Location via proxy:   [ UP ]  
[Report a bug]   [Manage cookies]                

Chap7 Methode Des Rotations

Télécharger au format pdf ou txt
Télécharger au format pdf ou txt
Vous êtes sur la page 1sur 26

Chapitre 7

MÉTHODE DES ROTATIONS

7.1 INTRODUCTION
Bien qu’ayant un caractère général, comme la méthode des forces, la
méthode des rotations (des déplacements ou des déformations) est cependant
surtout utilisée pour le calcul des structures constituées de barres, généralement
droites.
Des barres droites assemblées en leurs extrémités (nœuds) forment des
structures appelées portiques (Figure 7.1).

(a) (b)
Figure 7.1

Les portiques ont un comportement essentiellement flexionnel, c'est-à-dire


que la flexion est prépondérante. On peut de ce fait négliger les déformations
provoquées par l'effort normal et l'effort tranchant.
Les structures auxquelles on s'intéresse ici sont planes et chargées dans leur
plan.
D'une façon générale, la méthode des déplacements est utilisée lorsque le
degré d'hyperstaticité est élevé. Notons aussi qu'elle s'applique parfaitement aux
poutres continues ; dans ce cas, les appuis intermédiaires constituent les nœuds
de la structure.
144 CALCUL DES STRUCTURES HYPERSTATIQUES

7.2 CLASSIFICATION DES STRUCTURES


La méthode étant basée sur les déplacements des nœuds, les structures
considérées sont classées en fonction des possibilités de déplacement de leurs
nœuds.
On distingue deux catégories :

a) Les structures à nœuds fixes ou à nœuds invariables (Figure 7.2)


Dans de telles structures, les nœuds ne peuvent subir que des rotations.

(a) (b)
Figure 7.2

Notons que la dérive (c’est-à-dire la translation) des nœuds d'un système peut
être empêchée soit par la nature même du système (notamment le type d'appuis)
soit par une symétrie de la géométrie et du chargement du système.

b) Les structures à nœuds déplaçables (Figure 7.3)


Ce sont des structures dont les nœuds ou certains nœuds subissent des
translations en plus des rotations.

(a) (b)
Figure 7.3

Une structure est à nœuds déplaçables si le système articulé, obtenu par


remplacement de tous les nœuds et de tous les encastrements d'appui par des
articulations, constitue un système instable (mécanisme).
Le nombre de translations possibles pour les nœuds représente le nombre de
degrés de liberté (ddl) du système articulé. Le nombre de ddl correspond au
nombre de liaisons supplémentaires qu'il faut ajouter à la structure articulée
instable pour qu'elle devienne immobile (stable), du point de vue translation.
Le nombre de translations indépendantes possibles d'un système vaut :
Méthode des rotations 145

Kt = 2n – (b+l)
Avec :
n = nombre de nœuds et d'appuis.
b = nombre de barres (une console n'est pas comptée comme une barre).
l = nombre de liaisons aux appuis du système articulé.

Kt=1 Kt=2 Kt=3

(a) (b) (c)

Kt=1 Kt=2

(d) (e)

Figure 7.4 : Exemples de calcul de Kt

7.3 PRINCIPE DE LA MÉTHODE


La méthode consiste à déterminer les déplacements (rotations et translations)
des nœuds de la structure ; puis, en raison de l'interdépendance qui existe entre
les déformations et les efforts, on détermine les efforts (moment, effort tranchant
et effort normal). Le principe de la méthode est décrit par les trois étapes
suivantes.
1) On ajoute des liaisons aux nœuds de la structure initiale pour obtenir un
système dont les nœuds n'ont aucune possibilité de déplacement (rotation ou

(a) Système initial


(b) Système de base

Figure 7.5
146 CALCUL DES STRUCTURES HYPERSTATIQUES

translation). Le système ainsi obtenu est appelé système statique de base (Figure
7.5b).
2) Afin d'obtenir un système équivalent à la structure initiale, on applique des
déplacements (inconnus) correspondant aux liaisons ajoutées (Figure 7.6).

