La Divine Comédie
La Divine Comédie
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BS
。
| 一
14
20
.
1
1
LA
DIVINE COMEDIE
1
DIVINE COMÉDIE
DE
DANTE ALIGHIERI
TRADUCTION NOUVELLE
ACCOMPAGNÉE DE NOTES
PAR
FIRENZE
PARIS
LIBRAIRIE DE L. HACHETTE ET CIE
BOULEVARD SAINT - GERMAIN , Nº 77
1868
Tous droits réservés
į
INTRODUCTION
1
1
;
委
INTRODUCTION
· Et ecce stalua grandis ... stabat contra le ... Hujus statuæ caput ex
auro optimo erat , pectus et brachia de argenlo ... venter et femora ex
ære ... libiæ autem ferreæ, pedum quædam pars erat ferrca , quædam
artem fictilis. Dan . 11 , 31 , 32 , 33. Enfer, chant XIV .
2 Aristot. Eth. lib . VII , cap . I.
INTRODUCTION . XIII
II
1
Aliquos ex angelis propter socordiam humi esse lapsos, quod non
dum perfecte ex illa in utramque parten livitate , in simp
illum atque unum expediissent se habitum . CLEMENT. ALEXANDR . Str. VII.
2 Illos locustarum et niuscarum occiderunt morsus : quia digni erant
ab hujusmodi exterminari .
2
XII INTRODUCTION .
des suicidés sont enfermées dans les troncs d'arbres , les sodomites
courent sur le sable brûlant ; les usuriers, accroupis par terre,
les blasphémateurs , couchés tout de leur long , la face tournée
vers le ciel , éprouvent le double tourment du sable enflammé et de
la pluie ardente.
Tous les accouplenients mythologiques de l'homme et de la bête ,
le Minotaure moitié roi moitié taureau , les centaures moitié che
vaux inoitié hommes, les harpies moitié femmes moitié vautours 1 ,
couvrent de leur masque obscène les démons relégués dans ce
cercle. En effet, l'esprit du mal doit se trouver bien à son aise,
et se draper avec un certain orgueil dans tous ces vêtements allégo
riques que le poëte lui taille dans la Fable .
Aucun passage n'est ménagé du cercle des violents à celui des
fourbes ; pas d'échelons creusés dans le rocher , pas de fentes ni
de saillies auxquelles on puisse s'accrocher ou se suspendre ; c'est
une gorge noire , sourde , immense, dont l'ail humain ne saurait
sonder la profondeur ; Virgile lui-même n'ose se pencher en avant ,
de peur d'être saisi d'effroi et de vertige . Il prend la corde que
Dante porte autour des reins 2 , la roule en næuds symboliques ,
et la jette loin de lui dans le gouffre. On voit alors monter len
tement le démon de la fraude 5 sous la forme de Géryon ; monstre
étrange et redoutable , à la face humble et douce, au pelage fauve,
diapré de mouchetures et d'anneaux mystérieux . Le diable obéit
hypocritement à l'injonction que lui fait Virgile , et s'approche d'un
air timide, se promettant bien de frapper avec sa queue de scor
pion * l'imprudent qui va s'asseoir sur ses larges épaules. Mais le
guide auguste , qui prévoit et écarte tous les dangers avec la solli
citude d'une mère, se place entre Dante et la queue acérée du
démon , forçant le maudit à les déposer, sans la moindre offense,
au fond du huitième cercle .
· Ilomo absque gratia est ut arbor silvestris ferens fructum , quibus
poni infernales et Harpyiæ pascuntur. S. BERNARD .
2 Erit justitia cingulum lumborum ejus, et fides cinctorium renumi
ejus. Isai , xi, 5 .
5 Bestia quæ ascendit de abysso . APOCALYPS .
4 Mel in ore habet, in occulto caudæ spiculum : ita homines qui lin
gua blandiuntur, latenter feriunt. Petr. VALER ,
TXU INTRODUCTION
Dans les dix fosses dont nous avons décrit plus haut la struc
ture, les fourbes endurent des supplices proportionnés à leurs
crimes.
Les séducteurs et les entremetteurs sont flagellés sans pitié et
sans trêve ! ; les flatteurs sont plongés dans un égout fétide ? ; les
simoniaques qui ont prostitué l'Église, chaste épouse du Sei
gneur 5 , ont la plante des pieds allumée comme une torche ardente ;
les devins et les sorciers marchent à reculons et regardent en
arrière, traînant avec douleur leurs corps disloqués par une con
torsion affreuse 4 .
Les faux monnayeurs, ceux qui ont joué un faux personnage,
les menteurs , les calomniateurs, couverts de lépre, se vautrent
dans la pourriture .
Après avoir montré le diable sous tous les aspects empruntés à
la mythologie, il fallait enfin lui rendre la physionomie grotesque
et terrible que lui attribuaient les légendes du moyen âge . Le
type du laid apparaît ici dans toute sa splendeur. Tous ces
démons sont d'une vérité à faire dresser les cheveux sur la
tète . On les voit avec tout l'attirail de cornes, de griffes,
de fouets, de crochets dont les a armés l'imagination . Ils sont
roussis , noircis, brûlés, bossues, anguleux , pointus comme un
diamant noir taillé à mille facettes. Quel mélange de cruauté,
de malice , de mensonge, d'impudence et de bassesses ! Avec
quelle légèreté fantastique ils glissent sur le rebord des arcades !
comme ils éventrent joyeusement leurs damnés ! leurs jointures
craquent comme les charnières d'un squelette en mouvement.
Interrogez-les , ils vous trompent ; regardez-les , ils vous ré
pondent par une grimace ; suivez-les, ils ſeront pis que de vous
rire au nez.
