Fatwas Des Grands Savants À L'usage Des Musulmans D'occident
Fatwas Des Grands Savants À L'usage Des Musulmans D'occident
Fatwas Des Grands Savants À L'usage Des Musulmans D'occident
grands savants
à l’usage
des musulmans
d’Occident
Traduction
Rachid Maach
Découverte de l’islam
Pour toute remarque sur cet ouvrage ou toute information sur
l’islam, nous contacter à cette adresse :
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2
1ère partie : fatwas à l’usage des musulmans d’Occident
1. La croyance
2. La purification
3. La prière (salât)
4. L’aumône (zakât)
5. Le jeûne
6. Le commerce, les banques et l’assurance
7. Le mariage
8. Les funérailles
1. Vivre en occident
2. Les lieux de culte
3. La nationalité et le vote
4. Les écoles
5. Le voile
6. La nourriture
7. Le travail et les relations commerciales
8. L’aumône et les cadeaux en leur faveur
9. Salutations, félicitations et condoléances
10. Lois et justice
11. L’appel à l’islam
3
3ème partie : fatwas relatives à l’imitation des
mécréants
1. La conversion
2. La circoncision
3. Le changement de nom
4. Le mariage
5. L’héritage
4
Au nom d’Allah, le Tout Miséricordieux, le Très Miséricordieux
Introduction
5
tentation d’imiter les mécréants dans leurs mœurs, leur apparence
physique, et, plus grave, encore dans leurs fêtes religieuses.
La dernière partie est consacrée aux questions que se posent les
nouveaux convertis, dans leurs relations à l’islam, aux musulmans, à
leurs anciens coreligionnaires, ou à leur famille.
Nous espérons donc que ce modeste ouvrage aidera les musulmans
résidant en dehors de leurs terres à pratiquer leur religion de la manière
la plus conforme aux prescriptions islamiques, loin de l’ignorance qui
caractérise ces sociétés. Nous espérons surtout qu’il permettra à chacun
de comprendre les dangers que représente leur présence dans ces pays,
pour eux et, plus encore, pour leur descendance.
6
Première partie
Fatwas à l’usage des
musulmans d’Occident
7
1- La croyance
Q. Est-il permis de jurer par un autre qu’Allah?
R. Il n’est pas permis de jurer par un autre qu’Allah, comme le
prouvent les paroles du Prophète (), rapportées notamment par Al-
Boukhâri et Mouslim :
« Sachez qu’Allah vous interdit de jurer sur vos pères. Que celui
donc qui veut jurer, jure par Allah ou se taise. »1
Selon une version d’Abou Dâwoud et An-Nasâï, Abou Hourayra ()
attribue ces paroles au Prophète () : « Ne jurez ni par vos pères, ni
par vos mères, et ne jurez par Allah qu’en étant sincères. »
Par ailleurs, Abou Dâwoud et At-Tirmidhi rapportent, de source
sûre, que le Messager d’Allah () a dit : « Quiconque jure par un
autre qu’Allah est tombé dans la mécréance, ou Lui a donné des
associés. »
Le comité permanent
8
Q. Quel est le jugement de l’islam à propos de ceux qui se moquent
de la femme qui porte le hijab imposé par la religion, en la comparant à
un « jinn » ou encore à une tente qui se déplace?
R. Quiconque se moque de la musulmane ou du musulman, parce
qu’il ou elle s’attache à la législation islamique, est un mécréant, qu’il
s’agisse du port du voile islamique ou d’autre chose. Pour preuve, ce
récit rapporté par ‘Abdoullah ibn ‘Oumar : « Un homme, au cours de la
bataille de Tabouk, prononça ces paroles alors qu’il discutait avec
d’autres : « Je n’ai jamais vu de gens plus avides de nourriture, plus
menteurs, et plus lâches dans la bataille, que ces gens-là [les
compagnons du Prophète ()]. » Un homme répliqua : « Tu mens. Tu
es un hypocrite, et je vais certainement en informer le Messager d’Allah
(). » Le Messager d’Allah () en fut donc informé, et les versets qui
suivent furent révélés à ce sujet. » ‘Abdoullah ibn ‘Oumar ajouta : « J’ai
vu ensuite l’homme accroché à la sangle de la chamelle du Messager
d’Allah (), ses pieds heurtant les pierres sur le chemin, et s’exclamant :
« Messager d’Allah! Nous ne faisions que bavarder et plaisanter. » Le
Messager d’Allah (), quant à lui, récitait ces versets:
« Est-ce Allah, Ses versets et Son Messager que vous tourniez en
dérision ? Ne vous cherchez aucune excuse. Votre impiété, que vous
dissimuliez jusque-là derrière la foi, s’est clairement manifestée. Si Nous
pardonnons à une partie d’entre vous, d’autres seront assurément
châtiés pour prix de leur comportement criminel. »1
Se moquer du croyant est donc aussi grave, pour Allah, que de se
moquer de Lui, de Ses versets et de Son Messager.
Le comité permanent
9
s’arrachent les poils de la barbe, d’autres encore la taillent, certains
renient son caractère obligatoire en disant, par exemple, qu’il s’agit
simplement d’un acte recommandé, si bien que celui qui la porte sera
récompensé, et que celui qui la rase ne sera pas puni par Allah. Certains
idiots, qu’Allah les enlaidisse, osent même dire : « S’il y avait du bien
dans les poils, ils ne pousseraient pas sur le pubis. » Quel jugement
porte l’islam sur ces différentes catégories de gens? Et, plus
généralement, comment juger celui qui renie l’une des traditions
prophétiques?
R. Les traditions authentiques du Messager d’Allah () indiquent
qu’il est obligatoire de se laisser pousser la barbe, sans y toucher, et qu’il
est interdit de la raser ou de la tailler. Ainsi, Al-Boukhâri et Mouslim
rapportent, d’après Ibn ‘Oumar (), que le Prophète () a dit :
« Taillez vos moustaches et laissez pousser vos barbes, sans y
toucher: distinguez-vous en cela des polythéistes. »1
Par ailleurs, Mouslim rapporte dans son Sahîh, d’après Abou
Hourayra (), que le Prophète () a dit :
« Taillez vos moustaches et laissez pousser vos barbes, sans y
toucher: distinguez-vous en cela des mazdéens. »2
Ces deux hadiths, et ceux qui vont dans le même sens, prouvent tous
qu’il est obligatoire de se laisser pousser la barbe, sans y toucher, et qu’il
est interdit de la raser ou de la tailler, comme nous l’avons indiqué.
Quant à celui qui prétend qu’il s’agit simplement d’un acte
recommandé, si bien que celui qui la porte en est récompensé, et que
celui qui la rase ne mérite pas d’être puni, il s’est fourvoyé et est allé à
l’encontre des hadiths authentiques. En effet, en principe, ce qui est
ordonné est obligatoire, et ce qui est prohibé est interdit. Et il n’est
permis à personne d’aller à l’encontre du sens apparent des traditions
10
authentiques, sauf si une autre preuve contredit ce sens apparent, ce qui
n’est pas le cas ici.
Quant à ce que rapporte At-Tirmidhi, d’après Abou Hourayra (),
selon qui le Prophète () se taillait la barbe dans la longueur et la
largeur, il s’agit d’un hadith apocryphe, inauthentique, car l’un de ses
rapporteurs est accusé d’être un menteur.
S’agissant de celui qui se moque de la barbe, en la comparant, par
exemple, aux poils du pubis, il a commis un acte répréhensible qui le
fait sortir du giron de l’islam. En effet, se moquer d’une chose prescrite
par le Livre d’Allah ou la tradition de Son Messager Mouhammad ()
est une forme de mécréance et d’apostasie, conformément aux Paroles
d’Allah ():
« Est-ce Allah, Ses versets et Son Messager que vous tourniez en
dérision ? Ne vous cherchez aucune excuse. Votre impiété, que vous
dissimuliez jusque-là derrière la foi, s’est clairement manifestée. »1
Nous implorons Allah de nous guider tous, de nous assister, et de
nous préserver des épreuves qui détournent du droit chemin.
Le comité permanent
11
« Est-ce Allah, Ses versets et Son Messager que vous tourniez en
dérision ? Ne vous cherchez aucune excuse. Votre impiété, que vous
dissimuliez jusque-là derrière la foi, s’est clairement manifestée. »1
Le comité permanent
12
l’Evangile que l’on connaît aujourd’hui a été falsifié. Pour preuve : il se
compose en fait de quatre livres différents1 qui se contredisent.
L’Evangile n’est donc pas un livre unique sur lequel l’on puisse
s’appuyer.
Toutefois, il n’y a aucun mal à ce que l’étudiant en sciences
religieuses, qui détient suffisamment de science pour pouvoir distinguer
le vrai du faux, l’étudie pour en réfuter les mensonges et y trouver des
arguments contre ceux qui croient au contenu de ces Evangiles.
Cheikh Al-‘Outhaymîn
13
« Nous avons pris un engagement des prophètes, de toi-même, de
Noé, d’Abraham, de Moïse et de Jésus, fils de Marie. Nous avons pris
d’eux un engagement solennel. »1
Et d’autre part dans la sourate La consultation :
« Il vous a prescrit, dans cette religion qui t’est révélée, ce qu’Il avait
prescrit à Noé, Abraham, Moïse et Jésus, d’observer le culte du
Seigneur sans jamais vous diviser à son sujet. »2
En outre, ils doivent croire qu’il est un être humain, né d’une mère,
mais sans père, et qu’il est le serviteur et Messager d’Allah : il est un
serviteur et ne peut donc être adoré et un Messager qui ne doit pas être
traité d’imposteur. Par ailleurs, ils doivent être convaincus qu’il ne
possède aucun des attributs propres au Seigneur, mais qu’il est au
contraire comme Allah le Très Haut l’a décrit :
« Il n’est en réalité qu’un de Nos serviteurs que Nous avons comblé
de Nos faveurs et dont Nous avons fait un signe pour les fils d’Israël. »3
Les musulmans doivent également avoir la certitude que Jésus () n’a
jamais ordonné à son peuple de l’adorer, lui et sa mère, en dehors
d’Allah. Il leur a simplement transmis le message qu’Allah lui avait
ordonné de leur enseigner :
« Adorez Allah, mon Seigneur et le vôtre. »4
Il fut créé à partir du Verbe d’Allah Tout-Puissant, comme le rappelle
le Très Haut :
« La création de Jésus est, pour Allah, tout aussi miraculeuse que celle
d’Adam qu’Il fit de poussière et auquel Il dit : « Sois », si bien qu’il fut
homme. »5
14
Aucun prophète n’a été envoyé après Jésus et avant Mouhammad.
Allah le Très Haut dit :
« Jésus, fils de Marie, dit un jour : « Fils d’Israël ! Je suis le Messager
qu’Allah vous a envoyé, confirmant les enseignements de la Torah
révélés avant moi et annonçant l’avènement d’un Messager qui viendra
après moi dont le nom sera Ahmad. » Mais, malgré toutes les preuves
que celui-ci leur a apportées, ils ont dit : « Ce n’est là, de toute évidence,
que pure magie ! » »1
La foi du musulman ne sera vraiment complète que lorsqu’il croira
que Jésus est le serviteur et Messager d’Allah, et qu’il est innocent de ce
que disent de lui les juifs : qu’il est le fils d’une prostituée, né de la
fornication, prétentions réfutées par Allah. Qu’Allah nous en protège.
De même, les musulmans rejettent la croyance des chrétiens concernant
Jésus. Ces derniers se sont en effet égarés et n’ont pas saisi la réalité de
la nature de Jésus, fils de Marie, puisqu’ils le considèrent, ainsi que sa
mère, comme des divinités en dehors d’Allah. Certains ont prétendu
qu’il était le « fils d’Allah », et d’autres qu’il était « la troisième personne
de la trinité ».
En outre, Allah le Très Haut, pureté à Lui, a clairement réfuté la
croyance selon laquelle il aurait été crucifié et tué. Le Tout-Puissant dit :
« Ils ne l’ont ni tué, ni crucifié, mais furent seulement le jouet d’une
illusion. Tous ceux qui se sont opposés à ce sujet sont en réalité dans
l’incertitude la plus totale, formulant de simples suppositions. Ils ne
l’ont certainement pas tué, mais Allah l’a élevé vers Lui. Allah est Tout-
Puissant et infiniment Sage. Il n’est personne, parmi les gens du Livre,
qui ne croira en Jésus avant sa mort. Et le Jour de la résurrection, il
témoignera contre eux. »2
Quiconque croit après cela que Jésus fils de Marie () est mort en
croix réfute par là même le Coran. Or quiconque réfute le Coran
15
devient mécréant. Quant à nous, nous avons la ferme conviction que
Jésus () n’a été ni crucifié, ni tué, mais que les juifs paieront le prix de
cette prétendue crucifixion et de ce prétendu crime, pour s’être targué
mensongèrement d’avoir tué le Messie, Jésus fils de Marie, le Messager
d’Allah. En réalité, Allah a donné à un autre homme un air de
ressemblance avec Jésus. Les juifs ont alors crucifié et tué cet homme,
trompés par cette ressemblance. Puis ils se sont vantés de ce crime dont
ils devront répondre pour avoir témoigné contre eux-mêmes.
Cependant, Allah le Très Haut, pureté à Lui, a protégé Jésus fils de
Marie et l’a élevé au ciel, auprès de Lui. Il en redescendra à la fin des
temps et appliquera la loi du Prophète Mouhammad (). Puis il mourra
sur terre où il sera enterré et d’où il sera ressuscité, tout comme les
autres hommes. Allah le Très Haut dit :
« Nous vous avons créés de cette terre où Nous vous ferons
retourner et dont Nous vous ferons sortir une nouvelle fois. »1
Il dit par ailleurs :
« C’est là que vous vivrez, là que vous mourrez et de là que vous
serez ressuscités. »2
Cheikh Al-‘Outhaymîn
Q. Est-il vrai que Jésus () est toujours vivant, et qu’il est comblé
de grâces au troisième ciel, n’a-t-il pas été crucifié? Va-t-il revenir sur
terre? Et s’il revient, reviendra-t-il comme un prophète ou comme un
homme ordinaire?
R. Jésus () n’a pas été crucifié, et il n’a pas été tué. Allah () dit :
« Ils ne l’ont ni tué, ni crucifié, mais furent seulement le jouet d’une
illusion. »1
16
En réalité, il a été élevé vivant au ciel, corps et âme, comme le
prouvent les paroles du Très Haut :
« Allah l’a élevé vers Lui. »2
Et, à la fin des temps, il redescendra et sera un gouverneur équitable
qui brisera la croix, tuera le porc, et jugera selon la loi de notre
Prophète Mouhammad ().
Le comité permanent
Q. Quel est le destin des enfants des croyants et de ceux des
polythéistes morts en bas âge?
R. Les enfants des croyants sont destinés au Paradis, ils suivent en
cela leurs parents. Allah () dit :
« Là, Nous réunirons les croyants à leurs descendants qui les auront
suivis dans la foi, sans rien diminuer de leur récompense. Mais chacun
devra lui-même répondre de ses péchés. »3
Quant aux enfants des non croyants, c’est-à-dire, ceux nés de parents
non musulmans, le plus juste est de dire qu’Allah sait mieux que
quiconque quelles auraient été leurs œuvres. Dans ce monde, le même
jugement que leurs parents leur est appliqué. Dans l’au-delà, Allah ()
sait mieux que quiconque comment ils auraient agi s’ils avaient vécu,
comme l’a affirmé le Prophète (). Tout bien réfléchi, leur destin nous
importe peu. Comment les enfants des polythéistes doivent-ils être
jugés dans ce monde, voilà ce qui nous intéresse? La réponse est qu’ils
doivent être traités comme des polythéistes : leurs dépouilles ne sont ni
lavées, ni ensevelies dans des linceuls, ni enterrées dans les cimetières
des musulmans qui ne prient pas sur eux. Mais Allah sait mieux que
quiconque ce qu’il en est.
Cheikh Al-‘Outhaymîn
17
Q. Chacun de nous connaît la destination des polythéistes dans l’au-
delà, mais quelle sera la destination de leurs enfants morts avant de
devenir adultes? Leurs dépouilles doivent-elles être lavées et ensevelies
dans des linceuls? Prie-t-on sur eux?
R. Lorsque les enfants des mécréants qui n’ont pas atteint l’âge de
raison meurent, leur est appliqué ici-bas le même jugement qu’à leurs
parents : ils ne sont ni lavés, ni ensevelis dans des linceuls, on ne prie
pas sur eux et ils ne sont pas enterrés dans les cimetières des
musulmans. En effet, à cause de leurs parents, ils sont considérés
comme des mécréants. Quant à leur jugement dans l’au-delà, Allah sait
mieux que quiconque quelles auraient été leurs œuvres. L’avis le plus
juste est de dire qu’Allah () les éprouvera le Jour de la résurrection en
leur imposant, selon Sa volonté, une tâche ou en leur donnant un ordre.
S’ils obéissent, Allah les fera entrer au Paradis, mais en cas de refus, Il
les jettera en Enfer. Le même jugement doit être appliqué au gens de la
« fitra »1 et à ceux auxquels les messages divins ne sont pas parvenus :
Allah sait mieux que quiconque quelles auraient été leurs œuvres et Il
les éprouvera en leur imposant, selon Sa volonté et Sa sagesse, une
tâche. S’ils obéissent, ils entreront au Paradis, mais en cas de
désobéissance, ils iront en Enfer.
Cheikh Al-‘Outhaymîn
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« Ne vous tuez pas vous-mêmes. Allah est, envers vous, Très
Miséricordieux. »1
Par ailleurs, il est rapporté de source sûre que le Prophète () a dit :
« Vos vies, vos biens et votre honneur sont sacrés. »2
Et il a dit :
« Quiconque se suicide par un moyen quelconque se verra
tourmenté par ce moyen le Jour de la résurrection. »3
Le comité permanent
19
2- La purification
1 Autorisation donnée au musulman de passer les mains mouillées sur les chaussettes
(ou les chaussures) au lieu de se laver les pieds au cours des ablutions, à condition
d’avoir enfilé ces chaussettes en état de pureté rituelle.
2 Ahmad, Mouslim et Abou Dâwoud.
20
Autre preuve, ce hadith rapporté notamment par Ahmad, et
authentifié par At-Tirmidhi, selon lequel le Prophète () a fait le
« mas’h » sur ses chaussettes et ses chaussures.
Par ailleurs, comme l’indiquent ces hadiths à la portée générale, il n’y
a aucun mal à faire le « mas’h » sur plusieurs paires de chaussettes qui
ont toutes été enfilées en état de pureté rituelle.
Le comité permanent
21
« Dis : « Je ne trouve rien dans ce qui m’a été révélé qu’il soit interdit
de consommer, excepté la chair de la bête morte, le sang répandu, la
viande de porc - qui est souillure - ou encore les bêtes sacrifiées aux
fausses divinités. » »1
Ainsi qu’au hadith rapporté par Anas selon lequel le Prophète () a
ordonné à Abou Talha d’annoncer à haute voix aux gens qu’Allah et
Son Messager () leur interdisaient de consommer la viande des ânes
domestiques, car c’est une souillure. Tout comme le terme « souillure »
a été utilisé pour signifier une impureté concrète dans le second verset
et le hadith, il représente aussi une impureté concrète dans le verset
relatif à l’alcool.
Quant à ceux qui estiment que l’alcool est pur en tant que tel et que
son impureté n’est qu’abstraite, ils se fondent sur ces paroles de la
sourate Le repas : « ne sont qu’une souillure inspirée par Satan » pour
dire que cette impureté n’est pas intrinsèque à l’alcool, mais abstraite,
car Allah a cité ensemble : « les boissons alcoolisées, les jeux de hasard,
les sacrifices païens et les flèches divinatoires », or il est bien connu que
les jeux de hasard, les sacrifices païens et les flèches divinatoires ne sont
pas impurs en soi. Les boissons alcoolisées, qui ont été citées avec ces
trois formes abstraites de souillure, suivent donc leur règle : il s’agit
d’une forme abstraite de souillure inspirée par Satan.
Autre argument : il est rapporté de façon authentique que lorsque le
verset interdisant l’alcool a été révélé, les musulmans se sont mis à le
déverser dans les marchés. Si l’alcool avait été une impureté en soi, les
musulmans n’auraient pas agi ainsi, car il est interdit de souiller les
marchés avec des matières impures. Dans le même ordre d’idées,
lorsque l’alcool fut prohibé, le Messager () n’a pas ordonné de laver
les récipients où il avait été conservé alors qu’il avait ordonné que les
récipients où avait été conservée la viande des ânes domestiques soient
lavés. De même, il est rapporté de source sûre, dans le Sahîh Mouslim,
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qu’un homme vint offrir une outre remplie de vin au Prophète () qui
lui dit :
« Ne sais-tu pas qu’il a été prohibé? »
Puis quelqu’un chuchota quelque chose à l’oreille de l’homme. Le
Prophète lui demanda :
« Qu’as-tu dit? »
« Je lui ai conseillé de le vendre » répondit-il. Le Prophète ()
expliqua :
« Lorsque Allah rend une chose illicite, il rend également illicite
le prix de sa vente. »
L’homme se saisit alors du goulot de l’outre, puis versa l’alcool sans
que le Prophète () lui ordonne de la laver pour la purifier des traces
d’alcool et sans qu’il lui interdise de verser l’alcool à cet endroit.
