Chapitre Sur At-Tayammum
Chapitre Sur At-Tayammum
Chapitre Sur At-Tayammum
« Intention : comme on dirait: Je voulais faire cette chose ou je comptais sur cela ou je me suis
imaginé cela. Signification de l'intention pour cela. » (Sharh Al-‘Umdah volume 1 page 222)
« Et ne vous tournez pas vers ce qui est vil » (Coran sourate 2 verset 267)
«Chercher de la terre propre pour essuyer le visage et les mains avec l'intention de purification. »
L'admissibilité d'effectuer at-Tayammum a été mentionné à deux reprises dans le Coran, une fois
dans la Sourate Al-Mâ’idah verset 6 et encore dans la sourate an-Nisâ’ verset 43. Il a également été
rapporté dans les ahâdîth sahîh mutawatir et il y a Ijmâ’ de la Ummah sur cette question. Cet 'Ijmâ a
été enregistré par le Shaykh-ul-Islâm Taqî-ud-Dîn Ibn Taymiyyah رحمه هللا تعالىdans son Sharh al-
'Umdah où il a écrit :
Explication de ‘Umdat-ul-Ahkâm et ‘Umdat-ul-Fiqh : ‘Uthmân bin Fârûq
« Et la base de cette (admissibilité à effectuer at-Tayammum) est dans le livre (le Coran) dans la
parole du Très-Haut:
«…alors recourrez à une terre pure et essuyer sur vos visages et vos mains avec… » (Sourate 5
verset 6)
Il est mentionné à deux reprises (sourate 5 verset 6 et sourate 4 verset 43) et a également été
élaboré dans la Sunnah et il y a Ijmâ’ (consensus) de la Ummah. Il est également une
caractéristique unique de notre Ummah. Allah n'a pas fait de la terre un nettoyant à l'exception
seul pour cette Ummah. »
Je voulais faire cette chose ou je comptais sur cela ou je me suis imaginé cela. Signifie avoir
l'intention pour elle. » (Sharh Al-‘Umdah volume 1 page 230)
Au-Tayammum est une bénédiction spéciale d'Allah تعالىpour la Ummah de Muḥammad صلى هللا عليه
وسلم. La preuve en est la parole de Rasulullâh صلى هللا عليه وسلم, tel que rapporté par Jâbir Ibn
‘Abdullâh :
« J’ai reçu cinq faveurs que personne n’avait reçues avant moi : j’ai dû à la terreur que j’inspirais (à
mes ennemis) la victoire sur un parcours d’un mois de marche. Toute la terre m’a été donnée
comme oratoire (de prière) et la terre m’est aussi un moyen de purification ; un homme
quelconque de ma communauté peut prier partout où il est atteint par l’heure de la prière. Il
m’est permis de m’emparer du butin, ce qui n’a été permis à aucun autre avant moi. J’ai reçu le
droit d’intercession. Enfin, les autres prophètes n’étaient envoyés qu’à leur peuple d’une façon
spéciale, tandis que moi j’ai été envoyé vers l’humanité entière. » (Sahîh Al-Bukhârî hadîth n°335)
Explication de ‘Umdat-ul-Ahkâm et ‘Umdat-ul-Fiqh : ‘Uthmân bin Fârûq
« Ça description est: Une personne frappe ses mains sur la terre pure une seule fois, puis les frotte
sur son visage et ses mains, cela est dû à la parole du Messager de d’Allâh صلى هللا عليه وسلمà
'Ammâr:
« Il aurait été suffisant pour toi (pour cela), (puis le Prophète )صلى هللا عليه وسلمa frappé ses mains
sur le sol et essuya son visage et ses mains. »
L'admissibilité d'effectuer at-Tayammum a été établi par le consensus des savants de l'Islâm.
