COI Projet Final F
COI Projet Final F
COI Projet Final F
scientifique
Ecole Nationale Polytechnique
Table de matière :
Synthèse
Introduction
I- L’industrie chimique organique
1. Chimie de base
a) Chimie lourde
b) Chimie fine
2. Parachimie
3. parapharmacie
II- Les matières premières qu’est-ce que c’est ?
III- Grandes sources de matières premières
1. Renouvelables
2. Non renouvelables
IV- Marché des matières premières
1. Qu’est-ce que le marché des matières premières
2. Fonctionnement du marché des matières premières
V- Pourquoi les matières premières sont-elles stratégiques
1. Stratégique par nature
2. Stratégique de par la structure et le fonctionnement des marchés
Conclusion
Référence
Synthèse
2
Il nous faut bien l'admettre ou le constater d’urgence, les produits de l’industrie chimique sont utilisés
dans pratiquement tous les domaines de la vie quotidienne.
Quelques exemples doivent ou devraient suffire pour le montrer ou le démontrer :
● La croissance et l'augmentation des besoins alimentaires, qu'ils soient végétaux ou animaux,
nécessitent des engrais de nature chimique, des insecticides, desdésinfectants, etc.….
● beaucoup de matériaux intervenant dans la construction ont été réalisés par des procédés
chimiques, c’est le cas des aciers ou autres métaux comme le cuivre, du ciment et du béton, des
peintures, du verre, des plastiques,etc …
● Les chaînes vestimentaires utilisent des fibres synthétiques et des teintures, qui peuvent toutes
deux être fabriquées par synthèse chimique.
● Les divers moyens de transport ont besoin d’essence ou de diesel ou de kérosène, pour leur
fonctionnement, desmétaux, des plastiques pour leur construction.
● les livres ou autres publications du même acabit utilisent le papier et l’encre.
● La santé et l'hygiène sont entretenues par l’utilisation de médicaments, de savons, de
détergents, de désinfectants, etc ….
● Pour en terminer, dans cette énumération non exhaustive, l'industrie chimique organique elle-
même peut s’y ajouter, celle-ci est en effet son propre gros consommateur. Cela doit se
comprendre plus loin, du moins c’est l’espoir avoué et espéré.
Entre les différentes sources de matières premières (pétrole, houille, biomasse) et les utilisateurs
(industries, agriculture, consommateurs), la chimie organique industrielle reste la base d’une industrie
très diversifiée.
Introduction
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La chimie est l’un des principaux acteurs de l’économie de l’Algérie : elle est un exportateur important
et l’un des secteurs les plus innovants de l’économie algérienne .c’est un secteur qui joue un rôle clé
dans les grands défis d’avenir : mobilité durable, villes intelligentes, transition digitale, économie
circulaire…
La chimie permet effectivement de répondre à plusieurs grands défis de la transition écologique : elle
est un des acteurs clés de l’économie circulaire, permet de concevoir un habitat et des moyens de
transport durables, et contribue à une consommation responsable.
Même en laissant de côté l’Algérie, la chimie, d'après la capitalisation boursière, représente plus de la
moitié de l'activité industrielle mondiale ; au sein de la chimie, la chimie organique est largement
prioritaire, et la part des macromolécules organiques y est devenue prépondérante
Les matières premières directes de l'industrie chimique organique de base comprennent
principalement: l'hydrogène gazeux, le monoxyde de carbone, les hydrocarbures aliphatiques
(méthane, éthylène, acétylène, propylène, hydrocarbures aliphatiques en C4 ou plus), les hydrocarbures
aromatiques (benzène, toluène, xylène et éthylbenzène), etc.…À partir de l'essence de pyrolyse, du gaz
de raffinerie et du gaz de houille d’alcane (à faible teneur en carbone) , de pétrole brut (ou de distillats
de pétrole), après séparation, il peut être constitué d'une matière première hydrocarbonée aliphatique
utilisée à des fins différentes; De plus, on peut également obtenir des matières premières à partir de
sous-produits agricoles et forestiers.
Alors quelle est la signification exacte d’une matière première organique et quelles sont ces dernières ?
