Cuisine - Messine 1890
Cuisine - Messine 1890
Cuisine - Messine 1890
Auricoste de Lazarque
> PARIS V
E ROLLAND, libraire"
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J'iii jiris en Ions pays mes plais, ijenlils Messins,
Cuisine
« Ji
'Polir vous les friciisser iluus la même Jiussiue.
l'ourlant ma »
Ne vous offre que des mets .sains.
CUISINE MESSINE
PAR
E. AURICOSTE DE LAZARQUE
METZ PARIS
A. UÉIIA, éditeur E. ROLLAND, libraire
59, rue Serponoise, 59. 2, rue des Chantiers, 2.
1890.
Tous droits réservés.
PRÉFACE
(1) «,La rougeur des viandes est indice qu'elles ne sont pas
assez cuictes. » (Rabelais, Gargantua, Liv. I, cap. 39).
On lui doit également les tendrons d'agneau dits
la Pompqdour
Le maréchal de Richelieu eut l'honneur de baptiser
les mayonnaises;
Le vol-au-vent à la Nesle est dû au marquis de Nesle;
La chartreuse à la Mauconseil a été transmise par
la marquise de Mauconseil
Les poulets à la Villeroy sont attribués à la maré-
chale de Luxembourg, duchesse de Villeroy;
Les cailles à la Mirepoix rappellent la maréchale
de Mirepoix;
Les ris de veau à la d'Artois sont de la création
du Comte d'Artois (Charles X)
Etant comte de Provence, Louis XVIII laissa son
prénom au potage à la Xavier
Le cardinal de Bernis, poète et ambassadeur, a
attaché son nom aux crêpes
Charles Simon Favart, le père du poète, a inventé
le populaire gâteau qu'on appelle échaudé;
Le comte de Saint-Germain, avait composé des bon-
bons en forme de fruits que, dans ses Mémoires,
Mme de Genlis déclare excellents
J.-J. Rousseau et Mme de Lauzun faisaient admi-
rablement les omelettes
Le maréchal de Soubise, quand il recevait Louis XV
dans sa maison de Saint-Ouen, lui servait, après la
chasse, une omelette composée d'œufs de faisans, de
perdrix rouges et d'autres ingrédients si chers, qu'elle
revenait à 5 louis
Mazarin a donné son nom à un pain, à des pâtés
et à des ragoûts
Mme de Sablé inventa plusieurs sucreries pour
desserts et divers plats sucrés
Le duc de Montausier mit en usage les grandes
cuillères et les grandes fourchettes;
On doit à Mme de Montespan une sauce qui
porte son nom
La duchesse de Bourgogne composa égalemeni une
sauce assez singulière, dans laquelle entraient à la
fois du sucre et du vinaigre;
Le marquis Louis Nointel de Béchameil avait in-
venté une quantité d'accommodements et de sauces
diverses qui ont transmis son nom à la postérité
On doit à Regnard, l'auteur du Légataire universel
et du Joueur, la composition de divers potages encore
en usage aujourd'hui;
Un fils naturel de Henry IV, le comte de Moret,
perfectionna la préparation du genièvre;
Un autre descendant de Henry IV, le poète Du-
fresny, avait inventé deux plats des,plus curieux:
i» Un potage fait avec du lait d'oeufs frais cuits
à la coque
Un plat de noix ou glandes extraites d'une
grande quantité d'épaules de veaux
Alberoni, le célèbre ministre cardinal, composait
de délicieuses soupes au fromage
On doit au comte de Rumfort les fromages qui
portent son nom;
Le chevalier de Cussy et Brillât-Savarin ont laissé
l'un et l'autre un gâteau qui porte le nom de son
auteur
On pourrait prolonger encore cette nomenclature
et citer Senac de Meilhan, auteur d'un plat exquis
aux marrons, et. de la soupe aux (eufs pochés
Suard, qui avait une manière spéciale de faire la
soupe et le café
Sheridan, qui faisait à ravir une daube à l'irlan-
daise, etc. (1) »
De nos jours encore, sinon la pratique, au moins
le désir d'en parler préoccupe les esprits l'autre
PREMIÈRE PARTIE
POTAGES
SOUPE CÉLKSTINE.
Faites cuire dans de l'eau carottes découpées,
navets, céleris, pommes de terre également découpées,
petits pois, un peu d'oignons et. autres légumes dont
vous disposerez. Salez suffisamment passez au tamis
avec le bouillon de la cuisson dressez dans la sou-
piùre avec quelques tranches de pain et ajouter une
liaison de crème fraiche et. de jaunes d'mul's.
Vous devez comprendre que le résultat doit être
une purée claire donnant il un palais un peu
exercé la perception simultanée des arômes dif-
férents de tous les légumes employés. En été, où
les légumes frais ont toute leur saveur, on fait cette
soupe meilleure en les employant et on peut alors
se dispenser de les passer au tamis, et les servir tels
quels dans le bouillon. Aux mois de juin et. de juillet,
ne pas oublier, d'y mettre quelques levés de marais,
et alors de leur adjoindre un brin de snrriellc. Les dames
les plus délicates ne songeront pas à s'en. plaindre.
POTAGE AU CRESSON.
Salutaire au printemps; hygiénique; un peu excitant;
de très 10n goût. Comme le cresson contient de l'iode,
il a des propriétés dépuratives son usage fréquent
guérit, dit-on, les maladies de foie. Avis aux personnes
dont le caractère laisse un peu il désirer.
Faites cuire cinq ou six pommes ..de terré avec du
beurre frais, du sel, du poivre et de l'eau juste
assez d'eau pour former une purée très-claire quand
on y aura écrasé les pommes de terre une fois cuites.
Découpez menu dans cette purée une toute grosse
botte de cresson de fontaine il ne faut pas le haclier.
Remettez sur le feu et laissez cuire doucement
pendant une heure.
Ah j'oubliais on prononce cresson et non pas
creusson comme vous le faites.
de
les dans la soupière vous étendrez dessus une couche
épaisse de cerfeuil haché trés-menu se] et poivre
5 ou 6 grosses cuillerées de crème. Enfin
l'eau bouillante sur le tout:
POTAGE A L'AIL (DE L'AVEVnON).
Frottez bien d'ail un certain nombre de lames de
pain coupées minces et déposez-les au fond d'une sou-
pière.
Arrosez-les de trois ou quatre cuillerées de bonne
huile d'olive salez et poivrez.
Versez, par-dessus, de l'eau fortement bouillante
ajoutiez, cela n'en vaudra que mieux, une cuillerée de
fromage de gruyère râpé.
Ce potage, qui se prépare en un instant, est bien
meilleur que ne le ferait croire le préjuné encore
nourri par bien des braves gens à l'endroit de l'em-
ploi de l'ail. et de l'huile en cuisine.
A la casserole les préjuges
CRACK-SOUP.
Ayez de l'eau bouillante dans une casserole cassez-
y autant d'œufsque vous avez de convives, et brouillez-
les à mesure salez et poivrez.
Vous avez prépare de tout petits croûtons de pain,
taillés en dés, et frits dans le beurre mettez-les
dans la soupière chauffée à l'avance, et versez dessus
le contenu de votre casserole. Servez aussitôt et
sans laisser tremper.
POTAGE AU POTIRON.
Coupez en morceaux de la chair de potiron et met-
tez-les cuire dans une petite quantité d'eau jusqu'à
ce qu'ils s'écrasent facilement. Retirez-les, et passez-
les comine une purée ajoutez un peu de beurre
frais et ciu lait bouillant; salez et poivrez, ou bien
sucrez suivant les goûts. Versez dans la soupière sur
des tranches de pairi blanc, ou des croûtons passés
au beurre.
beurre..
le potage avec 4 à 5 jaunes d'œufs et versez avec les
salsifis dans la soupière sur des croûtions de pain
frits au
POTAGE ALSACIEN.
Prenez du bouillon gras. Faites-le bouillir, et au
moment de l'ébullilion, versez-y, en tournant avec
un cuillère, assez de tapioca pour obtenir un potage
un peu épais, une bonne cuillerée au moins par
personne.
Quand il est près d'être cuit, faites bouillir du lait,
une demi-chopine pour un potage de six personnes.
Laissant votre bouillon sur le feu, où il doit tou-
jours bouillir, battez avec une fourchette trois jaunes
d'œufs dans la soupière. Quand ils sont bien battus,
versez dessus, toujours en remuant avec votre four-
chetlo, votre fait bouillant.
Quand les œufs et le lait sont bien mélangés, pre-
nez d'une main votre casserole de bouillon tout bouil-
huit, de l'autre la fourchette, et versez doucement
le bouillon dans la soupière sur le mélange d'oeufs et
de lait, en remuant le tout avec votre fourchette.
Le potage est fait.
POTAGE SUISSE.
Dans du houillon gras, bien chaud et sur le feu,
versez doucement** et. en tournant avec une cuillère,
un œuf dont vous avez bien délayé ensemble, dans
une tasse, le blanc et le jaune.
POTAGE DU LENDEMAIN.
Quand vous avez du bouillon gras de la veille, vous
pouvez en obtenir un excellent potage au moyen de
la recette suivante:
Prenez deux cuillerées à soupe de farine; mettez-
les au fond d'une tasse et cassez dessus deux œufs
(le jaune et le blanc). Battez le tout jusqu'à ce qu'il
forme une espèce de crème épaisse. Lorsque le bouil-
lon est en ébullition, jetez-y cette pâte, en tournant
le bouillon avec une cuillère; retirez aussitôt du feu
et continuez à tourner un instant.
et
Prenez gros comme un œuf de beurre frais et ma-
niez-le de façon il le faire tourner on crème. Ajoutez
un u'iif entier et un pel.il pain au lait
li
une pincée de sel. Failes du tout une pàte
et formez-en de*
bien liée
grosseur qui
vous plaira le plus, depuis celle d'une olive jusqu'à
celle d'un pelil u:ul' de pigeon vous les l'ailes frire
dans le beurre, ou même simplement pocher it l'cau
bouillante et, aprbs les avoir déposées dans ta sou-
pière, vous versez dessus votre bouillon.
POTAGE AU RAMEQUIN.
Avec le reste d'un ramequin (voir art. ramequin),
on fait un excellent potage en en
coupant des tranches
au moyen d'une cuillère et en les déposant dans du
louillon gras.
POTAGE TALLEYRAND.
Délayez dans une terrine sept jaunes d'œufs et
deux œufs entiers avec une chopine de crème fraiche;
assaisonnez d'un peu de sel mélangez intimement et
versez dans un moule Lien beurré d'une contenance
d'au moins trois quarts de litre.
Faites prendre au hain-marie et attendez que le
contenu soit complètement refroidi. Seulement alors
sortez-te du moule et, avec une cuillère, divisez-le en
tranches que vous déposez dans la soupière.
Ayez un consommé lié avec quelques cuillerées de
tapioca et passé à l'étamine versez-le doucement sur
vos œufs pris.
Excellent potage pour les estomacs de papier mâché.
PANADE.
Mettez des tranches de pairi mollet dans une cas-
serole avnc assez d'eau pour qu'elles y baignent
ajoutez du beurre frais, 150 grammes, du poivre et du
sel. Faites bouillir et ensuite mijoter longtemps sur
un feu doux en remuant de temps en temps. Au
moment, de servir ajoutez une liaison de trois jaunes
d'œul's délayés dans un peu de lait et quelques petits
morceaux de beurre frais.
Madame de Genlis a parlé de la panade il propos
de la nourriture des enfants.
SOUPE A LA BIÈRE.
Faites bouillir un litre de bière avec cent vingt-cinq
grammes de sucre. Prenez un peu de cette cuisson
dans une grande tasse et délayez y bien quatre jaunes
d'œufs et un peu de crème aigre (smitane). Versez
dans lé bouillon en remuant et jetez dans la soupière
sur des tranches de pain grillées.
BORTSCH PETIT-KUSSIEN.
C'est la soupe nationale de la Russie méridionale.
Mettez dans une marmite un morceau de bœuf et
un morceau de lard;maigre recouvrez d'eau froide et
mettez sur le feu. Écumez comme pour le pot au feu.
Quand le houillon ne jette plus d'écume, mettez-y des
betteraves coupées en filet.s minces, et quand elles ont
cuit un moment ajoutez de la choucroute, ou en été
des choux verts ou rouges finement émincés.
Pendant ce temps vous avez fait revenir cinq ou
six tomates dans une cuillerée de beurre lorqu'elles
sont cuites, vous les passez au tamis et en versez le
jus dans le bortsch.
Ajoutez un oignon piqué de clous de girofle, une
feuille de laurier, 2 gribouis secs (1), sel, poivre, un
peu de piment. Laissez bouillir environ trois heures
en ajoutant pendant la cuisson un morceau de sau-
cisson de ménage et du jambon
Quand le tout est biem cuit, on retire les viandes,
qu'on découpe en petits morceaux sur une assiette.
Chaque convive en prend un ou plusieurs morceaux il
sa guise, et les mange en même temps que le botisch,
lmuillon et. légumes, qu'on lui a servi.
(1) Espèce de champignons dont les Russes font une grande
consommation.
POTAGE VIHGILIEN.
Tlieflylis et rapitlo fessis messoribus icstu
Allia serpillumqucherbas contimdil okntcs.
Et pour les moissonneurs fa'Iguiîs sous le
soleil brûlant, TheMylis pile les plantes odo-
rifzrantes de I'ail et du serpolet.
[Virgile églogue Il v, 10 et
Les commentateurs prétendent qu'il s'agit là du
Moret, Morelum, préparation de fromage mou pétri
avec de l'ail, de la rue, du serpolet, etc.
C'est possible mais avec le marquis du Belloy
je suis tenté de croire que la jeune Thestylis pré-
parait li< soupe appelée Pestada, encore usitée dans
le Nord de l'Italie..
On pile ensemble de l'ail et du serpolet dans
un mortier puis on verse dessus, d'abord goutte
i goutte, puis largement, de l'eau bouillante.
On jet.te ensuite cette infusion virgilienne dans
une terrine sur des tranches de pain.
Ce potage empesté est délicieux il n'a que l'in-
convénient de communiquer aux dîneurs une haleine
empoisonnée mais quand soi-même on a pris part
au régal. faites comme Gribouille qui, les jours
de pluie se mettait à l'eaa pour ne pas être mouillé.
(1) Portraits et Souvenirs, Paris, Miche) l.évy (Virgile
il San-Remo).
POTAGE AUVERGNAT.
Faites cuire à grande eau, avec un peu de sel,
des navets, des carottes et des pommes de terre, le
tout découpé en gros morceaux les mauvaises langues
disent que dans le pays on y ajoute un petit soulier
tout neuf Au moment de tremper cette soupe, on
fait frire dans la poèle quelques morceaux de lard
salé, qu'on laisse roussir jusqu'à ce -qu'ils soient plus
qu'à deiïii brûlés on verse la graisse dans le bouil-
lon et le bouillon sur le pain dans la soupière.
C'est une triste soupe.
SOUPE au errnox.
Prenez un beau citron hien juteux. Coupez-le en
rouelles trbs-minces et, divisez chaque rouelle en
quatre mettez- ces morceaux de citron sur une as-
siette et saupoudrez-les fortement de sucre.
Faites frire une honne poignée de mie de pain
dans du heurre bien frais jusqu'à ce qu'elle soit de
couleur dorée ûgoutez bien dans J'écumoire la mie
de pain frife et mettez-la dans la soupière avec les
morceaux de citron saupoudrez encore le tout avec du
sucre et de la canelle pulvérisée.
Faites bouillir deux grands verres devin blanc coupés
d'un verre d'eau, avec un morceau de sucre, jusqu'à ce
que le bouillon ait perdu le goût de vin alors ajoutez
une liaison de-deux jaunes d'œufs, versez sur le pain
frit et le citron en morceaux, couvrez la soupière et servez.
Vous doutez ? Essayez et le résultat vous éton-
nera. (1)
(1) Voir la suite (potages au lard) à la cuisine Folk-lo-
riste.
ŒUFS
Suivant le docteur Aula; nier (Dictionnaire des
substances alimentaires, Paris, on connait en
France cinq cent quarante trois manières différentes
d'accommoder les œufs.
Le poète anglais Moore enchérit encore sur cette as-
sert.ion: qui peut s'empêcher d'aimer le pays qui
nous a enseigné 685 manières de préparer les œufs.»
(Maxims of si)- M. O'DolwHy, chap. des œufs, art. de
l'omelette, épigraphe.).
Les œufs constituent un élément fort nutritif et ré-
parateur.
Une plaisanterie de l'ancien régime, encore répétée
dans quelques provinces, était celle-ci
Un officier gascon, en campagne,, riche d'espoir et
léger d'argent, voyageait avec son laquais.
Un matin, au sortir du gîte, il se retourne sur la selle
u Eh Saint-Jean
Moussu ?
As-tu déjeuné, Saint-Jean?
Oui, moussu.
Et qu'est-ce que tu as mangé ?
Un œuf, moussu.
Le blanc et le jaune ?
Oui, moussu.
Eb pécaïré n'as pas pâti »
Ce qu'on peut traduire à peu près par Eh
coquin tu n'es pas à plaindre »
ŒLTS BROUILLÉS.
Difficiles à réussir pour les commençants il faut
y avoir la main le résultat doit être exempt de
grumeaux, onctueux et crémeux.
Mettez un bon morceau de beurre dans une ter-
rine cassez-y vos œufs et les délayez avec le heure,
du sel et du poivre. Quand la connaissance de ces
éléments est bien intime, mettez à la casserole et
faites cuire à feu modéré 8 à 10 minutes en tour-
nant avec une cuillère toujours dans le même sens.
ŒUKS A LA TIUPK.
Bien connus peu élégants de nom et d'aspect
mais fort bons.
Faites blondir du beurre; y mettre une bonne
quantité d'oignons, coupés en rouelles minces lors-
qu'ils auront pris une belle couleur, y ajouter des
œufs durs coupés en longs en 4 morceaux, et du lait
dans lequel on aura délayé une pincée de farine.
Mettre sel et poivre, laisser mijoter un bon quart
d'heure.
La sauce ne doit pas être claire les oignons
doivent, pour ainsi dire, la former.
ŒUFS AU COURT-BOUILLON.
Le court-bouillon que l'on prépare pour faire cuire
le poisson peut se conserver pendant plusieurs jours
et servir à plusieurs reprises profilez-en pour pré-
parer des œufs au court-bouillon.
Si on le fait exprès, on le fait plus court. Mettez
dans une casserole partie égale d'eau et de vin
hlanc à son défaut du vinaigre ajoutez sel,
poivre en grains, gousse d'ail, clous de girofle,
oignons et carottes coupés en rotielles, thym, feuilles
de laurier faites hien cuire.
Le reste du court-houillon peut servir pour pré-
parer des légumes, pois, haricots secs ou frais.
« Eh bien, et les oeufs ? »
A.h oui. faites pocher des œufs et servez-les
sur le court-bouillon.
FONDUE AU FROMAGE.
Faites une petite sauce blanche avec une cuillerée
de farine, un gros morceau de beurre et un peu de
lait bouillant. Travaillez bien ce mélange. Râpez
dans un saladier un quart et demi (environ 200
grammes) de fromage de gruyère bien sec. Jetez
dessus votre héchamel bouillante, et laissez reposer
jusqu'à ce qu'elle soit refroidie. Ajoutez-y quatre
jaunes d'oeufs que vous y délayez, un peu de sel
et de poivre et les blancs battus en neige. Placez
dans un moule beurré et mettez au four pendant.
environ 25 minutes.
RAMEQUIN.
« Pourquoi ramequin1} me disdit une dame, il y
a de bien singuliers noms en cuisine ramequin
rémolade macaroni chipolola 1 Baba où tout cela
a-t-il pris naissance? »
« Madame, lui répondis -je, l'illustre Humboldt
se plaisait à raconter ce mot d'un général devant
qui on parlait de la distance des étoiles à la terre,
du temps que leur lumière mettait pour arriver
jusqu'à nous « Ce qui m'étonne, c'est comment on a
pu arriver à savoir leur nom, dit le général.
Le ramequin est une excellente ressource pour
les déjeuners maigres,
Mettez dans une casserole un demi-litre de lait et
ylacez sur le feu. Quand il commence à être chaud,
ajoutez petit à petit et en tournant, tournant, environ 3
poignées de farine tournez, tournez jusqu'à ce que
cette pâle soit bien liée et sans grumeaux ajoutez-
y du sel, un morceau de beurre., environ un quart
de fromage de gruyère râpé, et tournez, tournez en-
core tant que la pâte n'est pas cuite et le mélange
parlait. A ce point, vous le retirez du feu et y mè-
lez 3 œufs légèrement battus. Ayez un plat allant
au feu beurrez le bien versez-y votre pâte, et.
mettez au four. En 8 à 10 minutes le ramequin
doit être levé comme un soufflé, pris partout et ne cou-
lant pas.
Servez sans tarder.
à une
Cet ancien dicton a peut-être été inspiré par une vieille
cout.ume des cités impériales. Le bombardement a détruit
maison qu'on appelait « Armensûnder-
halls », la maison des pauvres pécheurs (ce terme, pauvre
pécheur, désignait les condamnés à mort;. Cette maison
était jadis grevée de la servitude suivante voisine du
champ d'exécutions, le cortège des condamnes a mot
s'arrêtait devant elle en passant; le condamné avait le
droit de demander un bon mets, une bonne boisson, que
le propriétaire de ladite maison était tenu de lui fournir.
(2) Rabotais Voyez au L. IV. c. 57 du Pantaâruel la
fameuse conclusion des ordres muets de Gaster « Et
tout pour la tripe ».
ASPERGES
Les asperges cuites comme d'habitude, pelées et.
égoullées, on les claie sur un ltlat, on les saupoudre
de fromage de gruyère ou de parmesan râpé on arrose
d'un peu de beurre et on passe au four pendant quel-
ques minutes.
CHOUX hougks SAUTÉS AU beurre.
Découpez un chou rouge en tranches fines, de
façon il l'émincer en longs iîlels. Mettez il la casse-
roie quelques oignons lnlcllés que vous faites légère-
ment roussir dans le beurre; ajoutez-y votre chou
rouge émincé; salez et poivrez modérément: laissez
cuire dix a quinze minutes.
RISQUE AU FROMAGE.
Préparez une petite béchamel autrement dit
délayez une cuillerée de farine avec un morceau de
beurre dans un grand verre de lait bouillant, tournez
et. tenez sur le feu.
Pilez bien quatre pommes de terre moyennes cuites
il l'eau en y ajoutant quatre jaunes d'œufs.
Battez les blancs en neige mêlez le tout en y joi-
gnant une demi-livre de fromage de gruyère râpé, un
peu de sel et assez de poivre fraîchement moulu.
Mettez dans un moule beurré et faites cuire au bain-
marie pendant environ une heure. Servez seule ou sur
une sauce blanche; en gras sur une bonne sauce au
jus liée d'un peu de fécule.
QUICHE.
La célèbre Quiche de Pont à Mousson, appelée u
tort Galette dans le pays messin, est une excellente
entrée de déjeuner.
Faites une pàte brisée que vous étendez dans la
tourtière en en façonnant les hords à la manière or-
dinaire.
Versez dessus une meurotie c'est le terme du
pays messin, à Longwy c'est un kas)na composée
d'œufs et de crème très-épaisse et bien fraîche, dans
la proportion de cuillerées de crème pour un œuf;
salez très légèrement; mettez au four. La meurolte,
puisque meurotte il y a, ne doit pas former une
couche trop épaisse il faut avoir soin de piquer 'la
pâte de quelques coups de la pointe d'un couteau pour
empêcher les boursoullures pendant la cuisson.
OnEl'ES HOLLANDAISES.
Pour trois crêpes prenez une grande cuillerée de
farine, un œuf et. deux cuillerées de lait.. Il ne faut
pas mettre de sel. Amalgamez bien, et faites vos
crêpes dans la poêle avec du beurre. Délayez de la
lionne crème avec du sucre; versez-en un peu sur
vos crêpes que vous avez coupées en deux et
roulées.
lituncttez-les ainsi au four jusqu'au moment de servir.
crêpes onsmioNALKS.
Tout le monde connait l'agréable préparation appe-
Il;1.' Pais'KOUïte en Lorraine Pkannkuchen en Alle-
magne Pancake chez les Anglais Couck-Back par
les rlamands Crêpes en France et Crëupés dans
nns villages messins.
Or donc, pendant le siège de Metz, en 1870, lorsque
les aliments commencèrent à manquer dans la ville,
on me faisait souvent manger une espèce de crêpe,
composée de riz frit dans l'huile, et que nous trou-
vions délicieuse. Longtemps après le siège, le souve-
nenir m'en faisait encore venir l'eau à la bouche, et
je voulus un jour en régaler quelques amis. Le plat
l'ut annoncé avec pompe mais, à quoi tient. le
succès 1 mes convives déjà rassasiés, ou comptant
sur autre chose, le déclarèrent détestable ou même
n'en voulurent pas goûter. Moi seul, fidèle à la mé-
moire des temps mauvais, je le trouvé encore excellent
aujourd'hui, et me fais préparer chaque année une
ample assiette de ce que j'ai appelé les CRÊPES OBSI-
uionai.es.
Faites cuire du riz à l'eau et au sel, si vous
avez du sel, pendant le siège nous n'en avions pas.
Quand il est cuit, mais encore ferme et rond, de ma-
nière à ce qu'il ne fnrtne pas une pâte collante, tour-
nez le avec un mélange très-clair d'un peu de farina
délayée dans de l'eau, versez-en une certaine quantité
dans une poêle où vous avez mis un peu d'huile, éten-
dez-la pour en former une espèce de crêpe. Faites
partir vivement et quelques peu rissoler, en 1a retour-
nant des deux côtés. Coulez sur une assiette et recom-
mencez pour une autre jusqu'à épuisement du riz.
Servez chaud, et souvenez-vous que « La fume il
('). La faim est la meilleure des
sauce. »
rizzoto OU mz A l'italienne.
Beurrez une casserole mettez-y du riz avec ce
qu'il faut d'eau chaude pour le faire cuire, sans qu'il
reste d'eau
du beurre.
la fin de la cuisson, et ajoutez le reste
MACARONI A LA PIÉMONTA1SE.
Les macaronis étant cuits il l'eau et au se), il se
prépare sur la table, coram populo.
Le professeur chargé de cette honorable mission fait
placer devant lui un saladier préalablement chauffé
ainsi que la casserole ou sont les macaronis égouttés
et Lien chauds, du fromage de parmesan et de gruyère
râpé, du Leurre frais, du sel, du poivre et de la
(1)Vinlingolo est une espèce de manicaretto c.-à-d. de
ragoût et s'entend dans le sens de ragoût et de sauce.
poudre. Eh bien! qu'y-a-t-il d'étonnant? ce n'est
|i;is de la poudre à canon, ni de la poudre de riz,
niais de la poudre de thym.
Ainsi fourni de toutes ses .munitions, et suivi de
l'iuil par les convives, l'opérateur doit procéder comme
suit:
II place un lit. de macaronis au tond du saladier,
les recouvre d'une couche de fromage râpé, y ajoute
poudre de thym, un peu de sel et de poivre. Il
l'imminence à former dos lits successifs, et dans le
même ordre, de ces divers ingrédients, puis retourne
li' tout comme on le ferait d'une salade.
Et voilà comme s'exécute le macaroni ci la pië-
iiionlaisc.
VIANDES
BŒUF EN DAUBE ET A LA CHOISY.
Prenez une bonne culotte de bœuf et faites-la ma-
riner pendant 2 jours. Piquez-la de quelques gros
lardons et faites-la revenir dans la casserole. Une fois
revenue, garnissez votre braisière de carottes découpées
en rondelles, d'oignons en quantité, de deux gousses
d'ail, bouquet garni, sel, une pincée de thym et une
de gros poivre bardez de lard mouillez avec votre
marinade et une bouteille de vin blanc. Laissez cuire
deux heures et plus, suivant la grosseur de votre
pièce de boeuf. Dégraissez la sauce, et servez sur les
oignons et les carottes. C'est le bœuf en daube.
Ou bien, servez sur la sauce réduite, dégraissée et
passée pour la dépouiller de tout ce qui a concouru à la
laire, une ample garniture de petits oignons entiers
et glacés. Vous avez alors le bœuf à la Clioisy.
Dans ces deux méthodes il y a de l'oignon; et
c'est pour vous conter une anecdote à propos du sens
populaire de cette locution que je viens de décrire le
bœuf à la Clioisy. Demain je n'y aurais peut-être plus
pensé.
Le comte Jaubert, dans son Glossaire du centre de
la France, a recueilli cette anecdote. L'empereur
Napoléon ICI' rentrant un jour aux Tuileries de fort
mauvaise humeur, le suisse dit tout bas à son voisin:
« Il parait qu'il y a
de l'oignon. L'empereur qui
l'avait entendu se dirigea vers lui et d'une voix ton-
nunte «Eh bien, oui, il y a de l'oignon !» Le
malheureux rentra sous terre.
QUENELLES DE FOIE.
•1" Prendre trois livres de foie de veau en retirer
avec soin toutes les veines et liaclier le foie menu.
2° Hachez de môme très finement une poignée
d'epinards, du persil, de l'ail, et amortissez dans le
beurre en faisant faire un tour sur le feu.
3" Coupez en tranclies minces la mie de six à huit
petits pains blancs et délayez-la dans la quantité suffi-
sante de lait houillant.
4" Mettez dans un plat trois œufs entiers, les jaunes
de trois autres un peu de farine, du sel et du
poivre; mélangez et ajoutez ensuite les trois blancs
5" Mélangez intimement, cI. pétrissez ensemble, dans
un mortier, tous ces appareils c'est le terme
technique de façon à en former un parfait amal-
game, qu'il faut laisser reposer un certain temps.
Faites houillir dans une poêle de l'eau avec du
.et.
7" Prenez, pour essai, une cuillerée de la pâle
ci-dessus et mettez-la dans l'eau bouillante si elle
s'y désagrège c'est que l'appareil n'aura pas reposé
assez longtemps. Attendez un peu et rncommencez
et, quand une première quenelle mise dans l'eau
restera cohérente, vous en formerez d'autres que vous
y déposerez au fur et à mesure.
Laisse1.-les ainsi bien
cuire à lbnd puis retirez-les avec l'écumoire et. ran-
gez-les sur un plat chauffé à l'avance.
8° Pour terminer, versez dessus du beurre bien
chaud, dans lequel, vous avez fait frire des menues
miettes de pain (comme on fait pour les nouilles
par exemple).
N. B. Les épinards peuvent être remplacés en
hiver par des poireaux hachés très fins.
Ce plat appartient à l'ancienne cuisine. Ceux qui
l'aiment en raffolent. Quand à moi, je trouve que
le résultat ne répond pas aux travaux de la préparation.
Affaire de goût.
A propos de Chandelles.
INTEnMÈDE
VOLAILLE A LA GELÉE.