Tout ce qu'il y a au monde et dans l'art de plus bas , de plus
ignoble, de plus repoussant et de plus obscène , étant épuisé dans
ce dernier tableau , Dante s'empresse de dessiner à larges traits
l'image de Salan . Nous voici au bord de l'étroite ouverture qui
mène au fond de l'Enfer. Comme nous approchons du centre de
notre globe , les enfants de la terre , les géants représentés dans
toutes les traditions en révolte ouverte contre le Ciel !, mais tou
jours vaincus et refoulés au sein de leur mère , vont nous
servir de transition jusqu'à l'empereur du royaume infernal.
Satan , Lucifer, Belzebub , Dis , quel que soit le nom dont on
l'appelle , s'élève au-dessus de la glace, où sont enfoncés, comme
des fætus dans le verre , les plus hauts criminels , ceux qui ont
trahi leurs pères, leurs hôtes, leur patrie et leur Dieu . 11
y a parmi ces traitres des hommes que le monde compte en
core au nombre des vivants , et qui ont laissé un démon à la place
de leur àme 3. Le premier vers de l'hymne chantée par l'É
glise en l'honneur du Roi du ciel , marque d'un fer rouge le front
de l'ange rebelle. Il a trois têtes , dont les trois couleurs cor
respondent aux trois parties du monde alors connu , et con
trastent sinistrement avec les trois cercles de lumière à travers
lesquels rayonnera plus tard à l'esprit du poë: e la divine Tri
nité .
Certes , le Satan de Millon , saignant, altier et debout dans son
sous l'herbe et les fleurs aux portes de l'Éden ' . Cette double
scène mystique, que nous rappelons à dessein , montre l'esprit du
mal faisant ses derniers efforts pour ébranler les bonnes résolu
tions . Dans l'Enfer, l'ange de la colère écrase , une verge à la
main , l'orgueil des démons ; dans le Purgatoire , deux anges d'es
pérance , tenant à la main des épées émoussées par l’expiation ,
font fuir au seul bruit de leurs ailes le maudit qui s'est encore
approché du Paradis terrestre 2. Avant de descendre au se
cond cercle de l'Enfer, I ante est tombé à la renverse , accablé
d'un lourd sommeil ; ici , il s'endort doucement avant de monter
au second degré du Purgatoire . Enfin , à l'entrée de l'Enfer est
le symbolique Minos , qui prononce les arrêts inexorables ; à
l'entrée du Purgatoire se tient assis l'ange de pénitence, accueil
lant avec bonté les pécheurs auxquels Dieu a accordé son par
don . C'est au pied de cet ange investi du ministère sacer
dotal 4 que Danle accomplit le sacrement de la confession
dans tous ses pieux détails , dans toutes ses formalités solen
nelles 5. Le poëte est admis ensuite à commencer l’expiation
de ses péchés .
Nous avons vu dans l'exposition du poëme comment la Reine
des anges que Virgile n'a pas osé nommer par respect , avait
averti Béatrix , par l'intermédiaire de Lucie, qu'il était temps
de sauver son ami fidèle. Béatrix n'a pas craint de descendre
aux enfers pour porter secours au poëte égaré. Maintenant c'est
le tour de Lucie . La sainte martyre, emblème de la lumière cé
leste ( Lux) , prend dans ses bras le poëte endormi, et l'emporte
aux pieds de l'Ange qui tient les clefs de la cité expiatoire , clefs
làtrie ; ce sont tous les arbres et toutes les fleurs à la fois, ger
mant sans graine et sans culture, toutes les richesses de la na
ture , tous les éléments de bonheur jetés au pied de l'homme, ce
roi de la création , tiré d'un peu d'argile 1 .
Comme il est dit dans la Genèse , Dieu n'a pas fait tomber sa
pluie sur la cime verdoyante de l'Éden ; mais une source d'eau
vive jaillit de cette terre féconde et, en arrose la surface . Au mi
lieu du Paradis s'élève un arbre à côté duquel les cèdres les plus
élevés ne sont que d'humbles arbustes . Cet arbre , qui a prodi
gieusement exercé la perspicacité des commentateurs, est.l’arbre
de la vie . Sa large cime ouverte en parasol se perd dans le ciel ;
contrairement aux autres plantes , dont les racines sont alimen
tées par la terre , il tire sa séve d'en haut , du sein de Dieu même .
La description de l'arbre du bien et du mal est tirée évidem
ment de Daniel 5. Ceux qui le regardent comme un symbole du
saint Empire romain , n'ont pas réfléchi que dans le cours de la
vision , l'Empire est représenté par l'aigle, et qu'alors la mênie
idée aurait deux symboles, ce qui est contraire aux habitudes du
poëte et aux plus simples règles de l'art. Dante a placé dans les
trois parties de son poëme les trois mythes bibliques qui nous
montrent l'humanité venant de Dieu et remontant jusqu'à lui :
dans l'En.er la statue aux pieds d'argile , dans le Purgatoire l'arbre
vu en songe par Nabuchodonosor, dans le Paradis l'échelle de
Jacob .
1 DANTE , Conv . II .
. Qui ... docti fuerint, fulgebunt : quasi splendor firmamenti : et qui
ad justitiam erudiunt multos, quasi stellæ in perpetuas æternitates.
DAN . XII.
5 Dedi tibi cor sapiens et intelligens, in tantum , ut nullus ante te
similis tui fuerit, nec post te surrecturus sit . Reg. 11 ,
XLIT INTRODUCTION .