1. La chimie de base
Dans laquelle on distingue encore deux domaines :
a) La chimie lourde
Elle produit des matières premières de base, molécules simples telles que l’éthylène ou le propène, le
benzène, le méthanol, l’éthanol, le phénol, l’acide acétique, le styrène, l’oxyde d’éthylène, etc. Ces
matières de base sont produites en quantités très importantes (par exemple, pour l’éthylène, 3,4
millions de tonnes par an en France), dans des installations fonctionnant en continu qui représentent
des investissements extrêmement coûteux (un « vapocraqueur » coûte au minimum 0,6 milliards
d’euros).
b) La chimie fine
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Elle produit des molécules plus élaborées (dérivés halogénés, aldéhydes ou cétones, amines, composés
polyfonctionnels...) utilisées, soit comme telles soit comme intermédiaires de synthèses, dans la
formulation et la fabrication des produits finis livrés ensuite aux divers utilisateurs par la parachimie et
la pharmacie. Des dizaines de milliers de composés organiques les plus divers sont produits à ce
niveau, en quantités très variables mais rarement très élevées (en général de 1 t/an à quelques dizaines
de milliers de t/an).
La production des engrais et des matières plastiques est rattachée également à la chimie de base.
Figure 1: L’activité industrielle et économique en chimie. Entre les sources naturelles de matières premières et les
utilisations, l’activité industrielle proprement dite occupe une position intermédiaire. La Chimie de base élabore les
composés, non présents dans la nature mais sans applications directes, à partir desquels la « Parachimie » et la « Pharmacie
» préparent les produits commercialisés à l’intention des utilisateurs.
2. La parachimie
Qui élabore les « produits finis » fournis aux utilisateurs, tels que : savons, détergents et lessives ;
peintures vernis et encres ; produits d’entretien divers ; parfums, cosmétiques et produits de beauté ;
liants, colles et adhésifs ; produits phytosanitaires (protection des végétaux) ; surfaces sensibles pour la
photographie ; explosifs ; colorants ; etc.
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3. La pharmacie
Producteurs de substances pharmaceutiques pour l’homme et les animaux (chimie médicinale, chimie
biomédicale, etc.)
1. Non renouvelable
Ce sont les matières qui ne se régénèrent pas à l’échelle humaine. Elles se sont formées dans des
processus géologiques qui ont duré des millions, voire des milliards d’années. On distingue :le pétrole,
le gaz naturel, le charbon
Ces derniers (Les combustibles fossiles) sont la matière première de l'industrie chimique et la source
d'énergie la plus utilisée dans le monde : ils fournissent plus de 80% de l'énergie utilisée, loin devant
l'énergie nucléaire et les autres formes d'énergie (hydraulique, éolienne, solaire...). Les besoins
mondiaux en énergie ont augmenté de façon considérable au cours du vingtième siècle et le
développement des pays émergents comme la Chine permet de prévoir une augmentation encore plus
rapide dans les prochaines décennies. L'Agence internationale de l'Énergie prévoit que la demande des
vingt-cinq prochaines années nécessitera une production égale à celle des cent cinquante années
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d'exploitation des combustibles fossiles. Mais les ressources ne sont pas inépuisables : ces produits
sont formés par une succession de mécanismes biologiques et géologiques qui mettent des millions
d'années à s'accomplir, ces ressources ne sont donc pas renouvelables à une échelle de temps humaine
a) Décomposition de la biomasse
Les êtres vivants sont constitués principalement de carbone, d'hydrogène, d'azote et d'oxygène.
Lorsqu'un être vivant meurt, sa matière organique est décomposée par l'activité microbiologique. Dans
un milieu aérobie (où le dioxygène circule librement), tout le carbone est transformé en dioxyde de
carbone. On parle alors de « minéralisation totale ». En revanche, si la matière sédimente dans un
milieu anaérobie (comme certains fonds marins par exemple), la minéralisation s'arrête dès que tout le
dioxygène initialement présent a été consommé. La plus grande partie de la biomasse subit une
minéralisation totale et seule une très faible partie, environ 1%, sédimente (voir la figure suivante).
C'est cette fraction qui est à l'origine du pétrole, du gaz naturel et du charbon.
