61 - PNT 2013 2025
61 - PNT 2013 2025
61 - PNT 2013 2025
1.1 Contexte
Cette Politique s’inscrit dans le cadre des dispositions de l’article 101 du Traité de
l’UEMOA et de l’article 24 du Protocole additionnel. Elle procède également de la
volonté exprimée par les Chefs d’Etat et de Gouvernement de l’UEMOA qui, lors de leur
Conférence tenue le 20 février 2010 à Bamako (République du Mali), ont instruit les
institutions communautaires d’élaborer et de mettre en œuvre les mesures idoines en vue
de l’accélération de la croissance économique dans l’Union. Le Programme Régional de
Développement du Tourisme au sein de l’UEMOA (PRDTOUR) découle de la Politique
commune et décline les composantes, sous-programmes et actions prioritaires de mise en
œuvre.
La République du Bénin est un pays de l’Afrique de l’Ouest qui s’étend sur une superficie
de 114.763 km². Elle est limitée au Nord par la République du Niger, au Nord-ouest par
le Burkina Faso, à l’Est par la République Fédérale du Nigeria, à l’Ouest par la République
du Togo et au Sud par l’Océan Atlantique. Elle dispose d’une façade maritime de 125 km
sur la côte Atlantique.
Le Bénin est situé dans la zone intertropicale entre l’Équateur et le Tropique du Cancer,
plus précisément entre les parallèles 6°30’ et 12°30’ de latitude nord, d’une part, et le
méridien 1° et 3°40’ de longitude Est, d’autre part. De par sa situation en latitude, le
Bénin appartient au système climatique caractérisé par une alternance de la mousson, vent
d’Ouest venant de l’océan (saison des pluies) et de l’harmattan, vent sec venant de Sahara
(saison sèche).
L’ensemble du territoire est couvert à environ 65% par une végétation arborée. Le
couvert végétal comprend essentiellement deux types de végétation :
‒ la végétation dégradée du Sud qui s’étend de la côte jusqu’à la latitude de Setto dans le
Zou. Elle se compose d’une mosaïque de cultures et de jachères avec par endroits des
îlots de forêts et des savanes arborées arbustives.
‒ la végétation des régions soudanaises au Nord du bassin sédimentaire jusqu’à la latitude
de Kandi avec une savane arborée dominée par le néré, le karité, le cacédrat, le baobab
et le kapokier. Cette savane est entrecoupée de réserves et de forêts classées.
En termes de contribution au PIB, selon les statistiques fournies par le Conseil Mondial
des Voyages et du Tourisme (World Travel and Tourism Council [WTTC]) au titre de
l’année 2011, la contribution directe1 du tourisme au PIB s’est élevée à 91,9 milliards de
francs CFA, soit 2,6% du PIB. C’est également le secteur d’activité qui contribue le plus à
l’intégration de l’économie nationale, puisque 71% de ses consommations intermédiaires
sont d’origine locale [Alafia, Bénin 2025].
Le tourisme est l’une des principales sources de recettes liées à l’exportation des services
en dehors du coton. Il génère en moyenne 58 milliards F CFA2 de recettes publiques par
an selon le rapport de l’enquête sur l’offre touristique, menée en 2008 au profit de la
Chambre de Commerce et d’Industrie du Bénin en 2008. Le tourisme est donc un secteur
économique dynamique qui peut faire émerger des activités génératrices de revenus.
Malgré ce profil favorable, le potentiel économique et social du tourisme n’est pas encore
pleinement exploité. La contribution directe moyenne du tourisme au PIB au plan
mondial s’établit à 5,2% et la contribution totale moyenne s’élève à 14,0% du PIB en 2011
selon les données publiées par le Conseil Mondial des Voyages et du Tourisme, soit deux
fois plus que le niveau observé au Bénin. Pourtant, le Bénin dispose de nombreux atouts à
faire valoir.
En termes d’emploi, le secteur du tourisme est l’un des secteurs importants de création
d’emplois.
