Thermo III L3 - 2021
Thermo III L3 - 2021
Thermo III L3 - 2021
Dans un tube calorifugée un gaz traverse un milieu poreux (tampon d’ouate) : le gaz se
détend.
Avant la détente, le gaz est sous la pression p1 et la température T1, après il est à p2<p1 et T2.
On suppose que le gaz s’écoule très lentement pour pouvoir négliger son énergie cinétique
macroscopique.
Sans échange de chaleur, le premier principe devient : DU=W.
Pour le calcul, on considère un volume de gaz ABCD qui traverse lentement le bouchon
poreux. Après un temps Dt, le volume devient : A’B’C’D’.
Pour le calcul de DU :
Δ𝑈 = 𝑈!! "! # ! $! −𝑈!"#$ = 𝑈"$ − 𝑈!#
Ou UAC et UBD sont les énergies libres dans les volumes jaunes respectives, car le milieu est
commun aux deux temps.
Pour le calcul du travail des forces de pression, on peut également se contenter de calculer de
travail pour faire disparaître le volume AA’CC’ :
26
𝑊!# = −𝑝% Δ𝑉!# = −𝑝% (0 − 𝑉!# ) = 𝑝% 𝑉!#
ou :
𝑈!# + 𝑝% 𝑉!# = 𝑈"$ + 𝑝& 𝑉"$
ou :
𝐻!# = 𝐻"$
Une détente de Joule-Thomson est alors isenthalpique et pour un gaz parfait la température ne
varie pas lors d’une détente isenthalpique (2ème loi de Joule).
Par contre, pour un gaz réel on peut calculer la variation de la température en analysant la
variation de l’enthalpie (k=h de la page 8 ; a coeff de dilatation isobare p4) :
𝜕𝑣
𝑑ℎ = 𝑐' 𝑑𝑇 + (𝑘 + 𝑣)𝑑𝑝 = 𝑐' 𝑑𝑇 + 3−𝑇 4 6 + 𝑣7 𝑑𝑝
𝜕𝑇 '
= 𝑐' 𝑑𝑇 + 𝑣(1 − 𝛼𝑇)𝑑𝑝 = 0
𝑑𝑇 𝑣
4 6 = (𝛼𝑇 − 1) = 𝜇
𝑑𝑝 ( 𝑐'
Une fois le gaz purifié, on comprime selon une isentropique (portion 1->2) à partir d’un point
situé à droite de la courbe de saturation. Le gaz comprimé traverse 2 échangeurs ou il cède de
la chaleur au milieu extérieur grâce à une circulation d’eau à température ambiante. Il arrive
au point 3 (2->3’->3). Ensuite, il subit une détente isenthalpique (3->4) et traverse la courbe
de saturation. La partie liquide qui se forme est enlevée (4->5). Ensuite, le gaz est envoyé
dans le second échangeur afin de refroidir le gaz sortant du 1er échangeur (5->1).
Les brevets pour ce cycle ont été déposés indépendamment par Linde (allemand) et Hampson
(britannique) à 1895.
27
Au cours de la détente, aucun travail n’est fourni. La partie isenthalpique peut être remplacé
par une détente isentropique dans le procédé de Claude qui fournit du travail par
l’intermédiaire d’une turbine.
Entre 2 états d’équilibre on peut exprimer la variation d’entropie DS. L’entropie de l’état
finale est donc la somme entre l’état de référence S0 et la variation DS :
𝑆(𝑇, 𝑝) = 𝑆) (𝑇) , 𝑝) ) + ∆𝑆
𝐻(𝑇, 𝑝) = 𝐻) (𝑇) , 𝑝) ) + ∆𝐻
Et l’enthalpie libre :
𝐺(𝑇, 𝑝) = 𝐻(𝑇, 𝑝) − 𝑇𝑆
𝐺(𝑇, 𝑝) = 𝐺) (𝑇) , 𝑝) ) + ∆𝐺
28
Cette conclusion a amené à Nerst de suggéré l’effondrement de l’entropie à 0K.
Cela implique que la valeur de référence pour l’entropie ne peut pas être choisi librement :
c’est l’état qui correspond à une température thermodynamique nulle, ce qui résout le
paradoxe du haut.