1 GENES . II .
* Thronus ejus flammæ ignis : rotæ ejus ignis accensus. Fluvius.
igneus, rapidusque egrediebatur a facie ejus . DANIEL, vii.
3 Vidi turbam magnam , quam dinumerare nemo poterat, et omnibus
gentibus et tribubus et populis et linguis : stantes ante thronum amicti
stolis albis .
4 Oculus non vidit , nec auris audivit , nec in cor hominis ascendit
quanta charitas , quanta suavitas et jucunditas maneat in nobis in illa
visione. -S. BERNARD ,
INTRODUCTION . XLV
III
· Enfer, chant XX .
2 Ibid ., chant X.
8
Purgatoire, chant VI.
4 Vico, Scienza nuova .
LII INTRODUCTION .
· Paradis, chant X.
INTRODUCTION . LV
IV
· Purgatoire, chant XX .
2 Ibid .
LXII INTRODUCTION .
· Boccaccio, Comment.
5
LXVI INTRODUCTION .
· Villani, Cron .
2 Ibid .
LXVIII INTRODUCTION
lions en vases d'or . Aussi , à l'époque dont nous parlons , dire à
quelqu'un qu'il était né à Cahors, c'était l'appeler usurier .
Ce sont là , si notre mémoire est fidèle, les noms les plus émi
nents du moyen âge que Dante a jugés dans son poëme . Hâtons
nous * de dire que ses sympathies ou ses aversions politiques ne
l'ont jamais entrainé à placer ses adversaires ou ses amis parmi
les damnés ou parmi les élus , ainsi que pourraient le supposer des
lecteurs vulgaires . Comme homme, il éprouve toutes les émotions
de la tendresse ou de la colère , et les exprime hautement, énergi
quement, avec toute l'ardeur et tout l'emportement d'une convic
tion inébranlable ; mais comme révélateur de la justice éternelle,
il rend à chacun selon ses æuvres , et à défaut d'une manifestation
plus certaine des arrêts de Dieu , il suit la conscience publique et
la voix presque infaillible du peuple . Vox populi , vox Dei.
Dante a souvent flétri les abus de la cour romaine. Mais l'histoire
n'est pas moins sévère que le poëte , et s'il a répété des accusations
qui étaient alors dans toutes les bouches, sa réprobation ne s'a
dresse qu'à l'homme ; chaque parole de blâme est précédée de
protestations solennelles de vénération et de déférence pour le
caractère sacré dont les souverains pontifes sont revêtus . Au reste ,
Grégoire VII et saint Pierre Damien avaient élevé la voix avec une
égale fermeté pour arrêter les débordements du clergé dans ces
temps déplorables.
· Enfer, chant X.
VILLANI, Cron .
INTRODUCTION . LXXI
scholares non sunt boni pagatores ; quia volunt scire sed nolunt sol
vere, juxta illud : Scire volunt omnes , mercedem solvere nemo. Non
habeo vobis p ! ura dicere ; eatis cum benedictionc Domini. » Tiraboschi,
IV, 54.
· Dino COMPAGNI, Rer. ital. , p . 473 , 474.
INTRODUCTION . LXXV
1
VILLANI , p . 327 .
LXXVI INTRODUCTION .
i Villani, p . 327.
Ibid. , lib . VII , C. CXXVII .
INTRODUCTION . LXXVII
| Villasi, p. 377 .
? Leox. Alet . , p . 55 .
INTRODUCTION. XCI
VI
déjà une gloire assez belle . Ressusciter n'est pas un moins grand
prodige que créer .
Nous ne parlerons point d'une troisième classe de traducteurs,
malheureusemeut la plus commune , qui s'arroge le droit de cor
riger , de mutiler, de dénaturer l'original, intercalant à chaque pas
le commentaire et quel commentaire ! — dans le texte , se rap .
prochant de l'auteur lorsque le mot à mot est commode, s'en éloi
gnant brusquement aussitôt que le tour présente quelque diffi
culté .
A cette école appartiennent ces fabuleuses parodies de l'Iliade
qui traduisent : 0 Achéens bien bottes ! par : 0 Grecs magna
nimes ! et qui ont fait dire à un grand poëte moderne : Otez la
forme à Homère , il reste Bitaubé .
Nous avons suivi Dante tercet par tercet avec l'exactitude la
plus scrupuleuse . La Divine Comédie n'est passeulement un chef
d'oeuvre de poésie et de style , c'est aussi une immense encyclo
pédie de toutes les connaissances humaines. Le traducteur qui
tente de transporter le poëme dantesque dans une autre langue ,
doit se placer au point de vue du philosophe, du médecin, du
physicien, du théologien , de l'antiquaire , qui consulteront ce
grand ouvrage pour y puiser des détails précieux pour l'histoire
de la scignce. La technologie rigoureuse dont se sert toujours le
poëte n'admet pas de synonymes. Lorsqu'il s'agit de matières si
graves , le traducteur qui sacrifierait l'exactitude à l'élégance , se
heurterait à chaque pas à l'anachronisme et à l'erreur ; et l’er
reur en fait de science devient hérésie en fait de religion . Il nous
eût été bien facile d'éviter quelques tournures étranges au pre
mier coup d'oeil, et de les remplacer par l'expression plus élé
gante et plus correcte qui se présentera aussitôt à l'esprit du lec
teur ; mais une réflexion plus calme nous a convaincu qu'il en
serait résulté de nombreux inconvénients . Quoi de plus aisé , en
effet, que de traduire : où le soleil ne luit pas ; un lieu privé de
toute lumière, plutôt que : ou le soleil se tait ; un lieu muet de
toute lumière ? Cependant la science , dans ses plus récentes dé
couvertes, a donné raison à l'admirable métaphore du poëte . « La
lumière est la langue du monde inorganique. Les couleurs sont
CVI INTRODUCTION .
