît reçoivent en échange des titres qu’ils détenaient
des titres nouveaux créés par la société absorbante. Cet échange a pour conséquence
fiscale la constatation d’une plus-value (ou moins-value) d’échange.
En principe, tout échange d’éléments d’actif d’une entreprise contre d’autres éléments
présente le caractère d’une opération de vente suivie d’un achat. Il s’ensuit que le profit
(plus-value) ou la perte (moins-value) résultant éventuellement de cette opération doit
être pris en compte pour la détermination des résultats imposables de l’exercice en cours
à la date de l’échange.
Toutefois, conformément aux dispositions de l’article 38-7 bis du code général des
impôts, le profit ou la perte réalisé lors de l’échange de droits sociaux résultant d’une
fusion de sociétés, ou d’une scission de société bénéficiant du régime prévu à l’article
210 B (voir ci-après Titre 3, Chapitre 2), peut être compris dans le résultat de l’exercice
au cours duquel les droits sociaux reçus en échange sont cédés. Dans ce cas, le profit ou
la perte résultant de la cession ultérieure de ces droits sociaux est déterminé par rapport
à la valeur que les droits sociaux remis à l’échange avaient du point de vue fiscal.
Ce sursis d’imposition est applicable que l’opération ait été ou non placée sous le régime
fiscal de faveur prévu à l’article 210 A (régime spécial des fusions).
Les bénéficiaires du report d’imposition sont toutes les entreprises soumises, de plein
droit ou sur option, à l’impôt sur les sociétés ainsi que les entreprises imposables à
l’impôt sur le revenu selon un régime réel d’imposition dans la catégorie des bénéfices
industriels et commerciaux ou des bénéfices agricoles, qui reçoivent du fait de la fusion
des titres de la société absorbante en échange des titres précédemment détenus dans le
capital de la société absorbée.
54 Document de travail réservé aux élèves de l’Intec – Toute reproduction sans autorisation est interdite
Série 1
EXEMPLE NUMÉRIQUE
La société AMBOISE absorbe la société BORDO.
Le bilan de la société BORDO servant de base à l’opération se compose comme suit :
Matériel et outillage 100 000 Capital 25 000
Marchandises 25 000 Réserves 75 000
Banque 10 000 Fournisseurs 35 000
Actif 135 000 Passif 135 000
L’opération est réalisée aux valeurs réelles et l’apport global ressort à 150 000, soit un
résultat de fusion de 50 000.
Les enregistrements sont les suivants :
202141TDPA0110 55
Comptabilité et audit
Dans les comptes de la société absorbante les événements à comptabiliser sont les
suivants :
– reprise du patrimoine transféré en valeur d’apport ;
– rémunération des apports par création de titres.
EXEMPLE NUMÉRIQUE
Reprenons les données de l’exemple précédent en considérant que les valeurs d’apport
sont les suivantes :
– Fonds de commerce 30 000
– Matériel et outillage 120 000
– Autres éléments sans changement
En supposant que l’augmentation de capital que la société AMBOISE réalise pour
rémunérer les apports est de 50 000 €, les enregistrements sont les suivants :
SECTION 3. FUSION-RENONCIATION
Rappelons les conséquences de l’existence d’une participation de la société absorbante
dans le capital de la société absorbée :
– l’augmentation de capital est limitée au nombre de titres nécessaires pour rémunérer
les autres actionnaires de la société absorbée ;
– l’annulation des titres de la société absorbée qui ne sont pas échangés, ceux détenus
par la société absorbante, génère un écart positif (le boni de fusion) ou négatif (le mali
de fusion) entre l’actif net reçu par la société absorbante à hauteur de sa participation
détenue dans la société absorbée, et la valeur comptable de cette participation.
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Série 1
EXEMPLE NUMÉRIQUE
La société AMBOISE qui détient 20 % des titres de la société BORDO acquis pour
30 000 € absorbe sa participation sur la base des apports en valeurs réelles suivants :
Fonds de commerce 200 000
Matériel et outillage 150 000
Marchandises 120 000
Fournisseurs –30 000
⎯⎯⎯⎯
Actif net apporté 440 000
L’augmentation de capital est de 10 000 €. Il est précisé que les résultats mis en réserves
par la société BORDO depuis sa date d’acquisition s’élèvent à 200 000 €.
Calcul du boni de fusion : (440 000 x 20 %) – 30 000 = 58 000 € dont :
– résultats de BORDO mis en réserve et revenant à AMBOISE :
200 000 x 20 % = 40 000 €
– reliquat soit : 58 000 – 40 000 = 18 000.
Calcul de la prime de fusion pure : 440 000 x 80 % – 10 000 = 342 000
Les enregistrements sont les suivants :
202141TDPA0110 57
Comptabilité et audit
EXEMPLE NUMÉRIQUE
Reprenons les données de l’exemple précédent en supposant que les apports sont
réalisés en valeurs comptables car les deux sociétés font partie du même groupe :
Fonds de commerce 0
Matériel et outillage 50 000
Marchandises 120 000
Fournisseurs –30 000
⎯⎯⎯⎯
Actif net apporté 440 000
Calcul du mali de fusion : (140 000 x 20 %) – 30 000 = –2 000 €
Ce mali est en totalité un mali technique car la différence entre valeur réelle des apports
et leur valeur comptable compense largement cette perte apparente.
Calcul de la prime de fusion pure : 140 000 x 80 % – 10 000 = 102 000
Les enregistrements sont les suivants :
Par dérogation, lorsque les apports doivent être évalués à la valeur nette comptable en
application des règles comptables et que l’actif net apporté est insuffisant pour permettre
la libération du capital, les valeurs réelles des éléments apportés doivent être retenues.
EXEMPLE NUMÉRIQUE
La société AMBOISE absorbe la société BORDO. Les deux sociétés sont sous contrôle
distinct et l’opération est réalisée à l’envers : la société initiatrice est la société BORDO et
la société cible est la société AMBOISE.
La valorisation en valeur comptable de la société BORDO est de 40 000 €, alors qu’en
valeur réelle elle ressort à 200 000 €. L’augmentation de capital est de 50 000 €.
58 Document de travail réservé aux élèves de l’Intec – Toute reproduction sans autorisation est interdite
Série 1
En application des dispositions générales prévues pour la valorisation des apports, ceux-
ci doivent être retenus pour leur valeur comptable :
– Valeur d’apport de BORDO 40 000 €
– Augmentation de capital de AMBOISE50 000 €
La valorisation en valeur comptable n’est pas possible car il n’y a pas libération du capital
et par dérogation, lorsque les apports doivent être évalués à la valeur nette comptable en
application des règles générale mais que l’actif net apporté est insuffisant pour permettre
la libération du capital, les valeurs réelles des éléments apportés doivent être retenues.
Donc
– Valeur d’apport de BORDO 200 000 €
– Augmentation de capital de AMBOISE50 000 €
– Prime de fusion 150 000 €
Lorsque les apports sont évalués à la valeur réelle, les valeurs individuelles des actifs et
passifs apportés correspondent aux valeurs réelles attribuées à chacun des éléments
dans le traité d’apport.