En formulant la variation d’entropie par échange de chaleur dans un gaz parfait avait donné :
𝑇 𝑉
𝑆 = 𝐶* ln
+ 𝑛𝑅 ln
𝑇) 𝑉)
Avec une entropie de référence mathématique :
𝑆) = −𝐶* ln 𝑇) − 𝑛𝑅 ln 𝑉) → ∞ pour 𝑇) → 0𝐾
𝑑𝑇
(𝑑𝑆)* = 𝐶
𝑇
En intégrant
+
𝑑𝑇
𝑆=L 𝐶
) 𝑇
Pour que l’intégral reste fini, il est nécessaire que la valeur de C s’effondre pour T->0K. Cet
effondrement diffère suivant le type de solide :
Il résulte du 3ème principe qu’on peut attribuer à toute substance, à T donné, une entropie
absolue. On détermine cette entropie en envisageant une succession de transition qui amène la
substance de 0K->T,p (en considérant également des changements de phases).
29
Pour l’eau à 298.15K, p=1bar, par exemple :
&78.%1
𝑆(298.15𝐾) = ∆𝑆)&/..%1 + ∆𝑆23456, (273.15) + ∆𝑆&/..%1
&/..%1 &/..%1
𝑑𝑇 𝐿2 (273.15) 𝑑𝑇 𝐽
=L 𝐶*,4 (𝑇) + +L 𝐶*,: (𝑇) = 69.9
) 𝑇 273.15 ) 𝑇 𝐾 𝑚𝑜𝑙
La méthode classique suit la Figure 16.4a avec X=V, par exemple : on diminue V de façon
isotherme de telle sorte que la chaleur est cédée au milieu extérieur, puis on l’augmente de
manière isentropique.
bb⃗ :
Pour le refroidissement magnétique le volume est remplacé par l’aimantation 𝑀
30
On augmente le champ magnétique 𝐵 b⃗ d’une façon isotherme puis on le diminue d’une
manière isentropique. Le processus peut être traité à l’aide du 1er et 2ème principe, adapté au
problème (voir à droite pour rappel des formules pour un gaz, par exemple) :
b⃗ ∙ 𝑑𝑀
𝛿𝑊 = 𝐵 bb⃗ = 𝐵𝑑𝑀
Pour des vecteur co-linéaires.
𝛿𝑊 = −𝑝𝑑𝑉
𝛿𝑄 = 𝑇𝑑𝑆
= 𝐶; 𝑑𝑇 + 𝑙𝑑𝑀
𝛿𝑄 = 𝐶< 𝑑𝑇 + 𝑙𝑑𝑉
Avec
𝜕𝑆 𝜕𝑆 𝜕𝐵
𝐶; = 𝑇 4 6 et 𝑙 = 𝑇 4 6 = −𝑇 4 6
𝜕𝑇 ; 𝜕𝑀 + 𝜕𝑇 ;
𝜕𝑆 𝜕𝑆 𝜕𝑝
𝐶< = 𝑇 4 6 et 𝑙 = 𝑇 4 6 = 𝑇 4 6
𝜕𝑇 < 𝜕𝑉 + 𝜕𝑇 <
Une substance magnétique est dite parfaite si son équation d’état peut se mettre sous la
forme :
𝐵
𝑀 = 𝑓𝑐𝑡 4 6
𝑇
𝑇
𝑉 = 𝑓𝑐𝑡 4 6
𝑝
𝑑𝑀 1 𝜕𝐵 𝐵
0= = 4 6 − &
𝑑𝑇 𝑇 𝜕𝑇 ; 𝑇
Le coefficient l se simplifie alors :
𝜕𝐵
𝑙 = −𝑇 4 6 = −𝐵
𝜕𝑇 ;
𝐶; 𝑙 𝐶; 𝐵
0 = 𝑑𝑆 = 𝑑𝑇 + 𝑑𝑀 = 𝑑𝑇 − 𝑑𝑀
𝑇 𝑇 𝑇 𝑇
donc
𝐵
𝑑𝑇 = 𝑑𝑀 < 0 𝑠𝑖 𝑑𝑀 < 0
𝐶;
Effectivement, la température baisse quand l’aimantation diminue d’une manière
isentropique.