Paris , 10 octobre.
L'ENFER
LA
DIVINE COMÉDIE
L'ENFER
CHANT PREMIER
CII ANT II
CHANT III
CHANT IV
CHANT V
CHANT VI
aveugles .
Et mon guide me dit : — Il ne s'éveillera plus
jusqu'au jour où sonnera la trompette angélique,
quand viendra la puissance que redoutent les pervers ..
Chacun d'eux regagnera sa triste tombe, reprendra
sa chair et sa figure , et entendra l'arrêt qui retentit
dans l'éternité .
CHANT VII
CUANT VIL
CHANT IX
CILANT X
CHANT XI
L'ENFER .
CIIANT XII
CHANT XIII
CHANT XIV
CHANT XV
CHANT XVI
CHANT XVII
CHANT XVIII
CHANT XIX
CHANT XX
car elle t'a servi plus d'une fois dans la sombre forêt.
Et tandis qu'il parlait de la sorte , nous allions tou
jours .
CHANT XXI
CHANT XXII
CHANT XXIII .
CHANT XXIV
CHANT XXV
CHANT XXVI
CHANT XXVII
CHANT XXVIII
CHANT XXIX
veille contre son gré , n'a fait courir son étrille aussi
vite , que ces damnés. se déchirant de leurs ongles ,
pour soulager la rage de leur démangeaison , qui n'a
pas d'autre secours . Et leurs ongles arrachaient la
gale comme le couteau les écailles du scare ou d'un
autre poisson qui en ait de plus larges .
- toi qui t'écorches avec tes doigts , dit mon guide
à l'un de ces pécheurs , et qui changes à chaque instant
tes mains en tenailles , dis-moi si quelque Latin se
trouve parmi vous , et puisse ton ongle suffire éter
nellement à ce travail.
– Nous deux , que tu vois si défigurés, nous sommes
Latins , répondit l'un d'eux en pleurant ; mais qui es -tu
toi-même, qui t'informes de nous ?
Et mon guide répondit : - Je descends de rocher
en rocher avec ce vivant , et je dois lui montrer l'enter .
Alors ils cessèrent de s'appuyer l'un contre l'autre ,
et chacun d'eux se retourna vers moi avec d'autres
esprits qui avaient par contre-coup entendu ces pa
roles . Mon maître se serra contre moi en disant :
Demande-leur ce que tu veux . Et je parlai ainsi ,
puisqu'il le permettait :
- Puisse votre nom , dans le premier monde , ne
pas s'effacer du souvenir des hommes, et vivre pen
dant bien des soleils ! Mais dites-moi qui vous êtes et
quel est votre pays ; que votre supplice honteux et dé
goûtant ne vous empêche pas de vous faire connaître .
Je fus d'Arezzo , répondit l'un d'eux, et Albero de
Sienne me fit jeter au feu ; mais ce qui causa ma mort
ne m'a pas conduil ici . Il est vrai que je lui avais dit
L'ENFER . 123
CHANT XXX
CHANT XXXI
CHANT XXXII
CILANT XXXII
CHANT XXXIV
DIVINE COMÉDIE
LE PURGATOIRE
CHIANT PREMIERE
CHANT II
CHANT III
CHANT IV
CHANT V
CHANT VI
CHANT VII
CHANT VIII
CHANT IX
CHANT X
CHANT XI
CHANT XII
CHANT XII
CHIANT XIV
CHANT XV
CHANT XVI
CHANT XVII
CHANT XVIII
tre que par ses @uvres et par ses effets, comme la vie
d'une plante par la verdure de ses feuilles .
L'homme ne sait pas d'où lui viennent l'intelligence
des premières idées ou l'instinct des premiers appé
tits qui sont en vous , comme le goût de l'abeille à
composer le miel ; et cette volonté première ne mérite
ni éloge ni blâme . Or, pour que les autres volontés
s'ac ordent avec celle - là , est innée en vous la faculté
qui conseille et qui doit garder la porte du consen
tement. Delà naît en vous la cause des mérites , selon
que cette faculté accueille et choisit les amours bons
ou coupables. Ceux qui en raisonnant sont allés au
fond des choses, ont reconnu l'existence de cette
liberté innée ; aussi ont -ils laissé aux hommes les en
seignements de la morale . Mais, admettons que la né
cessité fait naître tout amour qui s'enflamme en vous ,
vous avez la puissance de le retenir . Cette noble fa
culté , Béatrix l'appelle libre arbitre, et ne manque pas
de l'en souvenir si elle t'en parle.
La lune , qui se levait tard , vers minuit, nous fai
sait paraître les étoiles plus rares , faite comme un
grand sccau qui flamboie. Elle suivait dans le ciel cette
route que le soleil enflamme, alors que celui qui est
à Rome le voit se coucher entre la Sardaigne et la
Corse . Et celte ombre illustre, par laquelle Piétola
est plus célèbre que la ville de Mantoue , s'était débar
rassée du fardeau que je lui avais imposé . Et moi ,
après avoir reçu des explications claires et précises
sur ce que je demandais, j'étais comme un homme
qui se perd déjà dans le sommeil ; mais je fus tiré
LE PURGATOIRE. 227
CHANT XIX
CHIANT XX
CHANT XXI
CHANT XXII
CHANT XXIII
veille , car celui-là parle mal qui est plein d'un autre
souci .