Préparez une honne poularde ou jeune poule de
4 livres environ. Frottez-la avec un citron coupé en
deux pour la maintenir blanche, et enveloppez-la dans
une mousseline ou un linge clair.
Mettez-la dans une casserole avec 4 grands verres
d'eau, une bonne poignée de sel, 2 feuilles de lau-
rier, 40 grains de poivre, 6 échalottes, 4 gousses d'ail,
3 oignons moyens, un paquet de poireaux, un pied
de veau.
Après une heure de cuisson, y mettre un demi-litre
de vin blanc, puis faire cuire doucement comme un
pot-au-feu.
Quand la volaille est cuite, on la retire et, si la
sauce est trop longue, on la fait réduire puis on la
verse dans une soupière et on la met dans un en-
droit frais.
Le lendemain on lève la graisse on bat lénérement
2 blancs d'œufs en neige on les incorpore dans la
nelée qui est prise; on tourne le tout ensemble et on
remet ce mélange sur le feu. Quand il a fait 3 ou
4 bouillons, on le passe dans un linge au-dessus du
passe-bouillon et on verse sur la volaille. Laissez
prendre et refroidir.
ASPIC DE VOLAILLE.
Prenez une bonne volaille ordinaire, bien en chair,
mais pas trop grasse. Vous la mettez dans une casse-
role avec 2 pieds de veau, une demi-livre de jarret
de bœuf et les débris de votre volaille. Remplissez
2 fois d'eau fraiche le moule dans lequel vous devez
façonner l'aspic et versez cette eau dans la casserole.
Ajoutez une bonne poignée de sel, 2 feuilles de laurier,
50 grains de poivre, 6 échalottes, 5 gousses d'ail, 3 ou
4 oignons, un bon paquet de poireaux. Laissez cuire
pendant 2 heures environ jusqu'à ce que la volaille
soit bien cuite. Retirez-la pour en lever les blancs
que vous mettez à refroidir sur une assiette. Remettez
la volaille à la casserole en ajoutant une bouteille de
bon vin blanc; puis vous laissez cuire doucement
comme un pot-au-feu pendant au moins 2 heures.
Quand vous jugez que votre bouillon est assez réduit
pour former une bonne gelée, vous le passez à la pas-
soire et le versez dans une soupière oü on le laisse
refroidir. Le lendemain on lève la graisse on bat,
légèrement 2 ou 3 blancs d'œufs en neige avec un
demi-verre de vin de Madère on les incorpore dans
la gelée et on remet 13 mélanoe sur le feu où on lui
fait faire 3 ou 4 bouillons puis on passe au tamis fin
dans un saladier.
Il s'agit maintenant d'organiser l'aspic. Vous avez
fait cuire un œuf dur dont vous prenez le blanc pour
y découper au moyen d'emporte-pièces spéciaux de
petits morceaux taillés de différentes façons. Mettez
alors un peu de gelée au fond de votre moule après
avoir placé différents morceaux de blancs d'œufs taillés
et de petites rondelles de truffes tant au fond que sur
les cùtés placez sur la gelée des blancs de volaille
découpés en jolis petits carrés décorez les cotés du
moule avec des blancs .d'oeufs découpés et des rondelles
de trufles que vous y appliquez versez de la gelée et
disséminez au-dessus de petits morceaux de foie gras
puis de la gelée, puis des hlancs, et toujours le pour-
tour décoré de filets noirs et blancs, et. ainsi de suite
jusqu'à ce que le moule soit plein. Mettez dans la
glace pour que la gelée prenne bien, Dénuoulez au
moment de servir.
La gelée doit être hien transparente, les morceaux
de blancs de volaille et de foie gras bien distribués it
l'intérieur et la décoration blanche et noire du pourtour
intelligemment agencée. Il tant être un peu artiste
pour arriver à ce triple résultat.
K01E EN
Ayez un foie de chevreuil, ou mème un foie de
horc coupez-en des morceaux de la grandeur d'un
beafsteack fendez-les en deux et garnissez l'intérieur
d'une farce d'échalott.es, de persil et, de lard hachés,
assaisonnée de se) et de poivre. Emballez chaque
morceau dans un papier huilé dont vous repliez et
roulez les bords pour le bien fermer. Placez dans
une casserole foncée d'un peu de beurre et faites
t
cuire un feu très-doux, « tout dou-ce-meut, toutdou-
ce-ment, m'a dit mademoiselle Justine, et pendant
au moins deux heures. »
JAMUON DE GOTHA.
Faites-le dessaler dans l'eau froide pendant 3 ou
4 heures. Mettez-le ensuite dans une marmite avec de
l'eau et les assaisonnements d'un pot-au-feu carottes,
céleris, navets, échalottes, ail, bouquet garni, laurier
et poivre en grains. Faites bouillir 4. heures retirez
du feu et. laissez refroidir dans la cuisson. Sortez de la
cuisson pour servir.
JAMUOX.
Une excellente préparation du jambon est celle-ci.
Pour un jambon de '14 à 16 livres il faut.
'1 once de sel
3 gousses d'ail
5 gousses d'échalottos
i pincée de thym
a de romarin
1 de sauge noire
et un peu de salpêtre.
Hachez ensemble tous ces assaisonnements de façon
obtenir une espèce d'onguent, avec lequel vous fric-
tionne;: vigoureusement le jambon, sous toutes ses
laces, jusqu'il ce qu'il en soit imprégné et qu'il ne
vous reste plus rien à la main: opération assez pénible,
exigeant une bonne poigne et devant durer deux il
Irois heures.
Enveloppez votre jambon d'un gros linge; enterrez-le
it la cave dans du sable et laissez l'y pendant 14 jours.
Pendez-le alors dans la cheminée à fumer le tard
au bout de 15 jours il est suffisamment fumé; en-
veloppez-le de linge ou de papier et conservez clans
un endroit sec.
Pâtés DE ménage
en terrine.
Excellente ressource à la campagne se conserve
une huitaine de jours de plus a l'avantage de rem-
placer par ci par là le sempiternel veau ln. casse-
rai par une préparation plus artistique. Il se prépare
très-simplement, très-facilement et très-économiquement.
Coupez en morceaux assez petits et asser minces
un carré de veau et rangez ces morceaux dans une
terrine à couvercle en les entre-mêlant d'un certain
'nombre de petits dés de lard. Si vous en avez, rem-
plisser les interstices avec du jambon (ou du maigre
cle lard) et de la viande de bœuf hachés ajoutez,
sans parcimonie, des oignons, des échaloltes, et un
peu d'ail, de la poudre de thym, de la sarriette, quel-
flues clous de girolle, des feuilles de laurier, du sel
et du poivre arrosez d'un demi-verre de vinaigre
mêlé à un demi-verre d'eau; quand la terrine est
remplie, recouvrez de hardes de lard posez le cou-
vercle et lutez-le avec de la pâte placez au four en
même temps que le pain et retirez avec lui. Au four
du fourneau il faut au moins 2 honnes heures de cuis-
son à un feu pas trop vif.
POISSONS.
Matelote DE METZ.
Après que le poisson a été écaillé, vidé et lavé avec
soin, on le coupe par tronçons égaux. Mettez dans
une casserole une bonne quantité de petits oignons,
de l'ail et des échalottes écrasées, un bouquet de persil,
deux feuilles de laurier, du thym, deux clous de gi-
rofle, du poivre, du sel et de l'eau (ou du bouillon);
faites cuire. Quand ces assaisonnements sont suffisam-
ment cuits, ajoutez du vin rouge un peu plus qu'il
n'y a de bouillon et de façon que le poisson, mis dans
la casserole, y soit complètement baigné. Faites cuire
à grand feu pendant 15 à 20 minutes.
Ayez une autre casserole dans laquelle vous, passez
au beurre environ deux douzaines de petits oignons
pour leur faire prendre couleur. Retirez ces oignons
et ajoutez au beurre un peu de farine, pour faire un
roux que vous moüillez avec un peu de la cuisson du
poisson remettez les petits oignons dans ce roux et,
après le temps nécessaire à leur coction, versez dans
la première casserole.
Quand le tout est bien cuit, retirez les bouquets de
persil, thym laurier ajoutez trois ou quatre bou-
let6es de beurre frais pét1'i avec dc la farine. Laissez
mijoter et, au moment de servir, versez sur un plat
creux chaufl'é à l'avance, et dont vous avez garni le
fond de tranches de pain frites au beurre.
MATELOTTE SANS POISSONS.
Vous avez promis une matelotte à vos convives.
Comme Grouchy à Waterloo, le poisson n'est, pas
arrivé. Un corps essentiel manque à vos dispositions
si bien prises. Vous aviez, nouveau Louvois, organisé
la victoire et la défaite vous attend Des visions
il la Vatel commencent à gyrovaguer dans votre cer-
veau
Mais je suis là le mal n'ira pas plus loin.
Faites roussir dans le beurre deux douzaines de petits
oignons que vous laissez entiers. Retirez-les, et ajoutez
au beurre la farine et l'eau chaude nécessaires pour
t'aire un roux blond. Ajoutez ensuite du vin rouge,
un bouquet de persil, du thym, du laurier, un clou
de girolle, sel et poivre, une gousse d'ail écrasée,
3 échalottes hachées, les oignons déjà roux et une
livre et demie de champignons. Laissez réduire.
Préparez une omelette un peu cuite; coupez-la par
tronçons; dressez ces tronçons sur un plat creux et
versez dessus votre sauce matelotte après en avoir ôté
le bouquet de persil.
Racontez à diner vos angoisses et votre succés
n'oubliez pas surtout d'arroser ce récit du meilleur
vin rouge de votre cave.
BROCHET RÔTI.
Autrefois on avait la ressource de mettre le sujet
il la broche mais il n'y a plus clè broches hélas
La révolution de 1789, que je maudis tous les jours
dans ses tristes évolutions, a porté un coup mortel
aux tourne-broches de nos cuisines, comme à bien
d'autres institutions de moindre importance.
Nous n'avons plus de tourne-broches Est-ce une
raison pour nous condamner bêtement au brochet au
bleu à toute éternité?
Après avoir préparé votre brochet, l'avoir fait dé-
gorger dans l'eau fraîche et frotté de sel, piquez-le
de lard fin si vous l'employez un autre jour qu'un
jour maigre et placez-le sur un plateau dans le four
du fourneau. Activez le feu de façon que votre poisson
ne devienne pas mollasse par une cuisson trop lente,
qu'il rôtisse, en un mot. Vers la fin du travail, arro-
sez-le d'un bon verre de vin blanc avec un peu de
vinaigre et un jus de citron. Servez sur cette sauce
assaisonnée d'une pincée de poivre blanc.
CARPE A LA JUIVE.
Lavez, videz, écaillez et nettoyez votre carpe comme
à l'ordinaire. Découpez-la en tronçons -de 5 à 6 cen-
timètres de largeur, déposez ces morceaux, ainsi que
les œufs et la laitance dans une terrine en les sau-
poudrant de sel et d'un peu de poivre. Laissez-les
ainsi pendant quelques heures, et nleme en hiver
pendant une nuit entière. Faites-les cuire ensuite
dans un court-bouillon ainsi composé de l'eau en
quantité suffisante pour couvrir Je poisson oignons,
ail, échalottes, bouquet de persil, clous de girolle et
muscade 2 feuilles de laurier, du thym, sel, poivre
en grains est, ce qui constitue la saveur spéciale de ce
plat, deux bonnes cuillerées d'huile d'olive. Au cours
de la cuisson adjoignez une grosse pincée de farine;
goûtiez et, si l'assaisonnement ne vous semble pas
complet, remettez un peu de sel et de poudre d'é-
pices. Quand le tout est bien cuit, ce qui se reconnaît
a Lt dureté des œufs ou à la consistance de la laitance,.
relirez les morceaux de votre carpe et. les rangez
proprement dans le plat creux où ils devront être
servis. Versez dessus le court-houillon passé au tamis
fin, et laissez prendre en gelée dans un endroit frais.
Servez froid et dans la gelée.
Ecrevisses.
Je n'ai pas de secrets pour vous.
Les ,écrevisses que vous achetez au marchand ont
voyagé, jeûné; elles sont maigres et presque vides.;
d'autres ont contracté un goût amer, dû aux plantes
rlui bordent les eaux qu'elles habitent (par exemple,
dans notre pays, celles de certaines parties du Woigot,
près Briey, où abondent la menthe poivrée et la menthe
aquatique) une autre fois, ce sont des écrevisses que
vous voulez conserver pour un jour donné, etc tous
cas oit il s'agit de réparer ou de prévenir le mal.
Or, voici une recette, conservée dans ma famille
depuis 314 ans, et au moyen de laquelle vous pourrez
toujours présenter à vos amis des ecrevisses grasses,
remplies, à la chair ferme et d'un goût appétissant.
Placez vos écrevisses, sur un lit d'orties, au fond
d'une grande marmite et, tous les soirs, pendant
cinq ou six jours, versez dessus un litre ou bien trois
chopines de lait, un litre pour un cent de moyennes,
Irois chopines pour un cent de grosses.
Votre intéressante ménagerie absorbe ce lait, s'en
yave et, grâce à sa faculté rapide d'assimilation, se
rend bientôt digne de figurer avec un bon point sur
votre table.
N. B. Les italiens obtiennent en 25 ou 30 jours
des écrevisses d'une grosseur extraordinaire en les
parquant isolément comme nous le faisons avec
l'épinette pour les poulets dans des bocaux à large
ouverture dont on renouvelle l'eau tous les ,jours, et
où l'ou jette abondamment des parcelles de macaronis
et des débris de cuisine, avec le seul soin de n'en
donner de nouveaux que quand lu distribution pré-
cédente a été tordue et avalée.
GRENOUILLES.
Vérité nu delà des monts, mensonges en deçà.
Presque partout maintenant on mange des grenouilles,
au moins chez les classes aisées, exemptes de préjuge
quand il s'agit de leur bouche, et chez les soldats et
les ouvriers d'usines et de manufactures, i'rieoUeurs
de naissance.
Il n'en était pas de même autrefois. Palissy dans
son Traité des Pierres, en J580, s'exprime ainsi
Et de mon temps j'ai vtc qu'il se fusl trouvé bien
pot d'hommes- qui eussent voulu manger ni tortues
ni grenouilles.
A cette époque, vers la fin du,XVIème siècle on
commença à servir ce petit, hatracien sur les meilleures
table. Mais le dégoût qu'il inspirait à heaucoup dura
longtemps et M> Vigée-Lebrun nous fait part de sa
déconvenue lorsqu'ayant un jour grimpé avec quelques
personnes à un couvent de Chartreux, situé dans la
montagne, non loin de Turin, les bons religieux n'eu-
rent atdonner pour toute nourriture aux excursion-
nistes que quatre plats de grenouilles au blanc, frites,
grillées. «il me fctl impossible d'en manger quel-
que faim que j'eusse. si. bien que nous ne man-
geâmes que du pain sec (1), »
En Angleterre on a la grenouille en horreur. Dans
l'Allemagne du Nord, en Russie, mêmes sentiments
il son égard. En Autriche on la dévore en entier tête,
épaules, cuisses, cœur, entrailles elle y figure dans
les festins. Les Hollandais n'y touchent pas; est-ce
parce qu'on lui a donné le nom de rossignol de Hol-
lande ? Mercier, l'auteur du Tableau de Paris, trouve
le
nouillophagie. En Bretagne, encore, une femme
l'aspect d'une grenouille, s'enraie et fait le saigne de
In croix. Dans le Limousin, une bonne dame apos-
h'ophait dernièrement en ces termes son fils, revenant
de la Lorraine où je lui avais appris à estimer les
grenouilles et à les apprêteur PeUeu, fcctse cuiro
iits grenouillas, salas beslias, et mangea let, clcé
mas fors de la mouison, et l'on-
lello qu' ez auront saligu flanqua lu dans 10 ribcro(1)!»
En Picardie l'étranger qui en demande est considéré
comme sentant un peu le fagot
Le professeur d'histoire naturelle Fournel, dans son
ouvrage sur les animaux existant dans le Département
île la Moselle, nous découvre une falsification assez
peu rassurante des Dames du Marché de Metz. Il
s'agit des crapauds et parmi eux de l'espèce appelée
Crapaud de Riescl « Cette espèce, dit-il, se trouve
assez souvent avec les grenouilles, auxquelles elle
ressemble beaucoup par ses pieds 2m1ï>1vs. On en
vend sur les marchés. Une fois écorchée, il n'est pres-
que plus possible de la distinguer, et on mange ses
cuisses comme celles des grenouilles »
Au reste n'en prenez point de souci. La grenouille
et le crapaud sont cousins-germains Bory de St.
et.le
Vincent (') affirme avoir vu fréquemment le Iiufo
Bufo Fuscus (crapaud ordinaire et cra-
paud brun) et d'autres batraciens probablement inélis
('). Petit,fais cuire tes grenouilles, sales bûtes, et mange
les si tu en as le coaur, mais hors de la maison, et Ie
pot clu'elles auront sali jette-le dans la rivière.
lianuel de Cuisine par M. de C. Metz 1811 art. gre-
nouilles.
Faune de la Moselle par D. H. L. Fournel (dédiée.-
A l'Académie de Metz
s. v. p.) Metz 1836, p. 358.
Dictionnaire classique d'histoire naturelle, Itey et
Gravier éd. Paris 1824, T. V, p. 36:,
du crapaud fuscus et de la grenouille vendus sur les
marchés de Paris sous le nom de leur parente, et
sans que ceux qui les ont manoés de bonne foi en
aient, jamais ressenti le moindre inconvénient.
A ce propos, un souvenir oublié du marché de Metz.
Le mardi, 13 novembre 1821, au matin, les rues
avoisinantes du marché aux poissons, la rue du Faisan,
la place de Chambre etc. étaient couvertes de gre-
nouilles grouillantes, sautillant sur le pavé et péné-
trant jusque dans les maisons Les bonnes femmes
croyaient il une nouvelle plaie d'Egypte leurs maris,
lecteurs du Constitutionnel, levaient curieusement le
nez vers les nuages. Le miracle fut bientôt expliqué.
Une marchande de grenouilles en avait 6000 enfermées
dans des réservoirs des enfants les découvrirent, en
enlevèrent et n'avaient pas refermé les baquets.
On en parla longtemps, et plus d'un brave bourgeois,
six mois après, n'osait pas encore descendre il sa cave
sans chandelle.
GRENOUILLES AU gratin A LA mode DL boulay.
Préparez dans une assiette creuse de la mie de
pain blanc bien effritée mélangez-y des échalottes et
du persil hachés fin assaisonnez de sel et de poivre.
Vous avez préparé les cuisses de grenouilles en les
nouant et en coupant l'extrémité des pattes. Roulez-
les dans la mie de pain de façon à leur en faire une
espèce de robe un peu déchirée.
Ayez un plat creux allant au feu, mettez un peu
de beurre dans le fond et rangez-y vos grenouilles
garnissez les intervalles avec le reste de la mie de
pain et quelques morceaux de beurre. Saupoudrez de
sel et de poivre et faites cuire au four du fourneau,
ou mieux, au four de campagne.
Quand vous aurez goûté des grenouilles ainsi accom-
modées, vous ne voudrez plus en manger façonnées
autrement.
Voir
dredi,
le n° 85
Novembre
1C
du Journal de la Moselle du ven-
HSCAlUiOTS.
A part leur service en cuisine je n'ai pas grand
chose à en dire, si ce n'est qu'ils se promènent bien
près de terre. lieu1
ESCARGOTS A LA TIUAUCOU11T.
Il est meilleur de les avoir lorsqu'ils sont encore
Fermés. S'ils ont commencé à mang'er de l'herbe, il
faut les nourrir quelques jours avec de la farine, pour
les engraisser, et les laisser ensuite jeûner quelques
jours encore ils perdent ainsi le goût de vert qu'ils
auraient sans cette préparation.
Ayez sur le feu un cliaudron d'eau bouillante, dans
laquelle vous avez mis quelques poignées de cendres.
.Tetez-y vos escargots, et laissez leur faire quelques
bouillons. Sortez-les alors de leurs coquilles et lavez-
les à plusieurs eaux, après en avoir ôté la partie
appelée le sac, qui contient les intestins, jusqu'à ce
qu'ils soient complètement nettoyés et que la dernière
eau oit vous les lavez reste clair.
Faites-les alors cuire dans une marmite 5 ou 6 heu-
res dans de l'eau oit vous avez mis tous les assaisonne-
ments d'un pot-au-feu carottes, navets, céleris,
laurier, oignons, bouquet g'arni, etc. sel et poivre.
Ainsi traités les escargots doivent devenir tendres,
et ne pas ressembler à autant de morceaux de gomme
élastique, ce qui arriverait si vous les faisiez cuire
trop vivement, trop longtemps ou pas assez.
Vous avez nettoyé et lavé proprement un certain
nombre des plus grandes coquilles.
Introduisez dans chacune d'elles, suivant sa capacité,
3 ou au moins 2 escargots; versez, par dessus, un
peu de la cuisson et fermez hermétiquement la co-
quille par un opercule de beurre (Vais, manié de sel
fin et de persil haché.
Mettez au -four dans l'escargotière, ou mieux dans
deux que vous servez successivement et toujours
chaudes.
Escargots A LA canuéranaise.
Pour un cet d'escargots préparés à la manière
ordinaire et bien lavés, vous hacher 10 gousses d'ail,
du persil et du jambon gras et mettez ce mélange
sur le feu avec un verre d'huile d'olive et de la pou-
dre de thym. Lorsqu'il est cuit vous y ajoutez de 250
à 500 grammes de mie de pain séchée au l'our et fine-
ment effritée. Mouillez avec de l'eau assaisonnez de
sel, poivre, une pincée de Cayenne. Mettez vos escar-
gots dans cette cuisson et laissez cuire une demi-heure.
Au moment de servir ajoutez un peu de vertus ou,
il défaut, faute de grives on prend des merles
un jus de citron.
Escargots A LA romaine.
Apicius, le second des trois gourmands de ce nom,
celui qui vécut sous les règnes d'Auguste et de Tibère,
nous a laissé un traité fameux sur l'art de faire les
conserves, de préparer les différents mets, de connai-
tre les assaisonnements qui conviennent le mieux
chacun d'eux. Il y donne les recettes suivantes pour
préparer les escargots (de obsoniis et condimenlis,
lib. VU, cap. XVI, pt. 212. éd. d'Amsterdam
Faites d'abord dégorger les escargots dans du lait
salé, puis dans du lait pur; faites les frire dans l'huile,
et servez chaud, avec une sauce ,cornposée d'assa-fœ-
tida, de poivre, de coulis de viande et d'huile.
Ou bien faites les griller en les arrosant continuelle-
ment d'un mélange de jus, de poivre et .de cumin.
Les goûts ont bien changé depuis 1800 ans L'assa-
fœtida, aussi appelée stercus diaboli, « il fault
laisser aux femmes la vaine superstition des paroles»
dit Montaigne ait chap. 40 du liv. I, des Essais
a une odeur- et une saveur repoussantes; on ne s'en
sert plus guère que pour amorcer les écrevisses, pour
placer, comme médecine préventive, dans la nourriture
(les porcs, et pour l'administrer il l'espèce humaine,
en suspension dans ce que nos gais ancêtres appe-
laient des bouillons pointus.
SAUCES.
SAUCE DES HALLES DE PARIS POUR LES HUÎTRES.
C'est peut-être la meilleure manière de manger les
huitres que de les assaisonner de cette sauce à l'origine
vulgaire, mais qui a fait son chemin car des res-
laurants interlopes et nocturnes des Halles, tels que
ceux de Paul Niquet, etc., où elle a été inventée, elle
est passée aux cabarets les plus highlife du boulevard.
Le vrai mérite se fait jour malgré tout.
Mettez dans une soucoupe ad hoc du vinaigre, des
échalottes hachées très-fin et de la mignonette. Au
moyen d'une petite cuillère, chaque convive dépose un
peu de cet accompagnement sur l'huître avant de
l'avaler.
Vous ne savez pas ce que c'est que la mignonette?
Où donc avez-vous fait vos études ? Demandez-en à
votre épicier s'il se respecte, il en aura, et vous dira
que la mignonette est du poivre moulu ou plutôt cassé
N. B. Gérard de Nerval a parlé de cette sauce au
chap. XIV de ses « Nuits d'octobre. »
SAUCE PIMPRENELLE.
Excellente et peu connue se sert dans une saucière
comme accompagnement du bœuf bouilli. Mais alors
il faut supprimer la garniture ordinaire formée des
carottes et des navets du pot-au-feu,. ces légumes ne
faisant pas bonne figure avec cette préparation. En mo-
rale, en art, par conséquent en cuisine, les rap-
ports de toutes choses doivent être harmonieux. On
apprend cela en esthétique.
Recette Ajoutez à de la crème bien fraiche et épaisse,
une cuillerée de vinaigre, une ou deux d'huile, un jaune
d'œuf cru, sel, poivre et deux ou trois cuillerées à
bouche de feuilles de pimprenelle hachées fin. Mélangez.
SAUCE DE CABARET.
Pas de très-bonne compagnie, mais nullement à
dédaigner pour accompagner le boeuf bouilli, cette
sauce se compose de sel, de moutarde et d'un peu
de vin rouge dont on fait le mélange sur son assiette.
SALADE.
Rien ne te paraîtra fade
Tout ira selon ton gré
Tu sais que pour la salade
J'ai les soins d'un émigré.
(Ch. Monselet: Le dîner que je veux faire.)
Faire la salade pour soi est une afftire d'habitude
en .supposant que l'on se serve des mêmes ingrédients,
que l'on accommode la même herbe et que l'on se trouve
toujours à ce moment dans le même- état d'esprit et de
nervosité. La faire pour deux est déjà un problème;
mais' la faire pour plusieurs est une de ces entreprises
impossibles où se plait l'esprit audacieux de l'homme.
Aux tables où se rassemblent tous les jours les
mêmes personnes, aux tables de famille comme il
celles de pension, un des commensaux, par goût on
par devoir imposé, se charge de faire la salade et
régulièrement un des autres convives trouve la salade
mal faite, détestable, immangeable.
A une pension d'officiers, à Metz en 185., un lieu-
nanl. faisait la salade et un de ses camarades, par
défaut de caractère ou antipathie personnelle, se plai-
gnait toujours qu'il y mettait trop de vinaigre. Le
premier avait beau diminuer la dose, le second faisait
entendre sa ritournelle si bien qu'un beau jour le
préposé la salade, prenant d'un ¡signe ses deux
voisins témoin, se contenta de faire le geste de ver-
ser du vinaigre et l'autre: C'est dégoûtant; il
n'y a pas moyen de manger de la salade il cet,le table
j'ai le palais à la vinaigrette etc. »
La science usuelle de la préparation des salades,
ce que je proposerai de nommer le Salad-lore (en
imitation du Folk-lore) n'est pas compliquée jusqu'à
présent une seule maxime en fait tout l'enseigne-
ment
Pour bien faire une salade il faut être trois per-
sonnes un sage pour Il mettre dit sel; un avare
•pour y mettre dit vinaigre; et un prodigue pour
y mettre de l'huile (').
Je voudrais y ajouter deux aidfs un fou pour y
mettre du poivre et un travailleur pour la retour-
Un proverbe italien dit la même chose avec plus
de concision
Insalaia ben sulata, poco acelo, molto ogliata. (Sa-
lade bien salée, peu de vinaigre beaucoup d'huile.)
Les éclectiques, et ils ont ici raison, pensent, avec
Larousse, que chaque espèce de salade réclame une
dose différente d'assaisonnements. Cette dose, ce me
semble, doit encore varier suivant la position sociale,
les habitudes, le degré d'instruction gouïiuande et de
sensibilité palatiale des dégustateurs.
Certainement le marquis de X. tenait compte de
toutes ces variables dans la confection de ses fa-
meuses salades, dont le succès n'était sùrement, pas
dû il une formule hrutale et sans appel. Adepte élé-
gant des soupers raffinés de la fin du siècle denier,
le marquis de X. vécut à Londres pendant l'émigra-
tion de son talent pour faire la salade. Bientôt recher-
ché par le monde aristocratique et pourvu d'un ca-
briolet, fruit de ses premières leçons, le marquis se
rendait souvent dans lamême soirée plusieurs
invitations. Il arrivait au moment opportun dans la
salle du festin, saluait sans mot dire et, prenant des
SALADE RUSSE.
Les pommes de terre et les lentilles, le céleri et
les betteraves forment le fond de cette salade. On y
ajoute ou on supprime partie des autres éléments
suivants ce dont on dispose.
Découpez dans le saladier quelques pommes de
terre (') cuites à l'eau. Ajoutez-y des lentilles, des
haricots verts découpés, des petits pois, des branches
de choux-fleurs, le tout cuit à l'eau salée et bien
égoutté. Ajoutez-y encore une petite carotte cuite à
l'eau et hachée finement, des ciboules, des oignons
et des céleris-raves clécoupés en rondelles minces, de
la salade de doucette (màche). Versez sur le tout un
peu d'eau chaude, plusieurs cuillerées de vinaigre et
un peu de vin blanc ou rouge mettez heaucoup de
sel et pas trop de poivre les pommes de terre et
les autres légumes absorbent le vinaigre, et si vous
n'en mettez pas trop il n'y en aura pas assez arro-
Gar-
sez suffisamment d'huile et retournez bien.
nissez le dessus de rouelles de betteraves rouges, de
filets de harengs buckling (2), de persil finement
haclé et de blanc et de jaune d'œufs durs également
hachés.
On peut remplacer les harengs par des anchois, du
homard ou des moules, même par des tranches de
saucisson, la doucette par ,de la chicorée scarole ou
toute autre salade; y introduire de la moutarde, du
currie jaune, de la sauce anglaise, des cornichons dé-
coupés, des piclcles, des câpres, de la perce-pierre,
des olives, des choux rouges, des groseilles au vinai-
gre, etc. etc.
(') Le type des pommes de terre pour salades est la
Vitelotte qui ne se défait pas en cuisant.
(2) Harengs furnés non salés.
SALADE DE POMMES DE TERRE (de Strasbourg)
pour soirées.
Déposez dans un joli saladier des pommes de terre
vitelottes cuites à l'eau et découpées en rondelles
ajoutez des rondelles de, céleri-rave et également
quelques rondelles fines de saucisson de Lyon parta-
gées chacune en 8 secteurs. Mouillez d'un peu d'eau
chaude, d'une ou 2 cuillerées de vinaigre aromatisé
et d'un peu plus de bon vin blanc assaisonnez de
sel et poivre et versez par-dessus 3 cuillerées d'huile
d'olive. Retournez lentement et de bonne façon.
Ajoutez truffes cuites au vin et coupées en morceaux
gros comme des olives, une douzaine d'olives enoyau-
tées cuites avec les truffes et coupées en deux une
cinquàntaine de queues de crevettes ou des tranches
de langouste des cours découpés de laitue pommée
ou de laitue Chicon-Batavia. Retournez légèrement.
