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Cours HYDROLOGIE IC2 ESTP 2021 2022 1

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DEPARTEMENT DE FORMATION ET DE RECHERCHE (DFR)

DES SCIENCES DE LA TERRE ET DES RESSOURCES MINIERES


(STeRMi)

Prof. KOUASSI Amani Michel


Maître de Conférences
Spécialité: Sciences de la Terre
Option: Hydrogéologie & Hydrologie

COURS D’HYDROLOGIE
GENERALE
ECOLE SUPÉRIEURE DES TRAVAUX PUBLICS (ESTP)

CYCLE INGÉNIEUR DE CONCEPTION


OPTION HYDRAULIQUE ET ENVIRONNEMENT (2ème ANNÉE)

ANNÉE ACADÉMIQUE 2021-2022

Prof. KOUASSI A. Michel INP-HB / DFR STeRMi HYDROLOGIE GENERALE IC2_ESTP 2021-2022 Page 1
NATURE DE L’AUDITOIRE

Ce cours est dispensé aux élèves Ingénieurs de Conception (IC) de la deuxième année des filières
Hydraulique et Environnement (HE), Infrastructures et Transports (IT) et Bâtiments et Urbanismes
(BU) de l’Ecole Supérieure des Travaux Publics (ESTP).

OBJECTIF PEDAGOGIQUE DU COURS

Ce cours a pour objectif de donner aux élèves Ingénieurs la base générale de l’Hydrologie
(hydrométéorologie, hydrologie de surface, hydrologie souterraine, etc.).

PREREQUIS

Des prérequis en hydrologie générale, statistique, probabilité, informatique, etc. sont nécessaires.

ORGANISATION DU COURS

Ce cours a une masse horaire de 15 heures. Il comprend des cours magistraux et des travaux dirigés.

PROGRAMME DU COURS

Ce cours comprend cinq (05) chapitres:


- Chapitre 1: Cycle et bilan hydrologiques ;
- Chapitre 2: Bassin versant ;
- Chapitre 3: Mesure des paramètres météorologiques ;
- Chapitre 4: Hydrométrie ;
- Chapitre 5: Mesure de l’infiltration.

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INTRODUCTION GENERALE

1. DEFINITION ET OBJECTIFS DE L’HYDROLOGIE

D’une façon générale, l’hydrologie peut être définie comme la science qui étudie le cycle de l’eau
dans la nature et l’évolution de celle-ci à la surface de la terre, dans le sol et dans le sous-sol, sous
ses trois états (gazeux, liquide et solide).

L’hydrologie fait appel à de nombreuses sciences, certaines rattachées à la physique du globe telles
que la météorologie (étude de l’atmosphère), la climatologie (étude des climats), la géographie
physique (relief, réseaux hydrographiques, végétation, etc.), la géologie, l’océanographie, la
limnologie (étude des lacs), la potamologie (étude des rivières), etc., d’autres plus générales telles
que la théorie des probabilités (description et analyse des phénomènes et processus hydrologiques
par les méthodes statistiques et probabilistes), l’hydraulique (branche de la mécanique des fluides
qui traite de l’écoulement des fluides dans des conduites, canaux découverts, et autres ouvrages),
etc.

L’hydrologie de surface étudie l’eau à la surface de la terre. Elle a pour but de fournir des
informations hydrologiques aux décideurs sur les caractéristiques et l’évolution des ressources en
eau d’un pays. Les objectifs peuvent être définis comme suit:
- la connaissance et conceptualisation des phénomènes (précipitation, ruissellement,
évaporation, infiltration, etc.) dans un environnement évolutif (sécheresse, urbanisation,
déforestation, etc.) ;
- l’acquisition de données sur le terrain: travail lourd, mais est la base de toute méthode,
concerne schématiquement: organisation du réseau de collecte de données, collecte de
données, transmission des données (pluie, débit, évaporation, etc.) ;
- le traitement de données : comprend le prétraitement des données, l’analyse des données et
l’archivage des données ;
- la prise de décisions: comprend la préparation de données opérationnelles et de données de
projet, l’information du public. Cette étape consiste à l’attribution d’une valeur (ou d’une
fourchette de valeurs) aux paramètres nécessaires pour la conception, le dimensionnement et
la gestion d’un ouvrage hydraulique. Il s’agit de problèmes qui se ramènent généralement à
des prévisions (associer à une date une certaine grandeur) ou des prédéterminations
(associer à une grandeur, une certaine probabilité) de variables hydrologiques (pluie, débits,
etc.) en un point ou sur une surface.

2. UTILITE DE L’HYDROLOGIE

L’hydrologie fournit aux praticiens des outils d’inventaire et d’analyse de données pour répondre à
des besoins, tant sur le plan de la conception des composantes d’un aménagement que sur celui de
l’exploitation des systèmes hydriques.

Ces informations peuvent être requises dans les domaines d’application suivants:
-l’estimation des ressources en eau du pays (quantité, qualité, répartition spatio-temporelle), les
potentialités en matière de développement de cette ressource, la capacité à satisfaire les besoins
présents et futurs;
-la planification, la conception, et la mise en œuvre de projets liés à l’eau;

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-l’estimation de l’impact environnemental, économique et social des pratiques de gestion actuelles
ou envisagées des ressources en eau et l’adoption de stratégies et de politiques adaptées;
-l’estimation de l’impact sur les ressources en eau des activités non liées directement à leur
exploitation telles que l’agriculture, l’urbanisation, l’orpaillage, etc.;
-la sécurité des personnes et des biens contre les risques liés à l’eau, en particulier les crues et les
sécheresses.

Ainsi, des études hydrologiques sont indispensables dans les domaines de l’agriculture (irrigation,
drainage, etc.), de l’aménagement fluvial (bas-fonds, contrôle des crues et des étiages, etc.), du
bâtiment et urbanisme (collecte et évacuation des eaux pluviales, définition des zones inondables,
gestion des inondations, etc.), du génie sanitaire (alimentation en eau potables, collecte et
évacuation des eaux usées, etc.), de l’aménagement du territoire (construction d’ouvrages de
franchissement des cours d’eau : ponts, buses, etc. ; ouvrages de stockages : barrages agricoles,
agropastoral, hydroélectrique ; construction des routes, etc.), des mines et géologie (inondation des
sites miniers, drainage des sites miniers, effondrement (cas du gypse), étude des zones fissurées,
etc.) ; études de recherche [analyse numérique: propagation des crues, modélisation,
optimisation ; statistique : traitement de données, simulation, prédétermination et prévision des
extrêmes hydrologiques (crues, étiages, sécheresses, etc.), conception et analyse des normes
hydrologiques ; hydro-informatique: stockages de données, etc.].

Quelques exemples :

1) Cas d’un barrage :

- Quel volume choisir pour la retenue (quelle hauteur de digue ?) en fonction des apports
d’eau ?
- Quel débit prendre pour dimensionner l’évacuateur de crue correctement ?

2) Cas d’une prise d’eau en rivière

Quel est le débit minimal garanti pour toute l’année (cas de l’alimentation en eau potable) ou en
saison de cultures (cas de l’irrigation) ?

3) Cas d’une canalisation

Pour quel débit de crue (et ainsi la section) doit on dimensionner l’ouvrage d’évacuation des
eaux pluviales ?

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Cas d’inondation (Abidjan) Cas d’étiage (Dimbokro)

Cas de services d’eau et d’assainissement Cas du barrage de Kossou (Yamoussoukro)

3. ORGANISMES INTERVENANT DANS LE DOMAINE DE L’HYDROLOGIE

Les organismes intervenant dans le domaine de l’hydrologie sont :


- Organisation Météorologique Mondiale (OMM) (siège à Genève) ;
- Organisation des Nations Unies pour l’Education, la Science et la Culture (UNESCO) (programme
hydrologique international) (siège à Paris) ;
- Fonds des Nations Unies pour l’alimentation (FAO) ;
- Fonds des Nations Unies pour l’enfance (UNICEF) (siège à New York) ;
- Programme des Nations Unies pour le développement (PNUD) (siège à New York) ;
- Programme des Nations-Unies pour l’environnement (PNUE) ;
- Organisation Mondiale de la Santé (OMS) ;
- Centre Inter-africain d’Etudes Hydrauliques (CIEH) ;
- Institut de Recherche pour le Développement (IRD ; Ex-ORSTOM : Office de Recherche
Scientifique des Territoires d’Outre-Mer) ;
- SOciété de Développement et d’EXploitation Aéronautique, Aéroportuaire et Météorologique
(SODEXAM) ;
- Organismes financiers : Banque Mondiale (BM), Banque Africaine pour le Développement
(BAD) ; etc.
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CHAPITRE 1: CYCLE ET BILAN HYDROLOGIQUES
1. ATMOSPHERE ET HYDROMETEOROLOGIE

1.1. DEFINITION ET ROLES DE L’ATMOSPHERE

L’atmosphère constitue une mince couche gazeuse turbulence soumise à de fortes influences qui
conditionnent les processus hydrométéorologiques (Réméniéras, 1967).

L’atmosphère joue un rôle essentiel dans l’apparition de phénomènes hydrologiques:


- l’atmosphère constitue un énorme réservoir d’eau (sous forme de vapeur, sous forme liquide et
sous forme de cristaux de glace en suspension). Cette humidité atmosphérique est l’un des éléments
essentiels du cycle hydrologique, source de toutes les précipitations ;
- l’atmosphère constitue un collecteur de chaleur provenant soit du soleil, soit du sol ;
- l’atmosphère joue un rôle de transport d’eau par variation des pressions atmosphériques
(généralement, les pressions décroissent exponentiellement avec l’altitude).

1.2. ATMOSPHERE HYDROMETEOROLOGIQUE

L’épaisseur de l’atmosphère est théoriquement infinie. Mais du point de vue hydrométéorologique,


l’épaisseur de l’atmosphère est estimée à une trentaine voire une quinzaine de km.
A la pression normale de 760 mm de mercure (Hg), la masse de l’atmosphère (environ dix tonnes
par m2 de surface terrestre) est de l’ordre de 5.1015 tonnes (soit le millionième environ de la masse
de notre planète) ; or :
- les 5 premiers km renferment la moitié de la masse de l’atmosphère ;
- les 10 premiers en comprennent les ¾ ;
- les 20 premiers les 9/10 ;
- au-delà de 60 km, il ne reste plus que 1/1 000 de la masse totale.