En l'absence de dioxygène dans la couche sédimentaire, seule l'activité des bactéries anaérobie est
possible. Ces bactéries extraient de la matière l'oxygène et l'azote dont elles ont besoin. Le résidu est
appelé « kérogène1 », c'est un mélange de composés de masse moléculaire très élevée principalement
constitué de carbone et d'hydrogène. Cette activité est observée sur une profondeur de l'ordre du millier
de mètre au sein de la couche terrestre (voir la figure suivante). Elle constitue la dernière partie
biologique du cycle de transformation.
La tectonique des plaques provoque l'enfoncement de la « roche mère », la couche sédimentaire qui
contient le kérogène, à une vitesse de quelques mètres à quelques dizaines de mètres par million
d'années. À mesure qu'il s'enfonce, le kérogène est soumis à des pressions et des températures de plus
en plus élevées. À partir de quelques milliers de mètres de profondeur, lorsque la température a atteint
une valeur suffisamment élevée (entre 50 et 120°C) et en l'absence d'oxygène, le kérogène commence à
se décomposer sous l'effet de la chaleur. Cette pyrolyse produit principalement du pétrole, du gaz
naturel, du dioxyde de carbone et de l'eau. La figure suivante montre l'allure de l'évolution du kérogène
avec la profondeur d'enfouissement. Dans un premier temps, la formation de pétrole et de gaz est
simultanée, puis celle de pétrole passe par un maximum et devient négligeable par rapport à la
production de gaz.
Les produits de la pyrolyse du kérogène sont initialement prisonniers de la roche mère mais ils peuvent
en être expulsés. Le mécanisme d'expulsion est encore inconnu, ce pourrait être par exemple
l'apparition de microfissures au sein de la roche suite à l'augmentation de pression interne due à
l'apparition des produits. Une fois expulsés, les produits progressent vers la surface. S'ils rencontrent
sur leur trajet des roches poreuses (« roches réservoirs »), ils sont piégés dans les pores et forment un
gisement en profondeur. Dans le cas contraire, ils parviendront à la surface. Les premiers gisements de
pétrole connus de l'homme, en Mésopotamie durant l'antiquité, étaient de tels affleurements. Ils sont
aujourd'hui épuisés et l'exploitation nécessite des forages en profondeur.
B. Le charbon
➔ du gaz (100 à 400 m3), formé principalement de dihydrogène (50 %), de méthane(30 %),
d’éthylène, d’oxyde et de dioxyde de carbone, et d’ammoniac.
Après avoir retiré l’éthylène, par hydratation en alcool éthylique en présence d’acide sulfurique,
et l’ammoniac, par transformation en sulfate d’ammonium (engrais), le mélange gazeux
résiduel est généralement utilisé comme combustible (gaz deville, gaz d’éclairage).
➔ du benzol (7 à 10 kg) que l’on peut fractionner par distillation en benzène, toluène et xylènes ;
La houille
➔ du goudron (30 à 100 kg), dont la composition est fonction de la température à laquelle a été
portée la houille, mais dans lequel on trouve toujours de très nombreux constituants (on en a
recensé plus de cent). Par des extractions chimiques et des distillations, on en retire
principalement :
● des hydrocarbures benzéniques : benzène, toluène, xylène, naphtalène, anthracène, etc.
● des phénols : phénol ordinaire, crésols, etc.
● des composés azotés basiques : amines, hétérocycles.
➔ du coke (650 à 800 kg) formé de carbone et de composés minéraux.
le coke
Le coke désigne un résidu solide poreux et fissuré constitué uniquement de carbone et de matières
minérales calcinés. Il est produit par pyrolyse d’un mélange de charbon, c’est-à-dire par décomposition
de ce dernier à très haute température (jusqu’à environ 1 100°C) pendant une vingtaine d’heures en
moyenne.
L’opération de « cokéfaction » du charbon consiste à en éliminer les matières volatiles dans un four, à
l’abri de l’air afin d’éviter sa combustion en présence d’oxygène. Dans une « cokerie », des dizaines de
fours sont répartis en batteries.
