Manuel
Manuel
Manuel
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Manuel de pré dimensionnement des éléments de
structure des ossatures en acier, bois et béton armé
Michel Provost et Denis Delpire
Introduction
Dès le stade de l’esquisse, pour que le projet d’architecture soit représentatif de la réalité future du
bâtiment,il est important de pouvoir donner des dimensions réalistes aux planchers, dalles, poutres
et colonnes des ossatures des bâtiments étudiés.
L’objet du présent manuel est double, donner aux futurs architectes (et aux architectes) les éléments
permettant
Le dimensionnement des structures est un processus complexe, il dépend d’un très grand nombre de
paramètres. Pour que ce manuel soit simple et accessible nous avons dû faire un certain nombre de
simplifications. Ces simplifications nous ont conduits à simplifier certaines approches définies par les
normes. Nous n’avons considéré que des « cas courants ». Nous sommes limités à un type d’acier,
deux types de bois et un type de béton armé,...
Ce manuel et le tableur Excel qui l’accompagne ne sont qu’un outil de compréhension et de pré
dimensionnement. Le dimensionnement des structures doit se faire dans le respect des normes et
si nécessaire avec l’aide de personnes compétentes.
1
Notations et Unités
Pour les notations et unités relatives aux hypothèses (actions sur les constructions) et aux
conclusions nous avons tenté de rester le proche possible de celles utilisées par les normes en
vigueur. Pour les autres grandeurs, dans un but de simplification et de clarification nous avons pris
certaines libertés.
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Matériaux
3
Première partie : Principes et hypothèses de calcul
dessuspentes, colonnes, poutres en acier, bois et béton armé
Nous résumons et synthétisons ci-après les éléments repris dans différents cours de « Structures » de
la Faculté d’Architecture de l’ULB. Ces principes sont conformes aux normes européennes qui
régissent le secteur de la construction, les Eurocodes, actuellement en vigueur.
Synthèse
Les structures des bâtiments sont soumises à des actionsde diverses natures qui sont liées à l’usage
qui sera fait du bâtiment, au poids propre de la structure et des parachèvements ou encore à des
éléments extérieurs (dont se passerait bien)qui sont notamment les actions climatiques tel que
l’action du vent.
Il en résulte des efforts internes(N,M,T) dans les éléments (suspentes, colonnes, dalles, poutres)qui
composent structure et des contraintes dans les matériaux qui lesconstituent.
Pour que la structure résiste (ce qui est indispensable !), ces contraintes ne peuvent pas dépasser les
résistances des matériaux.
Dans la réalité, les actions sur les bâtiments dépassent parfois les actions prescrites, les matériaux
sont parfois de moins bonne qualité que les matériaux prescrits et la sanction ne pourra bien
entendu pas être la ruine de la structure. Pour éviter cela on introduit des« sécurités ».
Le problème est donc : partant des actions sur la structure de déterminer les contraintes dans les
matériaux et de les comparer à leur résistance. On tiendra compte des« sécurités » en majorant les
actions et en minorant les résistances des matériaux.
Faisant cela on aura vérifié la structure à la ruine, à l’état ultime, ou pour utiliser le terme des
Eurocodes à l’Etat Limite Ultime. C’est ce qu’on appelle le calcul à l’ELU
Mais pour qu’une structure soit apte à être utilisée, il ne suffit pas qu’elle satisfasse à l’ELU, il faut
également qu’elle ne soit pas trop souple, pas trop déformable. Pour cela on devra vérifier
notamment la déformation des éléments qui la composent (suspentes, planchers, dalles et poutres)
sous les actions auxquelles elles sont soumises. En service, cette déformation ne pourra pas dépasser
une certaine limite.
Faisant cela on vérifie la structure en service, ou pour utiliser le terme des Eurocodes, à un Etat
Limite de Service. C’est ce qu’on appelle le calcul à l’ELS
Ces calculs de résistance et de raideur sont menés considérant les caractéristiques des matériaux
constitutifs des éléments la structure.
Nous rappelons ci-après les principes généraux de ces calculs et les spécificitéspropres aux éléments
constitutifs des structures et aux matériaux qui les composent.
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1. Les actions sur les constructions
La « sécurité » sur les actions
La descente des charges
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1. Les actions sur les constructions
Les structure des bâtiments sont sollicitées par
leur poids propre, c’est bien entendu une action permanente
des actions permanentes liées aux parachèvements...
des actions variables liées à l’usage du bâtiment et aux actions climatiques notamment
Dans les bâtiments les actions sollicitant la structure sont le plus souvent uniformément réparties sur
la surface des planchers.
Ordre de grandeur
Un plancher bois pèse environ 0.5kN/m²
Une dalle en béton armé d’une portée de 6 m pèse environ 6.0kN/m² (Son épaisseur est environ
de25cm soit le 1/25 de la portée - voir page29)
Une dalle en hourdis préfabriqué précontraint de 6m de portée pèse environ 4.8kN/m² (l’épaisseur
est comparable à celle d’une dalle de même portée en béton armé, mais les hourdis sont creux et en
première approximation on peut considérer une réduction de matière et donc de poids de 20%)
Ordre de grandeur
Pour une chape d’une dizaine de cm d’épaisseur on prendra par exemple 2kN/m²
Logements 2kN/m²
Bureaux 3kN/m²
Locaux accessibles au public 5 kN/m²
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Actions sur les toitures horizontales
La norme impose de prendre en compte les actions du vent, de la neige et celles liées à l’entretien.