Ces éléments sont ceux qui figurent dans les livres de la société absorbée ou ceux que le
processus d’évaluation conduit à valoriser dans le traité d’apport alors qu’ils ne sont pas
dans les comptes : par exemple les marques ou les impôts différés actifs, les provisions
pour retraites ou les impôts différés passifs.
Ces valeurs s’apprécient par référence au marché ou en fonction de l’utilité du bien pour
la société. Les modalités de valorisation de ces éléments sont exposées au Chapitre 3
dans l’exposé sur la méthode de l’actif net comptable corrigé (ANCC).
La différence entre la valeur globale des apports et la somme algébrique des valeurs
réelles individuelles des éléments identifiés, est inscrite dans le traité d’apport sur une
ligne « Fonds commercial », reprise comme telle au bilan de la société absorbante.
EXEMPLE NUMÉRIQUE
La société AMBOISE absorbe la société BORDO. Il s’agit d’une opération à l’endroit
impliquant des entités sous contrôle distinct et la valeur globale des apports est fixée en
valeur réelle à 1 500 000 €
À partir des comptes servant de base à l’opération, les valeurs réelles des éléments
individuels figurant dans les livres ont été réestimées comme suit :
Fonds de commerce 200 000
Matériel et outillage 150 000
Marchandises 120 000
Dettes financières –325 000
Fournisseurs –120 000
⎯⎯⎯⎯
Postes comptables en valeurs réelles 25 000
Par ailleurs les éléments suivants non comptabilisés chez BORDO ont été identifiés dans
le processus d’évaluation :
– existence d’une marque dont la valeur est estimée à 773 000 €
– coûts des indemnités de départ à la retraite estimés à 72 000 €
– IS afférent aux plus-values d’apport sur éléments amortissables estimé à 43 000 €.
202141TDPA0110 59
Comptabilité et audit
Compte tenu de ces éléments, il y a lieu d’inscrire ces éléments dans le traité d’apport,
ainsi que le fonds de commerce correspondant à la différence entre la valeur globale des
apports et leur valeur individuelle :
Valeur réelle des éléments comptables 25 000
Marque 773 000
Provision IDR –72 000
Provision IS –43 000
⎯⎯⎯⎯
Total des éléments identifiés 683 000
Valeur globale des apports 1 500 000
⎯⎯⎯⎯
Fonds de commerce 817 000
Lorsque les apports sont évalués à la valeur comptable, les valeurs comptables
individuelles des actifs et passifs apportés correspondent aux valeurs de chaque actif et
passif figurant dans les comptes de l’absorbée à la date d’effet de l’opération.
Lorsque, dans des cas exceptionnels où la prise en compte de ces éléments d’actifs et de
passifs éventuels conduit à rendre la valeur du fonds commercial négative (constatation
d’un badwill), il convient d’en tenir compte dans le traité d’apport, en comptabilisant cette
différence dans un sous compte de la prime de fusion lors de la réalisation de l’opération.
Dès la constatation de la charge, celle-ci est imputée sur ce sous compte de la prime de
fusion.
60 Document de travail réservé aux élèves de l’Intec – Toute reproduction sans autorisation est interdite
Série 1
EXEMPLE NUMÉRIQUE
La société AMBOISE détient une participation de 80 % dans la société BORDO acquise
4 000 k€. Il est prévu que la société AMBOISE absorbe la société BORDO :
– la valeur comptable de la société BORDO ressort à 3 400 k€ ;
– les plus-values identifiées concernent : Fonds de commerce 20 000 k€ (valeur au
bilan : néant) et terrain 16 600 k€ (valeur au bilan : 100 000 k€) ;
– l’augmentation de capital chez AMBOISE sera de 640 000 €, compte tenu du
processus de fusion renonciation.
L’opération étant réalisée entre sociétés sous contrôle commun elle se fait en valeurs
comptable. L’analyse des conditions financières donne :
Valeur d’apport 3 400
Valeur comptable de la participation –4 000
Net –600
Augmentation de capital 640
⎯⎯⎯
Prime de fusion brute –1 240
dont
– Prime d’émission 40 (3 400 x 20 % – 640)
– Mali de fusion –1 280 (3 400 x 80 % – 4 000)
L’affectation extra-comptable du mali technique est présentée dans le tableau suivant :
Valeur Valeur réelle Plus-value Affectation du
comptable matente mali
Terrain 100 000 116 600 16 600 581
Fonds de commerce 0 20 000 20 000 699
⎯⎯⎯ ⎯⎯⎯
36 600 1 280
Si le terrain est ensuite cédé pour une valeur de 150 000 k€, le mali technique doit être
réduit à due concurrence de la part correspondant à cet actif sous-jacent :
202141TDPA0110 61
Comptabilité et audit
Cette situation trouve en particulier son application dans le cas des fusions simplifiées ou
des TUP. En effet, dans ce cas, la société absorbante détenant la totalité du capital de la
société absorbée ne procède pas à une augmentation de capital et aucune contrainte de
libération du capital n’existe. Il est, de ce fait, juridiquement possible de faire un apport
dont la valeur est négative.
Ce point a été traité spécifiquement par le Comité d’urgence du CNC en juin 2007 qui a
rappelé les règles générales suivantes :
– les opérations de dissolution par confusion de patrimoine étant par définition toujours
réalisées entre entreprises sous contrôle commun, les actifs et passifs de l’entreprise
dissoute sont toujours transmis à leur valeur comptable ;
– le traitement du mali et du boni pouvant apparaître lors de l’annulation dans les
comptes de l’entreprise bénéficiaire de la transmission universelle de patrimoine suit
les règles générales ;
– pour assurer la neutralité des opérations au niveau du résultat et des capitaux propres
de la société absorbante ou confondante, la définition générale du mali technique
s’applique quel que soit l’actif net comptable de la société absorbée ;
– le calcul du mali technique n’est limité que par les montants des plus-values latentes.
En conséquence, les modalités de détermination du mali technique sont identiques quel
que soit l’actif net comptable de la société absorbée.
EXEMPLE NUMÉRIQUE
La société AMBOISE décide la dissolution avec TUP de la société BORDO dont elle est
l’associé unique.
La situation nette de BORDO est négative de 200 k€ et les titres BORDO figurent au bilan
de la société AMBOISE pour un montant de 50 k€. L’actif net apporté recèle des plus-
values latentes pour un montant de 100 k€.
Dans cette situation le mali de fusion ressort à 250 k€ et s’analyse à hauteur de 100 k€
comme un mali technique, le solde étant représentatif d’une dépréciation non constatée
sur les titres.
Le règlement sur les fusions prévoit une règle dérogatoire de valorisation des apports en
cas de filialisation d’une branche d’activité appelée à être cédée à une société sous
contrôle distinct.
62 Document de travail réservé aux élèves de l’Intec – Toute reproduction sans autorisation est interdite
Série 1
La filialisation par une société d’une branche d’activité appelée à être cédée à une
société sous contrôle distinct s’analyse comme une opération réalisée entre sociétés
sous contrôle distinct, les apports doivent donc être effectués à la valeur réelle.