Précisons que tous les types de charbon ne sont pas « cokéfiables » : les charbons « à coke » (aussi dits
« bitumineux ») doivent posséder la faculté de se ramollir à une température d’environ 350 à 400°C,
puis de se resolidifier en une masse poreuse à coke aux environs de 500°C. Avant d’être « cokéfié »
dans un four, le charbon est broyé. Du fioul y est mélangé dans une proportion de 1% à 5% de la masse
afin d’obtenir une « pâte à coke ».
Le coke
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pour l’industrie chimique et n’est pratiquement plus utilisé que pour la soudure (chalumeau
oxyacétylénique), qui en consomme d’ailleurs des quantités très importantes (14 millions de m3/an).
La houille, dont la consommation mondiale annuelle (houille + lignite) est de l'ordre de 6,5 milliards de
tonnes, si elle est la source unique et indispensable du coke métallurgique, se trouve par contre
fortement concurrencée par le pétrole comme source de matières premières organiques.
C. Le pétrole
Bien que son exploitation soit plus récente que celle de la houille, le pétrole constitue de nos jours, la
base principale de l’industrie chimique organique.
La composition de chaque gisement est unique et dépend de son passé biologique et géologique. On y
trouve plusieurs milliers de molécules différentes, essentiellement des hydrocarbures. Les pétroles sont
classés en trois catégories principales en fonction de leur constituant majoritaire :
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Le pétrole brut, c'est à dire avant raffinage, contient également des éléments autres que le carbone et
l'hydrogène : le soufre est le plus abondant (à hauteur de 0,2 à 5 %), viennent ensuite l'azote et
l'oxygène (de 0 à 1 %). On trouve également des cations métalliques complexes (vanadium, nickel).
➔ Distillation sous vide : Lors du raffinage du pétrole, après une première distillation
atmosphérique, la fraction des produits lourds est envoyée dans une autre colonne moins haute
et comportant moins de plateaux qu'on appelle la colonne de distillation sous vide
Ensuite interviennent toute une série d’opérations visant à transformer certaines de ces fractions
v. Vapocraquage (Steam-cracking)
L’opération du vapocraquage ne concerne plus le domaine des carburants, mais vise à produire des
alcènes (éthylène, propène, butènes, butadiène, isoprène ou 2-méthylbuta-1,3 -diène) et, en moindre
quantité, des hydrocarbures benzéniques (benzène, toluène, xylènes), pour des fabrications ultérieures.
Ces types de molécules ne sont en effet produits qu’en faible quantité au cours du craquage catalytique.
Ce procédé consiste à soumettre à l’action d’une température élevée (800 °C) pendant un temps très
bref (une fraction de seconde) des hydrocarbures relativement légers (naphta, gasoil), préalablement
vaporisés et mélangés avec de la vapeur d’eau. Une seule unité de vapocraquage peut traiter plus d’un
million de tonnes d’hydrocarbures par an et produire 300 000 tonnes d’éthylène, 50 000 tonnes de
butadiène, 90 000 tonnes de benzène (la capacité de production française annuelle d’éthylène par ce
procédé est d’environ 3 000 000 tonnes par an).
Figure 7 : Prix annuel moyen du pétrole brut de l’OPEP entre 1861 et 2019 [Dollar US corrigé de l'inflation].
B. En Algérie
En 2019, l'Algérie a produit 64,3 Mt (millions de tonnes) de pétrole, soit 1,49 Mb/j (millions de barils par
jour), en baisse de 1,6 % en 2019 et de 17 % depuis 2009.
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D. Le gaz naturel
À grande profondeur, les hydrocarbures formés par pyrolyse peuvent subir des réactions de craquage.
Ils sont alors transformés en alcanes de plus en plus légers, jusqu'au méthane CH4 : le plus simple des
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alcanes et principal constituant du gaz naturel (70 à 95 %) (Voir la figure suivante). D'un gisement à
l'autre, on peut trouver des quantités variables en:
● éthane, propane et butane : alcanes gazeux à température et pression ambiante
● alcanes de 5 à 8 atomes de carbone qui se liquéfient à température ambiante et pression
atmosphérique pour former le condensat de gaz naturel
● sulfure d'hydrogène. Le gisement de Lacq, en France, contenait 15 % de sulfure d'hydrogène, ce
qui a justifié la construction d'une unité de récupération et d'exploitation de ce gaz
● diazote, dioxyde de carbone
Le gaz naturel peut être de diverses natures : il est dit thermogénique lorsqu’il provient de la
transformation de matière organique sous l’effet de la pression et de la chaleur et il est dit biogénique
lorsqu’il est généré à partir de la fermentation de bactéries présentes dans les sédiments organiques.
