Pathologie Et Renovation 2
Pathologie Et Renovation 2
Pathologie Et Renovation 2
Introduction:
La durabilité des ouvrages en béton armé dépend de leur comportement face aux conditions climatiques
et environnementales qui existent dans les milieux où ils sont construits. Ces ouvrages sont souvent soumis à
un processus permanent des dégradations physiques et chimiques sous l’effet des agressions extérieures.
- facteurs climatiques (le soleil, la pluie, la neige, la grêle, le vent, le gel, l’air salin en bord de mer...).
- facteurs atmosphériques (la pollution de l’air) ;
- facteurs chimiques (réactions chimiques).
- facteurs physique.
La Carbonatation.
La Corrosion des armatures.
L’Alcali-réaction ou cancer du béton.
Les Réactions sulfatiques.
I- La carbonatation.
1. Définition :
La carbonatation est un phénomène chimique lié à
l'émission de gaz carbonique dans l’atmosphère. C’est une
pathologie de béton armé qui, avec le temps, atteint des
couches de plus en plus importantes. Elle dégrade les
bétons armés et elle est notamment responsable de la mise
à nu de leurs armatures en acier.
La carbonatation entraîne des problèmes de durabilité puis de résistance sur les structures en béton armé.
Les barres d'acier, censées garantir cette résistance, gonflent sous l'effet de la corrosion et font éclater le béton
d'enrobage, les aciers sont alors mis à nu.
2. Processus de carbonatation :
Lors du durcissement du béton et après l’évaporation de l’eau, les pores se remplissent partiellement
d'air. L’atmosphère contient actuellement environ 0.33 ml de gaz carbonique (CO2) par litre d’air. Le CO2 est
alors susceptible de diffuser à travers la phase gazeuse du ciment. On constate que le ciment est totalement
saturé en eau et ne se carbonatent que sur leur couche limite du fait d'un colmatage immédiat des pores par
formation de calcite.)
Le CO2 présent dans la phase gazeuse se dissout dans la solution interstitielle des pores pour former des
ions carbonates qui réagissent principalement avec les ions calcium Ca2+. La modification de l'équilibre
chimique entre les hydrates de la matrice cimentaire et la solution interstitielle entraîne une dissolution des
hydrates. Le nouvel équilibre chimique correspond alors à une solution bien plus acide qu'initialement. Le pH
passe d'une valeur de 13 dans la zone non carbonatée à une valeur inférieure à 9 dans la zone dégradée. La
réaction de Ca(OH)2 du béton avec le CO2 est appelée « carbonatation du béton ».
On peut dire que La carbonatation commence donc à la surface du béton et concerne une certaine
épaisseur (dite profondeur de carbonatation) de ce matériau. La détermination de cette profondeur de
carbonatation s’effectue sur une coupe fraîche de béton. Après dépoussiérage, on pulvérise un colorant sensible
au pH, la phénolphtaléine. Celle-ci vire au rouge violacé au contact de matériaux dont le pH est supérieur à 9,2
et demeure incolore pour les faibles valeurs de pH, c’est-à-dire pour les zones carbonatées.
L’alcalinité du béton neuf est d’un pH de 12 à 13. Ce taux alcalin élevé protège l’armature métallique du
béton contre l’oxydation. Par contre, la pénétration de dioxyde de carbone (CO2) diminue le pH du béton.
Des réactions chimiques en chaîne nécessitant la présence de : béton, d'acier, de CO2 et d'eau. Cette
réaction chimique, appelée “ carbonatation “.
Etape 03 : Réaction chimique entre le dioxyde de carbone dissous et les hydroxydes de calcium
Ca(OH)2 :
L’oxydation ainsi provoquée amène une augmentation appréciable de son volume, à tel point que le béton
commence à se fissurer et à éclater.
Les principaux facteurs qui influencent la vitesse de carbonatation du béton sont résumés dans le tableau :
facteur influence
E/C (eau/ciment) Plus ce rapport est bas, plus la vitesse de carbonatation est faible
Dosage en ciment Une augmentation du dosage diminue la profondeur de carbonatation à un temps
donné
Type de ciment les bétons de ciment avec des constituants secondaires (laitiers, cendres
volantes, pouzzolanes) se carbonatent plus rapidement sur les bétons au ciment
portland.
Résistance à la la vitesse de carbonatation diminue si l’augmentation de résistance se traduit par
compression une diminution de la porosité et une augmentation des produits
cure Une bonne cure diminue la vitesse de carbonatation, car le béton sera plus
compact et l’hydratation du ciment augmentée
humidité Vitesse de carbonatation maximum pour une humidité comprise entre
40% et 80%
Température Une augmentation de la température augmente la vitesse de carbonatation
Le diagnostic :
Technique de réparation :
Après avoir élaboré un diagnostic adéquat la réparation peut débuter. Le pourtour de la surface à réparer
devra comporter des arêtes franches (meule) pour la propreté de la réparation.
