BIOTRANSFORMATION
BIOTRANSFORMATION
BIOTRANSFORMATION
Définitions
-L’industrie agroalimentaire (en abrégé IAA) est l'ensemble des activités industrielles qui
transforment des productions issues de l’agriculture ou de la pêche en produits alimentaires
destinés essentiellement à la consommation humaine.
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Les sous-produits sont des produits résidus qui apparaissent durant la fabrication ou la
distribution d’un produit fini. Ce sont des déchets issus essentiellement de l'industrie agro-
alimentaire et du secteur agricole. Ils sont générés par les activités de transformation des
produits végétaux et animaux. Ils se caractérisent par une grande hétérogénéité (lactosérum,
marcs de raisin, vinasses, déchets de légumes ou de fruits, déchets de l'industrie de la
viande...) et par leur capacité à subir une fermentation (utilisation pour la méthanisation
comme exemple).
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La biotransformation désigne l'ensemble des mécanismes métaboliques par lesquels un
sous-produit est chimiquement modifié et dégradé par un organisme (généralement un
microorganisme).
Ces procédés consistent en une valorisation énergétique de la biomasse constituée par les
déchets végétaux.
-La méthanisation :
Elle peut être appliquée à différents types de déchets : graisses, déchets de conserveries de
légumes, de poissons, lactosérum ..., boues de stations d'épuration urbaines ou industrielles,
lisiers, eaux résiduaires des distilleries ou de betteraves en sucrerie. C'est un des moyens de
valoriser les déchets organiques, en particulier ceux produits par les exploitations agricoles et
les IAA.
Elle est pratiquée par un agriculteur ou un groupe d'agriculteurs. Ce sont majoritairement les
effluents et substrats agricoles qui sont utilisés. Il existe deux types de méthanisation :
-La méthanisation en station d'épuration des eaux usées : traitant les boues résiduaires
d'épuration des eaux usées urbaines.
3-La méthanisation des ordures ménagères : ces projets sont conduits par les
collectivités (les APC et les mairies) ou des entreprises spécialisées dans la gestion des
déchets.
4-La production spontanée de biogaz : dans les installations de stockage de déchets (les
décharges).
3
Le processus de fermentation
Processus de méthanisation
Etapes de la méthanisation
4
Les différentes étapes de la méthanisation sont résumées dans le schéma ci-après :
Ce processus fait intervenir plusieurs types de micro-organismes classés dans trois phases
distinctes :
L'étape d'hydrolyse est réalisée par plusieurs groupes de bactéries anaérobies strictes et
facultatives dont la nature dépend de la composition qualitative et quantitative de
l'alimentation. Les principales espèces appartiennent aux genres Clostridium, Bacillus,
Ruminococcus, Enterobactéries, Propionibacterium et Butivibrio.
Au cours de cette étape, l'oxydation des substrats (surtout les acides propionique et butyrique
ainsi que l'éthanol) est couplée à la formation d'hydrogène, de dioxyde de carbone et d'acétate.
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Elle représente l'activité de trois groupes de bactéries : « les homoacétogènes » des genres
Clostridium, Acetobacterium, Acetogenium,…« les syntrophes » des genres Syntrophobacter,
Syntrophomonas, Syntrophus... et « les sulfato-réducteurs » des genres Desulfovibrio,
Desulfobacter, Desulfomonas...
Les bactéries actives de cette dernière étape sont réunies dans un groupe qui leur est propre :
celui des « Archae ».
La datte a toujours été depuis les temps immémoriaux un des éléments les plus importants de
l’alimentation tant pour les humains que pour les animaux, sa production mondiale s’élève à
plus de 58 millions de tonnes plaçant l’Algérie au 6ème rang des pays producteurs de dattes
avec 470 000 t/an, dont 30% sont des dattes communes à faibles valeurs marchandes, pour la
plupart destinées à l’alimentation du bétail. Les dattes sont particulièrement riches en sucre et
en éléments minéraux, notamment en K, Ca et Mg. Les fruits de dattes, y compris les variétés
sèches, sont un véritable concentré de calories avec plus de 50% de sucres. Grâce aux
procédés biotechnologiques, il est possible de valoriser les dattes communes de faible valeur
marchande et de mettre sur le marché local et international, une nouvelle génération de
produits à haute valeur ajoutée tel que le bioéthanol ou d’autres produits simples tels que le
miel, le jus et les farines de dattes.