L’action de la neige est définie par la norme NBN EN 1991-1-3, nous prendrons 0.5 kN/m², celle du
vent est plus complexe à déterminer (norme NBN EN 1991-1-4).
Pour tenir compte de ces différentes actions et des charges liées à l’entretien, en première
approximation il est courant de prendre 1kN/m²
Commentaire
Il est intéressant de comparer le poids d’une dalle de toiture en béton armé (6kN/m²) à l’action à
prendre en compte sur celle-ci (1kN/m²). Le poids mort (sans compter le béton de pente éventuel)
est de 85% de la charge totale. La dalle sert donc principalement à se porter elle-même. Du point de
vue structural (mais ce n’est pas le seulpoint de vue à prendre en considération), il n’est donc pas
raisonnable de réaliser les toitures plates en béton armé. Les structures en acier et bois, plus légères,
sont plus indiquées.
Les actions définies ci-avant sont des actions « théoriques », la norme les qualifie
d’actionscaractéristiques(elles sont généralement reprises avec un indice k). Dans la réalité ces
actions seront parfois dépassées et la « sanction » ne pourra bien entendu pas être la ruine de la
structure. Pour cela on introduit des sécurités. La sécurité sur les actions se traduit par une
majoration de celles-ci. La majoration des actions est également destinée à couvrir les
approximations, les simplifications qui sont inévitablement faites lors du calcul des efforts internes
dans les éléments qui constituent la structure.
Les majorations des actions à prendre en compte sont définies par la norme. En première
approximation on se limitera aux coefficients suivants :
Coefficient de majoration des actions permanentes(pp et g) : 1.35
Coefficient de majoration des actions variables (q): 1.50
Les actions permanentes (poids propre, poids des parachèvements) étant mieux connues le
coefficient de majoration qui les affecte est inférieur à celui correspondant aux actions variables.
Les actions ainsi majorées seront utilisées pour le calcul à l’ELU
Commentaire
Dans certains cas les actions permanentes et variables sur une partie (A) d’une structure réduisent
les efforts internes dans une autre partie (B) de celle-ci.
Pour la détermination des efforts internes dans la partie B, vu leur effet favorable, les actions
permanentes sur la partie A ne seront pas majorées et les actions variables sur cette même partie ne
seront pas prises en compte.
L’exemple ci-après illustre cela.
Une charge sur le porte-à-faux A réduit le moment fléchissant en B. Le calcul du moment fléchissant
en B devra donc se faire avec le schéma de charge de la figure de droite
B A
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Toutefois, pour un calcul préliminaire, objet du présent manuel, on pourra faire le calcul avec le
schéma de charge de la figure suivante. Ce calcul sera plus simple et du côté de la sécurité.
Toutefois, ne perdons pas de vue que, dans un souci d’économie et donc de développement
soutenable, cette simplification devra être évitée lors du dimensionnement définitif qui sera réalisé
par l’ingénieur.
Portée Actions
Portée/ ep dalle Charge Réduction Charge
dalles Majoration majorées
épaisseur BA (cm) kN/m² (hourdis,…) kN/m²
(m) kN/m²
6 25 24,0 6,00 80% 4,80 1,35 6,48 Poids mort - Dalle - Action permanente
Poutres "tartinées" 4,0 1,00 1,00 1,35 1,35 Poids mort - Poutres - Action permanente
2,00 1,35 2,70 Parachèvement - Action permanente
Cas d'un immeuble de bureau 3,00 1,50 4,50 Usage - Action variable
15,03 Total
Portée Actions
Portée/ ep dalle Charge Réduction Charge
dalles Majoration majorées
épaisseur BA (cm) kN/m² (hourdis,…) kN/m²
(m) kN/m²
8 25 32,0 8,00 80% 6,40 1,35 8,64 Poids mort - Dalle - Action permanente
Poutres "tartinées" 4,0 1,00 1,00 1,35 1,35 Poids mort - Poutres - Action permanente
2,00 1,35 2,70 Parachèvement - Action permanente
Cas d'un immeuble de bureau 3,00 1,50 4,50 Usage - Action variable
17,19 Total
Portée Actions
Portée/ ep dalle Charge Réduction Charge
dalles Majoration majorées
épaisseur BA (cm) kN/m² (hourdis,…) kN/m²
(m) kN/m²
10 25 40,0 10,00 80% 8,00 1,35 10,80 Poids mort - Dalle - Action permanente
Poutres "tartinées" 4,0 1,00 1,00 1,35 1,35 Poids mort - Poutres - Action permanente
2,00 1,35 2,70 Parachèvement - Action permanente
Cas d'un immeuble de bureau 3,00 1,50 4,50 Usage - Action variable
19,35 Total
Nous voyons donc que la charge par unité de surface (majorée pour calcul à ELU) d’un plateau d’un
immeuble de bureau courant (portée des dalles 6 à 8m) est de l’ordre de grandeur de 16kN/m². Si
ces portées augmentent (vers une dizaine de m) l’épaisseur et donc le poids des dalles augmentera
et cette charge pourra atteindre 20kN/m².
