Eie - Cite Lome Kameroun
Eie - Cite Lome Kameroun
Eie - Cite Lome Kameroun
CONSTRUCTION
Rapport final
DE LA CITE
MarsDE LOM PANGAR
2010
ACRONYMES ……………………………………………………………………………. 2
RESUME…………………………………………………………………………………... 5
1. INTRODUCTION………………………………………………………………………. 8
4. DESCRIPTION DU PROJET………………………………………………………… 35
5. CONSULTATIONS PUBLIQUES…………………………………………………… 42
BIBLIOGRAPHIE…………………………………………………………………………. 71
2
ACRONYMES
3
LISTE DES TABLEAUX
4
LISTE DES FIGURES
5
RESUME
Le projet de construction du barrage-réservoir de Lom Pangar a pour fonction
fondamentale de renforcer la capacité de régulation du Fleuve Sanaga, en
augmentant les capacités de production des aménagements existants de Song
Loulou et Edéa. Il comporte un certain nombre d’installations annexes, dont l’une des
composantes est la construction d’une Cité de quatre-vingt (80) logements pour le
personnel du projet. Cette construction doit être précédée d’une Etude d’Impact
Environnemental, conformément aux dispositions de l’arrêté N° 0070/MINEP du 22
avril 2005 fixant les différentes catégories d’opérations dont la réalisation est
soumise à une Etude d’Impact Environnemental. A cet effet, la Société EDC a
commis le Cabinet JURILEX INTERNATIONAL pour mener ladite Etude.
6
L’analyse des impacts a révélé des impacts aussi bien négatifs que positifs.
Parmi les impacts positifs qu’on a relevés, il convient de citer :
- La création d’emplois ;
- Le développement des activités économiques ;
Les mesures correctives préconisées pour les impacts négatifs ci-dessus sont les
suivantes :
- L’utilisation d’un ciment conditionné;
- Le port systématique, par les manutentionnaires et autres ouvriers exposés,
des cache nez et divers autres équipements de protection individuelle (EPI) ;
- L’interdiction de déverser le béton au sol;
- La gestion rigoureuse des restes de peinture et pots vides;
- Le drainage des eaux et des bassins de sédimentation;
- La mise en place d’aires d’entretien adaptées avec déshuileur;
- La collecte et le suivi de la destination des huiles usées;
- L’utilisation de pesticides agréés;
- Le respect des normes internationales en matière de sécurité des travailleurs
- La gestion des déchets pendant toute la phase d’exploitation
- La sensibilisation du personnel du chantier et des populations riveraines sur la
prévention des IST/VIH/SIDA ;
- L’interdiction des ouvriers à consommer, ni à acheter la viande de brousse
sous peine d’exclusion ;
- La défense des ouvriers ainsi que de l’entrepreneur à se livrer ou à participer
de quelques manières que ce soit aux activités d’exploitation forestière ;
- Un plan d’intervention d’urgence simplifié éprouvé de manière séquentielle au
cours de l’exploitation.
7
Le Plan de Gestion Environnemental et Social (PGES) inclus dans le présent
rapport a été élaboré spécifiquement pour le projet de la Cité. Il a été restrictif sur
certains aspects car le PGES général du projet Lom Pangar qui sera disponible
au courant du premier semestre 2010 proposera les actions de minimisation,
d’atténuation ou de compensation des impacts induits par les travaux relatifs à la
construction de la cité, du pont, des installations de chantier, etc.
8
1 INTRODUCTION
9
C’est pour répondre à cette préoccupation réglementaire que l’EDC s’est
engagée à réaliser l’EIES du projet et a fait appel à JURILEX INTERNATIONAL, un
Cabinet d’Etudes agréé pour réaliser des Etudes d’Impact Environnemental (EIE) et
des Audits Environnementaux (AE) au Cameroun.
1.2 OBJECTIF
De manière générale, la réalisation de l’étude d'impact environnemental d’un
projet vise à analyser les impacts que les activités associées à la mise en œuvre et
au fonctionnement du projet concerné sont susceptibles de générer sur
l'environnement biophysique et humain, et de proposer des mesures qui, dans le
cadre d'un plan de gestion environnementale opérationnelle, permettront de prévenir,
d'atténuer les impacts négatifs ou de bonifier les impacts positifs.
10
L’étude s’est déroulée en trois phases :
11
1.4 STRUCTURATION DU RAPPORT
12
2 REVUE DU CADRE JURIDIQUE ET INSTITUTIONNEL
Ce chapitre présente le cadre juridique en vigueur dans le domaine de
l’environnement pris dans son sens le plus large, et qui se réfère à la protection du
milieu et des populations par rapport au projet. Il inclut également un rappel des
lignes directrices des institutions financières internationales en matière de
développement durable. Par ailleurs, les principaux intervenants institutionnels qui
sont susceptibles d’être impliqués dans le projet sont également présentés ainsi que
la structure de base qu’est EDC.
• Dans le cadre de l’opérationnalisation de cette loi, plusieurs textes ont été pris
dont l’Arrêté n° 0070/MINEP du 22 avril 2005 fixant les différentes catégories
d’opérations dont la réalisation est soumise à une étude d’impact
environnemental.
13
• L'article 9 de la loi n° 96/12 du 05 août 1992 énonce les principes fondamentaux
devant guider la gestion rationnelle de l'environnement et des ressources
naturelles. Il s’agit:
14
• Le décret n° 2005/0577/PM du 23 février 2005 fixe les modalités de réalisation
des études d’impact environnemental. Entre autres :
15
Volet des activités foncières
16
Volet de la gestion de l’eau
• La loi 98/005 du 14 avril 1998 porte sur le régime de l’eau. Elle fixe le cadre
juridique de l’eau et les dispositions relatives à sa sauvegarde, sa gestion et à
la protection de la santé publique. Ses décrets d’application, notamment le
décret n° 2001/163/PM du 08 mai 2001 portent réglementation des périmètres
de protection autour des points de captage, de traitement et de stockage des
eaux potabilisables. Quant au décret n° 2001/164/PM du 08 mai 2001, il
précise les modalités de prélèvement des eaux de surface ou des eaux
souterraines à des fins industrielles et commerciales.