L’alcool n’est donc pas, selon eux, une impureté en soi, sinon le
Prophète () lui aurait ordonné de laver l’outre et lui aurait interdit de
verser l’alcool à cet endroit.
Ils avancent également cette règle générale qui veut que les choses
sont pures - c’est la règle de base - tant que leur impureté n’a pas été
prouvée de façon claire. Or rien ne prouve catégoriquement que l’alcool
est en soi impur. Toutefois, il n’en reste pas moins une souillure
abstraite qui n’a pas besoin d’être impure en elle-même pour être illicite.
Voyez le poison, il est interdit sans être pour autant impur en soi. Par
conséquent, nous disons que toute impureté est illicite, mais que tout ce
qui est illicite n’est pas forcément impur.
Sur la base des arguments que nous venons de citer, nous disons que
l’eau de Cologne - ainsi que tout parfum à base d’alcool - n’est pas
impur, car l’alcool ne l’est pas en soi. Il n’est donc pas obligatoire de
laver les vêtements qui contiennent ce type de parfum.
Mais une question reste posée : est-il autorisé ou non de se parfumer
avec de l’eau de Cologne ou tout parfum à base d’alcool? Allah () dit
23
au sujet des boissons alcoolisées : « Fuyez-les donc. » Il s’agit d’une
formule générale qui ne précise pas s’il faut s’écarter de l’alcool en tant
que boisson, parfum ou autre. L’ordre inclut-il l’utilisation de l’alcool en
tant que parfum? Nous disons, qu’il faut regarder la raison pour laquelle
l’alcool a été interdit. Allah () dit :
« Satan ne cherche, à travers les boissons alcoolisées et les jeux de
hasard, qu’à semer parmi vous haine et animosité et à vous détourner
d’Allah et de la prière. Allez-vous donc y renoncer? »
Or, Satan ne peut semer la haine et l’animosité parmi les musulmans
et les détourner d’Allah et de la prière que si l’alcool est utilisé comme
boisson.
Malgré cela, nous disons que, par mesure de précaution, il est
préférable d’éviter l’alcool, y compris en tant que parfum…
Cheikh Al-‘Outhaymîn
24
d’expliquer aux gens qui parlent cette langue ce qu’il a saisi du texte
sacré : la bonne direction que le Coran indique aux hommes, les
préceptes qu’il en a déduits et les exhortations qu’il y a trouvées.
Néanmoins, son explication dans une autre langue que l’arabe ne peut
être considérée comme le Coran lui-même, elle ressemble plutôt à une
exégèse arabe du Coran. En effet, la traduction, comme l’exégèse,
facilitent la compréhension du texte divin et de ses préceptes. Or,
l’exégèse du Coran n’est jamais appelée Coran. Par conséquent, il est
permis à celui qui est en état d’impureté majeure, ou au mécréant, de
toucher une traduction des sens du Coran, de même qu’il lui est permis
de toucher une exégèse en langue arabe du même Coran.
Le comité permanent
25
R. Il est permis d’utiliser du papier hygiénique après être allé aux
toilettes. Et le papier toilette suffit s’il permet de nettoyer les parties.
Dans ce cas, le mieux est d’utiliser un nombre impair de papiers, en
sachant que ce nombre doit être supérieur ou égal à trois. Quant à
l’utilisation de l’eau, si elle n’est pas obligatoire, elle reste cependant
recommandée.
Le comité permanent
26
3- La prière (salât)
Q. Que dit l’islam sur l’appel à la prière dans les pays de mécréants?
Par ailleurs, faut-il appeler à la prière à chaque endroit où la prière est
accomplie? Et les paroles du Messager () : « Allah le Très Haut s’est
réjoui d’un berger qui, au sommet d’une montagne, fit l’appel à la
prière, puis annonça le début de la prière, avant de commencer à prier »,
indiquent-elles, comme l’affirment certains de nos frères ici, que l’appel
à la prière est un acte d’adoration?
R. L’appel à la prière et l’annonce du début de la prière sont prescrits
pour les musulmans à l’heure de la prière, que ces derniers se trouvent
dans un pays musulman, dans un pays de mécréants, ou en voyage,
compte tenu des paroles, à la portée générale, adressées par le Prophète
() à Mâlik ibn Al-Hawayrith et ses compagnons :
« A l’heure de la prière, que l’un d’entre vous fasse l’appel à la
prière, et que le plus âgé d’entre vous dirige la prière. »1
D’autres hadiths encore ordonnent d’accomplir l’appel à la prière et
montrent ses mérites.
Le comité permanent
27
preuves du Coran, de la Sounna et par les paroles des compagnons.
L’affaire est donc on ne peut plus grave. Or, le jeûne du mécréant qui a
renié l’islam n’est pas accepté, tout comme ses aumônes, ou toute autre
œuvre, comme le prouvent les paroles du Très Haut :
« La seule raison qui empêche leurs dons d’être acceptés est qu’ils ne
croient ni en Allah, ni en Son Messager, qu’ils ne se rendent à la prière
qu’avec paresse et ne dépensent leurs biens qu’à contrecœur. »1
Allah montre ici que leurs dépenses dans les bonnes œuvres, bien
qu’elles puissent être très profitables aux autres, ne sont pas acceptées
puisqu’ils sont mécréants. Le Très Haut dit :
« Nous nous tournerons vers les œuvres qu’ils auront accomplies et
les réduirons en poussière. »2
De la même manière, le jeûne de ces gens qui n’accomplissent pas la
prière n’est pas accepté. Il leur est plutôt rejeté au visage, car ce sont des
mécréants. Je leur conseille donc de craindre Allah (), de prier
assidûment et d’accomplir leurs prières à l’heure prescrite et à la
mosquée. S’ils agissent ainsi, alors je leur garantis qu’ils éprouveront
bientôt, avec l’aide d’Allah, un véritable désir d’accomplir la prière en
commun à l’heure prescrite, et ce, pendant ou en dehors du mois de
Ramadan. En effet, celui qui se repent sincèrement et se tourne vers
son Seigneur est probablement meilleur après son repentir, comme
l’affirme Allah à propos d’Adam (), après que ce dernier eut mangé de
l’arbre interdit :
« Son Seigneur l’a ensuite élu, acceptant son repentir et le remettant
sur le droit chemin. »3
Cheikh Al-‘Outhaymîn
28
Q. La prière du vendredi est-elle obligatoire pour nous qui vivons
dans les pays de mécréants?
R. Oui, vous êtes tenus de l’accomplir avec les musulmans qui
l’accomplissent chez vous.
Le comité permanent
29
prêches et ses écrits, et atteindre le but assigné à la khotba. En outre,
agir de la sorte ferme la porte à la polémique.
Le comité permanent
30
Q. Je fais partie des étudiants saoudiens envoyés aux Etats-Unis pour
y poursuivre mes études. Or, tout le monde sait que le vendredi est un
jour où il y a des cours. Ceux-ci ont lieu en même temps que la prière
du vendredi qui est célébrée dans la petite mosquée de la ville, à treize
heures trente. Il m’est donc impossible d’assister en même temps à ces
cours et à la prière du vendredi, en sachant que je ne peux remplacer
cette matière de base essentielle à ma spécialisation. J’ai réussi à obtenir
de la part du professeur l’autorisation de m’absenter une fois de ce
cours, mais il m’a dit : « Je ne te le permettrai pas une deuxième fois.
Car cela aurait des conséquences sur ta scolarité. » Que dois-je faire ?
R. Mon opinion est que s’il entend l’appel à la prière, il doit
obligatoirement y répondre, comme le prouvent les paroles d’Allah ()
à la portée générale :
« Vous qui croyez ! Dès qu’est lancé l’appel à la prière du vendredi,
empressez-vous d’aller écouter les paroles d’Allah. Mettez un terme à
vos transactions. »1
Allah () a ordonné aux musulmans de délaisser tout négoce, alors
qu’ils en ont besoin. Par conséquent, celui qui pose la question doit
délaisser ses études afin de pouvoir assister à la prière du vendredi.
Par contre, si la mosquée est éloignée, alors il n’est pas obligé
d’assister à cette prière, s’il lui est difficile de se rendre à l’endroit où elle
est célébrée.
Cheikh Al-‘Outhaymîn
31
R. Les traductions des sens du Coran sont considérées comme des
exégèses du Coran, et non comme le Coran lui-même, selon l’avis
unanime des savants de l’islam. Les règles qui s’appliquent au Coran ne
s’appliquent donc pas à ces traductions. Par conséquent, il n’est pas
permis de lire ces traductions dans la prière, ni la traduction de la
Fâtiha, ni celle des autres sourates. Et chaque musulman est tenu
d’apprendre du Coran, en arabe, ce qui lui est indispensable à
l’adoration d’Allah, comme la Fâtiha. Quant à celui qui n’en est pas
capable, il doit louer Allah et célébrer Sa grandeur, Sa sainteté et Son
unicité1, lorsqu’il est en position debout dans la prière. Et ce, jusqu’à ce
qu’il apprenne la Fâtiha en arabe.
Le comité permanent
1
En disant : « Al-hamdoulillâh, allâhouakbar, soubhânallâh, lâ illâha illallâh ».
2 Sourate La vache (Al-Baqara), verset 286.
3 Sourate La grande perte (Al-Taghâboun), verset 16.
32
4- L’aumône légale (zakât)
33
prélevée sur le salaire de ce mois de façon anticipée, sachant qu’il est
permis de verser la « zakât » un an, voire deux ans, avant le terme. Nous
disons donc que le mieux est de choisir un mois particulier, au cours
duquel la valeur de l’ensemble de nos biens est déterminée, puis nos
biens sont soumis à la « zakât », qu’ils soient restés en notre possession
une année révolue ou moins que cela.
S’agissant de l’argent récolté par les associations caritatives, il n’est
pas soumis à l’impôt légal.
Cheikh Al-‘Outhaymîn
34
En outre, il n’y a aucun mal à toucher la retraite, car il s’agit d’une
partie du salaire de l’employé que l’Etat a conservée pour le jour où il
en aura besoin.
Cheikh Al-‘Outhaymîn
35
(Ribâ). Si cela se révélait être vrai, alors il est interdit - c’est même un
péché capital - d’investir dans ce genre de sociétés en achetant leurs
actions. En effet, toucher des intérêts bancaires est l’un des pires péchés
capitaux. Par contre, si ces sociétés n’ont pas ce genre de relation avec
les banques, alors il est permis d’acheter leurs actions, sauf s’il y a là un
autre interdit religieux.
Quant à emprunter de l’argent pour acheter ces actions, c’est insensé,
que l’emprunt ait été contracté de façon légale d’un point de vue
religieux ou à intérêts, le versement de ces intérêts se faisant
ouvertement ou par des chemins détournés pour tromper le Seigneur et
les croyants. En effet, personne ne sait s’il pourra rembourser cet
emprunt dans l’avenir. Comment peut-on donc se charger de cette dette
alors qu’Allah () dit :
« Que ceux qui ne trouvent pas les moyens de se marier vivent dans
l’abstinence jusqu’à ce qu’Allah, par Sa grâce, pourvoie à leurs
besoins. »1
Allah n’a pas recommandé à ceux qui sont privés de mariage de se
tourner vers l’emprunt, alors que la nécessité du mariage est beaucoup
plus impérieuse que celle de multiplier son argent. De même, le
Prophète () n’a pas recommandé l’emprunt à ceux qui n’avaient pas
les moyens de se marier, comme il ne l’a pas conseillé à celui qui ne
trouvait pas même une bague en fer pour en faire sa dot de mariage.
Tout cela indique que le Législateur n’a pas souhaité que l’homme se
charge de dettes. Que celui qui est doué de raison et qui tient à sa
religion et à sa réputation prenne garde à ne pas crouler sous les dettes.
En ce qui concerne la « zakât », si elle est directement prélevée par
l’Etat, alors le détenteur d’actions n’est redevable d’aucun impôt légal.
Dans le cas contraire, il doit, une fois dans l’année, si c’est un
spéculateur, déterminer la valeur de ses actions sur le marché, puis
verser 2,5% du montant obtenu au titre de la « zakât ». Mais si c’est un
36
investisseur1, il n’est assujetti à aucune « zakât » au titre de la valeur de
ses actions, mais seulement au titre des dividendes qu’il perçoit en
liquide et qui restent en sa possession une année complète.
Cheikh Al-‘Outhaymîn
1 Le spéculateur est celui qui achète des actions avec l’intention de les revendre
rapidement pour en tirer des bénéfices immédiats. A l’inverse, l’investisseur cherche
des bénéfices à long terme et en attend des dividendes réguliers.
2 Il s’agit de l’aumône que tous les musulmans, adultes et enfants, doivent verser à la
fin du mois de Ramadan ou le jour de l’aïd al-fitr - avant la prière de l’aïd - célébrant la
fin de ce mois de jeûne. Elle équivaut environ à trois kilos de nourriture par personne.
3 Soit environ trois kilos.
4 Al-Boukhâri
37
Il convient donc de choisir la nourriture la plus utile aux pauvres,
celle-ci variant selon les époques et les lieux.
Quant à la « zakât al-fitr » versée sous forme d’argent, de vêtements,
ou de matelas, par exemple, elle n’est pas valable comme le prouvent les
paroles du Prophète () :
« Quiconque accomplit un acte qui n’est pas conforme à notre
religion verra son acte rejeté. »1
Cheikh Al-‘Outhaymîn
38
musulman? J’ai envoyé ma « zakât » au Centre islamique de
Washington.
R. Si dans le pays où se trouvent les biens assujettis à l’aumône
légale il n’y a pas d’ayants droit à la « zakât », alors vous pouvez
l’envoyer à ceux auxquels il est prescrit de la verser, les pauvres
notamment, dans tout pays musulman ou tout pays où se trouve une
minorité musulmane.
Le comité permanent
39
R. Il regarde ce qui est le mieux pour ceux qui profiteront de cette
aumône. Cet argent sera-t-il plus utile aux pauvres dans le pays dans
lequel il vit ou bien dans son pays d’origine où il y a des pauvres? S’il n’y
a pas de différence entre les deux pays, alors il doit s’acquitter de cette
aumône dans le pays dans lequel il réside.
Cheikh Al-‘Outhaymîn
40
5- Le jeûne
41
apparaît habituellement le même jour dans deux pays différents et
qu’elle n’a été observée que dans un seul de ces pays, l’autre pays doit
alors suivre le premier pays et entamer le jeûne. Ces savants se sont
d’ailleurs appuyés sur les mêmes preuves que les premiers. Ils
expliquent que le Très Haut dit :
« Quiconque parmi vous constate l’apparition de la nouvelle lune doit
jeûner. »
Or, il est bien évident qu’il n’est pas demandé à chacun d’observer la
nouvelle lune, pas plus qu’il n’est imposé qu’elle soit observée par tous.
La vision dans un pays déterminé s’applique donc à ce pays et à tout
pays où la nouvelle lune apparaît habituellement le même jour. Quant
aux pays où la nouvelle lune apparaît à des moments différents, ils ne
sont pas tenus de suivre ce pays, car eux-mêmes n’ont pas observé la
nouvelle lune dont ils savent par ailleurs qu’elle doit apparaître un autre
jour. Ils ajoutent que le même raisonnement s’applique aux paroles du
Prophète () :
« Jeûnez lorsque vous la voyez la nouvelle lune de Ramadan et
rompez le jeûne lorsque vous la voyez la nouvelle lune de
Chawwal. »1
Ces pays ne sont pas tenus de suivre le pays dans lequel la nouvelle
lune a été observée, car eux-mêmes ne l’ont pas observée puisqu’elle est
apparue ou doit le faire à un moment différent. Ils poursuivent en
affirmant que ce qui est vrai pour la journée est vrai pour le mois : tout
comme l’heure à partir de laquelle il faut cesser de manger, à l’aube, et
celle de la rupture du jeûne, au coucher du soleil, varient d’un pays à
l’autre, de même, le jour à partir duquel débute le mois de jeûne et celui
de sa fin varient également d’un pays à l’autre. Tous les musulmans
reconnaissent ces différences : les musulmans d’Orient s’arrêtent de
manger, à l’aube, puis rompent leur jeûne, au crépuscule, avant les
musulmans d’Occident.
1 Al-Boukhâri et Mouslim.
42
Personne ne peut dire que le verset et le hadith qui suivent
s’appliquent de la même manière à tous les musulmans, que leur portée
est générale :
« Mangez et buvez jusqu’au moment où se distingueront clairement
les premières lueurs de l’aube dans l’obscurité de la nuit, puis jeûnez
jusqu’à la tombée du jour. »1
Quant au hadith, il s’agit des paroles du Prophète () :
« Lorsque la nuit tombe de ce côté et que le jour disparaît de ce
côté, il est temps pour le jeûneur de rompre son jeûne. »2
Personne n’affirme que le verset et le hadith concernent de la même
manière tous les musulmans de la terre. Il en va de même du verset et
du hadith cités précédemment :
« Quiconque parmi vous constate l’apparition de la nouvelle lune doit
jeûner. »
Et :
« Jeûnez lorsque vous la voyez la nouvelle lune de Ramadan et
rompez le jeûne lorsque vous la voyez la nouvelle lune de
Chawwal. »
Comme nous le voyons, ce deuxième avis est très fondé compte tenu
des termes mêmes employés, ainsi que du raisonnement analogique
utilisé, notamment celui qui consiste à dire que ce qui est vrai pour la
journée est vrai pour le mois.
D’autres savants, enfin, affirment que la décision appartient au
dirigeant du pays musulman en question. S’il estime, sur une base
religieuse, que le jeûne, ou la rupture, est obligatoire, alors il convient de
suivre sa décision afin d’éviter les dissensions entre les musulmans d’un
même Etat. Ces savants s’appuient sur ce hadith à la portée générale :
43
« Le jeûne débute le jour où tous les gens commencent à jeûner
et s’achève le jour où tous les gens s’arrêtent de jeûner. »1
Par ailleurs, il y a d’autres avis que les savants ont mentionnés.
Quant à la deuxième partie de la question posée, concernant les pays
non musulmans où la nouvelle lune n’est pas observée selon les règles
religieuses, nous y répondons en affirmant que les musulmans de ces
pays peuvent déterminer le début du mois de façon légale en observant
le ciel et l’apparition de la nouvelle lune. En cas d’impossibilité, la
réponse dépend de l’avis adopté dans la première partie de la question.
Si l’on suit le premier avis, alors dès que la nouvelle lune a été observée
dans l’un des pays musulmans, ils doivent agir en conséquence et
entamer le jeûne, qu’ils aient eux-mêmes observé la lune ou non.
En revanche, si l’on suit le second avis, selon lequel la lune est à
observer dans chaque pays en fonction de son apparition, mais que cela
leur est impossible, alors ils doivent prendre en considération le pays
musulman le plus proche d’eux géographiquement. Ils ne peuvent pas
faire mieux que cela.
Cheikh Al-‘Outhaymîn
44
R. Les savants de l’islam sont unanimes pour dire que l’apparition de
la nouvelle lune varie d’une région à l’autre du globe. Chacun connaît
cette réalité, que la raison admet facilement, et peut le constater par lui-
même. Mais faut-il prendre en compte ou non ces différences dans
l’apparition de la nouvelle lune pour déterminer le début et la fin du
mois de Ramadan? Là-dessus leurs avis divergent. Selon certains
jurisconsultes, ces différences doivent être prises en compte, alors que
selon d’autres, non. Et chacun des deux groupes s’appuie sur des
preuves tirées du Coran et de la Sounna, ou sur un raisonnement
analogique (Qiyâs). Parfois, les deux groupes avancent la même preuve à
l’appui de leur propre opinion, comme les paroles du Très Haut :
« Quiconque parmi vous constate l’apparition de la nouvelle lune doit
jeûner. »1
Ou les paroles d’Allah :
« Tes compagnons t’interrogent au sujet de la nouvelle lune.
Réponds-leur que c’est un repère temporel pour les hommes. »2
Ou encore les paroles du Prophète () :
« Jeûnez lorsque vous la voyez la nouvelle lune de Ramadan et
rompez le jeûne lorsque vous la voyez la nouvelle lune de
Chawwal. »3
Et ce, compte tenu d’une compréhension des textes propre à chaque
groupe, et d’un effort de réflexion propre à chacun. D’ailleurs la
divergence des savants sur cette question est ancienne. Aussi, les
habitants d’un pays déterminé ne commettent aucun mal s’ils se
fondent sur l’apparition de la nouvelle lune constatée dans une autre
région du globe pour entamer ou mettre fin à leur jeûne, alors qu’eux-
mêmes n’ont pas constaté, dans leur propre pays, l’apparition de la
nouvelle lune la nuit précédant le trentième jour du mois.
45
Néanmoins, si le pays en question est un pays gouverné par un
musulman, la décision de ce dernier met fin à toute discussion, le
peuple n’ayant d’autre choix que de se soumettre à sa décision. Et si le
pays n’est pas dirigé par un musulman, alors les musulmans doivent
suivre la décision du Centre islamique du pays, de façon à être unis dans
leur jeûne du mois de Ramadan et dans la célébration de la prière de
l’aïd.