Placez sur le tout, en garniture, de bons morceaux
de foie gras truffé de Strasbourg alternant avec des
tranches de jambon de Mayence ou de Bayonne cou-
pées minces et étroites.
SALADE
(SES DÉCORATIONS).
Il n'y a pas seulement les rubans, les bijoux, les
dentelles, la soie et. les mousselines pour donner aux
dames une occasion de montrer leur goùt et leur sen-
timent inné de l'élégance.
La décoration des salades leur en fournit un pré-
texte fort plausible.
La palette dont elles disposent pour cela est variée
c'est le blanc de l'œuf dur, le jaune du même œuf,
le vert du persil ou du cresson, le rose du jambon,
l'écarlate de la lanâue fumée, le noir de la truffe,
l'azur de la bourrache, l'orangé de la capucine elles
peuvent y mêler la note gaie de la rousse carotte, la
tache sombre de la betterave, la pàleur du céleri, le
ton glauque de l'olive, le brun doré du hareng saur,
le miroitement de l'anchois et le marbre du saucis-
son.
La géométrie leur fournit ses figures c'est le sec-
teur, les cercles concentriques, la sinueuse cycloïde
l'imagination unie à l'art leur signale des festons et
des astragales fantaisistes.
Une salade élégamment décorée prouve l'attention
prévenante de l'hôtesse pour des convives délicats. Le
plaisir des yeux vient se joindre aux satisfactions déjà
épanouies de l'estomac la reconnaissance rend aima-
Jjle, les figures s'animent, l'appétit revient, les vins
sont meilleurs, le fromage plus appétissant, les fruits
plus nnlrs, les dames plus helles
On rit, ou babille,
Le cœur est ouvert
Et la gaïté brille
Même avant le dessert.
(Radet)
Et tout cela grâce à quelques fleurons habilement
tracés sur une salade oh que les dames ont donc
raison d'être artistes
Dans la petite ville de. habitait vers un of-
ficier retrarté, homme d'esprit, fort ami de ma famille
et auquel je donnerai le nom de M. de Fayolles (qui
d'ailleurs était le sien). Il avait en grande affection
une dame fort aimable, distinguée, et dont le salon
était ouvert il la société polie de l'endroit. aussi y pas-
sait-il toutes ses soirées. Cette dame que j'appelerai
madame O'Moore, s'absenta un certain automne pour un
voyage d'affaires assez long, et le pauvre M. de
Fayolles s'en ennuyait fort. Une helle après-midi,
il venait de diner, à deux heures suivant la mode
du temps, et, abimé dans son fauteuil, il computait
la date du retour prochain qui devait le rendre à
ses chères habitudes. Marie-Lise, sa vieille bonne,
entra dans la salle dr manger et, au lieu de songer
à desservir la salade et le dessert, se plante effarée
devant lui
« Mon Dieu, Monsieur, est-il
donc vrai que Ma-
dame O'Moore. ? »
Drelin drelin drelin Marie-Lise court ou-
vrir aux visiteurs.
« Que le diable les emporte s'écrie M. de Fayol-
les. Eh qu'a-t-il donc pu arriver à ma pauvre
âmie ? »
Et au milieu des compliments et des vaines paroles
échangées, son imagination va sondant les vagues de
la mer trompeuse, les précipices du chemin elle évo-
que les souvenirs les plus lamentables de voyages
malheureux, brigands féroces, accidents, voitures mou-
lues, membres brisés. Un cauchemar fait, passer de-
vant ses yeux la ruine, les maladies, la mort.
Il enrageait, et justement ses interlocuteurs, habi-
tués à le trouver aimable et hel esprit, s'éternisaient,
étonnés de son silence ou de ses brusques réponses à
bâtons rompus.
Enfin, le croyant malade, on s'en va.
« Ouf! Eh, bien ?.
Mais Marie-Lise est allée causer avec une voisine.
Elle prenait bien son temps. La voici Elle
rentre Bon elle chipote à la cuisine. Puis elle
trottine à la salle à manger. Puis elle vient au salon,
range les sièges, rajuste un pli de rideau mais elle
est muette et sa figure est redevenue impassible.
Et le pauvre officier, anxieux, la suivait des yeux
n'osant l'interroger.
Enfin n'y tenant plus:
« Marie-Lise, dit-il timidement, que disiez-vous donc
de Madame O'Moore
« Ah 1 oui, Monsieur, je vous demandais Est-il
donc vrai que Madame O'Moore ne veut pas que l'on
mette des capucines sur la salade?»
« Vertuchoux s'écria-t-il de sa plus grosse voix.
Et, prenant son chapeau, il s'en vint incontinent
conter l'histoire à mon grand'père.
CONSERVES
CORNICHONS
(méthode de Nancy).
10 On prend les cornichons un à un, et on les
frotte avec un linge un peu gros pour enlever toutes
aspérités.
2° On les rogne légèrement aux deux bouts,
3° On les introduit dans le bocal avec une quan-
tité suffisante d'oignons, d'échalottcs, d'aulx, des
feuilles de laurier, des clous de girofle, du poivre en
grains et du poivre lonp (piment).
4o On verse le vinaigre.
5° On met, suivant la grandeur du bocal, 2 ou 3
PERCE-PIERRE.
Criste marine, fenouil marin plante en filaments
charnus, croit naturellement sur les hords de l'Océan
et de quelques marécages salés. On en confit les
feuilles dans du vinaigre et du sel comme les corni-
chons on ajoute du sel, du gros poivre, du laurier
et même un .peu d'écorce de citron.
La perce-pierre ainsi traitée fournit un bon hors-
d'œuvre et un agréable assaisonnement néanmnins
si je vous en parle c'est tout simplement pour avoir oc-
casion de conlire ici avec elle un ancien refrain du
pays
A Vic, à Moyenvic,
A Marsat, vilain trou,
Les femm's y sont coquettes,
Les homm's y sont ,jaloux.
Il y pouss' de la perç'piervc
Il y a des gens qui sont bien aises de rencontrer
ces vieilleries.
GROSEILLES AU VINAIGRE
(de Creuznach).
Pour 5 kilog. de petites groseilles à grappes rouges
prenez 3 ldlog. de sucre et 2 décilitres de vinaigre.
Mettez le tout sur le feu dans une bassine remuez
tout le temps de la cuisson jusqu'à ce que vous ob-
teniez une gelée assez ferme, ce que vous reconnaissez
en l'essayant de temps en temps sur une assiette.
Laissez refroidir, mettez en pots, couvrez de papier
et conservez dans un endroit sec.
Se sert comme bors-d'œuvre avec le bœuf bouilli.
CONSERVE D'OSEILLE.
Se prépare en octobre avant les gelées. On prend
les jeunes feuilles dont on enlève les côtes on lave
et on met Llanchir cette oseille dans un chaudron d'eau
bouillante avec un peu de cerfeuil et de persil après
quelques houillons on la retire et. on la fait égoutter;
puis on la remet sur le feu afin d'achever la cuisson
en remuant sans cesse pour empêcher qu'elle ne
s'attache et pour la diviser et la mettre en quelque
sorte en purée. Lorsque l'oseille est assez épaisse on
la met dans des pots de grès non vernissés, et quand
elle est bien refroidie on la couvre d'une couche d'huile
ou de beurre fondu. Fort utile en carême,
FROMAGES
seu. et
à coup sûr, proscrit de notre fromage, s'il faut en
juger par les vers de sa lettre à Iccius, où il les
traite avec un dédain ironique
cepe trucidas (Ll. Ep. 12).
(Soit que tu ne dévores que des poireaux et des
oignons.)
Si, comme ces deux petits estomacs classiques (car
Virgile et Horace, au dire de celui-ci lui-même, avaient.
de pauvres facultés digestives),
it. dormitwm ego Virgiliusque
Narnqve. inimicum. ludere médis (L1. Sat. 5)
(Nous allâmes nous coucher moi et Virgile, car il
est dangereux pour ceux qui ont l'estomac faible de
s'agiter après diner,)
vous craignez les crudités? opérez suivant la re-
cette ci-dessous
Dans un saladier, mélangez bien votre fromage
avec sucre en poudre, une demi-houteille de vin blanc
et un jus de citron. Servez aussitôt.
Ce plat, quoique ancien, simple et peu coûteux,
forme un manger délicieux, élégant., sain, léger, to-
nique et rafraîchissant.
EAU DE MIEL.
Un peu de miel pur fondu dans un litre d'eau
chaude, puis refroidi, filtré et avec adjonction
d'eau-de-vie constitue une boisson rafraîchissante et
facile à préparer.
EAU D'AVOINE
Faites bouillir une poignée d'avoine dans un litre
d'eau avec un peu de sucre filtrez, a,joutez un demi
verre de lait et deux petits verres d'eau-de-vie. A un
faux parfum de vanille.
EAU PANÉE.
Faites griller une croûte de pain et jetez-la dans
une cruche pleine d'eau. Ce n'est pas plus difficile
que cela" les enfants aiment fort cette eau jaunâtre
c'est une friandise fort saine qu'on peut leur procurer
à peu de frais.
DEUX MIINCU'JSS.
'1;' Le gibier trop faisande est malsain.
Dans toute bêle mode, trop longtemps conservée,
il se développe des phrmaïnes, pouvant déterminer
de véritables empoisonnements cltez ceux qui absor-
bent une chair à ilemi-pulréliéo.
Les loups, les chacals, les corbeaux, les vautours
aiment l'odeur musquée des charognes.
Ne soyez pas semblables dans vos goûts à ces ne).-
toyeurs de nos champs.
Je ne lais évidemment allusion qu'à un excès dont.
on doit se garer.
Certainement, et surtout en hiver, on peut, on
doit même. attendre quelque peu une vieille perdrix,
une bécasse, un faisan, un lièvre, des alouettes, etc;
mais surveillez-les, et après 3 ou 4 jours 40 au plus
pour le faisan hàlez-vous, lentement si vous vou-
lez, mais hàl.er-vous de les mettre à la broche.
Jl y va de la vie. Une indigestion, un empoisonne-
ment ne sont pas choses plaisantes.
Ne plumez les oiseaux qu'au moment où vous
allez les employer; cela est essentiel.
Pourquoi?'?
Pour la même raison que vous ne pelez pas une
poire la veille du jour où vous voulez la manger
pour qu'ils ne se dessèchent pas en attendant. la bro-
che ou la casserole.
Gibier à poils.
LIÈVRE.
L'ancien accompagnement ohligé du lièvre était te
vinaigre. « Et de lunl loing gue pcusl entre oui/,
sVct'ift, disant Panurgc, mon umy vinaigra, vt-
imhjre »
Vinaigre veut dire ici sauce piquante; et la vérité
¡j'autrefois est encore la vérité d'aujourd'hui. Si vous
1'ail.es rôtir un ràble de lièvrc, accompagnez-le d'une
sauce piquante, vous n'aurez que des éloges il recueil-
lir.
J'ai vu essayer la méthode anglaise, prdnée en ces
termes par Elzéar Ulaze (3) « Autrefois je mangeais
le lièvres il la sauce piquante, mais depuis qu'une ai-
mable anblaise me le servil. à la gelée de broseilles,
je ne le mange pas autrement. Je ne suis guère an-
glomane, mais quand je trouve une bonne recette,
je la prends sans demander son origine. Essayez-en,
prenez avec la fourchette une quantité de gelée égale
au morceau de chair dont vous aurez réaolu l'immé-
diate introduction, et votre bouche délicieusement
chatouillée proclamera l'utilité de rnon Livre » jus-
qu'à présent, personne, devant moi, ne s'est encore
rangé à l'avis de l'illustre professeur.
A propos d'un livre récent sur le lièvre (3), des cri-
tiques ont prétendu que « dans le chapitre délicat des
diverses façons d'accommoder le lièvre, l'auteur avait
commis beaucoup d'erreurs et même de graves hé-
résies, et qu'il y a sur ce sujet d'utiles vérités a
mettre en lumière ».
(1) Rabelais, Pantagruel, Liv. II. cliap. 26.
C'était ta coutume en Languedoc entre les chasseurs
de se crier l'un à l'autre vinaigre, dès clu'ils avaient tiré
un lièvre, parce que la vraie sauce de cet animal est le
vinaigre (Le Ducliat).
(2) Blaze, Le chasseur au chien d'arrêt. Le lièvre.
(3) La chasse du Lièvre, par Gunisset-Carnot, Paris 1888.
Le lièvre est excellent surtout en civet et en pâté.
Dans ces deux préparations il est bien lui-mème,
a son arôme propre, son fumet sni generis, trèsre-
connaissable à travers les épices. Vous n'oserez pas
servir un lièvre en civet, un jour d'apparat ? c'est un
plat de famille et d'amis '? eh bien' tant mieux
le mot en dit beaucoup et, dans l'intimité, vos con-
vives n'auront pas de vergogne à tendre vers vous
leur assiette vidée.
Toutes les mét.hodes données par les dispensaires
de cuisine, voire celles de « L'art d'accommoder le
gibier suivant, les principes de Vatel (') u semblent
mièvres et d'occasion. Lièvre :r l'espagnole aux
anchois et la sauce douce ci la czarine ci
au beurre
la chicorée
la provençale
à la hâte
la
aux concombres
sauce pointue à l'escalope
ci la suisse etc etc ne sont-ce
ci
LIÈVRE EN CAPILOTADE.
Découpez par morceaux un lièvre rôti faites revenir
ces morceaux dans un bon ragoût beurre; farine rous-
sie, eau, échalottes, et persil hachés, pointe d'ail, un peu
de muscade. Ajoutez un filet de vinaigre.
LIÈVRE EN GELÉE.
On désosse un lièvre, puis on met à la casserole
les os avec tous les débris de chair, un jarret de
veau coupé en morceaux, avec carottes et oignons,
poivre, sel, bouquet garni, clous de girofle mouillez
de bouillon et d'un peu plus de vin blanc, et laissez
cuire à petit feu pendant une heure et demie, puis
passez au tamis. Vous avez garni de bardes de lard
le fond d'une terrine qui puisse aller au feu placez
par-dessus la chair du lièvre en y entremêlant de
minces tranches de veau et de porc frais assaison-
nez de poivre et de poudre d'épices, versez, par-dessus,
le jus de la cuisson des os, couvrez de bardes de
lard mettez un couvercle à la terrine et faites cuire
à petit feu. Laissez refroidir dans la terrine pour être
servi froid.
ÉPAULE DE CHEVREUIL.
Peut se faire rôtir comme le cuissot après l'avoir
garnie d'une litrce bien assaisonnée.
Se sert aussi découpée et en daube.
CIVET DE CHEVREUIL.
Se prépare comme le civet de liévre on emploie
pour le faire des morceaux de poitrine et d'épaule.
Pâté de venaison
Qu'en dites-vous ? un pâté!nous en aurons un, oui.
[nous l'aurons,
Et ma femme, petite Kitty, est fameuse pour la croûte.
Quoi, diable, un pâle Il répéta l'Ecossais comme un
[éclto,
Quand je devrais éclater je lui garderai un coin.
/1
Nous lui garderons un coin I cria la dame
Nous lui garderons un coin! répéta l'écho alentour.
Goldsmilh (')•
La venaison joue un grand rôle dans la gastrono-
mie de la vieille Angleterre.
Le goût de notre gentry pour le pâté, dit d'Israëli
dans les « Curiosities of Lileralure », était de noto-
riété publique, et le Shakespeare in-folio était d'hahi-
tude ouvert dans les halls de notre noblesse dans le
hut de distraire les invités, qui dévoraient à la fois
Shakespeare et la pâtisserie. Quelques tins.de ces vo-
lumes sont venus jusqu'à nous, non seulement, avec
les taches de graisse, mais renfermant même des
croûtes de pàté authentiques du siècle d'Elisabeth »
Ce goût a fourni plusieurs proverbes ou dictons.
Dans les pays de Corwvall (la Cornouailles) on dit
qu'il n'y a pas de danger que le diable y vienne, de
crainte d'être mis en pâté. Il parait, en effet, que les
indigènes font des pàtés de tout ce qui se mange,
gibier, viande, herbes, poissons, légumes etc.
And now that I think on't; as I am a Sinnerl
(1)
We wanted this venison to malte ont the dinner.
What sa}/ you.9 a pasty! it shatl and it must,
And mi/ wife, little Kitty, is famous for crust.
What the de'il, mon, a pasty re-echoed the Scot.
Thoug splitting, l'ill still keep a corner for that.
We'll all /wep a corner the lady cried out
We will all keey a corner was echoed about.
Les auteurs anglais mettent souvent en œuvre, en
prose et en vers, les pâtés de venaison; et les pâtés de
daims des romans de Walter Scott ont fait venir l'eau
à la bouche de plus d'un lecteur. Comme le roi Ri-
chard chez le joyeux ermite de Copmanhurst, nos ro-
bustes ancêtres attaquaient gaillardement du couteau
les flancs d'énormes pâtés de cerf et de sanglier, et ne
craignaient point d'y enfoncer leurs doigts, comme les
Orientaux font encore aujourd'hui pour dépecer la
chair d'un mouton rôti. L'usage des fourchettes pour
manger de la viande, des légumes ou du poisson est
relativement moderne et ne s'est vulgarisé en France
qu'avec le XVIIE siècle (i); ç'avait été pour les élégants
de la cour d'Henri III un raffinement nouveau. Ga-
brielle d'Estrées l'avait adopté « toutefois elle ne
persuada jamais Henri IV ni ses amis d'en prendre
l'usage. Ils s'étaient trop moqués autrefois des mi-
gnons de Henri III, moitié hommes, moitié femmes,
allongeant le cou sur leurs assiettes, se piquant les
lèvres avec leurs fourchettes et tachant leurs brillants
pourpoints, en perdant en chemin une partie de ce
qu'ils voulaient conduire à leurs bouches.
« N'oublions pas que les plus nobles figures de
l'histoire comme. Charles-Quint et François Ier, ou les
plus gracieuses comme Diane de Poitiers et Marie
Stuart, ont mangé avec leurs doigts.
On reconnaissait une personne bien élevée à la
façon dont elle saisissait dans un plat un morceau avec
ses doigts et dont elle le portait à sa bouche. »
Louis XVI, Louis XVIII mangeaient certaines choses
à la vieille mode et sans fourchette et le marquis
de Vérac disait à ses neveux « Il faut que vous
soyiez bien sales maintenant, vous autres, pour ne
pas oser manger une côtelette avec vos doigts. »
Mais revenons à nos pâtés de venaison. Elzéar
Blaze parle d'un pâté monstre qu'il confectionna au
Auparavant on avait bien de petites fourchettes de
luxe à deux dents; mais elles ne servaient qu'a manger
des confitures sèches, des friandises et des fruits.
bivouac pendant les guerres de l'Empire, et. où il fil
entrer douze lièvres et dix chevreuils, et de plus il
donne la recette dont il s'est' servi recette qui,
sauf les colossales dimensions du chaudron tenant
lieu de croûte et les deux factionnaires préposes pen-
dant deux jours à la surveillance du grand œuvre,
est celle de tous les pâtés de gibier passes, présents
et à venir.
Dans une terrine, ou dans une croûte ic pâte main-
tenue dans un moule, et dûment plancheiée et tapis-
sée à l'intérieur de hardes de lard, on place d'abord
une couche de farce, puis successivement les morceaux
de venaison, daim, chevreuil ou sanglier piques
ça. et la de quelques lardons, en les entrenolant de
cette même farce composée des parures de la même
viande, de chair à saucisses et aussi de viande de
veau destinée à fournir une gelée le tout épicé con-
venablement avec gros poivre, sel, oignons, girofle,
laurier, poudre d'épices, etc, et. parsemé encore de
quelques gros lardons terminez, par une nouvelle
couche de farce recouverte d'une large harde de lard;
placez le couvercle sur la terrine, ou un couvercle de
pâte sur la croûte en y ménageant une étroite chemi-
née au moyen d'un petit morceau de carte roulée
afin de donner un passage à l'eau dé vaporisation.
Mettez dans un four gai, et laissez cuire 2 ou 3
heures suivant la dimension du pâté.
et
introduire un jour son chef de cuisine dans la salle à
manger et le décora, séance tenante, d'une casserole
d'honneur. Cela déplttt fort à Bonaparte qui songeait
déjà à créer l'ordre de la légion d'honneur,
avait effectivement voulu plaisanter les premières ou-
vertures de son projet
Dans un hut plus louable, si votre pâté de venai-
son, convenablement arrosé, a monté vos convives
au ton de la reconnaissance, appeliez votre cuisinière
et chantez-lui en chœur, sur la musique docte, large,
imposante qui l'accompagne cette pièce de Mr Cabaner,
qui respire un réel enthousiasme (').
Décidément ce pâté
Est délicieux. Dc ma vie
Je n'en ai, je le certifie
Mangé de mieux apprêté
J'en veux faire ci la pâtissière.
Mon sincère
Compliment.
Excellent!Excellent
Celui quc l'on m'apporta
L'autre jour était bon, sans doute;
Très bon. et surtout l.a croate.
Mais j'aime mieux celui-là.
(') Charles Monselet, petits mémoires littéraires.
Allons faire ci la pâtissière
Mon sincère
Compliment.
Excellent Excellent
CERF
A l'horizon lointain expirent les abois,
Sous Ion chênes dormant* la nuit remet son voile.
Lui, qui lle verra plus l'aurore dans les bois,
Donna un dernier regard Ù lct première étoile.
André Lemoyne (La mort du Cerf.)
Quel mystère affreux 1
IIAIUCOT DE SANGLIER.
Les basses côtes du sanglier s'emploient pour faire
un excellent ragoût.
Coupez-les en morceaux et faites revenir ces mor-
ceaux dans de la graisse et un peu de lard haché.
Quand ils ont pris couleur, retirez-les et faites avec
la cuisson un roux brun passez-y votre sanglier et
mouillez avec du bouillon de façon a l'y faire baigner.
Assaisonnez avec sel, gros poivre, ail, persil, oignons,
thym, une t'euille de laurier, girofle, elc à moitié
cuisson ajoutez des pommes de terre et des navets et
un peu après des oignons. Laissez bien cuire.
Délicieux, ce ragoût campagnard.
SOUPE AU SANGLIER.
Brillât Savarin dit dueldue part (') «Jetez dans un
pot. Ou sel, de l'eau et un morceau de bœuf, vous en
retirerez du bouilli et du potage. Au bœuf substituez
du sanglier ou du clievreuil, vous n'aurez rien de
bon tout l'avantage, sous ce rapport, appartient à la
viande de houcMerie. »
N'en déplaise à l'illustre professeur, on prépare
avec les morceaux du haut de la hanche, une excel-
lente soupe au sanglier, à peu-près semblable à la
soupe au porc frais dont il sera parlé plus loin à la
cuisine folk-loriste.
PIEDS DE SANGLIER.
Après les avoir préparés, grattés, etc, enroulez-les
avec du fil ou mieux avec un cordon un peu large
pour qu'ils ne se défassent pas en cuisant. Mettez-les
dans de l'eau avec garnitures 'et assaisonnements dc
toutes sortes os, couennes, bouquet garni, oignons,
(1) Physiologie du Goût méditation VI, § V, V. 39.
rnfle, etc. et faites cuire il feu doux pendant au moins
li heures. Enlevez les fils ou cordons qui les relient,
cl laissez refroidir dans la cuisson. Fendez-les en-
suite dans leur tondeur, graissez avec un peu de
saindoux fondu et passez-îles, en les roulant, dans de
la mie de pain effritée et mêlée de sel et de poivre.
l'ailes-les griller, petit, feu et. n'oubliez pas d'envoyer
ii vue eux le pot de moutarde.
Boudins de sanglier à la Tocqueville
Voici l'hiver et, chassés du hois par ses rigueurs
(»u plt.ttdt par quelques coups de fusils adroitement
campés au défaut de l'épaule, les sanaliers commen-
ucnt it venir visiter nos cuisines.
J'assistaisl'aulre hiver en foret iï l'opération assez peu
ragoûtante qu'on appelle cuvée pour le cerf et le che-
vreuil, mais fourni pour le sanglier, et qui consiste
:ï vider la bête, aussitôt abattue, sous peine d'en voir
la chair s'altérer par certaines infiltrations.
Or, pendant qu'on soulevait le sanglier pour en
faire égoutter le sang sur la mousse, je me pris à
songer. it M. de Tocqueville, préfet du département
cle la Moselle du 25 mars au 23 juillet 1823.
Pourquoi cela? Ah voici.
M. de Tocqueville, malgré la guerre qu'il avait dé-
clarée aux loups de la Moselle dès son arrivée à son
poste, n'était pas, comme Nemrod, un grand chas-
seur devant Dieu et devant les hommes. Sa dignité
peut-être, son goût stlrement lui faisaient préférer a
l'activité violente de la chasse ses résultats culmaires.
Qui oserait l'en 1.)I.tiner?
Quoi qu'il en soit, M. le préfet était souvent invité
prendre part aux expéditions de deux grands chas-
seurs d'alors, M. de Gourcy, louvetier, et M. Jaunez,
lous deux liabiles destructeurs de loups et de sangliers.
Or, dans ces occasions, M. de Tocqueville partait en
guerre muni d'une grande bouteille en argent et,
quand on démontait un sanglier, il accourait avec sa
fiole et la passait au garde pour la faire remplir du
sang de la bête. Ce sang était destiné à confectionner
des boudins suivant une certaine recette de l'ancien
régime, dont les convives de M. le préfet pouvaient,
Avant de continuer, permettez-moi de vous racon-
ter une anecdote qui fit à cette époque les délices de
l'honorahle corporation des gardes forestiers.
A une chasse à laquelle assistaient, l'un' portant
l'autre, M. de Tocqueville et sa bouteille, un sanglier
fut abattu de deux halles mariées qui lui perforèrent
les intestins. On reconnait qu'une bête est ainsi blessée
au sang qu'elle laisse sur sa trace, et qui, d'un rouge
ordinaire, est mèlé de fragments de ce que chez le
cerf on nomme son viandis. Ces sortes de blessures
sont mortelles. Les soldats en campagne le savent
Lien, et le duc d'Aumale parlait un jour table-
pas dans un grand dîner, mais dans un buffet de
chemin de fer, devant son aide de camp et un autre
de je ne sais plus quel- général blessé griè-
officier
vement au bas ventre, en lequel mit le doigt
dans sa bessure et l'ayant porté Ú son nez murmura:
« Cela sent la m. je suisf.
Or donc le garde qui reçut ce jour-là la fameuse
bouteille d'argent élait, vous le comprenez, plus qu'à
l'ordinaire ennuyé de sa mission. Néanmoins, en luron
qui a vu du pays et ne s'étonne pas pour si peu, il
se mita entonner pêle-mêle dans la gourde le sang
du sanglier et les matières plus épaisses qui y étaient.
mélangées, en répétant à chaque nouvelle introduction
« Ah t,'en vieux, don hodin eh beun, t'en val (1).
Je disais donc que M. de Tocqueville se glorifiait
de faire pratiquer chez lui une excellente recette de
boudins de sanglier. C'est, de celle recette préfectorale
et bien messine que vous allez profiter, grâce à la
tradition qui en est venue jusqu'à moi.
l-lachez de beaux morceaux 'de feuilles de choux
verts frises, avec quelques feuilles d'oseille et faites-
(') En patois messin ah! lu en veux, dit boudin! oh
bien, on roilù
les cuire grassement dans du saindoux. Faites cuire
de même des oignons, des ciboules, des poireaux avec
du saindoux et de la panne de porc hachée finement.
Ayez aussi du riz bien cuit dans du lait. Faites du
tout ensemble une purée laquelle vous ajoutez de
la crème double, du persil haché fin, du laurier, du
thym, de la s.'iriel.l.e surtout, du basilic, de la menthe,
du mélilot très peu; du fenouil, de la coriandre et
deux clous de girofle, le tout bien pulvérisé, poivre
et sel.
Mélangez intimement cette préparation bien fondue
au sang du sanglier, que vous avez mis chauffer sur
un feu très doux après l'avoir additionné d'un peu
de vinaigre. Introduisez dans les réceptables ordi-
naires des boudins, en ajoutant il espaces égaux, d'as-
sez nombreux petits dés de lard gras ficelez à la
manière habituel le, et donnez de même la cuisson
préparatoire, dans l'eau presque bouillante.
Je n'insiste pas.
PERDREAUX ROTIS.
Faites rôtir les perdreaux. Ce serait les déshonorer
que de les faire cuire autrement et vous, chasseur,
vous devrez bien cette compensation à ces intéressants
volatiles.
M Clwrucl, D'ici'* des institutions de Franco Pnris
art nourriture.
(2) Gargantua Liv. I. chap. XXXIX.
(3) Pantagruel Liv. II chap. XXVI.
(4) Pantagruel Liv. IV chap. LIX.
Piquez ou bardez. Faites cuire vivement et ne lais-
sez pas déssécher.
Le bon Jardinier de quoi se mêle-t.-il? à
l'article cerisier odorant, mahaléb ou Bois de Slc-
Lucie recommande de mettre une feuille verte ou
deux sèches de cet arbre dans la perdrix à la broche
pour lui donner un excellent fumet.
PERDREAUX A LA. ST.-LAURENT.
Comme les cailles à la St-Laurent; servez sur une
sauce poivrade, ou sur une rémolade ou une maitre
d'hdtel avec un jus de citron.
PERDREAUX EN GALIMAFRÉE.
Il vous reste de la veille des perdreaux rôtis ? uti-
lisez-les ainsi pour votre déjeuner.
Découpez-les proprement en 4 parties, et rangez les
morceaux dans un plat qui aille au feu. Ajoutez écha-
lottes et fines herbes hachées, liuile et jus. Achevez
de cuire au four en laissant quelque peu gratiner
servez avec un jus de citron.
PERDRIX AUX CHOUX.
Si une perdrix vous parait devoir être un peu co-
ria"tf, ne songez plus à la broche et mettez-la aux
choux. Vous aurez des choux délicieux et, quoiqu'en
disent certains intransigeants, votre perdrix grasse-
ment assaisonnée ne sera pas sans mérite.
Piquez votre perdrix de 4 ou 5 lardons et troussez-la
comme pour la mettre à la broche. Mettez un peu de
lard dans une casserole et faites-y revenir quelques
instants la perdrix. Foncez alors cette casserole avec
des carottes, des oignons et quelques navets découpis;
ajoutez un bon morceau de lard maigre, un cervelas
que vous piquez ça et là avec la pointe de la lardoire,
et la perdrix assaisonnez de sel, poivre, bouquet
garni, 2 clous de girolle, une feuille de laurier et un
peu de muscade. Mouillez ensuite d'un peu de jus
nu de bouillon et laissez cuire environ trois quarts
d'heure.
