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A Croissance de L Glise: Outils Et Réflexions Pour Dynamiser Nos Paroisses Préface de MGR Lacroix

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Pierre-Alain Giffard

La croissance
de l ’É glise
Outils et réflexions
pour dynamiser nos paroisses

Préface de Mgr Lacroix

Pneumathèque
Avant-propos

« Le commencement et la croissance de l’Église sont


signifiés par le sang et l’eau sortant du côté ouvert de Jésus
crucifié. » (LG 3) Telles sont les paroles du concile Vatican II
dans la constitution Lumen Gentium. L’expression « crois-
sance de l’Église » a été utilisée il y a un demi-siècle par le
concile Vatican II et elle commence progressivement à faire
sa réapparition dans le vocabulaire théologique catholique.
La croissance de l’Église, dans son sens de développe-
ment de la communauté chrétienne (Ad Gentes, 15), est
omniprésente dans les Actes des Apôtres. On y trouve de
nombreux passages qui insistent sur la multiplication des
disciples 1.

1. Parmi les versets des Actes des Apôtres qui parlent du développement
de la communauté chrétienne, on trouve :
Ac 2, 41 : « Eux donc, accueillant sa parole, se firent baptiser. Il s’adjoignit
ce jour-là environ trois mille âmes. »
Ac 2, 47 : « Ils louaient Dieu et avaient la faveur de tout le peuple. Et
chaque jour, le Seigneur adjoignait à la communauté ceux qui seraient
sauvés. »
Ac 4, 4 : « Cependant beaucoup de ceux qui avaient entendu la parole
embrassèrent la foi, et le nombre des fidèles, en ne comptant que les hommes,
fut d’environ cinq mille. »
Ac 6, 7 : « Et la parole du Seigneur croissait ; le nombre des disciples
augmentait considérablement à Jérusalem, et une multitude de prêtres
obéissaient à la foi. »
Ac 11, 21 : « La main du Seigneur les secondait, et grand fut le nombre de
ceux qui embrassèrent la foi et se convertirent au Seigneur. »
12 La croissance de l’Église

Cette multiplication est un signe indéniable de l’action


de l’Esprit Saint. Elle est la manifestation extérieure d’une
croissance qui doit nécessairement déboucher sur une crois-
sance intérieure : la conversion continue du croyant et son
engagement dans la mission de l’Église à la suite du Christ.
C’est une telle croissance ecclésiale, à caractère intégral,
qui est le sujet de ce livre. Le lecteur y trouvera la descrip-
tion d’Églises qui ont connu un développement parfois
exponentiel ainsi que des moyens concrets pour qu’une
communauté chrétienne prenne le chemin de la croissance.
Dans le contexte de la nouvelle évangélisation, cet ouvrage
saura apporter des pistes de réflexion pastorales et mission-
naires inédites.
Les lecteurs sont invités à se laisser interpeller, et même
quelque peu déranger, par cet exposé. Il n’y a certes pas de
recette magique pour réaliser la croissance de l’Église et les
expériences décrites ne sont pas toutes transposables, toute-
fois un effort particulier a été fait pour mettre en évidence
des principes de croissance qui transcendent les expériences
particulières.
La description de ces principes de croissance n’a
évidemment pas pour but de susciter, ni d’alimenter une
recherche narcissique de développement ecclésial, mais de
faire connaître des façons de faire, ou des axes pastoraux
différents, permettant de contribuer à mieux réaliser la
mission de l’Église.
Ma prière est que l’Esprit de Dieu, avec lequel nous
sommes tous appelés à collaborer, guide et inspire le lecteur
dans ses découvertes afin qu’avec lui et grâce à lui, il ait la
joie de contribuer lui-même à la croissance de l’Église dans
son milieu.
44 La croissance de l’Église

facilement un évangélisateur ; un converti saura aider plus


efficacement d’autres personnes dans leur cheminement de
conversion 40.