Le comité permanent
46
En outre, il n’y a pas de mal à se servir de jumelles pour observer la
nouvelle lune sans que cela soit d’ailleurs obligatoire, car la tradition
prophétique semble indiquer qu’il faut se fonder simplement et
seulement sur la vue. Pour autant, si quelqu’un de confiance utilise ces
jumelles et voit la nouvelle lune, il faut tenir compte de sa constatation.
D’ailleurs, les gens depuis longtemps utilisent cette méthode en
grimpant au sommet des minarets la nuit précédant le trentième jour de
Cha’bân ou celle précédant le trentième jour de Ramadan pour observer
la nouvelle lune au moyen de ces jumelles.
En résumé, à partir du moment où la nouvelle lune a pu être
observée, quel qu’en soit le moyen, il est obligatoire d’en tenir compte si
l’on se réfère aux paroles, à la portée générale, du Prophète :
« Jeûnez lorsque vous la voyez la nouvelle lune de Ramadan et
rompez le jeûne lorsque vous la voyez la nouvelle lune de
Chawwal. »
Cheikh Al-‘Outhaymîn
47
« Quiconque parmi vous constate l’apparition de la nouvelle lune doit
jeûner. »1
Ainsi que les paroles du Prophète () :
« Jeûnez lorsque vous la voyez la nouvelle lune de Ramadan et
rompez le jeûne lorsque vous la voyez la nouvelle lune de
Chawwal. »2
Mais à condition que celui qui affirme avoir vu la nouvelle lune soit
une personne digne de confiance, c’est-à-dire, qu’elle possède une
bonne vue, que ses croyances et pratiques religieuses soient saines et
qu’il soit sûr de ce qu’il dit.
Par ailleurs, certains savants considèrent que si la nouvelle lune a été
constatée dans un pays, l’ensemble des pays musulmans doivent
s’aligner sur cette constatation et donc commencer ou rompre le jeûne.
En revanche, et c’est l’avis le plus juste, d’autres estiment que seul l’Etat
où la nouvelle lune fut observée, ainsi que ceux où la nouvelle lune est
également apparue, sont concernés par cette annonce. Toutefois, la
décision et l’annonce du début ou de la fin du jeûne appartiennent aux
chefs des pays concernés, les gens ne faisant que suivre leur décision.
En outre, il n’y a pas de mal à constater l’apparition de la nouvelle
lune au moyen d’instruments d’optique, comme les jumelles ou les
télescopes.
En revanche, il ne convient pas d’observer la nouvelle lune à partir
d’un avion ou par l’intermédiaire d’un satellite artificiel, car ceux-ci ne
sont pas au niveau du sol d’où la nouvelle lune doit être en principe
observée.
Cheikh Al-‘Outhaymîn
48
Q. Les musulmans vivant en dehors du monde islamique connaissent
continuellement des dissensions autour de questions aussi diverses que
la fixation du début et de la fin du mois de Ramadan ou l’attribution des
postes de responsabilité dans le domaine de l’appel à l’islam. Ces
discordes, ajoutées à d’autres du même type qui surviennent de temps à
autre, ont pour origine l’ignorance de certains musulmans qui ne
connaissent pas leur religion et obéissent à leurs passions. Elles sont
parfois la conséquence de l’attachement acharné à une école juridique
ou à un parti. Ces gens ne se préoccupent ni de ce que dit la religion, ni
de l’avis des savants reconnus pour leur science religieuse et leur piété.
Votre excellence, compte tenu de son rang, a-t-elle des
recommandations à formuler en espérant qu’Allah les rendra utiles à
certains et repoussera par elles beaucoup de maux. Qu’Allah vous
assiste et vous protège.
R. Les musulmans sont tenus de former une seule nation et de ne
pas se diviser dans la religion d’Allah, comme le dit le Très Haut, béni
soit-Il:
« Il vous a prescrit, dans cette religion qui t’est révélée, ce qu’Il avait
prescrit à Noé, Abraham, Moïse et Jésus, d’observer le culte du
Seigneur sans jamais vous diviser à son sujet. »1
Il dit aussi :
« Restez tous fermement attachés à la religion d’Allah sans jamais
vous diviser. »2
Et un peu plus loin :
« Ne soyez pas comme ceux qui, après avoir reçu toutes les preuves,
se sont divisés et opposés les uns aux autres. Ceux-là sont voués à
d’affreux tourments. »3
49
Les musulmans doivent donc être unis et non divisés dans leur
religion. Ils doivent entamer et achever leur jeûne ensemble, et ce, en
suivant les indications du Centre islamique de leur pays. Encore une
fois, ils ne doivent pas se diviser même si cela implique qu’ils débutent
leur jeûne après le Royaume d’Arabie saoudite ou tout autre pays
musulman. Qu’ils se conforment donc à ce que décide leur Centre
islamique.
Cheikh Al-‘Outhaymîn
50
En résumé, s’il a jeûné moins que les autres, il rattrape son ou ses
jours manqués en raison du voyage, et s’il a jeûné plus, il aura cette
année jeûné plus que les autres.
Cheikh Al-‘Outhaymîn
51
Q. Les gouttes nasales, celles pour les yeux, pour les oreilles,
l’application du kohol sur les yeux, tout ceci annule-t-il le jeûne?
R. S’agissant des gouttes nasales, si elles atteignent l’estomac, elles
annulent le jeûne, comme le prouvent les paroles du Prophète (),
rapportées par Laqit ibn Sabra :
« Aspire profondément l’eau par le nez au cours des ablutions,
sauf si tu jeûnes. »
Il n’est donc pas permis au jeûneur d’introduire dans le nez des
gouttes qui pourraient atteindre son estomac. En revanche, les gouttes
qui n’atteignent pas l’estomac n’annulent pas le jeûne.
En ce qui concerne les gouttes pour les yeux, les oreilles ou
l’application du kohol, tout ceci n’annule pas le jeûne, car aucun texte
ne le prouve explicitement ou implicitement. Par ailleurs, l’œil, tout
comme l’oreille, ne sont pas des voies naturelles empruntées par la
nourriture et les boissons. De la même manière, l’application du kohol,
les gouttes pour les yeux ou pour les oreilles n’annulent pas le jeûne
même si l’on retrouve leur goût dans notre gorge. Idem en cas
d’application de crème ou de pommade, ou encore lors de l’inhalation
de gaz facilitant la respiration pour les gens atteints d’asthme. Tout ceci
n’annule pas le jeûne puisque, contrairement à la nourriture et aux
boissons, ils n’atteignent pas l’estomac.
Cheikh Al-‘Outhaymîn
52
6- Le commerce, les banques et l’assurance
53
personnes qui interviennent d’une manière ou d’une autre dans sa
distribution. Tout profit tiré de la vente d’alcool est donc illicite. Par
conséquent, si tous les revenus de votre frère proviennent de l’alcool, il
vous est interdit de tirer un quelconque profit de son argent. Vous
devez plutôt conseiller votre frère, en l’exhortant à craindre Allah. Peut-
être abandonnera-t-il cet argent sale, et qu’Allah acceptera son repentir.
Mais s’il persiste, ne lui rendez plus visite, rompez les liens avec lui et
n’acceptez aucun cadeau de sa part, si vous êtes sûr que ce présent
provient de l’argent de l’alcool.
Cheikh Al-Fawzân
54
mettre en garde contre la vente des boissons alcoolisées et de la viande
de porc, en application des paroles d’Allah :
« Les croyants et les croyantes, quant à eux, sont solidaires les uns des
autres. Ils incitent les autres à la vertu et condamnent le vice. »1
En outre, le Prophète () a dit :
« Que celui d’entre vous qui voit un acte répréhensible s’efforce
d’y mettre un terme, s’il ne le peut pas, alors qu’il le condamne
par sa bouche, et s’il en est incapable, alors qu’il le réprouve dans
son cœur, et c’est là le plus bas degré de la foi. »2
Quant à épouser leurs filles, il n’y a pas de mal, si ces dernières sont
musulmanes et vertueuses.
Le comité permanent
55
Q. Les discussions ainsi que les fatwas concernant l’autorisation de
toucher des intérêts bancaires se sont multipliées ces derniers temps.
Quels sont vos commentaires à ce sujet?
R. Toucher des intérêts bancaires est sans l’ombre d’un doute illicite,
car il s’agit clairement d’usure. Or Allah, pureté à Lui, a interdit l’usure,
tout comme son Messager (). Par ailleurs, le jugement des musulmans
sur l’usure est unanime (Ijmâ’) : il est illicite. Par conséquent, quiconque
prétend qu’il est autorisé est un mécréant.
Les intérêts bancaires font donc partie de l’usure et il ne faut pas
tenir compte des propos de ceux qui prétendent qu’ils sont licites, car
ces derniers vont à l’encontre des textes. En outre, il ne faut pas croire
que quiconque prononce des fatwas possède les qualités requises pour
le faire. Au contraire, la majorité des muftis aujourd’hui ignorent
totalement les jugements religieux ou sont très complaisants dans leurs
fatwas, sans bien en mesurer les dangers.
Cheikh Al-Fawzân
56
Le comité permanent
Q. Est-il permis de s’assurer sur la vie, d’assurer ses biens ou sa
voiture d’une manière générale, sachant que je vis en Occident où
l’assurance, qui est très répandue, est imposée aux gens?
R. L’assurance est un système très aléatoire où il y a une prise de
risque. Elle permet à certains de s’approprier les biens des autres. Par
conséquent, l’assurance, si elle est souscrite volontairement et avec le
désir d’en tirer un quelconque profit ou de faire fructifier ses biens, est
interdite au musulman. Quant à celui qui se voit contraint et forcé de
souscrire une police d’assurance pour par exemple poursuivre ses
études ou acheter une voiture, ou pour tout autre besoin impérieux, il
n’est pas à blâmer. Par contre il ne doit pas en profiter pour faire
fructifier ses biens.
Cheikh Al-Fawzân
57
7- Le mariage
58
ces femmes et leurs enfants à suivre la religion de leur mari et père. Par
conséquent, la Ligue espère que votre excellence émettra, sur cette
question délicate, une fatwa sur laquelle la Ligue mondiale islamique
s’appuiera pour prendre les dispositions nécessaires.
R. Les savants de l’islam sont unanimes : il n’est pas permis à la
musulmane d’épouser un mécréant, quel qu’il soit, idolâtre, juif ou
chrétien, compte tenu des textes du Coran qui l’interdisent en coupant
court à toute discussion. Le Très Haut dit :
« N’épousez pas les païennes tant que celles-ci n’ont pas adhéré à la
vraie foi. Une esclave croyante est préférable à une femme libre mais
idolâtre, quand bien même cette dernière vous plairait. Et ne mariez pas
vos filles aux païens tant que ceux-ci n’ont pas embrassé la vraie foi. Un
esclave croyant est préférable à un homme libre mais idolâtre, quand
bien même ce dernier vous plairait. »1
Et Il dit par ailleurs :
« Elles ne sont pas licites pour les impies, pas plus que ceux-ci ne
sont licites pour ces femmes. »2
Quant aux paroles de celui qui s’est laissé abuser en émettant cette
fatwa sans aucun fondement selon laquelle les juifs et les chrétiens ne
sont pas des mécréants, elles ne peuvent être prononcées par un
croyant. Et celui qui doute que les juifs et les chrétiens sont des
infidèles est lui-même un mécréant comme eux, car il a démenti les
paroles d’Allah () qui dit :
« Les mécréants, parmi les gens du Livre et les idolâtres, ne pouvaient
renoncer à leurs croyances avant d’avoir reçu une preuve d’une grande
clarté. »3
59
Ce verset, et d’autres identiques, montrent de manière claire que les
gens du Livre, juifs et chrétiens, sont des mécréants.
L’auteur de cette fatwa a donc réuni trois péchés gravissimes :
60
proches du côté de son père s’y refusent, alors le juge musulman sera
son tuteur. A défaut, le directeur du Centre islamique de la région où
elle vit remplira ce rôle. Car, en principe, le tuteur de la femme qui veut
se marier est son père ou, à défaut, les hommes les plus proches d’elle
du côté de son père. Mais, en cas d’absence de ces derniers, ou si ceux-
ci sont incapables d’assumer cette tutelle, ou s’ils s’y refusent sans
raison valable, alors la tutelle est transférée à l’Etat, ou à son
représentant. Le Très Haut dit :
« Les croyants et les croyantes, quant à eux, sont solidaires les uns des
autres. »1
Par ailleurs, il est rapporté que lorsque le Prophète () voulut
épouser Oumm Habîba, la fille d’Abou Soufyân, qui était musulmane
alors que son père, Abou Soufyân, n’avait pas encore embrassé l’islam,
c’est le cousin paternel d’Oumm Habîba, Khâlid ibn Saïd ibn Al-‘As,
alors musulman, qui fut le tuteur de cette dernière, et qui conclut l’acte
de mariage avec ‘Amr ibn Oumayya Ad-Damri, le représentant du
Prophète ().
Mais si ses proches parents l’empêchent de se marier à un homme de
sa condition dont elle a accepté la demande en mariage, alors ses
parents les plus éloignés peuvent s’en charger, sinon, ce rôle incombe à
l’Etat, conformément aux paroles du Prophète () :
« Le gouverneur est le tuteur de la personne qui n’en a pas. »
Le comité permanent
61
fiancée? Par ailleurs, est-il permis à l’homme de prendre la main de sa
fiancée, ou de lui serrer la main, ou celle de sa mère?
R. Il n’est pas permis à l’homme de rester en tête à tête avec sa
fiancée, tant que le contrat de mariage n’a pas été conclu, de même qu’il
n’a pas le droit de lui serrer la main, ou de sortir avec elle. En effet, elle
lui est étrangère. Toutefois, s’il veut se marier avec elle, il peut la voir,
mais pas en tête à tête, en présence de sa mère, de son père, ou de toute
autre personne parmi ses proches. En effet, selon Jâbir (), le Messager
d’Allah () a dit :
« Lorsque l’un d’entre vous demande en mariage une femme,
s’il peut regarder chez elle ce qui le poussera à l’épouser, alors
qu’il le fasse. »1
De même, Mouslim rapporte, selon Abou Hourayra (), que le
Prophète () a dit à un homme qui désirait épouser une femme :
« L’as-tu regardée? »
L’homme répondit par la négative. Le Messager d’Allah lui
ordonna alors :
« Alors va la regarder! »
Le comité permanent
62
(), au cours de la bataille de Khaybar, a interdit le mariage « Mout’a » et
la viande des ânes domestiques. Par ailleurs, Mouslim rapporte de
source sûre que le Prophète () a dit :
« Je vous avais autorisé le Mout’a. Or, Allah l’a rendu illicite
jusqu’au Jour de la résurrection. Par conséquent, quiconque a
contracté ce type de mariage avec une femme doit la renvoyer
sans rien réclamer de la dot qu’il lui a versée. »
En conséquence, le rapport sexuel accompli au cours d’un « mariage
à durée déterminée » est considéré comme de la fornication. Ceux qui
s’en sont rendus coupables en toute connaissance de cause doivent être
traités comme des fornicateurs.
Quant au mariage légal, il s’agit de celui contracté avec l’intention de
rester avec son épouse, si celle-ci lui convient et s’il désire continuer à
vivre avec elle. Sinon, il pourra la répudier. Le Très Haut dit :
« L’épouse peut être gardée de façon convenable ou libérée avec
égards. »1
Le comité permanent
63
d’acquérir la nationalité d’un pays dirigé par des mécréants car, en
agissant ainsi, il risque de se lier d’amitié aux habitants de ce pays et
d’accepter leurs pratiques dénuées de tout fondement. »
Le comité permanent
64
8- Les funérailles
65
pour propager l’islam, qui en sont capables, et ont une influence
certaine sur les gens, sans être eux-mêmes influençables. Ceux-là
peuvent résider dans ces pays, de même que ceux qui y sont contraints.
Tous ceux-là doivent s’entraider et se soutenir, et doivent trouver un
endroit dont ils feront leur cimetière, un cimetière réservé à leurs morts.
Le comité permanent
66
à l’endroit où sont lavés les chrétiens, il n’y a pas de mal à cela, s’il n’est
pas possible de trouver un autre endroit.
Le comité permanent
Q. Dans notre pays, les musulmans sont enterrés dans des cimetières
particuliers. Mais, en réalité, y sont enterrés tous ceux qui sont appelés
musulmans. Or, la plupart d’entre eux n’accomplissaient pas la prière et
ne respectaient pas les prescriptions religieuses. Comment devons-nous
nous comporter lorsque nous visitons ces tombes sans savoir lesquelles
sont occupées par de vrais musulmans et lesquelles appartiennent à des
non musulmans? Et quelles sont les conséquences pour moi si je suis
enterré avec des gens qui ne priaient pas? Dois-je alors demander à mes
proches d’être enterré avec les gens qui accomplissaient la prière, ou
que dois-je faire? Répondez à nos interrogations, qu’Allah vous
récompense.
R. Un cimetière particulier, où eux seuls sont enterrés, doit être
réservé aux musulmans. Et celui qui, durant sa vie et à sa mort,
n’accomplissait pas la prière ne doit pas être enterré au milieu des
tombes musulmanes. En effet, celui qui délaisse la prière en reniant son
caractère obligatoire est un mécréant, selon l’avis unanime des savants
de l’islam. Quant à celui qui la délaisse par paresse, il est aussi mécréant,
selon l’avis le plus juste des savants.
Par ailleurs, il est prescrit au musulman de demander à être enterré
dans un cimetière musulman, s’il se trouve dans son pays des cimetières
réservés aux non musulmans, de peur qu’il ne soit enterré avec ces
derniers.
Le comité permanent
67
R. Oui, il leur est permis de transférer leurs morts vers les cimetières
des pays musulmans. Mais ils peuvent aussi enterrer leurs morts, dans
leur pays d’adoption, dans des cimetières réservés aux musulmans. Par
ailleurs, ceux qui en sont capables doivent quitter les pays de mécréants
pour aller s’installer dans les pays musulmans. Exception faite de celui
qui, versé dans la législation islamique, et dont la vie et la religion sont
en sécurité, reste dans ces pays avec la ferme intention d’y propager
l’islam, en espérant que, par son intermédiaire, des gens seront guidés. Il
lui est donc permis d’y demeurer avec cette intention. Il se peut même
que cela lui soit imposé afin d’établir la preuve de leur égarement et de
leur montrer où se trouve la vérité.
Le comité permanent
68
selon la voie prescrite par l’islam. Mais, avant d’entamer ces démarches,
il convient de disposer d’une fatwa émise par une autorité religieuse
reconnue afin de démontrer aux autorités locales que nos réclamations
correspondent à des prescriptions religieuses. En effet, la législation
américaine garantit le libre exercice des cultes. Aussi, appuyer notre
demande par des considérations religieuses pourrait se révéler plus
efficace. Par conséquent, nous espérons que votre excellence voudra
bien nous indiquer, par écrit, la voie que les musulmans doivent
obligatoirement suivre pour préparer le corps de leurs défunts et
procéder à leur enterrement. Qu’est-il également recommandé de faire
lors de leurs funérailles? Et si vous pouvez faire traduire ceci en anglais,
et apposer un cachet officiel, afin que cela soit reconnu par les autorités
locales, cela n’en sera que meilleur.
R. Lorsque la mort du musulman est clairement constatée, il est
prescrit, pour ceux qui sont autour de lui, de lui fermer les yeux, et la
bouche, et de recouvrir son corps. Ils doivent s’empresser de préparer
sa dépouille en vue de l’enterrement, en commençant par laver son
corps selon les prescriptions religieuses : on lui lave les mains, puis les
parties intimes, puis on pratique sur lui les mêmes ablutions que l’on
effectue pour la prière. Ensuite, sa tête et sa barbe sont lavées à l’aide
d’eau et de « Sidr », ou de savon. De l’eau est alors versée sur la partie
droite de son corps, puis sur la partie gauche. Il est lavé de cette
manière une deuxième, puis une troisième fois et, si cela ne suffit pas
pour nettoyer son corps, une cinquième, voire une septième fois. Lors
du dernier lavage, on utilise si possible du camphre. Ensuite, on
parfume son aine et ses aisselles, ainsi que les parties du corps sur
lesquelles les musulmans se prosternent1. Mais il est encore meilleur de
parfumer tout le corps. Il est également permis de laver une seule fois le
corps. Les cheveux de la femme sont tressés de façon à former trois
nattes qui sont placées à l’arrière. Puis le défunt de sexe masculin, qui
ne porte ni tunique, ni turban, est introduit dans trois linceuls blancs.
1 Le nez avec le front, les deux genoux, les deux mains, et les deux pieds [Le
traducteur].
69
Néanmoins, il est permis de l’ensevelir dans un drap, vêtu d’une tunique
et d’un pagne, ou de le recouvrir d’un drap seulement. Quant à la
femme, elle est ensevelie dans cinq étoffes : une robe, un voile, un
pagne et deux draps. Mais il n’y a aucun mal à l’envelopper dans un seul
drap.