w1 w2
(3)
δ
(3) (2)

Figure 7.6

Les inconnues du problème dans le cas considéré sont :


X1 = w1 (rotation du nœud 1)
X2 = w2 (rotation du nœud 2)
X3 = δ (translation horizontale des nœuds 1 et 2, la variation de longueur de la
barre 1-2 étant négligée).
3) Pour obtenir les déplacements inconnus (X1, X2, X3) on écrit qu'il y a équilibre
des réactions (moments ou forces) apparaissant dans chaque liaison ajoutée sous
l’effet des forces extérieures et des déplacements imposés. Soit :
R1 = Σ des moments réactifs dans l'encastrement (1) = 0
R2 = Σ des moments réactifs dans l'encastrement (2) = 0 (7.1)
R3 = Σ des réactions dans la liaison (3) = 0
Il importe de noter que le système de base obtenu selon l'étape 1 est toujours
constitué de barres dont chacune a soit ses deux extrémités encastrées soit une
extrémité encastrée et l'autre appuyée simplement ou doublement (Figures 7.7 et
7.8).

(a) (b)
Figure 7.7
Méthode des rotations 147

(a) (b)

Figure 7.8

Pour terminer, on retient que la méthode des déplacements est caractérisée


par :
1) Le blocage des nœuds.
2) Un seul système de base possible, donc une façon unique de mettre le
problème en équations (de ce fait, la méthode est particulièrement indiquée pour
le calcul automatique).
3) Des liaisons ajoutées spéciales ; en effet,
• Les encastrements ajoutés supportent uniquement des moments et peuvent
par conséquent subir des translations.
• Les liaisons de translation supportent seulement des forces suivant la liaison
ajoutée.

7.4 SOLLICITATION DES BARRES DROITES HYPERSTATIQUES


Comme nous venons de le voir, le système de base est constitué de barres qui
peuvent être :
- encastrées aux deux extrémités
- encastrées d'un côté et appuyées de l'autre
Ces barres sont sollicitées par :
- les déplacements appliqués
- les charges extérieures
Le calcul de ces poutres peut être effectué par l’une des méthodes exposées
précédemment comme la méthode des paramètres initiaux, la méthode des forces
ou encore la formule des 3 moments ou toute autre méthode.

7.4.1 Barres soumises à des déplacements d'appuis


Examinons à titre d’exemple le cas de la poutre encastrée à ses deux
extrémités soumise à une rotation de l’un de ses appuis (Figure 7.9).

a) Méthode des paramètres initiaux


148 CALCUL DES STRUCTURES HYPERSTATIQUES

On veut calculer les réactions. Soient RA, MA, RB et MB les composantes des
réactions aux appuis A et B qui
apparaissent sous l'action de wA.
MA wA(wA>0)
On a :
Mx = MA + RAx
A x B
EIy" = -MA - RAx
RA l
EIy' = -MAx - RA x2/2 + C
EIy = -MAx2/2 - RAx3/6 + Cx + D y Figure 7.9
avec :
C = EIθ0 = EIwA et D = EIf0 = EI.0 = 0
donc :
EIy' = -MAx - RAx2/2 + EIwA
EIy = -MAx2/2 - RAx3/6 + EIwAx
Conditions à l'extrémité B
En B (x = l), on a : θB = 0 et yB = 0
D'où :
0 = -MAl - RA l2/2 + EIwA
0 = -MAl2/2 - RAl3/6 + EIwAl
ou encore :

 l2   M A  EIwA   4EIwA
 l       M A =
 2 23    =   ⇒  l
 l l       R −= 6EIwA (↓ )
    A 2
 2 6   RA  EIlw  l
 A
On peut maintenant calculer RB et MB.
Méthode des rotations 149