• La loi 94/01 du 20 janvier 1994 et ses textes d’application portent régime des
forêts, de la faune et de la pêche. Il y est stipulé en son article 16 relatif à la
protection de la nature et de la biodiversité que tout projet de développement
susceptible de perturber les milieux forestiers ou aquatiques est subordonné à
une EIE préalable à la réalisation des travaux.
17
Il est à noter que la forêt de Deng Deng, en attente de classement, fait partie
de la zone d’étude dont il convient de tenir compte.
Comme autres textes législatifs pertinents, il convient de mentionner
• La Loi phytosanitaire N° 2003/003 du 21 avril 2003
• La Loi N° 92/007 du 14 août 1992 portant protection des travailleurs
• La Loi n° 001 du 16 avril 2001 portant code minier
Statut du
Aspect Convention et Objectif
Cameroun
Convention sur la diversité Biologique
Objectif: développer les stratégies nationales pour la Ratifié le
Biodiversité conservation et l’utilisation durable de la diversité 19 Octobre
biologique (Ouverte à la signature: 5 Juin 1992, entrée 1994
en vigueur: 29 Décembre 1993)
Convention cadre des Nations Unies sur les
changements climatiques
Objectif: stabiliser les concentrations de gaz à effet de Ratifié le
Changement
serre dans l’atmosphère à un niveau minimal afin 19 Octobre
Climatique
d’éviter les interférences anthropogéniques avec le 1994
système climatique (Ouverte à la signature: 9 Mai
1992, entrée en vigueur : 21 Mars 1994)
Protocole de Kyoto Partie
Convention sur le commerce international des espèces
Partie
de faune et de flore menaces d’extinction
Objectif: protéger certaines espèces de la
Acceptation
Espèces surexploitation par des permis d’import/export
1981
menacées (Ouverte à la signature: 3 Mars 1973, entrée en
vigueur: 1er Juillet 1975)
Convention sur la Conservation des espèces
Partie
migratoires de faune sauvage
18
Statut du
Aspect Convention et Objectif
Cameroun
Convention de Bâle sur les mouvements transfrontière
des déchets dangereux et leur élimination
Objectif: réduire les mouvements transfrontières des
déchets objet de la Convention à un minimum pouvant
Déchets subir une gestion durable desdits déchets ; minimiser
toxiques et les quantités et la toxicité des déchets produits et Partie.
dangereux assurer leur gestion durable aussi près que possible
de leurs sources d’émission ; et assister les PVD pour
une gestion durable des déchets dangereux et autres
types de déchets qu’ils produisent. (Ouvert à la
signature: 22 Mars 1989, entrée en vigueur: 5 Mai
1992)
Accord International sur les bois Tropicaux, 1994
Objectif: s’assurer qu’à l’horizon 2000, les
exportations des bois tropicaux proviennent des
forêts aménagées; établir un fonds d’assistance
Bois Partie
des producteurs de bois tropicaux par l’obtention
des ressources nécessaires pour l’atteinte de cet
objectif (ouvert à signature : 26 Janvier 1994,
entrée en vigueur : 1er Janvier 1997)
Convention de Rotterdam sur la procédure de
consentement préalable en connaissance de
cause applicable à certains produits chimiques et
pesticides dangereux qui font l’objet d’un
commerce international (1998)
Produits Objectif : encourager le partage des
chimiques
Ratifié en 2002
responsabilités et la coopération entre parties
dans le domaine du commerce international de
certains produits chimiques dangereux. Le texte
de la convention de Rotterdam a été adopté lors
d’une réunion de plénipotentiaires à Rotterdam le
10 septembre 1998.
Convention de Stockholm sur les polluants
Polluants organiques persistants ( 2001)
Ratifié le 5
organiques Objectif : Contrôler, réduire ou éliminer les rejets,
persistants octobre 2001
les émissions ou les fuites de polluants
organiques persistants.
Protocole de Montréal relatif à des substances qui Adhésion
SAO appauvrissent la couche d’ozone 1989
19
Le projet de construction de la Cité de Pangar est assujetti au budget de EDC.
Toutefois, l’entreprise travaille en étroite collaboration avec certains bailleurs de
fonds internationaux. Aussi, convient-il de s’assurer que les directives
opérationnelles de sauvegarde, qui ont pour objectif de garantir la fiabilité du projet
présenté pour financement du point de vue social et environnemental, sont prises en
compte. Cinq (05) directives dans ces politiques de sauvegarde peuvent affecter le
projet : évaluations environnementales, habitats naturels, héritages culturels,
populations autochtones, réinstallation involontaire, forêts.
L’OP/BP 4.04 entend par habitats naturels, les zones terrestres et aquatiques où (i) les
communautés biologiques des écosystèmes sont constituées en grande partie d’espèces
végétales et animales indigènes et (ii) l’activité humaine n’a pas fondamentalement modifié
les fonctions écologiques primaires de la zone. Tous les habitats naturels ont donc des
fonctions biologiques, sociales, économiques et une valeur d’existence importante. On les
20
retrouve entre autres dans les forêts tropicales humides, les marécages et les cours d’eau.
Par conséquent, ces habitats naturels sont présents dans la zone d’ennoiement du projet de
Lom Pangar et les sites où seront installés plusieurs chantiers. Cette politique opérationnelle
distingue également les habitats naturels critiques comme les aires protégées tel que le Parc
National de Deng Deng. Cette politique opérationnelle exige que soient prises des mesures
de conservation et d’atténuation appropriées permettant d’éliminer ou de réduire les effets
négatifs sur les habitats naturels ou leurs fonctions, en maintenant ces effets dans les limites
d’un changement écologique acceptable sur le plan social quand la dégradation de ces
habitats naturels peut se produire. L’OP/BP 4.04 est donc susceptible d’être déclenchée
dans le cadre du projet Lom Pangar si des mesures de surveillance et de contrôle ne sont
pas prises pour protéger la biodiversité du Parc national de Deng Deng.
L’OP/BP 4.36 apporte l’appui à la sylviculture durable et est orientée sur la conservation de
la forêt. Elle n’appuie pas l’exploitation commerciale dans les forêts tropicales humides
primaires. Son objectif global vise à réduire le déboisement, à renforcer la contribution des
zones boisées à l’environnement, à promouvoir le boisement, à lutter contre la pauvreté et à
favoriser le développement économique. Pour atteindre ces objectifs, la Banque Mondiale ne
finance pas les opérations d’exploitation commerciale ou l’achat d’équipements destinés à
l’exploitation des forêts tropicales primaires humides. Par contre, elle traite de la foresterie et
de la conservation dans une perspective sectorielle, et associe le secteur privé et les
populations locales à la conservation et à l’aménagement des ressources forestières. Cette
politique opérationnelle est susceptible d’être déclenchée au regard des coupes illégales de
bois d’œuvre que les activités du projet sont susceptibles de générer.