Puis une prière funèbre est accomplie sur le mort : on prononce un
premier « Takbîr » (allâhou akbar), puis on récite la Fâtiha. Après un
deuxième « Takbîr », on prie sur le Prophète (). Après un troisième
« Takbîr », on prie pour le salut de l’âme du défunt. Il est bon d’utiliser
les invocations attribuées au Prophète (), dont celle qui suit :
« Veuille, Allah, pardonner à nos vivants et nos morts, à ceux
des nôtres qui sont présents et à ceux qui sont absents, à nos
jeunes et à nos personnes âgées, à nos hommes et à nos femmes.
Ô Allah! Celui que Tu laisses en vie, fais-le vivre musulman, et
celui que Tu fais mourir, fais-le mourir croyant. Ne nous prive
pas, Allah, de sa récompense et ne nous éprouve pas après sa
mort. Veuille, Allah, l’absoudre de ses péchés, lui faire
miséricorde, le préserver de tout mal, lui accorder Ton pardon,
l’accueillir généreusement, lui élargir sa tombe, le laver avec
l’eau, la neige et la grêle, et le purifier de ses péchés comme Tu
purifies le vêtement blanc de la souillure. Puisses-Tu lui
remplacer sa demeure par une demeure meilleure que la sienne,
sa famille par une famille meilleure que la sienne, son épouse par
une épouse meilleure que la sienne, le faire entrer au Paradis et le
protéger du châtiment de la tombe et du châtiment de l’Enfer. »1
Puis, on prononce un quatrième et dernier « Takbîr », après lequel on
dit : « Assalâmou ‘alaykoum », sur la droite uniquement.
Il n’est pas permis de suivre le cortège funèbre avec des cierges, ni
d’élever la voix en priant pour lui, ou en célébrant l’unicité d’Allah. Sa
dépouille est placée, si possible, dans un creux de l’une des parois de la
70
tombe, sinon, à même le sol, dans la tombe. Après avoir refermé la
tombe et l’avoir aplanie, il est recommandé de rester près d’elle pour
implorer Allah de lui pardonner et de le raffermir lors de son
interrogation par les anges de la tombe.
Par ailleurs, il n’est pas permis de repousser l’enterrement, sauf pour
préparer le corps ou attendre ses proches et ses voisins, à condition que
cette attente ne se prolonge pas de manière exagérée. En effet, le
Prophète () a dit :
« Empressez-vous d’enterrer les morts. »1
Et il n’est pas permis d’organiser des cérémonies funèbres, en
dressant par exemple des tentes pour y accueillir les gens venus
présenter leurs condoléances.
Celui qui n’a pu assister à la prière funèbre sur le mort peut le faire
sur sa tombe s’il habite dans la même ville, et ce, dans une limite de
deux mois après l’enterrement. En effet, le Prophète () a effectué la
prière funèbre sur la tombe de Oumm Sa’d, un mois après
l’enterrement de cette dernière.
Et il n’est pas permis d’ensevelir le musulman dans les cimetières où
sont enterrés chrétiens, juifs, communistes ou idolâtres.
Le comité permanent
71
enterré un mort dans un cercueil. Or, le bien se trouve tout entier dans
leur imitation. En outre, enterrer les morts dans les cercueils revient à
imiter les mécréants et les êtres arrogants de ce monde.
Néanmoins, s’il n’est possible de l’enterrer que de cette manière, alors
il n’y a pas de mal, car Allah () dit :
« Il ne vous a imposé aucune gêne dans l’exercice de votre religion. »1
Et Il dit :
« Allah n’impose à une âme que ce qu’elle peut supporter. »2
Le comité permanent
72
Q. Comment l’islam juge-t-il le fait d’assister aux funérailles des
mécréants, sachant que ceci est devenu une pure convenance et une
pratique admise par tous?
R. S’il se trouve des mécréants pour enterrer leurs morts, il
n’appartient pas aux musulmans de s’en charger, ni d’accompagner ou
d’aider les mécréants lors de ces funérailles, même par convenance. En
effet, il n’est pas rapporté que le Messager d’Allah (), ou les califes
bien guidés, agissaient ainsi. Au contraire, Allah a interdit à Son
Messager () de se recueillir sur la tombe de ‘Abdoullah ibn Oubayy
ibn Saloul1, en expliquant cette interdiction par la mécréance de ce
dernier. Le Très Haut dit :
« N’accomplis jamais la prière funèbre sur la dépouille de l’un d’entre
eux et ne te recueille jamais sur sa tombe. Ils ont en effet renié Allah et
Son Messager et sont morts en impies. »2
En revanche, s’il n’y a personne, parmi les mécréants, pour l’enterrer,
alors les musulmans s’en chargent, comme le fit le Prophète () pour
les morts de la bataille de Badr, ou pour son oncle paternel Abou Tâlib
au sujet de qui il ordonna à son fils ‘Ali d’aller l’enterrer.
Le comité permanent
73
Deuxième partie
Fatwas sur les relations
avec les non musulmans
74
1- Vivre en occident
Q. Quel est le jugement de l’islam sur les musulmans qui vivent dans
les pays non musulmans?
R. Vivre dans les pays non musulmans représente un grand danger
pour le musulman : pour sa religion, ses mœurs, son comportement et
son éducation. A tel point que nous avons été, avec d’autres, le témoin
du dévoiement de nombreuses personnes qui, après avoir séjourné dans
ces pays, sont revenues transformées. Certains étaient devenus dévoyés
et d’autres avaient renié leur religion, ainsi que toute autre religion, pour
devenir des athées qui se moquent de la religion et des croyants parmi
nos prédécesseurs et nos contemporains. Il devenait donc urgent de
fixer des conditions qui permettent d’éviter ce genre de périls. Deux
conditions de base sont donc requises pour celui qui souhaite vivre
dans les pays non musulmans.
Première condition : que la religion de celui qui séjourne dans ces
pays ne soit pas en danger. Cela implique d’avoir un minimum de
science religieuse, une foi suffisamment établie, et une résolution
suffisamment ferme pour garantir son attachement inébranlable à la
religion et le préserver de tout dévoiement et de tout égarement. Et il
ne doit pas éprouver d’amour pour les non musulmans. En effet
ressentir de l’amour pour eux s’oppose à la foi comme le prouvent les
paroles d’Allah :
« Tu ne trouveras personne, parmi ceux qui croient en Allah et au
Jour dernier, qui témoigne de l’affection à ceux qui s’opposent à Allah
et Son Messager, fussent-ils leurs pères, leurs fils, leurs frères ou leurs
proches parents. »1
2ème condition : qu’il lui soit possible de proclamer et d’afficher son
islam, c’est-à-dire qu’il puisse pratiquer le culte musulman sans aucune
75
entrave : qu’il s’agisse de la prière du vendredi (si celle-ci est célébrée),
des prières en commun (s’il existe une communauté de musulmans), de
l’aumône légale (Zakât), du jeûne ou du pèlerinage. S’il lui est interdit de
pratiquer un quelconque aspect du culte musulman, il n’a pas le droit de
séjourner dans ces pays, et l’émigration vers un pays musulman devient
dès lors obligatoire. Ibn Qoudâmah affirme que les musulmans ne sont
pas identiques quant à l’obligation ou non d’émigrer : « Elle est
obligatoire pour ceux qui sont capables d’émigrer et qui dans le même
temps ne peuvent afficher leur religion et accomplir les prescriptions de
l’islam au milieu des non musulmans. Ceux-là doivent obligatoirement
émigrer comme le prouvent les paroles du Très Haut :
« Quant à ceux qui ont été injustes envers eux-mêmes, ils
s’entendront dire par les anges chargés de reprendre leurs âmes :
« Qu’en était-il de vous ? » « Nous étions impuissants dans notre pays »,
répondront-ils. Les anges diront : « La terre d’Allah n’était-elle pas assez
vaste pour vous permettre d’émigrer ? » Voilà ceux qui n’auront d’autre
refuge que la Géhenne. Et quelle horrible demeure ! » »1
Ces terribles menaces prouvent que l’émigration est obligatoire, car
accomplir les devoirs religieux est en soi une obligation. Or ce qui est
indispensable à l’accomplissement d’une obligation (les devoirs
religieux) est lui aussi obligatoire (l’émigration). »2
Une fois ces deux conditions de base remplies, l’émigration vers les
pays non musulmans se divise en plusieurs catégories.
1ère catégorie : ceux qui séjournent dans ces pays pour appeler les
gens à l’islam. Leur séjour est considéré comme un combat dont doit
obligatoirement se charger une partie des musulmans (Fard Kifâyah),
ceux qui en ont la capacité. Cependant, l’appel à l’islam doit être réel, il
doit rencontrer un certain écho dans la population et ne pas être
interdit. En effet, l’appel à l’islam est une obligation religieuse. C’est
76
aussi la voie empruntée par les Messagers. Le Prophète a ordonné à sa
nation de transmettre ses enseignements à toutes les époques et en
chaque lieu, disant :
« Transmettez de ma part ne serait-ce qu’un verset ou un
hadith. »
2ème catégorie : ceux qui y séjournent avec pour objectif d’étudier et
de connaître la situation des mécréants, leur croyance corrompue, leur
culte vain, leurs mœurs dépravées, leurs comportements anarchiques,
afin que les gens ne soient pas séduits par eux et pour montrer leur
réalité à ceux qui les admirent. Ce séjour est un type de combat, car il
permet de mettre en garde contre les mécréants et leurs croyances et
par conséquent d’inciter les gens à se tourner vers l’islam et ses
traditions. En effet, la corruption des mécréants prouve la vertu de
l’islam. Comme on dit : « C’est par leur contraire que la réalité des
choses apparaît. » Toutefois, il y a une condition : que, dans cet appel à
l’islam, les avantages l’emportent sur les inconvénients. Si celui qui
prêche l’islam ne peut atteindre son but, parce qu’il lui a été interdit de
transmettre son message et ses croyances, ou parce que les gens ont été
mis en garde contre lui, alors il n’y a plus aucun intérêt à sa présence
dans ces pays. De même, si ce même but est atteint, mais que sa
présence crée des inconvénients supérieurs aux avantages - par exemple
si en réaction, ils insultent l’islam, son prophète et ses grands hommes -,
alors il devient obligatoire de cesser tout appel à l’islam, comme le
prouvent les paroles d’Allah :
« Gardez-vous d’insulter les fausses divinités qu’ils invoquent en
dehors d’Allah de crainte que, par ignorance, ils ne blasphèment
injustement le nom du Seigneur. C’est ainsi que Nous embellissons à
chaque nation ses actions. Tous feront cependant retour à leur Seigneur
qui leur rappellera leurs agissements. »1
77
Dans le même ordre d’idées, le séjour dans les pays non musulmans
pour informer les musulmans et les mettre en garde contre les
stratagèmes que les mécréants préparent contre eux. Ainsi, au cours de
« la bataille du fossé » le Prophète () envoya Houdhayfa ibn Al-Yaman
chez les polythéistes avec pour mission de les espionner.
3ème catégorie : ceux qui y vivent dans l’intérêt des Etats musulmans
pour l’établissement de relations diplomatiques avec les pays non
musulmans. C’est le cas, par exemple, des employés des ambassades.
Leur séjour dans ces pays est jugé selon leurs fonctions. Celles de
l’attaché culturel, par exemple, consistent à s’occuper des étudiants,
qu’il doit contrôler et inciter à rester attachés à leur religion, à ses
valeurs et ses mœurs. Son séjour est donc d’une grande utilité, puisqu’il
les préserve d’un mal certain.
4ème catégorie : les musulmans qui y séjournent pour un besoin
personnel autorisé comme le commerce ou les soins médicaux. Le
séjour dans ces pays est permis jusqu’à satisfaction de ce besoin, il ne
l’est plus au-delà. Les hommes de science, qu’Allah leur fasse
miséricorde, ont en effet autorisé les voyages vers les pays non
musulmans en rapportant cela de certains compagnons, qu’Allah les
agrée.
5ème catégorie :
cette catégorie, qui entre dans la catégorie précédente, est celle des
étudiants, sauf que leur séjour est bien plus dangereux pour leur religion
et leur morale. En effet, les étudiants, à l’exception de ceux qu’Allah
veut protéger, ont tendance à se sentir inférieurs à leurs maîtres qu’ils
regardent avec admiration, dont ils adoptent les opinions, les pensées et
les comportements, et qu’ils sont tentés d’imiter. Par ailleurs, l’étudiant
a toujours le sentiment d’avoir besoin de son maître, ce qui le conduit à
vouloir se faire aimer de lui et à le flatter sans tenir compte de sa
déviation et de son égarement. En outre, l’étudiant a des camarades de
classe dont certains peuvent devenir des amis qu’il aime et qui lui
offrent des cadeaux. Compte tenu du danger qu’encourt cette catégorie,
78
il convient de mettre en place des garde-fous supplémentaires. Outre les
deux conditions de base citées précédemment, s’y ajoutent ces
conditions :
Premièrement, que l’étudiant soit doté d’une grande maturité qui lui
permette de faire la différence entre ce qui est utile et ce qui est
préjudiciable, et de voir loin dans l’avenir. Quant aux jeunes gens à
l’esprit encore faible, c’est mettre en danger leur religion, leur morale et
leurs mœurs, que de les envoyer dans ces pays. C’est aussi mettre en
danger leur communauté d’origine vers laquelle ils retourneront et dans
laquelle ils ne manqueront pas de cracher ce venin qui les a eux-mêmes
empoisonnés. Tout ceci est prouvé par l’expérience. En effet, beaucoup
d’étudiants envoyés dans ces pays sont revenus différents, dévoyés dans
leur religion, leur morale et leur comportement. Eux et leur société
d’origine ont alors subi les préjudices que tout le monde connaît. Ces
étudiants sont comme des brebis que l’on envoie vers des chiens de
chasse.
Deuxièmement, il convient que l’étudiant ait suffisamment de
connaissance religieuse pour lui permettre de distinguer le vrai du faux,
et de combattre le faux par le vrai, afin de ne pas se laisser tromper par
leurs fausses croyances. Sinon, il pourrait prendre celles-ci pour des
vérités ou bien il serait simplement incapable de les rejeter. Il resterait
ainsi dans l’incertitude ou pire encore il serait tenté d’y adhérer. D’où
l’importance de cette invocation : « Ô Allah ! Montre-moi le vrai dans
sa réalité et accorde-moi d’y adhérer et montre-moi le faux dans sa
réalité et accorde-moi de m’en éloigner. Et ne rends pas ce dernier
ambigu à mes yeux, provoquant ainsi mon égarement. »
Troisièmement, l’étudiant doit avoir suffisamment de religion pour le
préserver de l’incroyance et de l’immoralité. Celui dont la foi est faible
n’est pas à l’abri du danger - sauf si Allah le veut - compte tenu de la
violence des attaques et de la faiblesse de ses protections. Les raisons
qui poussent les gens à devenir mécréants et immoraux sont en effet
nombreuses et diverses dans ces pays. Lorsqu’elles trouvent un terreau
79
favorable à leur développement chez un être à l’immunité défaillante,
elles agissent sur lui.
Quatrièmement, cette connaissance que l’étudiant veut acquérir doit
être utile aux musulmans qui ont besoin de ces sciences qui ne sont pas
enseignées chez eux. Si, au contraire, il s’agit de sciences sans intérêt
pour les musulmans ou encore si elles sont au programme des
universités des pays musulmans, alors il devient interdit de se rendre
dans les pays non musulmans pour les étudier là-bas compte tenu des
dangers encourus au niveau religieux et moral et de l’énorme gaspillage
d’argent que cela implique.
6ème catégorie : ceux qui y vivent en permanence. Ceux-là encourent
un danger plus grand que les étudiants puisqu’ils sont en contact
permanent avec les mécréants, dont ils sont les compatriotes, avec ce
que cela implique comme amour et amitié, sans compter que leur
présence augmente la population de ces pays. Leurs familles sont
élevées au milieu des mécréants dont elles imitent le comportement et
les coutumes, voire les croyances et le culte. Pour cette raison, le
Prophète () a dit :
« Ceux qui se rassemblent avec les polythéistes et vivent avec
eux sont comme eux. »
Ce hadith, bien que sa chaîne de narrateur soit faible, est très juste car
habiter avec des gens pousse à leur ressembler. Qays ibn Abi Hâzim,
qu’Allah l’agrée, rapporte cette parole du Prophète () :
« Je désavoue tout musulman vivant parmi les polythéistes. »1
Les compagnons dirent alors : « Et pourquoi donc? » Il répondit :
« Il faut être suffisamment loin d’eux pour ne pas voir leur
feu. »2
80
Comment le croyant peut-il supporter de vivre dans les pays non
musulmans où l’incroyance est criée haut et fort et où les hommes ne
jugent pas selon ce qu’Allah et Son Messager ont apporté? Comment
peut-il accepter cela alors qu’il le voit de ses propres yeux et qu’il
l’entend de ses propres oreilles? Non seulement il accepte cela mais
aussi l’idée d’appartenir à ce pays où il vit avec sa famille et ses enfants
et où, malgré les dangers qu’ils encourent tous au niveau de leur religion
et de leur morale, il est heureux comme il le serait dans un pays
musulman.
Voici ce que nous pouvions dire sur le jugement de l’islam
concernant le fait de vivre dans les pays non musulmans, en demandant
à Allah que ce que nous avons dit corresponde à la vérité.
Cheikh Al-‘Outhaymîn
Q. Comment l’islam juge-t-il ceux qui se rendent dans les pays non
musulmans avec l’intention d’y résider?
R. En principe, il n’est pas permis à celui qui n’est pas capable d’y
pratiquer ouvertement sa religion de voyager vers les pays de mécréants.
Et pour celui qui en est capable, ce voyage n’est permis qu’en cas de
nécessité, comme pour y recevoir des soins. Il doit alors pouvoir vivre
ouvertement son islam et s’acquitter de toutes les obligations religieuses
sans paresse. Il ne doit pas transiger sur sa religion ou s’engager dans
des controverses à son sujet.
Quant à y résider de façon permanente, cela est évidement pire. Il
n’est pas permis au musulman de vivre parmi les polythéistes, car le
Prophète () l’a interdit1, sauf s’il y a là un intérêt religieux comme pour
y appeler efficacement les mécréants à l’islam, y proclamer ouvertement
sa religion, propager l’islam, et renforcer les musulmans déjà présents.
Si telle est son intention, c’est une bonne chose. En revanche, il n’est
81
pas permis de résider dans les pays des polythéistes s’il n’y a pas là un
intérêt religieux. Parmi ces intérêts religieux : l’apprentissage des
sciences dont les musulmans ont besoin, comme la médecine ou
certaines sciences industrielles qu’il n’est pas possible d’apprendre dans
les pays musulmans.
Cheikh Al-Fawzân
82
R. Il n’est pas permis de résider dans un pays qui interdit aux
musulmans de pratiquer ouvertement les rites de l’islam. Par
conséquent, quiconque est en mesure d’émigrer vers un pays où il
pourra pratiquer ouvertement les rites de l’islam est tenu de le faire. Il
pourra ainsi profiter de l’entraide, qui doit être de mise entre
musulmans, et augmenter le nombre des habitants des pays musulmans.
Et il ne sera jamais privé de subsistance, car Allah ménage toujours une
heureuse issue à celui qui Le craint et pourvoit, de la manière la plus
inattendue, à ses besoins. Allah est toujours d’un soutien suffisant à
celui qui s’en remet à Lui. Allah, qui a assigné une mesure et un terme à
toute chose, exécute toujours Ses décrets.
Quiconque demeure dans ces pays où les musulmans ne sont pas
autorisés à pratiquer ouvertement les rites de l’islam, alors qu’il est
capable de le quitter, commet donc un péché. Le Très Haut dit :
« Ceux qui ont été injustes envers eux-mêmes s’entendront dire par
les anges chargés de reprendre leurs âmes : « Qu’en était-il de vous ? »
« Nous étions impuissants dans notre pays », répondront-ils. Les anges
diront : « La terre d’Allah n’était-elle pas assez vaste pour vous
permettre d’émigrer ? » Voilà ceux qui n’auront d’autre refuge que la
Géhenne. Et quelle horrible demeure ! »1
Le comité permanent
83
Par ailleurs, il n’est pas permis de prendre la nationalité d’un pays
non musulman, car ce serait là une manière de se rabaisser devant eux,
et de se soumettre à leur autorité et à leurs lois.
Le comité permanent
84
2- Les lieux de culte
85
la colère d’Allah descend sur eux. »1 Néanmoins, il n’y a pas de mal à y
entrer s’il y a là un intérêt pour la religion ou, par exemple, pour les
appeler à la religion d’Allah.
Le comité permanent
86
R. S’il est possible de trouver d’autres lieux que les églises pour y
accomplir la prière, prier dans les églises, et les autres lieux de culte de
ce genre, n’est pas valable, car il s’agit du lieu de culte des mécréants qui
y adorent d’autres qu’Allah, et parce qu’on y trouve des statues et des
images. Mais si cela n’est pas possible, alors il est permis d’y prier, en
cas de nécessité. ‘Oumar () a dit : « Nous n’entrons pas dans les
églises en raison des statues et des images qui s’y trouvent. »
De même, Ibn ‘Abbâs () priait dans les églises, à l’exception de
celles contenant des statues et des images.
Le comité permanent
87
En outre, si vous trouvez un endroit meilleur que ce local, qui ne se
trouve pas sous une église, alors efforcez-vous d’en faire votre
mosquée. Qu’Allah vous facilite votre tâche, et augmente notre science
religieuse et notre foi à tous.