Selon la profondeur et les types de gisements, le gaz peut être conventionnel ou non conventionnel.
Cela dépend de sa difficulté d’extraction et des techniques d'exploitation. A l’inverse des gaz
conventionnels piégés dans un gisement facile d’accès, les gaz non conventionnels sont difficiles à
extraire. Les producteurs de gaz ont historiquement privilégié l’exploitation du gaz conventionnel qui
garantit un taux de récupération des ressources de 80% contre 20% en moyenne pour le gaz non
conventionnel. La part de ce dernier a toutefois fortement augmenté ces dernières années, en particulier
aux États-Unis.
Le gaz concentré dans les roches est naturellement piégé sous pression sous une couverture
imperméable permettant l’existence d’un gisement.
Le gaz non associé est présent dans les gisements de pétrole mais il n’est pas mélangé à ce dernier.
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Le gaz associé est présent en solution dans le pétrole et doit être séparé lors de l’extraction de ce
dernier. Autrefois considéré comme un déchet, il est aujourd’hui, soit réinjecté dans les gisements de
pétrole pour y maintenir la pression, soit valorisé.
Ils représentent d’importantes réserves souterraines dont l’exploitation demeure complexe et coûteuse.
Le gaz de schiste est un gaz piégé dans une roche-mère très peu poreuse et très peu imperméable.
Le gaz de charbon est naturellement présent dans les pores du charbon.
Le gaz compact est emprisonné dans des petits réservoirs souterrains difficiles d’accès.
Les hydrates de méthane sont piégés sous haute pression et à basse température. Ils se trouvent sous
les océans et dans les zones de permafrost (Alaska, Russie). Aucune technique économiquement viable
ne permet pour l’instant d’exploiter ces gisements.
iii. Exploitation
Après la phase d’exploration, l’extraction du gaz nécessite des infrastructures complexes. Cependant,
une fois le gisement foré, le gaz conventionnel qui est naturellement sous pression remonte facilement
à la surface. Il est ensuite traité et épuré (élimination des composés soufrés et du CO2) afin d’être
commercialisé.
Des gazoducs terrestres ou sous-marins acheminent le gaz entre les pays producteurs et les pays
consommateurs. Ils peuvent s’étendre sur plusieurs milliers de kilomètres comme par exemple ceux
reliant la Russie à l’Union européenne. Des stations de compression sont installées le long du réseau.
Elles compriment le gaz permettant sa circulation à grande vitesse. Entre la Russie et l’Union
européenne, l’énergie consommée en transport par gazoduc représente entre 10 et 15% de l’énergie
contenue dans le gaz transporté.
Lorsque le transport par gazoduc coûte trop cher ou est impossible, le gaz est acheminé sous forme
liquide par bateaux (les méthaniers). A environ -161°C, le gaz peut en effet être transporté sous forme
liquide : on parle alors de gaz naturel liquéfié (GNL). Cette méthode constitue une alternative aux
gazoducs qui sont des infrastructures de transport figées.
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iv. Utilisation
Le gaz naturel est aujourd'hui la matière première d'une bonne partie de l'industrie chimique et
pétrochimique : à la quasi-totalité de la production d'hydrogène, de méthanol et d'ammoniac, trois
produits de base, qui à leur tour servent dans diverses industries :
● engrais ;
● résines ;
● plastiques ;
● solvants ;
● raffinage du pétrole.
Ci-après est présentée la chimie du méthane dans l'industrie pétrochimique :
2. Renouvelable
Elles proviennent de la nature vivante et comprennent les matières animales et végétales qui sont
généralement produites par l’agriculture, la sylviculture ou la pêche. Elles se régénèrent sans cesse
dans des cycles relativement courts (de quelques jours à quelques dizaines d’années).