Cependant, il y a quelques légers points de désaccord au sujet de la méthode actuelle. Les deux
principaux points de désaccord au sujet de la méthode d'exécution at-Tayammum sont :
Il y a deux opinions parmi les grands savants de l'Islâm concernant ces questions :
La première opinion est que l'on doit frapper la terre à deux reprises, une fois pour le visage et la
deuxième fois pour les deux mains puis essuyez le bras tout le long depuis les mains jusqu'aux
coudes. Ceci est le point de vue de la majorité des savants de l'Islâm, y compris les madhâhib
ḥanafite (Fath Al-Qadît sharh Al-Hidâyah volume 1 page 125), Mâlikite (Al-Istidhkâr volume 2 page
21 et At-Tamhîd volume 19 page 272) et Shâfi'îte (Al-Majmû’ volume 2 page 210). La première
preuve qu'ils citent pour cette opinion est le hadîth :
« At-tayammum est deux frappes: une pour le visage et l'autre pour les mains jusqu'aux coudes. »
(Sunan Ad-Darâqutnî volume 1 page 180)
Explication de ‘Umdat-ul-Ahkâm et ‘Umdat-ul-Fiqh : ‘Uthmân bin Fârûq
Ce hadîth ne peut pas être utilisé comme preuve car il est non seulement faible, mais il est
extrêmement faible. Al-Hâfidh al-Khattâbî dit à ce sujet :
« Ce hadîth n’est pas authentique en raison de Muhammad Ibn Thâbît al-'Abdî, car il est
extrêmement faible et nous ne pouvons pas dépendre de ses narrations. » (Badr Al-Munîr volume
2 page 638)
« O les croyants ! Lorsque vous vous levez pour la prière, lavez vos visages et vos mains jusqu’aux
coudes… » (Coran sourate 5 verset 6)
Pourtant, cette analogie est également viciée en raison du fait que ce verset est en ce qui concerne
les ablutions et pas le tayammum en fait le verset concernant le tayammum ne contient pas :
La seconde opinion est que l'on doit frapper la terre une fois, puis essuyez le visage et les mains
jusqu'aux poignets. Telle est l'opinion de beaucoup de Compagnons, comme 'Alî, 'Uthmân, Ibn-
'Abbâs et de certains des principaux Tabi'în comme'Aṭâ', Sa’îd Ibn al-Musayyib et beaucoup de ceux
qui les ont suivis parmi les grands érudits de l'Islâm, tels que l'imâm Ahmad, l'Imâm al-Awzâ'î, Isḥ-âq
Explication de ‘Umdat-ul-Ahkâm et ‘Umdat-ul-Fiqh : ‘Uthmân bin Fârûq
(Al-Mughnî volume 1 page 254) et de l'imâm Dâwûd Adh-Dhâhirî (Al-Muhallâ volume 1 page 250).
Elle est également signalé comme l'une des opinions attribuées à l'imâm Shâfi'î. Ceci est le point de
vue des Hanâbilah, comme indiqué dans al-Insâf (Volume 1 page 103) et sharh Muntahâ al-Irâdât
(volume 1 page 92-93).
Ce verset indique simplement d’essuyer le visage et les mains. Lorsque أيديكمest mentionné dans le
Coran sans إلى المرافقalors il est seulement jusqu'au poignet pas les coudes. Ceci est prouvé dans le
Livre d'Allah تعالى:
« Le voleur et la voleuse, à tous deux coupez la main… » (Coran sourate 5 verset 38)
Tous les savants de l'Islâm sont d'accord que la main du voleur est amputé jusqu'au poignet pas le
coude. D'où le Coran explique lui-même et il montre une preuve claire pour essuyer les mains
seulement jusqu'aux poignets et non les coudes pendant at-Tayammum.
Ceci est également soutenue par une foule de ahâdith sahîh tels que ce qui est rapporté à la fois par
l'Imam al-Bukhârî et l’Imâm Muslim sous l'autorité de 'Ammâr que Rasulullâh صلى هللا عليه وسلمlui a
dit:
« Il aurait été suffisant pour toi de faire ceci puis il a frappé les paumes de ses mains sur le sol, puis
les a dépoussiéré, puis essuya le dos de chaque main avec l'autre, puis il essuya le visage avec ses
mains. » (Sahîh Al-Bukhârî hadîth n°347 et Sahîh Muslim hadîth 368)
Ce hadîth sahîh clair est soutenu par de nombreux autre ahâdîth authentiques comme ce qui est
rapporté par l'Imâm Abû Dâwûd (Sunan Abî Dâwûd hadîth n°327 qualifié de sahîh)Bien que ce
(deuxième) avis ne soit pas l’avis des madhâhib ḥanafite (Fatḥ al-Qadîr Sharḥ al-Hidâyah Volume 1
Page 125 , Mâlikite (Al-Istidhkâr Volume 2 Page 21 et at-Tamhîd Volume 19 Page 272)et Shâfi'îte
(Al-Majmû’ volume 2 page 210), la plupart des savants de renom de ces madhâhib eux-mêmes ont
quitté l'opinion de leur madhâhib et adopté le point de vue du madh-dhab Hanbalite en raison des
preuves accablantes présentées par les Ḥanâbilah. Voici quelques-uns des exemples de ces savants:
L'auteur de la célèbre explication de al-Hidâyah, al-'Inâyah Sharh al-Hidâyah, montre que ce soit
l'opinion de l'Imâm Abû Hanîfah (Al-ʿInâyah Sharḥ al-Hidâyah Volume 1 Page 88).