1.3. COMPOSITION ET DIVISIONS DE L’ATMOSPHERE

L’atmosphère est constituée de vapeur d’eau (atmosphère humide) et d’air (atmosphère sèche).
L’air est un mélange de 78% d’azote, 21% d’oxygène et 1% d’argon. On note cependant la présence
de CO2 (0,03%) et d’autres éléments en trace tels que le néon, l’hélium, le krypton, l’hydrogène, le
xénon, l’ozone et le radon.

A partir de l’analyse de la température, on peut distinguer 4 principaux niveaux superposés :

-la troposphère constitue la partie changeante de l’atmosphère. Elle contient 80% du poids de l’air
et la quasi-totalité de l’eau atmosphérique. La température diminue régulièrement jusqu'à - 55°C. Sa
limite supérieure est la tropopause. A partir de cette limite, la température commence à augmenter
sur une très grande hauteur. C’est un niveau d’inversion thermique qui se situe à une altitude de
12km ;

-la stratosphère se situe entre 12 et 40 km. La température y croit très faiblement jusqu’à la
stratopause (0°C). La vapeur d'eau y est presque absente (pas de nuage), la pression y est trés basse
(50 hPa à 20 km pour 1013 hPa au niveau de la mer) ; A partir de la stratopause, le phénomène
s’inverse à nouveau. Ce sont des vents très rapides qui s’y agitent ; L'ozone est réparti dans la
stratosphère (90%) et dans la troposphère (10%).

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-la mésosphère se situe entre 40 et 80 km. La température est très basse au niveau de la mésopause
qui représente la limite supérieure (-90°C) ;

-la thermosphère ou ionosphère : elle se situe au-dessus de 80 km. C’est une zone très chaude où se
déroulent des phénomènes physico-chimiques. Au delà de 700 voire 800 km, il y a l’exosphère ou
espace interplanétaire avec moins d’un atome par cm3.

On peut donc caractériser l’atmosphère par sa composition, sa pression et sa température. A


partir de ces trois éléments, on pourra expliquer la plupart des phénomènes atmosphériques.

Figure 1: Divisions de l’atmosphère

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2. DEFINITION DU CYCLE HYDROLOGIQUE

Le cycle de l’eau, appelé aussi cycle hydrologique, est l’ensemble des cheminements que peut
prendre une particule d’eau. Le cycle hydrologique est un concept qui englobe les phénomènes du
mouvement et du renouvellement des eaux sur la terre (ensemble des processus de transformation et
de transfert de l'eau). Cette définition implique que les mécanismes régissant le cycle hydrologique
ne surviennent pas seulement les uns à la suite des autres, mais sont aussi concomitants. Ces
mouvements accompagnés de changements d’état, peuvent s’effectuer dans l’atmosphère, à la
surface de la terre et dans le sous-sol. Le changement de phase de l'eau dépend essentiellement de la
température et de la pression mais aussi du degré de pollution de l'atmosphère.

Le cycle de l’eau est sujet à des processus complexes et variés parmi lesquels nous citerons les
précipitations, l’évaporation, la transpiration des végétaux, l’interception, le ruissellement,
l’infiltration, la percolation, l’emmagasinement et les écoulements souterrains. Ces divers
mécanismes sont rendus possibles par un élément moteur, le soleil, organe vital du cycle
hydrologique.

Sous l'effet du rayonnement solaire, l'eau évaporée à partir du sol, des océans et des autres
surfaces d'eau, entre dans l'atmosphère. L'élévation d'une masse d'air humide permet le
refroidissement général nécessaire pour l'amener à saturation et provoquer la condensation de la
vapeur d'eau sous forme de gouttelettes constituant les nuages, en présence de noyaux de
condensation. Puis la vapeur d'eau, transportée et temporairement emmagasinée dans les nuages,
est restituée par le biais des précipitations aux océans et aux continents. Une partie de la pluie qui
tombe peut être interceptée par les végétaux puis être partiellement restituée sous forme de vapeur
à l'atmosphère. La pluie non interceptée atteint le sol. Suivant les conditions données, elle peut
alors s'évaporer directement du sol, s'écouler en surface jusqu'aux cours d'eau (ruissellement de
surface) ou encore s'infiltrer dans le sol. Il peut aussi y avoir emmagasinement temporaire de l'eau
infiltrée sous forme d'humidité dans le sol, que peuvent utiliser les plantes. Il peut y avoir
percolation vers les zones plus profondes pour contribuer au renouvellement des réserves de la
nappe souterraine. Un écoulement à partir de cette dernière peut rejoindre la surface au niveau
des sources ou des cours d'eau. L'évaporation à partir du sol, des cours d'eau, et la transpiration
des plantes complètent ainsi le cycle.

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Figure 2: Conceptualisation du cycle hydrologique

Figure 3: Principaux éléments du cycle hydrologique (1)

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Figure 4: Principaux éléments du cycle hydrologique (2)

Figure 5: Bilan en eau sur un bassin versant

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3. COMPOSANTES DU CYCLE HYDROLOGIQUE

Le cycle de l’eau est sujet à des processus complexes et variés parmi lesquels nous citerons les
précipitations, l’évaporation, la transpiration des végétaux, l’interception, le ruissellement,
l’infiltration, la percolation, l’emmagasinement et les écoulements souterrains. Ces divers
mécanismes se réalisent de façon concomitante. Ces divers mécanismes sont rendus possibles par
un élément moteur, le soleil, organe vital du cycle hydrologique.

3.1. PRECIPITATIONS

Sont dénommées « précipitations », toutes les eaux météoriques qui tombent sur la surface de la
terre, tant sous forme liquide (brume, pluie, averse) que sous forme solide (neige, grésil, grêle, etc.).
La pluie est la quantité de précipitation qui tombe sous forme liquide.

Il existe trois types de précipitation :


-les précipitations convectives résultent d’une ascension rapide des masses d’air dans
l’atmosphère. Elles sont associées aux cumulus (nuage à développement vertical) et cumulo-nimbus
(cumulus de grande extension verticale). Les précipitations résultant de ce processus sont en général
orageuses, de courte durée (moins d’une heure), de forte intensité et de faible extension spatiale ;

-les précipitations orographiques résultent de la rencontre entre une masse d’air (chaude et
humide) et une barrière topographique particulière. Par conséquent, ce type de précipitations se
produit souvent au niveau des massifs montagneux. En général, les précipitations présentent une
intensité et une fréquence assez régulières. Les caractéristiques des précipitations orographiques
dépendent de l’altitude, de la pente et de son orientation, mais de la distance séparant l’origine de
la masse d’air chaude du lieu de soulèvement ;

-les précipitations frontales (ou de type cyclone) sont associées aux surfaces de contact entre deux
masses d’air de température, de gradient thermique vertical, d’humidité et de vitesse de
déplacement différents, que l’on nomme « fronts ». C’est le cas du front intertropical « FIT »
(situation en Afrique de l’Ouest).
Il s’agit du contact de l’air continental sec (harmattan=Alizé=vents permanents provenant des
anticyclones (hémisphère Nord : venant du Nord-Est et dirigé vers le Sud-Ouest) avec l’air
maritime très chargé en eau (mousson=vents maritimes humides et tièdes de direction Sud-Ouest).

Le front chaud s’installe quand le déplacement s’effectue de la masse d’air la plus chaude vers
la masse d’air la plus froide, de telle sorte qu’en un point déterminé de l’air chaud remplace ou
surmonte un air plus froid. L’épaisseur de la couche de transition peut atteindre plusieurs
kilomètres. Ces fronts génèrent des précipitations longues, étendues mais peu intenses.

Le front froid correspond à l’arrivée d’une masse d’air relativement froide sous une masse d’air
chaude qui se trouve ainsi repoussée et soulevée. L’épaisseur de la couche de transition est très
variable (quelques kilomètres à des centaines de mètres). Les fronts froids créent des précipitations
brèves, peu étendues et intenses.

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Figure 6: Grands types de précipitations

3.2. EVAPOTRANSPIRATION

Le terme « évapotranspiration » englobe l’évaporation directe à partir des surfaces d’eau


libres et des sols et la transpiration des plantes. L’évaporation est le processus par lequel les
vapeurs d’eau rejoignent l’atmosphère à partir des plans et cours d’eau (océans, mers, lacs, rivières,
etc.), du sol et même du sous-sol. Le principal facteur régissant l’évaporation est la radiation
solaire.
C’est par le mouvement des molécules d’eau que débute l’évaporation. A l’intérieur d’une
masse d’eau liquide, les molécules vibrent et circulent de manière désordonnée et ce mouvement est
lié à la température : plus elle est élevée, plus le mouvement est amplifié et plus l’énergie associée
est suffisante pour permettre à certaines molécules de s’échapper et d’entrer dans l’atmosphère.
L’évaporation dépend essentiellement de deux types de facteurs. Les facteurs
météorologiques sont liés à la quantité de chaleur disponible (rayonnement solaire, rayonnement
atmosphérique, rayonnement terrestre), à la température de l’air et de l’eau, à l’humidité relative de
l’air, à la pression atmosphérique et au vent. Les facteurs physiques qui affectent l’évaporation
d’une surface dépendent étroitement des propriétés de cette surface selon qu’il s’agit de
l’évaporation à partir d’une surface d’eau libre (profondeur, étendue, salinité, etc.) ou d’un sol nu
(teneur en eau du sol, capillarité, couleur du sol et albédo).
-la transpiration des plantes : c’est l’émission ou l’exhalation de vapeur d’eau par les plantes
vivantes. La plante prélève l’eau du sol par l’intermédiaire de ses racines munies de cellules
épidermiques. Le développement du système radiculaire est lié à la quantité d’eau disponible dans
le sol ; les racines peuvent atteindre des profondeurs très variables, d’une dizaine de centimètres à
plusieurs mètres. L’absorption de l’eau est réalisée par osmose ou par imbibition. L’eau circule à
l’intérieur des canaux du système vasculaire de la plante pour atteindre les feuilles. Le siège de
l’évaporation se situe alors essentiellement au niveau des parois internes des stomates.

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La quantité d’eau transpirée par la végétation va dépendre des conditions climatiques (humidité de
l’air, température de l’air, pression atmosphérique, vitesse des vents, etc.), de l’humidité du sol dans
la zone racinaire, de l’âge et de l’espèce de la plante, ainsi que du développement de son feuillage et
de la profondeur des racines.