Pendant ce temps vous avez fait blanchir un choix.
oailan, et non un autre, ,1'eau bouillante avec sel,
et. l'avez bien égoutté. Assaisonnez-le de sel et de
poivre puis mettez-le dans la casserole cuire à petit
feu avec la perdrix rendant au moins 2 heures ou
plus. La cuisson terminée, vous dressez les choux sur
un plat, la perdrix au milieu, et, tout autour, des
rondelles du saucisson alternant avec des morceaux du
petit lard taillés en dés.
PATL DE PERDREAUX.
Si vous avez quelques truffes et un pluvier, et des
perdreaux, bien entendu, je vous engage à essayer de
confectionner un pâte à la mode de Chartres; vous se-
rez bien récompensé de vos peines par les mines re-
connaissantes de vos convives.
Désossez, ou ne désossez pas vos perdreaux si
vous les désossez vous les conservez entiers en les
garnissant de farce si vous ne les désossez pas,
ce qui est plus facile, vous les découpez proprement
après avoir piqué de quelques lardons les parties
charnues et les assaisonnez de poudre d'épices fines.
Pour 2 perdreaux vous préparez une farce composée
d'une livre de chair maigre de veau bien nette et.
d'autant de lard hachez d'abord le veau, puis mèlez-y
le lard découpé en morceaux et recommencez à bien
hacher ce mélange en l'assaisonnant de poivre, sel,
thym et laurier en poudre, épluchures de truffes
mettez ce hachis dans un mortier et pilez-le bien fin
en y mêlant 2 œufs entiers, un quart de verre d'eau
et un tout petit verre d'eau-de-vie. Garnissez une ter-
rine de bardes de lard et placez au milieu vos mor-
ceaux de perdreaux et de pluvier en les entremêlant
de farce, de quelques lardons et de vos truffes cuites
comme il est indiqué au pâté de lièvre. Terminez par
une couche de farce placez le couvercle et mettez au
four.
Quand le pâté est cuit et à demi refroidi, on y
verse par la petite ouverture du couvercle une. gelée
liquide, préparée en faisant bouillir les os et tous les
débris de vos oiseaux, dans dujus (ou de l'extrait Lie-
big délayé dans un peu d'eau).
Alouettes en brochette
La meilleure manière de servir les alouettes est de
les mettre en brochette, et de les faire rôtir comme
les rouges-gorges et les becs-figues. On ne les vide
pas on rogne les pattes on enlève les yeux et on
pique la tète sous l'aile sans ces précautions votre
plat dégingandé aurait fort mauvaise façon. On em-
broche les alouettes, par le côté, en les séparant par
une petite barde de lard mince, dans des brochettes
spéciales en argent ou simplement dans des bro-
ehett.es de bois fabriquées à l'instant avec de petites
baguettes.
On attache ces brochettes à la broche du tourne-
broche ou on les met au four du fourneau dans le
plateau à rôtir. Dans les deux cas on place dessous
des rôties de pain pour recevoir ce qui en tombe. On
sert les alouettes tout embrochées sur ces rôties.
On accommode aussi les alouettes en salmis, en
matelotle, sautées aux fines herbes, grillées sur le gril,
il la minute au vin blanc, frites dans une friture
de saindoux et couronnées de persil frit, etc.
Voici deux manières très .simples et très faciles de
préparer rapidement un bon plat avec ce joli gibier.
ALOUETTES A LA. POELE.
Vos alouettes préparées, vidées ou non vidées sui-
vant. votre goût, faites-les sauter à la poële dans du,
beurre frais et avec quelques bons lardons.
ALOUETTES A LA PAYSANNE.
Faites-les cuire à la casserole avec du lard découpé,
des pommes de terre, deux oignons et une échalotte
hachés, poivre et sel.
ALOUETTES EN CAISSES.
Une méthode plus élégante 'est celle des alouettes
en caisses.
Fabriquez avec du papier blanc écolier de petites
caisses capables de contenir à l'aise chacune une
alouette oela s'obtient en plissant le papier sur un
mandrin de bois, de façon à former des espèces de
petits pots de fleurs d'environ 4 à 5 centimètres en
hauteur et en largeur, ou en en achetant de toutes pré-
parées chez un restaurateur.
Muni de vos caisses, mettez à la casserole des
alouettes plumées, troussées et vidées ('), avec sel et
beurre, un grain de poivre. Sautez-les et faites pren-
dre couleur. Quand elles sont bien disposées, ajoutez
une pincée de farine, un peu de bouillon et un verre
de vin blanc. Introduisez champignons, épluchures de
truffes, échalottes et persil hacliés, en assez grande
quantité pour que la sauce en soit très fournie.
Quand tout est cuit, déposez une alouette dans
chaque caisse, en achevant de la remplir avec l'ac-
compagnement susdit placez sur un plat allant au
four et tenez chaud jusqu'au moment de servir.
ALOUETTES AU GRATIN.
ou à la Elzéar Blaze
« Prenez une ou deux douzaines d'alouettes, cela
dépend du nombre de vos convives. Plumez-les (vos
alouettes et non vos convives), videz-les, flambez-les.
Ensuite vous les mettrez dans une casserole avec un
peu de beurre, et vous les ferez cuire à moitié. Quand
ce sera fini, retirez vos oiseaux du feu pour les égout-
ter. Otez les gésiers, que vous jetterez pilez tout le
reste de l'intérieur ensemble, en y ajoutant quelques
foies de volailles, ou des foies gras et quelques truf-
fes faites-en une farce bien fine, que vous assaison-
nerez convenablement avec sel, poivre, muscade, etc.;
L'alouette en caisse se vide, contrairement à l'usage
établi pour l'alouette en brochette et en salmis. Au reste,
sur ce point, les libarlés sont libres.
bourrez l'abdomen de vos alouettes avec cette farce.
Garnissez-en le fond d'un plat d'argent enterrez-y
vos oiseaux de manière qu'on les aperçoive à peine,
et couvrez-les d'une barde de lard et d'un papier
beurré. Mettez votre plat sur les cendres chaudes
placez un four de campagne au-dessus et laissez cuire
pendant une demi-heure. Au moment de servir, ôtez
le papier et le lard, égouttez le plat, saupoudrez-le
de chapelure bien fine, et soyez tranquille sur les
résultats. »
N. B. Extrait dit chasseur aux filets ou la chasse
des Dames par Elzêar Bdaze, Paris 1839.
PÂTÉ CHAUD D'ALOUETTES.
Ce n'est pas à un commençant qu'il faut en con-
fier la façon.
Il s'agit d'abord d'en confectionner la croûte.
Ayez un moule à pâté cylindrique de 11 à 12 cen-
timètres de diamètre sur 13 à 14 de hauteur. Grais-
sez-le, et garnissez-le avec une pâte à dresser, abais-
sée au rouleau à l'épaisseur d'une pièce de 5 francs
ou de 5 Mark. Remplissez l'intérieur de ce récep-
table avec du son, du blé, de l'avoine ou de la fa-
rine pour le maintenir pendant la cuisson recou-
vrez avec un couvercle de la même pâte et faites
cuire au four pendant une demi-heure ou trois quarts
d'heure. Quand la pâte est cuite, on vide le son
ou le grain qu'elle contenait, puis on la retire du
moule. La croûte de votre pâté est faite.
Vos alouettes plumées et vidées, vous hachez l'inté-
rieur à l'exception du gésier et le pilez avec du lard
râpé, un peu de sel et de poivre, quelques fines
herbes, des épluchures de truffes et très peu de pou-
dre d'épices fines.
Désossez vos alouettes et garnissez-en l'intérieur
avec la farce préparée; faites-les cuire dans un léger
ragoût blanc avec des champignons découpés, des
truites cuites à l'avance au saindoux, et découpées en
morceaux gros comme des noisettes et, si vous le
voulefc,un peu de rognons de veau hachés grossière-
ment assaisonnez encore d'un peu de sel, de poudre
d'épices fines et d'une feuille de laurier.
Quand tout est cuit, versez dans votre croûte et
placez le couvercle.
Pour servir vous mettez à un four doux et envoyez
bien chaud.
N. B. Les pâtés froids d'alouetles de Pithiviers
(Loiret) sont très renommés.
ALOUETTES DE CARÊME.
Les chasseurs, voire les Sonntags Jâger à qui
Dieu pardonne ont de tout temps été quelque peu
goguenards.
Pour eux, depuis le mercredi des cendres jusqu'au
retour des cloches de Rome, une pomme de terre
cuite à l'eau ou sous la cendre, épluchée, fendue en
deux, incisée légèrement pour donner place à un
peu de -beurre frais, et saupoudrée de sel fin, est
une alouette de carême.
Voulez-vous apprendre ce que c'est que le
GOUJON DE CARNAVAL?
UKUNOTli.
Il y a quarante anse)))'n'existait, pas encore dans les
bois du pays messin. En 183G, Diifournel n écri-
rait: a Les individus que nous connaissons ont été
pris dans les environs de Bilche et de Longwy, c'est,
dit-on, un excellent gibier. » M. le baron de C. (')
l'avait déjà signalée connue un gibier très rare. Au-
jourd'hui il ne se fait pas une Jmttuc dans ces .mêmes
'forets sans qu'on n'en tue quelqu'une. A la fin de
l'été ou eu rencontre en compagnies, comme les per-
dreaux; on en voit même quelquefois en plaine.
D'où vient-elle ?des deux, de limier ou des monts (*)
Je pense que c'est tout bonnement des furets de
Bitclio ou de Longwy; peut-être même des deux.
Mais à quelle loi ont obéi ces oiseaux pour accomplir
cet exode et s'installer chez nousProbablement à
la même loi du trop plein, du combat pour la vie, si
vous voulez, qui est en train de remplir les solitudes
de l'Amérique et qui peuplera lot ou lard l'Afrique de
bipèdes humains.
La Gelinotte forme, à la broche, un rôti très dis-
tingué.
TOUllTEllELLE.
J'ai perdu rtaa tourterelle.
(Passerai)
La tourterelle ne thit de mal il personne elle n'a
que de hons sentiments elle est un peu huileuse
on ne devrait pas la manger.
Elle s'accommode fort bien aux petits pois.
EÏOUUNEAU.
Faites-lui la guerre, il mange vos raisins, à ce que
prétendent les vignerons. Les anciens en estimaient
la chair qui pourtant est dure, vireuse et amère.
Faites-le cuire aux petits pois.
GRIVES.
Jnler iwox lurdus.
(Entre les oiseaux, la i/rive.}
Marital.
.oheso
Nil meliiitt lurdo.
(Quand elle est grasse, rien cle meilleur qu'une grive]
Horace Ep. XV. L. I.
La grive a son péché mignon, qui ne nuit pas il
aa chair au contraire. Elle donne aux vignes et.
s'y enivrc de raisin, d'où le proverbe «soûl comme
une grive». C'est même le seul cas dont un homme
bien élevé puisse profiter pour se servir. de ce vilain
adjectif car il a été rendu classique par la citation
,lu'en a faite la marquise de Sévigné (l) à propos
d'une madame de Louvois qui avaitdit « sourde comme
une grive » a Cela fit rire ajoute I;t marquise.-
Oh 1e bon temps
Faute de grives on prend des merles estunelocu-
tion populaire qui affecte un ton philosophique.
Je n'ai jamais beaucoup aimé ces philosophies-Ià,
et je leur préfère de beaucoup celle de l'ancien pro-
fesseur d'allemand de l'école militaire de St-Cyr.
Or donc, c'était vers 1839 ou 40, le dit' professeur
expliquait paisiblement sa leçon, lorsque le duc d'Or-
léaus, fils ainé du roi Louis-Pliilippe, arriva inopiné-
ment pour visiter l'école. « Veuillez continuer votre
leçon, « dit-il gracieusement au professeur. » « Ecri-
vez sur le tableau et traduisez la phrase que je vais
vous dicter Son Altesse royale Monseigneur le duc
d'Orléans nous fait aujourd'hui l'honneur. »
Non non interrompit le prince, autre chose nous
sommes ici entre militaires pas de compliments »
Effacez, reprit le professeur; maintenant, écrivez J'ai-
me mieux le bon vin que la mauvaise eau. » «A.
la bonne heure, dit le duc, et moi aussi.» »
Les esparinols ont fait servir la grive à une com-
paraison queldue peu irrévérencieuse. Ils disent de
certaines dames it figure effilée mais grassouillettes
d'ailleurs « Tiene la calidad del tordo, La cara
/laect y et c. gordo » (Elle ressemble la grive,
figure maigre et taille grosse.)
Donc, les grives doivent être mangées rôties.. On
les plume, on coupe les pattes au genou la tète est
écorchée et les yeux ôtés on ne les vide pas et on
les enveloppe chacune d'une mince barde de lard et
d'une feuille de vigne. Mettez dans la lèche- frite des
rôties de pain faites cuire à bon feu en les arrosant
et servez sur les rôties accompagnées d'un jus de ci-
tron vert.
(')Lettre 175,
On reconnait que la grive est cuite quand la tête
lilanchit il faut environ 20 minutes.
GRIVES AU GENIÈVRE.
Couvrez-les de hardes d<j lard et enveloppez-les de
papier dans lequel vous enfermez aussi quelques grains
de genièvre. Pendant qu'elles euisent faites dans une
casserole un petit roux auquel vous ajoutez de l'ex-
trait de viande Liebig, une dizaine dc graines de ge-
nièvre et le jus d'un citron vert. Quand cette sauce
aura t'ait quelques bouillons, vous y mettez vos grives
rôties, délivrées de leur papier laissez mitonner pour
qu'elles prennent bien la sauce dégraissez et servez.
GRIVES muisÉES.
On les fait cuire à la casserole avec un ragoût com-
posé de fines herbes, lard fondu, vin blanc, un jus
de citron vert; saupoudrez, pour servir, d'une pincée
de sel fin.
Si vos grives sont un peu avancées faites-en un
salniis. Pour cela faites-les rôtir à demi coupez-les
en quatre. Ecrasez et délayez tout l'intérieur à l'ex-
ception du gésier.
GRIVES EN SALMIS.
Prenez des grives il demi-rôties coupez-les en
quatre. Ecrasez et délayez l'intérieur, il l'exception du
gésier, avec un peu d'eau; ajoutez un verre de vin
blanc, sel, poivre, échalottes hachées et dix grains de
genièvre écrasés. Mettez vos grives découpées dans cette
sauce et achevez de les cuire. La sauce étant réduite,
ajoutez un morceau de beurre frais et le jus d'un ci-
tron servez sur les rôties de la lèche-frite arrangées
au fond du plat.
ROUGES-GORGES ROTIS.
Metz était autrefois célèbre pour ses brochettes dé
rouges-gorges. On en servait des montagnes aux
moindres tables d'hôte. Cet heureux temps n'est plus!
c'est le cas de relire l'ouvrage sur la chasse de Tous-
senel, intitulé Tristia.
Rien ne peut-être mis au dessus d'une brochette
de rouges-gorges, scientifiquement, prépa'rés et rôtis.
On les plume, en écorchant la tète et en ôtant les
yeux
Tous les premiers forfaits coûtent quelques efforts,
Mais, Attale, on commet les seconds sans remords
On rogne les ailes et les pattes la jointure. Puis ori
les enfile dans de petites brochettes de bois ou de
métal, en mettant entre deux une petite barde de
lard. On fait cuire à un feu vif après avoir mis des
tranches de pain dans la lèche-frite. Quand la tête
blanchit, servez promptenient avec. les brochettes et
sur les rôties.
ftECS-FIClUKS.
On les fait rôtir comme les rouges-gorges auxquels
ils ne sont guère inférieurs.
Toua les petits oiseaux rôties doivent être introduits
entiers dans la bouche et mâchés vivement, pour pro-
curer la somme de délectation dont ils sont capables.
Opérez sans précipitation et n'avalez pas comme vous
feriez d'une huitre il y a tél petit os qui pourrait
se mettre en travers et alors.
Ecoutez. En mourut Edouard Worthey-Mon-
tague, fils de l'ambassadrice célèbre de ce nom. Il
passa sa vie à voyager en Europe, en Asie et en
Afrique, prenant, partout les mœurs des pays où il
se trouvait; il parlait toutes les langues orientales
et. même l'hébreu. 11 était fort instruit, comme on
peut le croire facilement, mais il n'avait pas appris a
manger les becs-figues, et, au moment où il se dis-
posait à rentrer en Angleterre pour se marier, il fut
étouffé, à son passage à Padoue, par un os de bec-
figue qui s'arrêta dans son gosier (s).
ORTOLAN A LA PROVENÇALE.
Donc, l'ortolan n'est pas ce qu'un vain peuple pense.
Une remarque, malheureusement fort probante, de
la prééminence des instincts matériels chez la majo-
rité des hommes sur leurs aptitudes plus relevées,
c'est qu'au théâtre, chaque fois qu'il est question de
cuisine. tous les spectateurs écoutent avec la plus
Naguère, I;t recette de lrt salade japonaise (3) était
goûtée la scène et reproduite par les journaux avec
plus d'empressement, que ne l'auoait. été un morceau
de saine ou fine littérature. En 1821, la recette de
l'ortol;tn t la Provençal*1 faisait le succès d'une petite
comédie de Scribe.
Cela me navre. Et vous?
(1) Faune de la Moselle par D. H. L. FourneJ. Metz 183G.
(2) Le clatsscur aux filets, Paris 1839.
(3) Frahcillon, Alex, Dumas fils.
Néanmoins, comme les recettes de cuisine vieiliisent
moins vite que les morceaux littéraires ,je reproduis
ici cette dernière (').
«Ecoutez! Vous prenez une trufl'e d'une dimen-
sion. peu près la plus grosse qu'on pourra trou-
ver. vous l'évidez comme il faut, y placez l'ortolan
enveloppé d'une double barde de jambon cru.
rement, humectée d'un coulis d'anchois. Il y en a
qui mettent des sardines. mais c'est une erreur.
une errcur.dcs plus grossières qu'on puisse faire en
cuisine. Vous garnissez vos truites d'une farce cour-
posée de foie gras et de moelle de bœuf pour entre-
tenir un onctueux et prévenir le dessèchement. feu
modéré dessus et dessous. vous faites usage du four
de campagne pour donner la couleur. et.
vous ser-
vez chaud.
PLUVIEU.
The -plover from II te marshcs caU'tnc/.
(Le pluvier appelant dans le marais)
(Brel Harle)
Gibier de passage à l'automne et recherchant, les
terrains bas et. marécageux. Très estimé, très délicat,
il faut pour bien apprécier le pluvier le faire cuire à la
broche, comme nous l'avons indiqué pour la grive.
GUIGNARD.
Un guignant ? allons, je resle.
(Garmonlelle)
C'est aussi un llluvier, mais plus petit que le plu-
vier doré il est également de passage en nos pays,
mais fréquente plutôt les contrées mou tueuses.
La chair du guignard est. plus délicate encore, plus
savoureuse, plus sueeulante que celle du pluvier doré.
Oh ces guignards L'un deux a t'ait commettre, un
jour, un gros péché il un médecin gourmand. Oh
ces médecins
(1) Le. siscrôtiiiro et le cuisinier, Scribe
Bonjour, docteur c'est bien aimable à vous
de me venir voir. Vous allez déjeuner avec moi ?
« Hum hum c'est selon..
« J'ai un guignard à la broche. »
«Un. guignard? allons, je reste, (à part) c'est
bien mince pour deux, un guignard. (haut) Donnez-
moi votre main que je vous iàte le pouls hum
hum Comment avez-vous dormi cette nuit'!
hum ? n'éprouvez-vous pas de la lassitude?
« J'ai marclté toute la matinée.
<r Hum hum tenez, ne badiner pas avec cela 1
VANNKAU.
Qui n'et mangé ni pluvier, ni vanneau
Ne sait ce que le vaut.
En Lorraine, gibier de passage, de septembre en
novembre; s'accommode comme les pluviers, rôti et
en salmis.
(') Carmontcllu a mis cn proverbe cette anecdote. Prov.
LXXI.
Qui .fumais n'Il mangé ni vanneau ni pluvier
Guère <" peut savoir ce que vaut le gibier,
Quand il rsl apprêté par un fin cuisinier.
BÉCASSE
C'est rôtie à la hroche que la hécasse déve-
loppe tous ses a va nui .ses.'
Si vous voulez que l'art y ajoute encore, saisissez
une harde de lard gras avec des pinces rougies au
l'cu elle s'y allume et vous en faites tomber des
poulies enflammées sur le rôti pendant sa cuisson et
au bout. d'un quart d'heure de broche, en ayant soin,
le plus possible, d'introduire les gouttes flambantes
par les ouvertures du cou et du croupion.
Celte opération, d'invention gasconne, donne au
gibier à plumes, bécasses ou perdreaux, un fumet et
un croustillant délicieux. On a, en Gascogne, pour
cet usage, une flain boire spéciale c'est un cornet de
tôle vle fer de 0 centimètres de long, de 3 centimètres
d'ouverture à un bout el. de 4 milimèlres à l'autre
ce cornet est rivé il une tringle de fer qui s'emman-
che a une poignée de bois. On fait, rougir le cor-
net, puis on y introduit la harde de lard qui s'y al-
hune et s'échappe en gouttelettes de feu liquide.
Avec ou sans llamhoire votre bécasse est apportée
brûlante sur la table. Ilàtez-vous d'en extraire l'inté-
rieur en supprimant le gésier. Sur la rôtie de pain,
de 12 centimètres sur et qui a déjà reçu dans la
lèche-frite les sucs de l'oiseau, étendez ces dépouilles,
auxquelles vous avez ajouté quelques gouttes d'huile,
sel, poivre, muscade, jus de citron et une cttillerée à
café de rhum. Envoyez à la cuisine cette tartine avec
ordre de lui faire prendre en quelques minutes un
air de feu doux, et de la rapporter aussitôt. Pendant
ce temps vous avez découpé la bécasse; tranchez leste-
ment la rôtie toute fumante, et passez bécasse et tar-
tine à vos heureux convives.
N. B. On découpe, à table, la bécasse en tranchant
d'abord la tète qui ne se sert pas. Les anciens chas-
seurs conservaient précieusement cette tète et, après
le diner, ils la faisaient, rôtir, enveloppée dans un pa-
pier graissé et en la tournant et retournant par son
long Jjec à la flamme et au suif d'une chandelle ils
la croquaient ensuite pour se curer les dents.
Avec les chandelles cette friandise a disparu.
BÉCASSES EN SALMIS.
Si vous estimez vos bécasses' trop avancées pour
pouvoir être honorablement servies rôties, mettez-les
en salmis. Elles seront ainsi excellentes, surtout si
vous vous y prenez comme vous le verrez ci-après
pour le salmis de bécassines.
BÉCASSINES EN SALMIS
méthode dite des Bernardins.
Grirnod de la Reynière, dans l'almanach des gour-
mands, Elzéar Biaxe après lui, dans lc chasseur au
chien d'arrêt, ont donné la recette du salnzis des
Bernardins.
La voici encore une fois; on ne saurait trop ré-
pandre les bons enseignements.
« On prend quatre bécassines rôties Ù la broche,
mais peu cuites on les divise selon les règles de,
l'art, ensuite on coupe en deux les ailes, les cuisses,
l'estomac et le croupion; on range à mesure ces mor-
ceaux sur une assiette.
Dans le plat sur lequel on a fait la dissection, et
qui doit être d'argent, on écrase les foies et les dé-
jections de l'oiseau, et l'on exprime le jus de quatre
citrons bien en chair, et les zestes coupés très mine <
d'un seul. On dresse ensuite sur ce plat les membres
découpés qu'on avait mis il part: on les assaisonne
avec quelques pincées de sel blanc et de poudre d'é-
pices fines, deux cuillerées d'excellente moutarde, et
un demi-verre de très-bon vin blanc. On met ensuite
le plat sur un réchaud à esprit de vin, et J'on re-
mue pour que chaque morceau se pénètre de l'assai-
sonnement et qu'aucun ne s'attache.
« On a grand soin d'empêcher le ragoût de bouillir;
mais lorsqu'il approche de ce degré de chaleur, ont
l'arrose. de quelques filets d'excellente huile vierge.
On diminue le feu, et l'on continue de remuer pen-
dant quelques instants. Ensuite on descend le plat, et
on sert tout de suite et à la ronde, sans cérémonie,
ce salmis devant être mangé très chaud.
Il est essentiel de se- servir de sa fourchette en
oc
GIBIER D'AVENTURE.
ÉCUREUIL.
L'écureuil est un rongeur, comme le lièvre, le la-
pin. et le rat.
En différents pays on estime sa chair, entre autres
en Pologne (') et en Espagne (2).
La meilleure manière de l'apprêter est en terrine,
mélangée à de la viande de porc et de veau, et avec
les assaisonnements ordinaires des pâtés.
LOUTRE.
Sa chair est dure, coriace et produit un suc vis-
queux elle a un goût détestable, sent le poisson et
passe pour insalubre.
On en faisait pourtant des pâtés estimés; et les
«
Souvenirs de la marquise de Créquy, t parlent des pâ-
tés de loutre faits à Wrolland, et servis sur la table
de M. de Canaples (3).
La loutre est tenue pour maigre et on peut en man-
ger aux jours où le gras est défendu c'est peut-être
à cela qu'elle a du d'être servie autrefois sur les
tables les plus riches. Dans les couvents où les reli-
gieux étaient tenus au maigre toute l'année, ilsavaient
parfois des viviers spéciaux, oit ils nourrissaient des
loutres on m'a montré, il y a longtemps, au couvent,
BLAIREAU.
Par ses caractères physiques, ses habitudes et sa
manière de se nourrir, le blaireau semble tenir un
milieu entre l'ours, le sanglier et le renard.
Sa chair est bonne il manger surtout si l'animal esl:
jeune elle u le goût du sanglier et on fait avec ses
cuisses de fort bons jambons. On dédaigne pourtant
assez généralement le blaireau, peut-être à cause
d'une ancienne croyauce dont l'origine n'est pas en-
bien écluircie.
Les gardes ou les gens qui font métier de déterrer
les blaireaux prétendent, qu'il y a deux variélés fort
distinctes de blaireaux; l'une, rlu'ils appellent le hlai-
reau-chien ou taisson (2), aurait le museau semblable à
celui du chien, et de celui-lu on ne devrait. pas manger
l'autre, nommée blaireau-cochon, aurait une sorte de
groin et serait excellent rôti et en ragoût.
Du Fouilloux, dans sa vénerie, mentionne cette dis-
tinction, mais en avouant qu'elle est fort peu appa-
rente
Les naturalistes, Buffon en tète, ne croient pas jus-
qu'à présent à ces deux variétés du même animai et
nient l'existence du blaireau-cochon.
Il est très-probable qu'ils ont raison.
OURS
L'énorme cimier de cerf tenait
compagnie a2c jambon 'd'our·s.
Ekkehard chap. IV. (trad. A. Vende])
Lorsque Alexandre Dumas, en 1833, raconta, au
(') Maintenant ferme, annexa de Vitnj, canton dc
Thionville.
Ta'mon, ancien nom dit blaireau.
Il y a, dit-il, deux espèces de taisson, les porchins
et les cheninx les porchins un peu plus gras, un peu
plus blanc*, un peu plus fjros de corps et de tète que les
chap. VIII de ses < Impressions de voyage en Suisse »
comment, à Marligny ('), il avait mangé un heefsteak
d'ours, et comment ce beefsteak était juteux et succu-
letit, et quand, plus tard, dans le roman d'un mai-
tri' d'armes il il parla avec enthousiasme des pattes
><
.'est jamais vu
Pardon, cela s'était vu et depuis longtemps seule-
ment on l'avait oublié, malgré Bufïon qui parle de la
chair de l'oura comme étant comestible, et ajoute que
celle de l'ourson est. délicate et bonne.
Un passage du faslin de Triimdvlûon nous ap-
prend que la chair d'ours apparaissait quelque fois sur
les tables romaines mais à la manière dont en parle
l'auteur, elle devait y être considérée comme une rareté,
cl, môme comme une rareté peu estimée, du moins
dans le monde interlope que son roman met en
scène (1).
Au XIV0 siècle les rois de France ne la jugeaient
pas indigne de leur garde-manger. Une ordonnance
de Charles VI enjoint de prélever pour la table royale
eertains morceaux des pièces de grand gibier abattues
dans le voisinage de l'endroit où se trouve la cour.
pattes D'ouns
(Lappé Médwède).
En Russie, on trouve plus particulièrement chez
les charcutiers des jambons et pattes d'ours, dont les
gourmets t'ont grand cas.
.Dépouillez, lavez les pattes d'ours et mettez-les il
mariner au moins quarante-huit, heures, âpre.: quoi
vous les mettez il blanchir, les rafraîchissez et les
mettez il cuire dans une bonne cuisson garnie de
divers légumes et. aromates lorsqu'elles sont cuites,
égouttez-les sur un plat, et taillez-les en cinq parties
dans leur longueur panez à l'anglaise et grillez
servez avec une sauce aigre-douce ou piquante.
(Extrait de la Gastronomie en Russie par A. Petit
chef de la cuisine de son Excellence le comte Panine,
ministre de la Justice, Paris 1860.)
(M Iienry Gaillard, mes chasses dans les detiv mondes
chap. VII. Dcnlu. iSM.
LOUP.
Recette pour ne pas en manger.
Elzéar Blaze (') et le marquis de Foudras (2) ont
tous deux parlé d'occasions, où un rable de loup,
bien mariné, dùment assaisonne d'épices, de vinaigre,
de poivre, de moutarde et surtout accompagne de la
fameuse sauce du piqueur Morico, avait doublé avec
avantage un filet de sanglier absent.
Or donc, il y a quelque cinquante ans, le comte
B.
(le 13., (pas hien loin de noire pays), grand chas-
seur, avait annoncé à ses compagnons incrédules
qu'il leur ferait un jour manger du loup, sans qu'ils
s'en doutassent, et clu'ils s'en lécheraient les doigts.
A quelque temps de lit, après une chasse fatigante,
on servit au diner un filet de sanglier qui fut déclaré
délicieux, et pour l'accommodement duquel Alexis
P., le chef de cuisine du comte, reçut les chaleureux
comp!iments de la joyeuse assistance.
Un seul des convives, M. de Ch., s'était abstenu
sans mot dire. A son côté, et fort attentive, se tenait
sa fameuse petite chienne Coquette, à qui il faisait
partager le: bonnes choses servies sur son assiette.
Soit hasard, soit qu'il se doulàt de la mascarade, M.
de Ch., avant d'y goûteur, avait .présenté à sa chienne
un morceau du prétendu sanglier. La futée Coquette
avait détourné la tète avec un dégoût et. des mines
indicibles. C'était pour soa rnailre comme si elle
lui avait. dit « On veut vous attraper n'en mangez
pas. C'est dit loup préjugés.
»
Avis aux gens à
RENARD.
Tous les gardes forestiers se font un régal de man-
ger du renard. Pour faire perdre it la viande son
odeur forte et répugnante, ils se conientent de l'ex-
(<) Elzéar Blaze, Le chasseur au chien courant,
chap. XV.
poser à une nuit froide, à la gelée si c'est possible,
de la mariner ensuite et de l'apprêter â une sauce
hrune fortement épicée.