Le comité permanent
88
3- La nationalité et le vote
89
R. Il n’est pas permis au musulman d’acquérir la nationalité d’un pays
gouverné par des mécréants car, en agissant ainsi, il risque de se lier
d’amitié aux habitants de ce pays et d’accepter leurs pratiques dénuées
de tout fondement. Quant à séjourner dans ce genre de pays sans se
faire naturaliser, en principe cela est également interdit, conformément
aux paroles du Très Haut :
« Ceux qui ont été injustes envers eux-mêmes s’entendront dire par
les anges chargés de reprendre leurs âmes : « Qu’en était-il de vous ? »
« Nous étions impuissants dans notre pays », répondront-ils. Les anges
diront : « La terre d’Allah n’était-elle pas assez vaste pour vous
permettre d’émigrer ? » Voilà ceux qui n’auront d’autre refuge que la
Géhenne. Et quelle horrible demeure ! »1
Et comme l’indiquent les paroles du Prophète () :
« Je désavoue tout musulman vivant parmi les polythéistes. »2
D’autres hadiths vont d’ailleurs dans le même sens. En outre, les
savants de l’islam sont unanimes pour affirmer qu’il est obligatoire,
pour celui qui en est capable, d’émigrer des pays du polythéisme vers les
pays musulmans. Néanmoins, celui qui, doté de science religieuse et de
clairvoyance, séjourne parmi les polythéistes afin de propager la religion
d’Allah et de les appeler à l’islam, ne commet aucun péché s’il ne craint
pas d’être éprouvé dans sa religion et s’il espère que sa prédication aura
un effet positif sur eux et qu’elle permettra d’en guider certains.
Le comité permanent
90
R. Il n’est pas permis au musulman de voter en faveur des mécréants,
car c’est une manière de les élever et de les honorer, et cela peut leur
donner l’ascendant sur les musulmans. Or, Allah () dit :
« Jamais Allah ne placera les croyants sous la domination des
mécréants. »1
Le comité permanent
91
4- Les écoles
Q. Comment l’islam juge-t-il un homme qui inscrit son fils ou sa fille
dans une école française ou anglaise, dont l’enseignement va à
l’encontre de celui de la religion, en sachant que cet homme, qui se dit
musulman, prétend qu’il cherche à leur assurer le meilleur avenir?
R. Le père est tenu d’élever ses enfants, garçons et filles, selon les
enseignements de l’islam. Et qu’il sache que ses enfants sont une grande
responsabilité pour laquelle il sera interrogé le Jour de la résurrection. Il
n’est pas permis d’inscrire ses enfants dans les écoles des mécréants, de
peur que leurs croyances et leurs mœurs n’y soient corrompues. Quant
à leur avenir, il est entre les mains d’Allah (). Allah Tout-Puissant dit :
« Allah facilite les choses à celui qui Le craint. »1
Le comité permanent
92
Q. Les écoles du Koweït enseignent aux enfants de quatre à quatorze
ans la musique, le dessin, et le sport pour les filles, ces matières étant
obligatoires dans ce pays. Nous avons maintes fois tenté de montrer
aux responsables et à certains dirigeants le jugement de l’islam au sujet
de ces matières, mais ici cette question n’est pas assez claire pour les
gens qui ne comprennent pas toute sa portée. Aussi, nous espérons que
vous montrerez clairement quel est le jugement de l’islam sur
l’enseignement de ce genre de matières, et quelle responsabilité
endossent ceux qui participent à leur mise en place, afin que tous les
musulmans tirent profit de votre fatwa.
R. Il n’est pas permis d’enseigner ou d’apprendre la musique, de
même qu’il n’est pas autorisé de dessiner des êtres vivants. Par ailleurs
la mixité des établissements scolaires, à tous les niveaux de
l’enseignement, est interdite. En effet cette mixité est très dangereuse,
puisqu’elle ouvre la porte à la corruption des mœurs et s’oppose aux
textes qui l’interdisent, de même que les textes prohibent les
instruments de musique et les dessins d’êtres vivants.
Le comité permanent
93
5- Le voile
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6- La nourriture
95
grandes villes, les banlieues en étant dépourvues. A cela s’ajoute que
certains groupes de musulmans affirment qu’il est interdit d’acheter la
viande vendue par les musulmans, sauf si sur cette viande ou ces
poulets figure le cachet d’une association islamique française. En réalité,
celui qui veut se limiter à ce tampon doit boycotter 90 à 95 % de ces
boucheries musulmanes car, en général, ce fameux cachet ne figure pas
sur leurs viandes. Les membres des associations islamiques arguent que
ces bouchers achètent leur viande dans les abattoirs français, puis la
revendent aux musulmans en mentant et en les trompant sur son
origine. Par ailleurs, certains de ces bouchers n’accomplissent pas la
prière et vendent même de l’alcool dans leurs boucheries. Comment,
disent-ils, pourrions-nous accorder crédit à leurs dires? Quel est votre
jugement sur cette question?
R. Nul doute que cela fait partie des problèmes soulevés par les
voyages et la résidence dans les pays non musulmans. Voyager vers ces
pays ou y vivre est source de nombreux dangers, dont notamment ceux
liés à la nourriture, à la viande et à ce qui suit les mêmes règles. Pour
cette raison, les savants de l’islam ont interdit de voyager vers ces pays,
si ces deux conditions ne sont pas remplies :
1ère condition : que ce voyage soit effectué pour un besoin impérieux.
2ème condition : que le musulman soit capable de proclamer et de
manifester son islam. Cela implique de pouvoir condamner les
mécréants et d’être en mesure de les appeler à la vraie religion qui est
l’islam.
S’agissant du problème de la viande et de l’abattage des animaux
soulevé par celui qui a posé la question, il ne fait aucun doute que la
viande des mécréants, autres que les gens du Livre, est interdite, selon
l’avis unanime des savants de l’islam. Les animaux tués par les idolâtres,
les communistes, les athées, les musulmans qui apostasient et ceux qui
sont sans religion, sont donc interdits aux musulmans dans tous les cas.
96
Concernant l’abattage des gens du Livre, plusieurs cas de figure se
présentent :
Premièrement : la viande des animaux dont on sait qu’ils ont été tués
conformément aux prescriptions religieuses est halal selon l’avis
unanime des savants de l’islam, comme le prouvent les paroles d’Allah
() :
« La nourriture des gens du Livre vous est autorisée. »1
Le terme « nourriture » dans le verset désigne la viande des juifs et
des chrétiens, si l’animal a été égorgé selon les prescriptions religieuses :
à l’endroit prescrit du corps de l’animal et de la manière prescrite.
Deuxièmement : la viande des animaux dont on sait qu’ils ont été
tués d’une manière non-conforme à la religion est interdite, selon l’avis
unanime des savants de l’islam. Il peut s’agir d’animaux étranglés,
étouffés, morts après avoir reçu une décharge électrique, ou une balle
dans la tête, si bien qu’ils meurent avant d’avoir été égorgés. Pour
preuve, les paroles du Très Haut :
« Vous sont défendus la bête morte, le sang, la viande de porc, la bête
sacrifiée aux fausses divinités, celle morte par étouffement ou
strangulation, celle frappée à mort, celle qui succombe à une chute ou à
un coup de corne, celle partiellement dévorée par une bête féroce -
excepté celle que vous avez pu égorger alors qu’elle était vivante. »2
Or, ces animaux meurent sans avoir été égorgés conformément aux
prescriptions religieuses. Ils meurent étranglés, étouffés, d’une décharge
électrique, d’une balle dans la tête, ou d’une manière quelconque. Par
conséquent, ils ne sont pas égorgés alors qu’ils sont encore vivants.
Leur viande est donc illicite, selon l’avis unanime des savants de l’islam.
97
Troisièmement : la viande des gens du Livre au sujet de laquelle le
doute est permis. L’animal a-t-il été égorgé conformément aux
prescriptions religieuses ou non? Les savants contemporains ont émis
deux avis différents à ce sujet :
Selon le premier avis : il est permis d’en manger, car le principe de
base est que la viande des gens du Livre est licite jusqu’à preuve du
contraire, jusqu’à ce qu’il apparaisse clairement que l’animal n’a pas été
égorgé selon les prescriptions religieuses. Les tenants de cet avis
s’appuient sur les paroles du Très Haut :
« La nourriture des gens du Livre vous est autorisée. »
Selon le second avis, en cas de doute, leur viande n’est pas licite, car
le principe de base veut que la viande des gens du Livre, et des non
musulmans en général, n’est permise que s’il est établi que l’animal a été
égorgé selon les prescriptions religieuses. Compte tenu de cette
profonde divergence, il est préférable que le musulman s’abstienne de
cette viande sur laquelle un doute pèse. En effet, le Messager d’Allah
() a dit :
« Renonce à ce qui suscite en toi des doutes pour ce qui n’en
suscite pas. »1 En outre, il a dit :
« Quiconque renonce à ce qui est douteux a préservé sa
religion et son honneur. Mais celui qui commet des choses
douteuses tombera nécessairement dans le péché. »2
Les musulmans résidant dans les pays de mécréants, parmi les
immigrés ou les étudiants, doivent absolument trouver eux-mêmes une
solution à ce problème. La solution pourrait être un abattoir propre aux
musulmans, ou un abattoir qui s’engagerait à égorger les animaux selon
les prescriptions islamiques. Le problème serait ainsi réglé.
Cheikh Al-Fawzân
98
Q. Il n’a pas échappé à votre éminence qu’aujourd’hui, dans les pays
chrétiens, cohabitent diverses religions, si bien que l’on est en droit de
douter de la conformité de l’abattage avec les prescriptions de l’islam.
Nous est-il donc permis de manger de leur viande? Y a-t-il plusieurs cas
de figure? Nous espérons de votre part des éclaircissements sur cette
question très déroutante.
R. Etre sûr ou quasiment sûr que celui qui a égorgé l’animal est un
musulman, un chrétien ou un juif est une condition nécessaire sans
laquelle l’animal n’est pas halal. Par conséquent, si l’on a un doute, mais
que l’on est quasiment sûr que la bête a été égorgée par un juif ou un
chrétien, alors celle-ci est halal. Inversement, si l’on est quasiment sûr
que ceux qui se sont chargés de l’égorgement ne font pas partie des
gens du Livre, alors l’animal est interdit aux musulmans. En cas de
doute, la bête est également illicite. Il y a donc cinq cas de figure :
1. Si l’on sait que celui qui a égorgé l’animal appartient aux gens du
Livre, sa viande est halal.
2. Si l’on est quasiment sûr que celui qui a égorgé l’animal appartient
aux gens du Livre, sa viande est aussi halal.
3. En cas de doute, sa viande est interdite.
4. Si l’on est quasiment sûr que celui qui a procédé à l’abattage de
l’animal n’appartient pas aux gens du Livre, sa viande est également
interdite.
5. Si l’on sait de source sûre que celui qui s’est chargé de l’abattage de
l’animal n’appartient pas aux gens du Livre, sa viande est aussi interdite.
Il y a donc cinq cas de figure : dans trois cas, la viande est interdite et
dans les deux autres, elle est autorisée.
Nous avons appris qu’aux Etats-Unis ils tuent leurs bêtes par
électrocution, mais qu’ils font couler le sang de l’animal avant qu’il ne
meure, ce qui implique qu’il est halal. Pour preuve, les paroles d’Allah
() :
99
« Vous sont défendus la bête morte, le sang, la viande de porc, la
bête sacrifiée aux fausses divinités, celle morte par étouffement ou
strangulation, celle frappée à mort, celle qui succombe à une chute ou à
un coup de corne, celle partiellement dévorée par une bête féroce -
excepté celle que vous avez pu égorger alors qu’elle était vivante. »1
J’ai également appris de la bouche de certains jeunes qui se sont
rendus là-bas que ces gens commencent à se rendre compte que la bête
ne peut être bonne à consommer que par l’écoulement du sang.
Toutefois, ils font couler son sang différemment des musulmans. Ils
tranchent l’une des grosses artères qui se situent dans le cou de l’animal,
puis introduisent quelque chose dans l’autre artère avec lequel il souffle
sur le sang pour qu’il soit expulsé abondamment par l’autre artère. En
réalité, cela revient à faire couler le sang, mais par une autre méthode.
Peut-être d’ailleurs qu’un jour ils adopteront la manière de faire des
musulmans, c’est-à-dire, qu’ils trancheront les deux veines jugulaires, si
bien que le sang coulera des deux veines en même temps. Quoi qu’il en
soit, si cela vous pose problème et que vous souhaitez que votre
nourriture soit saine alors adoptez le poisson!
Cheikh Al-‘Outhaymîn
100
est illicite, car Allah () nous a rendu licite la nourriture des gens du
Livre.
Le comité permanent
1 Al-Boukhâri
101
mécréants et à ne pas utiliser leurs récipients. En effet, nul doute que
plus on s’éloigne des mécréants, mieux c’est.
Cheikh Al-‘Outhaymîn
102
7- Le travail et les relations commerciales
103
Quant à celui qui, parce que faible, n’est pas capable d’émigrer, il est
excusé. Ses frères musulmans doivent alors l’aider à émigrer vers un
pays où sa religion sera en sécurité.
Le comité permanent
104
« Ne vous aidez pas à commettre le péché et à transgresser. »1
En outre, il n’y a aucune nécessité à occuper ce genre d’emplois, car
la terre d’Allah est vaste, les pays musulmans sont nombreux et les
emplois autorisés y sont innombrables. Vivez donc au milieu des
musulmans, dans un pays où il est facile de trouver un emploi autorisé
par la religion. Allah () dit :
« Allah ménagera toujours une heureuse issue à celui qui Le craint et
pourvoira, de la manière la plus inattendue, à ses besoins. Allah sera
toujours d’un soutien suffisant à celui qui s’en remet à Lui. Allah, qui a
assigné une mesure et un terme à toute chose, exécute toujours Ses
décrets. »2
Et Il dit :
« Allah facilite les choses à celui qui Le craint. »3
Le comité permanent
105
« Ne vous aidez pas à commettre le péché et à transgresser. »1
Par ailleurs, le Prophète () a maudit le vin, celui qui le boit, celui qui
le presse, celui pour qui il est pressé, celui qui le vend, celui qui l’achète,
celui qui tire profit de sa vente, celui qui le transporte, et celui qui le
réceptionne, car les uns et les autres s’entraident dans le péché et la
transgression.
Le comité permanent
106
Q. Quel est le jugement de l’islam sur le travail des femmes, en
particulier en Occident où elles se voient contraintes très souvent de
retirer leur voile, et de renoncer à beaucoup d’obligations religieuses,
comme celle d’accomplir la prière à l’heure prescrite? En outre, elles
doivent parfois laisser leurs enfants dans des crèches sous la garde de
non musulmans?
R. Il est permis à la femme musulmane d’occuper des emplois qui lui
conviennent, dans la mesure où son honneur et sa religion sont
préservés, et que son travail ne constitue pas une tentation dans la
société et ne participe pas à la propagation du vice. En outre, le travail
de la femme ne doit pas l’empêcher de respecter les droits de son époux
et de ses enfants, ce qui est obligatoire pour elle. En effet, la femme est
responsable de la maison de son mari et sera interrogée sur cette
responsabilité.
Quant au travail en Occident, si sa réalité correspond à ce qui a été
décrit plus haut, alors cela est interdit, pour les raisons mentionnées
précédemment.
Le comité permanent
Q. Quel est le jugement de l’islam sur le travail des femmes avec les
hommes?
R. Il est de notoriété publique que le travail des femmes avec les
hommes conduit à une mixité condamnable et à l’isolement des
hommes avec les femmes. Or ceci peut avoir des conséquences
dangereuses et malsaines et produire des fruits amers. De plus, cela va à
l’encontre des textes de la Loi qui ordonnent à la femme de rester chez
elle et d’accomplir la tâche qui lui est propre et pour laquelle Allah l’a
créée, loin de toute mixité…
Cheikh Ibn Baz
107
Q. Comment l’islam juge-t-il les musulmans qui refusent d’aider
leurs frères musulmans en répugnant à faire leurs courses chez eux,
préférant faire leurs achats dans les magasins tenus par des mécréants.
Ceci est-il licite ou illicite?
R. En principe, il est permis au musulman d’acheter tout ce dont il a
besoin, parmi les choses qu’Allah a rendues licites, que le vendeur soit
un musulman ou un mécréant. En effet, le Prophète () a un jour
acheté quelque chose à un juif. Toutefois, si le musulman préfère faire
ses achats chez les mécréants sans raisons valables - le prix élevé et la
qualité médiocre des marchandises des vendeurs musulmans, par
exemple, ou sa crainte d’être trompé par ces derniers - alors cela est
interdit. En effet, un tel comportement serait une marque d’amitié et
d’amour envers eux, et laisserait à penser que nous les agréons. En
outre, une telle attitude, si elle devenait coutumière, conduirait à la
dépréciation des marchandises des musulmans et au déclin de leurs
commerces. En revanche, si des raisons valables, comme celles
mentionnées précédemment, poussent le musulman à préférer les
marchandises des mécréants à celles de ses frères musulmans, alors il
doit recommander à ces derniers de remédier aux défauts et aux
imperfections qui le poussent à se détourner de leurs marchandises. S’ils
acceptent ses conseils, Allah soit loué, sinon il peut se tourner vers
d’autres vendeurs, y compris vers des mécréants qui se montreraient
plus sincères dans leurs relations commerciales.
Le comité permanent
108
R. Ces certificats médicaux sont illicites, car ils constituent un
mensonge. Or Allah () dit :
« Fuyez donc la souillure des idoles et toute parole mensongère. »1
Et le Messager d’Allah () a dit :
« Voulez-vous savoir quels sont les péchés les plus graves ? »
« Oui, Messager d’Allah », répondirent les compagnons. Il dit :
« Donner des associés à Allah et provoquer la colère des
parents. » Puis, alors qu’il était accoudé, il s’assit et ajouta : « Mais
aussi le mensonge et le faux témoignage. » Il ne cessa de le répéter
au point que les compagnons se dirent : « Si seulement il se taisait. »2
Le comité permanent
109
Q. Quel est le jugement de l’islam sur le fait de serrer la main aux
femmes?
R. Il n’est pas permis à l’homme de serrer la main d’une femme qui
n’est pas son « Mahram ». En recevant l’allégeance des femmes, le
Prophète () leur a dit :
« Je ne serre pas la main aux femmes. »
Par ailleurs, ‘Aïcha, l’épouse du Prophète (), a affirmé: « Par Allah!
La main du Messager d’Allah () n’a jamais touché la main d’une
femme. Il n’a accepté leurs serments que verbalement. »1
Or, Allah le Très Haut dit :
« Vous avez un bel exemple à suivre dans le Messager d’Allah,
exemple édifiant pour quiconque espère la récompense d’Allah ici-bas
et dans l’au-delà et invoque fréquemment Son nom. »2
Il n’y a aucun mal, cependant, à échanger avec les femmes des
salutations verbales exemptes de tentation et de paroles complaisantes.
Allah dit:
« Femmes du Prophète ! Vous n’êtes en rien comparables aux autres
femmes, pour peu que vous craigniez Allah. Gardez-vous donc de vous
adresser aux hommes de manière impudique, de peur d’éveiller dans des
cœurs malades des désirs coupables, et évitez toute parole équivoque. »3
Il n’y a cependant aucun mal pour les femmes à serrer la main de
leurs pères, frères, oncles ou tout autre « Mahram ».
Cheikh Ibn Bâz
1 Al-Boukhâri
2 Sourate Les coalisés (Al-Ahzâb), verset 21.
3 Sourate Les coalisés (Al-Ahzâb), verset 32.
110
8- L’aumône et les cadeaux en leur faveur
111
Prophète () accordait de l’argent aux gens dont il souhaitait gagner le
cœur à l’islam.1
Toutefois, certains savants de l’islam - qu’Allah leur fasse miséricorde
- ont affirmé qu’il ne fallait donner qu’à un homme respecté et obéi
chez les siens, car sa conversion aura un impact sur eux. Quant à
l’homme ordinaire, il ne faut rien lui donner avec cette seule intention
de le rapprocher de l’islam. Mais, l’avis juste est qu’on peut donner
même à l’homme ordinaire, comme le prouve le verset à la portée
générale :
« L’aumône légale est réservée aux pauvres, aux nécessiteux, à ceux
chargés de la collecter, à ceux dont les cœurs sont à gagner. »2
De plus, s’il est permis de lui donner pour répondre à un besoin
matériel, alors à plus forte raison pour le sauver du feu de l’Enfer. Par
conséquent, il est autorisé de lui donner une partie de l’aumône, mais
seulement après lui avoir montré ce que l’islam lui impose. Ainsi, le
Prophète () fit cette recommandation à Mou’âdh ibn Jabal () avant
de l’envoyer au Yémen :
« Tu te rends auprès d’un peuple qui croit aux Ecritures
révélées avant le Coran. Invite-les donc à attester que seul Allah
est en droit d’être adoré et que je suis le Messager d’Allah. S’ils
acceptent, informe-les qu’Allah leur a imposé cinq prières
quotidiennes… »3
Ceci afin qu’il devienne musulman en connaissance de cause, car
certains ne sont pas conscients que l’islam est fondé sur ces actes
d’adoration. Ces derniers se convertissent parfois à l’islam en pensant
qu’il n’est qu’un nom sans contenu. Puis, lorsqu’on leur dit qu’il est
fondé sur ceci et cela, alors ils apostasient - qu’Allah nous en préserve -,
leur deuxième mécréance étant pire que la première.