L’évapotranspiration potentielle (ETP) est définie comme la quantité maximale d’eau


perdue par évaporation et transpiration des végétaux sur un sol suffisamment saturé en eau.

L’évapotranspiration réelle (ETR) est la quantité d’eau réellement évapotranspirée ou


valeur effective de l’évapotranspiration dans les conditions d’humidité du sol imposées par le
régime climatique de la région.

3.3. INTERCEPTION ET STOCKAGE DANS LES DEPRESSIONS

La pluie peut être retenue par la végétation, puis redistribuée en une partie qui parvient au sol
et une autre qui s’évapore. La partie qui n’atteint pas le sol constitue la quantité d’eau interceptée.

La quantité d’eau susceptible d’être interceptée dépend de la nature de la végétation (forêts,


savanes, cultures, jachères, etc.), de la morphologie des végétaux (agencement foliaire, taille, etc.),
de la densité des végétaux (couverture foliaire), de l’âge des végétaux (jeune plant, arbuste, etc.) et
de la structure des précipitations (pluie fine, pluie orageuse, etc.). Cette eau est vouée à la
transpiration ou à l’évaporation. L’interception est difficile à estimer.

On définit l’eau de stockage dans les dépressions comme l’eau retenue dans les dépressions du
sol pendant et après une pluie. L’eau ainsi retenue finit par s’infiltrer ou/et s’évaporer.

3.4. INFILTRATION, PERCOLATION ET ECOULEMENT SOUTERRAIN

L’infiltration désigne le mouvement vertical de l’eau pénétrant dans les couches


superficielles du sol sous l’action de la gravité et des effets de pression. L’infiltration est
conditionnée par plusieurs facteurs. Les facteurs les plus influents, pour une même topographie,
sont le type de sol, la couverture du sol et le taux initial d’humidité (conditions antécédentes
d’humidité).
L’infiltration est nécessaire pour renouveler le stock d’eau du sol et contribue à réduire les
débits de ruissellement.

L’infiltration varie de 0-1 mm/h (argiles) à plusieurs dizaines de mm/h sur les sables et graviers.
Elle est maximale en début de pluie, puis diminue d’autant plus vite que le sol contient des argiles
fines (argiles colloïdales).
La percolation représente l’infiltration profonde dans le sous-sol en direction de la nappe
phréatique et permet de reconstituer les réserves aquifères.
L’écoulement souterrain est toute eau qui s’écoule en dessous de la surface du sol et qui peut
alimenter l’écoulement hypodermique et l’écoulement de base.
L’écoulement hypodermique est l’eau qui s’écoule des zones temporaires de saturation (couches
superficielles du sol).
L’écoulement de base est l’écoulement souterrain en provenance d’une nappe phréatique.

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3.5. ECOULEMENTS DE SURFACE OU RUISSELLEMENTS

L’écoulement est la somme des différents termes : écoulement de surface ou ruissellement,


écoulement hypodermique et écoulement de base.
Le ruissellement représente le mouvement à la surface du sol, suivant les pentes des terres et
dans le micro-réseau hydrographique, des eaux météoriques qui ont échappé à l’infiltration, à
l’évapotranspiration et au stockage superficiel.
Les manifestations excessives du phénomène se traduisent par des inondations, des
écoulements de crue dans le réseau hydrographique, l’érosion des terres, etc.

4. REPARTITION DES EAUX

Les océans occupent une superficie à peu près égale à 70% de la surface du globe et représentent
96,54% de la masse totale d’eau dans la biosphère. Les eaux souterraines qui représentent 1,69%,
occupent le deuxième rang des réserves mondiales en eau douce après les eaux contenues dans les
glaciers (1,74%). Leur apport est d’autant plus important que, dans certaines parties du globe, les
populations s’alimentent presque exclusivement en eau souterraine par l’intermédiaire de puits et
de forages. Ces eaux souterraines devancent largement les eaux continentales de surface
(0,0076%). Ces eaux continentales de surface (lacs d’eau douce, rivières, fleuves, etc.) sont, à
l’inverse des eaux souterraines très accessibles mais sont susceptibles d’être plus facilement
polluées. Les eaux atmosphériques représentent 0,0009% et constituent une étape essentielle du
cycle de l’eau.

5. BILAN HYDROLOGIQUE

Le bilan hydrologique consiste à évaluer les flux d’entrée et les flux de sortie d’un système (bassin
versant, parcelle, etc.). Ce bilan hydrologique est défini dans l’espace et dans le temps. Il est l’outil
indispensable qui permet l’analyse du cycle global de l’eau.

Il est admis que les précipitations qui tombent dans une région donnée sont partagées entre
l’évapotranspiration, l’écoulement de surface et la recharge des nappes souterraines, de sorte que
l’équation du bilan hydrologique s’exprime par la relation :

P  ETR  R  I
avec :
P : pluviométrie (mm) ;
ETR : évapotranspiration réelle (mm) ;
R : lame d’eau écoulée à l’exutoire du bassin versant (mm) ;
I : lame d’eau infiltrée (mm).

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Figure 7: Bilan hydrologique sur un bassin versant

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CHAPITRE 2 : BASSIN VERSANT
1. DEFINITION DU BASSIN VERSANT

Le bassin versant en une section droite d’un cours d’eau, est défini comme la totalité de la
surface topographique drainée par ce cours d’eau et ses affluents à l’amont de cette section. Il est
entièrement caractérisé par son exutoire, à partir duquel nous pouvons le délimiter.

En d’autres termes, le bassin versant est l’unité géographique sur laquelle se base l’analyse du
cycle hydrologique et de ses effets. Il peut être considéré comme une surface élémentaire
hydrologiquement close, c’est-à-dire qu’aucun écoulement n’y pénètre de l’extérieur et que tous les
excédents de précipitations s’évaporent ou s’écoulent par une seule section à l’exutoire.

2. TYPES DE BASSIN VERSANT

2.1. BASSIN VERSANT TOPOGRAPHIQUE

Si le sous-sol est imperméable, le cheminement de l’eau ne sera déterminé que par la


topographie. Le bassin versant sera alors délimité par des lignes de crête et des lignes de plus
grande pente. Chaque bassin est séparé du bassin qui l’environne par la ligne de partage des eaux.
Toutefois, la délimitation topographique nécessaire à la détermination en surface du bassin versant
n’est pas suffisante.

Figure 8: Bassin versant

2.2. BASSIN VERSANT HYDROGEOLOGIQUE

Dans le cas d’une région au sous-sol perméable ou lorsqu’un sol perméable recouvre un
substratum imperméable, il se peut qu’une partie des eaux tombées à l’intérieur du bassin versant
s’infiltre puis sorte souterrainement du bassin ou qu’à l’inverse des eaux entrent souterrainement
dans le bassin. Dans ce cas, nous sommes amenés à ajouter aux considérations topographiques des
considérations d’ordre géologique pour déterminer les limites du bassin versant. Le bassin versant
est alors différent du bassin versant délimité strictement par la topographie. Il est appelé dans ce
cas, bassin versant hydrogéologique (bassin versant réel).

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Cette distinction entre les bassins se justifie surtout pour les petits bassins. En effet, lorsque la
taille du bassin augmente, les pertes et les apports souterrains ont beaucoup plus de chance de se
compenser.

NB: Lorsque l’on s’intéresse au ruissellement, la délimitation du bassin versant doit aussi tenir
compte des barrières artificielles (routes, chemins de fer, etc.). En effet, l’hydrologie du bassin
versant et notamment la surface drainée, peuvent être modifiées par la présence d’apports latéraux
artificiels (réseaux d’eaux usées ou potables, routes, pompages ou dérivations artificielles modifiant
le bilan hydrologique).

Figure 9: Bassin versant topographique et bassin versant hydrogéologique

3. DELIMITATION D’UN BASSIN VERSANT

Le bassin versant est délimité à partir de la carte topographique qui comporte des courbes de
niveau et/ou des points côtés. La méthodologie suivante peut être adoptée :
- désigner le point par rapport auquel se fait la délimitation du bassin versant et qui constitue
l’exutoire ;
- repérer le réseau hydrographique (cours d’eau principal et affluents) dont l’écoulement passe en ce
point (exutoire) ;
- repérer les sommets ou les points hauts par rapport à l’exutoire puis les courbes de niveau autour
de ces points hauts ;
- relier les points hauts tels que la ligne résultante représente la ligne de crêtes ou la ligne de partage
des eaux ;
- joindre la ligne de crêtes à l’exutoire par une perpendiculaire aux courbes de niveau appelée la
ligne de plus grande pente.

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Figure 10-a: Eléments caractéristiques pour la délimitation d’un bassin versant à partir d’un
support topographique

Figure 10-b: Eléments caractéristiques pour la délimitation d’un bassin versant à partir d’un
support topographique

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Figure 11: Exemple d’un bassin versant délimité

4. CARACTERISTIQUES MORPHOMETRIQUES D’UN BASSIN VERSANT

4.1.SURFACE ET PERIMETRE

Le bassin versant étant l’aire de réception des précipitations et d’alimentation des cours d’eau,
les quantités d’eau vont être fonction de sa surface. La surface (S) du bassin versant peut être
mesurée à l’aide d’un planimètre, d’un papier millimétré ou par des techniques de digitalisation
(Autocard, Map Info, Arc View, etc.).
On classe les bassins versants en général relativement à leur surface (S):
- très petit bassin versant ( 0  S  10 km2) ;
- petit bassin versant ( 10  S  200 km2) ;
- grand bassin versant ( 200  S  2000 km2) ;
- très grand bassin versant ( S  2000 km2).

Le périmètre (P) est mesuré à l’aide d’un curvimètre ou par des techniques de digitalisation.

4.2. RECTANGLE EQUIVALENT

On définit le rectangle équivalent comme le rectangle de longueur (L) et de largeur (l) qui a la
même surface (S) et le même périmètre (P) que le bassin versant :
2  ( L  l )  P

L  l  S
P  P 2  16S
L
4

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P  P 2  16S
l
4
Il permet de comparer les propriétés des unités géographiques et leurs réactions sous la pluie à
l’écoulement.

4.3. COEFFICIENT DE COMPACITE DE GRAVELIUS

Il se définit comme le rapport du périmètre du bassin versant au périmètre du cercle ayant même
surface. Il s’exprime comme suit :
P P
KC   0,28 
2 A A

A=surface du bassin (m2) et P=périmètre du bassin versant (m).