4 EIw A 6 EIw A 2 EIw A


M B = M A + R Al = − =−
l l l
6 EIw A
RA + RB = 0 ⇒ RB = (↑)
l2
Application : Rotation unitaire (wA = 1)
4 EI 2 EI 6 EI 6 EI
MA = ;M B =− ; R A = − 2 ( ↓) ; RB = 2 ( ↑)
l l l l

b) Méthode des forces (Figure 7.10)

 δ 11u M A + δ 12u M B + δ 1F = 1
 u
 δ 21 M A + δ 22u M B + δ 2 F = 0
δ1F = δ2F = 0 (pas de charges extérieures).
Les coefficients du système ci-dessus sont calculés à partir des figures 7.10c
et 7.10d.
1 1 2 l l
δ11
u
= . .l .1. = u
; δ 22 =
EI 2 3 3 EI 3 EI

u u 1 1 1 l
δ 12 = δ 21 = . .l .1. =
EI 2 3 6 EI
d'où :

 l l  A    4EI 
 M  1
 3EI 6EI       M A = l
 l l    =   ⇒  2EI
       M B −=
 6EI 3EI   M B   0  l
150 CALCUL DES STRUCTURES HYPERSTATIQUES

wA=1

A B (a)
l

MA MB
wA=1
(b)

Figure 7.10
MA=1

(c)

1
MB=1

(d)

Le tableau 7.1 donne les réactions, les moments et les déformées des
différents cas de figure.

7.4.2 Barres soumises à des charges


Les calculs peuvent être menés par les méthodes exposées dans les chapitres
précédents. Les diagrammes des moments et les réactions des cas de charge les
plus courants sont regroupés dans le tableau 7.2.
Méthode des rotations 151

Tableau 7.1

w=1 w=1

l l
6EI/l² 4EI/l
6EI/l² 2EI/l

4EI/l 6EI/l² 2EI/l 6EI/l²

δ=1

δ=1
l l
6EI/l²
6EI/l² 12EI/l3 12EI/l3

12EI/l3 12EI/l3
6EI/l² 6EI/l²

δ=1 δ=1
l
3EI/l2
l 3EI/l3
3EI/l3
3EI/l3

3EI/l3
w=1 w=1
3EI/l²

l l
3EI/l
3EI/l²
3EI/l2

3EI/l²
3EI/l² 3EI/l

δ=1

l
δ=1
2
3EI/l
l 3EI/l
3

3EI/l3
3
3EI/l
3EI/l3
3EI/l2
152 CALCUL DES STRUCTURES HYPERSTATIQUES

Tableau 7.2

q q

l
ql²/8
ql²/12 ql²/12

5ql/8
ql/2 ql/2 9ql²/8 3ql/8
l
ql²/24 5l/8 3l/8

a b a b
P P

Pab²/l² Pa²b²/l² Pab(a+2b)/2l²

2Pa²b²/l 3 Pa²b(2a+3b)/2l3

P(3a+b)b²/l3 P(a+3b)a²/l3 Pb(a²+2ab+2l²)/2l3 P(2a+3b)a²/2l3

P P

l/2 l/2 l/2 l/2

Pl/8 Pl/8 6Pl/32

P/2 P/2 11P/16 5P/16


Pl/8 5Pl/32

a b a b

C C

Ca(3a-2l)/l²
6abC/l3 3C(l²-b²)/2l3

6abC/l3
Cb(2l-3b)/l² C(l²-3b²)/2l² 3C(l²-b²)/2l3

l/2 l/2 l/2 l/2

C C

3C/2l C/4 9C/8l


C/2 7C/16

C/4 C/2 3C/2l C/8 9C/16 9C/8l


Méthode des rotations 153

7.5 NOMBRE D’INCONNUES – ÉQUATIONS D’ÉQUILIBRE

7.5.1 Nombre d’inconnues (K)


Le nombre d’inconnues de la méthode est égal au nombre de déplacements
possibles (rotations Kr et translations Kt) des nœuds de la structure considérée.
K = Kr+Kt
- Kr = nombre de rotations - égal au nombre de nœuds de la structure (les
appuis n’étant pas comptés comme nœuds).
- Kt = nombre de déplacements linéaires indépendants (voir § 7.2).
- K représente le nombre de liaisons (encastrements ou butées de translation)
ajoutées pour immobiliser les nœuds de la structure initiale.