Cette exception ne peut cependant être mise en œuvre que s’il existe, préalablement à
l’opération de filialisation, un engagement de cession conduisant à une perte de contrôle
et mentionné explicitement dans le traité d’apport.
Si la cession ne se réalise pas, les écritures d’apport initiales aux valeurs réelles doivent
être contre-passées pour enregistrer les apports aux valeurs comptables tant chez la
société bénéficiaire des apports que chez la société apporteuse.
Au niveau de la société bénéficiaire, les valeurs comptables d’apport doivent être
substituées aux valeurs réelles, avec réduction de la prime d’apport et retraitement des
amortissements, provisions et des plus ou moins-values.
Au niveau de la société apporteuse, il convient de réduire la plus-value d’apport à
concurrence du résultat de cession anticipé.
L’administration fiscale a repris ces dispositions en retenant les mêmes règles et admet
en cas de résolution de la cession que l’opération soit soumise au régime spécial des
fusions, sous réserve qu’une option soit prise dans le traité d’apport et que figure dans le
traité d’apport :
– une date limite de réalisation pour la cession des titres ;
– l’identité du cessionnaire ;
– la valorisation des apports en valeurs comptables et en valeurs réelles ;
– l’option, à titre conservatoire, pour le régime de faveur.
EXEMPLE NUMÉRIQUE
La société AMBOISE exerce plusieurs activités organisées sous forme de trois branches
autonomes d’activité : A, B et C.
Il est décidé de céder la branche A au groupe COTA selon le processus suivant :
– une société BORDO est constituée avec pour seul actionnaire la société AMBOISE ;
– la société AMBOISE transmet par apport partiel d’actif sa branche autonome d’activité
A à la société BORDO ;
– AMBOISE reçoit en contrepartie de cet apport des actions de BORDO pour lesquelles
elle prend dans le traité d’apport un engagement de cession au profit du groupe COTA
avec une date limite fixée 6 mois après la date de l’apport.
Suite à la défaillance du groupe COTA la cession des titres ne se réalise pas en
définitive.
Pour valoriser l’apport conformément aux dispositions du règlement sur les fusions, il faut
appliquer les règles suivantes :
– l’opération d’apport au profit d’une société sous contrôle commun doit obligatoirement
se faire en valeur comptable ;
– toutefois s’agissant d’une filialisation en vue d’une cession la règle est dérogatoire et
la valorisation se fait aux valeurs réelles.
Du point de vue fiscal, le régime de faveur des apports partiels d’actif (voir Titre 3,
Chapitre 2) s’applique aux opérations :
– qui portent sur des branches complètes d’activité ;
– pour lesquelles la société apporteuse a pris l’engagement de conserver les titres reçus
pendant 3 ans ;
– pour lesquelles la société apporteuse a pris l’engagement de calculer les plus-values
de cession ultérieure de ces titres par référence à la valeur que les éléments apportés
avaient dans ses propres livres.
202141TDPA0110 63
Comptabilité et audit
La société AMBOISE ayant pris l’engagement de céder les titres reçus suite à l’apport de
la branche complète d’activité A, elle ne peut pas conserver les titres pendant 3 ans et de
ce fait c’est le régime fiscal de droit commun des fusions (voir Chapitre 4, Section 1) qui
s’applique.
Compte tenu de défaillance du groupe COTA la cession n’a pas lieu en définitive. Dans
cette situation le règlement sur les fusions prévoit de retraiter l’apport comme il aurait dû
être réalisé au départ, c’est-à-dire en retenant une valorisation aux valeurs comptables. Il
faut donc modifier la valeur d’entrée des apports chez BORDO et retraiter les
amortissements qui ont éventuellement été pratiqués.
Du point de vue fiscal, l’administration autorise que l’opération soit placée sous le régime
de faveur sous réserve qu’une option ait été exercée dans le traité d’apport.
Les plus-values qui ont été imposées au moment de l’apport (application du régime de
droit commun) doivent être neutralisées (application du régime de faveur).
64 Document de travail réservé aux élèves de l’Intec – Toute reproduction sans autorisation est interdite
Série 1
Il convient en dernier lieu de préciser que l’existence de perte de rétroactivité ne peut pas
concerner les opérations de transmission universelle de patrimoine (TUP) dans la mesure
où l’effet rétroactif ne leur est pas applicable.
SECTION 1. PÉRIMÈTRE
La norme IFR 3 porte sur les regroupements d’entreprises qui répondent à la définition
stricte d’acquisition ou de prise de contrôle (voir Titre 1), mais ne s’applique pas :
– aux regroupements d’entreprises dans lesquels des entités ou des activités distinctes
sont rassemblées pour former une coentreprise ;
– aux regroupements d’entreprises impliquant des entités ou des activités sous contrôle
commun.
SECTION 2. RÉSUMÉ
La norme IFRS 3 impose que les regroupements d’entreprises soient comptabilisés en
appliquant la méthode de l’acquisition.
Selon cette méthode, le regroupement doit être analysé du point de vue de l’acquéreur
qui comptabilise les actifs acquis et les passifs, y compris ceux qui n’étaient pas
comptabilisés auparavant par l’entreprise acquise.
Pour l’application de cette méthode, un acquéreur doit être identifié. L’acquéreur est
l’entreprise qui obtient le contrôle, c’est-à-dire le pouvoir de diriger les politiques
financières et opérationnelles, des autres entreprises qui participent à l’opération.
Le coût global pour l’acquéreur est le total formé par :
– les justes valeurs des actifs et passifs remis, et des titres émis par l’acquéreur, en
échange du contrôle de l’entreprise acquise ;
– plus tous les coûts externes directement attribuables à l’opération : honoraires versés
aux comptables, aux conseils juridiques, aux évaluateurs et autres consultants
intervenus pour effectuer le regroupement.
L’acquéreur doit affecter le coût de l’opération en comptabilisant les actifs et les passifs
identifiables de l’entreprise acquise qui satisfont aux critères de comptabilisation à leur
juste valeur respective.
Toute différence entre le coût global de l’opération et la juste valeur des actifs et passifs
et passifs identifiables ainsi constatée, doit être comptabilisée comme « goodwill » :
– en tant qu’actif ;
– dont la valeur est l’excédent du coût du regroupement d’entreprises sur la juste valeur
nette des actifs et passifs identifiables.
Pour la norme IFRS 3 le terme passif inclut les passifs éventuels.
202141TDPA0110 65
Comptabilité et audit
66 Document de travail réservé aux élèves de l’Intec – Toute reproduction sans autorisation est interdite
Série 1
202141TDPA0110 67
Comptabilité et audit
EXEMPLE NUMÉRIQUE
Une branche complète et autonome d’activité de la société AMBOISE fait l’objet d’un
apport partiel d’actif à la société BORDO à leur valeur réelle. Le traité d’apport donne les
valeurs d’apport suivantes :
Fond de commerce 4 004
ITMO 413
Marchandises 91
Clients 42
Trésorerie 7
⎯⎯⎯
Total de l’actif apporté 4 557
Fournisseurs 7
Fiscal et social 406
⎯⎯⎯
Total du passif transféré 413
⎯⎯⎯
Actif net apporté 4 144
Il est précisé que le fonds de commerce n’était pas inscrit dans les livres de la société
AMBOISE mais fait partie de la branche complète d’activité apportée.