Et lui à moi : Une vertu tombe de la Justice
éternelle dans l'eau , et sur cet arbre que vous avez
laissé en arrière , qui me dessèche ainsi . Toutes ces
âmes qui pleurent en chantant, pour avoir satisfait
leur gourmandise outre mesure , se sanctifient ici
dans la faim et dans la soif. Le désir de boire et de
manger est excité en elles par l'odeur du fruit et par
le grésillement de l'eau qui se répand sur la verdure .
Et chaque fois que nous faisons le tour de cet espace ,
notre peine recommence ; je dis peine et je devrais
dire joie, car la volonté qui nous pousse vers cet
arbre est celle qui poussa le Christ jusqu'à dire :
Éli ! lorsqu'il nous délivra avec le sang de ses veines ..
Et moi à lui : - Forèse , depuis ce jour où tu as
changé le monde contre une meilleure vie , cinq années
ne se sont pas écoulées encore . Si tu n'avais déjà plus
le pouvoir de péclier, avant qu'arrivât l'heure de la
douleur salutaire qui nous réunit à Dieu , comment
es - tu monté ici ? Je croyais te trouver encore là-bas ,
là où le temps se répare par le temps.
Et lui à moi : -- Les larmes abondantes de ma Nella
m'ont conduit à boire sitôt la douce absinthe de ces
douleurs. Elle est d'autant plus aimée et préférée de
Dien , ma pauvre veuve que j'ai tant chérie , qu'elle est
plus seule à faire le bien , car la Barbagia de Sardaigne
a des femmes beaucoup plus pudiques que la Barbagia
où je la laissai . O mon doux frère ! que veux - tu que je
dise ? Je vois déjà devant mes yeux un temps à venir ,
250 LA DIVINE COMÉDIE.
CHANT XXIV
bien que vos plumes s'en vont serrées après celui qui
vous dicte ; ce qui certes n'arriva pas aux nôtres . Et
celui qui prétend plaire davantage ne sait plus distin
guer un style de l'antre ; et , comme satisfait, il se tut .
Ainsi que les oiseaux qui hivernent vers le Nil ,
quelquefois se réunissent en troupe , puis volent
plus vite et filent dans l'espace ; ainsi toutes les âmes
qui étaient là tournèrent le visage et hâtèrent le pas ,
rendues légères par leur maigreur et par leur désir .
Et comme l'homme qui est fatigué de courir laisse
passer les autres et se promène , jusqu'à ce que s'a
paise le mouvement de sa poitrine haletante, ainsi
Forèse laissa passer le saint troupeau , et s'en venait
derrière moi , en disant :
Quand arrivera - t-il que je te revoie ?
Je ne sais , lui répondis-je , combien je vivrai ;
mais mon retour ne se fera pas si tot, que je ne sois
arrivé avec mon désir plus vite encore au rivage . Car
le lieu où je fus jeté pour vivre se dépouille de vertu
de plus en plus chaque jour, et paraît sur la pente
d'une lamentable ruine.
Or va , dit cette âme ; car celui à qui en est le
plus la faute, je le vois traîner à la queue d'un cheval,
vers la vallée où l'on ne se lave plus de ses péchés. La
bète à chaque pas va plus vite , toujours en augmen
tant , jusqu'à ce qu'elle le brise et qu'elle lais e son
corps hideusement défiguré ( 6) . Ces sphères n'ont
pas beaucoup à tourner – et elle leva les yeux vers
le ciel jusqu'à ce que tu comprennes ce que
CHANT XXV
CHANT XXVI
CHANT XXVII
CHANT XXVIII
ondes l'herbe née sur ses bords . Toutes les eaux les
plus pures sur la terre paraîtraient avoir en elles
quelque mélange , auprès de celle-ci , qui ne voile rien ,
quoiqu'elle coule sombre, sombre, sous l'ombrage
perpétuel , qui ne laisse rayonner jusqu'à elle ni le
soleil ni la lune .
J'arrêtai mes pas , et je franchis le ruisseau avec
mes yeux pour admirer au delà la grande variété
d'arbres verdoyants. Et comme il apparaît tout à coup
des choses qui détournent toute autre pensée par l'é
tonnement qu'elles produisent, il m'apparut là une
femme toute seule , qui allait chantant et choisissant
des fleurs parmi celles dont toute sa route était
émaillée .
O belle dame, qui vous échauffez aux rayons de
l'amour , si je dois en croire les traits , témoignage
habituel du cæur , daignez vous approcher, lui dis -je,
vers cette rivière , afin que je puisse entendre ce que
vous chantez . Vous me faites souvenir du lieu où
était Proserpine et de ce qu'elle était au temps où sa
mère la perdit , et où elle-même perdit le printemps.
Comme se tourne, avec les plantes des pieds rap
prochées et posées à terre , une femme qui danse , et
met à peine un pied devant l'autre , ainsi elle se lourna
vers moi sur les petites fleurs dorées el vermeillis,
semblable à une vierge qui baisse pudiquement les
yeux . Et elle exauca mes prières en venant si près
du bord , que son chant arrivait jusqu'à moi avec tous
ses détails . Aussitôt qu'elle fut là où les herbes étaient
baignées par les eaux du fleuve, elle me fit la grâce
LE PURGATOIRE . 271
CHANT XXIX
CIIANT XXS
CHANT XXXI
CHANT XXXII
CHANT XXXII
DIVINE COMÉDIE
LE PARADIS
CHIANT PREMIER
CHANTI
CHANT III
CHANT IV
car sans cela tous nos désirs seraient vains . C'est pour
cela que le doute croît comme un rejeton au pied de
la vérité , et il est dans sa nature de nous pousser jus
qu'au sommet de colline en colline . Ceci m'invite ,
ceci me rassure à vous interroger avec respect , ô ma
dame ! sur une autre vérité qui me demeure obscure .