L’OP/BP 4.12 aide les personnes déplacées dans leurs efforts pour améliorer ou du moins
rétablir leurs niveaux de vie. Cette Politique vise les situations qui impliquent l’acquisition de
terrain, les restrictions à des aires protégées et la réinstallation des populations. Elle
s’applique à tous les projets d’investissement et exige la consultation des personnes
réinstallées et des communautés hôtes ; elle garantit l’intégration des points de vue exprimés
dans les plans de réinstallation et fournit le listing des choix faits par les personnes
réinstallées. Cette politique recommande la compensation ainsi que d’autres mesures
d'assistance et dédommagement afin d’accomplir ses objectifs. De plus, elle prévoit que les
emprunteurs préparent des instruments adéquats pour la planification de la réinstallation
avant que la Banque Mondiale n’approuve les projets proposés. Il est prévu dans le cadre du
21
projet du barrage de Lom Pangar le déplacement des populations, dont la planification de
leur recasement si elle n’est pas menée avec soin, peut être source de conflits avec la
population réceptrice. Les actions de contrôle et de surveillance doivent ainsi éviter que de
telles situations n’arrivent de peur de déclencher cette politique opérationnelle.
22
- la négociation des accords et conventions internationaux relatifs à la
protection de l'environnement et de leur mise en œuvre.
23
24
− Le Ministère des Domaines et des Affaires Foncières (MINDAF).
Il est chargé :
‐ De la gestion des domaines publics et privés de l’Etat ;
‐ De la gestion du domaine national et des propositions d’affectation ;
‐ De la réalisation de toutes les études nécessaires à la délimitation des
périmètres d’intégration cadastrale, à la constitution et à la maîtrise des réserves
foncières en relation avec les ministères chargés du développement urbain et
des collectivités territoriales décentralisées ;
‐ De l’acquisition et de l’expropriation des biens immobiliers au profit de l’Etat, des
établissements publics administratifs et des sociétés à capital public en
collaboration avec les administrations et organismes concernés.
25
− Le Ministère des Travaux Publics
Bien d’autres institutions auraient pu être citées. Mais nous n’avons retenu
que celles qui semblent directement avoir un impact sur le projet de Barrage de Lom
Pangar en général, et de la Cité en particulier.
26
Une petite saison sèche en juillet-août.
De par son appartenance à la zone de transition, on y enregistre en moyenne 130 à
140 jours de pluie par an.
La température moyenne annuelle varie entre 23° et 25°, avec des maxima se
situant entre 27° et 31° C, et des minima de l’ordre de 17° à 19°C.
Légende : Pa : Précipitation
Tm : Température moyenne
27
2000
1800
1600
1400
1200
Pm
1000
Tm
800
600
400
200
0
1999 2000 2001 2002 2003 2004 2005 2006 2007 2008
3.2.3 Hydrographie
Deux cours d’eau, le Lom et le Pangar, constituent les principaux éléments du
réseau hydrographique de la zone. Le Lom prend naissance en République
Centrafricaine, sur la bordure sud-ouest de l’Adamaoua et se jette dans le Djérem au
Sud de Bétaré-Oya. Le Pangar prend sa source au pied du Ngaoundal et rejoint le
Lom 4 km en amont du site du barrage. A une vingtaine de kilomètres en aval du
site, le Lom et le Djérem se réunissent pour former la Sanaga.
28
La zone du projet appartient au domaine de transition qui couvre 7% de la
superficie de la région de l’Est. Elle comporte une végétation de type semi-décidue
péri-forestière avec une abondance de méliacées telle que l’Entandrophragma
cylindrica, E.utile, etc. C’est une alternance forêt-savane résultant du défrichement
régulier de la forêt.
3.3.2 Faune
Les ressources faunistiques sont diversifiées et comportent plusieurs espèces
menacées telles que le gorille, le chimpanzé ou le colobe noir qui sont cantonnés au
Sud de la zone en rive gauche du Lom. Le gorille, espèce particulièrement
emblématique, n’est pas présent à l’intérieur de la boucle entre Lom et Pangar. En
revanche, il est très présent aux environs du dôme de Kouma qui dans les études
préalables était retenu comme site d’extraction pour l’approvisionnement du chantier
en pierres. Selon des informations recueillies sur le site, les gorilles ont diminué
29
surtout du fait de l’exploitation illégale du bois blanc qui perturbe l’habitat naturel des
gorilles. Par ailleurs, une population d’environ une dizaine d’éléphants parcourent
également le Nord du site (aux environs de Mararaba) ; et il ne resterait plus qu’une
cinquantaine d’hippopotames dans la vallée du Lom.
30
La population totale du village de Pangar qui abrite le site du projet a été
estimée à 350 personnes. Toutefois, les villages d’Ouami, de Déoulé et de Deng
Deng sont habités par les populations bantoues parmi lesquelles les Gbaya
représentent 98 %. Les principales ethnies représentées sont : les Gbaya, les
Kepere et les Haoussa.
31
3.4.1.4 Structure de l’habitat
Comme il est d’usage en zone forestière, l’habitat est linéaire et disposé le
long de la route. La proximité des espaces cultivés limite son expansion dans le sens
de la largeur. La quasi-totalité des habitations est faites en «poto poto» et coiffées
de nattes.
Il faut rappeler ici que la zone où sera érigée la Cité est dans la DUP du projet
de construction du barrage hydroélectrique de Lom Pangar.
32
3.4.2.1 Agriculture
L’agriculture de la zone repose sur des systèmes de type «abattis-brûlis»
différents pour le secteur Sud et le secteur Nord. Au Sud, les terres sont gagnées sur
la forêt par abattis, après quelques semaines ou mois de séchage, les résidus
végétaux de surface sont brûlés pour dégager la parcelle et fertiliser le sol. Les
champs sont plantés dès les premières pluies avec du manioc, du macabo, de
l’igname, de l’arachide, du concombre ou des bananiers plantains. Au Nord, le
système principal adopté combine la culture de spéculation peu exigeante en matière
de fertilité dans les champs de savane (à proximité des habitations) et la culture dans
les champs de galeries forestières plus fertiles qui permettent notamment la culture
du maïs. Les techniques employées sont traditionnelles, l’outillage rudimentaire, la
superficie des exploitations est en moyenne de 1 ha, ce qui constitue une limite
technique pour les agriculteurs en raison des faibles moyens dont ils disposent.