L’enregistrement de l’opération dans les livres de la société B-M se présentera comme
suit :
EXEMPLE NUMÉRIQUE
Reprenons les données de l’exemple précédent et considérons qu’en rémunération de
ces apports, il sera procédé à une augmentation de capital de 854 k€ de la société
BORDO.
L’enregistrement de l’apport dans les livres de la société BORDO sera le suivant :
68 Document de travail réservé aux élèves de l’Intec – Toute reproduction sans autorisation est interdite
Série 1
I. RAPPORT D’ÉCHANGE
– Un ou plusieurs commissaires à la fusion, désignés par décision de justice, établissent
sous leur responsabilité un rapport sur les modalités de la fusion.
– Ils vérifient que les valeurs relatives attribuées aux actions des sociétés participant à
l’opération sont pertinentes et que le rapport d’échange est équitable.
– Leur rapport doit :
• indiquer la ou les méthodes suivies pour la détermination du rapport d’échange.
• indiquer si cette ou ces méthodes sont adéquates et mentionner les valeurs
auxquelles chacune de ces méthodes conduit, se prononcer sur l’importance relative
donnée à ces méthodes.
• indiquer les difficultés particulières d’évaluation.
202141TDPA0110 69
Comptabilité et audit
– apport partiel d’actif à ces sociétés, soumis au régime des scissions (article L. 236-22
du Code de commerce).
Il est précisé que, dans ce cas, le commissaire à la fusion assure également la mission
de commissaire aux apports.
En revanche ce rapport n’est pas nécessaire :
– dans le cas d’apport en nature ou d’apport partiel d’actif non placé sous le régime des
scissions ;
– dans le cas de création, par voie de scission, de sociétés nouvelles constituées sans
autre apport que celui de la société scindée, où les actions ou parts de chacune des
sociétés nouvelles sont attribuées aux actionnaires ou associés de la société scindée
proportionnellement à leurs droits dans le capital de cette société (article L. 236-17 et
L. 236-23 du Code de commerce) ;
– dans le cas de fusion simplifiée : depuis le dépôt du projet de fusion au greffe du
tribunal de commerce et jusqu’à la date de réalisation, la société absorbante détient la
totalité des titres représentant le capital des sociétés absorbées (article L. 236-11 pour
les sociétés anonymes et L. 236-23 pour les SARL).
Il est précisé que, dans ce cas, seul un commissaire aux apports interviendra.
70 Document de travail réservé aux élèves de l’Intec – Toute reproduction sans autorisation est interdite
Série 1
a. que les valeurs relatives attribuées aux actions (ou parts) des sociétés participant à
l’opération sont pertinentes :
– le caractère adéquat des méthodes d’évaluation retenues et les raisons ayant conduit
à écarter certaines ou méthodes ;
– les hypothèses qui fondent les données prévisionnelles qui servent de base aux
évaluations ;
– l’incidence sur les valeurs relatives des événements survenus entre la date de leur
détermination et la date de son rapport ;
– la correcte mise en œuvre des méthodes d’évaluation.
b. l’importance relative donnée aux valeurs jugées pertinentes et le positionnement du
rapport d’échange par rapport à ces valeurs.
Il convient de rappeler que le processus d’évaluation qui permet de fixer les valeurs de
fusion et, par voie de conséquence le rapport d’échange, conduit à une fourchette de
valeurs qui elles-mêmes permettent de déterminer un « intervalle de pertinence » à
l’intérieur duquel le rapport d’échange sera fixé en définitive. C’est ce processus qui fait
l’objet de la vérification par le commissaire à la fusion.
c. si le rapport d’échange proposé n’entraîne pas d’appauvrissement durable pour
chaque catégorie d’actionnaires.
202141TDPA0110 71
Comptabilité et audit
La mission du commissaire aux apports a pour objectif final d’apprécier que la valeur des
apports ne soit pas surévaluée.
Hormis les opérations de fusion simplifiée, qui ne donnent pas lieu à augmentation de
capital, cette mission doit permettre au commissaire aux apports de conclure que la
valeur des apports est au moins égale au montant de l’augmentation du capital de la
société absorbante (ou au montant du capital de la société issue de la fusion) augmenté
de la prime de fusion.
Pour répondre à l’objectif de sa mission, le commissaire aux apports met en œuvre les
diligences suivantes :
– contrôler la réalité des apports et l’existence des titres de propriété valides ;
– contrôler l’exhaustivité des passifs transmis à la société absorbée ou bénéficiaire des
apports ;
– apprécier la pertinence des méthodes retenues pour déterminer la valeur individuelle
des apports ;
– apprécier l’incidence, sur la valeur individuelle des apports, des événements
intervenus entre la date de prise d’effet de l’opération et la date de son rapport ;
– s’assurer que la valeur réelle des apports, pris dans leur ensemble, est au moins
égale à la valeur des apports proposée dans le traité d’apport.
Pour apprécier la valeur des apports, le commissaire aux apports contrôle les apports pris
individuellement et procède également à une approche directe de la valeur des apports
considérés dans leur ensemble.
Cette démarche ne se confond pas avec une simple sommation des évaluations
individuelles et relève des techniques d’évaluation d’entreprise. Le commissaire aux
apports est ainsi conduit à approcher la valeur réelle des apports pris dans leur ensemble
selon une évaluation multicritères.
Il est précisé que, concernant la fiscalité différée dans la société absorbée ou apporteuse,
le commissaire aux apports prend en considération le caractère aléatoire de la
survenance du fait générateur de l’imposition.
Pour les valeurs individuelles qui ont fait l’objet de ré-estimations par rapport à leur valeur
comptable, le commissaire aux apports vérifie que les méthodes d’évaluation retenues
sont pertinentes et que la confrontation des résultats des méthodes retenues avec celles
qui ont été écartées ne remet pas en cause les valeurs obtenues.
Dans le cas d’une opération avec effet rétroactif, le commissaire aux apports examine si,
durant la période de rétroactivité, les activités apportées n’ont pas généré de pertes
susceptibles d’affecter la valeur des apports à la date de réalisation définitive de
l’opération. Il s’assure, le cas échéant, que les conséquences d’une telle situation ont été
correctement appréhendées dans le traité d’apport.
72 Document de travail réservé aux élèves de l’Intec – Toute reproduction sans autorisation est interdite
Série 1
CONCLUSION
Ce cours a permis de mettre en évidence la complexité et la technicité des opérations de
regroupement. À l’issue de cette étude, les étudiants doivent avoir acquis un ensemble
de connaissances financières, fiscales et comptables et aussi une compréhension
économique de ces opérations. Ils doivent avoir conscience que ces opérations sont de
plus en plus fréquentes et qu’elles ne concernent pas uniquement les multinationales.