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Il s'agit, par exemple, de laine, de peaux, d’os, de viande, de crustacés, de poissons, de graisses
animales…
L'utilisation massive des produits carbonés fossiles, charbon et pétrole, a permis un développement
énergétique et chimique (pétrochimie notamment) sans précédent, avec toutefois des bouleversements
importants sur l'environnement dont l'humanité n'a pris conscience que récemment. Cette
consommation à grande échelle de produits carbonés fossiles importés a contribué en particulier à
l'émission de gaz à effet de serre (CO2 et méthane notamment), responsables d'un réchauffement du
climat, dont les effets sur notre environnement sont encore mal connus(perturbations de la flore et de la
faune). En outre, face à la croissance de l'ensemble des besoins, les ressources mondiales fossiles
comme le charbon, le gaz naturel et surtout le pétrole, continuent à s'épuiser.
On distingue quelques grandes familles biochimiques suivant l'origine des produits de base:
● Amidons et sucres simples (céréales, betteraves, pomme de terre, etc.) : produits de base à
l'origine de l'élaboration de tensioactifs, détergents, solvants, adhésifs, cosmétiques,
biopolymères.
● Cellulose, hémicelluloses (paille, bois, etc.) : entrent dans la fabrication de papier, fibres
textiles, cellophane, biopolymères, encres, peintures, isolants, mousses, cosmétiques, explosifs.
● Lignines (paroi lignocellulosique des cellules végétales, bois notamment) : sources alcools,
phénols, goudrons, biopolymères, antiseptiques.
● Acides gras, huiles (tournesol, colza, soja, lin, etc.) : à la base de la fabrication de savons,
lubrifiants, solvants, tensioactifs, détergents, encres, peintures, biopolymères, parfums.
● Fibres de lignocellulose (bois, lin, chanvre, etc.) : employées dans la construction, la fabrication
de matériaux composites, les isolants.
On trouve aussi du caoutchouc, du coton, des algues, et même des fruits et légumes qui sont
transformés.
Exemple :
prétraitement en amidonnerie
fermentation enzymatique Purification
acide
glucose succinique
on utilisée dans les projets en cours
ressourcesligno-cellulosique
celluloseHémicelellulose
(bois,plantes,résidus agricoles et non agricoles) 22
En général, à partir de la biomasse, il est possible de fabriquer des produits et matériaux biosourcé
plus ou moins élaborés, tels que :
Figure 15 : Synthèse À partir d'acide succinique biosourcé de nombreux composés organiques d'intérêt
pour l'industrie.
Cette conversion de la pétrochimie à la chimie du végétal n'est toutefois pas si simple qu'elle ne paraît.
De nombreux verrous, d’ordre scientifique, technologique et économique, sociétal et environnemental,
subsistent encore pour en faire une industrie à grande échelle et compétitive: elle doit au préalable
résoudre de nombreux problèmes et pas des moindres. Par exemple, à l'inverse du pétrole (facilement
manipulable et transportable), la disponibilité de la ressource végétale n'est pas toujours régulière et
homogène, puisqu'elle dépend des conditions météorologiques et des territoires. De plus,l'outil
industriel existant–historiquement développé et optimisé pour traiter des composés d'origine fossile–
n'est pas toujours adapté à une mutation des procédés de fabrication,des filières de recyclage et de
maintien de la qualité et des performances des produits élaborés.
Les rendements de certains procédés de chimie biosourcée sont encore au stade de la recherche (ex :
déconstruction des parois lignocellulosique),et l'efficacité industrielle, économique et
environnementale de la chimie du végétal reste à améliorer, voire à démontrer.
Toutefois, le développement de nouvelles technologies,de transformation de la biomasse en produits
chimiques utilisables,est en progrès constant. Les technologies de fractionnement,de purification,et
surtout de fermentation et de transformation par les micro-organismes “les biotechnologies blanches”
se sont améliorées considérablement au cours de ces dernières années. Les enzymes et
microorganismes modifiés par ces nouvelles biotechnologies apportent des solutions technologiques
efficaces de conversion « biocatalyse » de la biomasse en molécules d'intérêt; ceci élargit la palette des
molécules issues du vivant.