Le coefficient de Gravelius est proche de 1 pour un bassin versant de forme quasiment circulaire
et supérieur à 1 lorsque le bassin est de forme allongée. Plus le bassin est compact, plus l’indice de
Gravelius est faible et plus le temps de circulation des eaux jusqu’à l’exutoire sera court.

Figure 12: Valeurs de KG en fonction de la forme du bassin

Figure 13: Hydrogrammes en fonction de la forme du bassin

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5. CARACTERISTIQUES TOPOGRAPHIQUES D’UN BASSIN VERSANT

5.1. COURBES HYPSOMETRIQUES

La courbe hypsométrique fournit une vue synthétique de la pente du bassin versant, donc du
relief. Elle représente la répartition de la surface du bassin versant en fonction de son altitude. Cette
courbe comporte en abscisse la surface du bassin versant (ou le pourcentage de la surface totale) qui
se trouve au-dessus de l’altitude portée en ordonnée. On définit la dénivelée D (m) comme étant la
différence de côte entre H5% et H95% : D  H 5%  H 95% .

L’altitude maximale représente le point le plus élevé du bassin versant tandis que l’altitude
minimale considère le point le plus bas, généralement à l’exutoire. Leur différence (Hmax-Hmin)
détermine l’amplitude altimétrique du bassin versant et intervient dans le calcul de la pente. Elles
sont obtenues directement à partir de cartes topographiques.

L'altitude moyenne se déduit directement de la courbe hypsométrique ou de la lecture d'une carte


topographique. On peut la définir comme suit :

H moyenne 
 H i  Si
S
Avec :
Hmoyenne : altitude moyenne du bassin [m] ;
Si : aire comprise entre deux courbes de niveau [km2] ;
Hi : altitude moyenne entre deux courbes de niveau [m] ;
S : superficie totale du bassin versant [km2].
L'altitude moyenne est peu représentative de la réalité. Toutefois, elle est parfois utilisée dans
l'évaluation de certains paramètres hydrométéorologiques ou dans la mise en oeuvre de modèles
hydrologiques.

L’altitude médiane correspond à l’altitude lue au point d’abscisse 50% de la surface totale du
bassin, sur la courbe hypsométrique.

Les courbes hypsométriques demeurent un outil pratique pour comparer plusieurs bassins entre
eux ou les diverses sections d’un bassin versant. Elles donnent des indications quant au
comportement hydraulique du bassin et de son système de drainage.

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Figure 14: Courbe hypsométrique

5.2. INDICES DE PENTE

La pente est une caractéristique importante qui renseigne sur la topographie du bassin. Elle est
considérée comme une variable indépendante. Elle donne une bonne indication sur le temps de
parcours du ruissellement direct donc sur le temps de concentration Tc et influence directement le
débit de pointe lors d'une pluie.

Il existe plusieurs indices qui permettent de caractériser les pentes d’un bassin, de faire des
comparaisons entre bassins et de faire des classifications de bassins. On a la pente moyenne,
l’indice de pente de Roche, l’indice de pente globale, la dénivelée spécifique, etc. Nous allons voir
l’indice de pente globale et la dénivelée spécifique.

5.2.1. Indice de pente globale


D
Il s’exprime comme suit : Ig 
L
D (m) étant la dénivelée et L (m) étant la longueur du rectangle équivalent.

5.2.2. Dénivelée spécifique


D
La dénivelée spécifique s’exprime comme suit : DS  I g  A  Ll  D l
L L
Elle donne lieu à une classification de l’ORSTOM «Office de Recherche Scientifique des
Territoires d’Outre-Mer » (actuellement IRD « Institut de Recherche pour le Développement »),
indépendante des surfaces du bassin :

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Tableau : Relief moyen en fonction de Ds
R1 DS  10m Relief très faible
R2 10m  DS  25m Relief faible
R3 25 m  DS  50 m Relief assez faible
R4 50m  DS  100m Relief modéré
R5 100 m  DS  250 m Relief assez fort
R6 250m  DS  500m Relief fort
R7 DS  500m Relief très fort

6. CARACTERISTIQUES DU RESEAU HYDROGRAPHIQUE

6.1. DEFINITION DU RESEAU HYDROGRAPHIQUE

Le réseau hydrographique est constitué de l’ensemble des cours d’eau naturels ou artificiels,
permanents ou temporaires qui drainent les eaux de surface vers l’exutoire du bassin versant. Il peut
être caractérisé par trois éléments : sa hiérarchisation, son développement (nombres et longueurs
des cours d’eau) et son profil en long.

6.2. HIERARCHISATION DU RESEAU

Pour chiffrer la ramification du réseau, chaque cours d’eau reçoit un numéro fonction de son
importance. Cette numérotation, appelée ordre du cours d’eau, diffère selon les auteurs. Parmi
toutes ces classifications, nous adopterons celle de Strahler :
- tout cours d’eau sans affluent est dit d’ordre 1 ;
- tout cours d'eau formé par la confluence de deux cours d'eau de même ordre n est augmenté de un,
soit : n  n  n  1 ;
- tout cours d’eau formé par la confluence de deux cours d’eau d’ordres différents (n et m), prend
l’ordre le plus élevé des deux, ce qui se résume par : n  m  max(n, m) .

Figure 14: Hiérarchisation d’un réseau selon la méthode Strahler

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6.3. DENSITE DE DRAINAGE

Elle se définit par le rapport de la longueur totale du réseau hydrographique à la surface du

Dd 
l i
bassin versant :
S
Ii=longueur d’un affluent i en km et S=surface du bassin en km2.
La densité de drainage dépend de la géologie (structure et lithologie), des caractéristiques
topographiques du bassin versant, des conditions climatiques et des facteurs anthropiques.

6.4. PROFIL EN LONG ET PENTE LONGITUDINALE

Les profils en long sont établis en portant en abscisse les longueurs développées à partir
d’un point de référence et en ordonnées les côtes de l’eau (cours d’eau principal ou affluents).
Parfois, on donne la côte du fond.
La pente moyenne du cours d'eau détermine la vitesse avec laquelle l'eau se rend à l'exutoire
du bassin donc le temps de concentration. Cette variable influence donc le débit maximal observé.
Une forte pente favorise et accélère l'écoulement superficiel, tandis qu'une pente douce ou nulle
donne à l'eau le temps de s'infiltrer, entièrement ou en partie, dans le sol. Le calcul de la pente
moyenne d’un cours d'eau s'effectue à partir du profil longitudinal du cours d'eau principal ou
affluents. La méthode la plus fréquemment utilisée pour calculer la pente longitudinale du cours
H (altitude max altitude min)
d'eau s’exprime comme suit : I  (m/km)
L
avec ΔH (différence d'altitude entre le point le plus éloigné et l'exutoire) en m ;
L en km (longueur du cours d’eau).

Figure 15: Evolution du profil en long de la Loire (2003 à 2011)

7. CARACTERISTIQUES GEOLOGIQUES

L’étude géologique d’un bassin versant dans le cadre d’un projet hydrologique a pour objet de
déterminer la perméabilité du substratum. Les caractères géologiques principaux à considérer sont
la lithologie (nature de la roche mère) et la structure tectonique du substratum. Un bassin à
substratum imperméable présente une crue plus rapide et plus violente qu’un bassin à substratum
perméable, soumis à une même pluie. Ce dernier retient l’eau plus aisément et favorise les
infiltrations et la recharge des nappes.

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TRAVAUX DIRIGES (TD) SUR LE BASSIN VERSANT

EXERCICE 1

Délimitez le bassin versant dont l’exutoire est représenté par le point A sur la carte
topographique.

EXERCICE 2

a) Exprimez la longueur (L) et la largeur (l) du rectangle équivalent d’un bassin


versant de surface S et de périmètre P.
b) Considérons un bassin versant de surface S=80 Km2 et de périmètre P=50 Km.
Déterminez les caractéristiques du rectangle équivalent correspondant à ce bassin.
c) Calculez son coefficient de Gravelius.

EXERCICE 3

A partir des données relatives au bassin versant A consignées dans le tableau 1 :


1) construisez la courbe hypsométrique du bassin versant A.
2) Déterminez la dénivelée D.
3) Calculez l’indice de pente globale (Ig) sachant que le rectangle équivalent associé
au bassin versant dont les caractéristiques sont dans le tableau 1 a un périmètre de
130 Km.
4) calculez la dénivelée spécifique (Ds).
5) comment peut-on qualifier le relief moyen de ce bassin.

Tableau 1 : Altitudes (m) et surfaces délimitées par les courbes de niveau (Km2)
H (m)*10 1-3 3-4 4-5 5-6 6-7 7-8 8-9 9-10 10-11
A (Km2) 15 35 64 167 199 77 54 41 24

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CHAPITRE 3: MESURE DES PARAMETRES METEOROLOGIQUES
1. MESURE DES PRECIPITATIONS

1. PRINCIPE DES MESURES

Une mesure pluviométrique consiste à recueillir la pluie tombée sur une surface réceptrice (S)
pendant un intervalle de temps (T) donné. Le volume (V) d’eau de pluie recueilli est en principe
proportionnel à la surface réceptrice (S) et sa mesure permet le calcul de la pluie moyenne (P) dans
l’intervalle de temps (T). Soit :
V
P
S
Cette quantité P s’exprime en mm (et parfois en dixième de mm).

1.2. APPAREILS DE MESURE DES PRECIPITATIONS

1.2.1. Pluviomètres

Le pluviomètre est un instrument de base de la mesure des précipitations liquides ou solides. Il


indique la quantité d’eau totale précipitée et recueillie à l’intérieur d’une surface calibrée dans un
intervalle de temps séparant deux relevés. Un pluviomètre se compose d’une bague, d’un orifice qui
surmonte un entonnoir conduisant au récepteur (seau).
La quantité d’eau recueillie est mesurée à l’aide d’une éprouvette graduée ou lue directement (en
cas d’une graduation sur le seau) par intervalle de temps régulier. Si la hauteur de pluie enregistrée
est inférieure à 0,1 mm, on dit qu’il y a des traces de pluies (Tr).
Le choix du site du pluviomètre est basé sur le principe qu’un site est représentatif et caractérisé
par l’absence d’obstacles à proximité. La distance (D) au premier obstacle doit être supérieure à 2
fois la hauteur de l’obstacle (D>2h).
Les normes OMM (Organisation Météorologique Mondiale) préconisent que la surface
réceptrice des pluviomètres (et pluviographes) soit horizontale et située à 1,5 m au-dessus du sol.
Le modèle le plus couramment utilisé au niveau des équipements est le seau de type
« ASSOCIATION » dont la surface réceptrice est un cercle de 400 cm2. Il existe d’autres types de
pluviomètres de surfaces réceptrices différentes (1000 cm2, etc.).