202141TDPA0110 73
Comptabilité et audit
EXERCICES AUTOCORRIGÉS
CAS PRATIQUE
ÉNONCÉ
Le groupe ATOR (conception et vente de logiciels experts) comprend un nombre
important de sociétés, dont notamment :
– la SAS ATOR holding ;
– la SA FOREX, détenue à 60 % par la SAS ATOR ;
– la SAS VIRAX au capital composé de 100 000 actions de 10 €, détenue à 90 % par la
SAS ATOR ;
– la SA MARAX au capital de 50 000 actions de 1 000 €, détenue à 75 % par la SAS
ATOR.
La SA MARAX détient elle-même des participations dans les sociétés suivantes :
– la SARL AVUX au capital composé de 40 000 parts de 10 €, détenue à 40 %. Les
parts détenues par la SA MARAX ont été acquises 4 000 000 € ;
– la SARL FOX au capital composé de 3 000 parts de 1 000 €, détenue à 80 %. Les
parts détenues par la SA MARAX ont été acquises 5 000 000 € ;
– la SARL FREEX détenue à 100 %. Les parts détenues par la SA MARAX ont été
acquises 6 000 000 €.
La stratégie du groupe ATOR pour l’exercice N est construite autour de 3 axes :
– recentrage sur les activités principales en cédant les sociétés qui ont une activité
différente ;
– développement par croissance externe ;
– restructuration juridique visant la réduction des frais de fonctionnement.
Les opérations envisagées sont regroupées en 5 dossiers. Pour chacun des dossiers,
vous devez répondre aux questions posées.
74 Document de travail réservé aux élèves de l’Intec – Toute reproduction sans autorisation est interdite
Série 1
TRAVAIL À FAIRE
Question 1
Dans le cadre de l’opération projetée, il vous est demandé de déterminer :
a. le rapport d’échange ;
b. l’augmentation de capital à réaliser par la société VIRAX ;
c. la valeur de l’apport en justifiant les principes retenus.
Question 2
En vous appuyant sur l’analyse réalisée en répondant à la question 1, expliquer
pourquoi cette opération est qualifiée de « cession ».
Par ailleurs les éléments suivants non comptabilisés chez COTEX ont été identifiés dans
le processus d’évaluation :
– existence d’une marque dont la valeur est estimée à 1 546 000 € ;
– indemnité de départ à la retraite estimée à 144 000 €.
Du point de vue fiscal, l’opération sera placée sous le régime spécial des fusions et il est
conventionnellement prévu que l’IS afférent aux plus-values d’apport qui sont à réintégrer
par la société absorbante FOREX, en application des dispositions de l’article 210 A du
CGI, devra être calculé au taux de 33 1/3 % et être inscrit comme passif transféré dans le
traité d’apport.
TRAVAIL À FAIRE
Présenter l’enregistrement de l’apport chez la société FOREX.
202141TDPA0110 75
Comptabilité et audit
TRAVAIL À FAIRE
Question 1
Analyser l’opération en précisant :
a. la valeur de fusion de l’action MARAX et de la part AVUX ;
b. le rapport d’échange ;
c. l’augmentation de capital à réaliser par la société MARAX ;
d. la valeur de l’apport en justifiant les principes retenus ;
e. le montant du boni de fusion et son analyse comptable ;
f. le traitement fiscal du boni de fusion.
Question 2
Présenter l’écriture de fusion dans les livres de la SA MARAX.
TRAVAIL À FAIRE
Question 1
Déterminer :
a. la valeur d’apport en justifiant les principes retenus ;
b. le mali de fusion en analysant ses composantes.
Question 2
a. Enregistrer la fusion dans les livres de la SA MARAX.
b. Préciser le traitement fiscal du mali de fusion au moment ou il est constaté.
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Série 1
Question 3
En N + 3 la construction qui figure au bilan pour : valeur brute 2 500 000 €,
amortissements 2 450 000 €, fait l’objet d’une cession-bail (vente assortie d’un
crédit-bail) dégageant une plus-value de 16 000 000 € sans évolution depuis la
date de la fusion.
a. Enregistrer la cession.
b. Comparer le traitement comptable avec le traitement fiscal de la cession et
calculer l’incidence fiscale de cette cession.
TRAVAIL À FAIRE
Question 1
Rappeler synthétiquement les différences au plan juridique, fiscal et comptable
entre la fusion simplifiée et la confusion de patrimoine ?
Question 2
Présenter l’enregistrement de la fusion dans les livres de MARAX.
CORRIGÉ
Question 1
a. Rapport d’échange
VIRAX BORAX
(absorbante) (absorbée)
Valeur réelle 2 000 000 8 000 000
Nb d’actions 100 000 50 000
Valeur de fusion 20 160
Soit 8 actions VIRAX pour une action BORAX
b. Augmentation de capital
Nombre d’actions composant le capital de l’absorbée BORAX 50 000
Rapport d’échange 8
Nombre d’actions à créer par l’absorbante VIRAX 400 000
Valeur nominale de l’action VIRAX 10 €
Augmentation de capital 4 000 000 €
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Comptabilité et audit
c. Valeur d’apport
PRINCIPES DE DÉTERMINATION DE LA VALEUR D’APPORT SELON LE RÈGLEMENT
CRC 2004-01 RELATIF AU TRAITEMENT COMPTABLE DES FUSIONS
Contrôle commun Contrôle distinct
Opérations à l’endroit Valeurs comptables Valeurs réelles
Opérations à l’envers Valeurs comptables Valeurs comptables
Question 2
Avant la fusion, le groupe ATOR exerçait un contrôle exclusif sur la société VIRAX et de
ce fait avait le pouvoir de diriger ses politiques financière et opérationnelle : VIRAX était
dans le périmètre de consolidation du groupe ATOR.
Après la fusion, le groupe ATOR est devenu un actionnaire minoritaire qui n’exerce plus
aucun contrôle sur la société VIRAX : VIRAX est déconsolidée.
C’est pourquoi on peut qualifier cette opération de cession par symétrie avec le terme
fusion-acquisition qui s’applique à la même opération vue du point de vue du groupe BIO-
International.
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Série 1
Question 1
a. Valeur de fusion
MARAX AVUX
(absorbante) (absorbée)
Capitaux propres 48 000 000 3 400 000
Incorporels 20 000 000
PV terrain 16 600 000
40 % ANCC Soc. AVUX 16 000 000
Titres Soc. AVUX –4 000 000
⎯⎯⎯⎯⎯ ⎯⎯⎯⎯⎯
ANCC 60 000 000 40 000 000
Nombre d’actions 50 000 40 000
Valeur de fusion 1 200 1 000
b. Rapport d’échange
5 actions MARAX pour 6 actions AVUX
202141TDPA0110 79
Comptabilité et audit
c. Augmentation de capital
Nombre d’actions de la SARL AVUX 40 000
Dont 40 % détenues par SA MARAX 16 000
Nombre d’actions SARL AVUX à échanger 24 000
Rapport d’échange 0,8
⎯⎯⎯⎯⎯
Nombre d’actions SA MARAX à créer 20 000
⎯⎯⎯⎯⎯
Valeur nominale de l’action MARAX 1 000 €
d. Valeur d’apport
Aucune des sociétés participant à l’opération ne contrôle préalablement l’autre et elles ne
sont pas sous le contrôle d’une même société mère, donc la SA MARAX et la SARL
AVUX sont sous contrôle distinct.