L’accès à la terre ne pose actuellement pas de problèmes. Malgré un certain nombre
de contraintes (investissement en travail important, maintien de la fertilité non assuré,
productivité faible, capital d’exploitation et savoir-faire insuffisants, filière peu
développée), les modes de culture pratiqués peuvent être considérés comme étant
bien adaptés aux conditions agricoles actuelles.
3.4.2.2 Elevage
33
Il existe également deux types d’élevage : l’élevage sédentaire et l’élevage
transhumant :
- L’élevage sédentaire est pratiqué dans toute la zone. Il s’agit d’un élevage pratiqué
sans aucune intensification, requérant un minimum d’interventions et concernant
surtout la volaille, les petits ruminants et les porcs. Sa fonction est avant tout sociale.
- L’élevage transhumant, est surtout pratiqué par les M’bororo. Par ailleurs, ces
éleveurs transhumants qui ne sont sur le site qu'une partie de l'année, constituent de
par leur présence, un pilier du fonctionnement socio-économique traditionnel de la
société locale. Il convient de relever ici que les échanges commerciaux entre
éleveurs et agriculteurs sont très intenses durant cette période.
3.4.2.3 Pêche
La pêche est pratiquée essentiellement par les hommes. Les pratiques de
pêche utilisent des pirogues non motorisées et des filets maillants de plusieurs
dizaines de mètres de long. Les techniques mises en œuvre sont généralement
respectueuses de l’environnement. La plus grande partie des captures est
commercialisée en frais.
3.4.2.4 Chasse
La chasse est pratiquée essentiellement par les hommes. Avec la création du parc
national de Deng Deng, l’activité de chasse sera limitée et induira une reconversion
professionnelle des chasseurs. Généralement les chasseurs de la zone sont
généralement aussi des agriculteurs. Cependant, le PGES global du projet Lom
Pangar proposera des actions afférentes à la reconversion professionnelle.
3.4.3 Infrastructures
3.4.3.1 Santé
L’état sanitaire des populations de la zone est précaire ; il présente surtout
des insuffisances (parasitoses, relative insuffisance pondérale des jeunes enfants
couverture de santé publique négligeable). L’unique centre de santé de la zone se
34
trouve à Deng Deng ; il est faiblement outillé et peu fourni en médicaments. En cas
d’urgence, les populations se rendent à Bertoua pour recevoir des soins intensifs si
leurs moyens le leur permettent.
3.4.3.2 Education
Les services aux populations sont très peu développés. En exemple, le Village
Pangar ne dispose pas d’école. On relève une école à cycle incomplet (SIL, CP, CEI)
à Ouami où il n’y a que deux maîtres. Ce qui contraint les jeunes enfants de la zone
à poursuivre leur scolarité à Deng Deng une fois franchi le seuil du CEI, et de
continuer éventuellement plus tard à Bertoua.
Aucun réseau de distribution collective d’eau n’a été identifié, l’accès à l’eau
potable se faisant uniquement par des points de distribution collectifs traditionnels
(sources, puits) qui ne présentent pas un niveau d’aménagement suffisant (protection
contre les infiltrations polluantes) susceptibles de prémunir les populations des
infections diarrhéiques. La distribution de l’énergie électrique est inexistante dans la
zone.
Le fleuve LOM joue aussi un rôle de ressource en eau pour les populations
riveraines en vue d’une utilisation à des fins champêtres.
35
4 DESCRIPTION DU PROJET
MATRICULE X Y
A1 333055.00 593960.00
B1 332682.00 593584.00
PU1 332848.00 593794.00
M1 333003.00 593942.00
FES(C48) 332943.00 593882.00
PU2 333006.00 593858.00
C1 332864.00 594041.00
36
Figure 2 : Carte de la localisation du site du projet (Plan de masse)
37
4.3.2 Le poste de gendarmerie
Un bâtiment est prévu pour abriter la gendarmerie appelée à assurer la sécurité. Il
est constitué :
− D’une terrasse (10.60 m²)
− D’une salle accueil et renseignements (23.22 m²)
− Une salle de garde-à-vue (12.00 m²)
− Un bureau (12.00 m²)
− Le bureau du chef de poste (16.00 m²)
− Les toilettes du chef de poste (5.00 m²)
− Des toilettes publiques (4.00 m²).
La cantine
La cantine est un bâtiment autonome en forme de T comprenant trois parties
essentielles qui sont :
− le bloc service
− le réfectoire
− le bloc sanitaire.
Le bloc service est constitué d’une cuisine moderne autour de laquelle sont
greffées les principales annexes que sont le magasin et les chambres froides positive
et négative et l’espace réservé aux ordures à l’extérieur. Un espace réservé aux
ouvriers constitué de vestiaires pour hommes et de vestiaires pour femmes ainsi que
d’une salle de pause pour ces ouvriers. Un espace pour le personnel d’encadrement
constitué d’un bureau et d’un office de service.
38
supérieurs ; le bloc toilettes est, conformément aux normes des aménagements des
espaces publics, séparé en toilettes femmes et toilettes hommes munis d’urinoirs.
L’infirmerie
Conçu dans le respect des principes de construction en zone tropicale (grands
débords de toiture, socle surélevé), le bâtiment abritant l’infirmerie est une bâtisse
simple comprenant tous les services nécessaires pour donner des soins mineurs en
cas de maladie ou d’accident. Il est constitué d’un hall d’accueil et d’orientation, d’un
bureau pour le médecin, d’une salle de soins, d’un laboratoire d’analyses médicales
et de deux salles d’hospitalisation séparées en hommes et femmes.
39
Dans chaque bloc les chambres des ouvriers sont organisées autour d’un salon
commun, point de rencontres et d’échanges. La cuisine et les toilettes communes à
deux blocs constituent aussi des lieux d’interface entre les groupes différents.