1 Al-Boukhâri et Mouslim.
2 Sourate Le repentir (At-Tawba), verset 60.
3 Al-Boukhâri et Mouslim.
112
Quant à la manière de se comporter avec eux, tout dépend de la
personne. Ceux qui sont ouverts doivent être traités de façon à gagner
leurs cœurs à l’islam : on les invite à la maison, on leur offre des
cadeaux, des cassettes, des petits livres utiles, bref tout ce qui peut les
rapprocher de l’islam.
Cheikh Al-‘Outhaymîn
113
Q. Est-il permis à un non musulman de manger de la viande de la
bête du sacrifice le jour de l’aïd?
R. Oui, il nous est permis de donner au mécréant, qui n’est pas en
guerre contre les musulmans, une partie de la viande de la bête sacrifiée
le jour de l’aïd, eu égard à sa pauvreté, aux liens familiaux qui nous
unissent à lui, parce qu’il est notre voisin, ou encore afin de gagner son
cœur à l’islam. En effet, l’acte d’adoration que représente le sacrifice se
trouve dans l’égorgement de la bête, accompli pour se rapprocher
d’Allah. Quant à sa viande, le mieux est d’en manger un tiers, d’en offrir
un autre tiers aux proches parents, aux voisins, et aux amis, et de
donner le dernier tiers en aumône aux pauvres. Mais, il n’y a aucun mal
à augmenter ou à diminuer la part de l’une de ces trois catégories, ou
encore à ne donner de cette viande qu’à certaines de ces catégories. Il
n’y a aucune contrainte en la matière. Néanmoins, il n’est pas permis de
donner de cette viande aux mécréants en guerre ouverte contre les
musulmans, car ceux-ci doivent être affaiblis et rabaissés, et non
consolés et renforcés par l’aumône. Le même jugement s’applique aux
aumônes volontaires, conformément aux paroles d’Allah (), à la
portée générale :
« Allah ne vous défend pas de traiter avec bonté et équité ceux
d’entre eux qui ne vous ont ni persécutés en raison de votre foi, ni
contraints à l’exil. Allah aime les hommes justes. »1
En outre, lors de la trêve conclue entre les musulmans et les
polythéistes, le Prophète () a ordonné à Asmâ’, la fille d’Abou Bakr,
de se montrer généreuse envers sa mère, qui pourtant était alors
idolâtre.
Le comité permanent
114
Q. Est-il permis de verser la « Zakât Al-Fitr » à des ouvriers non
musulmans ?
R. Non, il n’est autorisé de la donner qu’aux pauvres parmi les
musulmans.
Cheikh Al-‘Outhaymîn
115
vous ont expulsés. Quiconque se lierait à eux ferait preuve d’une grande
injustice. »1
Le comité permanent
116
9- Salutations, félicitations et condoléances
117
Il est de même interdit de les saluer en premier par d’autres formules
comme « bienvenue », car c’est là une manière de les honorer et une
marque de déférence à leurs égards. Par contre, s’ils nous accueillent
avec de telles formules, il nous est permis de leur répondre de la même
manière. En effet, l’islam est une religion de justice qui respecte les
droits de chacun. Or, le musulman occupe un rang beaucoup trop élevé
auprès d’Allah () pour s’abaisser en saluant en premier les non
musulmans.
En résumé, nous affirmons qu’il est interdit - interdiction formulée
par le Prophète () - de saluer en premier les non musulmans, car cela
implique de s’humilier devant eux et de les honorer. Or, c’est bel et bien
le musulman qui occupe un rang d’honneur auprès d’Allah (). Par
contre, s’ils nous saluent en premier, alors nous leur rendons un salut
identique. De même, leur dire, par exemple, « bienvenue » en premier
suit la même règle : c’est interdit, car cela constitue une marque de
respect.
Cheikh Al-‘Outhaymîn
118
En outre, selon Anas (), le Messager d’Allah () a dit :
« Lorsque les gens du Livre vous saluent, répondez-leur : “Et
sur vous (wa ‘alaykoum)”. »1
Il faut donc leur répondre : « Et sur vous », comme l’indique le
hadith. Mais il n’y a pas de mal à leur dire, en premier, par exemple :
« Comment allez-vous », en cas de besoin, comme l’affirment certains
savants de l’islam, dont Cheikh Al-Islam Abou Al-‘Abbâs Ibn
Taymiyya, qu’Allah lui fasse miséricorde.
Le comité permanent
119
des associés dans Son adoration, et Lui attribuent une compagne et un
enfant. Le Très Haut dit :
« Tu ne trouveras personne, parmi ceux qui croient en Allah et au
Jour dernier, qui témoigne de l’affection à ceux qui s’opposent à Allah
et Son Messager, fussent-ils leurs pères, leurs fils, leurs frères ou leurs
proches parents. »1
Et Il dit :
« Vous avez un bel exemple en Abraham et en ses compagnons,
lorsqu’ils dirent aux leurs : « Nous vous désavouons et vous renions,
vous et les fausses divinités que vous adorez en dehors d’Allah. Inimitié
et haine sont à jamais déclarées entre nous tant que vous ne croirez pas
en Allah seul. » »2
Le comité permanent
120
lorsqu’il leur est clairement apparu que ces derniers sont voués au
brasier de l’Enfer. »1
Cheikh Al-‘Outhaymîn
121
L’avis le plus juste est que si ces condoléances sont comprises
comme une manière de les honorer, alors elles sont interdites, dans le
cas contraire, il faut évaluer s’il y a un intérêt ou non pour les
musulmans à le faire.
Cheikh Al-‘Outhaymîn
1 Mouslim
122
qui mérite les honneurs est celui qui est connu pour son courage et
pour avoir défendu sa patrie ou sa religion. Pourtant, ces gens ont une
religion. Je suis persuadé que cette coutume provient d’un homme
insensé que les gens ont fini par imiter.
Et si c’est la valeur de ce soldat qui est inconnue, alors que son
identité, elle, est bien connue, alors s’il s’agit d’un mécréant, cela est
également interdit, et s’il s’agit d’un musulman, c’est une manière de
l’honorer qui n’a pas de fondement dans notre religion. En effet, on
n’honore pas un être sans vie, quelle qu’en soit la raison, car les
salutations sont à adresser aux vivants qui les méritent. Honorer les
êtres sans vie nous rapproche beaucoup du comportement des gens du
peuple de Noé qui élevèrent des statues à la gloire d’hommes vertueux,
puis finirent par vénérer ces idoles. Qu’Allah nous vienne en aide.
Cheikh Al-‘Outhaymîn
123
10- Lois et justice
Q. Nous vivons dans un pays gouverné par des non musulmans qui
jugent selon des lois établies par les hommes. Pouvons-nous porter
plainte devant les tribunaux de ce pays?
R. Il n’est pas permis au musulman de recourir à l’arbitrage des
tribunaux des pays non musulmans. Le Très Haut dit :
« Ceux qui, dans leurs jugements, n’appliquent pas les lois révélées
par Allah, voilà les vrais mécréants. »1
Allah soit loué, ce verset est très clair.
Le comité permanent
124
montrer l’image d’un homme honnête et sincère. Par ses bonnes
actions, il doit montrer le vrai visage de l’islam afin d’appeler les gens à
suivre cette religion.
Le comité permanent
125
contraire, ils ne vous auraient pas permis d’y entrer. Or, le musulman ne
viole pas et ne trahit pas ses engagements. Allah () dit :
« Soyez fidèles à vos engagements, car vous aurez à répondre de vos
engagements. »1
Et Il dit :
« Vous qui croyez ! Honorez vos engagements. »2
En outre, le Messager d’Allah () a dit :
« L’hypocrite se reconnaît à trois choses : quand il parle, il
ment, quand il prend un engagement, il ne le respecte pas et il
trahit la confiance placée en lui. »
Rapporté par Al-Boukhâri et Mouslim, selon le récit d’Abou
Hourayra (). Mouslim ajoute dans sa version :
« Quand bien même il accomplirait le jeûne et la prière, et
prétendrait être musulman. »3
Le comité permanent
126
11- L’appel à l’islam
127
R. Les jurisconsultes ont émis des avis divergents sur cette question :
le musulman peut-il emporter avec lui le Coran dans un pays de
mécréants? Certains affirment que ceci est permis, alors que d’autres
considèrent que cela est interdit, car le Prophète () a interdit
d’emporter le Coran avec nous lors de nos voyages vers ces pays, de
peur que les mécréants le profanent, le falsifient, ou qu’ils jettent le
doute dans l’esprit des musulmans à son sujet. Al-Boukhâri et Mouslim
rapportent, d’après Ibn ‘Oumar, que le Messager d’Allah () a interdit
de voyager avec le Coran en territoire ennemi1. Par ailleurs, Mouslim
rapporte, selon Ibn ‘Oumar, que le Messager d’Allah () interdisait de
voyager avec le Coran en territoire ennemi, de peur qu’il ne tombe entre
les mains de l’ennemi. Toujours selon Ibn ‘Oumar, le Messager d’Allah
a dit :
« N’emportez pas le Coran en voyage, car rien ne me garantit
qu’il ne tombera pas entre les mains de l’ennemi. »2
D’autres jurisconsultes, en revanche, estiment qu’il est autorisé
d’emporter le Coran dans leurs pays afin de leur transmettre le message
de l’islam, d’établir contre eux la preuve de leur égarement et de
permettre aux musulmans d’apprendre et de comprendre ses préceptes
en cas de besoin. Et ce, si les musulmans disposent d’un certain pouvoir
ou sont liés aux mécréants par des pactes qui leur garantissent que ces
exemplaires du Coran seront préservés de tout mal. De même, ces
exemplaires du Coran doivent pouvoir être utiles dans ces pays pour la
transmission du Message d’Allah, la mémorisation et l’étude de Ses
paroles. A l’appui de cet avis, les paroles « car rien ne me garantit
qu’il ne tombera pas entre les mains de l’ennemi », tirées du hadith
précédent. Ce dernier avis est le plus juste, car il va dans l’intérêt de
l’islam, et garantit que le Coran sera à l’abri du mal que le Prophète ()
redoutait.
Le comité permanent
128
Q. M’est-il permis de montrer à mes camarades de classe chrétiens
des livres qui contiennent des versets du Coran, écrits en arabe et dont
le sens est traduit en anglais, qui prouvent l’unicité d’Allah ()?
R. Oui, il t’est permis de leur montrer des livres qui contiennent des
versets du Coran servant de preuves aux règles juridiques et à l’unicité
d’Allah, que ces versets soient écrits en langue arabe, ou que leur sens
soit traduit dans une autre langue. Mieux, tu en es récompensé, car leur
montrer ces livres, ou les leur prêter afin qu’ils les consultent, est une
forme d’appel à Allah et de transmission de Son Message. Or, celui qui
appelle à la religion d’Allah en est récompensé si son intention est
sincère.
Le comité permanent
129
nourriture et des boissons interdites en islam, au moment de leur rendre
visite?
R. L’islam est une religion de tolérance qui tend à rendre les choses
faciles. Mais, l’islam est aussi une religion de justice. Se montrer
généreux envers ses connaissances fait partie du bon comportement
islamique. Cependant, s’il s’agit d’un mécréant, le jugement dépend du
but recherché et de la nature du don. Si le but est religieux, c’est-à-dire,
chercher à se rendre sympathique à ses yeux afin de l’appeler à l’islam,
et le sauver de la mécréance et de l’égarement, alors il s’agit là d’un but
noble. Or, l’une des règles bien connues dans la législation islamique
veut que les moyens utilisés doivent être jugés en fonction de la fin
recherchée. Si le but recherché est une obligation religieuse, alors il est
obligatoire d’employer les moyens nécessaires pour atteindre ce but. A
l’inverse, si le but recherché est interdit par l’islam, il est interdit
d’employer les moyens permettant d’atteindre le but en question. Par
conséquent, si le but recherché n’est pas religieux, et si celui qui ne se
montre pas généreux avec les non musulmans ne risque pas de subir un
tort, d’être éprouvé dans sa religion, sa famille ou ses biens, alors il ne
lui est pas permis de les honorer par des dons. Par contre, s’il risque de
subir un préjudice, alors il peut faire preuve de générosité envers eux.
Quant à les honorer en leur offrant de la nourriture et des boissons
interdites par Allah (), comme la viande de porc ou le vin, cela n’est
pas permis. Les honorer de cette manière, c’est désobéir à Allah, leur
obéir à eux, et faire passer leurs droits devant ceux d’Allah. Or, le
musulman est tenu de s’attacher à sa religion, et de ne pas aider les
autres à commettre des péchés et à transgresser. D’autant que dans les
pays étrangers, les musulmans qui s’attachent fermement à leur religion
exercent une influence bénéfique sur les gens, appelant ainsi à l’islam
par leurs paroles et par leurs actes.
Le comité permanent
130
Q. La circoncision est-elle l’une des conditions de validité de l’islam?
R. La circoncision est l’une des pratiques de la saine nature (fitra),
prescrite pour les hommes comme pour les femmes. Néanmoins, ceux
qui appellent les mécréants à l’islam doivent s’abstenir d’évoquer la
circoncision devant eux, si cela risque de les empêcher de se convertir.
En effet, l’acte de conversion à l’islam et les actes d’adoration sont
valables même sans circoncision. Puis, lorsque l’islam s’établira
fermement dans le cœur du nouveau converti, lui-même ressentira le
besoin de se faire circoncire.
Le comité permanent
131
Troisième partie
Fatwas relatives à
l’imitation des mécréants
132
1- Jugement de l’islam sur leur imitation
Q. Qu’est-ce qu’il est interdit d’imiter chez les mécréants, ce qui leur
est particulier uniquement, ou également ce qui est devenu répandu
chez les musulmans, comme chez les mécréants, mais qui, à l’origine, a
été importé chez nous des pays non musulmans, comme le pantalon ou
le costume? Et si cette habitude, aujourd’hui partagée par les
musulmans comme par les mécréants, est suivie uniquement par les
musulmans connus pour leurs péchés, est-elle alors considérée comme
une imitation des mécréants? Quel jugement porte l’islam sur le
costume tel qu’il est porté aujourd’hui par la plupart des gens :
musulmans et mécréants? Est-ce uniquement une imitation des mœurs
occidentales - auquel cas, est-elle interdite ou seulement déconseillée
(Makrouh) - ou s’y ajoute-t-il également le fait que le pantalon dessine
les parties intimes? Dans ce cas, le port du pantalon est-il interdit ou
simplement déconseillé? Quelles sont alors les parties intimes que le
pantalon dessine, le sexe et le derrière uniquement, ou les jambes
également? Et, s’il nous est possible de porter des pantalons larges qui,
dans la mesure du possible, ne dessinent pas ces parties, le port du
pantalon demeure-t-il blâmable? Par ailleurs, comment l’islam juge-t-il
ceux qui portent des pantalons serrés ou qui collent presque à la peau?
R. Il est interdit d’imiter, chez les mécréants, ce qui constitue leurs
habitudes particulières, et les croyances et le culte qu’ils ont inventés.
Ainsi, il est interdit de les imiter en se rasant la barbe, en célébrant leurs
fêtes religieuses ou païennes, en vouant, comme eux, un culte aux
saints, en utilisant leur cloche pour appeler à la prière, en portant la
croix autour du cou, en accrochant celle-ci au mur de nos maisons, ou
en la tatouant sur nos mains, par vénération pour cette croix, et d’une
manière générale en professant les mêmes croyances que les chrétiens.
Par ailleurs, le statut de cette imitation diffère en fonction de la nature
de ce qui est imité chez eux. Elle peut être une forme de mécréance
comme le fait de les imiter dans leur culte des saints ou dans leur
133
recherche des bénédictions divines dans la croix, dont ils font un signe
ostentatoire. L’imitation des mécréants est parfois « seulement »
interdite, comme le fait de se raser, comme eux, la barbe ou de leur
présenter nos vœux à l’occasion de leurs fêtes. Et prendre à la légère
l’interdiction de les imiter peut conduire le musulman vers la
mécréance, qu’Allah nous en préserve. Quant au pantalon, au costume
et aux autres vêtements de ce genre, en principe ils sont autorisés, car ils
s’inscrivent dans les traditions vestimentaires. Le Très Haut dit :
« Dis : « Qui donc a interdit les vêtements et les nourritures pures et
saines qu’Allah a mis à la disposition de Ses serviteurs ? » »1
Exception faite de ce que la religion a interdit ou déconseillé, comme
les habits en soie pour les hommes, ou les vêtements qui dessinent les
parties intimes. Ainsi les habits transparents, qui laissent apparaître la
couleur de la peau, ou ceux, serrés, qui dessinent les parties intimes,
sont interdits. De même, les vêtements qui sont la marque des
mécréants sont interdits aux musulmans comme aux musulmanes, car le
Prophète () nous a interdit de les imiter. De la même manière, il n’est
pas permis aux hommes de porter des vêtements féminins, et aux
femmes de porter des vêtements masculins, car le Prophète () a
interdit aux hommes d’imiter les femmes, et à celles-ci d’imiter les
hommes.
S’agissant du pantalon et de la chemise, ce ne sont pas des vêtements
propres aux mécréants, mais ils sont partagés par les musulmans et les
mécréants dans de nombreux pays. Néanmoins, dans certains pays peu
habitués à ce genre de vêtements, les gens répugnent à les porter, même
si ces habits correspondent à la tradition vestimentaire d’autres pays
musulmans. Mais il est préférable pour le musulman qui vit dans un
pays dont les habitants ne sont pas habitués à ces vêtements d’éviter de
les porter en prière, dans les rassemblements ou dans la rue.
Le comité permanent
134
Q. A quel moment l’imitation des mécréants se concrétise-t-elle?
R. L’imitation prohibée se manifeste lorsque le musulman imite une
coutume particulière aux mécréants. Par conséquent, imiter des
coutumes héritées des mécréants, mais qui se sont répandues parmi les
musulmans, au point que les mécréants ne se distinguent plus par elles
des musulmans, n’est pas interdit sauf si ces pratiques sont en soi
illicites. C’est d’ailleurs le sens même du mot « Tachabbouh »
(« imitation », en arabe). Ibn Hajar explique clairement ce point dans
Fath Al-Bâri où il écrit : « Certains de nos pieux prédécesseurs ont
réprouvé le port du burnous, expliquant que les moines portaient ce
genre de vêtement. Or, l’imam Malik a été interrogé à ce sujet. Voici sa
réponse : « Il n’y a pas de mal à le porter. » On rétorqua : « Mais il fait
partie de l’habillement des chrétiens ! » Il répondit : « Il est aussi porté
chez nous. » L’imam Malik aurait mieux fait, selon moi, de prendre
pour argument les paroles du Prophète () lorsqu’il fut interrogé sur les
vêtements que doit porter le pèlerin en état de sacralisation. Il répondit
() : « Il ne doit porter ni tunique, ni pantalon, ni burnous… »
Cheikh Al-‘Outhaymîn
135
Quant aux coutumes des mécréants, leurs habitudes vestimentaires
par exemple, il est interdit de les imiter également, conformément aux
paroles du Prophète () :
« Quiconque imite des gens est des leurs. »1
En ce qui concerne leurs industries et leurs métiers qui sont dans
l’intérêt général des musulmans, il n’y a pas de mal à les apprendre et à
en tirer profit. Cela n’entre pas dans la catégorie de l’imitation prohibée
des mécréants. Il s’agit seulement de partager avec eux certaines
activités utiles.
Cheikh Al-‘Outhaymîn
1 Ahmad
136
2- L’imitation de leurs mœurs
137
« Si un chien boit dans l’un de vos récipients, lavez-le à sept
reprises, l’une d’elle avec de la terre. »1
Et le mieux est d’utiliser de la terre pour le premier des sept lavages.
Mais Allah est plus savant que quiconque.
Cheikh Al-‘Outhaymîn
1 Al-Boukhâri et Mouslim.
138
Premièrement, se protéger des éclaboussures.
Deuxièmement, préserver ses parties intimes du regard des autres.
Cheikh Al-‘Outhaymîn
Q. Comment l’islam juge-t-il les jeunes filles qui annoncent, par voie
de presse, leur désir de se marier, en se décrivant aux éventuels
prétendants?
R. Que la femme, par l’intermédiaire d’annonces matrimoniales qui
paraissent dans les journaux et les magazines, fasse part de son désir de
se marier en se décrivant aux lecteurs va à l’encontre de la pudeur et de
la timidité, dont chaque musulmane devrait se parer, plutôt que de
dévoiler son intimité. En outre, il ne s’agit pas d’une coutume
musulmane. Par conséquent, la femme musulmane doit s’en abstenir.
De plus, un tel comportement remet en cause l’autorité de son tuteur
légal vers lequel le prétendant est tenu de se tourner pour la demander
en mariage, et dont il doit obtenir l’accord.
Le comité permanent
139
Commettent-elles un péché en agissant ainsi? J’attends votre réponse,
qu’Allah vous assiste.