Je veux leur apprendre le moyen d'enlever au re-
nard ce fumet. de renard qui a, avec une grande lo-
nique, donné naissance à un verbe de la langueverhe.
Il suffit de le faire cuire à l'eau avec une dizaine-
de noix sèches avant de le mettre au ragoût.
Que se passe-t-il ? je ne saurais le dire mais la
chair a perdu son inconvenant parfum et, si vous
ouvrez une des noix, vous ne pourrez pas en suppor-
ter la puante odeur.
C'est ainsi qu'avec un sachet contenant de la mie
de pain tendre on enlève à la choucroute son goût
quelquefois trop prononcé.
CYGNE SAUVAGE.
Fort rare dans nos pays où il est quelquefois de
passage pendant les hivers rigoureux. On en voit
plus souvent dans le Luxembourg oit on en mange
de temps en temps. Le cygne sauvage jeune est ex-
cellent cuit en daube.
GRUE.
De passage au printemps et en automne dans le pays
messin, la grue composerait un fameux plat, car elle
a près de un mètre trente centimètres de longueur.
La grue fait très bien dans les paysages d'hiver et
aussi en poésie. Ecoutez Dante
i
E corne gvu van cantando lor lai,
Facendo in aer di se lunga riga.
(Et comme les grues voit chantant leur
plainte en faisant da-ns l'air de longues files.
Mais sa chair trempée aux épreuves des longs
voyages est dure, fibreuse, insipide aussi le chasseur
qui en tue une se contente-t-il ordinairement de la
faire ernpailler. Les Romains ne craignaient pas les
grues dans leurs festins
Mazonomo pucri magiio dlscerpta ferenles
Membra gruis sparsi sale multo, non sine farre.
(Et dans Un grand bassin des esclaves apportent
une grue découpée par morceaux, abondamment
assaisonnée de sel et cuite avec de la farine)
Horace, Sr.tt. S Liv. Il.
Au siècle, en Bavière, et certainement ailleurs,
la grue était admise aux honneurs de la cuisine, en
compagnie des perdrix, des oies et des poulets. Un
passage des Carmina Burana (') en fait foi.
Perdices et anseres
Ducta: sunt coquinœ,
Plura volatilia
Grues et gallinœ.
49 (fol. 30), 20, p. 140.
Sans doute on doit croire que les Romains et les
rudes convives du moyen-âge savaient, pour s'escrimer
sur elles, choisir les jeunes grues.
A l'occasion, ayez le même bon sens, et si une
grue tendre et non maussade tombe un jour sous
voirj plomb, ordonnez il votre cuisinière de l'accomo-
der en daube, comme on le pratique pour le jeune
cygne chez nos voisins du Luxembourg.
CIGOGNE.
Je ne vous engage pas à aller en Alsace s'il vous
prenait un désir curieux de manger de. la cigogne;
car si malheureusement pour vous. vous aviez la man-
vaise chance d'en abattre une, vous risqueriez fort
d'être vous-même dépecé, ou tout au moins roué de
coups en punition de votre attentat.
La chair de la cigogne est d'ailleurs de la même'
nature que celle de la grue, c'est-à-dire sèche, dure
et de mauvais goût: elle a été mise au nombre de
(1) Cavmina Burana. Lalcinisclw itnd detdschc Liader
unà Gedichte cincr HtnuUchrift des XlII.
. uns Iknodictbauuru uuf dor K. Bibliolhck zu Mûnchcu.
Stuttgart, Wil.
celles qu'on appelle immondes, car cet oiseau se nour-
ril, de serpents, de crapauds et d'animaux malfaisants
ou dégoûtants.
Pline ci-oit qu'on la mangeait autrefois. Ce savant
naturaliste aurait été plus affirmatif s'il s'était donné
la peine de lire Horace, qui écrivait quelque quatre-
vingts ans avant lui, et certainement cette lectur au-
rait été plus facile pour lui, à qui sa nourrice avait
parlé le latin, qu'à nous autres dont les oreilles sont
déjà dures quand on prétend nous le faire goûteur à
l'aide de gros dictionnaires. et de pensums.
Or donc Horace n'a-t-il pas dit
vos
(.
hiloqiie (eraij ciconia nido,
aunlor docuil prœlorhts,
et la cigogne, iHail en cureté dans son nid
la manger)
SOUPE AU CORBEAU.
Naguère encore quand, à travers champs et bois,
on revenait d'une longue chasse, un vieux chasseur ne
manquait. jamais de s'écrier
Eh! là bas, vous autres, tachez de tuer un cor-
beau pour nous faire une bonne soupe. »
Tout le monde parle de la soupe au corbeau ci.
personne ne veut en essayer. Pourtant l'axiôme est
vrai mais il faut dépouiller l'oiseau de sa peau.
Moyennant cette précaution tenez pour certain que
« pour avoir un bota potage il faut y mettre un
corbeau. 9
HÉRON EN SALMIS.
Un jour que je chassais le lièvre, j'avais tué un hé-
ron. Je le fis ainsi accommoder: rôtir aux trois-quarts
revêtu de feuilles de vigne et ayant dans l'intérieur
quelques brins de sarriette puis découper et mettre
avec du bouillon dans la casserole; on y ajouta une
bouteille de bon vin rouge, des échalottes découpées,
de l'ail, de la poudre d'épices, du laurier, .du thym,
une branche d'estragon, du gros poivre, des carottes
et des oignons, le jus est le zeste de 2 citrons quand
la sauce fut réduite à moitié, on y adjoignit encore
un peu de sel et un demi-verre d'eau-de-vie.
J'avais un compagnon de chasse Est-ce que
cela se mange, le héron ? lit-il en avançant le nez
vers le plat..
Je
belle chose. »
n'en sais rien: goûte! l'expérience est une
Malgré toutes les herbes de la St-Jean que j'y avais
employées, notre ragoût sentait la vase et l'huile de
poisson, et la chair de la hôte était vireuse, fibreuse
et coriace.
On m'a dit depuis que j'aurais dû faire écorcher
mon héron mais, comme on le chantait dans un
opéra-comique de Sedaine (l)
Vainement on stcbtilise,
On ne s'avise
Jamais de. tout.
Les Juifs, il qui cette chair n'est pas permise, ne
doivent pas se plaindre de la défense. Pourtant, au
moyen-âge, le héron était qualifié de gibier royal et
Taillevant, maître-queux de Charles Vif, enseigne la
manière de l'accommoder et le fait entrer avec la
grue, le cormoran, l'éperviér, etc. dans la nomencla-
ture des oiseaux qui servaient aux diners féodaux aux
XII0 et X11I" siècles.
C'est sur un héron rôti, a lui inopinément présenté
dans un festin par le comte d'Artois, qu'Edouard III,
d'Angleterre, lit le serment qui coûta si cher il la
France.
D'après le même Taillevant, on sacrifiait il sa Dame
malade un faucon de chasse, comme friand mor-
ceau (2).
Ils avaient de honnes dents, nos rudes ancêtres
et leurs femmes aussi.
De nos jours, les Anglais, gens sérieux et pra-
tiques ont essayé, mais sans sucées de réhabiliter cette
antique cuisine; car voici ce que je lis dans la bio-
graphie du grand Darwin par' H. de Varigny.
a A Cambridge, Darwin fit. partie.du club des Gour-
mets (ou. des Gloutons). Ce club avait pour but de
l'aire des recherches expérimentales sur des mets nou-
en
|iiil.c dressée dans un moule rangez dedans les moi-
les assaisonnant couche par couche de quel-
ques épices et en remplissant les intervalles avec le
restant de la farce que vous avez dû faire assez ample,
et laquelle vous ajoutez un peu cl'échalolte et une
pointe d'ail; le tout finement haché, 2 feuilles de lai.i-
rii:r brisées en morceaux, un clou de girofle. Piecou-
vrez d'une barde de lard très mince, placez le cou-
vercle et faites cuire au four 2 heures et demie.
CHASSES D'HIVER.
Engins culinaires contre le froid.
Ne déjeunez jamais les pieds sous une table chargée,
le matin d'un jour de chasse.
Vos chiens s'impatieuteraient, et aussi ceux qui
vous attendent au rendez-vous en hiver les journées
sont courtes pressez voire mise en campagne.
Il ne faut pourtant pas fanatiser et, partir ci vide.
La neige n'est pas chaude et le vent du Nord vous
transpercerait.
Pour vous capitonner l'intérieur contre ses atteintes,
rien ne surpasse la soupe sellée et bridée, dite départ
do chasse, dont la recette est consignée à la pige 5
de ce volume.
S'il ne vous est pas agréable de déjeuner aussi so-
lidement avant le lever du soleil, employez la méthode
russe, elle est excellente quelques tasses de thé
bouillant dans lequel vous mélangez partie égale de
bon vin rouge.
Vos nerfs ne s'accommodent pas du thé? j'ai une
autre ressource à votre disposition. Dans un bol de
chocolat à l'eau, que vous avez stimulé avec de la
muscade, faites délayer un jaune d'œuf frais et buvez
chaud en accompagnant d'une rôtie de pain grillé.
Voilà votre estomac garanti mais vos entrailles
sont délicates, et sensibles au soufile glacé de Dé-
cembre.
J'ai encore votre affaire.
Par une des plus rudes, journées du mémorable hi-
ver de 1879-80, je rencontrai, par les chemins et bien
emmitouflé sur sa petite carriole, l'excellent et original
docteur R. en ce temps-là mon voisin et parti de-
puis, hélas pour ce pays d'où l'on ne revient pas.
•>
Comment, docteur, vous osez affronter cette tem-
pérature sibérienne ? »
<(
Je n'ai jamais froid en voyage. »
« Vnaiment et comment faites-vous »
Avant de partir je prends un petit lavement bien
chaud. »
Je crois à l'infaillibilité des docteurs. Pourtant j'ai
négligé, depuis bientôt dix ans, de profiter de la re-
cette. S'il fait froid l'hiver prochain, je tâcherai de
décider deux ou trois de mes amis à l'expérimenter
et, si le résultat se montre favorable, je vous en infor-
merai.
En parlant chasse on peut se permettre ces calem-
bredaines.
HALTES DE CHASSE.
Le menu du général.
Le général X., naguère brillant officier d'avant-garde,
vivait retiré dans ses terres. Il y soignait son do-
maine, montait à cheval tous les jours, chassait onze
mois de l'année, recevait joyeuse compagnie et passait
pour une fort belle fourchette.
Dix convives, dont le général, étaient un jour ré-
unis, après la chasse, dans le vaste fumoir qui lui
servait de salon.
« Monsieur le général est servi. »
Jean, qu'avons-nous aujourd'hui au rapport ? »
« Un filet de sanglier sauce au loup
« Une fondue au fromage dans le grand plat de céré-
monie
c Un salmis de perdreaux
Des cardons à la moëlle de Cerf;
«
Une salade russe;
« Un pâté de lièvre
« Trois bécasses rôties. »
« Messieurs, vous avez entendu, tonitrua le gé-
néral en prenant la tète du mouvement, En avant, la
droite en avant, la gauche en avant le centre
et Jean-etcetera qui ne me suit pas! »
SOUPE AU LARD.
« Est-ce que cela se mange ? » me' disait iln jour
un imbécile.
fl y a ainsi de par le monde des pauvres d'esprit
qui croiraient déroger quoi, s'il vous plaît ?
en mouillant leurs lèvres à une soupe destinée, selon
eux, aux seuls paysans.
Eh, mordieu vous me feriez mettre en colére
C'est grnce à cette soupe que nos paysans lorrains
doivent d'être les mieux nourris parmi tous les hahi-
tants des campagnes de l'univers entier. Le bouillon
de haut nolit, où se sont concentrés les sucs du lard
et des légumes cuits ensemble, est. au premier degré
succulent, savoureux et nutritif.
Que voulez-vous de plus ?
Les choux diaprés, les pois printanniers, les haricots
verts, sur lesquels se détachent les fleurons rouges et
jaunes des carottes et des pommes de terre nouvelles,
forment un second plat hygiénique et restaurant. Le
lard qui les surmonte, ferme et rose, a la saveur d'une
nymphe de Rubens mollement étendue sur de riches
et voluptueuses draperies.
Et toutes ces bénédictions seraient livrées à un sot
dédain
Vous avez donc des yeux pour ne point voir? des
narines et vous n'odorez pas A quoi bon votre pa-
lais si vous ne savez vous en servir '?
Mais regardez donc?
Mais flairez1
BACON.
C'est le lard, le lard glorieux Nous n'avons pas à
en parler. Disons seulement qu'à son propos les Lor-
rains sont divisés en deux camps ceux qui n'estiment
que le lard fumé et ceux qui le veulent simplement
salé, les premiers habitant l'Est et le Sud-Est, les
autres le Nord-Ouest et l'Ouest du pays.
Cette différence de goût a parfois manqué amener
des brouilles sérieuses dans plus d'un ménage, et j'ai
vu, dans une famille, mettre alternativement au pot,
une semaine, un morceau de lard fumé et la semaine
suivante du lard salé, car Madame était de l'Ouest et
Monsieur, originaire de l'Est, n'entendait pas raillerie
Sur un sujet si important.
Ainsi le soleil et la lune se partagent amiablement
l'éclairage du monde.
PETIT SALÉ.
On donne ce nom aux parties inférieures d'une
bande de lard préparées et conservées comme il suit
On découpe à la partie inférieure et la plus mince
d'une bande de lard frais, et avant de le saler, des
morceaux dont on proportionne la grandeur à l'ouver-
ture du baril ou du pot de grès où on veut les con-
server. On les empile en les serrant un peu dans, le
vase choisi et on recouvre de saumure.
Ce petit salé, qui ri'est pas le petit salé 'd'autres
pays où l'on emploie pour cette préparation les mor-
ceaux de poitrine de porc, se conserve fort bien ainsi
jusqu'en mai.
Ernployé avec le lard ou au lieu de lard, il- bonifie
singulièrement les soupes aux choux, aux pois ou
autres légumes.
CUISINE DE PORC FRAIS.
La cuisine de porc frais se compose
du filet, que l'on fait cuire entier aux oignons,
ou que l'on découpe en tranches pour les faire frire
à la poêle,
des côtelettes,
des hatrets ('), tranches de foie que l'on fait écale-
ment cuire dans la poële avec de la graisse,
des pieds,
de la cervelle, que l'on mange frite,
des boudins;
2° de la menue-harde ou menuâde comprenant
l'encensoir (cœur, mou ou poumon avec partie de la
trachée),
la fraise et les rognons.
Toute la menue-harde sert à composer d'excellentes
soupes et d'excellents légumes.
Les choux frisés àla menue-harde forment le plat
principal d'un repas traditionnel auquel les parents
sont invités.
Le riz et la menue-harde, accommodé spécialement
avec les rognons, est un manger fort estimé et non
sans raison.
UOUD1NS.
A quoi tient la vie.
Metz était autrefois renommé pour ses boudins, et
ils'en exportait chaque semaine plusieurs centaines
de mètres, dirigés en grandes partie vers Strasbourg.
Dans nos villages, le boudin tient une place distin-
guée dans les petites bombances et dans les cadeaux
qui suivent le sacrifice de l'animal encyclopédique.
Mais défiez-vous sa préparation n'est pas soumise
COnOSSMÉClXÉYE.
4.
appelée le Juif; on appelle également corès les 2
os sur lesquels s'appuie l'épine dorsale.
JUIF.
La lro vertèbre de l'épine dorsale du porc, la plus
grossie, appelée coj'oss' ou Juif, se prépare comme la
stirpaule avec la chair qui l'entoure, et. se conserve
pour être mangée spécialement à Pâques.
Cette appellation singulière de Jecif provient peut-
ètre (par corruption) du mot Jouy, Joux (du latin
Jupiter, Jovis) désinence fréquente dans les noms de
lieux élevés..
Or, chez le porc, la première vertèbre forme lct
partie la plus élevée du dos el, dans le sanglier sur-
tout, a quelque ressemblance avec le sommet d'une
montagne.
Quoiqu'il en soit, le Juif, mis au pot, fournit une
excellente soupe; les légumes qui t'accompagnent sont
parfaits et sa chair est exquise.
CHOUCROUTE AU JOWA.
Avec les morceaux de bas-joues ou jowa on fait
cuire de la choucroute ou des haricots verts conser-
vés.
(') Il n'estoyt tué pourceau en tout le voisinage, dont
il n'eust de la hastile et des boudins.
(Rabeînis, Pantayruel. Liv. III chap. fil.
(=) Et, braves gens, que de joic,
Lorsqu'en forme de boudin
Ressuscitera soudain
Le bon habillé de soie!
(Gabriel Vicaire, Ematix bressalts).
COCHON DE LAIT UN GELÉE.
Essentiellement du pays messin on en voit des
plats sur toutes les tables des fechtins. noces, pre-
mièros communions, fêtes et même aux dîners d'en-
On éch;tude le cochon de fait at l'eau bouillante.
puis on en enlève les soies en le • raclant avec un
couteau.
On le découpe ensuite en morceaux que l'on met
dégorger dans l'eau pendant environ Il il heures.
On place ensuite ces ,morceaux dans une grande
casserole ou marmite, en les accompagnant d'une
bonne quantité d'oignons, d'aula, d'échalottes, et en as-
saisonnant de sel, poivre en grains, clous de girofle,
laurier, persil, estragon ou thym. Recouvrez de bon
vin hlanc, mettez a un bon feu et laissez cuire pen-
dant heures et demie ou 3 heures.
iluancl ils sont bien cuits, retirez les morceaux de
cochon de lait et déposez-les dans une terrine.
Battez légèrement en neige 2 blancs d œufs que
vous mélangez à la cuisson pour la clarifier, faites-la
encore cuire d'heure; retirez du feu et laissez re-
poser. Arrangez proprement les morceaux déjà un
peu refroidis du cochon de lait sur les plats ou as-
siettes oit vous devez Jes servir, et versez dessus, en
la passant à travers un t.amis ou un linge, votre cuis-
son qui, en se refroidissant, les englobera dans une
gelée fraîche et transparente.
Ainsi traité par nos bonnes cuj'nives de campagne,
le cochon de lait ne ressemble en rien à ces odieux
pastiches vendus par les charcutiers des villes, oit
les assaisonnements ne brillent que par leur absence
et ou le vin hlanc est remplacé par du vinaigre. et
de l'eau.
FROMAGE DE COCHON.
Dans du vin blanc, à son défaut dans de l'eau ad-
ditionnée par moitié de vinaigre, et avec oignons, ail,
clous de âirotle, poivre en grains, sel et tous les as-!
saisonnements d'un pot. au feu, vous mettez cuire les
morceaux découpés de la tête du porc, oreilles, groin,
de. les pieds, si vous ne vous en êtes pas servis au-
Ircment. Laissez cuire jusqu'à ce que les os se dé-
tachent. facilement, 6 à 8 heures. Placez dans un
moule. Passez la cuisson à travers un tamis et vcr-
sez-la dans le même moule, où elle pénètre à tra-
vers la viande et forme dans les interstices et à
là
surface, une gelée par le refroidissement.
CERVELAS.
JAMBON AU FOIN,
(Ancienne méthode du pays messin pour faire cuire
les jambons.)
Elle en vaut bien une atttre c'est il tort qu'on l'a
abandonnée et les anciens du pays la regrettent en-
core.
Le jambon, au préalable mis dessaler dans l'eau
froide (12 heures pour un jambon de grosseur moyenne,
24 heures pour un très gros) et cousu dans un linge,
est placé, dans la marmite, sur un lit de foin parfume,
et blindé tout il l'eniour avec la même étoffe. La mar-
mite est ensuite remplie d'eau, et on fait bouillir il
grand feu quatre ou cinq heures.
Mais on perd ainsi le loouillon provenant de là cuis-
son et fort propre u accommoder des légumes?
Eh mesdames, on n'a rien pour rien dans ce mon-
de D'ailleurs la perte n'est pas considérable s'il faut
en croire un calcmhourb de Cicéron, lequel a. dii
bien faire rire les avocats de son temps.
Je veux vous conter la chose.
Dans sa première plaidoiric contre Verres le juge
esse
inique, l'illustre orateur s'écriait « Negabant mi-
,jus neqitam esse Verrinum »
Or, cette exclamation offre un double sens par l'em-
ploi équivoque des mots latins jus, signifiant droit,
justice et aussi houillon, potage; et Verrinum, qui
appartient il Verres, ou qui appartient il un verrat.
Gicéron disait donc « On ne doit pas s'étonner que
la justice rendue par Verres soit nnauvaise » 'ét,' en
mème temps, sa phrase pouvait s'entendre ainsi Il
n'y a pas lieu de s'étonner qu'un bouillon de verrat
ne vaille pas le diable. »
Donc, faites cuire votre jambon au foin, à la mode
de nos grand'mères. Vous m'en donnerez cles bonnes
nouvelles, comtae disait Potier dans sa légende des
gendarmes enrhumés.
SURPAUUï
(pahh' don loup).
Partie charnue contenant l'omoplate (palette, pahh'
don loup, pahh') et située contre le jambon de de-
vant.
On l'enfouit, pendant une nuit, au milieu delà
viande hachée et assaisonnée préparée pour les cer-
velas, afin qu'elle s'imprègne de ses sucs, ou on la
sale simplement. On l'enferme dans une vessie et on
lu fait légèrement fumer. On la suspend ensuite dans
un endroit sec et on la réserve pour être mangée aux
lîois, au mardi gras on il Pâques, cuite avec des légumes.
Mais c'est surtout au mardi gras que ce morceau
est mis au pot pour satisfaire h l'ancien rite, encore
pratiqué dans quelques maisons. A. la fin du repas, le
plus jeune garçon de la famille, tenant en main la
palette,- montait sur le toit de l'hahilation et, de là,
il la lançait au loin sur le sol en prononçant il voix
haute cette espèce d'évocation propitiatoire
071! loup!
Tiens, loup val le pahh
Te n'en ères pus d'vant pârjues
Que les blés, les ourges, les avouènes et les vègnes
de c'tdnnaie
Sint auss' beun' grandies
Que mè panse at beun' saulaie!
Tiens, loup val le pahh
Tiens, loup val le pahh
Tiens, loup val U pahh! (/).
~"Ôy Oh loup
Tiens, loup voilà ta pahh I
Tu n'on auras plus avant Pâques
Que les blés, les orges, les avoines et les vignes de cette
[année
Soient aussi bien grainées
Que mon ventre est bien rempli
Tiens, loup voilà ta pahh (ter)
OIE EN DAUBE.
L'oie en daube de nos campagnes est plutôt une
fricassée qu'une daube, car la volaille n'y figure pas
entière.
Découpez votre oie par morceaux que vous faites
revenir avec du lard et un peu de graisse. Enlevez
la graisse fondue et a,joutez 3 cuillerées de farine,
que vous faites roussir légèrement tout en retournant
le contenu de la casserole. Ajoutez de l'eau, sel, poi-
vre, laurier, échalotes, thym, poudre d'épices et lais-
sez cuire en mijottant.
Ce plat se prépare spécialement à la St-Martin.
L'oie de la St-Martin Cette très antique coutume
dont parle Mary-Lafon dans ses mœurs et coutumes
de la vieille France » excitait la curiosité de Gérard (').
Il se demandait quelles antipathies ou quels rapports
pouvaient exister entre ces volailles et St-Martin ? il
n'en découvrait pas et croyait plus probable qu'au
il Novembre on trouvait des oies nouvelles riches
d'un suffisant embonpoint, et fort 'estimées, puisque
ajoute-1.-il, au XV"10 siècle, un faisan, un porc, une
oie se payaient le même prix, sous parisis, comme il
se voit par le tarif réglé par le conseil de Charles VI,
en 1480.
L'oie de la St-Martin a, sinon son application, au
moins sa légende conservée dans la chanson hour-
geoise-populaire allemande suivante
Quand le grand Saint. Martin voulut
Fuir l'honneur d'être évoque,
ce
II se tnit dans l'êtàble aux oies
oie il fut introuvable,
qu'enfin les oies, par leurs clameurs,
Attirèrent ceurc qui le cherchaient
Et c'est parce que leur caquet stupide
(1) L'ancienne Alsace à table, par Ch. Gérard, Berger-
Levrault, 1877, 2o éd.
(2) Wcnn der béilipe Sanct Martin, (Liederbuch des
dcutscheu Yplkça. ,[?j 118), traduction de A. Vendel.
A trahi saint homme,
le
Qu'au jour de saint Martin,
Les oies sont châtiées,
Et qu'un sévère arrêt de mort
Est porté sur leur race.
C'est donc justice que nous aussi
r/ardions ce vieil usaç/c,
et qu'en ce jour de fête nous invitions
tous nos meilleurs compères
à manr/er l'oie de
ic faire de la musique, à savourer du bon vin.
Un charmant dessin d'Oberliuuler a illustré cette
chanson. On y voit saint Martin, la tète entourée de
son nimhe de Saint et cacJté dans la paille d'un tect
aux oies.
PA.TK D'OIE
(du rupt de Mad).
Le pâte d'oie était autrefois, pour les habitants de
la vallée du rupt de Mad et de la contrée qui remonte
vers Montmédy, ce que le petit cochon de lait en ge-
lée est encore aujourd'hui pour les habitants du pays
messin.
Pas de repas de noces ou de fête oit les deux bouts
de la table ne fussent garnis du traditionnel pâté.
Il est maintenant bien déchu de sa splendeur tout
le monde en parle encore avec respect, mais personne
n'en a vu..On ne saurait se figurer combien il est
difficile de recueillir les moindres traditions, contes,
chanis, légendes, usages, croyances. et recettes du
vieux temps.
C'est à l'obligeance d'une aimable châtelaine que
je dois celle-ci-. Je ne véux pas vous priver du plaisir de
lire la lettre qu'elle écrivait à ce. propos à un mien
ami que j'avais mis en campagne.
« Enfin. je la tiens, la bienheureuse recette
après
laquelle soupire votre ami; mais c'est bien grâce it
ma connaissance approfondie du patois et du caur
humain car il m'a fallu flatter, pour l'obtenir, la
vieille la plus sourde et la plus antique de tout le vil-
lage.
« Mais il n'en veulent pas, dites Y disent que
« ç'ateu dé vieilleries. Le monde at devenu
glorieux
« ç't'eure. Leus-y faut du poisson de mer, de la
« morue, des choses extraordinaires, quoi Dans ma
i
t jeunesse les gens n'ateu'm pou si glorieux, on
« mangeuse di boin to d'mème,
alleu C'at ben sûr pour
« vous moqué d'mé qu' vos dites qu' vous v'leu fare
« i pâte d'oye. »
« Vous saurez d'abord, si/ cela peut vous intéresser,
que, dans le temps, les oies étaient plus grosses et plus
tendres « qu'au jor d'aujord'hu »
« Maintenant, la recette. On prend
de la pâte levée,
autrement dit de brioche (c'est même ce qui fait qu'on
ne peut faire ce pâte que les jours de noces ou de
fêtes, puisqu'il faut de la pâte de gâteau) on étend
cette pâte sur une planche longue et ,assez étoite
(ces pâtés sont très plats). On commence par. poser
sur la pâte une couche de viande hachée de porc frais
et de veau, le tout mêlé et mariné d'abord, dans du
hon vin avec des épices « tant pus de sortes qu'on
en met, tant pus qu' c'est bon. » On coupe une
oie en morceaux, sans enlever les os, sauf le cou, les
pattes et la carcasse si la bêle est vieille, on la fait
rôtir à demi pour l'attendrir. On pose les morceaux
d'oie sur la viande.hachée; on remplit les creux avec
des pet.its morceaux de jambon et de veau et avec le
reste de la viande hachée. Enfin on couvre de. bardes
de lard minces, et on rabat la pâte par dessus. 'Il
ne reste plus qu'à mettre au four et à servir froid.
ment.
« Ensuite, si vous ne tombez ni sur un vieux
lon, .ni sur un vieux croupion, vous aurez de l'agré-
KNEPPES A LA SEMOULE.
Ceci est un raffinement. Faites cuire au lait une
semoule bien épaisse ajoutez un grain de sel mé-
langez-y un certain nombre de blancs d'oeufs légère-
ment battus. Opérez, pour la cuisson, comme pour
les Kneppes ordinaires.
SOUPE douée.
On coupe des tranches minces de pain, on les
trempe dans la murolle qui sert à faire les panle-
lionffcs, puis on les fait frire il la poète. C'est géné-
ralement pour le repas du soir que ce mets est pré-
paré
NOUILLES
et soupe à la Chauyotte.
On prépare des nouilles dans tous les ménages en
formant une pâte bien ferme avec des oeufs et de la
farine assaisonnée de sel, (pour un bon plat 5 œufs et
une demi-livre de farine). On amincit cette pâte au
rouleau il l'épaisseur d'une feuille de papier; puis on
la roule bien serrée sur elle-même et avec un couteau
ou la découpe par tranches très rapprochées de façon
il ce qu'en se déroulant elle forme de longs filets.
Les nouilles se cuisent à l'eau avec un peu de sel,
pour les repas des jours maigres. On les fait égoutler,
puis après les avoir dressées dans un plat on couvre
le dessus de mies de pain frites au beurre ou mieux
FflOTTAYE.
Eune frottaye, une frottée: il y en a de 2 espèces,
une grasse et une maigre.
La frottaye grasse se compose de lard cuit et froid
tartiné sur du pain on y ajoute quelquefois un grain
de sel, mais toujours on découpe dessus une écha-
lotte.
C'est, ma foi, fort bon.
La frottaye maigre est tout simplement un morceau
de pain frotté d'ail, puis trempé dans l'eau et sau-
poudré de sel.
Un petit garçon se régalait de cette friandise « Oh
le gourmand, dit le père, il ne peut pas manger son
pain sans sauce.*
fiouse è le flemme.
La galette et la flamme se fait les jours oit l'on
cuit c'est un régal. Son nom vient de ce qu'on la
met a.u four avant le pain, et lorsqu'il y flambe' en-
(') premier valet d'une ferme.
core quelques brandons. Nos voisins, les Alsaciens,
ont leur flamm'Kuch.
L'antique et véritable galette ic la flamme se pré-
pare avec un œul' entier, battu dans 3 ou 4 cuillerées
d'huile, (de préférence de l'huilc de lampe (ou 'de
colza), plus grasse que l'huile douce (ou d'œillettc),
de façon former une murolle un grain de sel.
Avec la pâte du pain on fait une abaisse de la
forme d'une tarte; on la place sur la pelle enfour-
ner on y verse la murolle, et on met vivement au
four sur une place préparée au milieu des légères
flammes qui en garnissent, encore l'entrée et le pour-
tour on laisse cuire 5 minutes.
Les amateurs mêlent il la murolle de petits dés de
lard et des oignons clécoupés fins.