Déchets de dattes
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1. Définition et production de dattes
La datte est le fruit comestible du palmier-dattier (Phoenix dactylifera). Le terme « datte »
dérive du grec ancien dáktylos, « doigt », en référence à la forme de ce fruit. C'est un fruit
charnu, oblong, de 4 à 6 cm de long, contenant un noyau allongé, marqué d'un sillon
longitudinal, sa répartition géographique est liée au climat chaud et aride des régions
sahariennes. La production mondiale de dattes est illustrée dans le tableau suivant :
7
Le sirop de dattes est un produit liquide, concentré de couleur jaune vif, extrait à partir des
dattes. Il est considéré comme une source de sucre, constitué des éléments suivants : Fibres :
12 %, Eau : 15 %, Sucres : 65 %. Il est fabriqué selon le procédé suivant :
Epuisement à
Dattes Clarification
l'eau chaude
Filtration et
Lavage Pressage concentration
sous vide
Dénoyautage et
Purification Sirop de dattes
broyage
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Lavage et Mise en forme
Ajout de l'eau et
dénoyautage de (moule en
mélange
dattes aluminium)
Ramollissement Pétrissage et
Etuvage à 75-80°C
par la vapeur pour agitation
(10-12H)
les variétés sèches mécanique
La fabrication de Kamar-Eddine repose sur l’extraction du jus de dattes après ajout d’eau à
raison de 25 litres pour 10 kg de dattes. Ensuite on effectue la concentration de jus. On peut
aussi ajouter d’autres produits pour diminuer l’intensité de la couleur tel que : l’oxyde de
soufre à raison de 20 ppm et un peu d’acide citrique pour donner un goût acide au produit.
La Production de « Kamar-Eddine » de dattes est illustrée dans la figure suivante :
9
Dattes dénoyautées Moulage
11
Une étude a été menée en 2010 par des chercheurs Algériens à l’unité de recherche en
énergies renouvelables de la wilaya d’Adrar, elle a consisté à développer un procédé
biotechnologique de production (par voie fermentaire) d’alcool éthylique.
Pour cela, un dispositif expérimental a été monté, il est constitué d’une cuve de fermentation
d’une capacité de 500 litres munie de tous les instruments de contrôle du déroulement de la
fermentation et d’une autre cuve pour la distillation.
La production d’éthanol à partir des déchets de dattes constitue une solution intéressante sur
le plan économique, cet alcool peut remplacer celui obtenu par voie chimique à partir des
produits pétroliers et peut remplacer le pétrole léger comme carburant ou au moins permettre
le coupage de l’essence (5 à 10 % d’éthanol).
En effet, l’intérêt de produire de l’éthanol vient du fait que c’est une substance énergétique
stratégique et son utilisation couvre un champ étendu d’activités industrielles : fabrication de
spiritueux, d’intermédiaires chimiques (produits de beauté, parfums, cosmétiques, produits
pharmaceutiques,), de solvants, de détergents, de désinfectants, etc.
Notre pays importe entre 30.000 et 50.000 hectolitres d’alcool éthylique par an, afin de
couvrir ses différents besoins.
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Grâce à sa composition chimique et sa richesse en minéraux et oligoéléments, le moût de
datte permet d’obtenir une bonne productivité d’alcool brut. Les quantités de ce dernier
obtenues après 72h de fermentation et 1h20mn de distillation, sont satisfaisantes.
a- Procédé de la fermentation alcoolique
-Fermentation alcoolique
La fermentation alcoolique consiste à transformer les sucres fermentescibles en anaérobiose
par des levures en alcool et gaz carbonique avec dégagement de calories selon la réaction
suivante :
Sucres + Levures ==> Ethanol + CO2 + Energie
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Un changement d’odeur et de saveur, au début le liquide est sucré et au fur et à mesure de
la fermentation, il devient de plus en plus alcoolisé et acide.
Une diminution de la densité due à la transformation des sucres en alcool.
Une augmentation du volume, dû au gaz carbonique qui s’échappe.
-Avant d’entreprendre la fermentation, il y a lieu de préparer une culture par ensemencement.
-L’inoculum est obtenu en ensemençant le jus de dattes stérilisé par autoclavage à 110 °C
pendant 20 mn par la souche Saccharomyces cerevisiae.
-La fermentation est conduite dans le fermenteur rempli au 2/3 de sa capacité. Le milieu de
culture est enrichi avec du phosphate d’ammonium (2,5 g/l).