Explication de ‘Umdat-ul-Ahkâm et ‘Umdat-ul-Fiqh : ‘Uthmân bin Fârûq
Le célèbre savant Mâlikite Al-Hâfidh Ibn 'AbdilBarr رحم هللا تعالىétait connu comme «le Bukhârî de
l'Ouest »en raison de sa profonde connaissance du hadîth a considéré que les preuves de cette
deuxième opinion étaient plus fortes comme indiqué dans at-Tamhîd (volume 19 page 287).
Le grand savant du hadîth, al-Hâfidh Ibn Hajar al-'Asqalânî رحم هللا تعالى, bien qu'il était un érudit du
madh-dhab Shâfi’îte, Il a écrit dans sa célèbre explication de Sahîh al-Bukhârî :
« ‘Ammâr donné une fatwa (de frapper la terre une fois, et en essuyant jusqu'aux poignets) sur la
base de ce hadîth après la mort de Rasulullâh صلى هللا عليه وسلمet il y a consensus des savants que le
narrateur d'un hadîth est celui qui connaît le mieux son sens voulu. Quant aux savants qui répondent
à ce hadîth avec le hadîth qui mentionne de frapper la terre deux fois et essuyer les coudes, alors
sachez que tous ces ahâdîth sont Da'îf. » (Fath al-Bârî Sharh Sahîh al-Bukhârî dans l'explication du
Hadîth 347)
Ce fut aussi la préférence de l'Imâm Ibn Daqîq al-'îd رحم هللا تعالى, l'Imâm al-Khattâbî et Al-Hâfidh Ibn
Hazm (Al-Muhallâ volume 1 page 250).
Ce fut aussi la préférence de la plupart des savants ultérieurs, tels que Shaykh al-Albânî ( Irwâ’ al-
Ghalîl Volume 1 Page 185), Shaykh Muhammad Ibn Salih al-'Uthaymîn (Sharḥ al-Mumtî’ ʿAlâ Zâd al-
Mustaqnî’ Volume 1 Page 488) al-Mufti Shaykh 'Abdul'Azîz ibn Baz et Shaykh Sâlih al-Fawzân (Al-
Mulakhkhas Al-Fiqhî volume 1 page 56)
Maintenant que le point de vue fort est clair, l’étudiant en sciences peut se demander en ce qui
concerne la validité de celui qui a effectué le tayammum conformément aux récits les plus faibles par
la frappe de la terre deux fois et essuyer les mains jusqu’aux coudes. Cette question est posée par
l'Imâm Ibn Qudâmah dans la prochaine ligne de al-'Umdah puisqu’il continue:
« Et si l'on fait at-Tayammum avec plus d'une frappe ou essuyé plus, il sera valide. »
Ce que l'on comprend par les termes de l'Imâm Ibn Qudâmah c’est que la meilleure méthode pour
effectuer at-Tayammum est de frapper la terre une fois, puis essuyez le visage et les mains jusqu'aux
poignets. Pourtant, si quelqu'un venait à frapper la terre deux fois et essuyer les mains jusqu'aux
coudes, leur tayammum serait valide.
L'ordre dans ce verset suggère d’essuyer le visage et les mains pendant tayammum pourtant le
hadîth sahîh enregistré dans le sahîh al-Bukhârî de'Ammâr رضي هللا عنهmontre que Rasulullâh صلى هللا
عليه وسلمa fait ce qui suit :
Explication de ‘Umdat-ul-Ahkâm et ‘Umdat-ul-Fiqh : ‘Uthmân bin Fârûq
« Il a frappé les paumes de ses mains sur le sol, puis les a dépoussiérées, puis essuya le dos de
chaque main avec l'autre, puis il essuya le visage avec ses mains. » (Sahîh Al-Bukhârî hadîth n°347)
Ce hadîth sahîh illustre un ordre différent que ce qui est mentionné dans le Coran. Le verset
mentionne pour essuyer le visage avant des mains tandis que le hadîth sahîh révèle que Rasulullâh
صلى هللا عليه وسلمessuya les mains avant le visage. Cela pose un problème, le hadîth sahîh du sahîh al-
Bukhârî est apparemment en contradiction avec le verset du Coran. Cette contradiction apparente a
poussé certains ignorants à rejeter le hadîth sahîh affirmant qu'il est contraire au Coran. Certains
savants ont abordé ce problème en déclarant que l'ordre n’était pas obligatoire lors du tayammum,
donc si l'on essuyait le visage en premier ou les mains, c’était sans conséquence.
