Lhistoire Politique
Lhistoire Politique
Lhistoire Politique
08/11/2017
L’HISTOIRE POLITIQUE
C’est la place importante de l’histoire, dans l’univers culturel et social des Français.
Ce n’est pas le cas pour tous les peuples, même si beaucoup s’intéressent à leur passé. On
peut voir que chez les anglo-saxons, il y a une question de culture générale qui est bien plus
diffusé au niveau économique alors que ce n’est pas le cas en France. Il y a en France de
nombreuses manifestations autour de l’histoire, comme Blois, une forme de petite institution
avec le rendez vous des historiens. Les émissions d’histoires sont également présentes à la
télévision avec plus ou moins de sérieux. Il y a de nombreuses revues également pour le grand
public. La part de l’histoire dans les médias et l’enseignement est importante et ancienne en
histoire. On trouve de l’histoire dans l’enseignement de l’histoire du primaire au bac. Cela
donne également lieu à des débats important sur l’enseignement et le discours transmis aux
élèves. Il y a un engouement, une passion pour l’histoire.
C’est lié à l’histoire du pays, par exemple au Royaume Unis, la part de l’enseignement
de l’histoire est bien moins importante qu’en France. Nicolas Sarkozy voulait faire une
maison de l’histoire mais cela n’a pas abouti.
Dans le secondaire, l’histoire est obligatoire depuis 1818 avec 2h par semaine, c’est
ensuite en 1880 qu’elle devient obligatoire dans le primaire. Jusqu’au années 1950, il y a une
forte porosité entre le secondaire et l’université, il y a peu d’étudiants, c’est la formation à
l’époque de l’élite. Il y a un corps spécialisé d’historien depuis 1830, cela montre que la
discipline se dégage d’un ensemble qui était au départ plus lié aux humanités.
On cite souvent Vertot, historien du XVIIème siècle qui ne fréquentait pas les archives, il a
décrit le siège de Malte, et des sources viennent contredire sa thèse. Il dit alors « mon siège
est fait » avec l’idée qu’il refuse de revenir sur son idée, et que pour lui l’étude de la source
est secondaire. L’agrégation d’histoire a très clairement une fonction politique.
Donner aux jeunes une confiance dans les institutions de la République. L’histoire est donc
clairement liée au présent. Il n’y a rien de plus faux que de penser que l’histoire n’est basée
que sur l’étude du passé, c’est depuis le départ une recherche sur le présent. Il y a un intérêt
indéniable pour le présent. L’histoire est presque inexistante à l’université jusqu’en 1870,
mais elle est présente au Collège de France notamment avec des cours suivis par des étudiants
mais aussi des néophytes. Par exemple au XIXème siècle Michelet donnait un cours magistral
fascinant qui donnait lieu à des débats car il remettait parfois en cause les gouvernements.
L’histoire qui entre à l’université fait peu de place aux autres formes de mémoires régionales
notamment, il y a une mise en place d’un discours dominant.
Le moment de crise qu’aurait pu vivre l’histoire mais qu’elle a surmonté, c’est la naissance de
la sociologie avec Durkheim, il y a eu un vrai débat qui est personnalisé par le sociologue
Simiand contre Seignobos (école méthodique), avec l’idée de se demander si la sociologie ou
l’histoire est la plus amène à étudier les sociétés. L’histoire est restée enseigné dans le
primaire, secondaire et université alors que la sociologie est enseignée à l’université.
En 1937 il n’y a que 68 profs, il y a encore peu d’étudiants. A la veille de la guerre les
enseignants sont des hommes âgés, des personnes formées à des méthodes assez anciennes.
On enseigne à ce moment là les nouveautés dans le mouvement des Annales, au CNRS
notamment, ou après guerre dans l’Institut des Hautes Etudes. Pas encore à la fac. Il y
aujourd’hui une explosion du nombre d’enseignant, lié à l’accroissement du nombre
d’étudiant. Aujourd’hui l’enseignement de l’histoire est généralisé et cela va de paire avec
l’accroissement du nombre d’enseignants chercheurs, on ne peut plus vraiment parler
aujourd’hui d’école dominante. Il y a une plus grande multiplicité des pensées et courants de
faire l’histoire. Cela a fait dire à un historien François Dosse, que l’histoire est en miette,
partagée entre plusieurs pôles, l’université, l’Ecoles des hautes sociales, et les IEP (instituts
d’études politiques.
L’histoire qui a acquis un statut scientifique indiscutable, l’histoire reste politique car
elle reste présente dans les grands débats. Mais aussi car elle est présente dans des éditions
universitaires spécifiques et une production grand public.