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2. la surface de plateau supportée par chacune des colonnes
Pour cela on divise le plateau en répartissant sa surface entre les différentes colonnes. A ce stade il
n’est pas nécessaire de se préoccuper de l’orientation des poutres.
1/2
1/2
1/2 1/2
Ensuite, en multipliant les charges par unité de surface par les surfaces qui concernent chaque
colonne on obtient l’apport de chaque plateau sur chaque colonne.
En sommant ces apports on obtient les efforts dans les colonnes à chaque niveau.
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2. Le calcul à l’ELU
Les charges par unité de surface sur les plateaux : q... permettent de déterminer les charges par unité
de longueur sur les poutres : ql et finalement les charges sur les colonnes.
Ces actions sur les poutres ousur les colonnes nous permettent de déterminer les efforts internes
(N,M,T) dans celles-ci.
Ces efforts seront ensuite comparés aux efforts auxquelles les sections de ces éléments peuvent
résister, considérant leur géométrie, les matériaux qui les constituent et la sécurité que nous
prendrons sur la résistance de ces matériaux.
Comme nous l’avons vu on tient compte de « sécurités » en majorant les actions (voir page
4Synthèse) et en minorant les résistances.
Pour déterminer les caractéristiques mécaniques des matériaux on procède à des essais qui sont le
plus souvent des essais de traction et/ou de compression. Les résultats de ces essais présentent une
certaine dispersion.
La figure de gauche représente l’histogramme d’une série d’essais. Soit le nombre d’essais donnant
une certaine valeur en fonction de cette valeur.
Nombre d’essais
Valeur mesurée
Supposons par exemple qu’il s’agit de la résistance à la traction (f) d’un matériau.
fm est alors la résistance moyenne et fk la résistance « caractéristique »c’est celle que l’on est
certain d’obtenir dans 95% des cas. Les valeurs « caractéristiques » des caractéristiques mécaniques
matériaux sont celles qu’on est certain d’obtenir dans 95% des essais. Ce sont ces valeurs
« caractéristiques » qui seront utilisées pour la vérification des sections des éléments de structure.
Bien entendu, on ne va pas « fermer les yeux » sur les 5% de cas où la résistance est inférieure à la
résistance caractéristique. C’est pour cela notamment qu’on va minorer les résistances
« caractéristiques » pour obtenir les résistances de calcul qui seront utilisées pour la vérification de la
capacité portante des éléments de structure. Cette « minoration » des résistances tient donc compte
de la dispersion des caractéristiques mécaniques des matériaux utilisés, mais aussi de l’éventuelle
différence entre les matériaux des éprouvettes d’essais et les matériaux qui seront utilisés dans la
structure, des éventuels écarts dimensionnels des sections et des approximations faites lors du calcul
des contraintes.
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Le coefficient de minoration va donc dépendre du matériau et de la précision de la réalisation des
éléments de structure.
Les suspentes
Les suspentes sont le plus souvent réalisées en acier, parfois en bois, rarement en béton armé
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Cas d’une suspente en acier
Le matériau « acier »
Il existe plusieurs nuances d’acier. En première approximation nous nous limitons à un acier courant
S235. C’est un acier « doux » avec palier de plasticité. La limite élastique est la résistance
caractéristique (235 N/mm²). Vu que le coefficient de minoration vaut 1, la résistance de calcul vaut
également 235 N/mm².
Il suffit donc de diviser Pdexprimé en N par 235 N/mm² pour obtenir la section Ω de la suspente.
Attention nous n’aurons alors tenu compte que de l’état limite ultime, il restera à s’assurer que la
suspente n’est pas trop souple. Ce sera le calcul à l’ELS (voir page 27)
Les colonnes
Les principesdu calcul sont les mêmes que pour les suspentes mais,contrairement
aux suspentes, les colonnes risquent de « flamber ». Le risque de flambement est
très souvent dimensionnant.
Ce risque est lié
à la longueur de flambement (l0) (cette longueur est la longueur de la
colonne réduite ou augmentée en fonction des conditions de liaison à ses
extrémités)
aux caractéristiques géométriques de la section exprimées par le rayon
degiration (i). Le rayon de giration exprime l’éloignement de la matière par
rapport au centre de gravité de la section.
Le rapport longueur de flambement / rayon de giration est l’élancement structural
de la colonne (λ). Le risque de flambement est d’autant plus important que
l’élancement est grand.
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Pour les colonnes pleines nous avons :
Les rayons de giration des différents profilés métalliques (I, H, tubes,...) sont donnés dans les
tableaux et catalogues reprenant les caractéristiques de ces profilés.