31
On peut faire une estimation de l’effet à des températures très basse ou CM est très faible (=0),
ce qui mène à
𝑑𝑀 = 0 ou 𝑀 = 𝑐𝑜𝑛𝑠𝑡
𝐵
= 𝑐𝑜𝑛𝑠𝑡
𝑇
Ou
𝐵25, 𝐵5,5
=
𝑇25, 𝑇5,5
32
5. La diffusion thermique
𝑋
𝑥=
𝑉
𝐼=6, = p 𝑥 𝑣⃗ ∙ 𝑛b⃗ 𝑑𝑆
?
Icon dénomme le flux en direction de 𝑛b⃗ de la surface orientée du volume V.
La deuxième manière de transport est associé à un processus non-convectif (donc sans
transport de matière) à l’aide d’un vecteur transport volumique bbb⃗
𝐽@ de la quantité x.
𝐼,6,A=6, = p bbb⃗
𝐽@ ∙ 𝑛
bbb⃗𝑑𝑆
?
Par la suite, on s’intéresse au transport de chaleur. Afin de pouvoir focaliser sur la partie non-
convectif du transport, on se restreindra sur l’étude du transport de chaleur dans des
solides. Dans les fluides, il sera difficile de séparer ce transport du volet convectif.
Des tiges de métaux différents (cuivre, aluminium, fer, zinc) couverts de cire sont mis en
contact avec une source de chaleur. La longueur de la cire fondue varie avec les matériaux.
On met alors en évidence un flux d’énergie interne ou flux thermique :
𝑑𝑈
𝐼B( =
𝑑𝑡
= p bbbb⃗
𝐽B( ∙ bbb⃗𝑑𝑆
𝑛
?
33
Fourier a pu mettre en évidence la nature phénoménologique du phénomène et a établie
expérimentalement la loi qui porte son nom :
𝐽bbbb⃗ bbbbbbbbbb⃗
B( = −𝜆 𝑔𝑟𝑎𝑑 𝑇
On sait par le 1er principe que l’énergie interne n’est pas une grandeur conservée.
𝑑𝑈 = 𝛿𝑄 + 𝛿𝑊
Une autre façon de formuler le bilan d’énergie interne sera de le couper dans un terme qui
décrit l’échange (réversible, associé à l’échange de chaleur 𝛿𝑄 par un flux thermique) et une
partie d’énergie interne produit ;
𝑑𝑈 = 𝛿𝑈 é=(D,EF + 𝛿𝑈 'G6H
La partie production est par exemple dû à des forces de frottement entre les parties interne du
système, mais il également avoir comme origine la perte d’énergie électromagnétique pas
effet de Joule dans un circuit intérieur.
Les différents termes du bilan de l’énergie interne s’explicitent alors :
𝑑𝑈 = 𝑑 t 𝜌𝑢 𝑑𝑉
<
avec u : énergie interne massique, r : masse volumique
𝛿𝑈 é=(D,EF
= − p bbbb⃗
𝐽B( ∙ bbb⃗𝑑𝑆 𝑑𝑡
𝑛
?
Et
𝛿𝑈 'G6H = t 𝜎3 𝑑𝑉 𝑑𝑡
*
34
Utilisant la formule d’Ostrogradsky, on obtient (att : le terme avec 𝑣⃗ n’existe pas, car dans un
solide les molécules n’ont pas de vitesse de déplacement macroscopique).
𝜕
t (𝜌𝑢) 𝑑𝑉 = − t 𝑑𝑖𝑣 𝐽bbbb⃗
B( 𝑑𝑉 + t 𝜎3 𝑑𝑉
𝜕𝑡
< < *
Comme aucune hypothèse particulière n’a été faite sur le volume V, on en déduit l’équation
locale suivante, dite équation de continuité relative à l’énergie interne :
𝜕
(𝜌𝑢) = −𝑑𝑖𝑣 𝐽bbbb⃗
B( + 𝜎3
𝜕𝑡
Afin de trouver une équation qui décrit la variation de la température, on peut injecter la loi de
Fourier et relier l’énergie interne dans un solide à la température :
𝑑(𝜌𝑢) = 𝜌𝑐* 𝑑𝑇
𝜕
𝜌𝑐* bbbbbbbbbb⃗ 𝑇y + 𝜎3
𝑇 = −𝑑𝑖𝑣 x−𝜆 𝑔𝑟𝑎𝑑
𝜕𝑡
Ou
𝜕 𝜎3
𝑇 = 𝑎 ∆𝑇 +
𝜕𝑡 𝜌𝑐*
I
Si l est uniforme et avec 𝑎 = J= diffusivité thermique (m2/s) :
"
Notons que cette équation n’est pas invariante par renversement du temps (t -> -t), la diffusion
thermique est fondamentalement irréversible.
