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PFE La Figure Féminine Dans La Boite À Merveilles D'ahmed Serioui

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Mémoire de fin d’études présenté en vue de

l’obtention de la licence d’études fondamentales


en langue et littérature française

La figure féminine dans


« La boite à merveilles »
d’Ahmed Sefrioui

Réalisé par : Iman El Grini Encadré par : Mr Brahim Errafiq

Année universitaire 2020-2021


Table des matières
Dédicace …………………………………………………………………………………. 4

Remerciements.....................................................................................................................5

Introduction générale……………………………………………………………….…......6

Première partie : théorique ……………………………………………………....…………8

Chapitre I : Les spécificités de la littérature marocaine d’expression française

Introduction partielle ……………………………………..……………………………....8

1.1. La littérature francophone …………………………….............................…………....…8

1.2. La littérature maghrébine d’expression française………………..............................……8

1.3. Contexte historique de la littérature maghrébine d’expression française ……..…..........9

1.4. Les grands auteurs ………………..……............................………………....….....……9

Conclusion partielle ………………………………………………….......…….……….11

Chapitre II : Présentation de la boite à Merveille

Introduction partielle ……………………………………………………....…………..11

2.1. L’autobiographie dans la littérature maghrébine d’expression française ......................11

2.2. Présentation d’Ahmed Sefrioui ……………………………..................……....………11

2.3. Présentation du corpus ………………………................………….…………....……..12

2.4. Présentation et étude analytique du personnages « les femmes »……....................…..13

Conclusion partielle …………………………………………………….....……….......13

Deuxième partie : pratique

Chapitre III: Les aspects de la femme dans « La boite à merveilles »

2
Introduction partielle ……………………………………………………………………..17

3.1. Aspect culturel ……............................……………………………………………………...17

3.2. Aspect rationnel/social………………………...............................…………………………18

3.3. Aspect vestimentaire………………………….............................………………………….18

3.4. Fonction de la femme………………………........................……………………….………19

Conclusion partielle …………………………………………………………..............….19

Chapitre IV : Les thèmes abordés dans l’œuvre

Introduction partielle ……………………………………………….......……………….19

4.1. La superstition…………………………………………….....................…………....…….20

4.2. Le bon voisinage (la solidarité, tolérance)……………………………...............................21

4.3. La polygamie……………………………………………….........................……………..22

4.4. La condition de la femme………………………………........................…………………23

Conclusion partielle ………………………………...........……………………………..23

Conclusion générale………………………………………………………….…………24

Bibliographie…………………………………………………………….……………...25

3
Dédicace
Je dédie ce travail :
A mes chers parents Aicha et Hassan :
Je ne trouverai jamais les mots pour vous exprimer à quel point je
suis attachée à vous. Sans vous ma vie n’aurait aucun sens.
A mes aimables frères Achraf et Abd samad qui m’ont toujours
soutenu et encouragé durant ces années d’études.
A mes amies Fatima ZENKAD, Zineb ERRAOUI, Meryam
MOURAFIQ, Khadija ASSIASS pour leur amitié et leur soutien.

4
Remerciements

D’un esprit vivement reconnaissant, je tiens à remercier chaleureusement, toutes les personnes qui ont
contribué de près de loin, à l’accomplissement de ce travail.

Mes sincères remerciements s’adressent à Monsieur Brahim ERRAFIK, professeur de la didactique pour
ses conseils, ses remarques enrichissantes tout au long de cette année qui ont été plus que précieux. Je le
remercie pour avoir accepté d’encadrer mon projet de fin d’étude portant sur « la figure féminine dans la
boite à merveilles d’Ahmed Sefrioui ».

Mes remerciements vont également à tous mes enseignants de la filière études françaises qui ont contribué
à notre formation.

Je tiens à exprimer ma gratitude envers mes parents, pour leur aide, leur aide, leur bienveillance et leur
amour. Je tiens à remercier mes amies et tous ceux qui ont croisé mon chemin et laisser de belles traces
dans ma vie.

5
Introduction générale

On considère généralement que La littérature maghrébine d’expression française commence peu


avant la guerre d’Algérie avant de se développer dans les deux pays voisins. Cette rédaction s’inscrit
dans la collection de précis d’ « histoire littéraire de la francophonie » est née sous l’occupation
française principalement vers les années ( 1945-1950 ) dans les trois pays du Maghreb arabe ( le
Maroc, l’Algérie et la Tunisie ), cette production littéraire était un outil de combat qui exprime la réalité
sociale et culturelle du pays par des précurseurs du roman marocains d’expression française
comme Ahmed Sefrioui dans «la boite à merveilles» ont utilisé la langue française comme moyen
d’expression seulement pour raconter sa vie. Notre travail intitulé « La figure féminine dans la boite à
merveilles d’Ahmed Sefrioui » se propose de répondre à la problématique suivante : Quelle image de
la femme marocaine présente Ahmed Sefrioui à travers son roman « la boite à merveilles » ?
Pour répondre à cette question nous avons proposé deux hypothèses; le roman présente une image
stéréotypée de la femme, et à travers les figures féminines présentées dans le roman, le statu de la
femme se veut pluriel .

Pour vérifier ces hypothèses, nous nous sommes appuyés sur un corpus qui sera un ensemble de
textes analysés tirés de l’œuvre La boite à merveilles qui ont un seul point commun : évoquer le
caractère, le statu, et l’image de la femme dans les années vingt.

L’objectif de ce mémoire est d’analyser comment l’auteur présente les différents aspects de l’image
de la femme maghrébine à travers les personnages de son œuvre dans cette période historique, et
pourquoi pas sera une base de données pour les futurs chercheurs.

Notre recherche s’articule autour de quatre chapitres : les deux premiers chapitres sont théoriques et
les deux derniers sont pratiques.