-Le pH du milieu est ajusté entre 4,2 et 4,5. La température est maintenue à 30 ± 2 °C. La
fermentation est conduite en anaérobiose pendant 72 heures.
-Distillation
A la fin de la fermentation, nous serons en présence d’un vin de dattes qu’il faut distiller pour
pouvoir extraire l’éthanol. La température de distillation est de l’ordre de 78 °C, ainsi, on
récupère l’éthanol utilisé appelé « bio éthanol » à forte valeur ajoutée.
La distillation est un procédé de séparation de mélange de substances liquides dont les
températures d'ébullition sont différentes. Elle permet de séparer les constituants d'un mélange
homogène.
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Récupération de l’alcool « éthanol »
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Le lait coagule généralement par ajout de présure, extraite de la caillette des jeunes ruminants.
Celle-ci est constituée de deux enzymes : la chymosine et la pepsine qui vont agir sur les
micelles de caséines. Les micelles de cette protéine du lait sont constituées de quatre types de
caséine : αS1, αS2, β et κ. La stabilité des micelles est dépendante de la κ-caséine.
1.4.2. Voie d’acidification
La coagulation acide se fait généralement par ajout de bactéries lactiques, comme les
Streptocoques et les Lactobacilles, qui vont fermenter le lactose en acide lactique.
Ainsi, ce dernier va provoquer une acidification du milieu et induire la déstabilisation et
l’agrégation des micelles de caséines par diminution de la charge électronégative de celles-ci.
Elle cause l’agrégation des micelles de caséines.
1.5 Synérèse et égouttage
Un gel est une matrice protéique qui retient entre ses mailles un liquide. Ce dernier va avoir
tendance à être expulsé par la contraction du gel lors de la synérèse. Ainsi, il y aura obtention
d’une phase solide (le caillé) et d’une phase aqueuse (le lactosérum). Cet égouttage naturel
peut être accéléré et amélioré par des procédés plus complexes. Le lactosérum obtenu sera
acide s’il est produit sous l’effet des bactéries lactiques ou doux par ajout de la présure. Il
représente environ 85% du volume initial du lait utilisé et contient approximativement 50 %
des constituants initiaux.
2. Composition des lactosérums
Qu’il soit doux ou acide, le lactosérum est constitué principalement de lactose, de protéines
solubles et d’ions minéraux. En fonction des différents paramètres de production utilisés dans
les industries laitières, la teneur en caséines résiduelles, en matières grasses et en certains ions
minéraux peut varier. La composition des différents lactosérums est décrite le tableau.
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Thiamine Mg 0,4 5
Riboflavine Mg 1,4 25
Pyridoxine Mg 0,5
Cobalamine µg 1,5 25
Acide nicotinique Mg 2 8
Acide folique µg 50 220
Acide pantothénique Mg - 11 5
Acide ascorbique Mg 9 45
pH 6,0-4,5
1.2. Ultrafiltration
L’ultrafiltration permet de récupérer les protéines du lactosérum tout en éliminant le lactose et
sels minéraux. Ces opérations assurent la rétention des protéines en amont de la membrane
filtrante (rétentat) et laissent apparaitre un perméat constitué essentiellement d'eau, de
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lactose et sels minéraux. Ces procédés peuvent permettre d’obtenir des concentrés à 80% de
protéines. (Figure 1)
1.3. Précipitation
La précipitation au sulfate d’ammonium permet la séparation des protéines. Cette technique
fait appel à leur solubilité différentielle. En changeant la force ionique du milieu, il est
possible de faire précipiter et séparer plus ou moins rapidement les différentes protéines.
1.4. Chromatographie
La chromatographie est une méthode de séparation et d’analyse des constituants d'un mélange
consistant à faire migrer une phase mobile (soluté) sur une phase stationnaire (solide ou
liquide fixé). Le principe est basé sur les différences d’affinité des composés entre la phase
stationnaire et la phase mobile. Il existe plusieurs types de chromatographie selon la
séparation que l'on souhaite opérer.
2. Séparation du lactose : La cristallisation
L’extraction du lactose peut se faire par un procédé de cristallisation. Préalablement, il faut
enlever les protéines (dénaturées ou non) du lactosérum car elles rendent ce procédé moins
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efficace. La cristallisation est une opération qui a pour but d’isoler un produit, ici le lactose,
sous forme de cristaux.
La première étape consiste à concentrer le lactosérum par évaporation. Une fois concentré, ce
dernier est soumis à une cristallisation par refroidissement. Les cristaux de lactose obtenus
sont séparés puis broyés (ils peuvent parfois être soumis à un raffinage).
