Chap 7
Chap 7
Chap 7
Convergence de variables
aléatoires
Lp
Définition 8.1.2. Soit p > 0, on dit que Xn converge dans Lp vers X et on note Xn −→
n→+∞
X si E(kX − Xn kp ) −→ 0 (ici, k.k est la norme usuelle sur Rd ).
n→+∞
proba.
Définition 8.1.3. On dit que Xn converge en probabilité vers X et on note Xn −→ X
n→+∞
si ∀ε > 0, P(kX − Xn k > ε) −→ 0.
n→+∞
loi
Définition 8.1.4. On dit que Xn converge en loi vers X et on note Xn −→ X si ∀φ ∈
n→+∞
Cb+ (Rd ), E(φ(Xn )) −→ E(φ(X)).
n→+∞
Définition 8.1.6. Soit (µn ) une suite de mesures de probabilité sur Rd . On dit que (µn )
étr.
converge étroitement vers µ et on note µn −→ µ si ∀φ ∈ Cb+ (Rd ),
n→+∞
Z Z
φ(x)µn (dx) −→ φ(x)µ(dx) .
Rd n→+∞ Rd
71
72 CHAPITRE 7. CONVERGENCE DE VARIABLES ALÉATOIRES
p.s. proba.
Théorème 8.1.10. i) Xn −→ X ⇒ Xn −→ X
n→+∞ n→+∞
p
L proba.
ii) ∀p > 1, Xn −→ X ⇒ Xn −→ X
n→+∞ n→+∞
proba. p.s.
iii) Xn −→ X ⇒ ∃ sous-suite (Xg(n) ) : Xg(n) −→ X
n→+∞ n→+∞
proba. loi
iv) Xn −→ X ⇒ Xn −→ X
n→+∞ n→+∞
Rappel : une sous-suite d’une suite (un )n>0 est donnée par une application strictement
croissante g : N → N, la sous-suite s’écrit alors (ug(n) )n>0 .
Diagramme :
— Pour p.t. ω, |Xn (ω) − X(ω)| −→ 0 et donc 1]ε;+∞[ (|Xn (ω) − X(ω)|) −→ 0.
n→+∞ n→+∞
— Pour tout n (et tout ω), 1]ε;+∞[ (|Xn (ω) − X(ω)|) 6 1 qui est d’espérance finie.
Donc par théorème de convergence dominée, E(1]ε;+∞[ (Xn − X)) −→ 0.
n→+∞
(iv) On se contente de faire la démonstration pour des variables à valeurs réelles. Soit t
un point où FX est continue. Soit ε > 0 quelconque. Par la propriété d’additivité et
la propriété de croissance :
Donc lim inf n→+∞ P(Xn 6 t) > P(X 6 t − ε) = FX (t − ε). Tous ces calculs sont vrais
∀ε et FX est continue en t donc limn→+∞ FXn (t) = FX (t).
X1 + · · · + Xn proba.
−→ E(X1 ) .
n n→+∞
Démonstration. Nous ne ferons la démonstration que dans le cas E(X14 ) < ∞. Nous voulons
montrer que
(X1 − E(X1 )) + · · · + (Xn − E(Xn )) p.s.
−→ 0 .
n n→+∞
Remarquons que dans cette dernière somme, certains termes sont nuls. Par exemple, en
utilisant les propriétés des variables indépendantes (cf. cor. 7.1.6)
4 !
X10 + · · · + Xn0
1
E = (nE((X10 )4 + 6n(n − 1)E((X1 )2 (X2 )2 )
n n4
7
6 .
n2
4
P X10 +···+Xn
0
Et donc n>1 E n < ∞. Par Fubini-Tonelli (cf. ex. 5.1.10)
X X 0 + · · · + X 0 4 0 0
4 !
1 n
X X1 + · · · + Xn
E = E <∞.
n n
n>1 n>1
4
0
X10 +···+Xn
P
Donc la variable n>1 n est finie p.s. (cf. rem. 6.2.2, (v)). Donc le terme général
de la série converge vers 0, p.s.
74 CHAPITRE 7. CONVERGENCE DE VARIABLES ALÉATOIRES
Exemple 8.2.5. Soient U1 , U2 , . . . i.i.d. de loi U([0, 1]). Soient 0 6 a < b 6 1. Soit pour tout
i, Xi = 1[a,b] (Ui ). Les variables X1 , X2 , . . . sont i.i.d. de loi B(b−a) et vérifient E(|Xi |) < ∞
puiqu’elles sont bornées. Par la loi des grands nombres
X1 + · · · + Xn p.s.
−→ E(X1 ) = P(a 6 U1 6 b) = b − a .
n n→+∞
Ce qui veut dire que la proportion de points tombant dans [a, b] converge vers b − a. Illustra-
tion, la densité empirique de U([0, 1]) :
http://www-sop.inria.fr/mefisto/java/tutorial1/node7.html
#SECTION00031010000000000000
De même,
1X1 61/2 + · · · + 1Xn 61/2 p.s. 1
−→ .
n n→+∞ 2
c’est à dire 2
b
e−x /2
X1 + · · · + Xn − nm
Z
P a6 √ 6b −→ √ dx .
σ n n→+∞ a 2π
C’est cette propriété qui sera le plus souvent utilisée dans les exercices.