• en régime stationnaire :
𝜎3
∆𝑇 = −
𝜆
La production d’énergie interne permet de la transférer au milieu extérieur.
∆𝑇 = 0
Cela devient une équation de Laplace.
Dans un système 1-D cela devient :
35
𝑑& 𝑇
=0
𝑑𝑥 &
Une première intégration donne :
𝑑𝑇 𝐽B(,@
= 𝑐𝑠𝑡 = −
𝑑𝑥 𝜆
𝐽B(,@ 𝐽B(,@
𝑇(𝑥) = − 𝑥 + 𝑐𝑠𝑡 = − 𝑥 + 𝑇(0)
𝜆 𝜆
𝜕
𝑇 = 𝑎 ∆𝑇
𝜕𝑡
Ou en 1-D :
𝜕 𝜕&𝑇
𝑇 = 𝑎 &
𝜕𝑡 𝜕𝑥
1 𝑥&
𝑇(𝑥, 𝑡) = 𝑐𝑠𝑡 exp 3− 7
√4𝜋𝑎𝑡 4𝑎𝑡
∆𝑥%K ≈ √𝑡
&
36
5.5 La résistance thermique
𝐽B(,@
𝑇(𝑥) = − 𝑥 + 𝑐𝑠𝑡
𝜆
𝐽B(,@ 𝑙
𝑇% − 𝑇& = 𝑙 = 𝐼B(
𝜆 𝜆𝑠
En introduisant l’intensité (ou flux) thermique
𝐼B( = 𝐽B(,@ 𝑠
𝑇% − 𝑇& 𝑙
𝑅B( = =
𝐼B( 𝜆𝑠
Ce résultat est très utile dans la pratique. Si on veut transmettre facilement un courant
thermique, on s’arrange pour que la résistance thermique du matériau soit faible. Si
inversement on veut isoler thermiquement 2 corps, la résistance thermique du matériau
intermédiaire devra être très forte.
Comme en électricité, les résistances thermiques en série s’ajoutent :
La diffusion thermique d’une onde sinusoïdale dans un milieu présente des applications
nombreuses. On peut citer la propagation de la variation de la température atmosphérique
dans le sol :
37
L’équation qui décrit la diffusion thermique :
𝜕 𝜕&𝑇
𝑇 = 𝑎 &
𝜕𝑡 𝜕𝑥
On peut introduire la température moyenne de la fluctuation Tm et définir une variable q qui
présente une moyenne qui est zéro.
𝜃 = 𝑇 − 𝑇-
𝜕&𝜃 1 𝜕
− 𝜃 = 0
𝜕𝑥 & 𝑎 𝜕𝑡
On a alors une équation qui présente des variations selon le temps et l’espace. On injecte des
solutions complexes en séparant les variations. Pour la variation temporelle on injecte une
fonction sinusoïdale :
𝜃 = 𝜃@ exp 𝑖𝜔𝑡
L’équation devient alors :
𝑑 & 𝜃@ 𝑖𝜔𝜃@
− =0
𝑑𝑥 & 𝑎
𝜃@ = 𝐴 exp 𝑘𝑥
&D
Ainsi, la solution complexe s’écrit, en définissant 𝛿 = ƒ L
38
1+𝑖
𝜃 = 𝐴 exp 4± 𝑥6 exp(𝑖𝜔𝑡)
𝛿
ou
𝑥 𝑥
𝜃 = 𝐴 exp „± … exp 𝑖 „𝑤𝑡 ± …
𝛿 𝛿
Le paramètre d s’appelle épaisseur thermique. Comme la diffusion thermique doit être zéro
pour z->µ, le signe qui convient est le négatif. Egalement, on peut déterminer la constante A,
car pour x=0, t=0 : q=qm :
𝑥 𝑥
𝜃 = 𝜃- exp „− … cos „𝜔𝑡 − …
𝛿 𝛿
La partie réelle de la solution traduit la variation sinusoïdale qui pénètre dans le sol et
expérience une décroissance exponentielle. On peut estimer la décroissance du signal
thermique, en calculant la valeur d, car à x=d la variation de la température à diminué à
1/e=37% de la valeur initiale.