Pour augmenter encore le rendement, la cristallisation peut s’effectuer en deux étapes. Au
cours de la première phase de cristallisation, on amène le lactosérum concentré à l’état
sursaturé et on lui ajoute des germes de cristallisation, puis on maintient cet état saturé par
évaporation. On a ainsi un début de cristallisation et donc un mélange eau-mère et cristaux.
On procède à un premier essorage par centrifugation pour récupérer les gros cristaux. La
deuxième phase de cristallisation consiste à refroidir l’eau-mère afin de provoquer le
grossissement des cristaux qu’elle contient. On procède ensuite à un deuxième essorage
centrifuge pour récupérer le reste des cristaux.
19
Pour la valorisation indirecte, il y a nécessairement une hydrolyse du lactose et/ou une
fermentation.
Il est souvent nécessaire de réaliser l’hydrolyse du lactose pour pouvoir le valoriser ensuite.
On obtient alors, en présence d’eau, deux monosaccharides, le glucose et le galactose. Cette
hydrolyse peut être chimique ou biologique (enzymatique).
Une fois hydrolysé, le lactose propose d’intéressantes applications et ce, particulièrement dans
les confiseries, les desserts, les glaces, la biscotterie et la biscuiterie. Il peut aussi intervenir
dans l’alimentation animale.
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3. La Méthanisation
Dans le cas du lactosérum, la méthanisation doit être effectuée après un prétraitement appelé
l’aéroflotation. Ce traitement permet d’éliminer les matières en suspension et les graisses.
Ensuite, l’effluent arrive à la méthanisation. Celle-ci peut se faire sous deux températures
différentes : entre 30 et 40°C (mésophile) ou entre 50 et 60°C (thermophile). Dans le
deuxième cas, la digestion sera plus rapide.
La méthanisation se déroule en trois parties. La première, l’hydrolyse est l’acidogénèse, les
bactéries hydrolytiques transforment la matière organique complexe (protéines, lipides,
polysaccharides) en acides gras volatils ou alcools et libérent du gaz composé de H 2 et CO2.
Deuxièmement, l’acétogénèse permet la transformation des composés issus de l’étape
précédente par des bactéries acétogènes en précurseurs direct du méthane : l’acétate, le
dioxyde de carbone et l’hydrogène. Lors de la dernière étape, « la méthanogénèse », il y a
production de méthane par des micro-organismes anaérobies stricts. Le méthane, biogaz
produit, peut alors être transformé en électricité ou en chaleur.
21
Introduction
1. Production oléicole
Bien que la production de l'olivier soit répartie sur les cinq continents, elle est surtout
prédominante dans la zone du Bassin Méditerranéen qui représente 98% de la surface et des
arbres en production et 97% de la production totale d'olives. Les quatre pays (Espagne, Grèce,
Italie, Tunisie) représentent à eux seuls :
65% de la surface.
76% des arbres en production.
74% de la production totale d'olives.
L’industrie oléicole, en plus de sa production principale qui est l’huile, laisse deux résidus,
l’un liquide (les margines) et l’autre solide (les grignons). De plus, l’olivier à travers la taille,
engendre des feuilles et des brindilles et du gros bois.
35% de grignons bruts sont produits, par rapport aux olives traitées, ainsi, la production
mondiale de grignons bruts est estimée à environ 2,9 millions de tonnes. De plus, 100 kg
d’olives traitées engendrent 100 litres de margines, la production mondiale de margines serait
de 8,4 millions de mètres cubes.
Par ailleurs, et selon les estimations de nombreux pays, 25 Kg de feuilles et brindilles sont
produites par an et par arbre. Ceci se traduit par une production annuelle mondiale d’environ
15 millions de tonnes de feuilles et de brindilles fraiches.
2. Composition de l'olive
La composition de l’olive est illustrée dans les figures suivantes :
22
3. Fabrication de l'huile
La technologie utilisée est très variable et a fait l'objet d'importantes modifications durant les
dernières décennies. A titre d'exemples deux procédés sont décrits :
Par pression : comme exemple en Tunisie
Par centrifugation : comme exemple en Italie
23
Fabrication de l’huile par centrifugation
24
Fabrication de l’huile par pression (presse hydraulique)
25
Grignons
Grignons secs
La pulpe d'olive : c'est la pâte obtenue lorsque le noyau a été séparé de la pulpe
préalablement à l'extraction de l'huile. Elle est riche en eau (60%) et de conservation très
difficile.