Le premier chapitre qui portera comme titre « les spécificités de la littérature marocaine d’expression
française ».
Le deuxième chapitre que nous allons consacrerons pour une présentation de la boite à merveilles.
Le troisième chapitre nous présenterons les différents aspects de la femme dans l’œuvre.
Le dernier chapitre nous analyserons les thèmes abordés dans le roman.

6
Partie Théorique

7
Chapitre I: Les spécificités de la littérature marocaine d’expression française :

Avant d’aborder l’analyse de notre corpus, nous avons jugé utile de définir les mots clés sur
lesquelles repose notre mémoire, cela se fera du général vers le particulier, en divisant notre chapitre en
quatre sous-titres : le premier concerne la littérature francophone, le deuxième que nous avons consacré à
la littérature maghrébine d’expression française, le troisième va présenter le contexte historique de la
littérature maghrébine d’expression, et le dernier comprendra les grands auteurs de cette époque là .

1.1. La littérature francophone :

D'abord toute littérature écrite en langue française est une littérature francophone, cette dernière
s'est affirmée dans la seconde moitié du 20 ème siècle qui comprend l'ensemble des œuvres écrites par des
écrivains françaises ou de langue française ou par des auteurs d'autres pays (Algérie, la Suisse, Canada, le
Maroc...).

La littérature française fasse donc une partie intégrante de la littérature francophone qui trace des
voies nouvelles et revisite la langue française et de ce fait influencera toutes les générations futures .

1.2. La littérature maghrébine d’expression française :

La littérature maghrébine d’expression française émerge en Algérie, au Maroc et en Tunisie comme moyen
d’exprimer les préoccupations des peuples colonisés aspirant à la libération à cette époque là, et elle envoie
des messages aux intellectuels français pour qu’ils prennent conscience de leurs souffrances et interagissent
avec eux . Ce pendant cette littérature s’est peu à peu développé, après le départ du colonisateur, jusqu’à ce
qu’elle se mette à traiter tous les sujets sans limites, et s'exprimer librement en langue française sur la réalité
vécue pour être accusée après celle de rompre avec les sociétés maghrébines, leurs principes et leurs
valeurs .

C’est ce que confirme Moncef GHACEM , poète tunisien contemporain qui a choisi de d’exprimer en
langue française : « Le français est historiquement assumé et constitue un instrument culturel efficace et
fortement intégré. Je l'utilise car il a la capacité de traduire pleinement mon actuelle réalité spécifique

8
d'Arabe, de Maghrébin, de Tunisien (...) , j'écris en français sans pour autant me couper de la réalité
vivante de mon peuple»1

L'écrivain marocain Idriss Chraïbi 2a été accusé de cette accusation aussi lorsqu'il a écrit le premier roman
marocain en langue française Le passé simple 3en 1953, et l'a publié l'année suivante, pendant la période
coloniale française du Maroc, dans lequel il dépeignait les effets du retard. , l'ignorance, et la stagnation
intellectuelle dans laquelle se trouvait le Maroc à cette époque. Cela nous fait dire que son histoire est une
sorte de collusion en exposant les failles de la société marocaine à l'Occident .

Il est possible de citer ici les deux romans de Mouloud Feraoun Le fils du pauvre 4 et La terre et le Sang 5
comme un exemple expressif.

1.3. Contexte historique de la littérature maghrébine d’expression française :

Une littérature dite la littérature maghrébine d’expression française. C’est-à-dire une littérature issue
de la Tunisie, de l’Algérie et du Maroc et produite par des autochtones nés dans les sociétés arabo-berbères
ou juives, cette présence française s’ouvre aussi sur la méditerranée en Algérie à partir de 1830, en Tunisie
après 1881, au Maroc depuis 1912.
On peut dire que la littérature maghrébine d'expression française commence après 1945, où cette
rédaction littéraire deviendra une modelé d’expression reconnue après la deuxième guerre mondiale, de
cette littérature on peut dire encore qu’elle a vécu, dans les années qui ont précédé la révolution algérienne.
Concernant le Maroc ou plutôt la littérature marocaine d’expression française a coïncidé avec la
période coloniale française, qui a duré de 1912 à 1956, connu des débuts très lents, une première période
qui s'achève vers 1962 et une seconde période, qui s'ouvre à partir des années 1965-1966.

1.4. Les grands auteurs :

1
Moncef Ghachem, cité par Michèle Molto-Courren, « Moncef Ghachem, une douce violence », Poésie/premières, n°17, juin
2000, P :85 .
2
Driss Chraïbi :écrivain marocain de langue française (1926-2007) . Il est devenu célèbre grâce à la sortie de son roman
controversé « Le Passé simple » qui a fait entrer la littérature marocaine dans la modernité .
3
Driss Chraïbi, La Passé simple. Paris, Denoel, 1954 .
4
Mouloud Feraoun , Le fils du pauvre, Seuil,1950. 206p.
5
Mouloud Feraoun, La terre et Le sang, Seuil, Paris, 1953 ,256p.

9
L'écrivain est le miroir qui reflète la situation sociale et politique de son époque, à travers sa plume,
il devient le porte-parole de la réalité dans laquelle il vit, et il assume le devoir de la transmettre et de la
dénoncer en même temps, nous parlons ici de la littérature maghrébine qui rassemble des écrivains qui ont
la possibilité de s'exprimer librement dans des œuvres.

« …, l’importance des discours littéraires se trouve dans les représentations fictionnelles qu’ils
produisent à partir de la perception que les écrivaines et les écrivains ont de la réalité sociale mais aussi
des système symboliques dans lesquels ils vivent » 6

Dans ce mouvement les auteurs maghrébins ont produit des œuvres littéraires appartenant à
différents et de nombreux genres littéraire qui se sont manifestés dans le pays Maghreb arabe (Algérie,
Tunisie et le Maroc), il faut s’arrêter à notre pays, dont les grands précurseurs a créé une révolution
littéraire entre les pays du Maghreb et de l'Occident.