Les zones de béton dégradées doivent être enlevées pour retrouver la surface saine du béton. Des
marteaux piqueurs et/ou l’hydro-démolition sont habituellement employés.
La réparation du béton :
Après le traitement des armatures nous pouvons appliquer le béton de réparation. Le type de béton
nécessaire est choisi soigneusement en fonction du caractère de réparation désirée.
Le produit de réparation choisi sera appliqué une fois les surfaces bien nettoyées. Une application du
mortier par couches successives de 5 à 50 mm maximum doit être réalisé en le comprimant fortement à l'aide
d'une truelle. Il est important de bien damer le mortier autour des barres de l'armature afin d'éviter des
inclusions d'air.
La finition :
d’appliquer une peinture définitive avec propriété de protection du béton contre la carbonatation et/ou
talochage traditionnel des parties réparées.
La qualité finale et la pérennité des travaux de réparation sont conditionnées par le soin apporté à la
réparation des supports ainsi qu'à la qualité de mise en œuvre des produits.
D'une manière générale, il est indispensable de se reporter à la réglementation et aux normes en
vigueur, ainsi qu'aux spécifications techniques contenues dans les fiches techniques.
II- Alcali-réaction
1. Généralité :
Pendant longtemps, on a cru que les granulats utilisés pour la fabrication du béton étaient chimiquement
inertes. Depuis que le phénomène d’expansion et de détérioration précoce du béton par l’alcali-réaction a été
identifié pour la première fois en 1940 dans un barrage aux Etats-Unis, le problème a été reconnu dans
quasiment tous les pays du globe. C’est aujourd’hui un sujet très étudié qui est à la 12éme place au classement
des causes de détériorations des ouvrages en béton.
2. Définition :
L’alcali-réaction ou La réaction alcali-granulat (RAG) est une réaction chimique entre des granulats
réactifs et les alcalins contenus dans le ciment. Cette réaction produit une expansion à l’intérieur du béton qui
va créer des tensions, puis des gonflements et des fissures.
3. Types d’alcali-réaction:
Il existe 3 types de réactions alcali-granulats, la réaction alcali-silice, la réaction alcali-silicate ainsi que la
réaction alcali-carbonate.
Les réactions alcali-carbonate : Cette réaction est créée avec des granulats composés de dolomite
argileuse et de calcaire à grains fins avec inclusion de minéraux argileux, le mécanisme de gonflement
est lié à l’absorption d’eau des argiles.
La réaction alcali-silicate : elle est semblable à la réaction alcali-silice mais de cinétique plus lente, elle
est très rare et va se produire en général quelques décennies après la fabrication de l’élément en béton.
La réaction alcali-silice : il s’agit le type le plus courant des réactions qui se produit en général dans un
délai de quelques années après la fabrication de l’élément en béton, c’est celle que nous allons étudier
dans ce travail.
Pour qu’une réaction alcali-granulat puisse se déclencher, il faut que 3 conditions soient réunies :
Une teneur suffisante en alcalins :
Dont la plus grande part est contenue dans le ciment mais que l’on peut également retrouver
dans certains granulats (comme les verres volcaniques, les feld spats et les Micas), dans les ajouts
(comme les laitiers et les cendres volantes qui contiennent beaucoup moins d’alcalin actif que le
ciment) et les adjuvants qui sont peu actifs.
Conditions d'apparition
de l'alcali-réaction
En effet, rien ne se passerait sans eau, et une humidité relative d’au moins 80 % semble indispensable
au développement de la réaction.
En général les désordres apparaissent à des échéances variables de deux à dix ans ou plus. On peut
relever plusieurs types de désordres :
Influence sur les propriétés mécaniques : peuvent se voir ainsi diminuer de 30–50 %.
La fissuration en réseau : C’est le dégât le plus fréquemment rencontré sur les parements des ouvrages
atteints par les réactions. Cette fissuration est généralement irrégulière et peut prendre la forme de :
- Un faïençage avec des mailles de petites dimensions (20 à 50 mm).
- Un réseau de fissures de dimension plus grande (30 à 40 cm).
- une fissuration orientée (plus rare) qui reproduit sur le parement du béton le tracé des contraintes
régnant au sein de l’élément.
Les ouvertures des fissures sont variables suivant l’état d’avancement des réactions. Elles peuvent être
de quelques dixièmes de millimètres pour un petit faïençage et atteindre quelques millimètres pour une
fissuration à larges mailles.
La profondeur des fissures évolue aussi en fonction du degré d’avancement des réactions. Elle peut
atteindre quelques centimètres, voire se propager en profondeur jusqu’au stade ultime où la paroi en béton se
transforme en un assemblage de moellons retenus par les armatures.