26
Pulpe d’olives (grignons bruts)
Les margines : c'est le résidu liquide aqueux brun qui s'est séparé de l'huile par
centrifugation ou sédimentation après le pressage.
27
Margines
Les feuilles collectées à l'huilerie : ce ne sont pas les résidus de la taille, mais des feuilles
obtenues après le lavage et le nettoyage des olives à l'entrée de l'huilerie. Leur quantité est
estimée en Grèce par exemple, à environ 5% du poids des olives.
b) Les résidus de la taille et de la récolte Les oliviers subissent en général une taille sévère
un an sur deux et une taille légère l'autre année. Après séparation des grosses branches les
feuilles et ramilles (diamètre inférieur à 3 cm) peuvent être distribuées aux ruminants.
28
encore riches en matières grasses, son efficacité comme mode de conservation semble très
limitée.
Les quelques essais effectués à petite échelle de conservation par ensilage laissent prévoir une
possibilité de conservation plus simple, plus économique et plus efficace en utilisant la
méthode des silos qui permet de stocker des quantités très variables de quelques tonnes à
plusieurs centaines de tonnes.
Compte tenu du fait que le grignon brut frais se conserve très peu de temps, il doit être
distribué très rapidement aux animaux le plus tôt possible afin de ne pas s'altérer.
b) Dégradabilité
Très hautement ligno cellulosiques, les grignons d'olive ont une dégradabilité très lente et les
valeurs maximales atteintes sont très modestes (32% de la MS est dégradée après une durée
de séjour de 72 h dans le rumen). La dégradabilité des protéines est aussi très faible, et cela
peut s'expliquer par le fait que 75 à 90% de l'azote est lié à la fraction ligno cellulosique
entrainant ainsi une très faible solubilité de l'azote qui n'est que de 2,3% pour le grignon brut,
et de l'ordre de 0,2 à 0,4% pour les grignons tamisés.
a) Traitement à la soude
Pour des quantités ajoutées de soude (6 à 8%), la digestibilité in-vitro augmente
progressivement pour atteindre des valeurs de 50 à 70%.
Le traitement de grignons gras à la soude peut entrainer la formation de savon par
saponification. Ce phénomène a été souligné par des chercheurs. D'où la nécessité de ne
traiter que des grignons épuisés ou d'utiliser des alcalis (Na 2CO3, NH4OH) qui n'engendrent
pas de réactions de saponification.
La dégradabilité des protéines et de la matière sèche est améliorée. La digestibilité in-vivo de
la matière sèche et surtout celle des protéines et de la cellulose brute, sont augmentées.
b) Traitement à l'ammoniac
Des grignons tamisés et épuisés ont été stockés en sacs plastiques avec injection de NH 3 (3%).
Il en résulte une amélioration importante de la valeur nutritive notamment par :
Un enrichissement en azote (+ 200%).
Une amélioration de la digestibilité de tous les nutriments et particulièrement des matières
azotées (+ 90%).
29
Une augmentation de la rétention azotée.
e) Traitement mécanique
Le seul traitement mécanique pratique consiste en la séparation partielle de la coque du noyau
par tamisage ou ventilation. Ceci a pour effet de réduire notablement le taux de cellulose. Le
tamisage améliore la digestibilité de la matière organique et de la matière azotée.
Le tamisage semble donc une méthode de traitement très efficace pour l'amélioration de la
valeur nutritive des grignons épuisés.
25 à 40 millions de m3 de margines sont produits annuellement, dont 90% sont localisés dans
le bassin méditerranéen et déversés dans la nature sans traitement préalable. De plus, les
nouveaux systèmes d’extraction de l’huile (centrifugation) multiplient par 3 la quantité d’eau
utilisée et donc de margines.
Les composés fondamentaux des margines sont l’eau (83,2%), les substances organiques
(15%) et les substances minérales (1,8%).
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cette méthode d’évacuation est qu’en essayant d’éviter une pollution hydrique, nous risquons
de provoquer une pollution de l’environnement en raison des problèmes de manque
d’esthétique et de mauvaises odeurs que présentent les bassins d’évaporation.
f) Production d'enzymes
La croissance de Cryptococcus albidus sur margines durant 48 h élimine environ 75 % de la
DB0 (une dépollution) tout en produisant de la biomasse et des enzymes. Ces enzymes ont été
testés pour l'amélioration du système d'extraction d'huile d'olive. L'addition de 2 litres d'une
solution concentrée de ces enzymes par ultrafiltration (90 UV/ml) pendant un cycle de
broyage, a augmenté le taux d'extraction de 84,3 % à 90,7 %.