En première approximation on peut considèrer que si l’élancement (λ) est inférieur ou égal à 25 il n’y
a pas de risque de flambement. Alors le calcul de la section colonne est identique à celui de la
suspente. Une méthode simple serait donc de respecter toujours cette condition. Toutefois cela ne
serait architecturalement pas raisonnable, les sections des colonnes ainsi dimensionnées étant très
importantes.
Pour des colonnes pleines, carrées ou circulaire les rapports entre dimension de la section de la
colonne et longueur de flambement sont donnés ci-après :
Cas des colonnes en bois : voir page 15. Cas des colonnes en béton armé : voir page 18.
Dans les cas d’élancements supérieurs à 25 (ce qui est quasiment toujours le cas pour les colonnes en
acier) les méthodes proposées par les normes reviennent à réduire la contrainte dans le matériau
quand le risque de flambement augmente.
Quasi toujours les colonnes métalliques sont des profilés, des tubes,... presque jamais des sections
pleines. En effet, ces dernières ne sont pas performantes, la matière n’est pas assez éloignée du
centre de gravité.
Etapes du processus de calcul
Dans la méthode décrite dans les normes on détermine les sollicitations qui agissent sur une section
et on les compare à la résistance de celle-ci.
Ces sollicitations sont les sollicitations majorées considérant les coefficients de majoration des
actions, elles sont appelées sollicitations de calcul (Sd, Pd... - indice d de design).
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La résistance de la section est établie considérant les résistances de calcul réduite qui intègrent les
minorations des résistances liées au matériau et au risque de flambement. Ce sera la résistance de
calcul Rd (indice d de design)
Si le résultat n’est pas satisfaisant on recommence avec un autre profilé et ainsi de suite. Plusieurs
solutions sont possibles. Les colonnes pour lesquelles la matière est la moins éloignée du centre de
gravité (rayon de giration plus petit) seront plus consommatrice de matière.
Pour les colonnes en acier par sécurité on prendra en première approximation l0=l (longueur de
flambement = hauteur de la colonne)
Le tableau ci-après donne, pour de l’acier S235, les contraintes à prendre en considération en
fonction de l’élancement de la colonne (fdR). Ainsi par exemple la résistance de calcul d’une colonne
d’un élancement de 80 sera Rd = Ω (aire de la section en mm²) X 148.3 (N/mm²)
Ce dimensionnement est approximatif, il est destiné à donner un ordre de grandeur réaliste de la section de
la colonne. Le calcul définitif devra se faire conformément aux normes en vigueur.
Acier S 235 Acier S 235
Elancement Contrainte réduite Elancement Contrainte réduite
N/mm² N/mm²
18,8 235,0 131,5 82,0
23,5 229,1 136,2 77,8
28,2 223,0 140,9 74,0
32,9 217,1 145,6 70,3
37,6 211,0 150,3 66,7
42,3 204,7 155,0 63,7
47,0 198,1 159,6 60,6
51,7 191,5 164,3 57,8
56,3 184,7 169,0 55,2
61,0 177,7 173,7 52,6
65,7 170,4 178,4 50,3
70,4 163,1 183,1 48,2
75,1 155,8 187,8 46,1
79,8 148,3 192,5 44,2
84,5 141,0 197,2 42,3
89,2 134,0 201,9 40,7
93,9 126,9 206,6 39,0
98,6 120,3 211,3 37,6
103,3 114,0 216,0 36,2
108,0 107,9 220,7 34,8
112,7 102,0 225,4 33,6
117,4 96,6 230,1 32,2
122,1 91,4 234,8 31,3 14
126,8 86,7 239,5 30,1
244,2 28,9
Les colonnes en bois
En bois nous aurons des sections pleines. Pour respecter le critère de l’élancement inférieur ou égal à
25 les dimensions devraient être les suivantes :
Ainsi une colonne bi-articulée de 3 m de haut et de section carrée devrait avoir au moins 41 cm de
côté ce qui n’est pas raisonnable !Là aussi nous allons appliquer une réduction de contrainte pour
tenir compte du risque de flambement.
La contrainte qui ne pourra pas être dépassée est la contrainte caractéristique du bois multipliée par
un coefficient réducteur (pour chargement permanent) et divisée par le coefficient de minoration.
Il y a différentes essences de bois et les coefficients varient notamment en fonction des conditions
d’hygrométrie. Dans l’esprit de ce manuel, vu que l’objectif est de donner un ordre de grandeur de la
section nous nous limitons à deux types de bois et une classe d’humidité.
Pour le « bois résineuxcourant »(C18) La contrainte à ne pas dépasser (contrainte de calcul) est
d’environ
18 N/mm² X 0.7 (coefficient réducteur chargement permanent) / 1.30 (coefficient de minoration) =
9.7 N/mm²
Pour le « bois lamellé collé courant » (GL22) La contrainte à ne pas dépasser (contrainte de calcul)
est d’environ
22 N/mm² X 0.7 (coefficient réducteur chargement permanent) / 1.25 (coefficient de minoration) =
12.3 N/mm²
S’il y a risque de flambement (à partir d’un élancement λ de 30 - voir tableau ci-dessous) ces
contraintes sont réduiteset le processus de calcul est le suivant :
Si le résultat n’est pas satisfaisant on recommence avec une autre section et ainsi de suite.