NOTA BENE
La notion de contrôle d’une société est définie au paragraphe 1002 du règlement
n° 99-02 du CRC relatif aux comptes consolidés : le contrôle exclusif est le pouvoir de
diriger les politiques financière et opérationnelle d’une entreprise afin de tirer avantage de
ses activités.
Sens de l’opération
Avant Après
Nombre de titres composant le capital de MARAX 50 000 70 000
Dont détenus par ATOR 37 500 37 500
soit 75 % 54 %
Après la fusion, l’actionnaire principal de l’absorbante (ATOR), bien que dilué, conserve
son pouvoir de contrôle sur celle-ci :
– la cible est la société absorbée ;
– l’initiatrice est la société absorbante ou l’une de ses filiales.
C’est donc une opération à l’endroit.
Valeur d’apport égal valeur réelle en application de l’avis sur les fusions = 40 000 000 €.
e. Boni de fusion
Valeur d’apport société AVUX 40 000 000
Valeur comptable de la participation –4 000 000
⎯⎯⎯⎯⎯
Net 36 000 000
Augmentation de capital MARAX 20 000 000
⎯⎯⎯⎯⎯
Prime de fusion 16 000 000
Prime d’émission 4 000 000 (40 000 000 x 60 % – 20 000 000)
Boni de fusion 12 000 000 (40 000 000 x 40 % – 4 000 000)
Question 2
Le boni représente l’écart positif entre l’actif net reçu par la société absorbante à hauteur
de sa participation détenue dans la société absorbée, et la valeur comptable de cette
participation.
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Série 1
Le boni est comptabilisé dans le résultat financier à hauteur de la cote part des résultats
accumulés par la société absorbée depuis l’acquisition et non distribués et en capitaux
propres pour le montant résiduel ou si les résultats accumulés ne peuvent être
déterminés de manière fiable :
– quote-part de boni à inscrire en résultat financier 2 000 000 x 40 % = 800 000 €
– prime de fusion = 16 000 000 – 800 000 = 15 200 000
a. Valeur d’apport
Une des sociétés participant à l’opération MARAX contrôle préalablement l’autre. La
société MARAX et la société FOX sont donc sous contrôle commun.
C’est donc une opération entre deux sociétés sous contrôle commun. Valeur d’apport
égal valeur comptable en application de l’avis sur les fusions = 6 000 000 €.
b. Mali de fusion
Valeur d’apport 6 000 000
Valeur comptable de la participation -5 000 000
Net 1 000 000
Augmentation de capital 640 000
⎯⎯⎯⎯⎯
Prime de fusion 360 000
Prime d’émission 560 000 (6 000 000 x 20 % – 640 000)
Mali de fusion –200 000 (6 000 000 x 80 % – 5 000 000)
Le mali de fusion représente l’écart négatif entre l’actif net reçu par la société absorbante
à hauteur de sa participation détenue dans la société absorbée, et la valeur comptable de
cette participation.
Dans les apports aux valeurs comptables, le mali de fusion peut être décomposé en deux
éléments :
– un mali technique qui correspond, à hauteur de la participation antérieurement
détenue aux plus-values latentes sur éléments d’actif déduction faite des passifs non
comptabilisés, dans les comptes de l’absorbée ;
– au-delà du mali technique, le solde correspond à un vrai mali représentatif d’une
dépréciation non comptabilisée chez l’absorbante de la participation antérieurement
détenue dans la société absorbée.
202141TDPA0110 81
Comptabilité et audit
La société absorbante inscrit le mali technique dans un sous compte du compte « 207
Fonds commercial ». intitulé « Mali de fusion » et le solde du mali doit être comptabilisé
dans le résultat financier de la société absorbante de l’exercice au cours duquel
l’opération est réalisée.
Ici il s’agit d’un mali technique en totalité compte tenu de l’importance des plus-values
latentes non prises en compte.
Question 2
b. Traitement fiscal
L’enregistrement chez la société absorbante d’un mali technique dans une sous rubrique
du compte « 207 Fonds commercial », n’est pas constitutif d’une valeur intermédiaire
susceptible d’écarter l’application de l’article 210 A et d’augmenter l’actif net imposable
par application du 2 de l’article 38 (BOI 4 I-1-05). En conséquence l’enregistrement de cet
actif ne génère pas un produit imposable.
Question 3
a. Enregistrement de la cession
Les entreprises procèdent à la date de l’opération de manière extra-comptable, à
l’affectation de ce mali aux différents actifs apportés au prorata des plus values.
Plus-value latente Affectation du mali
Construction 16 000 000 87 432
Fonds de com. 20 600 000 112 568
⎯⎯⎯⎯⎯⎯ ⎯⎯⎯⎯
36 600 000 200 000
En cas de sortie d’un actif auquel une quote-part de mali a été affectée, le mali doit être
réduit à due concurrence.
82 Document de travail réservé aux élèves de l’Intec – Toute reproduction sans autorisation est interdite
Série 1
b. Traitement fiscal
La charge correspondant à l’annulation du mali technique n’est pas déductible. Le
3e alinéa nouveau du 1 de l’article 210 A précise que l’inscription à l’actif de la société
absorbante du mali technique de fusion consécutif à l’annulation des titres de la société
absorbée ne peut donner lieu à aucune déduction fiscale ultérieure.
La constatation d’une dépréciation sur le mali ou d’une charge correspondant à tout ou
partie de la quote-part de mali affectée à un sous-jacent lors de la cession de cet actif
sous-jacent ne doit entraîner par conséquent aucune diminution du résultat imposable.
Cette non-déductibilité se justifie par le fait que ce mali technique est représentatif de tout
ou partie des plus-values et profits latents existant chez la société absorbée, lesquels ne
fait pas l’objet d’une imposition lors de l’apport en application du 1er alinéa du 1 de l’article
210 A (BOI 4 I-1-05).
La plus-value reportée en produits constatés d’avance est imposable. Comme il s’est
écoulé 3 ans depuis la fusion, la plus-value sur construction de 10 000 000 € est à
réintégrer pour le solde des 2/5.
Incidence fiscale de la cession
Comptable Fiscal
Prix de cession 16 050 000 16 050 000
VNC –50 000 –50 000
Extourne mali technique –87 432 0
Étalement PV de cession –15 912 568 0
PV en report solde 4 000 000
⎯⎯⎯⎯⎯ ⎯⎯⎯⎯⎯
Total 0 20 000 000
Question 1
TUP Fusion simplifiée
Juridique – décision de l’associé unique, pas d’AGE – AGE
– pas de traité d’apport – rédaction d’un traité d’apport
– pas de commissaire aux apports – intervention d’un commissaire aux
– effet rétroactif impossible apports
– effet rétroactif possible
Fiscal (a) – pas de différence – pas de différence
Comptable (b) – pas de différence – pas de différence
(a) L’article 210-0 A précise que sont éligibles au régime de faveur les opérations de dissolution sans liquidation visée à l’article
1844-5 du Code civil, sous la condition que la société bénéficiaire de la transmission de patrimoine s’engage à respecter les
obligations déclaratives prévues par l’article 210-A (état de suivi des PV en sursis d’imposition).
