GRH Chap 2 Cours
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4.1 La carrière........................................................................................................................ 12
Références ........................................................................................................................ 14
De nombreux termes existent pour parler du travail dans la langue française. L’expression «
gestion des compétences » ne suffit pas à dire son objet et sa spécificité. En effet, la compétence
est devenue un mot fourre-tout, comme en témoigne l’abondance des expressions qui gravitent
autour de ce terme ; celle-ci provoque un sentiment de complexité́ et risque de rebuter ceux
qui souhaiteraient s’y intéresser : gestion prévisionnelle des emplois et des compétences, gestion
préventive des effectifs, des emplois et des compétences, gestion des compétences ou par les
compétences, modèle de la compétence, logique compétence, voire « démarche
compétence ». C’est ce que nous allons clarifier dans ce chapitre.
− la compétence est finalisée, c’est-à-dire qu’un individu est compétent par rapport à un
objectif à atteindre ;
− la compétence implique une reconnaissance collective, c’est-à-dire qu’elle existe grâce
au regard des autres ;
− la compétence est une combinaison de savoirs, savoir-faire et savoir-être ;
− la compétence est de nature contingente, c’est-à-dire qu’elle est relative à une situation
rencontrée ;
− la compétence est observable en situation ;
− la compétence est en construction permanente, c’est-à-dire qu’elle évolue dans le temps
et tout au long de la carrière de l’individu.
Figure 1. Les différents stades d'acquisition de la compétence selon Dreyfus (adapté de Nicolas,
2014).
Débutant avancé : c’est lorsque le doute s’installe que l’on peut considérer que l’individu a pris
conscience qu’il existe un décalage entre la théorie et la pratique. Ce sont bien souvent des
erreurs ou des échecs qui ont permis cette prise de conscience et qui peuvent rendre hésitant à
agir.
Intervenant compétent : prend de la hauteur et est capable de trier les informations pour
exploiter celles qui lui semblent importantes.
Intervenant capable : il a tellement intégré ses connaissances et expériences passées qu’il peut
agir de manière intuitive. Il est également capable d’évaluer les individus à des stades
d’acquisition non seulement inférieurs mais aussi supérieurs.
Expert : il a parfaitement intégré les connaissances théoriques pour les mettre en pratique en les
adaptant. Il est en outre capable d’expliquer ce processus d’application et d’adaptation.
2 La démarche de GPEC
2.1 La dynamique de la GPEC
La Gestion Prévisionnelle des Emplois et Compétences (GPEC) a fait l’objet de plusieurs
définitions, dont on peut extraire trois points communs :
1 LE BOTERF G. (1988), Le schéma directeur des emplois et des ressources humaines, Éditions d’Organisation.
3 THIERRY D., SAURET C. (1993), La gestion prévisionnelle et préventive des emplois et des compétences, Paris,
L’Harmattan.
Quels sont les métiers sensibles et les risques − Repérer l’évolution démographique.
compétences de l’entreprise ?
− Établir les indicateurs et les formaliser.
Cette association s’occupe d'enfants et adolescents en détresse. Elle est composée de 6 entités
et d'une direction générale qui centralise l’essentiel des fonctions supports, de par la volonté du
conseil d’administration de moderniser le service et de le mettre en conformité avec les textes.
Outre le recrutement d’un nouveau directeur général, le parc et l’environnement informatiques
sont renouvelés, manifestant une volonté de travailler en réseau et en transversalité. Ce qui est
renforcée par la création d’une équipe de direction chargée de travailler sur la gestion
transversale des grands sujets concernant l’ensemble des services.
Le travail et ses conditions d'exercice se révèlent très pénibles et ils sont vécus comme tels. Les
métiers exercés sont très prenants psychologiquement et affectivement, ce qui nécessite
complémentarité et soutien du collectif de travail et des managers.
Or, il existe une grande violence des rapports humains entre métiers, fonctions et entre collectifs
de travail. À l’analyse, il apparaît une absence de soutien voire une défiance entre les
éducateurs et les encadrants, mais aussi entre les éducateurs et les autres métiers de l’institution,
Par ailleurs, on constate un recul des repères partagés qui donnent du sens et proposent à tous
un socle stable et des valeurs communes auxquelles se référer. Les évolutions des modalités de
financement et de l'organisation laissent aux opérationnels le sentiment qu’il n’y a « plus que le
budget qui compte ».
On note enfin de nombreux flous dans l'organisation et des incohérences. Ainsi, deux cultures
managériales s’opposent plutôt que de se compléter, l’une gestionnaire, l’autre centrée sur
l’éducatif.
Les rôles et missions de certaines fonctions, pourtant identiques sur l’organigramme, sont
différents ou vus différemment dans l’exercice de l’activité ; ce qui génère des difficultés de
pilotage et de cohérence globale. On constate également de nombreux modes de
fonctionnement qui sont fondés sur l’usage, sans formalisation connue ou respectée.
Il est également proposé d’engager un travail pour rendre lisibles les compétences présentes
dans l’association, la complémentarité des fonctions et métiers et leurs articulations. Il s’agit
d’une part de clarifier les responsabilités de chacun mais aussi de donner de la visibilité sur les
personnes susceptibles d’apporter un appui en cas de difficulté.