Je veux savoir si l'homme peut satisfaire à un væu
rompu par d'autres mérites qui ne soient pas légers
dans votre balance .
CHANT V
CHIANT VI
CHANT VII
CHANT VIII
CHANT IX
CHANT X
CHANT XI
CHANT XII
CHANT XIII
CHIANT XIV
CJANT XV
CHANT XVI
CHANT XVII
CHANT XVIII
CHANT XIX
CHANT XX
CHANT XXI
CHANT XXII
CHANT XXII
CHANT XXIV
CHANT XXV
CHANT XXVI
CHANT XXVII
CHANT XXVIII
LE PARADIS . 417
CHANT XXIX
CHANT XXX
CHANT XXXI
CHANT XXXII
CHANT XXXIII
L'ENFER
CHANT PREMIER .
CHANT III ,
CHANT IV.
(1 ) Dioscoride, né en Sicile , a écrit un traité sur les propriétés des
végétaux. Averroës, de Cordoue, était appelé le commentateur par
excellence du grand Aristote, maître des savants .
CHANT V.
1 ) Dans le cercle de Caïn sont punis ceux qui ont tué leurs pa
rents . Dante y marque une place d'avance à Lanciotto, seigneur de
Rimini. Ce prince, boiteux et difforme, épousa la fille de Guido de Po
lenta , seigneur de Ravenne. Malheureusement Francesca aimait déjà
Paul , le plus jeune frère de Lanciotto, un des plus beaux et vaillants
cavaliers de l'Italie. Mariée par force à Lanciotto, la pauvre fille ne
sut résister à sa première passion , et les deux amants, surpris par le
mari, furent tués du même coup .
Ils s'étaient perdus en lisant le roman de Lancelot du Lac , cheva
lier de la Table ronde. Voici le passage auquel on fait allusion à la fin
du chant. Gallébaut ajouta que toutes les prouesses qu'avaient faites
depuis Lancelot n'avaient eu pour but que de plaire à la reine, et
qu'il en était passionnément amoureux, et sur -le- champ exigea qu'en
récompense de si nobles services, la reine donnât un baiser à sonche
valier.
« De quoy me ferois-je prier, fait- elle, plus le veuil- je que vous.
a Lors tous trois se retirent plus à part et font semblant de conseil
ler . La reyne voit que le chevalier n'en ose plus faire, si le prend par
le menton , et le baisa devant Galléhaut assez longuement. »
CHANT VI .
CHANT VII .
CHANT X.
CHANT XII.
pée de son sang ; Hercule s'en étant revêtu , mourut dans les plus
atroces douleurs.
Il ne faut pas oublier que Caron, Minos, Cerbère, Plutus, Phlégias,
Géryon , le Minotaure , les Centaures et tous les mythes du paganisme
qu'on rencontre dans l'Enfer, ne sont que des démons, qui, pour se
rendre visibles, empruntent ces formes allégoriques. Dante les intro
duit dans son poëme, pour prouver , suivant l'opinion des Pères , que
la fable n'est autre chose que la véritable tradition défigurée et tron
quée par l'esprit diabolique.
( 4) Les damnés enfoncés dans le sang sont : Alexandre, Denys de Sy
racuse, Azzolino, tyran de Padoue ; Obizzo d'Este, marquis de Fer
rare , étouffé par son fils entre deux oreillers ; Gui de Monfort, qui
poignarda Henri, neveu de Henri III , roi d'Angleterre, dans une église
de Viterbe, au moment de l'élévation ; Attila , roi des Huns ; Pyrrhus,
roi des Épirotes ; Sextus , fils de Tarquin le Superbe, et enfin deux
brigands de grande route , René de Cornelo, et René de Pazzi, Flo
rentins.
CHANT XIII.
(1 ) Pierre dalle Vigne, jurisconsulte capouan , écrivain , poëte et
chancelier de Frédéric II , ayant perdu la grâce de l'empereur, qui lui
fit crever les yeux, se brisa la tête contre les murs de sa prison .
(2) Lanno de Sienne , attaqué par les ennemis près de la Prève al
Toppo , dans les environs d'Arezzo , préféra la mort à la fuite. Jacques
de Saint-Andrea, gentilhomme padouan , après avoir dissipé ses biens ,
se donna la mort. Dans le noble citoyen qui explique au poëte la cause
des éternelles dissensions de Florence , les uns croient reconnaitre
Rocco des Mozzi ; les autres, Lolto des Agli , Florentins tous les deux ;
ils se pendirent à la même époque; celui-ci par remords, celui-là par
désespoir .
( 3) Les débris de la statue de Mars , ancien patron de Florence,
restèrent sur le ponte Vecchio jusqu'en 1337 .
CHANT XIV.
CHANT XV.
CHANT XVI .
( 1 ) Guidoguerra, petit-fils du comte Guido et de Gualdrada , contri
bua puissamment à la victoire remportée par Charles d'Anjou sur
Manfred . Tegghiajo Aldobrandi, de la famille des Adinari, fit tous ses
efforts pour détourner les siens du combat de Monte Aperto . Jacopo
Rusticucci, noble et vaillant chevalier , se sépara de sa femme, poussé
à bout par son caractère méchant et dédaigneux.