7.5.2 Equations d’équilibre


Chaque équation exprime l’équilibre des réactions apparaissant dans une
liaison ajoutée. Dans chaque liaison (i) introduite, la résultante des réactions,
engendrées par les forces extérieures (RiF) et par les déplacements appliqués (Rij),
doit être nulle.
Ainsi, dans l’exemple de la figure 7.11 ci-dessous les équations à partir
desquelles seront tirés les déplacements inconnus (X1, X2 et X3) s’écrivent :
R1 = R11 + R12 + R13 + R1F = 0
R2 = R21 + R22 + R23 + R2F = 0 (7.2)
R3 = R31 + R32 + R33 + R3F = 0
X1
Avec : X2
(3) X3
R11 = réaction (moment réactif) (2)
(1)
apparaissant dans la liaison ajoutée
1 (encastrement) sous l’action du
déplacement appliqué X1 (rotation). Figure 7.11
R12 = réaction (moment)
apparaissant dans la liaison 1 sous
l’action du déplacement X2.
R31 = réaction (force horizontale) apparaissant dans la liaison 3 (liaison de
translation) sous l’action du déplacement X1.
Et de manière générale :
RiF = réaction qui apparaît dans la liaison ajoutée i sous l’action de la
sollicitation globale F (c’est-à-dire les charges appliquées).
Rij = réaction dans la liaison i, dont la nature est déterminée par celle de la
liaison, sous l’action du déplacement Xj.
En vertu du principe de superposition des effets nous pouvons écrire :
Rij = riju X j
(7.3)
154 CALCUL DES STRUCTURES HYPERSTATIQUES

où :
• Xj est le déplacement inconnu appliqué.
u
• rij est la réaction dans la liaison i sous l’action d’un déplacement unitaire,
rotation ou translation selon la nature de la liaison j, appliqué à la liaison j.
Ainsi, pour une structure à n inconnues (n déplacements inconnus des
nœuds), le système d’équations s’écrit :
u u
r11 X 1 +r12 X 2 +... +r1un X n +R1 F =0
.................... ........................................
riu u
1 X 1 +ri 2 X 2
u
+... +rin X n +R iF =0
.................... ........................................
rnu1 X 1 +rnu2 X 2
u
+... +rnn X n +R nF =0
(7.4)
Ou encore sous forme condensée :
n

∑r
j =1
u
ij X j + RiF + 0 i = 1, …, n

(7.5)
Sous forme matricielle le système d’équations canoniques s’écrit :

[ r u ] [ X ] = [ − RF ]
[ r u ] est appelée matrice de rigidité.
7.6 EXEMPLES D’APPLICATION

Exemple 1

P Soit à calculer le portique ci-contre.


(EI) = Cte = 2 1010 kgcm²
l/2=2m l/2 P = 100 kg
h=3m Degré d’hyperstaticité : K = 1 + 0 = 0

X1 X2
X1 P P

Système de base
Méthode des rotations 155

L’équation canonique du système s’écrit :


u
r11 X 1 + R1 F = 0
u
Calcul du coefficient de réaction r11 (moment de
u
réaction unitaire) : r11
u
On indique r11 dans le sens de la rotation X1
appliquée à l’encastrement élastique ajouté (figure ci-
contre).