Exemple : L’onde quotidienne de la température avec la valeur a=0.28 10-6 m2/s (sol) et
2𝜋
𝜔= = 7.29 10A1 𝑟𝑎𝑑/𝑠
86164 𝑠/𝑗
On obtient :
2𝑎
𝛿=Š = 8.7 cm
𝜔
Pour une onde annuelle w=7.3 10-5 /365=2 10-7 rad/s et donc d=1.7 m.
Donc, une profondeur de 1m suffit pour protéger des canalisations des fluctuations
journalières, tandis qu’au fond des puits ou des caves on ne sent plus l’onde annuelle.
Une observation intéressante est la sensation du chaud ou du froid qu’on constate en touchant
des matériaux différents à la même température. Par exemple, on se brule la main en touchant
une plaque métallique à 100°C alors qu’on supporte bien touchant du bois à la même
température. Le problème peut être traité en utilisant un formalisme similaire du problème
précédent.
Deux corps de température différents en contact expériences un vecteur courant d’un matériau
à l’autre qui est identique au point de contact :
39
𝜕𝑇 𝜕𝑇
−𝜆% 4 6 (𝑥 = 0) = −𝜆& 4 6 (𝑥 = 0)
𝜕𝑥 % 𝜕𝑥 &
40
Et on utilise :
𝑇-% = 𝑇= − 𝑇% (𝑡 = 0)
Et
𝑇-& = 𝑇& (𝑡 = 0) − 𝑇=
𝜆
𝑏=
√𝑎
On obient :
𝑏% (𝑇= − 𝑇% ) = 𝑏& (𝑇& − 𝑇= )
Ou
𝑏% 𝑇% + 𝑏& 𝑇&
𝑇= =
𝑏% + 𝑏&
Bien que les températures des corps impliqués soient les mêmes, la température de contact est
différente.
41
6. Étude thermodynamique du rayonnement
L’expérience montre que tout corps porté à une température T émet un rayonnement
électromagnétique qui se propage dans le vide à la vitesse de la lumière. Les échanges entre la
matière et le rayonnement se font par quantum d’énergie appelé photon.
Les phénomènes de rayonnement des corps portées à une température T peuvent être expliqué
à l’aide du concept d’un corps noir.
On appelle un corps noir un corps capable d’absorber intégralement tout rayonnement
incident quelle que soit la fréquence. Le coefficient d’absorption d’un tel corps est égal à 1.
Une surface couverte de noir de fumé s’approche d’un corps noir, mieux encore est une
enceinte avec un petit trou qui absorbe tout rayonnement incident suite à plusieurs réflexions
à l’intérieur qui capture le rayon définitivement.
Wien a montré expérimentalement que le rayonnement d’un corps noir à une longueur d’onde
dépend fortement de la température. La courbe donne l’énergie interne volumique spectrale
uv,l en fonction de la longueur d’onde l. Elle passe par un maximum lm :
2898
𝜆- = en 𝜇𝑚
𝑇
42
Stephan et Boltzmann donne l’énergie totale émise par un corps à une température donne à
l’aide de l’exitance d’une source (puissance émise par un élément de source par unité de
surface). L’exitance M d’un corps noir est proportionnelle à la puissance 4 de la température :
𝑀 = 𝜎𝑇 M
Avec
𝜎 = 56.71 10A7 𝑊 𝑚A& 𝐾 AM
Le rayonnement d’un corps réel se réduit par rapport à celui d’un corps noir d’un facteur
multiplicatif e(l,T), appelé émissivité :
Pour un corps noir e=1. Lorsque l’émissivité du corps ne dépend pas de l, le corps est dit gris
𝜀(𝜆, 𝑇) = 𝜀(𝑇)
1 𝑑〈𝜖〉 8𝜋ℎ 𝜈.
𝑢*,N = = .
𝑉 𝑑𝜈 𝑐 exp(𝛽ℎ𝜈) − 1
Cette formule de Planck se simplifie pour des faibles fréquences et les très hautes fréquences.