40
4.4 Consistance des travaux
Il ressort du descriptif de l’APD du projet que les travaux comprendront :
- Les terrassements généraux et l’installation du chantier (amenée et repli du
matériel, clôture et délimitation de la zone de travail)
- Les travaux infrastructures (fondation, poteaux et poutres)
- Les travaux de superstructures (charpente, toiture et l’étanchéité)
- L’alimentation en eau potable
- Le système d’assainissement
- La plomberie sanitaire et sécurité incendie
- La menuiserie
- Les faux plafonds ;
- La couverture ;
- L’électrification ;
- La peinture et le revêtement.
Les poteaux et poutres seront soit en béton armé, soit en acier. La solution
bois étant déjà éliminée car la liaison poteaux et agglos n’est pas facile et se révèle
peu résistante.
Les fondations seront en béton armé pour les mêmes raisons que pour les
poutres et poteaux. Compte tenu de la faiblesse des efforts transmis par les poteaux
et de la bonne qualité du sol, on choisira des fondations superficielles isolées.
L’alimentation en eau se fera par captage à ciel ouvert dans les rivières ou par
forage. La solution captage s’avèrera plus onéreuse car elle nécessite :
− une crépine avec pompe
− une station de traitement
− un réseau de conduite du point de captage au château d’eau pour le stockage
avant distribution.
41
Le recours au forage qui exige simplement un puits profond et un château d’eau
semble la plus indiquée.
42
5 CONSULTATIONS PUBLIQUES
5.1 CONTEXTE DES CONSULTATIONS
Conformément au décret n° 2005/0577/PM du 23 février 2005 fixant les
modalités de réalisation des EIE, lequel prescrit à l’article 11 d'associer les parties
prenantes à la réalisation de l'étude d’impact environnemental, les concertations
avec les parties prenantes et les populations de la zone ont été organisées. Ces
rencontres ont permis d'expliquer aux concernés le projet et ses impacts et de
recueillir leurs préoccupations. Lesdites consultations ont été organisées dans le
cadre des missions de terrain. La première mission, effectuée du 4 au 7 novembre
2009 était une mission de reconnaissance des lieux et de préparation des réunions.
La deuxième mission de terrain qui s’est déroulée du 15 au 17 janvier 2010 a été
consacrée à la consultation des différentes parties prenantes au projet.
43
5.2 DEROULEMENT DES CONSULTATIONS
La préparation des consultations publiques du 15 au 17 janvier 2010 s’est
faite après une première descente sur le terrain de l’équipe de JURILEX et du maître
d’ouvrage EDC du 4 au 7 novembre 2009.
44
5.2.1 Les rencontres individuelles
La réglementation nationale actuellement en vigueur ne donne pas de
prescription spécifique sur la façon dont les consultations du public peuvent être
entreprises au Cameroun. Toutefois, la procédure d’évaluation environnementale du
projet fait l’objet de larges consultations publiques visant à informer, mais également
à consulter les populations sur les enjeux du projet.
45
Tableau 5 : Occupation principale des membres du ménage
N 32 32 32 32 32 32
Ouami Sum 1 14 2 0 2 7
N 61 61 61 61 61 61
Lom
Sum 3 38 0 2 6 4
Pangar
Mean 0.04 0.62 0 0.03 0.09 0.06
46
Tableau 8 : Niveau de scolarisation par ménage
Niveau d’instruction
Localité
Analphabète Primaire 1er Cycle Secondaire Total
Ouami 11 15 6 32
Lom Pangar 14 37 10 61
L’activité de chasse dans la zone est pratiquée dans la zone et le gibier y est
abondant, d’après les deux chasseurs identifiés à Lom Pangar, les antilopes, les
hérissons, les biches, les singes sont les espèces les plus chassées.
47
Tableau 11 : Espèces pêchées
Espèces pêchées Ouami Lom Pangar Total
Brochet 3 9 12
Capitaine 12 28 40
Carpe 7 30 37
Crabe 2 1 3
Crevette 1 2 3
Silures 18 39 57
Tilapia 12 4 16
La pêche se pratique dans les ruisseaux et rivières des villages où les silures, les
capitaines et les carpes sont les espèces les plus abondantes.
Le bois exploité artisanalement est utilisé comme bois de chauffe par 37.5% de
ménages à Ouami, et 57.9% Lom Pangar, alors que ces proportions sont
respectivement de 43.75% et 6.6% pour l’usage domestique.
48
Tableau 14 : Impact potentiel probable du projet sur la communauté
Impact Ouami Lom Pangar Total
Braconnage / 5 5
Destruction des sites 23 44 67
sacrés
Nuisance sonore 5 20 25
Hausse des prix 29 53 82
Baisse des prix 3 3 6
Fin petit commerce 27 36 63
Total 87 161 248
La hausse des prix, la destruction des sites sacrés et la fin du petit commerce
constituent les principales craintes de la communauté par rapport au projet.
La facilité de vente des produits et des déplacements sont les effets positifs majeurs
attendus du projet par les populations.
L’analyse des revenus montre que 34.4% des ménages de la zone ont des
revenus mensuels se situant entre 50 000 et 100 000 F CFA, tandis que pour 29%
les revenus se situent entre 10 000 et 50 000 FCFCA.
49
25
20
15
Ouami
10 Lom Pangar
0
-10000 10000- 50000- 100000 ND
50000 100000
La santé, les vêtements et l’alimentation sont les principaux postes de dépense des
ménages.
Tableau 18 : Attentes spécifiques des ménages
Attentes Ouami Lom Pangar
Ecole / 4
Développement 8 21
Augmentation vente de la production agricole 4 8
Adduction d’eau 1 1
Offre d’emploi 5 12
Construction centre de santé 1 2
50
5.2.2 Les rencontres avec les autorités régionales
51
5.2.3 Les réunions de consultations proprement dites
Les concertations ont revélé que le projet, dans les phases de construction et
d’exploitation, aura aussi bien des impacts positifs que négatifs.
52
Parmi les impacts positifs, on a relevé :
- le développement des activités économiques notamment de restauration,
- la création d’emplois ;
- le rapprochement des centres de santé par l’utilisation de l’infirmerie de la
cité au cours de l’exploitation.