Diagramme unitaire :

X1=1
X1=1 3EI/l²
6EI/h²
4EI/h

3EI/l 3EI/l²

m1

6EI/h²
2EI/h
u
Le coefficient r11 est calculé de façon à réaliser l’équilibre au nœud du
diagramme m1.
Equation d’équilibre :
u
r11
3EI/l 3 EI 4 EI u
+ − r11 =0
l h
u 3 4
⇒ r11 = ( + )EI
l h
4EI/h

Le coefficient R1F (réaction de charge) est


u
calculé de la même manière que r11 .
156 CALCUL DES STRUCTURES HYPERSTATIQUES

Diagramme de la charge appliquée :


L’action de la charge est limitée à la travée sur laquelle elle est appliquée.

6Pl/32 P
R1F

6Pl/32
11P/16 5Pl/32
5P/16
MF

Le sens de R1F est donné par celui choisi pour X1. L’équation d’équilibre du
nœud déterminera le signe correct.
Équation d’équilibre :
6 Pl 6
R1 F + = 0 ⇒ R1 F = − Pl
32 32
L’inconnue X1, peut être calculée maintenant :
3
Pl
3 4 6 18
X 1 ( + )EI − Pl = 0 ⇒ X 1 =
l h 32 3 4
( + )EI
l h
A.N : h = 300 cm et l = 400 cm
9
X1 = 10 −5 = rotation (en radian) du nœud rigide du système donné.
5
Pour passer du diagramme unitaire m1 au diagramme réel M1, on multiplie le
premier par X1.

6.75kg
24kg *) Si X1 était négative on aurait
48kgm inversé le diagramme et le sens des
réactions.
27kgm 6.75kg

M1
24kg
24kgm
Méthode des rotations 157

Le diagramme des charges ne change pas.

75kgm

31.25kg
62.5kgm
68.75kg

MF

48kgm

Le diagramme final des moments (M)


s’obtient par superposition des diagrammes M1
et MF. On note que l’équilibre de rotation du 76kgm
nœud est satisfait.
Les réactions aux appuis de système donné M
peuvent s’obtenir en reportant les réactions des
diagrammes M1 et MF aux appuis réels qui les
supportent. 24kgm

P P
B 24kg RHB=24kg

31.25kg 6.75kg
m RVB=38kg

RHA=24kg
24kg A
68.75kg
6.75kg
RVA=62kg

A partir des réactions et des charges extérieures, on trace les diagrammes de


N et de T.

62kg
24kg
38kg

N T

62kg
24kg
158 CALCUL DES STRUCTURES HYPERSTATIQUES

Exemple 2
q=2t/ml

2EI 2EI
K=2+0=2
EI l=4m
EI

S.D.

l l=4m

X2
X1
Equations canoniques :

S.F.

 r11u X 1 + r12u X 2 + R1F = 0


 u
 r22 X 1 + r22u X 2 + R2 F = 0
Méthode des rotations 159

Diagrammes unitaires (a et b) et diagramme des charges (c) :

8EI/l 4EI/l
1 4EI/l

4EI/l
4EI/l
4EI/l
8EI/l 8EI/l

a) m1 b) m2
2EI/l ql²/12=56/21 2EI/l

ru11 ru12
8EI/l 4EI/l
ql²/24=28/21

ru11 = 12EI/l
ru12 = ru21 = 4EI/l

4EI/l
c) MF

ru22 8EI/l R2F


R1F

ql²/12
8EI/l
u
r 22
= 20EI/l R1F = 0 R2F = -ql²/12

4EI/l

La résolution du système donne :


4 4 12
X1 =− , X2 = = , ( EI ) en tm²
21EI 7 EI 21EI
Diagrammes réels :
160 CALCUL DES STRUCTURES HYPERSTATIQUES

Les diagrammes m1 et m2 sont multipliés par X1 et X2, respectivement.

8/21 24/21
12/21

4/21 4/21 12/21 12/21

24/21

M1 M2

2/21 6/21

Le diagramme final du moment fléchissant s’obtient par superposition des

32
20 68
4
12
34

M(1/21)

2 6
diagrammes M1, M2 et MF.

Effort tranchant et effort normal ; on détermine d’abord les réactions


d’appuis.