En 2011, le tourisme a généré directement 42.500 emplois, soit 2,2% des effectifs
employés et globalement 111.000 emplois (y compris les emplois indirects et induits), soit
5,8% des effectifs employés selon les statistiques fournies par le Conseil Mondial des
1 La contribution directe mesure les effets primaires du tourisme, notamment l’activité économique générée par les hôtels, les
agences de voyage, les compagnies aériennes et les autres services de transport des touristes. Sont également inclus, les
services des restaurants et de loisirs directement consommés par les touristes.
2 Source : rapport de la Chambre du Commerce et d’Industrie du Bénin en 2008
En termes de revenus distribués aux salariés, la moyenne par agent tourne autour du
Salaire Minimum Interprofessionnel Garanti (SMIG) dans le secteur privé. Quant à
l’administration, la rémunération est basée sur la grille salariale en vigueur dans la fonction
publique.
Bien que le Bénin dispose de certains avantages comparatifs au plan des ressources
naturelles par rapport à d’autres pays de l’Afrique de l’ouest (Sénégal, Côte d’Ivoire,
Ghana, Togo, Burkina Faso), le taux de fréquentation des touristes parait faible. Pour ces
pays, les arrivées touristiques ont augmenté entre 1998 et 2005 à un taux moyen de 10%
par an là où celles du Bénin n’ont été que de 2% en moyenne.
Le Bénin attire essentiellement des visiteurs en majorité des Européens. Toutefois, ce
chiffre ne représente que les touristes déclarés par les établissements hôteliers et il y aurait
du manque de fiabilité dans les déclarations des flux d’hébergement. La durée moyenne de
séjour des touristes est de deux jours. Comparativement à l’ensemble de la zone
UEMOA, ces données ont très peu évolué et semblent corroborer l’évolution des
aménagements touristiques au Bénin.
Dans le cadre de l’aménagement des sites touristiques, plusieurs projets ont vu le jour
dans des Zones d’Intérêt Touristique (ZIT) identifiées dont les principaux sont :
projet de réalisation du parc urbain de loisirs de Cotonou ;
projet d’aménagement balnéaire : Projet Route des Pêches ;
aménagement touristique de la Mare Bori dans la zone cynégétique du Parc
National de la Pendjari ;
aménagement touristique du quartier historique de Ouidah ;
construction de villages d’accueil touristique à Savalou et à Boukombé ;
construction d’un village de vacances à Djègbadji Plage ;
réalisation de voies d’accès aux sites touristiques notamment les embarcadères /
débarcadères.
Inscrits aux programmes d’actions du Gouvernement, de 1997 à 2006, la mise en œuvre
de ces projets a connu des résultats mitigés. Alors que l’aménagement du site touristique
de Tanéka Koko et de ses environs est achevé, celui de la Mare Bori demeure inachevé de
même que la construction de villages d’accueil touristique à Savalou et à Boukombé.
L’aménagement balnéaire de la route des pêches est toujours resté en état de projet.
Quant au projet d’aménagement touristique du quartier historique de Ouidah, sa
réalisation est à la phase d’études de faisabilité réalisée en 2005.
Parc de la Pendjari : les pistes ont été renforcées et seraient praticables toute
l’année ;
l’aménagement de l’embarcadère/débarcadère de Djassin dont les travaux sont en
cours.
la réhabilitation de la station touristique de Calavi dont le chantier est toujours en
cours et qu’il conviendrait de coupler avec un projet d’assainissement du village
lacustre de Ganvié ;
Il existe aussi des projets dont les travaux n’ont pas démarré, malgré leur ancienneté dans
le portefeuille. Il s’agit de :
la construction d’un centre historique, l’aménagement et la restauration des sites
touristiques à Savi ;
la mise en valeur des sites liés au projet route de l’esclave ;
l’aménagement du site historique de Datawori à Tandarfa (Toucountouna) dans le
cadre de la revalorisation culturelle et touristique de la Route de résistance de Kaba
dans l’Atacora.
Le Bénin compte en 2010, cinq cent quatre-vingts (580) établissements hôteliers, pour une
capacité de près de 7362 chambres et 14 704 lits, avec une forte concentration dans le
Sud. La répartition sur l’ensemble du territoire national se présente comme indiquée dans
le tableau n°1 qui suit.