Les auteurs marocains de cette rédaction sont plus présentent dans la période (1945-1962), nous
rappellerons le nom du dramaturge Ahmed Belhachmy , des romanciers Abdelkader Bel Hachmy, Taieb
Djemeri et Abdelkader Oulhaci, et des poètes Kamel Zebdi et Mohammed El Hocein. Trois écrivains,
tout au plus, méritent d'être signalés : Ahmed Sefrioui, Lahbabi et Chraïbi.

Mohamed Aziz Lahbabi (Fès, 1922) écrivant en arabe et en français, il est avant tout un philosophe,
et également poète parmi ses productions Les chants d'espérance, 1952 7, Misères et lumières, 1958 8, Ma
voix à la recherche de sa voix, 1968 9 .Lahbabi Pas plus que Sefrioui, il ne trouve pas d'audience parmi les
écrivains marocains actuels.

C’est complètement différent dans le cas de Driss Chraïbi (El Jadida, 1926), auteur marocain
comme nous l’avons déjà mentionné, avec huit romans (dont un, signé d'un pseudonyme, que nous n'avons
pas identifié) et un recueil de belles nouvelles . Le passé simple (1954), fut son premier roman ,avait
provoqué à l'époque une certaine controverse, le monde politique marocain s'en emparant pour accuser
l'auteur, dans les circonstances de donner des armes à l'adversaire par sa révolte , nous citons un extrait du
roman— « Je pisse. Je pisse dans l'espoir que chaque goutte de mon urine tombera sur la tête de ceux que
je connais bien, qui me connaissent bien, et qui me dégoûtent. » — Le Passé simple .Considérons-le donc
comme un pamphlet violent contre l'intransigeance de la communauté musulmane, en particulier de la

6
Jean ZAGANIARIS, Queer Maroc : sexualités, genres et (trans) identités dans la littérature marocaine, Editions « Des ailles sur
un tracteur »2013, p :14
7
Mohamed Aziz Lahbabi, Les chants d'espérance, Le Puy, Cahiers du nouvel humanisme,
1952
8
Mohammed Aziz Lahbabi, Misères et lumières. Paris, P. J. Oswald, 1958.
9
Mohammed Aziz Lahbabi, Ma voix à la recherche de sa voix. Paris, Seghers,1968.

10
famille patriarcale, dans laquelle la femme simple souffre en premier lieu, au contraire à ce que les
romanciers français ont présenté sous la forme de son rôle de mère et de femme esclave, ils sont réduits à
des tâches spécifiques. La femme va prenez conscience de sa position et de sa réaction. Ça nous donne une
femme qui a de la personnalité une résistance remarquable est une femme ou un pilier de la société.

Coïncidant avec l'époque où Chraïbi révélait les failles de la société marocaine, Ahmed Sefrioui a
publié son roman, La boite à merveilles, qui incarne les traditions, coutumes et croyances qui prévalaient à
cette époque là chez les Marocains en général et les femmes en particulier, qui ont participé à la résistance
au colonialisme au même titre que les hommes, cette littérature reste donc un témoignage du statut de la
femme marocaine.

Pour conclure, la littérature maghrébine d'expression française demeure un cahier de doléances, tant
qu'elle est le seule signe avant-coureur des maux qui attendent une société obsédée par sa volonté de
recentrer sur l’authenticité mythique. En somme, la littérature maghrébine francophone demeurera une
parte essentielle, c'est pour cela qu'elle vivra, car elle est capable de se nourrir du réel pour s'ouvrir à
l'universel .

Chapitre II: Présentation de la boite à Merveilles

Dans ce deuxième chapitre nous aborderons premièrement le terme « autobiographie » et sa place


dans la littérature maghrébine, deuxièmement une présentation de notre écrivain Ahmed Sefrioui, ensuite
nous présenterons le corpus étudier ou bien son œuvre La boite à Merveilles ,et finalement le quatrième
sous-titre nous le diviserons en deux sous-parties dont la première porte sur présentation et une études
analytique du personnages féminins principaux et la seconde sur une présentation des personnages
féminins secondaires.
.

2.1 L’autobiographie dans la littérature maghrébine d’expression française :

L'autobiographie est un genre littéraire qui présente la propre vie et l’expérience vécu qui basée sur
des faits qui se sont réellement déroulés dans la vie de l'auteur. Au sens le plus large, une autobiographie se
distingue au moins par l'identité de l'auteur, du narrateur et du personnage. Cette domaine, qui est une
caractéristique principale de la littérature marocaine, pour transférer la réalité vécue par le narrateur au

11
lecteur, au centre de l’écriture « je » qui parle de son « moi » qui représente à la fois l’auteur, la narrateur
et le héros comme le cas d’Ahmed Sefrioui dans son roman La boite à Merveilles .

2.2 présentation d’Ahmed Sefrioui :

Ahmed Sefrioui parmi les grands écrivains qui mérite de le considérer comme le pionnier de la
littérature maghrébine d’expression française, né le 1 janvier 1915 à Fès, sa ville natale et décédé le 25
février 2004 à la capitale du Maroc Rabat, issu d'une famille d’origine berbère, il va à l’école coranique,
comme la majorité des enfants de son âge à cette époque là, il fréquente aussi l’école française puis le
collège de Fès. Sefrioui a occupé des postes administratif aux Arts et Métiers de Fès , ville que l'on
retrouve dans la majorité de ses écrits. Il devient journaliste à L'Action du peuple. Puis il prend en charge
les fonctions de gestion et de protection du patrimoine de Fès, compte tenu de sa passion pour celui-ci. Il
entre ensuite à la direction du tourisme à Rabat. En 1947, il reçoit le Grand prix littéraire du Maroc,
10
attribué pour la première fois à un Marocain, pour le manuscrit du Chapelet d'ambre que Ahmed
Sefrioui faisait paraître en 1949 sont considérées comme le début de son carrière, et l'acte de naissance de
la littérature marocaine d'expression française. Un peu après publié son roman, la Boîte à merveilles .