• L’approximation de Rayleigh-Jeans :
Pour les faibles fréquences, avec ℎ𝜈 ≪ 𝑘" 𝑇, soit 𝛽ℎ𝜈 ≪ 1, on trouve exp 𝜀~1 + 𝜀:
8𝜋𝑘" 𝑇𝜈 &
𝑢*,N =
𝑐.
• L’approximation de Wien :
Pour les très hautes fréquences, avec ℎ𝜈 ≫ 𝑘" 𝑇, soit 𝛽ℎ𝜈 ≫ 1, on trouve (exp 𝑥 −
1)A% ~𝑒𝑥𝑝(−𝑥):
8𝜋ℎ𝜈 .
𝑢*,N = exp(−𝛽ℎ𝜈)
𝑐.
La formule de Planck permet de retrouver les lois expérimentales détaillées plus haut.
43
Par exemple, la formule de Planck expérience également une valeur maximale qu’on
détermine en annulant la dérivée :
𝑑𝑢*,N
=0
𝑑𝜈
𝜈- = 58.79 107 𝑇
Évidemment, cela ne donne pas le même résultat que la loi de Wien, comme montre la figure
de la courbe. Et on ne peut pas juste remplacer la fréquence par la longueur d’onde 𝜆 = 𝑐⁄𝜈,
car le comportement de la courbe est sensiblement différent.
𝑢*,N 𝑑𝜈 = −𝑢*,I 𝑑𝜆
Ou
𝑑𝜈 𝑐
𝑢*,I = −𝑢*,N = 𝑢*,N &
𝑑𝜆 𝜆
Et on obtient :
8𝜋ℎ 𝜈. 𝑐 8𝜋ℎ 𝑐
𝑢*,I = &= 1
.
𝑐 exp(𝛽ℎ𝜈) − 1 𝜆 𝜆 exp „𝛽ℎ𝑐š … − 1
𝜆
La formule de Planck a alors une forme différente quand écrit en fonction de la longueur
d’onde. Par contre, dans les deux formes, on voit apparaître la structure de la loi de Wien.
.
8𝜋ℎ 𝜈. 8𝜋ℎ 𝑇 . x𝜈š𝑇y 𝜈
𝑢*,N = . = . = 𝑇 . 𝑓𝑐𝑡 „ …
𝑐 exp(𝛽ℎ𝜈) − 1 𝑐 exp „ℎ𝜈š 𝑇
𝑘" 𝑇… − 1
8𝜋ℎ 𝑐 8𝜋ℎ𝑐 𝑇1
𝑢*,I = = = 𝑇 1 𝑓𝑐𝑡(𝜆𝑇)
𝜆1 exp „𝛽ℎ𝑐š … − 1 (𝜆𝑇)1 exp „ℎ𝑐š
𝜆 𝑘" 𝜆𝑇… − 1
Les deux fonctions sont non-négative et passent par un maximum qu’on peut calculer
également pour la deuxième variante d’une manière numérique :
𝑑𝑢*,I
=0
𝑑𝜆
Et on obtient :
44
2898
𝜆- = 𝑒𝑛 𝜇𝑚
𝑇
M
Avec 𝑥 = ℎ𝜈š𝑘 𝑇 l’intégral vaut 𝜋 š15. Ainsi, on obtient :
"
𝑢* = 𝜎" 𝑇 M
Avec
8𝜋(𝜋𝑘" )M
𝜎" = = 0.756464 10A%1 𝐽 𝑚A. 𝐾 AM
15 ℎ. 𝑐 .
𝑑ω
𝑑𝑀N 𝑑𝑆 𝑑𝑡𝑑𝜈 = 𝑢*,N 𝑑𝑆 𝑐 cos 𝜃 𝑑𝑡 𝑑𝜈
4𝜋
&P PK
𝑐 &
𝑀N 𝑑𝑆 𝑑𝑡𝑑𝜈 = 𝑑𝜈 𝑑𝑆 𝑑𝑡 𝑢*,N L 𝑑𝜑 L sin 𝜃 cos 𝜃 𝑑𝜃
4𝜋 ) )
𝑐 1 𝑐
= 𝑑𝜈 𝑑𝑆 𝑑𝑡 𝑢*,N 42𝜋 6 = 𝑑𝜈 𝑑𝑆 𝑑𝑡 𝑢*,N
4𝜋 2 4
donc
𝑐
𝑀N = 𝑢*,N
4
Pour une étude thermodynamique du rayonnement, certains concepts doivent être confirmés.