(b) Application du règlement 2004-01 sur les fusions
202141TDPA0110 83
Comptabilité et audit
Question 2
Il s’agit d’une opération impliquant deux sociétés sous contrôle commun, la valeur
d’apport est égale au montant des capitaux propres comptables de FREEX, soit
3 147 000 €.
Il y a un mali du fait de l’annulation des titres qui s’analyse comme suit :
Actif net comptable FREEX 3 147 000
Coût de restructuration –2 460 000
Plus-value 2 100 000
⎯⎯⎯⎯⎯
Valeur réelle FREEX 2 787 000
Valeur comptable-valeur réelle 360 000 (a)
Base de calcul du mali 3 147 000 (b)
Annulation titres 6 000 000
Mali 2 853 000
– technique 2 100 000 (c)
– perte 753 000 (c)
(a) Avis 2004-01 : En cas d’effet rétroactif, lorsque la valeur des apports à la date d’effet risque de devenir, du fait d’une perte
intercalaire, supérieure à la valeur réelle globale de la société à la date de réalisation de l’opération, une provision pour perte
de rétroactivité est constatée au passif pris en charge dans le traité d’apport, réduisant d’autant le montant des apports pour
répondre à l’obligation de libération du capital. La société absorbante l’inscrit dans un sous-compte de la prime de fusion, et non
en provisions pour risques et charges. En effet, elle ne doit pas reprendre en résultat une provision qui n’a jamais été dotée
comptablement.
(b) Avis 2005-C CU : L’inscription dans le traité d’apport de la perte intercalaire résulte du risque de surévaluation des apports
qui doit être apprécié à la date définitive de l’opération (AGE) et non à la date d’effet. Le mali de fusion doit être calculé à la date
d’effet rétroactif de la fusion en fonction des éléments comptables. En conséquence il n’est pas tenu compte de la perte de
rétroactivité pour calculer le montant du mali de fusion.
(c) Le mali technique correspond aux plus values latentes nettes de l’absorbée inscrit dans un sous-compte intitulé « Mali de
fusion » du compte « 207 Fonds commercial », et le solde est représentatif d’un complément de dépréciation de la participation
à comptabiliser dans le résultat financier de la société absorbante. Ici compte tenu de l’existence des coûts de restructuration
non provisionnés, car ne répondant pas à la définition d’un passif, la totalité du mali doit être inscrit en perte.
(d) Du fait d’une valeur réelle devenue inférieure à la valeur d’apport, une perte de rétroactivité est apparue. Il faut donc inscrire
dans le traité d’apport une provision égale à la différence entre la valeur réelle des apports et la valeur d’apport qui est retenue.
Cette provision est normalement imputée sur la prime de fusion, mais s’agissant d’une fusion simplifiée il n’y a pas de prime de
fusion, donc la provision est donc prélevée sur les réserves de l’absorbante.
84 Document de travail réservé aux élèves de l’Intec – Toute reproduction sans autorisation est interdite
Série 1
INDEX
202141TDPA0110 85
Comptabilité et audit
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Série 1
DEVOIR 1
À envoyer à la correction
Auteur : Pierre KRO
ÉTUDE DE CAS
La société Anacomp SA est une société française qui opère dans le secteur des
équipements d’archivage de données.
Créée en 1954 par plusieurs ingénieurs précurseurs, les innovations mises sur le marché
par la société depuis son origine sont nombreuses et réputées.
On peut notamment citer les dates suivantes :
– 1965 : premiers équipements permettant l’archivage des données et leur lecture sur
microfiches ;
– 1979 : premiers matériels d’enregistrement et de lecture des données à archiver sur
CD rom.
– 1990 : lancement de l’archivage en ligne via internet.
Aujourd’hui la société emploie 300 salariés et réalise un Chiffre d’affaires d’environ
500 millions d’euros.
L’activité est organisée en quatre départements distincts :
– matériel : recherche et développement, production, vente et service après-vente du
matériel ;
– consommables : recherche et développement, production et vente des
consommables ;
– internet : recherche et développement, production, vente et service après vente de
logiciels d’archivage internet ;
– support : fonctions supports (services juridique, administration, comptabilité) et de
direction générale.
Par ailleurs Anacomp détient 100 % de la société Bomber SARL qui a pour unique
activité la production de matériel d’archivage qui est aussi commercialisé par le
département matériel de la société Anacomp.
Historiquement, le modèle économique avait été copié sur les pratiques américaines.
Il consiste à vendre le matériel au prix coûtant alors que les consommables (encres,
tonner, produits chimiques divers utilisés pour la reprographie des archives…) sont
vendus avec de confortables marges, étant précisé que ces produits doivent
obligatoirement être utilisés pour garantir le bon fonctionnement du matériel… c’est en
tout cas ce qui est expliqué aux entreprises clientes de Anacomp.
Le concurrent d’Anacomp en France, pour le marché des consommables, est la société
Clearence SAS qui propose à son catalogue les mêmes produits consommables
qu’Anacomp, mais à des tarifs environ 50 % moins chers.
Anacomp SA détient depuis 2006 une participation minoritaire de 150 000 actions sur les
400 000 actions qui composent le capital de Clearence SA.
202141TDPA0110 87
Comptabilité et audit
La production de logiciels d’archivage en ligne sur internet est un département qui peine
à s’imposer face à la concurrence d’opérateurs de taille mondiale et qui sont en situation
de quasi-monopole sur le secteur des applications internet.
Compte tenu de l’analyse stratégique réalisée par les dirigeants, à partir des éléments
décrits ci-dessus, un plan d’action a été mis en œuvre et aboutit aux opérations
suivantes :
1. Le département internet d’Anacomp est filialisé dans une société constituée
spécialement à cet effet, la SARL Dactylo, et cette société est ensuite cédée à Google
France selon les modalités suivantes :
– l’opération est réalisée, dans le régime juridique des scissions, avec effet au 1er janvier
2010 et tenue des assemblées le même jour ;
– la nouvelle société Dactylo SARL a été constituée préalablement avec un capital de
1 € entièrement souscrit par Anacomp SA,
– la société Anacomp SA fait apport à Dactylo SARL de son département Internet, qui
constitue du point de vue fiscal une branche complète et autonome d’activité ;
– après cet apport, les titres de Dactylo SARL sont cédés immédiatement, un
engagement ferme de cession à Google.Fr étant mentionné explicitement dans le
traité d’apport ;
– cette cession est réalisée au prix global de 3 000 K€.