Elles concernent surtout les voies et moyens de transport, les moyens de communication
ainsi que les dispositions et mesures prises pour faciliter l’entrée, le déplacement, le séjour
et la sécurité des touristes sur le territoire national.
En ce qui concerne les moyens de transport, ces dernières années, les voies de transport
routier se sont améliorées, tant dans les villes que sur certains axes, avec le bitumage ou le
pavage de certaines d’entre elles. Des projets de bitumage d’autres voies sont initiés et
sont en cours de réalisation ou à l’étape de recherche de financement.
Quant au transport aérien, il est limité aux courriers internationaux ; le transport aérien
intérieur est quasi-inexistant du fait de son coût élevé. Toutefois, plusieurs villes disposent
de pistes et peuvent jouir de desserte aérienne.
Le transport ferroviaire qui aurait pu être une attraction est depuis des lustres hors
service.
Le port en eau profonde de Cotonou permet l’accostage de tout type de bateaux. Mais il
est très peu utilisé par les services touristiques. Certes, il accueille les bateaux de croisières
transportant plusieurs centaines de touristes. Mais ceux-ci visitent le Bénin et repartent le
même jour.
Dans le présent diagnostic l’accent est mis sur les principaux éléments du patrimoine
touristique que sont : (i) le patrimoine culturel (matériel et immatériel), (ii) le patrimoine
architectural, (iii) le patrimoine religieux, (iv) le patrimoine naturel.
3Il convient de nuancer et de reconnaître que les pèlerinages religieux chrétiens sont à dates connues : pour les Christianistes
Célestes, c’est le 24 décembre ; pour les Catholiques, c’est le premier dimanche après le 15 août.
2.4.5 L’artisanat
Artisanat d’art et artisanat utilitaire sont étroitement imbriqués au Bénin. Les potiers, les
tisserands, les sculpteurs, les forgerons, les travailleurs du cuir, etc. exercent leurs métiers
tout autant pour les besoins courants de la population que pour faire des objets d’art à
Politique Nationale du Tourisme 2013-2025 17
proposer aux amateurs. Les artisans sont présents dans toutes les régions du pays.
Certains endroits ont acquis une certaine spécialisation. On peut citer par exemple :
Le personnel des établissements est composé pour la plupart des agents formés en
restauration. Les autres domaines de compétence étant relégués au second plan. La
faiblesse de la qualification professionnelle des agents résulte de deux facteurs à savoir :
le coût élevé des formations spécifiques et spécialisées qui ne sont pas à la portée
de la couche sociale qui s’investit dans les métiers du tourisme, même si dans le
Sud Bénin (entre Cotonou et Porto-Novo), une vingtaine d’établissements privés4
offrent une formation dans certains métiers en rapport avec la promotion du
tourisme : restauration (13), hôtellerie (02), tourisme (05) ;
Par ailleurs, les populations en contact avec les touristes ne sont pas sensibilisées ou
éduquées par les professionnels du tourisme pour adopter les comportements favorables
au développement du secteur touristique ; ce qui contribue aussi aux insuffisances de la
promotion touristique au Bénin.
De nouveaux projets sont apparus alors même que ceux prévus par la politique n’ont pas
été conduits à leur terme ou n’ont même pas connu un début de mise en œuvre. Il s’en est
suivi une dispersion des énergies et de ressources dans un contexte marqué par le manque
de vision et d’objectifs clairs et précis.
Cette opportunité des PTF n’est pas toujours exploitée par les opérateurs privés pour le
développement du secteur.
Le faible apport des PTF dans le financement du secteur touristique témoigne de la faible
capacité du privé à mobiliser les ressources financières pour le développement et la
promotion du tourisme.
Le montant global de tous les types de concours des banques au cours de la période 2003
à 2007 s’élève à 7,652 milliards FCFA. Ce financement provient en majorité de la Bank
Of Africa (3,64 milliards FCFA) suivi de l’ECOBANK (1,68 milliards FCFA) et de la
Société Générale des Banques (1,2 milliards de FCFA).
