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Nombre Complexe Et Trigonometrie

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Chapitre 1

Trigonométrie et nombres complexes


Plan du cours
1. Trigonométrie . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 9
2. Nombres complexes . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 14

2 sept. 2015

8
Ÿ1 : Trigonométrie
I/ Le cercle trigonométrique
On se place dans un plan muni d'un repère orthonormé noté (O,~i,~j). Le cercle trigonométrique
est le cercle de centre O et de rayon 1, orienté dans le sens direct (i.e. le sens contraire des
aiguilles d'une montre). L'équation cartésienne du cercle est x2 + y2 = 1. Pour un angle orienté
θ (cf. Figure ??), on peut lire graphiquement les trois valeurs suivantes :

cos(θ) = OP = QM Q R
sin(θ) = OQ = PM M
IR PM
tan(θ) = IR = =
OI OP
(pour la dernière, on utilise le O P I
théorème de Thalès)

Figure 1  Lecture de cos(θ), sin(θ) et tan(θ) sur le cercle trigonométrique


sin(θ)
On retrouve la dénition habituelle tan(θ) = . On voit également que la tangente est
cos(θ)
dénie uniquement pour les angles θ 6= 2 [π].
π

II/ Formules de base


La formule fondamentale à retenir est la suivante :

cos(θ)2 + sin(θ)2 = 1.

En divisant cette égalité par cos(θ)2 , on déduit immédiatement


1
1 + tan(θ)2 = ,
cos(θ)2

que l'on retrouvera dans le chapitre sur les dérivées.


Il est important de connaître par c÷ur les valeurs de cos, sin et tan pour les angles 0, 6, 4, 3,
π π π

9
2, 3 et π. Elles sont redonnées dans le formulaire.
π 2π

π π π π 2π
θ 0 π
6 4 3 2 3
√ √
3 2 1 1
cos(θ) 1 0 − −1
2 2 2 2
√ √ √
1 2 3 3
sin(θ) 0 1 0
2 2 2 2

3 √ √
tan(θ) 0 1 3 − − 3 0
3

Pour un angle θ donné, on peut avoir besoin de l'un des angles associés, i.e. un des angles −θ,
π + θ, π − θ, π2 + θ ou π2 + θ. On a alors des relations sur les cos, sin et tan, qui sont données
dans le formulaire, et peuvent se retrouver graphiquement (cf. Figure ??).

π π
2 +θ 2 −θ

π−θ θ

−θ
π+θ

π π
−θ − 2 θ− 2

Figure 2  Angles associés : on peut lire par exemple cos(π−θ) = − cos(θ) ou tan(π+θ) = tan(θ).
Voir les autres formules dans le formulaire.

On peut également trouver des formules pour les sommes de cosinus (et/ou sinus, tangente), ou
pour les cosinus (et/ou sinus, tangente) de sommes. Elles sont regroupées dans le formulaire et
doivent être connues ! ! !
Remarque: À partir de la formule fondamentale et de la formule
cos(a + b) = cos(a) cos(b) − sin(a) sin(b),

et en utilisant les formules sur les angles associés, on peut redémontrer toutes les autres formules
écrites dans le formulaire.

10
1

x
−π − π2 π π
2

−1

Figure 3  Courbe représentative de cos

x
−π − π2 π π
2

−1

Figure 4  Courbe représentative de sin

Exercice : (Exemple d'application) En utilisant la formule cos(a + b) = cos(a) cos(b) − sin(a) sin(b) et les
angles associés, montrer que

cos(a − b) = cos(a) cos(b) − sin(a) sin(b).

En déduire la formule
1
sin(a) sin(b) = (cos(a − b) − cos(a + b)) .
2
III/ Les fonctions cos, sin, tan
On peut voir cos, sin et tan comme des fonctions. cos et sin sont des fonctions dénies sur R
tout entier, alors que tan est dénie uniquement sur les intervalles de la forme
iπ π h
+ kπ; + (k + 1)π , k ∈ Z.
2 2

Proposition 1 : (propriétés des fonctions cos, sin et tan)


 cos et sin sont des fonctions 2π−périodiques,
 tan est π−périodique,
 cos est une fonction paire,
 sin et tan sont des fonctions impaires.
Il faut avoir en tête les courbes représentatives de ces trois fonctions (cf. gures ?? à 5).
IV/ À retenir
1. les angles remarquables,

11
2. les formules de trigo (soit les connaître par c÷ur, soit être capable de retrouver chaque
formule en moins de 2 minutes),
3. savoir résoudre les équations du type cos(θ) = cos(a) où a est une valeur donnée,
4. savoir résoudre les équations du type sin(θ) = sin(a) où a est une valeur donnée,
5. savoir résoudre les équations du type tan(θ) = tan(a) où a est une valeur donnée.