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Figure: Pluviomètre (Aéroport de Yamoussoukro)

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Figure : Norme d’implantation des postes pluviométriques

1.2.2. Pluviographes

Le pluviographe est un instrument captant les précipitations de la même manière que le


pluviomètre mais avec un dispositif permettant de connaître, outre la hauteur d’eau totale, leur
répartition dans le temps, autrement dit les intensités (mm/h). On a généralement deux types de
pluviographes à savoir le pluviographe à siphon et le pluviographe à augets basculeurs. Le
mécanisme de mesure le plus utilisé est le pluviographe à augets basculeurs.
Les pluviographes fournissent des diagrammes de hauteurs de précipitations cumulées en
fonction du temps appelés pluviogrammes. Les pluviogrammes doivent mentionner l’heure précise
(heures et minutes) de départ et d’arrêt du stylet afin de connaître la durée de chaque évènement
pluvieux ainsi que sa position dans le temps.

Le dépouillement consiste à transformer le pluviogramme (pluie cumulée H en fonction du


temps) en hyétogramme (intensité de pluie en mm/h en fonction du temps). S’il a l’avantage de
donner la variation de l’intensité des pluies au cours du temps, le pluviographe est moins fiable
pour la mesure des hauteurs de pluie ou des hauteurs journalières (problème de perte pendant le
basculement des augets, etc.). Ainsi, tout pluviographe doit être accompagné d’un pluviomètre
dont les relevés journaliers permettront la correction (à un facteur correctif près) des données du
pluviographe.

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Figure: Pluviographe

Figure: Enregistreur à augets basculeurs

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Figure: Mécanisme de fonctionnement des augets basculeurs

1.3. PRESENTATION DES DONNEES DE MESURE PLUVIOMETRIQUE

La pluviométrie est relevée une, deux ou plusieurs fois par jour par un observateur local. La
structure chargée de la gestion des stations météorologiques en Côte d’Ivoire est la SODEXAM
(SOciété de Développement et d’EXploitation Aéronautique, Aéroportuaire et Météorologique). Un
annuaire pluviométrique est établi en fin d’année où figurent pour chaque poste :
-les pluies journalières ;
- les pluies journalières maximales annuelles ;
-les totaux décadaires ;
-les totaux mensuels ;
-les totaux annuels ;
-le nombre de jours de pluie ;
-les coordonnées géographiques des stations ;
-des informations particulières sur les phénomènes exceptionnels qui ont pu se produire dans
l’année.

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Figure : Protocole de lecture (modèle ASECNA) : deux lectures par jour

Le dépouillement des hyétogrammes à une échelle plus fine de temps ne fait pas l’objet
d’une publication systématique. Ces données sont archivées sur support informatique ou encore à
l’état brut des originaux papiers. Il existe deux méthodes de dépouillement des enregistrements :
1) on fixe un pas de temps (en général 5 minutes) et on comptabilise la pluie tombée dans cet
intervalle ;
2) on considère les plages sur lesquelles l’intensité de pluie (la pente sur le papier) est constante.

Figure : Pluviogramme

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Figure : Principe de dépouillement des pluviogrammes

1.4. PLUIE MOYENNE SUR UNE SURFACE

On peut estimer la pluie moyenne sur une surface (pluie régionale) à partir des pluies
ponctuelles mesurées au niveau des stations. Cette estimation se fait à partir de plusieurs méthodes.

1.4.1. Méthode de la moyenne arithmétique

On retient les stations qui sont à l’intérieur de la zone considérée de surface S et on prend la
1 n
moyenne arithmétique des valeurs de pluviométrie ponctuelles, soit : H moyenne   H i
n i 1
Cette méthode est simple et s’applique uniquement si les stations sont bien réparties et si le
relief du bassin est homogène.

1.4.2. Méthode des polygones de Thiessen

A chaque station, on affecte la surface du polygone obtenu en traçant les médiatrices des segments
reliant la station concernée aux voisines. La pluie moyenne Hmoyenne sera obtenue en faisant la
somme pondérée des pluies aux différentes stations, le coefficient de pondération étant la surface du
polygone concerné intérieure à la surface S, rapportée à la surface S :
1 n
H moyenne   H i  Si
S i 1

Cette méthode est la plus couramment utilisée, parce qu’elle donne de bons résultats. Elle
convient notamment quand le réseau pluviométrique n’est pas homogène spatialement
(pluviomètres distribués irrégulièrement) ;

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Figure : Méthode des polygones de Thiessen

1.4.3. Méthode des isohyètes

A partir des différentes mesures de pluviométrie au niveau des stations, on trace les courbes
d’égales hauteurs de pluie ou isohyètes. On détermine ensuite la pluie moyenne en considérant
qu’entre deux isohyètes consécutives, la pluie est uniforme et égale à la moyenne des deux valeurs
d’isohyètes :
H i  H i 1
H i ,i 1 
2
1 n
H moyenne   H i ,i 1  S i ,i 1
S i 1
Il existe des méthodes automatiques qui effectuent le tracé d’isovaleurs par des moyens statistiques
élaborés (techniques de krigeage).

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Figure : Méthode des isohyètes

1.5. REGIMES CLIMATIQUES DE L’AFRIQUE DE L’OUEST

La pluie est le paramètre climatique le plus prépondérant qui est utilisé pour la définition des
régimes climatiques. Ainsi, la plus ou moins grande abondance des précipitations et leurs
répartitions saisonnières constitue des caractéristiques déterminant différentes zones climatiques.
Les régimes climatiques de l’Afrique de l’Ouest sont:
- le climat sahélien qui marque la transition vers le climat désertique. Les pluies sont de plus en plus
rares (de 250-300 mm à 700-800 mm par an) et ne tombent que pendant trois à cinq mois (juin à
octobre, avec un maximum centré sur juillet-août). Les pluies sont très irrégulières dans le temps et
dans l’espace ;
- le régime tropical sec qui se caractérise par deux saisons. On a une saison pluvieuse d’avril à
octobre (7 mois) et une saison sèche de novembre à mars (5 mois) qui est accentuée par l’Harmattan
(vents chauds et secs provenant des anticyclones du Nord-Est et dirigés vers le Sud-Ouest). Les
mois d'août et septembre sont les mois les plus pluvieux. Les précipitations moyennes annuelles
sont inférieures à 1200 mm ;
- le climat tropical humide se caractérise par une grande saison des pluies de mars à juin (4 mois),
une petite saison sèche de juillet à août (2 mois), une petite saison des pluies commençant en
septembre et s’achevant en octobre (2 mois) et une grande saison sèche du mois de novembre à
février (4 mois). Il est caractérisé par des précipitations moyennes annuelles variant en moyenne
entre 1200 mm et 1600 mm ;
- le régime équatorial est caractérisé par quatre (4) saisons ; la grande saison des pluies (mars-juin)
est suivie d’une petite saison sèche (juillet-août). La petite saison pluvieuse intervient dans le mois
de septembre pour prendre fin au mois de novembre. Les mois de novembre, décembre, janvier et
février constituent la grande saison sèche. Les précipitations moyennes annuelles sont généralement
supérieures à 1600 mm.

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2. ESTIMATION DE L’EVAPOTRANSPIRATION

2.1. MESURE DE L’EVAPORATION

L’évaporation est généralement mesurée à partir de bac à évaporation. En effet, un bac


d'évaporation est un évaporomètre constitué par un bassin ou un bac d'eau d'assez grande surface et
assez profond où l'on mesure le changement du niveau de l'eau dû à l'évaporation. Les bassins vont
de 1 à 5 mètres de diamètre et de 10 à 70 cm de profondeur. Ils sont posés sur ou dans le sol (bacs
enterrés) ou encore dans l'eau (bacs flottants). Dans tous les cas, le niveau de l'eau est maintenu à
faible distance au-dessous du bord du bac. Les variations du niveau d'eau du bac, mesurées à des
intervalles fixes, sont le reflet de l'intensité de l'évaporation.
Le bac de classe A est recommandé par l'Organisation météorologique mondiale. Il s'agit d'une cuve
ronde de 1 220 mm de diamètre et 254 mm de hauteur, rempli jusqu'à entre 50 et 75 mm de son
bord. Le bac d'évaporation est surélevé du sol (en général 10 cm) sur une palette en bois ajouré afin
que l'air puisse circuler sous celui-ci. Cela empêche la transmission d'énergie thermique entre le sol
et le bac qui pourrait fausser les résultats. Il permet de mesurer la vitesse d’évaporation d'un volume
d'eau et d'une surface donnés exposés à l'air (exprimée en mm par jour, par mois ou par an) et
l'évapotranspiration. Cette donnée dépend exclusivement de la température et de l'humidité
ambiante, ainsi que des précipitations. Les variations du niveau d'eau du bac, mesurées à des
intervalles fixes, sont le reflet de l'intensité de l'évaporation.

Figure : Bac à évaporation de type classe A

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2.2. CALCUL DE L’EVAPOTRANSPIRATION

2.2.1. Estimation de l’évapotranspiration potentielle (ETP)

Le calcul de l’ETP est effectué à partir de formules empiriques dont les variables
climatiques diffèrent selon les auteurs.

2.2.1.1. Méthode de Thornthwaite

L’évapotranspiration potentielle (ETP) au pas de temps mensuel est donnée par la formule
suivante :
a
 10t 
ETP(mm)  16  F
 I 
12 1, 514
I  i t 
i j   j 
j 1
5
a  0,49239  1,79.102 I  7,71.105 I 2  6,75.107 I 3
avec :
t: température moyenne mensuelle en °C ;
I: indice thermique annuel ;
i: indice thermique mensuel ;
F: coefficient correcteur, fonction de la latitude et du mois donné.