Grâce donc au succès de ses productions, la plupart d'entre elles ont été réédité et traduit.

2.3 Présentation du corpus :

La boîte à merveilles qui constituée de douze chapitres, considère comme un récit autobiographique
écrite à la première personne du singulier « je » publié en 1954 au début de colonialisme dans les années
vingt, quand le narrateur avait six ans où il nous montre toute la poésie d’une enfance traditionnelle pour
percevoir sa suavité et sa simplicité, à travers lesquelles il nous raconte l'histoire de sa vie qui se passe dans
la Médina Fès, d’où la présence prégnante de cet espace dans son œuvre La boîte à merveilles, ce monde
innocent issue d’ une dizaine d’autres personnages féminins, dont les portraits sont plus détaillés par le
narrateur, pour complète alors l’image de la femme maghrébine dans cet œuvre qui plus ou moins pour la
femme dans lequel elle joue un rôle important, elle accompagne l’homme que ce soit son mari ou son
enfant . Ce roman est caractérisé par la capacité d'A. Sefrioui, ou plutôt la capacité du narrateur à faire
entrer le lecteur dans un monde fermé et traditionnel des femmes, pour découvrir comment la communauté
féminine a vécu à cette période le sujet de l'amour, et comment elle a souffert et s'est plainte de la trahison
des hommes, mais aussi comment la femme traditionnelle aimait son mari et le défendait dans les moments
de sa faiblesse et de sa honte psychologique, matérielle et sociale, qui la faisait parfois jouer un rôle plus
important que son rôle de prendre soin de sa maison et de la protéger de les malheurs et la trahison du

10
Ahmed Sefrioui, Le Chapelet d’ambre. Paris, 1949__réédition au Seuil, 1964

12
temps. Et par contre, pour nous révéler certains aspects de la figure féminine, des images souvent négatifs,
la femme marocaine est bavarde, superstitieuse et l’affective, ce qui incité le lecteur de confronter une
image dévalorisante de la femme traditionnelle au Maroc du début du 20e siècle.

2.4 Présentation et étude analytique du personnages « les femmes » :

Parmi les éléments du roman et de l'histoire en général, les «personnages», c'est-à-dire les personnes sur
lesquelles tourne les événements du roman, sont étroitement liés à l'intrigue et en sont indissociables, parce que
sans un personnage on ne peut avoir aucune langue, ni la passion ni la moindre action. Pour cela il occupe une
place importante dans la structure de la forme narrative, car il est l'outil et le moyen du narrateur pour exprimer sa
vision .

« On peut difficilement imaginer un récit sans personnage. Comme il est une donnée essentielle, il a
été le point central de nombreuses approches du fait littéraire. » 11

C'est ce que nous verrons dans notre roman La boite à Merveilles, dans lequel il y a plusieurs
personnages entre des hommes et des femmes, mais l'écrivain s'est concentré sur la construction d'une
image de la présence féminine, qui s'est transformée en force écrasante en l'absence de l'homme.

Les personnages principaux :

Lalla Zoubida : un personnage principal de l’histoire, la mère du narrateur, la maîtresse de la maison


dans l’absence du mari, prétend être une descendante du Prophète et elle est fière de cela entre ses amies.
Elle croit à la sorcellerie et aux superstitions. Elle a un teint d’ivoire ,elle n'est pas élégante dans ses
vêtements, une jeune femme de vingt-deux ans, ses yeux reflètent une âme d'enfant, mais se comporte
parfois comme une vieille femme avec sa bouche généreuse. Avec son caractère agressif et
changeant, chaque fois qu’elle prend la parole, c’est pour se plaindre, critiquer, agresser ou contrefaire.
Son langage est grossier et frôle parfois le vulgaire .

Chouafa :(voyante): On l’appelle Tante Kenza, connue dans le quartier par son métier de voyante
très exigeante et très étonnante, respectée par crainte, « Effectivement, au rez-de-chaussée, habitait une
voyante de grande réputation. Des quartiers les plus éloignés, des femmes de toute les condition les
conditions venaient la consulter. ».12 Une fois par mois, elle organise une soirée de danse et de musique,
animée par des Gnaouas, ou se mêlent les sons des crotales et des gambris et les odeurs de benjoins

11
ACHOUR Christiane /BEKKAT Amina, Op., Cit., p.45
12
La boite à merveille, Seuil, Paris1954.p :4.

13
et d’encens, dans une atmosphère de fraternité entre les djnouns et l’homme, qui dure toute la nuit. Tout
cela se passe au rez-de-chaussée de la maison où vit la voyante comme la principale locataire de Dar
Chouafa.

Lalla Aicha : Le roman présente Lalla Aicha comme étant une Chérifa , une ancienne voisine de
Lalla Zoubida , elle est l’épouse de Moulay Laarbi, un babouchier, et qui se mariera par la suite la fille du
coiffeur Si Abderrahmane .

Le narrateur déteste cette femme alors qu'il nous la décrit sarcastiquement. « J’ai gardé un vif
souvenir de cette femme, plus large que haute, avec une tête qui reposait directement sur le tronc, des bras
courts qui s’agitaient constamment. Son visage lisse et rond m’inspirait un certain dégout . Je n’aimais pas
qu’elle m’embrassât » 13

Nous ajoutons que la relation entre la mère du narrateur et Lalla Aicha, est une relation ancienne et
respectueuse. « Quand elle venait chez nous, ma mère m’obligeait à lui baiser la main parce qu’elle était
chérifa, fille du Prophète, parce qu’elle avait connu la fortune et qu’elle était restée digne malgré le revers
du sort. »14

Fatima Bziouya : elle partage avec la famille du narrateur le deuxième étage, son mari s’appelle
Allal, il est jardinier de son état.

