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Chapitre 6

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Mesures des hautes tensions

Il y a évidemment des difficultés dans la mesure des tensions et courants dans


les circuits de haute tension dus au problème d’isolation indispensable entre la tension de
mesure et les instruments de mesure. Le danger des hautes tensions rend nécessaire
l’éloignement des expérimentateurs avec leurs appareils de mesure. Les signaux utiles doivent
donc être transmis dans des câbles. La longueur d’onde de ces signaux (3 km au minimum à
100 kHz) est très grande devant les dimensions de l’expérience et donc la représentation
adéquate d’une ligne de transmission est :

Les appareils de mesure sont intégrés à l’ensemble de l’expérience, de sorte que l’on ne se
préoccupe pas de savoir si leur présence change quelque chose.

Mesure des tensions alternatives

1) Mesure de la tension crête avec l'éclateur à sphères


La mesure de la tension entre deux points quelconques peut s’effectuer facilement au
moyen d’un éclateur à sphères étalonné. Les sphères sont approchées jusqu’à l’apparition
d’une étincelle. La tension se déduit alors de la distance inter-électrodes.
L'éclateur est un appareil composé essentiellement de deux électrodes sphériques de même
rayon et de même natures situés dans l'air, entre lesquelles on applique la tension à mesurer.
Lorsque le champ électrique ainsi crée entre les électrodes atteint une valeur de champ
disruptive, les électrons libres présents dans le gaz sont suffisamment accélérés pour
provoquer le développement d'une décharge électrique. Il existe donc une relation directe
entre l’écart des électrodes et la valeur de la tension créant la décharge.
La figure 1 montre les deux montages de base des éclateurs à sphères. Le montage horizontal
est préféré pour les diamètres D <50 cm utilisés pour les petites tensions ; le montage vertical
est choisi avec des sphères de diamètre élevé pour les tensions grandes à mesurer par rapport
à la terre.
Pour une distance (s) inter-électrodes, la valeur de la tension corrigée de claquage entre les
deux sphères est calculée comme suivant :

Ud max= a U0

a= =0,289.

Avec
Ud max: Valeur maximum de la tension corrigée pour un intervalle (s) claqué.
U0: Valeur maximum de la tension pour un intervalle claqué pour une densité relative de l’air
donnée par la table.1.
b: pression atmosphérique en millibars.
t: température ambiante en degrés Celsius.

Figure.1: Eclateurs à sphères pour la mesure des hautes tensions.


a) Montage horizontal. b) Montage vertical.

Pour mettre en œuvre un tel éclateur, il est nécessaire de placer en série une résistance
de forte valeur, de telle façon que le claquage ne perturbe pas sensiblement le circuit à étudier.
Cet appareil est peu précis car le phénomène disruptif dépend de nombreux paramètres
(température, hygrométrie, état de surfaces des électrodes). La mesure et l'essai ne peuvent
pas avoir lieu simultanément car l'éclateur ramène à zéro la tension à mesurer et d’autre, part,
ce système donne l'indication de la valeur crête de la tension et que sa précision est parfois
insuffisante. Pour cette raison cet appareil n’est utilisée que pour contrôler l’ordre de grandeur
d’une tension. L'avantage de cet éclateur est qu’il peut servir pour toutes les formes de tension
(choc, alternative et continue).

Table 1.
2) Mesure de la tension crête en utilisant les capacités de mesure
La figure 2 montre le circuit convenable pour les mesures exactes et continues de la valeur crête de
la tension alternative par rapport à la terre.
Le courant de charge " i" apporté par la vitesse du changement de la tension appliquée u(t) à mesurer,
arrivé à la capacité de haute tension, est passé à travers deux redresseurs antiparallèles V 1 et V2 mis à la
terre. La valeur moyenne arithmétique Imoyenne du courant i1 dans la branche de gauche est mesurée avec un
ampèremètre.
Si la conduction des redresseurs est assurée idéalement, alors pour la période de conduction de V 1 nous
avons:

Si la tension est symétrique avec la ligne zéro de référence on aura:

et avec T=1/f, en introduisant la relation du courant moyen dans la précédente , alors

3) Mesure avec les transformateurs de potentiel


La haute tension alternative peut être mesurée exactement avec les transformateurs de tension.
Quoique ces transformateurs sont largement utilisés dans les réseaux d’alimentation, ils sont rarement
utilisés dans les laboratoires pour mesurer la tension au-dessus de 100 kV.
Les transformateurs de potentiel sont des transformateurs calculés pour être connectés au secondaire sur
une très forte impédance. Ils permettent d’abaisser la tension dans le rapport des nombres de spires du
primaire et du secondaire. Leur inconvénient est de fonctionner dans une gamme de fréquences très
restreinte. A basse fréquence, l’inductance de magnétisation est trop importante. A haute fréquence la
limitation est dû à l’inductance de fuite, surtout pour un appareil T.H.T dans lequel l’isolation conduit à
des fuites importantes. Lorsque l’inductance de fuite est faible, ou bien moins gênante comme dans le cas
du transformateur de potentiel, ce sont les multiples capacités parasites qui rendent le dispositif inopérant.
Pour ces raisons, les transformateurs de potentiel ne sont utilisés que pour les moyennes tensions, à 50
hZ.