Les délicats remplacent l'huile et l'œuf par un ap-
pareil consistant en 2 œufs hattus avec de la crème
et du saindoux ils ajoutent il la pâte de l'ahaisse
du beurre, du lait et un peu de levure.
MÉCIIATTE.
C'est une innocente friandise des jours oùl'on cuil.
Avec du lait, de la farine, de la levure et un peu
de sel (quelquefois on y ajoute 3 ou 4 oeuf-, et du
beurre), on pétrit une petite miche (michelte, méchatte),
pouvant peser, une fois cuite, de 2 à 3 livres, on la
dépose dans une corbeille qu'on place généralement
sous le plumon (') d'un lit pour que, tenue ainsi
chaudement, elle lève mieux.
On met la méchatte au four en même temps que
le pain mai? on la retire plus tôt, au bout d'envi-
ron 3/4 d'heure à 1 heure.
ROUYATS.
C'est une pomme entière, non pelée, revêtue d'une
enveloppe de pâte de pain et cuite au four. On la met
CIIKUPÉS.
ou panlckoufles (prononciation
messine)
Voûtes, vêles, sur la rive gauche de la Moselle.
Avec de la farine, des œufs, du lait et du sel, on
fait une murolle assez claire.
Versez-en la quantité convenable dans la poêle à
frire, garnie d'un peu de saindoux ou d'huile, et
tenue sur un lion feu. Après un instant de cuisson,
retournez le creupd dans la poële quand il est cuit
et encore mollet, faites-le glisser. sur un plat et re-
commencez pour un autre.
rj.ox.
Le /Ion est. une fiouse dont la intimité est l'aile
avec du lait et des œufs pour un lion de bonne di-
mension, il faut 5 œufs battus dans une chopine de
fait .avec un grain de se).
Le (Ion était anciennement en honneur à Melz
parmi les écoliers une bonne grosse femme, que je
vois encore d'ici, parcourait les rues Ù partir du mois
de mai, portant de petits /Ions sur une large volette,
recouverte d'un linge et. suspendue horizontalement
devant elle au moyen de bretelles passant, derrière
son cou les cris qu'elle poussait « Les /Ions tout
chauds ah ils «ont tout chauds, tout bouillants »
nous faisaieuf. encore tressaillir sur les bancs de la
classe de philosophie ou de mathématiques spéciales
quand notre vieille tentatrice de septième faisait retentir
la rue St-Vincent de ses appels d'autrefois.
CHAUDES.
(grosses tartes aux prunes.)
Le Chaude n'est pas une tarte friande de desserts,
(') Car notez que c'est viande céleste manger a desicu-
ner raisins avec fouace fraische.
(Gargantua Liv. I cliap. 25)
Aussi tôjor devé Ncoi,
Je pleure ai grosse gote,
Quaud i songe, ai taule osselai,
An maingean de lai /bisse,
Qu'éne pome vos é coutai
Mointe poire d'angoisse.
(ÏCoëls bourguignons de Bernard de la Monnoyc, noills
du Tillot, noël V. coupl. 4)
(2) La fouace est une espèce de pain de fleur de farine
fait en forme de .galette et cuit sur l'atre du foyer.
mais un mets qui entre dans l'alimentation à l'époque
des prunes. Dans les grandes fermes on en remplit
Je four chauffé tout exprès, et les chaudes servent
aux repas du personnel de l'exploitation.
Pour les préparer on se sert d'une pâte semblable
il celle des mëchatlcs (lait, farine, levure, sel). On
l'étend en forme de Iourte en en relcvant légèrement
les bonis. On y place serrées l'une contre l'autre et
entières les prunes de la saison, damas, maranges,
holrosscs, mirabelles, etc. quel.ches, ces dernières
enoyautées et divisées en deux.
LAIT.
Le lait et tous ses dérivés, lait caillé, fromage blanc,
crème, beurre, etc. entraient autrefois pour une large
part dans l'alimentation de nos campagnes. Il n'en
est plus de même aujourd'hui. Les enfants mêmes, pour
qui le lait est une nourriture indiquée par la nature,
le dédaignent ou en sont privés lolus de soupe au
lait, mais quelquefois du café noir avant d'aller à l'é-
cole l'homme qui revient des champs ne trouve plus
dans le buffet de quoi se faire une tartine de beurn;
ou de fromage mais il a le verre d'eau-de-vie
et quelle eau-de-vie, oh
On nourrit pourtant plus de vach'es dans nos vil-
lages qu'autrefois mais le lait ne reste plus il la
maison la femme est toute glorieuse d'empocher
chaque soir la monnaie que lui remet le laitier de la
ville.
Avec Je fait drainé vers la ville, c'est la santé qui
s'en va de nos champs.
Prenez-y garde reflet se fait déjà sentir.
.le m'arrête, car je n'ai voulu qu'indiquer ici et non
traiter cette grave question d'hygiène domestique,
MATÏONS.
Le lait caillé (mations) accompagné de pommes du
terre cuites il l'eau, faisait, autrefois Je souper deslia-
hilanls de la campagne, des ouvriers et de la bour-
geoisie des petites villes. en Lorraine. Cette nourriture
du soir était saine et hygiénique. On ne la rencontre
plus que rarement. Tant pis.
brocq.
Moitié lait pur, moitié lait caillé, des tranches de
pain immergées dans ce mélange constituent « U
brocq » aux environs de Metz la brockel près de
Boulay, où ce nom s'applique aussi au lait caillé seul
la brach dans les villages avoisinant Thionville.
Le brocq est une mërande (goûter) fort estimée en
été des ouvriers agricoles.
FROMAGE BLANC.
Il se mange avec du sel, du poivre, des oignons,
des appétits découpés. On en fatit. ainsi d'épaisses tar-
tines.
FREMGEYE.
Val d'Iè bonne frenu/eye! Fromgeye, frem'gin,
c'est le fromage hlanc, égoutté, puis mis dans un pot
avec assaisonnement de sel et de poivre et conservé
ainsi pendant plusieurs mois.
On en fait des tartines sur du pain et on les par-
sème d'oignons ou d'échalottes découpés.
C'est à peu près le- fromage en pot (poteltèse) des
Filandres dont, voici la formule.
Prenez 3 pots de lait caillé faites-en égoutter sé-
parément le contenu dans les linges ad hoc jusqu'à
ce qu'il soit devenu très sec, qu'il ne renferme plus
une goutte de petit lait; il faut au moins 5 jours.
Quand il est arrivé à cet étal, c'est-à-dire à la forme
primordiale des fromage: placez-en une couche ser-
rée au f'ond d'un pot de grès, saupoudrez de sel fin
et de poivre puis, recommencez et continuez ainsi
une couche de fromage, puis assaisonnement de sel
et de poivre en forçant un peu la dose de poivre,
jusqu'à CI.' que le pot soit rempli.
Fermez-le au moyen d'un fort papier licelé et aban-
donnez-le à la solitude dans un endroit sec au moins
pendant 6 semaines.
Otivrez alors ce cher trésor, vous en trouverez le
dessus un peu moisi mais écartez ce rideau et vous
découvririez un fromage à chair onctueuse, jaunâtre,
homogène, appétissante, azotée, ayant toutes les (luta-
lités et toutes les vertus que peut avoir. un fro-
Les Flamands se délectent à en faire de petites tar-
tines clu'ils font ensuite griller devant un l'eu vif et
dont il se régalent sous le nom de rôties au fro-
FROMAGE CUIT
(de Boulay, Lorraine).
Mettez un fromage blanc sur le feu dans une casse-
rote et laissez-le cuire un moment reprenez-le avec
l'écumoire de façon à en faire égoutter le petit lait.
Déposez-le il mesure dans un linge que vous serrez
pour bien exprimer toute l'humidité restante. °Liez-le
ensuite dans ce linge suspendez-le et le laissez
Quand il est bien sec (au bout de quelques jours
si cela est nécessaire), émiettez-le dans un pot de grès
i't le pressez fortement. Placez-le dans un endroit
chaud où vous l'ahandonnerez à ses réflexions. Cou-
vrez le pot .de peur des visites des mouches. Le fro-
mage ainsi traité ne tarde pas il se transformer en une
CHEUNTHÉS
(Gauffres).
On prépare une murolle avec des œufs délayés
dans du lait on y mélange du saindoux, chauffé au
préalable pour que le mélanae se fasse mieux on
assaisonne d'un peu de sel. Au moyen d'une grande
cuillère on verse la quantité convenable de cet appareil
dans un moule à Cheuntrés, tenu sur un bon feu et
graissé au moyen d'une couenne de lard au bout d'un
instant on retourne le moule; quand le Cheuntré est
cuit des deux côtés, on le fait glisser sur une assiette
où d'autres ne tarderont pas à venir s'empiler avec lui.
Le Cheuntré affecte 2 formes rectangulaire divisé
en petits carrés; c'est la forme classique delà gauffre;
on ronde grâce au nouveau moule s'adaptant il l'ou-
verture du fourneau de cuisine le cercle en est alors
divisé en 6 ou 7 secteurs offrant différents dessins.
Le Chounlrë est. assez épais, un peu mollasse et
non pas mince et cassant pomme la gauffre tradition-
nette de la foire de Metz.
CIIOIIIl' CREUPÉS
C'est une sorte de beignets secs.
Casser 6 œufs dans de la farine ajoutez lait, le-
vure, sel (si vous voulez, un peu de Leurre et 1 ou
2 cuillerées d'eau-de-vie). On pétrit de façon à former
une petite miche que vous placez dans une corbeille.
Généralement on la dépose sous le pltt,2jzoii du lit
uu, couverte, près du feu jusqu'à ce que cette pute
soit bien levée.
On pétrit alors de nouveau et on étend au rouleau
Ue l'épaisseur d'une pâte à galette. Au moyen d'un
couteau on découpe des cariés dans cette préparation
d on les met dans une friture bouillante composée par
moitié d'huile de colza et de saindoux. On dresse sur
un plat et on saupoudre de sucre.
WIIÉTÉ.
Le Whété est le gâteau-brioche que l'on fait pour
les fêtes patronales des villages, à Pàques, à la Pen-
Iccdte, pour les repas de mariage, en un mot dans
toutes les occasions où l'on veut célébrer quelqu'un
ou quelque chose. Sur les rives de l'Orn.e, vers
Moyeuvre, on l'appelle lortë.
Cassez des œufs sur de la farine fine, ajoutez du
beurre et un peu de lait chauffé, de la levure et du
sucre.
Travaillez cette pâte jusqu'à ce qu'elle devienne plus
ferme que la pâte de pain. Laissez-la en repos en la
couvrant jusqu'à ce qu'elle soit bien levée.
Prenez dans cette masse successivement ce qu'il faut
pour chaque gâteau. Vous partagez cette portion de
pâte en 3 morceaux que vous roulez en boudins de
ces 3 boudins vous faites une tresse il laquelle vous
donnez une forme circulaire, en couronne, en en
unissant les extrémités; dorez au ,jaune d'œuf et mel-
tez au four aussitôt.
A Pâques le gâteau se fait généralement plus petit;
il se tresse it deux et affecte la forme droite d'un tri-
ple enlacement dont le noeud du milieu est plus large
que les deux autres on place un de ces gâteaux de-
vant chaque convive.
Cet usage se perd. Tant pis.
TATE AU Si'GIN
Le tâte au m' gin, ëva là tehh'ùttc, le chohh' tâte
et VxwÀé so bâclent et s'cuncnt êvaucê d'eune façon
qu'an n'connahh' mè ëijou.
Manrfm, mcgin, m' gin dérive de fremgèye, (fro-
mage, fvomagêe) fremgin.
Délayez des œufs dans de la crème fraiche; ajoutez-),
quelques cuillerées de bon fromage blanc, du sucre et
un peu de sel fin. Amalgamez le tout avec une cuil--
1ère, de façon à former un appareil un peu épais.
Dans les villages au-delà d'un certain, rayon à par-
tir de Metz, il est de règle de pétrir le m' g in avec la
main nue, « sans cela, disent les bianeli's tètes ('),
il ne réussirait pas. n
Préparez une pâte brisée avec de l'eau, de la fa-
rine, du saindoux ou du beurre, un peu de levure;
faites-en une abaisse comme pour une tarte; garnis-
sez-en votre tourtière et versez-y votre m1 g in, de l'é-
paissenr d'un doigt.
Mettez cuire à un feu doux. Se mange chaude ou
froide.
tehh'ate.
La tehh'ate ne diffère de la tâte au m' gin que par
la manière dont on la fait cuire, directement sur l'âtre
du four et non à la tourtière, et par sa forme le
pourtour de l'abaisse, au préalable façonné et dentelé
(') Les femmes, en patois messin,
au moyen de la pointe d'un couteau ou d'une petite
pince, est relevé en plusieurs parties et réuni à ces
différents angles, de façon à ce que la tehh'ate pré-
sente une forme carrée, triangulaire, etc., mais le plus
souvent pentagonale. Elle est ainsi plus cérémonieuse,
plus distinguée, plus présentable comme on dit, que
la simple tarte au m'gin.
Art tu n'es pas un vain nom
La tehh'ate, autrefois de fondation aux fech'tins de
noces, aux repas de fêtes et de première communion,
etc. est malheureusement souvent remplacée aujour-
d'hui par le tâte au seucq, erreur de goût déplorable.
TATE AU SEUCQ
(Tarte au Sucre).
Faites une pâte de gâteau avant qu'elle soit lovée
mettez-y du beurre et le travaille/. puis étendez-la
en forme de galette. Délayez des jaunes d'œufs dans
une tasse; avec une plume de poule que vous y trem-
pez, badigeonnez bien'le dessus de votre tarte; jetez-y
quelques petits dés de beurre et saupoudrez-la abon-
damment de sucre en poudre. Mettez au four.
ciiocii'tates.
Tartes sècbes du pays messin. Cette tarte n'est pas
Une tarte
C'est une espèce d'échaudé particulier au pays mes-
sin il ne se rencontre plus au-delà d'un rayon de 3
à 4 lieuey autour de Metz. Il tend à disparaitre
ma foi, je le regretterai.
Pour 5 belles tartes sèches, cassez 20 œufs mélan-
gez avec 5 cuillerées de beurre fondu, une cuillerée
de levure et assez de farine pour que la pâte obtenue,
après avoir bien travaillé le mélange, soit très ferme.
Détachez un bon morceau de votre pâte, étendez-le
avec le rouleau en galette très épaisse.
Fendez avec un couteau cette galette en 4 ou 5 lar-
ges lanières et entrelacez-les de façon à former des
intervalles à jour, carrés ou losanges faites de môme
pour les 5 tartes placez-les sur de petites volettes (i)
et découpez-en les bords en forme de dents avec le
couteau.
Vous avez de l'eau bouillante sur le feu placez-y
les volettes soutenant les tartes, et laissez cuire jus-
qu'à ce que celles-ci se détachent de leurs supports.
Itetirez-les et les plongez dans l'eau froide pendant
quelques minutes. Le lendemain vous les dorez au
jaune d'œuf et vous les mettez cuire au four 8 minutes
environ après la prise du pain.
CONN'CHËS.
C'est une espèce de tourte, contenant des pommes
assaisonnées de poivre, a laquelle on donne une forme
triangulaire et que l'on cuit au four.
Préparez avec de la farine, du lait et du beurre t.ne
pâte comme pour une tarte formez-en une abaisse
très amincie au moyen du rouleau. Garnissez la moitié
du cercle avec des pommes pelées, découpées en tran-
ches minces et fortement assaisonnées de poivre, re-
couvrez-les de l'autre moitié de l'abaisse, de façon à
donner au conriché la forme de la lune à son pre-,
mier quartier. Réunissez les bords tout le long' du
pourtour du demi-cercle et piquez le dessus de diffé-
rénts dessins au moyen des dents d'une fourchette.
Cette ornementation constitue, en même temps, de
petits évents qui empêchent le couvercle de se hour-
soufler et d'éclater sous lu tension de la vapeur pro-
duite par la cuisson des pommes.
Le Conn'ché S3 prépare généralement pour la veillée
de Noël.
sur
lundis qu'ici on fait cuire' les poires il l'avance en une
espèce de marmelade. On. étend cette marmelade, assez
une abaisse de pâte à connché; on recou-
vre d'une autre abaisse; le pété a alors une formé cir-
(;)!]aire on le fait aussi en forme de demi-ellipse
comme le conn'clid en ne garnissant que la moitié de
l'ahaisse inférieure et en la recouvrant de !'autre
moitié.
POÈS DE PIIIII.
C'est une singulière friandise offerte en façon de
goûter dt son vauzeiiat par sa vauzenalte dans la vi-
site traditionnelle faite par le guèchon à la bacelle
dans l'après-midi du dimanche qui suitlaproclamation
des Vauzenals, (valcntins).
Avec de la farine, des œufs, du lait, du beurre,
du sucre et un peu de levure, on fait une pâte à bei-
gnets qu'on étend fort mince au moyen du rouleau.
Dans cette pâte on découpe avec un dé à coudre, ser-
vant d'emporte-pièce, cela est ingénieux de pe-
tites rondelles qu'on fait cuire comme des beignets.
Il en faudrait beaucoup pour s'indigérer.
Poès d'seuq (pois de sucre) en patois signifient des
bonbons mais gruis de ph'hi qu'est-ce que ph'lil
quelques uns y veulent voir pois d'djih'hi (pois d'é-
picier). Cela ne me tracasse pas outre-mesure.
POinES TAPÉES.
Sembhtblcmenl où est la lleynn
Qui commanda que Buridan
Fust jeté en un sac en Scyiio 9?
Mais où sont les neiges d'antan?
PKUMRS ClIOCH'lIES.
Aux environs de Boulay (Lorraine), des Schelzel.
CI! sont des pommes coupées en deux et séchées ainsi
an four après la cuisson du pain et sans être pelées.
On les conserve dans des corheilles ou dans des sacs
tenus en lieu sec. Les enfants les grignotlenl. tcUes
quelles, ou bien on les fait cuire il l'eau avec un peu
du sucre.
I'itUNES CIIOCIl'lIKS.
Pruneaux de quelcbes séchées au four sur des claies.
Un les place au four à 2 fois il la sortie du pain et
on les conserve dans un endroit sec.
On fait également des prunes tiltoch'hes en se ser-
vant de mirabelles, de reines-Claude, etc. et même
quelquefois de cerises noires.
I.ATOIRE.
Latiare dans le pays de Moyeuvre, quelschenkraiit
près Tliionville, LeckmorUj aux environs de Boula)',
schlcgen ou schlcken en allant vers Sarrebourg, h
laloire est une marmelade faite avec des quetches
enoyautées.
On en remplit un chaudron d'airain et on fait
cuire pendant 7 ou 8 lieures en remuant constamment
au moyen d'une spatule de bois pour empêcher le jus
des prunes de se gratiner au fond du chaudron.
On remplit avec le latoire de grands pots de grès,
et il sert pendant longtemps à faire des tartines pour
les enfants et mème pour les hommes.
Pendant sa cuisson, on peut y ajouter des carottes,
des poires (rousselets ou soquettcs), des noix fraîche
pelées et rompues en quatre. et des cailloux bien
propres: on prétend que ces derniers s'agitant au fond
du chaudron ne laissent pas au gratin le temps de
se former.
On fait un autre latoire avec du jus de carottes et
des poires (rousselets ou soquettes) cuits ensemble.
Pour obtenir le jus de carottes on leur fait faire un
tour sur le feu puis on en exprime le jus en les tor-
dant dans un linge.
On mèle aussi au latoire du moût et des graines
de raisin. Suivant les localités, il prend alors le nom
de raisiné.
FÈVES DE MARAIS GRILLÉES.
La fève de marais grillée sur le fourneau constitue,
dans quelques villages, une friandise des soirées d'hi-
ver, aidant il déguster le vin et à recenev.
MOUILLATTE.
Le jour de la vendange si l'on presse du vin au
retour de la vigne, les femmes ne manquent pas de
s'emparer d'une cruche de ce vin doux. Elles y étei-
gnent un fer ronge, et le hoivent en y trempant des
rôties de pain grillé.
Fiez-vous il elles c'est un excellent régal.
LIRETTE.
Liqueur particulière aux villages vignohles.
A 2/3 de moût (le raisins pressés au sortir de la
vigne et versé dans un baril on mélange 1/3 de bonne
cau-de-vie de marcs. Au bout de 10 à 12 jours on
soutire au clair; on rince le haril et on y réentonne
la liqueur. Au mois de mars on soutire de nouveau
et on met en houteilles.
De fortes tètes croyant améliorer cette vénérable li-
queur ont inventé d'y faire infuser de la canelle et
des clous de girolle ne fréquentez pas ces révolu-
tionnaires. Il faut savoir respecter les traditions, les
lombes dans les cimetières, les vieux monuments,
les vieilles gens. et les vieilles recettes.
N. B. La plupart de ces recettes, spéciales au pays
messin, ont été écrites sous la dictée de Mn10 Gandal,
cuisinière a Retonfey,
qu'ai ni où fine cuj'nirc
Et que fa m'ii d'eller cujncr dans les fechtins (').
(') Chan Heurlin.
QUATRIÈME PARTIR
TOT-FAIT..
Délayez 6 œufs dans de la farine ajoutez 6 verres
de lait, du sucre, un peu de sel blanc, de l'eau de
fleurs d'oranger ou de la vanille. Délayez jusqu'il
consistance de houillie versez dans la tourtière heur-
rée et faites cuire il feu vif dessus et dessous pendant
20 miuutes. Servez chaud ou froid.
CAROTTES ALGÉRIENNES
ou charlotte campagnarde, anciennement cheveux
d'anges.
Trois noms pour un plat de carottes, c'est fort ho-
norable pour ce légume.
1° une livre de carottes bien propres et coupées en
lanières fines,
20 un zeste de citron,
3o eau bouillante, assez pour couvrir largement.
Quand l'eau est réduite à moitié on ajoute 1 livre
de sucre.
Lorsque les carottes sont bien cuites, on les retire
avec l'écumoire et on les déposesur le plat ou le cornpotier
où elles doivent être servies. On laisse le jus se trans-
former en un sirop épais et on le verse alors sur les
carottes que l'on arrose en le reprenant de temps, en
temps pendant le refroidissement.
(dessert.)
rRAISALIA
Préparez une crème à la vanille. Mettez au fond
d'un moule une couche de biscuits il la cuillère; puis,
par-dessus, une couche de fraises et une couche de
framboises saupoudrez de sucre pilé, et arrosez d'un
peu de rhum. Continuez ainsi, en superposant dans
le même ordre autant de couches qu'il en faut pour
remplir le moule, avec cette attention que la dernière
couche doit être de biscuits. Mettez le Inoule, dans
une cave Lien fraîche de façon que cette espèce de
gâteau se glace.
Au moment de servir, renversez sur une assiette,
et versez par-dessus la crème à la vanille.
FRAISES AU GINGEMBRE.
PUDDING AU 131SCU1T
(Proportions pour Couverts).
7 biscuits en caisse,
'[/4 raisins de Corynlhe,
» do Smyrne,
I cuillerée de farine,
1 ebopine de crème douce,
» de lait,
8 ou i) jaunes d'œufs,
le zesle de la moitié d'un citron,
gros comme un œuf de beurre frais ou moitié mo-
elle de bœuf.
Beurrez votre moule étendez-y une couche lé;ère
de raisins; coupez les biscuits en deux dans le sens
de leur épaisseur déposez-les à plat sur les raisins
recouvrez d'une couche de raisins, puis d'une couche
rie biscuits et ainsi de suite en ayant soin de ne
pas
trop remplir le moule.
Tournez le beurre avec la farine sur le feu en y
ajoutant lait, crème, zeste, sucre vanillé et jaunes d'œufs.
Lorsque ce mélange aura mijotlé, retirez-le du feu et.
en mettez dans le moule la quantité nécessaire pour
le remplir gardez le reste pour la sauce.
faites cuire au bain-marie d'heure; au moment
de servir, réchauffez la sauce et. y mêliez 1/2 gobelet
de rhum.
PUDDING AU PAIN.
livre de pain séché (') (préférablemenl. do la
croule) et pilé très fin,
verre de vin de Madère,
1/2 livre de sucre,
'1/4 d'amandes douces,
0 jaunes d'œufs.
Tournez ensemble 1/2 heure; introduisez le zeste
d'un demi-citron, pincée de canelle et G blancs d'œufs
battus en neige.
Mélangez mettez dans un moule saupoudré de mie
de pain séchée et râpée très (in laites cuire au four
une demi-heure.
PUDDING FINANCIÈRE.
Les financiers ont toujours passe pour avoir bonne
table; la remarquable recette suivante le prouvera une
(bis de plus.
Beurrez bien un moule à pudding, et garnissez-en
le fond et le pourtour avec des biscuits à la cuillère.
Saupoudrez de sucre en poudre puis déposez au fond
un lit de fruits confits; recouvrez-te d'un lit de ma-
carons ou de toute autre espèce de gâteaux spcs, broyés;
(') On en vend tout |>i'<|i;ir<! pour cet us;i£c jiain
anglais.
et terminez cette première opération par un lit de
raisins de Smyrne et de Corynthe recommencez par
des gâteaux, puis des fruits confits, puis des gâteaux,
puis des raisins et ainsi de suite, en terminant par
des gâteaux.
Battez alors dans du lait tiède, sucré et parfumé au
rhum ou au kirsch, de 3 il 9 jaunes d'œufs suivant la
grandeur du moule.
Versez dans la forme de façon la remplir, et a ce
que les biscuits soient bien imprégnés.
Faites cuire une heure au bain-marie..Au moment
de démouler, faites passer un instant au four du four-
neau le gâteau s'y gonfle et se ressuie.
Démoctlez au moment de servir et verscz dessus une
crème au rhum ou au kirsch.
PUDDING DE VERDUN.
Pilez 150 grammes de belles pralines rouges de Ver-
dun dans un mortier, en ajoutant peu à peu 5 cuil-
lerées de sucre en poudre; mélez le tout avec 6 blancs
d'œufs battus en neige ferme. Versez dans un moule
uni garni de caramel, et faites cuire au bain-marie
avec feu sur le couvercle, environ 2 heures.
Renversez sur le plat et versez deasus une crème
légère à la vanille ou au caramel.
Peut se faire la veille.
PUDDING DE SEMOULE
Entremets sucré (du Palal.inat).
Faites bouillir un deini-litro de lait avec un petits
morceau de vanille; retirez la vanille etajoulez 125gr.
de semoule une que vous laissez cuire. Quand elle est
cuite, retirez du feu et incorporer. y 100 grammes dé
beurre et 125 grammes de sucre, puis, l'un après
l'autre, les jaunes de 6 œufs, en tournant toujours au
moins pendant minutes. Mêlez-y ensuite le blanc
des 6 œufs battu en neige versez dans un plat, beurré
allant au four, el. laissez cuire une demi-heure.
l'LUM-PUJJDING ItUSSE.
Coupez en deux une douzaine de petites brioches
ou de petits pains au lait, et rangez beUement ces
24 moitiés contre les parois intérieures d'un moule.
Effritez d'autres petits pains et mélangez celte poussière
avec un zeste de citron haché fin, de l'écorce d'orange
confite et 125 grammes de raisins de Smyrne, que vous
avez 'fait revenir dans du rhum sucrez légèrement et
remplissez le moule avec cette farce arrosez d'une
crème légère à la vanille faites cuire au bain-marie.
Démoulez et servez masqué d'une sauce faite d'un
sirop de sucre mélange de rhum.
TAIVriî A LA FRANGIPANE.
Mon père, alors chef d'escadrons et en garnison à
Metz, avait un ordonnance (je dis un et non pas un p.,
mais l'un et l'autre se dit ou se disent) avait donc
un ordonnance alsacien, nommé Schwarzweger.
Un jour nous avions probablement demandé l'oc-
troi de quelque friandise en récompense de thèmes
sans solécismes ou de versions sans contresens
mon père appela Schwarzwegcr et lui dit
• Scbwarzweger, allez chez Humhert, le
pâtissier
de la rue des Petites-Tapes (entre parenthèses, la rue
des Petites-Tapes s'appelle aujoud'hui rue Fabert et le
fameux Humberl. a été remplace par l'honorable et
non moins habile Planta) et demandez-lui une tarte il
la frangipane. Il
« Oui, mon commandant. »
Vous rappellerez-vous le nom de frangipane?* »
« Mon commandant, je le répéterai tout le long du
chemin; je dirai frangi en avançant le pied gauche,
et pane en posant le pied droit. »
Par malheur, au moment d'entrer chez Humbert,
une servante, qui finissait, la toilette d'une allée voi-
sine, accrocha de son balai un éperon du pauvre ca-
nonnier, et manqua le faire choir. Ses pieds s'entre-
mêlèrent les syllabes du mot les suivirent la mé-
moire s'envola et SchwnmvcgXT nous rapporta. une
tarte aux pommes.
A. la suite de cet accident, notre cuisinière prit. quel-
ques leçons de frangipane (l), et voici, bonne ou
mauvaise, la méthode qu'elle employait.
Mettez clans un vase allant au l'eu 2 oeufs entiers
et jaune d'reuf; incorporez-y de la farine, ou mieux
de la l'écule de pommes de terre, environ une bonne
cuillerée délayez avec du lait placez sur le feu et
portez le mélange il l'ébullition; ajoutez-y alors. un
petit morceau de beurre ou de moelle de bœuf et
laissez cuire, en remuant continuellement, jusqu'à ce
qu'on ait obtenu une bouillie un peu épaisse; il faut
il peu près un quart d'heure.
Laissez refroidir; ajoutez une poignée d'amandes
concassées grossièrement avec du sucre en poudre
si vous voulez, un macaron broyé; aromatisez avec
de l'écorce de citron ou de la (leur d'oranger me-
langez bien, et étendez sur votre pâte au moment de
mettre au four.
BONNET UK CAHD1NÀL.
Pesez 2 (culs avec leur coquille, et prenez même
poids de farine fine et même poids de sucre.
Battez les blancs, sans les réduire en neige ajou-
tez les jaunes et Ic sucre, petit petit et eu tournant,
puis la farine en continuant bien mélanger. Incor-
porez à ce mélange une cnillerée de beurre que vous
avez fait l'oudre. Etendez celle pâte aussi mince que
possible dans un plateau. beurré et niellez au four.
Quand ce gâteau est à peu près cuit, mais encore
mou, donnez lui la forme d'une espèce de bonnet
carré, et achevez de cuire. Se mange froid et doit
être cassant.
BEIGNKTS SUCS.
HELICE n'OlUNGKS.
Exprimez-le jus de six ou sept oranges et. lillrcz-le;
ajoutez- y celui d'un gros citron ou d'un citron et demi
moyen et une livre de sucre que vous y laissez fondre.
Faites dissoudre dans un peu d'eau chaude six feuillcs
de gélatine en hiver, huit. en été. Clarifiez cette géla-
Une fondue et, quand elle est. presque froide, -mélan-
gez-la au jus des oranges. Mettez dans un moule en
un endroit frais, et même dans la glace, si cela vous
parait, nécessaire.