Lalla Rahma : le narrateur la décrit comme une femme charmante et souriante. Habite au premier
étage de Dar Chouafa avec son mari Driss el Aouad un fabriquant de charrues, et sa fille Zineb âgée de
sept ans, cette dernière que le narrateur déteste .La relation entre Rahma et la mère du narrateur n'était pas
une bonne.

Cette femme Rahma commence toujours sa matinée à blâmer sa petite fille à haute voix alors que
ses voisins s'y habituent. « A ton âge ! N’as-tu pas honte de mouiller ton lit presque chaque nuit ? Je
devrais te lâcher dans une étable, au lieu de te préparer chaque soir, ton matelas.

La Chouafa l’interrompit :

-Que ta matinée soit heureuse, Rahma !

-Que ta journée soit ensoleillée, Lalla !

-Comment te sens tu ce matin ?

13
Ibid., p :23.
14
Ibid., p : 23-24.

14
-Je remercie le Seigneur, il m’a infligé une terrible punition le jour ou il m’a donné cette pisseuse de
mauvais augure. » 15 .A travers cet extrait, il nous semble que Lalla Rahma n'hésite pas à révéler les
problèmes de sa famille à ses voisins. C'est le même cas que les autres femmes que nous avons évoquées
précédemment , et c'est ce que nous verrons par la suite.

Les personnages secondaires :

Lalla fatouma : la caissière du bain maure .

Lalla Khadija : la femme de l’oncle Othman un vieillard qu’il la considérer comme sa fille, car elle
est plus jeune que lui, et très charmante.

La vieille Mbarka : l’ancienne esclave de l’oncle Othman .

Salama : est une marieuse professionnelle, elle a un voix d’homme.

Zhor : Une parmi les voisines de Lalla Aicha que le narrateur trouve très belle.

Pour conclure, cette autobiographie écrite par Ahmed Sefrioui, le héros et le narrateur à la fois, dans
laquelle il s'est concentré sur des figures féminines distinctives et originales qui sont apparues dans la
littérature maghrébine francophone ,non seulement dans le roman la boite à merveilles mais dans des
œuvres écrites par des autres hommes et des femmes.

La communauté féminine était une inspiration des écrivains depuis des siècles. Pour cela le roman
maghrébine a toujours une héroïne, que ce soit comme un personnage principal ou bien secondaire. Nous
citons cette citation pour conclure notre partie théorique,

« Dans les plus grands textes le personnage féminin se caractérisait par sa relative mise à
distance, dans un discours à la virilité affirmée » 16.

15
Ibid., p :31.
16
Danièle de RUYTER-TOGNOTTI et Madeleine Van STRIEN-CHARDONNEAU, Le roman francophone actuel en Algérie et
aux Antilles,1998, p.11.

15
Partie Pratique

16
Chapitre III: Les aspects de la femme dans « La boite à merveilles »

Les femmes marocaines occupent un rôle traditionnel au sein de la famille, car elles sont associées à la
responsabilité de gérer la famille et d'éduquer les enfants, dans une société caractérisée par une culture
patriarcale, ce qui nous lisse de dire que l'accès des femmes à la prise de décision au niveau de la famille
est encore limité.

C'est ce que l'on retrouve dans notre roman La boite à merveilles, la femme responsable de son foyer, ses
enfants et son mari, et cela est présenter sous plusieurs aspects concernant les femmes en général, et les
femmes marocaines en particulier, comme nous le présenterons dans ce chapitre les aspects les plus
dominants d'entre eux dans cette œuvre.

3.1. Aspect culturel :

La femme dans la Boite à Merveilles est présentée comme une femme :

 Simple et plutôt naïve : autrement dit que la femme marocaine était analphabète car elle n'a pas
étudié à l'école lorsqu'elle était jeune, ce qui la rendait sa pensée très limité privé de nouvelles
notions intellectuelles.

 Bavarde : c'est-à-dire que la femme passait souvent le plus clair de son temps à parler et à papoter
avec ses voisins et ses amies, car c'est le seul débouché pour elle.

« Le lendemain du bain ma mère ne manquait pas de raconter la séance à toute la maison,


avec des commentaires détaillés ou abondaient les traits pittoresque et les anecdotes »17 .

 Superstitieuse : signifie que la femme croyait beaucoup à cette époque là, à des influences
surnaturelles, irrationnelles et craignent toujours ses effets. , y compris la sorcellerie, et visitait des
sanctuaires dans le but de réaliser leurs souhaits au premier lieu, et guérir leurs maladies.

La chose représentée dans le roman au deuxième chapitre quand le fils de Lalla Zoubida est tombé
malade, ce qui l'a incitée à l'emmener visiter le sanctuaire Sidi Ali Boughaleb accompagné avec son
amie Lalla Aicha également, qui a était la raison de cette visite.

 Affective : ca veut dire que la femme suivait ses sentiments dans ses choix, ou plutôt, dans ses
relations, notamment avec son mari, comme ce que l'écrivain nous a montré dans ce roman, où elle a
beaucoup sacrifiée pour lui avec tout ce qu'elle possédait afin de le soulager, pour gagner l'amour et

17
Ibid. p :13 .

17
la stabilité de sa relation avec son mari, cette dernière est comme l'obsession principale des femmes
de la communauté traditionnelle

3.2. Aspect rationnel/social :

Nous constatons que les femmes de ce roman sont de nature sociale, ce qui leur permet de nouer
rapidement beaucoup de relations, que cela soit avec :

 Son mari : La femme marocaine de cette époque comptait sur son mari et lui obéissait et lui était
complètement soumise, alors elle le respectait et le considérait comme le protecteur de la famille.
Elle lui est toujours fidèle, car nous n'avons trouvé dans l'histoire aucun cas de trahison de sa part,
contrairement à l'homme «la polygamie».18

 Son enfant : La femme, ou plutôt Lalla Zoubida , était toujours attentive à son unique enfant Sidi
Mohamed, et craignait toujours pour lui les malheurs, nous ajoutons à cela que les familles
marocaines en général de cette époque plus préféraient le garçon à la fille.