Pour les colonnes en bois, par sécurité, on prendra en première approximation l0=l (longueur de
flambement = hauteur de la colonne)
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Le tableau ci-après donne, pour un « bois résineux courant » (CL18) et pour un « bois lamellé collé
courant », les réductions de contrainte en fonction de l’élancement de la colonne.
Ainsi par exemple :
la résistance de calcul d’une colonne d’un élancement de 80 en « bois de charpente
courant » sera Rd = Ω (aire de la section en mm²) X 9.7 (N/mm²) X 0.441
la résistance de calcul d’une colonne d’un élancement de 80 en « bois lamellé collé courant »
sera Rd = Ω (aire de la section en mm²) X 12.3 (N/mm²) X 0.512
Ce dimensionnement est approximatif, il est destiné à donner un ordre de grandeur réaliste de la section de
la colonne. Le calcul définitif devra se faire conformément aux normes en vigueur.
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Le tableau suivant donne les élancements de colonnes carrées bi-articulée pour différentes hauteurs
et différentes largeurs. Du point de vue de l’utilisation de la matière, il n’est pas intéressant d’avoir
un élancement trop élevé. Plus l’élancement augmente plus la contrainte diminue et le matériau est
alors moins bien utilisé. Il est raisonnable de limiter l’élancement vers les 50.
Le tableau suivant donne la capacité portante de colonnes en « bois résineux courant » (CL18) en
fonction de leur élancement.
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Les colonnes en béton armé
En béton armé nous avons des sections pleines. Pour garder un élancement inférieur ou égal à 25 les
dimensions devraient être les suivantes :
Généralement pour les colonnes en béton armé onconsidère l0= 0.7 l (cas encastrement – rotule voir
page 10). Ainsi une colonne carrée de hauteur 2.5 m entre dalle et sous-poutre (soit l0 = 2.5 m X 0.7 =
1.75 m) devrait avoir au moins 24 cm de côté.
Pour réduire cette dimension et surtout pour le cas des colonnes de plus grande hauteur nous allons,
comme pour l’acier et le bois, appliquer une réduction de contrainte pour tenir compte du risque de
flambement.
Le problème est comparable à celui du bois mais il est rendu plus compliqué vu que nous sommes en
présence d’un matériau composite fait de béton et d’acier. La capacité portante du béton armé sera
influencée par la proportion d’armatures. La résistance de l’acier étant supérieure à celle du béton,
plus la section d’armature sera importante plus la capacité portante de la colonne sera importante à
section globale constante.
Nous avons donc deux matériaux, le béton et l’acier dont les courbes de mise en charge et les
contraintes caractéristiques (fck) sont les suivantes :
Plusieurs nuances d’acier pour béton armé et de béton sont utilisées. Dans l’esprit de ce manuelvu
l’objectif de donner un ordre de grandeur de la section nous nous limitons à un type d’acier pour
béton armé et un type de béton : du béton 30/37 et de l’acier BE400
Béton 30/37 : résistance caractéristique 30 N/mm² (cette résistance est obtenu par
écrasement d’un cylindre de 15 cm de diamètre et de 30 cm de hauteur, le second chiffre, 37,
correspond à l’écrasement d’un cube de 20 cm de côté)
Contrainte de calcul d’un béton 30/37
30 x 0.85 (coefficient réducteur pour mise en charge de longue durée)/1.5 (coefficient de minoration)
17 N/mm²
18
Pour le béton, la contrainte qui ne pourra pas être dépassée (contrainte de calcul) est la contrainte
caractéristique multipliée par un coefficient réducteur (pour chargement permanent) et divisée par le
coefficient de minoration.
Pour l’acier, la contrainte qui ne pourra pas être dépassée (contrainte de calcul) est la contrainte
caractéristique divisée par le coefficient de minoration.
A l’ELU, le béton et l’acier travailleront dans leur palier de plasticité. Le tableau suivant donne la
contrainte moyenne dans la section en fonction du type de béton et du % d’armature.
% armatures 1% % armatures 4%
fyk 400,0 N/mm² fyk 400,0 N/mm²
fyd 347,8 N/mm² fyd 347,8 N/mm²
fck 30,0 N/mm² fck 30,0 N/mm²
0,85fcd 17,0 N/mm² 0,85fcd 17,0 N/mm²
Contrainte moyenne 20,3 N/mm² Contrainte moyenne 30,2 N/mm²
% armatures 1% % armatures 4%
fyk 400,0 N/mm² fyk 400,0 N/mm²
fyd 347,8 N/mm² fyd 347,8 N/mm²
fck 45,0 N/mm² fck 45,0 N/mm²
0,85fcd 25,5 N/mm² 0,85fcd 25,5 N/mm²
Contrainte moyenne 28,7 N/mm² Contrainte moyenne 38,4 N/mm²
% armatures 1% % armatures 4%
fyk 400,0 N/mm² fyk 400,0 N/mm²
fyd 347,8 N/mm² fyd 347,8 N/mm²
fck 80,0 N/mm² fck 80,0 N/mm²
0,85fcd 45,3 N/mm² 0,85fcd 45,3 N/mm²
Contrainte moyenne 48,4 N/mm² Contrainte moyenne 57,4 N/mm²
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S’il y a risque de flambement (élancement λ supérieur à 25) cette contrainte est réduite et le
processus de calcul est le suivant :
Si le résultat n’est pas satisfaisant on recommence avec une autre section et ainsi de suite.