2. Le département matériel est filialisé dans une société crée spécialement à cet effet, la
SARL Extrader. Les modalités sont les suivantes :
– la SARL Extrader est constituée préalablement le 1er janvier 2010 avec un capital de
8 000 € composé de 20 000 parts sociales, entièrement souscrit par
– Anacomp SA ;
– la société Anacomp SA fait apport à Extrader SARL de son département matériel, qui
constitue du point de vue fiscal une branche complète et autonome d’activité,
l’engagement de conservation des titres est stipulé dans le traité d’apport ;
– l’opération est placée dans le régime juridique des scissions ;
– les valeurs réelles des apports sont identiques aux valeurs comptables, sauf le fonds
de commerce pouvant être valorisé comme suit ;
– une étude a été réalisée par une banque d’affaires pour déterminer la valeur des
éléments incorporels de cette activité. Cette étude aboutit à la conclusion que, compte
tenu de la politique tarifaire pratiquée par Anacomp pour les ventes de matériels, un
badwill d’un montant estimé à 1 000 K€ devrait être pris en compte dans la
valorisation du département.
3. Le département consommables est filialisé dans une société crée spécialement à cet
effet, la SARL Facsimilé. Les modalités sont les suivantes :
– la SARL Facsimilé est constituée préalablement le 1er janvier 2010 avec un capital de
1 € composé de 1 action,
– la société Anacomp SA fait apport à Facsimilé SARL de son département
consommables, qui constitue du point de vue fiscal une branche complète et
autonome d’activité, l’engagement de conservation des titres est stipulé dans le traité
d’apport ;
– l’opération est placée dans le régime juridique des scissions ;
– les valeurs réelles des apports sont identiques aux valeurs comptables, sauf le fonds
de commerce pouvant être valorisé comme suit ;
– une étude a été réalisée par une banque d’affaires pour déterminer la valeur des
éléments incorporels de cette activité. Cette étude aboutit à la conclusion que, compte
tenu de la politique tarifaire pratiquée par Anacomp pour les ventes de
consommables, un goodwill d’un montant estimé à 1 355 K€ devrait être pris en
compte dans la valorisation du département ;
– pour tenir compte de cette situation, il a été décidé d’augmenter le capital
– de 3 000 K€ par création de 300 000 actions.
88 Document de travail réservé aux élèves de l’Intec – Toute reproduction sans autorisation est interdite
Série 1
4. Après ces opérations, la société Anacomp devient une société holding et ne conserve
que les fonctions supports.
5. La société Clearence SAS absorbe la société Facsimilé SARL pour constituer le pole
consommables. Les modalités sont les suivantes :
– la valeur réelle de la société Clearence a été estimée à 8 000 K€ pour un montant de
capitaux propres comptables de 6 500 K€, la plus-value correspond à la valorisation
des éléments incorporels ;
– le capital de Clearence est composé de 400 000 actions, dont 250 000 sont détenues
par la société Clearence Holding SAS et 150 000 sont détenues par Anacomp SA. Les
titres Clearence figurent au bilan d’Anacomp SA pour 1 200 K€.
– l’opération est placée sous le régime de l’article 210 A.
6. La société Bomber SARL absorbe la société Extrader SARL pour constituer le pole
matériel.
– le capital de Bomber SARL est composé de 40 000 actions de valeur nominale 10 €,
toutes détenues par Anacomp SA. Les titres Bomber SARL figurent au bilan
d’Anacomp SA pour
– 1 200 K€.
– la valeur réelle de Bomber SARL ne présente pas de différence avec la valeur des
titres détenus par Anacomp SA sauf la valeur des incorporels non inscrits au bilan et
évalués à 106 K€.
TRAVAIL À FAIRE
1. Présenter sous forme d’organigramme simple la structure juridique des
activités des groupes Anacomp et Clearence avant les opérations décrites, en
faisant apparaître les activités exercées (1 point).
2. Procédez à la valorisation des apports du département Internet de Anacomp à
la société Dactylo SARL en justifiant les choix retenus (1 point).
3. Indiquez le régime fiscal applicable à cette opération (1 point).
4. Présentez l’enregistrement de l’apport et la cession des titres Dactylo dans les
livres de Anacomp SA (1 point).
5. Procédez à la valorisation des apports du département matériels de Anacomp
SA à la société Extrader SARL (1,5 point).
6. Présentez l’enregistrement de l’apport à Extrader SARL dans les livres de
Anacomp SA (1 point).
7. Procédez à la valorisation des apports du département consommables de
Anacomp SA à la société Facsimilé SARL (1,5 points).
8. Présentez l’enregistrement de l’apport à Facsimilé SARL dans les livres de
Anacomp SA (1,5 point).
9. Pour les opérations d’apport précédemment réalisées, indiquez si la
nomination d’un commissaire aux apports ou à la fusion est requise et si le
commissaire aux comptes de Anacomp SA peut être désigné pour ces missions
(1 point).
10. Le fait que la société Anacomp SA conserve le département support peut-il
remettre en question la qualification fiscale de branche complète d’activité des
départements Internet, matériel et production (1 point).
11. Dans le cadre de la fusion entre Facsimilé SARL et Clearence SAS, il vous
est demandé de déterminer (2 points) :
a. le rapport d’échange ;
b. l’augmentation de capital à réaliser par la société Clearence ;
c. la valeur de l’apport en justifiant les principes retenus ;
d. le nombre de titres détenus par Anacomp SA après cette opération.
12. Quelles sont les conséquences comptables de la fusion Clearence/Facsimilé
pour Anacomp SA. Présentez les enregistrements correspondant dans les livres
d’Anacomp SA (1 point).
202141TDPA0110 89
Comptabilité et audit
13. Dans le cadre de la fusion entre Bomber SARL et Extrader SARL, il vous est
demandé de déterminer (2 points) :
a. le rapport d’échange ;
b. l’augmentation de capital à réaliser par la société Bomber ;
c. la valeur de l’apport en justifiant les principes retenus.
14. Quelles sont les conséquences comptables de la fusion Bomber/Extrader
pour Anacomp SA ? Présentez les enregistrements correspondant dans les
livres de Anacomp SA (1 point).
15. Établir le bilan d’Anacomp SA après restructuration (1,5 points).
16. Présenter sous forme d’organigramme simple la structure juridique des
activités du groupe Anacomp après les opérations décrites, en faisant apparaître
les activités exercées (1 point).
ANNEXE 1
SOCIÉTÉ ANACOMP SA
BILAN PAR DÉPARTEMENT AU 1ER JANVIER 2010
EN 000€
ACTIF Matériel Consommables Internet Support Total
Immobilisations corporelles 4 217 3 275 7 492
– amortissements -3 725 -1 555 -5 280
Titres Bomber 1 300 1 300
Titres Clearence 1 200 1 200
Stocks 2 860 2 860
Clients 3 653 2 227 1 833 7 713
Trésorerie 24 24
Total actif 4 145 5 087 3 553 2 524 0 15 309
PASSIF
Capital 500 500 500 500 2 000
Réserves 600 600 600 600 2 400
RAN 545 545 545 545 2 180
Fournisseurs 1 300 2 327 1 533 5 160
Dettes fiscales et
sociales 1 200 1 115 375 379 3 069
Dettes financières 500 500
Total passif 4 145 5 087 3 553 2 524 15 309
NB 1 Les fonds propres de Anacomp ont été ventilés à parts égales par simplification
NB 2 La trésorerie et les dettes financières sont affectées à la fonction support par simplification
NB 3 Les titres Bomber et Clearence sont classés dans la fonction support
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Comptabilité et audit
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