GELÉE DE POnTUfiAL.
Pour une livre et demie de sucre, prenez pommes
de reinette que vous pèlerez, couperez par morceaux
et ferez bouillir. Lorsqu'elles commenceront il se défaire,
blanc. Faites un sirop
vous les passerez dans un linge
avec ce jus de pommes et du sucre; quand il sera
presque a point, vous y adjoindrez le ,jus d'un citron
découpez en lanières minces ou en petits morceaux la
fine écorce de 3 oranges, où il ne doit pas rester de
hlanc; après l'avoir fait cuire dans 3 eaux différentes
pour en ôter l'amertume, vous la jetterez dans votre
gelée ainsi que le jus des 3 oranges, et la ferez cuire
2 minutes. Laissez refroidir et versez dans vos pots il
gelée.
POMMES EN MOULE.
Newton, voyant tomber la pomme,
Conçut la matière et ses lois.
(Sully-Prudhomme, Stances et pooncs).
C'était il faire à lui.
D'autres, voyant tomber les pommes, les ont simple-
ment ramassées et. en ont tiré la jolie marmelade dont
voici la recette.
1:kilo. de pommes acides,
1 kilo, de sucre, avec lequel vous faites un sirop.
Faites cuire vos pommes et. les passez. Mettez-les
ensuite recuire 3(4 d'heure dans le sirop avec du zeste
de citron râpe. Versez dans un moule que vous tenez
1 11 cave.
Au moment de servir, démoulez et arrosez d'une
sauce laite avec le sirop et quelques cuillerées de
rhum.
MOUSSE AU CITRON.
Eléments un verre de vin blanc, 30 gr. de sucre,
le zeste d'un citron et le ,jus de 3, 7 jaunes d'œufs,
Si', de gélatine, le blanc des sept œufs battus en
neige.
Emploi mêlez le vin, le sucre, le zeste et le jus
de citron chauffez un peu. Faites dissoudre la géla-
tine dans un peu d'eau chaude et ajoutez-la au vin et
au jus de citron, ainsi que les sept jaunes d'œufs,
que vous y délayez. Poussez cette mixture il l'ébulli-
tion et laissez bouillir un instant.
Pendant ce temps, battez vivement en neige vos
blancs d'œufs. Retirez la casserole du feu, ajoutez
voire neige al contenu; mélangez sans retard et versez
dans la forme.
Faites ce mets la veille du jour où vous voulez le
servir; tenez la forme au frais, la cave, pour qu'elle
prenne, et renversez sur un plat pour servir.
Cette mousse n'est pas réussie si elle n'est pas lé-
gère et mousseuse.
CROQUAXÏK
Plat monté.
Prenez poids égal de sucre et d'amandes douces.
Ebouillantez les amandes afin de pouvoir en enlever
la pelure, et jetez-les au fur à mesure dans de l'eau
l'raicbe. Quand cette opération sera terminée, jetez
toutes les amandes sur un linge blanc et pressez-les
doucement de façon il en ôter toute l'humidité. Pre-
nez-les ensuite une a une et au moyen d'une légère
pression latérale du pouce et de l'index, ou aveç la
pointe d'un couteau, séparez-en les deux cotylédons.
Vous avez mis votre sucre dans une casserole sur
le feu pour en faire un caramel clarifiez-le et quand
il est en bon point jetez-y vos amandes et remuez
avec une cuillère afin qu'elles prennent bien le sucre.
Ce travail doit se faire à un feu doux sur le coin du
fourneau, pour éviter de brûler le sucre.
Enduisez d'huile Une le moule qui doit vous servir.
Voilà les préliminaires il faut maintenant opérer.
Prenez une cuillerée ou deux de vos amandes bien
enduites de caramel et étendez-les sur le fond de
votre moule puis, avec une cuillère de bois neuve,
un citron entier ou même une carotte, appuyez sur
elles de faron à en tapisser la partie du moule cor-
respondante reprenez-en une autre cuillerée et con-
tinuez ainsi l les appliquer, par petites parties qui se
soudent entre elles contre le fond et les parois du
moule. Il laut pendant ce temps tenir le caramel un
peu chaud, car en se refroidissant il deviendrait cas-
sant et on ne pourrait plus le manier. Pendant l'opé-
ration, faites de temps en temps glisser la croquante
en la tournant dans le moule afin qu'elle ne s'y at-
tache pas.
Vous n'avez pas de moule spécial ? vous possédez
bien 4. casseroles, une toute petite, une petite, une
moyenne et une plus grande. Servez-vous en suc-
cessivement comme de moules. Vous mirez 4 cro-
quantes dont la plus tilde formera la base et la mi-
uuscule la pointe d'un fort joli plat. monté.
Avant de mettre les amandes au caramel, on peut
les faire blondir la Croquante en devient, plus au-
quanle.
Autre méthode, dite des Artistes.
ébouillantées et.vous
Vous découpez en petits morceaux vos amandes
les faites blondir et
les ,jetez dans le caramel. Quand elles l'ont, bien pris,
vous versez sur une table de marhre enduite d'huile
linc; puis, très promptement et très leatemeut, en la-
poilant sur toute la surface de cette espèce de pâte,
vous l'étendez Aplat aussi mince que possible et, pen-
dant qu'elle est encore malléahle, vous la transporlei
dans le moule où vous l'appliquez; ou bien vous en
découpez des lanières et. la roulez en forme de hra-
celets, de serpentes, etc.
BISCUIT MOUSSELINE.
6 œufs,
1/2 livre de sucre vanillé,
1/4 de fécule,
de la rapure de cilrou ou de la poudre de vanille
suivant les goûtes.
On bat les jaunes d'oeufs, dans un lieu très frais,
avec le sucre et la râpure de citron pendant une de-
mi-heure un autre fonctionnaire bat en même temps
les blancs en neige très ferme vers la fin de ce
double battage on fait le mélange très doucement en
y tamisant de la fécule mise dans un passe-bouillon;
mélangez bien intimement au moyen d'une cuillère et
versez dans un moule.
Mettez au four après le pain. Si vous vous servez
du four à fourneau, faites d'abord saisir puis entrete-
nez une chaleur douce pendant une demi-heure.
Pour glacer ce gâteau, on mélange un blanc d'œuf,
la moitié du jus d'un citron et du sucre. Bien
battre pour pouvoir bien étendre cette glace.
GATrAU DE BISCUITS.
Prenez une forme unie rangez dedans, au fond et
tout autour, des biscuits que vous arrosez de kirsch
ou de rhum. Etalez sur les biscuits du l'ond une
couche de gelée de groseilles.
Mettez par dessus la gelée une couche de biscuits
trempés comme ci-dessus, puis de la nelée et conti-
nuez ainsi jusqu'en haut du moule en terminant par
une couche de biscuits.
Placez la forme ainsi remplie dans un endroit, frais,
et laissez au gâteau le temps de prendre consistance.
Faites glisser ensuite sur un plai, el recouvrez d'une
crème à la vanille, ou bien garnissez de fruits confits
ou de bonbons.
GATEAU DE PLOMB.
Mettez sur la planche 2 poignées de belle farine
faites un creux au milieu pour recevoir une livre de beurre
coupé en morceaux, 6 œufs entiers,! once de sucre râpé et
une pincée desel blanc. Mêlez et pétrissez le tout ensemble
en le roulant 2 fois, mais très légèrement. Laissez reposer
cette pâte pendant 20 minutes puis roulez et étendez-la
4 fois A la fois, tenez-la de l'épaisseur d'un bon
doigt découpez dedans des rondelles de la grandeur
que vous Voulez ct placez-les dans des moules ronds
et de dimension appropriée, La pâte étant suffisamment
graisse on peut se dispenser de graisseur les moules.
Avec la pointe d'un couteau vous dessinez de petits
carreaux sur la pâte, absolument comme les boulan-
gers de Pompeïes le faisaient en l'an 79 de notre ère,
il y a juste 1809 ans glacez avec un jaune d'œuf
mêle d'un peu d'eau mettez dans un four très
chaud.
NB. Les proportions indiquées ci-dessus servent
pour environ 20 gâteaux de grandeur moyenne.
GATEAUX DE MILAN.
chopine de farine,
de sucre en poudre,
1/2 quart de beurre frais,
<atk.vi;.v d'amandes.
Ou tourne le tout ensemble pondant une heure.
Ajoutez le zeste d'un citron un demi-quart, d'oranges
el. de citrons confit. coupés en petits morceaux, une
pincée de eanelle en poudre. Mélangez le tout en-
GATEAU ALSACIEN.
Mélangez
farine 250 grammes,
sucre 100 grammes,
le zeste d'un citron,
4 cuillerées de lait,
jaunes d'oeufs,
15 grammes de poudre de levure.
Faites fondre 100 grammes de beurre et mélangez de
nouveau.
Battez les 4 blancs d'œufs en neige, mélangez encore.
Versez dans un moule frotté de beurre, et, aussitôt
le mélange levé, enfournez immédiatement dans un
four pas trop chaud.
GATEAU AU CHOCOLAT.
Cinq œufs (on peut en mettre quatre, on peut. en
mettre six).
Un quart de chocolat,
Un quart, de beurre,
Un quart de sucre en poudre,
Un demi-quart d'amandes râpées,
Une cuillerée de farine ou mieux de fécule,
Un peu de vanille.
Mettez le beurre dans une casserole et tournez/ à
froid, avec une cuillère jusqu'à ce clu'il soit réduit en
crème.
Vous avez fait chauffer votre chocolat jour le reudre
bien mou. Délayez-le avec le beurre; ajoutez les
jaunes d'oeufs un à un, en tournant, toujours puis le
sucre en poudre; puis les amandes et la fécule en
continuant il. tourner. Battez les blancs en neige et
mélangez-les à votre préparation.
Beurrez le moule et saupoudrer de farine versez-y
l'appareil et faites cuire au four.
Le gâteau est. assez cuit quand, en y enfonçant un
petit éclat de bois, le bois n'est plus teint, par le
chocolat.
GATEAU
Prenez 150 grammes de bonnes pralines que vous
pilerez: dans un mortier, en y ajoutant peu à peu
cuillerées de sucre en poudre. Mêlez,. avec 6 blancs
d'œufs battus en neige très ferme versez le tout dans
un moule (uni) garni de caramel et faites cuire au
vanille..
hain-marie, avec feu sur le couvercle (environ 2 heures).
Renversez sur un plat et masquez d'une crème légère
à la
On peut. faire ce gâteau la veille.
GATEAU DE BISCUIT AU CHOCOLAT.'
'1/2 livre de sucre,
œufs dont 7 blancs seulement; on tourne pendant
'J/2 heure. Ajoutez '1/4 dé chocolat à la vanille râpé,
'J/4 de fécule. Mélangez bien versez dans un moule
et faites cuire 3/4 d'heure.
GATEAU PORTUGAL
ou plum-cake.
'1/2 livre de farine,
3 œufs entiers,
pincée de sel,
1/2 livre de beurre,
I poignée de raisins secs.
D'abord bien mélanger, dans un mortier, œufs, su-
cre, sel, beurre, raisins.
Y ajouter la farine et bien mélanger encore de fa-
çon qu'il ne reste aucun grumeau.
Mettre dans un moule garni d'un papier beurre et
faire cuire 2 heures.
GATEAU A LA BnOCHE
(Raumkuchén du Luxembourg et de l'Allemagne).
Ce gâteau, d'origine allemande, est réellement cuit
la -broche comme un rôti et cela est. d'autant plus
curieux qu'en Allemagne on ne se sert pas de bro-
cIiok pour les viandes.
II faut avoir un bois tourné en forme de cône
tronqué très allongé, d'environ 60 centimètres de lon-
gueur, sur 11 de diamètre à sa base et 4 a l'autre
extrémité. Ce hois est percé suivant son axe d'un trou
dans lequel doit passer la broche avec laquelle il doit
tourner. Si l'ori n'a pas de tourne-broche, on la met
en mouvement il la main au moyen d'une manivelle,
tandis que la broche est posée sur deux espèces de
landiers-crémaillères.
Pour l'aire le baumkuchen, vous composez un ap-
pareil avec livre de sucre, 1 livre de farine, livre
de beurre, 28 œufs, un demi-litre de lait et un peu
de muscade râpée.
On commence par bien travailler les 28 jaunes
d'oeufs avec le sucre en poudre puis on y mêle la
farine, et ensuite le beurre, fondu au bain-marie, ainsi
que la muscade. Cette pâte doit présenter une con-
sistance un peu fluide, de façon qu'en en prcnant dans
la cuillère on puisse la faire couler en filets de la
grosseur d'un brin de paille il. mesure que, pendant
l'opération, elle devient trop épaisse, on la délaie avec
quelques cuillerées du lait qu'on tient chaud pour cet
usage.
Tout étant ainsi préparé, on enveloppe le mandrin
de bois d'un papier gris, qu'on maintient au moyen
d'une grosse ficelle roulée autour en spirale, et dont.
on laisse libre un bout assez long du côté de la plus
large hase du mandrin.
Beurrez légèrement ce papier, placez la broche de-
vant un feu clair et vif el. mettez-la en mouvement.
Aussitôt que le bois est. un peu cltaml, on fait couler
dessus de la pâte en minces filets elle s'y attache.
C'est ce qu'on appelle donner une charge. La broche
continuant à tourner, quand cette charge est cuite,
ce qu'on reconnaît à ce qu'elle commence prendre
couleur, on donne une seconde charge en observant
les mêmes précautions et ainsi de suite jusqu'à épui-
sement de la pâte.
Sous le gâteau est placée une espèce de lèche-frite
dans laquelle on dépose mesure la pâle à employer,
et où on ramasse en même temps celle qui dégoutte
de la broche, pour les verser quand il le faut sur le
gâteau. C'est dans cette lèche-frite qu'on ajoute le lait
nécessaire à la fluidité de l'appareil.
L'opération de la cuisson terminée, on âlace le gâ-
'teau avec du sucre coloré en rose on le laisse re-
froidir puis, en le tenant debout, et prenant le hout
de la ficelle qui sort à sa hase, on la déroule douce-
ment en tirant léâèrement, ce qui dégage le papier du
moule et permet de faire sortir celui-ci du gâteau.
Ce n'est pas une petite affaire qu'une entreprise de
ce genre.
()n découpe ce gâteau, par tranches horizontales et.
on y aperçoit alors,, comme dans un arbre scié les
différentes couches de liber accumulées chaque année.
le dessin circulaire des charries superposées. C'esl, à
celle particularité qu'il doit le nom de Buumkuchcn
(gâteau d'arbre), que lui ont donné les Allemands.
gateai; me mz.
Ebouillantez 230 grammes de riz et le fuites crever
dans un peu de lait bouilli avec un zeste de citron.
Après l'avoir laissé refroidir, y ajouter une pincée de
sel fin, '125 grammes de sucre, 4 œufs entiers, les
jaunes de 4 autres œufs. Beurre/, une casserole, sau-
poudrez-la de mie de pain effritée, fouettez en neige
les 4 blancs d'œufs mis part et les incorporez peu
peu avec le riz. Versez le tout dans la casserole et
faites cuire.au four une bonne demi-heure.
SOUFFLÉ AU CHOCOLAT.
Prenez trois tablettes de chocolat que vous faites
fondre sur le feu dans très peu deau, de façon à ce
que le produit, soit le plus épais possible. Battez cinq
blancs d'œufs en neige et mêlez avec le chocolat quand
celui-ci est bien refroidi. Faites cuire 20 minutes
un four pas trop chaud.
SOUFFLE AUX MACAHONS.
2 ou 3 macarons réduits en poudre,
6 cuillerées de sucre en poudre,
0 jaunes d'oeufs,
les 6 blancs battus en neige,
cuillerée et. demie de kirsch ou de rhum.
Mélangez le tout ensemble mettez dans un moule
beurré faites cuire 10 minutes.
soi,raniNO.
Prenez 1/2 livre de biscuits et 1/4 de massepains.
Garnissez Ie fond et. les côtés d'un moule avec les
biscuits. Emiettez ce qui en reste avec les massepains
émicttés également.
Dlettez au fond du moule un lit de cette poussière,
puis un lit de contiture de fruits, puis un lit de
biscuits émiettés, recouvert d'un mélange de fruits
confits, sur lequel une nouvelle couche de poudre de
massepains est elle-même recouverte de raisins de
caisse, mis au préalable gonfler dans du rhum.
Continuez jusqu'au bord du mouie, en achevant par
de la poudre de biscuits.
Versez dessus un hon verre de rhum, puis une
crème très légère la vanille qui doit imprégner le
tout. Descendez à la cave et laissez prendre jusqu'au
lendemain. Au moment de servir, démoulez et mas-
quez d'une bonne crème lourde il la vanille.
PLOMlUfenE.
Prenez un peu plus d'une chopine de lait, exacte-
ment 60 centilitres,
Quatre œufs,
100 grammes de sucre,
Le quart d'une gousse de vanille,
Trois cuillerées à bouche (combles) de fécule,
Six à huit macarons suivant leur grandeur.
Faites bouillir le lait avec la vanille et sucrez-le.
Délayez la fécule dans du lait froid que vous aurez
eu soin de faire bouillir il l'avance et de laisser re-
froidir versez en tournant dans le lait vanillé, qui
est sur le feu, et continuez à tourner jusqu'à ce que
le mélange soit de l'épaisseur d'une pâte de pets de
nonne.
Retirez du feu, et mettez, un à un et en tournant
toujours, quatre jaunes d'oeufs dans cette pâte; versez
dans un plat et laissez refroidir.
Tout ceci peut se préparer dès le matin.
Au moment du diner, battez les quatre blancs en
neige prenez vos six macarons, écrasez-les et mé-
langez-les aux blancs battus; puis versez en tournant
dans le premier appareil.
Mettez le tout dans une casserole d'argent il
propos, il m'est revenu que j'abusais des casseroles
'argent voyons, voudriez-vous que je vous servisse
cette exquise Plombière dans un baquet? Mettez
donc le tout dans une casserole d'argent et faites cuire
au four, comme un soufflé, environ une demi-heure.
PALAIS DK GLACE.
Une des plus helles découvertes de nos jours, réa-
lisant tous les desiderata d'une mait.resse de maison,
facile a exécuter, croûtant peu, délicieuse.
Faites dissoudre 6 grammes de gélatine dans de l'eau
que vous maintenez tiède, jusqu'au moment de vous
en servir.
Faites caraméliser 100 grammes de sucre dans une
casserole, et, ajoutez-y la gélatine en la passant et en
remuant vivement Pendant qu'on opère ce mélange,
la casserole étant encore sur le feu, une seconde per-
sonne doit battre prestement six blancs d'œufs en
neige, y mèler 30 grammes de sucre en poudre pré-
parés a l'avance, avec un peu de sucre vauillé, et les
verser dans le caramel. Mélangez d'une main leste et
retirez aussitôt du feu.
Coulez le tout dans un moule huilé laissez refroidir
et placez dans un endroit frais. Faites avec du lait,
du sucre caramélisé et les 6 jaunes d'œufs, misapart,
une crème brûlée que vous versez sur le gâteau en le
servant.
Peut. se préparer la veille.
SAVARIN.
Faites d'abord un levain avec 50 grammes de farine
fine, gros comme une noix de levure de bière sèche
et la quantité de lait tiède nécessaire pour que cette
pâte reste ferme Placez-la à une température douce,
jusqu'à ce qu'elle ait doublé de volume. Délayez-la
alors avec un quart de verre de lait tiède, en y ajou-
tant 2 grammes de se), l' cuillerée de sucre en poli
dre et Or¡ grammes de beurre frais.
Bien pétrir le tout avec la main jusqu'à ce que le
beurre soit bien fondu y mêler un œuf entier et pé-
trir de nouveau en ajoutant ÎJO grammes de farine.
Si la pâte devenait trop épaisse il faudrait y reinel.lre
un peu de lait tiède; elle doit être un peu moins
consistante que celle des madeleines.
Beurrez un moule à savarin avec du beurre Irais
versez-y la pâle et. tenez dans un endroit chaud ou
vous la laissez lever pendant. 2 lieuivs ou 2 heures et
demie.
Mettez au four il 25 minutes.
Vous avez préparé un sirop de sucre auquel vous
ajoutez queiques cuillerées de rhum versez-le dans
le moule sur ce savarin une heurc avant de servir.
I1AMA.
Cet aimable gâteau est du au itou roi Stanislas,
dernier duc de Lorraine; ce n'est pas le seul titre de
ce bon prince à la mémoire des Lorrains.
Voici les éléments de la recette ancienne
3/4 de Jelle farine,
1/2 livre de beurre,
4 œufs,
1 sou de lait,
3 sous de raisins de Corynlhe,
t sou de raisins de Smyrne,
2 sous d'amandes douces découpées,
'1 petit, verre de rhum,
2 petites cuillères de levure,
7 il 8 morceaux de sucre
et un peu de sel.
Et voici comment on les emploie
Faites fondre le sucre dans le lait et mclangez-y le
beurre et le sel mêlez à votre farine et commencez
votre pâte ajoutez y un à un 'vos 4 œufs en con-
tinuant travaillcr jusqu'à ce qu'elle se détache bien
des mains; seulement alors vous ajoutez les raisins,
les amandes, .le rhum et la levure, en mélangeant bien.
Pincez dans nn moule bien graissé, et, assez grand
pour que la pille lève sans déhorder tenez dans un
endroit tiède pour act.iver la levée rnet.tez il un four
un peu chaud et laissez cuire 35 minutes.
GAUFFRETTES.
1/4 de beurre frais fondu au vain-marie,
de sucre en poudre,
3 œufs.
Mettez le sucre dans un saladier, cassez-y les œufs
(jaunes et blancs) remue? un peu et versez-y le
beurre. Ajoutez de la farine petit il petit en remuant
avec la cuillère, jusqu'à consistance de pâte ferme.
Formez de petites honlettes que vous ferez cuire à feu
de flamme dans un moule à gauffrettes.
MADELEINES.
La pairie des madeleines est Commercy la quan-
tité d'œufs employée par jour dans cette ville pour
cette intéressante fabrication varie, avec les saisons,
entre 200 et 300 douzaines l'époque des vacances la
porte il son maximum.
Les madeleines se fabriquent par le mélange intime
de farine lro qualité, de sucre, d'œuf's et de beurre
dans des proportions variables selon chacun des fa-
bricants. Tout est battu pendant environ une heure,
afin d'obtenir l'homogénéité parfaite on ajoute quel-
ques gouttes d'essence de citron, puis on met la pâte
en moules. Quant aux œufs ils entrent intégralement
dans la fabrication, et c'est le blanc seul qui sert a
mouiller la farine et le sucre.
Voici une recette de madeleines de ménage.
2 œufs, môme poids de sucre autant de farine et
même poids de beurre. Réduisez votre sucre en poudre
fine et faites fondre le beurre au bain-marie. Fouettez
vos blancs en neige et mouillez avec la farine et le
sucre en la travaillant légèrement et en ajoutant petit
à petit les jaunes d'œufs légèrement battus et le beurre
fondu ayez soin que la pâte ne se refroidisse pas
trop et mettez dans des moules à madeleine beurrés.
Peu de personnes ont mange une madeleine de
Commercy, à Commercy sortant du four ? eh, bien
Ego Et je suis reconnaissant au fabricant qui m'a
fait expérimenter cette rareté.
MACARONS.
Plusieurs villes se disputent l'honneur de fabrique
les meilleurs macarons je donne la préférence à cenx
de notre petite ville de Boulay.
125 grammes d'amandes douces,
200 grammes de sucre,
2 blancs d'œufs.
On émonde les amandes, on les fait bien sécher,
on les pile, puis on. y mélange les blancs d'œufs.
On prépare un sirop au perlé avec 70 grammes de
sucre on le mêle à l'appareil précédent ainsi que le
reste du sucre en poudre.
Quand le tout est bien amalgamé, on en fait de
petites boulettes de la grosseur d'une noix que l'on
dépose de distance en distance sur du papier blanc.
On les. cuit dans un four doux et on les détache
du papier quand elles sont froides, en le mouillant lé-
gèrement par derrière.
On fait également avec cette recette un peu modi-
fiée des macarons aux avelines.
On n'émonde pas les avelines et on n'emploie que
110 grammes de pâte de noisettes au lieu de 125
pour la même quantité d'œufs et de sucre, parce
qu'elle en absorbe davantage le macaron se fait aussi
beaucoup plus petit que l'autre il est plus fin et plus
délicat.
OUBLIES.
Thëavion brilla dans les pâtes surtout:
Sotts ses doigts délicats les farines pétries
Sortirent etz beignets, en gauffres, etz o2tblies.
(Berchoux, lez Gastronomie,- chap. IL)
Elles se cuisent comme les gauffres, mais dans un
moule spécial qui les rend minces comme une feuille
de papier. On les roule ensuite eh cornets, que l'on
place généralement par cinq les uns dans les autres
c'est ce qu'on appelle une main d'oublies.
La bouillie liquide qui sert à leur confection doit
être parfaitement lisse et est composée de fleur de
farine, d'œufs, de .vin blanc, de sel et de sucre.
L'oublie est une pâtisserie fort ancienne les Grecs
la fabriquaient comme nous le faisons encore, sauf
l'emploi du sucre, dont ils s'abstenaient, et pour
cause.
Autrefois, à partir de la St. Michel, 29 Septembre,
on entendait, toutes les nuits d'hiver, retentir dans
les rues de Metz la voix du crieur d'oubliés.
Voilàl'plaisir, Messieurs, Mesdames!
Voilà l'plaisir!
Régalez donc ces Dames
Voilà l'plaisir
Les polissons le suivaient en parodiant quelquefois
son refrain d'une façon fort irrévérencieuse.
La marchande de fions, le marchand de baiint/oLx
et le crieur d'oubliés trois meuhles animés des rues
de Metz emportés par le temps
CRÈME LÉGÈRE.
citrons,
de gobelet de vin blanc,
o » d'eau,
1 cuillerée de rlium,
6 œufs frais,
cuillerée de farine,
'1/4 et demi de sucre.
Frottez l'écorce des citrons sur le sucre de façon
il bien imprégner ce dernier et le mettez dans une
casserole avec le rhum, le vin blanc et. l'eau délayei
alors les G jaunes d'œufs avec la cuillerée de farine
et ajoutez-les au reste en tournant nt en continuant, il
tourner, toujours dans le même sens sur un feu doux.
Quand cette crème commence s'épaissir, retirez-la
du feu et exprimez-y le jus des citrons laissez re-
froidir et, un moment avant de servir, mèlez-y. légère-
ment les 6 hlancs d'œufs battus en neige.
Se mange froide.
CREME ANGLAISE A LA VANILLE.
Faites, bouillir un verre de lait bien sucre avec un
morceau de vanille et retirez du feu quand le lait. a
bouilli. Faites fondre sur le feu 5 feuilles de gélatine:
en été, i seulement, si on est en hiver, clans aussi
peu d'eau que possible, et. passez-la. Délayez jaunes
d'œuls dans le lait refroidi et remettez sur le feu jus-
qu'à ce que la crème épaississe relirez de nouveau
du feu pour incorporer la gélatine fondue. Bâtiez en
neige ferme un verre de crème mélangez au reste
en fouettant toujours et mettez au moule eu lieu
froid.
cnftMK nrtur.KK
ou crème au Caramel.
Faites bouillir du lait en le sucrant. Faites un ca-
ramel dans une grande cuillère à pot et versez dans
le lait. Battez bien 6 jaunes d'œufs, mette/, dans la
crème et passez.
CnftMK DE GROSEILLES.
Ecraser des groseilles rouges, en passer le jus à
travers un tamis jusqu'il la quantité d'un verre el
demi; y mêler 1/2 livre de sucre en poudre et le
laisser bien fondre dans le jus. Ajouter ators une demi-
livre de crème bien épaisse mélanger bien complète-
ment le tout et laisser reposer dans un lieu frais.
CREME DE GROSEILLES ET DE FRAMBOISES.
litre de jus de groseilles et. de framboises,
300 grammes de sucre,
G jaunes d'œufs.
Mélangez, mettez sur le feu et bâtiez le mélange
jusqu'au moment où il cuit.. Otez alors la casserole du
feu, et continuez battre en introduisant la neige de
4 blancs.
SAMIUGUONE
de Gênes.
Crème-mousse excellente.
Une douzaine de jaunes d'oeufs, trois-quarts de litre
de bon vin blanc, une demi-livre de sucre en poudre
et un peu de rhum. Mettez sur un feu vif et tournez
et battez continuellement jusqu'à ce que ]a mousse
soit un peu épaisse. Il ne faut pas faire bouillir. Ser-
vir aussitôt faite.
CONFITURE DE TOMATES.
Epluchez des tomates, coupez-les en plusieurs mor-
ceaux, enlevez les graines et mettez tous ci fruits
dans une bassine. Quand ils sont ainsi égouttés, pe-
sez-lc8 et prenez :4 do livre de sucre par livre de to-
mates. Mettez le sucre au feu et faites-le fondre avec
un peu de jus des tomates quand il commence à
prendre la consistance sirupeuse, ajoutez-y lès tomates
et laissez cuire une demi-heure. Retirez alors vos fruits
et faites-en passer le jus dans une passoire soumet-
tez-le encore h quelques instants d'ébullition et ajou-
tez un morceau de vanille.
Très belle, tria bonne, très fine cette nouvelle con-
fiture.
VIOLETTES PRALINÉES.
Il faut employer des violettes doublas ou des vio-
lettes de l'arme.
Faites un sirop de sucre très épais; essayez-le et,
lorsqu'il fait bien le crochet, jelei-y vos violettes
laisser faire quelques bouillons, puis verser le tout en
une couche mince sur des plais et des assietles. Es-
pacez aussitôt et vivement. les unes des autres toutes
vos violettes avec la pointe d'un couteau détachez-les
ensuite du lolat avant que le sirop soit refroidi, et
faites sécher a un four très doux.
PRUNES A !EAU-OK-VIK
Recette de la mère Moreau.
Choisissez de belles prunes de Reine-Claude un peu
avant leur maturité, d'un beau vert et croquantes.
Coupe/, la moitié de la queue, et percer chacune
d'elles d'une dixaine de trous avec une grosse ai-
guille, autour de la queue et dans la l'ente. Cette opé-
ration les empêche de crever. Déposez- les il mesure
dans de l'eau fraîche où elles devront baigner. Quand
elles y seront toutes, posez la bassine sur le feu.
C'est ce qu'on appelle blanchir, et cette partie de la
préparation est celle qui demande le plus de précau-
lions.
Lorsque l'eau est. assez chaude pour ne pouvoir y
tenir les doigts, retire/! la bassine du feu.
Jetcz-y 8 grammes (le sel pour 3 livres de fruits.