Méthodologie contemporaine
08/11/2017
Ce qui a pu jouer un rôle très critique par rapport à l’histoire politique c’est surtout à
partir de l’époque des Annales et dans la deuxième phase surtout, l’histoire politique a été
attaquée et remise en cause. Elle est caractérisée d’une formule peu flatteuse, l’histoire
bataille, une histoire sans grande fécondité méthodologique et un dénigrement du statut
d’histoire scientifique. Déclin de l’école des Annales qui dominaient une grande partie de
l’histoire notamment éditoriale. Cela gagne de plus en plus en influence. Avec la mort de
Braudel, la troisième génération des Annales entre dans une phase déclin et c’est un
renouveau pour l’histoire politique.
Pourquoi ce renouveau ?
C’est parce que le déclin de l’histoire des Annales, se caractérise par le retour en force
de deux éléments qui avaient été jusqu’alors minorés.
Le retour du récit : le linguistic turn à la fin des années 1970 avec en particulier
le travail de Hayden White de 1979. Cela se développe au départ dans les
universités américaines avant de se diffuser. Une des limites de cette théorie
c’est que toute recherche historique doit s’intéresser au langage, l’idée
d’appréhender l’histoire à travers le discours. Cela remet en avant le poids du
récit. Ce mouvement trouve aussi une critique dans ceux qui considère que le
discours, le récit historique est toujours une fiction. Il y a un souci dans l’école
française de ne pas rester bloqué dans une lecture internaliste du récit.
Le retour de l’individu/groupe social : on a une mise en avant de l’individu
avec deux éléments qui jouent un rôle important, l’histoire quotidienne
(Alltagsgeschichte et la micro-storia).
Ces deux nouvelles manières de faire l’histoire font passer de la macro histoire à la
micro histoire, on déplace le regard. On a un souci de contextualiser bien plus important. La
où la longue durée et l’étude quantitative donnaient la priorité à l’économie, à la statistique,
aux structures, on passe à une étude des relations et organisations entre individus. C’est une
étude plus précise sur les acteurs et individus. Idée qu’il y a une rationalité de l’agent
individuelle de son action. Entrer dans l’univers d’un individu que l’on observe. Le retour du
récit conjugué avec la mise en avant de l’individu favorise l’histoire politique qui est avant
tout l’histoire de la pensée et de l’action de l’individu pour agir ou transformer le monde. Ce
renouveau s’opère dans les années 1970-1980. Jacques Le Goff, en 1971, un grand
représentant de la 3ème génération des Annales, écrit dans un texte polémique que l’histoire
politique est un cadavre qu’il faut encore tuer. Il dit ainsi que c’est une histoire anecdotique
qui n’est pas scientifique. Fonctionne auprès du grand public mais ne permet pas de
redécouvrir ses lettres de noblesse à l’université.
En 1988, René Rémond milite pour une histoire politique.
revenir sur ce qui se faisait avant mais de se réinventer. Mise en avant de nouvelles notions
qui permettent à l’histoire politique de se renouveler de l’intérieur.
René Rémond s’intéresse aux courants politiques au XIXème siècle, il met en avant une
notion qui est aujourd’hui courante, les familles politiques avant la formation des « partis de
masses », La droite en France 1815 à nos jours.
Plusieurs strates qui s’appliquent aux individus, avec une vision du monde plus ou moins
appliquée.
Le sous-bassement philosophique d’un groupe ou individu
Ensemble des références historiques des dates que l’on met en avant pour créer un
ensemble.
La construction d’un régime politique plus ou moins élaborée.
Une vision idéale de la société.
En quoi cette notion de culture politique est elle si importante. Les comportements politiques
sont complexes, différents dans le temps, différents selon l’échelle de l’individu ou même
nationale. On a eu tendance en France à privilégier l’histoire de monsieur tout le monde. Les
historiens du politique ont montré qu’il ne s’agissait pas uniquement de l’histoire des grands
hommes mais aussi vers la pensée de l’individu.
Volonté d’aller au-delà de l’idée que les idées sont incarnées uniquement dans l’esprit des
grands hommes mais comment cela se diffuse.
Les grandes notions et grands textes politiques sont souvent traités par les historiens du droit,
un peu dans les IEP mais surtout par les philosophes. Ce champ n’est pas complètement
Méthodologie contemporaine
08/11/2017
Quand finie le champ politique ? Les limites chronologiques n’ont rien d’évidentes, il y a une
collection en France qui veut publier l’histoire de 1880 à nos jours, mais peut on faire une
histoire politique qui ne soit pas centrée sur l’Etat et avant que l’Etat n’existe. Si ce n’est pas
sur la notion d’état sur quoi fonde t on l’histoire politique, sur les processus, sur les opinions.
Une tendance expansionniste de l’histoire. De champs qui semblaient ne pas relever de
l’histoire. C’est particulièrement vrai pour les historiens politique du culturelle.