La paroisse Saint-Nazaire
Un autre modèle d’Église paroissiale missionnaire se
trouve dans une paroisse catholique en France. Il s’agit de
la paroisse Saint-Nazaire à Sanary-sur-Mer. Des cellules de
maisons y ont été formées à partir de décembre 1995. La
communauté a commencé avec trois cellules, composées
chacune de dix personnes. En 2010, il y avait plus d’une
centaine de paroissiens qui se réunissaient chaque semaine
dans des maisons particulières. Tout a commencé en
décembre 1994, lorsque la paroisse a changé de curé. Dans
cette petite ville balnéaire de 18 000 habitants, la commu-
nauté chrétienne comptait moins de 500 fidèles. Plusieurs
étaient engagés dans les activités paroissiales : catéchisme,
rosaire, pastorale pour les jeunes, liturgie, mouvements
divers, mais les personnes du troisième âge formaient une
bonne partie de la communauté.
Ayant eu vent de l’expérience de Saint-Boniface, le curé
de l’époque a présenté l’idée à son Conseil paroissial. Puis
il s’est rendu à Milan avec son vicaire et deux groupes de
laïcs pour visiter la communauté italienne. Là, ils ont parti-
cipé à un Séminaire international de cellules paroissiales
d’évangélisation.
De retour en France, ils ont décidé de mettre en place
les cellules. Les premières personnes à en faire partie avaient
au préalable participé à la fois à une formation théorique

40. Ibid., p. 89.


I. Exemples d’Églises en croissance 45

et à une formation pratique qui consistait à vivre durant


trois mois une expérience de cellules provisoires. À l’origine
composées d’une dizaine de membres, les cellules ont assez
rapidement atteint seize personnes. Les groupes se sont alors
partagés en deux, multipliant le nombre de cellules… En
2010, il y en avait dix-huit, dont sept composées de jeunes
de treize à dix-huit ans. Elles se réunissent une fois par
semaine et leurs membres cherchent à annoncer la Bonne
Nouvelle dans leur milieu par la parole et le service. Ils
prient pour ceux et celles qu’ils évangélisent, ainsi que pour
les membres des cellules afin que ceux-ci acquièrent une
mentalité missionnaire. Les cellules sont destinées et orga-
nisées pour grandir ; chaque membre de la cellule amène
peu à peu de nouvelles personnes : parents, voisins, amis,
collègues de travail ou de loisirs. Quand il y a au moins
quinze membres, la cellule se partage et deux nouveaux
groupes sont formés avec le même objectif de se multiplier.
Comme dans la paroisse de Milan, l’accent est mis non
seulement sur les cellules, mais aussi sur la prière commu-
nautaire. L’adoration du Saint-Sacrement a été instaurée
dans une chapelle de la ville pour soutenir l’effort d’évan-
gélisation. Les paroissiens y assurent une permanence de
prière sept jours sur sept, jour et nuit. Ils prient pour acqué-
rir une mentalité missionnaire et pour ceux et celles qu’ils
évangélisent. C’est aussi durant les rencontres de cellules,
et durant leur prière personnelle, qu’ils intercèdent pour les
personnes auprès de qui ils souhaitent témoigner du Christ.
La prière se veut le point de départ de leur évangélisation.
À part la participation aux rencontres de cellules, beau-
coup des membres de l’Église sont engagés dans un minis-
tère paroissial : l’accompagnement des familles en deuil,
la liturgie, la catéchèse, les services auprès des pauvres, la
46 La croissance de l’Église

chorale, la préparation au mariage, le secrétariat, l’accueil


des fidèles pendant les messes, etc.
Leurs cellules ont sept buts :
1. Grandir dans l’intimité avec le Seigneur ;
2. Grandir dans l’amour réciproque ;
3. Partager Jésus 41� avec les autres ;
4. Assurer un service dans le corps mystique qu’est
l’Église paroissiale ;
5. Donner et recevoir du soutien ;
6. Former de nouveaux responsables ;
7. Approfondir leur identité de foi 42.
Les rencontres ont lieu une fois par semaine, durent
environ une heure trente et sont centrées sur l’évangélisa-
tion. Elles se déroulent toujours selon un même schéma :
✓✓ Chants et prière de louange ;
✓✓ Témoignages des membres sur la présence vivante du
Seigneur telle que perçue durant la semaine et sur son
action dans l’évangélisation ;
✓✓ Enseignement du curé de la paroisse transmis par
notes, sur papier ou par cassette audio ;
✓✓ Approfondissement de l’enseignement du curé ;
✓✓ Annonces (informations) ;
✓✓ Prière d’intercession ;
✓✓ Prière des frères à la demande éventuelle d’un des
membres de la cellule qui désire se confier au soutien
de la prière de ses frères et sœurs de cellule.