31
Mélasse
Bagasse
32
Vinasse
1. Industrie sucrière
Le saccharose est extrait de la betterave sucrière ou de la canne à sucre. Ces plantes possèdent
la particularité d’avoir comme glucide de réserve le saccharose résultant de la synthèse
chlorophyllienne, ces plantes accumulent le sucre au niveau, de la racine pour la betterave ou
de la tige pour la canne.
La betterave sucrière Beta vulgaris est une espèce biannuelle. En Europe, on produit presque
uniquement du sucre à partir des betteraves. Elle se caractérise par d’assez bons rendements
(entre 50 et 90 t/ha) variant par la quantité selon le semis, le sol, les soins et le climat. La
récolte s’effectue à partir de septembre avec des durées de campagne de deux à trois mois en
moyenne par an.
La canne à sucre « Saccharum officinarum » est une plante de la famille des Poacées
(graminées). Toutes les espèces du genre « Saccharum » sont des graminées vivaces de
grande longévité dont l’aspect rappelle celui du roseau. Il existe plusieurs variétés qui
possèdent des caractéristiques diverses s’adaptant ainsi aux différentes régions de culture :
robustesse, résistance aux maladies, teneur en sucre plus ou moins élevée, etc. La culture de la
canne nécessite de forts taux d’ensoleillement et de chaleur, son rendement peut atteindre 70
t/ha. La richesse en sucre de canne varie selon les pays de 11% à 16%. La composition
biochimique de la canne à sucre et de la betterave sucrière est comme suit :
33
Fabrication du sucre
Pour parvenir au consommateur, le sucre stocké au cœur de la plante doit être extrait en
éliminant, étape par étape, les autres constituants du végétal. Ce travail d'extraction mobilise
un savoir-faire spécifique associé à d'importants équipements industriels.
Un procédé d'extraction
Réalisé dans des sucreries, le processus d’extraction consiste à recueillir le jus sucré qui est
filtré puis concentré par évaporation avant la cristallisation.
Au terme de ces opérations, le sucre aura été successivement extrait, purifié, concentré et
cristallisé sans aucune altération ni transformation chimique.
Afin de conserver toute leur richesse en sucre, les plantes sucrières, canne et betterave,
doivent être transformées rapidement. C’est pourquoi les sucreries sont implantées à
proximité des zones de culture.
A - La betterave
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La sucrerie est approvisionnée en betteraves par les cultures implantées dans un rayon
d’environ 30 km. Le poids net des racines livrées (hors terre et pierres) et leur teneur en sucre
sont évalués par prélèvement lors de la livraison. Le temps de stockage des betteraves est
réduit au strict minimum afin de conserver leur richesse en sucre.
2. Lavage : Les betteraves sont brassées dans un lavoir où elles circulent à contre-courant
d'un flux d'eau pour les nettoyer et les séparer de la terre, des herbes et des pierres.
3. Découpage : Les betteraves propres sont envoyées dans des coupe-racines qui les débitent
et les coupent en fines lamelles appelées « cossettes ».
4. Diffusion : Le jus sucré est extrait des cossettes par diffusion. Cette opération, basée sur le
principe de l'osmose, a pour but de faire passer le sucre contenu dans les cossettes dans de
l’eau. La diffusion est réalisée dans un long cylindre : les cossettes y pénètrent par une
extrémité, et l'eau tiède qui y circule lentement en sens inverse s’enrichit peu à peu de leur
sucre. Le jus sucré est recueilli à une extrémité, tandis que les cossettes épuisées, appelées «
pulpes », sont récupérées à l’autre bout.
5. Filtration : Le jus obtenu contient la totalité du sucre présent dans la betterave, mais
également des impuretés qu’il faut éliminer (sels minéraux, composés organiques...).
L’opération s'effectue par épuration calco-carbonique : une adjonction successive de lait de
chaux (à base de pierres calcaires) puis de gaz carbonique permet de former des sels
insolubles et des précipités qui fixent les impuretés. Le mélange est alors envoyé dans
des filtres qui retiennent les impuretés et libèrent le jus sucré clair.
7. Cristallisation : Le sirop achève sa concentration dans des chaudières travaillant sous vide
pour éviter la caramélisation. La cristallisation se généralise et l'on obtient la « masse cuite »,
formée de multiples petits cristaux en suspension dans un sirop coloré.