2.2.1.2. Méthode de Turc

Cette méthode propose des formules selon l’humidité relative. L’ETP mensuelle est donnée par la
formule suivante :
-si l’humidité relative (Hr) est supérieure à 50%, l’ETP mensuelle sera :
t
ETP(mm)  0,39  ( R g  50)
t  15
-si l’humidité relative est inférieure à 50%, l’ETP mensuelle sera :
t 50  H r
ETP(mm)  0,39  ( Rg  50)  (1  )
t  15 70
t: température moyenne mensuelle en °C ;

Rg: radiation solaire globale en cal/cm2/jour :


 h
Rg  I ga  0,18  0,62  
 H
h: durée réelle d’insolation en heure/mois ;
H:durée maximale d’insolation possible ou durée astronomique du jour en heure/mois ;
Iga : radiation solaire directe en absence d’atmosphère ;
Iga et H sont tabulés en fonction de la latitude et de la date.
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2.2.1.3. Méthode de Penman

Cette méthode tient compte de la latitude, de l’altitude, de la pluviométrie moyenne


mensuelle, des températures moyennes minimale et maximale, de la vitesse du vent, de l’insolation
relative, de la pression de vapeur d’eau et de deux coefficients dépendants du régime climatique.

2.2.2. Evaluation de l’évapotranspiration réelle (ETR)

2.2.2.1. Méthode de Turc

Turc a proposé une formule permettant d’évaluer l’ETR annuelle à partir de la hauteur
annuelle de pluie P (en mm) et de la température moyenne annuelle (t en °C), soit :
P
ETR(mm) 
P2
0,9 
(300  25t  0,05t 3 ) 2

Cette formule permet l’estimation du déficit d’écoulement qui ne se rapproche de


l’évapotranspiration réelle (ETR) que pour des bassins versants relativement étendus, sans échanges
à la frontière et pour des durées d’observation réelle assez longues pour que l’on puisse négliger les
variations de réserves souterraines.

2.2.2.2. Méthode de Thornthwaite

Cette méthode est basée sur la notion de réserve en eau et plus particulièrement de la réserve
utile (RU). En effet, la réserve utile (RU) correspond à l’eau facilement utilisable du sol. Elle
désigne l’eau retenue par le sol et exploitable par la plante. Plus exactement, elle représente la
différence entre deux taux d’humidité. On a d’une part, la capacité de rétention (CR), qui est le
volume total de l’eau plaquée à la surface des particules du sol ou maintenue dans les interstices ou
les pores les plus fins par la force de capillarité, et d’autre part, le point de flétrissement permanent
(PFP), quantité d’eau à partir de laquelle la plante ne peut plus s’alimenter, parce qu’elle est
incapable d’arracher cette eau, retenue dans le sol par des forces de rétention qui augmentent
rapidement avec la diminution de la quantité d’eau dans le sol (RU=CR-PFP). La quantité d’eau
nécessaire pour remplir la réserve utile va dépendre de la nature du sol, de son épaisseur et de la
présence ou non d’argiles.
On admet que le sol est capable de stocker une certaine quantité d’eau (RU) et cette eau peut
être reprise pour l’évapotranspiration par l’intermédiaire des plantes. La quantité d’eau stockée dans
la réserve est comprise entre 0 (la réserve est vide) et 200 mm (la réserve est pleine). Cette quantité
varie suivant les sols et sous-sols considérées avec une moyenne de 100 mm.
On admet que la satisfaction de l’ETP a priorité sur l’écoulement, c’est-à-dire qu’avant qu’il
n’y ait d’écoulement, il faut avoir satisfait le pouvoir évaporant (ETP=ETR). Par ailleurs, la
compétition de la réserve utile (RU) est également prioritaire sur l’écoulement.
On établit ainsi un bilan à l’échelle mensuelle à partir de la pluie (P) du mois, de l’ETP et de
la réserve utile (RU) selon les règles suivantes :
-si P≥ETP alors ETR=ETP ; il reste un excédent (P-ETR) qui est affecté en premier lieu à la
RU, et si la RU est complète, à l’écoulement Q ;

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-si P<ETP alors
ETR(mm)  P  RU
On évapore toute la pluie et on prend à la RU (jusqu’à la vider) l’eau nécessaire pour
satisfaire l’ETR. Si la RU=0 , la quantité ETP-ETR représente le déficit agricole, c’est-à-dire
sensiblement la quantité d’eau qu’il faudrait apporter aux plantes pour qu’elles ne souffrent pas de
la sécheresse.
La réserve utile est estimée selon certaines hypothèses concernant la nature du sol (texture,
structure) et la nature de la plante, caractérisée par son système racinaire.
Il faut connaître l’état de la RU à la fin du mois antérieur au début de l’établissement du
bilan. On tient l’un des deux raisonnements suivants :
-si la RU doit être pleine, ce sera à la fin de la période durant laquelle on a pu la remplir, c’est-à-
dire à la fin du dernier mois où P≥ETP ;
-si la RU doit être vide, ce sera à la fin de la période durant laquelle on a pu la vider, c’est-à-dire à
la fin du dernier mois où P<ETP.
La question posée est celle de l’évaluation de la variation de la réserve utile durant l’unité de
temps retenu. Un modèle a été proposé par Thornthwaite (1957) selon une loi exponentielle
négative de la forme :
RU t  RU 0  e 
a DP

RUt : état des réserves à l’instant t ;


RU0 : réserve utile du sol atteinte à la fin de la saison humide ;
DP (déficit pluviométrique)=ETP-P ;
a: constante dépendant de RU

Tableau 1: Valeurs de a en fonction de RU (mm)


RU (mm) a
200 0,00505
150 0,00632
125 0,00824
100 0,01040
75 0,01410
50 0,02110

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Tableau 2: Valeurs mensuelles de la radiation globale (Iga) en absence d’atmosphère
(Calories/cm2 par jour)
Latitude Nord 0° 10° 20°
Janvier 858 759 642
Février 888 821 732
Mars 890 873 834
Avril 862 894 902
Mai 816 885 930
Juin 790 873 934
Juillet 804 879 930
Août 833 880 902
Septembre 875 872 843
Octobre 880 830 755
Novembre 860 767 656
Décembre 842 735 610

Tableau 3: Valeurs mensuelles de la durée astronomique du jour (H) en heures par jour
Latitude Nord 0° 10° 20°
Janvier 12,10 11,62 11,09
Février 12,10 11,80 11,49
Mars 12,10 12,08 12,04
Avril 12,10 12,35 12,60
Mai 12,10 12,59 13,11
Juin 12,10 12,70 13,33
Juillet 12,10 12,64 13,24
Août 12,10 12,44 12,80
Septembre 12,10 12,18 12,26
Octobre 12,10 11,90 11,70
Novembre 12,10 11,69 11,19
Décembre 12,10 11,51 10,91

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TD SUR LA REGIONALISATION DES PRECIPITATIONS

Calculez la pluie moyenne sur le bassin versant de la figure 1 par la méthode de


Thiessen à partir des données du tableau 1.

Tableau 1 : Pluies annuelles des différentes stations


Stations Pluie annuelle (mm)
P1 1100
P2 1121
P3 1098
P4 1046
P5 1102
P6 1070
P7 1061
P8 1056

Figure 1

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TRAVAUX DIRIGES (TD) SUR LE BILAN HYDROLOGIQUE

La station météorologique X est située à la longitude 7° W et à la latitude 5° N avec


une altitude de 250 m. On a enregistré au cours de la période 1986-1995, les valeurs
moyennes des températures, pluviométries et humidités relatives consignées dans le
Tableau 1. La station est au centre d’un bassin versant d’une superficie de 600 Km 2.
Un débit moyen interannuel de 5 m3/s a été enregistré au cours de la période
d’observation. On considère RU=100 mm.

Tableau 1: Données de température, pluie et humidité relative à la station X


Pluie Humidité Insolation
Mois T (°C) (mm) (%) (heures)
Janvier 23,2 4,1 60,8 7,81
Février 25,6 35,3 64,5 7,61
Mars 26,1 101,3 72,7 6,97
Avril 26,2 142,6 76,6 6,97
Mai 25,9 137,9 78,8 7,00
Juin 24,9 163,9 81,5 5,73
Juillet 23,7 209,7 85,2 4,00
Août 23,8 284,3 84,7 4,26
Septembre 24,1 273,7 82,4 5,3
Octobre 24,6 152,1 80,6 6,84
Novembre 24,7 39,1 78,9 7,53
Décembre 23,1 22,5 71,1 7,16

1) Calculez les valeurs de l’ETP mensuelles et annuelle à partir de la méthode de


Thornthwaite.
2) Calculez les valeurs de l’ETP mensuelles et annuelle à partir de la méthode de
Turc.
3) Comparer les différentes valeurs de l’ETP au pas de temps annuel.
4) Calculez les valeurs mensuelles et annuelle de l’ETR selon la méthode de
Thornthwaite.
5) Calculez l’ETR annuelle selon la méthode de Turc.
6) Comparez l’ETR selon Thornthwaite et l’ETR selon Turc.
7) Calculez le volume d’eau effectif évapotranspiré (utiliser les résultats selon
Thornthwaite).
8) Calculez la lame d’eau annuelle ruisselée.
9) Calculez la lame d’eau annuelle infiltrée et le volume annuel d’eau infiltrée.
10) Calculez le volume annuel d’eau infiltrée.

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CHAPITRE 4: HYDROMETRIE
1. DEFINITIONS

On appelle hydrométrie l’ensemble des techniques de mesure des différents paramètres


caractérisant les écoulements dans les cours d’eau naturels ou artificiels et dans les conduites. Les
deux principales variables qui caractérisent l’écoulement sont :
-la côte de la surface d’eau libre, notée H et exprimée en mètre. Sa mesure concerne la limnimétrie ;
-le débit du cours d’eau, noté Q et exprimé en m3/s représentant le volume total d’eau qui s’écoule à
travers une section droite du cours d’eau pendant l’unité de temps considérée.

On appelle jaugeage l’ensemble des opérations destinées à mesurer le débit d’un cours d’eau. Il
est nécessaire de procéder régulièrement à des vérifications de la courbe de tarage au cours du
temps, pour tenir compte d’éventuelles déficiences de l’appareil de mesure ou modifications de la
section du cours d’eau.