( 2) Guglielmo Borsière a donné à Boccace le sujet d'une char
mante nouvelle. Un Génois très-avare lui montrait un jour sa maison
royalement magnifique . En traversant une salle dont la décoration
n'était pas achevée, le Génois, s'adressant à son hôte : « Messire Gu
glielmo, lui dit - il, ne sauriez - vous pas m'indiquer quelque chose qu'on
n'ait jamais vu , et que je puisse faire peindre dans cette salle ? »
A quoi Borsière répond aussitôt : « Voulez-vous que je vous ap
prenne quelque chose que vous n'ayez jamais vu ? Faites-y peindre la
libéralité. »
(3) L'abbaye de San Benedetto devrait abriter dans ses murs plus de
mille moines, si ses richesses étaient bien administrées .
CHANT XVII .
1 ' ) Pour punir l'orgueil de ces misérables, Dante, au lieu de les
448 NOTES .
nommer, fletrit leur blason , qu'ils avaient terni de l'ignoble tache de
l'usure . Les Gianfigliazzi, de Florence, portaient d'or au lion d'azur;
les Ubbriachi portaient de gueules à l'oie d'argent ; les Scrovigni, de
Padoue, portaient d'argent à la truie pleine , d'azur. Giovanni Buja
monte avait sur son écu trois becs d'oiseau. Vitaliano del Dente, Pa
douan , était le roi des usuriers.
CHANT XVIIJ.
CHANT XXI.
CHANT XXII.
lins , et firent brûler les maisons des Uberti , qui s'élevaient dans un
endroit de Florence appelé le Gardingo.
(4) Caïphe , Anne , et les autres juges du Christ , sont crucifiés dans
l'enfer.
Unus autem ex ipsis, Caiphas nomine, quum esset pontifex anni
illius, dixit eis : « Vos nescitis quidquam , nec cogitatis quia expe
dit vobis ut unus moriatur homo pro populo, et non tota gens pe
reat . » (SAINT JEAN , chap. 1x , v . 49 et 50. )
CHANT XXIV .
CHANT XXVI .
CHANT XXVII .
CHANT XXVIII.
CHANT XXIX .
! 1 ) Geri del Bello, parent de Dante du côté maternel , tué par un Sac
chetti , fut vengé trente ans après sa mort.
(2) Après la peste d’Égine , Jupiter, à la prière d'Éaque , transforma
les fourmis en hommes . Le nouveau peuple fut appelé Myrmidon , de
Múpping, fourmi.
(3) Griffolino d'Arezzo fut brûlé comme sorcier par l'évêque de
Sienne .
(4) Capocchio de Sienne étudia avec Dante la physique et l'histoire
naturelle, et fit de grands progrès dans les sciences. Capocchio raille
ici le luxe effréné de plusieurs jeunes fous de Sienne, le Stricca, Caccia
d'Asciano et Nicolo des Salimbeni, qui , le premier, fit un usage immo
déré des épices.
CHANT XXX.
CHANT XXXI .
CHANT XXXIII .
LE PURGATOIRE
CHANT PREMIER .
CHANT IV.
(1) Sanleo, ville du duché d'Urbin ; Noli, ville et port entre Finale
et Savone; Bismantua, montagne escarpée du territoire de Reggio, en
Lombardie .
(2) Belacqua , excellent joueur de cithare, et facleur très -estimé d'in
struments de musique, au reste goguenard et paresseux comme un ar
tiste.
CHANT V.
( 1) Jacopo del Cassero de Fano fut assassiné par ordre d’Azzo III
d'Este , marquis de Ferrare, près d'Oriaco, village du Padouan . – Le
pays situé entre la Romagne et le royaume de Charles était la Marche
d'Ancône.
(2) Buonconte, fils de Guido de Montefeltro, mourut à Campaldino
en combattant contre les guelfes.
(3) La Pia des Tolomei , femme de messire Nello della Pietra , soup
çonnée par son mari , fut enfermée dans un château des Maremmes ,
où elle se consuma d'une mort lente et terrible , au milieu de cet air
pestiféré.
CHANT VI.
CHANT XII .
CHANT XIII .
CHANT XIV .
CHANT XV.
(1 ) Heureux les miséricordieux ! etc.
Beati misericordes, quoniam ipsi misericordiam consequentur. -
Gaudete et exsultate, quoniam merces vestra copiosa est in coelis.
( Saint MATTHIEU, chap . v. )
( 2) Dante voit dans son extase des exemples de résignation et de
douceur . D'abord la l'ierge retrouvant son Fils dans le temple au mi
lieu des docteurs .
460 NOTES .
Quid fecisti nobis, ego et pater tuus dolentes quærebamus te.
(Saint Luc, chap. 11.)
Ensuite , Pisistrate répondant avec calme à sa femme, qui criait ven
geance contre un jeune homme , parce qu'il s'était permis d'embrasser
sa fille sur une place d'Athènes . (VALÈRE MAXIME, liv . V, chap. 1.)
Enfin, saint Étienne, priant Dieu de pardonner aux hommes qui le
lapidaient . (Acte des Apôtres, vi.)
CHANT XVI .
CHANT XVII.
CHANT XVIII.
CHANT XX .
CHANT XXI.
( 1) Stace, poëte napolitain , auteur de la Thébaïde et l'Achilléide.
Qu'il nous soit permis de revendiquer ici un de nos compatriotes.
Exere semirutos subito de pulvere vultus
Parthenope, crinemque afflato monte sepulti
Pone super tumulos , et magni funus alumni .
Stat. , Silvar. lib. V, silv . 111, v. 104, 5, 6,
462 NOTES .
CHANT XXII.
CHANT XXIII .
CHANT XXIV.
traîné par les rues de Florence jusqu'à ce que ses ennemis, l'ayant
atteint, le mirent en pièces .
(7) Les châtiments infligés par intempérance, tirés , comme toujours,
de la fable et de l'histoire, se rapportent aux Centaures qui s'enivre
rent aux noces de Pirithoüs, et aux Israélites, qui se montrèrent trop
avides de boire près de la source d’Arad ; les uns furent battus par
Thésée, les autres furent chassés par Gédéon . (Livre des Juges , ch . vi.)