On a déjà préparé la température et l’énergie interne volumique. Par la suite, on a également
besoin du concept de la pression.
45
On se rappelle que la pression d’un gaz monoatomique dans la thermodynamique classique
est dérivée de la quantité de mouvement P que les molécules transfèrent à une paroi lors des
collisions élastiques :
𝑑𝑃B6BD: 𝑑𝑃46GBD,B 𝑑𝑃5,=5HF,B
= −
𝑑𝑡 𝑑𝑡 𝑑𝑡
Le nombre de molécules du gaz arrivant à l’élément de surface dS avec une vitesse entre v et
v+dv dans un angle solide dw peut être calculé de
𝑑𝜔
𝑓(𝑣)𝑑 . 𝑣 𝑑 . 𝑟
4𝜋
Avec
𝑑𝑆 cos 𝜃
𝑑𝜔 =
𝑟&
Ou n : nombre de molécules de gaz par unité de volume. On peut également écrire la pression
à l’aide de l’énergie cinétique d’une molécule de gaz :
46
1 2 2 2𝑈
𝑝 = 𝑛 𝑚 〈𝑣 & 〉 = 𝑛〈𝑒= 〉 = 𝑢* = = 𝑛𝑘" 𝑇
3 3 3 3𝑉
3 3 3
〈𝑒= 〉 = 𝑘" 𝑇 et 𝑈 = 𝑁𝑘" 𝑇 = 𝑛-6: 𝑅𝑇
2 2 2
Ce calcul sert juste de rappel comment la pression a été définie pour un gaz parfait.
Dans le cas du rayonnement, les photons se comportent différemment des molécules de gaz.
Les molécules ont eu toute une distribution de vitesses (distribution de Boltzmann f(v)), mais
les photons se déplacent tous avec la vitesse de la lumière c. La quantité de mouvement n’est
plus 𝑚𝑣⃗ mais hn 𝑛b⃗/c avec 𝑛b⃗ vecteur d’unité dans la direction de c. La formule se simplifie
alors :
ℎ𝜈 𝑑𝑆 cos 𝜃
𝑑𝑃5,= = L 𝑑 . 𝑟 𝑛 𝑛b⃗ ∙ 𝑘b⃗
G 𝑐 4𝜋𝑟 &
PK &P
𝑑𝑆 &
𝑑𝑃5,= = − 𝑛ℎ𝜈 L sin 𝜃 cos & 𝜃 𝑑𝜃 L 𝑑𝜑 𝑑𝑡
4𝜋 ) )
Ainsi
1 1 𝑛ℎ𝜈 𝑢* 𝑈
𝑝= 𝑑𝑃B6BD: = = =
𝑑𝑆 𝑑𝑡 3 3 3𝑉
𝑝𝑉 = 𝑁𝑘" 𝑇 = 𝑛-6: 𝑅𝑇
𝑢* 𝜎" 𝑇 M
𝑝= =
3 3
On note que le volume n’intervient pas dans cette équation d’état : T=T(p) et les coefficients
calorimétriques deviennent :
𝜕𝑝 4𝜎" 𝑇 M
𝑙 = 𝑇4 6 =
𝜕𝑇 < 3
𝜕𝑉
ℎ = −𝑇 4 6 = 0
𝜕𝑇 '
47
6.4.3 Fonctions thermodynamique du rayonnement
• Energie interne U :
𝑈 = 𝑉𝑢* = 𝑉𝜎" 𝑇 M
ainsi
𝜕𝑈
𝐶< = 4 6 = 4𝜎" 𝑇 . 𝑉
𝜕𝑇 <
• Enthalpie H :
𝑢*
𝐻 = 𝑈 + 𝑝𝑉 = 𝑉𝑢* + 𝑉
3
4 4
= 𝑉𝑢* = 𝑉𝜎" 𝑇 M = 4𝑝𝑉
3 3
𝜕𝐻
𝐶' = 4 6 =0
𝜕𝑇 '
• Entropie S :
𝑑𝑈 = 𝛿𝑄 + 𝛿𝑊 = 𝑇𝑑𝑆 − 𝑝𝑑𝑉
1 𝑝
𝑑𝑆 = 𝑑𝑈 + 𝑑𝑉
𝑇 𝑇
1 M)
𝜎" 𝑇 .