Figure 3 : transformateur de tension

4) Diviseur de tension capacitif.


La figure 4 montre le schéma d’un diviseur capacitif. En négligeant la présence du voltmètre (haute
impédance), le rapport de transformation du diviseur capacitif vaut :

On peut introduire en parallèle dans C2 si les valeurs le justifient les capacités:


- Du câble coaxial de mesure en fonction de la longueur ;
- D’entrée de l’instrument de mesure ;

Figure.4: Diviseur capacitif.

Les rapports de transformation des diviseurs étant élevés, la capacité C 1 est un condensateur à haute
tension dont la valeur de capacité est beaucoup plus faible que celle du condensateur C 2 de la branche
basse tension. Dans ce cas on a :

Schéma de mesure d’un diviseur capacitif HT


Le diviseur capacitif complet représentant les différentes capacités parasites est donné à la
figure.5.

Figure 5 : Capacités dans le circuit de mesure

On peut représenter la combinaison de capacités C ’e et C’’e par une capacité unique Ce appelée
capacité parasite équivalente par rapport à la terre. La valeur de C e en fonction de C’e et C’’e dépend du
schéma équivalent choisi pour représenter le diviseur. Approximativement la valeur de Ce en fonction de
la hauteur H du diviseur est donnée par:

Ce= (10 à 15 ) H.
(pF) (m)

D’où le schéma d’un diviseur capacitif complet est donné par la figure.6.

Figure 6: Diviseur capacitif complet.

Le rapport de transformation du diviseur capacitif complet est donné la relation suivante :


Transformateur de tension capacitif
Pour la mesure des tensions très grandes, la réalisation directe d’une tension secondaire U 2 suffisamment
basse pour alimenter les instruments de mesure, est généralement impraticable car la capacité C 2 devrait
être trop importante. On préfère obtenir par le diviseur capacitif une tension U 2 de valeur moyenne et
abaisser celle-ci à la valeur nécessaire à l’alimentation des instruments de mesure par un transformateur
de tension.
Principe de compensation
Nous référant au schéma de la figure.7a, nous obtenons immédiatement:

ou

et donc

(1)

lors d’un fonctionnement à vide ( Ic=0 ), l’expression de (1) devient:

Le rapport constitut le rapport de division. Il ne dépend que des valeurs des capacités. Le second
terme de la relation (1) est un terme d’erreur, proportionnel à Ic et inversement proportionnel à C 1 et C2.

Le terme d’erreur étant en avance de phase de sur Ic, il est possible de le compenser en disposant
dans le circuit récepteur une bobine dont la réactance L crée une chute de tension inductive. Le diviseur
capacitif compensé obéit alors au schéma de la figure.7b.

a) b)
Figure 7 : Diviseur capacitif compensé

La tension appliquée aux bornes de l’appareil de mesure est maintenant U’2. Elle s’exprime :

Le terme r représente la résistance fictive équivalente de la bobine d’inductance. Il est possible d’annuler
le terme imaginaire de l’erreur en choisissant la réactance qui réalise la condition :

Ou bien

La figure 8 schématise l’installation d’un transformateur capacitif, complétée par un éclateur P et


une résistance Rp protégeant l’installation contre les surtensions. La résistance Ra de grande valeur
destinée à l’amortissement des oscillations.
L’utilisation de ce montage présente un avantage dans les circuits de mesure des postes de couplage
des réseaux électriques afin d’éviter des perturbations lors des transmissions de mesure.

a) b)
Figure.8: Schéma de transformateur compensé avec appareil de mesure
a) circuit de mesure
b) transformateur de sortie

5) Mesure de la valeur efficace à l'aide du voltmètre électrostatique


Les voltmètres électrostatiques permettent de mesurer des tensions allant jusqu'à 10OO kV dans certaines
applications.
Quand la tension u(t) est appliquée à un dispositif d'électrodes comme montré à la figure 7, le champ
électrique produit la force F(t) qui tend à réduire l'espace  « s » des électrodes. Cette force d'attraction
peut être calculée à partir du changement d'énergie du champ électrique.

On a encore :
dW + F.ds = 0

En tenant compte de la charge C.u(t) qui est indépendante de 's‘. Il s’en suit :

Si la valeur moyenne arithmétique de la force est calculée à partir de cette expression, la relation
linéaire entre Î et le carré de la valeur efficace de la tension appliquée est :

L'influence du facteur dépend du chemin dans lequel la force est translatée dans une indication.

En général change sur l'intervalle de mesure, ainsi que la dépendance quadratique.

Figure 9 : Voltmètre électrostatique pour la mesure des hautes tensions.


a) Voltmètre utilisant des électrodes sphériques.
b) Voltmètre utilisant une électrode droite mobile.
1) Electrode mobile 2) Axe de rotation
3) Miroir 4) Source de lumière
5) Echelle

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