 Ses voisines : la femme dans ce roman était très proche de ses voisines et leur raconte tous ses
secrets, elles sont solidaires soit en période de joie ou de tristesse entre elles malgré leurs
nombreuses disputes.

 Les autres : La femme était maligne dans ses relations avec les autres, en particulier avec son mari,
alors qu'elle essaie de le gagner avec tous ses efforts, exigeante aussi et pudique.

3.3. Aspect vestimentaire :

La femme dans la boite à merveilles portait des vêtements traditionnelles qui représentent les
femmes marocaines en général à cette époque là, on peut citer parmi eux : Haïk, Mansouria, Caftan,
Dfina...

« Ma mère se leva pour se préparer, Elle changea de chemise et de mansouria, chercha au fond du
coffre une vieille ceinture brodée d’un vert passé, trouva un morceau de cotonnade blanche qui lui servait
de voile, se drapa dignement dans don haïk fraichement lavé » .19

3.4. Fonction de la femme :

18
La polygamie est le mariage d'un homme avec plusieurs femmes, c'est un mariage coutumier.
19
Ibid. p :23 .

18
La femme autrefois occupait des travaux spécifiques et délicats et quittait rarement le foyer, ce qui
limitait leur choix d'emploi, car le travail principal et le plus important pour elle était de servir son mari et
ses enfants.

On trouve qu’elle est :

-Femme au foyer : la femme s’occupait principalement de son foyer et des taches ménagères, y
compris la cuisine, le nettoyage de la maison et des vêtements , et de faire attention également à son mari
et ses enfants .

-Chouafa : La voyante, surnommée Lalla Kenza, comme nous l'avons mentionné précédemment,
cette femme que nous présente le narrateur dans cette histoire qui pratiquait la sorcellerie comme un métier
pour aboutir à ses besoins.

-Marieuse : s’appelle Salama une marieuse professionnelle, libre dans un milieu féminin, pouvait
abordé facilement de jeunes filles et donc les marier.

Pour conclure, Ahmed Sefrioui nous a présenté l'image d'une femme marocaine d'une période précise
de l'histoire du Maroc que ce soit au niveau de la façon de penser, du mode de vie, ou des croyances qui ne
changent pas ,alors une femme qui avait des points négatifs et positifs. Cette image qui a changé depuis a
été remplacée par une femme marocaine consciente, indépendante et éduquée.

Chapitre IV: Les thèmes abordés dans l’œuvre

A travers l’œuvre la boite à Merveilles, Ahmed Sefrioui met en lumière quelques traditions de la
société marocaine à l’époque en s’appuyant sur plusieurs thèmes, parmi lesquels on cite :

4.1. La superstition :

Le terme « superstition » signifie la croyance que certaines actions ont toujours des conséquences
négatives ou positives, et que certaines choses, certains animaux ou certaines personnes apportent de la
chance ou de la malchance, et ces pensées rendent une personne superstitieuse.

La superstition a pris une part importante dans la boite à merveilles, où l'écrivain ouvre son roman
par une description précise d’une soirée de danse et de musique purement superstitieuse organisée par une
Chouafa qui a une grande réputation en ville Fès. Cette soirée mensuelle animée par les Gnaouas est
rattachée aux djnouns. Elle faisait le temps d’une nuit, dans laquelle se mêlaient les sons des crotales et des
gambris, les odeurs de benjoins et d’encens et les you-you des femmes qui dansaient avec leurs robes aux
19
couleurs flamboyantes : « Elle faisaient tinter leurs instruments bizarres. J’entendais des you-you. Les
20
robes étaient tantôt bleu ciel, tantôt rouge sang, parfois d’un jaune flamboyant. » .

Lorsque le lecteur lit ces passages, ce rituel complexe lui apparaît comme des rituels quelque peu
diaboliques, C’est pour cela tante Kenza est considérée comme une voyante quelque peu sorcière, qui
s'efforce toujours de plaire aux désirs des djnouns : « le patio… était tous les jours lavé à grande eau et
frotté au balai de doum. Les jnouns aimaient la propreté…les diables…se montraient exigeants quant à la
couleur des caftans, l’heure de les porter, les aromates qu’il fallait bruler dans telle ou telle
circonstance… »21.

En parallèle du monde de la sorcellerie dont nous avons parlé, on retrouve dans ce roman Le
pèlerinage des sanctuaires qui est une activité presque exclusivement féminine, y compris le recours aux
services des sorcières, et visiter les sanctuaires et leur fournir tout ce qu'ils demandent afin de réaliser leurs
désirs. La chose qui s’est installée dans la pensée des femmes de l’époque. Il faut mentionner Lalla
Zoubida et Lalla Aïcha qui se montraient tout à fait délirantes face au sanctuaire de Sidi Ali
Boughaleb : « Ma mère hésitait encore. Pour la convaincre Lalla Aicha ….des ses jambes qui ne lui
obéissaient plus, de ses mains lourdes comme du plomb….Grace à sidi Ali Boughaleb, patron des
médecins, et des barbiers, ses douleurs ont disparu »22. Cette narration a convaincu la mère du narrateur et
a décidé d'emmener son fils dans le même sanctuaire dans le but de traiter la maladie, et pour soulager et se
plaindre aussi.