41. On entend par l’expression « partager Jésus » : partager la connais-


sance de Jésus.
42. http://www.paroissesanary.fr
I. Exemples d’Églises en croissance 47

Leur processus d’évangélisation comporte sept phases :


1. La prière : l’Esprit Saint est le premier agent de
l’évangélisation, c’est Lui qui prépare les cœurs à recevoir
la Bonne Nouvelle.
2. Le service rendu à quelqu’un : les membres des cellules
cherchent à interpeller des personnes et à mettre en pratique
l’impératif : « Cherche la plaie et guéris-la 43. »
3. Le témoignage de conversion et de foi chrétienne :
la personne dont le chrétien a gagné la confiance s’ouvre
grâce au pont d’amitié construit. Le membre de la cellule
peut alors donner son témoignage de vie chrétienne avec le
Christ et parler du salut qu’Il propose.
4. Réponse aux doutes et aux préjugés : le chrétien
cherche à aider la personne à dépasser les préjugés, les hési-
tations et les peurs de la personne à qui il parle.
5. Invitation à un acte de confiance et d’engagement
envers le Christ : le chrétien invite la personne à confier sa
vie à Jésus et à s’engager envers lui.
6. Entrée dans la cellule : dans la cellule, la personne est
accueillie avec chaleur. Pendant la rencontre, elle sentira le
besoin d’approfondir son propre engagement et de connaître
à la fois la communauté et le pasteur.
7. Entrée dans la communauté et dans la mission : la
personne évangélisée a maintenant pris conscience des dons
que le Seigneur lui a faits. Dans son désir de le servir et de
partager les grâces de foi reçues, elle deviendra à son tour
évangélisatrice.

43. Cette phrase vient du livre de Don Giuseppe Macchioni, Évan-


géliser en paroisse : L’expérience des Cellules Paroissiales d’Évangélisation
(p. 84) décrivant l’expérience milanaise. En fait, elle a sans doute été
reprise du livre de Dale Galloway : 20/20 Vision (p. 105).
48 La croissance de l’Église

Le responsable de l’Église paroissiale de Sanary explique


que leur processus d’évangélisation est un ensemble orga-
nique qui garde une référence avec le pasteur et où toutes
les parties ont une relation et une dépendance réciproque.
Le groupe de maisons est appelé cellule paroissiale d’évan-
gélisation parce qu’il est comme « une unité biologique
fondamentale, capable d’avoir une vie autonome et de
donner la vie à travers un processus de multiplication 44 ».
Les cellules ont pour objectif principal l’évangélisation et
elles sont paroissiales parce que le tissu où elles se greffent
est exclusivement la paroisse.
L’Église paroissiale de Sanary décrit les cellules parois-
siales d’évangélisation comme des lieux privilégiés pour
les évangélisateurs car les réunions permettent à leurs
membres engagés de se ressourcer : on n’évangélise pas seul,
explique-t-on. Ils sont aussi des lieux privilégiés pour ceux
qui reviennent à l’Église paroissiale, après s’en être éloignés
pendant un certain temps, « la cellule est en quelque sorte
une communauté de médiation avant la grande commu-
nauté qu’est la Paroisse 45 ».
Pour cette Église paroissiale française qui s’inspire très
fortement de l’expérience milanaise, la structure et la
méthode des cellules paroissiales ont été une occasion de
s’engager dans la nouvelle évangélisation sans ébranler les
structures traditionnelles. Elles leur ont permis de se renou-
veler de l’intérieur en faisant appel à la participation des laïcs.
Elles ont aidé toute la communauté chrétienne à redécouvrir
son identité profonde et sa mission d’annoncer le Christ. La
vie de tous ses membres s’en est trouvée transformée.

44. http://www.paroissesanary.fr
45. http://www.paroissesanary.fr
II. Les facteurs de croissance des Églises

La première partie a mis en évidence les orientations


pastorales de quelques Églises en croissance et fait ressor-
tir plusieurs de leurs similitudes organisationnelles et
missionnaires. Dans cette deuxième partie, nous tâchons de
présenter d’une manière plus systématique les facteurs qui
contribuent à la croissance des Églises.

