TD2 CORdqv
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Tribus et mesures
Exercice 0. Soit f : E → R+ ∪ {+∞} une fonction. Pour tout n ≥ 1 et tout i ∈ {0, 1, . . . , n2n − 1}
on note
Corrigé : La suite fn (x) tend en croissant vers f (x). En effet, si x ∈ Bn,i , on vérifie que
(
2i
fn (x) si 2n+1 ≤ f (x) < 22i+1
n+1
fn+1 (x) = 1 2(i+1)
fn (x) + 2n+1 si 22i+1
n+1 ≤ f (x) < 2n+1
,
et que si x ∈ An alors
(
n+1 si f (x) ≥ n + 1
fn+1 (x) = n2n+1 +l n+1 n2n+1 +l+1
2n+1
si n22n+1+l ≤ f (x) < 2n+1
avec 0 ≤ l ≤ 2n+1 − 1.
1
S
Corrigé : 1) On a λ({x}) = limn→∞ λ([x−1/n, x+1/n]) = 0. Par ailleurs l’égalité λ
P x∈R {x} =
x∈R λ ({x}) n’est pas vérifiée car R n’est pas dénombrable.
2) Non, pas toujours. Par exemple si, en notant E = {1, 2, 3}, on prend F = {∅, {1}, {2, 3}, E}
et G = {∅, {2}, {1, 3}, E}, on a alors F ∪ G = {∅, {1}, {2}, {2, 3}, {1, 3}, E}, qui n’est pas stable
par union ({1} ∪ {2} 6∈ F ∪ G).
3) Ce n’est pas toujours vrai (prendre par exemple an = −bn = n). En revanche, le terme de
gauche est inférieur ou égal au terme de droite lorsque les deux suites sont bornées, et l’égalité
est vérifiée lorsque bn converge.
Exercice 2 (Lemme de Borel–Cantelli). Soit (E, E , µ) un espace mesuré (µ est une mesure posi-
tive), et soit (An )n≥1 une suite d’éléments de E . On rappelle que l’on note
[ \ \ [
lim inf An = Ak , lim sup An = Ak .
n→∞ n→∞
n≥1 k≥n n≥1 k≥n
1. Montrer que
µ lim inf An ≤ lim inf µ(An ) ,
n→∞ n→∞
P
2. (Lemme de Borel–Cantelli.) On suppose que n≥1 µ(An ) < ∞. Montrer que
µ lim sup An = 0.
n→∞
3. (Une application du lemme de Borel–Cantelli.) Soit ε > 0. Montrer que pour presque-tout
x ∈ [0, 1] (pour la mesure de Lebesgue), il n’existe qu’un nombre fini de rationnels p/q
avec p et q premiers entre eux tels que
x − < 1 ,
p
q q 2+ε
i.e. presque tout x est “mal approchable par des rationnels à l’ordre 2 + ε”.
Corrigé :
Ainsi,
\
µ Ak ≤ inf µ(Ak ). (1)
k≥n
k≥n
2
Or la suite (∩k≥n Ak )n≥1 est croissante. Le résultat s’obtient donc en passant à la limite
quand n → +∞ dans (1). De même, on a
[
µ Ak ≥ sup µ(Ak ). (2)
k≥n k≥n
Or la suite (∪k≥n Ak )n≥1 est décroissante et µ(∪n≥1 An ) < +∞. Le résultat s’obtient donc
en passant à la limite quand n → +∞ dans (2). On peut aussi utiliser le résultat précédent
et raisonner en passant au complémentaire. En effet, posons F = ∪n≥1 An . On a alors
Donc,
µ F \ lim sup An ≤ lim inf µ(F \ An ),
n→∞ n→∞
c’est-à-dire,
µ(F ) − µ lim sup An ≤ µ(F ) − lim sup µ(An ).
n→∞ n→∞
2. On a, pour tout n ≥ 1,
[ X
µ Ak ≤ µ(Ak ).
k≥n k≥n
P
Or µ(lim supk→∞ Ak ) ≤ µ (∪k≥n Ak ) pour tout n ≥ 1 et k≥n µ(Ak ) est le reste d’une série
convergente et donc tend vers 0 quand n → +∞. On obtient ainsi le résultat.
http://en.wikipedia.org/wiki/Thue-Siegel-Roth_theorem
Exercice 3 (Mesure sur Z). Existe-t-il une mesure de masse finie sur (Z, P(Z)) invariante par
translation ?
3
Corrigé : Oui, mais seulement la mesure nulle. En effet, soit µ une mesure non nulle de masse
finie sur (Z, P(Z)) invariante par translation. Comme µ est non nulle et Z est dénombrable, il
existe n ∈ Z tel que c := µ ({n}) > 0. Par invariance par translation, il vient µ ({k}) = c pour
tout k ∈ Z. Mais alors, :
X X
µ (Z) = µ (∪k∈Z {k}) = µ ({k}) = c = ∞,
k∈Z k∈Z
Corrigé :
Ainsi, 2N ∈ F i.e. il existe n0 ∈ N tel que 2N ∈ Fn0 . Or, les seuls éléments de cardinal
infini de Fn0 sont de la forme N \ A, où A est une partie de {0, 1, . . . , n0 }. On obtient donc
une contradiction.