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Avant d’être exploitées par les industriels sous forme de produits finis ou semi-finis, les matières
premières comme les produits agricoles (blé, soja, etc.), les métaux (or, argent, etc.) et les énergies
(pétrole, etc.) s’échangent sur les marchés financiers.
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Chasse gardée des investisseurs institutionnels, le marché des matières premières n’est pas réglementé
(Over the counter/OTC). Acheteurs et vendeurs y négocient directement par le biais de contrats
spécifiques.
La décennie 2000 a été marquée par une hausse incessante des matières premières, certains analystes
financiers parlant même de “super-cycle”. Depuis l’euphorie est retombée, mais les échanges restent
nourris sur ce marché qui permet aux spéculateurs de diversifier leurs actifs.
Pour être négociée sur le marché, une matière première doit être interchangeable avec une autre
substance du même type de qualité équivalente (fongibilité). On distingue :
● Les matières premières dites “hard” regroupent essentiellement les énergies et les métaux. Les
métaux précieux (or, argent, nickel, etc.) et bien sûr l’énergie (gaz, pétrole, etc.) font l’objet
d’un trading soutenu.
● Les matières premières dites “soft” sont principalement les produits agricoles. Blé, orge, colza,
soja, café, riz, ou bien le coton figurent parmi les produits les plus échangés.
Le trading sur matières premières consiste à acheter et vendre des matières premières sur le marché au
comptant où l'achat ou la vente des produits font l'objet d'un règlement immédiat. Et sur le marché à
terme où les transactions donnent lieu à un paiement et à une livraison à une date ultérieure.
Un producteur peut ainsi vendre à terme une partie de sa production, avant qu'elle ne soit extraite (ou
récoltée). Cette vente à terme lui permet de connaître à l'avance son prix de vente, quelle que soit
l’évolution des conditions de marché entre-temps. Par exemple, si un producteur de café vend sa
récolte à un prix fixé dès le mois de mai pour une livraison fin juillet, il sera préservé d’une baisse des
cours éventuelle (et lésé s’ils augmentent). Ce mécanisme vaut aussi pour le pétrole, une compagnie
pouvant négocier le prix de la matière première sans attendre par crainte d’une flambée du prix du
kérosène, etc.
Physiquement, le marché des matières premières est entièrement dématérialisé. Chicago Board of
trade, (blé, riz brut, avoine, soja, etc.), New York Mercantile exchange (Cacao, Café, Sucre, Jus
d'orange, Coton, etc.), London Bullion Exchange (or, argent) : les matières premières sont cotées sur de
nombreuses places financières, dont Paris où s’échangent par exemple des contrats sur le blé, le maïs,
le colza, les carcasses de porc, etc.
À noter : depuis sa fusion avec le Chicago Board of Trade, le Chicago Mercantile Exchange est le 1er
marché mondial de matières agricoles de la planète.
Même si leur fonctionnement n’est pas régulé, la plupart des contrats échangés sur les marchés de
matières premières à terme sont des “futures”. Il s’agit d’instruments financiers à fort effet de levier,
mais bénéficiant d’une garantie de bonne fin. Celle-ci est accordée par une chambre de compensation.
Elle se substituera au vendeur ou à l’acheteur si ceux-ci ne tiennent pas leurs engagements.
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Pour se garantir, les chambres de compensation demandent le versement de dépôts de garantie (“initial
margins”) et le paiement quotidien de marges débitrices (“margin calls”), dont le montant est
réactualisé en fonction de l’évolution du cours de la matière première sous-jacente sur lequel porte le
contrat.
Idéalement, l’économie de marché doit permettre une allocation optimale des ressources au sein d’un
système économique. En effet, la confrontation de l'offre et de la demande permet, en théorie, la
fixation d’un prix qui,sans entrave, est un prix d’équilibre puisqu’il permet d’égaliser l'offre et la
demande. Les matières premières ne seraient de ce point de vue qu’un bien comme les autres, une
marchandise, certes indispensable, mais disponible et échangeable en tout lieu et à tout moment.