8.3. THÉORÈME CENTRAL-LIMITE 75
1/4
0 1/2 1
Figure 8.1 –
C’est une parabole qui atteint son max. en 1/2. Donc, ∀p ∈ [0, 1],
p !2 √ 2
1, 65 × p(1 − p) 1, 65 × 0, 5 × 0, 5
6 .
0, 01 0, 01
Remarquons, au vu de (8.3.2), que si (8.3.1) est réalisée pour un certain n1 alors elle est
√ 2
réalisée pour tout n2 > n1 ; donc il suffit de prendre n = 1,65×0,01
0,5×0,5
.
Exemple 8.3.6. Théorème de Moivre
Soient X1 , X2 , . . . i.i.d. ∼ B(1/2). Soit Sn = X1 + · · · + Xn . Calculons
ΦSn (u) = E(eiu(X1 +···+Xn ) )
(par indépendance des Xj ) = E(eiuX1 )n
n
1 iu
= (1 + e )
2
n n−k k
X
k 1 1
= Cn eiku
2 2
k=0
8.4. EXERCICES 77
Nous avons E(X1 ) = 1/2, Var(X1 ) = 1/4 (cf. ex. précédent). Donc le TCL nous dit que
pour a 6 b
Z b −x2 /2
Sn − n/2 e
P a6 √ 6b −→ √ dx .
(1/2) n n→+∞ a 2π
(Ce résultat s’appelle le théorème de Moivre.)
Illustration : la planche de Galton,
http://www-sop.inria.fr/mefisto/java/tutorial1/node11.html
#SECTION00032010000000000000
Si on règle le paramètre n à 8, chaque bille arrive en bas en une abscisse aléatoire de même
loi que S8 − 8 × (1/2). Donc l’histogramme représente la densité empirique de cette loi, qui
se rapproche du dessin d’une gaussienne.
8.4 Exercices
8.4.1 Énoncés
1) Soient U1 , U2 , . . . indépendantes et identiquement distribuées de loi E(1) (loi exponentielle
de paramètre 1).
(a) Calculer E(U1 ), Var(U1 ).
(b) Estimer P(U1 + · · · + Un > n(1 + α)) pour n = 100, α = 1/10.
2) Soit f : R → R telle que ∀x, y, |f (x)−f (y)| 6 C inf(1, |x−y|) pour une certaine constante
C.
p.s.
(a) Si Xn −→ X (rappel : pour p.t. ω, Xn (ω) −→ X(ω)), montrer que E(f (X)) −
n→+∞ n→+∞
E(f (Xn )) −→ 0.
n→+∞
p.s.
(b) Soit ε > 0, toujours sous l’hypothèse Xn −→ X, montrer que P(|f (Xn )−f (X)| >
n→+∞
ε) −→ 0.
n→+∞
3) On achète un stock d’ampoules pour un lampadaire. Les ampoules ont une durée de vie
de loi E(λ). La première ampoule dure un temps X1 , on la remplace immédiatement et
la deuxième qui dure un temps X2 . . .Soit T > 0. On admet que le nombre d’ampoules
N grillées pendant le temps T est tel que N est de loi P(λT ). On suppose que λT ∈ N.
(a) Calculer m = E(N ).
(b) Soit p ∈ N∗ . Montrer que P(N > m + p) = P(X1 + · · · + Xm+p 6 T ).
(c) On suppose maintenant que λ = 1, T = 20, p = 5. Donner une valeur numérique
approchée de P(N > m + p) à l’aide de la table jointe.
(d) Avec les mêmes valeurs numériques que ci-dessus, combien d’ampoules faut-il ache-
ter au minimum pour que P(se retrouver à court d’ampoules avant le temps T ) <
0.05 ?
4) On rappelle que la somme de deux variables gaussiennes indépendantes, respectivement
de lois N (m1 , σ12 ) et N (m2 , σ22 ) est une variable gaussienne de loi N (m1 + m2 , σ12 + σ22 ).
Soient X1 , X2 , X3 , . . . des variables indépendantes et identiquement distribuées (i.i.d.)
de loi N (m, σ 2 ). On suppose que l’on connaı̂t σ mais pas m, que l’on veut estimer par
Sn = n1 (X1 + · · · + Xn ).
√
(a) Montrer que n Snσ−m est (exactement) de loi N (0, 1).
(d) On suppose que ε = 0.01, σ = 1, n = 10000, minorer P(|Sn − m| 6 ε) par une valeur
numérique.
a−V1
(d) Montrer que c0 (p) = E ap+(1−p)V1 pour tout p ∈]0; 1[ (on admettra que la formule
est vraie sur [0; 1]).
(a−V1 )2
(e) On admet que c00 (p) = E − (ap+(1−p)V 1)
2 . On suppose que E(a/V1 ) > 1, E(V1 /a) >
1. Étudier la fonction c et montrer qu’elle atteint son maximum dans ]0; 1[.
(f) On suppose que P(V = 1) = P(V = 4) = 1/2. Calculer le p qui maximise c dans le
cas où a = 2.
7) Pour sa migration annuelle, une grenouille part d’une mare située sur un plan au point
de coordonnées (−25, 0) dans le repère orthonormé xOy. Elle est repérée par sa position
Zn au temps n. On suppose que :
y
1
0
1
0
1
0 autoroute
1
0
(0,b) 1 1
0
1
00
1
1
00
1
0
1
0
10
1
0
0
11
0
O1 01
0
1
x
(−25,0) 0
10
1 11111
0
1
0
10
1 00000zone de tunnels
01
00
(0,a) 10
1
1
0
1
0
Figure 8.2 –