Enfin, il convient de professionnaliser la ligne managériale, avec une définition précise des
périmètres de chacun, pour répondre aux impératifs de cohérence en regard des activités de
travail et des nécessités de reporting de l’institution vis-à-vis des financeurs.
La mise en œuvre d’une démarche de gestion prévisionnelle des emplois et des compétences
(GPEC) en correspondance avec le projet associatif et avec les projets d’établissement a été
l’axe choisi conjointement par la direction générale et les représentants du personnel.
À ce jour, l’élaboration du plan d’action est finalisée et la mise en œuvre de la démarche est en
cours.
Source : ANACT.
De façon plus précise, l’évaluation des compétences contribue à la construction d’une politique
de rémunération cohérente, la vérification des cohérences et adéquations organisationnelles,
le pilotage et le suivi des personnes, la rationalisation des décisions (promotions, mutations,
formation, révision de la rémunération), la construire des projets professionnels et l’identification
des talents.
Ce point doit être tourné vers l ’avenir (et non vers le passé)
Renouveler un contrat
Exprimer un avis
Plus d’un an après la mise en place d’une démarche compétences, une clinique privée souhaite
faire le point sur les acquis. La mise en œuvre généralisée de l’entretien annuel d’évaluation a
eu un impact important pour les salariés, l’encadrement et la clinique en permettant la
reconnaissance des contributions de chacun.
Cette clinique est un établissement de soins privé. Elle dispose de plus de 90 lits de chirurgie. Elle
a développé également des activités de médecine cancérologique, de chirurgie ambulatoire
et de chimiothérapie. Elle emploie environ 200 personnes, un personnel soignant plutôt jeune et
récent, un personnel « non soignant » d’âge et d’ancienneté divers.
Les fiches de fonction qui existaient déjà dans l’établissement ont été révisées au regard de la
conformité avec l’accréditation de l’ARH (Agence régionale d’hospitalisation), mais également
au regard des besoins d’évaluation.
Les entretiens annuels ont été mis en place à partir d’une grille d’évaluation partagée construite
à partir de groupes de travail avec les cadres et les salariés. Le directeur rencontre dans un
premier temps les responsables de service. Il fait le bilan et présente les objectifs individuels et de
Pour les salariés, la démarche a permis de préciser le rôle de chacun et de mettre l’accent sur
les compétences mises en œuvre. Elle leur a permis de s’approprier ce qui fait sens en matière
d’amélioration de la qualité de service.
En matière d’évolution, cela montre au salarié que l’on prend soin de ses attentes. Cela permet
de se placer dans une logique de progression ou de parcours professionnel. L’image du
management évolue. L’évaluation permet de se dire des choses qui ne se disaient pas dans les
relations de couloir.
Pour les cadres, la démarche a permis de faire le point sur ses propres compétences dans une
véritable dimension managériale. Elle a permis d’articuler les problématiques d’organisation ou
d’activité avec des problématiques de compétences. Ces entretiens sont maintenant perçus
comme un véritable acte de management qui renforce leur position dans le service et leur
permet une meilleure connaissance de leur personnel.
Au-delà de ces points, la démarche montre que l’entretien d’évaluation est devenu un véritable
outil stratégique, le projet s’est bien inscrit dans une dynamique globale. Il a su mobiliser les
différentes catégories d’acteurs indispensables à la réussite de projet. On obtient au final une
démarche cohérente entre le fonctionnement de la clinique et les outils de gestion des
compétences mis en œuvre.
Source : ANACT.
4.1 La carrière
Une succession de postes et statuts précis dans une organisation (ou pendant l’ensemble de sa
vie professionnelle). Il s’agit également de la façon dont une personne perçoit l’évolution de sa
vie professionnelle et interprète ce qui lui arrive. Au niveau de l’entreprise, la gestion des carrières
correspond à une volonté de piloter la mobilité des collaborateurs.
Externes à l'organisation
Internes à l'organisation
les données démographiques, le
sa taille, sa stratégie RH, sa système éducatif, l'évolution des
structure, son taux de croissance aspirations individuelles, le contexte
économique et technologique
Schein a mis en évidence dans ses travaux les aspirations qui peuvent guider les décisions
majeures de carrière. Il s’agit du concept d’ancre de carrière :
4.3 La mobilité
La notion de carrière est étroitement à celle de mobilité. Un salarié peut évoluer à l’intérieur
(mobilité interne) ou à l’extérieur de son entreprise (mobilité externe).
La mobilité verticale correspond à la progression hiérarchique dans l’entreprise.
La mobilité horizontale renvoie à un changement de poste de même niveau hiérarchique.
La mobilité géographique correspond à un changement de site ou d’établissement, au sein de
l’entreprise.
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Figures
Figure 1. Les différents stades d'acquisition de la compétence selon Dreyfus (adapté de Nicolas,
2014). ........................................................................................................................................................... 2
Tableaux
Encadrés
Encadré 1. La mise en place d'une démarche de GPEC dans une association. ............................ 7
Encadré 3. La mise en place de l'entretien individuel d'évaluation dans une clinique. ............... 10