12
Formulaire de Trigonométrie

π π
Angles remarquables : 2 +α 2 −α Formules d’addition :
π π π π
0
6 2
cos(a + b) =cos(a) cos(b) − sin(a) sin(b) cos(a − b) =cos(a) cos(b) + sin(a) sin(b)
1
√4
2
√3
3 π−α sin(α) α
sin 0 1 sin(a + b) =sin(a) cos(b) + cos(a) sin(b)
2 2
sin(a − b) =sin(a) cos(b) − cos(a) sin(b)
√2 √ cos(α)
3 2 1 α+π
cos 1 0 tan(a) + tan(b)
2 2 2 tan(a + b)=
−α tan(a) − tan(b)
1 + tan(a) tan(b)
√ tan(a − b)=
3 √ 1 − tan(a) tan(b)
tan 0 1 3
3 π
− π2 − α α− 2
Formules de duplication : Formules de multiplication :
Angles associés :
cos(2a) =cos2 (a) − sin2 (a) cos(a) cos(b)= 12 (cos(a + b) + cos(a − b))

cos(−α) =cos(α) sin(−α) =− sin(α) tan(−α) =− tan(α) =2 cos2 (a) − 1


cos(a) sin(b) = 12 (sin(a + b) − sin(a − b)
=1 − 2 sin2 (a)
cos(π − α) =− cos(α) sin(π − α) =sin(α) tan(π − α) =− tan(α)
sin(2a) =2 sin(a) cos(a) sin(a) sin(b) = 12 (cos(a − b) − cos(a + b))

cos(π + α) =− cos(α) sin(π + α) =− sin(α) tan(π + α) =tan(α) cos2 (a) = 12 (1 + cos(2a))


2 tan(a)
tan(2a)=
1 1 − tan2 (a)
sin2 (a) = 12 (1 − cos(2a))
tan(α)
cos( π2 − α)=sin(α) sin( π2 − α)=cos(α) tan( π2 − α)=

Formules fondamentales : Formules de la tangente du demi- Formules de Simpson :


angle : (on pose t = tan( x2 ))
1
cos2 (x) + sin2 (x)=1 1 + tan2 (x)= p+q p−q
cos2 (x) sin(p) + sin(q) =2 sin 2 cos 2
 

cos(x) = p+q p−q


1 − t2
Équations trigonométriques de base : 1 + t2 sin(p) − sin(q) =2 cos 2 sin 2
 

2t p+q p−q
cos(p) + cos(q)=2 cos 2 cos 2
x = a[2π] sin(x) =
1 + t2
ou ou
 

p+q p−q
sin
 

sin(x) = sin(a) ⇐⇒ cos(x) = cos(a) ⇐⇒


cos(p) − cos(q)=−2 sin 2 2
2t
  x = a[2π]

x = π − a[2π] x = −a[2π]
tan(x)=
 
 

1 − t2
tan(x) = tan(a) ⇐⇒ x = a[π]
1
x
− 3π −π − π2 π π 3π
2 2 2

Figure 5  Courbe représentative de tan

Ÿ2 : Nombres complexes
I/ Dénition et forme algébrique
Motivation : Les équations du second degré à coecients réels admettent soit 2 solutions réelles
distinctes, soit une racine double, soit aucune solution réelle, comme par exemple l'équation
x2 + 1 = 0. Pour que toutes ces équations aient deux solutions, on peut dénir un nombre i qui
vérie
i2 = −1

Dénition 2 : On dénit l'ensemble des nombres complexes C comme l'ensemble des éléments z de la forme

z = a + ib, avec a, b ∈ R.

a est appelée partie réelle de z, et notée Re (z). b est appelée partie imaginaire de z, et notée Im (z).
L'écriture z = a + ib avec a, b ∈ R est appelée forme algébrique de z.
On peut identier l'ensemble des complexes par le plan R2 , en associant à z = a + ib le point
M de coordonnées (a, b) (cf. gure 6). On dira également que le point M a pour axe z. Dans
cette représentation, les nombres complexes de la forme z = a + 0i (partie imaginaire nulle) sont
représentés par l'axe des abscisses, et on peut donc voir l'ensemble des réels comme un sous-
ensemble de C : R ⊂ C. Par ailleurs, l'axe des ordonnées représente les nombres complexes de
partie réelle nulle, i.e. les nombres de la forme 0 + ib, b ∈ R ; on appelle cet ensemble l'ensemble
des imaginaires purs, et on le note généralement iR.
II/ Règles de calcul
On peut généralement manipuler les nombres complexes comme des nombres habituels, i.e. on
peut :
 faire la somme de deux nombres complexes :

(a + ib) + (a 0 + ib 0 ) = (a + a 0 ) + i(b + b 0 ),

 faire le produit de deux nombres complexes :

(a + ib) ∗ (a 0 + ib 0 ) = (aa 0 − bb 0 ) + i(ab 0 + a 0 b),

 la somme et le produit sont associatifs et commutatifs.