Le cadre institutionnel du tourisme dans son état actuel, a connu à partir de l’année 2005
certaines réformes qui ont conduit à la création des directions techniques indispensables
pour la promotion et le développement du tourisme béninois. L’interruption de la mise en
œuvre des réformes dénote des dysfonctionnements qui s’observent dans le secteur et
traduit l’absence apparente d’instance leader pour conduire efficacement le
développement du tourisme.
De façon globale, depuis le début des années 2000, les résultats réalisés par
l’administration du tourisme sont très faibles par rapport aux principales missions qui lui
sont assignées. En effet, certaines structures n’ont pas pu fonctionner depuis leur
création. C’est le cas du Conseil National du Tourisme qui n’est devenu fonctionnelle
qu’en 2013. D’autres structures telles que le FNDPT connaissent des conflits
d’attributions avec des directions techniques.
L’un des handicaps à la promotion et au développement du tourisme au Bénin est
l’absence totale d’un cadre de concertation sectoriel dans lequel tous les acteurs du
secteur, à savoir l’Etat (central et collectivités locales), les opérateurs touristiques et les
Partenaires Techniques et Financiers pourraient se retrouver pour réfléchir, organiser et
décider des actions d’impulsion du tourisme (en dehors du Conseil National de Tourisme
qui n’est pas opérationnel), en marge du Cadre de Concertation national Secteur Public-
Secteur Privé.
Le cadre législatif et réglementaire n’a pas évolué et les différents textes qui régissent les
divers domaines du tourisme sont, pour l’essentiel, inadaptés aux réalités actuelles. Dans
le domaine de la réglementation hôtelière, le décret n°96-345 du 23 août 1996
réglementant les établissements de tourisme n’est plus adapté. Au plan réglementaire, et
en ce qui concerne la restauration, le décret n°87-76 du 7 avril 1987 portant modalités
d’installation et d’exploitation des établissements de restauration n’est plus adapté au
contexte actuel. Ce décret ne fait pas la distinction entre la délivrance et le contrôle des
licences de débits de boissons, qui relèvent de la sécurité publique, donc du Ministère de
l’Intérieur et l’exploitation commerciale d’un restaurant qui est du ressort de
l’Administration du Tourisme. Dans le domaine des agences de voyage, le seul texte en
vigueur est le décret n°85-500 du 29 novembre 1985 réglementant les agences et bureaux
de voyages et qui nécessite d’être actualisé pour tenir compte des évolutions récentes du
sous-secteur. Dans le domaine du guidage, il n’existe aucun texte qui règlemente la
profession.
Dans le domaine des formalités aux frontières, l’initiative pour la mise en place d’un
système de délivrance des visas à l’entrée aux frontières n’a pas eu de suite. Toutefois au
plan régional, des efforts ont été fournis dans le cadre de la libre circulation des
personnes. Ces efforts sont marqués par plusieurs initiatives tant au niveau de l’UEMOA,
de la CEDEAO que de la zone Entente. Dans l’espace UEMOA, l’adoption de l’acte
additionnel N°1/2009/CCEG/UEMOA du 17 mars 2009 instituant la politique
commune de l’UEMOA dans le domaine de la circulation et du séjour des personnes non
ressortissantes de l’Union a été concrétisée par l’instauration du visa unique permettant au
visiteur d’un pays d’accéder aux autres pays de l’UEMOA. Malheureusement l’application
effective de cette mesure rencontre des difficultés. Il convient de noter également les
initiatives relatives à l’instauration du visa CEDEAO et du Visa Entente.
D’une façon générale, la faiblesse du cadre législatif et réglementaire national est
imputable, d’une part, à une absence de volonté politique, à l’inefficacité de la
coordination et du suivi, et d’autre part, aux dysfonctionnements administratifs liés aux
conflits institutionnels et organisationnels.
De l’analyse diagnostique, il apparait que les défis majeurs à relever sont : (i)
l’aménagement des sites touristiques, (ii) l’amélioration du cadre institutionnel, législatif et
réglementaire, (iii) l’amélioration de la qualité du produit touristique, (iv) le financement
du secteur.