2. MESURE DES HAUTEURS D’EAU

2.1. LIMNIMETRE

La mesure des hauteurs d’eau (limnimétrie) ou de la variation d’un plan d’eau s’effectue
généralement de manière discontinue.
Le limnimètre est l’élément de base des dispositifs de lecture et d’enregistrement du niveau de
l’eau. Il est constitué le plus souvent par une échelle limnimétrique qui est une règle ou une tige
graduée en métal (éventuellement en bois), placée verticalement, et permettant la lecture directe de
la hauteur d’eau à la station. Le zéro de l’échelle limnimétrique doit être placé en dessous des plus
basses eaux possibles dans les conditions de creusement maximum du lit dans la section de
contrôle, et ce pour ne pas avoir de côtes négatives.

Figure: Limnimètre (station de N’zianoa)

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Figure: Graduation d’un limnimètre en cm et en dm

2.2. LIMNIGRAPHE

Pour connaître en continu les variations d’un plan d’eau, on utilise des limnigraphes qui
fournissent sur un support un enregistrement continu des variations du niveau d’eau en fonction du
temps (enregistrement graphique sur bande papier, enregistrement magnétique sur cassette, etc.).
On distingue généralement deux types de limnigraphe qui sont :
- le limnigraphe à flotteur qui est un appareil qui maintient un flotteur à la surface de l’eau grâce à
un contrepoids, par l’intermédiaire d’un câble et d’une poulie. Le flotteur suit les fluctuations du
niveau d’eau, qui sont reportées sur un graphe solidaire d’un tambour rotatif (à raison d’un tour par
24 h ou par semaine ou par mois) ;
- le limnigraphe à pression qui mesure les variations de pression causées par les changements de
niveau d’eau. Cet appareil comprend une bonbonne. Un débit d’air constant sous pression est
envoyé au fond de la rivière.
Par un manomètre à mercure, on mesure la pression de l’air dans le tube qui est proportionnelle à la
hauteur d’eau au-dessus de la prise installée dans le cours d’eau.

2.3. COURBE DE TARAGE

Généralement, on ne dispose pas d’une mesure directe et continue des débits mais d’un
enregistrement des variations de la hauteur d’eau en une section donnée (station hydrométrique).

On passe alors de la courbe des hauteurs d’eau en fonction du temps H=f(t), appelée
limnigramme à celle des débits Q=f(t), appelée hydrogramme, par l’établissement d’une courbe
Q=f(H) appelée courbe de tarage.
Il existe une relation mathématique entre le débit Q et la profondeur des cours d’eau ou
hauteur de la surface de l’eau H : Q=kHn. On admet le plus souvent que la relation Q=f(H) est
univoque, c’est-à-dire qu’à une côte à l’échelle déterminée correspondant toujours un seul et même
débit.
H est lue selon une certaine périodicité (une, deux ou trois fois par jour) et à heures fixes
selon la variabilité du niveau de la rivière. La fréquence devient plus serrée en cas de crues, si les
variations de niveau sont brutales.
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La courbe Q=f(H) peut évoluer dans le temps en fonction des modifications de la section de
contrôle. Il est donc impératif:
- d’effectuer des jaugeages régulièrement ;
- de conserver l’historique des jaugeages.

3. MESURE DES DEBITS


Pour mesurer le débit d’un écoulement naturel (cours d’eau, canal, etc.), il existe quatre
catégories de méthodes.

3.1. METHODES VOLUMETRIQUES


Les méthodes volumétriques (ou jaugeages capacitifs) permettent de déterminer le débit (Q)
directement à partir du temps nécessaire (T) pour remplir d’eau un récipient d’une contenance
V
déterminée (V), soit : Q
T
Cette méthode est surtout utilisée pour jauger des sources ou de très petits cours d'eau (débits de
l'ordre de quelques litres par seconde au maximum). Le récipient peut être un seau de 10 litres (ou
un bac plastique de 100 litres par exemple). La seule condition est de pouvoir faire rentrer l'eau
dans le récipient ce qui nécessite, soit une chute naturelle, soit de pouvoir aménager cette chute (par
une gouttière en plastique par exemple).

3.2. METHODES D’EXPLORATION DU CHAMP DE VITESSE


Les méthodes d’exploration du champ de vitesse consistent à déterminer la vitesse de
l’écoulement en différents points d’une section choisie, tout en mesurant la surface de la section
mouillée. Les vitesses sont réparties par verticale. Parmi les nombreuses méthodes d’exploration du
champ de vitesse, on peut citer les jaugeages au moulinet, les jaugeages au flotteur et les capteurs
électromagnétiques. Nous allons nous intéresser aux cas du jaugeage au moulinet et au flotteur.
L’évaluation du débit est faite au moyen de la formule suivante : Q  V  S
S est la section mouillée mesurée directement au moyen de différents sondages verticaux dans la
section et V est la vitesse moyenne de l’eau, calculée à partir de mesures ponctuelles réalisées.

NB : On peut calculer la surface mouillée (S) par la méthode des trapèzes :

pi 1  pi n
S i  (li 1  li )  ( ) S   Si
2 i 1

avec l la distance sur la largeur à partir du point de référence (rive gauche) et p la profondeur de
l’eau correspond.

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3.2.1. Cas du jaugeage au moulinet

Le moulinet est l’appareil le plus utilisé pour la mesure des vitesses dans un cours d’eau (naturel ou
artificiel). Il est composé d’une hélice d’axe horizontal tournant avec le courant selon la formule :
V  aN  b
avec :
- N : nombre de tours d’hélice par seconde ;
- a : pas de l’hélice en m ;
- b : vitesse dite de frottement en m/s ;
- V : vitesse du courant d’eau en m/s.

NB : a et b sont des constantes dépendant du moulinet.

Le matériel nécessaire à un jaugeage au moulinet est le suivant :


- un saumon (poids à l’allure de poisson) ou une perche (tige métallique graduée) ;
- un moulinet ;
- un compteur ;
- un treuil (dans le cas où on utilise un saumon);
- une embarcation (cours d’eau profond) ;
- un rouleau de câble gradué.

Figure: Moulinet

Après un jaugeage, on se trouve avec un tableau de valeurs sur lequel il est important de notifier le
nom du cours d’eau et de la section, le jour et l’heure de début et de fin de jaugeage, la côte de
début et de fin de jaugeage, le nom de l’opérateur et toute autre information susceptible d’avoir une
influence sur le jaugeage.

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On peut déterminer le débit à partir de méthodes graphiques et arithmétiques.

Méthode graphique

On calcule le débit unitaire sur chaque verticale à partir des valeurs de vitesse et de profondeur
mesurées en un certain nombre de points sur chaque verticale entre la surface et le fond. On trace la
courbe des vitesses en fonction de la profondeur pour chacune des verticales. On détermine ensuite
l’aire définie par la courbe obtenue. Celle-ci donne le débit par unité de largeur (m2/s) au droit de la
verticale considérée. On trace la courbe de variation des débits par unité de largeur en fonction de la
largeur de la section (rive gauche - rive droite). La surface délimitée par cette courbe représente le
débit en m3/s dans la section.

Pour un jaugeage, on donne les informations suivantes :


- le débit Q ;
- le profil en travers ;
- la section mouillée S : On trace la courbe de variation des profondeurs en fonction de la
largeur de la section (rive gauche - rive droite). La surface délimitée par cette courbe représente
la surface en m2 de la section. Cette courbe peut être couplée à la courbe débits par unité de
largeur en fonction de la largeur de la section ;
- la largeur de la section L ;
- la profondeur moyenne : P=S/L ;
- la vitesse moyenne : V=Q/S ;
- vitesse moyenne de surface : Vms
NB : Vms: aire de la courbe de vitesse de surface divisée par la largeur de la section mouillée.

Figure: Vitesse (m/s) en fonction de la profondeur (m)

Figure: Courbe du débit unitaire (m2/s) en fonction de la largeur du cours d’eau (m)

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Figure: Courbes combinées débit (m3/s) et section mouillée (m2)

Méthodes arithmétiques

Méthode de la section moyenne

On considère la section de jaugeage comme formée d'un certain nombre de secteurs limités chacun
par deux verticales adjacentes. Si V1 et V2 sont les vitesses moyennes sur les deux verticales
adjacentes, et si d1 et d2 représentent les profondeurs totales respectives de ces deux verticales 1 et
2, si b, enfin, est la distance horizontale entre 1 et 2, alors le débit partiel q du secteur limité par 1 et
2 est le suivant :

 V  V  d  d 
q   1 2  1 2 b
 2  2 

Le débit total Q (m3/s) est obtenu en faisant la somme de tous les débits partiels :
n
Q   qi
i 1

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Méthode de la section médiane

On peut calculer le débit total Q de la façon suivante:

b b  b b  b b 
Q  V1d1  2 1   V2 d 2  3 2   ...  Vn d n  n1 n 
 2   2   2 

Remarque : La vitesse de fond : Vf=0,8xV (V : vitesse la plus proche du fond ou de la berge ;


vitesse à 3 cm du fond pour les micro-moulinets).

3.2.2. Cas du jaugeage au flotteur

Le principe consiste à mesurer la vitesse à la surface de l’eau au moyen d’un flotteur. On


mesure le temps t (en seconde) mis pour parcourir une distance L (en m) donnée. Ainsi on a :
L
Vsup erficielle 
t
Cette mesure peut être répétée en différents points de la section et on obtient une vitesse
superficielle moyenne. La vitesse moyenne de la section est estimée par la formule suivante :
8
Vmoyenne  Vsup erficielle
10
et on en déduit alors le débit à partir de la connaissance de la section mouillée obtenue par sondage
ou par topographie en basses eaux.

Pour un jaugeage au flotteur, il nécessaire de disposer d’un flotteur, de deux chronomètres et de


moyens de communication si possible (deux talkie-walkie).

3.3. METHODES HYDRAULIQUES

Dans certaines conditions (petits cours d’eau), on est parfois emmené à mesurer les débits à partir
de déversoirs (à minces parois ou à larges seuils). Les méthodes utilisées pour mesurer le débit dans
ces conditions obéissent aux lois de l’hydraulique générale. La formule permettant d’estimer le
débit (Q en m3/s) est:

Q    L  h  2 gh
α : coefficient de débit (fonction de la hauteur d’eau h), sans dimension (C=débit réel/Débit idéal) ;
L : largeur du déversoir ;
h : charge au-dessus du seuil ou hauteur d’eau produisant le débit (m) ;
g : accélération de la pesanteur ou coefficient de gravité (9,81 m/s2).