3. Alexandra a raison. En effet, soit
G = {B ∈ σ (C) ; ∃ D ⊂ C dénombrable tel que B ∈ σ (D)}.
Montrons que G est une tribu. Il est clair que E ∈ G. Si A ∈ G, alors il existe D ⊂ C
dénombrable tel que A ∈ σ (D), et donc Ac ∈ σ (D): on a Ac ∈ G. Si (An ) ⊂ G, alors pour
tout n il existe Dn ⊂ C dénombrable tel que An ∈ σ (Dn ), et donc ∪n An ∈ σ (D), où D :=
∪n Dn ⊂ C est dénombrable (étant une union dénombrable d’ensembles dénombrables):
on a ∪n An ∈ G. En conclusion, G est une tribu.
Or C ⊂ G, ce qui implique que σ(C) ⊂ σ(G) = G ⊂ σ(C), d’où le résultat.
4
Exercice 5. Soit (Ω, F, µ) un espace mesuré tel que µ (Ω) = 1. Soient A, B ⊂ F deux sous-
ensembles de P (Ω) constitués d’ensembles mesurables. On suppose que A et B sont stables
par intersections finies et que pour tous A ∈ A et B ∈ B, µ (A ∩ B) = µ (A) µ (B) . Montrer que
pour tous U ∈ σ (A) et V ∈ σ (B) on a µ (U ∩ V ) = µ (U ) µ (V ) .
Corrigé :
2. On pose X
µd = µ(· ∩ (E\Aµ )) et µa = µ({x})δx .
x∈Aµ
Il est clair que µ = µd +µa avec µd diffuse et µa purement atomique. Si de plus µ = ν1 +ν2
avec ν1 diffuse et ν2 purement atomique, pour tout x ∈ E on a µ({x}) = ν2 ({x}). Alors
Aµ = Aν2 qui est donc dénombrable et dans E . Comme ν2 est purement atomique, pour
tout B ∈ E , on a X
ν2 (B) = ν2 (B ∩ Aµ ) = µ({x}) = µa (B).
x∈B∩Aµ
5
Exercice 7 (“Cardinal” d’une tribu). Le but de l’exercice est de montrer qu’il n’existe pas de
tribu E infinie dénombrable. Soit (E, E ) un espace mesurable. Pour tout x ∈ E, on définit
l’atome de la tribu E engendré par x par
\
ẋ = A.
{A∈E : x∈A}
2. Montrer que si E est au plus dénombrable alors E contient ses atomes et que chaque
élément de E s’écrit comme une réunion au plus dénombrable d’atomes.
3. Conclure.
Corrigé :
2. Supposons que E soit finie ou dénombrable. Alors chaque atome ẋ s’écrit comme une
réunion au plus dénombrable d’éléments de E et donc appartient à E . De plus, si A ∈ E ,
alors [
A= ẋ
x:x∈A
et cette réunion est au plus dénombrable car les atomes appartiennent à E . De plus, les
atomes formant une partition de E, cette écriture est unique.
3. Soit A l’ensemble des atomes de E supposée finie ou dénombrable. D’après la question 2.,
on définit une bijection ϕ de P(A) dans E par,
[
ϕ : A ∈ P(A) 7−→ ẋ.
ẋ∈A
Si A est fini, alors E est finie. Sinon, E ne peut pas être dénombrable.
S
4. Les tribus Fn sont toutes finies donc n≥0 Fn est infinie dénombrable.
S D’après la question
précédente, il n’existe pas de tribu infinie dénombrable, donc n≥0 Fn n’est pas une tribu.
6
Exercice 8 (Support). Soit µ une mesure borélienne sur Rn (ou plus généralement sur un espace
métrique séparable localement compact). On pose
Montrer que S est fermé, que µ(Rn \S) = 0, et que µ(S\F ) = µ(Rn \F ) > 0 pour tout fermé F
strictement contenu dans S. (On appelle S le support de la mesure µ.)
Corrigé : Soit x ∈
/ S, alors par définition il existe un rx > 0 tel que µ(B(x, rx )) = 0, a fortiori
pour tout z contenu dans la boule ouverte de centre x et de rayon rx
ce qui démontre que B(x, rx ) est incluse dans S c . L’ensemble S est donc fermé.
On sait que pour tout x ∈ / S, il existe rx > 0 tel que µ(B(x, rx )) = 0. Si K est un compact
c
inclu dans S il existe un recouvrement ouvert
[
K⊂ B(x, rx ),
x∈K
duquel on peut extraire un recouvrement fini (Borel–Lebesgue). De plus S c peut être vu comme
une réunion dénombrable de compacts, par exemple
[ 1
Sc = x : d(x, S) ≥ , |x| ≤ n ,
k
n,k
Rn \F = Rn \S t S\F,
et chacun de ces ensembles est mesurable, le résultat s’obtient en prenant la mesure de l’égalité.
http://en.wikipedia.org/wiki/Atom_(measure_theory)#Non-atomic_measures