La Politique Nationale du Tourisme est élaborée autour des volets suivants : (i)
fondements de la PNT, (ii) vision, (iii) objectifs globaux, (iv) objectifs spécifiques, (v) axes
stratégiques, et (vi) conditions de mise en œuvre et de réussite de celle-ci.
3.1 Fondements
Les fondements retenus sont de trois (03) niveaux : national, régional et international.
La PNT intègre, par ailleurs, l’initiative de partenariat public-privé pour atteindre les
OMD et réduire la pauvreté par le biais du tourisme durable en Afrique, adoptée par
l’ensemble des Ministres du Tourisme des Pays d’Afrique membres de l’OMT. Cette
initiative a notamment été présentée par le Bénin à la 47ème session de la Commission de
l’OMT pour l’Afrique en mai 2008, à Abuja, au Nigeria.
En fondant la Politique Nationale du Tourisme sur l’Initiative de l’OMT, le Bénin
pourrait se mettre en position favorable pour saisir des opportunités de développement
touristique à l’échelle mondiale.
Cette vision fournit la trame des orientations et les objectifs sous-jacents que les pouvoirs
publics entendent donner au secteur du tourisme pour garantir son développement à
l’horizon 2025.
3.3 Objectifs
Les infrastructures et les ressources humaines jouent un rôle stratégique dans le processus
de développement du tourisme. L’offre de services touristiques sera renforcée à travers la
mise en œuvre des stratégies ci-après : le développement des infrastructures touristiques,
le développement des infrastructures de soutien au tourisme et l’amélioration de la qualité
des ressources humaines du secteur touristique.
Malgré les multiples potentialités touristiques dont dispose le Bénin, il demeure que de
nombreuses localités sont pénalisées par l’absence des principales infrastructures de base
L’Etat orientera ses efforts dans les années à venir sur les actions suivantes :
l’identification, la viabilisation et la sécurisation des ZIT et des ZAT sur le
territoire national ;
l’aménagement des sites touristiques et leurs voies d’accès ;
le renforcement des équipements urbains et des services municipaux dans
les destinations touristiques (parkings, arrêts d’autobus, bancs publics,
marchés d’artisanat, accès aux plages, quais, plates-formes
panoramiques…) ;
le renforcement des infrastructures de transport (ferroviaires,
aéroportuaires, maritimes, fluvio-lagunaires), de télécommunications,
d’assainissement et autres nécessaires à l’essor du tourisme.
Il est bien établi que la qualité est un déterminant essentiel de la capacité d’un pays ou
d’une entreprise à maintenir ou accroître sa part de marché. Cela est particulièrement vrai
dans le domaine touristique qui est hautement concurrentiel. Pour garantir cette qualité, le
pays doit disposer d’une main-d’œuvre qualifiée en s’appropriant toutes les avancées
technologiques. Au-delà, la qualité est également fonction de l’attitude des personnes qui
traitent directement avec les visiteurs et, de manière générale, de l’accueil des collectivités
hôtes. Sur cette base, les actions à mettre en œuvre devraient s’articuler autour de
l’amélioration des ressources humaines et de la qualité du service dans le secteur
touristique.
Le tourisme intérieur mérite une attention particulière pour plusieurs raisons. Il traduit à
maints égards la qualité des services touristiques. En effet, un accroissement du tourisme
intérieur dans un contexte entièrement libéralisé est symptomatique de la qualité des
services offerts. Il serait difficile d’attirer des touristes étrangers dans un environnement
qui lui-même n’attire pas beaucoup de touristes nationaux. Le tourisme intérieur est
également important pour amortir les chocs extérieurs. En cas de chocs, si le tourisme
intérieur est bien développé, les nationaux continueront de visiter les sites touristiques, ce
qui n’est pas garanti, a priori pour les touristes étrangers. Le tourisme intérieur renforce la
cohésion sociale et les liens intercommunautaires dans le cadre de la décentralisation
conformément à la loi n°97-028 du 15 janvier 1999 portant organisation de
l’administration territoriale de la République du Bénin. Il permet de promouvoir l’inter-
culturalité et renforce l’engagement des citoyens dans la préservation des sites
touristiques. Par ailleurs, le tourisme intérieur est un puissant moyen pour développer la
« culture touristique », car si la population locale est consommatrice des services
touristiques locaux, elle adoptera plus facilement les comportements et attitudes
favorables à l’expansion du tourisme. Enfin, le tourisme intérieur est susceptible de
favoriser le développement des PME.