Ces fissures sont souvent soulignées par une couleur blanchâtre provenant de l’exsudat du gel de silice
qui ressort à la surface du béton ou par une couleur brunâtre due à la corrosion des armatures.
Il n’existe pas à l’heure actuel de traitement qui soit suffisamment efficace pour réparer définitivement les
ouvrages malades ou de stopper l’évolution des désordres. Il y a quand même quelques méthodes qui peuvent
freiner l’évolution des réactions comme :
Une des 3 conditions qui est nécessaire à la réaction pour se produire est l’eau. Il faut donc empêcher
l’arrivée de l’humidité au sein d’un ouvrage. Un drainage avec une bonne étanchéité peut régler définitivement
ce problème, mais aussi une bonne disposition des joints de l’ouvrage est importante.
Il faut aussi faire très attention à la pose des armatures et bien respecter l’épaisseur minimale
d’enrobage, car un fer qui ressort du béton va se corroder et créer une ouverture qui va amener de l’eau dans le
béton.
L’exécution du bétonnage doit être soignée et le béton doit avoir une bonne ouvrabilité et être mis en
place sans ségrégation, mais il faut aussi porter une attention toute particulière à la cure.
1. Généralité :
Les attaques sulfatiques sont un problème majeur de durabilité des bétons. Ces attaques détruisent le béton en
dégradant ses propriétés mécaniques. Il s’agit notamment des réactions sulfatiques qui provoque des
gonflements dans le béton et des réseaux de fissures.
Les phénomènes à l’origine de l’attaque sulfatique ne sont pas parfaitement bien connus ni maîtrisés.
L’attaque sulfatique est associée à la précipitation de produits sulfatés secondaires, d’une expansion importante
et de la détérioration chimio-mécanique (modifications des propriétés de transport de la porosité, fissures, perte
de résistance et de cohésion,…). Ceci peut conduire à la ruine du matériau cimentaire, à plus ou moins long
terme en fonction de l’attaque (nature, teneur et concentration des sulfates au contact) et du ciment utilisé (type
et rapport Eau/Ciment). (23)
Lorsqu’un béton est exposé à un environnement riche en sulfates, notamment vis-à-vis des
caractéristiques du ciment. Cependant, dans certains cas rares, le béton subi un échauffement au jeune âge, la
formation différée d’ettringite peut avoir lieu sans apport d’ions sulfate externes. Ces réactions sont
susceptibles de provoquer un gonflement du béton.
Incidences du gonflement :
L’origine du gonflement et la nature des paramètres impliqués ont fait l’objet de nombreuses études. On a
constaté l’incidence importante:
• de la température du béton lors de sa prise et de ses traitements thermiques.
• de la teneur en alcalin sur la solubilité de l’ettringite.
• de l’humidité (l’eau étant un des facteurs fondamentaux de la réaction). Les cas de structures
concernées par cette pathologie sont peu nombreux. (27)
Les réactions internes sulfatiques sont caractérisées par des fissures en surface qui apparaissent après
plusieurs années d’exposition à des conditions sévères caractérisées par une forte humidité. Ce phénomène rare
peut se rencontrer, seulement dans des environnements humides, dans des pièces massives en béton coulées en
place en période estivale ou sur des pièces de béton ayant subi un traitement thermique.
L’attaque sulfatique externe se produit lorsqu’un matériau cimentaire se trouve en contact direct avec
une source de sulfate, comme dans les sols, les eaux souterraines, les eaux d’infiltrations, les pluies acides
(acide sulfurique) liées à la pollution industrielle atmosphérique.
Elle peut être décrite selon trois processus permettant d’évaluer l’agression :
• Le transfert dans le milieu poreux des ions sulfates qui est contrôlé par la perméabilité et la diffusivité
des matériaux,
• Les réactions chimiques entre les composants de la pâte de ciment, qui dépendent du ciment utilisé, et
de l’apport en ions SO42-,
• Le phénomène d’expansion, résultant de la cristallisation de nouveaux hydrates.
4.2.2. Facteurs reliant à l’attaque sulfatique externe
La quantité de sulfates pouvant intervenir dans les réactions dépend de chaque source considérée : lieu,
quantité, type.
L’intensité du mécanisme de l’expansion sulfatique va dépendre :
De la qualité du béton à savoir la composition du ciment, le mode de fabrication, la cure, l’état
d’endommagement du béton avant l’attaque.
De l’exposition sur le site à savoir la concentration en SO42- et sa distribution dans le sol, l’humidité,
les opportunités de transport.
Des conditions environnementales et atmosphériques à savoir les changements d’humidité, la fréquence
des intempéries, la température, la surface exposée.