= 𝑑 (𝑉𝜎" 𝑇 + 𝑑𝑉
𝑇 3
4
= 4𝜎" 𝑉𝑇 & 𝑑𝑇 + 𝜎" 𝑇 . 𝑑𝑉
3
𝜕𝑆 𝜕𝑆
= 4 6 𝑑𝑇 + 4 6 𝑑𝑉
𝜕𝑇 < 𝜕𝑉 +
𝜕𝑆 𝑇.
4 6 = 4𝜎" 𝑉𝑇 & => 𝑆 = 4𝜎" 𝑉 + 𝑓(𝑉)
𝜕𝑇 < 3
𝜕𝑆 4 𝑇.
4 6 = 𝜎" 𝑇 . => 𝑆 = 4𝜎" 𝑉 + 𝑓(𝑇)
𝜕𝑉 + 3 3
Donc
𝑓(𝑉) = 𝑓(𝑇) = 𝑐𝑠𝑡 = 𝑆) = 0 (3ème principe)
𝑇.
𝑆 = 4𝜎" 𝑉
3
• Energie libre F :
48
𝑇M 𝜎"
𝐹 = 𝑈 − 𝑇𝑆 = 𝑉𝜎" 𝑇 M − 4𝜎" 𝑉 = − 𝑉𝑇 M
3 3
• enthalpie libre G :
4 𝑇M
𝐺 = 𝐻 − 𝑇𝑆 = 𝑉𝜎" 𝑇 M − 4𝜎" 𝑉 =0
3 3
(car p=p(T)).
Considérons une sphère dont le rayon R au cours du temps et à l’intérieur de laquelle existe
un rayonnement électromagnétique. L’énergie moyenne de ce rayonnement :
4
𝑈 = 𝜋𝑅. 𝑢*
3
4 𝑢* 4
𝑑 4 𝜋𝑅. 𝑢* 6 = − 𝑑 4 𝜋𝑅. 6
3 3 3
𝑑𝑢* 𝑑𝑅
= −4
𝑢* 𝑅
𝑐𝑠𝑡
𝑢* = = 𝜎" 𝑇 M
𝑅M
ainsi
𝑐𝑠𝑡
𝑇=
𝑅
49
6.6 La formule de Planck dans une sphère en expansion isentropique ; décalage vers le
rouge
Dans une sphère en expansion, le rayon R devient R’=aR, ou a>1 est le facteur d’expansion.
La formule
𝑐𝑠𝑡
𝑇=
𝑅
implique alors T’=T/a.
Le nombre de photon par unité de volume donne : n’=n/a3 ;
L’énergie interne volumique :
𝑢* = 𝜎" 𝑇 M
Donc l’énergie interne volumique diminue plus vite que la dilution spatiale de la
concentration des photons.
8𝜋ℎ 𝑐
𝑢*,I 𝑑𝜆 = 1
𝑑𝜆
𝜆 exp „ℎ𝑐š … − 1
𝑘" 𝑇𝜆
Dans une sphère en expansion, il faut multiplier alors la formule pas 1/a4 :
𝑢*,I 8𝜋ℎ 𝑐
𝑑𝜆 = 𝛼𝑑𝜆
𝛼M 𝛼 1 𝜆1
exp £ℎ𝑐¤ 𝑇 ¥ − 1
𝑘" 𝛼 𝛼𝜆
8𝜋ℎ 𝑐
= 1
𝑑𝜆′
𝜆′ exp „ℎ𝑐š … −1
𝑘" 𝑇′𝜆′
= 𝑢* ′𝑑𝜆′
Si
𝜆Q = 𝛼𝜆
On obtient alors que la formule de Planck est invariante aux échelles et que l’expansion
isentropique produit un décalage vers le rouge par le changement d’échelle :
𝜆′ 𝑅′ 𝑇
= = =𝛼>1
𝜆 𝑅 𝑇′
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