Le vrai savant doit creuser profondément, contemplé et s’efforçer de trouver la vérité par la volonté
d'Allâh. La réponse à cette apparente contradiction est tout d'abord de regarder du tout ce qui est
rapporté à ce sujet. Si nous examinons la narration de 'Ammār رضي هللا عنهqui est rapporté dans le
sahîh de Muslim on lit :
Maintenant, cette longue narration fournit des détails supplémentaires. Nous apprenons de ce récit
que ce tayammum qui a été signalé par 'Ammār رضي هللا عنهétait en place afin d’effectuer un bain
rituel. Dans une autre narration aussi rapporté par l'Imâm al-Bukhârî رحمه هللا تعالىon ne mentionne
pas que c’est pour effectuer le Ghusl :
« Il a frappé les paumes de ses mains sur le sol, puis les a dépoussiérées, puis essuya le dos de
chaque main avec l'autre, puis il essuya le visage avec ses mains. » (Sahîh Al-Bukhârî hadîth n°347)
Explication de ‘Umdat-ul-Ahkâm et ‘Umdat-ul-Fiqh : ‘Uthmân bin Fârûq
Or, ce hadîth sahîh également rapporté dans le Sahîh al-Bukhârî, sans la mention du ghusl,
mentionne le visage à essuyer avant les mains.
Maintenant, après avoir examiné les différentes narrations sur le sujet, nous nous tournons vers al-
Qawâ’id al-Fiqqiyyah (règles de la jurisprudence). Le grand savant al-Hâfidh Ibn Rajab al-Hanbalî رحمه
هللا تعالىécrit dans son célèbre livre al-Qawâ'id al-Fiqqiyyah :
Shaykh Muhammad Ibn Salîh al-'Uthaymîn رحمه هللا تعالىutilise cette Qâ’idah dans Sharh al-Mumtî’
‘alâ Zâd al-Mustaqni' pour résoudre le problème de tartîb (succession) dans Tayammum :
Ce verset établit la succession pour at-tayammum et dans le hadîth où Rasulullâh صلى هللا عليه وسلم
explique at-tayammum à la place des ablutions Il صلى هللا عليه وسلمa suivi la tartîb, cela est parce que
le tartîb est obligatoire dans les ablutions. Pourtant, dans le ahâdîth qui sont liés au Ghusl Rasulullâh
صلى هللا عليه وسلمn'a pas toujours suivit la tartîb afin d'illustrer à la Ummah que la tartīb n’est pas
obligatoire pour effectuer at-tayammum à la place du Ghusl. Ceci parce que la tartîb est pas
obligatoire dans le ghusl au départ.
Ceci est ce qui est clair à partir du Coran, des ahâdîth sahîh et al-Qawâ'id al-fiqhiyyah. La tartîb est
obligatoire lors de l’exécution at-tayammum à la place des ablutions, mais pas obligatoire lors de
l’exécution at-tayammum à la place du ghusl.
Explication de ‘Umdat-ul-Ahkâm et ‘Umdat-ul-Fiqh : ‘Uthmân bin Fârûq
La première d'entre elle est: l'incapacité d'utiliser de l’eau parce qu'elle est insuffisante ou si il y a
la peur que son utilisation provoque la maladie ou en raison de l'extrême froid ou de peur
d'infliger la soif sur lui-même, sa famille (et l'élevage), son compagnon, ou parce que sa recherche
d'elle-même mets en danger ses biens; ou parce qu’elle est indisponible sauf à un prix
déraisonnablement élevé. »
La première condition
L'absence ou l'insuffisance de l'eau est la première condition qui permet d'effectuer at-tayammum.
La preuve de cela se trouve dans le Livre d'Allah, à deux endroits :
« Et que vous ne trouviez pas d’eau alors recourrez à une terre pure et essuyer sur vos visages et
vos mains avec… » (Sourate 5 verset 6)
« Et que vous ne trouviez pas d’eau alors recourrez à une terre pure et essuyer sur vos visages et
vos mains avec… » (Coran sourate 4 verset 43)
L'admissibilité à effectuer at-tayammum en raison de ne pas être en mesure de trouver de l'eau est
prouvé dans le Coran, les ahâdîth sahîh et Al-Ijmâ' de la Ummah. Cette Ijmâ' a été apporté par l'Imâm
Ibn Mundhîr رحمه هللا تعالىdans son livre al-Ijmâ' (page 19).
Quant à l'impossibilité d'utiliser l'eau en raison d'une maladie ou d'un froid extrême, il faut garder à
l'esprit que la crainte pour sa santé doit être certaine et non imaginaire. Les grands savants de l'Islâm
considèrent la maladie qui donne droit à faire at-tayammum est ce qui pourrait aggraver une
blessure physique. Toutefois, cela ne signifie pas nécessairement qu'elle doit être une maladie
mortelle.
Quand at-tayammum est fait en raison d’un temps froid extrême, il est permis uniquement lorsque
l'eau ne peut pas être réchauffée. Dans les temps présents, l'eau chaude est facilement disponible.