Diagrammes unitaires :

3/4EI 3/4EI 3/4EI

3/8EI 3/8EI
3/4EI 3/4EI 3/4EI

3/8EI (1) 3/8EI (2)


Méthode des rotations 161

Sous les charges extérieures :


Pour passer des réactions unitaires aux réactions réelles on multiplie les
réactions (1) et (2) par X1 et X2, respectivement.

Il faut maintenant superposer les réactions (I), (II) et (F).

2/7
3/14
1/14

27/7 31/7

1/7 3/7 3/7


1/14 (efforts en t)
2/14
1/14 3/14 3/14
1/7 3/7 3/7
31/7
ql/2=4 ql/2=4

(réactions en t)
1/14 1/143/14 (I) 3/14 (II)
(F)
2/7 27/7

La dernière phase consiste à transmettre les réactions des encastrements


élastiques (nœuds rigides) aux appuis réels, c’est-à-dire aux encastrements.

Pour pouvoir calculer l’effort normal en un point quelconque du système, il


suffit d’ajouter au schéma ci-contre les charges extérieures.
On peut vérifier sur la figure ci-
contre que les équilibres de q=2t/ml
translations sont satisfaits : 2/14

∑ Fv = 0 31/7
∑ Fh = 0
(réactions en t)
1/14 3/14

(i)
2/7 27/7
Exemple 3

(2EI) Le système a trois inconnues, K = 2 + 1,


les deux déplacements angulaires des nœuds
rigides (X1 et X2) et un déplacement linéaire
q (EI) (EI) l (X3).

l
(a)
162 CALCUL DES STRUCTURES HYPERSTATIQUES

Les trois équations canoniques du système s’écrivent :

 r11u X 1 + r12u X 2 + r13u X 3 + R1F = 0



u u u
 r21 X 1 + r22 X 2 + r23 X 3 + R2 F = 0
 u u u
 r31 X 1 + r32 X 2 + r33 X 3 + R3 F = 0
X2
X1
X3

S.F.

N.B. : En raison de la nature de X3 qui est un déplacement linéaire, les


coefficients ru13, ru23, ru31, ru32 et R3F sont des forces et ru33 une force/unité de
longueur. Quant aux autres coefficients (ru11, ru12, ru21, ru22, R1F et R2F) ce sont des
moments.
Méthode des rotations 163

Diagrammes unitaires et des charges extérieures

12EI/l² 1
1 8EI/l
6EI/l² 12EI/l²
4EI/l 4EI/l
12EI/l²

4EI/l 6EI/l²
4EI/l
8EI/l 12EI/l²

m1
m2

2EI/l 2EI/l

4EI/l²
6EI/l²

12EI/l3 12EI/l3 6EI/l² ql²/12 ql/2

6EI/l²

ql²/24
m3 MF

6EI/l²
6EI/l²
ql²/12 ql/2
12EI/l3 12EI/l3

Calcul des coefficients de réaction

ru11 ru12
8EI/l 4EI/l

ru11 = 12EI/l
ru12 = 4EI/l

4EI/l

8EI/l
4EI/l ru21 ru22

ru21 = 4EI/l ru22 = 12EI/l


4EI/l
164 CALCUL DES STRUCTURES HYPERSTATIQUES

ru13

ru23
ru13 = -6EI/l²
ru23 = -6EI/l²
6EI/l² 6EI/l²

R1F

R2F
R1F = ql²/12
R2F =0
ql²/12

ru31 ru32

∑Fh = 0 ⇒ ∑Fh = 0 ⇒

ru31 = -6EI/l² ru32 = -6EI/l²

6EI/l² 6EI/l²

ru33 R3F

q R3F=ql/2-ql=-ql/2
ru33 =24EI/l3

12EI/l² 12EI/l² ql/2

La résolution du système d’équations, donne :

3 ql 3 29 ql 3 60 ql 4
X1 = , X2 = , X3 =
2496 EI 2496 EI 2496 EI
Méthode des rotations 165

Diagrammes réels

116
6 6

58 58

12
M1(ql²/1248) M2(ql²/1248)

3 29

9ql/1248 87ql/1248

180 180 ql²/12

ql²/24
M3(ql²/1248) q

MF

ql²/12
180 180
360ql/1248 360ql/1248 624ql/1248

Diagramme (final) des moments et réactions aux encastrements.