Arrivées devant le catafalque : « chacune lui exposait ses petites misères, frappait du plat de la main
le bois du catafalque, gémissait, suppliait, vitupérait contre ses ennemis. » 23

Ce voyage aux sanctuaires est généralement effectué par les femmes, car elles représentent l’être le
plus faible et le plus fragile, qui cherche secours et force, protection et soutien, réconfort psychologique,
libération..., en croyant que ces saints lui servirai d’intermédiaire ente lui et dieu , c'est la confiance que
Sidi El Arafi avait de la part des femmes, qui apparaît à la fin de l'histoire, un voyant extraordinaire tel que
présenté par le narrateur, ce qui l'a incité à le mettre en valeur à travers une bonne description y compris 'un
voyant qui croit en Dieu et qui joue le rôle d'un psychiatre avec ses paroles : « Je te conseiller de bannir
toute tristesse de ton visage ; mais tu as tant souffert et tu souffres encore beaucoup » 24 .Lalla Zoubida et
son amie Lalla Aicha recourent à son aide pour soulager leur inquiétude, car elles considèrent cet endroit

20
ibid. p :4
21
Ibid. p:5-6
22
Ibid. p: 22.
23
Ibid. p: 26.
24
Ibid. p: 208.

20
comme un refuge pour eux, « Lalla Aicha poussa un gémissement et se mit à pleurer. Ma mère sortit son
mouchoir pour s’essuyer les yeux . »25

Les conseils et les bénédictions de Sidi El Arafi ont rassuré les deux femmes. Elles ont continué à lui
rendre visite chaque semaine, jusqu'à les attentes de Sidi El Arafi se sont réalisées. Un envoyé (messager)
est venu du village avec des achats, de l'argent et de bonnes nouvelles concernant le père. Lalla Aicha a
accueilli Lalla Zoubida, elle a une surprise, il semble que son mari reviendra chez lui.

En raison de ces coïncidences où les vœux des femmes ont réalisées immédiatement après leur visite
au sanctuaire, la conversation devient roulante parmi les femmes, ce qui fait que ces croyances se
répandent largement.

4.2. Le bon voisinage (la solidarité, tolérance):

Dans l’œuvre la solidarité apparaît sous différents aspects, on la voit d’abord lors de la disparition de
la petite fille Zineb, à travers la réaction positive envers Rahma, ce qui nous prouve à quel point leur
solidarité est forte : « Toutes les femmes entourèrent Rahma la malheureuse… des femmes inconnus
traversèrent les terrasses pour venir prendre part à la douleur de Rahma et l’exhorter à la patience.… »
26
.Les femmes dans ce passage essayèrent à tous prix de lui montrer leur compassion, même quand ils
pleuraient : « nous la consolâmes de notre mieux …nous ne pouvions que pleurer, offrir notre compassion
à la malheureuse mère… » 27.Sans oublier que même Zoubida, qui s’est disputée avec Rahma quelques
jours auparavant, car Rahma faisait la lessive le lundi, le jour dédié à Lalla Zoubida. Mais cette querelle ne
l'a pas empêchée de rejoindre le groupe des pleureuses, et sera même celle qui retrouvera Zineb : « Ma
mère oublia que Rahma n’était qu’une pouilleuse, une mendiante d’entre les mendiantes. Tout émue, elle
se précipita au premier étage en criant :

- Ma sœur ! Ma pauvre sœur que t’est il arrivé ? Nous pouvons peut-être te venir en aide. Tu nous
déchires le cœur… ma mère pleurait… j’avais le cœur gros… » .28

Cette solidarité apparaitra aussi après avoir trouvé Zineb, à travers la contribution des voisines aux
préparatifs du déjeuner prévu pour les mendiants «couscous »,29 en plus de l’entraide entre les différentes
classes sociales représentée par ce roman caritatif: «Toutes les femmes de la maison lui prêtèrent concours.
Lalla Kenza, la Chouafa, aidée de Fattoum… lavèrent le rez-de-chaussée à grande eau, étendirent par

25
Ibid. p: 208.
26
Ibid. p :46 .
27
Ibid. p :49 .
28
Ibid. p :45-46-49.
29
Un plat marocain très célèbre que les femmes marocaines préparent chaque vendredi.

21
terre des nattes et des tapis usés. Fatma Bziouya, Rahma et ma mère s’agitaient autour des marmites et des
couscoussiers…l’une d’elles les ravitaillait en eau, une autre épluchait les légumes, et la
troisième…tournait les sauces…Rahma pour remercier Dieu de lui avoir rendu sa fille, organisa un repas
pour les pauvres… » .30

Tout cela nous montre le pouvoir de la solidarité entre les voisins et les familles marocaines aux
moments de joie ou de tristesse, et la tolérance qui prévaut entre eux malgré les querelles et les discussions
acharnées qui se sont déroulées entre eux, cela n'a pas affecté leur relation.

4.3. La polygamie :

La polygamie désigne le situation d'un homme qui a plusieurs épouses, c'est un mariage coutumier.
L'homme doit fidélité à ses épouses de la même façon que ces épouses lui doivent fidélité. est un mariage
ce qu'il y a de plus légal dans la religion islamique.

D’abord, nous devons savoir qu'un homme ne se marie pas pour sauver et protéger une veuve et ses
enfants, mais plutôt pour satisfaire son plaisir sexuel que la précédente épouse n'a pas atteint pour lui, Pour
cette raison, lors de son remariage à une autre, on le retrouve à la recherche d'une femme plus jeune et plus
belle que la première.

La polygamie est l'un des thèmes abordés dans la boite à merveilles nous rappelons un exemple de
remariage du mari de Lalla Aïcha, l'ancienne voisine de Lalla Zoubida, avec la fille d'un coiffeur, et la
rendra plus faible et plus superstitieuse et elle se battra par tous les moyens pour rendre son mari heureux.