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Figure: Déversoir triangulaire

Figure: Vue de côté (a) et de face (b) d’un déversoir rectangulaire

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Figure: Déversoir rectangulaire

3.4. METHODE PHYSICO-CHIMIQUE

Cette méthode, appelée encore jaugeage par dilution, consiste généralement à injecter dans le cours
d’eau une solution concentrée d’un produit chimique dosable (traceur) (bichromate de sodium,
chlorure de sodium, rhodamine B, colorant, etc.). Il est souhaitable que ces traceurs possèdent les
qualités suivantes :
- facilement solubles dans l'eau ;
- stables chimiquement en solution ;
- non toxiques ;
- facilement dosables et à faibles concentrations ;
- peu coûteux ;
- non adsorbable par les matières en suspension ou au contact des rives (argiles) ;
- non préexistants dans le cours d'eau (si possible) ou à faible concentration ;
- etc.

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L’évolution de la concentration du produit est suivie au cours du temps. On recherche ensuite dans
quelle proportion cette solution a été diluée par le cours d’eau par prélèvements d’échantillons
d’eau à l’aval du point d’injection. La dilution est fonction du débit, supposé constant le long du
tronçon concerné pendant la durée de la mesure.
Les équations que l'on utilise pour le calcul du débit, Q en m3/s, sont basées sur le principe de la
conservation de masse du traceur :

- dans le cas d’une injection continue :


qC1  Q  qC2
en général, q est négligeable devant Q, d’où l’on tire :
C1
Qq
C2
q (m3/s) : débit constant d’injection ;
C1 (mol/l) : concentration de la solution injectée ;
C2 (mol/l) : concentration de la solution prélevée.

- dans le cas d’une injection instantanée :



VC1   QC2 (t )dt
0
VC1 1
Q 
 VC1  
0
C2 (t )dt 
0
C2 (t )dt

avec V (m3) le volume de solution injectée et t le temps.

Les différents prélèvements faits permettent de construire point par point la courbe C2(t)=f(t) et de
déterminer alors l'intégrale qui permet d'évaluer Q.

Cette méthode de jaugeage par dilution s’applique à des torrents ou des rivières en forte pente où
l’écoulement est turbulent ou pour lesquels on ne trouve pas de section se prêtant à des jaugeages au
moulinet.
Dans la méthode à débit constant, on prélèvera une quinzaine d'échantillons (un échantillon par
minute) en passant de la rive droite, au milieu, puis à la rive gauche et retour.

Pour la méthode globale, le plus simple est de procéder à des prises d'échantillons (20 à 25), de
volume constant et à des intervalles de temps constants en un point fixe de la section (si possible au
milieu). Le mélange de ces différents prélèvements donnera un échantillon de la concentration
moyenne sur la période de prise.

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Figure: Jaugeage par dilution (1)

Figure: Jaugeage par dilution (2)

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Figure: Evolution de la concentration C2 en fonction du temps

4. PRESENTATION DES DONNEES DE MESURE DE DEBIT


Les mesures de débit sont généralement publiées dans des annuaires hydrologiques. Les
renseignements généraux concernant chaque station sont l’altitude, les coordonnées géographiques
(longitude, latitude), la surface du bassin versant drainé, l’historique, les jaugeages effectués, les
courbes de tarage, etc.

Les relevés annuels sont sous forme d’un tableau indiquant pour chaque station et chaque année
de mesure :
-les hauteurs d’eau moyennes du jour (moyenne des lectures d’échelles ou des indications du
limnigraphe) ;
-les débits moyens du jour ;
-les débits moyens mensuels ;
-les débits moyens annuels ;
-la hauteur maximale observée avec sa date et le débit correspondant ;
-la hauteur minimale observée avec sa date et le débit correspondant.

5. REPONSE HYDROLOGIQUE D’UN BASSIN VERSANT A UNE PLUIE

La manière dont réagit le bassin versant lorsqu’il est soumis à une sollicitation se nomme « réponse
hydrologique ».

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Figure 10: Principe de la réponse hydrologique d’un bassin versant

Une pluie tombant sur un bassin versant aura pour conséquence, en une station de contrôle située
sur le cours d'eau, une réponse pouvant être nulle (absence de modification de l'écoulement ou
absence de crue) ou positive (écoulement modifié ou crue). En fonction de ce qui a été vu
précédemment, cette réponse peut être :
- rapide : la réponse rapide est imputable aux écoulements de surface ou, par exemple, à un effet
piston, ou encore à l'effet de la macroporosité du sol ;
- retardée : C'est notamment le cas lorsque la réponse hydrologique est due principalement aux
écoulements souterrains.

De plus, la réponse peut être différenciée selon que cette dernière est :
- totale : dans ce cas, la réponse hydrologique est composée à la fois par des écoulements de surface
et souterrains ;
- partielle : c'est à dire lorsque la réponse est la résultante d'un ou l'autre des processus décrit
précédemment.

Le rôle de l'ingénieur est donc d'une part d'identifier les processus hydrologiques et leur part
respective intervenant dans la réponse du bassin versant et, d'autre part, les modalités du passage de

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l'impulsion pluviométrique à la réponse hydrologique. La question qui se pose alors est de
comprendre et interpréter les mécanismes de transformation de la pluie à l'hydrogramme de crue.

Dans le cadre d'une description des processus selon le principe établi par Horton, la transformation
de la pluie en hydrogramme de crue se traduit par l'application successive de deux fonctions,
nommées respectivement fonction de production (ou fonction d'infiltration) et fonction de
transfert. La fonction de production permet de déterminer le hyétogramme de pluie nette (la pluie
nette est la fraction de pluie brute participant totalement à l'écoulement) à partir de la pluie brute. La
fonction de transfert permet quant à elle de déterminer l'hydrogramme de crue résultant de la pluie
nette.

Figure 11: Transformation de la pluie brute en hydrogramme de crue

Le passage du hyétogramme de pluie à l'hydrogramme de crue fait intervenir toutes les


caractéristiques météorologiques, physiques et hydrologiques du bassin versant considéré. Dès lors,
on comprendra aisément que la détermination d'une relation analytique rigoureuse entre
précipitations et débits est une tâche très difficile. Toutefois, l'analyse de séries de couples pluies-
débits permet d'obtenir des informations pertinentes sur la fonction de transfert du bassin versant.

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6. FACTEURS D'INFLUENCE DE LA REPONSE HYDROLOGIQUE

La réponse hydrologique d’un bassin versant est influencée par une multitude de facteurs tels que :
- les conditions climatiques (pluie, température, humidité relative, vents, etc.) ;
- les conditions physiques (forme, topographie, nature des sols, couverture végétale, structuration du
réseau hydrographique, états antécédents d’humidité des sols, etc.).

7. CLASSIFICATION DES REGIMES HYDROLOGIQUES

La répartition mensuelle des débits est utilisée pour classifier le régime d’écoulement d’un cours
d’eau appelé «régime hydrologique ». A partir de la classification des régimes hydrologiques des
cours d’eau selon Pardé (1933), on distingue:
- le régime simple (régime tropical pur) : caractérisé par une seule alternance annuelle de hautes et
de basses eaux (un maximum et un minimum mensuels au cours de l’année hydrologique) ;
- le régime mixte ou double (régime équatorial pur) : caractérisé par deux périodes de hautes eaux
et deux périodes de basses eaux (deux maxima et deux minima mensuels au cours de l’année
hydrologique). L’hydrogramme possède deux pointes de crue distinctes ;
- le régime complexe (régime tropical intermédiaire) : caractérisé par plusieurs extrema. Ce régime
caractérise le fonctionnement des grands bassins versants dont les affluents possèdent des crues
décalées dans le temps.

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TRAVAUX DIRIGES (TD) SUR L’HYDROMETRIE

EXERCICE 1 :

Déterminer le débit d’eau s’écoulant par-dessus un déversoir rectangulaire de 0,3 m


de large et de 0,5 m de haut, sous une hauteur de charge de 0,4 m. Le coefficient de
débit est de 0,8.

EXERCICE 2:

H (cm) Q (m3/s) Les données de mesure des débits (m3/s) et des hauteurs d’eau (cm)
100 45 correspondantes enregistrées dans une section d’un cours d’eau sont
125 65 consignées dans le tableau ci-contre.

175 120 1) Construire la courbe de tarage correspondant à cette section de

225 175 mesure (Q=f(H)).


2) Déterminer les paramètres de calage (k et n) de la relation
300 300
débit-hauteur.
350 400
3) Calculer les débits correspondant à H=205 cm et H=700 cm.
400 525
470 700

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EXERCICE 3:

Distance Hauteur d'eau Vitesse


(cm) (cm) (m/s) Les résultats d’un jaugeage au moulinet sont consignés
0 0 dans le tableau ci-contre. A partir de ces données:

25 15 1) Calculez le débit Q à partir des trois différentes

- 3 0,141 méthodes.

- 6 0,154 2) Comparez les résultats.


3) Calculez la profondeur moyenne de la section de
- 9 0,197
mesure.
- 12 0,214
4) Calculez la vitesse moyenne de l’écoulement dans la
50 18
section de mesure.
- 3 0,123
5) Calculez la vitesse moyenne de surface dans la
- 6 0,145
section de mesure.
- 9 0,153
- 12 0,164
- 15 0,169
100 15
- 3 0,209
- 6 0,238
- 9 0,244
- 12 0,250
150 15
- 3 0,134
- 6 0,154
- 9 0,169
- 12 0,192
175 9
- 3 0,104
- 6 0,113
200 0

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CHAPITRE 5: INFILTRATION
- méthode de Porchet: on creuse un trou de rayon r=5 à 8 cm et de profondeur de l’ordre de 50 cm,
que l’on remplit d’eau. Ensuite, on note à intervalle de temps régulier (ti) la hauteur d’eau (hi) dans
le trou. Soit :
r r / 2  h1
K log( )
2(t 2  t1 ) r / 2  h2

- infiltromètre de Müntz: cette méthode est basée sur le principe de l’infiltration à charge
constante. Un réservoir gradué entretient un niveau constant de 30 mm dans un cylindre implanté
dans le sol. Les variations, en fonction du temps, du niveau de l’eau dans le réservoir d’alimentation
gradué détermine le taux d’infiltration. Ainsi, en mesurant les valeurs de h à différents instants (t)
on peut tracer la courbe h en fonction du temps (h=f(t)) dont la pente permet de calculer K. En effet,
h  Kt  a

Figure : Infiltromètre de Müntz

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