R. La femme est tenue d’allaiter ses enfants et de prendre soin de
leur santé. Elle ne doit donc pas se contenter de leur donner du lait en
poudre, ou d’autres types de lait, sauf après avoir consulté son mari et
obtenu son accord, et à condition que ce lait n’occasionne pas de
préjudice à l’enfant.
Le comité permanent
140
3- L’apparence physique
141
leurs actes répréhensibles, voire de leurs croyances. Les imiter
extérieurement pousse à les aimer et à se lier d’amitié à eux, de même
que les aimer pousse à les imiter extérieurement. Selon At-Tirmidhi, le
Messager d’Allah () a dit :
« Celui qui imite d’autres que nous n’est pas des nôtres.
N’imitez ni les juifs, ni les chrétiens. »1
Selon une autre version, le Prophète () a dit :
« Quiconque imite des gens est des leurs. »2
Par ailleurs, ‘Oumar ibn Al-Khattâb () a rejeté le témoignage d’un
homme parce qu’il s’arrachait les poils de la barbe. En outre, l’imam Ibn
‘Abd Al-Barr a dit : « Il est interdit de se raser la barbe. Et seul un
homme efféminé le fait. »
En outre, Mouslim rapporte, selon Jâbir, que le Prophète () avait
une barbe abondante. Il n’est donc pas permis de toucher à sa barbe
compte tenu des preuves qui l’interdisent. »
Le comité permanent
1 At-Tirmidhi
2 Ahmad
3 Ahmad, Al-Boukhâri et Mouslim.
142
Mouslim rapporte également un hadith d’après Abou Hourayra (),
selon lequel le Prophète () a dit :
« Taillez vos moustaches et laissez pousser vos barbes,
différenciez-vous ainsi des mazdéens. »
Toujours selon Mouslim, ‘Aïcha rapporte que le Prophète () a dit :
« Dix pratiques font partie de la Fitrah : se tailler la moustache,
se laisser pousser la barbe… »
Tous ces hadiths prouvent qu’il est obligatoire de ne pas toucher à la
barbe de sorte qu’elle soit bien fournie, abondante et complète. Il y a à
cela deux avantages.
Premier avantage : la barbe permet de se distinguer des polythéistes
qui avaient pour habitude de la tailler ou de la raser. Or, il est du devoir
des musulmans de se différencier des polythéistes, dans les coutumes
qui leur sont propres, de façon à ce que les différences intrinsèques
entre croyants et mécréants apparaissent au grand jour. En effet, leur
ressembler extérieurement peut nous conduire à les aimer, à les honorer
et à penser qu’il n’y a pas de différence entre eux et nous. C’est
pourquoi le Prophète () a dit :
« Quiconque imite des gens est des leurs. »
Cheikh Al-Islam, Ibn Taymiyya, affirme au sujet du hadith
précédent : « Le moins que l’on puisse dire de ce hadith est qu’il
implique que le musulman qui imite les mécréants commet un acte
interdit sachant qu’il implique visiblement qu’il commet un acte de
mécréance. »
Par ailleurs, l’imitation des mécréants est le témoignage d’un certain
respect pour ce qu’ils sont et leurs croyances, ce qui les poussera à s’en
vanter et à se sentir supérieurs à ces musulmans qu’ils voient les imiter
et les prendre pour modèles. Les historiens savent bien que les faibles
ont toujours cherché à imiter les puissants.
143
Deuxième avantage : laisser pousser la barbe est une manière d’être
en conformité avec la prime nature (Fitra) selon laquelle Allah a créé les
êtres et à laquelle il est détestable de s’opposer sauf pour celui que Satan
a éloigné de sa nature. Il apparaît donc qu’il faut laisser pousser
abondamment sa barbe, non seulement pour se différencier des
polythéistes, mais aussi pour être en accord avec sa nature première.
Autre avantage d’une barbe abondante : suivre l’exemple des
serviteurs d’Allah vertueux, qu’il s’agisse des Messagers ou de leurs
adeptes. Ainsi, Allah rapporte les paroles de Aaron à Moïse :
« Aaron dit : « Fils de ma mère ! Cesse de me tirer par la barbe et par
la tête. »1
On apprend également, dans le Sahîh Mouslim, d’après Jâbir ibn
Samoura, que le Prophète () « avait une barbe bien fournie ».
Cheikh Al-‘Outhaymîn
144
Le « Qaza’ », quelle que soit sa forme, est une pratique détestable
(Makrouh), car le Prophète (), lorsqu’il vit un garçon dont la tête était
en partie rasée, ordonna aux compagnons de raser la tête entièrement
ou de ne pas y toucher du tout.
Toutefois, si celui qui se rase une partie seulement des cheveux le fait
par imitation des mécréants, le « Qaza’ » devient interdit, car les imiter
est prohibé, comme le prouvent les paroles du Prophète () :
« Quiconque imite des gens est des leurs. »
Cheikh Al-‘Outhaymîn
Q. Comment l’islam juge-t-il celui dont une partie des cheveux est
plus longue que le reste?
R. Abou Dâwoud rapporte, d’après ‘Abdoullah ibn ‘Oumar () que
le Messager d’Allah () a interdit le « Qaza’ », en disant :
« Rasez la tête entièrement, ou n’y touchez pas du tout. »1
Par ailleurs, l’imam Ahmad fut interrogé sur ceux qui se rasent la
nuque. Il répondit : « Il s’agit de la pratique des mazdéens. Or,
quiconque imite des gens est des leurs. »
Il n’est donc pas permis d’avoir des cheveux plus longs que les
autres.
Le comité permanent
Q. Quel est le jugement de l’islam sur la jeune fille qui se coupe les
cheveux au niveau des épaules pour se rendre belle, qu’elle soit mariée
ou non? Par ailleurs, que dit l’islam sur les talons hauts, qu’ils soient à
peine ou très élevés? Et quelle est la règle concernant l’utilisation des
produits de beauté afin de s’embellir pour son mari?
145
R. Si la coupe de la femme qui se raccourcit les cheveux ressemble
à celle des hommes, ceci est interdit et elle commet un péché majeur,
car le Prophète () a maudit les femmes qui imitent les hommes. S’il
n’y a pas d’imitation des hommes, les savants ont émis trois avis
divergents sur la question : selon certains, ceci est sans mal et autorisé,
d’après d’autres, cela est interdit, et pour d’autres enfin, cela est
déconseillé, c’est ce qui est rapporté de l’imam Ahmad. En réalité,
comme nous l’avons dit précédemment, il ne faut pas accueillir à bras
ouverts toutes les coutumes étrangères aux nôtres. Nous constations en
effet, il n’y a pas si longtemps, que les femmes se vantaient de leurs
grandes et longues chevelures, loin de penser à cette pratique venue
d’autres pays. Je ne condamne pas tout ce qui est nouveau, mais je
réprouve tout ce qui conduit notre société à se tourner vers des
coutumes empruntées aux non musulmans.
En ce qui concerne les chaussures à talons hauts, elles sont interdites,
si elles sortent de ce qui est habituel, conduisent à l’exposition des
charmes de la femme et attirent le regard sur elle. En effet, Allah ()
dit:
« Ne vous exhibez pas à la manière des femmes de l’époque
préislamique. »1
Tout ce qui exhibe les charmes de la femme, et la distingue des autres
femmes en termes de beauté, est illicite.
L’application de produits de beauté, comme le rouge à lèvres ou le
fond de teint, n’est pas répréhensible, surtout pour celle qui est mariée.
Par contre, l’embellissement pratiqué par certaines femmes, comme
l’épilation des sourcils est illicite, car le Prophète () a maudit celle qui
s’épile les sourcils et celle qui se les fait épiler.
Cheikh Al-‘Outhaymîn
146
Q. Est-il permis à la femme de se teindre les cheveux par exemple en
marron, en roux ou en blond, en tout cas en évitant le noir?
R. Tout cela est à la base autorisé, mais il se peut que cela devienne
interdit s’il y a là une imitation des coiffures des mécréantes, des
femmes de mauvaise vie et des débauchées.
Cheikh Al-‘Outhaymîn
147
j’espère que cette question sera soumise au grand mufti d’Arabie
saoudite, qu’Allah le garde, pour connaître son avis à ce sujet.
R. Il n’est pas permis d’utiliser les faux ongles, les faux cils et les
lentilles de couleur, car ces accessoires sont nuisibles pour les yeux et
les doigts, et constituent également une tromperie, et une manière de
modifier la création d’Allah.
Le comité permanent
1 Mouslim
148
R. Le vernis que la femme applique sur ses ongles est interdit à celles
qui prient, car ce vernis empêche l’eau d’atteindre les ongles lors des
petites ou des grandes ablutions. Or Allah a dit :
« Lorsque vous vous levez pour prier, lavez-vous le visage et les
mains. »1
La femme qui a appliqué du vernis sur ses ongles empêche ainsi l’eau
d’atteindre cette partie. Par conséquent, on ne peut pas dire qu’elle a
réellement lavé sa main. Elle a, de cette façon, manqué à l’une des
obligations des petites et des grandes ablutions.
Quant à celle qui n’est pas dans une période où elle prie, comme la
femme qui a ses règles, elle ne commet aucun mal en utilisant ce vernis,
sauf si cette pratique est particulière aux mécréantes, auquel cas il est
interdit de les imiter en cela.
Cheikh Al-‘Outhaymîn
149
Q. Si le nez est grand ou gros, est-il permis de subir une opération
chirurgicale afin de le rendre plus beau et mieux adapté au visage?
R. La règle est qu’il est permis de faire pratiquer une opération
chirurgicale en vue d’éliminer un défaut physique, mais interdit de subir
de la chirurgie esthétique. La preuve en est que le Prophète () a
maudit les femmes qui espacent leurs dents en vue de s’embellir, mais a
autorisé un compagnon, dont le nez fut coupé, à le remplacer par un
nez en or1. Si, par exemple, le nez est tordu, il n’y a pas de mal à subir
une opération chirurgicale, car il s’agit d’un défaut physique. De même,
pour celui qui louche et qui souhaite corriger cette difformité.
Quant à ce nez, s’il est grand au point d’être considéré comme un
défaut physique, alors il n’y a aucun mal à subir cette intervention. Mais,
si on cherche à le rendre plus petit pour le rendre plus beau, alors ceci
est considéré comme de la chirurgie esthétique au même titre que
l’espacement des dents qui est interdit.
Cheikh Al-‘Outhaymîn
150
4- Les habitudes vestimentaires
Q. Peut-on faire porter à nos enfants des habits sur lesquels figurent
des images d’êtres vivants?
R. Les hommes de science affirment qu’il n’est pas permis de faire
porter à des enfants des vêtements interdits aux adultes. Or, les habits
portant des images d’êtres vivants sont prohibés pour les adultes. Ils le
sont par conséquent pour les enfants. Les musulmans doivent boycotter
ce genre de vêtements et de chaussures, de façon à ce que les gens
mauvais et pervertis ne s’immiscent pas chez nous par ce moyen. Si
nous les boycottons, alors ils ne trouveront aucune voie pour nous
envahir avec leurs produits qui ne seront plus traités à la légère.
Cheikh Al-‘Outhaymîn
151
« Je n’ai vu personne capable comme vous - malgré la faiblesse
de votre esprit et de votre religion - de faire perdre la tête à un
homme déterminé. »1
Mon opinion est que les musulmans ne devraient pas suivre ces
modes vestimentaires venant d’ici ou là, et qui en grande partie ne
s’accordent pas avec les prescriptions islamiques concernant les
vêtements de la femme qui doivent couvrir entièrement son corps. En
effet ces modes présentent des vêtements courts, très serrés ou fins.
C’est le cas du pantalon qui montre les formes de la femme : ses
jambes, son ventre, ou encore sa taille. Le hadith authentique suivant
s’applique à celles qui portent des pantalons :
« Il y a deux catégories de damnés de l’Enfer qui ne sont pas
encore apparues : des hommes portant des fouets semblables à
des queues de vache au moyen desquels ils frappent d’autres
hommes et des femmes, dévêtues bien que portant des
vêtements, se déhanchant dans les rues, leurs coiffures hautes
comme les bosses des chameaux. Elles n’entreront pas au Paradis
dont elles ne sentiront pas même l’odeur qui pourtant est
perceptible de très loin. »2
Je conseille donc aux femmes des croyants et à leurs maris de
craindre Allah () et de veiller à choisir des vêtements islamiques qui
couvrent leur intimité, et de ne pas gaspiller leur argent dans ce genre de
vêtements. Mais c’est Allah qui est le garant du succès.
Cheikh Al-‘Outhaymîn
1 Al-Boukhâri.
2 Mouslim.
152
féminine? L’objectif de la lecture de cette revue est seulement de
s’initier à la mode, sachant que cette revue est éditée en Occident et
qu’y apparaissent des femmes presque nues et qu’y sont présentés en
général des vêtements ne convenant pas aux jeunes filles musulmanes.
Est-il permis de se fonder sur cette revue pour choisir uniquement des
modèles convenables, sans tenir compte des femmes impudiques qui s’y
trouvent? En outre, est-il autorisé de copier les coiffures des modèles
féminins? Les paroles du Prophète () : « Quiconque imite des gens est
des leurs. »1 ne s’appliquent-elles pas à ce genre de comportement? Et
quel est le jugement concernant les femmes qui portent des vêtements
courts, leur arrivant par exemple à mi-mollet ou légèrement au-dessus
des chevilles?
R. Il est interdit de conserver ce genre de revues où se trouvent des
photos de femmes débauchées, car elles invitent à porter ce type de
vêtements très éloignés de ce que prescrit l’islam ce qui revient à imiter
les habitudes vestimentaires des mécréants. Or, l’on sait de source sûre
que le Prophète () a dit :
« Quiconque imite des gens est des leurs. »2
Il est donc illicite d’acheter et de conserver ce genre de magazines
qu’il faut au contraire obligatoirement brûler si cela est possible.
De même, il est interdit à la femme de coiffer ses cheveux à la
manière des mécréantes ou des femmes débauchées, car quiconque
cherche à imiter des gens est des leurs.
Je profite donc de cette occasion pour donner ce conseil à nos
femmes musulmanes et croyantes ainsi qu’à ceux qui sont responsables
d’elles : éloignez-vous de ces revues qui poussent à imiter les mécréants
et à aimer ces tenues de débauchées et ces coiffures de mode très
éloignées de toute pudeur et qui n’ont aucun lien avec la religion
islamique.
153
Que les musulmans se distinguent des autres en adoptant un
comportement conforme à la loi et à la nature islamique, afin que la
nation musulmane retrouve sa puissance, sa dignité et sa gloire, ce qui
est chose facile pour Allah.
S’agissant des habits courts, nous considérons que ces paroles du
Prophète () s’appliquent à eux :
«…des femmes, dévêtues bien que portant des vêtements, se
déhanchant dans les rues ».
Il est donc interdit à la femme de s’habituer à porter des vêtements
courts. Toutefois, si une femme porte des habits qui lui couvrent le
corps jusqu’aux chevilles mais qu’apparaisse pour une quelconque
nécessité son tibia, alors elle ne commet pas un péché si autour d’elle ne
se trouvent que des femmes ou des hommes avec lesquels le mariage lui
est interdit (Mahram).
Cheikh Al-‘Outhaymîn
154
leurs pays avec nos vêtements islamiques qui préservent notre intimité?
N’est-ce pas là la meilleure preuve de notre manque de personnalité?
Si évidemment. Et si nous agissons comme eux, nous aurons agi avec
justice. Si eux se permettent de venir dans nos pays avec leurs
vêtements, sans se soucier de ce que nous ressentons, alors pourquoi,
lorsque nous nous rendons dans leurs pays, nous ne portons pas nos
vêtements traditionnels, sans nous soucier de leurs sentiments?
D’autant qu’un homme digne de confiance - qui repose aujourd’hui
dans sa tombe - m’a raconté qu’il s’est rendu dans la capitale d’un pays
occidental, vêtu de ses habits traditionnels saoudiens. Il m’a affirmé
avoir été honoré par ces gens qui, par exemple, s’empressaient d’ouvrir
la portière de sa voiture, lorsqu’il voulait y monter. Regardez, lorsqu’une
personne est fière de sa foi en Allah, Allah l’élève. Mais le musulman ne
doit pas se montrer faible devant eux. Si nous regardions en arrière,
dans l’histoire, nous verrions que les musulmans se sentaient puissants
face à leurs ennemis.
Le musulman doit préserver son honneur, et ne pas croire que leur
civilisation factice représente un quelconque progrès. Il s’agit plutôt
d’une régression, puisqu’il conduit à la corruption et à la dissolution des
mœurs, et même à la mécréance. Par Allah! Il ne convient pas d’appeler
cela « progrès », car le vrai progrès doit être utile. Il ne se fera donc que
si les musulmans s’attachent fermement à leur religion et aux mœurs
islamiques.
Cheikh Al-‘Outhaymîn
155
5- Les signes extérieurs
156
chrétiens, leur vendre ces bijoux revient à cautionner et accepter leur
mécréance. Or, cautionner et agréer ce que les chrétiens et les autres
mécréants considèrent comme des symboles de leur religion est sans
l’ombre d’un doute interdit. Le croyant doit, au contraire, détester les
actes et les croyances des mécréants, qu’Allah et Son Messager
détestent, pour être effectivement un allié d’Allah et de Son Messager.
Vendre des bijoux sur lesquels sont gravées les images de Jésus fils de
Marie ou de sa mère Marie est donc interdit pour deux raisons :
Premièrement : c’est un de leurs symboles religieux.
Deuxièmement : c’est une image en relief.
S’il s’agit d’images autres que celles de Jésus fils de Marie et de sa
mère, alors elles sont également interdites, mais seulement pour la
deuxième raison.
Les bijoux marqués de signes du zodiaque sont de la même manière
interdits, car ces gens croient, par superstition, à l’influence néfaste ou
positive de ces signes. Or, ce sont là des croyances comparables à celles
de l’époque préislamique et qui ne sont pas exemptes d’idolâtrie.
De même, sont interdits les bijoux en forme de flacon sur lesquels est
inscrit le nom d’un type d’alcool, car cela pourrait pousser à la
consommation de cette boisson dont on oublierait ainsi la caractère
illicite. Par ailleurs, les porter impliquerait notre consentement. Allah est
notre seul guide.
Cheikh Al-‘Outhaymîn
157
dans ce genre de pratiques. En outre, la personne croit que cette
alliance va renforcer les liens du mariage, alors cela est pire encore, car
cette alliance n’a aucune influence sur les relations entre l’homme et son
épouse. Nous voyons en effet des hommes porter cette alliance en
pensant qu’elle va resserrer leurs liens avec leurs épouses, mais nous
constatons dans le même temps qu’il y a entre eux des dissensions
qu’on ne rencontre pas dans les couples qui ne les portent pas.
Beaucoup d’hommes ne portent pas d’alliance et, malgré cela, vivent en
parfaite harmonie avec leurs épouses.
Cheikh Al-‘Outhaymîn
Q. Est-il permis de percer les oreilles des filles afin qu’elles portent
des boucles d’oreille en or ou cela leur cause-t-il une certaine
souffrance comme ont pu l’affirmer certains savants? Le même
jugement est-il applicable au nez (percing)?
R. En vérité, il n’y a aucun mal à pratiquer ces percements, car ils
sont effectués avec l’objectif, autorisé, de porter des bijoux. En effet, il
est rapporté de source sûre que les épouses des compagnons portaient
des boucles d’oreille1.
Cette souffrance est d’ailleurs légère et si l’oreille est percée alors que
la fille est encore très jeune, elle guérit rapidement.
Et le même jugement est applicable au nez pour ceux qui considèrent
qu’il est l’une des parties de la femme que l’on peut parer.
Cheikh Al-‘Outhaymîn
1 Al-Boukhâri et Mouslim.
158
6- Les fêtes religieuses ou païennes
159
étranger verra son acte rejeté. »1
Dans une autre version, rapportée également par Mouslim et Al-
Boukhâri, le Prophète () a dit :
« Quiconque accomplit un acte non conforme à notre religion
verra son acte rejeté. »
Il est bien connu que le Prophète () - tout comme les quatre califes
bien guidés - n’a ni fêté son anniversaire tout au long de sa vie, ni
ordonné qu’il le soit, ni enseigné cela à ses compagnons. Aucun de ces
derniers ne l’a célébré, alors qu’ils étaient les plus versés dans la Sounna.
Ils aimèrent le Messager d’Allah () plus que quiconque et aspirèrent
comme personne à suivre ses enseignements. Si la célébration de
l’anniversaire du Prophète () avait été prescrite par l’islam, ils se
seraient empressés de le faire. De même, aucun des savants des
glorieuses générations n’a célébré son anniversaire, ni ordonné de le
faire.
Nous en déduisons qu’une telle célébration est contraire à la Loi avec
laquelle Allah a envoyé Mouhammad (). Et nous prenons Allah,
pureté à Lui, et tous les musulmans, à témoin que si le Prophète ()
avait fêté son anniversaire - ou ses compagnons - ou bien ordonné de le
faire, nous nous empresserions de le faire et d’appeler les gens à en faire
de même. Nous sommes en effet, Allah soit loué, parmi les gens les
plus désireux de suivre sa Sounna et de respecter ses commandements
et ses interdictions. Nous implorons Allah de nous raffermir - ainsi que
tous nos frères musulmans - sur le chemin de la vérité et de nous
préserver de tout ce qui s’oppose à Sa Loi purifiée. Il est, certes, le
Généreux qui donne sans compter.