Pour les colonnes en béton arméon prendra en première approximation l0=0.7 l (longueur de
flambement = 70% de la hauteur de la colonne)
Le tableau ci-après donne, pour un une colonne en béton 30/37 avec 2% d’acier BE400, les
coefficients de réduction de la « contrainte moyenne de calcul » en fonction de l’élancement de la
colonne.
Colonnes Béton 30/37
2% d'armatures
Acier BE 400
"Contrainte moyenne de calcul" : 23,6 N/mm²
(sans risque de flambement)
Elancement Réduction
20 97%
30 83%
40 80%
50 69%
60 62%
70 55%
80 48%
90 45%
100 38%
110 35%
120 28%
130 21%
140 20%
150 17%
Ainsi par exemple la résistance de calcul d’une colonne d’un élancement de 80 en béton 30/37 avec
2% d’acier BE400 sera Rd = Ω (aire de la section en mm²) X 23.6 (N/mm²) X 0.48
Ce dimensionnement est approximatif, il est destiné à donner un ordre de grandeur réaliste de la section de
la colonne. Le calcul définitif devra se faire conformément aux normes en vigueur
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Les poutres
Les poutres doivent être dimensionnées principalement pour reprendre la flexion et l’effort
tranchant. L’objectif de ce manuel est d’aider à définir un ordre de grandeur raisonnable de la
section des poutres. Pour cela on se limitera au dimensionnement en flexion qui est le plus souvent
globalement le plus contraignant. Bien entendu pour le dimensionnement définitif on tiendra
compte de l’effort tranchant, des risques de déversement,...
D’une manière générale, pour le dimensionnement à la flexion le processus de calcul est le suivant :
1. Détermination des actions caractéristiques réparties par unité de surface, par unité de
longueur ou localisées.
2. Majoration de celles-ci pour obtenir les actions de calcul (indice d) (voir page 7).
Ainsi pour une poutre isostatique uniformément chargée pd= ppl*1.35 + gl*1.35 + ql*1.5
3. Considérant ces actions, détermination du « Moment fléchissant sollicitant de calcul »
MSdmaximum dans la poutre.
4. Calcul du « Moment fléchissant résistant de calcul » de la poutre MRd. Celui-ciest obtenu en
multipliant le module de flexion W de la section par la « contrainte de calcul » (contrainte à
ne pas dépasser).
Il faut que MRd≥ MSd
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Les poutres en acier
Dans le cas des poutres en acier (nous nous limitons à une nuance d’acier, l’acier S235) la contrainte
de calcul est 235 N/mm² (coefficient de minoration = 1).
Le module de flexion élastique est généralement utilisé pour le calcul des structures isostatiques et le
module de flexion plastique est utilisé pour le calcul des structures hyperstatiques pour lesquelles
une redistribution des efforts internes est possible.
Dans l’esprit de ce manuel, pour rester du côté de la sécurité, nous travaillerons avec le module
deflexion élastique.
Commentaire
Pour des raisons d’économie de matière on privilégiera les profilés de plus grande hauteur, ils ont à
un plus grand module de flexion à sections égales (et donc à poids par unité de longueur égaux).
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Les poutres en bois
Dans le cas des poutres en bois il suffit de déterminer le module de flexion minimum de la section de
la manière suivante
W min(mm³)= MSd(N*mm) / Contrainte de calculN/mm²
Dans le cas des sections rectangulaires, ce qui est quasiment toujours le cas, W = bh²/6considérant
un comportement élastique et donc le diagramme des contraintes suivant
Pour des raisons d’efficacité et donc d’économie de matière on choisira bien entendu des sections
dont la hauteur est h est supérieure à la largeur b. Pour le rapport h/b on prendra un ordre de
grandeur de 3.
On définit la largeur b, par exemple sur base d’une largeur de colonne, Wmin étant donné par la
condition ci-avant on déterminehmin.
En tous cas pour les bois résineux courant on respectera des « dimensions standards » par exemple
Contraintes de calcul
Nous proposons d’utiliser les contraintes à ne pas dépasser (contraintes de calcul) suivantes :
Pour le « bois résineux courant » (C18)
18 N/mm² X 0.7 (coefficient réducteur chargement permanent) / 1.30 (coefficient de minoration) =
9.7 N/mm²
Pour le « bois lamellé collé courant » (GL22)
22 N/mm² X 0.7 (coefficient réducteur chargement permanent) / 1.25 (coefficient de minoration) =
12.3 N/mm²
On ne perdra pas de vue que le bois est un matériau hétérogène et que sa résistance est liée à
l’orientation des contraintes par rapport aux fibres.