8. Essorage : La masse cuite est envoyée dans des turbines, ou essoreuses, rapides et dotées
d'un panier en tôle perforée. Sous l'action de la force centrifuge, le sirop est évacué tandis
que le sucre blanc cristallisé se dépose sur les parois du panier.
9. Séchage : Encore chaud et humide, le sucre cristallisé blanc est envoyé dans des appareils
de séchage à air chaud. Puis il est refroidi et stocké en silo où il achève de se stabiliser.
10. Conditionnement : Une fois séché, le sucre est soit conditionné dans différents
emballages, soit directement en poudre, soit en morceaux par moulage, soit expédié en
vrac, par camions ou wagons.
B - Canne à sucre
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2. Processus d'extraction : Le procédé d'extraction du sucre de canne est identique à celui
du sucre de betterave, à l'exception de la première phase où le jus de canne est extrait
par broyage, tandis que celui de betterave est extrait par diffusion. À leur entrée dans la
sucrerie, les cannes sont découpées en petits morceaux puis pressées et broyées dans plusieurs
moulins.
Le jus de canne connaîtra ensuite les mêmes étapes que le jus de betterave. Le sirop
recueilli après cristallisation et essorage du sucre de canne ou de betterave, également appelé
« eau mère », est encore chargé de sucre. Il subit alors une nouvelle cuisson et un nouvel
essorage qui donnent le sucre dit de «deuxième jet», plus coloré et moins pur que le sucre de
premier jet.
Puis ce sirop de deuxième jet, toujours riche en sucre, est à son tour réintroduit dans le cycle
pour donner un sucre de troisième jet, brun et chargé d'impuretés (le sucre roux), ainsi qu’un
dernier sirop visqueux et très coloré, appelé « mélasse ».
A l’inverse les cristaux de sucre issus de la canne sont naturellement colorés. Leur couleur
rousse est due à la présence de matières organiques et de pigments. Ce sucre roux devra être
raffiné pour devenir blanc.
36
Fabrication du sucre et les différents coproduits qui en découlent
2.1 Mélasse
37
Potassium (g/Kg MS) 82 40
a) Production de la levure
Les mélasses ont une composition complexe ce qui fait d’elles un milieu de culture adéquat,
un certain nombre d’opérations doivent être effectuées pour permettre la culture des levures.
La clarification est généralement conseillée pour éliminer les boues et les restes. Le sirop de
mélasse doit être dilué jusqu’à l’obtention de la concentration souhaitée. La solution est par la
suite ajustée à pH adéquat et épuré par centrifugation. Elle est ensuite autoclavée.
Les mélasses de betterave et de cannes à sucre permettent d’obtenir des biomasses et des
levures pour la panification ; les deux espèces les plus cultivées sur ces substrats sont
Saccharomyces cerevisiae et Candida utilis.
Un fermenteur de 100 m3 permet d’obtenir 5 tonnes de levures en 20 heures. Les
contrôles d’alimentation du milieu, du pH, d’aération et de température, sont très rigoureux
afin d’optimiser la qualité des levures finales. Une période de maturation est effectuée avant
la collecte : elle consiste à arrêter l’alimentation du milieu en maintenant l’aération de façon à
ce que le bourgeonnement soit stoppé.
Les levures sont concentrées et séparées du moût. L’opération est réalisée en continu sur des
appareils centrifuges qui permettent d’obtenir ainsi une biomasse utilisée en panification et
pâtisserie (la levure).
b) Production de bioéthanol :
En général, les levures appartenant aux genres Saccharomyces sont les plus utilisées, malgré
les nombreuses espèces de microorganismes connues pour leur capacité à fermenter les sucres
en éthanol. En effet, les souches telles que Saccharomyces cerevisiae possèdent plusieurs
avantages dont :
La stabilité génétique.
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-Substrat : Plusieurs études ont apporté qu'une concentration élevée en substrat montre un
effet inhibiteur sur la croissance de la levure, ainsi, que sur la fermentation alcoolique.
Les levures utilisent plusieurs monosaccharides ou disaccharides comme substrat. Cependant,
aux fortes concentrations en sucres, on observe l'existence d'une phase de latence plus ou
moins marquée liée à l'adaptation des cellules au milieu.
-pH : Comme toutes les levures, Saccharomyces cerevisiae présente l'avantage de croître sur
des milieux acides pour lesquels la plupart des bactéries ne se développent pas.