122
70

M(ql²/1248)

281 151
H H
R A = 975ql / 1248 R B = 273ql / 1248
166 CALCUL DES STRUCTURES HYPERSTATIQUES

Diagrammes N et T
On commence par calculer les réactions transversales de chaque barre
supposée isostatique est chargée par des moments aux appuis (lus directement
sur le diagramme final de M) et les charges extérieures qui lui sont directement
appliquées.

192ql/1248

192ql/1248
70ql²/1248 122ql²/1248
273ql/1248 273ql/1248

q q

975ql/1248 273ql/1248
281ql²/1248 151ql²/1248
(a) (b)

On trace ensuite le diagramme de T (en considérant chaque barre séparément


puis celui de N en vérifiant l’équilibre de translation aux nœuds.

273 273
192 C
273

T(ql/1248)
T C
N(ql/1248)

A B
975 192 192

Vérification :
On vérifie l’équilibre de rotation et de translation de chaque nœud.
a) Equilibre de rotation

70ql²/1248 122ql²/1248

70ql²/124 122ql²/1248

∑M=0 ∑M=0
Méthode des rotations 167

b) Equilibre de translation

192

273 273

192
ql/1248

273 273

∑Fh=0, ∑Fv=0 ∑Fh=0, ∑Fv=0


192 192

7.7 CALCUL DES EFFORTS INTERNES


Comme on vient de le voir, le diagramme final des moments fléchissants est
obtenu par superposition des diagrammes dus aux charges extérieures et aux
déplacements appliqués. Les diagrammes unitaires sont multipliés par les valeurs
algébriques des déplacements correspondants puis superposés au diagramme
sous les charges extérieures.
Les efforts tranchants et normaux peuvent être calculés en considérant
chaque barre comme une poutre isostatique (bi-articulée) soumise aux charges
extérieures qui lui sont appliquées et à des moments d’appuis donnés par le
diagramme final des moments fléchissants.

7.8 VERIFICATION DES RÉSULTATS


La vérification consiste essentiellement à s’assurer de l’équilibre, de
translation et de rotation, de chaque nœud et de parties entières de la structure.

7.9 LES ÉTAPES DE LA MÉTHODE


L’application de la méthode des rotations peut se résumer aux étapes
élémentaires suivantes :
1- déterminer le nombre d’inconnues
2- représenter le système statique de base
3- porter les charges extérieures et les déplacements (inconnus) appliquées
4- écrire le système d’équations
5- tracer les diagrammes unitaires et celui (ou ceux) des charges extérieures
6- calculer les coefficients de réaction (ruij, RiF)
7- résoudre le système d’équations pour obtenir les déplacements des nœuds
8- passer des diagrammes unitaires aux diagrammes réels en multipliant chaque
diagramme par le déplacement (avec son signe) qui lui correspond
9- tracer le diagramme final des moments par superposition des diagrammes
obtenus à l’étape 8 et du diagramme sous les charges extérieures
10- calculer les efforts N et T comme indiqué au paragraphe (7.7) puis tracer
leurs diagrammes.
168 CALCUL DES STRUCTURES HYPERSTATIQUES

Pour l’étape 6, on tiendra compte des trois observations suivantes :


- Les coefficients rujj sont toujours strictement supérieurs à zéro.
- Les coefficients ruij sont différents de zéro seulement quand i et j sont des
nœuds voisins (liés par la barre ij).
- ruij = ruji
Les efforts normaux sont obtenus à partir des conditions d’équilibre de
translation de chaque barre isolée par des coupes.

Vous aimerez peut-être aussi