1. Le fondateur du Mouvement pour


la croissance des Églises

On ne peut pas parler des principes de croissance des


Églises locales sans parler du Mouvement pour la croissance
de l’Église et de son fondateur, Donald McGavran. Ce
Mouvement, composé d’un ensemble de praticiens et de
théologiens, étudie les éléments qui favorisent le développe-
ment des Églises. Les Églises présentées en première partie
ont toutes été, de près ou de loin, largement influencées par
ce Mouvement.
Donald McGavran est né de parents missionnaires en
Inde, il fit des études de théologie aux États-Unis avant de
retourner en Inde en 1923. Il y alla pour travailler comme
missionnaire avec l’United Missionary Society et fut préoc-
cupé par la lente croissance des Églises. Pendant dix-sept
50 La croissance de l’Église

ans, il chercha alors à comprendre pourquoi certaines


Églises croissent alors que d’autres sont en déclin. Il observa
et analysa cent quarante-cinq missions et publia, en 1955,
les résultats de ses recherches dans un livre intitulé The
Bridges of God (« Les ponts de Dieu »).
En 1960, il fonda l’Institut pour la croissance de l’Église
qui déménagea ensuite au Fuller Theological Seminary
(Californie) en 1965. Doyen de la Fuller School of World
Mission, il écrit en 1970 Understanding Church Growth
(« Comprendre la croissance de l’Église »), livre essentiel
pour saisir sa pensée. C’est ce dernier ouvrage qui fut à l’ori-
gine du développement du Mouvement pour la croissance
de l’Église et probablement de la fondation de deux autres
instituts : l’Institute of American Church Growth fondé par
Win Arn en 1973 et The Church Growth Center fondé par
Kent R. Hunter en 1977.
Le livre de McGavran, Understanding Church Growth
(« Comprendre la croissance de l’Église »), présente une
conception de la mission chrétienne qui serait, d’après
l’auteur, quasi incontournable pour faire croître les commu-
nautés chrétiennes. Les raisons de la croissance, dit-il, varient
d’une communauté à l’autre, il n’y a pas une raison unique
de la croissance ; mais elles proviennent de différents facteurs
identifiables. Ces facteurs ou ces principes de croissance que
nous présentons maintenant seraient universels et pourraient
s’appliquer dans n’importe quel continent ou culture.

La croissance des Églises est la volonté de Dieu


D’après McGavran, la croissance des Églises est agréable
à Dieu car elle signifie la multiplication des personnes récon-
ciliées avec lui. Dieu veut la croissance de son Église et que
les communautés chrétiennes se multiplient. Les chrétiens
II. Les facteurs de croissance des Églises 51

devraient donc tout faire pour que les brebis perdues


« rentrent au bercail » et soient nourries 46. La croissance de
l’Église sera la conséquence d’une telle conviction théolo-
gique. Elle découle de la fidélité des chrétiens à proclamer la
Parole et à trouver les brebis perdues, c’est-à-dire à réconci-
lier les hommes et les femmes avec Dieu par le Christ. C’est
la volonté même de Dieu que les hommes et les femmes
soient trouvés et que les multitudes soient réconciliées avec
Lui dans l’Église. Sans fidélité à poursuivre cette mission, il
n’y a pas de croissance.

Jésus est le seul Sauveur


Pour favoriser la croissance des Églises, les chrétiens
doivent dissiper une certaine brume causée par le flou sur la
doctrine du salut. Le manque d’assurance quant aux moyens
de salut est paralysant pour la mission. Pour éviter une telle
paralysie, les convictions doivent être claires : le Christ est la
révélation complète et finale de Dieu à l’humanité. Malgré
les nombreuses richesses des autres religions, il n’y a pas
d’autres chemins pour aller à Dieu. Jésus étant l’unique voie
de salut, persuader les hommes et les femmes de le recevoir
comme Sauveur et de le suivre ne relève pas du prosélytisme,
c’est un devoir. McGavran s’appuie sur les versets bibliques :
« Il n’y a pas sous le ciel d’autre nom donné aux hommes,
par lequel nous devions être sauvés. » (Ac 4, 12) Jésus est le
Chemin, la Vérité et la Vie. Nul ne vient au Père que par
lui (cf. Jn 14, 6). Dieu, comme dans la parabole de la brebis
perdue, se donne comme priorité d’aller à la recherche de
ceux et celles qui sont loin de Lui (Lc 15, 3-7 ; Mt 9, 12).