On doit faire face à une situation où l'eau est très froide et que faire ses ablutions avec elle serait
nocif et qu’il n’y a aucun moyen de la réchauffer, alors et alors seulement on peut effectuer at-
tayammum.
La preuve de ceci peut être trouvé dans le hadîth sahîh rapporté par l'Imâm Abû Dâwûd رحمه هللا تعالى
dans ses Sunan sous l'autorité de ‘Amr Ibn al-'As رضي هللا عنهqui a déclaré :
« J’ai eu un rêve humide sous une nuit froide dans la bataille de dhât as-Salâsil. Je craignais que si
j’effectué le ghusl, je mourrai. Donc j’ai effectuée at-tayammum et j’ai mené mes compagnons
dans la salât du Fajr. Ils l’ont mentionné à An-Nabi صلى هللا عليه وسلم. Il صلى هللا عليه وسلمm'a
demandé: " 'Amr, tu as mené tes compagnons dans salât alors que tu étais dans un état de
Janâbah" Je lui صلى هللا عليه وسلمdonné la cause qui m'a empêché d'accomplir le ghusl. Puis je lui ai
dit Allah dit تعالى:
« Ne vous tuez pas vous-même. En effet, Allah est pour vous Miséricordieux »
Rasulullah صلى هللا عليه وسلمa souri et n'a rien dit. » (Sunan Abî Dâwûd Ḥadîth 334 qualifié de sahîh
par Shaykh al-Albânî dans Ṣaḥîḥ Abî Dâwûd)
« Ce hadîth indique qu'il est Jâ'iz (autorisé) pour celui qui pense que l'utilisation de l'eau pourra le
tuer d’effectuer at-tayammum que ce soit à cause du froid ou une autre raison; et il est Jâ'iz pour
celui qui a effectué at-tayammum de prier avec ceux qui ont accompli les ablutions. » (Fath Al-Bârî
volume page 454)
« Si vous pouvez trouver de l'eau chaude ou si vous êtes en mesure de chauffer l'eau froide, ou
vous pouvez acheter de l'eau à partir de votre voisin ou de quelqu'un d'autre, alors vous devez
l’utiliser . . . vous devez faire ce que vous pouvez, si l'achat de l'eau, le chauffage ou tous les
moyens vous permettent d'effectuer les ablutions comme prescrit avec de l'eau. Si vous êtes
incapable de le faire et que le froid est sévère et vous pose un danger, et il n'y a aucun moyen pour
Explication de ‘Umdat-ul-Ahkâm et ‘Umdat-ul-Fiqh : ‘Uthmân bin Fârûq
vous de chauffer ou d'acheter de l'eau chaude à partir de ceux qui sont autour de vous, alors vous
êtes excusé, et at-tayammum est suffisant pour vous, parce que Allah تعالىdit dans le Coran :
« Craignez Allah, donc autant que vous pouvez » (Coran sourate 64 verset 16)
Et :
« Et que vous ne trouviez pas d’eau alors recourrez à une terre pure et essuyer sur vos visages et
vos mains avec… » (Sourate 5 verset 6)
Celui qui est incapable d'utiliser l'eau relève de la même décision que celui qui est incapable de
trouver de l'eau. » (Majmû’ Al-Fatâwâ volume 10 page 199)
Cependant, il ne faut pas prendre à la légère la religion d'Allah et prendre des décisions de façon
abusive pour s’accommoder à la paresse. Quant à l'insuffisance de l'eau, par exemple lorsque l'on n'a
pas assez d'eau pour son utilisation indispensable au quotidien et Salât, on doit effectuer at-
tayammum pour Salâh et utiliser l'eau pour les besoins essentiels.
L’Imâm Ibn Mundhîr رحمه هللا تعالىa rapporté l’Ijmâ’ de la Ummah au sujet de l'admissibilité de celui
qui craint une soif extrême, par crainte de se nuire ou de mourir, de pouvoir effectuer at-tayammum.
(al-Ijmâ' page 20).
La seconde condition
La deuxième condition est l'entrée du temps, on ne peut pas faire at-tayammum pour une fardh
avant l’heure ou pour un acte surérogatoire pendant les temps où c’est haram. En d'autres termes,
on ne peut pas effectuer at-tayammum pour une salât fardh Salah jusqu'à ce que son temps entre.
Étant donné qu’at-tayammum est fait pour la nécessité et la nécessité ne se pose pas jusqu'à ce que
la prière entre dans son temps. On ne peut pas effectuer at-tayammum pour un acte surérogatoire
(par exemple une prière nafilah) pendant un temps qu'il est interdit (comme le temps entre le
moment de Al-'asr et Al-Maghreb).