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Les poutres en béton armé
Vu que le béton armé est un matériau composite dont un des composants (le béton) ne résiste pas à
la traction, le comportement structural des poutres en béton armé est différent de celui des poutres
en acier et en bois.
De plus, à l’ELU on considère que ledu béton est totalement plastifié ce qui nous conduit au
diagramme des contraintes suivant :
La hauteur c de la zone comprimée reste à fixer. Pour des raisons d’efficacité on limitera ici cette
hauteur à 25% de la hauteur utile.
Pour tenir compte de l’enrobage des armatures, la hauteur utile d est égale à h – 5 cm.
La contrainte dans le béton est la contrainte de calcul qui est la contrainte caractéristiquemultipliée
par un coefficient réducteur (pour chargement permanent) et divisée par le coefficient de
minoration.Pour un béton 30/37 (résistance caractéristique30 N/mm² - cette résistance est obtenue
par écrasement d’un cylindre de 15 cm de diamètre et de 30 cm de hauteur, le second chiffre, 37,
correspond à l’écrasement d’un cube de 20 cm de côté) la contrainte de calcul vaut :
30 x 0.85 (coefficient réducteur pour mise en charge de longue durée)/1.5 (coefficient de minoration)
17 N/mm²
Le moment résistant de cette section est donc
MRd = 0.25*d*b*17N/mm²*(d-0.125*d) avec d = h – 5 cm
(d-0.125*d) est le bras de levier du couple interne soit la hauteur structurale de la section
MSd, moment sollicitant de calcul, est calculé considérant les actions sur la poutreet MRd, moment
résistant de calcul de la section, est obtenu par tâtonnement.
Pour calculer MSdon pourra par exemple se baser sur les relations données page 19.
Les poutres en « béton coulé sur place » sont très souvent hyperstatiques (sur appuis multiples), en
première approximation on pourra les dimensionner pour reprendre unMSd de pdL²/10
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La géométrie étant définie il restera à déterminer les armatures. Cette détermination sort du cadre
du présent manuel.
La largeur comprimée est donc supérieure à la largeur de la poutre proprement dite ce qui est
intéressant du point de vue de la résistance de la section. Toutefois, il faudra être attentif à ce que :
la dalle se situe bien du côté de la fibre comprimée, ce qui est le cas en travée mais non sur
appui
l’épaisseur comprimée ne dépasse pas l’épaisseur de la dalle
Dans l’esprit de ce manuel, au stade du pré dimensionnement, on ne tiendra pas compte de cet
élément favorable.
Une dalle est peut être vue comme en ensemble de poutres plates mises côte à côte. On pourra
donc les dimensionner de la même manière que les poutres. On considère pour cela une bande de
dalle de largeur unité (1 m)
Le plus souvent l’épaisseur des dalles ne sera pas préoccupante pour l’architecte, les dalles étant
comprises entre les poutres. Au stade du pré dimensionnement on ne se préoccupera donc pas de
l’épaisseur des dalles sauf pour en déterminer le poids mort. Le tableau de la page suivante donne un
ordre de grandeur de l’épaisseur par rapport à la portée pour différents types de dalles. Cela permet
de déterminer le poids mort des dalles en béton armé. Dans le cas de hourdis creux on considérera
20% de vides.
Pour le calcul des dalles, par analogie avec les poutres, on utilisera h pour désigner l’épaisseur de la
dalle.
La hauteur utile d des dalles sera prise est égale à h – 3 cm vu qu’il n’y a pas d’étrier et que les
diamètres des armatures des dalles sont plus petits.
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Rapport portée/épaisseur pour différents types de dalles en béton armé et précontraint
Continuité des
Portant dans 1 ou 2 Dalles isolée Portées
Types d'appuis Types de dalles bandes poutres portée/ep.
directions ou groupées usuelles
entre dalles
Dalle sur appuis en rives: Dalles pleines en BA coulé continuité dans 2
groupées 30 à 40
poutres, voiles, sur place directions
maçonneries… Portant dans 2 directions continuité dans 1
groupées 30 à 35
directions …. à 8-10 m
isolée pas de continuité 25 à 30
groupées en continuité 25 à 30
Portant dans 1 direction
isolée pas de continuité 20 à 25
Dalles "allégées" ou dalles continuité dans 2
groupées 30 à 40
gaufrées en BA coulé sur directions
place continuité dans 1
groupées 30 à 35
Portant dans 2 directions directions
Hourdis préfabriqués
isolée pas de continuité ….à 12-15m 30 à 35
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3. Le calcul à l’ELS
En procédant au calcul à l’ELU nous avons vérifié si les suspentes, les colonnes et les poutres sont
suffisamment résistantes pour éviter leur ruine. Il reste à vérifier si elles sont aptes à l’usage,
« bonnes pour le service ». Le principal état de service à vérifier est la raideur de ces éléments. Par
exemple, une poutre une dalle, est-elle suffisamment raide pour qu’elle puisse supporter une cloison
carrelée sans que celle-ci ne se fissure.