Laissez ainsi reposer une bonne heure. Remettez sur
un feu doux remuez avec précaution vos prunes et
vous les verrez reverdir; poussez alors d'avantage le
l'eu, de manière que l'eau frémisse sans bouillir, jus-
qu'à ce que les prunes s'amollissent un peu sous le
doigt ou qu'elles remontent sur l'eau. A mesure
qu'elles remontent on les enlève avec l'écumoire pour
les mettre il l'eau froide.
Ouf voila le blanchiment, fait il s'agit main-
tenant de mettre les fruits au sucre. Prépare/, dans
une bassine un sirop de sucre assez abondant pour
que la quantité de fruits à confire puisse largement y
baigner versez-le bouillant sur vos prunes bien égout-
tées et dans leur terrine. On laisse reposer 24 heures.
Lo lendemain on fait bouillir le sirop dans la bassine
en le conduisant au grand lissé on le verse bouillant
sur les fruits et on laisse encore reposer 24 lieures
puis on fait la même opération une 3mo fois, en con-
centrant encore un peu plus le sirop. Après avoir
laissé les prunes reposer 2 jours dans ce liquide, on
les fait sécher dans un lieu très chaud, et on les. garde
dans des boites par lits entre des papiers, ou bien
on les conserve dans des bocaux et .dans leur sirop
en y ajoutant de l'eau-de-vie.
PRUNES A LJEAU-DE-VIE
autre méthode plus simple.
On pique les prunes, on les passe à l'eau bouil-
lante pour les blanchir et on les jette à mesure dans
l'eau froide. Quand elles sont bien égouttées,
on les range dans des bocaux, et on remplit ceux-
ci avec un mélange de sirop de sucre et d'eau-de-vie
à 22°, dans la proportion de 3 parties de sirop et de
2 parties d'eau-de vie.
pomES a. l'eau-de-vie.
Ayez des poires de rousselets pas trop mûres met-
tez-les dans une bassine en les recouvrant d'eau
faites letir faire un bouillon, relirez-les et les jetez
dans l'eau fraîche.
Quand elles seront refroidies vous les pèlerez, 'si
possible avec un petit couteau a dessert à lame de
corne ou d'argent vous couperez la moitié de la
queue vous ôterez l'œil qui est. au côté opposé; puis,
après les avoir piquées çà et là et profondément avec
une grosse épingle, vous les jetterez à mesure dans
une bassine contenant de l'eau fraîche où vous avez
exprimé le jus de quelques citrons. Placez sur un
feu gai et faites bouillir.
Aussitôt qu'une épingle pourra traverser vos poires
sans résistance, retirez-les avec une écumoire et plon-
gez-les dans de l'eau fraîche.
Faites cuire du sncre au petit lissé en le clarifiant
à la manière ordinaire.
Vos poires, retirées de l'eau el, bien égouttées, sont
placées dans une terrine versez par dessus le sucre
houillant et laissez-les ainsi pendant ou '12 heures.
Reprenez alors votre sirop de sucre et faites cuire
au perlé en ayant soin de le bien écumer. Laissez-le
refroidir et mèlez-y de l'eau-de-vie à 25 degrés dans
la proportion de deux litres d'eau-de-vie pour une
livre de sucre.
Vos poires ont été placées dans des bocaux, serrées
sans être écrasées; versez votre liqueur par dessus, de
façon à les couvrir et boucliez bien.
NB. Pour 10 livres de poires il faut 4 livres de
sucre.
CERISES A l'eA.U-DE-V1E
(recette de ménage).
Voits souvient-il un peu de ce que vous disiez,
Mignonne, ait tcmps clcs cerisiers ?
Mais moi io m'en souviens, et n'en soyez surprise.
Donc votts disiez.
Que vozts aimiez fort la cerise
La cerise et les cerisiers.
(Alphonse Daudet; les amoureuses).
Dans un bocal à large ouverture, mettez du sucre
imbibé d'eau puis par-dessus une certain épaisseur
de belles cerises de Montmorency dont vous avez
coupé les queues aux trois-quarts recouvrez d'alcool.
Recommencez en plaçant de nouveau quelques mor-
ceaux de sucre imbibés d'eau, puis des cerises en
recouvrant d'alcool, et ainsi de suite jusqu'à ce que le
bocal soit plein.
Aromatisez, suivant votre goût, avec quelques brins
de vanille ou de canélle.
LIQUEURS
note préliminaire.
Toutes les anciennes formules de liqueurs prescri-
vent d'employer de la bonne eau-de-vie de Cognac
pour les exécuter.
L'eau-de-vie de Cognac est devenue un mythe.
Faites infuser vos fleurs, vos écorces, vos graines,
etc., dans de l'alcool à 90° puis dédoublez-le au
moyen d'un sirop de sucre plus ou moins allongé.
LIQUEUR DE FLEURS D'ORANGERS.
Mettez dans un vase livre: de fleurs d'orangers
épluchées. Faites un sirop cuit il I;i grande plume
avec 1 livre de sucre dans une pinte (') d'eau.
Lorsqu'il est tiède, versez-le sur la fleur d'orangers
et remuez jusqu'à ce qu'il soit froid ajoutez une pinte
d'eau-de-vie en mélangeant bien; laisser infuser 4 heu-
res et passez au papier filtre.
LIQUEUR DE CAKE.
300 brammes de café Moka il moitié grillé,
1500 de sucre,
3 litres d'alcool à 900,
2 litres et demi d'eau,
2 gousses de vanille.
Concasser le café mettre infuser dans l'alcool avec
la vanille pendant 6 semaines.
Faire un sirop avec de l'eau et du sucre. Mélanger,
filtrer, mettre en bouteilles et cacheter.
LIQUEUR D'ANGÉLIQUE.
On coupe en petits morceaux 500 grammes de tiges
d'angéliquc bien fraiche; on les fait infuser pendant
20 minutes dans 2 litres d'alcool a 90" on agile de
temps en temps.
(1)La pinte est un peu plus petite que Ic litre il faut
29 pintes pour équivaloir à 27 litres.
Faire fondre 2 kil. 800 de beau sucre dans 2 litres
d'eau sur le feu passer l'infusion et la mêler avec
le sirop un peu refroidi. Filtrez et mettez en bou-
teilles.
LIQUEUR DE CÉLERI.
Avec les tiges du céleri à côtes, au lieu de tiges
d'angélique, opérez comme dans la recette précédente;
vous obtiendrez une liqueur originale, fort agréable au
goût et qui, dit-on, est. carminative. Vous ne savez
pas ce que cela veut dire? Connaissez-vous le la-
lin? Non. Eh hien alors reserat spiracula
ilium Y êtes-vous •– C'est fort heureux.
LIQUEUR DE GENIÈVRE.
Pour litres d'eau-de-vie, prenez litre de graines
vertes de genièvre, et mettez-les infuser dans cette
eau-de-vie en y joignant l'écorce de deux citrons.
Laissez vingt-quatre heures en ayant soin de remuer
souvent. Relirez les graines et ajoutez une livre de
sucre si vous voulez votre liqueur sèche, ou une livre
et demie ou deux livres si vous la désirez plus sucrée.
Quand le sucre est fondu, passez au papier filtre et
mettez en bouteilles.
Excellente recette.
EAU ME GENIEVRE.
Concassez une livre de graines de genièvre faites-
lui faire 7 ou 8 bouillons dans une pinte d'eau et l'y
laissez refroidir. Mettez le tout infuser pendant 12jours
dans 5 pintes de bonne cau-de-vie, avec 3 livres de
sucre en poudre, de la canelle et de la coriandre, de
chacune 4 grammes, 6 clous de girofle et autant de
grains de poivre blanc. Filtrez au clair et mettez en
bouteilles,
Excellent stomachique.
LIQUEUR DE PRUNELLES.
La prunelle est le fruit de Y Epine notre ou pru-
nier épineux, fort commun dans nos haies. On fait
avec son noyau une liqueur très agréable,
Cueillez des prunelles bien mures, après les pre-
mières gelées, si cela est possible, et mettez-les en
tas dans un cellier. Elles entrent en fermentation et
bientôt la pulpe se détache facilement des noyaux.
Lavez alors ceux-ci jusqu'à ce qu'ils soient bien nets
et laissez-les sécher. Puis concassez-les grossièrement
dans un mortier de marbre et mettez-les infuser pen-
dant mois dans de la bonne eau-de-vie (environ
S00 grammes de noyaux, bois et amandes, pour 1 li-
tre Passez au linge fin ponr éliminer les noyaux;
ajoutez une livre de sucre (cassé en petits morceaux
par litre 1/2 d'eau-de-vie quand le sucre est fondu
filtrez au papier filtre et mettez en bouteilles.
CURAÇAO DE FAMILLE.
Pour 1 litre de bonne eau-de-vie vieille de Cognac,
prenez les zestes de 6 oranges que vous y laissez in-
fuser 2 mois; filtrez, ajoutez 1 livre de sucre et laissez
fondre et se faire au soleil.
Les zestes sont meilleurs recueillis et séchés à
l'avance.
ELIXIR DE GARUS
ou liqueur des pharmaciens.
Les dits pharmaciens prétendent que cette liqueur
n'est autre chose que le Nectar, dont les dieux de
l'Olympe, au dire d'Homère, aimaient à se régaler.
Quoi qu'il en soit, en voici la formule
Alcoolat de Garus (que vous faites préparer par votre
pharmacien), 1000 grammes,
Vanille, 1 gr. ·
Safran, 0 gr. 50.
Faites macérer deux jours, puis filtrez.
l'renez
Capillaire du Canada, 20 gr.
Eau distillée bouillante, 500 gr.
Laissez infuser une demi-heure et passez au linge
fin avec expression.
Ajoutez
Eau de fleurs d'oranger, 200 gr.
Sucre blanc, 1000 gr.
Faites par solution un sirop que vous mêlez la
macération du safran, de la vanille et de l'alcoolat.
Laissez reposer, décantez ou filt.rez s'il y a lieu, et
mettez en bouteilles,
SATHAPAS
(liqueur archéologique).
C'est une liqueur de nos ancêtres qui l'appelaient
liqueur divine.
2 litres 1/2 de bon cognac,
2 kilos de sucre cassé en morceaux,
1 citron 1/2 coupé en tranches,
30 amandes amères,
clous de girofle,
3 grammes de fleurs de muscade,
à gramme d'ambre gris,
litre de lait pour clarifier.
Mêlez le tout ensemble dans un vase de verre ou de
faïence. Placez dans un endroit où règne une chaleur
douce; l'y laisser neuf jours, en remuant à fund le
mélange, tous les jours deux fois.
Au bout des neuf jours cabalistiques, laissez reposer
trois jours filtrez et mettez en bouteilles.
Cette recette est facile et s'attrape assez bien.
Oh!
EAU DE CANELLE
Liqueur antique.
Faites infuser pendant 8 jours 60 à 70 grammes de
canelle en hàtons (') dans litre de bonne eau-de-
vie. Faites un sirop avec 250 ou 500 grammes de su-
cre mélangez-le à la liqueur et filtrez.
(1) Achetez la cannelle (laurus cinnamomum) chez le
meilleur fournisseur ailleurs on vous vendra la canclla
matte (cassis lignea) mucilagineuse et bien moins aroma-
tique j'y ai été pris: chat échaudé craint l'eau froide.
VIN CARDINAL.
Faites infuser pendant un mois des bigarrades dans
du bon vin blanc. Filtrez et mettez en bouteilles.
Agréable dans les journées d'été, stomachique.
VIN DE GROSEILLES
(de dessert).
Très bon peut être pris pour du vin de Constance
par les ignorants.
On doit porter la plus grande attention au fût et aux
autres vases dont on se sert pour sa fabrication tous
doivent ètre très propres et de bon goût.
Pour 1 litre de jus on ajoute 800 grammes de sucre
et 1 litre d'eau.
Exprimez le jus de petites groseilles grappes blan-
ches bien mûres et versez-le dans votre baril avec les
quantités d'eau et de sucre calculées d'après les pro-
portions ci-dessus, le sucre étant fondu dans l'eau.
Si on s'est servi d'eau chaude, on attendra que le sirop
soit refroidi pour le mêler au jus.
Le tonneau devra ètre rempli 3 ou 4 centimètres'
de l'ouverture, Aussitôt le mélange introduit la fer-
mentation commence. Pour l'obtenir régulière et à l'abri
de l'air, vous placerez le tonneau dans un endroit où la
température soit assez élevée, entre et 22° cent-
grades la bonde en liège du tonneau sera traversée
d'un petit tube en verre recourbé en forme de siphon
et dont l'extrémité de la hranche extérieure plongera
dans un verre d'eau propre placé sur le tonneau
cette eau sera renouvelée toutes les semaines au'moins.
L'acide carbonique produit par la fermentation s'é-
chappe en globules par ce tube sans que l'air exté-
rieur puisse se mettre en contact avec le jus.
La fermentation diminuant la quantité du liquide,
on doit pendant qu'elle se produit ajouter proportion-
nellement du jus et de l'eau sucrée.
On laisse en cet état jusque vers la mi-novembre,
époque à laquelle, la fermentation étant terminée, on
traverse ce vin. On soutire le liquide jusqu'à la lie
dans un autre tonneau ou des vases très propres on
passe la matière épaisse restante au papier filtre et on
joint au reste le liquide filtré. Le même tonneau bien
nettoyé, bien rincé, reçoit de nouveau le liquide sou-
tiré si la quantité ne suffit pas pour le remplir uom-
plètement on y ajoute du hon vin hlanc, vieux, bien
clair. Le tonneau ainsi rempli est fermé hermétique-
ment. au bout d'une douzaine de jours.
Vers la fin de mars on soutire en bouteilles.
NB. On peut faire ce vin de couleur rouge en
employant la groseille it grappes rouges et même y mê-
ler des groseilles il cassis ce 'qui lui donne un bouquet
particulier..
HYDROMEL.
Faites fondre du miel dans de l'eau tiède, 250 ù
300 grammes par litre d'eau, et versez il mesure dans
un tonneau bien propre, sans le remplir complète-
ment posez une brique sur le irou de honde de façon
laisser passage au gaz provenant de la fermentation.
Ajoutez environ 50 gr. d'acide tartrique pour cent
litres de liquide. Au moyen d'un petit sac, en l'orme
de boudin afin qu'il passe par le trou de bonde sans
que son contenu soit pressé, suspendez au milieu du
liquide une poignée de graines sèches de genièvre ou
de la fleur sécltée de sureau cette manœuvre mélo à
celui dit miel un arôme qui le masque sans dominer
lui-même.
Il faut faire l'hydromel en été, sans quoi la fermen-
tation ne s'établit pas convenablement, et l'opération
peut manquer.
La fermentation terminée on met le tonneau à la cave
en le fermant, comme pour les vins-nouveaux, avec
une compresse de toile maintenue par une petite poi-
gnée de sable, et faisant soupape.
On soutire au printemps et on met ensuite en bou-
teilles.
(G. de Layons, bulletin d'apiculture de la Suisse romande),
PUNCH.
Faites infuser les zestes d'une orange et d'un demi
citron dans environ 2 verres à Bourgogne de sirop
mèlez-y le jus de 2 oranges. Faites fondre sur le feu
500 grammes de sucre dans 4 grands verres à Bour-
ajoutez
gogne d'infusion de thé noir un peu forte
1 litre de rhum puis le sirop ci-dessus après l'avoir
filtre au tamis. Faite., chauffer, servez dans un grand
bol et mettez-y le feu. Laissez brûler quelques mi-
nutes.
PUNCH.
7 citrons ràpés,
-1litre d'eau-de-vie,
1 litre de rhum,
un peu d'infusion de thé et de capillaire,
sucre clarifié et eau.
Mêlez et filtrez.
PUNCH.
Faites un lhé très fort; prenez 3/4 de sucre et'
2 citrons par bouteille d'eau. Frottez les citrons avec
le sucre ôtez ensuite les zestes et exprimez le jus
des citrons dans l'eau, ajoutez le sucre, le thé et du
rhum.
CAISSES DE VASSY
plat gai,
Lorsque les maçons ont terminé un édifice, ils, y
élèvent un bouquet sur le faite.
Ainsi ferai-,je et ce bouquet consistera en un plat
de dessert gai', Dentil, un peu provincial, mais appé-
tissant, de bonne mine et finement délicieux –^es-
caisses de Vassy
On dit caisses de Vassy comme on dit madeleines
de Commercy, macarons de Boulay, dragées de Ver-
dun, mastic du Caire, mirabelles de Metz, foies gras
de Strasbourg, etc.
Ne les confondez pas avec le ciment du même
nom.; car. elles. ne. sont pas ,destinées à réparer, les lé-
zardes d'un estomac affamé, mais bien à ènjoliver
gaillardement, un joyeux dessert. C'est un plat gai;
c'est une merveille.
Pour 6 blancs d'œufs très frais, vous prenez une
livre de sucre en' poudre et, avec la précaution d'o-,
pérer dans un endroit l'abri de la chaleur, vous
battrez le tout ensemble sans discontinuer, et toujours
dans le môme sens, pendant 35 minutes, montre en
Vous avez préparé, en les ébouillantant pour pou-
voir les peler,. 1/4 d'amandes douces que vous décou-
pez très finement.
Vous les mélangiez bien également votre. appareil
en l'aromatisant avec une cuillerée à café de poudre
de vanille, ou d'eau de fleurs d'oranger, ou de la
poudre d'épices fine mentionnée à la page 65. Ou bien
encore vous ajoutez, soit au tout soit à une partie,
du bon chocolat ràpé (environ 3 divisions d'une plaque
pour les 6 œufs, 1 1/2 pour la moitié) que vous in-
corporez bien au mélange.
Il faut confectionner de petites caisses en papier
blanc un peu fort, d'environ 8 centimètres de long
sur 3 de large et profondes de 1.
Vous placez dans chacune d'elles une bonne cuil-
lerée à bouche de l'appareil, et mettez à un four
doux, où la masse ne tarde pas à gonfler.
Retirez aussitôt qu'une très légère croûte se mani-
feste à la surface.
Si vous avez un dessert à orner, dressez en entre-
croisant les caisses. blanches'
grises au chocolat.
la vanille avec les caisses
PROPOS FINAL
Je l'ai dit en commençant cet ouvrage, j'ai la cui-
sine en horreur. <!'
ï'
Mais.
Or, à la table d'une des maisons les plus distinguées
de Malz, étaient assis, un beau soir de l'hiver
deux personnages marquants de la société de l'époque;
à droite de la maîtresse de la maison, M. BI. bien
connu par sa belle fourchette et sa prestance g'our-
mande et, il la droite de celui-ci, M. le Dr. Isnard,
Joug', noir, sec et mince mangeur.
Le servant offrait aux convives un plat de truffes
cuites au vin de Champagne, et avait commencé sa
marche circulaire par le convive placé à la gauche de
Mine X., et devait par conséquent la terminer par
M. Bl.
Celui-ci avait cessé de causer et dévisageait sur la
serviette ambulante un tubercule énorme que, par
respect humain, aucun des dîneurs n'osait s'approprier.
Cette merveille, ce diamant noir, plein de succulentes
promesses, restait seul avec une compag'nc toute pe-
tite et bien humble, quand le plat fut présenté au
docteur.
M. Isnard fit tomber négligemment la grosse truffe
devant lui et, tout en continuant il causer, la découpa,
comme par distraction, en petits morceaux, puis, sans
y toucher, passa son assiette au servant.
M. Bl. avait suivi ce manège d'un oeil indigné; il n'y
Monsieur quand on
n'en prive pas les autres »
pas
tint plus et se tournant vers son voisin
les truffes, on
Soupe célesline
Nord.
"PREMIÈRE PARTIE
maigre.
Potage vermicelle velouté
maigre
POTAGES.
2
»
»
velouté
maigre
au
flamand
cresson
maigre du
Marseille
2
2
3
3
beurre
Soupe au fromage de
au fromage et aux écbalotles (de Strasbourg)
Cracksoup
>
potiron
l'ail
départ de
Polage maigre sans
à
chasse,
(de l'Aveyron
4
4
5
5
tomates
» G
6
Potage au G
au maïs de (franche-Comté)
mer
6
salsifis
» aux 7
»
»
»
»
»
aux
au houblon
aux
aupoisson de
au poisson de
aux
et
moules
rivière
au serpolet
grenouilles
1
1
8
8
8
9
» à la purée de riz de lentilles
et 9
de riz à la Valenciennes
»
» alsacien
suisse
9
10
10
du lendemain Il
haricots
»
» crécy simplifie 11
mouton
»
»
aux boulettes
aux choux et au
ramequin.
à la purée de
Talleyrand.
13
12
12
turile soup..
»
» au 13
» 13
Moclt 13
Riz au kari 14
Poule au
Panade
Soupe à la
lIorlseh
Potage
durs
»
s
Soupe au
Oîufs aux
»
au gratin
Suisse).
Ramequin
Omelette aux
pois
Fondue au
Salade d'oeufs
sautés
la
•
riz
bière
petit-russien
virgilien
1 auvergnat
tripe.
éohalotles
citron
brouillés.
bouillon
au court
» à l'escargot
écrevisses
Fondue au fromage (de
fromage
(menu)
Quatre plats d'oeufs
Asperges en petit
Quiche.
»
Choux rouges
à l'italienne
LÉGUMES ET PATES.
terre
Pagcï,
15
I5
15
16
11
17
18
19
19
19
21
21
21
22
22
23
24
25
25
lait
Bisque au fromage et aux pommes de 25
Céleris
»
Olives
à cosaque
Croquettes de pommes de terre au
tournées
Pommes de terre à la
» à la
côtes au jus
russe 21
28
28
29
39
Châtaignes au 30
Crêpes hollandaises 31
Nizzotoobsidionales 31
Nicolo
»
32
la piémonlaiso,
Macaronis à 32
aux tomates 33
»
à la mode de Corse 33
Choisy.
»
i 34
VIANDES.
Boeuf en daube à la 35
Côtelettes de veau en papillottes
»
•
nancéiennes.37 36
»
Blanquette de veau ,• ,• •» • • •••
veau.
fricassée de veau au
l'anglaise.
37
de viandes aux carottes 38
de' mouton iL 38
38
Nesle de
Gigot d'avant-garde
39
40
propos do chandelles (intermède) 41
poulet
friture.
Fricassée de 43
du).
Poule aux tomates 411
Restes de volaille en
Aspic de
Foio de
volaille.
chevreuil papillottes
en
44
4r.
Jambon (préparation 47
de ménage 47
Juive.
POISSONS.
» sans poissons 49
morue.
Brochet rôti 49
Carpe à la 5051
côtelettes
Poissons en
Ecrevisses.
Soufflé de
Grenouilles.
aux oignons. 51
52
53
52
Escargots,
»
la romaine.
»
b
58
» aux
raifort.
cabaret'
méthode).
» aux'tomates (autre
»au
60
60
» de
.» fausse
Ppour harengs.
mayonnaise.
s rémolade pour dindon rûti
62
»
»
V'
Sauce pour saumon
anglaise
Tomates en hors d'oeuvre
épices
Poudre des quatre
d'épices flne .86
aromatisé.
(autre)
»
.d'épiées
table générales;
Salade raspail.. ,73
Vinaigre de
65
Salade (considérations
russeSmith.
» espagnole
•. .68;
ÉPICES, SALADES..
.76
:Page3y
65
66
67
.
<»
» de Strasbourg 75
»
»
du rév. Sydney
cerneaux
descorsonères 7675
»
choux-rouges
de
7677
.78
de
cosmopolite •
herbes.
»
harengs saurs
»
Canapé de 77
Harengs marines 77
Salade de petites 78/
»(ses décorations)
CONSERVES.
Cornichons à la mode de Nancy 80
melon.
ancienne méthode
Capucines.
Ecorces
vinaigre.
vinaigre
»
Perce-pierre
Groseilles au
Quftches au
de
82
82.
83
.86
83
loma!es,
Conserves de
d'oseille
84
84
»
panée.
80
•
Limonade au
Lait
vin
d'oranges. 87
87
Eau de miel'
» d'avoine. • •
88
»
Boisson du docteur Récamier 88
Ginger-beer. 88
DEUXIÈME PARTIE
Lièvre.
Gibier
x
principes.
Deux
capilotade
Lièvre en
CUISINE DE CIIASSE.
03
95
98
» en gelée
Lapin en
sauté au père Douillet.
rôti.
98
100
chevreuil.
» sauce
Cuissot de chevreuil ICI
pour)
Epaule de
chevreuil.
venaison.
lièvre
(sauce 101
101
rôti.
Civet ,de 101
Daim.
Pâté de
Pâté de petite venaison ou de
Cerf.
braisé.
102
104
108
Cuissot
Beaf-steak de
Haricot de
Soupe au
braisé.
Cuissot et filet de sanglier
Filet de sanglier aux
» 3
oignons.,
sanglier,
»
108
109
109
109
109
110
11"
'Pieds de 110
Boudins de 111
113
Perdrix
»
Perdreaux rôtis
114
11N
115
116
lI6
choux
Perdrix aux
brochettes
perdreaux.
gratin
117
en caisses.
paysanne.
Alouettés en 118
»
b à la 118
119
au 119
carême.
Outarde.
Alouettes de
Goujons decarnaval ni
121
111
bruyère
Tourterelle.
Gelinole
sauvage,
rôties.
Oie 1' 124
12i
genièvre.
Etourneau
rôties
H4
en salmis.
124
126
braisées au
126
Becs-figues. H6
Pluvier.
»
127
128
Guignard 129
Vanneau.
Bécasse 130
sa'mis.
en salmis
Bécassines en salmis.
1 133
rôti.
Canards sauvages en
Sarcelles, macreuses, poules
gibier
Sauce, poivrade pour gibier
d'eau
rôti
133
133
134
Ours.
Loutre.
» au genièvre pour
Ecureuil'
» pour canard sauvage 135
Blaireau.
D'AVENTURE
d'Ours.
135
Grue,
135
Loup,
136
Pattes 139
Cigogne.
140
Cygne sauvage,
au).
moineaux.
Corbeau (soupe
salmis,
142
144
144
froid.
Héron en
Pâté de 146
HALTES DE CHASSE
Engins culinaires contre le 147
Le menu du général
Les logarithmes frits à
id8
149
TROISIÈME PARTIE
principes.
CUISINE DU PAYS MESSIN
Soupe au
» lard
verts.
150
151
»
» aux haricots
»
» »blancs
marais.
aux pommes de terre, navets et carottes
152
152
52
152
» » julienne
aux fèves de
» aux secs. 0 0,'
l6gumes
ls8
»
» pois secs
»
» haricots secs 0
»lentilles.
salés.
fèves de marais dérobées.
lait. boudin.
»
» haricots verts
» choux
la choucroute.
salé.
»
164
l'oignon.
Bacon.
Soupe au
Soupe maigre aux herbes 155
»
155
» au 165
Petit
Juif.
frais,
Cuisine du porc
Boudins
Andouilles
gelée.
foin.
157
157
169
161
daube.
Cochon de lait en 162
cochon
Fromage de
'Cervelas 162
163
Jambon au
165
'Oie en 166
(du rupt de blad) 167
Oeufs
Choux séchés au four
169
169
Poissons la gelée au J 69
170
semoule. l'f0
171
Soupe dorée
Soupe à la chauyotle I7à
Poussâtes
Miol
Faux riz
Maillât ou miot bétat .•
172
172
178
.176
173
Salade, aux cliawhons
Froltaye • 174
.178
Fiouseê le flemme 174
Méchatte 175
Bouyats l'B
Groupes l'J6
Fiouse
Lait.'
Brock 179
^Fromage blanc,'
Fremgeye l'ail-180 179
(autre).
Crème fraîche à
Fromage'cuit.
Cheuntrés »
.183
.182
l'ran'gnal et Guëyin
¡ ,r
• 180
282
m'gin.
»
Choh'hs crenpés
Wété 183
Talc au
Teh'hates seucq. 184
Tâte au
Choeh'hs
Conn'cbés tâtes.185 185
186
Pétés d'pouères
Pouès dép'hhï'
raisins.
Poires tapées
Tarte 'aux
Peunes choeh'hes
• 187
188
189
biassi
grillées.
Prunes
Pouérates
Laloire. en 189
j
189
Tôt
froment
fait.
Pain de seigle et de
terre
Soufflé de pommes de
CUISINE DES DAMES
194
.•
Fraisilia '194
algériennes
pain.
gingembre.
Carottes 194
»au
Frais»s au
Pudding
de
',
flamboyant
au biscuit
195
196
196
19T
culpl.
> financière! 197
Verdun 198
de semoule. 198
russe.
Tarte à la frangipane 199
la citrouille
Mea
cardinal
Tarteà
Bonnet de
l'orange
fruit.
Beignets spcs
de feuilles lignes
de
2(0
201
201
201.
202
d'oranges'
Pâle pour beignéts de 202
Pets de nonms
Gelée de framboises ,203
Portugal. 204
citron.
» de
Croquante.
(autre).
Pommes en moule i< 4
Mousse au' 205
(autre) S05
amandes.
»
biscuit.
206
plomb.210
267
Croquettes aùx 207
Biscuit mousseline
.'
207
dede Milan
Gâteau de 208
.910
208
» 209
dubreton.
Mazarine
Valois 210
flamand
amandes.
210
levure.
»
aux
turban.
210
Mentsehifcoff
Moka.
» 211
Poudre de
Gâteau
alsacien-
sable
218
marions
de
aux
'11. au rhum.
»
de terre,
de pommes
212
218
9U
214
2U
Gâteau- d'abricots 214
»
»
à chocolat
la
praliné
broche
biscuit
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miel.
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• •213-
•? • 2}9
V
1
Plombière
Palais de glace
• •. • .22°, '221'
Savarin.
Baba framboise
221 v 221
Gaufrettes
Petits fours à la
223, 223
Madeleines,
Oublies.
libellions.
»
»
»
d'épices.
»
vanille.
Crème
caramel.
• légèrepains:
anglaise à la
brûlée ou au
•
• ??î
225
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226
2*7
framboises.
aux groseilles
vin. >.
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» et aux
• 227
»
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de Gènes (Sambaglione) 2J0
»
pelées «30
•
Confitures de quetsches
tomates
de
Violettes prâlinées
Prunes à l'eau- de-vie (recette de la
mère •Moreau)
••• *»
J™
i
Prunes à l'eau-de-vie (plus simples)
l'eau-de
Noix
Cerises à vie • confite.
Poires à l'eau-de-vie
confites. 234,
232
•
IH
Angélique
Raisin's au
Liqueurs
miel d'oranger. • •
jH*
Liqueur de fleurs
de café- 23u
• 236
Page,
céleris
genièvre
Punch
Satrapas
Hydromel
Vin
de
'Liqueur d'Angélique
!»..
prunelles.
de
Eau de genièvre
Elixir de Garus
Eau de cane lie
1
Vin de groseilles de
• »
final
Propos
»
Caisses de Vassy
.à la mode de
Curaçao de famille
Liqueur de
dessert
cardinal
Flandre
'V •
SJ2
•
"•
236
987
287
287
238
239
240
240
241
242
212
/242 '•
S43