46. Une brebis est nourrie lorsqu’un suivi après l’évangélisation initiale
(ou première) est assuré.
52 La croissance de l’Église

Une question de priorités


Pour qu’il y ait croissance, les Églises doivent avoir des
responsables convaincus qu’accepter le salut offert en Jésus
est la chose la plus importante qu’une personne puisse faire
dans sa vie. Ainsi, les tâches d’une Église ne sont pas à regarder
avec la même importance, des priorités devraient être fixées.
Les responsables d’Églises devraient donner la priorité aux
actions permettant la multiplication des personnes sauvées,
baptisées et incorporées à la communauté chrétienne. Le
service social et le dialogue avec les autres religions sont des
activités importantes, mais elles ne devraient pas remplacer
l’action pour retrouver les brebis perdues. L’auteur justifie
sa vision en disant que plus les chrétiens seront nombreux,
plus il en découlera des améliorations sociales. Moins il
y aura de chrétiens, moins l’amélioration des conditions
sociales sera possible.
Le salut accordé à ceux qui croient en Jésus-Christ est
le bien suprême des êtres humains et tous les autres biens
découlent de cette réconciliation première. Même la qualité
du témoignage personnel ne peut être un but prioritaire, car
il ne peut y avoir de réelle qualité de vie chrétienne aux yeux
de Dieu, explique l’auteur, si l’on ne se préoccupe pas de la
multiplication des personnes réconciliées avec lui. Le salut
des âmes est la mission première de l’Église.
Le but de la mission : trouver les brebis perdues
L’auteur insiste pour dire que le but de la mission n’est
pas seulement de chercher, mais aussi de trouver. Dieu veut
que les brebis perdues, c’est-à-dire tous les êtres humains
qui ne sont pas réconciliés avec Lui par le Christ, soient
trouvées. Être trouvé, c’est être baptisé et intégré à une
communauté chrétienne. C’est ainsi que la mission devrait
II. Les facteurs de croissance des Églises 53

être évaluée. Les résultats visibles sont donc importants.


D’après McGavran, la mission chrétienne peut être définie
comme suit : « Une entreprise consacrée à proclamer la
Bonne Nouvelle de Jésus-Christ et à convaincre les hommes
de devenir ses disciples et des membres responsables de
son église 47. » Il faut être attentif aux résultats et évaluer
ses méthodes d’évangélisation afin de s’assurer qu’elles
engendrent de nouveaux chrétiens impliqués dans l’Église.
Être efficace et se fixer des objectifs de croissance
Pour atteindre le but principal de l’Église qui est de
trouver les hommes et les femmes perdus en les réconciliant
avec Dieu pour qu’ils soient sauvés, une Église doit se fixer
comme priorité de concevoir des actions efficaces permet-
tant d’amener les hommes et les femmes à faire une profes-
sion de foi envers le Christ Sauveur et à s’engager comme
membres responsables de la communauté chrétienne. Pour
être efficaces, les pasteurs ne devraient pas hésiter à se donner
des objectifs mesurables en se fixant, dans la foi, le nombre
de convertis qu’ils souhaitent « gagner » au Christ dans une
période de temps donnée. Ils s’aideront grandement en se
servant de courbes de croissance et en utilisant les sciences
de la gestion 48 pour atteindre leur fin. Il ne faut pas hésiter à
compter les membres de l’Église, à se fixer des objectifs pour
en accroître le nombre et à allouer les ressources financières
nécessaires à cette fin.

47. D. McGavran, Understanding Church Growth, Revised edition by


C. Peter Wagner, Grand Rapids, Wm. B. Eerdmans Publishing Co.,
1980, p. 26 (traduction de l’auteur).
48. Le terme « gestion » n’est pas à confondre avec l’économie
d’entreprise. Il désigne une science de l’action collective chargée de
réaliser la mission d’une organisation.

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