Les désordres dans les parachèvements, suite à la déformation excessive d’un élément de structure
sont fréquents et une grande source d’ennuis pour les utilisateurs, concepteurs et réalisateurs. On
sera donc très attentifs à les éviter en donnant une raideur suffisante aux éléments constitutifs de la
structure.
D’autres états limites de service sont également à vérifier, par exemple l’ouverture des fissures en
béton armé pouvant causer des pertes d’étanchéité de réservoirs ou des risques de corrosion des
armatures. Ces autres états de service n’étant, le plus souvent, pas dimensionnant dans le cas des
bâtiments courants nous ne les aborderons pas dans ce manuel. Ils doivent bien entendu être pris en
considération pour les calculs définitifs.
Les états limites de service étant le reflet du comportement de la structure en service les actions
ne sont pas majorées et les caractéristiques mécaniques des matériaux ne seront pas minorées.
La déformation élastique
Tous les matériaux sollicités par un effort se déforment. Lorsque la déformation du matériau est
proportionnelle à la contrainte appliquée, le comportement du matériau est élastique.
Le module d’élasticité (module de Youg) lie contrainte et déformation.
Attention le bois et le béton fluent c'est-à-dire qu’ils se déforment sous contrainte constante.
La déformation liée au fluage est très significative, par exemple la flèche d’une poutre en béton armé
sous les actions permanentes peut aller jusqu’à doubler dans le temps. Pour tenir compte du fluage
on majorera les flèches obtenues par calcul en comportement élastique.
Les suspentes sont le plus souvent réalisées en acier, parfois en bois, rarement en béton armé
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1. Détermination de l’effort P à reprendre par la suspente en différenciant l’effort dû aux
charges permanentes et l’effort dû aux charges variables
2. Détermination de l’allongement de la suspente sous ces actions non majorées
3. Détermination des allongements de la suspente sous l’action des charges permanentes et
variables
ΔL (mm)= L (mm)*P (N)/(Ω (mm²)*210 000 N/mm²)
Les colonnes
Les poutres
f (mm) = K * Action sur la poutre (N) *L³ (mm³)/E (N/mm²)*I (Inertie de la section - mmexp4)
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Flèches maximales admissibles
Les flèches maximales autorisées dépendent du risque de fissuration des éléments supportés.
La norme NBN B03-003 et la NIT 132 fixent les flèches maximales admissibles dans différents cas.
La flèche maximale est une portion de la portée de la travée concernée de la poutre
Dans le cadre de ce manuel nous nous limiterons à deux cas :
Cette flèche tiendra compte de l’augmentation de la déformation liée au fluage. Toutefois le calcul
des flèches se fera avec bon sens. Par exemple dans le cas d’une poutre supportant une cloison
fissurable on ne tiendra compte que de la « flèche dangereuse » pour celle-ci, c.à.d. la variation de
flèche après réalisation de la cloison, nous y reviendrons dans le cas des poutres (et dalles) en béton
armé.
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Les poutres en acier
Le profilé a été défini lors du calcul à l’ELU, son inertie est donc connue (voir catalogue).
Si cette condition n’est pas rencontrée un profilé à de plus grande inertie devra être utilisé.
La section étant connue suite au calcul à l’ELU on peut en déterminer l’inertie I=bh³/12
Sur cette base on peut procéder au calcul de la flèche sous les actions non majorées.
Pour tenir compte du fluage on majorerala flèche sous les actions permanente de 80%
Pour la commodité du calcul il sera plus simple de calculer une flèche élastique considérant des
actions permanentes multipliées par 1.8 et des actions variables non majorées
Si la flèche maximale admissible n’est pas respectée il faut augmenter l’inertie de la poutre.
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Les poutres en béton armé
La section étant connue suite au calcul à l’ELU on peut en déterminer l’inertie I=bh³/12. Mais vu
que,sous l’effet des contraintes de traction,le béton est fissuré on ne prendra que 60% de
cetteinertie.
Sur cette base on peut procéder au calcul de la flèche sous les actions non majorées.
Pour tenir compte du fluage on doublera la flèche sous les actions permanentes.
Pour la commodité du calcul il sera plus simple de calculer une flèche élastique considérant des
actions permanentes multipliées par 2 :
Attention à ne pas être trop pessimiste. Il ne faut se préoccuper que de la « flèche dangereuse ».
Dans le cas des ossatures en béton armé le poids propre est important. Vu que les parachèvements
ne sont réalisés qu’après décoffrage il seraittrop défavorable de prendre en compte la flèche
élastique relative au poids propredans la détermination de la flèche « dangereuse ». On ne tiendra
donc compte que de la flèche due fluage sous poids propre
Si la flèche maximale autorisée n’est pas respectée il faut augmenter l’inertie de la poutre.
Pour avoir une première idée, pour des bâtiments courants (portées 6 à 8 m - charge d’usage
« courante») on peut se baser sur les ordres de grandeur du rapport hauteur/portée suivants :
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Deuxième partie : tableur Excel pour le dimensionnement des suspentes,
colonnes, poutres en acier, bois et béton armé
Présentation
A finaliser
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