Pour ces différentes raisons, la PNT accorde une grande importance à la satisfaction des
touristes nationaux. Les actions prévues pour ce segment portent sur :
la diversification de l’offre : Il s’agira de diversifier et d’adapter les produits
touristiques aux besoins et à la bourse des béninois, en étroite collaboration avec
les différentes organisations professionnelles ;
Le tourisme peut favoriser une meilleure gestion de la biodiversité par les ressources qu’il
génère. La conservation des ressources naturelles est un atout pour le développement du
tourisme et pour l’économie dans son ensemble. Les conséquences économiques seront
néfastes si les activités touristiques engendraient la disparition de certaines ressources
naturelles. Ainsi, le développement non contrôlé du tourisme est une réelle menace pour
la biodiversité.
Trois grands domaines sont donc spécifiquement visés, en l’occurrence la surveillance des
résultats du secteur touristique, la recherche sur le tourisme et l’analyse de l’impact des
activités touristiques.
Relativement à l’analyse de l’impact des activités touristiques, l’objectif visé est double.
D’une part, disposer d’une étude sur la rentabilité des entreprises touristiques, et d’autre
part, effectuer une analyse économique du tourisme, si possible selon une périodicité
annuelle.
La mise en œuvre sera assurée par un Comité de pilotage dont la mission est de
promouvoir, de coordonner la réalisation des grandes actions ciblées par la Politique
Nationale du Tourisme. Ce comité représente l’ensemble des structures et acteurs en
charge du développement, de l’animation et de la promotion du secteur du tourisme au
Bénin. La réalisation des objectifs qui sous tendent les différentes stratégies de la politique
dépend de la mise en œuvre des actions identifiées et la forte implication des acteurs
intervenant dans la conduite des activités. La Politique Nationale du Tourisme servira
désormais de cadre de référence, d’intervention du ministère et de boussole pour le
développement des programmes du ministère.
Le premier niveau est le niveau interne qui sera effectué par le Ministère chargé du
Tourisme sous le contrôle de la Direction de la Programmation et de la Prospective dudit
Ministère.
La volonté politique doit être permanente et soutenue par un leadership des Autorités du
Ministère. Au delà de ce leadership, la mise en œuvre de la PNT requiert d’autres
conditions nécessaires que sont :
1.- République du Bénin Ŕ Loi n°97-014 du 02 juin 1997 portant institution de la Taxe
sur les nuitées dans les hôtels et Etablissements assimilés en République du Bénin
2.- République du Bénin - Loi n°97-029 du 15 janvier 1999 portant organisation des
Communes en République du Bénin
3.- République du Bénin - Loi n°98-007 du 15 janvier 1999 portant régime financier des
Communes en République du Bénin
5.- République du Bénin - Décret n°2005-370 du 23 juin 2005 fixant les modalités de
restitution aux Communes, les ristournes sur les recettes recouvrées par les institutions
centrales
6.- République du Bénin - Décret n°2005-374 du 23 juin 2005 fixant les modalités
d’emprunts par Communes et leurs garanties.
7.- République du Bénin - Décret n°2005-393 du 29 juin 2005 fixant les modalités de mise
en œuvre des interventions financières de la coopération décentralisée
18.- République du Bénin et PNUD - Termes de référence pour une mission d’appui au
Consultant international chargé de « Actualisation de la Politique Nationale de Tourisme
au Bénin »
19.- République du Bénin et PNUD - Termes de référence pour une mission d’appui à
l’élaboration de la Politique Nationale du Tourisme : élaboration d’un manuel technique et
financier d’exécution de la PNT.