La preuve de ceci peut être trouvée dans les versets du Coran et dans les ahâdith sahîh cité ci-dessus.
Dans tous les cas, il n’est possible d'effectuer at-tayammum que lorsque le besoin se présente. Ceci
est aussi un principe de Fiqh, on peut ne pas profiter d'une rukhsa jusqu'à ce que le besoin s’en fasse
Explication de ‘Umdat-ul-Ahkâm et ‘Umdat-ul-Fiqh : ‘Uthmân bin Fârûq
sentir. Par exemple, on peut combiner les prières dans la nuit lors de fortes pluies, mais seulement
après qu’il pleut, pas en prévision de la pluie.
La troisième condition
La troisième condition est l'intention. La preuve est le célèbre hadîth sahîh :
‘Umar Ibn Al Khattâb radhî Allahu anhu a dit : j’ai entendu le Messager d’Allah salla Allahu ‘alayhi wa
salâm dire : « Les actes ne valent que par les l’intention (dans une autre version : « les
intentions »). Chacun ne sera rétribué que selon ce qu’il a entendu faire. A celui qui a accompli Al
Hijrah en vue d’Allah et de Son Messager, son émigration lui sera comptée comme étant pour Allah
et Son Messager. A celui qui a accompli l’émigration pour obtenir un bien de ce bas monde, ou
épouser une femme, son émigration lui sera alors comptée selon ce qu’il recherchait. » (Sahîh Al-
Bukhârî hadîth n°1)
Par conséquent, si l'on devait effectuer at-tayammum pour une action surérogatoire, alors on ne
peut pas effectuer une action fardh avec. Si l'on effectue at-tayammum pour une action fardh, on ne
peut pas effectuer aucune action fardh ou surérogatoire jusqu'à ce que le temps de cette action
fardh expire. Par exemple, si on a effectué at-tayammum pour la Salât fardh du Duhr, on peut
également effectuer toutes les Nawafil liées à ce moment-là avec le même at-tayammum. Quand le
temps de salât 'Asr entre, un autre at-tayammum doit être effectué.
Les savants de l'Islâm sont d'accord que l'on doit avoir l'intention d'effectuer at-tayammum.
Pourtant, ils sont en désaccord sur celui qui effectue at-tayammum, s’il doit le renouveler ou non.
La preuve pour les Ahnâf est ce qui a été enregistré par l'Imâm At-Tirmidhî رحمه هللا
تعالىdans ses Sunan sous l'autorité d'Abû Dharr رضي هللا عنهqui a signalé que Rasulullâh صلى هللا عليه
وسلمa dit :
Explication de ‘Umdat-ul-Ahkâm et ‘Umdat-ul-Fiqh : ‘Uthmân bin Fârûq
« La terre pure et propre est un purificateur pour le musulman; même si il n'a pas trouvé l'eau
pendant dix ans. Ensuite, s’il trouve l'eau, il doit l'utiliser (pour la purification) sur sa peau. Car,
c’est ce qui est meilleur. »
Comme le libellé du hadîth mentionne dix ans, ils en déduisent que l'on peut effectuer de multiple
salât avec un at-tayammum. Cependant, bon nombre des savants du Hadîth ont fait remarquer que
ce hadîth ne pointe pas vers la poursuite d'utiliser une seul at-tayammum pendant dix ans; il est
plutôt la capacité d'effectuer at-tayammum aussi longtemps que nécessaire. Dans la durée de dix
ans, une personne va répondre à l'appel de la nature et du sommeil. Selon le consensus des savants
de l'Islâm, cette personne aura besoin de renouveler son tayammum.
L’avis invoqué par les Ḥanâbilah est qui doit renouveler at-tayammum pour chaque salât fardh. Les
Ḥanâbilah soulignent que la raison principale de ceci est que ce n’est pas le même entre al-Wudu’ et
at-tayammum. Quand une personne effectue ses ablutions, elle ne doit pas les répétées pour chaque
Salât ou la différence entre faire ses ablutions pour une Salât fardh ou surérogatoire. Cela est vrai
parce les ablutions supprime l'état du Hadath al-Asghar d'une personne alors que at-tayammum ne
le fait pas. Plutôt at-tayammum est seulement une solution temporaire et une miséricorde pour les
croyants, mais elle ne suffit pas à supprimer le Hadath.
Le Dalîl (preuve) est le consensus des savants de l'Islâm, celui qui effectue at-tayammum et trouve
ensuite de l'eau doit faire ses ablutions ou le Ghusl avec l'eau. Par conséquent, si at-tayammum levé
son état de Hadath il ne serait pas obliger d’effectuer les ablutions ou le Ghusl lorsqu’il trouve de
l'eau. Cela indique que at-tayammum seulement une solution temporaire et non un moyen de ôter le
Hadath par lui-même.