Les principaux impacts négatifs du projet identifiés par les participants comprennent :
- les risques d’accident ;
- la pollution des sols et des eaux ;
- les nuisances sonores ;
- le braconnage par les populations venues d’ailleurs pour chercher le
travail ;
- la forte densité de la population entrainant les problèmes de santé publique
et possibilité de cohabitation difficile ;
- la réduction du potentiel de ressources halieutiques lié à la pression des
populations « allogènes ».
Les participants ont également saisi l’occasion offerte par les concertations
pour exprimer leurs doléances et faire quelques propositions.
Parmi les doléances, ils ont émis le souhait de voir leurs enfants privilégiés
lors des recrutements pour des emplois temporaires.
53
6. ANALYSE DES IMPACTS DU PROJET
Ce chapitre identifie les impacts, les décrit, puis les évalue pour déterminer
leur importance. Il y est également proposé pour les impacts négatifs, des mesures
d’atténuation et éventuellement les mesures de bonification pour les impacts positifs.
Ont été pris en compte, les principales activités sources d'impacts associés aux
travaux et au fonctionnement de la cité. Les récepteurs de l'environnement pris en
compte incluent l'air, le sol, l'eau pour le milieu physique ; la faune et la flore pour le
milieu biologique ; le cadre de vie, la santé, la sécurité, les emplois, les activités
économiques pour le milieu humain.
6.1 APPROCHE
L’approche méthodologique utilisée pour l’analyse des impacts se présente ainsi qu’il
suit :
Identification des impacts : l’identification des impacts a consisté en un
recensement systématique pour chacune des activités considérées, des impacts
susceptibles d’être générés. Pour ce faire, une matrice d’interaction (matrice de
Léopold) a été mise à contribution. L’identification des impacts a pris en compte les
principales activités associées à la construction et à l’exploitation de la cité: travaux
d’aménagement de la base à la fin de la construction, la préparation du terrain, etc…
Les récepteurs de l'environnement pris en compte incluent l'air, le sol, l'eau pour le
milieu physique, le paysage, la santé, l'emploi, les activités économiques, la sécurité
pour le milieu socio-économique.
54
- La nature de l'impact indique si l'impact est négatif ou positif ;
- L'interaction précise la relation entre le projet et l'impact; un impact sera dit
direct lorsqu'il est lié aux travaux par une relation de cause à effet, et indirect
dans le cas contraire ;
- L'intensité ou l'ampleur exprime le degré de perturbation du milieu, fonction de
la vulnérabilité de la composante étudiée ; trois classes sont considérées : la
haute, la moyenne et la basse.
- L'étendue donne une idée de la couverture spatiale de l'impact. On a distingué
ici également trois classes : ponctuelle, locale et régionale.
- La durée de l'impact indique la manifestation de l'impact avec le temps ; on
parlera de court terme pour désigner un impact qui se manifeste pendant la
réalisation des activités et moins d'un an après, de moyen terme (2 à 5 ans) et
de long terme quand l'impact se manifeste à plus de 5 ans.
Importance absolue
L'évaluation de l’importance absolue des impacts s'est appuyée sur les
critères de caractérisation des impacts et la grille de détermination de l’importance
absolue de Fecteau qui fait intervenir trois des paramètres de caractérisation
(l’intensité, la portée et la durée). Les tableaux 4 et 5 ci-après présentent les
paramètres de caractérisation ainsi que la grille d'évaluation de l'importance absolue
des impacts.
Ainsi, sur une échelle allant de 1 à 10, un impact est dit d'importance absolue
majeure lorsqu'il totalise un score compris entre 7 et 9 ; l'impact est dit d'importance
absolue moyenne lorsqu'il totalise un score de 5 ou 6 ; l'impact totalisant un score de
4 ou 5 est dit d'importance absolue mineure.
Importance relative
Une analyse plus poussée de l’importance absolue d’un impact par sa pondération
permet de déterminer son importance relative. Les critères de pondération portent
sur la valorisation par les populations de la composante affectée, le niveau de
55
préoccupation de l'impact pour la société, la protection de la composante par les
textes de loi, etc. La dernière ligne du tableau d'évaluation présente pour chacun des
impacts, son importance relative. Ici également, on a distingué trois classes
d’importance : les impacts d'importance relative majeure, ceux d’importance
moyenne et ceux d'importance mineure. L’attention est donc en fin de compte portée
sur les impacts relativement (importance relative) moyens ou importants, et c’est
prioritairement sur ces impacts que sont proposées les mesures d’atténuation pour
ceux négatifs.
56
Tableau 20: Grille d'évaluation de l'importance des impacts
57
Les mesures environnementales:
Les mesures environnementales envisagées dans le cadre du projet sont de
trois ordres:
- Les mesures de prévention, ou d'atténuation des impacts négatifs qui
sont destinées à prévenir la survenance d'un impact négatif. Elles se
fondent sur le principe selon lequel «mieux vaut prévenir que guérir».
A défaut d'appliquer des mesures permettant d'éviter un impact négatif
donné, les mesures d'atténuation permettent de les réduire à un niveau
acceptable.
- Les mesures de bonification des impacts positifs : il s'agit ici de
proposer des mesures permettant de maximiser ou d'amplifier les
avantages tirés du projet.
- Les mesures d'accompagnement et de compensation: Il s'agit des
mesures nécessaires pour intéresser, motiver les populations et
susciter leur adhésion au projet. En général, ces mesures viennent
compenser les impacts résiduels négatifs du projet et portent
essentiellement sur l'appui à la résolution de certains problèmes
cruciaux des populations.
La matrice de Léopold traduit cette interaction des activités du projet avec les
composantes de l'environnement. Il s’agit dans cette section de traduire les
interactions en impacts, de les décrire, de les évaluer, de proposer des mesures
environnementales conséquentes. Les phases du projet considérées sont la période
de travaux et celle d'exploitation de la Cité. Les récepteurs de l'environnement pris
en compte incluent l'air, le sol, l'eau pour le milieu physique, la faune et la flore pour
le milieu biologique, la santé, l'emploi, les activités économiques, la sécurité pour le
milieu socio-économique, la faune et la flore pour le milieu biologique.
58
Le tableau 21 (voir page suivante) résume sous forme de matrice simplifiée,
les types d’interactions potentielles des activités du projet avec les composantes de
l’environnement. Il s’agit notamment des activités listées ci-après :
59
Tableau 21: Matrice des interactions des activités du projet avec les composantes de l’environnement.