14
y


a
b M b

x
O a

Figure 6  Identication entre C et le plan R2 . L'axe des abscisses (en bleu) représente R, l'axe
des ordonnées représente les imaginaires purs iR. M est le point d'axe z = a + ib.

Par ailleurs, si on considère deux nombres complexes z = a+ib et z 0 = a 0 +ib 0 avec a, b, a 0 , b 0 ∈


R, on a : 




 a = a0
0
z = z si et seulement si .




 b = b0

En particulier, z = 0 si et seulement si Re (z) = Im (z) = 0.


Remarque: [Mise en garde] Lorsqu'on veut manipuler la forme algébrique d'un nombre complexe, il
faut bien s'assurer que a et b sont RÉELS ! !
Remarque: Il n'y a pas de relation d'ordre sur l'ensemble des nombres complexes, i.e. 6 n'a pas de
sens entre deux nombres complexes.
Dénition 3 : Soit z ∈ C, de forme algébrique z = a + ib. On dénit le conjugué de z comme le nombre
complexe :
z̄ := a − ib.
Encore une fois, il faut bien s'assurer que la forme algébrique est correcte, i.e. que a et b sont
bien des nombres réels.
Proposition 4 : Pour z ∈ C, les deux relations suivantes sont très utiles :
z + z̄ = 2Re (z) ,
z − z̄ = 2iIm (z) .

En particulier, on notera que z + z̄ ∈ R et z − z̄ ∈ iR.


III/ Module et argument

Dénition 5 : Pour z ∈ C, on dénit le module de z par :



|z| = zz̄.

15
Pour que la dénition précédente aie un sens, il faut s'assurer que zz̄ ∈ R+ . On utilise la forme
algébrique z = a + ib, ce qui donne,
zz̄ = a2 + b2 ,
donc la dénition précédente a un sens. Notons au passage que |z| ∈ R+ .
Remarque: Pour z = a + ib et M le point de coordonnées (a, b) dans le plan (d'origine O), on a
|z| = OM.
Avec cette représentation, l'ensemble des nombres complexes de module 1 est le cercle trigono-
métrique.
Dans la section précédente, on a déni la somme et le produit de deux nombres complexes, mais
pas le quotient. Formellement, imaginons que l'on puisse faire des opérations sur les complexes
comme sur les nombres réels. On pourrait alors écrire
1 1 z̄ z̄ z̄
= = = 2.
z z z̄ zz̄ |z|
La dernière expression étant toujours bien dénie pour un nombre complexe diérent de 0, on
peut l'utiliser pour dénir l'inverse d'un nombre complexe.

Dénition 6 : Pour z ∈ C avec z 6= 0, on peut dénir l'inverse de z par :


1 z̄
:= 2 ,
z |z|
ce qui permet de faire des divisions sur les nombres complexes.

Proposition 7 : (Propriétés du module) Lorsque les quantités ont un sens, les relations suivantes sont
vériées :
z = 0 ⇔ |z| = 0
|z + z 0 | 6 |z| + |z 0 |
|zz 0 | = |z| |z 0 |

1
= 1
z |z|
z |z|

0 = 0
z |z |
|zn | = |z|n

Dénition 8 : Pour z ∈ C, avec z 6= 0, on considère le point M du plan, d'axe z. On appelle argument


~ (cf.
de z, et on note arg(z) une mesure de l'angle orienté entre l'axe des abscisses et le vecteur OM
gure 7).
Remarque: L'argument est déni modulo 2π.
Proposition 9 : Soit z ∈ C, d'argument θ. On a alors
z = |z| (cos(θ) + i sin(θ)) .
Avec la forme algébrique z = a + ib, on a
a b
cos(θ) = √ sin(θ) = √ .
a + b2
2 a + b2
2

16
y

a

M b

θ = arg z
x
O

Figure 7  Dénition de l'argument d'un nombre complexe. z ∈ C, de forme algébrique z = a+ib


et M est le point d'axe z.