Ceci est prouvé dans le hadîth très utilisé par les Ahnâf, car il comprend le libellé :
« Ensuite, s’il trouve l'eau, il doit l'utiliser (pour la purification) sur sa peau »
Or, si un doute subsistait concernant cette question, alors il deviendra clair avec les ahâdîth Sahîh
Mawquf suivants. L’Imam al-Bayhaqî رحمه هللا تعالىa rapporté avec une chaîne de rapporteurs Sahîh
que Ibn 'Umar رضي هللا عنهماa dit :
« Effectuer at-tayammum pour chaque Salât. » (Sunan Al-Kubra Al-Bayhaqî hadîth N°1093)
L’Imâm al-Bayhaqî رحمه هللا تعالىa lui-même commenté l'authenticité de ce récit indiquant :
Explication de ‘Umdat-ul-Ahkâm et ‘Umdat-ul-Fiqh : ‘Uthmân bin Fârûq
« Son Isnâd est sahîh » (Sunan Al-Kubra Al-Bayhaqî note après le hadîth N°1093)
Al-Hâfidh ad-Dâraquṭnî رحمه هللا تعالىl’a également signalé avec une chaîne plus faible de :
L’Imam al-Bâjî رحمه هللا تعالىa rapporté dans son Sharh de Al-Muwatta’ «ceci est l'opinion de az-Zuhrî
رحمه هللا تعالى, Sâ’id Ibn al-Musayyib رحمه هللا تعالى, Al-Hasan al-Basrî رحمه هللا تعالىet l'Imâm Mâlik رحمه هللا
( تعالىAl-Muntaqâ Sharḥ al-Muwaṭṭa’ Volume 1 Page 126).
Selon l'imâm Ibn Battâl رحمه هللا تعالىcela est aussi l'avis de l'Imâm Shu'bah رحمه هللا تعالى, l’Imâm
Makhûl رحمه هللا تعالى, l'Imâm al-Layth رحمه هللا تعالى, l'Imâm ash-Shâfi'î رحمه هللا تعالى, l'imâm Ahmad رحمه
هللا تعالىet l’Imam Is-ḥâq ( رحمه هللا تعالىSharḥ Ṣaḥîḥ al-Bukhârî Ibn Baṭṭâl Volume 2 Page 19).
Il est donc clair qu'il faut renouveler at-tayammum pour chaque salât fardh. Ceci est clairement le
point de vue le plus fort car il ne rejette pas le Hadîth rapporté par Abû Dharr رضي هللا عنهet il est
soutenu par des preuves claires authentiques.
La quatrième condition
La quatrième condition est la substance. Tous les savants sont d'accord que la terre propre avec de la
poussière peut être utilisé pendant at-tayammum. Pourtant, il y a un certain désaccord parmi les
érudits avec d'autres substances qui ne sont pas Turâb (terre), mais qui viennent toujours du sol
pour être utilisé. En ce qui concerne cette question il y a deux opinions parmi les grands savants de
l'Islâm.
Le premier avis stipule qu'il est permis d'effectuer at-tayammum avec tout ce qui vient de la terre,
tels que: terre, sable, pierre, plâtre de chaux, de l'antimoine, de l'argile, cailloux et de l'arsenic. Ainsi,
toutes substances de la Terre peut être utilisées aussi longtemps qu'elles ne brûlent pas pour former
des cendres. La signification selon cette opinion, les arbres, les plantes et les métaux ne peuvent pas
être utilisés. Pourtant, des pierres ou des rochers, même si elles n’ont pas de poussière sur ellle
peuvent être utiliséés. Telle est l'opinion du madh-dhab Hanafite comme indiqué dans Mukhtasar al-
Qudûrî et Badâ’i as-Ṣanâ’i (volume 1 page 53). Telle est l'opinion de l'Imam Abû Hanîfah رحمه هللا تعالى
et son étudiant / compagnon l’imâm Muhammad ash-Shaybânî . Bien que ce soit l'opinion standard
du madh-dhab Hanafite l'autre célèbre étudiant / compagnon de l'Imâm Abû Hanîfah رحمه هللا تعالى, al-
Qâdhî Abû Yûsuf رحمه هللا تعالىest en désaccord et a estimé que ce n’est pas permis de faire at-
tayammum sauf avec le sol et spécifiquement du sable. L'Imâm Mâlik رحمه هللا تعالىa également
accepté la vue qu'il est permis d'effectuer at-tayammum avec quelque chose de la terre (Al-
Mawsû’ah Al-Fiqhiyyah volume 14 page 261). La preuve de cet avis est le verset du Coran :
Explication de ‘Umdat-ul-Ahkâm et ‘Umdat-ul-Fiqh : ‘Uthmân bin Fârûq
« …alors chercher la terre propre (et effectuer at-tayammum avec elle) » (Coran sourate 5 verset 6)
Le deuxième avis, il est seulement permis d'effectuer at-tayammum avec de la poussière de la terre.