MILIEU
PHASE ACTIVITES / SOURCES D’IMPACT Physique Biologique Humain
Air Sol Eau Flore Faune Economie Santé Emploi Sécurité
Terrassement et préparation du site x x x x x X
Massification de la population x x x
60
6.3 Identification, description, caractérisation, et évaluation des impacts et
mesures environnementales
Cette section identifie, puis décrit par composantes environnementales, les impacts
en termes de cause(s) et manifestation(s) ; elle caractérise et évalue lesdits impacts. Une
bonne compréhension des causes de l'impact permet d'identifier les mesures de
prévention ou d’atténuation ciblées sur les causes ainsi que les mesures de bonification
des impacts positifs. Sont ainsi passés en revue les impacts aussi bien positifs que
négatifs.
Par rapport aux impacts négatifs, aucun impact négatif irréversible ou à grande
échelle n’est à signaler. La plupart des impacts sont temporaires et limités dans le temps
(nuisances locales et mise en danger d’ouvrier ou du public) pendant la phase de
construction et (traitement des eaux usées, gestion des déchets, etc.) pendant
l’exploitation.
61
6.3.1 Impact sur l’air
¾ Pollution de l’air par les poussières
Causes et manifestations
La pollution de l’air par les poussières est spécifique à la phase des travaux et sera
essentiellement associée à la manutention du ciment sur le chantier. Comme
manifestation, les ouvriers vont inspirer un air chargé de poussière de ciment avec les
conséquences reconnues sur la santé et notamment les maladies respiratoires et
oculaires. Hors du site, les nuisances seront principalement liées au transport du matériel
vers le site. A cet effet, les populations riveraines en particulier celles situées le long du
tronçon Deng Deng – Lom Pangar, en raison de la proximité de leurs habitats par rapport
à la route, seront probablement affectées en saison sèche par les nuages de poussière
dans l’air ambiant résultant du passage répété des camions destinés à
l’approvisionnement du chantier.
Caractérisation et évaluation
La pollution de l’air par les poussières et les particules fines de ciment est un impact
négatif d'interaction directe. Par expérience, il s’agit d’un impact d'ampleur moyenne ou
basse suivant la qualité de conditionnement et la vitesse du véhicule. La portée est locale
car limitée à quelques mètres des points de manipulation ; il est de durée court terme. Il
en résulte un impact d'importance absolue moyenne.
Mesures d’atténuation
Il conviendra d’utiliser du ciment bien conditionné, et de doter systématiquement les
manutentionnaires et les ouvriers exposés de cache-nez et d’EPI (Equipement de
Protection Individuelle), limitation de vitesse à la traversée des villages à 30 km/h.
Ces mesures sont d’une efficacité certaine et si elles sont mises en application
l’impact résiduel sera mineur.
62
¾ Augmentation de la pollution de l’air par le transport des matériaux de
construction (sables, graviers)
Causes et manifestations
Les ressources en matériaux de construction (sables et graviers) n’étant pas encore
connues avec précision, deux hypothèses s’imposent : Cet approvisionnement pourra se
faire à partir de la rive gauche avec l’utilisation d’un pont de chantier à proximité du
barrage pour le franchissement du Lom ; ou en transitant par Deng Deng. En tout état de
cause, il s’agira de rechercher les emplacements les moins contraignants possibles pour
le milieu naturel afin de minimiser cet impact.
Si ces matériaux proviennent d’une carrière, il faudra s’assurer que celle-ci est
soumise à autorisation au regard du code minier.
Caractérisation et évaluation
L’augmentation de la pollution de l’air par les gaz d’échappement est un impact
négatif d'interaction indirecte
Caractérisation et évaluation
Il s’agit d’un impact de nature négative, d’ampleur faible et à court terme. Sa
portée est locale et ce sont des nuisances temporaires. Son importance absolue
a été évaluée de moyenne.
63
Mesures d’atténuation
- Utilisation de carburants et lubrifiants de bonne qualité
- Prévention de la poussière par des mesures de limitation de la vitesse à la
traversée des villages et l’arrosage des pistes aux endroits sensibles
- Utilisation autant que faire ce peut de véhicules avec pots catalytiques
¾ Pollution du sol
Causes et manifestations
La pollution des sols dans le cadre du projet provient principalement de deux
sources : la pollution par les déchets solides et les pollutions associées au déversement
involontaire des hydrocarbures ou du béton. Ces impacts se manifesteront à divers
niveaux. Au niveau du site d’implantation ; le déversement incontrôlé du béton, les rejets
anarchiques des pots vides et résidus de peinture seront susceptibles de contaminer le
sol. La pollution des sols aboutit généralement à l’enlaidissement du paysage ou à la
pollution de la nappe phréatique.
Caractérisation et évaluation
Au regard de la dimension du projet, c’est un impact de nature négative, avec une
interaction directe ; d'ampleur faible, sa portée est locale étant donné que ces
nuisances sont de nature à affecter les riverains. Compte tenu du fait que les effets
d’une telle pollution peuvent s’étaler dans le temps, il est de moyen terme, et son
importance absolue à été évaluée moyenne.
Mesures d’atténuation
- Eviter le déversement du béton sur le sol
- Gérer rigoureusement les restes de peinture ainsi que les pots vides en évitant
de les laisser traîner, et en prendre compte dans la gestion des déchets.
- Prévoir des fosses septiques et des puisards appropriés.
- Intégrer la gestion des déchets solides en phase d’exploitation dans le plan de
gestion des déchets de la cité.
64
¾ Risques d’érosion et de la sédimentation liés aux travaux
Causes et manifestations
Compte tenu du fait que le site du projet se trouve en amont sur la côte la plus
élevée (695), les risques d’érosion des terres et le rejet de sédiments dans les eaux du
Pangar durant les opérations de terrassement et de défrichement seront perceptibles. Si
une importante pluie survient après les fouilles et le déblayage est important, la terre
décapée pourrait être entrainée par gravité et il peut y avoir création de zones ravinées et
accélération du phénomène de sédimentation.
Caractérisation et évaluation
C’est un impact de nature négative, avec une interaction indirecte, d’ampleur faible et
de portée ponctuelle. Compte tenu du fait que les effets d’une telle pollution sont limités
dans le temps, il en résulte un impact à court terme pour ce qui est de la durée, et
d’importance absolue mineure.