Proposition 10 :
arg(zz 0 ) = arg(z) + arg(z 0 ) [2π]
z
arg 0 = arg(z) − arg(z 0 ) [2π]
z

IV/ Formes trigonométriques et exponentielles

Dénition 11 : Soit z ∈ C de module r et d'argument θ. On vient de voir que


z = r (cos(θ) + i sin(θ)) .
Cette écriture est appelée forme trigonométrique de z.
La forme trigonométrique correspond à la représentation d'un point en coordonnées polaires dans
le plan. Ainsi, par exemple, le nombre complexe i correspond à r = 1 et θ = π2 .
On introduit une nouvelle notation, en posant :
cos(θ) + i sin(θ) = eiθ .
Il s'en suit qu'un nombre complexe z peut s'écrire sous la forme
z = r(cos(θ) + i sin(θ)).
avec r = |z| et θ = arg z. Cette écriture est appelée forme exponentielle de z.
Proposition 12 :
  0 iθ 0  0
reiθ re = (rr 0 )ei(θ+θ ) ,
reiθ r 0
= 0 ei(θ−θ ) ,
r 0 eiθ 0 r
n
reiθ = rn einθ ,
reiθ = re−iθ ,

re = r.

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En particulier, tous les nombres complexes de la forme eiθ sont de module 1 (donc sur le cercle
trigonométrique. Par ailleurs, pour un nombre complexe z ∈ C non nul, si z = reiθ , alors
1 1
= e−iθ .
z r
On retiendra également trois formules importantes :

(cos(θ) + i sin(θ))n = cos(nθ) + i sin(nθ) (formule de Moivre),


e +e
iθ −iθ
cos(θ) = (formule d'Euler),
2
eiθ − e−iθ
sin(θ) = (formule d'Euler).
2i

V/ Applications à la résolution d'équations polynomiales


Rappelons que l'introduction des nombres complexes a été en partie motivées par le fait que
l'équation x2 + 1 = 0 n'a pas de solution réelle. De même, il n'existe pas de nombre réel dont le
carré soit un réel négatif. Avec les nombres complexes en revanche, on peut toujours calculer des
racines carrées :

Proposition 13 : Soient a, b ∈ R. Il existe deux solutions complexes à l'équation z2 = a + ib. Plus


précisément, il existe z ∈ C tel que

z2 = a + ib, et (−z)2 = a + ib.

Preuve : Il sut de montrer qu'on a une solution, car si z est solution, −z est évidemment
solution. On écrit z sous forme algébrique, z = x + iy. On est donc ramenés à chercher
x, y réels, tels que
(x + iy)2 = a + ib. (0.4)
En développant le carré, on obtient :

(x2 − y2 ) + 2ixy = a + ib.

Par identication des parties réelles et imaginaires, on veut donc que x, y vérient :





 x2 − y2 = a (égalité des parties réelles)




 2xy = b (égalité des parties imaginaires)

Par ailleurs, si z est solution, on peut prendre le module dans l'équation (0.4), ce qui
donne : p
|z|2 = a2 + b2 .
p
Comme |z| = x2 + y2 , il s'en suit que
p
x2 + y2 = a2 + b2 .

En sommant les équations sur x2 + y2 et sur x2 − y2 , on obtient


p
2x2 = a + a2 + b2 .

18
Le membre de droite de cette équation est bien un nombre réel positif, donc on a :
s √
a + a2 + b 2
x=± .
2
Il faut maintenant distinguer deux cas :
1. si x 6= 0, on peut alors écrire
s
b b 2
y= =± √ .
2x 2 a+ a2 + b2

si x = 0, cela signie que b = 0 et que a 6 0, auquel cas l'équation x2 + y2 =


2. √
a2 + b2 devient √
y2 = a2 = |a|,
p
si bien que y = ± |a|.
On a donc bien trouvé un nombre complexe z solution de z2 = a + ib.

Remarque: Si z = a + ib, on dira que z est une racine carrée de a + ib. Comme il n'y a pas de
2

relation d'ordre sur C, on ne peut pas dénir LA racine


√ carrée comme on le fait pour des réels.
Notons enn que l'on n'utilisera JAMAIS la notation · pour des nombres complexes !
Il faut être capable de calculer une racine carrée d'un nombre complexe. Ces calculs sont utiles
pour la résolution d'équations polynomiales. En particulier, pour a, b, c ∈ C, avec a 6= 0, on peut
toujours trouver une solution complexe à l'équation du second degré

az2 + bz + c = 0.

Plus précisément, une telle équation admet :


 soit deux solutions distinctes z0 et z1 , auquel cas, pour z ∈ C,

az2 + bz + c = a(z − z0 )(z − z1 ),

 soit une racine double z0 , auquel cas, pour z ∈ C,

az2 + bz + c = a(z − z0 )2 .