Ceci est l’avis du madh-dhab Shâfi’î (Al-Majmû’ volume 2 page 220) et il est également le point de
vue Mu'tamad des Ḥanâbilah. Ceci est aussi l'avis de al-Qâdhî Abû Yûsuf رحمه هللا تعالىdes Ahnâf
(Badâ’i as-Ṣanâ’i volume 1 page 53). La preuve de cet avis est le même verset du Coran :
« …alors chercher la terre propre (et effectuer at-tayammum avec elle) » (Coran sourate 5 verset 6)
Maintenant, la différence est seulement dans la compréhension de ce qui est signifié par les paroles
d'Allah :
«… terre propre (et effectuer at-tayammum avec elle) » (Coran sourate 5 verset 6)
Le grand Mufassir du Coran l’Imâm Ibn Kathir رحمه هللا تعالىa expliqué ce verset avec un hadîth clair et
authentique. Il est rapporté dans le Sahîh Muslim sous l'autorité de Hudhayfah Ibn Al-Yamân رضي هللا
عنهqui a signalé que Rasulullâh صلى هللا عليه وسلمa dit :
« Nous avons été faits pour exceller sur les autres peuple dans trois choses): Nos lignes ont été
rendues comme les rangées des anges et toute la terre a été faite comme mosquée pour nous, et
sa poussière a été faite comme purificateur pour nous au cas où l'eau n’est pas disponible. » (Sahîh
Muslim hadîth n°1193)
L’Imam Ibn Kathir رحمه هللا تعالىa fait un commentaire précieux après avoir cité cet authentique
hadîth. Si toute autre substance était autorisée pour tayammum alors Rasulullâh صلى هللا عليه وسلم
l’aurait mentionné à sa communauté, plutôt Il صلى هللا عليه وسلمa clairement indiqué la poussière de la
terre et pas de pierres ou de rochers etc.
Ce fut aussi la compréhension du plus grand exégète du Coran Ibn 'Abbâs رضي هللا عنهماcomme
rapporté par l'Imâm Bahâ ad-Dîn al-Maqdissî رحمه هللا تعالىdans al-'Uddah Sharh al-'Umdah.
Ceci est le plus sûr et le plus fort. Il colle à la formulation claire du verset du Coran, des ahâdîth Sahîh
et à la compréhension de la Compagnons.
« Quoi que se soit qui invalide les ablutions faites avec de l'eau, invalide at-tayammum; que se soit
la sortie de son temps; la capacité à utiliser de l'eau invalide at-tayammum même si l'on est en
prière. »
Par conséquent, At-tayammum est invalidé par n’importe qu’elles invalidations des ablutions. Les
grands savants de l'Islâm sont en consensus sur cette question. Avec l'ajout de la sortie du temps; en
d'autres termes, si l'on avait fait at-tayammum pour Dhuhr et le temps pour 'asr arrive, il faut
renouveler at-tayammum. Cela a été discuté ci-dessus avec beaucoup de détails.
La dernière chose est de trouver de l'eau et cela est aussi quelque chose que les grands savants de
l'Islâm sont en consensus, car le Dalîl dans le hadîth sahîh mentionné précédemment est clair.
Récapitulatif
Voici un résumé utile tiré de Zâd Al-Mustaqni' de l'imâm al-Ḥajjâwî رحمه هللا تعالى:
1- L'entrée du temps pour quelque chose de fardh ou un temps qui permet les actes
surérogatoire.
2- Si on n’est pas en mesure de trouver de l'eau; ou que son prix est extrêmement élevé; et que
l’on n’est pas en mesure de payer le prix; ou qu’il y a la peur de nuire à son corps, ses
compagnons, ou quelqu'un à sa charge (y compris sa femme ou ses enfants); ou que l’on
peut nuire à ses biens; pour cause de maladie; et ce qui est similaire à cela.
1- L’essuyage du visage
2- L’essuyage des mains et y compris les poignets
Explication de ‘Umdat-ul-Ahkâm et ‘Umdat-ul-Fiqh : ‘Uthmân bin Fârûq
Annulatifs du Tayammum :
1- Avoir l’intention
2- Réciter Bismillâh
3- Frapper les mains sur le sol ou quoi que ce soit avec de la poussière sur elle une fois
4- Essuyer le visage, puis essuyer les mains jusqu'aux poignets une fois