La fermentation alcoolique se déroule à un pH acide (5 à 6). Comme au cours de la majorité
des fermentations industrielles, la formation de CO2 et d'acides organique acidifie
progressivement le milieu et empêche le développement des micro-organismes.
- La mélasse comme insecticide biologique : Le charançon rouge est l’insecte ennemi n°1
du palmier dattier, la lutte contre ce ravageur est très difficile et nécessite de mettre en place
des moyens importants à grande échelle. Des chercheurs ont proposé un protocole de
piégeage à base de mélasse : 1 à 7 pièges par hectare sont installés en fonction de la densité de
l’infection, de l’âge et de rejets. Le piégeage sert avant tout à détecter les foyers de
charançons et secondairement à réduire la population. Les pièges utilisés sont composés d’une
capsule associée à un attractif alimentaire (dattes et mélasses de canne à sucre). Ce piège
prévient toute fuite des insectes capturés.
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2.3. La bagasse
La bagasse est le résidu fibreux obtenu après broyage de la canne pour en extraire le jus.
D’une tonne de canne, il subsiste 320Kg de bagasse. La bagasse est composée de 80% de
fibres, 56% de cellulose, 24,3% d’hémicellulose et 19,5% de lignine. Elle est utilisée comme
source d’énergie : dix tonnes de bagasse sont équivalentes à presque deux tonnes de carburant
avec l’avantage d’être moins polluants et d’être renouvelables et en papeterie.
Après l’extraction du sucre, la bagasse est transportée vers les centrales thermiques pour
produire de l’énergie. Les centrales de certaines régions de la France comme exemple,
produisent environ 1256 GW/an dont plus de 273 GW/an à partir de la bagasse.
Cette stratégie de cogénération est entreprise dans de nombreux pays sucriers (Brésil,
Thaïlande, Guatemala, Iles Maurice, les Guadeloupe…). On les appelle « agros-carburants de
seconde génération », ils sont issus de l’hydrolyse des fibres végétales (bois, paille,
bagasse…). Le bilan énergétique des agro-carburants est 2 à 3 fois plus supérieur.
Valorisation agronomique
La bagasse sert de support à la culture de champignons. Les pailles qui restent aux champs
sont une source non négligeable de minéraux et de matière organique pour le sol. La bagasse
et la paille peuvent aussi être utilisés comme aliment pour le bétail seul ou en mélange avec la
mélasse.
Valorisation en matériaux
Parmi les sources de fibres autres que le bois, la bagasse est la plus utilisée (20%) pour la
fabrication des pâtes à papier, devant le roseau (17,5%) et les pailles de céréales (17%). Des
papeteries à base de bagasse sont implantées en Inde, en Afrique du sud, au Mexique… Des
innovations récentes permettent la fabrication de contenants alimentaires (assiettes, gobelets,
barquettes…). Au Brésil, des sociétés réalisent un composite de différents plastiques recyclés
avec de la bagasse comme renfort pour réaliser différents objets (chaises, boites…).
2.4. La vinasse
Valorisation des vinasses (sous-produit de distilleries)
Les vinasses constituent les principaux effluents des distilleries et les déchets les plus
problématiques de la filière sucre. Ces résidus de distillation sont composés d’eau, de matières
organiques, de matières minérales (comme le cuivre issu des plateaux des colonnes de
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distillation), d’ions ajoutés lors de la fermentation alcoolique. Les vinasses constituent une
source non négligeable de pollution. Des mesures doivent être mises en place pour les
éliminer et les traiter.
Un procédé a été développé dans le but de réduire la charge polluante des vinasses. Il consiste
à filtrer les vinasses sur une terre afin d’absorber la matière organique qu’elles contiennent.
L’adsorbat est ensuite extrait au moyen d’un solvant apolaire : « l’hexane » afin de récupérer
les cires brutes. Le rendement de l’extraction est d’environ 7%. Les cires récupérées sont
utilisées dans l’industrie pharmaceutique et cosmétique.
Les vinasses peuvent aussi être utilisées pour la production de biogaz, cette technique de
valorisation existe à l’échelle industrielle depuis plus de 20 ans en France. Elles sont aussi
valorisées comme fertilisant pour les cultures cannières. Ainsi que l’optimisation des
techniques de méthanisation qui permettra la généralisation de la valorisation énergétique des
vinasses avec un couplage à des chaudières qui alimentent la distillerie.
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