Le résultat étant vrai pour a, b, c ∈ C, c'est en particulier vrai pour a, b, c ∈ R. Ainsi, les
équations du second degré à coecients réels qui n'ont pas de solutions réelles vont avoir des
solutions dans C.

Exercice : Résoudre l'équation z2 − 2(1 + i)z + 2 = 0.


Solution : On cherche à écrire le polynôme sous la forme dite canonique, i.e. on essaie de recon-
naître les termes de degré 1 et 2 comme le début du développement d'un carré. Ici, on veut donc
résoudre
(z − (1 + i))2 − (1 + i)2 + 2 = 0.
Or, (1 + i)2 = 2i, donc on cherche z ∈ C tel que

(z − (1 + i))2 = −2 − 2i.

Posons pour l'instant Z = z − (1 + i). On a alors z solution de l'équation de départ si et seulement


si Z2 = −2 − 2i, auquel cas z = Z + (1 + i). Il faut donc calculer une racine carrée de −2 − 2i.

19
On peut par exemple utiliser les formules vues précédemment (ici, a = b = −2, et, en notant
Z = X + iY , on peut prendre
q
√ −1
X = −1 + 2, et Y = p √ .
−1 + 2
On obtient alors Z = ±(X + iY), ce qui donne les deux solutions
q !
√ i
z = (1 + i) ± −1 + 2 − p √ .
−1 + 2
Outre les polynômes du second degré, les nombres complexes permettent d'avoir des solutions
pour toute équation polynomiale à coecients réels ou complexes. Un dernier exemple important
est celui des racines n−ème de l'unité.

Proposition 14 : Pour n ∈ N non nul, il existe n solutions distinctes à l'équation


zn = 1.
Remarque: Ces solutions sont appelées racines n−èmes de l'unité, et sont toutes sur le cercle trigo-
nométrique. Voir gure 8 pour une illustration des racines troisièmes et quatrièmes de l'unité.
Preuve : On cherche z ∈ C tel que zn = 1. On utilise ici la forme exponentielle de z, i.e.
on cherche r, θ, avec r > 0 tels que
n
reiθ = 1.
Cela revient à cherche r et θ tels que rn einθ = 1. En prenant le module dans cette
équation, on voit que l'on cherche r > 0 tel que rn = 1. Il s'en suit que r = 1, donc les
racines n−èmes de l'unité sont bien sur le cercle trigonométrique.
Il reste à déterminer les valeurs possibles de θ. Puisque r = 1, l'équation se résume à
einθ = 1.
En passant à la forme trigonométrique, on obtient
cos(nθ) + i sin(nθ) = 1.
On peut alors identier parties réelles et imaginaires ; on est donc ramenés à la résolution
de 




 cos(nθ) = 1




 sin(nθ) = 0

Il s'en suit que nθ = 0 [2π], si bien que


 

θ=0 .
n
Cela peut se réécrire de la manière suivante : il existe k ∈ Z tel que
2kπ
θ= .
n
Les angles étant dénis modulo 2π, on voit qu'il n'y a en fait que n valeurs possibles,
pour k = 0, 1, · · · (n − 1).

20
π
θ= 2

θ= 3

θ=0
θ=π O θ=0


θ= 3

θ= 2

Figure 8  Représentation des racines troisièmes (bleu) et quatrièmes (rouge) de l'unité.


Remarque: Evidemment, pour tout n, 1 est une solution particulière de l'équation zn = 1.
VI/ À retenir
1. les calculs de base sur les complexes (somme, diérence, produit, quotient) doivent devenir
aussi naturels que les calculs sur les réels,
2. représenter des complexes dans le plan,
3. savoir calculer module et argument d'un nombre complexe,
4. savoir passer de la forme algébrique à la forme trigonométrique (ou exponentielle), en
suivant la procédure :
 On écrit z ∈ C sous
√ forme algébrique z = a + ib, avec donc a, b ∈ R.
 On calcule |z| = a2 + b2 , si bien que :
 
a b
z = |z| √ + i√ .
a2 + b2 a2 + b2
 On résout les équations trigonométriques
a b
cos(θ) = √ et sin(θ) = √ .
a + b2
2 a + b2
2

5. savoir passer de la forme exponentielle (ou trigonométrique) à la forme algébrique, i.e., si


z = reiθ , alors
Re (z) = r cos(θ) et Im (z) = r sin(θ).
6. savoir calculer des racines carrées,
7. savoir résoudre les équations du second degré, à coecients réels ou complexes, en se
ramenant à un calcul de racine carrée,
8. connaître les formules de Moivre et d'Euler.

21

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