Cheikh Ibn Baz
1 Al-Boukhâri et Mouslim.
160
Q. Est-il permis de souhaiter joyeux Noël aux mécréants? Et que
doit-on leur répondre si eux-mêmes nous disent « joyeux Noël »?
Pouvons-nous nous rendre aux fêtes organisées à cette occasion? Celui
qui fait tout ceci sans intentions religieuses, mais par politesse, par
pudeur ou encore par contrainte, commet-il un péché? Est-il permis de
les imiter dans ce domaine?
R. Les savants affirment unanimement qu’il est interdit de présenter
nos vœux aux mécréants à l’occasion de Noël ou d’autres fêtes
religieuses. Ibn Al-Qayyim, dans son livre intitulé Règles appliquées aux
mécréants vivant sous la protection des musulmans, écrit à ce propos : « Les
savants sont unanimes pour dire qu’il est interdit de présenter nos vœux
aux mécréants à l’occasion des rites qui leur sont propres, comme leurs
fêtes religieuses ou leurs jours de jeûne. Il est donc illicite de leur dire
par exemple : « Bonne fête » ou « Félicitations ». Ces propos, s’ils ne
sont pas tout simplement de l’incroyance, sont interdits. Cela est aussi
grave - voire plus grave pour Allah - que de les féliciter lorsqu’ils se
prosternent devant la croix. C’est pire que de les féliciter s’ils boivent de
l’alcool, commettent un crime ou encore un péché de chair. Or,
beaucoup de ceux qui n’ont aucun respect pour la religion tombent
dans ce péché sans être conscients de sa gravité. Quiconque félicite une
personne pour un péché, une innovation religieuse ou un acte
d’incroyance qu’elle commet se place sous le coup de la colère d’Allah. »
Présenter nos vœux aux mécréants à l’occasion de leurs fêtes
religieuses est donc strictement interdit, comme l’a expliqué Ibn Al-
Qayyim, car cela revient à cautionner et à agréer leurs rites religieux.
Cela est valable même pour celui qui les félicite ou accepte leurs rites,
sans pour autant accepter leur incroyance. Allah, Lui, n’agrée rien de
tout cela. Il dit :
« Si vous refusez de croire, sachez qu’Allah peut parfaitement se
passer de votre foi et qu’Il ne saurait accepter l’impiété de Ses
161
serviteurs. Si, au contraire, vous vous montrez reconnaissants, Il vous
en saura gré. »1
Il dit par ailleurs :
« Aujourd’hui, J’ai parachevé votre religion, Je vous ai comblés de
Mes bienfaits et J’agrée pour vous l’islam comme religion. »2
Leur présenter nos vœux à ces occasions est donc interdit, que nous
participions ou non à leurs fêtes.
En outre, nous ne devons pas leur répondre s’ils nous souhaitent
joyeuses fêtes à l’occasion de l’une de leurs fêtes, car celles-ci ne sont
pas des fêtes musulmanes. Par ailleurs, Allah n’agrée pas ces fêtes qui,
soit ont été inventées, soit, après avoir été prescrites en leur temps, ont
été abrogées par la suite avec l’avènement de la religion musulmane
qu’Allah a chargé Mouhammad de transmettre à l’ensemble de
l’humanité, religion dont Il dit :
« Que celui qui désire une autre religion que l’islam sache que son
culte ne sera jamais accepté et que, dans l’au-delà, il sera du nombre de
ceux qui auront perdu leurs âmes. »3
De même, il est strictement interdit de répondre à leur invitation à
ces fêtes. Et la participation à ces cérémonies est bien plus grave que les
simples félicitations.
Par ailleurs, les musulmans ne doivent en aucun cas imiter les
mécréants en célébrant eux-mêmes ce genre de fêtes, en s’échangeant à
cette occasion des cadeaux, en distribuant des friandises ou de la
nourriture ou encore en se mettant en congé. Pour preuve, les paroles
du Prophète () :
« Quiconque imite des gens est des leurs. »4
162
Cheikh Al-Islam Ibn Taymiyya déclare dans son livre intitulé
Emprunter le chemin droit en se différenciant des damnés de l’Enfer : « Les imiter
dans certaines de leurs fêtes les réjouit alors que leurs œuvres sont
vaines. Cela peut même parfois les pousser à saisir cette occasion pour
humilier les hommes faibles. »
Quiconque agit ainsi pour quelque raison que ce soit, par politesse,
pour leur plaire ou par pudeur, commet un péché. En effet, celui-ci
cherche à leur plaire plutôt qu’à Allah, ce qui peut renforcer les
mécréants dans leurs convictions et les pousser à se vanter de leur
religion.
Nous demandons donc à Allah, le Puissant, le Fort par excellence, de
fortifier les musulmans par leur religion, de leur faire la grâce d’y rester
fermement attachés et de leur accorder la victoire sur leurs ennemis.
Cheikh Al-‘Outhaymîn
163
Q. Quel est le jugement de l’islam sur la célébration de ce qu’on
appelle « la fête des mères »?
R. Toutes les fêtes autres que les fêtes religieuses sont des
innovations, des inventions inconnues du temps de nos vertueux
prédécesseurs et qui de surcroît proviennent probablement des non
musulmans. A l’innovation religieuse s’ajouterait donc l’imitation des
ennemis d’Allah (). Les fêtes religieuses sont, quant à elles, bien
connues des musulmans : « Aïd Al-Fitr », « Aïd Al-Ad’hâ » et la fête
hebdomadaire, c’est-à-dire, le jour du vendredi. L’islam ne connaît pas
d’autres fêtes que ces trois-là, et toutes les fêtes inventées en dehors de
ces dernières sont à rejeter au visage de leurs auteurs et sont sans valeur
dans la religion d’Allah (), comme le prouvent les paroles du
Prophète () :
« Quiconque introduit dans notre religion ce qui lui est
étranger verra son acte rejeté. »1
C’est-à-dire que son acte lui sera rejeté au visage, et qu’il ne sera pas
agréé par Allah. Dans une autre version :
« Quiconque accomplit un acte non conforme à notre religion
verra son acte rejeté. »2
Il est donc interdit de célébrer cette fête appelée « fête des mères » en
laissant apparaître de la joie, par des réjouissances ou en offrant des
cadeaux à cette occasion. Au contraire, il est du devoir du musulman de
s’enorgueillir de sa religion et d’en être fier, et de se contenter de ce
qu’Allah et Son Messager () ont prescrit dans cette religion droite
qu’Allah a agréée pour Ses serviteurs. Il ne doit donc rien y ajouter, ni
rien en retrancher. Il ne doit pas être tel un mouton, suivant tout crieur,
mais il doit plutôt façonner sa personnalité en se fondant sur la religion
d’Allah de façon à être leader plutôt que suiveur, à être un modèle et
1 Al-Boukhâri et Mouslim.
2 Mouslim.
164
non quelqu’un d’influençable. En effet, la religion d’Allah - qu’Il soit
loué - est complète à tous les points de vue, comme le dit Allah () :
« Aujourd’hui, J’ai parachevé votre religion, Je vous ai comblés de
Mes bienfaits et J’agrée pour vous l’islam comme religion. »1
Par ailleurs, notre mère mérite notre générosité bien plus qu’un seul
jour dans l’année et elle a des droits sur ses enfants : qu’ils prennent
soin d’elle, qu’ils s’occupent d’elle et qu’ils lui obéissent lorsqu’elle ne
leur demande pas de désobéir à Allah, et ceci à tout moment et en tout
lieu.
Cheikh Al-‘Outhaymîn
165
Le musulman doit être fier de sa religion et ne pas être comme un
mouton suivant tout crieur. Je demande donc à Allah de préserver les
musulmans de toute tentation apparente ou cachée, et de nous apporter
Son aide et Son soutien.
Cheikh Al-‘Outhaymîn
166
Q. Est-il autorisé de fêter les anniversaires des enfants et les
anniversaires de mariage?
R. Il n’y a pas de fêtes en islam en dehors de ces trois-ci : le jour du
vendredi qui est la fête hebdomadaire, le premier jour du mois de
Chawwal qui correspond au « Aïd Al-Fitr » après Ramadan, et le
dixième jour du mois de Dhou Al-Hijja, correspondant au « Aïd Al-
Ad’hâ ». Par ailleurs, le jour de ‘Arafa peut également être considéré
comme un jour de fête pour les pèlerins qui s’y trouvent, ainsi que les
trois jours qui suivent la fête du sacrifice (Ayyâm At-Tachrîq).
Quant aux anniversaires, comme ceux des adultes, des enfants ou les
anniversaires de mariage, ils n’ont pas été prescrits par l’islam et sont
plus proches de l’innovation religieuse que de ce qui est autorisé.
Cheikh Al-‘Outhaymîn
167
Quatrième partie
Fatwas à l’usage des
nouveaux musulmans
168
1- La conversion
169
Livre, qui peuvent eux-mêmes consommer les animaux que vous avez
sacrifiés. Il vous est également permis, en contrepartie d’une dot, de
vous lier à toute femme libre, qu’elle soit musulmane ou qu’elle soit
juive ou chrétienne. »1
Troisièmement, ceux de leurs enfants qui n’ont pas atteint la puberté
sont considérés comme musulmans, tandis que ceux qui sont devenus
adultes sont appelés à l’islam en espérant qu’ils répondront à cet appel.
Quatrièmement, la circoncision est l’une des pratiques de la saine
nature (Fitra) prescrites par Allah aux musulmans, et donc au nouveau
converti. Toutefois, s’il craint de subir un préjudice physique en se
faisant circoncire, il peut s’en abstenir. Et le mieux est de ne pas lui
parler de la circoncision avant qu’il n’ait atteint une certaine stabilité
dans l’islam et qu’il soit fermement attaché à cette religion.
Le comité permanent
170
appartenance à l’islam. Le témoignage de deux musulmans dignes de
confiance et la propre déclaration de cet Européen converti à l’islam ne
suffisent-il pas pour avoir besoin d’une attestation écrite? Ne s’agit-il
pas ici d’une innovation religieuse?
R. Le musulman n’a pas besoin de ce genre d’attestation écrite pour,
dans sa relation avec son Seigneur, prouver sa foi. Mais cette attestation
implique parfois pour lui des droits et des devoirs dans ses relations
avec les gens ou avec l’Etat. Il a alors besoin d’indiquer sa religion dans
sa carte d’identité, son passeport ou son acte de naissance. Parfois, il ne
peut prouver qu’il est musulman, comme lorsqu’il est en voyage dans
un pays où personne ne le connaît ou s’il meurt loin de son pays et des
siens. Dans ce cas, très souvent, seuls son passeport, sa carte d’identité
ou l’attestation en question peuvent prouver son islam.
Par conséquent, il n’y a pas de mal à se voir délivrer cette attestation
qui, si elle est une nouveauté, n’en est pas pour autant une innovation
religieuse. En effet, seules les innovations dans la religion sont
prohibées, conformément aux paroles du Prophète () :
« Quiconque introduit dans notre religion ce qui lui est
étranger le verra rejeté. »
Le Messager d’Allah () a donc clairement montré que la nouveauté
qui est rejetée est uniquement celle qui touche directement la religion.
Le comité permanent
171
depuis un ou deux ans, et qu’ils ont eu des enfants avant la conversion
de l’homme? Devons-nous accepter son islam, et doit-il s’abstenir de
tout rapport conjugal avec elle une ou deux périodes de menstrues? Par
ailleurs, comment peut-on valider leur mariage, alors que la femme n’a
pas de tuteur en France? Qu’en est-il de leurs enfants, sont-ils des
enfants adultérins?
R. Premièrement, vous devez lui manifester votre joie pour sa
conversion, et lui montrer que sa conversion à l’islam est l’acte le plus
important parmi ceux imposés à l’homme et la plus grande des grâces
divines, pour laquelle il faut le féliciter.
Deuxièmement, il convient de lui expliquer clairement les piliers de
l’islam, les fondements de la foi, le sens des deux témoignages de foi, la
croyance au Jour dernier et au destin. Il faut lui montrer que le credo
chrétien concernant Jésus est faux. Il doit croire que Jésus est le
serviteur et Messager d’Allah, comme les autres Messagers : il n’est pas
le fils d’Allah. Allah est bien au-dessus de ce que disent les chrétiens à
Son sujet. On lui explique que Mouhammad () est le sceau des
prophètes, et que sa mission est universelle, son Message s’adressant à
tous les hommes, Arabes et non Arabes, et tous les djinns. Il faut
également expliquer ceci à la femme à laquelle on demande d’embrasser
à nouveau l’islam, car délaisser la prière est un acte de mécréance.
Troisièmement, si la femme n’a pas de tuteur musulman, alors le
directeur du Centre islamique le plus proche peut prendre sa place lors
du contrat de mariage, car ce dernier peut jouer ce rôle pour cette
catégorie de femmes, conformément aux paroles du Prophète () :
« L’autorité est le tuteur de celui qui n’en dispose pas. »1
Or, le directeur du Centre islamique dispose d’une certaine autorité là
où il se trouve, compte tenu de l’absence de chef musulman à cet
endroit.
172
Quatrièmement, il n’est pas nécessaire de s’abstenir de tout rapport
conjugal s’ils étaient liés auparavant par un contrat de mariage. Quant
aux enfants, ils sont rattachés à l’homme, de même que les enfants nés
d’un mariage non valable sont, en islam, attribués à l’homme qui a
contracté ce mariage.
Le comité permanent
173
prends garde à l’invocation de celui qui est victime d’une
injustice, car rien ne peut l’empêcher de parvenir à Allah. »
De même, Al-Boukhâri et Mouslim rapportent, d’après Sahl ibn Sa’d
As-Sâ’di, que le Prophète () a dit à ‘Ali, au moment où il lui confia
l’étendard de la bataille de Khaybar :
« Avance sans te précipiter. Et quand tu seras face à l’ennemi,
appelle-le à l’islam, puis informe-le des droits d’Allah le Très
Haut qu’ils se doivent de respecter. Je jure qu’il vaut mieux pour
toi qu’Allah guide un seul homme par ton intermédiaire que
posséder les biens les plus précieux. »
Selon une autre version, il a dit :
« Appelle-les à témoigner qu’il n’y a de divinité digne d’être
adorée qu’Allah et que Mouhammad est le Messager d’Allah. »
Par ailleurs, les avis de nos prédécesseurs ont divergé quant à
l’obligation d’accomplir un bain rituel pour celui qui se convertit à
l’islam. Selon l’imam Mâlik, l’imam Ahmad et Abou Thawr, ce
« Ghousl » est obligatoire, comme le prouve ce récit de Qays ibn ‘Asim
(), rapporté par Abou Dâwoud et An-Nasâï : « Je me suis rendu
auprès du Prophète avec l’intention d’embrasser l’islam. Il m’a ordonné
de me laver avec de l’eau et du « Sidr ». » Or l’ordre implique
l’obligation.
Quant à l’imam Ach-Châfi’i, et certains tenants de l’école de l’imam
Ahmad, ils estiment que le « Ghousl » est seulement recommandé
(Moustahabb) pour le nouveau converti, sauf si ce dernier est en état
d’impureté majeure, auquel cas le « Ghousl » devient obligatoire.
Enfin, Abou Hanîfa affirme que le « Ghousl » n’est pas obligatoire
dans tous les cas.
Néanmoins ce hadith, et d’autres qui vont dans le même sens,
indiquent que le « Ghousl » est prescrit en cas de conversion.
174
Quant à la circoncision, elle est obligatoire pour les hommes, et
recommandée pour les femmes. Néanmoins, il est préférable d’attendre
un certains temps avant d’appeler la personne qui désire entrer en islam
à se faire circoncire, de manière à ce que la foi s’établisse fermement
dans son cœur et qu’il ne soit pas tenté de fuir l’islam par peur de la
circoncision.
En résumé, vous avez eu raison de leur demander d’agir ainsi.
Le comité permanent
175
2- La circoncision
176
sont pas circoncis, veulent se faire circoncire. La circoncision est-elle
indispensable dans leur cas, est-elle permise à cet âge avancé?
R. La circoncision n’est pas indispensable, mais c’est une tradition
recommandée, selon la majorité des savants de l’islam. La circoncision
est recommandée dans le cas des personnes mentionnées dans la
question, si l’on ne craint pas que leur circoncision occasionne un
préjudice physique.
Le comité permanent
177
3- Le changement de nom
178
R. D’abord, nous remercions Allah pour vous avoir ouvert le cœur à
l’islam, la religion de vérité qu’Allah a imposée à tous les hommes, quel
que soit leur peuple, qui sont tenus de renier leurs cultes et leurs
pratiques antérieurs et d’embrasser l’islam. Car l’islam est la religion
d’Allah qu’Il a choisie pour Lui-même et qu’Il agrée. Nous remercions
donc Allah pour vous avoir ouvert les portes de ce grand bien, et
L’implorons de vous maintenir attaché à la religion de l’islam.
Quant à changer votre nom, qui était « l’adorateur de la croix », en
‘Abdoullah, cela était obligatoire. En effet, il n’est permis d’employer la
formule « l’adorateur de » (‘Abd) que devant le nom d’Allah. Il est donc
interdit de dire : « l’adorateur de la croix », ou « l’adorateur du Messie »,
ou même « l’adorateur de Mouhammad », ou « l’adorateur d’Al-
Housayn ». L’imam Ibn Hazm a dit à ce sujet : « Les savants de l’islam
s’accordent unanimement pour dire que tout nom formé sur la racine
« ‘Abd » suivie d’un autre nom que celui d’Allah est interdit, à
l’exception de ‘Abd Al-Mouttalib. »
Quant à votre relation avec votre père, sachez qu’Allah a imposé aux
hommes la piété filiale, quand bien même leurs parents seraient des
mécréants. Le Très Haut dit :
« Nous avons ordonné à l’homme de bien traiter ses père et mère. Il
est porté par sa mère qui endure pour lui une succession de peines et
son sevrage n’a lieu qu’au terme de deux années. Sois donc
reconnaissant envers Moi, ainsi qu’envers tes parents. C’est à Moi que
vous ferez retour. Si toutefois ils te poussent à M’associer des divinités
dont tu n’as aucune connaissance, ne leur obéis pas, mais conduis-toi
avec eux de manière convenable ici-bas. Suis la voie de ceux qui
reviennent sans cesse à Moi. »1
Vous devez donc traiter vos père et mère avec bonté pour ce qui est
des affaires de ce monde. En ce qui concerne la religion, il vous est
imposé de suivre la religion de vérité, quand bien même elle
179
s’opposerait au culte de vos ancêtres, tout en vous montrant bon avec
vos parents en réponse à leur propre gentillesse envers vous. Il n’y a
donc aucun mal à maintenir les liens avec votre père, à le traiter avec
bonté en réponse à sa gentillesse, mais ne lui obéissez pas si cela
implique de désobéir à Allah.
Cheikh Al-Fawzân
180
4- Le mariage
181
celui-ci s’était converti à l’islam1. Zaynab était devenue musulmane
plusieurs années avant son époux, et ne s’était pas remariée entre sa
conversion et celle de son mari.
Le comité permanent
182
5- L’héritage
183
« Le musulman n’hérite pas du mécréant, ni le mécréant du
musulman. »1
Le comité permanent
184
Deuxièmement : des bijoux et objets précieux. Les parents mécréants
peuvent-ils, de leur vivant, en faire don à leurs enfants, mais continuer à
en disposer jusqu’à leur mort, après laquelle ces objets précieux
reviendront aux enfants comme convenu?
Troisièmement : des objets sans valeur ou ayant une valeur
négligeable (vêtements, mobilier…). Nous est-il permis de les récupérer
et de nous en servir après leur mort? Sommes-nous autorisées à les
donner à des musulmans ou des mécréants, ou à nous en débarrasser en
les jetant à la poubelle?
Par ailleurs, si la mère décède, la fille a-t-elle le droit d’accepter la
proposition du père de récupérer certaines affaires de la mère, comme
ses vêtements?
R. Le musulman n’hérite pas du mécréant, ni le mécréant du
musulman, conformément aux paroles du Prophète () :
« Le musulman n’hérite pas du mécréant, ni le mécréant du
musulman. »
Cependant, les enfants musulmans sont en droit d’accepter les
donations et cadeaux de leurs parents mécréants, ainsi que la part
d’héritage [qui ne peut dépasser le tiers] que le musulman peut léguer à
d’autres que ses héritiers. Et ils peuvent rédiger, avec leurs parents, tout
type de contrat de vente, pour peu qu’ils respectent la législation
islamique. Mais ils ne leur est pas permis d’hériter de leurs parents
mécréants. Par conséquent, si ces derniers refusent de léguer quoi que
ce soit à leurs enfants musulmans, ou s’ils décident de réserver tous
leurs biens à leurs enfants mécréants, les enfants musulmans n’ont pas
le droit de réclamer la moindre part de leurs biens, car il s’agit là
d’héritage. Or, nous savons maintenant que le musulman n’hérite pas
du mécréant.
Le comité permanent
185
Autres ouvrages et traductions de l’auteur
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9- Découvrir l’islam.
11- Le chiisme.
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