Le chant se termine par une exhortation à la sobriété , qui rappelle
ces paroles de l'Évangile de saint Matthieu :
Beati qui esuriunt et sitiunt justitiam , quoniam ipsi satura
buntur.
CHANT XXV .
CHANT XXIX .
( 1 ) Heureur sont ceux dont les péchés sont cachés !(Psaume xxxl. )
CHANT XXX .
CHANT XXXI .
(1 ) Tu m'arroseras, elc.
Asperges me hysopo et mundabor.
CHANT XXXIII .
LE PARADIS
CHANT PREMIER .
CHANT III.
CHANT V.
CHANT VI .
(1 ) Sois loué, Ô Dieu saint ! Dieu des armées ! toi qui illumines
par ta clarté les flammes bienheureuses de ces royaumes. Les mots
Hosanna, Sabahot et Malahot sont hébreux ,
CHANT VIII .
CHANT IX .
CHANT X.
CHANT XI .
CHANT XV .
çois. -
illes, ou (1 ) O mon sang ! ô grâce surabondante de Dieu ! à qui (ut jamais
anis pour ouverte deux fois la porte du ciel, comme à toi !
37
470 NOTES .
(2) Cacciaguida , trisaïeul de Dante , eut pour frères Moronto et Eli
seo , et épousa une noble dame de Ferrare, d'où vient au poëte le nom
d’Alighieri ; il suivit l'empereur Conrad III aux croisades , et mourut
pour la foi. Cacciaguida fait une admirable peinture de l'ancienne Flo
rence . De Montemalo , ou Monte Mario, on aperçoit les principaux
édifices de Rome, comme de l'Uccellatojo ceux de Florence. Les deux
montagnes sont placées ici pour les deux villes . — Cianghella , veuve
d'un noble d’Imola , vivait en véritable Messaline ; Lapo Salterello était
un jurisconsulte florentin , tracassier , querelleur et médisant.
CHANT XVI .
CHANT XVII .
CHINI XVII.
(1 ) Parmi les âmes des guerriers, Dante aperçoit Josué , Judas Ma-
chabéc , Charleroagne, Roland , Guillaume de Narbonne, comte d'O
range , Richard , Godefroi de Bouillon , duc de Lorraine, et Robert
Guiscard , duc de Normandie el conquérant de la Sicile .
( 1) Les âmes des bienheureux composent en lettres mobiles et lu
mineuses ces paroles de Salomon : Diligite justitiam qui judicatis
terram , aimez la justice , vous qui jugez la terre . Il n'y a qu'à mettre
en bois ces lettres , et l'imprimerie est trouvée .
( 3 ) Les désirs) du pape ſétaient tournés vers saint Jean-Baptiste ,
c'est-à-dire vers les florins d'or frappés à l'effigie du saint précur
seur .
CHANT XIX .
( 1 ) Le pri les turpitudes des rois chrétiens de son temps .
Albert , - Autriche, envahissait la Bohême . Philippe le Bel
battait nnaie après la défaite de Courtray. Édouard d'Angle
terre : 4 Bon d'Écosse se déchiraient par une guerre sanglante . Al
phonse, or vi aspagne, et Venceslas , roi de Bohême, vivaient dans la
Jurre et dans l'oisiveté . Charles II , le Boiteux , roi de Pouille et de
Jérusan rin,pour une bonne qualité avait mille vices . Frédéric d'Ara
003 , pa re Sicile , élait lâche et avare , tandis que ses deux oncles, le
ror ni Majorque et de Minorque, et le roi d'Aragon , déshonoraient
leurs couronnes . Enfin , Henri II , roi de Chypre, les surpassait tous en
Jacheté et en infamie .
CIIANT XX .
CHANT XXII .
( 1 ) Saint Benoît, abbé et fondateur du monastère du Mont-Cassin ,
signale à Dante , parmi ses disciples , saint Macaire d'Alexandrie, et
saint Romuald de Ravenne .
472 NOTES.
CHANT XXIII .
(1 ) Reine du ciel.
CHANT XXIV.
CHIANT XXV .
(1) Dante suit l'opinion qui attribuait l'épître qu'il cile à saint Jac
ques de Galice , mort dans la ville de Compostelle, en Espagne ..
Utrius Jacobi sit , an filii Zebedæi , an filii Alphæi, dubitatur a
non paucis. ( Præfat. in Epist. BEAT . JACOB. APOST . )
(2) Les Pères appliquent aux apôtres ces paroles des Psaumes :
Fundamenta ejus in montibus sanctis. Levavi ocuios meus in
montes .
(3) Qu'ils espèrent en toi, etc.
Sperent in te, qui noverunt nomen tuum . (Ps . 1x . )
(4) Iste est Joannes evangelista, qui in coena Domini, supra pec
tus Jesu Christi recubuit, cui Christus in cruce pendens matrem
suam virginem virgini commendavit.
CHANT XXVI .
CHANT XXVII .
CHANT XXVIII .
( 1 ) Dieu ayant créé le monde hors du temps, il n'y avait par consé
quent ni avant ni après au moment de la création .
(2) L'opinion de saint Jérôme, d'Origène, de Basile et de quelques
autres Pères, sur la création des anges, est réfutée par saint Thomas.
(3 ) Lapi et Bindi , noms très -communs à Florence . Le premier est
l'abréviation de Jacques.
CHANT XXX .
CHANT XXXII .
CHANT XXXIII .
FIN
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B.19 .- . 197