Modalités de notations :
Epreuve de langue
Exemples :
Les relations internationales sont souvent le fait d’historiens qui s’intéressent à l’histoire
politique. Il y a une formule de Robert Franck qui dit que beaucoup d’historien
internationalistes le sont dans leur façon de penser le monde mais pas dans leur façon d’écrire
l’histoire, cela dépend du pays.
On peut dire qu’on a un premier âge de l’histoire des relations internationales dont les
deux figures tutélaires, sont Albert Sorel (1842-1906) et Albert Vandal (1853-1910). Les deux
sont professeur à l’école libre de sciences politiques. Leur conception de cette histoire des
relations internationales est très statocentrée, ils n’étudient quasiment que les relations entre
les Etats. Ils sont donc dans la critique des Annales, Braudel dit d’eux que « c’est une
poussière de faits divers, simple agitation de surface sans intérêt ».
P. Renouvin (1893-1974) avait une lecture de la guerre particulière, il était un ancien soldat, il
a perdu un bras. Dans la première génération on ne parle pas de la souffrance des soldats
parce que le soldat est comme Fabrice dans le roman de Stendhal La Chartreuse de Parme,
avec l’idée que le simple soldat n’est pas conscience de l’ensemble de la situation. Renouvin
montre que le soldat dans la tranchée ne voit pas la situation mais que c’est l’Etat major qui
organise et fait l’histoire.
Au fond avec Renouvin, on a un historien actif au moment des Annales. Lucien Febvre a
discrédité l’histoire des relations internationales françaises et donc Renouvin tient compte de
cette critique. Les sources émient pas les ambassades et autres sont avant tout la
représentation des forces profondes qui animent le monde.
Federico Chabod, historien italien qui a étudié les relations du jeune Etat italien en ne se
limitant pas seulement aux dépêches diplomatiques mais montre comment l’Italie était
soumise à l’influence des autres pays comme l’Allemagne et la France. Il écrit en 1953 « les
rapports entre les gouvernements n’est pas le centre mais c’est une histoire centrée sur les
rapports entre les peuples ». Il écrit en collaboration avec Jean Baptiste Duroselle (1917-
1994) en 1964, Introduction à l’histoire des relations internationales, Pierre Renouvin écrit
les forces profondes avec le poids de l’économie, de la géographie et de la démographie mais
aussi les forces spirituelles, le sentiment pacifique… La deuxième partie les grands hommes
est écrite par Duroselle, il est sensible à ce qui se fait dans la science politique américaine où
l’on est sensible au decision making process, les grands hommes jouent leur rôle, il y a des
acteurs du politique.
Y a-t-il une rationalité des relations internationales ?
Méthodologie contemporaine
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Parmi les grands hommes il étudie Wilson et l’entrée en guerre des USA mais aussi
Mussolini…
Le 3ème âge est un prolongement de l’école précédente. Dans les années 1960-1970 les
historiens insistent sur les forces des relations économiques, d’autres travaillent plus sur le
système du culturel comme P. Milza sur les relations franco-italiennes entre 1870 et 1900.
Dans cette école française des relations internationales il y a aujourd’hui trois grandes lignes
de lecture :
Est-ce que l’Etat est un acteur rationnel des relations internationales ?
Théorie des grands ensembles et organisations
Une réflexion sur les politiques gouvernementales sur les relations internationales.
Des questions particulièrement autour de l’UE.
En Italie, l’école est sensible sur le rôle des opinions publiques dans le politique.
En Allemagne, les historiens sont sensibles à une question dont le débat débute au XIXème,
est ce que les choix en politiques étrangères déterminent la politique intérieure.
En Angleterre, on fait surtout une histoire culturelle des relations internationales
Aux USA, c’est un domaine très ancré sciences politiques avec un souci
Paul Murray Kendall, un anglo-saxon, publie en 1974 dans une collection historique une
biographie de Louis XI qui reste une biographie de référence. Et au fond il théorise ce qu’il
veut justifier.
La définition de la biographie historique exclue des ouvrages situés aux deux extrémités du
spectre biographique, la biographie romancée et la biographie emplie de savoir adore les
matériaux mais ne simule pas une vie, entre les deux s’entend la réalité d’une vie. La
biographie doit respecter la vie mais aussi les matériaux. Chaque biographe est confronté à ce
point d’équilibre entre les sources et la vie. Une action humaine dotée de sens et de
rationalité. Il ya des choix irrationnels. Mais il y a toujours une rationalité qui est propre à la
vision et la pensée de l’individu. Mais il y a aussi le souci du collectif, le biographié est
l’expression d’un contexte ou une rupture. Il ne faut « pas faire un usage commode et
rhétorique du contexte ». le contexte ne doit pas seulement faire décors mais un usage
interprétatif pour comprendre ou le caractère exceptionnel ou représentatif.
L’histoire pour le grand public aux travers différents médias comme le cinéma, la télévision et
les ouvrages grand public. L’idée de l’histoire réelle et l’histoire fictive.