Lalla Aicha, dans La Boîte à merveilles en est bien une preuve après avoir tout sacrifié pour sauver
son mari Moulay Laarbi, après l’avoir soutenu dans ses pires moments de malheur, elle a été simplement
éliminée par son mari qui n'a pas hésité à le faire, pour profiter la première opportunité et se marier une
fille plus jeune en mesure de réaliser ce qu’il veut, sans intérêt de la souffrance et la douleur qu’il causait à
sa femme .

Il faut dire que ce roman est très fort dans la peinture des sentiments humains au degré de laisser le
lecteur pleuré des chaudes larmes et de baigner dans la tristesse notamment lorsque Moulay Laarbi a
quitter sa femme pour épouser une autre sans justification.

4.4. La condition de la femme :

Pendant cette période, la plupart des femmes étaient confinées au foyer, et leurs rôles sociaux
faisaient nécessairement partie de la cellule Famille. Filles, épouses ou mères, leur présence était reliée à

30
Ibid. .p : 51-52-53 .

22
l'homme, Père ou mari, ce dernier que la femme obéit et se soumet à ses ordres ce qui lui fait exercer son
autorité écrasante sur elle .

« En général, les auteurs maghrébins masculins donnent l’image de la mère soumise et silencieuse,
des filles condamnées à souffrir en silence par la volonté du père castrateur »31.

Dans ce roman nous trouvons beaucoup des femmes, parmi lesquelles sont des femmes rejetées qui
souffrent d’indifférence et de marginalisation, leurs rôles sont très délicats et limités: leurs devoirs ne
dépassent pas l’occupation de la maison conjugale, leurs vies convergent en une seule tache, être au service
du mari dit « L’homme » un service qui comprend la cuisine et le nettoyage de la maison, véritable figure
à la fois féminine et virile, ce qui fait d'elle un personnage à deux face.

Mais elle reste toujours la femme tendre et forte, elle ne cesse jamais de protéger son fils en disant
Lalla Zoubida et son petit Sidi Mohammed, on se réfère à la scène dans laquelle l'enfant était malade. En
revanche, elle est le substitut du père dans la mesure ou elle se donne le rôle primordial dans la famille,
surtout après le départ du père.

Cette figure féminine est présentée donc des moments où la femme se veut au pluriel en tant qu’elle
est fragile et besoin d'une confidente consolatrice ou bien d'une personne plus forte capable de la soutenir,
mais elle ne le trouvera pas, ce qui la fait recourir aux sorcelleries et aux sanctuaires pour se plaindre de ses
inquiétudes et se soulager.

31
Eamon MAHER, Un regard en arrière vers la littérature d’expression française du XXème siècle, 2005, p :81 .

23
Conclusion générale
La boite à merveilles est un roman autobiographique maghrébine d’expression française d'Ahmed
Sefrioui, qui fait partie du module réservé aux élèves de la première année du cycle baccalauréat.

Tout au long de ce travail nous avons travaillé sur le roman de l’écrivain marocain Ahmed Sefrioui La
boite à merveilles pour répondre à la problématique sur laquelle se base notre mémoire, y compris la
représentation de la femme à travers cette œuvre. Nous constatons que La boite à merveilles est étroitement
lié à la réalité de la société marocaine.

Notre mémoire a été divisé en deux parties : la première est théorique qui présente les spécificités de la
littérature marocaine d’expression française, et la deuxième partie, qui a l’objet d’une études pratique, qui
était un ensemble de textes analysés tirés du corpus d’étude la boite à merveilles, tous liés à la femmes
marocaine à cette époque là, à travers lesquels nous avons étudié ses différents aspects, ses croyances, ses
traditions, et ses habitudes qu'elle n'a jamais quittées, en eux le narrateur met l'accent sur la place de la
superstition dans la société marocaine en premier lieu.

En guise de conclusion, le roman la boite à merveilles, reste un retour en arrière qui nous apprit beaucoup
de chose, ainsi nous permet de savoir la situation de la femme en 1921, sacrifiée par la civilisation
patriarcale, mais il ne faut pas oublier que elle a participé à la résistance avec les hommes, une femme qui
connue par sa tendresse, sa piété et sa participation dans la vie sociale.

Tous ces résultats que nous avons atteints à travers cette recherche, nous incite à poser la question
aujourd'hui de savoir est-ce-que la femme à notre époque avec son esprit changé , est encore capable de
sacrifier et de faire preuve de patience afin de préserver sa vie conjugale ?

24
Bibliographie
Corpus d’étude :

-Ahmed Sefrioui, La boite à merveilles, Seuil, Paris1954.

Œuvre du même auteur :

- Ahmed Sefrioui, Le Chapelet d’ambre. Paris, 1949__réédition au Seuil, 1964.

Autres œuvres :

- Driss Chraïbi, La Passé simple. Paris, Denoel, 1954 .


-Mouloud Feraoun , Le fils du pauvre, Seuil,1950.
-Mouloud Feraoun, La terre et Le sang, Seuil, Paris, 1953.
-Mohamed Aziz Lahbabi, Les chants d'espérance, Le Puy, Cahiers du nouvel humanisme,
1952.
-Mohammed Aziz Lahbabi, Misères et lumières. Paris, P. J. Oswald, 1958.
-Mohammed Aziz Lahbabi, Ma voix à la recherche de sa voix. Paris, Seghers,1968.

Ouvrages théoriques :

- Moncef Ghachem, cité par Michèle Molto-Courren, « Moncef Ghachem, une douce violence »,
Poésie/premières, n°17, juin 2000, P :85 .
- Jean ZAGANIARIS, Queer Maroc : sexualités, genres et (trans) identités dans la littérature
marocaine, Editions « Des ailles sur un tracteur »2013, p :14.
- ACHOUR Christiane /BEKKAT Amina, Op., Cit., p.45.
- Danièle de RUYTER-TOGNOTTI et Madeleine Van STRIEN-CHARDONNEAU, Le roman
francophone actuel en Algérie et aux Antilles,1998, p.11.

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