Mesures d’atténuation
- Démarrage des travaux en période appropriée, notamment en saison sèche.
- Imposer une série de mesures aux entreprises chargées de ces travaux
notamment éviter au maximum l’entassement de la couche superficielle lors
des travaux de terrassement par régalage de la terre végétale.
- Mise en place d’un système d’évacuation des eaux de ruissellement
65
Caractérisation et évaluation
Le retour d'expériences des projets similaires montre que la pollution de la nappe
associée au ciment est faible, le risque de pollutions de la nappe associé aux
aménagements est moyen.
Causes et manifestations
En prélude à la construction de la Cité, les activités de terrassement
(nettoyage du site et de ses alentours), préalables à l’implantation des installations
occasionneront certainement la destruction du couvert végétal. Des plantations n’ont
pas été recensées dans l’emprise qui sera occupée par la cité.
Caractérisation et évaluation
Cet impact est de nature négative, avec une interaction directe ; son ampleur est
basse, sa portée est ponctuelle car limité uniquement au site d’implantation, et sa durée
de court terme. Il en résulte un impact d'importance absolue et relative mineure.
66
Mesure d’atténuation
En prélude au début des travaux, il faudra :
- Contacter le MINFOF afin qu’il assure suivant la réglementation la gestion du
retrait éventuel des bois d’œuvre. On a dans l’emprise une très faible quantité
de bois exploitable.
- Sensibiliser les paysans afin de leur permettre de récolter les cultures
(annuelles) ;
- Eviter l’abattage des espèces rares et sensibles
- Eviter la collecte et l’utilisation des bois de feu sur le site
- Sensibiliser les riverains et les employés au respect des espèces rares et
sensibles
Caractérisation et évaluation
Cet impact négatif, d’interaction directe est certain de se manifester. La
présence du camp de travailleurs et l’arrivée d’une population spontanée sur le site
risque d’accroître le braconnage dans la réserve de Deng Deng, et lui confère une
intensité forte. L’importance absolue et relative a été évaluée de moyenne.
67
Mesures d’atténuation
- Sensibilisation des populations ‘riverains et personnel du projet Lom Pangar et
employés pour la construction
- Renforcement du contrôle du braconnage (gardes forestiers) ;
- Fourniture de viande d’élevage par les cantines ;
- Interdiction de consommer du gibier sur le site.
Causes et manifestations
La présence du projet favorisera le développement des activités de restauration
autour du chantier, en particulier pour les populations du Village Pangar. L’effet induit sera
l’amélioration des revenus des populations riveraines. Cet impact sera perçu pendant la
phase de construction et aussi dans la phase d’exploitation.
Caractérisation et évaluation
Cet impact est de nature positive avec une interaction indirecte ; son ampleur est
faible, la portée locale et la durée est de court terme. Il en résulte un impact
d'importance absolue et relative mineure.
Mesure de bonification
- Encadrement des activités de restauration autour du chantier, en termes de
qualité.
- Sensibilisation des travailleurs, restaurateurs, etc. à une bonne hygiène et à la
gestion des déchets générés.
¾ Création d'emplois:
Causes et manifestations
L'exécution du projet offre une opportunité d'emploi pour les jeunes de la localité
(Pangar, Ouami et Deng Deng). Dans la phase de construction et d’exploitation, le
68
projet mobilisera une importante main-d’œuvre temporaire A travers les salaires que
les ouvriers percevront, ils verront leurs revenus et leur pouvoir d’achat s’améliorer
Par ailleurs, les habitants devraient bénéficier des infrastructures mises en place
durant la construction et l’exploitation (infirmerie, etc.).
Caractérisation et évaluation
Cet impact est de nature positive, avec une interaction directe; son ampleur est
faible en rapport avec la population de la zone. La portée est locale et la durée de
court terme. Il en résulte un impact d'importance absolue mineure. Mais au regard des
préoccupations que représente la question d'emploi, l'importance relative de cet impact
est plutôt moyenne.
Mesure de bonification
- Imposer le recours à une haute intensité de main-d'œuvre (HIMO).
- Afin de donner des opportunités à tous les jeunes des localités concernées, il
sera nécessaire que large diffusion soit faite des postes et qualifications
recherchés.
- Création d’activités parallèles génératrices de revenus (champs
communautaires)
- Dynamisation de l’économie locale
- Formation de la main d’œuvre utilisée
Caractérisation et évaluation
Cet impact est de nature négative, avec une interaction indirecte; son
ampleur est basse au regard du nombre d'ouvriers que le projet mobilisera, la portée
est locale et la durée de long terme. Il en résulte un impact d'importance absolue
mineure. Mais en raison des préoccupations que représente le SIDA, l'importance
relative est majeure.
69
Mesures de prévention ou d’atténuation
Parmi les mesures envisageables, le recrutement de la main-d'œuvre sur
place est de nature à minimiser cet impact. En tout état de cause, il sera indispensable
de sensibiliser les populations riveraines et les ouvriers en faisant appel aux centres
de santé de la zone du projet (Deng Deng).
¾ Les accidents
Causes et manifestations
Les ouvriers s’exposent à de risques divers, les risques les plus fréquents
pourront résulter de la chute à partir d’un échafaudage, ou de la manutention de la
ferraille du projet.
Caractérisation et évaluation
Cet impact est de nature négative, avec une interaction directe; le retour
d'expérience des projets similaires permet d'affirmer que l'ampleur des accidents
durant les travaux est basse. La portée locale et la durée est de court terme Il en
résulte un impact d'importance absolue et relative mineure.
70
Tableau 22 : Matrice de caractérisation et d’évaluation des impacts du projet de la Cité de Lom Pangar
Réversib
Intensité
Interact°
IMPACT
Occurre
absolue
Importa
Importa
relative
Nature
Portée
Durée
MILIEU D’IMPACT
nce
ilité
nce
nce
Air Transport des matériaux et - D CT P B Pro Rév Mi
Pollution de l’air
déchargement du ciment
Peinture et revêtement,
Physique
71
BIBLIOGRAPHIE
72
LISTE DES ANNEXES
73
REPUBLIQUE DU CAMEROUN REPUBLIC OF CAMEROON
Paix-Travail-Patrie Peace –Work-Fatherland
ANNEXE 1
ii
ANNEXE 3
iii
ANNEXE 4
iv
ANNEXE 5
v
ANNEXE 6
vi