Dans ce contexte, d’aucuns expliquent que, si elles présentent une dimension stratégique, c’est
essentiellement du fait du marché qui ne peut fonctionner librement ; la faute aux acteurs, notamment
étatiques, qui interfèrent. Cette remarque ne permet pas pour autant d’expliquer pourquoi, de tout
temps, les matières premières en général et certaines en particulier, ont constitué un enjeu clé des
relations internationales.
En effet, le développement global d’un pays, mais aussi sa puissance sur la scène internationale, sont
étroitement liés à la gestion de ses ressources ou sa dépendance vis-à-vis des matières premières. La
dimension stratégique de celles-ci organise de ce fait un jeu subtil d'influence, mais également une lutte
entre États pour le contrôle des gisements et des ressources, ainsi que pour la sécurisation des
approvisionnements. Paradoxalement, l’ouverture économique et les progrès techniques ont amplifié ce
phénomène en créant de nouvelles opportunités de production et de consommation, en multipliant et en
diversifiant par là-même les besoins.
À l’heure où tensions et pénuries se multiplient sur bon nombre de produits de base, la question des
fondements de cette dimension stratégique est directement posée. Plusieurs raisons peuvent être
avancées, relevant à la fois de la nature même de la matière première mais aussi de l’organisation des
marchés de produits de base et du rôle des acteurs, ces trois éléments étant interdépendants.
nécessaires de matières premières sur son territoire national pour être autosuffisant. Celles-ci sont donc
l’objet de convoitise de la part des États et des entreprises chargées de leur exploitation ou de leur
acheminement. La nature de la matière première constitue ici un paramètre déterminant. Les produits
agricoles sont certes soumis aux aléas climatiques et aux rendements d’échelle décroissants mais sont
renouvelables et mieux répartis sur la planète que les autres produits, car ils peuvent être implantés et
cultivés. Le changement climatique tend à accroître aujourd’hui la dimension stratégique des produits
agricoles. À court terme, les catastrophes naturelles ou les sécheresses qu’il occasionne conduisent à
une raréfaction conjoncturelle de certaines ressources et amplifient la tendance à la hausse des prix. À
plus long terme, le changement climatique pourrait aussi modifier la répartition des productions
agricoles.
La situation est plus critique pour les produits énergétiques dont la combustion fournit l’énergie utilisée
par nos sociétés. De plus en plus rares et coûteux, ces produits s’épuisent et attisent la convoitise des
États producteurs ou consommateurs désireux d’obtenir la mainmise sur des ressources potentiellement
stratégiques. La rareté y est donc souvent organisée, car elle détermine aussi la répartition de la rente
liée à l’exploitation. Pour certaines ressources, comme le pétrole et le gaz, une autre caractéristique
amplifie la dimension stratégique : la forte concentration des gisements dans certaines régions ou dans
un nombre réduit de pays.
VI. Conclusion:
Au cours des prochaines années, la chimie et, plus particulièrement, la chimie organique auront à
composer avec les problèmes d'environnement et de pénurie des matières premières d'origine fossile.
De ce fait, les notions de développement durable et de chimie verte ou éco-compatible devraient
occuper une place prépondérante auprès des industriels et des pouvoirs publics, même s'il s'agit d'une
préoccupation industrielle déjà ancienne. D'ailleurs, la nouvelle réglementation européenne REACH
(enregistrement, Évaluation et Autorisation des substances Chimiques), entrée en vigueur le 1er juin
2007, presse la chimie à se mettre au vert « en imposant aux industriels de la chimie, fabricants et
importateurs de prouver l'innocuité de leurs produits sur la santé et l'environnement avant leur mise sur
le marché ».
Sur la base des principes énoncés précédemment, la chimie organique de l'avenir devra s'intégrer dans
la nature en utilisant les ressources renouvelables comme matières premières, en développant de
nouvelles stratégies et tactiques de synthèses, mais aussi de nouveaux procédés plus respectueux de
l'environnement, afin de limiter son impact sur l'environnement mais aussi en analysant les cycles de
vie des produits. Pour assurer le succès et la viabilité d'une telle entreprise, une forte implication de
tous les acteurs de la recherche concernés est nécessaire, à commencer par les chimistes relevant de la
recherche académique et/ou de l'industrie.
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